Feelings are just like the weather
Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/harley

Mes mensonges ou, en tout cas, mes cachoteries, étaient vouées à me rattraper. Je n’ai pas dit à Jo que j’étais père parce que faire de Posy un secret est une habitude ancrée en moi, parce que ne pas le faire, c’est prendre le risque que la vie de ma fille soit bouleversée sans être certain que l’issue sera favorable. Je n’ai pas dit à Olive que Jo et moi formions un duo - à défaut d’avoir une vraie étiquette à nous coller sur le front - parce que je voulais être certain que la chanteuse était en accord avec cette décision. Révéler la vérité à quelqu’un, quelque chose soit la foi que j’ai en ma soeur d’ailleurs, c’est prendre le risque de bouleverser nos habitudes et, au fond, je ne veux pas que les choses changent ou, plutôt, je ne veux pas prendre le risque qu’elle changent en pire. Je suis prêt à me contenter d’un status quo si cela m'octroie la certitude que Jo restera mienne. C’est peut-être égoïste, c’est certainement lâche, mais je n’ai pas envie de la perdre une fois de plus et de devoir à nouveau passer six ans sans entendre le son de sa voix.

Ce soir, tout m’a explosé à la gueule et je le mérite. Jo s’est retirée dans ses quartiers en me signifiant de façon très claire qu’il était préférable que je me tienne à l’écart et, de son côté, Olive doit se dire que je lui en veut ou qu’elle a fait quelque chose de mal. Je connais ma cadette, et je veux éviter d’être la source d’un mal-être chez elle. Je veux aussi passer du temps avec ma fille : que sa venue complique les choses ne veut pas dire que je ne suis pas heureux de la retrouver. C’est bien plus compliqué que ça. J’ai envie de passer du temps avec elle, même si elle est certainement déjà endormie. Pour cette raison, je tape doucement à la porte de la chambre que j’ai réservée pour Olive. Et lorsqu’elle s’ouvre sur le visage de ma soeur, elle me trouve là, planté comme un idiot, avec l’air le plus désolé du monde sur le visage. « Je suis désolé Oli, t’as rien fait de mal. » Elle a eu l’air de s’en vouloir, c’est dans sa seconde nature, et je ne veux pas qu’elle continue à se reprocher quoi que ce soit. C’était peut-être idiot d’exposer ainsi Posy, mais elle l’a fait parce qu’elle m’aime, qu’elle aime ma fille et qu’elle sait que je souffre de passer du temps loin d’elle. « Je peux entrer ? Posy s’est endormie ? » Que ce soit le cas ou non, je ne me refuserai pas le plaisir de pouvoir embrasser son front alors qu’elle rejoint les bras de Morphée. Que je puisse coucher ma fille moi-même est bien trop rare pour que je ne le fasse.

Entré dans la chambre, je constate que la petite fille est couchée et que, si elle a encore les yeux ouvert, elle lutte pour ne pas laisser ses paupières se fermer. « Hey, princesse, papa est venu te dire bonne nuit. » Et parce que c’est rare, Posy semble aussi excitée et ravie que je le suis. Un immense sourire se dessine sur ses lèvres rondes, et je m’approche d’elle pour m’asseoir sur le rebord du lit où elle repose. J’ôte mes chaussures, avant de m’étendre à côté d’elle et de passer un bras autour de ma fille alors qu’elle se pelotonne contre moi. « La jolie chanteuse est en colère ? » Je ris doucement, et je dépose un baiser sur son front. « T’inquiète pas ma puce. Jo, c’est son prénom, est souvent comme ça. Mais ça a rien à voir avec toi. » Ma réponse semble satisfaire la petite tête blonde, à qui il ne faut rien de plus pour s’endormir dans mes bras.


Quand je suis certain qu’elle dort à poings fermés, je relève un regard vers ma sœur et l’invite à s’installer à côté de nous, sans oser faire le moindre geste brusque susceptible de réveiller Posy. « T’y es pour rien non plus, vraiment Oli. » Je chuchote, par souci de réveiller la belle au bois dormant. « La première fois que Jo a rencontré Posy, je lui ai dit que c’était ma nièce. » Parce que c’est la version officielle, celle que je raconte à quiconque se montrant un tant soit peu curieux à son sujet. « On avait pas reparlé de ça. Je comprends pas pourquoi elle a réagi comme ça. » Peut-être parce que je suis un homme et que la subtilité des comportements féminins m’échappe souvent. Il manque peut-être encore quelques cartes à Olive pour comprendre - elle ne sait pas que Jo et moi nous sommes rapprochés, mais je la laisse venir à moi si elle a des questions.

L'arrivée d'Olive auprès de son ainé avait été surprenante, autant que le voyage avait été éprouvant. Olive n'avait eu aucune mauvaise attention en décidant d'emmener sa nièce avec elle pour ce séjour de courte durée. Au fond, elle avait juste supposé que cela serait une bonne idée, que Midas serait heureux de retrouver la petite tête blonde de sa fille. Cela aurait pu être le cas à n'en pas douter, si elle avait compris que ce dîner ne serait pas qu'entre eux. Que les retrouvailles familiales tant attendue se feraient en la présence de Joséphine Carter. Elle avait été surprise de découvrir la silhouette de son amie dans le restaurant, mais la joie de retrouver son frère avait effacé tout le reste. Olive n'aurait donc pas pu se douter un seul instant que la surprise serait également une bombe. Elle ne connaissait définitivement pas l'étendu des secrets entre Jo et Midas, mais elle avait vite compris que Posy était celui de trop. Peut-être aurait-elle dû venir les mains vides, sans prendre en considération que ce petit être serait à sa place. Pourtant, elle en venait presque à regretter son choix à cet instant. Olive venait de retrouver sa chambre, celle qu'elle partagerait avec Posy le temps du séjour. La petite fille somnolait à moitié dans les bras de la jeune femme et Olive sentit son cœur s'apaisait un instant. Posy n'avait rien à voir dans cette histoire, et elle savait qu'il était plus que nécessaire que de protéger cet enfant.

Un coup léger et presque inaudible retentit contre la porte de la chambre d'hôtel. Olive s'éloigna de l'enfant peinant à s'endormir pour passer une tête à l'extérieur. La surprise se dessina sur ses traits alors qu'elle remarqua la silhouette de son frère. Elle ne s'était pas attendue à le voir si tôt, mais elle n'en fit aucune remarque, s'écartant simplement pour qu'il puisse entrer. « Je suis désolé Oli, t’as rien fait de mal. » En simple réponse, la jeune femme haussa les épaules. Elle lui devait davantage d'excuses de toute manière, mais ce n'était pas le moment de l'indiquer. Midas avait mieux à faire à l'instant. « Je peux entrer ? Posy s’est endormie ? » - « Bien sur que oui. » Elle serait horrible de lui refuser cela. Olive resta un instant en retrait, laissant le jeune père rejoindre Posy qui luttait pour garder les yeux ouverts. Il n'était pas question qu'elle intervienne pour l'instant. Midas avait besoin d'un peu d'intimité après cette étrange soirée. Olive, elle observe la scène de loin, sans s'immiscer dans ce moment précieux entre un père et sa fille. Parce qu'elle comprend que cet instant est nécessaire, parce qu'elle comprend Midas plus que n'importe qui sûrement. Il a fait des choix pour le bien de sa fille et jamais elle ne pourrait lui reprocher cela. Elle oublie simplement parfois que la normalité qu'elle traverse n'est pas identique à celle de son frère et que la vie de star a parfois bien des surprises.

