Underneath it all we're just savages
Midas Sterling & @Laurie Wright  ☆ crédit/stefansalvatored

Jo m’a demandé de ne pas mener ses combats à sa place mais je ne suis pas capable de rester de marbre lorsque l’on s’attaque à et blesse des gens que j’aime. Quelle que soit la nature de notre relation, la brune fait indéniablement partie du lot de personnes qui me sont chères que j’entends bien protéger puisque c’est ce que je suis de nature, un protecteur. Je n’ai pas fait pression sur la production pour qu’elle retrouve sa place dans le programme plus vite qu’ils ne l’avaient décidé. Je n’ai pas non plus interféré en sa faveur pour lui éviter d’avoir à faire des excuses publiques et médiatisées, même si j’ai détesté tour à tour chaque membre de la production de l’avoir mise dans cette position. Certes, elle a dépassé les limites et, parce qu’elle est impulsive et qu’elle a voulu frapper Laurie là où cela ferait mal, la brune a oublié toute tempérance et savoir être publique. Mais a-t-elle tous les torts et doit-elle être punie parce que, dans sa colère, elle a tenu des propos offensants et insultants pour toute une communauté ? La tenir pour seule responsable, n’est-ce pas oublier que la blonde s’est faite passer pour une amie et l’a utilisée toute leur vie commune pour attirer la couverture à elle, et voler un peu de la lumière que Jo attirait et a toujours attirée ? N’est-ce pas oublier que Laurie, quelle que soit la minorité à laquelle elle appartient, est avant tout une profiteuse et une hypocrite, et que Jo avait tous les droits d’être blessée ? Certes, je suis subjectif et mon opinion est biaisée. Mais je m’en moque, les combats de la brune sont les miens, elle n’a plus réellement le choix puisqu’il en va de même pour tous mes proches.

Je ne suis pas intervenu, jusqu’à ce que j’aperçoive un jour la jeune femme sur le tournage du Revival. J’ai rapidement compris qu’elle avait utilisé l’événement pour s’assurer une place sous les projecteurs, et j’en ai été malade. J’ai trouvé le culot de la jeune femme à vomir, et son opportunisme révoltant. Accepter d’utiliser l’événement qui a couté sa fierté à Jo et qui a bien failli lui coûter sa place dans le programme à son avantage, c’est vil et méprisable. Et il ne m’en a pas fallu plus pour débouler dans le bureau des têtes pensantes du programme en exigeant que la jeune soit remerciée dans l’heure. Bien sûr, on m’a fait comprendre que j’avais épuisé le quota de faveurs que je suis en droit d’exiger de la part de l’émission : Jo a conservé sa place et mon marché – celui qui la désigne gagnante avant l’heure du programme – n’est pas tombé à l’eau à cause du scandale. Il aurait pu, et je n’aurais pas eu la moindre marge de manœuvre pour négocier. Je dois donc m’estimer heureux qu’elle soit encore là et que l’esclandre n’ait pas eu plus de conséquences ou, en tout cas, c’est le discours que l’on m’a tenu. Sauf qu’il n’est pas entendable et que je souffre de l’un des affres de la célébrité : j’ai l’habitude d’avoir ce que j’exige. Certainement parce que je n’exagère que rarement – je ne suis pas une diva – on me refuse rarement un caprice. Cette fois j’ai dû prendre mon mal en patience et eu besoin de me montrer insistant pour avoir « gain » de cause. J’ignore s’il est possible de considérer que j’ai gagné ce bras de fer avec la production. En tout cas, nous avons trouvé un terrain d’entente, un qui sous-entend que je vais mettre la main au portefeuille mais, pour être honnête, je m’en moque. J’ai de l’argent à ne plus savoir qu’en faire. Je ne suis pas porté sur le luxe et j’ai déjà tout ce dont je peux rêver. Si je ne peux pas dépenser ma fortune pour rendre la vie de mes proches plus facile, je ne vois pas à quoi elle peut bien servir.

