ÂGE : 39 ans (23.06.1985) SURNOM : Difficile de raccourcir un prénom en trois lettres, mais si vous vous y amusez ça ne l'embêtera pas. De toute façon, à ses yeux le plus beau des surnoms restera toujours Maman. STATUT : Maman d'Ella, 8 ans (22.02.2016), son ex est revenue mais elle n'est que l'autre maman d'Ella qui a sa garde un week-end sur deux, surtout maintenant qu'il y a cette blonde magnétique à qui elle pense trop souvent MÉTIER : Professeure des écoles en primaire, à la St Anthony's School. Elle est aussi bénévole et famille d'accueil pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier. LOGEMENT : #72 Agnes Street (Bayside) depuis un an, dans une maison au bord de la mer comme elle en rêve depuis si longtemps. Depuis juillet il n'y a plus qu'Ella, Raya et elle, Bel ayant pris son envol et laissé un vide évident dans sa cage thoracique POSTS : 3001 POINTS : 970
TW IN RP : Homophobie, parentalité (PMA) TW IRL : RASGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : Bienveillante, positive, chill, maternelle • Naïve, pardonne trop facilement, fuit le conflit, fleur bleue • Contexte familial classique : un grand frère et deux parents aimants • Homosexuelle assumée • Sa fille Ella est la prunelle de ses yeux • Maman plus si solo maintenant que son ex est revenue, pas certaine d'être ravie par ce retour • Militante queer et féministe depuis l'université • Bénévole et famille d'accueil (chambre libre) pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier • Fan de Disney, du MCU, de romcom et d'histoires d'amour niaises dont elle rêve un peuDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Eve répand de l'amour en #9932CC RPs EN COURS : (12/∞)
Bel, protégée longtemps hébergée • Est-ce qu'on va un jour en finir avec la haine et les injures ? Est-ce que quelqu'un viendra leurs dire qu'on s'aime et que c'est pas impur ?#1 ; #2
→ SMS
Daxson • If I was dying on my knees, you would be the one to rescue me. And if you were drowned at sea, I'd give you my lungs so you could breathe. I've got you brother. And if we hit on troubled water, I'll be the one to keep you warm and safe. And we'll be carrying each other until we say goodbye on our dying day. Because I've got you brother.#1 + Lisbeth #1 ; #2 ; #3
→ SMS
Gayle • Now I'm falling... You say my name like I have never heard before. I'm indecisive, but, this time, I know for sure. I hope I'm not the only one that feels it all... Are you falling?#1
Leslie • You're so fucking unbelievable. Don't know why I put up with this same old bullshit. I guess I should expect it by now, but it's unbelievable... You're so unreasonable.#1 ; #2 (fb) ; #3 ; #4 ; #5 ; #5
→ SMS
Layla, entraide queer(scénario réservée) • I should be into this guy but it's just a waste of time. He's really not my type. I know what I like. No, this is not a phase, or a coming of age. This will never change !
RPs TERMINÉS : Evrew • We all need that someone who gets you like no one else, Right when you need it the most. We all need a soul to rely on, a shoulder to cry on. A friend through the highs and the lows.#1 ; #2
Evenna • I'm not gonna make it alone. Then I saw your face, your forgiving eyes looking back at me from the other side like you understood me. And I'm never letting you go.#1 ; #2
avec @Raphael Elly, dimanche 9 avril 2023, 12h, Café Farmhouse Kedron, Toowong
When you want to teach children to think, you begin by treating them seriously when they are little, giving them responsibilities, talking to them candidly, providing privacy and solitude for them, and making them readers and thinkers of significant thoughts from the beginning. That’s if you want to teach them to think.
Poussant la porte du café, Eve offre un sourire à la personne derrière le comptoir puis prend place sur une table à deux. Rapidement, elle déverrouille son téléphone pour vérifier qu'elle n'a reçu aucun SMS lui annonçant que son rendez-vous n'aura finalement pas lieu. Elle en profite pour jeter un coup d'œil alors, constatant alors qu'elle en a encore plus que ce qu'elle pensait en partant de chez elle. Quinze minutes, ça semble excessif, d'ailleurs elle ne prévoyait pas en avoir autant. Il faut dire que ça lui change des sorties avec Ella où arriver à l'heure est un combat de chaque instant. Mais ce week-end, sa fille est chez Leslie, alors la Daxson avait tout le loisir de se préparer sans avoir à répéter mille fois que oui il faut mettre des chaussures pour sortir même s'il fait beau ou encore que non on ne se brosse pas les dents dans la voiture même quand on est en retard.
Profitant de son avance, la brune observe les lieux d'un œil curieux. Aussi étonnant que ça puisse sembler vu la proximité entre le Farmhouse Kedron et son école, c'est la première fois qu'elle vient ici – elle a même dû faire une recherche sur Maps pour vérifier où était situé le café avant de répondre à Raphaël. L'endroit semble sympathique et elle admettrait sans mal que les pâtisseries qu'elle a pu voir en entrant lui ont fait de l'œil. Elle préfère cependant attendre que son rendez-vous arrive pour commander. D'ailleurs elle suppose que c'est lui qui vient d'entrer, car son regard semble fouiller le café lorsqu'Eve le remarque. Elle se décide alors à lui faire un signe de la main pour qu'il la remarque. « Raphaël ? » qu'elle demande avec un sourire, pour être sûre de ne pas se tromper de personne. « Eve, enchantée. Ravie de vous rencontrer en personne, » assure-t-elle, ses lippes s'étirant encore plus et traduisant la sincérité de ses propos. L'idée d'enfin monter ce projet qui lui trotte dans l'esprit depuis un moment la réjouit. Maintenant, il n'y a plus qu'à espérer que Raphaël réponde aux critères nécessaires pour un travail en lien avec une école. « Je propose qu'on passe commande d'abord, puis que je vous pose quelques questions et qu'on puisse discuter du projet ensemble. Ça vous convient ? » De son côté, elle a bien l'intention de se prendre un café mais surtout de craquer pour le brownie qu'elle a vu en vitrine.
Une fois leur commande passée, la brune se redresse un peu sur sa chaise puis reporte son attention sur Raphaël. « Je suis désolée ça risque de ressembler un peu à un interrogatoire, mais dans le cadre de l'école on se doit d'être très vigilant lorsqu'on fait intervenir des personnes extérieures, » explique-t-elle, espérant tout de même que les questions ne lui semblent pas intrusives ou ne le froissent pas. « Vous m'avez dit par SMS que vous aviez déjà enseigné à des enfants de 6-8 ans. C'était aussi dans le cadre d'un partenariat avec une école ou c'était des cours directement organisés par Everybody ? » Ça lui permettra aussi de savoir à quel point il est habitué ou non à la notion de classe et surtout à l'hétérogénéité qu'elle peut comporter, en terme de niveau mais surtout d'intérêt pour la discipline.
Un autre jour, il aurait camouflé son identité derrière un visage nu, des fringues moins exorbitantes et une apparence plus conventionnelle. Seulement, Raphael s’était fait la promesse de ne plus jamais se cacher derrière ce qu’il n’est pas. Il aime les couleurs, les motifs dépareillés, les chaussures plus stylées que confortables et, surtout, les paillettes à ses paupières. Jetant un dernier coup d’œil dans le miroir suspendu à côté de la porte de sortie de l’appartement (c’est lui qui l’a installé parce qu’il veut toujours s’assurer qu’il paraît bien avant de sortir), il esquisse une moue et retravaille grossièrement son far à paupière bleu poudre. De ses doigts de plus en plus habiles, il gomme un trait en trop et corrige le dégradé pour le défaire du moindre défaut. Une fois confiant, il acquiesce, attrape ses clefs, ferme derrière lui et trotte jusqu’à l’arrêt de bus au coin de la rue. C’est avec un sourire qu’il accueille plusieurs regards curieux, lui qui porte une veste pastels à blocs et des pantalons Adidas bleus comme ses paupières, agrémentés des fameuses bandes blanches de chaque côté de ses jambes. Ne parlons pas de ses chaussures ; si, parlons-en. De répliques de Vans (donc pas chers et clairement fabriqués en Chine) à carreaux blanc et corail. Rien ne va. Mais tout va à ses yeux, et il se sent briller quand il grimpe à bord du véhicule et que la conductrice lui adresse un sourire chaleureux.
