Sparrow était venue le voir peu de temps après qu'on lui eut annoncé que le type qu'ils avaient arrêté et auquel Jax avait en personne passé les menottes s'apprêtait à rejoindre leur unité. L'agent n'y avait tout d'abord pas cru, demandant avec tout le tact qu'on lui connait si l'on " ne se foutrait pas un peu de sa gueule ? ". Mais l'ASIO n'est pas connu pour son sens de l'humour et sa collègue avait tôt fait de lui faire le topo : Novak n'était que partiellement coupable, avait été victime de chantage et de manipulations de la part de la suspecte qu'ils avaient interpelée avant lui, tant et si bien que son lien avec la cellule terroriste sur laquelle enquêtait Epsilon relevait plus d'une collaboration forcée que d'une réelle volonté du faussaire de nuire à la nation. Mills avait répondu n'en avoir rien à foutre, que cela ne changeait pas le drame de ce qu'il avait permis en fournissant les faux visas. Les rues de Brisbane - et probablement d'autres grandes villes australiennes - regorgeaient d'ennemis d'état en puissance grâce à ce petit con qu'il avait trouvé fort insolent lors de l'arrestation, raison pour laquelle il n'avait d'ailleurs pas hésité à rendre ses clés de bras plus musclées que nécessaire. Je sais. Ça ne m'enchante pas non plus ... Avait-elle avouée, tourmentée, visiblement consciente que l'intégration de cet élément s'avérerait plus compliquée que ne l'avait été celles des autres membres du PSI. Mais l'ASIO a passé un accord avec lui et je suis formelle : il est psychologiquement viable. En d'autres termes : on ferme sa gueule et on obéit aux ordres.
Alors il s'en était donné à cœur joie, bien décidé à rendre l'entraînement physique dont il avait été nommé garant parfaitement invivable pour Novak. Il fallait que ce bleu prouve sa valeur, qu'il leur montre que l'on pouvait compter sur lui là ou son passif n'inspirait aux agents d'Epsilon que de la méfiance et de la frustration. Avoir travaillé si dur afin de remonter la piste et de lui mettre la main dessus pour s'entendre dire que Max venait d'être promu agent fédéral en un temps record avait laissé un grand silence dans la salle de réunion qu'il avait quitté le matin même. Tous avaient regardé Mills et Sparrow d'un air interdit avant de comprendre qu'on ne leur laisser pas le choix, tout comme on n'avait probablement pas laissé le choix à Novak. Et ça, Jax en avait parfaitement conscience ...
* * *
« Quatre-vingt sept. Quatre-vingt huit. Quatre-vingt neuf. » Posté sur une chaise qu'il a trainé derrière lui toute la matinée dans le seul but d'asseoir son autorité, Jax compte à rythme militaire. À ses pieds, Novak se noie dans les flaques de sa propre sueur. Le petit encaisse et serre les dents. Bientôt 3 heures que Mills le presse comme un citron dans les locaux d'entraînement du MOSC. Les autres formateurs passent à proximité avec tantôt des sourires entendus sur le visage, tantôt des airs d'exaspération profonde. Les techniques de Jackson rencontrent une approbation mitigée auprès de ses confrères, mais tout le monde tombe d'accord, bon gré mal gré, pour dire qu'il est celui de l'équipe pédagogique à avoir le meilleur pourcentage de résultats. Mills forge à la dure, son intransigeance exige l'excellence et l'abnégation de ses recrues. Quiconque ne se montre pas à la hauteur dégage sans seconde chance.
Cette centaine de pompes qu'il vient d'imposer à Novak ne sert à rien d'autre qu'à tester son mental après toute une séance passée à analyser ses capacités physiques. Le faussaire n'est pas mauvais, la base est bonne. Après quelques mois de formation intensive entre les mains de l'agent, il sortira du MOSC plus solide et prêt pour le terrain. En attendant, Jax arque un sourcil faussement surpris en direction du garçon dont la cadence ralentit. « Quatre-vingt dix. » Les bras de Max tremblent comme des feuilles à l'approche de l'automne. « Quatre-vingt dix ! » La recrue tétanise. Mills devine sans mal la brûlure de l'acide lactique rongeant ses tissus musculaires. Pire que des crampes, une véritable torture métabolique, stratégie du corps cherchant à faire cesser l'effort au même titre que la gerbe quand la fréquence cardiaque montre trop haut trop vite. « Si tu m'obliges à le répéter une troisième fois t'es reparti pour cent de plus, Novak. » Max n'a pas encore de surnom, preuve que son intégration au projet est loin d'être terminée. Avec le temps, Jax sait que les autres lui en trouveront un. Ils en ont tous. Question de sécurité.