J’ai décidé d’affronter moi-même la blonde. Elle ne m’a jamais porté dans son cœur et cela tombe bien : c’est réciproque. Il n’y a pas grand monde qui provoque chez moi ce genre d’aversion, mais elle a gagné ce droit en s’en prenant à Jo Carter. Alors lorsque je m’approche d’elle, c’est autant pour lui donner son argent que pour lui dévoiler le fond de ma pensée : Jo est peut-être trop nostalgique de l’époque de leur amitié pour le faire, alors je peux pointer du doigt son égoïsme. « Laurie. Suis moi. » Je l’alpague alors qu’elle attend à l’entrée pour la guider jusqu’à une salle de réunion où nous ne serons pas dérangés. Sur la table, je dépose une enveloppe blanche qui contient son chèque. « Ton argent. J’espère que ça en valait la peine. » De faire du mal à une personne qui a toujours été là pour elle. « Jo méritait pas ça. J’espère que tu lui foutras la paix maintenant. » Elle a eu ce qu’elle voulait, non ? Elle a réussi à profiter de la situation mais, à mon sens, elle ferait mieux de se sentir petite : elle n’a aucune fierté à tirer de toute cette histoire.
 

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On t'a demandée de rassembler tes affaires et de te préparer à quitter les locaux de la production.
La nouvelle a été annoncée par un assistant, il a évité ton regard et il a fait demi-tour avant ta réponse, avant que tu ne puisses émettre la moindre syllabe et de toute façon, qu'est-ce que tu aurais pu dire ? Ce n'est pas comme si tu allais hausser le ton pour rappeler pourquoi tu es là, ce que tu sais faire et ce que tu peux faire. Cela ne sert à rien, même tes posts à propos du Revival sur ta page ont été plus que brefs. Une story par ici et par là, et surtout rien à propos de Jo, mais plutôt comment réaliser son maquillage et avoir le bon primer pour monter sur scène et faire face à un projecteur. Tu n'as rien gagné en faisant des pieds et des mains pour être ici, être ici n'est qu'une mauvaise expérience et plus que jamais, tu as envie de rentrer à Brisbane. C'est sûrement pour cela que tu rassembles tous tes pinceaux et autres articles très importants avec un soin particulier et rapidement. Autant ne pas s'éterniser ici, tu seras sans doute payée pour ton boulot jusqu'ici et surtout, pour que tu continues de te la boucler et ne pas entacher la réputation de l'émission. Cela ne te laisse même pas de goût amer dans la bouche, il est temps de passer à autre chose. Vraiment, d'assumer la grosse bêtise que tu as faite, réaliser aussi que Jo ne veut plus de toi dans sa vie et qu'elle ne compte pas te faire de place. Même la prévenir de l'arrivée de son père, ça semblait tellement important sur le moment...
Tes bottes te mènent facilement à la réception, tes deux sacs sur les épaules, et tu cherches quelqu'un du regard. Quelqu'un qui t'annoncera enfin que tu peux partir. Tu ne t'attendais certainement pas à lui, pas à la superstar du coin que tu as fait de ton mieux pour éviter jusqu'ici. Il te parle, tu lâches un : "Ah." qui manque de tout et tu le suis. Tu voudrais vraiment faire demi-tour mais autant faire ça rapidement, pas vrai ? Que Midas Sterling te dise tout le dégoût que tu lui inspires et ensuite, tu pourras partir. Peut-être que tu feras un détour dans le fastfood le plus proche et que tu te récompenseras avec quelque chose de bien gras. Oui, ça vaut mieux. Il n'y a que vous deux dans la salle de réunion et tu ne fais même pas l'effort de tirer une chaise, restant debout, tu es déjà prête à partir en fait. Les reproches arrivent et franchement ? Il devrait laisser ça à Jo le bonhomme, ça ne pique pas autant que ça. Mais tu ne comptes pas jouer la franchise avec lui ou tenter de faire amende honorable, son opinion ne compte vraiment pas et plus, plus il te détestera, mieux tu te porteras, tu le sais déjà. Aussi, il a le droit à un battement de tes cils plus qu'appuyé. "On est au moins d'accord sur un point. Et j'ai des oreilles qui fonctionnent, j'ai beaucoup de tares, mais j'entends encore très bien."