Comme d’habitude, depuis quelques semaines déjà, il pense à Kai. Il hésite toujours à lui envoyer des messages à des moments aléatoires de la journée, n’ayant jamais quelque chose à dire, mais il apprécie les discussions légères qu’il entretient avec le garçon. Surtout, Kai ne le juge pas quand il commence à décrire avec beaucoup trop d’intérêt cette pièce de vêtement qu’il a croisée dans une vitrine, ou quand il décide d’organiser un débat contre lui-même à propos d’une comédie musicale nouvellement sortie au cinéma. Il l’écoute, et c’est tout. Puis c’est à son tour de trop parler, et Raphael l’écoute, et c’est aussi simple que ça. Tandis qu’il survole sa discussion sms avec lui, il réalise qu’il aura besoin de garder Google Map ouvert sur son téléphone pour ne pas se perdre. Il a d’ailleurs besoin de s’arrêter bientôt, pour monter dans un second autobus. Une trentaine de minutes plus tard, il arrive au Café Farmhouse Kedron, là où il avait rendez-vous avec une enseignante du primaire. Il n’avait toujours pas compris pourquoi on lui avait donné son numéro de téléphone, mais il avait sauté sur l’occasion quand une certaine Eve lui avait parlé d’un projet de danse pour sa classe. Son ancien boulot, duquel il avait été renvoyé avec raison, lui manquait énormément. Étonnamment, Raphael s’était toujours mieux entendu avec les enfants parce que ces derniers ne cachent pas leurs jugements ; ils les hurlent à voix haute et ça évite au danseur d’overthink. Mais, de toute façon, la plupart de ses anciens élèves l’avaient toujours bien traité parce que, à défaut d’être ponctuel, il avait un bon cœur et il savait comment garder l’attention d’enfants hyperactifs. Un peu de musique et la promesse d’un cookie. Rien de plus simple.
Il entre dans le café et aussitôt il se mord la lèvre inférieure. Même s’il a gagné en assurance dans les derniers mois, il reste nerveux lorsque vient le temps de rencontrer quelqu’un. Paraître, c’est une chose. Parler et dire des choses intéressantes, c’en est une autre. « Raphael ? » Il tourne vivement la tête vers son prénom lancé, vif comme une gazelle qui aurait aperçu un prédateur dans les herbes. Il capte le signe de main que lui fait une jeune femme attablée et il la rejoint, ses paumes se ramollissant. Soit ça passe, soit ça casse. Son look sera-t-il too much ? Et son maquillage ? « Eve, enchantée. Ravie de vous rencontrer en personne, » Ses épaules se détendent, son dos aussi. Il cesse de se mordre la langue pour laisser ses lèvres s’étirer. « Enchanté. C’est un plaisir. » Il répond avant de s’installer machinalement devant elle, la paume de ses pieds se collant droitement au carrelage et les doigts de ses mains se croisant sur ses genoux. « Oui, passons commande, ça occupera nos mains. » Étrange comme phrase, mais c’est elle qui lui est sortie de la bouche. Tant pis !
Il choisit un latté au lait d’amande (oui, il apprécie le lait végétal maintenant) même si son budget le déteste. De temps en temps, il se permet quelques gâteries comme celles-là. Et puis… Il se trouvera peut-être un nouvel emploi, aujourd’hui. Autant mettre les chances de son côté en remplissant sa cervelle de caféine. « J’ai l’habitude des interrogatoires, je comprends. Je suis prêt à me faire bombarder de questions. » Ce n’est pas son premier entretien d’embauche et ça ne sera certainement pas son dernier. Aussi, il a conscience que ce n’est pas donné à tout le monde de travailler avec des enfants. Ce ne sont pas tous les profils qui conviennent. Il espère encore faire bonne impression. « Vous m'avez dit par SMS que vous aviez déjà enseigné à des enfants de 6-8 ans. C'était aussi dans le cadre d'un partenariat avec une école ou c'était des cours directement organisés par Everybody ? » Son hochement de tête se transforme progressivement en secousses de droite à gauche. « Oui, enfin non. » Il s’élance puis se racle la gorge pour éclaircir sa voix. « Pendant trois ans, j’ai organisé cette activité parascolaire. C’était deux fois par semaine après les cours. J’avais des élèves de tous les niveaux, on m’avait prêté un local et je m’occupais du reste. » Il s’humecte les lèvres, précise : « Je bosse au Everybody depuis cette année seulement, alors je suis encore un peu… nouveau, là-bas. J’ai été étonné qu’ils vous donnent mon numéro, à vrai dire… » Oups, il ne devrait pas dire ça : « Pas parce que je fais mal mon travail, mais parce que je n’ai peut-être pas encore eu le temps de faire mes preu… » MAIS QUE DIT-IL ? « Enfin. Je ne sais pas. Ils doivent bien m’aimer, alors c’est une bonne nouvelle. » Il tire une moue, bien conscient que son professionnalisme est à désirer. « Je n’ai jamais été très bon avec les entretiens d’embauche, c’est la nervosité. » C’est une bonne excuse ça. Même s'il venait à peine de dire qu'il avait l'habitude. Il profite de l’arrivée de son café pour y plonger ses lèvres, la saveur légèrement sucrée lui redonne un peu de courage et il demande : « Est-ce que vous pouvez me parler un peu plus de votre projet ? »
ÂGE : 39 ans (23.06.1985) SURNOM : Difficile de raccourcir un prénom en trois lettres, mais si vous vous y amusez ça ne l'embêtera pas. De toute façon, à ses yeux le plus beau des surnoms restera toujours Maman. STATUT : Maman d'Ella, 8 ans (22.02.2016), son ex est revenue mais elle n'est que l'autre maman d'Ella qui a sa garde un week-end sur deux, surtout maintenant qu'il y a cette blonde magnétique à qui elle pense trop souvent MÉTIER : Professeure des écoles en primaire, à la St Anthony's School. Elle est aussi bénévole et famille d'accueil pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier. LOGEMENT : #72 Agnes Street (Bayside) depuis un an, dans une maison au bord de la mer comme elle en rêve depuis si longtemps. Depuis juillet il n'y a plus qu'Ella, Raya et elle, Bel ayant pris son envol et laissé un vide évident dans sa cage thoracique POSTS : 3001 POINTS : 970
TW IN RP : Homophobie, parentalité (PMA) TW IRL : RASGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : Bienveillante, positive, chill, maternelle • Naïve, pardonne trop facilement, fuit le conflit, fleur bleue • Contexte familial classique : un grand frère et deux parents aimants • Homosexuelle assumée • Sa fille Ella est la prunelle de ses yeux • Maman plus si solo maintenant que son ex est revenue, pas certaine d'être ravie par ce retour • Militante queer et féministe depuis l'université • Bénévole et famille d'accueil (chambre libre) pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier • Fan de Disney, du MCU, de romcom et d'histoires d'amour niaises dont elle rêve un peuDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Eve répand de l'amour en #9932CC RPs EN COURS : (12/∞)
Bel, protégée longtemps hébergée • Est-ce qu'on va un jour en finir avec la haine et les injures ? Est-ce que quelqu'un viendra leurs dire qu'on s'aime et que c'est pas impur ?#1 ; #2
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Daxson • If I was dying on my knees, you would be the one to rescue me. And if you were drowned at sea, I'd give you my lungs so you could breathe. I've got you brother. And if we hit on troubled water, I'll be the one to keep you warm and safe. And we'll be carrying each other until we say goodbye on our dying day. Because I've got you brother.#1 + Lisbeth #1 ; #2 ; #3
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Gayle • Now I'm falling... You say my name like I have never heard before. I'm indecisive, but, this time, I know for sure. I hope I'm not the only one that feels it all... Are you falling?#1
Leslie • You're so fucking unbelievable. Don't know why I put up with this same old bullshit. I guess I should expect it by now, but it's unbelievable... You're so unreasonable.#1 ; #2 (fb) ; #3 ; #4 ; #5 ; #5
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Layla, entraide queer(scénario réservée) • I should be into this guy but it's just a waste of time. He's really not my type. I know what I like. No, this is not a phase, or a coming of age. This will never change !
