Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
Novembre 2008
Ca fait quatre mois que tu fréquentes Rosa et tu profites un peu beaucoup de l’hospitalité qu’elle t’offre. Rien n’est mieux que son lit, même s’il s’agit d’un une place. Tu n’as aucun problème à dormir collé contre elle, sur elle. Aujourd’hui c’est samedi et vous allez avoir la maison pour vous entièrement toute la journée. Maria va généralement au travail dans la matinée. Veronica est chez son copain et Alejandra travaille toute la journée.
Tu ne sais pas que Max va débarquer quand sa mère va venir récupérer Maria. Elles font du co-voiturage quand leurs horaires le permette. Il n’y a pas de petite économies. « Rosa est dans sa chambre avec son boyfriend. Ils pensent encore que je suis dupe… » Elle roule les yeux. « Enfin… » Elle soupire avant de reprendre. « Y’a des céréales dans le placard, du lait dans le frigo ou les restes des plats d’hier soir je sais jamais ce que vous voulez manger les jeunes de nos jours. Tu mourras pas de faim c’est tout ce qui compte. » Qu’elle dit à Max en frottant son bras de manière bienveillante comme s’il était son fils avant de filer pour sa journée de travail.
Tu n’as rien entendu de ce qu’il se passe dans le salon mais Rosa si. D’ailleurs Rosa est en train de s’habiller à la hâte, ce que tu ne comprends pas. « Are you in a hurry? » « I’ve got to meet with Serene just for an hour or two. » Tu es quasi sûr qu’il y a des potins ou des histoires de mecs à se raconter là dessous. Elle a dû recevoir un SMS, tu l’as vu avoir le nez sur son téléphone brièvement. Tu n’en restes pas moins déçu de ne pas avoir deux heures libres et toute la matinée, journée même avec ta copine comme tu l’avais prévu dans ta tête. Elle voit ta moue et vient embrasser tes lèvres alors qu’elle a fini de mettre ses chaussures. « I promise I’ll come back as soon as I got all the gossips and I’ll tell you all about it. » T’as un doux sourire aux lèvres alors que tu la serres contre toi un instant de plus pour profiter de sa présence. « Behave, Max is here. » Ca par contre, tu ne l’avais pas vu venir. « Don’t tell him I’m here. » Tu murmures. Rosa a le sourire malicieux aux lèvres alors qu’elle se redresse, prête à filer, elle ouvre la porte de sa chambre pour en sortir. « Have fun you two ! Don’t burn the house down, that’s my only request. » Qu’elle dit en parlant assez fort pour que depuis le couloir tu l’entendes et depuis le salon Max l’entende également. Elle passe devant lui toute fierce en lui faisant un signe de la main avec un clin d’oeil en faisant virevolter ses cheveux dans son dos. « Hasta luego Max. »
Tu l’as déjà croisé quelques fois par le passé, Max, mais jamais en tête à tête comme ça va l’être si tu décides de sortir de cette chambre. Chose que tu fais au final car tu as soif. Tu as remis tes fringues sur toi, un short et un hoodie. T’as les claquettes de Rosa aux pieds et en arrivant dans le salon pour ensuite aller à la cuisine, tu te frottes les yeux car tu étais bien dans le lit même si tu ne dormais pas vraiment depuis plusieurs heures. Tu vas prendre un verre et tu ouvres le robinet. Quand tu retournes dans le salon, tu vois Max et… « Hi… If you can just, not mentioned to Maria I was here that would be cool. Thanks. » Que tu dis sur un ton plutôt monotone.
Je suis debout bien avant le soleil, mes heures de sommeil des derniers jours se comptant aisément sur les doigts d'une seule main. Cela fait quelques semaines maintenant que j'ai démarré mon cursus en droit à l'université de Brisbane et un nouveau rythme s'impose dans mon quotidien. Il me faut organiser mon temps entre le bar où je donne un coup de main à ma mère, mes études, mes affaires illicites, mon réseau de fréquentations utiles à entretenir pour ne pas voir des liens s'effriter. C'est une jonglerie périlleuse à laquelle je me plais toutefois à m'adonner, quand bien même il n'est pas rare que je reçoive quelques unes de ces balles en pleine figure. Comme ce fut le cas la nuit dernière lorsqu'à trop provoquer, je me suis retrouvé au cœur d'une bagarre. C'était plus fort que moi, à mes yeux, j'avais raison et je méritais mon du. Je n'allais certainement pas laisser ce guignole passer sans réclamer mon reste et certes, il était bien plus baraqué et grand que moi, ça ne m'a pas empêché de lui sauter à la gorge. Résultats des courses : j'ai un œil au beurre noir et quelques ecchymoses sous le t-shirt mais j'estime tout de même avoir démontré qui était le patron, surtout que j'ai récupéré ce qui était mien.
Le plus difficile néanmoins restera d'affronter le regard inquisiteur de ma mère qui ne supporte absolument pas constater des traces de violence sur mon corps. Il n'y a rien de pire pour activer son instinct maternel et celui-ci est rodé de manière à ce que j'en paie systématique les frais. Peu importe l'histoire, aux yeux de ma génitrice, je reste fautif puisque je me suis autorisé à me fourrer dans de beaux draps. Son raccourci me fait toujours sourire de manière narquoise, surtout lorsqu'elle n'a absolument aucune notion des draps dans lesquels je me faufile sous son nez depuis des années. Elle est trop occupée à son travail, pour ça.
