The Underworld n'avait jamais si bien porté son nom. Caché derrière ses lunettes noires, celles qu'il enfilait lorsqu'il souhaitait se faire le plus discret possible, Sighbury se faufilait jusqu'au premier rang. Grand et mince, il n'avait aucun mal à se faxer à travers la foule, quand bien même cette dernière était d'une densité honorable. Quel peuple ! Pas étonnant que Hurtwave ait du ajouter une date à sa tournée Londonienne. Le mannequin souriait en imaginant Asher s'agiter en coulisses. Son ami était-il stressé ? Avait-il trouvé un mot ou une phrase à écrire sur son t-shirt du soir ? Allait-il oser ouvrir sa chemise et faire preuve de l'impertinence que méritait Camden ? Carmine l'espérait fort, mais ce qu'il espérait plus encore c'était de ne pas se faire griller.
L'anglais avait manœuvré en sous-marin afin de se rendre à ce concert sans personne ne soit au courant : ni ses parents qui auraient fortement désapprouvé que l'icône de leur marque soit aperçue au beau milieu du quartier punk (mauvais genre !), ni la presse people qui aurait fait chou gras de le prendre en photo ainsi vêtu (depuis quand Sighbury sortait-il sans cravate ?!), ni Buckley auquel il comptait bien faire la surprise de lui sourire de toutes ses dents lorsque le musicien sortirait sa guitare. Pour l'occasion, Carmine avait fait l'effort de se fondre dans la masse, de s'habiller aux couleurs locales (tenue - clic !) et de venir en métro afin de n'attirer l'attention de personne devant la salle. Débarquer en limousine conduite par un chauffeur n'aurait pas manqué de mettre à terre tous ses projets d'anonymat, d'autant plus que Londres était son fief, son royaume, l'endroit au monde ou il était le plus susceptible de se faire interpeler dans la rue pour signer des autographes. En témoignaient les vidéos de lui projetées sur les écrans géants de Piccadilly Circus depuis qu'étaient sorties les premières images de sa récente collaboration avec Aston Martin.
Droit et fier, Carmine se différenciait du reste des convives par l'absence de bière au creux de sa main ainsi que par sa stature guindée. Le mannequin ne pouvait pas tricher au point de paraître aussi à sa place ici que les autres fans présents autour de lui. Il restait cette icône de mode trop habituée à prendre la pose pour tout simplement s'avachir et attendre que le show commence. La proximité physique avec les autres participants l'incommodait, lui dont la divine personne ne souffrait d'ordinaire d'aucun contact non désiré. Mais il allait devoir faire avec pour un soir car la salle était pleine et payer pour un accès VIP aux coulisses aurait gâché la surprise de sa venue. C. tenait à voir l'expression d'Asher depuis la fosse. Il connaissait plus de la moitié des musiques susceptibles d'être jouées ce soir et applaudit avec les autres lorsque les premières notes se firent entendre. Les lumières baissèrent en intensité, lui permettant de retirer ses lunettes sans craindre d'être reconnu. Gagné par l'excitation ambiante, il tendit le cou afin d'apercevoir son co-équipier entrer sur scène ...
16 Mars 2023, Camden, London, UK. C’est la dernière soirée de la tournée UK. Vous avez rajouté cette date ci car il y a eu énormément de demande et c’est vraiment incroyable. C’est beau. Ca te donne l’espoir pour l’avenir plus que tu n’aurais espéré. Cette tournée a été du bonheur de A à Z. Sur la route, tous les jours, dans des villes où tu as des connaissances à tous les coups. Finir sur un show à L’underworld c’est plus que ce que tu aurais pu imaginer dans tes rêves les plus fous. Tu es en train de réaliser tes rêves, ou plutôt, de les réaliser de nouveau, car vous avez déjà joué ici avec Johnny il y a dix ans de ça. Cette fois ci c’est les lettres qui forment le nom Hurtwave qui sont dressée en grand sur la devanture. Magnifique. Tu as pris une photo, et même une selfie. Rare quand tu mets ton visage sur des photos. Ca prouve combien tu te sens bien ici. En ces conditions. Tu vas rester quelques jours de plus à Londres histoire de ne pas briser trop vite l’électricité qui est tout autour de la tournée. Tu as bossé dur et ça a payé bien plus que tu n’aurais cru. Le public connaissait toutes les paroles, de toutes les chansons. Ca t’a vraiment mis un coup d’accélérateur pour la suite de ton chemin.
Tu as des amis qui sont là ce soir, tu as passé du temps avec eux juste avant que l’heure d’entrée en scène n’arrive. Tu as bu, bien évidemment que tu as bu, mais pas autant que d’habitude. Tu veux te souvenir de ce soir, le dernier soir. Dans un monde idéal tu l’aurais fait sobre, mais tu es trop anxieux pour ça. Tu es très très loin d’être ivre, tu es tout juste joyeux. Ton bonheur iradie ton visage et ça n’a rien à voir avec l’alcool. C’est la musique, les gens dans la salle qui ont payé leur ticket pour vous voir. Y’en a même qui était déjà là la veille.
