I have woven a parachute out of everything broken ft @Caleb Anderson#1
Mars 2023. L’urgence s’est peut-être faite ressentir dans sa voix lorsqu’elle a eu son cousin au bout du fil. Il faut dire que d’habitude, Zoya ne manque jamais d’entrain lorsqu’elle discute avec Caleb par téléphone, cette sorte de rituel auquel ils se livrent au moins une à deux fois par semaine, parce que Zoya a toujours un grand besoin de parler et de vider son sac auprès de celui qui est toujours disponible pour l’écouter. Bien sûr, certains sujets sont plus propices à sa bonne humeur que d’autres, mais en règle générale, la balance s’équilibre plutôt quant à la nature des sujets de conversation abordés. Là, rien n’allait. Tout semble partir en sucette dans la vie de la photographe, Chloe offrant même l’illustration parfaite à celui qui est considéré comme tonton Caca en tapant son meilleur caprice en live. « Tu entends ? Qu’est-ce je te disais ?! ». Elle est fatiguée, Zoya, elle est bougonne – plus que d’habitude – et semble même être au bord de l’implosion. Et Caleb sait mieux que quiconque qu’une Zoya dans un tel état d’esprit n’est jamais bon signe et cela explique pourquoi il lui a proposé que, pour une fois, ils aient cette discussion en face à face. Elle a râlé, elle lui a bien fait comprendre qu’elle n’avait pas envie d’aller dans un parc pour avoir encore plus de mômes qui lui crient dans les oreilles mais la douceur et ce pouvoir qu’a Caleb de raisonner sa cousine ont eu raison de son acceptation, lui faisant ainsi la promesse de le retrouver dans quelques heures au parc pour enfants du quartier dans lequel ils résident tout deux.
Chloe dans les bras – parce que celle-ci a fait un caprice pour ne pas aller dans la poussette et préférait donc marcher mais a fini par trouver le trajet bien trop long à son goût et à donc réclamer que sa mère la porte au milieu de celui-ci – Zoya arrive avec un sourire radieux aux lèvres – non – et repère très rapidement Caleb qui est là avec Lucy et Lena. Arrivées à leur hauteur, Zoya fait au moins l’effort de sourire à son cousin et aux deux petites filles, refourguant au passage Chloe dans les bras de celui-ci « Tiens, elle était pressée de te retrouver. Du coup, je te propose un petit troc, je m’occupe des jumelles pendant un temps et toi de Chloe. T’es gagnant regarde, tu n’en a plus qu’une au lieu de deux ». Elle est horrible d’avoir de telles paroles et c’est sûrement ce rôle qu’elle ne parvient pas toujours à endosser qui en est à l’origine – en plus de tout le reste. Zoya soupire lourdement, laissant ses bras retomber le long de son corps, regardant son cousin d’un air qui se veut un peu plus sincère et triste « J’ai droit à un câlin moi aussi ? ». La mine boudeuse, elle se réfugie dans les bras de Caleb lorsqu’il l’invite à le faire, sa fille venant alors coller sa tête contre l’épaule de sa mère, ce qui ne manque pas de faire rire doucement la jeune maman. Lorsqu’elle se recule, elle offre un baiser sur le haut du crâne de sa fille, tout en se gardant bien de la récupérer toutefois. « Et qui vois-je là ??? Ne serait-ce pas mes deux princesses adorées ? » Un coup d’œil vers Chloe - une chance, elle a pas l’air de saisir tout encore et Zoya se met à la hauteur des deux petites, en position accroupie pour les prendre dans ses bras, offrant à chacune des bisous à tout va. Après ce petit moment de tendresse partagée, Zoya et Caleb prennent place sur un banc, à côté du bac à sable dans lequel les trois petites filles jouent tranquillement – même s’il n’est pas improbable que Chloe finisse par assommer une de ses cousines avec la petite pelle qu’elle a dans les mains « Je te promets, je vais bien ». Non, elle ne va pas. Comment elle le pourrait quand son frère entre en cure de désintoxication le lendemain, que cela la préoccupe et qu’elle s’accable de ne pas avoir vu plus tôt qu’il merdait et que bien d’autres choses partent un peu en cacahuètes pour elle, en ce moment « Fais moi rêver avec ta vie parfaite ». Parce qu’à ses yeux, son cousin a tout pour être heureux. Son couple avec Alexandra, leur petite vie de famille… tout semble toujours parfait. Cependant, aujourd’hui, elle trouve que son cousin a un air différent des autres fois, un peu plus éteint, un peu plus préoccupé « Y’a un truc qui cloche ? » demande-t-elle alors qu’elle marque un mouvement de recul de sa tête et qu’elle l’observe avec un sourcil arqué.
Zoya semblait complètement désespérée a bout du fil et en même temps, elle a de quoi avoir du mal à garder la tête hors de l’eau. Chole n’étant pas beaucoup plus jeune que les jumelles, je sais qu’elle doit certainement entrer dans la phase où elle aime s’affirmer et malheureusement pour Zoya, sa fille ressemble bien plus à Lena qu’à Lucy. Lena a son caractère et elle aime nous montrer à quel point elle semble prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut. Elle peut se montrer capricieuse quand elle le souhaite, un trait de caractère qu’elle partage avec sa sœur Lucy, bien plus douce et discrète. Sauf que la différence entre Zoya et moi c’est qu’elle est seule pour élever sa fille et quand je vois le temps que les filles nous demandent je réalise à quel point je suis chanceux d’avoir Alex à mes côtés. Je peux entendre Chloe et son dernier caprice en date à l’autre bout du fil et je sens ma cousine à deux doigts de la crise de nerf, ce qui me donne immédiatement une idée. Une sortie dans le parc pour lui permettre de souffler un peu. Même si ce n’est que pour une heure ou deux.
