Vendredi fin d'après-midi, je viens de rentrer des cours et j'apprends que ma mère ne sera pas là pour la soirée et une partie de la nuit. Elle a décroché un boulot et voir ma mère travailler c'est quelque chose que je ne pensais jamais voir, parce qu'elle n'a jamais travaillé de sa vie ma mère, et parce qu'elle ne m'a jamais semblé être en état pour gérer les contraintes d'un travail. Enfin j'y connais rien en contrainte de travail, mais elle passe une journée sur deux ou trois à dormir, presque incapable de quitter son lit alors bosser c'était clairement quelque chose dont je ne la pensais pas capable, mais visiblement j'avais tord. L'air de l'Australie, et l'absence d'argent depuis qu'elle s'est enfuit de Londres pour fuir mon père l'ont poussé à reprendre sa vie en main. Tant mieux pour elle, et aussi pour moi. La première chose qu'elle me demande c'est si Caleb va venir ce soir, et elle se doute déjà de la réponse, et c'est après lui avoir répondu que je n'attends pas plus longtemps pour envoyer un sms à Caleb.
« HELP !!!! Ma mère est absente ce soir, tu dois venir me sauver. Si tu viens pas je vais devoir me faire à manger et je risque l'empoissonnement, j'ai besoin de toi, c'est une urgence vitale. »
Je n'ai pas vraiment besoin d'excuse pour lui demander de venir chez moi, ni même pour venir dormir, mais je trouve marrant l'idée de le faire venir en tant que sauveur pour m'empêcher de mourir à cause de mon incompétence en cuisine. Ce n'est pas la première fois que Caleb passe la soirée chez moi, d'ailleurs ma mère l'aime bien Caleb, ce qui n'est pas étonnant parce qu'on ne peut qu'aimer Caleb, mais je ne savais pas que ma mère pouvait apprécier des gens alors qu'elle apprécie mon petit ami, ça facilite ma vie mais c'est étrange tout de même. Mais, j'apprécie d'avoir Caleb chez nous, pour une fois dans ma vie, je me sens bien chez moi et depuis la première fois ou il est venu, ma chambre est le reflet de cette évolution. Les cartons ont disparu, la chambre est décorée, rangée aussi puisqu'à l'inverse de moi, lui aime le rangement et l'ordre et que j'aime qu'il se sente à l'aise chez moi. Il y a même des photos de nous accrochés sur mes murs, des photos qui ont remplacé mes dessins sombres et tristes de mes longues heures passées seules à notre arrivée ici. Je ne pensais pas rester dans ce petit bled paumé sans intérêt, je ne pensais pas trouver ma place ici, je ne pensais être heureuse dans ce coin de ville perdue au milieu de nul part, mais pourtant je crois que je le suis. Du moins, c'est ce que je ressens pour la première fois dans ma vie. Je n'ai pas envie de rester seule, je n'ai pas envie de passer mes journées à dessiner en attendant que mon père revienne contrôler ma vie et tout gâcher. J'ai envie de profiter, de m'amuser, et surtout de passer du temps avec mon petit ami. Ca fait deux mois déjà ou seulement deux mois, je sais pas, tout passe si vite et en même temps tout me semble encore si nouveau quand je suis avec lui, mais grâce à lui j'aime cette ville. J'aime ce lycée, parce qu'il y est. J'aime ma vie parce qu'il en fait partie. Parce que je ne suis plus seule et que j'ai la meilleure des compagnies avec moi. On en a passé des heures tous les deux, prétextant les devoirs, l'exposé ou toutes excuses pour les cours, juste pour pouvoir passer tout notre temps ensembles, et désormais, ses parents savent pour nous et on a plus besoin d'excuses pour se voir. Je profite du départ de ma mère et en attendant l'arrivée de Caleb je range un peu l'appartement. Voilà une vraie preuve que je l'aime beaucoup ce bel Australien, je range pour lui. Et après avoir rangé (vaguement) l'appartement, je m'installe pour dessiner un peu avec de la musique en attendant que mon petit ami arrive. Ça me fait toujours sourire en pensant que j'ai un petit ami, deux mois et si j'aime vraiment me dire que Caleb est mon petit-ami, ça fait toujours un peu bizarre de réaliser à quel point il est devenu si important. Mais positivement bizarre. Je ne sais pas l'expliquer, mais si être en couple, être amoureuse, ne semblait pas possible pour moi, désormais la vie sans Caleb à mes côtés me semble impossible. C'est ça qui est bizarre, mais ce qui est positif, c'est que je sais qu'il va arriver et cette pensée me fait sourire alors que mon bonheur se retranscrit dans le dessin que je suis en train de dessiner sur mon carnet. L'amour est devenu mon inspiration principale, et il y a trois mois, sans doute que je me serais moquée de tout ça mais Caleb est entré dans ma vie et tout a changé depuis.
La sonnette retentit, sûrement qu'il a frappé mais le son de la musique un peu trop forte a du couvrir le bruit mais quand j'entends sonner je laisse tout en plan sur la table basse et je me précipite pour lui ouvrir. C'est avec un grand sourire que je vais ouvrir la porte. « Voilà mon sauveur ! » Je prends sa main et je l'attire dans l'appartement tout en refermant la porte. Mes lèvres viennent se poser sur les siennes pour un long baiser, comme si ses lèvres avaient désespérément manqué aux miennes alors que je l'ai embrassé il y a quelques heures en quittant le lycée. Deux mois à s'embrasser et désormais, les baisers sont pleinement assumés et les mains qui se posent dans ses cheveux ont prit plus de liberté pour se poser sur son corps et pour profiter de sa présence physique près de moi. Il a lui aussi bien plus d'accès à mon corps et depuis le premier jour, il a pu vérifier par lui même la douceur de ma peau. D'une bonne partie de la peau de mon corps, même s'il reste des zones qu'il n'a pas encore exploré. « J'ai un peu menti, ma mère a déjà cuisiné, je suis pas certaine que le résultat soit meilleur que ce que j'aurais pu faire et tu trouvera ça sans doute vraiment pas bon, mais j'avais envie de passer cette soirée avec mon merveilleux petit ami. » J'aurais pu juste lui dire de venir, que je voulais passer la soirée et la nuit avec lui et je sais qu'il serai venu, mais je trouvais ça plus marrant de faire de lui mon sauveur. « Mais si tu veux me faire plaisir, et sauver notre repas en tête à tête, tu pourrais peut-être nous faire un dessert ? » J'abuse, je sais, mais je joue de mon regard, de mes yeux maquillés pour lui faire les yeux doux et le convaincre même si, là encore, je sais que je n'ai qu'à lui demander pour qu'il accepte, il aime cuisiner et c'est bien pour ça qu'il est venu non ? Ou c'est pour être avec moi peut-être ? Sans doute même et pour finir de le convaincre, c'est en posant délicatement mes lèvres sur les siennes que je termine mon argumentaire, qui n'en est pas vraiment un.
J'avais raison, le repas de ma mère était vraiment pas bon, et au moins il sait de qui je tiens mon talent culinaire. Mais, c'est agréable d'avoir une soirée en tête à tête sans ma mère autour pour le questionner, pour lui soutirer des informations sur lui, sur nous et même sur moi. Elle apprécie Caleb, et si grâce à ça, je peux l'inviter chez nous sans soucis, je n'aime pas la voir trop parler avec lui. Mais ce soir, elle n'est pas là et je profite grandement de son absence pour être encore plus tactile et proche de Caleb, profitant de chaque moment pour déposer un baiser sur ses lèvres ou ses joues, ou pour caresser la peau de son bras dès que je passe à côté de lui. La cuisine est rangée, et ma mère saura que la présence de Caleb n'est pas anodine dans cette tâche, parce que si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais sans doute tout laissé dans l'évier. Encore une preuve qu'il a un effet plus que positif sur moi, il est meilleur que moi et il suffit que je prenne exemple sur lui pour savoir ce que je dois faire. Et après avoir fini de ranger la cuisine, je le laisse quelques minutes pour aller enfiler mon pyjama, un débardeur et un mini-short, faut dire qu'en Australie il fait vraiment chaud pour la Londonienne que je suis et si la première nuit que l'on a passé ensemble, j'avais opté pour quelque chose de plus couvert, depuis j'ai opté pour une tenue dans laquelle je me sens bien et si je me sens bien ainsi en sa présence, c'est bien parce qu'il a cet effet sur moi. Je reviens vers lui. « Tu veux faire un jeu ? Ou tu préfères regarder un film ou une série ? J'ai des nouveaux dvds. » L'un ou l'autre, c'est une habitude entre nous, tant que je suis avec lui, peu importe ce que je fais, ça me convient. Même juste rester tout les deux à écouter de la musique blottis l'un contre l'autre, j'aime ça, et ça fait partie de mes moments favoris. Je m'installe sur mon lit, et je tire sur le bras de Caleb pour l'inviter à venir près de moi. Je sors ma boite ou sont rangés mes dvds et je commence à les sortir un à un tout en les montrant à Caleb. « Tiens si tu veux regarder avant de te décider, j'ai Spiderman 2, Pirates des Caraibes, N'oublies jamais, plusieurs Harry Potter, Save the last dance, le projet Blair Witch, La maison de cire, A Nightmare on Elm Street et Dix bonnes raisons de te larguer. Tu en as un qui te dis ? » Je pose tout sur mon lit et je le laisse prendre sa décision parce que c'est lui qui aura le dernier mot.
Tell me, tell me that you want me And I'll be yours completely, for better or for worse
Le message envoyé par Alex me fait immédiatement sourire et je ne perds pas une seule seconde pour demander à mes parents leur autorisation pour découcher ce soir. Parce que c’est bien ça qu’elle veut, non ? Elle me parle de lui faire à manger car sa mère serait apparemment absente ce soir mais je comprends dans ses mots qu’il s’agit non seulement d’une demande culinaire mais aussi pour que je puisse rester et passer la soirée et la nuit avec elle. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et si mes parents n’ont pas tout de suite accepté que je dorme chez ma petite-amie, ils ont fini par céder comprenant que c’était important pour moi. Chez Alex, c’est bien plus calme que chez moi, raison pour laquelle elle n’a jamais dormi chez elle mas moi, si. J’ai trois sœurs et des parents envahissants alors je sais que nous manquerions cruellement d’intimité. Ce soir je n’ai pas à trop insister pour obtenir une réponse positive de mes parents et lorsque je leur demande s’il est possible de passer la nuit chez Alex ils acceptent sans trop de négociation et c’est donc après une discussion avec eux que je m’enferme dans la salle de bain pour me raser et prendre une douche. N’ayant pas encore une vraie barbe, je sais que me raser n’est pas vraiment utile et c’est la raison pour laquelle ma mère passe son temps à se moquer de moi à ce sujet. Mais depuis que j’ai une petite-amie je porte encore bien plus d’attention à mon apparence et mes vêtements et le parfum que je mets tous les jours en sont la preuve. Si me prendre au lycée était une vraie torture c’est maintenant avec le sourire que je m’y rends tous les jours. Parce que je sais que je vais la retrouver et passer ma journée avec elle, ce qui suffit largement à me donner envie de me lever tous les matins. Nous nous sommes quittés il y a à peine quelques heures à la sortie de l’école mais je suis pourtant réellement heureux de la retrouver ce soir. Elle me manque quand je ne suis pas avec elle, c’est bête mais c’est la vérité. Je pense que c’est ça, l’amour. Je suppose. Parce que je sais que je suis amoureux d’elle et je ne me suis pas caché de lui dire quand je l’ai compris, ce qui a presque immédiatement donné une dimension bien plus sérieuse à notre relation mais ça ne me fait pas peur. Parce que c’est ce que je recherche finalement et elle m’apporte tout ce dont j’ai toujours eu envie et besoin : calme, sérénité, tendresse et amour. Avec elle je me sens bien et surtout, je peux être moi-même – ce qui est rarement le cas. C’est toujours avec ce même sourire niais et béat sur le visage que je réponds à son dernier message ce qui me vaut les moqueries de mes petites sœurs, mais ça m’est égal et je ne les calcule même pas vraiment. Un sac sur le dos rempli des affaires dont je vais avoir besoin pour la soirée et la nuit, c’est ainsi que je quitte la ferme pour attraper le prochain bus afin de me rendre chez ma petite-amie la tenant au courant par message de mes moindres faits et gestes. Elle sait quand j’arrive à l’arrêt de bus, elle sait quand je viens de monter dans celui-ci. Nous passons de toute façon la plupart de notre temps à discuter par message ou s’appeler quand nous ne sommes pas ensemble et après une vingtaine minutes de route, je toque une première fois chez elle. Rien. Je sonne et quelques secondes plus tard la porte s’ouvre et mes lippes s’étirent en un immense sourire quand je la vois. « Voilà mon sauveur ! » Je la laisse m’entraîner vers elle et ne tarde pas pour lui rendre son baiser laissant mes mains redescendre vers le bas de son dos sur lequel je fais une légère pression afin de coller son corps au mien. Deux mois qu’elle est ma petite-amie, deux mois que l’on s’embrasse presque tous les jours et nos baisers sont bien plus assurés voire même maîtrisés qu’au début. « J'ai un peu menti, ma mère a déjà cuisiné, je suis pas certaine que le résultat soit meilleur que ce que j'aurais pu faire et tu trouvera ça sans doute vraiment pas bon, mais j'avais envie de passer cette soirée avec mon merveilleux petit ami. » Son petit mensonge me fait rire tandis que j’ôte mes chaussures, les laissant à l’entrée. « Tu sais que tu n’avais pas besoin d’inventer un mensonge pour que j’accepte de venir passer la soirée avec toi. » que je lui dis sans que mon sourire ne se dissipe pour autant. Quand je suis avec elle je passe de toute façon la plupart de mon temps à sourire. Je m’éloigne un court instant d’elle afin de laisser mon sac à dos dans sa chambre. Je connais le chemin, maintenant, étant venu plusieurs fois chez elle. « Mais si tu veux me faire plaisir, et sauver notre repas en tête à tête, tu pourrais peut-être nous faire un dessert ? » Mes yeux brillent sûrement quand je la regarde jouer ainsi en battant de façon exagérée des cils. « Je te fais tous les desserts dont tu as envie bébé, tu le sais. » Je profite de ce nouveau baiser qui ressemble plus à un argument à ses yeux alors que très clairement, elle n’a pas besoin de tant d’effort pour que j’accepte de me mettre aux fourneaux pour elle.