(Outfit)Ton tour d’aller sur scène, le show commence. Ton cœur bat à 200 à l’heure, ton bonheur irradie ton visage alors que tu entames la première chanson. Le public chante avec toi et tout le monde danse de tout son soul également. Y’a pas mal de mouvement dans la fosse. Tu bouges sur la scène, tu as une bonne présence scénique, ça se voit que tu n’es pas à ton premier rodéo, loin de là. A la fin de la première chanson tu laisses quelques secondes avant de sortir de ta torpeur. Tu vas boire un peu de ta bière avant de revenir au micro. « Hello everyone, thanks for coming. This is… The last show of the tour. » On peut entendre des ’owww…’ dans la salle. « I wish it would never end. Please gi- » Ton oeil est attiré par un visage familier auquel tu ne t’attendais pas à voir. « Can you light up the room? I wanna see everyone. » Et l’ingénieur des lumières qui le fait et ça te confirme bien que c’est… Carmine. « This can’t be real waw. » Tu as un immense sourire sur ton visage. « Lots of friends in the venue tonight and I’ve promised this one to show him my guitar skills but that will have to wait a bit longer. We don’t want to slow down just yet. » Que tu dis alors que les accords de la chanson suivante se font entendre.
Tu chantes deux nouvelles chansons qui ne sont pas encore sur Spotify pendant ce set. Meaning to your pain, que tu dédicaceras à ton frère avant de la chanter, et Crawl into my skin. Celles que tu fais à la guitare sont Here at last et Empty Throne. Vous faites trois chansons de votre ancien groupe Empire of the Sun : Empty Throne, Phoenix et Ghost. La foule est particulièrement en folie sur celles ci. Tout le monde est autant frustré que toi de la fin de l’ancien groupe. C’est pas juste ce qu’il s’est passé, mais c’est fait, et tu as la chance de pouvoir encore les jouer certaines pendant tes concerts.
La setlist dans l'ordre:
******
La foule a quitté les lieux et il est l’heure de l’after party qui n’en est pas vraiment une. Vous allez juste boire au bar, dans la salle, avec tes amis et y’a du monde qui est venu. Le tour manager a joué de sa magie pour que Carmine puisse rester dans la salle malgré que la sécurité fasse sortir tout le monde. Tu sais pas les détails, tu es juste très amusé et souriant quand tu arrives dans la salle - douché et changé. « What. The. Actual. Fuck ? » C’est Carmine vers qui tu te diriges en premier car tu as besoin de réponses à tes questions. Tu vas naturellement lui faire une étreinte en guise de bonjour. « What are you doing here?? How? »
Le show démarra sur les chapeaux de roues. Bousculé par la foule en mouvement, Carmine n'eut d'autre choix que de se laisser porter et d'entrer dans la danse. Seul, le mannequin ne pouvait lutter contre les remous que créait Asher en chantant à tue tête. L'anglais pardonnait à son ami de le mettre dans cette position délicate. Après tout, C. avait choisi d'assister au concert depuis la fosse et devait en assumer les conséquences. En vouloir à Buckley n'aurait eu aucun sens, d'autant plus que la joie sur le visage du chanteur compensait l'exaspération de sentir d'autres corps se coller au sien sans que la permission ne lui ait préalablement été demandée. À la fin du premier morceau, le mannequin se joignit aux autres dans un tonnerre d'applaudissements. Plus grand que la plupart des fans, Carmine dépassait la foule d'une tête. « This can’t be real waw. » Asher venait de le reconnaître. Sighbury lui adressa son sourire le plus suffisant. Voilà ce qui arrivait aux pop star qui mettaient au défi les gens comme Carmine : elles se retrouvaient prise à leur propre jeu ! Le chanteur fit passer le message qu'il faudrait que le mannequin attende encore un peu avant de pouvoir l'entendre jouer de la guitare et c'est ce que fit C. Sagement, l'anglais écouta les différents morceaux du groupe, chantonnant les refrains qu'il connaissait et découvrant ceux qu'il ne connaissait pas. S'être renseigné sur le passé d'Asher avant de venir le rejoindre à Londres lui permit de saisir les messages cachés dans les textes. Il devina que certaines paroles étaient adressées à ses proches décédés. Son frère ou sa sœur, C. ne savait pas, mais des frissons lui parcoururent l'échine à la seule idée d'imaginer la peine que cela aurait représenté pour lui de perdre Greta. Il commença à ressentir pour Asher de la compassion en plus de la sympathie qu'il lui réservait depuis leur premier entraînement de rugby.
* * *
Carmine était trempé. Quelle idée d'avoir choisi cette veste en cuire. Après plus d'une heure de concert - presque deux en réalité car la foule en délire avait exigé non pas un mais deux rappels ! - l'anglais baignait dans son jus et ne rêvait que d'une chose : prendre une douche. Il envisagea sérieusement de le faire, de disparaître le temps de se refaire une beauté puis de revenir comme si de rien n'était, mais il comprit que toute sortie était définitive et se ravisa lorsque l'opportunité lui fut donnée - moyennant quelques négociations et autres battements de cils auprès du tour manager - de rester pour l'after party. Sighbury était décidément prêt à bien des sacrifices ce soir, Asher le lui revaudrait sur le terrain lorsqu'il faudrait faire barrage de son corps afin de lui éviter les plaquages.
