| | | (#)Lun 10 Avr 2023 - 22:08 | |
| You didn't say goodbye ! Quand il sortit du grand bâtiment de verre, Cade desserra le nœud de sa cravate de quelques gestes latéraux qui le soulagèrent immédiatement. Le costume avait été de rigueur pour rencontrer ce client dont la fortune pouvait se remarquer rien qu’en entrant dans son bureau. Cet espace professionnel était décoré de toiles de peintres contemporains dont les noms étaient complètement inconnus, mais dont les œuvres se vendaient avec de multiples zéros sur le chèque. Des trucs immondes selon Cade mais dont il connaissait la valeur et qui dénotaient complètement avec l’aspect très futuriste du bâtiment qui logeait la boite. Ce n’était évidemment pas grâce à son portefeuille que ce gentil monsieur allait acheter les services de Grimes. Il s’agissait de leur premier rendez-vous et l’enquêteur n’était pas encore certain d’y donner suite. Il y avait dans ce dossier quelques zones d’ombres qui auraient pu l’attirer par leur complexité mais qui, cette fois, ne lui disaient clairement rien. Avec le soulagement d’en avoir fini au moins pour aujourd’hui, Cade grimpa dans sa voiture et démarra pour rejoindre Brisbane. Un regard sur son téléphone portable, il était 12h50. Voilà pourquoi son estomac s’était manifesté plusieurs minutes avant la fin de l’entrevue.
Pratiquement arrivé dans sa ville d’adoption, la vibration de son portable retentit sur la banquette, à côté de lui. Il s’en empara en gardant un œil sur la chaussée. Mike. Il voulait certainement savoir comment ça s’était passé ce matin. Devait-il vraiment lui dire que ce grand patron n’était qu’un pourri ? Ça, ce n’était même pas surprenant. En revanche, c’était aussi un connard fini, et ça c’était de l’inédit. Cade décida de ne pas répondre et de continuer sa route. Il entrait dans Brisbane, et enfin dans le quartier de Redcliffe. Son portable sonna encore une fois. Après avoir garé la Chevrolet près d’un restaurant où il pourrait se prendre quelque chose à emporter rapidement, il décrocha en sortant du véhicule. « Quand est-ce que tu m’passe la corde au cou Mike ? Tu peux plus te passer de moi ! » La portière claqua et la conversation s’engagea. Mike tenait à tout savoir, et c’était légitime. L’enquêteur s’adossa à la carrosserie noire, les yeux se posant nonchalamment sur le restaurant en face de lui. Une jeune femme, sac en papier kraft à la main en sortait justement. Elle venait certainement de se faire servir quelques mets à grignoter ailleurs. Quand il s’attarda sur son visage, Cade n’en revint pas…Il la connaissait. Il avait fait la rencontre de cette fille quelques jours auparavant. Lucy.
« Attends…attends Mike…On se rappelle ok ? » Sherlock Holmes au féminin s’éloignait rapidement, et ne sachant même pas où il allait atterrir, Cade se mit à la suivre. Il traversa la rue en faisant attention de ne pas se faire renverser, mais en pressant tout de même le pas pour ne pas la louper. Fort heureusement, elle n’alla pas très loin. Elle sortait des clés et enfonçait l’une d’elle dans une serrure. Au risque de lui faire peur, il arrêta la porte en plaçant son pied avant qu’elle ne se referme et assez brusquement, il la rouvrit en imposant son corps à l’intérieur. « Tiens tiens…comme on s’retrouve. » Il l’observa le dévisager et se remettre quand même de cette irruption surprise. « J’suis presque tenté de n’pas m’excuser, les intrusions surprenantes, ça vous connait… Lucy. » Il accentua son prénom pour lui montrer qu’il ne l’avait pas oublié…
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| | | | (#)Sam 15 Avr 2023 - 13:34 | |
| Lucy quitte les locaux des archives d'un célèbre journal, le sourire aux lèvres. A force de recherches, elle a trouvé les informations nécessaires à son enquête, des éléments anciens qui n'avaient jamais été numérisés. Evidemment, elle avait beau surfer sur internet, elle ne pouvait pas découvrir la pièce manquante de son affaire. Et c'est finalement avec un dossier volumineux sous le bras qu'elle traverse l'avenue passante de Brisbane. Bottines brunes, jean et débardeur blanc, elle resserre autour d'elle sa veste en cuir brune pour lutter contre la brise qui souffle entre les hauts buildings. Sortant de son sac ses écouteurs, elle les branche à son téléphone et lance une playlist entraînante, vissant les écouteurs dans ses oreilles. Un coup d'œil à sa montre lui révèle qu'il est largement l'heure de déjeuner, et c'est le moment que choisit justement son estomac pour signifier son besoin d'être nourri. À une centaine de mètres de chez elle, la brunette fait un arrêt dans un restaurant asiatique pour y récupérer son repas de midi. Elle s’installe au comptoir, consulte la carte et passe commande. Comme à son habitude, quand elle fait une halte dans ce restaurant, elle en prendre beaucoup trop, succombant aux petits plaisirs : nems, rouleaux de printemps, raviolis chinois, riz cantonais, nouilles chinoises … Elle profite du temps de préparation pour consulter ses mails sur son téléphone, laissant un regard curieux traîner vers les cuisines, juste de l’autre côté du comptoir. Elle adore regarder les cuisiniers, détaille leurs gestes précis, les observe avec envie. Elle sait cuisiner, elle aime cuisiner, mais se retrouvant trop souvent seule à manger, elle a tendance à se rabattre sur des plats à emporter et à ne pas prendre le temps de préparer un bon repas. Lucy ressort du restaurant plusieurs minutes plus tard, un énorme sac sous le bras. Elle remet ses écouteurs dans ses oreilles, relance sa playlist, et prend le chemin de son immeuble. Chantonnant sans se soucier du regard des passants, bien décidée à ce que rien n'entame sa bonne humeur, Lucy fouille dans son sac à la recherche de ses clés. Elle déverrouille la porte d’entrée de l’immeuble, son sac à mains, le sac de nourriture et le dossier en équilibre précaires sous ses bras. Elle pousse la porte du pied et se dirige déjà vers l’ascenseur quand elle sent quelqu’un se glisser derrière elle. Tous les sens en alerte, elle se retourne vers le suiveur, reculant de quelques pas vers l’ascenseur. Est-ce un voisin qui souhaite profiter de l’occasion pour rentrer chez lui ? Est-ce un agresseur ? Spontanément, Lucy est sur ses gardes, des années dans la police, des années à se protéger et à surveiller ses arrières. « Tiens tiens … comme on s’retrouve. » Elle sursaute en voyant Cade s’imposer dans le hall : c’est donc une immixtion. Pourtant, le visage familier du détective la rassure rapidement et la voilà qui reprend son souffle et tente de calmer les battements de son cœur. Ce n’est pas un inconnu venu pour l’agresser … du moins, elle l’espère. Elle se souvient être partie, lors de leur rencontre, avec toutes les preuves, le laissant le bec dans l’eau, et espère qu’il n’est pas trop revanchard. « J’suis presque tenté de n’pas m’excuser, les intrusions surprenantes, ça vous connait … Lucy. » Maintenant que la peur est retombée, elle esquisse un petit sourire, amusée par la remarque du détective. « Touchée. » Elle le détaille de la tête aux pieds, l’observant, attendant désespérément qu’il explique les raisons de sa présence ici, en vain. « He bien ? Vous me suivez ? » Elle croit difficilement au hasard, mais ne sait pas non plus quelle serait la raison d’une filature. Lui en veut-il autant pour le coup qu’elle lui a joué le jour de leur rencontre ? « Si vous êtes venu pour le travail, je vous invite à prendre rendez-vous. Je suis sûre que vous avez encore ma carte. » Elle lui adresse un clin d’œil avant de préciser. « Je ne ramène jamais de boulot chez moi. » Du moins, pas de clients. Si elle a un bureau pour y bosser sur ses dossiers, elle ne rencontre les clients ou partenaires qu’à l’extérieur, dans des bars, des cafés ou des hôtels. Son appartement est son sanctuaire, son lieu sacré où elle est en sécurité. |
| | | | (#)Mar 18 Avr 2023 - 15:57 | |
| You didn't say goodbye ! Son estomac criait rien qu’en humant l’odeur somptueuse qui sortait de ce restaurant, en face de lui. Adossé à la carrosserie noire de la Chevrolet, Cade tentait de faire un résumé à Mike de son entrevue de la matinée. Mais vraisemblablement, son collègue et accessoirement son supérieur, avait encore plus de choses à raconter que lui. Son enthousiasme face aux contrats établis avec de nouveaux clients était largement perceptible. Quand on le voyait, Mike avait les pieds sur terre. Cependant, quand on le connaissait un peu, on remarquait vite son entrain pour les nouveaux projets et son envie de réussir dans ce qu’il entreprenait. Il avait d’ailleurs réservé sa place à Cade pour être certain de mener ses missions à bien. Leur amitié s’était construite sur l’efficacité du boulot des deux hommes et l’addition fonctionnait encore aujourd’hui. Avec parfois des petits ratés que Grimes tentait tant bien que mal de reprendre mais qui, au final, ne décidait pas du résultat. Comme la fois où cette fille, là, qui sortait justement du restaurant avec un sac à la main, avait volontairement omis de lui envoyer les images des preuves retrouvées chez cette chère Pétunia.
