@Megan Williams  

DECEMBRE 2020.
(tw. avortement) Quand Megan le lui a dit, elle n’a pas fait de blague. Pas le moindre sous-entendu. Pas d’essai de quoi que ce soit. Elle a enfilé son masque d’adulte sérieuse, et elle a aussitôt accepté, ajoutant un évidemment, pour lui prouver que cela n’a rien d’une corvée. L’instant est particulier à tous les niveaux, mais elle sait qu’il est surtout très difficile pour Megan, et elle avait à coeur de se montrer présente pour elle, à défaut de pouvoir en faire plus. Elle ne lui a pas demandé comment cela allait se passer, elle a fait elle-même ses recherches sur internet pour anticiper au mieux ce qui allait arriver à son amie, et sûrement aussi pour pouvoir la rassurer si jamais elle venait à se poser des questions - quoi que Megan a sûrement fait le même genre de recherche de son côté, c’est évident. “Tu veux savoir le pire dans tout ça ? T’es toujours bonne même avec une tenue d’hôpital.” Elle sourit tristement mais tente tout de même de faire au mieux, le cadre de l’hôpital n’aidant pourtant pas à penser à autre chose. Ce n’est sans doute pas le moment non plus de jouer à un jeu consistant à dire si oui ou non elles coucheraient avec le médecin dont elles croisent le regard. De toute évidence, ce n’est pas le moment de parler de coucherie tout court. “Si on te fait la moindre remarque, tu me dis juste à qui je dois casser la gueule.” Elle est sérieuse. Elle peut rigoler de beaucoup de choses, énormément de choses, mais personne ne peut se moquer de ses amies, et encore moins dans un moment pareil. La procédure est difficile, pseudo sujette à des débats éthiques et moraux, et elle envoie chier tous ceux qui pensent que Megan a la moindre faute dans toute cette histoire. Ils étaient deux, mais elle est la seule à en payer le prix. “Et après je lui collerai des soupçons d’homicide au cul.” Il faut bien que son travail lui serve à quelque chose, non ?

Elle prend une maigre inspiration, consciente qu’elle n’a pas le droit de flancher en cet instant. Megan est déjà sur son brancard, alors elle en profite pour lui attraper la main, sans ajouter le moindre commentaire à ce sujet. “T’as trop bien réussi ton eye liner pour qu’ils aient le droit d’y toucher, je leur dirai.” Son regard croise le sien avec une tristesse que la blonde peine de plus en plus à cacher. “Tu as des questions ? Tu veux quoi que ce soit ?” Un câlin, une claque ? Elle peut tout faire, elle le jure, et Megan n’a qu’à lui demander. Elle peut même aller tuer son amant le temps de l’opération, ni vu ni connu. Megan n’aurait qu’à lui murmurer son prénom, et Charlie s’occuperait de tout le reste, comme si elle avait vraiment fait son entrée dans la police pour réprimer le crime plutôt que de le commettre de la plus parfaite des façons elle-même - quelle idée, hein.

you can’t alpha me
Megan Williams & @Charlie Fawcett ☆ crédit/simcneashley

tw avortement

« Débrouille-toi Megan, je veux rien avoir à faire avec ça. » Ça. Je ne demandais pas à Scott de quitter sa femme pour m’épouser et que nous élevions cet enfant ensemble. Je ne lui demandais pas non plus de me jurer qu’il resterait à mes côtés, dans l’ombre certes, mais qu’il veillerait tout de même sur nous de loin en étant présenté à notre progéniture comme tonton Scott ou bien l’ami de maman. J’ai vingt-deux ans, une situation financière instable et une vie amoureuse chaotique, je suis l’amante d’un homme qui a plus de dix ans de plus que moi, j’ai conscience que mettre au monde un gamin dans ma situation ce serait un crime. J’ai toujours pensé que je n’aurais pas d’enfant à moins d’être capable de leur offrir une vie aux antipode de la mienne. J’ai ressenti de la colère, du mépris et un cruel sentiment d’abandon en grandissant et, jamais au grand jamais je n’envisagerais de faire ça à un enfant.

Cet enfant, je n’en veux pas, pas dans ces conditions et, si j’ai dit la vérité à Scott, je l’ai fait pour trouver de l’affection et du soutien dans ses bras. Je lui ai tout dit non pas dans l’espoir qu’il voit la chose comme une bénédiction et qu’il tombe à mes pieds en parlant de miracle, mais en espérant qu’il comprendrait l’épreuve qui m’attendait. Ai-je songé que, peut-être, il serait celui qui m’accompagnerait aujourd’hui et qui me tiendrait la main ? Certainement. L’espace d’un instant, l’idée m’a effleuré l’esprit. Sauf que sa réaction n’a pas laissé de place au doute et, en cette fin d’après-midi, c’est Charlie qui m’accompagne. C’est à sa porte que j’ai frappé, désespérée et malheureuse. Je n’étais prête ni à affronter la pitié de Shiloh, ni le sarcasme de Jo. La policière étant un parfait équilibre entre douceur et force, c’était elle, l’évidence.