« What. The. Actual. Fuck ? »« I told you ! » Carmine lui rendit son accolade avec vigueur et complicité. « I told you I would be in the front row ! » L'anglais faisait référence à leur séance shopping au Mall. Il prit d'ailleurs un pas de recul et constata qu'Asher portait l'une des chemises qu'ils avaient acheté ensemble. Un air ravi illumina ses traits. « The show was amazing. » C. était sincère, contrairement à tous ces compliments qu'il avait l'habitude de faire par usage et parce que le milieu de la mode ne vivait que d'hypocrisie, le hochement de tête qu'il adressa à Asher venait du fond du cœur. « How do you feel ? » Dernière date, dernier after, Carmine connaissait bien la retombée de l'excitation après plusieurs jours voir plusieurs semaines de défilés. Les fashion week étaient toujours intenses et si son public n'avait strictement rien à voir avec celui d'Hurtwave, Sighbury n'en restait pas moins capable de concevoir le changement que cela représentait de passer du mode tournée à celui de retour au train train quotidien. Lui s'en accommodait plutôt bien après 35 ans de carrière, mais il savait aussi que cette tournée était d'une importance capitale pour son ami dont le nouveau groupe commençait doucement mais sûrement à gagner en notoriété. Retrouver les sensations de l'époque d'Empire of the Sun devait probablement provoquer chez Asher des émotions que Carmine et sa sensibilité pouvaient deviner rien qu'en observant son visage de Pop Star.
(c) sweet.lips & rossresources
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Sam 3 Juin - 3:49, édité 1 fois
Le show est terminé et tu as l’impression que ce n’était qu’un rêve. Le moment est passé et tu ne sais pas quand il reviendra. Tu n’as pas d’autres shows prévu pour l’instant. Il va absolument falloir que tu te penches là dessus avec ton management parce que tu as beaucoup de mal à voir l’avenir s’il n’y a pas une représentation au milieu. C’est la scène qui te maintient en vie et toute l’énergie qui émane de ces shows. Surtout ceux où tu es en tête d’affiche avec ton groupe. Tu as déjà quelques idées en tête pour te greffer à des festivals cet été en Europe. Mais pour l’instant, toute ton attention est prise par la vision de Carmine dans la foule et là dans la salle alors que le show est terminée. « I told you ! » oui il l’a dit mais ça ne voulait pas dire qu’il le ferait forcément. « I told you I would be in the front row ! » « I thought you were just fucking around. » Car tu l’as dit pour plaisanter avant toute chose. Tu ne pensais pas qu’il te prendrait au mot. C’est un immense voyage même s’il s’agit de sa terre patrie. Tu es très touché. Vraiment trop. « Thank you for coming. » Que tu dis en étant un peu plus calme dans tes élans. Tu reprends une distance raisonnable de sa personne après cette étreinte qui venait du coeur.
« The show was amazing. » « Yeah… » Ton sourire est encore rêveur à te souvenir des moments qui viennent juste de se passer sur cette scène qui est derrière vous. « How do you feel ? » « I’m trying not to think this was the last but what will be the next. I need to check with my management asap. » Pas maintenant mais c’est presque si tu dirais pas non en fait. « Kinda feel a bit dissociated. Tonight was unreal in all of the best ways. » Dear god ce sourire sur ton visage, c’est certain qu’il n’est pas souvent de sorti. Faudrait que tu fasses un show avec une centaine de personne qui chantent tes paroles avec toi pour que ce soit le cas. « Thanks for coming. You here made this night even more un-real. » Y’a un verre de bière qui arrive à toi par magie. « Thanks. » Tu dis à la personne qui n’est autre qu’une amie qui habite à Londres. Elle a bien vu que tu es occupé avec Carmine et voulait juste te fournir en alcool pour fêter la fin du show, de la tournée. « Are you staying at the Palace? » Tu demandes de manière très amusée. Tu aimes tellement mentionner qu’il fait parti de la royauté, car d’une certaine façon, c’est tout à fait le cas.
La joie d'Asher faisait plaisir à voir. Elle inspirait à Carmine un sourire similaire à celui du chanteur. Eux qui avaient plus l'habitude de partager les coups et les chutes sur le terrain de rugby se retrouvaient en bien plus agréable configuration, ce qui n'était pas pour déplaire à l'anglais. « I’m trying not to think this was the last but what will be the next. I need to check with my management asap. »« Ah, management ... » Sighbury se retint de soupirer, par pure politesse, mais la courbe de ses sourcils parla pour lui. Le mannequin en connaissait un rayon en relations professionnelles avec l'équipe de gestion et d'organisation. Sa marque en avait une elle aussi et accorder ses violons avec ce que projetaient parfois les responsables de campagnes n'était pas toujours chose aisée. Il avait d'ailleurs rencontré une partie du comité directeur des Sighbury avant de se rendre au concert et était sorti de la réunion d'affaires satisfait d'avoir eu gain de cause concernant son dernier projet, mais affublé d'un mal de crâne épouvantable.