Comme à son habitude, dès que Lena m’a entendu prononcer le mot parc elle cri, elle court partout et part chercher ses chaussures me faisant comprendre qu’il est grand temps de partir. Je vous assure que j’aime mes filles plus que tout au monde, mais j’aurais cruellement besoin de plus de tranquillité en ce moment et c’est après avoir installé les jumelles dans la poussette double – non sans les revendications de Lena qui répète encore et encore qu’elle veut marcher – que je quitte le domicile familial après un dernier baiser pour ma femme. Durant le court trajet, Lena continue à crier me faisant ainsi payer de ne pas avoir cédé à son caprice. J’ai pourtant pour habitude de tout céder à mes filles. Je sais que ce n’est pas bien mais je suis tout simplement incapable de leur refuser quoique ce soit ne voulant surtout pas les rendre possiblement triste. La présence des filles avec moi m’empêche de fumer alors que j’en meurs d’envie et tous mes tics nerveux démontrent du manque de la nicotine sur mon corps. Une fois arrivé à destination je libère les jumelles et si Lucy reste comme à son habitude collée à son papa, Lena s’apprête à courir afin de partir vers ses nouvelles aventures. Je suis obligé de la retenir par la main pour ne pas la laisser s’échapper mais quand elle voit Zoya arriver avec Chloe elle leur fait un signe de la main en essayant de prononcer leurs prénoms de façon extrêmement approximative. « Tiens, elle était pressée de te retrouver. Du coup, je te propose un petit troc, je m’occupe des jumelles pendant un temps et toi de Chloe. T’es gagnant regarde, tu n’en a plus qu’une au lieu de deux » « Salut ma belle ! » Comme à chaque fois que je m’adresse aux jumelles ou même à Chloe le timbre de ma voix se transforme radicalement, passant d’une voix grave à aigue. Je souris à ma nièce tout en la serrant dans mes bras et je n’ai pas besoin de regarder Lucy pour savoir que cette image ne doit pas lui plaire. « J’ai droit à un câlin moi aussi ? » SI je suis du genre à éviter à tout prix de genre de contact avec quiconque je vois bien que Zoya semble en avoir besoin alors je l’invite à venir se réfugier dans mes bras. Lucy tire sur mon pantalon me faisant comprendre qu’elle n’aime pas ce qu’elle voit. Elle est très jalouse et possessive et la seule avec qui elle accepte de me partager est sa sœur et son frère. Je laisse Chloe retrouver les bras de sa mère qui se baisse à hauteur des jumelles pour les saluer. « Et qui vois-je là ??? Ne serait-ce pas mes deux princesses adorées ? » Cette vision me fait sourire tendrement. « Tata Oya ! » les filles ont toutes les deux du mal à prononcer le prénom de ma cousine ne manquant pas de me faire rire à chaque fois. Les filles partent vers le bac à sable, Lucy entraînant Chloe avec elles en la prenant par la main et c’est tout en lâchant un long soupir que je m’installe à côté de tata Oya observant les filles un doux sourire aux lèvres. « Fais moi rêver avec ta vie parfaite » Vu de l’extérieur ma vie doit effectivement sembler parfaite et aujourd’hui je n’ai plus réellement de quoi me plaindre, bien que tout ne soit clairement pas parfait. « Je pourrais tuer pour une cigarette, là maintenant tout de suite. » Oui parce que je pourrais certes, m’autoriser la cigarette électronique étant donné que les filles ne sont plus collées à nous mais je ne suis jamais à l’aise avec ça. « Y’a un truc qui cloche ? » Si je ne manque pas de regarder régulièrement dans la direction des petites c’est vers ma cousine que mon regard finit par se poser, l’imitant en arquant un sourcil. « Est-ce que je suis à ce point dans un piteux état ? » Ça n’a pourtant rien de drôle mais j’essaie tout de même de garder un peu de second degré dans la voix afin de ne pas trop dramatiser. « Rien de bien grave ne t’en fais pas… » je reprends simplement des somnifères pour pouvoir dormir la nuit et des anxiolytiques parce que je suis à présent incapable de gérer toutes ces angoisses quelque fois presque irrationnelles. mon épaule vient frapper doucement la sienne. « Toi plutôt, c’est pas trop dur en ce moment ? »
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Mars 2023. « Salut ma belle ! » Si Lena est jalouse du contact et de l’attention dont à droit Chloe de la part de Caleb, il y en a une autre qui l’est tout autant. Une grimace alors qu’il salue uniquement sa fille et non elle, Zoya finit donc par réclamer un câlin à voix haute à son cousin parce qu’elle en a cruellement besoin. Il faut dire que son bambin de deux ans ne manque pas de lui mener la vie dure, en ce moment, entre autres tracas qui sont les siens et qui la taraudent depuis quelques temps. Caleb a toujours eu, pour Zoya, une façon bien particulière de l’apaiser et cela commence déjà par cette étreinte qu’il accepte de lui donner, bien qu’elle le sache réticent face à tout contact. « Tata Oya ! » Les jumelles sont tout autant heureuses qu’elle de les voir et Zoya craque toujours autant en entendant son prénom écorché par les deux bambins. Rien qui ne l’irrite cependant, au contraire, quand elle pourrait surréagir si c’était un adulte qui usait d’un surnom loin de lui plaire. Le trio de cousines s’éloigne quelque peu, sous l’œil avisé de leurs parents, Lena étant toujours la leader du groupe en entraînant Chloe avec elle vers les petits jeux. La vision est toujours attendrissante, ce qui ne manque pas de faire sourire Zoya une nouvelle fois avant qu’elle n’accorde son attention l’instant suivant sur son cousin. « Je pourrais tuer pour une cigarette, là maintenant tout de suite. » Ok, ce n’est pas du tout ce qu’elle entendait par vie parfaite, encore moins ce qu’elle attendait comme réponse de la part de Caleb. « C’est pas bon pour la santé ! » qu’elle répond spontanément dans un premier temps. « Mais bon, je tiens pas à finir découper en mille morceaux dans un sac plastique juste parce que tu as envie d’une cigarette, si tu veux t’en faire une, fais-le. Je surveille les filles en attendant » Elle laisse le loisir à son cousin de la prendre aux mots, elle ne le jugera pas mais, pour sûr, elle veut comprendre ce qui le pousse à avoir une telle envie. Parce qu’il est certain que quelque chose ne va pas et c’est exactement ce qu’elle cherche à savoir en l’interrogeant à ce sujet « Est-ce que je suis à ce point dans un piteux état ? » « Tu tiens vraiment à ce que je réponde à cette question ? » qu’elle fait en le désignant de son index, alors que son regard le jauge de haut en bas. « Rien de bien grave ne t’en fais pas… » Elle ne prend pas vraiment à cette excuse, Zoya, d’ailleurs, le regard qu’elle lui accorde le montre clairement « Mais il y a quand même quelque chose qui ne vas pas » Et son air devient beaucoup plus sérieux, beaucoup plus inquiet aussi « Tu sais que tu peux me parler, cuz’ ». Son regard est quelque peu insistant sur Caleb, cherchant le sien pour l’inciter à lui parler et à se confier sur ce qui semble le tarauder « Toi plutôt, c’est pas trop dur en ce moment ? » Il la bouscule et Zoya retrouve une part de sourire avant de laisser échapper un soupir et de laisser son dos retomber sur le dossier du banc sur lequel ils sont assis « Vous ne voulez pas d’un… » et elle compte sur ses doigts, tout en énumérant les prénoms des enfants que Caleb et Alexandra ont déjà « cinquième enfant ? Non parce que mes nerfs sont mis à rude épreuve avec cette pestouille ! » qu’elle fait en désignant Chloe d’un mouvement de tête « On peut faire une semaine sur deux s’il faut ? ». Son regard est suppliant, avant qu’elle ne laisse échapper un second soupir, avant de le reporter sur sa progéniture « Je suis épuisée ».