C’était bien elle. Il reconnu rapidement sa silhouette élancée et sa démarche assurée. Il raccrocha presque au nez de ce pauvre Mike pour ne pas la laisser lui échapper. L’autre jour, elle s’était évaporée comme une voleuse, avec les photos qu’il n’avait pas eu le temps de prendre lui-même. Et elle ne l’avait jamais recontacté. D’un naturel quelque peu vindicatif, Cade la suivit. Il n’allait pas lui faire regretter son égoïsme professionnel, mais juste lui poser des questions en s’imposant à sa manière. Il accéléra donc le pas et la surprit dans le hall de chez elle. La surprise qui se lisait sur le visage de Lucy le ravit. « J’suis presque tenté de n’pas m’excuser, les intrusions surprenantes, ça vous connait … Lucy. » Il n’avait cependant pas pris de pincettes contrairement à elle, et son personnage de jeune naïve quand elle avait posé ses fesses sur le siège passager de sa caisse. « Touchée. » Silencieux, l’observant elle et ce regard transperçant, il s’attendait à ce qu’elle comprenne la raison de sa présence ici.
« He bien ? Vous me suivez ? » Cade haussa les sourcils. C’était pourtant bien ce qu’il faisait. « Si vous êtes venu pour le travail, je vous invite à prendre rendez-vous. Je suis sûre que vous avez encore ma carte. » L’ex agent fédéral ne pu retenir le début d’un rire jaune et forcé. Se foutait-elle encore de lui ? Sa carte ? Cade l’avait bien gardé par intérêt, par soucis de pouvoir la retrouver s’il en avait besoin. Il ne lui ferait pas le plaisir de l’appeler pour prendre un rendez-vous comme un client désespéré ! Elle ne le connaissait pas encore, lui et sa façon de suivre ses propres règles. « Je ne ramène jamais de boulot chez moi. » Il souriait et posa les yeux sur son sac. « Qui a parlé de boulot ? » Détourner le sujet pour y venir plus confortablement. « J’n’ai pas déjeuné et l’odeur qui se dégage de là-dedans est délicieuse ! » En quelques pas provocateurs, il s’approcha d’elle, la toisant d’un regard insistant. « Le terrain ne s’y prêtait pas trop la dernière fois, ce serait l’occasion de faire plus amples connaissances ! » Il s’adressait à elle avec un ironie certainement puisqu’à l’intérieur, il se retenait pour ne pas la bousculer et paraitre insolent.
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| | | | (#)Lun 1 Mai 2023 - 21:45 | |
| La journée a bien débuté, avec une pèche aux informations fructueuses, comme le démontre le dossier volumineux qu’elle coince sous son bras pour tenter de jongler entre le sac de nourriture asiatique et ses clés. Finalement, elle réussit à ouvrir la porte de l’immeuble et pénètre dans le hall pour se faire surprendre par Cade, le détective rencontré quelques semaines plus tôt lors d’une planque. Une fois la surprise de le voir débarquer ainsi dans son espace personnel, Lucy reprend de l’assurance et laisse son franc parler s’exprimer. Elle tente de rembarrer l’enquêteur en l’invitant à prendre rendez-vous, lui signifiant ainsi qu’il n’est pas le bienvenu ici. Pourtant, le rire qui s’échappe des lèvres de Cade lui font comprendre qu’il n’a pas envie de déguerpir, et encore moins de prendre un rendez-vous pour pouvoir s’entretenir avec elle. Elle insiste, lui précisant ne jamais ramener de travail chez elle : en réalité, elle ne ramène jamais personne lié au boulot, préférant rencontrer ses clients ou ses sources dans des endroits publics. « Qui a parlé de boulot ? J’n’ai pas déjeuné et l’odeur qui se dégage de là-dedans est délicieuse ! » Et alors qu’il se rapproche d’elle, plongeant son regard dans celui de la brunette, celle-ci recule contre le mur du hall d’entrée de l’immeuble, se sentant légèrement acculée. Elle n’apprécie pas l’air presque supérieur et condescendant affiché par Cade. Elle n’apprécie pas son petit sourire amusé, comme s’il se moquait d’elle. Et elle apprécie encore moins de ne pas se sentir totalement en sécurité chez elle, l’endroit qui devrait être celui au sein duquel on se sent le plus à l’aise. Elle n’a pas peur du détective, ne se sent pas vraiment en danger en sa présence, et ne pense pas qu’il soit venu lui faire du mal. Néanmoins, elle ne comprend toujours pas les raisons de sa présence ici et sait que, s’il le voulait, il pourrait la blesser. Elle a bien constaté ses capacités lorsqu’ils étaient dans sa voiture et, qu’en quelques mouvements rapides et précis, il avait déchargé le revolver Lucy. « Le terrain ne s’y prêtait pas trop la dernière fois, ce serait l’occasion de faire plus ample connaissance ! » Lucy inspire calmement pour calmer ses inquiétudes et reprend petit à petit ses esprits. Son répondant revient au galop lorsqu’elle réplique, avec un sourire amusé sur les lèvres. « Vous vous invitez déjà chez moi dès le premier rendez-vous ? C’est un peu tôt, vous ne pensez pas ?! » Elle se redresse, adresse un clin d’œil à Cade et ouvre finalement une porte qui mène aux étages supérieurs. « Vous venez ? » Empruntant les escaliers, elle grimpe les étages jusqu’à son appartement. Une fois à l’intérieur, elle pose le dossier sur un petit meuble à côté de la porte d’entrée, puis ôte ses bottines et sa veste. « Enlevez vos chaussures. » Elle avance ensuite dans la grande pièce ouverte, posant le sac de nourriture sur la table de la salle-à-manger. Elle poursuit son chemin droit devant elle, vers la cuisine ouverte, pour y récupérer des couverts, des assiettes et sortir deux verres de vin d’un placard. Sur la gauche, le salon avec un canapé, une table basse, un meuble TV et une bibliothèque. Vers la droite, un petit couloir qui mène vers la chambre, le bureau et la salle-de-bains. L’appartement est très peu décoré, aucune photographie n’est affichée, mais plusieurs plantes trônent sur des meubles. Le mobilier est plutôt simple, pas tout neuf, le tout étant épuré et lumineux. La brunette revient vers la table pour y déposer le tout. « Vous prenez du vin ? » Sans attendre la réponse de Cade, elle ramène une bouteille de vin rouge de la cuisine et invite d’un geste de la main le détective à s’asseoir, prenant place en face de lui. Finalement, elle sort du sac les différentes boîtes de nourriture, des baguettes et des serviettes. « Vous avez de la chance, j’ai toujours du mal à me décider quand je prends un repas asiatique. Il y a à manger pour un régiment ! » Elle avait un penchant particulier pour les entrées, et avait choisi plusieurs types de nems, rouleaux de printemps, raviolis et salades, sans oublier tout de même le traditionnelle riz cantonnais et les nouilles sautées. Remplissant les verres de vin, Lucy s’empare ensuite des baguettes pour attraper un ravioli. Puis, plongeant son regard bleuté dans celui de Cade, elle reste un instant silencieuse, l’observant avec attention, comme si elle tentait de lire en lui. Finalement, elle se lance. « Vous n’avez pas répondu : qu’est-ce que vous faites ici ? » Il n’était pas rancunier au point de la suivre depuis des semaines pour se venger d’avoir subtilisé toutes les informations de leur dernière enquête, si ? |
| | | | (#)Lun 22 Mai 2023 - 13:39 | |
| You didn't say goodbye ! La façon dont il s’était imposé face à Lucy pouvait effectivement être surprenante. Mais elle était bien entendu voulue et maitrisée. Le but étant de la surprendre et d’éviter qu’elle ne prenne la fuite cette fois, comme elle avait pu le faire, preuves dans la poche, la dernière fois qu’ils s’étaient croisés. Cade n’allait pas la séquestrer pour récupérer son du mais il allait doucement provoquer un moment en tête à tête pour en savoir plus sur elle. Après tout, ils avaient manqué de se faire prendre la main dans le sac ensemble sur une affaire, alors même qu’il ne savait rien d’elle hormis son prénom. Il estimait qu’il était temps de faire connaissance, d’autant plus s’ils bossaient sur les mêmes terrains. Plus il en apprenait sur Lucy, mieux il arriverait à anticiper ses agissements. Tout était une question de savoir-faire. « Le terrain ne s’y prêtait pas trop la dernière fois, ce serait l’occasion de faire plus amples connaissances ! » Il haussa les sourcils devant son hésitation. « Vous vous invitez déjà chez moi dès le premier rendez-vous ? C’est un peu tôt, vous ne pensez pas ?! » Voilà qu’il retrouvait la jeune femme qui s’était installé sur son siège passager quelques semaines auparavant ! Son répondant allait avec son audace. Un caractère qui allait parfaitement avec son métier, et dans lequel Cade se reconnaissait un peu. « Vous faites la prude après avoir investi ma voiture dés notre première rencontre ?! » Lui aussi savait répliquer. Elle ne l’aurait pas à ce jeu là.