Tu attrapes l'enveloppe et ton regard bleuté se pose sur le chèque l'instant suivant, c'est conséquent et tu ne comptes pas te plaindre. Tu ne vas pas lui dire que son argent ne sert à rien, tu étais à deux doigts de ne pas revenir pour le prochain prime, tu supposes que ça ne marche pas comme cela dans le monde du showbiz. Tu hoches la tête et tu ranges le chèque dans ton sac, le laissant se perdre au milieu de tous les accessoires, tu décideras de son devenir plus tard. "Ce n'est pas son genre d'envoyer quelqu'un faire le sale boulot à sa place." Du tout, si Jo savait qu'on t'avait congédiée ou même que c'était son idée de t'écarter de tout ça, elle l'aurait fait savoir. Sûrement pas avec des mots, peut-être avec un regard un minimum impérieux, et franchement, cela aurait été justifié. Tu serais partie, sans faire de vagues, est-ce que la brune sait ce que son fan préféré fait pour elle, et derrière son dos qui plus est ? Cela, tu en doutes. C'est bien pour cette raison que tu lui adresses un sourire mauvais la seconde suivante, croisant les bras sur ta poitrine. "Je suppose que tu t'es senti obligé d'intervenir et de jouer les preux chevaliers ? C'est adorable vraiment, on remerciera mon estomac vide sinon toute cette gentillesse finirait sur mes chaussures, mais hein..." Allez Midas, que tu penses amèrement, pas besoin de jouer les gentils garçons, je sais que tu ne m'aimes pas. "Cela restera entre nous... je peux partir maintenant ou tu veux continuer de m'expliquer la vie ?"

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Laurie est un concentré de tout ce que je déteste. Arriviste, profiteuse et parfaitement égoïste, elle a utilisé Jo est espérant briller un peu à ses côtés, en espérant que la lumière que la jeune chanteuse attire lui profiterait, d’une façon ou d’une autre. En 2016 déjà, elle me faisait l’impression d’un parasite accroché à la brune, cherchant à nourrir un besoin parfaitement égocentré. Elle n’a jamais voulu que Jo réussi pour Jo. Elle n’a jamais espéré que son amie remporte l’émission au regard de tout ce que cela pourrait apporter au diamant brut qu’est Jo Carter, mais au travers du prisme de ce que cela lui apporterait à elle ou, en tout cas, j’en suis convaincu et je ne m’en suis pas caché, lorsque la demoiselle m’a confié son désarroi et que j’ai entrevu l’étendue de sa plaie. Son cœur est brisé : alors le mien se brise un peu également. Il est brisé puisque, non contente d’avoir profité de ses victoire, Laurie a maintenant passé un nouveau cap : profiter de ses défaites. Elle a provoqué Jo, pour lui faire dire des horreurs, et elle en tire à présent parti.