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Dernière édition par Jackson Mills le Mer 3 Mai 2023 - 10:22, édité 1 fois
night callin', sky fallin' gotta listen when the devil's callin' can't shake it, i'll taste it when it's yelling out my name, i chase it
Violence. Chaque battement de mon coeur en était cuisamment pulsé depuis ces dernières semaines et si cette notion ne m'avait jamais été étrangère, la différence reposait désormais sur le fait que j'étais celui qui me l'imposait. Je m'appliquais à me conformer au prix de ces nouveaux engagements qui m'évitaient de ruminer un acerbe goût de défaite jusqu'à la fin de mes jours. Plutôt, ma gorge brûlait de ravaler mon orgueil et en seul antidote, je détenais mes aspirations de vengeance vis-à-vis de celle qui m'avait conduite à ce sinistre dessein. Car en effet, en aucun cas ne me jugerais-je entièrement responsable de ma déchéance ; cela représenterait une honte aussi ridicule qu'ardente que je me refusais.
Ma vie me procurait la sensation d'être une motte de terre grouillante de mauvaises herbes et de vers qu'on aurait extraite vigoureusement à la pelle carrée avant d'en déverser le contenu à l'envers. Quelques bases restaient présentes mais l'entier se voyait soumis à un conditionnement des plus sévères, dont un régi par Jax, le type même qui aurait pu m'arracher les bras s'il l'avait souhaité. Lorsque mon regard sombre se pose sur le trentenaire aux épaules interminables et carrées, il ne crache qu'amertume, dédain et désir de rétribution ; néanmoins, quelques pulsions de vie m'incitent à ne pas chercher des noises à l'agent en forme olympique. De plus, la colère que je voue vis-à-vis de moi-même est indétrônable comparée à celle que je peux dédier aux autres. Garder profil bas, m'étais-je engagé non sans toiser l'ASIO, quand bien même je savais pertinemment que le choix n'était qu'illusion et que si j'aspirais à tirer le meilleur de cette nouvelle vie, j'avais intérêt à me tenir à carreaux.
Cela ne métamorphosait pas ma personne, toutefois. Cela faisait trois heures que Jax m'éprouvait de ce qui me semblait être tous les moyens possibles et imaginables de niveau un pendant que de mon côté, je l'injuriais avec autant de créativité dans l'intimité de ma boîte crânienne. J'avais perdu le contrôle sur une bonne partie de mon quotidien et depuis que j'étais dans cette salle de torture, le constat de perdre progressivement la maîtrise sur mon propre organisme qui louait une décadence aussi totale qu'insolente s'affirmait. Chaque centimètre carré de mon épiderme était recouvert de sueur, mes cheveux tombaient mollement devant mes yeux, mon coeur battait dans ce que je décrirais un ultime désir de fracasser ma cage thoracique, mes muscles hurlaient de douleur jusqu'à refuser de plus en plus de coopérer, en plein flirt avec la capitulation. J'ignorais si la stratégie de Jax constituait à me mettre KO pour constater mes limites ou s'il y avait vraiment un but à atteindre à ce supplice que ma masse corporelle certes saine mais loin d'être aussi exercée pourrait prétendre satisfaire. De ma silhouette, il y avait plus de graisse que de muscles et mes os restaient plus présents que ma graisse, ce qui en disait long sur l'enveloppe globale. Néanmoins, je croyais dur comme fer que le mental suffisait et c'était ce dernier qui me faisait tenir, même si je surplombais un sol glissant des vestiges de mon énergie contre lequel mes membres fléchissaient ponctuellement et que je découvrais des parties de mon corps insoupçonnées réveillées par la douleur. Je m'étais toujours battu comme un fou, comme si je n'avais rien à perdre, comme une bête sauvage sans cesse dans ses retranchements. Aujourd'hui ne faisait pas l'exception.