Enfin, la jeune enfant s'est endormie et Olive sent que Midas reporte son attention sur elle. Elle lève des yeux qui sont pleins de questions et de peine. Elle aurait aimé que cette soirée soit différente, que ces retrouvailles soient incroyables. Mais ça n'avait pas été le cas, et elle s'en voulait quelque peu. Olive se rapproche de son frère. « T’y es pour rien non plus, vraiment Oli. » Elle aimerait le croire, mais une part d’elle sait qu’elle aurait dû avertir Midas de son attention de venir avec Posy. « J’aurai pu te prévenir. Même si la surprise me semblait convenable, je ne me suis pas doutée un instant que ça n’en serait pas une bonne. » Elle avait agit avec son cœur, comme à chaque fois, mais il fallait se rendre à l’évidence que ce n’était pas toujours une bonne chose. « La première fois que Jo a rencontré Posy, je lui ai dit que c’était ma nièce. » Olive comprenait et elle n’était pas en mesure de prendre parti pour la jeune femme qui n’avait aucune idée des secrets de son ainé. « Et je ne doute pas que tu as dit cela à Jo pour le bien. » Mais cette fausse révélation avait des conséquences qui ne seraient sûrement pas évidente à rattraper. Olive pensait étrangement que Jo serait dans la confidence. Elle avait le sentiment depuis toujours que la relation entre les deux jeunes gens étaient particulières, mais elle ne se doutait pas que certaines choses restaient dans le silence. « On avait pas reparlé de ça. Je comprends pas pourquoi elle a réagi comme ça. » - « Je pense qu’elle s’attendait pas à voir débarquer ta « nièce » dans cette soirée. » Comme Olive ne s’était pas attendu à voir Jo. Mais à l’inverse, Olive était au courant de la situation de Midas, ce qui n’était visiblement pas le cas de cette dernière. « Tu penses qu’elle nous pardonnera ? » Parce que cela englobait également Olive malgré tout. Oui, elle n’avait pas la même relation particulière avec Jo, mais c’était son amie et elle connaissait la vérité plus que n’importe qui. Olive savait que tôt ou tard, elle devrait également affronter Jo et cela l’effrayait sincèrement.

@Midas Sterling

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Chaque moment que je passe auprès de Posy est pour moi une bénédiction et, alors qu’elle s’endort dans mes bras - c’est rare, trop rare - le rythme des battements de mon cœur s’apaise lui aussi. Je n’aime pas l’idée de savoir Jo seule, je n’aime pas plus celle qu’elle soit en colère contre moi mais, alors que la respiration de ma fille se fait plus calme et profonde, j’acquiers la certitude que mes priorité sont dans le bon ordre et que je suis exactement là où je suis supposé être. Jo est importante, loin de moi l’idée de minimiser la place qu’elle occupe dans mes pensées - elle y est omniprésente - et la force de cet imbroglio de sentiments que je ressens à son égard, mais ma fille a besoin de son père. Alors, même si c’est imprudent, même si Olive aurait dû me prévenir plutôt que de débarquer comme ça puisqu’à chaque fois que ma princesse me rejoint en tournée à l’autre bout du monde, cela demande toute une organisation, je ne parviens pas à lui jeter la pierre. Elle n’a vu que ce que je laisse voir : que j’aime que ma fille me rejoigne même quand je me produis sur un autre continent, qu’elle me manquait certainement et que la réciproque devait être aussi vraie. « J’aurai pu te prévenir. Même si la surprise me semblait convenable, je ne me suis pas doutée un instant que ça n’en serait pas une bonne. » - « C’est vrai, tu aurais dû. » Malgré ce que j’affirme, ma déclaration ne contient pas la moindre trace de colère. « Parce qu’il y a toute une organisation à mettre en place quand elle vient me retrouver. Pour assurer sa sécurité et son anonymat. » Je pousse un soupir, en resserrant ma princesse contre mon torse. « Mais j’ai jamais pris la peine de te l’expliquer. Je t’en veux pas. » J’espère surtout que personne n’a pris de photo de moi avec une petite fille dans mes bras, au restaurant de l’hôtel. Mais il m’a semblé plutôt vide. « J’en parlerai à Cassie demain, qu’elle nous aide à organiser la semaine de la façon la plus sûre possible. » Je rassure ma sœur d’un sourire, avant d’ajouter. « Je t’en veux pas, Oli. Je suis heureux de la voir. » Égoïstement, je suis heureux que quelqu’un ait fait ce que je n’aurais pas osé faire moi-même, à cause de la peur et, certainement, de ma lâcheté.

« Et je ne doute pas que tu as dit cela à Jo pour le bien. » - « J’ai confiance en elle. Mais c’était trop tôt. » Ma cadette sait que je ne prends pas le secret entourant la paternité de Posy à la légère. Elle ne soupçonne peut-être pas l’importance de la chanteuse pour moi, mais elle sait ce que ma fille représente. « Je pense qu’elle s’attendait pas à voir débarquer ta « nièce » dans cette soirée. » Je fais la grimace, certain que le problème réside ailleurs : Jo a compris. Elle a deviné la vérité et, par conséquent, elle a également deviné que je lui ai menti. C’était prévisible. Cela me pendait au nez, tant la jeune femme est parfois d’une perspicacité horripilante. « Tu penses qu’elle nous pardonnera ? » - « Elle t’en veut pas à toi. » Certes, Olive est son amie, une amie proche de ce que j’en sait, mais le secret ne lui appartenait pas. Ce n’est pas elle qui a pris la décision de cacher la vérité à la brune, et je sais Jo assez intelligente pour faire la part des choses. « Moi, c’est plus… Compliqué. » J’hésite, avant d’entendre dans ma tête la voix de la brune qui m’affirme que cela ne la dérangerait pas, que ma petite sœur sache pour nous. « Notre relation a changé, depuis quelques semaines… » J’hésite, ne sachant pas trop comment présenter la chose. Olive est une femme, et elle n’est plus une enfant, elle comprendra, non ?

Finalement, la surprise d'Olive s'était avérée être une bombe. Dans le sens où oui, elle avait présumé bien faire. Elle avait eu envie de faire plaisir à son ainé, sans se rendre vraiment compte de ce que cela amenait vraiment de faire venir Posy avec elle. Peut-être que pour cette fois, Olive avait fait les choses trop rapidement, trop sereinement. Ce qui en outre, ne lui ressemblait guère. Simplement qu'à aucune moment, elle n'aurait imaginé que ce week-end était aussi celui de Josephine Carter. De plus, que ce secret finirait par causer un éboulement aussi énorme. Olive avait sentie les non-dits et toutes ces choses planant entre Midas et Jo, et pour éviter toutes intempéries, elle avait pris la fuite, emmenant sa nièce avec elle. Mais elles sont là maintenant, dans cette chambre d'hôtel auprès de Midas. Olive, c'est tout ce qu'elle avait envie de voir, sa nièce fermant doucement ses paupières pour une nuit sans cauchemars dans les bras de son père. Elle comprend à quel point ce type d'occasion pour Midas est rare, et elle voulait lui faire plaisir avant tout. Comme toujours d'ailleurs, parce qu'elle a l'impression de lui devoir tellement. Parce que Midas, c'est le pilier donc elle a besoin depuis toujours. « C’est vrai, tu aurais dû. » Olive soupire, évidement qu'elle aurait dû. Cela ne lui ressemblait même pas. Pour une fois, elle avait juste eu envie de foncer. Manque de chance, ça n'avait pas été le bon endroit, ni le bon moment. « Parce qu’il y a toute une organisation à mettre en place quand elle vient me retrouver. Pour assurer sa sécurité et son anonymat. » - « Tu as raison. J'ai sauté dans l'avion sans me poser de questions et c'était stupide de ma part. » Même si elle n'a pas eu l'occasion de mettre la main à la pâte sur les voyages de Posy avec son père, elle aurait du se douter que tout n'était pas évident. Et que si le secret de Midas était encore un secret, ce n'était pas non-plus pour rien. Quelle idiote. « Mais j’ai jamais pris la peine de te l’expliquer. Je t’en veux pas. » - « J'aurai pu prendre la peine de te faire parvenir un texto ou même de te demander simplement. Je comprends mieux pourquoi Harleen n'a pas chipoté à me laisser partir avec Posy. » La mère de l'enfant n'était pas naïve non-plus, elle savait qu'Olive fonçait tout droit dans un mur, parce qu'à l'inverse Harleen connaissait très bien le protocole mis en place pour protéger son enfant. « J’en parlerai à Cassie demain, qu’elle nous aide à organiser la semaine de la façon la plus sûre possible. » C'était sûrement le mieux à faire oui, Olive ne pouvait clairement pas dire le contraire. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de s'en vouloir honteusement. Une adulte prenant une décision irresponsable. « Je t’en veux pas, Oli. Je suis heureux de la voir. » Cela n'effaçait pourtant pas tous les sentiments de culpabilité et de honte qui accablaient Olive. Mais elle aussi, au fond, elle était heureuse aussi de voir son ainé avec sa fille. « Promis, je serais plus prudente à l'avenir.. » Elle le devait autant à Midas, qu'à sa nièce qu'elle protégerait toujours.