RPs TERMINÉS : Evrew • We all need that someone who gets you like no one else, Right when you need it the most. We all need a soul to rely on, a shoulder to cry on. A friend through the highs and the lows.#1 ; #2
Evenna • I'm not gonna make it alone. Then I saw your face, your forgiving eyes looking back at me from the other side like you understood me. And I'm never letting you go.#1 ; #2
avec @Raphael Elly, dimanche 9 avril 2023, 12h, Café Farmhouse Kedron, Toowong
When you want to teach children to think, you begin by treating them seriously when they are little, giving them responsibilities, talking to them candidly, providing privacy and solitude for them, and making them readers and thinkers of significant thoughts from the beginning. That’s if you want to teach them to think.
Installée à une table de ce café qu'elle découvre à peine, Eve observe avec attention les lieux. Ayant de l'avance sur son rendez-vous, son regard distrait se perd sur les pâtisseries proposées par l'établissement avec une certaine envie. La Daxson a toujours été gourmande, disant difficilement non à une pause sucrée bien que les siennes ne le soient pas autant que celles de sa fille – peu de personnes peuvent rivaliser avec une enfant de sept ans qui ne jure que par ce qui est rose et sucré. C'est un point commun qu'elle a avec son frère, d'ailleurs leur mère leur disait souvent lorsqu'iels étaient plus jeunes qu'iels ne faisaient que manger. Et, si Eve se montre parfaitement honnête, elle avouera que ce n'était pas sans fondement.
Enfin, le fait est qu'elle n'est pas là uniquement pour goûter à ces charmantes pâtisseries aujourd'hui. Elle est là en tant que professeure, espérant faire aujourd'hui un grand pas dans un projet qui lui tient à cœur : celui d'organiser pour ses élèves un cours de danse inclusif, où chacun·e se sentirait à sa place sans souci de son genre ou de son apparence. Pour cela, elle a contacté une salle de sport inclusive répondant au chouette nom d'Everybody et a ainsi obtenu le numéro d'un Raphael Elly qu'elle attend à présent. Elle suppose d'ailleurs que c'est lui, le jeune homme brun qui vient d'entrer vêtu d'une veste aux couleurs pastels et d'un pantalon de sport bleu. Elle l'interpelle d'un signe de main et vérifie que c'est lui en utilisant son prénom. Il se tourne aussitôt vers elle et la rejoint, moment où elle remarque le joli maquillage bleu – assorti à son pantalon – qui décore ses paupières. Elle trouve cela charmant mais se retient de dire quoi que ce soit, sachant que certaines personnes n'aiment pas que l'on commente leur apparence – elle ne connaît pas assez Raphael pour l'instant pour s'y tenter. Aussi se contente-t-elle de le saluer et de se présenter poliment, exprimant sa joie de le rencontrer en personne. « Enchanté. C’est un plaisir. » La brune sourit puis lui propose qu'iels passent commande avant toute autre chose. « Oui, passons commande, ça occupera nos mains. » Elle hoche la tête malgré la formulation étrange, comprenant l'idée. Ainsi, iels commandent tour à tour. De son côté, elle fait le choix d'un café pour accompagner un brownie. Le chocolat – ou même le café – n'est peut-être pas judicieux étant donné les couleurs claires de sa tenue du jour, mais le gâteau lui fait terriblement envie depuis qu'elle a passé la porte de l'établissement.
Maintenant que leurs commandes sont passées, Eve sait qu'il est temps de passer aux questions, et s'excuse par avance que ça puisse avoir l'air d'un interrogatoire. Pas qu'elle compte cependant y déroger : elle bosse aux côtés d'enfants et ne peut par conséquent pas se permettre de travailler avec n'importe qui. « J’ai l’habitude des interrogatoires, je comprends. Je suis prêt à me faire bombarder de questions. » Elle sourit face à ce côté volontaire qu'il arbore. Elle apprécie le fait qu'il ne rechigne pas à cette idée, quand bien même elle ne soit que professeure et pas chef·fe de l'établissement où elle travaille. Alors elle débute ses questions, l'interrogeant sur les cours de danse qu'il a déjà donnés à des enfants. « Oui, enfin non. » Un léger froncement de sourcils vient perturber le visage de la Daxson mais elle le laisse continuer. « Pendant trois ans, j’ai organisé cette activité parascolaire. C’était deux fois par semaine après les cours. J’avais des élèves de tous les niveaux, on m’avait prêté un local et je m’occupais du reste. » Elle hoche la tête, prenant note du fait qu'il pourra s'adapter à tous les niveaux. « Je bosse au Everybody depuis cette année seulement, alors je suis encore un peu… nouveau, là-bas. J’ai été étonné qu’ils vous donnent mon numéro, à vrai dire… » Elle s'étonne du fait qu'il mentionne cela : bien souvent, les gens masquent leur manque d'expérience, ou au moins ne le mentionne pas. « Pas parce que je fais mal mon travail, mais parce que je n’ai peut-être pas encore eu le temps de faire mes preu… » Si Raphael s'est affirmé habitué aux interrogatoires, l'enseignante aurait tout de même tendance à dire qu'il n'est pas le plus doué pour se mettre en avant. Ou plutôt, il met en avant ses points faibles plutôt que ses qualités, ce qui est un peu dommage parce qu'elle ne doute pas qu'il possède plein de ces dernières. « Enfin. Je ne sais pas. Ils doivent bien m’aimer, alors c’est une bonne nouvelle. » Elle suppose que c'en est une, oui, mais c'est une drôle façon de la souligner. Cela dit, lui aussi semble s'en rendre compte puisqu'une moue vient de prendre place sur son visage. « Je n’ai jamais été très bon avec les entretiens d’embauche, c’est la nervosité. » « Aucun problème. Vous ne vous en sortez pas si mal en réalité, » assure-t-elle avec un sourire rassurant. En réalité, c'est surtout son air terriblement honnête qui lui sauve la mise – Eve préfère cela à un air froid qui rend inaccessible ses pensées. « À propos l'activité parascolaire que vous organisiez, pour quelles raisons s'est-elle arrêtée ? » qu'elle demande. « À Everybody vous donnez des cours de danse à des personnes de tout âge ? Et de tout niveau ? » Parmi toutes les questions qui lui viennent, elle tente de ne poser que celles qui lui semblent pertinentes, ne souhaitant pas le noyer de questions.