Carmine n'aimait pas avoir à se justifier. Depuis son enfance, tout lui était dû. S'improviser responsable de sa propre carrière, pionnier dans l'ouverture au marché de la maison de ses parents, s'accompagnait de quelques adaptations. Désormais, sa majesté devait convaincre le bureau de la pertinence de ses choix là ou jadis il ne s'agissait pour l'anglais que d'obéir aux directives imposées. Un progrès appréciable et formateur mais synonyme d'inconfort lorsqu'il s'agissait de se battre contre un groupe d'actionnaires réactionnaires. Heureusement, la pratique du rugby aidait Carmine à se montrer plus combattif. Il appréciait Asher aussi pour cela, cette force que son coéquipier lui donnait sur le terrain et dont les effets bénéfiques se répercutaient dans sa vie. « Kinda feel a bit dissociated. Tonight was unreal in all of the best ways. Thanks for coming. You here made this night even more un-real. »« You looked like an angel with your guitar, I almost fell in love ! » Plaisanta l'anglais, décidément bien plus à l'aise avec Buckley qu'avec n'importe lequel de ses autres co-équipiers.
L'arrivée du verre de bière les coupa dans leur conversation. Carmine salua la jeune femme dont le regard s'écarquilla quelque peu. Il avait l'habitude. Sûrement que cette dernière se questionnait sur son identité. Il fallait dire que C. ressemblait beaucoup au célèbre mannequin connu de tous les londoniens. Mais dans cet accoutrement vestimentaire à des années lumières de son style habituel, le doute était permis et l'anglais se garda bien de confirmer ou de démentir. Il préféra continuer la conversation avec Asher comme si de rien n'était. « Are you staying at the Palace? » Un nouveau sourire étira les lèvres de Sighbury. À force, le musicien avait probablement compris qu'évoquer la royauté était un moyen efficace de le mettre de bonne humeur. « Not tonight. » Répondit-il, « I still have some business to do down town. » Carmine marcha de quelques pas en direction du bar et demanda un verre d'eau dans l'attente duquel il se tourna vers Asher. « Can you keep a secret ? » Son air complice et malicieux créa des faussettes au creux de ses joues. C. se pencha afin que personne ne les entende : « I received a phone call two days ago ... Gibson would like to collaborate and after hearing you on stage I would like to make it with Hurtwave. »
Le show l'avait inspiré : Une grange ou un hangar désaffecté, les lumières naturelles tombantes du plafond en rayons de soleil poussiéreux, des bruits de pas se rapprochant dans le silence tranquille de l'introduction et, pour la mise en valeur du tout dernier modèle collector de la marque, un riff bien sentit envoyé par Asher tandis que lui, Carmine, apparaîtrait en veste de jean revisitée par la marque familiale, comme il l'avait convenu un peu plus tôt à force de persuasion dans le bureau du comité. De quoi marquer les esprits avec un sport publicitaire d'anthologie !
(c) sweet.lips & rossresources
Dernière édition par Carmine Sighbury le Sam 13 Mai - 3:45, édité 1 fois
« Ah, management ... » Tu hoches la tête en signe de confirmation que ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Des fois tu te dis que passer en indépendant ce serait pas mal mais en même temps, y’a tellement de trucs à gérer que tu sens la flemme en toi grandir à chaque seconde. Tu n’es pas fait pour de la gestion de tout ce qu’incombe un groupe de musique. Rien que la gestion de ton appartement tu ne le fais pas. Ca a bien arrangé Birdie qui s’est retrouvé à la rue du jour au lendemain avec son compagnon puisque tu avais un toit disponible aussitôt pour eux. Ta flemme a du bon parfois.
« You looked like an angel with your guitar, I almost fell in love ! » Quel charmeur. Tu n’en crois pas un mot même si ça te fait sourire, voire un peu rire. Y’a une petite voix loin loin loin loin dans ta tête qui se demande si Carmine se doute que tu es attiré par les hommes. Tu te demandes si ça se voit que tu es gay. Si ça se devine. Tu le vis mieux qu’avant mais ça reste un point qui t’intrigue et que tu ne vas pas soulever ce soir nope. Tu te contentes de sourire et de remercier la personne qui est venue te donner une bière avant de passer à autre chose. Rien n’ôtera ton sourire de ton visage ce soir car tout va bien. Ca serait moins le cas peut être si tu apprenais que ça se voit, mais tu ne demandes rien à ce propos. Tu ne veux pas savoir. Par contre l’information que tu veux c’est est-ce qu’il dort à Buckingham monsieur Sighbury ? Tu le dis pour déconner - sûrement comme lui et sa plaisanterie car ça en était une, hein? - mais au fond tu sais que la réalité peut être pas loin de ça. Il a des contacts importants dans la royauté. Il a déjà aidé la reine à se vêtir. « Not this night. I still have some business to do down town. » Tu hoches la tête alors que ton sourire est tout aussi large que le sien. Tu le suis qui va jusqu’au bar. « Sounds so serious. »
« Can you keep a secret ? » Mais il t’intrigue là. « Of course. » Car c’est la réalité, mais tu te demandes si c’est pas une nouvelle plaisanterie qui va sortir de ses lèvres. Il s’approche de toi pour entamer sa confession. « I received a phone call two days ago ... Gibson would like to collaborate and after hearing you on stage tonight I would like to make it with Hurtwave. » Tu ne t’attendais décidément pas du tout à ça. « Are you serious ? » Car tu as l’habitude de ses plaisanteries mais quelque chose dans son regard te dit que c’est la réalité. Tu sais qu’il connait du monde, Carmine. La famille royale pour ne citer - encore une fois - qu’elle. Ce n’est pas rien. Il en a sous le coude. « With Gibson ? » Asher, on va commencer à croire que tu es dur de la feuille à demander toutes ces confirmations de tout ce qu’il vient de dire. Mais c’est pour vérifier que tu as bien entendu tellement c’est incroyable. « That would be… » Tu n’en trouves même pas les mots tellement c’est une opportunité incroyable. « That would be the perfect occasion for me to wear the white t-shirt you got me so everyone can read ‘listen to hurtwave’. » Car c’était bien ça que tu voulais noter et qui ne te dérangeait pas, contrairement à tout ce qui t’étais venu en tête mais que tu es trop pudique pour en faire une annonce publique. Tu n'es pas totalement sérieux avec cette phrase mais ça aura eu le don de te débloquer de ta surprise. « Would you need me to make a new song for it? » Est-ce que t’es en train de show off tes capacités ? Oui tu écris des chansons. Oui tu peux en écrire à la demande ou presque. Tu es pas mal inspiré ces derniers temps et un projet de la sorte ça fait très nettement fonctionner tes méninges à plein régime. Y’a du beau qui peu en ressortir.