« Tu veux savoir le pire dans tout ça ? T’es toujours bonne même avec une tenue d’hôpital. » Gênée, je tire sur l’arrière de ma tunique d’hôpital pour m’assurer qu’en marchant les quelques mètres entre la salle de bain et la chambre de consultation dans laquelle on m’a installée pour plus d’intimité les pans de l’immonde tenue ne se sont pas écartés, laissant place à une vue dégagée sur mes fesses. Non, bien. « Si on réfléchit, je prends la bonne décision. Pas de vergetures, pas de prise de poids, pas d’organes écrasés et poussé contre les bords, pas de cicatrice de césarienne. » Je vais rester bonne donc. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression d’être en train de me noyer, alors ? « Si on te fait la moindre remarque, tu me dis juste à qui je dois casser la gueule. Et après je lui collerai des soupçons d’homicide au cul. » Mes lèvres forment une grimace qui ressemble plus à un rictus qu’à un sourire et pour cause : je sais très bien à qui j’en veut le plus là maintenant, tout de suite. Pourtant, Scott reviendra dans quelques semaines – il les passera à l’écart, comme si j’étais une pestiférée – et je tomberai encore dans le piège de ses yeux tendres et de ses beaux discours. « Regarde. » Je déverrouille mon téléphone pour le lui glisser entre les mains. Il est ouvert sur le dernier message de mon amant. "Tu as fait ce qu’il fallait ?" qu’il demande. Trop lâche pour m’accompagner, trop lâche pour se résigner à écrire le mot avortement en toute lettres. « Ils essaient d’avoir des enfants avec sa femme. » L’importance de cette information aura celle que Charlie voudra bien le lui donner. Moi, je la lui délivre sans dissimuler mon amertume qui, en revanche, est bien là pour masquer un cœur brisé.

« T’as trop bien réussi ton eye liner pour qu’ils aient le droit d’y toucher, je leur dirai. » C’est moi qui vais toucher à mon liner, si je n’arrive pas à me ressaisir. Je sais que c’est la bonne chose à faire mais, plus l’heure approche, plus mon cœur bat la chamade. « Tu as des questions ? Tu veux quoi que ce soit ? » Mon regard croise celui de la brune et, puisque mon corps ne me laisse le choix qu’entre fondre en larmes ou fondre dans ses bras, j’enlace la blonde et je l’attire contre moi. Merci d’être là, voilà ce que ça veut dire. « Tu sais si tu pourras rester avec moi ? » "La grossesse est trop avancée pour un avortement médicamenteux", voilà ce qu’on m’a dit lors de ma première consultation. Du reste, je n’ai pas la moindre idée de ce qui m’attend et je suis terrorisée.

(tw. avortement) « Si on réfléchit, je prends la bonne décision. Pas de vergetures, pas de prise de poids, pas d’organes écrasés et poussé contre les bords, pas de cicatrice de césarienne. » Et même si elles réfléchissent de façon plus mature, plus posée, et surtout plus sérieuse, Megan prend la bonne décision. Charlie aurait été là pour elle peu importe sa décision finale, c’est une évidence, mais en cet instant elle tient à souligner le choix courageux qu’elle fait, tout comme elle souligne à sa façon qu’il n’existe pas plus de faute sur les épaules de Megan que de quiconque en ce monde. Elle aurait pu être une bonne mère malgré les circonstances mais elle ne veut pas en venir à le savoir, et Charlie comprend. Elle a assez confiance en elle pour savoir qu’elle a longtemps pesé le pour et le contre d’une telle procédure, tout comme il n’y a certainement pas besoin d’appuyer l’évidence que sa décision est irrémédiable. Elle sait tout ça, et ce n’est pas pour le lui rappelé qu’elle a demandé à sa comparse blonde d’être présente à ses côtés. Charlie voudrait rajouter une blague, du genre pas neuf mois de grossesses et une vie entière d’effets secondaires pour qu’il ose ressembler au père, mais elle se tait, bien consciente que ce serait le comble de la connerie en un moment pareil. A défaut d’oser les blagues, elle souffle le chaud et le froid et promet à sa façon qu’elle défendra Megan quoiqu’il en coûte. « Regarde. » Les yeux de la policière se posent contre l’historique de messages, lequel la fait froncer les sourcils par pure colère et certainement par dégoût aussi. « Ils essaient d’avoir des enfants avec sa femme. » Elle ne cherche pas à en lire davantage, certaine qu’elle voudrait trop connaître le nom de cet homme pour enfin avoir un prénom à détester. Certaine, aussi, que ce n’est pas le moment pour cela. “Grâce à toi, il sait au moins que si y’a un problème d’infertilité, ça vient pas de lui.” Elle reprend, froidement. Cela l’amuserait qu’il partage la nouvelle à sa femme et surtout qu’il lui dise la façon dont il l’a appris mais, de toute évidence, cela n’arrivera pas. Elle trouve déjà consternant qu’il ait pu dire une telle chose à Megan, comme si elle était bien placée pour en apprendre davantage sur sa vie de couple. “Bloque le, Megan. Je suis sérieuse.” Oublie le, déteste le, brise le. S’il te plaît. Elle vaut mieux que ça. Elle vaut mieux que quiconque en ce monde, mais surtout lui.