Comme à l'accoutumée, je retire les chaises des tables pour installer le bar avant l'arrivée des premiers clients. Ma mère dort encore à l'étage et je compte bien me volatiliser avant qu'elle ne descende. Lorsque j'ai terminé l'ouvrage et que l'odeur du café commence à envahir les lieux, je me faufile chez la voisine, dont je vois la silhouette évoluer derrière les rideaux. « Ay, cariño, » elle me salue avant d'attraper mon menton pour inspecter mon œil, le regard désapprobateur. Je hausse les sourcils en guise de réponse, peu impressionné, puis l'entend déblatérer sur ce parasite qu'elle héberge à l'étage sous prétexte que Rosa s'en est amouraché. « J'comprends pas ce que Rosa lui trouve à ce clown, sérieux, » je maugrée, mauvais, avant de m'asseoir sur l'une des chaises du comptoir. Maria fait l'inventaire de ses buffets en m'invitant à casser la croûte et je hausse les épaules avec nonchalance, avant de tirer un bouquin de mon sac à dos. « Je peux étudier un peu ici ? » Je lui demande avant qu'elle ne passe une main dans mes boucles en guise d'accord. Quelque temps après, la voix de Rosa parvient à mes oreilles. « See ya pal, » je lui lance pendant qu'elle passe le seuil de la porte sans lever les yeux de ma lecture.
« Hi… If you can just, not mentioned to Maria I was here that would be cool. Thanks. » Je lève les yeux et dévisage ardemment la silhouette de Jordan. Hoodie, short, et les claquettes de Rosa qui semblent mille fois trop petites pour ses grands pieds de gringalet et qui tonnent contre le parquet immaculé de Maria. Je ne sais pas ce qui m'agace le plus : le fait qu'il croit que la mère de Rosa soit une abrutie ou qu'il reste ici comme s'il était chez lui. Je pouffe, amer. « Elle le sait déjà, » j'annonce sombrement. « Elle est pas conne, » j'ajoute, un regard noir dédié à Jordan, pire que s'il m'avait insulté par sa demande. « Puis c'est pas demain la veille que j'ferais quelque chose pour toi contre elle. On est pas pote hein. Thanks. » La messe est dite. Je baisse les yeux sur mon manuel, tapote avec agacement la page avant de replonger mes pupilles véhémente sur l'australien. « Tu fous quoi encore ici ? Rosa et Maria sont parties. » Puis ces foutues claquettes à ses pieds. « T'as pas de godasses ? Tu taffes pas ? »
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
Novembre 2008 « J'comprends pas ce que Rosa lui trouve à ce clown, sérieux, » Maria fait un signe de la main qui veut dire ‘je cherche pas à comprendre’ et la réalité c’est qu’elle ne te connait pas du tout. Elle ne peut pas encore savoir ce que Rosa te trouve. Toi même tu ne sais pas ce qu’elle te trouve en réalité. Tu as eu beaucoup de chance et tu es doué pour faire la sérénade à une fille visiblement. Elle était la première que tu voulais séduire, tu as réussi après beaucoup d’efforts.
« Je peux étudier un peu ici ? » Bien évidemment qu’il peut rester ici. Maria n’a aucune objection, au contraire, mettre des batons dans les roues à Rosa et toi ça lui fait du bien à Maria. Elle est la plus futé de vous tous. « See ya pal, » Ta Rosa souffle un baiser à Max avant de disparaitre.
Peu après, te voilà avec un verre d’eau à la main et la mine encore fatigué. « Elle le sait déjà, » Quoi ? Ca ne t’était pas venu à l’esprit que Maria puisse déjà savoir. Tu fais attention pourtant. « Elle est pas conne, » Tu fronces les sourcils à ses mots, pourquoi il est obligé d’être si violent comme ça, car oui, tu n’as pas encore vraiment rencontré Maria mais tu la respectes vu que c’est la mère de Rosa. Tu pourrais te justifier et tu en as très envie d’ailleurs mais tu ne le feras pas. Tu connais pas spécialement ce type et tu as bien vu l’état de son visage. Il va te sauter à la gorge à la première occasion. Tu as entendu le souhait de Rosa avant de filer, tu ne vas pas te mettre à frapper ce type. « Puis c'est pas demain la veille que j'ferais quelque chose pour toi contre elle. On est pas pote hein. Thanks. » Thank you too. Il est sacrément insupportable. Au moins ça c’est clair pour tous les deux, mais tu notes bien qu’il a aucune envie d’écouter quoi que ce soit de tes requêtes éventuelles.
« Tu fous quoi encore ici ? Rosa et Maria sont parties. » Tu es déjà en train de te servir un autre verre d’eau car tu ne comptes pas piocher dans leurs placards alors qu’elles sont pas là. « T'as pas de godasses ? Tu taffes pas ? » Il a la langue bien pendue le Max, tu es surpris par toutes ces questions, puis tu réalises que t’es chez Maria comme si t’étais chez toi, ce qui n’est pas le cas du tout. « Rosa va revenir. Je vais rien leur voler si c’est de ça que t’as peur. Je suis pas con. » Tu reprends ses mots d’un peu plus tôt pour les mettre à ta sauce. « Qu’est ce que tu fou la toi ? » Tu lui retournes la question alors que tu n’as pas répondu. Sur un malentendu ça peut passer mais tu te dis qu’il a l’air tenace et tu n’auras certainement pas de réponse. « Qui c’est qui t’a mis un pin en pleine face ? On t’a pas loupé. » Envie de mentionner ce détail qui est carrément pas possible de louper alors que tu bois encore ton verre d’eau. Tu oses pas le ramener dans la chambre ton verre. Tu es assez maladroit et il vaut mieux ne pas faire de dégâts.
Je toise éhontément Jordan, quand bien même celui-ci fait bien une tête de plus que moi. Mes pupilles le scrutent, hautement désapprobatrices, de ses cheveux courts à ses pieds enfilés dans les sandales roses de mon amie et voisine. Celui dont s'est amourachée Rosa semble encore porter les traces du sommeil sur son visage, ce qui a le don de m'irriter davantage lorsque sa petite amie et la mère de cette dernière ont déjà quitté le domicile pour vaquer à des occupations que je considère concrètes. Car en effet, mis à part boire de l'eau, je ne remarque pas grand intérêt à la présence du blond.