Le repas n’était clairement pas le meilleur que j’ai mangé mais il m’a permis de passer un moment en tête à tête avec ma petite-amie, sans sa mère qui semble toujours autant aimer me bombarder de questions. Elle commence à me connaître pourtant maintenant, mais j’ai toujours l’impression qu’elle me teste encore ce qui a le don de me déstabiliser. Mon regard se lève vers Alex quand elle revient, je remarque ses jambes presque entièrement découvertes et j’en profite donc pour les regarder quelques secondes. « Tu veux faire un jeu ? Ou tu préfères regarder un film ou une série ? J'ai des nouveaux dvds. » Je lève les épaules tout en venant passer une main dans mes boucles. « Ce que tu préfères, on peut regarder un film ? » J’aurais peut-être dû la laisser choisir mais avant que je ne puisse dire quoique ce soit d’autre je la sens tirer sur ma main me retrouvant donc maintenant assis au bord de son lit. « Tiens si tu veux regarder avant de te décider, j'ai Spiderman 2, Pirates des Caraibes, N'oublies jamais, plusieurs Harry Potter, Save the last dance, le projet Blair Witch, La maison de cire, A Nightmare on Elm Street et Dix bonnes raisons de te larguer. Tu en as un qui te dis ? » Je regarde avec attention tous les DVDs posés sur son lit, mes lèvres bougeant de droite à gauche. « Harry Potter. Je te laisse choisir lequel, je vais me mettre en pyjama et nous faire des popcorns. » un rapide baiser déposé sur sa joue avant que je ne parte dans la salle de bain pour me changer et une fois le pyjama enfilé c’est dans la cuisine que je me retrouve pour m’occuper des popcorns que je lui ai promis. « Je réalise que je ne sais même pas si tu préfères les popcorns sucrés ou salés. J’ai encore tellement de chose à apprendre sur toi. » C’est presque d’un air dramatique que j’ajoute cette dernière phrase avant de venir m’installer confortablement dans son lit, laissant le saladier de popcorns sur mes jambes afin de pouvoir me caser contre elle.
Avant de le connaître, mon téléphone n'était qu'un moyen pour moi d'écouter de la musique. Je n'ai jamais eu vraiment d'amis, et j'ai mis du temps avant de m'intégrer ici à Warwick. Pas besoin de téléphone quand on a pas d'amis avec qui échanger non ? Sauf, que désormais j'ai un petit ami et mon téléphone n'est jamais loin de moi. Quand je fais mes devoirs, quand je regarde des films, quand je dessine, et même quand je m'endors, parce que ça me permet de rester proche de Caleb même quand il n'est pas avec moi. Il a déjà dormi plusieurs fois chez moi, et quand il n'est pas physiquement auprès de moi, c'est au téléphone avec lui que je me couche. Je crois que c'est ça qui me prouve à quel point je suis amoureuse de lui, ce manque que je ressens quand il n'est pas là, ce sourire qui s'affiche sur mes lèvres quand je vois son nom apparaître sur mon téléphone, ces longs moments passés avec lui, dans ses bras, ou au téléphone à parler de tout, de rien, ou même juste à être ensemble sans vraiment l'être. Mais, ce soir, il va être avec moi et quand je le sais dans le bus en direction de chez moi, c'est un sourire qui s'affiche sur mes lèvres et qui ne me quitte pas alors que je dessine, tout en gardant un œil sur mon téléphone. Mon sourire ne disparaît pas, bien au contraire, quand il arrive il s'agrandit encore un peu plus et c'est mon regard qui s'illumine quand ses lèvres se posent sur les miennes pour un baiser et que ses mains se posent sur mon corps pour m'attirer contre lui. Voilà qui est devenu une habitude. Des baisers, des mains qui se baladent, nos corps qui se collent, et c'est bien le seul qui peut poser ses mains sur ma peau comme il le fait. « Tu sais que tu n’avais pas besoin d’inventer un mensonge pour que j’accepte de venir passer la soirée avec toi. » Oh je le sais oui mais pourtant l'entendre me le dire me fait à nouveau sourire, et me rassure presque. Ca fait deux mois que l'on est ensemble et parfois j'ai besoin d'entendre des choses comme ça, pour réaliser qu'il m'aime, qu'il aime être avec moi, qu'il en a envie, même si je n'en doute pas, ça fait toujours plaisir à entendre non ? « Je sais, mais j'avais envie de te voir accourir pour me sauver la vie. » Je ne suis pas en danger, il n'a pas à me sauver, juste à être avec moi ce soir, voilà ce que j'attends de lui et ce que je veux. Je le regarde entrer chez moi, se diriger vers ma chambre avec assurance, et ça me montre comme depuis deux mois les choses ont changé. La première fois qu'il est venu chez moi, quand il est entré dans ma chambre, c'était avec beaucoup plus de retenu et de gêne, aujourd'hui ma chambre est un domaine qu'il connaît bien. Et le deuxième endroit de chez moi qu'il connaît bien, c'est ma cuisine. Il la connaît peut-être même mieux que moi, et je n'abuse même pas, mais il est bien plus à l'aise dans la cuisine que moi en tout cas. « Je te fais tous les desserts dont tu as envie bébé, tu le sais. » Bébé, mon sourire est tendre quand j'entends ce surnom. Qui aurait cru que je me laisserai attendrir par ce genre de chose ? L'amour était un concept flou, auquel j'avais aucune raison de croire au vu de l'historique familiale, mais pourtant quand Caleb est près de moi, l'amour semble être quelque chose de si clair, de si simple, de si naturel, de si fort aussi et je ne peux que sourire en le voyant. Sourire, encore et toujours. Et, c'est quelque chose que je ne faisais que très très rarement à Londres et même ici avant de le connaître et de le laisser entrer dans ma vie et dans mon cœur. « Oh oui je sais, et c'est pour ça que je t'aime. » Non ce n'est pas pour ça, clairement pas, mais maintenant que j'arrive à lui dire ces mots, je lui dis. Ils sont murmurés, pour lui seul. Ils sont prononcés dans le creux de son oreille ou contre ses lèvres, mais ils ne sont que pour lui. Ces trois petits mots qu'il a été le premier à me dire, ces trois petits mots qui quand il me les a dit ont fait sauter plusieurs battements à mon cœur. Mais, aujourd'hui, je lui dis. J'accepte son amour et j'accepte aussi de l'aimer. Sans doute que je ne sais rien de l'amour, mais ce que j'en sais, ce que j'en découvre avec Caleb chaque jour depuis deux mois, ça me plaît et j'ai envie de me dire que c'est finalement ça l'amour. Ce bonheur des petits moments qu'il rends agréable juste par sa présence. Ce bonheur des choses du quotidien qui deviennent inoubliables parce qu'il est présent. Ce bonheur que je ressens en le voyant. Il n'a qu'à être là, pour que les choses semblent plus belles, plus douces, plus agréables. Je ne sais pas si c'est l'amour ça, mais j'ai envie de me dire que ça y ressemble et j'ai envie de lui dire aussi ce que je ressens pour lui. Par des mots et par des gestes aussi, alors que le baiser que je lui donne en dit long sur la joie que je ressens à ce moment précis.
J'avais prévenu Caleb, le repas était clairement pas bon, mais la compagnie elle était bien meilleure que le repas et si le repas n'est clairement pas le meilleur, j'aime me dire que cette soirée en tête à tête avec lui, sans ma mère pour gâcher l'ambiance, sera elle bien meilleure que la qualité du repas. Je me mets à l'aise, et je le retrouve pour la suite de notre soirée à deux. « Ce que tu préfères, on peut regarder un film ? » Je secoue la tête pour valider l'option film. « Va pour le film. » Je l'invite sur mon lit pour lui montrer les nouveaux dvds que j'ai et pour qu'il puisse choisir aussi. S'il fut un temps, s’asseoir sur mon lit était gênant pour lui, et un peu perturbant pour moi, désormais, il peut s'asseoir et même s'allonger dans mon lit sans une once de gêne. Enfin moi je ne suis pas gênée du tout par sa présence dans mon lit, bien au contraire. Les dvds sont au milieu du lit et moi je suis près de lui en attendant son choix pour le film, un choix qui ne tarde pas à arriver. « Harry Potter. Je te laisse choisir lequel, je vais me mettre en pyjama et nous faire des popcorns. » Je lève les yeux vers lui quand il se lève et qu'il vient déposer un baiser sur ma joue. Personne n'a jamais eu autant de petites intentions à mon égard et je crois que j'aime vraiment ça. Je le regarde sortir de ma chambre en souriant et mon attention se repose sur les quatre films Harry Potter que j'ai en dvd, et j'opte pour le 3ème volet des aventures du sorcier. Je me lève et je lui cris mon choix en regardant en direction de la salle de bain mais la porte est encore fermée, alors j'installe le dvd sur la télé dans ma chambre en attendant qu'il finisse de se préparer pour me rejoindre. « Je réalise que je ne sais même pas si tu préfères les popcorns sucrés ou salés. J’ai encore tellement de chose à apprendre sur toi. » Je passe ma tête à travers l'embrasure de ma porte pour le regarder et rire un peu de ses mots qui semblent bien trop sérieux pour juste du popcorn. « Prends ce que tu préfères, moi j'aime les deux. » J'ai une préférence mais je sais que si je lui dis, il fera comme j'aime, parce qu'il est comme ça Caleb, et il ne pensera pas à ce que lui a envie et pour ça au moins, je veux qu'il fasse ce qu'il aime. Je fais un saut par la cuisine moi aussi pour aller nous chercher une bouteille d'eau. « Tu veux un thé ou un truc chaud ? » Et si en cuisine il est carrément hors compétition, moi je sais faire les thés parfaitement. C'est l'héritage Anglais ça. Il s'installe dans mon lit et j'en fais de même. Il a sa place désormais et moi j'ai la mienne, contre lui et c'est en me glissant sous les draps et contre lui, que je viens déposer un baiser sur le coin de ses lèvres alors que ma jambe touche la sienne montrant toute la proximité entre nous. Je glisse ma main dans le saladier pour prendre quelques popcorns avant de me tourner vers lui. « Tu disais que tu avais encore tellement de choses à apprendre sur moi, qu'est-ce que tu voudrais apprendre là maintenant ? » Je lui demande mi-sérieuse, mi-amusée en reprenant son air dramatique. « Tu en sais bien plus sur moi que tout le reste de la planète réunie. » C'est un peu excessif comme comparaison mais pourtant c'est vrai. Il est le premier et le seul à qui je me suis confiée aussi, à qui je me suis ouverte autant, à qui j'ai fais part de mes sentiments et le seul aussi à connaître le goût de mes lèvres, la douceur de ma peau, l'odeur de mon corps et la manière avec laquelle j'aime être embrassée. « Tiens par exemple tu es le seul qui sait que tout ce dont j'ai besoin dans ma vie, c'est de passer toutes mes soirées à regarder des films avec toi. » C'est avec une pointe de légèreté que je lui dis ces mots, mais pourtant c'est vrai. Je me sens bien avec lui et alors que j'allume le film, je dépose un baiser sur sa joue et je pose ma tête contre son épaule en prenant sa main dans la mienne.