« J’ai confiance en elle. Mais c’était trop tôt. » Olive pouvait parfaitement le comprendre quand elle-même avait tendance à garder profondément ses secrets pour elle. Personne, hormis un lot très spécifique de personne ne pourrait jamais savoir ce qu'elle cache. Pensant que c'est le mieux. Olive ne remettra jamais en cause Midas pour ne pas dire les choses à Jo, même si elle sait pertinemment que quelque chose brûle en eux et cela même s'ils ne veulent pas se l'avouer. Alors non, elle n'est pas étonnée tant que cela que Jo ne sache pas pour Posy. « Tu penses qu'il y aurait eu un bon moment? » Un bon moment pour admettre que pendant des années un secret a été profondément enfoui pour le bien de chacun? Olive ne pouvait être que persuader de cela, mais elle voulait entendre le point de vu de Midas. Elle ne pouvait se retirer de la tête que c'était le meilleur choix possible, même si cela ferait du mal à un moment ou un autre à l'autre. « Elle t’en veut pas à toi. » Et pourtant, il était facile de comprendre que oui. Certes, Olive et Jo ce n'est pas la même relation que Midas et Jo, mais Oli espérait avoir une petite place dans l'amitié de Jo à un stade réciproque. Parce qu'à l'inverse, elle se serait certainement sentie trahie par son amie. « Moi, c’est plus… Compliqué. » - « Je n'en doute pas. » Parce qu'Olive n'était pas dupe non plus. Elle avait vitre compris le petit jeu entre eux, même si elle n'en avait jamais rien dit. C'était plus facile d'observer de loin après tout. De mettre les pièces du puzzle bout à bout, comme Jo l'avait sûrement fait ce soir. « Notre relation a changé, depuis quelques semaines… » Olive arque un sourcil marquant une surprise non-évidente sur son visage et un sourire en coin se dessine. « Ah oui vraiment ? » Elle n'était pas du genre à forcer la main de son ainé, elle savait que les choses viendraient avec le temps. Et elle espérait enfin que ce temps évident entre Midas et Jo fasse surface. Olive ne souhaite que le bonheur permanent de son frère. « Je suis heureuse pour toi. » Et c'était complétement sincère.

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« Tu as raison. J'ai sauté dans l'avion sans me poser de questions et c'était stupide de ma part. » Le sujet pourrait aussi bien être clos pour moi : je ne suis pas rancunier et je n’ai même pas envisagé d’en vouloir à ma petite sœur pour commencer. Pour autant, je suis surpris par la confession d’Olive et pour cause : ma petite sœur est une cérébrale. Elle ne fait pas les choses sans se poser de question et sans réfléchir. Au contraire, elle manque parfois de spontanéité et, j’en suis persuadé, passe à côté d’occasions et opportunités pour ça. « Je te l’ai dit : je t’en veux pas. » En revanche, je fronce les sourcils et me fais du souci pour elle : je suis incapable de ne pas le faire, mes instincts de protection se réveillant lorsqu’il s’agit de ma petite sœur. « Mais ça te ressemble pas. Tout va bien j’espère ? » Autrement dit : a-tu fui quelque chose à Brisbane ? Est-ce pour ça que tu n’as agi de façon spontanée et presque impulsive ? « Il s’est passé quelque chose ou je m’inquiète pour rien ? » Peut-être n’y a-t-il rien à comprendre. Peut-être que, comme moi, elle aussi considère qu’elle pourrait passer plus de temps avec la petite Posy et peut-être nourrit-elle le même genre de culpabilité que moi, dans une autre mesure. « J'aurai pu prendre la peine de te faire parvenir un texto ou même de te demander simplement. Je comprends mieux pourquoi Harleen n'a pas chipoté à me laisser partir avec Posy. » - « Harleen t’aurait pas envoyée au casse-pipe. » Mon ex est beaucoup de choses, mais elle n’est pas mesquine ou malveillante et elle n’a de surcroît et que je sache rien contre Olive. « Je pense qu’elle a juste cru que c’était vu avec moi ou quelqu’un de mon équipe. » Cassandra certainement qui, elle par contre, ne s’est jamais attiré la sympathie de la brune et je ne suis pas réellement surpris. Cassie a cet effet sur les gens. « Promis, je serais plus prudente à l'avenir… » Doucement, je caresse les cheveux de Posy qui s’est endormie bien vite, me prouvant au passage qu’elle jouit encore d’au moins un des bénéfices de l’enfance : celui de pouvoir s’endormir n’importe où et dans n’importe quelle situation. « Ça reste une bonne surprise. » Parce que je prends de plus en plus conscience que je ne peux plus continuer à passer à côté de la vie de ma fille sous prétexte de garder le secret entourant son existence. « Mais la prochaine fois, mets au moins Cassie dans la combine. Elle t’aidera avec plaisir. » Non, pas vraiment, mais elle fera ce pour quoi elle gagne un salaire mirobolant pour une simple assistante : me faciliter la vie.

« Tu penses qu'il y aurait eu un bon moment ? » C’est bien parce que je l’ignore et que je n’en ai pas trouvé que Jo ne connaissait pas encore la vérité avant ce soir, alors je ne peux décemment pas dire à Olive qu’elle a tort de me poser cette question qui sous-entend que ce n’est pas le cas. « Non, mais ça aurait certainement été mieux si ça venait de moi, pas qu’elle devine. » Au moins, elle n’aurait pas eu à se demander si, un jour, je lui aurais confié la vérité sans l’imprudence commise par ma petite sœur. Parce que la réponse à cette question est oui, bien sûr que oui, mais c’est plus dur de la convaincre quand je n’ai pas eu l’occasion de lui prouver ma bonne foi. Jo est prompte à se sentir trahie ou attaquée. L’idéaliser ne veut pas dire que je n’ai pas conscience de certains de ses défauts ou plutôt, de certaines de ses failles. « Ah oui vraiment ? » - « Tu n’as pas vraiment l’air surprise. » Peut-être que Jo a raison. Peut-être que tout le monde savait sauf nous, ou sauf moi, en l’occurrence. « Je suis heureuse pour toi. » - « Attend de voir si je peux rattraper le coup avec elle, avant d’être heureuse pour moi. » Je ne pense pas Jo capable de rompre avec moi pour si peu mais je ne peux pas nier que j’ai souvent peur de ses réactions. Elle dirait que je lui reproche d’être sanguine et capricieuse, si elle m’entendait, mais la vérité, c’est que ma peur de lui avouer mes mensonges est proportionnelle à la peur de la perdre et à ce qu’elle représente pour moi. « Ça aussi c’est un secret pour l’instant. Mais à toi, j’avais envie de le dire. »