Leur commande leur est finalement apportée et Raphael se saisit aussitôt de son latté pour en boire un peu. De son côté, elle attrape sa cuillère pour touiller son café et le refroidir un peu. « Est-ce que vous pouvez me parler un peu plus de votre projet ? » Elle hoche la tête et retire sa cuillère de sa tasse pour couper un bout de son brownie avec. « J'essaie de sensibiliser mes élèves au fait que les couleurs, les vêtements, les activités n'ont pas de genre. Et puisque la danse est un loisir qui a tendance à être trop associé aux femmes je me suis dit qu'un cours de danse serait une bonne façon de passer de la théorie à la pratique. » C'est-à-dire de leur montrer que ce ne sont pas que des mots mais aussi des actes. « Le but serait de proposer un cours de danse pour la totalité de mes élèves, quel que soit leur genre, leur condition physique ou leur apparence. » C'est supposément simple, mais il lui faut trouver un·e professeur·e de danse portant les mêmes valeurs et capable d'enseigner à des enfants de cet âge ainsi qu'à un niveau sûrement très hétérogène. « Selon votre préférence, le cours pourrait se passer dehors dans la cour ou dans le complexe sportif de l'école. Si vous avez besoin de matériel, c'est possible aussi, il suffit de me préciser de quoi vous auriez besoin. » Elle fait une pause en mangeant une petite bouchée de brownie. « Et si cela fonctionne bien, peut-être proposer de réitérer l'expérience avec les classes de mes collègues, » suggère-t-elle avec un sourire.
Même si Raphael prétend avoir l’habitude des entretiens d’embauche, ça ne l’empêche pas de commettre les mêmes erreurs qu’il a déjà faites dans le passé. Il a naturellement tendance à afficher ses défauts en premier comme s’il souhaitait prévenir plutôt que guérir, mentionner la présence de ses papillons noirs avant qu’ils ne se libèrent de sa poitrine et exhibent leurs ailes aux personnes qui pourraient ne pas comprendre. Oui, Raphael a des défauts, autant de qualité, mais les ailes des papillons noirs masquent celles des papillons blancs qui, parfois, n’arrivent pas à voler à la même hauteur et se laisse piétiner par les milles pattes de leur congénères plus sombres. Il faut creuser un peu. Lui-même n’y arrive pas toujours mais, en se vêtant d’un grand nombre de couleurs, il joue la carte de l’illusion d’optique. « Aucun problème. Vous ne vous en sortez pas si mal en réalité, » C’est ce que tout le monde dit, parce que tout le monde veut être gentil (enfin, la majorité), et le petit démon sur l’épaule de Raphael ne cesse de lui chuchoter le contraire. Il esquisse un sourire pour ne laisser rien paraître. « À propos l'activité parascolaire que vous organisiez, pour quelles raisons s'est-elle arrêtée ? » Il devra mentir. Parler de son manque de ponctualité serait la pire erreur. Eve n’attendrait même pas son café avant de déguerpir d’ici et de chercher un candidat qui peut arriver à l’heure et éviter que les enfants se retrouvent sans surveillance. Il n’a d’ailleurs pas l’intention de chercher des références parce que ses anciens employeurs auraient certaines choses à dire à son sujet. Il est gentil, Raphael, passionné et patient aussi lorsqu’un gamin n’arrive pas à exécuter une figure, mais, ça, c’est quand il est arrivé à temps pour le rattraper avant qu’il ne se casse le nez au sol. « Je suis parti en voyage. » Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas vrai non plus. Son licenciement s’est fait à son retour, même quelques semaines après son retour, mais les causes de son retard fatal sont étroitement liées à ce roadtrip qui l’a porté jusque dans le nord de l’Australie. « J’ai pris une petite pause avant d’avoir trente ans, mais j’ai vu le pays alors maintenant je ne bouge plus d’ici pour les prochaines années. » Il assure en opinant du chef, s’humectant les lèvres et combattant la culpabilité qui lui assèche la bouche. Il n’aime pas mentir, mais il a été obligé de le faire. Il a besoin de nouveaux projets parce que ses papillons ne pourront plus butiner si toutes ses fleurs sont fanées. « À Everybody vous donnez des cours de danse à des personnes de tout âge ? Et de tout niveau ? » Cette fois, la réponse est factuelle et facile à transmettre : « Oui ! J’ai deux groupes, des débutants et des intermédiaires, et quiconque possède une carte membre au Everybody peut s’inscrire. J’ai des gens qui ont dix-huit ans, et ça va jusqu’à la cinquantaine environ. » C’est une bonne réponse, ça ? « Mais j’avoue que j’ai toujours préféré enseigner à des enfants alors ça me manque un peu. » La salle de sport n’accueille évidemment pas la petite jeunesse. Ils n’offrent pas le service de babysitting.
Enfin, sa commande de café arrive et il peut se tremper le gosier et effacer les dernières trace de mensonge qui ont ratatiné sa langue. Maintenant, et il saisit l’opportunité à deux mains, c’est son tour de poser des questions à la jeune femme. Il peut aussitôt se rendre compte qu’ils partagent des valeurs similaires. Un sourire discret mais sincère est étampé au milieu de son visage quand il l’écouter énoncer les fondations de son projet. Il ne s’en rend pas compte, mais il acquiesce constamment en hochant du menton, son intérêt absolument capté, ses yeux suivant le mouvement des lèvres d’Ève comme s’il tentait de deviner les mots avant qu’ils ne soient prononcés. « Selon votre préférence, le cours pourrait se passer dehors dans la cour ou dans le complexe sportif de l'école. Si vous avez besoin de matériel, c'est possible aussi, il suffit de me préciser de quoi vous auriez besoin. » Pourquoi a-t-il l’impression d’être déjà engagé ? Manquent-ils cruellement de candidats pour correspondre à ce rôle ? « Je vous fournirai une liste sans problème. » Qu’il précise d’un ton sûr. « Et si cela fonctionne bien, peut-être proposer de réitérer l'expérience avec les classes de mes collègues, » Il s’empêche de trop sourire mais l’excitation est bien présente au fond de son ventre. Tous les papillons font aller leurs ailes en chamade. Les bons et les mauvais, qui ont construit Raphael et la personne qu’il est devenu. « Ça me va parfaitement. » C’est même mieux qu’il aurait espéré. Plusieurs classes ? C’est un bon salaire, ça ? Il n’ose même pas demander combien il toucherait. Ce sont, de toute façon, d’autres questions qui tournent dans sa tête et lui font pression pour qu’il les pose : « Comment c’est dans les écoles, en 2023 ? » Elle paraît plutôt vague, celle-là, et il le réalise seulement lorsqu’il voit une sorte d’interrogation dans le reflet des yeux de l’enseignante. Il précise : « Au niveau de l’acceptation, de l’intimidation, des valeurs qui sont inculquées aux enfants. » Son sourire s’attriste quelque peu : « Quand j’y étais, il y avait encore tous les pires noms qui étaient utilisés, et je n’ai pas entendu parler d'acceptation avant que j’arrive au lycée. » Il s’était retrouvé lui seul contre le monde entier. La danse n’a jamais été son meilleur bateau pour combattre les intempéries en mer. Il était une cible facile.