Tell me, tell me that you want me And I'll be yours completely, for better or for worse
« Je sais, mais j'avais envie de te voir accourir pour me sauver la vie. » Sa justification m’amuse beaucoup et je ne le cache pas car en entendant sa réponse je ris légèrement. Elle n’a même pas besoin d’essayer de se justifier puisque dans tous les cas quel que soit l’autre raison qu’elle aurait pu me donner la finalité serait la même et j’aurais saisi l’occasion pour passer la soirée et la nuit chez elle. Chaque opportunité pour me permettre de passer du temps avec ma petite-amie est bonne à prendre et je n’en loupe aucune. « Ta mère sait que je passe la nuit ici ? » Je préfère lui demander, parce que je sais qu’elle peut parfois avoir tendance à omettre ce genre de détail et je m’assure toujours que sa mère sache et ait donné son accord pour m’accueillir chez elle – même si elle n’est pas là ce soir. Sûrement parce que je veux m’assurer de faire bonne impression, je veux que sa mère m’apprécie et m’accepte en tant que petit-ami de sa fille et je ne sais pas vraiment si c’est déjà le cas ou non. Je suis déjà venu plusieurs fois chez Alex et à présent je connais les lieux et j’apprécie beaucoup passer du temps ici, nous y avons bien plus d’intimité que chez mes parents. « Oh oui je sais, et c'est pour ça que je t'aime. » Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle me dit ces mots-là mais pourtant le sourire qui s’étire sur mes lèvres vient instantanément illuminer mon visage. J’aime entendre qu’elle m’aime et si vous saviez à quel point je suis moi aussi amoureux. C’est bien vers elle que mes pensées sont tournées la plupart du temps, c’est aussi en pensant à elle que les battements que mon cœur s’accélère, c’est à elle que j’ai moi aussi prononcé ces mots pour la première fois de ma vie il y a quelques semaines et depuis je ne me lasse pas de lui dire. Le reste de la soirée se déroule tranquillement autour d’un plat cuisiné par sa mère, pas le meilleur plat que j’ai mangé du monde mais sûrement pas le pire non plus. Comme la plupart des soirées que j’ai déjà pu passer chez elle c’est dans l’optique de regarder un film dans sa chambre que le reste de la soirée se poursuit. C’est devenu naturel pour moi maintenant, s’asseoir sur son lit alors que je me souviens parfaitement de la première fois où j’ai mis les pieds dans sa chambre, jamais je n’aurais pensé faire ça un jour. J’entends son choix de film alors que je suis dans la salle de bain pour me mettre en pyjama, j’en ressors rapidement non pas pour la rejoindre mais pour retourner en cuisine préparer du pop-corn. « Prends ce que tu préfères, moi j'aime les deux. » J’acquiesce d’un signe de tête et opte pour l’option sucrée pour ce soir. « Tu veux un thé ou un truc chaud ? » Il est rare de me voir refuser un café mais à cette heure de la journée je doute que ce soit la meilleure des idées alors je lui réponds dans un premier temps en secouant la tête. « Non merci. » Le saladier de pop-corn en main et une bouteille d’eau pour elle et nous quittons tous les deux la cuisine pour retourner dans sa chambre. Ce n’est pas la première fois que je passe la nuit chez elle et dorénavant j’ai moi aussi ma place dans son lit. Il y a de la place mais pourtant nous nous installons le plus proche possible de l’un et de l’autre. « Tu disais que tu avais encore tellement de choses à apprendre sur moi, qu'est-ce que tu voudrais apprendre là maintenant ? » Sa question me prend de court bien qu’elle reprenne totalement une réflexion que je lui ai faite tout à l’heure. « Tu en sais bien plus sur moi que tout le reste de la planète réunie. » La façon qu’elle a de me dire les choses me fait rire. « Ah oui carrément ? » je lui demande en levant les sourcils, faussement surpris. À mon tour je plonge la main dans le saladier pour prendre quelques pop-corn alors que le film commence tout juste. « Tiens par exemple tu es le seul qui sait que tout ce dont j'ai besoin dans ma vie, c'est de passer toutes mes soirées à regarder des films avec toi. » Ses lèvres qui se posent sur ma joue et sa main qu’elle vient loger dans la mienne sont de gestes qui me font une nouvelle fois sourire. « C’est marrant, parce que c’est tout ce dont j’ai besoin moi aussi. Nos besoins sont les mêmes et se complètent, je trouve ça beau. » C’est à moitié vrai parce que j’aime bien d’autres choses dans la vie et je suis persuadé qu’elle aussi. Mais je reprends un peu plus de sérieux car malgré mon air faussement dramatique tout à l’heure, je pense sincèrement que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre de l’un et de l’autre. « Non mais par exemple, raconte-moi ton plus grand rêve. Tu sais que moi plus tard je veux être chef et ouvrir mon propre restaurant dans une grande ville. Mais je ne sais pas de quoi tu rêves toi. » Certainement quelque chose qui est en lien avec ses dessins mais elle ne m’en a jamais parlé avant. Mon pouce caresse le dos de sa main avec douceur alors que ma deuxième main caresse du bout des doigts sa peau non recouverte par ses vêtements. « Ton film préféré ? Tu connais le mien, on l’a regardé le jour où j’ai trouvé le courage de t’embrasser. Alors que crois-moi j’en rêvais déjà depuis super longtemps. Mais tu m’intimidais tellement que je pensais jamais avoir assez de courage pour faire le premier pas. » je lui avoue. Et c’est vrai. Alex m’a plu dès le premier jour de son arrivée au lycée mais il me semblait impossible qu’elle puisse s’intéresser à moi. Parce qu’il n’y a pas grand-chose à aimer et apprécier chez moi finalement. « Enfin tu n’es pas obligée de répondre à tout ça maintenant, tu peux y réfléchir. » que j’ajoute d’un ton bien plus léger, non voulant clairement pas ruiner l’ambiance qu’elle avait instaurée.
« Ta mère sait que je passe la nuit ici ? » Je secoue la tête pour le rassurer. Il pense à ce genre de chose bien plus que moi. C'est lui qui me rappelle de prévenir ma mère quand on sort tous les deux. C'est lui qui se montre cordial et qui réponds aux questions que ma mère nous pose, enfin lui pose parce qu'elle sait que moi je ne lui réponds pas vraiment. On a jamais été très proche et si depuis que nous vivons toutes les deux sans mon père, les choses semblent plus simples, un peu moins tendues, je ne veux pas lui confier tout de ma vie. Voir même, rien lui confier du tout, parce que j'ai appris à tout garder pour moi et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. Quoique, si peut être que ça a déjà changé finalement, parce que je lui ai dis que Caleb serait là (ou plutôt elle m'a demandé s'il viendrait mais c'est pareil non?) « Oui oui elle le sait. C'est la première chose qu'elle m'a demandé après m'avoir dit qu'elle était pas là ce soir, je crois qu'elle t'aime bien. » Pas que ça soit important pour moi, quoique ma mère puisse en penser je n'ai pas besoin de son approbation, mais je sais que pour Caleb c'est important. Il a le droit d'être ici, et si ce n'est pas la première fois qu'il doit chez moi, je réalise avec sa question, que c'est la première fois qu'il dort ici en l'absence de ma mère. Mais c'est un détail ça non ? Je l'aime Caleb, et c'est avec lui que je veux passer tout mon temps. Mes journées, mes soirées et mes nuits aussi. Notre relation avance à son rythme, mais les deux ados que nous sommes avons réussi à se dire ces trois mots, ceux qui font passer une relation dans une autre dimension. Il m'aime, je l'aime. Et je peux lui dire désormais. Sans savoir ce qu'est vraiment l'amour, si c'est ce que je ressens quand je suis avec lui, moi ça me va. Parce que je n'ai jamais ressenti ça auparavant. Je n'ai jamais été aussi bien avec quelqu'un auparavant. Je n'ai jamais voulu autant être avec quelqu'un auparavant. C'est Caleb. Lui avec qui je parle. Lui à qui je pense. Lui que je regarde durant nos cours alors qu'avant je gardais les yeux rivés sur mon cahier de dessin sans me soucier du monde autour. Mais, Caleb est devenu mon monde, c'est comme ça que je sais que même si l'amour est un concept qui m’échappe, lui dire que je l'aime est la chose la plus simple désormais parce que c'est ce que je ressens pour lui qui est devenu la définition de l'amour pour moi. Son sourire qui illumine son visage quand je lui dis ces mots me fait fondre. Et si son visage semble plus doux encore avec ce sourire, c'est le monde qui me semble plus doux quand il me sourit ainsi. Parce qu'il sourit avec toute la douceur, la pureté, la tendresse, l'amour et la beauté qu'il y a en lui. Parce que ses lèvres s'étirent, mais c'est son visage tout entier qui rayonne et qui me fait sourire en retour, tout en étant incapable de regarder ailleurs que son visage. « Je t'interdis de sourire ainsi à une autre fille, je ne voudrais pas qu'elle tombe follement amoureuse de toi. » Il m'a eut avec ce sourire, alors il pourrait en avoir une autre aussi, même si je suis bien placée pour savoir qu'il ne sourit qu'à moi au lycée, qu'il ne regarde que moi, que je suis la seule qu'il embrasse, la seule avec qui il passe ses soirées. C'est d'ailleurs ce qu'il fait ce soir. Passer sa soirée avec moi, chez moi, en tête à tête devant un repas de mauvaise qualité, mais une soirée qui pourtant est parfaite. Pouvoir l'embrasser dans la cuisine comme on l'a fait le premier jour ou il est venu chez moi, c'est quelque chose d'agréable. Ne pas avoir en tête que ma mère peut surgir à tout moment permet de profiter pleinement de ce repas avec lui, de cette soirée aussi qui se poursuit dans ma chambre. Une soirée film dans mon lit, un programme tout sauf innovant, mais j'aime ce rituel qui s'installe entre nous. Même si c'est loin d'être vraiment un rituel à proprement parlé puisqu'il n'a dormit chez moi que quelques fois mais pourtant tout semble si facile. Il connaît les yeux, circule dans les différents espaces, utilise la cuisine sans avoir à demander à ma mère avant, il trouve ses marques chez moi et dans ma chambre. Il a sa place, j'ai la mienne et pourtant sans surprise, c'est au milieu du lit que nous nous installons, l'un contre l'autre. La première fois le contact avait été hésitant, mais désormais je suis un peu plus à l'aise avec lui dans mon lit et j'aime vraiment beaucoup trop me blottir contre lui.