Olive est parfois persuadée que s'en vouloir à elle-même éternellement pourrait résoudre un tas de problèmes. Hormis les siens, bien évidement. Elle reconnait volontiers que le moment était mal choisi, et elle sait pertinemment qu'elle ne recommencera pas, à moins d'en aviser les concernés avant toute action de sa part. Et les mots de Midas lui confirme sans crainte que cet erreur n'est pas à garder en mémoire pour la jeune femme, qu'il y a plus important à l'instant et que Posy en est l'intérêt. « Je te l’ai dit : je t’en veux pas. » Elle souffle un merci avant de poser ses yeux sur son frère. « Mais ça te ressemble pas. Tout va bien j’espère ? » Elle hoche la tête de gauche à droite surprise de la question de son ainé. Au fond, oui rien ne la tracasse plus que d’habitude du moins. Elle mène une vie des plus calme qui ne demande pas grand effort pour être parfois ennuyeuse. « Oui et non. » Elle souffle doucement une mèche imaginaire devant ses yeux, lui permettant ainsi de reprendre le cours de ses pensées. « Il s’est passé quelque chose ou je m’inquiète pour rien ? » - « Je ne déclenche pas d'alarme cette fois, c'est promis. » Parce qu'elle l'avait fait à de trop nombreuses reprises que maintenant elle préférait être directe à ce sujet. Il y a longtemps qu'Olive n'avait pas eu une mauvaise passe. « Je pense que naïvement, j'ai eu besoin d'une présence réconfortante pendant ce voyage. » Et puis, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas eu l'occasion de passer du temps avec sa nièce. En outre, l'enfant avait été son pilier le temps de l'envol. Elle avait sentie ce besoin de ne pas partir seule, par peur de se perdre dans un ouragan de stress et de mauvaises choses. Pour autant, elle savait que cela n'aurait pas dû l'empêcher de prendre contact avec son frère pour lui demander d'accord. Sa bouée de sauvetage n'était valable qu'avec certaines conditions qu'elle se devait de respecter à la lettre. « Cet amour me manque parfois, et j'agis comme une tante stupide qui a besoin de ses câlins pour se sentir bien. J'en suis navrée. » C'était plus fort qu'elle, Olive continuerait de s'excuser aussi longtemps que la culpabilité la rongerait. L'impression de faillir à son rôle. « Harleen t’aurait pas envoyée au casse-pipe. » Même si elle pensait le contraire, ce n'était sûrement qu'une mauvaise impression. Pourtant, Harleen n'avait pas pris le temps de lui demander si tout était vraiment ok. « Alors j'ai p'têtre pas fait attention à tout dans ce cas, c'est encore pire. » Perdait-elle la tête maintenant? Ce ne serait pas vraiment étonnant. « Je pense qu’elle a juste cru que c’était vu avec moi ou quelqu’un de mon équipe. » Cela semblait logique oui. « Ça reste une bonne surprise. » Le coeur d'Olive s'adoucit un instant à ces mots. Au moins, elle n'avait pas tout fait capoter ce soir, et c'était déjà ça. « C'est au moins ça. » La brune hausse les épaules avant de sourire timidement. Oui, c'était une image qu'elle voulait continuer de voir. Posy tendrement endormie près de son père. Cela était assez rare pour le souligner. « Mais la prochaine fois, mets au moins Cassie dans la combine. Elle t’aidera avec plaisir. » Olive acquiesça. Oui, elle n'hésiterait pas à prendre l'attache de l'assistante de Midas pour les prochaines surprises.

Le sujet prend une tournure nouvelle quand Josephine Carter prend place dans la conversation. Elle ne pouvait pas savoir que le secret existait entre Midas et la jeune femme, ce qui était certainement une raison de plus pour être vigilante.Garder des secrets, c'était son point fort après tout, mais elle comprenait que rapidement le moindre secret puisse devenir une bombe. « Non, mais ça aurait certainement été mieux si ça venait de moi, pas qu’elle devine. » Il marquait largement une dizaine de points. « Argh, je suis la pire des petites sœurs. » Parce que si Jo avait mis le doigt sur ce point, c'était uniquement à cause de l'Australienne. Si Olive la fausse intrépide avait embarqué le chat de la voisine à la place de Posy, la soirée n'aurait pas lamentablement été celle-ci. « J'espère qu'elle comprendra. » Olive dépose une main sur celle de son frère. Au moment où elle souhaite faire comprendre à Midas qu'elle le soutient et que même si c'est un mauvais moment, elle espère que ça s'arrangera. Parce qu'elle a compris Olive, plus ou moins ce qui traversait ces deux personnes. Elle avait remarqué plus d'une fois le regard de son frère devenir différent quand Jo entrait dans la même pièce. Elle n'était certaine de rien, mais les doutes se mélangeaient. « Tu n’as pas vraiment l’air surprise. » Une grimace se dessine sur le visage d'Olive. « Non, pas vraiment surprise, mais j'attendais que cela vienne de toi et pas de mes suppositions. » Parce que parfois elle pouvait avoir facilement tort sur toute la ligne. Cette fois, cela semblait être le cas. « Attend de voir si je peux rattraper le coup avec elle, avant d’être heureuse pour moi. » Midas rabat-joie, même si Olive se rendait compte que ce ne serait pas de la tarte de récupérer la chanteuse. « Ça aussi c’est un secret pour l’instant. Mais à toi, j’avais envie de le dire. » - « Merci, de me faire confiance malgré tout. » Malgré qu'elle n'agisse pas toujours de la bonne manière. « Il sera précieusement garder. » Comme il a gardé l'ensemble de ses secrets depuis tout ce temps et parce qu'elle lui doit tellement.

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« Oui et non. » Forcément, l’indécision de ma sœur déclenche une alarme dans mon esprit. J’aurais évidemment préféré recevoir un oui franc et massif comme réponse à ma question, et je fronce les sourcils, attendant la suite puisqu’elle ne s’en tirera pas avec une réponse évasive sans me donner plus de détails. Je ne suis pas Oscar, je n’infantilise pas ma sœur sous prétexte que je suis un homme ou que je suis plus âgé, mais jamais elle ne pourra m’empêcher de me faire du souci et de chercher à veiller à son bien-être. J’ai toujours été d’un naturel protecteur et, avec elle, c’est exacerbé. « Je ne déclenche pas d'alarme cette fois, c'est promis. » - « Mais ? » Elle a dit oui et non et, par conséquent, il y a forcément un mais. Moi, j’attends qu’elle veuille bien préciser le fond de sa pensée, avec patience mais sans la quitter des yeux. « Je pense que naïvement, j'ai eu besoin d'une présence réconfortante pendant ce voyage. » Ma sœur n’est pas une grande aventurière, mais elle n’a pas peur en avion et, aussi loin que je me souvienne, je ne l’ai jamais entendue mon confier de telles insécurité. « Cet amour me manque parfois, et j'agis comme une tante stupide qui a besoin de ses câlins pour se sentir bien. J'en suis navrée. » Je l’observe et déglutis difficilement. Posy me manque à moi aussi, et je commence doucement à prendre conscience du fait que je ne suis peut-être pas le meilleur des pères, que je dois manquer à ma fille également. Mais je n’avais pas anticipé qu’il soit possible que d’autres subissent aussi cette situation particulière et le manque de rapports familiaux. Concernant Olive, est-ce de ça qu’il s’agit ? Est-ce plus large, est-ce lié au fait que faute à ses mensonges, ma sœur perde son lien avec nos parents et manque tout simplement d’affection ? « T’as pas à être désolé. On peut organiser ça plus souvent, des moments tous les trois. » Tant qu’ils ont lieu dans l’intimité, ils ne peuvent être que positif. J’oublie parfois que mon emploi du temps présente des contraintes, des restrictions, et que tout n’est pas forcément si facile. « Je vais me libérer. Je sais qu’il faut que je me libère plus pour elle. » De longues discussions avec mon cousin me l’on fait comprendre. Je passe à côté d’années que je ne pourrais pas rattraper, Posy ne restera pas éternellement une enfant. « T’es sûre que c’est que ça ? Que tu souffres pas aussi de… De ta situation à toi ? » Du fait de ne plus autant pouvoir se confier à nos parents, et à notre mère dont elle a toujours été proche ? « Tu rentres beaucoup moins à la maison, j’ai remarqué… » Je marque sur des œufs, conscient que la situation est délicate. « Alors j'ai p'têtre pas fait attention à tout dans ce cas, c'est encore pire. » Je secoue la tête, et emprunte le ton le plus rassurant possible. « C'est au moins ça. » - « Arrête de te fustiger Oli. Je t’ai dit, c’est fait maintenant, et c’est pas grave. » Je n’ai pas vu de photographe. Personne pour capturer un cliché de moi avec ma petite fille dans les bras. Je croise les doigts, mais je suis confiant : la gaffe de ma sœur n’a pas eu de conséquences.