Les filles jouent ensemble, et si Lucy a passé sa journée accrochée à moi tel un koala elle finit par accepter de lâcher prise pour rejoindre sa sœur et sa cousine. « C’est pas bon pour la santé ! » Oh j’en ai bien conscience et pourtant malgré mes nombreuses tentatives d’arrêter la cigarette je finis toujours par revenir en arrière en replongeant. Désolant oui, clairement, mais je suis apparemment très mauvais pour combattre cette addiction mauvaise pour la santé comme me le rappelle Zoya. « Mais c’est très bon pour ma santé mentale. » j’ajoute d’un ton certes rempli de sarcasme mais pourtant je sais que c’est loin d’être faux. Non pas qu’une cigarette soit suffisante pour calmer mon anxiété mais elle peut parfois parvenir à la faire diminuer. « Mais bon, je tiens pas à finir découper en mille morceaux dans un sac plastique juste parce que tu as envie d’une cigarette, si tu veux t’en faire une, fais-le. Je surveille les filles en attendant » Bien sûr que cette réponse me fait franchement rire et c’est tout en secouant la tête de gauche à droite que je fouille dans ma poche pour en ressortir ma cigarette électronique dont je me contenterais pour le moment. « Je ne ferais jamais ça devant les enfants. Et encore moins ici dans le parc, il y a beaucoup trop de témoins. J’ai pas envie qu’on se questionne sur la viande que je sers à l’Interlude. » J’apprécie de toute façon bien trop Zoya pour lui faire le moindre mal – et si on est tout à fait honnête Caleb, tu ne ferais de toute façon pas de mal à une mouche, alors à ta cousine ? Encore moins. – « Tu tiens vraiment à ce que je réponde à cette question ? » Je tourne le visage afin de permettre à mes yeux de trouver les siens et c’est sans un mot que je la regarde quelques secondes. Nope, je préfère ne pas savoir. Les nuits sont courtes en ce moment et je n’ai aucun doute sur le fait d’imaginer que mon visage ne soit clairement pas appréciable à regarder – de toute façon, il ne l’est jamais. « Mais il y a quand même quelque chose qui ne vas pas. Tu sais que tu peux me parler, cuz’ » Si je sens son regard sur moi je ne bouge pas d’un poil pour autant. Il n’y a que mon bras qui bouge sans cesse pour venir apporter la cigarette électronique entre mes lippes. Je sais que je peux lui parler, oui, et j’ai confiance en elle. Mais je n’ai jamais été le plus bavard de la famille, je ne suis pas non plus celui qui exprime le plus facilement ses sentiments. J’hoche doucement la tête pour lui signifier que oui, j’ai bien conscience de tout cela. « Vous ne voulez pas d’un… cinquième enfant ? Non parce que mes nerfs sont mis à rude épreuve avec cette pestouille ! » Je lâche un léger rire alors que mon regard se pose à nouveau sur les trois petites filles jouant ensemble à quelques mètres de là. « On peut faire une semaine sur deux s’il faut ? Je suis épuisée » À mon tour je soupire lourdement tout en laissant tomber mon dos contre le dossier du banc. « Tu peux nous la déposer un week-end si tu veux, je suis sûr que c’est pas Lucy et Lena qui s’en plaindront. » Une main vient frotter ma barbe gardant toujours un œil sur les filles, bien qu’elles ne soient qu’à quelques mètres de nous, il est préférable de rester prudent. « SI tu veux je peux aussi voir avec notre nounou si elle n’a pas une amie qui serait intéressée pour venir travailler pour toi et t’aider avec Chloe. Au début je n’étais pas vraiment pour avoir une nounou mais crois-moi, ça nous soulage tellement. » Alex m’a aussi plus d’une fois suggéré une femme de ménage et d’autres aides à la maison que j’ai pour le moment toujours refusé. « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? » cette fois je m’autorise à quitter nos filles des yeux un instant pour me tourner vers ma cousine, en attente d’une réponse de sa part.
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Mars 2023. « Mais c’est très bon pour ma santé mentale. » Elle grimace face à ce constat qui ne fait qu’appuyer davantage son inquiétude concernant l’état de son cousin. A ses yeux, Caleb a la vie rêvée – pas nécessairement d’une qu’elle se verrait mener car Zoya et la stabilité sont deux variables incompatibles – entourée d’une femme aimante avec qui il vit une histoire parfaitement idyllique et d’un amour sans faille. Une personne avec qui il a construit un petit cocon douillet avec leurs quatre enfants, et si elle est la mieux placée pour savoir que la parentalité n’est pas quelque chose de facile à vivre tous les jours, à ses yeux, son cousin s’en sort divinement bien dans la peau de papa et de mari. Alors, elle qui a donc une vision idéalisée de la vie de son cousin, elle peine donc à croire que quelque chose ne tourne pas rond et s’inquiète que tout ce beau monde finisse par exploser. Alors, si une cigarette peut être la recette miracle pour lui d’aller mieux, ainsi soit-t-il « Je ne ferais jamais ça devant les enfants. Et encore moins ici dans le parc, il y a beaucoup trop de témoins. J’ai pas envie qu’on se questionne sur la viande que je sers à l’Interlude. » La barrière est floue quant à savoir s’il parle de fumer ou de la découper en petits morceaux, et vu que sa cigarette électronique est extirpée de sa poche au même moment, Zoya ne peut qu’être surprise, ses yeux s’écarquillant en même temps qu’elle se recule légèrement de Caleb « Si tu penses être rassurant, tu ne l’es pas » qu’elle fait d’un air suspicieux, haussant un sourcil. « T’es trop gentil pour faire un truc pareil de toute façon » Elle revient à sa place initiale en haussant les épaules, son inquiétude totalement disparue – du moins concernant le fait d’être potentiellement découpée en mille morceaux par son cousin. Parce que Caleb fait l’autruche, comme d’habitude, et préfère contourner le sujet, celui qui l'obligerait à lui parler à cœur ouvert et lui dire ce qu’il ne va pas. A la place, il préfère demander à la jeune maman comment elle va, elle, conscient qu’elle est à bout de nerfs avec son bambin. « Tu peux nous la déposer un week-end si tu veux, je suis sûr que c’est pas Lucy et Lena qui s’en plaindront. » Elle en a de la chance, Zoya et elle le sait. Bien entourée, et ça depuis toujours, ses proches sont toujours là pour l’aider au mieux de son rôle de mère qui n’a pas toujours été le plus facile pour elle à assumer. Et dans les moments difficiles où elle sent, encore aujourd’hui, qu’elle