Elle pourra s’étouffer avec son chèque : je m’en moque. La somme convenue pour la faire à la fois taire et surtout déguerpir est dérisoire par rapport à l’étendue d’une fortune dont je ne sais que faire, gars simple jusqu’à la moelle. J’ignore pourquoi je prends le temps de cracher ma verve au visage de la blonde : je ne suis pourtant pas assistant social ; je n’ai pas pour job d’éduquer les cons. « On est au moins d'accord sur un point. Et j'ai des oreilles qui fonctionnent, j'ai beaucoup de tares, mais j'entends encore très bien. » - « Parfait. Alors t’entendra parfaitement ce que j’ai à te dire : je veux plus te voir foutre un seul pied dans ces studios. » La clause fait de toute façon partie de l’accord qu’elle a signé. Je n’ai pas assisté à ces échanges : ils ont été menés par des gens bien plus capables de garder leur calme confronté à la perfidie de la jeune femme. « Ce n'est pas son genre d'envoyer quelqu'un faire le sale boulot à sa place. » Qu’essaye-t-elle de faire ? De me montrer qu’elle connaît bien plus la brune que ce ne sera jamais mon cas ? De prétendre qu’elle m’a percé à jour ? De semer la zizanie ? Si j’avais une pièce à parier, je la mettrais sur cette dernière proposition. « Je suppose que tu t'es senti obligé d'intervenir et de jouer les preux chevaliers ? C'est adorable vraiment, on remerciera mon estomac vide sinon toute cette gentillesse finirait sur mes chaussures, mais hein... Cela restera entre nous... je peux partir maintenant ou tu veux continuer de m'expliquer la vie ? » - « Comment tu pourrais être capable de reconnaître la gentillesse, hein ? » Tout ce qu’elle fait est intéressé. Mon acte ne l’est pas. Ou en tout cas, il n’est pas pour moi, il n’a pas vocation à marquer des points auprès de notre connaissance commune ou de me racheter de quoi que ce soit. Et ça doit lui faire putain de bizarre, à Laurie, quelqu’un qui agit sans rien attendre en retour. « Elle est au courant, tu sais. Que j’ai demandé à ce que tu partes. » Peut-être que Jo ignore encore les modalités – à savoir, que j’ai signé un chèque – mais elle ne s’est pas opposée à ma volonté d’aller trouver la production pour trouver une solution pour évincer Laurie. Du reste, les détails ne concernent pas la blonde : j’espère simplement la blesser en la détrompant, en affirmant que tout ce qu’il se passe se passe uniquement parce que Jo l’a autorisé. « Elle a pas besoin de preux chevalier. Mais tout le monde est ravi que tu foutes le camp et que tu disparaisses. » Qu’elle aille peindre la figure de midinettes de quinze ans au centre commercial : comme si cela demandait le moindre talent. « Ça suffisait pas de te servir d’elle dans ses réussites ? Fallait en plus que tu utilises quand tout se casse la gueule pour elle ? » Laurie a parfaitement conscience que Jo n’est pas l’horrible intolérante décrite par les médias. « Au moins elle a ouvert les yeux sur le genre de personne que tu es, Laurie. » Quel que soit son genre, quel que soit son orientation sexuelle, Laurie est une petite conne.

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Peut-être que Midas n’a pas tort quand il te décrit, et que la gentillesse n’existe plus depuis longtemps dans ton monde, mais tu ne vas pas lui donner la satisfaction d’avoir raison. Qu’il fasse de son mieux pour t’atteindre et enfin dire tout haut ce qu’il pense tout bas, pour mettre fin à toute cette mascarade, pour que tout finisse d’une façon grandiose et dramatique. Comme cela, tu tourneras la page pour de bon et tu laisseras Jo, lui, le monde qu’ils côtoient en permanence, tranquille. Où est-ce que tu vas aller ? Tu n’en as absolument aucune idée, mais la chose positive quand on atteint le fond, c’est que la seule chose à faire, c’est de remonter. Il te confirme que Jo est au courant et tu hoches la tête, ce n’est qu’une demi-surprise et tu supposes que la brune ne voulait pas s’imposer une autre conversation avec toi. “Parfait, au moins tout sera clair entre elle et moi.” Cela est dit sans aucune amertume dans ta voix, sans ironie, tu les as déjà versées les larmes ce jour-là en fait, tu as déjà fait ton deuil et tu sais ce que tu as ruiné.