« Argh, je suis la pire des petites sœurs. » - « Tu pouvais pas savoir et t’es pas responsable de mes mensonges. C’était ma responsabilité, pas la tienne. » En ce qui concerne Jo, Olive a encore moins de choses à se reprocher : c’est ma relation, c’était à moi de faire preuve d’honnêteté et je le sais. De plus, ma sœur n’a pas agi volontairement et de façon malveillante pour me mettre dans l’embarras ou compliquer ma situation avec la brune : sa bourde n’est due qu’aux trop nombreux secrets que je dissimule, et je commence à l’apprendre de la plus violente des façons. « J'espère qu'elle comprendra. » - « J’espère aussi. Elle est sanguine, mais elle redescendra, il lui faut certainement jsute un peu de temps. » Et plus d’honnêteté et une discussion à cœur ouvert, mais à nouveau ce n’est pas du ressort d’Olive et je n’ai pas envie de faire peser sur ses épaules la moindre culpabilité.

« Non, pas vraiment surprise, mais j'attendais que cela vienne de toi et pas de mes suppositions. » J’esquisse un sourire, finalement peu surpris de voir que ma discrète petite sœur est observatrice et qu’elle a remarqué ce qui saute aux yeux de beaucoup : l’alchimie et les tension entre moi et ma partenaire d’écran. Elle est bien plus que ça, Jo, et je réalise à quel point en comprenant que je suis fou de joie à l’idée de partager la nouvelle avec Olive, à l’idée de confier à quelqu’un un peu de ce bonheur que je ressens depuis que Jo et moi sommes devenus un couple : c’est ce que nous sommes, quand bien même rien n’est officiel. « Merci, de me faire confiance malgré tout. Il sera précieusement gardé. » - « Je sais, j’ai confiance en tout. » De la même façon que je sais qu’elle ne ferait rien pour faire de mal à Posy, je sais aussi qu’elle ne fera rien pouvant mettre en péril ma relation avec Jo. « C’était si évident que ça ? » Que la brune me plaisait – au-delà de l’imaginable d’ailleurs – qu’elle m’a toujours plu et qu’il y avait une étincelle entre nous ? « Elle m’a manqué tu sais. » Pendant toutes ces années où je ne pouvais pas m’empêcher de jeter un regard par-dessus l’épaule d’Oli dès que la voyais envoyer des messages à la chanteuse ou parcourir ses réseaux sociaux. « Je tiens à elle. »

Olive faisait toujours en sorte d'être le plus sincère avec son frère, même si parfois cela voulait dire ne pas hésiter à vraiment interpréter ses sentiments. Ce n'était pas toujours parfait, elle se perdait elle-même dans ses ressenties, mais elle essayait tant bien que mal et c'était déjà ça. « Mais ? » Il y avait une tonne de possibilité à cette interrogation. Alors elle enchaina ses mots autant qu'ils venaient à elle. « Je suis un peu perdue en ce moment, j'ai l'impression de perdre toute stabilité. » Elle manque de courage pour affronter le nouveau monde qui s'ouvre à elle c'est surtout un fait. Olive, elle aimerait avoir assez de crans pour affronter ses démons et pouvoir définitivement s'en débarrasser. Le chemin est pourtant long, et il y a bien des embuches un peu partout, mais doucement, elle a l'impression de pouvoir admirer le soleil. Peut-être qu'au fond, elle manque juste de patience. Ou de réalisme dans ses tâches. Et puis, elle a eu l'envie de retrouver Posy. Pour une fois d'agir égoïstement en embraquant sa nièce dans ses mauvais choix. Cela n'arrivait guère souvent, c'était même rare, mais cette fois elle avait agis ainsi. Sous le coup du "pourquoi pas, allons y" et sans réfléchir au reste. « T’as pas à être désolé. On peut organiser ça plus souvent, des moments tous les trois. » Il est vrai que l'idée est intéressante et que pendant un instant, un sourire se dessine sur le visage d'Olive à l'idée des possibilités de partager des moments avec eux. C'est envisageable, bien plus que n'importe quoi d'autre et c'est ce qu'elle souhaite plus que tout. Mais effectivement, ce n'est pas si facile, davantage ces dernières années. « Je vais me libérer. Je sais qu’il faut que je me libère plus pour elle. » - « Tu fais toujours ce qui est le mieux, et surtout dans tes possibles. Je sais que ce n'est pas évident, mais oui, j’aimerai beaucoup que l'on se retrouve. » Olive désigna la pièce autour d'elle, et tout ce que la nouvelle carrière de Midas emportait dans son passage. « J'veux dire, autre part que dans des chambres hors de prix et trop grande pour nous. » Dans un monde où Midas serait heureux d'être autant anonyme que possible et pourrait profiter de Posy sans l'ombre d'un photographe dans le coin. « T’es sûre que c’est que ça ? Que tu souffres pas aussi de… De ta situation à toi ? » Oui, bien sur qu'il y a de cela. Bien sur qu'Olive se pose des tas de questions. Que depuis sa rencontre avec Chad, elle est chamboulée et manque de discernement sur ses choix d'avenirs. Elle en sait plus ce qu'elle doit faire, mais l'idée d'être franche avec le reste du monde l'effleure de plus en plus. « Tu rentres beaucoup moins à la maison, j’ai remarqué… » - « C'est parce que j'ai peur. » L'Australienne marque une pause en prenant une grande inspiration. « J'ai peur de ce que je pourrais dire ou faire. J'ai peur des nombreuses questions que me posent mère sur mes études qui n'ont même plus de sens. Si je suis totalement sincère avec toi Midas, j'ai peur de m'être enfoncée trop profondément dans cette vie qui n'est pas la mienne. » Dans cette vie où elle serait en passe de devenir un grand chirurgien. Un monde qui n'est plus le sien depuis maintenant deux ans.« Arrête de te fustiger Oli. Je t’ai dit, c’est fait maintenant, et c’est pas grave. » Certes, mais c'était plus fort qu'elle. Pour chaque geste qu'elle faisait, chaque conséquence la hantait indéfiniment.