peut perdre pied, Zoya peut aussi compter sur eux, que ce soit sa famille ou ses amis. « Un week end… sur deux donc ? » qu’elle négocie encore, non sans un sourire en coin. « Mais ok, c’est un deal » Elle ne se gênera pas à déposer sa fille un weekend chez son cousin et sa femme, sans se poser la question de savoir si cela ne serait pas de trop pour eux qui ont déjà une bonne petite marmaille à charge. « SI tu veux je peux aussi voir avec notre nounou si elle n’a pas une amie qui serait intéressée pour venir travailler pour toi et t’aider avec Chloe. Au début je n’étais pas vraiment pour avoir une nounou mais crois-moi, ça nous soulage tellement. » « Figure-toi que j’en ai déjà trouvé une. Mais ses disponibilités sont assez restreintes. Disons que ça m’aide pour mes journées de travail – et encore. Pour le reste, c’est plus compliqué. J’ai souvent des expositions ou des événements le soir et je suis obligée de faire garder Chloe par mes amis ou mes parents… Et même si ça va t’étonner, je n’aime pas être toujours après eux à les solliciter » ces mêmes proches lui rétorqueraient illico presto que cela ne les dérange pas mais Zoya, bien qu’elle paraisse être sans gêne, a quand même la jugeote de se dire qu’elle ne peut imposer la garde de sa fille à tout va. « Mais si jamais tu as une nounou sous le coude, ou une amie fiable de ta nounou, je veux bien son contact ». Qui aurait cru que les préoccupations de la Lewis seraient celles de trouver une baby-sitter ? Quelques années auparavant, si elle avait assisté à cette discussion, elle aurait sûrement ri de bon cœur. « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? » Zoya sourit à son cousin qui a toujours été et est toujours une épaule sur laquelle elle peut se reposer. Portant son regard sur les bambins qui semblent s’amuser comme des petites folles, Zoya laisse échapper un soupir « Trouver une recette miracle pour qu’elle arrête de faire des caprices et aime sa maman même quand elle lui refuse quelque chose ? ». Elle rit légèrement avant de redevenir sérieuse la seconde suivante « Je vais partir dans quelques jours à Los Angeles, pour le travail. Mes amis, Swann et Rory vont me garder Chloe pendant tout le temps du séjour… Je pense que couper me fera le plus grand bien » parce qu’il n’y a pas que Chloe qui est source d’inquiétude pour la photographe « Il faut que je te dise quelque chose, Caleb… C’est au sujet de Cameron ». Cette fois, son ton de voix est incertain, plus bas et c’est avec peine qu’elle trouve le regard de Caleb « Il y a quelques mois, il est remonté sur scène avec son groupe. Ce n’était pas arrivé depuis son accident. Et, pour l’aider face à toute cette pression, il a commencé à prendre de la coke… sauf qu’il n’a jamais su s’arrêter depuis ». Sa voix tremblante livre ce récit avec aucune gaieté de cœur, ayant l’impression de trahir son frère se faisant. Mais Caleb, faisant partie de la famille – et même ceux qui n’en font pas partie – finiront bien par l’apprendre d’une manière ou d’une autre « Il va intégrer un centre de désintoxication dans quelques jours pour aller mieux ». C’est sa posture d’ainée inquiète qu’elle adopte là alors qu’elle baisse le regard vers le sol « Je m’en suis même pas rendue compte qu’il n’allait pas, Caleb. Quel genre de sœur je suis ? Alors qu’on vit sous le même toit ? ». La culpabilité est omniprésente et la détresse tout autant, son regard se relevant pour trouver celui de son cousin.
« Si tu penses être rassurant, tu ne l’es pas. T’es trop gentil pour faire un truc pareil de toute façon » Je suis trop gentil pour bien des choses. Il fut un temps, on m’a beaucoup dit que j’étais trop gentil tout court, ce qui n’est pas franchement un compliment. Tendance à se laisser marcher sur les pieds et à ne pas oser ouvrir la bouche de peur de blesser ou offenser quelqu’un. C’est encore un peu le cas pour moi aujourd’hui mais je ne peux m’empêcher de lâcher un rire amusé tout en venant tirer rapidement sur ma vapoteuse. « Mais c’est pour ça que tu m’aimes aussi, non ? » que je lui demande, un demi sourire qui s’étire doucement sur les lippes tandis que je l’observe du coin de l’œil. Il est gentil, Caleb. Encore quelque chose que j’ai souvent entendu dire dans ma vie. Est-ce étrange si j’ose dire que je n’ai pas toujours apprécié entendre ces mots ? Ou bien si j’ai un jour pensé en avoir marre que gentillesse et bienveillance soient les seuls adjectifs qui viennent à l’esprit quand on parle de moi ? « Un week end… sur deux donc ? Mais ok, c’est un deal » Sa question posée avec culot me fait clairement rire et c’est après l’avoir poussé doucement que je réponds. « Un week-end de temps en temps, pas un week-end sur deux, abuse pas. J’ai déjà cinquante enfants chez moi. » Cette dernière phrase prononcée d’un air bien trop dramatique rend ma réponse bien plus drôle et légère bien qu’elle soit totalement sincère. Lucy et Lena sont arrivées à deux – et encore je n’oublie pas que cette grossesse n’était pas gémellaire mais triple, mais cette fausse-couche partielle est restée entre Alex et moi et je n’ai jamais parlé à personne de la perte de cet enfant. Mael est arrivé quelque temps après et si Nathan est né des années avant ses sœurs et son frère, lorsque nous avons décidé d’avoir Mael nous ne savions pas que notre premier fils allait revenir dans nos vies. Sinon nous aurions sans aucun doute attendu pour cette nouvelle grossesse. « Figure-toi que j’en ai déjà trouvé une. Mais ses disponibilités sont assez restreintes. Disons que ça m’aide pour mes journées de travail – et encore. Pour le reste, c’est plus compliqué. J’ai souvent des expositions ou des événements le soir et je suis obligée de faire garder Chloe par mes amis ou mes parents… Et même si ça va t’étonner, je n’aime pas être toujours après eux à les solliciter » Doucement, j’hoche la tête tout en allongeant les jambes, la cigarette électronique toujours entre les lèvres et tout en observant les filles jouer ensemble un peu plus loin. « Mais si jamais tu as une nounou sous le coude, ou une amie fiable de ta nounou, je veux bien son contact » Cette fois mon regard trouve celui de ma cousine un instant. « C’est pas encore officiel mais avec Alex on pense à prendre une fille au pair, et si le projet vient à bout on libérera certainement notre nounou. Elle est super, je lui fais aveuglément confiance et je suis sûr qu’elle s’entendrait à merveille avec Chole. » Ce n’est pas encore fait mais en tout cas, si l’on vient vraiment à embaucher une fille au pair, il me semble évident que je donnerai dans la foulée les coordonnées de notre nounou à Zoya. « Trouver une recette miracle pour qu’elle arrête de faire des caprices et aime sa maman même quand elle lui refuse quelque chose ? » C’est cette fois simplement un regard compatissant que je pose sur ma cousine. Si j’avais cette fameuse recette miracle mes filles ne seraient pas aussi capricieuses en ce moment mais malheureusement ce n’est pas le cas. « Je vais partir dans quelques jours à Los Angeles, pour le travail. Mes amis, Swann et Rory vont me garder Chloe pendant tout le temps du séjour… Je pense que couper me fera le plus grand bien » « Pense à prendre du temps pour toi, Zozo. Je sais qu’être toute seule avec Chloe n’aide pas à ça mais c’est important. »