Il n’y a personne d’autre comme Jo, elle est unique, l’avoir dans sa vie est un privilège et tu as loupé le coche, tu as tout fait foirer et l’idée même que tu prennes tout ça à la légère… putain, tu ne sais même pas qui je suis, que tu te dis l'instant suivant. Et quand les questions de Midas arrivent, elles te glissent véritablement dessus. Tu as toujours les bras croisés sur le tissu fin de ta robe quand tu reprends la parole. Il aurait dû dire à un assistant de te donner ton chèque, tout simplement. “Je ne te dois pas d’explication, Midas. Et si tu attends que j’éclate en sanglots, que je te supplie de m’accepter dans ton petit monde ou encore que je me mette à genoux, ça ne va pas arriver.” Une personne de plus qui te déteste et te trouve odieuse ? Oh non, comment est-ce que tu vas faire pour survivre ? Midas perd son temps, réellement, à un autre moment, tu pourrais le lui dire, que ce genre de raisonnement, de pensées logiques ne marche pas avec toi. Il en fait trop dans un sens, il t’accorde encore ce que tu veux dans un sens, de l’attention, une chose que tu prends toujours, bonne ou mauvaise, ça garantit une journée de plus et de ne pas être seule un instant supplémentaire.
Il est idiot, un idiot amoureux, qui protège une personne qui est chère à ton cœur et dans d’autres circonstances, tu aurais trouvé ça touchant, tu l’aurais même aidé à ruiner la personne qui aurait osé s’en prendre à Jo.  “Jo sait qui je suis, maintenant plus que jamais et toi…” Il y a un sourire sur ton visage alors que tu le pointes du doigt, la table vous séparant toujours. “Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne te voie pour ce que tu es aussi et ce que tu as toujours été, un type qui ne la mérite pas.” Le dernier mot est bien articulé alors que ton bras retombe, mais tu es bien contente de le lui dire. Son petit jeu de mec bien sous tout rapport, complètement innocent et qui est là pour la musique ? Tu n’y as jamais cru, oui, Midas s’entend bien avec Jo, oui, ils ont une alchimie certaine, ça tu ne l’as jamais remis en cause. Cependant, rien n’est aussi bon dans la vraie vie, rien, ça cache toujours quelque chose de pourri jusqu’à la moelle, toujours. Tu hausses les épaules et tu penches la tête sur le côté le moment suivant, ton regard bleuté toujours rivé sur la star internationale. “Mais hein, tu as trouvé le courage de me remettre à ma place, bravo, vraiment, chapeau, je ne sais pas comment tu as réussi à faire face à la vilaine Lau…” Tu ne finis pas ta phrase, ton regard toujours sur lui, les pièces du puzzle se sont enfin à la bonne place.
Et comme une gamine qui viendrait d’entendre la meilleure des blagues, tu pouffes. “Oh.” Cela fait plus de sens, ils ont enfin arrêté de se tourner autour, c’est pour cela que Jo a réagi aussi vivement quand tu l’as insulté lui, pour cela qu’il insiste tant pour te repousser loin de la vie de sa copine.  “T’as enfin pu lui passer dessus ? Félicitations ! C’est pour ça la petite démonstration d’ego… je vois.”

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Elle n’a pas l’air de ressentir grand-chose Laurie, et je ne serais même pas surprise d’apprendre qu’elle ne ressent rien du tout, comme tout bon sociopathe. Tout compte fait, je me moque bien de savoir si c’est de ça qu’il s’agit ou si elle a simplement construit autour d’elle une carapace assez épaisse pour que tout lui glisse dessus. Le résultat est le même : elle se conduit en parfaite garce en ignorant les dégâts qu’elle fait autour d’elle, dégâts qui touchent des gens qui, si on l’écoute, lui sont chers. C’est l’impression qu’elle donne concernant Jo, sur les réseaux en tout cas. Internet me dégoût tant tout dégouline de fausseté et d’hypocrisie, sur les réseaux sociaux. Si Cassie ne gérait pas les miens, ma présence en ligne serait quasi inexistante. J’ai recruté la blonde parce que j’ai conscience de leur puissance, mais je me refuse à jouer le jeu de ma génération.