« Are you serious ? » Carmine hocha la tête, amusé par la réaction d'Asher. « With Gibson ? » « Gibson, indeed. » Répéta-t-il, patient, réalisant que le musicien peinait à y croire. Buckley sortait de scène se dit l'anglais. Il était probablement encore dans son univers émotionnel et artistique, bien loin des réalités marketing et commerciales telles que celles dont il venait de lui faire part. Faire preuve d'indulgence et lui laisser le temps de digérer la proposition était de bon ton, c'est pourquoi Sighbury se contenta de siroter son verre d'eau tout en observant le musicien bredouiller sa surprise.
« That would be the perfect occasion for me to wear the white t-shirt you got me so everyone can read ‘listen to hurtwave’. » C. pouffa. Il eut un petit sursaut de recul par réflexe afin de ne pas inonder sa veste mais ses vêtements étaient déjà moites de sueur et de bière renversée lors du concert. Le mannequin tâcha de ne pas trop y songer. La seule idée de se savoir sale comme un poux lui donnait de l'urticaire. Sa majesté ne supportait la crasse que ponctuellement, sur le terrain de rugby par exemple. « You could. » Confirma-t-il, « C'est à négocier avec la direction artistique, évidemment, mais j'aimerais que l'on te vois jouer en gros plans. » Ses mains agressant les cordes de la guitare, sa silhouette tournant sur elle-même et faisant danser le fil. Asher le pudique pourrait même échapper à ce que son visage apparaisse à l'image et entretenir le mystère de son identité au profit du message écris sur son t-shirt puisque Carmine était sensé représenter la face de ce nouveau modèle d'instrument. Lui en cowboy des temps modernes, évoluant dans un décor de grand ouest sauvage aux couleurs délavées par un filtre de la famille des sépias ; Hurtwave en groupe émergeant, filmé avec des couleurs métalliques très contrastées, donnant à la scène racontée par les images une ambiance musicale électrisante comme la salle avait été électrisée ce soir par la performance de Buckley et son binôme. Sighbury était certain que ses désires seraient écoutés et pris en considération lors de la réalisation du stop publicitaire puisqu'il avait négocié en ce sens. Il ne lui restait désormais plus qu'à convaincre son coéquipier d'accepter son offre ... « Would you need me to make a new song for it? » ... ce qui ne fut pas bien difficile. « Make me dream. » Répond-il sur le ton malicieux qu'ils avaient pris l'habitude d'employer lorsque l'un comme l'autre se mettait à show off. Carmine appréciait le fait qu'Asher souligne de temps à autre sa propension à se pavaner, tout comme il se plaisait à lui rendre la pareille lorsque son ami en faisait de même.
« I will send you my contact with the brand and let you talk to them about what you see for this project. » À chacun son métier. Carmine s'occuperait de l'esthétisme, Asher du son et Gibson d'y trouver son compte en fournissant les instruments, les lieux iconiques ainsi que le storyboard des plans nécessaires à la mise en avant du produit. L'anglais se tourna alors vers la salle au sein de laquelle discutait une grosse poignée d'invités. Il engloba les convives d'un regard curieux puis interrogea Asher : « What's your plans ? Party all night long or you need some rest ? » Il imaginait la fatigue engendrée par la tournée être à son point culminant avec cette dernière représentation mais se doutait également que l'excitation et le cocktail hormonal du concert portait Buckley plus efficacement que n'importe quel shot de caféine, cocaïne ou toute autre substance en " ine " que les pop star aimaient consommer en quantités déraisonnables.
Il confirme avec des gestes. « Gibson, indeed. » Avec des mots. C’est fou. Surtout que ça tombe comme ça, à la fin d’un show, d’une tournée, où tu es encore plein d’adrénaline et d’émotions. Ca fait du bien de continuer à se sentir vivant même après ce qui te rend le plus heureux au monde. Y’a une nouvelle opportunité qui s’offre à toi et qui va t’empêcher de plonger dans le vide de ton calendrier des prochaines semaines. Tu avais déjà prévu de continuer à te mettre à fond à la guitare, car ça te plait autant que ça te réussit, et Gibson qui vient au milieu. Tu vas avoir besoin de temps pour te remettre de cette proposition qui est beaucoup trop belle pour être vraie.