« Tu pouvais pas savoir et t’es pas responsable de mes mensonges. C’était ma responsabilité, pas la tienne. » Olive soupire. « Oui, mais je n'aurai pas dû en rajouter une couche. Tu as clairement assez à gérer comme ça Midas. » En un sens, Olive avait juste réfléchie comme si elle avait une famille "normale" et qu'en un instant ils pouvaient se retrouver sans soucis. Mais c'était loin d'être le cas, et elle savait qu'à l'avenir, elle serait plus vigilante, plus responsable. S'il y avait une prochaine fois, évidement. Surtout si cela voulait dire emmener d'autres personnes dans cette mauvaise boucle, comme Jo. Qui à n'en pas douter, n'avait rien demander de tout ce remue-ménage. « J’espère aussi. Elle est sanguine, mais elle redescendra, il lui faut certainement jsute un peu de temps. » - « Mh. » Olive était persuadée que malgré tout, Jo finirait par pardonner. Elle n'avait de doute que Midas trouverait les mots pour. Parce qu'il était évidement pour Olive, que Midas et Jo étaient fait pour être ensemble. La brune, elle a compris sans vraiment chercher ce qui était en train de se dérouler entre eux. Elle n'a jamais osé rien dire, par peur de se voiler la face mais visiblement, Midas lui confirmait ce qu'elle avait en tête. Il y avait bien quelque chose, quelque chose qu'il venait tout juste de remarquer alors que c'était une évidence. « Je sais, j’ai confiance en toi. » Un sourire ravie se pointe sur les lèvres de l'Australienne à la réponse de Midas et elle le remercie dans un souffle. « C’était si évident que ça ? » Olive hausse les épaules pour confirmer ses propos. « C'est donc vrai que les hommes sont complétement aveugle face à l'évidence. » Elle émet un petit rire, assez discret pour ne pas réveiller Posy tout de même. « Elle m’a manqué tu sais. » C'est une révélation qu'elle ne s'attendait pas à entendre, mais les mots de Midas firent sourire davantage Olive.  « Je tiens à elle. » - « Et elle le sait tout ça Midas ? » Elle se doutait que non, Midas n'aurait jamais osé admettre cela devant le ténébreuse Jo. Mais pourtant, Olive était persuadée qu'il le fallait. Que tôt ou tard, il devrait être sincère avec la jeune femme et cela s'il tenait vraiment à elle.

@Midas Sterling

Feelings are just like the weather
Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/harley

« Je suis un peu perdue en ce moment, j'ai l'impression de perdre toute stabilité. » Je fronce les sourcils. Je savais que tout n’était pas simple pour elle, mais j’avais sincèrement l’impression que ma petite sœur reprenait des couleurs. Je suis peut-être incapable de lire les signes, pourtant je me montre particulièrement attentif à elle depuis qu’elle vit chez moi. La dernière fois qu’elle allait mal, avant de tout claquer, je n’ai pas pris la bonne mesure de son état. Cette fois, j’essaye de communiquer pour éviter que cela se reproduise, mais je suis un homme, limité dans ma finesse d’analyse de ses sentiments. « Je croyais que tu te plaisais avec Esmée. C’est pas le genre de truc que tu te vois continuer à faire ? » Ou peut-être parle-t-elle d’autre chose que son travail ? De ses amours ? Je prie pour que non, mal à l’aise à l’idée d’aborder ce genre de sujet avec ma sœur, incapable de penser à elle de la sorte. « C’est pas assez stimulant pour toi ? » Intellectuellement, cela va de soi. Elle vaut mieux que ça Oli, mais n’est-elle pas encore trop fragile pour se relancer dans autre chose ? « Ou au contraire, c’est trop ? » Trop proche de ses études, de son boulot puisque dans le domaine de la santé ? « Tu bosses toujours au restau ? » Je devrais le savoir, mais j’ai été occupé par le tournage de l’émission, ces dernières semaines voire ces derniers moi. Je n’ai pas été aussi présent que je l’aurais voulu : j’ai l’impression qu’il s’agit de l’histoire de ma vie.

« Tu fais toujours ce qui est le mieux, et surtout dans tes possibles. Je sais que ce n'est pas évident, mais oui, j’aimerai beaucoup que l'on se retrouve. J'veux dire, autre part que dans des chambres hors de prix et trop grande pour nous. » - « Je sais. » Mais je tire la grimace, parce que tout n’est pas possible, lorsqu’on est moi. « La dernière fois que j’ai vu Amos, on est partis en mère sur son bateau. Tu peux pas imaginer le bien que ça m’a fait. Au large, j’avais pas à me cacher, y’avait personne susceptible de me voir. Je pouvais être son papa sans me cacher. » J’écarte une boucle blonde du front de ma petite fille endormie et blottie contre moi. « J’aimerais qu’on puisse faire ce qu’on veut. Mais on le fait pour elle tout ça. » Et aussi désolant et crève-cœur que ce soit pour nous, nous devons le garder à l’esprit.

« C'est parce que j'ai peur. » Evidemment. Je n’envisageais pas les choses autrement, le poids du mensonge doit être étouffant et Olive qui traverse un burn-out n’est pas en mesure de le supporter. =« J'ai peur de ce que je pourrais dire ou faire. J'ai peur des nombreuses questions que me posent mère sur mes études qui n'ont même plus de sens. Si je suis totalement sincère avec toi Midas, j'ai peur de m'être enfoncée trop profondément dans cette vie qui n'est pas la mienne. » - « Y’a rien qui peut pas être défait Oli. T’es jeune, t’es intelligente, t’as de la ressource et ta famille derrière toi. Moi je te laisserai pas tomber, quoi qu’il arrive. » Elle ne peut pas avoir atteint de point de non-retour, parce qu’il est toujours temps de se réinventer ou c’est ce que j’ai envie de croire. « La prochaine fois que t’hésites à rentrer et si t’en as vraiment envie au fond - » Mais que c’est la peur qui la retient. « - Dis-le moi. Je viendrais avec toi. » Même si c’est compliqué pour moi, faute à l’amertume et le rejet de mon père, je le ferai pour elle sans hésiter une seule seconde. « Oui, mais je n'aurais pas dû en rajouter une couche. Tu as clairement assez à gérer comme ça Midas. » - « C’est fait de toute façon. Je trouverais une solution et toi je veux que t’arrête de t’en faire à ma place. » Ou de se reprocher quoi que ce soit puisque moi je ne lui reproche rien.

« C'est donc vrai que les hommes sont complétement aveugle face à l'évidence. » J’esquisse un sourire, légèrement mal à l’aise mais touché que ma petite sœur ait remarqué quelque chose. L’évidence, c’est ce que nous sommes Jo et moi et j’aime comment ça sonne. « Ouais. Je suppose que j’ai jamais été très subtil. » Au contraire, je me renfermais lorsqu’il était question de Jo mais lui comparais en silence toutes les femmes que j’ai pu fréquenter. « Et elle le sait tout ça Midas ? » - « Oui, bien sûr que oui. » Je m’offusque initialement, puis je fronce les sourcils. Qu’ai-je dit exactement à Jo. Peut-être pas exactement ça, mais n’ai-je pas dit le principal ? « Je crois en tout cas. Je pense. » Olive n’a rien à ajouter pour que je doute d’avoir été assez clair. « Me regarde pas comme ça. Je participe à ce putain de Revival pour elle. Elle sait forcément. » Que j’ai dit ce que je ressentais pour elle ou pas.