Elle finit par la prendre dans ses bras et Charlie répond naturellement à l’étreinte, sans chercher plus loin. Si c’est ce dont elle a besoin, elle peut lui offrir sans le moindre problème. « Tu sais si tu pourras rester avec moi ? » Elle s’écarte de Megan uniquement pour pouvoir la regarder dans les yeux lorsqu’elle hoche la tête. Selon Internet, oui. Et les médecins ont intérêt à suivre Internet, parce qu’elle ne compte pas laisser Megan vider toutes les larmes de son corps toute seule - évidemment que c’est ce qu’elle va faire, et personne ne pourrait l’en blâmer. “Je vais sûrement avoir le droit à un masque et une charlotte, j’espère que tu te rends compte du sacrifice que je fais pour toi.” Elle sourit doucement, préférant se moquer des aspects les plus risibles de l’instant plutôt que sur n’importe quoi d’autre. L’accompagner n’a rien d’un sacrifice, être là pour un n’en est pas un non plus. De l’index, elle dégage sa mèche derrière son oreille pour dégager son visage. “Je continue d’en penser qu’il aurait mieux valu une anesthésie générale.” Elle le souffle doucement, consciente que ce n’est pas du ressort de son amie. Mais cela aurait pu l’aider à ne pas devenir une boule de nerfs, voilà tout. Son autre main se place contre la joue de Megan. “Garde en tête que ça dure vraiment, vraiment pas longtemps, ok ? Même pas le temps d’écouter Boheman Rhapsody deux fois.” Il y a tout le avant, il y a tout le après, et il y a tout l’aspect psychologique qu’elle n’oubliera jamais. Mais techniquement, ce ne sont que dix minutes, et c’est le seul pseudo point positif sur lequel Charlie arrive à se reposer.

you can’t alpha me
Megan Williams & @Charlie Fawcett ☆ crédit/simcneashley

tw avortement

Scott est un sujet qui met hors de lui mes amies les plus proches à l’exception de Shiloh, qui elle n’a tout simplement pas connaissance de son existence. La douce, gentille et idéaliste Shiloh ne comprendrait pas, si je lui avouais sortir avec un homme marié depuis plusieurs années et je n’ai tout simplement pas envie qu’elle cesse d’avoir des étoiles dans les yeux lorsqu’elle parle de cette institution sacrée qu’est le mariage. Mais Charlie et Jo, elles, n’attendent qu’une seule chose pour aller briser les rotules de mon amant avec une batte de baseball : que j’accepte de leur confier son identité. Un prénom, un nom et je suis certaine qu’il disparaîtrait de la planète et c’est pour cette raison que je n’ai jamais donné ni l’un ni l’autre à mes deux amies. J’aimerais pouvoir dire que je refuse d’impliquer les deux jeunes femmes dans ce qui pourrait tourner à une affaire criminelle si elles laissaient libre cours à leur imagination, mais si je voulais être parfaitement honnête, j’admettrai que je l’ai dans la peau, le brun. A travers ses yeux, j’ai l’impression d’exister aux yeux d’une gente masculine riche et au statut social élevé, et cela panse les plaies de la gamine du système qui a grandi sans père que je suis. Je t’emmerde papa, parce qu’il y a des hommes qui veulent bien de moi, voilà ce que je peux dire quand je suis au bras de Scott, même si cela n’arrive que dans les bars d’hôtels connus pour leur discrétion. « Grâce à toi, il sait au moins que si y’a un problème d’infertilité, ça vient pas de lui. » - « Elle est certainement frigide de toute façon. » Je ne connais rien de l’épouse en question, mais elle a forcément tous les défauts du monde : c’est plus facile si c’est elle l’ennemie. « Bloque le, Megan. Je suis sérieuse. » J’appuie sur le prénom de mon amant pour atterrir sur son contact, laisse mon doigt en suspens au-dessus de mon téléphone, comme si j’hésitais réellement à le faire, avant de verrouiller l’appareil. « Je le ferais plus tard. Je veux avoir l’occasion de lui dire que c’est un trou du cul, avant. » Je lui dirais peut-être ce genre de grossièreté, mais nous savons toutes les deux que je ne le bloquerai pas, ni maintenant ni plus tard : je ne suis pas prête.  