« Je ne te dois pas d’explication, Midas. Et si tu attends que j’éclate en sanglots, que je te supplie de m’accepter dans ton petit monde ou encore que je me mette à genoux, ça ne va pas arriver. » - « Oh, j’y compte pas. Le chèque c’est pour que tu disparaisse de mon petit monde, justement. Définitivement. » Et mon petit monde compte Jo, qu’elle le veuille ou non. Mon nom a du poids dans beaucoup de milieu, et j’ai bien l’intention d’enterrer la blonde, de faire en sorte que chaque opportunité qui pourrait se présenter à cette arriviste soit tuée dans l’œuf parce que, contrairement à ce qu’elle présente, elle rêve d’y appartenir, à cet univers fait de paillettes, d’argent et de célébrité. Tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle poste, tout ce qu’elle dit et même tout ce qu’elle porte hurle son besoin d’être remarquée. « Jo sait qui je suis, maintenant plus que jamais et toi… Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne te voie pour ce que tu es aussi et ce que tu as toujours été, un type qui ne la mérite pas. » - « Faut dire que tu t’y connais, concernant ceux qui la méritent pas. » La brune a le cœur brisé, alors que celle qu’elle considérait comme son amie a vu toute cette histoire comme une opportunité professionnelle, une occasion de faire grossir son nombre de followers. Aujourd’hui, elle accepte mon argent. Qu’elle le garde : si j’étais à sa place, il me semblerait dégueulasse, à cause de la façon dont il a été obtenu, à cause des gens qu’elle a blessé pour ces quelques zéros sur un bout de papier. C’est éphémère et, lorsqu’il ne lui permettra plus de s’offrir la compagnie de gens plus talentueux qu’elle, elle se retrouvera seule à nouveau. Et Jo sera protégée d’elle, enfin. « Mais hein, tu as trouvé le courage de me remettre à ma place, bravo, vraiment, chapeau, je ne sais pas comment tu as réussi à faire face à la vilaine Lau… » Son visage disgracieux est éclairé d’un rictus qui le rend plus insupportable encore, et elle pouffe comme la gamine qu’elle est. « Oh. T’as enfin pu lui passer dessus ? Félicitations ! C’est pour ça la petite démonstration d’ego… je vois. » Je secoue la tête, dégoûté d’entendre parler de la brune comme ça, avec tant de vulgarité et si peu de considération. Je le suis à chaque fois que quelqu’un le fait, même lorsque c’est Jo elle-même pour me faire réagir ou parce qu’elle n’a, au fond, aucune confiance en la personne qu’elle est. Mais lorsqu’il s’agit de Laurie pour qui je n’ai pas la moindre tendresse, ma colère bouillonne. « Tu vois c’est ça ton problème Laurie. C’est que tu vois de l’égo à la place d’un instinct de protection, c’est que tu parles de quelqu’un qui était encore ta copine y’a trente secondes comme ça. » Je pourrais la frapper, si je n’étais pas le genre d’homme qui n’oserait jamais lever la main sur une femme. « Ta horde de followers fait pas de toi une meilleure personne. Et je te vois telle que tu es, Laurie. Qui que tu sois… » Qu’elle soit une femme ou une homme, comme le présentent les plus étroits d’esprits, les moins respectueux du lot. « T’es juste une garce. Une pauvre fille dénuée de tout talent. » Je n’ai pas le moindre respect pour ceux qui tentent d’acquérir de la notoriété en se faisant simplement remarquer. « C’est ça le truc ? C’est que t’étais jalouse de Jo ? T’espérais qu’à force de graviter autour d’elle, le sien finirait peut-être par déteindre sur toi ? » Parce qu’elle est fade, Laurie. Elle est de ceux qui restent dans l’ombre, contrairement à Jo, et contrairement à moi.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Midas Sterling

Midas secoue la tête avec ce qui s'apparente être du dégoût, mais il ne nie pas vraiment les faits. Visiblement, Jo et lui, c'est une affaire réglée et tu n'as pas besoin de plus t'exprimer sur la question. Au moins, ils ont arrêté de se tourner autour, ils ont fait quelque chose de cette écœurante tension et... tant mieux pour eux ? Tu as déjà dit félicitations, tu ne vois pas ce qu'il attend de plus, tu ne vois même pas pourquoi le chanteur prolonge cette conversation quand il est clair qu'il ne peut pas te voir et qu'il veut juste retourner à sa vie tranquille et sans vagues. C'est ce que tu veux aussi, putain, il ne se rend même pas compte Midas, tu sais que tu n'as rien à faire ici, tu as plus que conscience des dégâts et des ravages que tu as causés. Il est temps de tirer ta révérence, de véritablement passer à autre chose et te retrouver. Mais il a encore le temps de t'expliquer quel est ton problème et avec toujours un sourire bien en place sur ton visage, tu hoches la tête. Qu'il se protège et protège bien Jo, tu ne le reprendras pas pour ça, c'est adorable dans un sens, cependant, ce n'est pas le genre de gentillesse que tu comprends ou que tu peux accepter. Les hommes dans ta vie et autour de toi ne sont jamais comportés de la sorte, ils préfèrent prendre la fuite sans assumer leurs responsabilités, ou alors t'user jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Que Midas prenne la fuite vraiment, ça sera mieux pour lui.