Olive avait l'impression de ne pas avoir ressenti ce vide depuis un moment, mais au fond, il n'avait jamais vraiment quitté son existence. Il était juste tapi dans un coin, attendant le bon moment pour ressurgir. Voilà ce qu'elle pouvait dire sur le démon qui traînait dans les parages de son esprit à cet instant. Mais cela devient une habitude, comme si elle ne formait qu'un avec ses pensées les plus ténébreuses. Au fur et à mesure, elle avait appris à faire avec, à se persuader que ce n'était qu'un mauvais jour, pas une mauvaise vie après tout. Plein de belles choses se déroulaient et elle devait se focaliser là-dessus. « Je croyais que tu te plaisais avec Esmée. Ce n'est pas le genre de truc que tu te vois continuer à faire ? » Olive laissa un sourire se dessiner sur son visage. « Esmée est la chose la plus incroyable qui me soit arrivé cette année. J'ai retrouvé une certaine stabilité depuis que je suis à son service. » Esmée était une douceur incarnée, une femme forte et brillante et Olive apprenait beaucoup auprès d’elle. Bien sûr, la vieille dame avait un fort caractère et il n'était pas toujours facile de lui faire entendre raison, mais dans un certain sens, cela ne pouvait que servir à Olive qui avait tendance à dire oui à tout. « C’est pas assez stimulant pour toi ? » C'était ce qu'elle appréciait le plus dans son nouveau boulot. Loin des tumultes de l'hôpital, tout en venant en aide à quelqu'un. En outre, elle avait l'impression d'avoir enfin un juste milieu. « Ou au contraire, c’est trop ? » - « Je t'assure Midas, ce nouveau boulot me convient parfaitement. Je m'y sens vraiment bien. » Et à moins qu'Esmée ne lui dise le contraire, elle n'était pas prête d'en partir. « Tu bosses toujours au restau ? » Elle avait longtemps réfléchi à cette éventualité, au fait qu'elle ait sûrement besoin de faire autre chose à côté, de garder un autre relationnel. Mais Olive avait eu vite peur que cela ne soit de trop. Sincèrement, la restauration n'était pas du tout faite pour elle. L'Australienne n'était pas douée avec des plateaux, c'était un fait, et pour la sécurité des clients elle avait mis un terme à son contrat de serveuse. « Caleb a été d'une grande aide, il a été là quand j'ai eu besoin d'une stabilité certaine, mais je devais bien admettre que ce n'était pas pour moi. Et pour le mieux. » Elle était persuadée que de nouvelles choses plus sympa encore l'attendaient au prochain virage.

« Je sais. » Olive ne doutait pas un instant qu'il était conscient de cela. Mais elle savait aussi que tout ne changerait pas du jour au lendemain même si elle y pensait aussi fort que possible. « La dernière fois que j’ai vu Amos, on est partis en mer sur son bateau. Tu peux pas imaginer le bien que ça m’a fait. Au large, j’avais pas à me cacher, y’avait personne susceptible de me voir. Je pouvais être son papa sans me cacher. » Le cœur d'Olive se serra. Même si elle n'était pas mère, et encore moins connu, il était facile de se rendre compte que tout n'était pas un plaisir pour Midas. Surtout celui de devoir vivre dans le secret de sa paternité. Il était un père incroyable, ça ne faisait aucun doute et elle espérait qu'il puisse un jour en profiter pleinement. Il le méritait. « Et c'est important aussi de temps en temps, de prendre du temps pour soi, mais aussi pour Posy. Elle a besoin de son père plus que tu ne l'imagines. » Olive ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, seulement faire comprendre à Midas qu'il risquait de prendre à regret ce qu'il manquerait jusque-là. « J’aimerais qu’on puisse faire ce qu’on veut. Mais on le fait pour elle tout ça. » - « Oui, je sais. J'veux juste que tu sois heureux. » Heureux d'être une star et un papa à plein temps.

Mais très vite, le sujet tourne et Olive redevient la cible des projecteurs. Pour cette fois, elle décide de choisir la voie de la sincérité en se livrant pleinement sur ses sentiments. Ce n'est pas toujours facile, alors oui elle prend sur elle, tâchant d'être le plus sincère possible avec son ainé. Après tout, Olive n'a pas de secret pour Midas. « Y’a rien qui peut pas être défait Oli. T’es jeune, t’es intelligente, t’as de la ressource et ta famille derrière toi. Moi, je te laisserai pas tomber, quoi qu’il arrive. » - « Toi peut-être pas, mais tu sais que ce ne sera sûrement pas l'avis de mère, et je ne te parle même pas de père. » Elle n'a pas peur de ce qu'elle deviendra, mais de ce qu'on pensera d'elle une fois que le secret aura éclaté au grand jour. « La prochaine fois que t’hésites à rentrer et si t’en as vraiment envie au fond - » Olive serre les lèvres en attendant patiemment la suite avant de se prononcer. « - Dis-le moi. Je viendrais avec toi. » La proposition de Midas lui allait droit au cœur, elle n'aurait pas espéré mieux même. En même temps, elle ne voulait pas lui imposer quoi que ce soit, alors elle hésita. « Je sais que tu le fais pour moi, et je ne te remercierais jamais assez. » Elle inspira profondément. « Mais tu as vraiment envie d'affronter cela avec moi ? » Avant tout, parce que Midas avait toujours été dans le secret et que l'Australienne savait pertinemment que cela ne plairait pas du tout aux géniteurs Sterling.

« C’est fait de toute façon. Je trouverais une solution et toi je veux que t’arrête de t’en faire à ma place. » Olive était comme ça et il n'était pas prévu que cela chance. Quoi qu'il arrive, elle s'en ferait toujours énormément pour son frère. Ou pour n'importe quelle personne à laquelle elle tenait énormément. Alors en toute réponse, Olive haussa les épaules avec un sourire concis. « Ouais. Je suppose que j’ai jamais été très subtil. » Disons qu'Olive était douée pour repérer les signes les moins évidents. Elle était observatrice, sûrement l'un de ses plus grands atouts. « Je te connais Midas, y a des signes qui ne trompent pas. » Elle lui fit un clin d’œil. Elle ne comptait pas le juger de toute manière, elle savait qu'en termes de sentiments, tout pouvait être difficile. « Oui, bien sûr que oui. » Bon, c'était déjà ça alors. « Je crois en tout cas. Je pense. » Olive déposa une main sur l'épaule de son frère, les traits tirés. « Me regarde pas comme ça. Je participe à ce putain de Revival pour elle. Elle sait forcément. » - « Ce n'est pas parce que tu en es persuadé, qu'elle le sait. J'sais que les femmes ne sont pas toujours évidentes à comprendre, et encore moins Jo. » Olive connaissait plus ou moins Jo et cela depuis quelques années maintenant, elle savait que son caractère n'était pas toujours facile, comme il n'était pas facile de la cernée. « Peut-être, et t'en fais ce que tu veux, qu'il est temps que tu te livres aussi. » Après tout, Olive n’était pas la seule à garder de côté ses sentiments pour le bien des autres. « Tu n'as rien à perdre pas vrai ? Du moins, pas plus que maintenant ? » Et peut-être qu'elle avait tort sur toute la ligne.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/harley

J’écoute Olive me parler de son boulot. Je l’écoute me dire qu’elle aime s’occuper de la grand-mère de mon ami – j’ignore s’il l’est encore puisque je n’ai plus de ses nouvelles depuis cette fois où il nous a vus ensemble, Jo et moi, depuis qu’il est rentré de Sydney après avoir remplacé au pied levé l’un des musiciens de l’émission. J’ignore s’il est trop occupé, s’il ne gravitait autour de moi que pour les opportunités professionnelles que me côtoyer pouvait lui offrir ou s’il est simplement dévoré par la jalousie – je suis un homme, je sens ces choses là et j’ai senti les tensions dans notre dernier échange à trois, mais je crois que je m’en moque. Il ne sera ni le premier, ni le dernier à entrer dans ma vie pour les mauvaises raisons ou à en ressortir pour cela également. Je suis malgré tout ravi d’entendre ma sœur, mais je me demande pourquoi, dans ces conditions, elle a malgré tout l’air si mélancolique. Je me tais, conscient que la psychologie féminine me dépasse peut-être et que la brune se livrera plus si elle le souhaite.