« Je vais sûrement avoir le droit à un masque et une charlotte, j’espère que tu te rends compte du sacrifice que je fais pour toi. » Peut-être qu’il s’agit du genre de spectacle pour lequel personne ne veut de spectateurs, mais j’ai besoin d’avoir une amie à mes côtés, pendant qu’un médecin s’occupera de faire ce qu’il faut. Elle ne me verra pas différemment et ne verra de toute façon rien, au même titre que moi puisqu’un drap sera tiré au niveau de ma taille : l’infirmière qui m’a parlé de la procédure me l’a expliqué, comme si c’était supposé être rassurant. « L’infirmière à qui j’ai parlé au téléphone m’a dit que c’était mieux d’écouter de la musique, pour pas entendre le bruit des ustensiles. » Avec ce terme, j’ai l’impression qu’on parle de cuisine, mais je crois que personne n’osera faire la moindre plaisanterie au sujet des dits ustensiles ou au sujet de quoi que ce soit d’autre. « Je continue d’en penser qu’il aurait mieux valu une anesthésie générale. » La main de Charlie se colle contre ma joue, et je fais la grimace. « Je veux en être débarrassée le plus vite possible. Je veux pouvoir rentrer chez moi et faire comme si rien de tout ça n’était arrivé. » Et on m’a expliqué qu’avec l’anesthésie locale, je passerai bien moins de temps dans cette clinique. Demain, j’enfilerai une robe de soirée, j’attraperai mon appareil photo et j’irai bosser, toute cette histoire loin derrière moi. « Garde en tête que ça dure vraiment, vraiment pas longtemps, ok ? Même pas le temps d’écouter Boheman Rhapsody deux fois. » - « On partagera les écouteurs hein ? » Et comme ça, avec chacune un écouter et la main de Charlie sur mon autre oreille pour que je ne puisse rien entendre de ce qu’il se passe derrière le drap, j’arriverai à oublier ce qu’il est en train de m’arriver. J’espère. « Megan ? On est prêts pour toi, si toi aussi on va y aller. » L’infirmière qui m’a posé pleins de questions du genre "est-ce que tu es sûre de toi ?" entre dans la chambre et sa voix mielleuse me donne envie de lui demander si elle serait pas plus faite pour bosser à la maternité que dans ce genre d’endroit. Ma gorge se serre, je hoche la tête et m’allonge sur le lit dont elle remonte déjà les barrières, sans jamais lâcher la main de Charlie.

Le seul conseil un minimum avisé que Charlie peut lui partager se résume à bloquer l’homme en question, celui qui la prend pour un bouche-trou, celui qui l’a aujourd’hui mise enceinte sans s’impliquer ne serait-ce dans l’avortement. Il veut le beurre et l’argent du beurre, mais il veut surtout le cul de la crémière, et la crémière peine apparemment à le comprendre. « Je le ferais plus tard. Je veux avoir l’occasion de lui dire que c’est un trou du cul, avant. » Et si Charlie ne dit rien, elle comprend déjà qu’elle ne le bloquera pas. Elle se retient de souffler, consciente que ce n’est pas le genre de soutien dont Megan a besoin pour l’heure. La blonde hoche la tête et trouve le moyen d’esquisser un sourire qui n’a pas (trop) l’air faux, et déjà elle se concentre sur le présent.

« L’infirmière à qui j’ai parlé au téléphone m’a dit que c’était mieux d’écouter de la musique, pour pas entendre le bruit des ustensiles. » Ce qu’elle veut bien croire, ce qu’elle ne cherche pas non plus à remettre en question durant une seule seconde. Ce n’est pas quelque chose que Charlie aurait pu anticiper, ou à quoi elle aurait pu penser, et cela explique aussi simplement que cela pourquoi elle n’est pas infirmière. “Je te prêterai mes écouteurs.” Peut-être que l’infirmière proposait à ce que l’accompagnante mette aussi de la musique dans ses oreilles pour nier l’existence du problème environnant, mais peu importe. Pour elle qui se contente d’être auprès de Megan et de lui tenir la main, cela a bien moins d’importance. Elle se concentrera sur la playlist jouée dans ses oreilles, et ce sera déjà un bon début. « Je veux en être débarrassée le plus vite possible. Je veux pouvoir rentrer chez moi et faire comme si rien de tout ça n’était arrivé. » Charlie pose un sourire triste sur son amie. Elle travaille dur à agir comme si de rien n’était, comme si elles n’étaient pas en train de vivre un moment qui allait la hanter pour le restant de ses jours. “Tu seras vite débarrassée.” Elle répète donc ses mots et la rassure. D’ici ce soir, tout sera derrière elle.