Il prend la parole et le foyer qui crépitait déjà dangereusement au fond de mon être s'embrase brusquement de colère. Véhément, je lui dédie des propos aussi incendiaires que véhéments sur une intonation mêlant agressivité et dédain. L'individu ne me répond pas, paraît adopter un profil bas, ce qui démontre qu'il n'est malgré tout pas l'idiot du village. « Rosa va revenir. Je vais rien leur voler si c’est de ça que t’as peur. Je suis pas con. » Je pouffe, amer. « Alors c'est ça que tu fais de ta life ? T'attends Rosa ? » La jeune femme s'est dénichée une poupée avec laquelle jouer ? Un petit soldat gringalet ? « Qu’est ce que tu fous la toi ? » Je hausse les sourcils, l'air de dire "Ca te regarde, peut-être ?" « Qui c’est qui t’a mis un pin en pleine face ? On t’a pas loupé. » Un sourire mauvais se dessine sur mon portrait. Je me redresse sur le siège, ferme délicatement mon livre, une manière figurée de se retrousser les manches avant de frapper quelqu'un. « Quelqu'un qui le regrette amèrement, maintenant, » je fais, fier et menaçant, plantant mon regard dans les perles bleues de l'intrus. « Vous vous êtes rencontrés comment, Rosa et toi ? » Franchement, je suis curieux de découvrir où Rosa l'a dégoté, celui-là. Une chose est sûre : il lui manque de respect, je le défonce.
Dernière édition par Max Novak le Lun 5 Juin 2023 - 0:40, édité 1 fois
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
Novembre 2008
Il a un rire que tu juges plus nerveux qu’autre chose. Ce type est relou. Il va te prendre la tête alors que tu avais prévu que cette matinée allait être la plus douce du monde car avec l’amour de ta vie dans un lieu sûr, avec personne autour par dessus le marché. Mais tu n’aurais pas pu avoir tout faux. Même quand Rosa reviendra y’aura ce lourd à côté. Pas que ça vous empêchera de rester cloîtré dans la chambre de ta moitié mais quand même, c’était pas le plan que tu avais en tête. « Alors c'est ça que tu fais de ta life ? T'attends Rosa ? » T’as un léger sourire malgré toi car oui, c’est exactement ce que tu as en tête pour l’instant. Il a l’air de trouver ça stupide alors que c’est juste… logique pour toi là. Tu ne réponds pas car il mérite pas une réponse à ton avis. Il est chiant, tu sais l’être toi aussi. Tu ne veux pas lui donner satisfaction.
Il n’a pas non plus l’air enclin à te répondre et ça te satisfait plutôt. Jusqu’à ce que son air change et que tu te demandes pourquoi il est si chiant ? Il réagit pas mal à tes mots vu comme il a l’air piqué. Nouvelle vague de satisfaction qui parcours ton corps. « Quelqu'un qui le regrette amèrement, maintenant, » Right. Ca a le don de te faire sourire, limite rire mais tu n’iras pas jusque là. Tu ne crois pas un mot de ce qu’il vient de dire. Il peut s’inventer l’histoire qu’il veut, tu ne pourras rien vérifier. « Vous vous êtes rencontrés comment, Rosa et toi ? » Ce changement de sujet de tout au tout te prend par surprise. T’as un sourcil levé alors que tu regardes Max. « Oh. » Tu dis simplement alors que tu as l’impression d’enfin comprendre quelque chose. « On est dans la même classe. » Rosa a changé de lycée en cours d’année car elle s’est fait renvoyer de celui d’avant (le même lycée que Max?) Tu sais pas pourquoi tu prends la peine de répondre à cette question ci. « Je vois bien que t’es en train de me faire passer un interrogatoire. » Peut être bien qu’il fait ça à tout ses copains car tu n’étais pas le premier, mais tu es le premier de qui elle est tombée amoureuse. Faut dire que t’es un sacré romantique. Elle a chavirée. « T’as besoin de savoir quoi pour que t’arrêtes de me voir comme une nuisance ? » Chose que tu aimerais bien car tu te sens habituellement bien sous ce toit mais ce con est en train de tuer ta vibe. Tu veux pas avoir le ressenti de ne pas être le bienvenu quand ces murs ci sont ceux qui t’accueillent avec amour. Tu es reconnaissant tous les jours mais il ne sait pas ça lui. Tu ne cherches pas à comprendre pourquoi il squatte ici lui. C’est pas tes affaires, tu n’es pas chez toi.
Lorsque je demande au blond si le but de sa vie est d'attendre Rosa (en sous-entendant de vivre au crochet de Maria par la même occasion), il se contente de m'offrir un sourire. Je fronce les sourcils, férocement désapprobateur, le qualifiant mentalement d'idiot du village. L'on dit que le silence est le meilleur des mépris, j'ai toujours trouvé cette réplique telle une vulgaire excuse pour justifier le manque de répartie des gens faibles de caractère. Le gringalet conserve son sourire lorsque je lui rétorque que la personne qui a osé marquer mon portrait le regrette désormais amèrement et j'ignore si je dois y lire de la provocation ou une absence totale d'instinct de survie. Je soupire sans cérémonie, lève les yeux au Ciel, avant d'aller à l'essentiel : où ma voisine et amie a-t-elle déniché ce spécimen ? Je me demande bien ce qu'il a de spécial également pour qu'elle l'entretienne ainsi, mais ceci est sans doute une interrogation davantage pour l'adolescente que pour son ami de coeur - simple qualificatif qui a le talent de me faire grimacer sans vergogne.