« Quatre-vingt sept. Quatre-vingt huit. Quatre-vingt neuf. » Mon visage ruisselle. Mes dents mordent voracement l'intérieur de ma joue lorsqu'elles ne se plantent pas dans ma langue. Le goût du sang s'imprègne dans ma bouche, alimente ma gorge, et j'use de cet âcre et de ce mal vif pour me distraire de mon organisme qui menace un hors-service, pour le booster à ne pas céder. « Quatre-vingt dix. » Oui, p*tain, trois secondes. Je refuse d'échouer, encore plus face à Jax qui m'avait neutralisé comme si j'avais été un vulgaire cloporte lors de notre première rencontre. Je m'interdis de lâcher prise, d'abandonner, même si mes bras en décident autrement et que je suis brinquebalant au-dessus de la toile, comme transi par un nouveau seuil de faiblesse. « Quatre-vingt dix ! » Je fulmine, mon souffle est ardu, mes palpitations sont douloureuses. Je visualise la scène de l'arrestation pour me shooter à l'ire. « Si tu m'obliges à le répéter une troisième fois t'es reparti pour cent de plus, Novak. » J'insulte tellement Jax dans ma tête que je me demande par quel miracle les injures ne franchissent pas la barrière de mes lèvres autrement que par un râle furax. Ma force se rive à rester en équilibre et à reprendre contrôle sur ce corps qui puise dans ce qui me paraît être mes dernières réserves. Si je ne dois pas atteindre ces cent satanées pompes, c'est parce que je serai inconscient, je m'en fais la promesse. Je ne suis pas de ceux qui baissent les bras. Quitte à me viander, je le ferai à l'extrême. J'ai un honneur manichéen : il y a soit la réussite, soit l'échec, mais le forfait. Je n'ai pas peur de dépasser mes limites jusqu'à me réduire en fumée. Robotiquement, je termine cette quatre-vingt-dixième ascension infernale, incapable de comprendre comment je pourrais en effectuer dix autres, incapable même de savoir comment je ferais pour me mettre à la verticale après cet exercice. Grognant, usant de mon esprit pour me transporter dans des autres situations fantasques où je n'aurais pas le choix de me battre, je m'applique à suivre le rythme de Jax, avalant ma bile à chaque pompe terminée, luttant comme un vieux diable jusqu'au bout. Lorsque les cent pompes sont atteintes par un miracle inouïe, je lève un regard teinté d'une féroce détermination vers lui, le portrait défiguré par l'effort et la douleur, attendant ses prochains termes après son inespéré "cent". Les secondes sont des éternités dans cette position et je finis par rétorquer : « J'suis censé faire la planche ou ? » Au moins, j'aurais mes avant-bras en soutien plutôt que mes simples poignets tremblotant frénétiquement.
Dernière édition par Max Novak le Dim 13 Aoû 2023 - 21:50, édité 1 fois
L'entendre gronder l'amuse mais il n'en laisse rien paraître. Mills a une image à tenir. Dans cette histoire de formation imposée aussi bien à lui qu'au faussaire, il est le visage des autres membres de l'équipe, la face intransigeante des réticences que tous ont de voir ce blanc bec intégrer le groupe. La stratégie de Jax consiste à rester impassible et inaccessible, pour le moment tout du moins. Le décompte reprend tandis que l'agent observe sa recrue presser jusqu'à ce qui semble être la dernière goutte de son énergie. Sparrow l'a averti que Max est d'une insolence à surveiller, c'est pourquoi le formateur sort son téléphone de service et prend discrètement une vidéo du faussaire en pleine agonie sur les 3 dernières pompes. Des images qui serviront à lui remettre l'arrogance en place s'il s'enflamme un peu trop, pense-t-il avec sagesse et préméditation.
« J'suis censé faire la planche ou ? » De retour en position verticale, Novak le tente, c'est ce que dit le sourcil arqué de Jackson face à cette provocation. « J'ai pas la foi de trainer ton brancard. Terminé pour aujourd'hui, va te doucher. » Qu'il répond en se levant, repliant la chaise qu'il prend sous le bras avant de s'éloigner de la flaque de sueur laissée par Max sur le sol du hangar. Sans rien ajouter d'autre qu'un doigt pointé en direction des vestiaires, Jax donne au garçon la voie à suivre pour se rafraichir. L'agent est dur, mais il laissera au nouveau venu un bon quart d'heure de répit afin d'apprécier ce moment de délivrance. Être un petit con ne change rien au fait que Novak a mérité sa quille ...