ÂGE : 39 ans (23.06.1985) SURNOM : Difficile de raccourcir un prénom en trois lettres, mais si vous vous y amusez ça ne l'embêtera pas. De toute façon, à ses yeux le plus beau des surnoms restera toujours Maman. STATUT : Maman d'Ella, 8 ans (22.02.2016), son ex est revenue mais elle n'est que l'autre maman d'Ella qui a sa garde un week-end sur deux, surtout maintenant qu'il y a cette blonde magnétique à qui elle pense trop souvent MÉTIER : Professeure des écoles en primaire, à la St Anthony's School. Elle est aussi bénévole et famille d'accueil pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier. LOGEMENT : #72 Agnes Street (Bayside) depuis un an, dans une maison au bord de la mer comme elle en rêve depuis si longtemps. Depuis juillet il n'y a plus qu'Ella, Raya et elle, Bel ayant pris son envol et laissé un vide évident dans sa cage thoracique POSTS : 3001 POINTS : 970
TW IN RP : Homophobie, parentalité (PMA) TW IRL : RASGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : Bienveillante, positive, chill, maternelle • Naïve, pardonne trop facilement, fuit le conflit, fleur bleue • Contexte familial classique : un grand frère et deux parents aimants • Homosexuelle assumée • Sa fille Ella est la prunelle de ses yeux • Maman plus si solo maintenant que son ex est revenue, pas certaine d'être ravie par ce retour • Militante queer et féministe depuis l'université • Bénévole et famille d'accueil (chambre libre) pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier • Fan de Disney, du MCU, de romcom et d'histoires d'amour niaises dont elle rêve un peuDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Eve répand de l'amour en #9932CC RPs EN COURS : (12/∞)
Bel, protégée longtemps hébergée • Est-ce qu'on va un jour en finir avec la haine et les injures ? Est-ce que quelqu'un viendra leurs dire qu'on s'aime et que c'est pas impur ?#1 ; #2
→ SMS
Daxson • If I was dying on my knees, you would be the one to rescue me. And if you were drowned at sea, I'd give you my lungs so you could breathe. I've got you brother. And if we hit on troubled water, I'll be the one to keep you warm and safe. And we'll be carrying each other until we say goodbye on our dying day. Because I've got you brother.#1 + Lisbeth #1 ; #2 ; #3
→ SMS
Gayle • Now I'm falling... You say my name like I have never heard before. I'm indecisive, but, this time, I know for sure. I hope I'm not the only one that feels it all... Are you falling?#1
Leslie • You're so fucking unbelievable. Don't know why I put up with this same old bullshit. I guess I should expect it by now, but it's unbelievable... You're so unreasonable.#1 ; #2 (fb) ; #3 ; #4 ; #5 ; #5
→ SMS
Layla, entraide queer(scénario réservée) • I should be into this guy but it's just a waste of time. He's really not my type. I know what I like. No, this is not a phase, or a coming of age. This will never change !
RPs TERMINÉS : Evrew • We all need that someone who gets you like no one else, Right when you need it the most. We all need a soul to rely on, a shoulder to cry on. A friend through the highs and the lows.#1 ; #2
Evenna • I'm not gonna make it alone. Then I saw your face, your forgiving eyes looking back at me from the other side like you understood me. And I'm never letting you go.#1 ; #2
avec @Raphael Elly, dimanche 9 avril 2023, 12h, Café Farmhouse Kedron, Toowong
When you want to teach children to think, you begin by treating them seriously when they are little, giving them responsibilities, talking to them candidly, providing privacy and solitude for them, and making them readers and thinkers of significant thoughts from the beginning. That’s if you want to teach them to think.
Eve n'a pas conduit beaucoup d'entretiens d'embauche dans sa vie, mais elle a fait en sorte de préparer au mieux celui d'aujourd'hui. Elle s'est listée les questions qu'elle devait absolument poser à Raphael, mais aussi les informations essentielles à lui donner afin qu'il accepte – ou non – ce projet en toute connaissance de cause. Parmi les premières, il y a bien sûr ses antécédents en tant que professeur de danse : l'âge de ses élèves, leurs niveaux, l'hétérogénéité ou non des groupes qu'il a eu à sa charge. Et lorsqu'il lui parle d'une activité parascolaire qu'il a organisé pendant plusieurs années, elle ne peut que lui demander pourquoi il ne le fait plus. « Je suis parti en voyage. » Elle hoche la tête, se demandant s'il va lui en dire plus. « J’ai pris une petite pause avant d’avoir trente ans, mais j’ai vu le pays alors maintenant je ne bouge plus d’ici pour les prochaines années. » Nouveau hochement de tête, plus ample, signe qu'elle comprend l'idée qu'il ait voulu s'offrir un voyage avant son trentième anniversaire. « Très bien, » note-t-elle avec un léger sourire. Si ça ne tenait qu'à elle, elle lui demanderait où il est allé et quels coins il lui conseillerait, mais elle tente de se montrer professionnel, luttant donc contre son tempérament naturellement très social qui voudrait tourner cet entretien en une simple discussion amicale. Elle s'intéresse alors aux cours qu'il donne en ce moment à Everybody, la salle de sport vers laquelle elle s'est tournée lorsqu'elle a voulu concrétiser ce projet qui lui tenait à cœur. « Oui ! J’ai deux groupes, des débutants et des intermédiaires, et quiconque possède une carte membre au Everybody peut s’inscrire. J’ai des gens qui ont dix-huit ans, et ça va jusqu’à la cinquantaine environ. » Elle hoche la tête, faisant au mieux pour avoir l'air neutre – elle n'y parvient pas vraiment, biaisée par le fait qu'elle trouve Raphael sympathique. « Mais j’avoue que j’ai toujours préféré enseigner à des enfants alors ça me manque un peu. » La remarque lui fait esquisser un sourire amusé – on passera pour la neutralité, hm. « Ce sont des groupes de combien de personnes ? »
Leurs commandes servies, Eve entame son brownie tout en expliquant à son interlocuteur le projet qu'elle a en tête et pour lequel elle l'a contacté. Cette fois c'est elle qui se retrouve à s'assécher la bouche à force de parler : elle tient à expliquer le pourquoi autant que le comment, jugeant qu'il est important que Raphael sache réellement pourquoi il donnerait ce – ou ces – cours mais aussi qu'il adhère aux idées qu'elle vise à transmettre à ses élèves. Cela étant, la Daxson n'a pas choisi la salle Everybody par hasard mais bien pour les valeurs qu'ils prônent par le sport. « Je vous fournirai une liste sans problème. » Nouveau hochement de tête suivi d'un bout de gâteau, puis elle mentionne la possibilité d'étendre le projet à d'autres classes que la sienne : elle connaît suffisamment certain·es de ses collègues pour savoir qui serait intéressé·e pour tenter l'expérience si tout se passe bien la première fois. « Ça me va parfaitement. » Elle sourit puis boit une gorgée de café, s'apprêtant à lui demander s'il a d'autres questions – et réfléchissant de son côté à celles qu'elle pourrait encore lui poser. « Comment c’est dans les écoles, en 2023 ? » Le léger froncement de sourcils de l'enseignante traduit sans doute ses difficultés de compréhension puisque Raphael ne tarde pas à préciser ses propos. « Au niveau de l’acceptation, de l’intimidation, des valeurs qui sont inculquées aux enfants. » À la façon dont il formule les choses, elle se doute que s'il pose cette question c'est parce qu'il a fait les frais d'une école peu inclusive et terriblement discriminante contre laquelle Eve tente de lutter à son échelle. « Quand j’y étais, il y avait encore tous les pires noms qui étaient utilisés, et je n’ai pas entendu parler d'acceptation avant que j’arrive au lycée. » Son sourire un peu plus triste en dit long, serrant immédiatement le cœur d'Eve qui est aussi devenue professeure pour cela : permettre à des enfants de s'épanouir sans souffrir pour ce qu'iels sont. « On essaie de faire mieux qu'à l'époque où vous et moi y étions. » De son côté c'est arrivé plus tard, mais elle a eu la chance de ne pas en être une victime directe ou, lorsque c'était le cas, de trouver suffisamment de soutien auprès de ses proches pour passer outre et continuer à avancer. « Dans ma classe je prône l'acceptation des autres sans souci du genre, des attirances, de la couleur ou des origines de leurs camarades. Tous les noms d'oiseaux auxquels vous pouvez penser sont sévèrement punis, je veille à être intransigeante à ce sujet. » Ça surprend souvent les élèves, d'ailleurs, parce qu'Eve a l'air d'être la maîtresse la plus adorable qu'iels aient jamais eu lorsqu'iels ne dépassent pas les limites qu'elle fixe. « À l'échelle de l'école... C'est plus difficile, » admet-elle, souhaitant être honnête puisqu'il a dévoilé une partie de son vécu un peu plus tôt. « Je ne vais pas vous mentir : des insultes, des cas de harcèlement, on en a encore. Mais on les prend très au sérieux et on essaie aussi de faire de la prévention au maximum » C'est aussi dans ce but qu'elle organise ce projet, après tout : montrer à ses élèves que les activités n'ont pas de genre, que la danse ce n'est pas pour les filles et que les garçons ont tout à fait le droit d'aimer ça sans craindre de se faire insulter. Elle veut faire bouger les choses, Eve, créer une école meilleure qui sera un environnement plus propice au développement serein des enfants. « Même si beaucoup peinent à le croire, le frein majeur vient souvent des parents... Ils ont été éduqués avec des valeurs différentes alors parfois c'est difficile de leur faire entendre que l'acceptation n'a rien d'une mauvaise chose et vise simplement à faire de leurs enfants des adultes bienveillants. Par exemple au mois de juin. » A-t-elle vraiment besoin de lui expliquer que le mois des fiertés est particulièrement propice aux activités prônant l'acceptation des autres et que certains parents s'y opposent farouchement sous des prétextes terriblement absurdes et homophobes ? Malheureusement elle en doute.