Il rit à mes mots et si la façon de le dire ne fait pas très sérieuse, je lui suis pourtant. « Ah oui carrément ? » Je secoue la tête. « Oui carrément, tu sais personne ne m'a vu comme toi tu me vois. » Parce que je n'ai laissé à personne l'occasion de me voir ainsi et parce que je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui en valait la peine avant. Alors oui, il connaît plus de choses sur moi que tout le reste de la planète réunie, mes parents compris, ce qui est un peu triste mais qui montre à quel point la présence de Caleb dans ma vie est importante pour moi. « Et tu es le seul à savoir comment j'aime être embrassée. » C'est le seul homme que j'ai embrassé alors oui il est le seul à savoir ça. Le seul à savoir aussi que j'aime être dans ses bras pour regarder un film. Que je n'ai besoin que de ça pour bien finir une journée. « C’est marrant, parce que c’est tout ce dont j’ai besoin moi aussi. Nos besoins sont les mêmes et se complètent, je trouve ça beau. » C'est beau et sur ce point il a raison. Même si je sais que nos besoins ne sont pas totalement les mêmes enfin pas sur tous les points, mais je sais qu'il partage ce besoin d'être avec moi comme je ressens le besoin d'être avec lui. J'aime passer du temps à ses côtés, j'ai découvert grâce à lui que j'aimais le côté tactile d'une relation, que la présence d'une seule personne pouvait rendre une journée plus belle. « Je sais pas si c'est marrant mais j'espère qu'on restera sur la même longueur d'onde tous les deux et qu'on aura toujours les mêmes besoins et envies, parce que tout ce dont j'ai vraiment envie ces derniers temps, c'est d'être avec toi, tout le temps. » Ca peut faire peur parfois, parce que je pense à lui tout le temps. Parce que la première personne à qui je pense en ouvrant les yeux le matin, c'est lui. La dernière à qui je pense c'est encore lui. La journée quand je me perds dans mes pensées, c'est à lui que je pense. C'est même à lui que je pense quand je dessine, et il a rendu mes dessins plus beaux, plus joyeux, plus doux, il m'a rendu plus douce, plus joyeuse moi aussi, de par sa présence et je crois que je commence à me dire qu'il est devenu très important dans ma vie. « Quand tu n'es pas avec moi, je pense à toi tout le temps, j'ai même commencé à te dessiner, tellement mon esprit est obnubilé par toi. » Je ne le regarde pas en lui disant ces mots, parce que je n'assume pas vraiment, mais c'est pourtant une réalité. Caleb a changé tellement de chose chez moi, en moi, dans ma façon de vivre, de penser, d'aimer aussi et il veut savoir des choses sur moi, et ça c'est une chose que je ne veux pas dire au reste du monde, il est le seul à le savoir. Le seul à entendre qu'il a réussi à prendre une place si importante que je ne peux m'empêcher de penser à lui, tout le temps. « Non mais par exemple, raconte-moi ton plus grand rêve. Tu sais que moi plus tard je veux être chef et ouvrir mon propre restaurant dans une grande ville. Mais je ne sais pas de quoi tu rêves toi. » Mon plus grand rêve ? « Je crois que j'ai jamais eu de grand rêve. » C'est triste à dire sans doute mais c'est une réalité. Avant lui, je n'avais rien qui me donnait envie de me lever, qui me donnait envie de découvrir de nouvelles choses. J'étais seule, perdue dans ce monde dans lequel je n'avais pas ma place. A Warwick, dans ce lycée, dans ma propre famille. Je n'étais bien nul part, et je n'avais pas de rêve auquel me raccrocher. « Tu sais j'ai pas vraiment un domaine dans lequel je suis douée comme toi et sur lequel je peux construire ma vie, et je crois qu'avant toi, on m'a jamais vraiment demandé ce que je voulais faire, ou ce dont je rêvais. » Triste encore une fois, mais réel. Mon père n'était pas du genre à me demander ce que je voulais faire, ni même à se préoccuper de m'aider à réaliser mes rêves. C'était fais ce que je dis, quand je le dis, et comme je le dis et tais toi, ça ne laisse pas trop de place aux rêves tout ça non ? Je pourrais être triste en lui disant tout ça, mais je ne le suis pas parce qu'il est là. Parce que sa main est dans la mienne, parce que sa deuxième main caresse du bout des doigts ma peau et que je peux trouver le réconfort, le calme et la tendresse dans ses bras. Ce que je n'ai jamais trouvé eux avant lui. Un refuge, un lieu ou je puisse me sentir en sécurité et arrêter de me cacher derrière cette froideur et cette distance. « Mais ce que je veux aujourd'hui, c'est être avec toi et on peut dire que j'ai réussi à obtenir ce que je veux. » Je lui souris en venant déposer un court baiser sur ses lèvres, parce qu'il est là à mes côtés, dans mon lit, alors oui j'ai réussi à obtenir ce que je voulais non ? « Au pire quand tu seras chef, tu pourras m'embaucher dans ton resto. » Travailler en restauration, ce n'est pas la meilleure idée vu mes talents innés pour ce domaine, mais c'est pas une idée sérieuse, enfin je crois pas. Mais, c'est surtout un moyen de lui montrer que son rêve me semble réalisable, parce que Caleb chef cuisinier ça semble si logique comme idée, et c'est aussi un moyen pour moi de lui montrer que je veux être avec lui le jour ou il réalisera son rêve. « Ton film préféré ? Tu connais le mien, on l’a regardé le jour où j’ai trouvé le courage de t’embrasser. Alors que crois-moi j’en rêvais déjà depuis super longtemps. Mais tu m’intimidais tellement que je pensais jamais avoir assez de courage pour faire le premier pas. » Je lui souris, venant même poser mes lèvres sur les siennes en souvenir de ce baiser échangé devant ce film tout en repensant à ce moment ou ses lèvres se sont posées pour la première fois sur les miennes. « Enfin tu n’es pas obligée de répondre à tout ça maintenant, tu peux y réfléchir. » Réfléchir j'aurais besoin pour savoir quel est mon film préféré, mais je compte bien lui apporter les réponses qu'il veut, pour lui montrer que j'ai envie de partager tout ça avec lui, pour qu'il me connaisse mieux comme il l'a demandé. « Non non je peux te répondre. Je crois que depuis ce jour dont tu parles, Titanic est aussi devenu mon film préféré. » Non pas que je l'aime beaucoup ce film mais ce qu'il représente, les souvenirs de ce jour, de ce moment avec lui devant ce film, le début de notre histoire. C'est devant ce film que nous nous sommes embrassés pour la première fois et ce film a prit, depuis ce jour, une place importante dans notre histoire et dans ma vie. « Mais en vrai je n'ai pas vraiment de film préféré, mais je suis vraiment heureuse d'avoir vu le tien et surtout que tu ais trouvé le courage de m'embrasser, j'en ai eu envie tellement de fois avant que tu le fasses mais je pensais pas que j'étais faite pour ça. » Pour l'amour, pour les trucs romantiques, pour tout ce que nous vivons depuis. Mais, voilà une chose que j'ai découverte avec lui. Je suis finalement capable d'aimer, et je peux être aimée aussi et c'est une chose qu'il est le seul à savoir ça aussi. Que je peux aimer que je peux l'aimer lui. Je bouge un peu, je m'allonge sur le côté venant placer ma tête sur son torse et ma main se pose sur son ventre, d'abord sur son pyjama avant de glisser naturellement sous le tissu pour caresser sa peau tout en regardant le film. « Si tu pouvais avoir un pouvoir, tu voudrais quoi ? » C'est le sujet du film, des sorciers qui ont des baguettes magiques, on n'a pas de baguette mais on peut rêver d'avoir des pouvoirs non ? Et il veut qu'on apprenne à mieux se connaître encore et je joue le jeu des questions, alors que ma main apprends à mieux connaître son corps alors qu'elle se balade sur son ventre, son torse et ses épaules, glissant sur sa peau avec beaucoup de douceur et de légèreté.
Tell me, tell me that you want me And I'll be yours completely, for better or for worse
« Oui oui elle le sait. C'est la première chose qu'elle m'a demandé après m'avoir dit qu'elle était pas là ce soir, je crois qu'elle t'aime bien. » J’aurais aimé que la rencontre avec la mère d’Alex soit différente. J’aurais aimé que l’on puisse apprendre à se connaître autrement que dans sa cuisine quand elle est tombée sur sa fille et moi en train d’échanger un baiser. Mais bien heureusement nous nous sommes revus plusieurs fois depuis et je me demande surtout sur quoi elle se base pour me dire que sa mère m’apprécie plutôt bien. C’est évidemment une question que je me suis posé plusieurs fois mais la réponse me faisait tellement peur que je n’ai jamais osé lui poser. Sauf que quand je l’entends me dire donc que sa mère semble m’apprécier – ou au moins tolérer ma présence, un grand sourire s’étire sur mes lèvres. « C’est vrai ? Tu penses que ta mère m’aime bien ? » que je lui demande réellement impatient d’avoir sa réponse. Ce qui est bête de ma part car elle vient de me le dire très clairement. Mais l’idée que sa mère puisse m’accepter me semble tellement incroyable que j’ai presque besoin d’une nouvelle validation de sa part. Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour me faire accepter et j’ai toujours essayé de me montrer le plus gentil et respectueux possible envers ma belle-mère. « Je t'interdis de sourire ainsi à une autre fille, je ne voudrais pas qu'elle tombe follement amoureuse de toi. » Là-dessus, Alex sait qu’elle n’a absolument aucun souci à se faire. Déjà parce qu’elle est bien la seule à qui je souris ainsi. Elle est la seule avec qui je parle au lycée. Et aussi tout simplement car la plupart des autres filles ne me calculent pas et préfèrent même me pointer du doigt et se moquer de moi dès qu’elles en ont l’occasion. Alors qu’avec Alex, tout est différent. Tout est tellement différent. Je suis tombé amoureux d’elle à l’instant même où mon regard a croisé le sien pour la première fois, depuis qu’elle a pénétré dans cette salle de classe je n’ai jamais cessé de penser à elle. C’est sans aucun doute extrêmement niais et cliché mais c’est pourtant bel et bien la vérité. Je suis amoureux de cette fille et j’espère sincèrement pouvoir faire ma vie avec elle, bien que je n’en doute pas une seule seconde. Je sais qu’elle et moi c’est pour la vie.
Tous les deux confortablement installés dans son lit, au lieu que notre concentration ne se pose sur le film nous continuons pourtant à discuter de tout et de rien. « Oui carrément, tu sais personne ne m'a vu comme toi tu me vois. » Un sourcil qui se lève et c’est en plongeant la main dans le saladier de popcorns que je lui réponds. « J’espère bien. » que je lâche sur le ton de l’humour mais tout en étant pourtant cruellement sincère. Alex, je la vois comme la plus belle personne que la Terre puisse porter. Belle intérieurement mais extérieurement aussi, et j’espère que personne d’autre ne pense tout ça d’elle, cela signifierait que je ne suis pas le seul à être amoureux d’elle. et je ne veux pas avoir de la concurrence – je ne ferais pas le poids. « Et tu es le seul à savoir comment j'aime être embrassée. » Cette fois c’est avec un sourire que je commence à lui répondre et avant quoique ce soit je tourne le visage pour la regarder un instant avant d’ouvrir la bouche pour rétorquer « J’espère bien. » la répétition de mes mots précédents est volontaire et sans ajouter la moindre chose je m’avance vers elle pour poser mes lèvres sur les siennes. Un baiser qui se veut doux et tendre dans un premier temps mais qui prend une toute autre tournure quand ma langue s’invite dans sa bouche. Une main sur sa joue, les yeux fermés, mes lèvres restent contre les siennes aussi longtemps que possible. Jusqu’à ce que nous ayons tous les deux besoin d’un peu de distance afin de pouvoir reprendre notre respiration. Alex est la seule fille que j’ai embrassée, la seule pour qui j’ai déjà ressenti du désir sexuel – et encore aujourd’hui, d’ailleurs. Sans que nous n’ayons fait quoique ce soit, malheureusement. « Je sais pas si c'est marrant mais j'espère qu'on restera sur la même longueur d'onde tous les deux et qu'on aura toujours les mêmes besoins et envies, parce que tout ce dont j'ai vraiment envie ces derniers temps, c'est d'être avec toi, tout le temps. » Elle me fait sourire avec une telle facilité que ça en est presque ridicule. Mais c’est un sourire sincèrement touché par ses mots qui s’étire doucement sur mes lippes. « Quand tu n'es pas avec moi, je pense à toi tout le temps, j'ai même commencé à te dessiner, tellement mon esprit est obnubilé par toi. » Tout ça je lui ai déjà dit plusieurs fois alors au lieu de lui répéter encore et encore la même chose je préfère rebondir sur la deuxième information qu’elle vient de me donner et que je ne connaissais pas. « Tu as commencé à me dessiner ? » que je lui demande en me redressant un peu. « Et dis-moi… je peux voir ça ? » C’est elle qui a toute mon attention, j’en oublie presque la télévision qui fonctionne dans cette même pièce. Mes yeux perdus dans les siens je laisse mes doigts se balader sur la peau nue de ses jambes, essayant très clairement de l’attendrir avec ces caresses afin de pouvoir jeter un œil sur ses nouveaux dessins.
Mais pour l’heure, ce n’est pas sur ses dernières créations que je l’interroge mais sur ses rêves. « Je crois que j'ai jamais eu de grand rêve. » Je trouve ça triste, mais j’attends tout de même le reste de sa réponse. « Tu sais j'ai pas vraiment un domaine dans lequel je suis douée comme toi et sur lequel je peux construire ma vie, et je crois qu'avant toi, on m'a jamais vraiment demandé ce que je voulais faire, ou ce dont je rêvais. » Par contre, je ne peux pas attendre plus longtemps pour réagir et lui montrer mon désaccord. « Quoi ? Bébé, tu dessines super bien c’est pas donné à tout le monde. Moi si tu me demandes de te faire un dessin tu risquerais de le confondre avec celui d’un enfant de cinq ans. » La deuxième partie est prononcée avec un rire mais c’est pourtant très sérieux. Nos corps déjà très proches, une de mes mains caresse toujours sa peau alors que la deuxième ne quitte pas la sienne. « Mais ce que je veux aujourd'hui, c'est être avec toi et on peut dire que j'ai réussi à obtenir ce que je veux. Au pire quand tu seras chef, tu pourras m'embaucher dans ton resto. » Je sens bien au ton de sa voix qu’elle n’est absolument pas sérieuse alors que c’est une idée qui me plait beaucoup et je pense qu’elle pourrait le voir à mon attitude. Mes yeux s’ouvrent grands, et un nouveau sourire se trouve – encore une fois – sur mes lèvres. « C’est une super idée ça ! Tu partiras à Brisbane avec moi après le lycée dans une école de gastronomie. Tu pourras te former pour être en salle et moi en cuisine. » L’amour rend aveugle et je suis bien trop amoureux pour me rendre compte qu’Alex n’est clairement pas faite pour être serveuse et que cette idée est tout simplement catastrophique. « Non non je peux te répondre. Je crois que depuis ce jour dont tu parles, Titanic est aussi devenu mon film préféré. Mais en vrai je n'ai pas vraiment de film préféré, mais je suis vraiment heureuse d'avoir vu le tien et surtout que tu ais trouvé le courage de m'embrasser, j'en ai eu envie tellement de fois avant que tu le fasses mais je pensais pas que j'étais faite pour ça. » Est-ce un nouveau sourire qui prend place sur mes lèvres ? Ou bien est-ce que je souris comme ça depuis que je suis arrivé chez elle pour manger ?Je pense que la deuxième option est la bonne, Caleb. « Je ne sais pas où j’ai trouvé ce courage mais je ne regrette pas de l’avoir eu. » Parce qu’aujourd’hui j’ai une petite-amie dont je suis complètement fou amoureux et j’ai l’impression de vivre dans un rêve. L’un contre l’autre devant le film, si je profite souvent de cette proximité entre nous pour caresser son corps comme je le fais actuellement, il est en revanche plus rare pour moi de sentir ses doigts s’immiscer sous mon t-shirt pour caresser ma peau. Je frissonne tout en resserrant mon étreinte autour de son corps. « Si tu pouvais avoir un pouvoir, tu voudrais quoi ? » Les lèvres qui bougent de gauche à droite, je réfléchis un instant avant de lui répondre. « Être invisible. » les mots sont à peine assumés et c’est tout en fixant la télé que je lui donne cette réponse. Invisible aux yeux du monde, mais pas aux siens. Pour pouvoir éviter les remarques que j’entends à mon égard au lycée, pour ne plus les entendre et pouvoir enfin vivre sans toutes ces choses difficiles pour moi. Mais loin de moi l’idée de gâcher l’ambiance je me racle la gorge. « Tu penses que tu serais dans quelle maison à Poudlard ? » je viens chercher son regard alors que mes doigts se promènent toujours sur la peau nue de ses jambes avec beaucoup de douceur.