Lena tombe, c’est loin d’être rare avec elle mais puisqu’elle se lève rapidement pour rejoindre rapidement Lucy et Chloe je ne me lève pas pour savoir si elle s’est blessée ou non. « Il faut que je te dise quelque chose, Caleb… C’est au sujet de Cameron » Intrigué par ce changement d’ambiance si soudain mes sourcils se froncent légèrement avant de poser mon attention sur Zoya, l’invitant ainsi à continuer. « Il y a quelques mois, il est remonté sur scène avec son groupe. Ce n’était pas arrivé depuis son accident. Et, pour l’aider face à toute cette pression, il a commencé à prendre de la coke… sauf qu’il n’a jamais su s’arrêter depuis » Mon cœur loupe un battement. Cameron, coke, n’a pas su s’arrêter. C’est tout ce que je retiens. Il n’y a rien d’autre à retenir, de toute façon. Ma relation avec mon cousin s’est compliquée voire même complètement dégradée après son accident et d’un commun accord nous avions tous les deux décidé qu’il était préférable de prendre nos distances. Mais de par les révélations de Zoya je me rends compte que nous nous sommes tellement éloignés que je ne savais même pas qu’il allait remonter sur scène. Je suis silencieux, peut-être un peu trop ? Mais je la laisse continuer. « Il va intégrer un centre de désintoxication dans quelques jours pour aller mieux Je m’en suis même pas rendue compte qu’il n’allait pas, Caleb. Quel genre de sœur je suis ? Alors qu’on vit sous le même toit ? » Au moins avec ça je ne peux pas continuer à me terrer dans le mutisme. « Heey » La vapoteuse retrouve ma poche et après avoir regardé rapidement les filles je me tourne vers ma cousine, essayant de capter son attention. « Ne te culpabilise pas Zoya, s’il te plaît. C’est absolument pas de ta faute, je veux que tu t’enlèves tout ça de la tête. Tu ne pouvais pas le savoir, tu peux pas être derrière son dos. » Et surtout, ce n’est clairement pas son rôle. De nouveau, je vérifie que les enfants vont toujours bien et je reprends. « Évite de dire à Alex que je t’ai parlé de ça mais… » je me pince les lèvres et après avoir réfléchi quelques secondes je reprends. « Quand on s’est remis ensemble il y a quatre ans, elle buvait. Beaucoup. Et tout le temps. On vivait pratiquement ensemble et je n’ai pas tout de suite remarqué non plus que quelque chose n’allait pas. Ils sont doués pour se cacher pour ce genre de chose, tu sais... » je viens frotter mon menton à l’aide de la paume de la main. « Il va s’en sortir, Cameron. J’en doute pas. » Il est fort après tout, non ?
I have woven a parachute out of everything broken ft @Caleb Anderson#1
Mars 2023. « Mais c’est pour ça que tu m’aimes aussi, non ? » Elle acquiesce vivement d’un signe de tête, venant poser celle-ci furtivement sur l’épaule de son cousin en entourant son bras des siens pour lui montrer que c’est bel et bien le cas. Caleb est son quatrième frère, jouant parfois de cette appellation pour titiller l’ainé des Lewis en lui faisant comprendre que Caleb est bien mieux que lui. Ce n’est pas le cas, les deux faisant preuve de bienveillance envers elle, bien plus qu’ils ne le devraient certainement, tant parfois la Zoya mériterait d’être davantage secouée. D’ailleurs, lorsque le Anderson refuse ce deal, celui où ils alterneraient la garde de Chloe un weekend sur deux, cela lui fait revoir cette perspective d’un cousin aussi gentil qu’il ne peut prétendre l’être « Un week-end de temps en temps, pas un week-end sur deux, abuse pas. J’ai déjà cinquante enfants chez moi. » Elle relâche alors son emprise autour de son bras « Pfff, toi et Alex auraient pu penser à vos enfants par extension avant de faire votre ribambelle » qu’elle fait en croisant les bras sur sa poitrine, son dos retrouvant le dossier du banc et son regard se portant sur les petites qui s’amusent non loin d’eux alors qu’elle adopte cet air boudeur qui, toutefois, s’estompe assez rapidement alors que la conversation porte sur un sujet un peu plus sérieux, celui du moyen de garde qu’elle a pour jongler entre sa vie professionnelle et sa fille. « C’est pas encore officiel mais avec Alex on pense à prendre une fille au pair, et si le projet vient à bout on libérera certainement notre nounou. Elle est super, je lui fais aveuglément confiance et je suis sûr qu’elle s’entendrait à merveille avec Chole. » La proposition plait évidemment beaucoup à Zoya qui affiche un sourire reconnaissant à l’encontre de son cousin « Ce serait super, Caleb ». Dire qu’elle n’espère pas secrètement que leur projet se concrétise pour gagner au change serait un mensonge mais elle s’abstient toutefois de le dire à son cousin, bien qu’il la connaisse suffisamment pour s’en douter. En attendant, elle jongle du mieux qu’elle le peut et s’estime heureuse d’avoir un entourage aussi présent pour elle quand elle s’apprête à partir quelques jours à Los Angeles pour un projet professionnel et qu’elle peut compter sur deux de ses plus proches amis pour lui garder Chloe. « Pense à prendre du temps pour toi, Zozo. Je sais qu’être toute seule avec Chloe n’aide pas à ça mais c’est important. » Elle le sait et c’est sûrement la première fois depuis qu’elle a eu la mauvaise idée d’abandonner Chloe dans les bras de son père qu’elle s’autorise à une si grande évasion et, elle le reconnait, cette coupure lui est nécessaire alors que le caractère de sa petite fille commence à s’affirmer de plus en plus et instaure ainsi un quotidien bien moins plaisant.