Lucy abdiqua finalement, ayant laissé ses petites craintes de côté. « Vous venez ? » Grimes retient la porte qui mène aux escaliers et passe après l’enquêtrice. Il ne savait même pas à quel étage se rendre et se contenta de la suivre en supposant qu’elle n’allait pas le braquer dans cette cage d’escalier pour le sommer de la laisser tranquille. Arrivé devant sa porte, elle ouvrit et entra. « Enlevez vos chaussures. » Il n’avait pas encore franchi le seuil et accueillit cet ordre avec surprise. Il bloqua donc sur le palier, se pinça les lèvres d’agacement et se pencha pour délacer ses chaussures qu’il posa ensuite dans l’entrée. « Maniaque avec ça… » Il s’attendait à un regard noir en sa direction mais Lucy s’affairait déjà à mettre la table. L’ex agent fédéral fit quelques pas lents dans le salon en regardant autour de lui. Quelques meubles, quelques plantes vertes, rien qui pouvait lui donner des indices sur la vie personnelle de la jeune femme. Grimes retira sa veste de costume et la posa sur le dossier du canapé. A travers un intérieur, on pouvait généralement avoir des informations sur un occupant. Cette fois, c’était plus compliqué. Il observait le couloir quand Lucy revint justement. « Vous prenez du vin ? » Encore une question à laquelle il ne s’attendait pas. Visiblement, elle lui réservait bon accueil. « J’refuserai pas. »
« Vous avez de la chance, j’ai toujours du mal à me décider quand je prends un repas asiatique. Il y a à manger pour un régiment ! » Cade l’avait rejoint et s’était assit face à elle. « Ca tombe bien, je meurs de faim ! » Les menus asiatiques n’étaient pas ce qu’il préférait. Mais l’odeur qui se dégageait de ces barquettes lui donnait l’eau à la bouche. Alors qu’il se servait en riz et attrapait des baguettes, il rencontra le regard de Lucy qui mettait les pieds dans le plat. Pas littéralement, mais elle était tout de même en droit de se poser des questions sur sa présence. « Vous n’avez pas répondu : qu’est-ce que vous faites ici ? » Cade positionna ses baguettes chinoises entre ses doigts, et planta aussi ses yeux sur elle. A vrai dire, ces retrouvailles n’étaient pas préméditées. Le hasard avait fait qu’elle était sur son chemin. « J’vous ai à l’œil depuis qu’vous avez pris la poudre d’escampette avec les preuves qu’il me fallait pour boucler mon dossier ! » Il la laissa douter et puis, un mince sourire se dessina sur ses lèvres et il se mit à tourner un peu le riz dans sa boite. « Ça va, je blague. J'avais un rendez-vous dans le coin. Et j’aime savoir qui ose me braquer avec un flingue ! » Ça, il ne l’avait pas oublié. Elle était bien l’une des seules femmes à avoir pointé une arme sur lui d’ailleurs. Il enfourna une petite boule de riz dans sa bouche et continua. « Fallait du sang froid, j’imagine que vous n’en étiez pas à votre coup d’essai. » Il mâcha encore un peu sans la lâcher d’un regard intéressé et profond. « Qui êtes vous Lucy ? »
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| | | | (#)Lun 19 Juin 2023 - 21:46 | |
| Surprise par l’irruption de Cade dans le hall de son immeuble, Lucy est d’abord sur la défensive. Elle a toujours détesté les surprises, préférant savoir ce qui allait se passer. Lorsqu’elle était flic, elle réfléchissait toujours à toutes les possibilités, toutes les issues, préférant être prête à pallier à toute éventualité. Alors, quand le détective s’impose chez elle, elle est réticente et froide. Elle aurait souhaité qu’il ne connaisse pas son adresse, qu’il ne sache pas où elle habite, mais elle tente de mettre ses inquiétudes de côté : s’il avait voulu l’agresser, il l’aurait déjà fait, pendant leurs premières minutes de conversation. Toute seconde passée était pour lui un risque de plus de voir débarquer un voisin, et l’impossibilité de lui faire du mal. Alors la brunette délaisse ses angoisses pour retrouver le répondant qui la caractérise tant. Et quand Cade lui répond à son tour, elle ne peut s’empêcher de rire ouvertement. « Vous faites la prude après avoir investi ma voiture dès notre première rencontre ?! » Lui aussi sait visiblement répliquer avec humour aux piques. « Touchée ! » Après une dernière seconde d’hésitation, elle capitule et l’invite à la suivre dans son appartement. Et quelques minutes plus tard, les voilà installés à table, en train de déguster le repas asiatique ramené par la brunette. Et si Lucy se contente, pendant les premières minutes de savourer son ravioli pour apaiser sa faim, son esprit curieux ne rôde jamais loin et la voilà qui réinterroge Cade sur les raisons de sa présence ici. « J’vous ai à l’œil depuis qu’vous avez pris la poudre d’escampette avec les preuves qu’il me fallait pour boucler mon dossier ! » Ses baguettes suspendues dans l’air entre la boîte en carton et sa bouche, Lucy se fige. La bouche légèrement entrouverte sous le coup de la surprise, elle tourne son regard vers Cade, plongeant ses iris inquiètes dans celles de l’enquêteur. « Ca va, je blague. J’avais un rendez-vous dans le coin. Et j’aime savoir qui ose me braquer avec un flingue. » La jeune femme se détend à vue d’œil en écoutant sa réponse et en le voyant sourire, laissant ses lèvres s’étirer en un sourire amusé à son tour. « Fallait du sang froid, j’imagine que vous n’en étiez pas à votre coup d’essai. » La taille du sourire de Lucy augmente alors qu’elle hausse les épaules, tentant de se donner un air innocent qui ne trompe personne. Elle essaie de dissimuler son regard amusé derrière un nem, en vain. « Vous n’étiez en effet pas le premier que je braquais avec une arme, mais c’était une première dans une voiture ! » Elle laisse échapper un petit rire avant de retourner à la dégustation de son nem. « Qui êtes vous Lucy ? » La question la surprend, et voilà la brunette qui bat des paupières en reportant son attention sur