« Et c'est important aussi de temps en temps, de prendre du temps pour soi, mais aussi pour Posy. Elle a besoin de son père plus que tu ne l'imagines. » - « Je sais. On croirait entendre Amos. » Ce n’est pas négatif : tous les deux veulent mon bonheur et celui de ma poupée, tout les deux sont bienveillants dans leurs remarques. Mais tous les deux m’invitent à réfléchir et à me souvenir que le temps passe vite et que Posy ne sera pas toujours une petite envie… « Oui, je sais. J'veux juste que tu sois heureux. » - « Je sais bien. » J’attrape brièvement ses doigts pour les serrer entre les miens, avant de les relâcher.

Affronter les miens n’est pas facile et j’y vais toujours à reculons mais si Olive a besoin de moi sur place, je serai présent. C’est aussi simple que ça. « Toi peut-être pas, mais tu sais que ce ne sera sûrement pas l'avis de mère, et je ne te parle même pas de père. » - « Papa et maman sont ce qu’ils sont. Mais t’as pas de compte à leur rendre et je suis certain qu’au fond, ils s’inquièteront plus pour toi que ce qu’ils seront en colère. » Mes parents ont des défauts et sont bien trop exigeants, mais on ne peut pas leur reprocher de ne pas aimer leurs enfants. Leur réaction initiale sera peut-être virulante, mais le risque principal reste qu’ils surprotègent Olive au point d’en devenir étouffant. Elle n’a pas besoin de ça, et pour ça, je tiens à lui rappeler qu’elle est la bienvenue chez moi. « Maman va tenter de te convaincre de réemménager avec eux, tu le sais hein ? » Pour mieux pouvoir s’occuper de sa petite fille et lui aider à reprendre le chemin des études. « Tu pourras rester chez moi aussi longtemps que tu veux, j’espère que j’ai pas à te le répéter. » Je me moque que nos parents me reprochent de l’avoir couverte ou de trop la couver, de ne pas l’aider à avancer. Moi, je suis convaincu que je fais au mieux pour Olive.  « Je sais que tu le fais pour moi, et je ne te remercierais jamais assez. Mais tu as vraiment envie d'affronter cela avec moi ? » - « Si je te le propose, c’est que ça m’embête pas. » Et le débat est clos. Je n’ai pas l’intention de me défiler.

« Je te connais Midas, y a des signes qui ne trompent pas. » Elle est plus observatrice que ce que je pensais Olive, elle se tait mais note malgré tout et ce constat me tire un sourire. Peut-être qu’il était facile finalement pour les tabloïd de nous inventer une romance : il suffisait d’écouter les paroles de mes chansons. « Ce n'est pas parce que tu en es persuadé, qu'elle le sait. J'sais que les femmes ne sont pas toujours évidentes à comprendre, et encore moins Jo. » Je pousse un soupir et passe ma main devant mes yeux, fatigué d’avoir à me justifier et d’avoir déjà l’impression que je vais la perdre. J’ai écris des dizaines de chansons à propos de la brune : pourquoi ai-je besoin d’avoir une discussion à cœur ouvert avec elle pour qu’elle comprenne ce que je ressens ? « Peut-être, et t'en fais ce que tu veux, qu'il est temps que tu te livres aussi. » - « Peut-être. » Est-ce ça ? Est-ce que Jo a besoin d’entendre à quel point je tiens à elle ? Comment pourrait-elle l’ignorer. « Tu n'as rien à perdre pas vrai ? Du moins, pas plus que maintenant ? » - « Peut-être que t’as raison oui. Je vais réfléchir. » A nouveau, je pousse un soupir las. « Je vais déjà essayer de lui expliquer Harleen et Posy, et j’avancerai à partir de là. » Je tourne la tête dans sa direction, et esquisse un mince sourire. « Merci Oli. Je suis content de vous voir. »

Olive en était maintenant persuadée, il était temps pour elle de passer ce cap. De prendre le dessus sur la vie qu'elle menait jusqu'à présent pour se sentir réellement bien dans ses baskets. Il y aurait du chemin à n'en pas douter, il y aurait sûrement des ravins même sur sa route, mais elle avait l'avantage de ne pas être seule et elle le comprenait pleinement. Oui, Midas continuait de lui tendre la main, comme il l'avait toujours fait et pour cela, Olive serait éternellement reconnaissante. Elle avait besoin plus que de raison de ce pilier dans cette aventure qui s'offrait à elle. Midas serait toujours une épaule solide sur laquelle se tenir. Les vagues de cette soirée à Sydney avaient été une véritable bouffée d'air frais pour Olive finalement. Oui, elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir, parce que ça, c'était plus fort qu'elle. Mais, elle avait aussi prise conscience de l'importance à ne pas garder éternellement des secrets. Parce que tôt ou tard, elle en finirait plus briser qu'elle ne l'est déjà, et cela, elle ne pouvait se l'imaginer. Olive avait besoin de passer les obstacles qui l'attendait au tournant.

« Papa et maman sont ce qu’ils sont. Mais t’as pas de compte à leur rendre et je suis certain qu’au fond, ils s’inquièteront plus pour toi que ce qu’ils seront en colère. » Sur le papier, cela semblait plus que réel effectivement. Le problème c'est qu'on avait toujours beaucoup attendu d'elle. La pression avait été son quotidien pendant un long moment et il était difficile de s'en séparer comme ça. Olive, ce n'était pas une tête brulée, encore moins le genre à hausser le ton quand nécessaire. Bien au contraire, elle était plus du genre à raser les murs et à s'excuser pour un rien. Mais au fond, elle espérait que Midas avait raison, que c'était le fait qu'elle soit heureuse aujourd'hui qui importerait le plus à ses parents. Elle espérait. « Maman va tenter de te convaincre de réemménager avec eux, tu le sais hein ? » Bien sur, elle en était consciente oui. Sa mère plus que n'importe qui avait toujours tenté de garder fermement la main sur les choix d'Olive. Cette fois ne ferait pas exception. « Tu pourras rester chez moi aussi longtemps que tu veux, j’espère que j’ai pas à te le répéter. » Un large sourire se dessina sur le visage d'Olive qui était reconnaissante. « Oui, merci infiniment Midas. » Et cela, elle ne cesserait de lui dire également. « Si je te le propose, c’est que ça m’embête pas. » Elle fut soulagée Olive de savoir qu'elle pourrait compter sur la présence de Midas pendant son lourd procès.

Cela ne faisait aucun doute, Midas dirigeait les choses toujours d'une main de maître et Olive ne se faisait aucun sang d'encre sur la suite de ses choix. Elle savait que le moment n'était pas le bon, mais que tôt ou tard ils finiraient par se comprendre. Il était évident pour Olive, que Jo et Midas étaient fait pour être ensemble, malgré tout ce qui semblait peser entre eux. « Peut-être que t’as raison oui. Je vais réfléchir. » - « Tu n'as rien à perdre de toute manière. » Ou du moins plus grand chose puisqu'il fallait à présent reconquérir le cœur de la jolie brune et il y arriverait. A pas de loup certes, mais il y arriverait, Olive en était certaine. « Je vais déjà essayer de lui expliquer Harleen et Posy, et j’avancerai à partir de là. » Olive hoche la tête, c'était déjà un bon début bien difficile, mais qui pouvait ainsi mettre toutes les pièces du puzzle sur la même ligne. « Merci Oli. Je suis content de vous voir. » Et elle l'était plus encore. Tout n'avait pas été parfait, même loin de là, mais elle était avec sa famille et ça, c'était la chose la plus importante. La chose qui lui tenait le plus à cœur.  « Moi aussi. » Elle déposa un baiser sur la joue de son frère avant de se lever du lit. « Je pense que l'on a bien mérité cette nuit de sommeil maintenant. On se revoit demain pour le petit déjeuner? » Olive avait besoin de remettre ses idées en ordre, mais surtout de dormir. Demain serait une autre journée pleine de rebondissement et de bonheur à n'en pas douter.

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