« C’est vrai ? Tu penses que ta mère m’aime bien ? » Je souris quand je le vois sourire, et je souris en voyant qu'il pose cette question sérieusement. Qui ne pourrait pas aimer Caleb ? Mon père sans doute. Mais à part lui qui n'aime personne, tout le monde devrait apprécier Caleb, et ce n'est sûrement pas objectif de ma part mais moi je l'aime énormément. « Pas autant que moi je t'aime, mais c'est pas à ma mère que tu veux plaire rassures moi ? » Je le taquine un peu, mais je sais que c'est important pour lui d'avoir une vraie réponse à cette question. Je lui ai déjà dis mais je peux lui redire. « Mais oui rassures toi, elle m'a dit que tu étais quelqu'un de bien, et si elle t'aimait pas tu crois qu'elle te laisserait venir dormir ici ? » Je crois qu'elle a plus confiance en la responsabilité et le sérieux de Caleb que le mien et elle a pas forcément tord. « Je crois qu'elle pense que tu peux avoir une bonne influence sur moi. » Ce qui est sans doute vrai, il suffit de me voir maintenant en présence Caleb pour voir que Caleb a une bonne influence sur moi, et surtout Caleb me rends heureuse et ça je crois que ma mère est bien placée pour le voir, elle qui ne m'a sans doute jamais vu autant sourire, rire et être détendue que quand Caleb est avec moi. Il me rends plus heureuse, plus souriante, plus joyeuse. Il me donne une raison de me lever le matin, une sensation de trouver ma place dans cette ville, il me donne l'impression d'être importante pour quelqu'un, de compter pour quelqu'un, il me fait me sentir aimée et pour toutes ces raisons, il me donne envie de croire un peu plus en l'humain, en la vie, en l'amour. Et ça ma mère le voit, même si je reste froide avec elle, même si je lui en veux toujours pour pleins de choses, elle me voit différente, plus épanouie, et elle sait que c'est grâce à Caleb tout ça. Elle qui est tombée amoureuse d'un homme qui l'a rendu malheureuse au possible, elle découvre à travers Caleb et moi que l'amour peut être positif aussi et je crois la voir sourire parfois en notre compagnie, sourire sincèrement en me voyant parler avec Caleb au téléphone, même si je ne veux pas vraiment accepter l'idée qu'elle puisse être heureuse pour moi, je le vois et c'est pour toutes ces raisons que je sais qu'elle apprécie Caleb.
Allongée dans mon lit avec mon petit-ami, voilà une phrase qui il y a quelques mois je n'aurais jamais cru pouvoir dire. Parce que je ne me voyais pas avoir un petit-ami, parce que je ne pensais pas apprécier le contact physique, parce que je ne pensais pas non plus qu'un homme pourrait aimer une fille comme moi. Je sais que je plais physiquement, mais une fois le physique dépassé, je pensais que je n'étais pas une fille que l'on pouvait aimer. Caleb m'a prouvé que j'avais tord et si j'avoue aimer avoir raison, je suis tellement heureuse d'avoir eu tord sur ça. Caleb me connaît, Caleb sait qui je suis, je me suis ouverte à lui, je me suis montrée honnêtement avec mes faiblesses et mes peurs, et il est pourtant encore là avec moi dans mon lit. Il me connaît comme personne et il aime pourtant comme personne. « J’espère bien. » Il n'a pas à espérer, il est le seul à me voir telle que je suis vraiment. Le seul à pouvoir me voir heureuse, triste, amoureuse. Le seul à pouvoir me toucher, m'entendre rire aux éclats, le seul à pouvoir m'embrasser aussi. « J’espère bien. » Je ris à cette répétition, je souris en le regardant parce que je vois ses yeux posés sur mes lèvres et je sais qu'il a envie de m'embrasser et je n'attends que ça, je me pince les lèvres doucement me rapprochant de quelques centimètres vers lui tout en laissant encore une distance entre nos deux bouches, pour lui laisser faire le chemin restant. Le baiser est tendre mais la tendresse laisse place à un autre sentiment, une toute autre sensation quand le baiser devient langoureux. Jamais un homme ne m'a embrassé comme ça, jamais un homme ne m'a fait ressentir ce que je ressens quand il m'embrasse et je prolonge ce baiser, laissant ma langue jouer avec la sienne sans retenue. Je ne suis pas encore très à l'aise avec tout ça mais les baisers désormais je maîtrise, je n'ai aucune gêne à laisser mes lèvres contre les siennes, à venir faire glisser ma langue dans sa bouche. Et la seule chose qui nous arrête, c'est le manque d'air et je viens poser mon front sur le sien en fermant les yeux et en souriant après ce baiser riche en émotions et en sensations. Il me faut quelques instants pour retrouver mes esprits, le film en arrière plan, j'ai mon attention qui est focalisée sur Caleb et ça ne risque pas de changer. C'est le cas quand il n'est pas avec moi, je pense à lui. Tout me fait penser à lui. Une musique, une lecture, une discussion, une image, je pense à lui tout le temps et dans ma passion aussi. Ses formes du visage prennent forme sur papier alors que je le dessine de tête en pensant à lui, et c'est une chose que je lui avoues, parce que je lui avais caché jusqu'à présent. « Tu as commencé à me dessiner ? » Je secoue la tête sans grande assurance et je pense que je commence un peu à rougir. « Et dis-moi… je peux voir ça ? » Je rougis encore plus à cet instant précis alors qu'il veut voir le dessin et si avec lui j'ai réussi à accepter de lui montrer mes dessins, celui là est tout de même spécial et j'ai peur de ce qu'il va en penser. « Il est pas fini. » Que je commence à dire comme une excuse toute trouvée et vraie en plus. Il me regarde, me fixe et je n'arrive pas à détacher mon regard du sien, je sais qu'il faudrait que j'arrête de le regarder sinon je vais craquer mais j'en suis incapable. Je sens sa main qui commencent à se balader sur mes jambes et je frisonne à ce contact, surprise par les sensations que je ressens. « Ok c'est bon, je vais te montrer mais je l'ai fais de tête alors c'est pas parfait. » Rien de ce que je fais n'est pas parfait, mais j'y ai mis du cœur dans ce dessin, du cœur et des sentiments et c'est sans doute pour ça qu'il compte plus que les autres et que j'ai peur de son avis. Je me lève j'attrape mon carnet de dessin et je reviens contre lui, cachant ma tête contre son épaule alors que je le laisse regarder le dessins de lui. « Il manque le corps mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'imprégner ton corps dans mon esprit. » Faut dire que je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir nu, même torse nu c'est très très rare, mais son visage est marqué dans mon esprit et si les coups de crayons ne sont pas toujours assuré, j'espère que ça lui plaira tout de même.
Il m'a dit vouloir apprendre à me connaître encore mieux et les questions, confidences se suivent et ce sont mes rêves qui sont au sujet de la discussion. Des rêves inexistants puisque personne ne m'a jamais vraiment autorisé à rêver. Et je n'ai jamais vraiment eu à rêver de ma vie, ou de mon métier idéal, ou même de rêver au bonheur. « Quoi ? Bébé, tu dessines super bien c’est pas donné à tout le monde. Moi si tu me demandes de te faire un dessin tu risquerais de le confondre avec celui d’un enfant de cinq ans. » Dessiner c'est ma passion, mon passe-temps, ce que je fais pour m'évader l'esprit, ou pour extérioriser mes émotions, je n'ai jamais considéré ça comme un domaine sur lequel construire ma vie. « Je pourrais t'apprendre à dessiner, tu peux pas être pire en dessin que moi en cuisine. » C'est un fait je suis vraiment une calamité en cuisine et il a déjà pu le voir. Et pourtant l'idée de travailler avec lui dans son restaurant, même si elle me semble plus ironique que sérieuse, semble attirer son attention. « C’est une super idée ça ! Tu partiras à Brisbane avec moi après le lycée dans une école de gastronomie. Tu pourras te former pour être en salle et moi en cuisine. » Je n'étais pas vraiment sérieuse, et je ne sais pas s'il l'est lui mais je sais qu'une partie de son idée me plaît beaucoup même si on en a jamais vraiment parlé encore. Mais, je ne compte pas le laisser partir à Brisbane sans moi, ça c'est certain. « J'irais faire mes études là ou tu seras, j'ai vraiment envie d'être avec toi. » A Brisbane, dans son école s'il faut, je veux être avec lui, je ne pas être séparée de lui, alors qu'entre nous c'est finalement encore assez récent mais je lui ai dis, tout ce que je veux c'est être avec lui et j'ai eu ce que je voulais et je compte bien faire en sorte de continuer à profiter de lui. De profiter de ces moments que l'on vit, de cet amour qui fait que grandir encore et encore, de cette découverte constante de la relation, de l'amour, de la vie de couple. Mon corps blottit contre le sien, ce sont des moments encore nouveaux et pleins d'excitations, et on a encore beaucoup de nouvelles choses à découvrir ensembles, et pour une fois dans ma vie, j'ai hâte de voir ce que l'avenir me réserve et surtout nous réserve. « Je ne sais pas où j’ai trouvé ce courage mais je ne regrette pas de l’avoir eu. » Il m'a embrassé, c'est lui qui a fait le premier pas, celui que j'ai eu envie de faire mais que je n'ai pas osé faire. Il l'a fait lui et si lui me dit ne pas regretter, je ne regrette absolument pas non plus, bien au contraire. Ma main qui s'aventure sous son tee-shirt alors que mes yeux sont figés au sien et que son sourire fait naître un grand sourire sur mon visage. « Ton courage a été bénéfique pour nous deux, alors merci d'avoir osé faire le premier pas. » Je repense à ce baiser. A nous sur le canapé, timides, gênés, un frôlement de peau suffisant pour faire naître une sensation étrange. Aujourd'hui, ce ne sont plus des frôlements mais des caresses et je sens son corps frisonner quand mes doigts glissent sur son torse que je découvre du bout des doigts. Il me rapproche encore un peu de lui et je peux sentir son corps qui bat sous mes doigts qui se baladent avec une certaine douceur et une timidité sur son torse. Je tente de penser au film, de parler du film, de faire référence au film comme pour cacher ce que je ressens à cet instant précis alors que ma main est sous son haut, que mes doigts caressent sa peau délicatement. « Être invisible. » Il hésite avant de me répondre, mais il finit par le faire. « Je ne veux pas que tu sois invisible moi. » Je lui murmure ces mots dans le creux de l'oreille en venant déposer un baiser sur sa joue. « J'aime trop te regarder, t'embrasser et je crois que j'aime trop te toucher, comment je ferais ça si tu étais invisible ? » Ca, ce sont les baisers que je dépose sur sa joue et sur le coin de ses lèvres. Ca ce sont mes doigts qui glissent sur ses épaules pour redescendre le long de sa hanche. Ca, ce sont mes yeux qui le regardent, qui l'observent, qui se posent sur lui avec tendresse alors qu'il vient de me dire vouloir être invisible, mais je veux qu'il soit tout sauf invisible parce que j'aime le regarder, j'aime tellement ça. Je sens comme un malaise chez lui et j'espère que ce n'est pas à cause de moi, mais il reprends la parole avant que je n'ai pu réagir. « Tu penses que tu serais dans quelle maison à Poudlard ? » C'est à mon tour d'hésiter, j'y ai déjà réfléchis mais je ne me sens ni courageuse ou forte comme les Gryffondor, ni juste et loyale comme les Poufsouffles, ni sage et réfléchie comme les Serdaigles, ni maline et ambitieuse comme les Serpentards. « Par défaut je dirais les Serdaigles, mais on serait pas dans la même maison, parce que toi tu es un vrai Poufsouffle. » Si pour moi ça ne semble pas si évident, pour lui le doute est pas permis. Il est tout ce que la maison Jaune et Noire défends. « Et en plus tu te plairais tu serais près des cuisines. » C'est le détail qui ne change rien mais qui est important pour quelqu'un dont la cuisine est si importante. Sa main se balade sur ma peau nue, me faisant frissonner légèrement et malgré mes frissons je commence à avoir un peu chaud. Je ferme les yeux quelques instants, ma main toujours sur son torse semble avoir gagné un peu en assurance dans ses caresses sur sa peau. Je bouge un peu, faisant passer une jambe sur lui pour venir me coller encore un peu plus à lui et je viens déposer un doux baiser au coin de ses lèvres avant de lui murmurer quelques mots, mes lèvres encore contre les siennes. « Mais pour toi, je réussirai à trouver comment entrer dans votre salle commune, juste pour me glisser dans ton lit, pouvoir être dans tes bras. Et partager rien qu'une nuit avec toi. » Peu importe que ce soit possible ou pas, pour des moments comme celui là, je trouverai une solution, après tout on parle de magie alors rien n'est impossible non ? Et pour lui, pour nous, pour cet amour encore si pure mais tellement fort déjà, je trouverai. Parce qu'il n'y a rien que je ne pourrais pas faire pour lui, pour nous. Rien que je n'aurais pas envie de faire avec lui et je crois que j'en prends conscience encore un peu plus ce soir.