Cade. Elle n’a pas l’habitude qu’on l’interroge ainsi et, pour être honnête, elle ne sait pas répondre à une question aussi large. Que veut-il savoir ? Son parcours professionnel ? Si elle est fille unique ? Ou encore quels sont ses hobbies ? Elle tente une pirouette pour esquiver. « Je suis presque déçue que vous avouiez ainsi ne pas avoir fait de recherches sur moi ! » Elle esquisse une fausse moue boudeuse avant d’afficher un air plus sérieux. Elle prend son temps pour enchaîner, hésitante. « Hum … vaste question … Je suis née à Brisbane et j’y ai toujours vécu, sauf quelques années pour faire une fac de droit à LA. Puis j’ai été flic pendant huit ans, avant de devenir détective privé. » Le pourquoi du comment, elle ne le lui avouera pas. « J’ai longtemps fait du rugby. J’aime naviguer, j’emprunte le bateau de mon père. Je carbure à l’adrénaline. Et si vous commencez à mal vous comporter, je vous montrerai mes talents de boxeuse. » Une nouvelle fois, elle se reprend vite, chasse qu’elle est mal à l’aise en faisant de l’humour, alors qu’un sourire amusé illumine son visage. Elle a révélé deux-trois petites choses sur elle à Cade, mais rien de très personnel. Assez pour satisfaire la curiosité de l’enquêteur, elle l’espère, mais suffisamment peu pour continuer à se protéger. « Et vous alors ? » Parce qu’elle ne va pas être la seule à s’adonner à ce petit jeu, si ? |
| | | | (#)Jeu 22 Juin 2023 - 13:13 | |
| You didn't say goodbye ! Il en fallait du cran pour oser grimper dans la voiture d’un parfait inconnu et lui sortir une arme devant les yeux. Généralement, ce geste n’était pas anodin et encore moins caractéristique d’une personne débutante dans la défense de soi-même. Peu de gens possédaient un révolver, et peu de gens savaient surtout s’en servir. Nul doute que Lucy n’était pas une apprentie dans ce domaine. Cade l’avait tout de suite remarqué, cette étincelle de confiance dans ses yeux clairs. Elle avait été quelque peu mêlée à de la folie mais la jeune femme avait eu de la chance d’être tombé sur lui. « Vous n’étiez en effet pas le premier que je braquais avec une arme, mais c’était une première dans une voiture ! » Cette réplique tira un sourire à Grimes, qui aurait très bien pu détourner la fin de sa phrase pour la replacer dans un autre contexte avec ironie. Ce deuxième sens était peut-être voulu. Il préféra en savoir plus sur cette fille qui l’intriguait énormément. « Qui êtes vous Lucy ? »
Ils ne se connaissaient pas, et pourtant ils partageaient un repas comme le feraient deux bons vieux amis. Il était temps que Lucy lui parle un peu d’elle, et particulièrement de cette personnalité qui lui faisait prendre des risques inconsidérés pour son boulot. « Je suis presque déçue que vous avouiez ainsi ne pas avoir fait de recherches sur moi ! » Elle marquait un point. « Quelque chose me disait qu’on allait se revoir. Et que vous seriez plus bavarde que la dernière fois. » Pour dire la vérité, il n’avait pas eu le temps de se renseigner sur elle. Le travail et les quelques autres soucis personnels lui avaient mangés tout son temps, et son courage. Cade attrapa encore un peu de riz qu’il s’efforça d’amener jusqu’à sa bouche sans qu’aucun grand ne tombe des baguettes. « Hum … vaste question … Je suis née à Brisbane et j’y ai toujours vécu, sauf quelques années pour faire une fac de droit à LA. Puis j’ai été flic pendant huit ans, avant de devenir détective privé. » Comme prévu, elle lui parla de son parcours professionnel. Celui qui, finalement, les avait amenés à se croiser. Elle avait donc été flic. Encore des similitudes tout à fait surprenantes. Grimes enregistrait toutes ces infos une par une, sans rien louper. « Un vrai petit soldat de l’ordre australien ! » Il sourit face à sa propre réponse. « Et à part ça… » L’entrainer à continuer, à en dire plus pour la cerner au maximum. « J’ai longtemps fait du rugby. J’aime naviguer, j’emprunte le bateau de mon père. Je carbure à l’adrénaline. Et si vous commencez à mal vous comporter, je vous montrerai mes talents de boxeuse. » Une sportive, dynamique et complètement sure d’elle. « Impressionnant ! » Fit Cade en haussant les sourcils. Cet amas de détails lui en disait déjà plus. Il était satisfait. « Et vous alors ? »
Il était légitime qu’elle lui retourne la question, ce qui lui laissait entendre qu’elle non plus n’avait pas cherché à savoir qui il était, avant ce soir. Quand on tapait Cade Grimes sur Google, on obtenait des informations qu’on ne pouvait pas oublier, à son grand désespoir. Figurer sur internet n’était pas quelque chose qui le réjouissait des masses. « J'ai débarqué ici y’a cinq ans. » Bordel, 5 ans déjà… il lui semblait que c’était hier. « J’ai quitté Los Angeles pour des raisons familiales, et avec ça j’ai laissé mon poste chez les fédéraux derrière moi. » Hm, il manquait le principal. Mais ça, Lucy pouvait s’en passer pour le moment. « J’ai été flic aussi. Pendant sept ans. J’ai bossé à Boston et à Denver avant que le FBI vienne me chercher.» La bonne époque. Celle où sa véritable carrière débutait avant que son caractère et ses décisions ne viennent tout faire capoter. « Je suis enquêteur que depuis quelques semaines mais…je m’y retrouve bien. » Ne lui manquait qu’un brin d’adrénaline, et la satisfaction d’avoir sauvé des vies.
Cade attrapa son verre de vin et s’adossa pour se mettre un peu plus à l’aise. « J’aime le baseball, les voitures qui ont du caractère, Tex Avery et hum… Je préfère de loin un bon cheeseburger à une portion de riz et quelques nems. » Son côté américain ? Non, plutôt son goût pour la malbouffe qui allait de paire avec son inaptitude à mijoter des petits plats. « C’est plus pratique quand on est en planque. » Il esquissa un grand sourire fier et bu une petite gorgée de vin en ne lâchant pas Lucy des yeux.