« Heey » Et parce qu’il est celui à qui elle parle de tout, Zoya ne peut passer sur cette nouvelle qui concerne leur famille, cette nouvelle qui la bouleverse bien plus qu’elle ne peut le montrer, concernant son frère. Cameron a repris les concerts avec son groupe mais, pour l’aider à surmonter son anxiété à ce sujet, c’est dans la coke qu’il a trouvé un certain réconfort. Un réconfort qui lui coûte car il n’a su s’en détacher et va devoir intégrer un centre de désintoxication dans les jours à venir. Zoya se sent coupable de ne pas s’en être rendu compte plus tôt, s’en voulant d’autant plus alors qu’elle vit sous le même toit que lui « Ne te culpabilise pas Zoya, s’il te plaît. C’est absolument pas de ta faute, je veux que tu t’enlèves tout ça de la tête. Tu ne pouvais pas le savoir, tu peux pas être derrière son dos. » « Mais j’aurai dû voir les signes… voir qu’il était étrangement apaisé à certains moments alors que je le connais suffisamment pour savoir que ce n’est pas de lui, surtout après… cet accident. Non, Caleb je ne peux pas ne pas culpabiliser… » Ce n’est pas le premier à lui tenir un tel discours d’ailleurs, mais elle est incapable de s’enlever cette responsabilité de sur les épaules, craignant que les conséquences de cette intégration dans un centre ne soit plus désastreuses que bénéfiques pour lui. « Évite de dire à Alex que je t’ai parlé de ça mais… (…) Quand on s’est remis ensemble il y a quatre ans, elle buvait. Beaucoup. Et tout le temps. On vivait pratiquement ensemble et je n’ai pas tout de suite remarqué non plus que quelque chose n’allait pas. Ils sont doués pour se cacher pour ce genre de chose, tu sais... » C’est une chose qu’elle ignorait, évidemment et cette confession la surprend alors qu’elle a toujours eu l’image du couple parfait entre eux, sans aucune faille et qui n’a jamais connu de bas – ou très peu. « Je l’ignorais, Cal’, je suis désolé. Je sais que tu as raison et qu’ils sont forts pour camoufler. Mais ça n’enlève en rien à ce sentiment de culpabilité que je peux avoir » et elle est persuadée que Caleb ne peut que la comprendre, surtout après ce qu’il vient de lui révéler, parce qu’elle imagine bien, surtout en le connaissant, qu’il a dû tout autant ressentir la même chose qu’elle présentement. « Il va s’en sortir, Cameron. J’en doute pas. » « Je l’espère, sincèrement. D’abord son accident, maintenant ça… Je pensais pas qu’il allait aussi mal » Elle aimerait que son frère soit un livre ouvert dans lequel elle parvient à lire plus aisément, mais Cameron ne lui rend jamais la tâche facile. Rare sont les fois où il s’est livré à elle et, lorsqu’elle tente de le faire parler, bien souvent, leur conversation tourne mal, les deux finissant par se disputer violemment. Zoya reporte son regard sur les jumelles et Chloe avant d’observer silencieusement son cousin quelques instants, venant à lui saisir les mains la seconde suivante pour accaparer son attention « Caleb, dis-moi ce qui ne va pas. Ne me laisse pas à l’écart toi aussi. S’il te plait ». Elle a bien senti qu’il n'allait pas mieux qu’elle, et ce depuis le début, et Zoya se doit d’insister pour le pousser à parler à son tour, parce qu’elle ne supporterait pas que l’histoire se répète, comme avec Cameron.
« Pfff, toi et Alex auraient pu penser à vos enfants par extension avant de faire votre ribambelle » la répartie de Zoya a toujours eu le mérite de me faire rire et encore une fois elle y parvient en un claquement de doigts. « C’est pas de ma faute si mes spermatozoïdes sont au taquet. » Je me défends comme si j’en avais réellement besoin. Mais après tout c’est vrai, non ? Garder Chloe de temps en temps ne m’a jamais dérangé, elle s’entend très bien avec Lucy et Lena et j’aime avoir ma nièce avec moi. Bon. Techniquement je ne suis pas sûr qu’on puisse la qualifier comme étant ma nièce mais c’est un peu tout comme, pas vrai ? Parce que Zoya est comme une sœur pour moi. Raison pour laquelle j’accepte de lui céder notre nounou à condition que notre projet de fille au pair ne s’officialise. « Ce serait super, Caleb » En plus, se retrouver seule avec Chloe alors que notre nounou passe son temps à courir après Lucy et Lena entre les pleurs de Mael quand ni Alex ni moi ne sommes à la maison, ça devrait être presque du luxe pour elle. Chloe a son caractère certes, mais elle est seule et quand on passe son temps avec tout une ribambelle d’enfants – comme le dit si bien Zoya – on voit tout de même la différence.
Le ton de la conversation est bien moins léger à partir du moment où Zoya me parle de Cameron et les révélations qu’elle me fait au sujet de son frère me touchent, malgré le fait que nous ne sommes plus si proches. C’est en partie de ma faute de toute façon et maintenant la culpabilité de ne pas être resté à ses côtés après l’accident malgré les reproches qu’il me faisait ne fait qu’augmenter. Je sais que je n’aurais rien pu faire contre sa toute nouvelle addiction à la cocaïne mais j’aurais au moins pu être là pour lui quand il a dû se rendre dans cette cure de désintoxication. Sauf qu’il n’est pas question de moi et de mes états d’âmes mais belle et bien de Zoya qui s’en veut de ne rien avoir vu. De ne pas avoir compris que son frère allait mal au point de tomber dans la drogue. « Mais j’aurai dû voir les signes… voir qu’il était étrangement apaisé à certains moments alors que je le connais suffisamment pour savoir que ce n’est pas de lui, surtout après… cet accident. Non, Caleb je ne peux pas ne pas culpabiliser… » Encore une fois, je ne peux que la comprendre, par contre, je ne veux surtout pas qu’elle se tienne pour responsable de tout ça. Dans un geste qui se veut réconfortant ma main vient se poser sur la sienne. « Je l’ignorais, Cal’, je suis désolé. Je sais que tu as raison et qu’ils sont forts pour camoufler. Mais ça n’enlève en rien à ce sentiment de culpabilité que je peux avoir » Rapidement et avec ma main libre je balaie ses excuses d’un geste de la main. Personne ne pouvait le savoir et encore moins s’en douter puisqu’Alex m’avait demandé de garder ça pour moi. Ce que j’ai fait, et ce que je fais encore sauf aujourd’hui. Pour Zoya afin d’essayer de lui faire comprendre et de lui montrer qu’elle n’est pas plus à blâmer pour Cameron que moi pour Alex. « Je sais, oui... Je sais. Et je comprends. Mais même si tu avais compris que quelque chose n’allait pas, tu crois vraiment qu’il t’aurait avoué être tombé dans la drogue en te confiant son sachet de cocaïne pour que tu t’en débarrasses ? » Volontairement, je laisse quelques secondes de blanc avant de reprendre. « En ce qui concerne les addictions on ne peut rien faire quand qu’ils ne s’avouent pas à eux même d’avoir un problème. » Et il y a encore l’étape où ils doivent accepter l’aide qu’on leur propose. C’est un chemin long et difficile et Zoya n’a absolument rien à se reprocher. « Je l’espère, sincèrement. D’abord son accident, maintenant ça… Je pensais pas qu’il allait aussi mal » « Ils vont l’aider. Ça ne sera pas facile tous les jours mais il finira par se relever. » Accepter de se faire aider est déjà une très grande étape que Cameron a franchie, et il peut être fier de lui. Il y a quelques secondes de battements durant lesquelles aucun de nous ne parle et avant que je ne puisse me perdre dans mes pensées les mans de Zoya qui attrapent les miennes me font très vite redescendre sur terre. « Caleb, dis-moi ce qui ne va pas. Ne me laisse pas à l’écart toi aussi. S’il te plait » Je plante mon regard dans celui de ma cousine. Je pourrais encore une fois lui assurer aller bien, mais je sais qu’elle risque de m’en vouloir de la laisser à l’écart de mes démons intérieurs. Surtout après tout ce qu’elle vient de me dire. Je lâche ses mains tandis qu’au même moment un long soupir ressort d’entre mes lippes. Mes mains viennent se poser dans mes cheveux alors que je balance ma tête en arrière quelques secondes. J’ouvre à nouveau les yeux et sans réfléchir plus je lui réponds enfin. « Mon psychiatre m’a re-prescrit des médicaments. » J’évite son regard, posant le mien volontairement sur les filles qui jouent toujours ensemble. J’aurais peut-être dû être plus précis dans ma réponse. Lui expliquer que cette fois, c’est différent de ce qu’il m’est arrivé il y a quelques années mais je me promets de répondre à toutes ses questions.