Le sujet ne déviera pas trop. Raphael a su esquiver avec habilité les questions qui auraient pu soulever ses nombreux défauts – les défauts qui lui feraient aussitôt perdre cette seconde chance qui lui est offerte. Ce simple voyage d’à peine une dizaine de jours lui a permis de dresser un bilan de toutes ses fautes ; il est égocentrique, jaloux, impatient, impulsif… Quel genre d’administration scolaire s’arracherait un garçon comme lui ? Mais c’est ce qu’il croit, Raphael, que ses défauts sont plus nombreux que ses qualités parce qu’il a seulement appris à découvrir ceux-là au cours de l’année. Il a posé un voile sur tout ce qui fait de lui un garçon empathique et pétillant malgré tout et, comme un chat qui perd son jouet sous une couverture, il n’en a plus jamais retrouvé les traces. Kai et pourtant là pour lui rappeler qu’il est une bonne personne ; c’est plus facile de croire le reflet qu’il croise dans le miroir. Il se côtoie depuis plus longtemps, il devrait se connaître plus que quiconque, mais il oublie surtout que l’image qu’il renvoie à l’étranger n’est pas toujours négatif s’il se laisse une chance de se pardonner. « Ce sont des groupes de combien de personnes ? » Et puis, pour l’instant, malgré quelques retards (à peine cinq minutes…), il arrive encore à animer les cours de danse à Everybody sans casser des chevilles et piétiner des orteils. « Entre quinze et vingt personnes. » Il affirme avec certitude, accompagnant sa réponse d’un hochement de la tête sûr : « Qu'un groupe soit petit ou grand, ça ne me dérange pas. » C’était bien ce qu’elle voulait savoir, pas vrai ? Si Raphael ne supporte pas tout situation sociale où les têtes sont plus nombreuses que son nombre de doigts, lorsqu’il mène la danse, il oublie rapidement ses limites et il découvre un enseignant doué – c’est l’une des rares choses qu’il apprécie chez lui.
Café en main et bases posées, Raphael se permet d’échanger les rôles et de prendre la place de l’interrogateur le temps d’obtenir quelques éclaircissements au niveau de ses craintes. S’il a enseigné à des jeunes de cinq ans, il n’a pas encore pu s’impliquer auprès de groupes plus âgés. Lorsqu’il avait cinq ans, il était encore un garçon plein de vie et coloré. C’est seulement quelques années plus tard que les premiers coups lui ont été portés. Contrairement aux autres garçons, il ne jouait pas à la bataille dans la cours de récréation. Souvent esseulé, il se contentait d’imaginer des chorégraphies et de faire aller ses petits pieds énergiques. Il n’avait pas beaucoup d’amis et il mentirait s’il disait que ça ne l’avait pas affecté. Au contraire, encore aujourd’hui ses traumatismes l’affectent et se traduisent autrement ; ça lui aura pris trop de temps avant de sortir de chez lui avec le visage maquillé. La société s’améliore, mais elle n’est pas encore prête à tout accepter. « On essaie de faire mieux qu'à l'époque où vous et moi y étions. » Lèvres pincées, il acquiesce, comprenant qu’elle aussi a été témoin (ou victime) de moqueries à l’égard des enfants différents. La norme était solide, à l’époque, mais Raphael a espoir que les choses aient changé et que les cours de sport ne soient plus synonyme d’Enfer pour les gamins qui veulent s’exprimer autrement. « Dans ma classe je prône l'acceptation des autres sans souci du genre, des attirances, de la couleur ou des origines de leurs camarades. Tous les noms d'oiseaux auxquels vous pouvez penser sont sévèrement punis, je veille à être intransigeante à ce sujet. » Il apprécie de l’entendre. Elle sait de quoi il parle alors ils sont sur la même longueur d’onde. Un sourire étire ses lèvres, mais il s’efface aussitôt que l’enseignante poursuit avec des nouvelles moins bonnes. « À l'échelle de l'école... C'est plus difficile, » Ses mains se serrent autour de sa tasse de café. « Je ne vais pas vous mentir : des insultes, des cas de harcèlement, on en a encore. Mais on les prend très au sérieux et on essaie aussi de faire de la prévention au maximum » Toutes les générations le subiront, alors. C’est une étape de la vie, de chercher son groupe d’appartenance. Les enfants sont méchants, ils ne pensent pas avant de parler et ils n’ont pas assez de recul pour comprendre l’impact de leurs paroles sur la confiance d’un autre. Il n’a pas été tout blanc, lui non plus. Il a insulté pour appartenir à un groupe même si, à la fin, ça s’est toujours retourné contre lui. Puisqu’il était différent, certes comme tout le monde, mais il l’était juste un peu trop. « Même si beaucoup peinent à le croire, le frein majeur vient souvent des parents... Ils ont été éduqués avec des valeurs différentes alors parfois c'est difficile de leur faire entendre que l'acceptation n'a rien d'une mauvaise chose et vise simplement à faire de leurs enfants des adultes bienveillants. Par exemple au mois de juin. » Lèvres pincées, il acquiesce encore. « Alors il faudra compter sur la prochaine génération de gamins pour régler le problème pour de bon. » Cela semble défaitiste, comme réflexion, mais ce n’est pas ce qu’il entend : « On doit fournir les derniers efforts avant que les valeurs de notre génération décalquent sur les prochains enfants. » Dans le meilleur des mondes, ça se passerait comme ça. Il a toujours des exceptions, certes, mais Raphael a bon espoir que l’évolution se dirige vers cette hypothèse-là. Les pensées se libèrent et il suffit de jeter un coup d’œil aux réseaux sociaux pour les constater. Il y aura toujours des idiots pour bousiller le travailler des autres, mais il y en aura moins. Mais de quoi parle-t-il, de toute façon ? A-t-il vraiment son mot à dire, lui qui ne travaille plus dans un milieu scolaire et qui n’a pas pu faire le propre constat ? « Je veux les fournir, les efforts. C’est ce que je voulais dire. » Il marque une pause puis s’empresse d’ajouter : « Et je suis content qu’il y a des gens comme vous dans les écoles. Les élèves ont quelqu’un vers qui se tourner dans le besoin. » Ce n’était pas aussi simple que ça quand il les fréquentait encore. « J’espère qu’ils le savent, en tout cas. »
Légèrement hébété, il réalise quelque chose seulement à la dernière minute : « Est-ce que c’est dans les tâches du poste que vous souhaitez combler, de parler aux parents des élèves ? » Non, parce qu’il vaut mieux pour lui de le savoir tout de suite avant de se retrouver nez-à-nez avec un parent qui ne tolérerait pas le vernis sur ses ongles. Il ne parle pas le langage adulte.