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| | | | (#)Sam 29 Juil 2023 - 22:14 | |
| Assis à la table de Lucy, à déguster le repas qu’elle avait rapporté pour son propre déjeuner, voilà Cade qui prend ses aises et interroge la jeune femme pour en apprendre plus sur elle. Elle est un instant décontenancée par la question, n’ayant pas l’habitude d’être celle forcée d’y répondre. En principe, c’est elle qui pose les questions. Et puis, elle n’est pas réellement fan à l’idée de se dévoiler à un quasi inconnu. La jeune femme a toujours cultivé la discrétion sur sa vie privée, et ce depuis son entrée dans la police. On ne la trouve d’ailleurs pas sur les réseaux sociaux, à afficher des photos de ses sorties ou des repas qu’elle prenait à l’extérieur. Elle tente d’abord une pirouette, affirmant être déçue qu’il n’ait pas cherché à en apprendre plus sur elle par ses propres moyens. « Quelque chose me disait qu’on allait se revoir. Et que vous seriez plus bavarde que la dernière fois. » Elle hausse un sourcil insatisfait face à cette réponse, mais n’insistera pas : elle non plus n’avait pas cherché à en savoir sur Cade. En réalité, elle avait presque oublié son existence jusqu’à ce qu’il déboule dans le hall de son immeuble. Et malgré ses réticences à se dévoiler, la brunette se convainc de répondre à l’enquêteur pour qu’il lui fiche la paix. Elle espère sincèrement lui donner assez de grains à moudre pour satisfaire sa curiosité et qu’il lui fiche la paix. Elle lui parle de son job et de ses hobbies, laisse de côté sa famille et, évidemment, les raisons de son changement de carrière. Puis c’est à son tour de faire la curieuse et d’interroger l’homme qui manie les baguettes avec assez d’aisance pour impressionner la Cavanagh. « J’ai débarqué ici y’a cinq ans. J’ai quitté Los Angeles pour des raisons familiales, et avec ça j’ai laissé mon poste chez les fédéraux derrière moi. » Elle rêve de l’interroger sur les raisons de son départ, les questions lui brûlent les lèvres, mais elle résiste. Elle n’aimerait pas qu’il lui pose des questions similaires, alors elle ne va pas tenter le diable et risquer qu’il en profite pour l’interroger à nouveau à son tour. « J’ai été flic aussi. Pendant sept ans. J’ai bossé à Boston et à Denver avant que le FBI ne vienne me chercher. » Lucy esquisse un sourire rêveur et admiratif : ça doit être flatteur, d’être recruté par le FBI. Elle aurait aimé avoir une grande carrière dans la police australienne, grimper les échelons, mais à la place, elle avait été licenciée comme une malpropre et avait évité de peu la prison. « Los Angeles, ancien flic … ça nous en fait des points communs ! On était p’t’être faits pour se rencontrer, dans votre voiture ! » Elle tente de se donner un air innocent et bat des cils outrageusement, contenant difficilement son rire. Puis elle se concentre pour écouter attentivement Cade, ne souhaitant pas le freiner dans ses confidences. « Je suis enquêteur que depuis quelques semaines mais … je m’y retrouve bien. » A ces mots, Lucy ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire. Elle fait la moue et approche sa main du visage de Cade, lui pinçant doucement la joue, comme on le fait aux petits enfants joufflus trop craquants. « Qu’il est mignon, il est enquêteur depuis seulement quelques semaines. C’est pour ça que vous hésitiez à entrer dans la villa de la greluche et à fouiller ! Vous êtes encore tout beau, tout neuf, tout FBI, et les règles à respecter et puis c’est tout ! » Elle adore le taquiner, et l’occasion est bien trop belle. Elle rit en prononçant ces paroles, mais au fond d’elle, elle sait rester prudente : elle n’a pas tendance à juger les gens en une seule rencontre. Ses deux emplois lui ont rapidement appris à se méfier des autres, et de l’image qu’ils pouvaient renvoyer. Elle ne déclame donc ces quelques mots que pour agacer Cade, et ne se fait aucune idée réelle sur son comportement lors de leur rencontre. Reprenant son sérieux, elle poursuit. « Vous aviez fait quoi, ces cinq dernières années ? » S’il n’est plus au FBI depuis longtemps, mais vient de commencer sa carrière de détective, il a bien dû bosser entre temps, du moins c’est ce que Lucy pense. « Vous bossez pour une grosse boîte ou en indépendant ? » Elle rêve de lui poser cinquante questions, mais se retient difficilement, l’écoutant poursuivre ses révélations en feignant de se concentrer sur sa salade de crabe. « J’aime le baseball, les voitures qui ont du caractère, Tex Avery et hum … Je préfère de loin un bon cheeseburger à une portion de riz et quelques nems. C’est plus pratique quand on est en planque. » La jeune femme laisse échapper un rire et rebondit immédiatement sur cette dernière remarque. « Le café, c’est plus pratique quand on est en planque ! Les burgers, on en met partout ! Mais j’ai toujours des chips et des bonbons dans ma voiture, pour le cas où je serais coincée et je ne pourrais pas aller me ravitailler ! » Elle travaillait seule depuis bien trop longtemps pour avoir appris à se débrouiller seule, sans compter sur personne. Et quand on commençait une planque, on ne savait jamais combien de temps cela allait durer. Lucy repose ses baguettes pour prendre une longue gorgée de vin, son regard amusé se plongeant dans celui de Cade. « Et puis, quand on s’invite chez quelqu’un, on ne critique pas ce qu’il nous offre ! » Elle trouve qu’il a du culot, de remettre ainsi en question son choix de plats asiatiques, mais apprécie en réalité son audace. Il la fait rire et l’amuse beaucoup, ce à quoi elle ne s’attendait pas vraiment après leur première rencontre. Finalement, il semble moins guindé que ce qu’il semble laisser paraître. Elle fait tourner son vin dans son verre, semblant analyser les paroles de Cade, puis revient sur un point, les sourcils froncés. « Tex Avery ? Le créateur des vieux cartoons ? Vous regardez des dessins animés à votre âge ? » Elle dissimule mal son amusement derrière son verre de vin, dans lequel le liquide pourpre continue de tournoyer. Elle réfléchit à nouveau aux révélations du brun, semblant se demander si c’est suffisant pour satisfaire sa curiosité : loin de là. Elle a envie d’en savoir beaucoup plus, mais espère en le questionnant que lui-même ne voudra pas en apprendra plus à son sujet. « C’était quoi, votre spécialité, au FBI ? A part les planques en voiture particulièrement remarquable ! » Elle laisse échapper un petit rire avant d’inviter Cade à la suivre au salon, son verre de vin toujours à la main, la bouteille dans l’autre. Là, elle s’installe dans le canapé, repliant ses jambes sous elle, observant l’enquêteur se placer non loin d’elle. Elle avait envie de poursuivre la conversation, sans aucun doute, mais avait du mal à tolérer la présence du « boulot » dans son appartement. Cet endroit est son antre, son refuge, et pas le lieu où on le parle du travail, habituellement. Ainsi, elle se réserve le droit de congédier le Grimes s’il devient trop intrusif, ou même s’il finit trop rapidement la bouteille de vin que Lucy a posé sur la table basse. |
| | | | (#)Lun 4 Sep 2023 - 20:40 | |
| You didn't say goodbye ! Les confidences que Lucy lui avait bien voulu lui faire avait poussé Cade à parler de lui également. Les informations qu’il lui livra étaient certes superficielles et restaient pour la plupart d’ordre professionnelles, néanmoins il lui semblait plutôt simple de discuter avec elle. Était-ce parce qu’ils n’étaient pas dans une maison qui ne leur appartenaient pas, en train de mettre leur nez dans les affaires personnelles d’une potentielle croqueuse de diamants ? Ou parce que la jeune femme ne lui braquait pas un flingue sur la tête, un sourire angélique sur les lèvres et un chewing-gum dans la bouche ? Quoi qu’il en soit, ils partageaient un repas asiatique et apprenaient doucement à faire connaissance. Cade prenait des gants quand il parlait de son passé. Il ne fallait pas en dire trop par crainte de susciter la curiosité et d’engendrer des questions auxquelles il ne pourrait pas répondre. Il invoqua donc le seul motif familial à son arrivée à Brisbane. Pour l’instant, Lucy ne devait pas en savoir plus. Le moindre détail pouvait l’emmener à faire des recherches et à s’apercevoir que l’ex agent fédéral trainait un lourd dossier avec lui. « Los Angeles, ancien flic … ça nous en fait des points communs ! On était p’t’être faits pour se rencontrer, dans votre voiture ! » L’air innocent sur son visage l’amusa à l’intérieur. Il était en effet étonnant que tous les deux aient une histoire semblable et qu’ils se retrouvent là, face à face, à discuter comme si le destin s’en était mêlé.