Tell me, tell me that you want me And I'll be yours completely, for better or for worse
« Pas autant que moi je t'aime, mais c'est pas à ma mère que tu veux plaire rassures moi ? » Il n’y a bien évidemment qu’à Alex que je veux plaire et c’est clairement tout ce qui compte pour moi. C’est donc simplement en secouant la tête de gauche à droite que je lui réponds. « Mais oui rassures toi, elle m'a dit que tu étais quelqu'un de bien, et si elle t'aimait pas tu crois qu'elle te laisserait venir dormir ici ? Je crois qu'elle pense que tu peux avoir une bonne influence sur moi. » Un doux sourire vient s’étirer sur mes lèvres en entendant ses mots. Si elle est la seule à qui je veux plaire, savoir que sa mère m’apprécie et m’accepte compte bien évidemment beaucoup pour moi. Pourtant elle n’a jamais eu besoin de moi pour être quelqu’un de bien, elle l’est depuis qu’on se connait. Elle aurait pu se ranger du côté des filles qui passent leur temps à se moquer de moi mais au lieu de ça elle a décidé de me défendre. C’est bien la preuve qu’elle n’a pas besoin de moi pour être une bonne personne, non ?
Chaque moment passé avec Alex est une vraie bénédiction. Je sais que j’ai beaucoup de chance de l’avoir à mes côtés, qu’elle ait accepté d’être ma petite amie et je compte bien tout mettre en œuvre pour ne jamais la perdre. Si moi ce qui me passionne c’est simplement la cuisine, Alex se son côté c’est le dessin et quand j’apprends qu’elle m’a dessiné à plusieurs reprises, bien sûr que tout cela m’intrigue et je lui demande à pouvoir en voir quelques-uns. « Il est pas fini. » Ça m’est égal, et c’est ce que j’essaie de lui faire comprendre en plantant mon regard dans le sien. Sans aucun doute, ses yeux c’est ce que je préfère chez elle. « Ok c'est bon, je vais te montrer mais je l'ai fais de tête alors c'est pas parfait. » Un grand sourire se dessine sur mes lèvres et quand elle quitte le lit pour attraper son carnet de dessins je me redresse, laissant mon dos s’appuyer contre le mur. « Il manque le corps mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'imprégner ton corps dans mon esprit. » C’est pourtant une phrase d’une grande simplicité mais qui suffit amplement à me faire rougir. Elle n’a pas encore eu l’occasion de s’imprégner de mon corps c’est vrai, et j’espère qu’elle l’aura bientôt. Chassant ces pensées de mon esprit je pose le carnet sur mes jambes et l’ouvre pour commencer à regarder ses dessins. Elle est douée, Alex. Ses croquis sont toujours très réussis mais quand je regarde ses représentations de mon visage je m’attarde sur cette feuille de longues secondes sans un mot. Je sais qu’elle doit attendre avec impatience – et stress – mon avis alors je finis par relever le regard vers elle et c’est très sincère que je lui donne mon verdict. « C’est super réussi bébé. » Elle peut être soulagée maintenant qu’elle sait que j’aime vraiment ses dessins. « Tu m’as même clairement embelli, tu dois me regarder beaucoup pour que ce soit si précis alors que tu l’as dessiné de tête. » Cette dernière phrase est prononcée d’un ton bien plus léger avec un sourire et en relevant plusieurs fois les sourcils.
« Je pourrais t'apprendre à dessiner, tu peux pas être pire en dessin que moi en cuisine. » C’est un rire sincère et bruyant que je laisse sortir en entendant cette comparaison. « C’est pas faux. Tu marques un point. » Alex a beaucoup de qualité. Bien plus que de défaut mais elle n’est clairement pas une bonne cuisinière. Je pense qu’on peut même dire qu’elle est une vraie calamité derrière les fourneaux. « J'irais faire mes études là ou tu seras, j'ai vraiment envie d'être avec toi. » Réellement touché par ses mots je relève le regard vers elle sans un mot, mais je pense que mes yeux brillants quand ils se posent sur elle parlent pour moi. C’est complètement le genre de chose que j’aurais pu moi aussi lui dire, je la suivrais n’importe où elle décide d’aller. Je n’ai pas besoin de répondre quelque chose, alors je me contente de me pencher vers elle pour l’embrasser avec douceur et tendresse. « Ton courage a été bénéfique pour nous deux, alors merci d'avoir osé faire le premier pas. » Sa main sous mon t-shirt me fait frissonner et m’encourage à la rapprocher toujours un peu plus de moi ne laissant maintenant plus aucun espace entre nos corps. « Merci de ne pas m’avoir repoussé. » que je lui réponds d’un ton qui pourrait ressembler à du second degré alors que finalement, je suis complètement sérieux. Elle aurait pu me repousser, et je pensais d’ailleurs que c’était ce qu’elle allait faire. « Je ne veux pas que tu sois invisible moi. J'aime trop te regarder, t'embrasser et je crois que j'aime trop te toucher, comment je ferais ça si tu étais invisible ? » Je profite de ses baisers sans rien dire, ses doigts qui osent s’aventurer un peu plus sur ma peau me font à nouveau frissonner et c’est sans détacher mes yeux des siens que je lui réponds. « Pour toi je choisirais de toujours me montrer. » je lui réponds doucement mes yeux toujours perdus dans les siens et puis c’est une conversation un peu moins sérieuse qui suit. « Par défaut je dirais les Serdaigles, mais on serait pas dans la même maison, parce que toi tu es un vrai Poufsouffle. Et en plus tu te plairais tu serais près des cuisines. » La précision sur les cuisines me fait encore une fois rire mais je suis plutôt d’accord sur la maison dans laquelle elle s’imagine. Nos mains respectives s’aventurent toujours un peu plus sur le corps de l’autre s’autorisant à découvrir certaines parties du corps de l’autre. Je frissonne un peu plus au contact de son corps qui se colle à moi alors qu’une de mes mains glisse le long de son dos pour s’arrêter juste avant ses fesses. « Mais pour toi, je réussirai à trouver comment entrer dans votre salle commune, juste pour me glisser dans ton lit, pouvoir être dans tes bras. Et partager rien qu'une nuit avec toi. » C’est un sourire à peine visible qui s’étire sur mes lippes tandis que ma peau frémis en sentant la chaleur de son corps qui est maintenant presque sur le mien. Mes yeux perdus dans les siens c’est à mon tour de lui murmurer ma réponse. « J’aimerais qu’on puisse partager toutes nos nuits ensemble. » comme un aveu, une confession, comme s’il s’agissait d’un secret d’état. Ma main caresse toujours son corps mais cette fois je m’autorise un baiser sur ses lèvres. Un baiser pas réellement tendre, laissant ma langue chercher la sienne dans un baiser langoureux et qui laisse également sous-entendre l’envie que je ressens pour cette fille. Mais je sais qu’elle n’en a pas envie et qu’elle n’est pas encore prête pour ça alors avant que ma main ne passe sous son t-shirt je m’arrête, éloignant doucement mon visage du sien. Je me racle la gorge venant passer une main dans mes cheveux. « Désolé. Je te laisse regarder le film. » Un rire nerveux s’échappe de mes lèvres alors que je me redresse, conscient que personnellement je ne risque pas de pouvoir me concentrer sur le film pour les prochaines minutes.
J'ai mis quelques temps à accepter de lui partager mes dessins, tout mes dessins mais il est le seul à avoir le droit de regarder mon carnet de dessin, de pouvoir me regarder quand je dessine sans que ça me gêne. Mais, si lui montrer mes dessins avait déjà été un peu stressant, lui mettre entre les mains le dessin que j'ai fais de lui, c'est encore plus stressant et intimidant pour moi. Les traits de son visage ne sont pas forcément très assumés mais ils sont précis, bien plus que le reste de son corps qui n'est encore qu'au stade de croquis incertain. Je ne connais pas assez son corps, et si le dessin montre à quel point j'ai son visage ancré dans mon esprit, et si j'aime vraiment le regarder et penser à lui, ce n'est pas le cas de son corps. Non pas que je ne le regarde pas ou que je n'y pense pas, bien au contraire même. J'y pense de plus en plus mais je n'ai pas vraiment eu l'occasion de l'observer, de m'imprégner de ses formes, de la courbures de son corps, de sa musculature et d'autres éléments auxquels je pense mais que je n'ai pas encore découvert. Il observe le dessin et plus les secondes passent et plus je baisse les yeux par peur de voir sa déception ou une émotion négative à la vue de ce dessin. Je l'aime ce dessin, je l'aime vraiment parce que c'est lui dessus mais je ne sais pas ce qu'il va en penser lui et ça compte pour moi. Chose assez étrange, parce que dans ma vie j'ai appris à ne plus me laisser juger par les autres ou par ce qu'il peut penser de moi, mais pour Caleb c'est différent. Il compte pour moi, c'est sans doute pour ça que son avis est si important et que je ne veux pas le décevoir ou le blesser. Mais, un dessin de lui ne devrait pas le décevoir normalement non ? J'appréhende, j'attends sa réaction et je me sens presque vulnérable face à ce silence qu'il impose. « C’est super réussi bébé. » Je soupire de soulagement, mais genre vraiment parce que ce dessin est important et c'est important pour moi qu'il lui plaise. « Tu m'as vraiment fais stresser avec ce suspense là. » Que j'ajoute en riant légèrement pour cacher le stress que j'ai ressenti même si ça me touche beaucoup que ça lui plaise, je pourrais lui dire mais je pense qu'il le sait, enfin je crois. « Tu m’as même clairement embelli, tu dois me regarder beaucoup pour que ce soit si précis alors que tu l’as dessiné de tête. » Je me pince la lèvre, réalisant que je suis démasquée, même si je n'ai pas vraiment essayé de le cacher et je lui ai même déjà avoué que j'aimais le regarder, mais il a raison, oui je le regarde beaucoup. Très souvent. Tout le temps. Je me penche vers lui récupère mon cahier de dessin et je viens glisser quelques mots dans son oreille après avoir embrassé sa joue et son menton. « Crois moi quand je te dis que tu es encore plus beau en vrai et je sais de quoi je parle, je passe mon temps à te regarder, et quand je ne peux pas te regarder je pense à toi pour combler le manque, tu m’obnubiles Anderson. » Ma main caresse sa joue alors que mes lèvres se reposent sur les contours de son visage. « Tu occupes mes pensées et si je le pouvais je passerai ma vie à te regarder. » A peine exagéré non ? Mais pourtant je suis sérieuse, j'aime le regarder, j'aime être avec lui, j'aime l'avoir près de moi, j'aime savoir qu'il fait partie de ma vie, parce qu'il m'apporte quelque chose que je n'avais jamais connu avant. L'amour, la sincérité, la sécurité, le bonheur. Et c'est son visage qui est associé à ces émotions dans mon esprit, ce qui explique sans doute pourquoi j'aime tant le voir parce qu'il me permets de me sentir bien.