Tu le fais rire avec ta boutade. Le sourire est également sur ton minois. « You could. C'est à négocier avec la direction artistique, évidemment, mais j'aimerais que l'on te vois jouer en gros plans. » Il a déjà une vision, Carmine. Tu allais te demander s’il avait vu tes vidéos sur tik tok, s’il a trouvé ton compte mais ça c’est parce que tu as presque oublié qu’il vient d’avoir deux prestations live de ta part. Ta tête est un peu dans tous les sens là. Tu vas même loin en demandant si une nouvelle chanson était nécessaire. Car tu peux le faire. Car ça peut t’inspirer. Car tu as des idées à la guitare, chose que tu ne faisais pas forcément avant car Johnny, ton binôme du groupe est celui qui s’occupe de la musique. Toi des paroles. Enfin, jusqu’à maintenant. Tu as une nouvelle corde à ton arc qui se façonne de la plus belle des manières. « Make me dream. » Un léger sourire se forme sur tes lèvres à ses mots, amusé par son ton et puis tu zone out. Ca se voit dans ton air que tu es déjà en train de cogiter à mille chose par rapport à tout ça. Tu en oublies même ton verre dans ta main, ce qui est certainement la meilleure chose.
« I will send you my contact with the brand and let you talk to them about what you see for this project. » Ces mots qui te font revenir les pieds sur Terre. « Yeah. Great. Thanks. » Mais ça se voit que tu es un peu - beaucoup - chamboulé de la meilleure des façons. Y’a des gens qui croient en toi Asher. Des gens comme Carmine qui n’ont pas peur de mettre ce genre de bébé dans tes bras. Ca fait énormément de bien à l’égo.
« What's your plans ? Party all night long or you need some rest ? » Tes yeux sur Carmine qui observe l’endroit à la ronde. Tu es encore sonné par la beauté de la proposition mais tu reprends du poil de la bête en regardant à ton tour tout le monde qui se trouve à vos côtés. « Spending time with my friends here. I’m staying a few days more but I don’t know when I’ll see some of them again after tonight. They have busy lives. Jobs. Kids. Wives. Husbands. » Tu repars dans tes pensées un instant. Toi tu n’as plus que la musique. Et le rugby. Oui, le rugby t’aide énormément. Tu as tes amis, c’est ta famille. Mais tu te sens seul au monde malgré tout. « I don’t want to fall asleep, I want this night to last forever. » Et tu le dis sérieusement. Tu es entouré des meilleures personnes ce soir. Tu as la meilleure énergie qui traverse ton corps également. Chanter sur scène devant une foule qui est là pour toi fait des miracles sur ton humeur, ta vision de la vie. Celle ci même qui prend tout son sens à ces moments là. Cette connexion avec le public n’est comparable avec absolument rien d’autre dans ta vie actuellement. « Are you up for staying all night or you’re too old for these things now? » Tu te sens très malin, ça se voit sur le sourire amusé accroché à ton visage. Tu bois une gorgée de ton verre.
L'engouement d'Asher satisfit Carmine au point qu'il en oublia la moiteur de son t-shirt, l'inconfort de ces vêtements pas assez respirant à son goût. Le mannequin ne regrettait pas d'avoir fait le déplacement ; le show lui avait plu et la réaction du musicien à sa proposition ne faisait que le conforter dans l'idée que cette visite surprise avait été une excellente idée. Il continuait de boire son eau pour compenser la perte hydrique provoquée par la chaleur de la salle de concert et écoutait le musicien énumérer ses plans pour la nuit, mais aussi pour les jours à venir. « Adult life. » Commenta-t-il, pince sans rire, étant lui-même si chargé dans son planning de choses à faire et de rendez-vous à honorer qu'il peinait à dégager autant de temps qu'il l'aurait souhaité pour Greta, sa sœur chérie. « I don’t want to fall asleep, I want this night to last forever. » Sighbury sourit. Sa main vint se poser sur l'épaule d'Asher ou ses doigts délicats exercèrent une pression empathique. L'anglais comprenait pleinement que son ami voulait profiter jusqu'à la dernière seconde de ces instants précieux ainsi que de toutes les émotions positives nées durant le concert. « Are you up for staying all night or you’re too old for these things now? » La main de Carmine remonta jusqu'à l'arrière du crâne d'Asher pour y assener une petite tape symbolique. « Watch your tongue, Buckley. » Il partit d'un rire franc et bienveillant. Leur pratique commune et concertée du rugby au sein du même club donnait au mannequin la certitude que son coéquipier ne lui tiendrait pas rigueur de ce geste. Durant les entraînements, ils se faisaient tomber et se marchaient parfois dessus sans même le vouloir. Ce n'était pas une tapette qui allait les fâcher. « I need a shower. Let me come back later and show you who's the King. » Comme à son habitude, Carmine dégageait une aura quasi palpable de confiance en lui. Il termina son verre, tapota cette fois-ci le dos du musicien afin de l'encourager à retourner au contact de ses amis puis tourna les talons. Faire un bon jusqu'à sa chambre d'hôtel ne lui prendrait pas longtemps ...