« Qu’il est mignon, il est enquêteur depuis seulement quelques semaines. C’est pour ça que vous hésitiez à entrer dans la villa de la greluche et à fouiller ! Vous êtes encore tout beau, tout neuf, tout FBI, et les règles à respecter et puis c’est tout ! » C’était vraiment mal le connaitre. Si bien que Cade sourit pour lui-même en pensant à l’image qu’elle devait avoir de lui, en costume cravate et insigne fédéral au bout des doigts. Si elle savait qu’il avait été mis à la porte justement parce qu’il n’avait pas obéit aux ordres… « C’est…pas tellement comme ça qu’on me qualifie généralement. » Et même en dehors du boulot, il n’était pas du genre à se conformer aux règlements et autre « Et que ça saute ». Lucy était loin de l’avoir cerné. « Vous aviez fait quoi, ces cinq dernières années ? » C’était une bonne question. Ce à quoi il s’empressa de répondre en haussant les épaules. « Un p’tit boulot de formateur à l’auto-défense. Les techniques physiques officiellement, et aux armes à feux plus…officieusement. » Il grimaça en avouant ce petit péché. Manier des armes, il savait faire et ça avait même été le plus intéressant dans ce job. « Y’avait pas assez de suspense pour que j’reste. J’avais besoin d’autre chose. » Son changement avait été bénéfique. « Vous bossez pour une grosse boîte ou en indépendant ? » Cade était en train de porter un peu de riz jusqu’à sa bouche. Il l’avala avant de réponse. « Ni l’un, ni l’autre. » Il esquissa un immense sourire pour lui signifier qu’il ne lui en dirait pas plus. Lucy, bien que sympathique, restait une concurrente qu’il ne connaissait pas encore très bien.
Tout comme elle, il lui donna quelques petits détails sur ses goûts et ses loisirs. Rien qui ne le définissait complètement mais assez pour qu’elle ne le voit pas comme un simple pingouin en costard. A côté du sérieux professionnel, il y avait Cade Grimes, l’américain intrépide, un homme adulte à l’âme d’enfant. « Tex Avery ? Le créateur des vieux cartoons ? Vous regardez des dessins animés à votre âge ? » Il prit un air faussement contrarié. « Y’a pas d’âge pour regarder Tex Avery ! » Offensé même, il attrapa son verre en la toisant d’un regard noir. « C’est autre chose que… Pokémon ou ce genre de mangas géométriques ! » Dragon Ball ou tous ces trucs dont les gamins raffolaient depuis une vingtaine d’années…
Sans s’en apercevoir, ils menaient une discussion qui laissait de côté leur métier respectifs. Quand Lucy cru bon d’y revenir. Elle croyait sans doute pouvoir se faufiler dans son passé, et ainsi le mettre dans une case une bonne fois pour toutes. Cade était plus malin que ça. « C’était quoi, votre spécialité, au FBI ? A part les planques en voiture particulièrement remarquable ! » Il garda un sourire. « Le profilage. » Annonça-t-il sans détour, comme si cette spécialité pouvait être dangereuse à chaque regard qu’il lui lançait. « Je suis devenu incollable dans l’Art de lier des comportements à des individus et ainsi deviner leurs actes futurs. » Il l’observait tout en parlant, et cet air sérieux qu’il arborait révélait toute l’importance de son boulot lorsqu’il était sur un dossier d’enquête fédéral.
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| | | | (#)Mar 12 Sep 2023 - 21:48 | |
| Lucy écoute attentivement Cade se confier à son tour et révéler quelques informations personnelles, majoritairement liées au boulot. Si elle a été particulièrement surprise de trouver le détective dans le hall de son immeuble, elle doit avouer que la conversation est agréable. Lucy aurait cinquante questions à lui poser, elle aimerait creuser davantage, en savoir plus, que ce soit sur son boulot, ou sa vie privée, mais elle tente de réfréner ses ardeurs. Si elle se met à interroger Cade, non seulement il risque de ne pas répondre mais en plus, il risque de la questionner en retour. Or, la brunette estimait s’être livrée suffisamment, et n’était pas vraiment prête à donner des informations supplémentaires à celui qui a maintenant envahi son espace privé. Lorsque Cade avoue n’être enquêteur que depuis quelques semaines, elle en profite pour le taquiner et, sans tirer de conclusions hâtives en réalité, elle émet un jugement, afin de voir ce qui pourra ressortir de son affirmation. Et elle n’est pas déçue quand elle entend la réponse du Grimes. « C’est … pas tellement comme ça qu’on me qualifie généralement. » La jeune femme sourit alors qu’une étincelle illumine son regard. « Ha oui ? C’est quoi qui cloche dans ma description ? Les règles ? » Même si elle s’efforce de ne pas préjuger, même si elle a appris dans ses deux métiers à ne pas avoir d’idées préconçues, elle a du mal à l’imaginer avec un instant rebelle alors qu’il est là, en face d’elle, dans son beau costume, après avoir rechigné à pénétrer dans la villa de leur cible. Elle s’était imaginée un homme empli de principes et de rigueur, qui frôlait rarement la ligne jaune, mais elle s’était visiblement trompée, et c’était peu dire que d’affirmer que sa curiosité avait été sacrément piquée. Quand elle l’interroge ensuite sur ses occupations des cinq dernières années, entre le FBI et les enquêtes privées, il lui explique avoir été formateur. « Un p’tit boulot de formateur à l’auto-défense. Les techniques physiques officiellement, et aux armes à feux plus … officieusement. » Un sourire amusé illumine le visage de la brunette qui se souvient de leur rencontre dans la voiture du brun. Elle comprend mieux son expertise, ses gestes précis, et est ravie de cette conversation avec Cade, qui l’éclaire sur de nombreux points. « Humm, c’était pour ça, votre réaction dans la voiture ! Joli. » Lucy est très mauvaise perdante, mais elle est capable de reconnaître les talents des autres, et le maniement des armes fait sans aucun doute partie des domaines de compétence de Cade. « Y’avait pas assez de suspense pour que j’reste. J’avais besoin d’autre chose. » La brunette hoche la tête : ça, elle peut comprendre. Finalement, ça devait être un métier plutôt répétitif. « Vous avez formé qui ? Je veux dire … c’était dans le cadre de formations reconnues par l’Etat, ou plutôt des riches hommes d’affaires qui voulaient savoir se protéger ? » Elle est curieuse, Lucy, et espère que la conversation ne finira pas par se reporter sur elle quand elle se limite à des questions sur la vie professionnelle de Cade, n’insistant pas trop sur le privé. Pourtant, quand elle lui demande pour qui il travaille actuellement, il botte en touche. « Ni l’un, ni l’autre. » Elle secoue la tête mais son air amusé la trahit, alors qu’elle finit son nem. « Soit vous mentez, soit c’est une petite boîte du coup … Vous êtes gonflé quand même ! Moi, je vous ai donné ma carte ! Et vous êtes dans mon appartement, à manger mon déjeuner ! » Il est là, dans son espace personnel, et ne lui fait toujours pas confiance. Pourtant, elle, elle lui a fait suffisamment confiance pour l’autoriser à monter dans son appartement. Soudain, la conversation lui semble beaucoup moins intéressante et beaucoup moins équitable. Alors, quand la discussion