Si lui son domaine c'est la cuisine, moi je me débrouille en dessin même si j'ai tendance à minimiser ça parce que soyons honnête, c'est pas très utile dans la vie. « C’est pas faux. Tu marques un point. » Je lui propose tout de même de lui apprendre à dessiner, il essaye bien de m'apprendre à cuisiner, ce qui en soit est sans doute une perte de temps pour lui tant je suis nulle en cuisine. Mais tout temps passés ensemble vaut le coup alors avec toute la surprise du monde je découvre que passer du temps en cuisine peut être amusant s'il y est aussi. Et c'est bien parce que sa présence rends tout plus plaisant que je le remercie d'avoir fait le premier pas, parce que sans lui, nous n'aurions jamais ce même rapport et il n'aurait jamais l'importance qu'il a dans ma vie. Et s'il ne fait partie de ma vie que depuis quelques semaines/mois, j'ai déjà l'impression qu'il est primordial et je ne me vois pas avancer sans lui désormais. C'est presque flippant comme pensée mais je n'ai jamais connu quelqu'un comme lui, je n'ai jamais été aussi bien dans ma vie et c'est grâce à lui. Et si avant le manque d'amour, d'attention et de bonheur ne me manquait pas, aujourd'hui j'ai appris à vivre avec ces émotions, avec ces ressentis et je ne pourrais plus revenir en arrière. « Merci de ne pas m’avoir repoussé. » Ma main sous son tee-shirt, son bras autour de moi qui me rapproche de lui, je suis collée à lui et je me sens réellement bien à ce moment précis alors que je tourne ma tête vers la sienne pour venir l'embrasser doucement alors que ma main continue de caresser son torse. Je crois que je n'ai jamais été aussi longtemps à découvrir sa peau sous mes doigts, mais j'aime ce moment, j'aime réellement cet instant précis alors que je crois sentir sa peau frissonner. Je me demande s'il aime ou si ce contact le dérange mais vu qu'il ne met pas de distance entre nous et qu'au contraire il me rapproche de lui, j'en déduis que je peux continuer. « Je n'aurais pas pu te repousser j'étais déjà amoureuse de toi. » Mais ça il ne le savait pas, et moi non plus, enfin pas vraiment. J'avais conscience que ce que je ressentais pour lui était différent, que c'était quelque chose de nouveau et d'agréable mais avant qu'il m'embrasse je n'aurais pas pu dire que c'était de l'amour. Mais, c'est vite devenu comme une évidence. Cette envie d'être avec lui, de passer du temps avec lui, de rire avec lui, de parler avec lui, c'était ça, c'était parce que j'étais amoureuse de lui et ce baiser me l'a confirmé. Et aujourd'hui je le sais, je le dis, je l'aime et c'est bien pour ça que je me sens si bien allongée contre lui dans mon lit. Je peux le toucher, je peux le sentir, je peux le regarder, je peux l'embrasser aussi, autant de choses que j'aime énormément faire et lui qui dit vouloir être invisible, je serais bien triste s'il venait à l'être, pour toutes ces raisons citées plus tôt. « Pour toi je choisirais de toujours me montrer. » Je souris à sa réponse. « Tu as intérêt parce que tu fais partie de ma vie et je t'interdis de disparaître, que ce soit en devenant invisible ou en partant loin, je refuse ça. » C'est avec un peu trop de sérieux que je lui dis ça, alors que je réalise vraiment que l'idée de le voir disparaître me fait vraiment peur. Je lui ai dis, je veux aller là ou il ira, je veux vraiment être avec lui. La discussion devient un peu moins sérieuse, mais si la discussion est plus légère, je sens sa main qui s'aventure sur mon corps, qui s'arrête au dessus de mes fesses. Mon corps collé au sien, j'ai l'impression d'avoir un peu plus chaud alors que cette fois je suis certain qu'il frissonne vraiment au contact de mes doigts sur sa peau. Pourtant je n'arrête pas, je ne bouge pas alors que sa main est posée sur le bas de mon dos, je ne bouge pas. Parce que j'aime ce moment, j'aime être dans ses bras, parce que si dans Poudlard nos maisons seraient un frein à ce genre de moment, aujourd'hui rien ne peut m'empêcher d'être dans ses bras et partager une nuit avec lui. Ma jambe sur lui, mon corps à moitié sur lui, mes yeux sont figés dans les siens, ma main toujours sur son torse, mes lèvres à quelques centimètres des siennes, j'ai vraiment l'impression de ressentir des choses nouvelles. J'ai chaud, j'ai réellement chaud alors qu'il me murmure quelques mots. « J’aimerais qu’on puisse partager toutes nos nuits ensemble. » Je lui souris, alors que je pense à toutes ses nuits que nous allons pouvoir partager à l'avenir parce que rien ne nous en empêche dans notre monde actuel, la preuve ce soir. « Tu sais que tu es toujours le bienvenue dans mon lit. » Ses lèvres s'emparent des miennes et je me tais, réservant mes lèvres à ce moment. Et si depuis quelques minutes je sens l'ambiance qui change un peu entre nous. Nos corps se rapprochent l'un de l'autre, se collent l'un à l'autre et cette proximité aurait pu être un peu gênante, mais ce n'est pas de la gêne que je ressens quand je sens sa main se balader sur mon dos. Et à ce moment précis, ce n'est toujours pas de la gêne que je ressens quand je sens que ses baisers sont différents, que ses mains se baladent un peu plus sur mon corps. Je ne saurais pas expliquer ce que je ressens mais étonnant je me sens vraiment bien et je lui rends son baiser, laissant mes gestes être guidés par cette émotion nouvelle qui m'envahit peu à peu. Je sens une légère appréhension à l'idée de comprendre ce qu'il est en train de se passer mais si à plusieurs reprises cette sensation m'a poussé à freiner les choses, à ce moment précis je n'ai pas envie de freiner quoique ce soit. Pourtant, il met fin à ce baiser. « Désolé. Je te laisse regarder le film. » Je soupire, et je fronce les yeux surprises de sa réaction et de la mienne aussi. Je soupire parce que je suis frustrée que ce moment prenne fin, enfin je crois. Je suis déçue qu'il s'éloigne de moi alors que je l'ai déjà repoussé mais ce soir je voulais que ce moment dure un peu plus longtemps, jusqu'à ou ? J'en sais rien mais je suis déçue qu'il se détache de moi. Il veut que je regarde le film mais j'avais presque oublié que l'on était en train de regarder un film et malgré ce qu'il me dit, ce n'est pas vers le film que mon regard se tourne, mais sur lui. Toujours sur lui. « Je crois que je n'ai plus vraiment envie de regarder le film. » Je lui glisse au coin de l'oreille, tout doucement, la voix hésitante mais pourtant je tente de lui montrer ce que je veux en venant embrasser sa joue et son cou alors que je me suis redressée moi aussi pour être à sa hauteur. Je ne sais pas de quoi j'ai envie réellement, c'est nouveau pour moi, mais je sais que le film ne m'intéresse pas du tout à cet instant précis. Je viens m'asseoir contre lui dos à l'écran, face à lui, et c'est à mon tour de l'embrasser laissant ma langue redonner à ce baiser un caractère plus langoureux et plus fort en émotion et en sensation. Mes mains s'invitent sous son t-shirt à nouveau et je caresse ses côtes tout en l'embrassant. J'espère avec ce baiser lui faire comprendre que cette fois j'ai pas envie de le repousser, du moins pas déjà, que j'ai envie de plus que les autres fois, que j'ai envie de tout sauf de regarder ce film. Mais pourtant je prends mon temps, si je crois ressentir de l'excitation, je ressens aussi de l’appréhension, mon cœur bat un peu plus vite alors que je le regarde quelques instants. Mes yeux se plongent dans les siens, j'ai besoin d'être un peu rassurée et il a ce pouvoir sur moi. Je veux aller un peu plus loin, je veux me découvrir, je veux le découvrir et je veux découvrir un peu plus de ces sensations qu'il arrive à me faire vivre, mais si l'envie est là, j'ai un peu peur. « Rallonges toi avec moi s'il te plaît. » Je ne sais pas ce que je fais et ça se voit totalement, ça s’entend aussi sans aucun doute à ma voix hésitante, je me lève de sur lui et je le laisse se rallonger pour venir coller mon dos contre son torse. J'espère qu'il ne va pas être perturbé par ce changement d'ambiance mais je n'attends pas plus de quelques secondes, et en silence, je tourne ma tête vers lui pour le regarder alors que je viens chercher sa main et je glisse nos mains entrelacées sous mon t-shirt et je pose sa main sur ma peau. Je l'invite à découvrir un autre accès à mon corps, je l'invite à poursuivre sa découverte de mon corps alors que je découvre les sensations que ses premières caresses ont pour effet sur ma peau. Par réflexe je me colle encore un peu plus à lui, mes fesses venant même se coller contre son entrejambe, pour la première fois, je ressens ce désir, cette envie de le voir entièrement nu et de vivre une nouvelle chose avec lui. J'y pense, j'en ai envie, mais est-ce que je suis réellement prête pour vivre ma première fois avec lui ? Je ne sais pas mais à cet instant précis j'en ai jamais eu aussi envie. Et alors qu'il caresse mon ventre, je glisse ma main sur sa cuisse et je caresse la peau de son corps. Je prends sa main que je guide un peu plus haut sur mon corps. En silence, je lui donne l'autorisation, même un peu plus que l'autorisation, je l'invite même à venir découvrir ma poitrine et je sais que ce n'est que la première chose de moi qu'il va découvrir ce soir mais surement pas la dernière. Ma main attire sa jambe sur la mienne pour rapprocher son corps encore un peu plus de moi, mes fesses contre son corps, et sa jambe qui remonte sur la mienne, je viens caresser sa cuisse en rapprochant ma main de ses fesses. L'ambiance est totalement différente dans la chambre, le film est vraiment passé au second plan voir même au troisième plan, il n'y a plus que nous deux dans ce lit et mon cœur qui bat de plus en plus vite pour lui.
Tell me, tell me that you want me And I'll be yours completely, for better or for worse
Alex est douée en dessin, bien plus que moi en cuisine. Quand on y réfléchit je ne fais que suivre et respecter à la lettre des recettes déjà établies et imaginée par des personnes bien plus talentueuses que je ne le suis. « Tu m'as vraiment fais stresser avec ce suspense là. » C’est avec un sourire désolé que je lui réponds. Je ne voulais en aucun cas la faire stresser parce que le doute n’est clairement pas autorisé : son dessin est parfaitement réussi. « Crois moi quand je te dis que tu es encore plus beau en vrai et je sais de quoi je parle, je passe mon temps à te regarder, et quand je ne peux pas te regarder je pense à toi pour combler le manque, tu m’obnubiles Anderson. » Ses mots me touchent presque autant qu’ils ne me gênent. En revanche, les baisers qu’elle dépose à différents endroits de mon visage me font frissonner. « Tu occupes mes pensées et si je le pouvais je passerai ma vie à te regarder. » Cette fois, je ne peux m’empêcher de rire légèrement et c’est après l’avoir doucement poussé que je lui réponds. « N’en fais pas trop non plus. » J’accepte bien évidemment ses compliments mais j’ai clairement l’impression qu’elle en fait beaucoup trop. Je ne me rends pas compte du rouge qui s’est installé sur mes joues et j’espère qu’Alex ne me le fera pas remarquer. Par contre s’il y a bien autre chose qu’elle a commencé à entreprendre qui ne me gêne pas ce sont ses doigts qui se baladent avec un peu plus d’aisance sur la peau de mon torse. « Je n'aurais pas pu te repousser j'étais déjà amoureuse de toi. » Je souris bêtement en entendant ses mots. Elle était déjà amoureuse de moi et l’inverse était aussi réciproque. Avant de lui répondre je me pince les lèvres essayant de trouver les bons mots avant de me lancer. « À l’instant même où je t’ai vu entrer dans cette salle de classe, j’ai tout de suite su que tu me plaisais. » Est-ce que c’était un coup de foudre ? Je n’en ai pas la moindre idée mais j’ai tout de suite compris que cette fille était spéciale pour moi et que je voulais lui laisser une place dans ma vie. C’est moi qui ai fait le premier pas pour l’embrasser, c’est aussi moi qui lui a avoué mes sentiments pour la première fois et à chaque fois que je l’entends me dire qu’elle m’aime également, j’ai l’impression d’avoir gagné quelque chose. Comme si je ne la méritais pas et que je devais tout faire pour qu’elle ne s’ennuie pas avec moi. « Tu as intérêt parce que tu fais partie de ma vie et je t'interdis de disparaître, que ce soit en devenant invisible ou en partant loin, je refuse ça. » Elle me fait sourire. Pas que je trouve ses mots particulièrement drôles, non, mais c’est un sourire sincèrement touché par ses mots qui s’étire sur mes lippes et c’est en plantant mon regard dans le sien que je lui réponds. « Je n’irai nul part sans toi. » Je suis aussi sincère et le regard que je lui porte ne devrait pas laisser place au moindre doute possible. Je suis amoureux d’Alex et bien que nous sommes encore jeunes tous les deux, je sais que j’ai rencontré la femme de ma vie et que quoiqu’il arrive nous passerons le reste de notre vie tous les deux.