Une heure et demi plus tard, Sighbury était de retour, métamorphosé. Le caractère privé de la soirée d'after show l'avait incité à tomber le masque de banalité et d'anonymat. Il avait donc abandonné le style conventionnel de Camden au profit de vêtements dont le standing fit s'écarquiller quelques regards sur son passage. Sa majesté fendait la foule des convives avec la même assurance que celle des défilés de haute couture. On s'écartait naturellement sur son passage et l'on tournait la tête sans savoir le quitter des yeux. Lorsqu'il repéra la silhouette d'Asher au loin, il se rapprocha puis attendit poliment que ce dernier finisse la conversation qu'il entretenait avec son interlocuteur. L'attente fut de courte durée, car ce dernier, voyant l'anglais campé dans le dos du musicien, se tut bientôt tout en jetant lui aussi au mannequin un regard éberlué. « Do you know this guy ? »
En se retournant, Buckley put alors découvrir le vrai Carmine. Pas celui en vêtements de sport qu'il connaissait sur le terrain, ni celui ayant pris soin de porter des lunettes noires et de se faire discret lors de leurs quelques sorties publiques, dont celle au centre commercial. Le Sighbury plus vrai que nature, dans un costume sur lequel était brodé le nom de la marque familiale et bien évidemment designé pour lui aller comme un gant : clic ! Superbement guindé dans ce décor décontracté, C. était, paradoxalement, beaucoup plus à l'aise que dans le jean / t-shirt qu'il portait précédemment. L'anglais salua son ami d'une révérence exagérée. Pour sûr, Carmine accentuait le trait. Il savait qu'Asher aimait bien le taquiner au sujet de la famille royale et avait par acquit de conscience punaisé la couronne d'Angleterre à son veston, bien en évidence.
Mais au fait, combien de verres a bu Asher durant son absence ? a écrit:
WIN : Seulement deux. Asher est sobre, tout à fait en mesure de le reconnaître.
SO CLOSE : Certainement plus que nécessaire. Asher est pompette, sa chevelure décoiffée et ses joues rosées en témoignent silencieusement.
FAIL : Beaucoup trop. Asher vacille en se retournant, renversant au passage une partie de sa bière au sol. Carmine effectue un petit bond de biche afin d'éviter les éclaboussures.
(c) sweet.lips & rossresources
Dernière édition par Carmine Sighbury le Sam 3 Juin - 3:28, édité 2 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
« Adult life. » Exactement ça. Quand est-ce que tu commenceras à en avoir une de vie d’adulte ? Tu en étais pas loin avec ton ex fiancé. Un mariage se profilait mais c’était évidemment bien trop beau pour être vrai. Tout s’est effondré rapidement dans les mois qui ont suivi cette demande. Au jour d’aujourd’hui ça reste flou et tu n’auras certainement jamais de réponse à tes questions. C’est compliqué de vivre avec un poids comme celui là sur les épaules, mais tu en as tellement déjà que au final, ça ne l’est pas tant. C’est quand tu es sur scène à chanter tout ce que tu as sur le coeur que tu te sens léger, heureux de vivre. Tu navigues encore sur la vague de tes émotions et tu veux que ça ne s’arrête jamais. Carmine te serre l’épaule, le sourire flotte toujours autant sur ton visage. La soirée est parfaite. Ca fait du bien de se sentir bien. Tu es totalement conscient que ce n’est pas une sensation que tu as souvent et c’est bien pour ça que tu veux appuyer sur pause et rester dans ce moment à tout jamais.
Tu trouves quand même le moyen de te foutre de lui gentiment. La manière dont il te met une tape derrière la tête te rappel ton frère et toi à une époque lointaine. Ca réchauffe ton coeur également. Le sourire devient un très bref instant plus doux. « Watch your tongue, Buckley. » Puis ton air se fait largement plus amusé à la remarque qu’il ajoute.
« I need a shower. Let me come back later and show you who's the King. » Ce type est incroyable et il te fait souvent bien trop rire avec ses airs de royauté qui sont indéniables. Il est vraiment de ce monde là et c’est intéressant à voir. Surtout qu’il a un très bon sens de l’humour. Tu peux le tacler tranquillement, il est tout aussi doué pour le faire en retour. Tu hoches la tête en tapotant également le dos de Carmine alors qu’il est sur le départ. « See you later. » Et tu sais déjà que s’il ne revient pas comme il l’a annoncé, tu le qualifieras de vieux qui s’est endormi après sa douche car il ne tiens plus tard le soir.