s’oriente sur les loisirs du Grimes, la brunette se détend à nouveau. « Y’a pas d’âge pour regarder Tex Avery ! » Elle lève les bras en signe d’apaisement mais ne peut s’empêcher de rire. « C’est autre chose que … Pokémon ou ce genre de mangas géométriques ! » A ces mots, elle éclate de rire. « Vous savez que vous ressemblez à un vieux con, avec ce genre de phrases ? » Lucy ne mâche pas ses mots, jamais, et le comportement de Cade la fait mourir de rire et l’invite à répliquer. Elle n’en a que faire de le vexer, ne se préoccupe que rarement de ce que l’autre peut ressentir. Ses pensées forment des phrases qui franchissent ses lèvres sans qu’elle ne soit capable de les retenir, maintenant, comme lors de nombreux autres moments. Tout en revenant sur des questions professionnelles, la jeune femme migre au salon, invitant Cade à la suivre et emportant avec elle la bouteille de vin qu’elle pose sur la table basse. Le visage dissimulé derrière son verre, assise sur le canapé, les jambes repliées sous elle, elle écoute l’enquêteur expliquer sa spécialité au FBI. « Le profilage. » Intéressant. Elle est impressionnée, et ne le cache pas en émettant un léger sifflement. C’était un domaine qui l’avait toujours fasciné, mais elle n’avait jamais pu s’y intéresser plus que cela, puisqu’on se servait peu du profilage aux stups. Pour choper les têtes de réseaux, on infiltre, on étudie la téléphonie, on file … Inutile de dresser le portrait de chaque individu. Ces techniques avaient sans doute plus d’intérêt quand on cherchait un individu qui agissait seul, pour des crimes physiques, comme des assassinats. « Je suis devenu incollable dans l’Art de lier des comportements à des individus et ainsi deviner leurs actes futurs. » La brunette penche la tête sur le côté, tout en buvant une nouvelle gorgée de vin. Elle pose ensuite son verre sur la table basse, se tourne davantage vers Cade et plonge son regard bleuté dans le sien. « Et ça marche comment ? » Elle est sérieusement intéressée. « Allez-y, faites mon profil. Et devinez ce que je vais faire ! » Elle se doute que ce n’est pas aussi facile que cela, que ce n’est pas quelque chose de magique ou d’instantané, mais elle aurait très envie d’en savoir davantage, et voir l’image qu’il avait d’elle. |
| | | | (#)Ven 15 Sep 2023 - 14:17 | |
| You didn't say goodbye ! « Ha oui ? C’est quoi qui cloche dans ma description ? Les règles ? » Précisément. Cade se revoyait durant ces quelques années chez les fédéraux. Il avait rapidement été qualifié de « rebelle », de « borderline » et ces adjectifs étaient justifiés. Tout comme il avait toujours détesté recevoir des ordres de son paternel tyrannique étant plus jeune, l’agent Grimes avait la fâcheuse tendance à repousser toute forme de hiérarchie, aussi normale était-elle dans ce genre de boulot. Alors qu’une voiture de fonction était imposée à tous ses collègues, lui avait choisi de garder sa Chevrolet pour ses déplacements. Quant au costume de rigueur lorsqu’il fallait visiter quelques témoins, il s’en passait régulièrement. Tout ça n’avait fait qu’empirer son dossier professionnel et faciliter sa mise à pieds lorsque sa plus grosse erreur l’avait doucement poussé dehors. Il sourit face à Lucy, ne montrant aucun remords par rapport à son refus d’obéir. « J’ai pas toujours été un agent modèle mais au moins…je laisse un souvenir à mes supérieurs ! » Leurs visages, rouge de colère parfois, revenaient souvent dans son esprit. Grimes décrit brièvement son petit boulot de formateur et les quelques exercices qu’il supervisait officieusement, et Lucy fit le rapprochement avec la scène qui s’était joué dans sa voiture lorsqu’ils s’étaient vus pour la première fois. « Humm, c’était pour ça, votre réaction dans la voiture ! Joli. » En réalité, Cade pouvait manier toute sorte d’armes à feux car il avait cette passion de tenir un objet dangereux dans entre ses mains. Un objet capable de sceller un destin, et d’en être le seul maitre.
« Vous avez formé qui ? Je veux dire … c’était dans le cadre de formations reconnues par l’Etat, ou plutôt des riches hommes d’affaires qui voulaient savoir se protéger ? » Grimes bu une gorgée pour faire descendra le riz qu’il venait d’ingurgiter. Décidément, Lucy était curieuse. Une vraie petite détective qui ne laissait aucune chance à son interlocuteur. « Des fils à papa qui pensent avoir le courage d’appuyer sur la gâchette. Et des bodybuildés qui misent tout sur la gonflette pour obtenir un poste d’agent de sécurité. » Il haussa les sourcils. « Des phénomènes passionnants ! » Il en avait vu passer des lourdauds et des abrutis aux commentaires complètement débiles. Cade osa rester sur un mystère en ce qui concernait la boite pour laquelle il avait bossé. Ce qui désarma la jeune femme. « Soit vous mentez, soit c’est une petite boîte du coup … Vous êtes gonflé quand même ! Moi, je vous ai donné ma carte ! Et vous êtes dans mon appartement, à manger mon déjeuner ! » Un petit sourire taquin vint s’immiscer sur son visage. « Et là je vais me resservir un verre de votre vin ! » Ajouta-t-il en saisissant la bouteille et en replissant son verre avec un douce malice.
« C’est autre chose que … Pokémon ou ce genre de mangas géométriques ! » Il n’avait pas plus d’arguments. Les mangas, c’étaient naze ! Et dire que tous les jeunes en sont dingues. « Vous savez que vous ressemblez à un vieux con, avec ce genre de phrases ? » Grimes fronce les sourcils, faussement touché par ces mots. « Quoi ?! Vous êtes fan de Dragon Ball ?! » Elle n’en donnait pas l’air en tout cas. Mais peut-être que son truc, c’était plutôt Sailor Moon et son bâton magique ! Lucy n’en finissait plus de vouloir en savoir plus sur son parcours professionnel. Etait-elle méfiante à son sujet alors même qu’elle lui avait ouvert sa porte sans aucune réticence ? « Allez-y, faites mon profil. Et devinez ce que je vais faire ! » Le profilage ne fonctionnait pas de cette façon, instantanément. C’était un art qui s’exerçait en bossant sur des images, des scènes de crimes, des indices laissés ici ou là, et des regards échangés qui parlaient bien plus que des actes parfois. Mais l’ex agent fédéral garda un sérieux capable d’impressionner Lucy. Il posa ses coudes sur ses jambes, le bout de ses baguettes rencontrèrent la table, et il plongea un regard intrusif dans les yeux de la détective. « Vous êtes curieuse. » Logique pour une enquêtrice. Il continua sans la lâcher des yeux. « Ambitieuse, peut-être un peu trop parfois. Bavarde mais pourtant…solitaire. » Il n’y avait qu’à l’écouter, et se tourner pour voir un appartement sans trop de photos, qu’elle occupait seule. « Et d’une fragilité qui vous fait peur à vous-même. » C’était ce que toute personnalité exubérante cachait mais Lucy devait forcément être cette personne sensible qui se planque derrière une image forte et indépendante. Cade sourit, et attrapa un peu de riz avec ses baguettes. "Et vous allez bientôt me faire comprendre qu'il est tard et que vous aimeriez vous glisser dans votre lit pour mater votre série fétiche !"