« On partagera les écouteurs hein ? » - “Evidemment.” que non, mais peu importe. Elle lui dit ce qu’elle veut entendre, elle lui racontera qu’elle mettra dans ses propres oreilles la même musique qu’écoute Megan. Peu importe. C’est important pour Megan, parce que tout le devient en cet instant, mais ça ne l’est pas pour Charlie. Megan donne de l’importance aux moindres détails pour ne pas avoir à se concentrer sur l’éléphant dans la pièce, et cela a tout de compréhensible. « Megan ? On est prêts pour toi, si toi aussi on va y aller. » Et aussi simplement que ça, elle se prépare pour l’opération en même temps que l’infirmière fait son travail, celui de Charlie se résumant à rester à ses côtés, ce qu’elle fait tout en suivant les ennuyeuses règles de l’ennuyeux protocole. Aujourd’hui n’est pas le jour où elle prendra le temps de demander pourquoi autant que et si. Elle suit les règles, elle se tait, elle tient la main de Megan. Elle lui met les écouteurs dans les oreilles, elle met son casques sur les siennes propres, et les deux téléphones diffusent à l’unisson un début de Bohemian Rhapsody à la seconde où le médecin (chirurgien ? peu importe) lui demande si elle est prête. Le reste, si on lui demande, Charlie jurera l’avoir oublié, pour que Megan n’ait plus à y penser de son côté non plus.

* * *

Sa main tient toujours la sienne lorsqu’elle sort de la salle d’opération, et maintenant elle se permet même d’embrasser le haut de son crâne qui sent une connerie de shampooing hors de prix (le même dont elle demande la référence toutes les deux semaines et oublie d’acheter). Elle lui enlève enfin les écouteurs. “Si tu penses un seul instant à juger ma playlist, sache que je t’ai pas mis mes musiques préférées. Le contexte était pas le meilleur.” Elle va sûrement passer le reste de sa vie à associer ces musiques au moment de cette opération, et il est hors de question que les musiques préférées de Charlie soient associées à un tel souvenir. “Pas trop dans les vapes, ça va ?” Son sérieux est retrouvé en un claquement de doigts alors que ses prunelles examinent celles de Megan, à la recherche du moindre indice lui laissant penser qu’il existe un problème et qu’elle doive de fait appeler une infirmière.

you can’t alpha me
Megan Williams & @Charlie Fawcett ☆ crédit/simcneashley

tw avortement

« Tu seras vite débarrassée. » Certainement pas assez vite et trop à la fois, mais l’heure n’est pas à l’introspection. Si je réfléchissais trop, je pourrais être prise de regrets voire commencer à avoir les chocottes - comme si ce n’était pas déjà le cas - et je pourrais prendre une décision idiote. C’est mon quotidien, pour être tout à fait honnête, de ne pas réfléchir et de prendre les décisions les plus irrationnelles qu’il soit, mais pour une fois, je fais la bonne chose. Il est hors de question de tout gâcher. On élève pas un gamin seul et on ne met pas un enfant au monde dans ce genre de configuration. Ce serait égoïste, ce serait être le même genre de personne que Billie et je me suis toujours promis que je serais toujours tout le contraire d’elle. « Je veux plus jamais y penser, après ça. » Et par conséquent, il faut comprendre que je ne veux plus jamais que le sujet soit évoqué entre nous d’une quelconque façon. Je connais assez Charlie pour savoir qu’elle a beau avoir une grande gueule, elle n’ira pas contre ma volonté, pas sur ce genre de terrain. « Plus jamais. » Ce moment ne sera tout bonnement jamais arrivé, d’ailleurs. J’ai l’intention de prétendre que c’est le cas en tout cas, pour pouvoir le mettre derrière moi et oublier la façon horrible dont je me sens.

***

La musique n’était pas assez forte pour couvrir les bruits métalliques des outils utilisés par le médecin, pas plus que les bruits de succion. C’était censé être juste un peu désagréable, mais j’ai enfoncé mes ongles dans la peau de Charlie au point de lui laisser des marques et, pour ne pas le faire jusqu’au sang, c’est l’intérieur de ma joue que j’ai mordue jusqu’à avoir un goût métallique dans la bouche.

Lorsque tout se termine, on me ramène en salle de réveil - comme si j’avais pu dormir ou somnoler d’une quelconque manière - et je garde le silence alors que Charlie caresse mes cheveux comme ceux d’un enfant. «  Si tu penses un seul instant à juger ma playlist, sache que je t’ai pas mis mes musiques préférées. Le contexte était pas le meilleur. » Je serai bien incapable de citer une seule musique alors que le volume était le plus fort possible, pourtant. J’étais trop concentrée sur le fait d’essayer de ne pas être concentrée sur ce qu’il se passait derrière le drap tendu entre moi et le corps médical. C’est terminé. « Je savais bien que j’avais pas entendu la voix de Freddy. » Ce serait une insulte, d’avoir gâché Bohemian Rhapsody, au final. « Pas trop dans les vapes, ça va ? » Je hausse les épaules, faussement détachée et lointaine. « J’ai l’impression que j’ai envie de faire une sieste mais j’arriverai pas à dormir si je ferme les yeux. » Il va me falloir quelques minutes pour être capable de prétendre qu’il ne s’est rien passé. « Ils ont dit dans combien de temps tu pourrais me ramener ? » L’endroit est conçu pour qu’on ait l’impression d’avoir passé une agréable après-midi au SPA, mais il est impossible d’oublier ce qu’il s’y est passé. « Je peux pas rentrer chez moi, Shiloh squatte depuis quelques semaines. » Elle a quitté Sydney pour fuir un petit ami violent et il est hors de question qu’elle sache ce qu’il s’est passé aujourd’hui ou quoi que ce soit concernant Scott. « Je peux dormir chez toi ce soir ? » Si tant est que je sois capable de dormir. « T’as pas parlé de bière mais je suis certaine que t’en as au frigo. »