ÂGE : 39 ans (23.06.1985) SURNOM : Difficile de raccourcir un prénom en trois lettres, mais si vous vous y amusez ça ne l'embêtera pas. De toute façon, à ses yeux le plus beau des surnoms restera toujours Maman. STATUT : Maman d'Ella, 8 ans (22.02.2016), son ex est revenue mais elle n'est que l'autre maman d'Ella qui a sa garde un week-end sur deux, surtout maintenant qu'il y a cette blonde magnétique à qui elle pense trop souvent MÉTIER : Professeure des écoles en primaire, à la St Anthony's School. Elle est aussi bénévole et famille d'accueil pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier. LOGEMENT : #72 Agnes Street (Bayside) depuis un an, dans une maison au bord de la mer comme elle en rêve depuis si longtemps. Depuis juillet il n'y a plus qu'Ella, Raya et elle, Bel ayant pris son envol et laissé un vide évident dans sa cage thoracique POSTS : 3001 POINTS : 970
TW IN RP : Homophobie, parentalité (PMA) TW IRL : RASGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : Bienveillante, positive, chill, maternelle • Naïve, pardonne trop facilement, fuit le conflit, fleur bleue • Contexte familial classique : un grand frère et deux parents aimants • Homosexuelle assumée • Sa fille Ella est la prunelle de ses yeux • Maman plus si solo maintenant que son ex est revenue, pas certaine d'être ravie par ce retour • Militante queer et féministe depuis l'université • Bénévole et famille d'accueil (chambre libre) pour l'association Manzili, et pour un refuge animalier • Fan de Disney, du MCU, de romcom et d'histoires d'amour niaises dont elle rêve un peuDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Eve répand de l'amour en #9932CC RPs EN COURS : (12/∞)
Bel, protégée longtemps hébergée • Est-ce qu'on va un jour en finir avec la haine et les injures ? Est-ce que quelqu'un viendra leurs dire qu'on s'aime et que c'est pas impur ?#1 ; #2
→ SMS
Daxson • If I was dying on my knees, you would be the one to rescue me. And if you were drowned at sea, I'd give you my lungs so you could breathe. I've got you brother. And if we hit on troubled water, I'll be the one to keep you warm and safe. And we'll be carrying each other until we say goodbye on our dying day. Because I've got you brother.#1 + Lisbeth #1 ; #2 ; #3
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Gayle • Now I'm falling... You say my name like I have never heard before. I'm indecisive, but, this time, I know for sure. I hope I'm not the only one that feels it all... Are you falling?#1
Leslie • You're so fucking unbelievable. Don't know why I put up with this same old bullshit. I guess I should expect it by now, but it's unbelievable... You're so unreasonable.#1 ; #2 (fb) ; #3 ; #4 ; #5 ; #5
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Layla, entraide queer(scénario réservée) • I should be into this guy but it's just a waste of time. He's really not my type. I know what I like. No, this is not a phase, or a coming of age. This will never change !
RPs TERMINÉS : Evrew • We all need that someone who gets you like no one else, Right when you need it the most. We all need a soul to rely on, a shoulder to cry on. A friend through the highs and the lows.#1 ; #2
Evenna • I'm not gonna make it alone. Then I saw your face, your forgiving eyes looking back at me from the other side like you understood me. And I'm never letting you go.#1 ; #2
avec @Raphael Elly, dimanche 9 avril 2023, 12h, Café Farmhouse Kedron, Toowong
When you want to teach children to think, you begin by treating them seriously when they are little, giving them responsibilities, talking to them candidly, providing privacy and solitude for them, and making them readers and thinkers of significant thoughts from the beginning. That’s if you want to teach them to think.
Si ça ne tenait qu'à son pressentiment, ça fait bien longtemps qu'Eve aurait cessé d'interroger le professeur de danse sur ses antécédents, ses cours actuels et tout ce qui peut l'aider à mieux le cerner et à s'assurer qu'il est un candidat adéquat pour enseigner aux élèves de l'école. Elle le trouve sympathique, Raphael, et elle a du mal à se sortir de l'esprit qu'il est la personne qu'il lui faut. Pourtant elle s'efforce de rester professionnelle, continuant cet entretien en ciblant ses questions sur sa capacité à gérer un groupe – puisqu'il lui sera demandé de gérer une ou plusieurs classes de l'école –, que ce soit en terme d'âge ou de taille. « Entre quinze et vingt personnes. » Il a l'air assuré. « Qu'un groupe soit petit ou grand, ça ne me dérange pas. » Elle hoche la tête. « Vous vous sentiriez capables de faire cours à deux classes d'une quinzaine d'élèves réunies ? » demande-t-elle, pour vérifier sa conception d'un grand groupe. À peine plus de trente élèves, c'est le maximum qui lui serait demandé s'il rejoint son projet.
Un projet que l'enseignante lui explique à présent plus en détails, après tout avant d'accepter Raphael a le droit de savoir dans quoi il va s'engager. Et s'il semble adhérer à ce qu'elle expose et aux valeurs qu'elle souhaite porter avec ces cours de danse, c'est un autre point qui attire son attention. Avec une question aussi floue que « Comment c’est dans les écoles, en 2023 ? » d'abord, puis qu'il précise en réalisant que son interlocutrice ne sait pas ce qu'elle devrait lui répondre exactement. Il devient alors très clair que les inquiétudes de Raphael porte sur le comportement des élèves entre eux et la façon dont les professeur·es se penchent sur la question. L'intimidation, le rejet de l'autre et le harcèlement sont malheureusement des problématiques très ancrées à l'école, que ce soit parmi les plus jeunes dont Eve s'occupe ou chez les plus grand·es qui usent de la loi du plus fort pour exclure celleux qui ne sont pas à leur image. L'enseignante se doute bien que s'il lui en parle c'est sûrement parce qu'il en a été victime, ou que c'est le cas d'un·e de ses proches, mais en aucun cas elle ne se permettrait de l'interroger à ce sujet. Au lieu de ça, elle essaie de le rassurer tout en se montrant honnête : malgré les progrès faits depuis qu'iels ont quitté les bancs de l'école, tous ces problèmes n'ont pas été résolus.