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| | | | (#)Mar 26 Sep 2023 - 21:30 | |
| « J’ai pas toujours été un agent modèle mais au moins … je laisse un souvenir à mes supérieurs ! » Cade sourit, ne remettant visiblement pas en question ses choix du passé. Il n’en va pas de même pour Lucy dont le sourire se crispe. Elle, elle changerait tout, si elle pouvait revenir en arrière. Elle ne referait pas deux fois cette même erreur, celle qui qui lui avait coûté sa carrière et son fiancé. Elle ne se mettrait pas en couple avec un de ses supérieurs, ni même avec un flic, tout simplement. Elle ne franchirait plus la ligne, ne dissimulerait plus un trafic au sein même de la brigade. Elle n’était peut-être pas non plus la personne la plus à cheval sur les règles, mais elle aurait au moins dû respecter la loi, pour conserver son job, sa carrière, et garder l’estime des autres policiers. Mais elle avait tout perdu, et le souvenir qu’elle avait laissé dans l’esprit de ses collègues et ses supérieurs était sans nul doute amer. « Mouais … J’aurais préféré leur laisser un autre souvenir … » Mais avec les révélations du trafic au sein de la brigade, en quelques instants, tous ses états de service, ses bons résultats, ses enquêtes résolues, ses infiltrations à succès … tout avait disparu au profit de sa complicité. Soudain, elle n’était plus le bon flic qu’elle avait toujours été. Elle n’était plus qu’une traitre, une paria, un élément dont on devait se débarrasser au plus vite. La conversation se poursuit, plus légère, quand Lucy interroge Cade sur son passé professionnel. Et s’il s’ouvre en partie, se confiant sur le maniement des armes et sur les formations qu’il a pu dispenser, il demeure pour autant bien secret sur son job actuel et sur la boîte qui l’emploie. Cela ne manque pas de faire enrager la brunette, qui peste. « Et là je vais me resservir un verre de votre vin ! » Elle le fusille du regard, à la fois outrée et amusée par son répondant, mais le laisse faire et remplir à nouveau son verre. La conversation dévie vers leurs passions respectives, et Cade vante les mérites des vieux dessins animés, ce qui ne manque pas de faire à nouveau rire la jeune femme. Elle en profite pour le taquiner, et son sourire amusé s’élargit quand il entre dans son jeu. « Quoi ?! Vous êtes fan de Dragon Ball ?! » Elle secoue la tête alors que son sourire se fane légèrement : décidément, avec l’enquêteur, leurs échanges ressemblaient à des montagnes russes, faits de rires et de mélancolie. L’évocation des dessins animés renvoie Lucy à son enfance, une enfance compliquée pour une petite fille non désirée, qui ne pouvait jamais répondre aux attentes de ses parents, malgré tous ses efforts. Elle vide d’un trait le reste de son verre de vin et hausse les épaules avant de répondre. « Non, j’ai peut-être simplement pas envie de me raccrocher à mon enfance, alors j’ai délaissé il y a longtemps les dessins animés. » Et alors que la conversation revient sur le passé professionnel de Cade et son talent pour le profilage, la brunette ne peut s’empêcher de le tester : qu’il l’analyse. Qu’il essaie, au moins. Elle se doutait que ce n’était pas aussi facile, mais elle était curieuse de voir comment il la percevait. « Vous êtes curieuse. » Elle répond par une moue : trop facile pour une ancienne flic, détective privée, qui le harcèle de question depuis son intrusion dans son appartement. « Ambitieuse, peut-être un peu trop parfois. Bavarde mais pourtant … solitaire. » A ces mots, elle fronce les sourcils. Ambitieuse, peut-être. Plutôt perfectionniste, car elle pouvait difficilement monter les échelons dans son job actuel. Bavarde, certes, mais c’était également facile. Solitaire … Oui et non. Elle avait de nombreux amis, de ceux à qui on fait confiance, et aimait être entourée. Pour autant, elle refusait catégoriquement de faire à nouveau entrer un homme dans sa vie. Elle avait été trop déçue, trop trahie, pour vouloir retenter l’aventure. « Et d’une fragilité qui vous fait peur à vous-même. » A ces mots, elle se met à rire. « J’ai l’air fragile ?! Ce n’est décidément pas une science certaine, le profilage, ou en tout cas pas un truc qui s’improvise comme ça ! » Elle espère réellement que ce n’est pas l’image qu’elle renvoie. Ce n’est en tout cas pas l’image qu’elle a d’elle-même. Elle est une femme forte, qui a traversé des épreuves dans la vie, comme tout à chacun. Elle a souffert, comme tout le monde, mais elle ne se décrierait pas comme fragile. Au contraire, elle a tout surmonté, est ressortie de tout. « Et vous allez bientôt me faire comprendre qu’il est tard et que vous aimeriez vous glisser dans votre lit pour mater votre série fétiche ! » A ces mots, elle repose son verre et se lève, se dirigeant vers l’entrée. « Vous avez au moins raison sur le fait que je vais vous mettre à la porte ! » Elle se tourne vers Cade et hausse les épaules, un sourire amusé flottant sur son visage. « C’est dommage … Si vous aviez deviné que je pensais à vous embrasser, je l’aurais fait. Mais il y a eu beaucoup trop d’erreurs pour que je sois impressionnée. » Elle esquisse une fausse moue, alors que l’amusement peut toujours se lire sur son visage. Lucy aime bien jouer et se détendre, mais elle ne fait nullement confiance à cet enquêteur qui lui cache bien trop de choses. Elle préfère qu’il s’en aille, maintenant, et la voilà qui ouvre la porte de son appartement pour l’inviter à sortir. « Au revoir, Cade. » |
| | | | (#)Mer 4 Oct 2023 - 15:21 | |
| You didn't say goodbye ! « Mouais … J’aurais préféré leur laisser un autre souvenir … » Avec cette toute petite phrase, Cade en apprenait davantage sur Lucy et sur la façon dont elle avait quitté son boulot de flic. Sa voix émettait une nostalgie qui parlait bien plus que n’importe quel aveu qu’elle aurait pu faire. Grimes remarquait qu’elle parlait peu d’elle, tout comme il pouvait également rester discret sur sa vie professionnelle. Il n’en demanda alors pas plus, sous peine de la voir se fermer comme une huitre, voire même de la rendre furieuse ou trop touchée par des regrets certains. Il notait juste dans un coin de sa tête que cette enquêtrice émérite n’avait pas quitté la police volontairement. Ou alors, elle ne l’avait pas fait de gaieté de cœur. Encore un bon point commun.
Le repas se poursuivait. Cade profitait de l’hospitalité forcée de la jeune femme et se servait de nouveau du vin pour accompagner les quelques bouchées à venir. Il tenait toujours les baguettes asiatiques entre ses doigts, les laissant flirter avec les grains de riz sans y prêter attention quand la conversation s’orienta sur ses goûts personnels, et notamment sur les dessins animés. « Non, j’ai peut-être simplement pas envie de me raccrocher à mon enfance, alors j’ai délaissé il y a longtemps les dessins animés. » Sans le vouloir forcément, et au travers de cette discussion innocente et ironique, Lucy lui livrait encore une fois quelques informations sur elle-même. Elle n’avait donc aucun attachement à son enfance. Que s’était-il passé ? A quoi avait-elle du faire face ? Cette fille aux yeux clairs avait sans nul doute un passé mouvementé qui expliquait peut-être cette personnalité haute en couleur. Cade patienta pour voir si autre chose sortait de sa bouche mais, encore une fois, elle n’en dit pas plus. Il hocha faiblement de la tête et rangea son sourire. « Que de réjouissance ! » un peu d’humour quoiqu’un peu jaune, il cherchait à la faire réagir sur ce peu d’enthousiasme dont elle faisait preuve depuis quelques minutes, alors qu’il passait pour un joyeux luron prêt à se laissait convaincre par un simple gag de dessin animé.
Alors qu’il dressait le portrait qu’il pensait discerner à travers ce qu’il connaissait de Lucy, celle-ci semblait le contredire, rien que par son regard. Elle se met même à rire à la fin de son analyse. « J’ai l’air fragile ?! Ce n’est décidément pas une science certaine, le profilage, ou en tout cas pas un truc qui s’improvise comme ça ! » Cade ne se démonta pas et continuait de la fixer pour paraitre le plus crédible possible. Lucy projetait certes l’image d’une femme forte, mais au fond, l’était-elle vraiment ? Si elle doutait de ses affirmations, la plus sarcastique lui parla bien plus. Et elle s’en empara pour réussir à se débarrasser de lui. « Vous avez au moins raison sur le fait que je vais vous mettre à la porte ! » Elle s’était levée, et Cade l’avait suivi des yeux en se demandant si elle était sérieuse, ou bien s’il s’agissait d’une excuse pour qu’il n’aille pas plus loin dans son examen de profil. « C’est dommage … Si vous aviez deviné que je pensais à vous embrasser, je l’aurais fait. Mais il y a eu beaucoup trop d’erreurs pour que je sois impressionnée. » Cette fille était décidément complètement barrée. Surprenante, mais barrée. Elle passait du coq à l’âne en évoquant un baiser, complètement inédit dans leur entrevue. Lucy ouvre la porte et le somme de s’en aller avec un amusement certain. Bouche bée, Grimes en viens à rire. « Très bien… » Fit-il par dire en se levant à son tour, en lâchant les baguettes dans le pot et en prenant le temps de s’essuyer le tour de la bouche avec un serviette en papier. Il s’approcha ensuite d’elle, et de la sortie. « Vous êtes touchée. Je n’vois que ça pour expliquer votre réaction. » Il arrive près d’elle et esquisse un grand sourire fier. « Ou alors vous avez peur que j’vous pique votre dessert. La gourmandise est péché, vous le saviez ?! » Il s’était arrêté devant elle et il se pencha pour lui chuchoter « La luxure aussi.. » pour reprendre les quelques pensées qu’elle avait dit avoir eu un peu avant. Amusé, il sourit en se redressant. « A bientôt Lucy. » Cade passa la porte avec la certitude qu’ils se reverraient. Et même plus tôt qu’ils ne le pensaient.
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