« Je veux plus jamais y penser, après ça. Plus jamais. »

Elle a hoché la tête et n’a même pas continué sur ce terrain. Elles oublieront tout, l’une comme l’autre, et rien ni personne ne pourra leur rappeler cet instant. Megan ne l’oubliera jamais réellement, Charlie non plus, mais elles utiliseront toute leur capacité à se montrer insouciantes pour ne jamais se rapprocher de près ou de loin du sujet. Elles sont douées pour nier les problèmes, l’une comme l’autre, et ce sera le meilleur-pire contexte du monde pour mettre ce talent en application. En attendant que tout soit derrière elles, la blonde a tenu la main de sa comparse tout du long, reprenant parfois sa prise lorsque la moiteur de leurs paumes les faisait glisser. Pas de paillettes, pas de strass, rien dont elles pourraient trouver le moyen de sourire ou rire. Mais elles sont là, et surtout Charlie est là pour Megan, qui aurait sans aucun doute préféré être partout ailleurs que dans cette salle. Lorsqu’on leur annonce que l’opération est terminée et que le brancard les ramène en salle de réveil, le soulagement est visible des deux parties.

Tout ce que Charlie sait faire, c’est désamorcer les bombes, et pour cela n’importe quelle excuse devient la bonne. Ainsi, la musique et la playlist choisie mènent la danse. « Je savais bien que j’avais pas entendu la voix de Freddy. » Elle en rigole automatiquement. Bien sûr que n’importe quelle bonne playlist contient Queen quelque part, c’est une condition sine qua non. Cela prouve bien que la sienne n’avait pas longuement été préparée, et elle se rattrapera plus tard à ce sujet, dans un contexte qui leur ressemble bien plus et qui permet surtout à leurs sourires d’exister. « J’ai l’impression que j’ai envie de faire une sieste mais j’arriverai pas à dormir si je ferme les yeux. » L’anesthésie n’est donc pas plus forte que prévue, et c’est sans doute une bonne nouvelle malgré tout: les complications médicales passent avant les retombées psychologiques, aussi injuste que cela puisse-t-il paraître. “C’est comme après un festival, alors.” Certainement pas, non, mais elle compare avec ce qu’elle peut et elle n’évoque pas l’éléphant dans la pièce. C’est leur nouvelle règle, et Charlie l’applique à la lettre. « Ils ont dit dans combien de temps tu pourrais me ramener ? » - “Pas avant deux heures.” Au bas mot, mais Charlie ne cherche pas à la stresser davantage. Elle a de toute façon promis de rester à ses côtés et elle s’y tiendra, peu importe le temps qu’elle doit rester à l’hôpital. « Je peux pas rentrer chez moi, Shiloh squatte depuis quelques semaines. Je peux dormir chez toi ce soir ? » - “Evidemment.” Elle est du genre à toujours aimer avoir de la visite chez elle, mais pour ce soir Charlie serait surtout rassurée de savoir Megan à ses côtés, parce qu’elle saurait au moins qu’elle n’est pas seule. Les choses sont claires entre elles, qui plus est: aucune question. Rien ne pourrait lui assurer qu’il en serait de même si elle retrouvait ladite Shiloh ainsi que toute son ignorance sur la question.

« T’as pas parlé de bière mais je suis certaine que t’en as au frigo. »
“Et même de quoi faire tous les cocktails de tes rêves.”