« Oh. On est dans la même classe. » Facile concours de circonstances, donc. Le motif est si simple qu'il me déçoit : en effet, il ne me permet pas de tirer des renseignements très intéressants sur mon interlocuteur, si ce n'est qu'il suit au moins une scolarité. « Et tu veux faire quoi après le lycée ? » J'interroge froidement, comme un père qui cuisine le petit ami de sa fille. En quelque sorte, c'est un peu le rôle que je m'approprie naturellement, même si peu de mois me séparent de Rosa et sans doute de celui qui lui a dérobé ses sandales rose vif. « Je vois bien que t’es en train de me faire passer un interrogatoire. » « Bravo pour ton sens de l'observation, » je félicite avec sarcasme. « T’as besoin de savoir quoi pour que t’arrêtes de me voir comme une nuisance ? » J'inspire profondément, je me redresse sur mon siège. « C'est pas une histoire de savoir, c'est une histoire de voir. » J'explique. Les beaux parleurs, je les maîtrise. Les mots de Jordan ne me suffiront pas pour que je lui voue mes bonnes grâces. J'ai besoin de preuves, des gestes qui vont avec ses intentions. « Rosa c'est comme ma sœur. Maria c'est comme ma deuxième mère. Je défonce ceux qui osent la leur faire à l'envers. » Même si les ecchymoses qui violacent mon visage aujourd'hui ne sont pas liés à l'honneur de mes voisines, ils démontrent que je ne suis pas de ceux qui restent les mains dans les poches et j'en suis assez satisfait. Un autre bon concours de circonstances. Aussi, je n'exclus pas le fait que le complice de Rosa en vaille la peine et qu'ultimement, il souhaite la même chose que moi : le bien-être des deux latinas - cela pourrait même nous faire un point commun utile pour l'avenir. De plus, Rosa n'est pas du genre à s'ankyloser de ratés. Cependant, il n'en demeure que c'est plus fort que moi de faire le chien de garde. Quand je m'autorise à aimer, je suis prêt à tout.
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
« Et tu veux faire quoi après le lycée ? » Ton sourcil se lève car tu es très perplexe face à cette question. On ne t’a jamais demandé ça à part tes profs et Rosa, le reste du monde en a rien à foutre de toi et de ce que tu vas bien pouvoir faire après le lycée. Tu prends ça bizarrement pour une bonne chose cette question. Il s’intéresse véritablement à toi, il n’est pas indifférent, il te donne de l’importance car Rosa est importante pour lui. « Bravo pour ton sens de l'observation, » Il a toujours un ton bien désagréable malgré sa question qui donne l’impression qu’il est inquiet de ton avenir, dans le bon sens du terme. « C'est pas une histoire de savoir, c'est une histoire de voir. » Oh. Tu apprécies sa tournure de phrase. C’est subtile. C’est joliment dit. Tu comprends pas tout mais ça sonne comme de la poésie à tes yeux. Tu ne l’expliques pas trop. Ca te parle en tout cas. Ca t’inspire.
« Rosa c'est comme ma sœur. Maria c'est comme ma deuxième mère. Je défonce ceux qui osent la leur faire à l'envers. » Il s’explique un peu plus et c’est bien car cette fois ci c’est clair comme de l’eau de roche, même si tu avais un peu deviné. Tu te dis quand même qu’il y a des chances que par dessus le marché il soit amoureux de Rosa et qu’il veuille te refaire le portrait juste parce que c’est toi qui a eu son coeur. Pour être honnête tu ne comprends toujours pas ce miracle. Tu fais non de la tête pour répondre à Max. « Je ne compte pas leur faire à l’envers. J’ai beaucoup trop de respect pour elles. Je sais toujours pas par quel miracle Rosa s’est entiché de moi. » Tu te grattes le front alors que tu sais pas trop où regarder. « Elle m’a fait ramer pendant des mois et je… » Tu cherches tes mots, tu n’as pas forcément envie de lui donner plus de détails sur toi et tout ce que tu as fait pour la séduire. C’est pas ça qu’il demande mais au fond tu sais que c’est un challenge supplémentaire pour quelqu’un comme toi, c’est à dire quelqu’un qui n’a pas un sou, mais la preuve que les cadeaux qui ont de la valeur ne veulent pas forcément dire qu’ils sont cher d’argents. « Elle en vaut la peine et tous les jours quand je me réveille et quand je réalise qu’elle me laisse l’honneur d’être à ses côtés c’est un jour de plus qui vaut la peine d’être vécu. » Tu parles beaucoup trop là Jordan. T’es même plutôt dramatique sur la fin là, c’était pas nécessaire. « Et… » Tu hausses une épaule. « Je vais sûrement me trouver un job dès que j’aurai 18 ans pour pouvoir être indépendant. » Tu lui réponds enfin à sa question d’avant. « Tu vas faire quoi toi ? » Car… pourquoi pas ? T’es curieux de voir ses ambitions à lui aussi. Tu ne le connais pas. Ca te donnera une meilleure idée de qui il est.
Mon regard dévisage Jordan sans vergogne, à l'affût du moindre geste, du moindre mot, qui pourrait le trahir et le faire dégringoler dans mon estime au niveau de laquelle il se tient sur le fil du rasoir. Quiconque s'approche des très rares personnes qui me sont chères doivent se prouver de valeur et le blond ne déroge pas à cette règle ; sans compter qu'il risque de goûter violemment à mes foudres s'il ose manquer de respect à Rosa. Je mets sans poésie en garde mon interlocuteur, tout en cherchant ce qu'a à offrir cet énergumène pour que mon amie et voisine le chérisse de la sorte.