* * *
Il l'attend dans le hall, clé de sa jeep en main, délesté de sa tenue de formateur. Les vêtements tactiques aux aspects militaires ont laissé place à un baggy en jean et un t-shirt deux fois trop grand (même pour la carrure imposante Jackson) sur lequel est imprimée une photo en noir et blanc de Kobe Bryant. De la chaine en or pendant à son cou aux Jordans collector brillant à ses pieds, la tenue de Mills laisse deviner le caractère aussi secret qu'officieux du PSI dans le QG duquel tous deux son attendus pour la présentation du faussaire au reste du groupe. Certains ne connaissent de Novak que des photos, des analyses psychologiques et quelques informations personnelles que Max aurait probablement souhaité garder secrètes mais que les agents d'Epsilon ont, en bon chiens de chasse, déterré des profondeurs de sa vie privée. Pas de cravate noir sur chemise blanche comme lorsqu'il travaillait pour l'AFP, pas de veste de costard ajustée que Mills réserve uniquement pour rencontres formelles avec l'ASIO et les journées de labeur administratif. « Prêt pour ton premier jour d'école ? » Questionne-t-il, un poil railleur derrière cette comparaison scolaire. Dans la cour de récré que représente le vivier gouvernemental d'agents fédéraux, Max est tombé sur la classe la plus hétéroclite mais aussi la plus élitiste de toutes. Les membres du PSI excellent dans leur domaine de prédilection. Le niveau de compétence cumulé du projet ferait pâlir n'importe quel RH. Fort heureusement, aucun bureaucrate n'est chargé de recruter les nouveaux élément car, jusqu'à il y a peu, c'était aux membres eux-mêmes de décider des profils à retenir. L'ASIO, en récupérant le contrôle sur leur cellule, a changé les règles du jeu et si Bowser, Pyro et Teach ont été intégrés sans mal car arrivés en même temps que le grand chambardement de septembre, Novak, lui, est le vilain petit canard que personne n'a choisi au jeu des équipes.
Après avoir claqué la portière conducteur, Jax met le contact. L'auto-radio lance un rap US des années 90 aux basses lourdement boostées faisant trembler l'habitacle de vibrations tout juste bonnes à se remémorer le Bronx et les films de gangster y étant associés. Aussi certainement que chacun des membres du PSI a sa spécialité, tous ont un univers qui leur est propre. Celui de l'homme d'action du projet est teinté de culture urbaine, de langage de la rue et d'un respect très approximatif du code de la route. Rien à foutre : avec son badge, l'agent Mills s'autorise à prendre les bandes d'arrêt d'urgence et les sens interdits comme si la ville lui appartenait. À Brisbane, qu'on se le dise, c'est lui le chef. La police municipale se la ferme et blêmit lorsqu'elle a le malheur de l'arrêter pour excès de vitesse.
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Dernière édition par Jackson Mills le Mar 30 Mai 2023 - 5:07, édité 1 fois
Perché sur mes bras chevrotant, mes jambes crispées par les crampes, mon organisme tout entier me hurle de se trouver au bord de la rupture. Ce n'est pas la première fois que je pousse sans vergogne mes limites, je ne suis pas étranger à me positionner dans des situations qui mettent à mal mon corps. Néanmoins, aujourd'hui relève d'un enfer singulier et unique en son genre. Si j'ai déjà galopé pour ma vie, si j'ai déjà pris des coups sans compter, si je me suis déjà battu bec et ongles usant le moindre centimètre de mon corps pour nuire à mon agresseur comme si je n'avais guère de lendemain, jamais je ne me suis soumis dans de tels retranchements physiquement. Tout en moi vocifère être à bout, exempté mon mental et mon orgueil, le premier de fer, le second démesuré, deux atouts majeurs pour asphyxier impitoyablement les complaintes sous la sommation de ne pas lâcher prise. La dernière chose que j'accepterais est de m'écrouler sur le sol, épouser la sueur contre laquelle mes paumes ne cessent de glisser, amères lamentations de ma forme, quand bien même le repos serait indéniablement salutaire pour mes muscles meurtris.