Tu profites de tes amis qui sont là à parler et boire. Tu ne vois pas le temps passer, ton sourire est toujours si grand sur ton visage. Tu apprécies de voir que la plupart ont l’air d’être opérationnel à rester encore un bon moment et il y a du monde. Ils savent tous autant que toi que ces occasions sont bien peu présente et qu’il faut profiter de celle ci. Faut dire que tu habites de l’autre côté de la planète, ça n’aide pas. Tu te fais offrir des verres que tu descends trop aisément. Tout va bien dans le meilleur des monde. Tu flottes toujours dans ta bulle de bien être. « Do you know this guy ? » Tu te tournes pour voir de qui il parle car ça a beau être une after party privée, tes potes sont venus accompagnés, tu as rencontré pas mal de nouvelles têtes aussi aujourd’hui. Mais là ça n’en est pas une. C’est Carmine. « Wow. » Qui sort naturellement d’entre tes lèvres car c’est une facette de lui que tu n’as jamais vu. Il fait une révérence et ça te fait sourire très largement. « I can tell you’re not the King. » On sent la connerie venir à mille lieux. « You’re much hotter than him. » Y’a un sourire en coin qui se forme sur ton visage alors que tes barrières habituelles ne sont plus. Tu n’aurais jamais osé dire à voix haute ce genre de chose dans un autre contexte; Tu te sens trop bien et l’alcool délie ta langue. Tu es désinhibé. « Damn you look good. » Que tu ajoutes pour insister car toi même tu as du mal à traiter sa beauté. Il est déjà habituellement très beau sous ton regard mais là, si chic, ça en jette à un point. Tu n’aurais pas cru. Tes yeux sont encore en train de parcourir Carmine et son outfit. « Can you get us in Buckingham ? » Tu demandes comme le petit con que tu es mais si y’a la possibilité, tu sauterais à pieds joins dans l’aventure. « Or another palace. I’m not picky. »
« Wow » Nez piqué en direction du plancher, corps arqué en révérence, C. affichait un sourire satisfait. Rien ne lui faisait plus plaisir que d'en mettre plein la vue. En plus de trente années de carrière, le mannequin avait d'ailleurs développé une habilité fascinante dans ce domaine. « I can tell you’re not the King. » Sighbury se redressa, conscient qu'une plaisanterie s'en venait. « You’re much hotter than him. » Une moue teintée d'humilité s'immisça sur ses traits tandis qu'il secouait gentiment la tête. L'alcool rendait Asher plus expressif que Carmine n'avait l'habitude de l'entendre, mais sa jovialité était contagieuse. Peut-être l'anglais se laisserait-il séduire par un verre d'alcool lui aussi. C. ne buvait que pour les grandes occasions et voir son ami plus heureux qu'il ne l'avait été depuis qu'ils s'étaient rencontrés en était peut-être bien une. « Damn you look good. » L'anglais se mit à rire. L'instance de Buckley témoignait aussi bien de sa sincérité que de son ivresse. Il en profita pour le taquiner à nouveau : « Now it's your turn to fall in love, PopStar. »
La nuit se poursuivit dans la joie et la bonne humeur. Carmine fit la rencontre de quelques amis du musicien et put également parler à son associé. Le mannequin ne revint pas sur la proposition Gibson, préférant laisser Buckley en discuter au calme et prendre le temps de convenir avec son partenaire des modalités d'acceptation du contrat. Ils avaient le temps de réfléchir, la collaboration n'en était qu'au tout début de sa mise en place. L'heure n'était de toute façon plus aux affaires ; sauf pour quelques minutes, lorsque Sighbury s'isola dans un coin de la salle afin de passer un coup de fil. Après avoir raccroché, le mannequin retourna sagement au sein des groupes de conversation. Lorsqu'il reçut l'email de confirmation dans sa boîte de messagerie, le mannequin tapota l'épaule d'Asher et lui plaça l'écran de son smartphone sous les yeux. « You asked for a palace. » Précisa-t-il tandis que défilaient les photos de celui que Carmine venait de réserver en dernière minute. Son doigt s'arrêta sur la photo de la piscine intérieure. Immense, capable d'accueillir une bonne moitié de la foule des amis de Buckley présents autour d'eux et chauffée, évidemment. Carmine avait des relations. Beaucoup de relations. Obtenir un laissez-passer pour ce genre d'établissement n'était pas un problème, quand bien même il appelait à 3 heures du matin. Son ami le Duc de Cornouailles mettait un point d'honneur à ce que ses domestiques se relayent jour et nuit. Il y avait toujours un major d'homme pour répondre au téléphone, quand bien même le Duc n'était pas au Palace. « C'est à quarante minute d'ici. » Précisa-t-il, un petit sourire défiant aux lèvres. « Let's keep dreaming. »
Sighbury n'avait pas le pouvoir d'arrêter le temps, mais avec sa prise d'initiative inattendue, il avait au moins permis à Asher et ses amis de terminer leur soirée dans un lieu d'exception. Sur place, la troupe de convives avait vu le jour se lever tout en sirotant champagne et cocktails dans la piscine qu'une immense baie vitrée ouvrait sur le jardin non moins gigantesque. Des lits avaient été bordés pour ceux souhaitant dormir avant de rentrer et Carmine, toujours très occupé, s'était éclipsé au petit matin, prétextant que ses rendez-vous dans le centre-ville ne pouvaient pas attendre. Dans le taxi le ramenant à bon port, le mannequin s'était recoiffé de son mieux et avait annulé ses rendez-vous de l'après-midi afin de s'accorder un temps de sieste. Cela le chagrinait de le constater, mais Asher avait raison : C. commençait à se faire trop vieux pour ce genre de nuits blanches.