« Je ne compte pas leur faire à l’envers. J’ai beaucoup trop de respect pour elles. Je sais toujours pas par quel miracle Rosa s’est entiché de moi. Elle m'a fait ramer pendant des mois et je... » Je le scrute puis hausse le menton pour le toiser, amèrement déçu qu'il ne termine pas sa phrase. Je reconnais cependant qu'il s'agit de curiosité malsaine de désirer savoir à quel point le jeune homme avait ramé pour conquérir le coeur de Rosa et comment il avait procédé pour ce faire. « Elle te fait faire tes preuves, » je résume, employant le présent délibérément afin de faire comprendre à l'adolescent qu'il n'a pas acquis Rosa, que c'est une tâche de tous les jours de se montrer à sa hauteur. « Elle en vaut la peine et tous les jours quand je me réveille et quand je réalise qu’elle me laisse l’honneur d’être à ses côtés c’est un jour de plus qui vaut la peine d’être vécu. » Je fronce les sourcils, jugeant les paroles de l'amoureux assez emo en leur genre. Heureusement, il m'apparaît aussi sincèrement aimant, même si j'espère qu'il n'est pas un dépendant affectif ou quelque chose de ce style. « Rosa est exceptionnelle. Elle vaut toutes les peines, » je le rejoins. « Elle te fait encore ramer ? » Je demande, ne pouvant me retenir plus longtemps d'exposer mon intrigue. Est-ce que Jordan possédait sa place plus ou moins assurée ou Rosa le testait-il encore ? Est-ce qu'il lui démontrait régulièrement qu'il l'aimait, au-delà de ses belles paroles, ou est-ce qu'une sorte de routine ordinaire s'était installée, comme si ça allait de soi qu'ils allaient ensemble ?
Je pose mon crayon lorsque Jordan m'indique qu'il compte trouver un travail à ses dix-huit ans afin de gagner en indépendance. « Quel genre de job ? » J'interroge, sur un ton insinuant que oui, c'est une question piège. « Tu vas te prendre un appart et tu inviteras Rosa à emménager avec toi ? » Je poursuis, avant de reprendre mon crayon après que le jeune se soit intéressé à mes propres objectifs. « Je vais devenir avocat. » Aucun doute ne transparaît dans ma voix, même si je suis au tout début de mes études. C'est comme ça que je fonctionne, toutefois. Lorsque j'ai décidé quelque chose, il m'est impossible de baisser les bras. Je ne dis pas quand je parviendrais à être diplômé, ni comment, mais je le serai assurément. « C'est pas dans les mœurs ici mais c'est ce que je serais, » j'ajoute, comme pour lui prouver que je n'ai que moi en chef. Ma mère et ma tante me considèrent déjanté d'avoir un tel projet - une perte de temps et de moyens, à leurs yeux. Maria est plus tolérante, elle m'encourage, mais vraiment, je sais qu'elle ne serait pas surprise si je lui annonçais que je lâchais l'école. Rosa en rit, de sa mélodie assez énigmatique qui laisse croire qu'elle connaît le futur et que ça l'amuse que je l'ignore bien que j'affirme son dénouement. Logan, lui, remplit le rôle du pseudo petit frère fier.
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
« Elle te fait faire tes preuves, » Tu confirmes d’un hochement de tête. C’était tout à fait ça. Elle a pas hésité à faire trainer ça des mois et des mois. Tu le voyais dans ses yeux pourtant qu’elle avait envie que tu t’arrêtes pas pour autant. Et tu ne t’es pas arrêté nope. Sa compagnie était bien trop enivrante pour que tu ne sois pas toujours présent à l’appel. « Rosa est exceptionnelle. Elle vaut toutes les peines, » Tu fais oui de la tête. Elle l’est. « Elle te fait encore ramer ? » « Oh hem… Je crois pas non enfin je veux dire… Elle m’a présenté comme son boyfriend. » A Maria, à ses amis. T’es pas tout à fait sûr de la question cela dit car elle a toujours ce regard rempli de défi qui te fait battre le coeur plus fort, ça compte comme te faire ramer ? Mais comment ça peut l’être si tu prends plaisir à les relever tous ? Tu n’as cependant pas envie de parler de ces côtés là car c’est privé, c’est à vous deux.
« Quel genre de job ? » Tu hausses les sourcils à sa question. « Tu vas te prendre un appart et tu inviteras Rosa à emménager avec toi ? » Questions qui ne s’arrêtent pas. « Je sais pas trop encore quel genre de job. J’irai postuler dans les boutiques du centre ville. » Rosa t’a déjà dit que tu es en train de gâcher ton potentiel à ne pas continuer les études. Mais ça te semble tellement inatteignable sans argent. Sans foyer stable. « Si j’ai un appart’ je l’inviterai à vivre avec moi oui. » Car tu la veux dans ta vie de toutes les manières possibles et le plus possible si y’a moyen. C’est du sérieux tous les deux, c’est le grand amour. C’est surtout ton premier amour Jordan oui.
« Je vais devenir avocat. » T’es impressionné. Ca veut dire beaucoup d’études ça. « C'est pas dans les mœurs ici mais c'est ce que je serais, » Il est si sûr de lui. Tu comprends un peu mieux pourquoi Rosa est si insistante pour que tu tentes quelque chose dans la musique en te répétant que tu peux le faire. Si tu le veux assez fort, tu peux. Elle arrête pas de parler de ton talent à l’écrit comme au piano. « Pourquoi tu veux devenir avocat ? » Tu demandes sincèrement intéressé. « Y’a une injustice que tu veux réparer ? » C’est ce que tu supposes en premier lieu. Faut bien une motivation aussi grande que ça pour se lancer dans ce genre d’études. « C’est combien d’années d’études ? »
Je décris sévèrement Jordan tout en l'interrogeant sur sa relation avec Rosa. Je suis particulièrement en quête des éléments qui ont incité la jeune femme à jeter son dévolu sur le blond. Si ses acquiescements sont timorés lorsque je souligne la valeur de ma voisine, mon interlocuteur a l'air sincère et je m'en satisfais silencieusement. Je me méfie des beaux parleurs tout comme j'ai rapidement développé une expertise à les repérer : dans un bar, soit le milieu où j'ai grandi, notamment, ça pullule. Il vaut mieux un individu qui répond sommairement mais avec franchise que de beaux discours vides de sens et gorgés de mesquineries.
« Oh hem… Je crois pas non enfin je veux dire… Elle m’a présenté comme son boyfriend. » Je plisse les yeux. Manifestement, Jordan a su faire ses preuves auprès de Rosa et conquérir son coeur. De ma connaissance, cette dernière n'est en effet pas du genre à appeler n'importe qui comme son petit ami, je me surprends même à chercher cette occurrence dans ma mémoire. Clairement, il faut mériter un tel titre. Rosa prend l'amour au sérieux même si le défi étincèle perpétuellement dans son regard. « Fais gaffe, c'est pas acquis. » Je menace néanmoins froidement car il ne faudrait pas que Jordan se repose sur ses lauriers et offre moins que le meilleur de lui-même à mon amie d'enfance. Je ne le cautionnerais pas.