Bien sûr, elle est fière de pouvoir affirmer qu'elle veille rendre sa classe la plus sûre possible pour ses élèves, punissant sans hésitation les moqueries et les insultes afin que chacun·e puisse s'y épanouir comme iel le souhaite sans souci du regard ou du jugement des autres. Néanmoins, elle n'est pas naïve au point de penser que l'école est devenu un havre de paix pour tout un chacun. Elle aimerait du plus profond de son cœur que l'acceptation de soi et des autres soit devenue une norme qui pousse à ne plus critiquer ses camarades pour ce qu'iels sont ou souhaitent devenir, mais elle sait pertinemment qu'en réalité des insultes sont toujours proférées dans la cour à l'égard des élèves différent·es, qu'il y a des moqueries, du harcèlement parfois. Au moins aujourd'hui des mots sont mis sur ces actes qui sont pris au sérieux et condamnés, en tout cas par certain·es professeur·es. De la prévention est faite. Des valeurs plus saines sont inculquées aux élèves, bien que parfois elles entrent en conflit avec celles de leurs parents – le mois de juin est ainsi le théâtre de nombreuses discordes à ce sujet. « Alors il faudra compter sur la prochaine génération de gamins pour régler le problème pour de bon. » C'est une manière un peu sombre de voir les choses, selon Eve, car l'acceptation n'a pas d'âge. Pourtant parfois elle s'oppose à une éducation contre laquelle il est bien difficile de lutter, et alors il devient naturel de reposer ses espoirs sur la génération suivante qui aura été éduquée différemment. « On doit fournir les derniers efforts avant que les valeurs de notre génération décalquent sur les prochains enfants. » La brune hoche doucement la tête. « C'est ce qu'on espère oui. » C'est ce qu'elle essaie de faire chaque jour dans sa classe, et ce depuis qu'elle a commencé à enseigner. C'est sa façon à elle de lutter contre une société qui voudrait exclure les personnes comme elle plutôt que d'en faire une force, et son optimisme fait que malgré les confrontations et les mauvaises nouvelles elle ne baisse pas les bras. « Je veux les fournir, les efforts. C’est ce que je voulais dire. » Elle hoche la tête avec un léger sourire, avec dans le cœur cette confirmation qu'elle a trouvé exactement la personne qu'il lui fallait pour porter ce projet avec elle. « Et je suis content qu’il y a des gens comme vous dans les écoles. Les élèves ont quelqu’un vers qui se tourner dans le besoin. » Le sourire d'Eve s'étire de plus belle, parce que ces paroles la touchent énormément. « Merci. » Elle ne conçoit pas son enseignement ainsi pour plaire aux autres mais parce que ce sont ses propres valeurs qu'elle porte, pourtant elle mentirait en prétendant que les marques de reconnaissance ne lui font pas chaud au cœur. Au fond, ça lui rappelle aussi pourquoi elle fait ça. « J’espère qu’ils le savent, en tout cas. » « J'espère aussi. » Même si elle sait que ce n'est pas facile pour les enfants qui souffrent de venir se confier à un·e adulte, elle veut croire qu'elle favorise au mieux la libération de la parole en établissant un climat de confiance avec les élèves.
« Est-ce que c’est dans les tâches du poste que vous souhaitez combler, de parler aux parents des élèves ? » Cette fois, la brune secoue la tête de gauche à droite. « Non, vous vous n'aurez qu'à assurer les cours de danse auprès des élèves. Pour ce qui est de la communication avec les parents, c'est l'école qui s'en charge. » Lui imposer l'une des tâches les plus complexes du métier lui semblerait affreusement injuste. « À moins qu'un parent demande spécifiquement à vous rencontrer, mais dans ce cas vous serez forcément accompagné d'un membre de l'établissement. Moi, en l'occurrence, et selon les circonstances il pourrait aussi y avoir un ou une membre de la hiérarchie. » Eve se voulait rassurante mais se rend compte qu'elle ne l'a pas forcément été, ce qui la pousse à reprendre rapidement la parole. « Mais ne vous inquiétez pas, je suis sûre qu'il n'y aura aucun problème. » Elle l'assure avec un sourire confiant, muée par son optimisme naturel. Elle sait surtout que si les parents de ses élèves ont des reproches concernant ce projet, elle fera sans hésiter rempart car ce n'est pas à Raphael de les recevoir.
Il se sent d’humeur confiante. Raphael n’a pas eu envie de se jeter devant le bus en se rendant à cet entretien d’embauche. Il a l’impression que cet emploi a été écrit pour lui, que ce papier devait lui parvenir, et qu’il s’agit de sa dernière chance pour reprendre sa vie là où elle s’est arrêté quand la descente en Enfer a commencé. Aujourd’hui, il croit en ses capacités pour remonter la pente et se sortir de ce nuage noir qui le suit depuis trop longtemps. Comment a-t-il pu laisser sa vie glisser entre ses doigts comme ça, sans savoir comment réagir ? Il se croyait plus fort que ça. Il en a traversé, des épreuves, durant son enfance. Le départ de sa mère, l’intimidation qui l’attendait à l’entrée de toutes ses classes, la blessure qui l’a empêché de réaliser son rêve… Comment une seule personne a peu avoir autant d’emprise sur lui, alors qu’il s’en était toujours tiré seul dans le passé ? Il n’est plus question de retomber dans ses vices. Il aura cet emploi, cette classe de gamins, et il fera ça bien pour compenser les erreurs dans le passé et pour donner raison au destin. « Vous vous sentiriez capables de faire cours à deux classes d'une quinzaine d'élèves réunies ? » Toujours avec conviction, il opine du chef. Elle lui aurait parlé de cinquante élèves, il aurait quand même acquiescé pour ne pas perdre cette opportunité. Il se serait adapté aux responsabilités, il peut y arriver. Quinze élèves, ce sera un jeu d’enfants (littéralement). Il a un don avec la jeunesse, comme s’il arrivait mieux à communiquer avec les gamins qu’avec les adultes de son âge. Il a toujours apprécié l’honnêteté et la franchise avec laquelle les jeunes se permettent de dire ce qu’il y a sur leur cœur. Il n’y a pas de place pour les malentendus, qui peuvent ruiner n’importe quelle relation. Et, même si on pointe sa coiffe parfois défaite et ses boucles hilarantes selon certains, ça ne l’a jamais dérangé. Les commentaires des adultes font bien plus mal.
Malgré son assurance, il y aura toujours une crainte qui continue à bourgeonner dans son ventre. Il n’a pas peur de retrouver ses démons à lui, mais la possibilité de faire face à un environnement scolaire aussi rude qu’avant l’inquiète. Il a l’impression que les mentalités ont évolué depuis le temps et que les valeurs se multipliées, que le respect est mis de l’avant, mais il ne pourrait pas parier sa main là-dessus. Malheureusement, Eve ne lui offre pas la réponse la plus rassurante. L’intimidation semble être encore un problème dans les écoles ; ce constat arrache une moue désolée à Raphael. Il ose espérer qu’elle n’est pas aussi sévère qu’avant, mais qui est-il pour espérer un paradis dans un endroit qu’il ne fréquente plus depuis l’éternité ? Certaines choses restent inchangées. Ce ne sont pas tous les enfants qui sont élevés avec les bonnes valeurs. Il y en a, à la personnalité plus robuste, qui feront en sorte de se placer en-haut. La loi de la jungle s’applique à travers les étuis à crayons, les gommes et les carnets de notes. Raphael était une petite gazelle à la patte cassée. Dans tous les cas, lui et l’enseignante peuvent seulement espérer que les choses s’arrangent et que l’ingrédient magique soit enfin trouvé, pour que le harcèlement cesse.
« Non, vous vous n'aurez qu'à assurer les cours de danse auprès des élèves. Pour ce qui est de la communication avec les parents, c'est l'école qui s'en charge. » Un poids de moins sur ses épaules. Raphael essaye de ne rien laisser paraître, mais il se sent plus léger. Il était terrifié à l’idée de devoir communiquer avec des gens de son âge (un peu plus vieux, quand même). Il ne ferait pas bonne impression, et certains de ces parents se demanderaient s’il est vraiment adapté pour travailler avec leur fille ou leur garçon. Vraiment, Raphael n’est pas le même en fonction de son public. « À moins qu'un parent demande spécifiquement à vous rencontrer, mais dans ce cas vous serez forcément accompagné d'un membre de l'établissement. Moi, en l'occurrence, et selon les circonstances il pourrait aussi y avoir un ou une membre de la hiérarchie. » Se pinçant les lèvres, il hoche de la tête en serrant un peu sa tasse entre ses doigts. Il aurait dû s’en douter. Tout ne tournera pas en sa faveur, mais les obstacles lui permettront de découvrir ses limites et de même les franchir. « Mais ne vous inquiétez pas, je suis sûre qu'il n'y aura aucun problème. » De la manière qu’elle l’annonce, il a l’impression qu’il a été choisi. L’interrogeant du regard, il se mord le bout de la langue et tente d’une petite voix espiègle : « Alors… Je suis pris ? »
@Eve Daxson Désolée pour le retard aussi. Et du coup il s'agissait de la conclusion ! On se revoit bientôt pour la suite !