« J'ai pas la foi de trainer ton brancard. Terminé pour aujourd'hui, va te doucher. » Je cille et ne bouge pas de suite. Premièrement, je redoute la réaction de mon corps qui ne me répond plus optimalement si j'ambitionne de me lever. Deuxièmement, je crains le piège de la part de l'agent fédéral que j'insulte acerbement intérieurement depuis le début de l'entraînement. Mais le surnommé Jax se met en position horizontale et attrape sa chaise métallique avec une aisance qui jure éhontément avec ma galère, pour se diriger vers l'extérieur du hangar en me désignant nonchalamment les vestiaires. Je m'autorise à souffler prudemment l'air retenu dans mes poumons et précautionneusement, je reporte mes genoux contre ma taille de manière à appuyer mes quelques dizaines de kilos sur ces derniers. Finalement, non sans avoir l'impression d'être un pantin prodigieusement désarticulé, je me lève et me dirige vers la porte précédemment pointée.
Je suis incapable de décrire combien de temps j'ai passé exactement sous la douche, même si j'avais à coeur de terminer de gommer les traces éphémères du training avant une entrée potentiellement fracassante du sportif. La presse et la hâte composaient mes mots d'ordre mais quelques dilemmes surgissaient également dans mon esprit, interpelé par le confort que recherchait désespérément ma chaire - eau glaciale ou chaude ? Comment me changer en évitant de nouvelles crampes ? Je regrettais qu'il n'existait pas des lave auto à échelle humaine : je me serais volontiers faufilé dans l'un d'eux quand mes mains tremblaient au-dessus de ma tête alors que je m'évertuais à éradiquer la transpiration de mes cheveux. Une chose était certaine : je souffrirais souverainement demain.
Jax a changé de look lorsque je le rejoins dans le hall, manifestement fan de basketball et muni d'un compte en banque fleurissant. Je le dévisage sans vergogne, conscient que seulement à la tenue qu'il porte aujourd'hui, le garçon vaut probablement plus que toute la vie de ma mère, soit le bar familial dont la menuiserie résiste par une opération miraculeuse et des verres à l'œil au responsable de la commission de sécurité du quartier. « Prêt pour ton premier jour d'école ? » Il raille et je décroche mon regard de sa chaîne en or pour capter son regard sombre. « Prêt à faire mon taff. » Et mon travail, j'étais déterminé à l'effectuer non seulement d'une manière irréprochable, mais aussi qui dépassait l'entendement. J'étais mon pire ennemi : l'arrogance que je vouais au monde était piètre comparée à celle qui me poussait à me surpasser et me hisser au rang des meilleurs - du meilleur. J'étais contrefacteur depuis plus de dix ans et si j'étais reconnu dans ce milieu, c'était non seulement parce que les documents que je faussais étaient impeccables - du moins, avant Nadia -, mais aussi parce que j'étais avide de maximiser mes compétences et élargir mes connaissances. L'œil aiguisé, je repérais le moindre document non authentique d'un bref regard et j'avais emmagasiné multiples informations sur les différents papiers si pieusement et chèrement convoités aux sources directes de leur élaboration, par des procédés rarement orthodoxes. « Ca fait longtemps que tu fais... Ce job ? » Je demandais, soucieux d'être abstrait, incertain si clamer être agent fédéral reposait dans les règles des concernés.
Le trajet en voiture est des plus dépaysants. Le sentiment d'être plongé dans un film d'action américain m'étreint. Mon estomac comme mes muscles sont quelque peu malmenés par la conduite houleuse de Jax et je me permets d'inspirer avec un certain soulagement l'oxygène extérieur lorsque nous arrivons devant un lavomatique de Fortitude Valley. Foutu quartier, je pense avec amertume. J'emboîte le pas de la silhouette musclée puis je me stoppe quand il se place devant une machine à laver vantant de pouvoir prendre plus de vingt kilos. « T'as été nommé garant de certains d'eux aussi ? » Je questionne curieusement en scrutant l'attitude du trentenaire. Si je ne me cherchais pas des points communs avec les autres membres de l'unité (malgré une certaine curiosité à l'attention de Neo car il était remonté jusqu'à moi), j'en restais intéressé du parcours de celui qui m'avait arrêté, des semaines plus tôt, armé d'une telle hargne que j'en restais surpris que mon bras n'en eut été disloqué.