Mon intérêt croît pour l'adolescent néanmoins, tant que j'en pose mon crayon et délaisse mes bouquins d'études. Pour que Rosa l'ait dans ses petits papiers, il doit posséder assurément quelque chose de spécial. A l'entendre, il n'est cependant pas ambitieux pour deux sous : « Je sais pas trop encore quel genre de job. J’irai postuler dans les boutiques du centre ville. Si j’ai un appart’ je l’inviterai à vivre avec moi oui. » « T'as pas l'air très sûr de toi. T'es bien bon dans quelque chose, non ? » Rosa a-t-elle été touchée du syndrome de Mère Teresa ? Non, c'est obligé qu'il y a quelque chose en Jordan qu'elle voit, et je veux le voir aussi.
Je tente de lui présenter l'assurance en exemple quand je lui déclare, sans équivoque aucune, que je serai avocat, même si clairement, ce n'est pas le dessein qui m'a été tracé à mon enfance vu mon milieu d'origine. Une mauvaise herbe qui veut prospérer au tribunal, le contexte épouse le risible. « Pourquoi tu veux devenir avocat ? Y’a une injustice que tu veux réparer ? » Un sourire sans joie apparaît sur mes lippes. Des injustices, malheureusement, il y en a des tonnes. Toutefois, je ne les laisse pas m'atteindre plus qu'il ne le faut selon moi. Un moteur, oui, mais pas un frein. « Les lois ont le pouvoir. Si on les maîtrise, on a l'avantage. » J'explique ainsi brièvement. Je désire ardemment défendre ceux qui n'ont généralement pas de voix, d'où mon appétence pour le droit des mineurs. Je souhaite être intouchable et trouver les moyens pour que mes futurs clients soient défendus justement. La vie a toujours été un terrain de jeu à mes yeux, la législation ses règles. Si je trempe dans l'illégalité avec mes illicites activités secrètes de faussaire, il n'en demeure que je respecte les règles officielles de notre société et y vois opportunités, sécurité et essor. « Je vise un cursus d'environ 5 ans avec la spécialité, » je révèle, démontrant une nouvelle fois avoir bien tracé ma route. Si cinq ans peuvent sembler énorme pour certains, à mes yeux, ces années en valent largement la peine et ne représentent qu'un petit investissement pour me former un tremplin idéal. « Ensuite j'intégrerai un cabinet pour avoir mes premiers dossiers et faire mon nom pour ouvrir mon propre cabinet. » Le travail d'équipe ou être le pion qui redore les galons d'un autre nom, très peu pour moi. En plus d'être ambitieux, j'étais opportuniste.
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
« Fais gaffe, c'est pas acquis. » Tu sais ça. Ca te fait pas de mal qu’il te mette une petite dose de rappel de la sorte. Tu ne prends jamais rien pour acquis, même quand tu l’as. Sûrement pour ça que ça fonctionne si bien avec Rosa. Tu ne manques pas une occasion de lui montrer combien tu es dévoué pour elle, combien tu l’aimes, combien tu as de la chance de l’avoir et qu’elle est la femme de ta vie. C’est la pure vérité.
« T'as pas l'air très sûr de toi. T'es bien bon dans quelque chose, non ? » Est-ce que c’est le moment de parler de tes prouesses en sexe oral ? Tu ne penses pas non. Il serait plus préférable de lui parler de tes talents de pianiste mais tu ne sais pas trop si c’est ce qu’il recherche. Il parle d’études et de métiers. La musique c’est pas quelque chose dont tu peux en faire ta vie, c’est un truc en plus qui est quand même très important pour toi. Sans ça tu serais certainement déjà six pieds sous terre depuis un paquet d’années. Tu es un vrai petit prodige niveau oreille musical, tu peux jouer de n’importe quel instrument après quelques minutes de pratique et d’auto initiation. Tu sais que tu es doué mais tu ne sais pas pour autant que tu peux avoir un bel avenir. C’est tellement ancré en toi que tu es bon à rien, depuis que tu es né on te l’a rabâché. Tu n’as pas encore eu le soutient nécessaire pour le croire.
« Les lois ont le pouvoir. Si on les maîtrise, on a l'avantage. » Tu veux bien le croire oui. Tu es toujours appuyé contre le plan de travail de la cuisine et tu apprécies de voir que Max t’accorde toute son attention à présent. Votre conversation est bien moins hostile qu’au début. Il t’en dit plus sur lui et ce qu’il veut faire plus tard, ça force le respect. « Je vise un cursus d'environ 5 ans avec la spécialité, » Tu l’écoutes attentivement, véritablement intéressé. Tu es toujours une bonne oreille pour écouter, tu n’es pas doué pour parler par contre. Il n’empêche que tu veux toujours en savoir plus sur tout. Ca t’intéresse, surtout les motivations derrières les actions. « Ensuite j'intégrerai un cabinet pour avoir mes premiers dossiers et faire mon nom pour ouvrir mon propre cabinet. » « C’est des beaux plans. » Il a déjà tout de tracé dans sa tête. Tu aimerais bien pouvoir faire de même. Quand tu auras un toit stable sur la tête tu sais que c’est là que ta vie pourra enfin commencer et voir plus loin que juste le lendemain. « Je suis doué en… au piano. En musique. » Tu dis enfin. Tu aurais pu dire que tu es musicien mais tu ne t’autorises pas ce label si prestigieux. Pourtant tu l’es, Jordan. « J’essayerai certainement de faire quelque chose par là quand j’aurai un appart’. Je m’achèterai un piano avant une voiture, ça c’est sûr. » Tu peux te balader en transports en commun en attendant, alors que pour avoir un piano il faut que tu ailles dans la salle de musique du lycée et c’est pas à ta disposition tout le temps. « J’écris aussi… » T’es si frileux à dire ce en quoi tu excelles, c’est pas souvent que tu te mets en avant, c’est même jamais. Tu sais te cacher et te rabaisser bien plus aisément que l’inverse. Est-ce que tu lui dis que tu as eu Rosa à coup de poèmes et surtout une chanson que tu lui as sérénadé ? Non. C’est ton jardin secret. Mais il n’aura peut être pas vraiment de mal à faire un plus un avec ce que tu viens de lui dire.