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Mars 2023. « C’est pas de ma faute si mes spermatozoïdes sont au taquet. » « Arrêtes ça, je veux RIEN savoir » qu’elle lance en se bouchant les oreilles telle une enfant, alors que son cousin vend les mérites de ses petits habitants et leurs efficacité à toute épreuve.
Les voilà aborder les problèmes d’addiction de Cameron, qui vont l’amener à intégrer un centre spécialisé dans quelques jours. Zoya se sent coupable de quelque chose qu’elle ne pouvait pourtant pas maîtriser, estimant ne pas avoir vu les signes qui auraient pu lui mettre la puce à l’oreille que quelque chose n’allait pas. Elle aurait espéré ainsi éviter ce qu’elle estime être le pire pour elle, cette dépendance chez son frère de qui elle se sent responsable du fait de sa position d’ainé. « Je sais, oui... Je sais. Et je comprends. Mais même si tu avais compris que quelque chose n’allait pas, tu crois vraiment qu’il t’aurait avoué être tombé dans la drogue en te confiant son sachet de cocaïne pour que tu t’en débarrasses ? » Son regard trouve le sol alors qu’elle connait très bien la réponse à cette question. « Non » qu’elle murmure simplement, désolée de cette impuissance face à laquelle elle se serait trouvée confrontée et qui aurait sûrement amener à bien pire « On se serait sûrement dire les pires horreurs lui et moi et ça n’aurait rien arrangé ». Zoya le reconnait et, finalement, cela l’allège d’une certaine façon en voyant les choses sous un autre angle – même si sa culpabilité reste. « En ce qui concerne les addictions on ne peut rien faire quand qu’ils ne s’avouent pas à eux même d’avoir un problème. » Elle acquiesce, écoutant son cousin sans mot dire cette fois, trouvant un réconfort dans ce geste qu’il a entrepris en venant serrer sa main dans la sienne. Elle espère juste que cette cure sera un moyen pour son frère d’aller mieux « Ils vont l’aider. Ça ne sera pas facile tous les jours mais il finira par se relever. » Elle se raccroche aux mots de Caleb, voulant croire que tout ira pour le mieux une fois qu’il sortira de cette cure. « Comment elle s’en est sorti ? Alex ? » qu’elle ose demander, d’un ton prudent cependant, apprenant aujourd’hui quelque chose qu’elle ignorait sur la femme de son cousin. Ce n’est pas de la curiosité mal placée de sa part mais un besoin de connaitre l’expérience d’Alexandra, mais aussi le rôle qu’a pu avoir Caleb aux côtés de sa femme pour d’une part la rassurer quant au fait que les choses iront mieux pour son frère et d’autre part obtenir des conseils pour accompagner son frère dans sa guérison.
Zoya sent que son cousin ne va pas. Et si elle a accepté jusque-là qu’il contourne la question, cette fois, elle lui demande d’être honnête, ne souhaitant pas réitérer le schéma avec Caleb, comme elle a pu le faire avec Cameron « Mon psychiatre m’a re-prescrit des médicaments. » Sa tête marque un léger mouvement de recul, son regard porté sur celui fuyant de Cal’ « Je… Pourquoi ? ». Elle a aussi là l’impression d’être passé à côté de quelque chose et de ne pas avoir remarqué que son cousin n'allait pas. Son inquiétude est plus que perceptible sur ses traits, alors qu’elle vient à se repositionner de sorte à avoir son regard dirigé vers leurs filles, pour éviter de mettre mal à l’aise Caleb dans ses confessions « Ca fait longtemps ? ». Bien sûr, elle a des milliers de questions à lui poser, mais elle ne veut pas le brusquer, attendant d’abord de connaitre les raisons qui ont poussé son psy à prendre une telle décision.
« Arrêtes ça, je veux RIEN savoir » Si la réaction de Zoya est attendue elle n’en reste pas pour autant moins drôle. « Quoi ? Je ne comprends pas pourquoi, il y a pourtant tellement de chose à savoir sur eux… » Une précision qui a bien pour but de la faire grimacer, soupirer ou râler une nouvelle fois et j’espère y parvenir.
D’autant plus que la discussion qui suit n’a de son côté, absolument rien de drôle. La légèreté et les petites provocations dans le seul et unique but d’énerver ma cousine sont mises de côté pour un peu plus de sérieux. « Non. On se serait sûrement dire les pires horreurs lui et moi et ça n’aurait rien arrangé » Vivant avec son frère elle était aux premières loges pour voir que celui-ci avait un problème avec la drogue, sauf que Zoya n'a malheureusement rien vu ce qui n’est pas très étonnant quand on sait que les personnes souffrant d’addiction sont généralement très douées pour cacher leurs problèmes avec les personnes les plus proches d’eux. Surtout les personnes les plus proches. « Maintenant ton job sera d’être derrière lui et de lui montrer que tu es fière de lui. Et que tu crois en lui. » Quand Alex est ressortie de cure sobre, je n’ai pas arrêté de lui dire ô combien j’étais fier d’elle et de tous ses efforts. Zoya devra faire de même, mais je suis sûre qu’elle le sait déjà et qu’elle le fera à la perfection. « Comment elle s’en est sorti ? Alex ? » Je me tourne vers elle croisant son regard par la même occasion. Je ne sais pas si Alex apprécierait de savoir que Zoya est maintenant au courant de son problème avec l’alcool mais j’ai assez confiance en ma cousine pour qu’elle ne le crie pas sur tous les toits. « Un jour je lui ai fait comprendre que si elle ne se faisait pas aider, elle et moi s’était fini. » Je me racle la gorge avant de grimacer, moyennement fier de la façon avec laquelle j’ai géré les choses. « Ce n’était pas vraiment du chantage mais c’était seulement trois ans après… mon accident, la mort de Victoria ou encore ma tentative de suicide. Et à peine un an que mon psychiatre m’avait déclaré officiellement ‘guéri’ de ma dépression. Enfin…je savais que je n’étais pas assez fort mentalement pour supporter tout ça. Alors elle est partie en cure elle aussi. » Encore bien trop fragile pour devoir gérer l’alcoolisme de ma femme qui n’était que ma petite-amie à l’époque, et je savais que j’avais besoin de plus de stabilité.