Son corps collé au mien nos mains qui caressent le corps de l’autre, j’en oublie presque le film que la télévision est toujours en train de diffuser, je suis bien trop obnubilé par ma petite-amie. Incapable de décrocher mon regard du sien, mon corps réagi à ses caresses en frissonnant. « Tu sais que tu es toujours le bienvenue dans mon lit. » Encore une fois, je souris en entendant sa réponse et ne perds pas de temps pour laisser mes lèvres s’emparer des siennes. Un baiser tendre dans un premier temps mais qui gagné en intensité petit à petit. Clairement par ma faute. Ou du moins de mes propres initiatives. Sans que je ne m’en rende compte mes baisers sont plus insistants et mes caresses bien moins hésitantes. J’ai chaud, mon rythme cardiaque commence déjà à s’emballer. J’ai envie de plus. Clairement. Et je ne viens pas seulement de m’en rendre compte mais je sais qu’Alex n’est pas prête à aller plus loin, raison pour laquelle je m’arrête pour la laisser se concentrer sur le film. « Je crois que je n'ai plus vraiment envie de regarder le film. » les mots qu’elle vient de me murmurer à l’oreille, ainsi que la position qu’elle initie auraient pu me mettre la puce à l’oreille, m’aider à comprendre ce qu’elle a en tête mais pourtant ce n’est pas le cas. Je ne regarde pas le film non plus. C’est bien les mouvements de ma petite-amie que mes yeux suivent alors qu’elle se place à califourchon sur moi. Je crois que ce baiser ne me laisse pas indifférent bien au contraire, j’ai de plus en plus chaud mais pourtant je n’essaie même pas de calmer mes ardeurs et je me laisse prolonger le baiser tout en autorisant mes mains à caresser son dos au même moment. Quand le baiser ce termine je n’essaie pas d’en initier un autre, au lieu de ça je plonge une nouvelle fois mon regard dans le sien. Sans un mot. J’essaie de comprendre ce que tout ça signifie mais je ne suis pas sûr de de bien interpréter les signaux qu’elle me lance. « Rallonges toi avec moi s'il te plaît. » Toujours pas franchement sûr de ce que tout cela signifie mais je m’exécute sans un mot et m’allonge comme elle me l’a demandé. Sauf que c’est dos à moi qu’elle se trouve maintenant prenant ma main dans la sienne pour la guider sous son t-shirt. Je prends une grande inspiration et la laisse guider les mouvements de ma main, ainsi, c’est elle qui décide quand mettre fin à cet échange et surtout mettre des limites aux zones qu’elle accepte que je puisse toucher ou non. Cet échange ne me laisse pas indifférent. Pas du tout, et je commence à ressentir une certaine excitation au niveau de mon entrejambe. Ses fesses qui viennent s’y coller ne m’aident pas, d’ailleurs. Elle doit sûrement pouvoir sentir mon souffle dans son cou. D’un simple geste, elle m’autorise à remonter ma main afin de découvrir pour ma toute première fois sa poitrine. Et c’est ce que je fais. Avec beaucoup d’hésitation et de douceur je laisse ma main remonter sur cette partie de son corps. C’est la toute première fois de ma vie que je touche la poitrine d’une fille et c’est quelque chose qui me plaît énormément. Mes lèvres embrassent son cou avec beaucoup de tendresse mais après un moment ainsi je prends l’initiative de changer de position, la poussant ainsi à se retrouver allongée sur le dos alors que je prends place au-dessus de son corps. Je la regarde longuement sans un mot. Je l’admire et j’imprime chaque trait de son visage pour le mémoriser à jamais avant de l’embrasser une nouvelle fois. Ma langue cherche la sienne, nos lèvres se scellent pour un long baiser toujours plus torride que le précédent. Il y a même une de mes mains qui a bien vite retrouvé chemin sous son t-shirt. « Tu…tu veux… ? Tu es sûre d’être prête ? » Je ne veux pas me faire de fausses idées et surtout, avant de commencer quoique ce soir je préfère m’assurer qu’elle se sente prête pour ça.
Etre avec Caleb me rends différente, meilleure, ça c'est sur. Plus douce aussi sans doute. Plus ouverte aux sentiments alors qu'il me fait vivre et ressentir des choses que je n'avais jamais connu auparavant. J'ai été seule toute ma vie et ça me convenait bien. Je n'attendais rien de cette petite ville, de ce lycée de merde, de cette vie que venait de m'imposer ma mère. Je n'attendais rien, je ne voulais rien et il est entré dans ma vie Caleb. Ou plutôt je suis entrée dans la sienne. Je suis arrivée dans sa classe, et finalement cette rencontre a changé tellement de choses pour moi. J'ai appris à ne plus être seule, j'ai découvert que la présence d'un autre pouvait me plaire vraiment, j'ai découvert que je n'étais peut-être pas vouée à rester seule toute ma vie et j'ai découvert que peut-être je pouvais réussir à aimer quelqu'un et à être aimé par quelqu'un, et c'est un constat qui a changé beaucoup de choses chez moi. « À l’instant même où je t’ai vu entrer dans cette salle de classe, j’ai tout de suite su que tu me plaisais. » Je souris en entendant les mots de Caleb. Caleb m'a intrigué, dès le début. Caleb a attiré mon attention très vite, mais sans ce fameux cour et ce travail de groupe à faire, peut-être qu'on n'aurait jamais trouvé le courage de se parler vraiment. « Tu as mis du temps avant de me le dire. » Ce n'est pas un reproche, juste une constatation. « Ça a du être long pour toi de garder ça pour toi quand on bossait sur l'exposé. » Plus d'un mois et deux semaines passés à se voir uniquement au lycée sans possibilité de se retrouver dans notre bar, ou dans un lieu quelconque pour n'être que tout les deux. Des moments passés à rire, à parler, à travailler parfois aussi sur un sujet qui nous a fait rougir bien plus d'une fois. Mais, pas de rapprochement jusqu'à cette journée chez moi ou il a fait le premier pas et je dois bien avouer que je suis très très très heureuse qu'il ait fait le premier pas, qu'il ait osé m'embrasser, qu'il ait osé se lancer pour nous donner une chance d'être ensemble. Grâce à lui aujourd'hui, nous sommes vraiment ensembles, il est dans mon lit à mes côtés pour regarder un nouveau film et je compte plus les films qu'on a déjà regardé tous les deux. Ni même les baisers que l'on s'est échangé, ils sont bien trop nombreux, et c'est quelque chose que j'aime particulièrement faire. Embrasser mon petit-ami. Passer du temps avec lui. C'est devenu très important pour moi et si nous étions tout deux solitaires à notre manière avant ça, aujourd'hui la solitude je ne la connais plus parce qu'il fait parti de ma vie et c'est quelque chose que je ne veux pas voir changer. Jamais. « Je n’irai nul part sans toi. » Mes yeux perdus dans les siens, je lui souris, à la fois touchée et rassurée par ses mots. Mes lèvres se posent sur les siennes avec douceur et tendresse, juste un baiser pleins d'amour pour lui montrer que ses mots me touchent. 16 ans et 17 ans c'est sans doute trop jeunes pour se dire que notre vie à deux est écrite et que notre histoire est éternelle, mais c'est pourtant ce à quoi je veux penser. Parce que je suis rassurée à ses côtés. Je me sens bien dans ses bras, et pour la première fois dans ma jeune existence, je me sens bien, heureuse, apaisée et amoureuse. Pour la première fois j'ai l'impression d'être à ma place dans ce monde, et si Warwick n'aurait jamais pu me faire ressentir ça, c'est Caleb qui m'apporte ce dont j'ai toujours cruellement manqué et c'est avec lui que je veux être. Ce soir et les autres soirs.
Le film continue de tourner sur la télé mais mon regard n'est pas concentré sur l'écran de la télé. Pas alors que mon corps se colle au sien et que mes mains s'aventurent avec plus d'assurance sous son t-shirt. Le torse de Caleb que je découvre, les frissons qu'il ressent et qui me donnent envie de continuer à faire glisser mes doigts sur sa peau. Le film ne peut pas rivaliser avec ce moment, et si le titanic n'a pas réussi à faire le poids face à nos baisers, ce n'est pas ce film qui va réussir à maintenir notre attention alors que la chaleur dans la chambre semble avoir grimper d'un cran. Ou c'est sans doute moi qui ait un peu plus chaud d'un coup alors que le baiser échangé devient plus intense. Alors que ses mains caressent mon corps avec plus d'assurance. Je ne ralentis pas les choses, je ressens l'envie dans son baiser, et je prolonge le baiser. Je ne retire pas mes mains de son corps et je ne sais pas ce qu'il va se passer ensuite, mais j'ai pas envie de mettre fin à ce moment. Pourtant, il le fait. Il s'éloigne, se redresse, s’assied sur le lit et il me faut quelques secondes pour comprendre le changement d'attitude. Mais, l'envie de prolonger ce moment, de continuer à faire frisonner mon corps et le sien, tout me semble bien plus intéressant que le film à ce moment précis et je lui fais comprendre en venant me placer entre lui et la télé, sur ses genoux, et en venant l'embrasser avec la même passion qu'il y avait entre nous quelques secondes auparavant. Je ne sais pas ce que je fais, j'en ai absolument aucune idée, je ne sais pas si c'est la chose à faire, je ne sais même pas si je sais ce que je fais ou plutôt si je suis prête pour ce que je suis en train d'initier. Je ne sais pas. Je ne sais pas grand chose à ce moment, juste le fait que quand mes lèvres se posent sur les siennes j'aime ça. Quand je sens mes mains sur son torse j'aime ça. Quand je sens ses mains se poser sur mon dos j'aime ça. Voilà ce que je sais, voilà ce sur quoi je veux me concentrer. Oublier l'appréhension, oublier que je n'ai jamais vécu ça, oublier que j'ai peur d'un tas de choses, parce que c'est lui et qu'avec lui je me sens bien. Il se rallonge avec moi et sans trop savoir ce que je fais, sans trop réfléchir même, je me colle à lui et c'est avec une envie certaine mais aussi une hésitation que je viens glisser nos mains entremêlées sous mon t-shirt lui donnant accès à une partie de mon corps à laquelle il n'a jamais eu accès encore. Son souffle dans mon cou me fait frisonner mais je me rapproche de lui encore, ma tête qui bouge un peu, d'un geste de la main je décale mes cheveux pour laisser ma nuque se présenter à lui, pour sentir sa respiration que ma peau, mais aussi pour inviter ses lèvres à venir s'y poser. J'en ai envie mais je ne demande pas, je ferme les yeux et j'invite sa main à progresser dans son exploration de mon corps. Je guide sa main jusque sur ma poitrine, je sens mon ventre qui se serre alors que ma main et la sienne progressent vers cette zone de mon corps, j'arrête presque de respirer au moment ou je sens ses doigts venir toucher ma poitrine. Hésitant, doux, maladroit peut-être mais c'est la première fois que je sens ce contact sur mes seins, la première fois que cette zone de mon corps se retrouve stimulée de la sorte et la sensation que je ressens me fait soupirer doucement alors que je me surprends à ressentir quelque chose de nouveau, de bon. Une sensation qui vient me donner chaud et me fait bouger un peu contre lui. Je gesticule un peu en réaction à sa main qui caresse cette partie de mon corps pour la première fois, et à ce moment je suis sûre que ça ne sera pas la dernière parce que ce que je perçois, ce que je découvre, me donne une seule certitude, j'aime ses caresses. Ses lèvres ont trouvé le chemin dans mon cou et les yeux fermés, je me laisse envahir par les sensations que je ressens et je le laisse découvrir ma poitrine alors que mon corps bouge au rythme de sa découverte de mon corps. Mes fesses contre son entrejambe, je le sens bouger un peu, je sens le contact un peu différent, mais je ne pense pas vraiment à ce que je sens, je me colle encore un peu plus à lui, me rapprochant toujours plus pour rechercher son contact, pour me sentir en sécurité et profiter de ce moment ou il découvre mon corps et ou moi je découvre cette sensation.
Tell me, tell me that you want me And I'll be yours completely, for better or for worse
« Tu as mis du temps avant de me le dire. Ça a du être long pour toi de garder ça pour toi quand on bossait sur l'exposé. » Je lâche un petit rire. Léger. À peine audible. Si elle savait. Ce n’était pourtant pas si difficile pour moi de garder mon attirance pour Alex secrète. Pour moi il était tout bonnement inimaginable que mes sentiments soient réciproques, alors je profitais seulement de cet exposé pour passer du temps avec la fille qui me plaisait. Je profitais intensément de chaque seconde passée avec elle, parce que je savais d’une fois ce travail fini, nos chemins se sépareraient de nouveau. Enfin du moins c’est ce que je pensais. Ce dont j’étais persuadé. Mais j’avais tort parce qu’aujourd’hui, l’exposé est terminé depuis des mois et je suis en couple avec cette même fille, qui, apparemment, était elle aussi intéressée par moi. Chose qui me semble encore toujours extrêmement ridicule et insensée mais elle n’en reste pas pour le moins véridique.