Sans honte ni scrupule, je jugeais Jordan qui se tenait adossé au comptoir, les sandales roses de mon amie de longue date dans les pieds, un verre d'eau plate dans sa main. Le scénario était assez facile à élucider, tout comme le lien qui l'unissait à Rosa. Cette intimité préjugée suffisait à composer un argument majeur pour faire subir à ma compagnie indésirée une entrevue glaciale.
Néanmoins, mon estime pour Jordan remontait dans mon esprit et au fil de notre conversation mon intonation s'adoucissait vers le neutre a contrario de l'hostile lorsque je réalisais que l'adolescent éprouvait de sincères sentiments pour mon amie. Bien entendu, cela ne manquerait pas que je lui casserais les dents s'il venait à briser le coeur de Rosa, ce que je ne me privais pas de menacer. Puis, j'en venais à m'enquérir du futur des deux tourtereaux. Si Jordan créchait dans la chambre de Rosa, il devait être sacrément spécial. En plus du fait qu'il ait atteint son affection de la sorte. La latina n'est pas un coeur d'artichaud, elle n'est pas une poupée qui se pâme devant la première silhouette intéressante. Rosa a toujours eu la tête froide et le sang chaud - les mains froides mais le coeur chaud.
« C’est des beaux plans. » Jordan commente lorsque je lui dévoile mon projet de carrière. J'acquiesce, validant son opinion de la sorte. « La vie n'est pas faite pour être subite. » Je résume. Je refuse de voir des gamins défavorisés à jamais parce qu'ils sont nés du mauvais côté de la barrière, parce qu'ils n'ont pas eu les bonnes oreilles pour les écouter ni les bonnes mains tendues pour les sortir de leur pétrin initial. Je rejette qu'ils soient condamnés par la société, par les actes manqués de leurs parents, par une malchance tenace. « Je suis doué en… au piano. En musique. » Je fronce les sourcils. « J’essayerai certainement de faire quelque chose par là quand j’aurai un appart’. Je m’achèterai un piano avant une voiture, ça c’est sûr. » « Tu investiras mieux le piano que la bagnole, » je juge. S'il est doué en musique, il pourra en faire de l'argent. La voiture représente beaucoup de dépenses : une assurance, de l'essence, un parking, peut-être même des pannes imprévues. A quoi bon quand on a nulle part où se rendre régulièrement ? « J’écris aussi… » « T’écris quoi ? » J'interroge derechef. « Des chansons pour aller avec le piano ? » Je lie les deux aveux. « Est-ce que t'essaieras d'en faire du fric en tentant de décrocher un label pendant que tu bosseras dans des boutiques aux environs ? » Je poursuis en reprenant le projet qu'il m'avait annoncé plus tôt. La musique n'est pas mon rayon mais je fréquente assez d'artistes amateurs pour connaître le refrain du business dans ce domaine.
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
« La vie n'est pas faite pour être subite. » Il a l’air d’être tout le temps en colère, Max. Il a l’air d’avoir une revanche à prendre dont tu ne sais rien, mais la colère a l’air d’être un moteur chez lui. Dieu sait que tu en as également à revendre au fond de toi, l’injustice dont tu as été la victime depuis tout petit t’a plutôt fait t’abattre sur ton sort qu’autre chose. Tu t’en sors plutôt bien en réalité, mais tu te dévalorises tellement que c’est pas évident de réaliser que tu peux être doué et faire quelque chose de ta vie. Tu n’es pas obligé de te cantonner à travailler en supermarché ou boutique, comme tu l’imagines, comme s’il n’y avait que ça t’atteignable pour une personne comme toi qui pense ne pas mériter grand chose dans la vie. Etre avec Rosa change beaucoup ta perception de bien des choses et elle te fait cogiter constamment, vous vous engueulez parfois car elle est frustrée de te voir gâcher ton potentiel.
« Tu investiras mieux le piano que la bagnole, » Tu ne le connais pas tant que ça mais il a l’air d’être si sûr de lui que tu apprécies de voir que tu avais la bonne idée de départ. Il l’a confirmé. Il t’a validé. « T’écris quoi ? » La question à un million de dollar. « Des chansons pour aller avec le piano ? Est-ce que t'essaieras d'en faire du fric en tentant de décrocher un label pendant que tu bosseras dans des boutiques aux environs ? » Il fait les liens et il pose encore plus de questions. Tu dodelines de la tête. « Je pense mettre ma musique sur YouTube ouais… Les labels c’est… Compliqué, pas avantageux pour les artistes. » Tu connais beaucoup sur l’industrie musicale, ça t’intéresse, te passionne, tu lis beaucoup, tu connais des gens aussi, tu as discuté avec certains artistes que tu admires fort même s’ils ne sont pas des super star, ils sont tout en haut pour toi. « Je veux pas donner ma musique à des labels qui vont juste… me voir comme un chèque qui leur revient à eux plus qu’à moi. » Tu marques une pause. « La musique c’est pas juste vendre des disques pour moi. » Tu te mordilles la lèvre. « J’écris des chansons oui… J’écris des poèmes aussi des fois, ou juste… Des autres trucs. » Tu oses pas dire des histoires ou bien aussi tes pensées. « Je ferais de la musique c’est sûr… » Tu te grattes la joue, nerveux de dire tout ça à voix haute. « Peut être pas de manière professionnelle. » Sûrement pas même. Tu sais pas, tu as besoin d’avoir un environnement stable avant de voir plus loin. « T'as des passions à côté de tes études ? » Tu trouves que vous avez beaucoup trop parlé de toi là. Faut changer ça fissa.