Et du vin, aussi. Du vrai bon vin, que ses parents lui offrent comme si elle en buvait. Autrement dit, elle a tout ce dont qui que ce soit pourrait rêver, et elles pourront boire jusqu’à réellement tout oublier, si jamais les médecins ne donnent pas de contre-indication en ce sens. Sinon, elle a aussi du jus de fruit, et peut-être que cela fera l’affaire le temps d’une soirée. “Ça veut aussi dire qu’on a deux heures pour trouver un film. Ou deux. Ou trois, parce qu’on est vraiment des dingues.” Le temps est long et elle tente de l’occuper comme elle peut, maintenant qu’elle perd toute idée d’une conversation digne de ce nom et qui ne risque pas de lui rappeler son amant ou son passage à l’hôpital. Marcher sur des œufs ne ressemble définitivement pas à Charlie, mais elle fait de son mieux auprès de Megan, parce qu’elle le mérite bien. “Je dirai à Shiloh qu’on a commencé à boire un peu tôt et qu’on a pas assumé la suite, ça me semble pas vraiment improbable comme journée entre filles ça.” Elles auraient pu le faire, si un autre impératif n’avait pas retenu Megan. Elles pourront le faire à l’avenir, aussi, quand Charlie n’arrêtera pas les grands méchants et quand les souvenirs de Megan seront trop forts à nouveau. Elles peuvent bien dire et faire ce qu’elles veulent, à en juger par la situation actuelle, déplaisante au possible.

you can’t alpha me
Megan Williams & @Charlie Fawcett ☆ crédit/simcneashley

tw avortement

« C’est comme après un festival, alors. » Si c’est comme le genre de festival que nous fréquentons – peut-être plus autant que lorsque nous étions plus jeunes – alors je peux fermer les yeux et le temps passera plus vite. Je peux tenter d’imaginer que j’ai de la peinture fluorescente sur le visage, que mes cheveux sont détachés et que le vent s’y engouffre pour me chatouiller la nuque, et que la musique – n’importe quel genre de musique, nous ne sommes pas compliquées lorsqu’il est question de faire la fête – nous rend toutes les deux sourdes. Et j’essaie, j’essaie de fermer les yeux quelques secondes pour prétendre que nous sommes dans cette version de la réalité bien plus attractive. Sauf que cela ne marche pas et qu’une douleur vive dans mon bas ventre me rappelle bien vite à la raison, et je pose ma main sur mon abdomen en grimaçant. « Pas avant deux heures. » Je voudrais rentrer tout de suite mais je n’ai pas la force de demander qu’on m’explique toutes les raisons qui font que c’est risqué ou déconseillé de le faire avant, alors que je reste semi allongée dans ce lit dont quelqu’un a redressé le dossier. L’endroit devrait être plus coloré. Il devrait y avoir une musique d’ambiance ou de l’encens : quelque chose pour faire oublier aux gens où ils sont.

« Evidemment. Et même de quoi faire tous les cocktails de tes rêves. » - « Je suis contente de voir que t’es pas devenue rasoir parce que tu bosses chez les flics. » Dans les faits, je n’ai rien contre les forces de l’ordre. Je ne suis pas une révolutionnaire ou une anarchiste : je fais mon bonhomme de chemin seule parce que, lorsque j’avais besoin d’autorité supérieures et compétentes dans ma vie, on m’a laissée tomber. Et puisque je n’ai jamais consommé la moindre substance illégale, le boulot de la blonde n’est pas un frein à nos folles soirées. Ce soir, j’aurais peut-être simplement moins la tête à la fête. « Tu te souviens la fois où on s’est incrustrées au Spring Break des étudiant en droit ? Je veux les mêmes cocktails que cette fois-là. » Ceux à cause desquels nous nous étions retrouvées à trois heure du matin sur une plage de Surfer Paradise à décider que faire un bain de minuit – un vrai – avec deus mecs qui nous étaient parfaitement inconnus était la meilleures des idées qu’il soit. Dommage pour Charlie que pour l’unique fois où elle m’ait réellement vue sans soutien-gorge, elle n’en garde pas le moindre souvenir.

« Ça veut aussi dire qu’on a deux heures pour trouver un film. Ou deux. Ou trois, parce qu’on est vraiment des dingues. » - « Je te jure que si c’est le moment où tu me parles de la trilogie pitch perfect je rentre jusqu’à chez moi en rampant s’il le faut. » C’est agréable de prétendre que j’en serai capable, comme s’il ne s’était rien passé. Je ne risque pas de me vider de mon sang non plus, mais certainement que je ferais un malaise si toutefois j’essayais. « T’es devenue trop critique des thrillers depuis que tu connais l’envers du décors ou on peut encore en regarder ? » Parce que là, je ne vois rien de moins qu’un bon Seven pour avoir ma dose d’épouvante et de suspens et ne penser à rien d’autre que ce qui se trame à l’écran. « Tu pourras même faire mes cheveux. » Comme si c’était une question ou une proposition. « Je dirai à Shiloh qu’on a commencé à boire un peu tôt et qu’on a pas assumé la suite, ça me semble pas vraiment improbable comme journée entre filles ça. » Je hoche la tête. Un ange passe, puisque je n’ose rien dire, trop vite ramenée à la réalité de ce qu’il vient de se passer, avant de me secouer les puces et de répondre. « Exactement comme au spring break du coup. » Evidemment que je n’avais pas osé déranger Shiloh, quand bien même nous ne vivions pas ensemble à l’époque. « Je… Merci. Je sais pas ce que j’aurais fait si t’avais pas accepté de m’accompagner. » Je ne me voyais demander ça a personne d’autre.