« Plus de quinze ans. » Bientôt vingt en réalité, mais Jax n'entrera pas dans les détails de son parcours professionnel avec un gars en qui il n'a pas confiance. Sa vocation, l'agent la traine depuis l'adolescence et l'agression de sa mère, la perte de cette petite sœur qui n'a jamais vu le jour. Avant ça, il louchait déjà sur l'insigne de Clancy, son oncle. Le fait que ce dernier se soit fait descendre en mission ne l'a pas refroidi. La criminalité, c'est une affaire de famille. Certains des Mills-Reeves la combattent, d'autres flirtent avec. Lorsque cette pensée lui traverse la tête, Jax voit aussi bien le visage de son cousin au nez plein de coke se dessiner dans son esprit que le reflet de sa propre face croisée chaque matin dans le miroir. Il a buté Swenson. De sang froid. Pas besoin d'épiloguer, mieux vaut grimper dans la Jeep et rouler vers leur point de rendez-vous avec le reste de l'équipe.
Arrivés sur place, Mills se gare et ouvre le coffre dont il sort un sac de sport rempli de linge sale. Il en accroche la bandoulière à l'épaule frêle et courbaturée de Novak. Une mule, ni plus ni moins. « Un conseil : balance ta machine à laver et ton sèche-linge. » Mills pousse la porte de la laverie qu'il tient au faussaire. « Tu sais jamais quand ni pour quel détail stupide tu t'feras prendre ... » Son sourire est mordant, car c'est bel et bien ce qui est arrivé à Max lorsque l'agent lui est tombé dessus pour l'arrêter. Mais ce n'est pas la référence qui importe le plus dans l'esprit du formateur, c'est la mise en garde : leur couverture est la seule chose séparant les agents du PSI d'une mort certaine et très probablement douloureuse. Leurs ennemis, même s'ils seraient bien incapables de se déclarer comme tel car aucun d'eux ne connait leur existence, sont aussi nombreux qu'implacables. La pègre et les services secrets des pays ennemis n'hésiteraient pas une seconde à les torturer pour leur extraire de l'information. Moins ils prennent de risque d'éveiller les soupçons, mieux ils se portent. C'est la sécurité du groupe qui en dépend. Attirer l'attention parce qu'on arrive à la laverie sans linge : une erreur de bleu que le mentor refuse de voir son élève commettre bêtement.
« T'as été nommé garant de certains d'eux aussi ? » Mills sourit de biais, s'imaginant duquel de ses coéquipiers il aurait pu se porter garant. Certainement pas de Bond ou de Widow puisque le premier est à la racine du projet et que c'est la seconde qui est venue le chercher au MOSC. Sparrow est bien plus réfléchie que lui, Neo bien plus doué pour contourner les problèmes. Bowser n'a besoin de personne pour prouver qu'elle est à la hauteur de ses responsabilités, Pyro est un savant fou débauché avant de sombrer du côté obscure de la force et Teach ... Teach est un mystère. S'il voit clairement la valeur ajoutée qu'elle apporte au groupe, Mills a parfois l'impression que la prof vit dans un monde parallèle fait de licornes et de paillettes improbables. « Non. Mes deux yeux sont rivés sur toi. » Répondit-il en fourrant son linge dans la machine. Intimidation gentillette. Une fois la porte refermée, Jax contrôle les environs, se rapproche de la porte de service et fait signe à Max d'approcher. Discrètement, il sort son badge, le bip au moniteur puis désigne d'un regard appuyé la caméra de surveillance plantée au-dessus de la porte. Neo les observe. La porte s'ouvre, laissant les deux compères pénétrer le QG du PSI.
Les lieux sont imposants, prennent toute la surface du sous-sol de la laverie. Panneaux de contrôle et de communication, cuisine équipée, table de réunion, salle de bain, chambre - en cas de repli stratégique ou d'heures supplémentaires - et même un coin entraînement qui, bien sûr, est le territoire de Mills lorsqu'il n'est pas sur le terrain. « Et voici l'homme du jour. » Introduit-il Novak aux autres dont les regards convergent dans leur direction. Bond et Sparrow sont à la table de réunion, le nez penché sur un dossier. Neo pivote sur sa chaise, ses moniteurs en toile de fond. Bowser et Pyro bidouillent une drôle de boîte noire au poste de bricolage. Teach est allongée dans le canapé, probablement en train de traduire des documents tandis et Widow se tient devant eux, prête à recevoir leur nouvelle recrue. « Bonjour Stamp. » Neo ricane dans sa barbe, attirant le regard de Jackson qui comprend en un éclair. Le pirate est à l'origine de ce surnom et cela le fait rire, lui aussi. Timbre. Pertinent et mesquin. Parfaitement Néo.