J’ai toujours été plus à l’aise lorsque je ne suis pas le sujet de conversation principal mais je sais que je ne peux pas continuer à éviter ses questions. « Je… Pourquoi ? » Et si mon regard est tantôt perdu dans le vide et tantôt vers les trois filles jouant ensemble, je sens le sien qui se pose sur moi. Je commence par simplement lui répondre en levant les épaules. C’est un mensonge Caleb, tu sais très bien pourquoi. « Ca fait longtemps ? » Lena tombe mais c’est tellement habituel chez elle que je ne m’en inquiétude pas, surtout qu’elle se relève rapidement pour rejoindre Lucy et Chloe. Je joue nerveusement avec mes mains avant de tourner le visage de nouveau vers Zoya. « Non, non. Juste quelques semaines. Ne t’en fais pas ce n’est pas comme la dernière fois, je dois juste prendre des anxiolytiques et le pire dans tout ça c’est que je suis vraiment heureux. Mais…je sais pas je suis angoissé. Tout le temps, ce qui m’empêche de dormir enfin, c’est un cercle vicieux tout ça. » Peut-être que je minimise un peu ma situation mais je ne veux en aucun cas l’inquiéter. « Mais c’est bon t’en fais pas, ça va aller. J’ai connu bien pire, c’est sûrement juste histoire de quelques semaines. » Mon épaule vient cogner doucement celle de ma cousine, un geste qui se veut encore une fois dédramatisant et qui est accompagné d’un sourire qui cherche cette fois à la rassurer.
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Mars 2023. « Quoi ? Je ne comprends pas pourquoi, il y a pourtant tellement de chose à savoir sur eux… » Elle feint de se boucher les oreilles, telle l’éternelle enfant qu’elle peut être, il ne manque plus que le petit lalala prononcé à voix haute, et Zoya irait très bien avec le groupe de bambines constitué de leurs filles respectives.
« Maintenant ton job sera d’être derrière lui et de lui montrer que tu es fière de lui. Et que tu crois en lui. » Zoya est accrochée aux lèvres de son cousin, prenant en compte tous les conseils qu’il peut lui prodiguer. Elle s’en veut de ne pas avoir vu plus tôt la descente aux enfers de son frère mais compte être à ses côtés maintenant qu’elle sait. Elle acquiesce silencieusement et à plusieurs reprises d’un signe de tête, comme si elle cherchait à faire la promesse aussi à Caleb qu’elle agira comme il se doit avec Cameron. Elle fera tout ça et l’accompagnera à hauteur de ce qu’il lui autorise à le faire. Mais s’en sortir est encore loin pour Cameron qui va intégrer ce centre de désintoxication que dans quelques jours et, parce qu’une part d’elle reste craintive quant à l’issue, elle demande à Caleb de lui conter la manière avec laquelle Alex s’en est sorti « Un jour je lui ai fait comprendre que si elle ne se faisait pas aider, elle et moi s’était fini. » Zoya est surprise de la confession de son cousin, sa tête marquant un léger mouvement de recul et ses yeux s’écarquillant légèrement « Ce n’était pas vraiment du chantage mais c’était seulement trois ans après… Il s’interrompt et il n’a pas besoin d’en dire plus. D’ailleurs, pour lui montrer qu’elle a compris, Zoya vient à poser instinctivement sa main sur la cuisse de son cousin. Enfin…je savais que je n’étais pas assez fort mentalement pour supporter tout ça. Alors elle est partie en cure elle aussi. » Et elle s’en est donc sorti. Zoya ne jugera pas Caleb d’avoir usé d’un ultimatum, surtout dans une telle situation d’urgence « Je vois. J’aurai sûrement fait la même chose si j’avais su plus tôt pour Cameron. Je n’aurai pas été tendre, je lui aurais dit d’aller se faire soigner ou je l’aurai amené de force ». Et elle en aurait été capable, sûrement que les murs de leur maison auraient tremblé, que des horreurs auraient été prononcées et que Zoya aurait été jusqu’à alerter le plus de monde possible pour obliger son frère à s’en sortir. Finalement, elle préfère ce scénario, celui qui s’est réellement déroulé où c’est Edison qui l’a convaincu de se faire soigner.
Et si Cameron ne va pas, Caleb ne semble pas être au meilleur de sa forme non plus, ce que Zoya n’a aucun mal à percevoir. « Non, non. Juste quelques semaines. Ne t’en fais pas ce n’est pas comme la dernière fois, je dois juste prendre des anxiolytiques et le pire dans tout ça c’est que je suis vraiment heureux. Mais…je sais pas je suis angoissé. Tout le temps, ce qui m’empêche de dormir enfin, c’est un cercle vicieux tout ça. » Elle aimerait comprendre le pourquoi, ce qui peut le faire se sentir angoissé quand tout semble aller dans sa vie. Elle est désolée de le savoir dans cette situation, elle est désolée là aussi de se sentir impuissante et de ne pouvoir rien faire pour son cousin. « Mais c’est bon t’en fais pas, ça va aller. J’ai connu bien pire, c’est sûrement juste histoire de quelques semaines. » S’il lui donne ce coup d’épaule pour dédramatiser la situation et la rassurer, Zoya garde tout de même un regard inquiet « Si tu as besoin de prendre l’air ou de parler, promets moi de m’appeler, Caleb ». C’est tout ce qu’elle lui demande, pour ne pas reproduire la situation avec son frère. Elle vient à serrer à nouveau sa main dans la sienne et en reportant son regard sur les petites filles, c’est Chloe cette fois qui tombe. Et comme elle est aussi dramaqueen que sa mère, elle se met à hurler, Zoya se levant alors précipitamment pour aller la cajoler. Elle n’a rien, pas d’égratignures et un sourire vient à se loger sur le coin de ses lèvres de la jeune maman qui s’adresse autant aux enfants qu’à son cousin « Je pense qu’on mérite tous une glace, non ? » Et après cette proposition, le petit groupe prend la direction de la sortie du parc pour rejoindre le petit glacier non loin de là pour satisfaire la gourmandise de chacun.