"Et sur cette même rhétorique, je peux te dire que ta horde de fans ne fait pas de toi le petit minet sympa." Du tout, tant mieux pour lui, si la nature lui a donné un talent et qu'il peut se raccrocher à sa guitare, franchement oui, tu trouves cela impressionnant. De pouvoir créer de la musique à partir de rien, tu ne lui as jamais dit, tu préfèrerais encore avaler du poison que de complimenter Midas, mais il se méprend. Tu sais que tu n'es qu'une moins que rien, tu sais que tu n'as que peu de valeur, c'est bien pour cela que tu saisis les flammes, et rapidement, quand elles arrivent, parce que c'est tout ce que tu sais faire et c'est le seul moyen pour toi de vivre et même, de survivre. "Encore une fois, je ne te dois pas d'explication, j'ai déjà dit tout ce que j'avais à dire à Jo et elle a pris sa décision." Elle t'a demandé de sortir de sa vie, de ne plus lui adresser la parole et si on ne compte pas l'incident avec l'autre Carter... tu t'y tiens, même si cela t'a fendu le cœur, même si tu dois te tenir face à Midas avec toute la force que tu possèdes et même si écouter sa psychologie à deux balles n'aide pas.
Tu n'as jamais été jalouse de Jo, quel con fini ce mec, mais admirative, tu as toujours su que son talent était sa force et tu t'es toujours demandée où elle allait tirer tout ça. Et tu t'es toujours dit que tu continuerais de l'observer et même dans un sens de la protéger du moment qu'elle te laisse le faire. Tu as toujours vu la tragédie qui se profilait à l'horizon, tu as toujours vu le mur dans lequel vous fonciez. Midas te voit comme une idiote finie, mais tu vois les choses pour ce qu'elles sont la plupart du temps. "Je suis ravie d'avoir pu vider mon sac et que dans un sens, on se soit tout dit, une bonne mise au point... mais ton avis ne compte pas du tout. Tu es tout petit dans mon monde Midas, un coup de vent, je peux t'assurer que je m'en remettrais." Même si tu verses des larmes, tu te relèves toujours, même si on critique, on se moque, on est dégoûté, tu es toujours là. Et ouais, cela aussi, c'est un putain de talent. Tu te penches un peu vers la table pour lui lancer un clin d'œil et ajouter un : "Je le fais toujours." avant de te redresser. "Mais merci pour ta générosité." Tu tapotes sur ton sac de ta main droite, là où tu as glissé le chèque, n'ayant plus rien à ajouter. Même ton besoin constant d'attention semble satisfait et si Midas Sterling te déteste alors... tant pis, ça ne changera rien à tes nuits. "Au revoir Mi-das." Tu accentues les deux syllabes de son prénom avec tout le sarcasme que tu possèdes, prête à tourner les talons et à ne plus jamais le revoir.