Spoiler:
PS : Viens me voir en MP si ce blaz ne te plait pas, on en trouvera un autre
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Dernière édition par Jackson Mills le Ven 14 Juil 2023 - 17:57, édité 3 fois
Lorsque Jackson me laisse entendre qu'il exerce en qualité d'agent fédéral depuis plus de quinze ans, je le scrute sans vergogne, défiant presque ses traits à révéler des détails que ses lèvres scellées ne s'autorisent à transparaître. En conséquence, j'estime le début de cette carrière à ses vingt-cinq ans et je me questionne sur la moyenne d'âge des autres agents affectés au PSI, n'ayant pour le moment que réellement compris l'appartenance de Jax et Sparrow à ce groupe officieux. Plus de quinze ans, c'est également la réponse que j'ai articulée lorsqu'on m'avait interrogé à quand remontait le début de mes activités de faussaire. Soupçonneux, j'en viens à me demander si l'athlète ne fait pas sournoisement écho à mes propres entretiens dans une sorte de jeu mental. « Plus du mi-chemin, » je commente, neutre et gratuit.
La bandoulière du sac de sport regorgeant de linge sale me coupe en réponse la circulation sanguine de mon épaule que Mills abat. Je ne pipe mot et demeure de marbre, quand bien même l'exercice, aussi futile soit-il, réveille démesurément mes muscles qui me paraissent condamnés à jamais par les courbatures. « Un conseil : balance ta machine à laver et ton sèche-linge. Tu sais jamais quand ni pour quel détail stupide tu t'feras prendre... » Si j'ai haussé les sourcils à la première réplique de Jax, je me retiens fortement de ne pas lever les yeux au Ciel à la seconde, me contentant de le toiser. Mes erreurs, je les possède et n'en déplaise, je ne les laisse pas altérer ma valeur. Pour autant, je dessine le lien entre l'absence de machines à l'appartement où l'on m'a contraint de déménager situé dans ce même quartier et les recommandations de Jax. Le seul point positif reposera sur le fait qu'un emprunt m'est épargné. Le négatif constitue l'aspect que ce n'est pas la première fois que je me rendais dans ce laundromat et je suis sévèrement vexé de ne pas avoir perçu, une nouvelle fois, le subterfuge voire m'être fait manipuler. Une douche froide mentale que j'avale, de marbre, par orgueil. En effet, n'importe quel détail stupide suffit à se faire prendre, ce qui a de quoi maximiser la paranoïa, inoculant une souffrance particulière quand la confiance est une denrée frisant l'inexistence. « T'es pas le premier à t'en assurer, » je fais néanmoins, un rictus aux lippes.
« Non. Mes deux yeux sont rivés sur toi. » Quinze ans qu'il assume ces responsabilités et je suis l'unique à disposer du privilège d'être aux ordres de Jax ? « Que d'honneur, » je mentionne tout en le fixant, m'attendant presque à ce qu'il élabore, mais sa concentration demeure sur les divers habits qu'il enfouit sans ménagement dans la machine à laver. J'en déduis que mon cas particulier possède toutes ses singularités. Je suis le brun et l'analyse soigneusement débloquer l'accès au QG du PSI, non sans m'avoir désigné la caméra de surveillance planquée avec expertise.