« Je suis contente de voir que t’es pas devenue rasoir parce que tu bosses chez les flics. »
“Jamais de la vie.”

Ça, au moins, elle peut le lui promettre. Cela ne dépend pas de l’hôpital, ni du personnel, ni de personne, alors elle le promet sans y penser à deux fois: elle sera jamais rasoir, et elle aura toujours de quoi faire tous les cocktails du monde chez elle. Si c’est tout ce dont elle a besoin pour être rassurée, Charlie le lui offre sur un plateau d’argent - et les cocktails seront servis sur le même genre de plateau, d’ailleurs. « Tu te souviens la fois où on s’est incrustrées au Spring Break des étudiant en droit ? Je veux les mêmes cocktails que cette fois-là. » Elle se souvient de peu de choses de cette soirée-là, il faut bien l’avouer, mais elle se souvient au moins qu’elle a existé et c’est sûrement un très bon début. Evidemment, elle se souvient aussi que les cocktails ont bien fait leur travail et l’ont inhibé de toute retenue, le genre d’idée qui ne caractérise de toute façon pas Charlie. “Un peu plus de m’être réveillée dans la chambre d’Antone, mais je verrai ce que je peux faire pour les cocktails.” Et s’il y a une seule chose dont elle se souvient d’Antone, d’ailleurs, c’est bien son prénom. Le reste, aucun souvenir: même les cocktails ont davantage marqué sa mémoire, quand bien même elle reste assurée que n’importe quel mélange d’alcool et de sirop pourrait plaire à Megan en l’état actuel des choses.

Elle lui promet à boire, à manger, et même une soirée entière qui sera occupée à regarder un écran sans jamais avoir à parler de quoi que ce soit. Elle lui donnera même les coussins les plus confortables, pour qu’elle se laisse aller aux bras de Morphée dès qu’elle le sentira: une bonne nuit de sommeil est tout ce qu’elle mérite. Une nuit sans cauchemars, une nuit sans problèmes. « Je te jure que si c’est le moment où tu me parles de la trilogie pitch perfect je rentre jusqu’à chez moi en rampant s’il le faut. » - “Seulement la trilogie du Seigneur des Anneaux suivie du Hobbit. Le tout en version longue.” Ca se jouerait à quoi, quinze heures de visionnage ? Un vrai supplice garanti pour deux personnes comme elle, tel que le démontre le sourire en coin que Charlie lui propose déjà, évidemment tout sauf sérieuse. Elle préférerait encore passer la soirée à tenter de reproduire l’exact même cocktail que celui goûté au Spring Break. « T’es devenue trop critique des thrillers depuis que tu connais l’envers du décors ou on peut encore en regarder ? » Elle voit le monde d’un oeil différent, c’est certain, mais pas au moins d’en ennuyer ses amies. “Je te l’ai dit, je refuse de devenir rasoir.” Et cela passe par des critiques ennuyantes quant à la véracité des films policiers. Tout le monde s’en fiche tant qu’il y a Leonardo DiCaprio ou Martin Freeman. « Tu pourras même faire mes cheveux. » - “Je te mettrai mes nouvelles extensions.” Ainsi, elles miment de ne rien avoir de mieux à faire que parler garçons et cheveux, véritable cliché de celles à qui on reproche d’avoir recours à un avortement par facilité. Pourtant, c’est de sujets légers dont Megan a besoin en cet instant, et c’est ce que Charlie fait de son mieux pour lui offrir, à défaut de pouvoir faire plus. Elle lui coiffera les cheveux avec soin, les rendra beaux et brillants, les coiffera à sa guise, le tout devant des héros clichés en train de sauver une pauvre petite jeune femme eplorée. Une soirée parfaite en perspective.

« Exactement comme au spring break du coup. »
“En mieux.”

La précision se devait d’être donnée, uniquement parce qu’elle est douée pour faire un concours à partir d’un rien. Elles avaient trop bu à l’époque, elles raconteront à qui veut bien l’entendre qu’il en a été de même pour ce soir: cela restera leur petit secret, le genre que personne ne cherchera à percer, le genre aussi qu’elles emporteront dans leur tombe - pour Charlie du moins, puisque pour Megan les choses sont différentes. Le pacte stipule qu’elle peut en parler à qui elle juge digne. « Je… Merci. Je sais pas ce que j’aurais fait si t’avais pas accepté de m’accompagner. » Ses doigts caressent doucement ses cheveux et ses tempes d’une façon quasi maternelle, surtout alors qu’elle ajoute un sourire en sa direction. “Mais je suis là et je bouge pas, alors t’as pas à te poser la question.” Ni pour ce soir ni pour jamais, puisque Charlie jure de toujours répondre présente le moment venu, et ce peu importe la raison.