Je suis connu pour être une brute de décoffrage. Même si je ne suis pas doté du gabarit le plus impressionnant de la ville, ma réputation et mon air assuré constituent en quelque sorte mon armure. Aussi, je ne me prive jamais de montrer mes dents comme mes poings et une râclée ne m'a jamais faite peur, au plus grand damn de ma mère et de Maria. Je suis un peu comme le laideron qui fait tomber les meufs parce qu'il a du charme, sauf que moi je suis le maigrichon qui se fait respecter parce qu'il rejette une aura particulière.
Jordan, lui, il pourrait en jeter. Cependant, je déduis peu à peu qu'il est un tendre à l'intérieur. Peut-être est-ce pour cela qu'il a aussi tapé dans l'œil de Rosa ? Je n'ai jamais imaginé l'adolescente s'enticher d'une racaille. Elle est plutôt du genre à se moquer et s'exaspérer de ceux qui se mettent sur la tronche, quels que soient leurs motifs. Plus d'une fois, elle a dénigré mon faciès altéré, se foutant bien du prix de l'honneur par le sang. Je me doute que j'y aurais bientôt de nouveau le droit vu l'œil au beurre noir que j'arbore aujourd'hui.
« Je pense mettre ma musique sur YouTube ouais… Les labels c’est… Compliqué, pas avantageux pour les artistes. » Je fronce les sourcils, suspicieux. Jordan démontre toutefois s'être renseigné : il me parle de l'escroquerie et l'opportunisme de ces boîtes qui ne concordent pas avec ses aspirations. Le fait qu'il m'exprime ses ambitions et ses valeurs me plait aussi, cela me permet de mieux jauger l'amant de Rosa. Un artiste tendre, voilà comment je le résumerais. Les sandales roses lui vont bien, finalement. « Mais tu gagnes moins sur Youtube que par un label, non ? Tu te fais pas des masses sur les sites comme ça ? » Je demande, intéressé. Je me demande à quel point l'argent n'est pas important pour Jordan, ou du moins, qu'il ne mérite pas de vendre pour une bouchée de pain son âme musicale. Lorsqu'il m'interroge sur mes passions, j'affiche une moue assez dédaigneuse, pire que s'il m'avait demandé si je croyais encore en la fée des dents ou au Père Noël. « Je fais pas vraiment dans les passions, non. Ou sinon, juste dans les lits de meufs. » Je pouffe doucement avant de reporter mon attention sur mes cours. Heureusement que Rosa et Maria ne sont pas là pour m'entendre. « Je suis trop dans l'action et dans le futur pour m'investir dans un divertissement dans le présent. » Je suis hypocrite, je sais très bien que les passions sont des moteurs et j'en ai, sauf que je ne les dévoilerais pas à Jordan puisqu'elles sont illégales. « T'aimes qui comme artiste ? »
Le RP prend place à Brisbane en Novembre 2008, chez Rosa. Jordan a 17 ans et il fréquente Rosa depuis 4 mois.
Tu le vois qui écoute attentivement ce que tu lui dis à propos des labels et de la musique. « Mais tu gagnes moins sur Youtube que par un label, non ? Tu te fais pas des masses sur les sites comme ça ? » Tu fais non de la tête, mais pour quelle partie Jordan ? Heureusement tu joins la parole aux gestes pour lui expliquer. « Les labels font des prêts aux artistes pour qu’ils fassent leurs albums. Et après tout ce que tu gagnes en tant qu’artiste tu dois le donner aux labels et tu ne gagnes jamais vraiment rien. Tu es endetté auprès des labels, tu dois faire un nouvel album pour couvrir les dettes, et ils font un nouveau prêt et c’est un cercle vicieux. Sans parler que les chansons appartiennent aussi au label et pas à toi… Je préfères gagner $100 par mois avec les stream de YouTube. Ils seront vraiment dans ma poche et la musique sera toujours ma propriété. » Dis donc qu’est ce que tu parles quand tu sais ton sujet. Tu pourrais faire un discours d’une demi heure sans préparation à parler de musique de manière détaillée ou plus globalement.
Tu changes le sujet et ça ne t’étonne pas qu’il ait pas l’air chaud pour y répondre. Il veut savoir sur toi plus qu’il n’a envie de s’exposer lui. C’est toi qui est sous la loupe d’enquêteur de Max. Lui qui est en train de vérifier si tu es assez bon pour Rosa. « Je fais pas vraiment dans les passions, non. Ou sinon, juste dans les lits de meufs. » Tu hausses les sourcils à cette réponse à laquelle tu ne t’attendais pas. Pas que tu sois un prude, non, très loin de là, mais c’est un niveau de conversation que tu ne pensais pas avoir atteint avec lui. « Je suis trop dans l'action et dans le futur pour m'investir dans un divertissement dans le présent. » Tu hoches la tête en supposant que l’action et le futur sont des synonymes de ses études et son plan d’action pour devenir avocat. « T'aimes qui comme artiste ? » La palette est si large, tu vas en citer qu’une très petite poignée. « Parkway Drive, Avril Lavigne, Sum 41, Mariah Carey, Three Doors Down… » Tu énumères du haut de ta tête. Tu pourrais lui retourner la question mais tu vas dans une autre direction. « T’as pas peur de mettre une fille enceinte ? » Tu demandes un peu de nul part car c’est un truc que tu as en tête depuis que tu es avec Rosa.Vous mettez toujours des préservatifs et jusque là tout va bien, mais quand même. Rien n’est jamais 100% sûr. « Avec tes loisirs je veux dire. » Tu t'expliques un peu plus alors qu'il a sûrement bien compris pourquoi tu demandes ça.