Sur les pas du trentenaire, je découvre, impressionné, la piaule. Mes pupilles avides s'empiffrent des machines, des détails, des portraits, cherchent les issus, les problèmes, les informations. Je perçois à peine Jax m'introduire, tout comme je ne m'attarde pas sur les attentions brèves que les membres du PSI m'accordent. Ma curiosité s'enflamme, je transforme mes interrogations en promesses de découvertes. « Bonjour Stamp. » Seule Widow me ramène au présent. « Bonjour, » je réponds, à défaut de connaître les surnoms des autres, comprenant que cette exception que j'avais jusque là de ne pas en avoir est désormais éradiquée. Je me retiens de leur demander leur cheminement de pensées pour en venir à là, préférant mes propres interprétations à la réalité. Stamp, de surcroît, j'en suis ravi, pour le lien aux tampons d'authentification qui relèvent de mes jeux, officiellement et jadis interdits, favoris. D'ailleurs, mon attention se darde déjà sur des documents reposant sur une pochette, que je juge : « C'est pour quoi faire, ces faux de mauvaise qualité ? »
Dernière édition par Max Novak le Lun 14 Aoû 2023 - 2:46, édité 1 fois
À défaut d'être sympathique, Novak a le mérite d'être poli. Il rend son salut à Widow, ce qui incite Jackson à avancer dans le QG et venir chahuter avec Neo. Par-dessus son épaule, il entend Stamp faire référence à des faux laissés en évidence sur une table dans le seul but de le tester. Son sourire s'élargit en réponse à celui du pirate informatique avec lequel une conversation silencieuse s'installe. L'avantage d'être la voix dans l'oreillette, c'est que Simon a appris à communiquer avec l'homme de terrain du groupe en signaux aussi subtils que des battements de cils.
Max a mis les pieds dans un sacré panier de crabes. Les agents contents de le voir débarquer au sein du groupe sont en minorité. Sparrow a validé son profil psychologique, mais elle sait que la venue du faussaire déstabilisera la mécanique bien huilée du service, qu'il faudra s'adapter à cette nouvelle personnalité et laisser le temps aux suspicions des autres de s'atténuer. Jax a confirmé, via le MOSC, que Novak possède les ressources physiques nécessaires pour achever à l'entrainement qui l'attend. Cela ne fait toutefois pas de lui un homme acquis à la cause du nouveau. Seule Widow semble disposée à lui laisser une chance, mais pas gratuite. Les autres, c'est évident, l'attendent au tournant, tenus tranquilles par la règle commune de non-agression entre agents. « Je suis contente que tu poses la question. » Répond Widow. « Approche, je vais te présenter Bond. » Ajoute-t-elle en l'entraînant à la table. « Tu as déjà entendu Sparrow. » La voix derrière le miroir sans tain, lors de son interrogatoire. Stamp comprendra peut-être que s'il ne connait pas grand monde ici, tous en revanche le connaissent et certains mieux que d'autres. Sparrow le salue d'un geste de la main, douce et souriante, comme à son habitude.
S'en suit une première conversation relative aux expertises ainsi qu'à la place du faussaire au sein de l'unité. Bond explique le fonctionnement du PSI, les règles, les objectifs, les comptes à rendre, la mécanique administrative et gouvernementale derrière cette cellulle classée secret défense. Jax n'écoute que d'une oreille, il connait le couplet par coeur. Le QG, assez grand pour accueillir 10 personnes, lui permet de s'éloigner du groupe pour jouer aux fléchettes. Bientôt, Bowser le rejoint et se met à lui parler à voix basse. Le sujet de conversation n'est autre que Novak à propos duquel la pilote cherche des informations. Mills est taquin, mais n'en dit pas plus que nécessaire. Discréditer ses recrues ne lui ressemble pas. S'il n'a formé aucun des agents ici présent, il a toutefois diplômé plus d'un prétendant au cours de ses années d'enseignement au MOSC et se garde une certaine éthique professionnelle. S'il doit critiquer les résultats physiques de Max, il le fera avec lui, en entretien privé ; pas avec les collègues du faussaire. Psychologie de base afin d'assurer au sein d'un groupe des rapports les plus égaux possibles.
* * * quelques heures plus tard * * *
« Alors ? » Demande-t-il tandis qu'ils quittent la laverie, le linge de Jackson tout propre sous le bras. L'après-midi a été longue et pleine d'informations pour Stamp. Le faussaire a désormais son badge, une meilleure idée de l'endroit où il a atterri et en tête le pseudo ainsi que la spécialité de chacun de ses nouveaux collègues. « Cette règle-là n'est pas officielle, mais j'te la dis quand même, t'en fais c'que tu veux : Pas de cul entre membres de l'équipe. » Parce que se faire confiance et se couvrir quand on a le jaugeur branché sur la libido, c'est le meilleur moyen de se planter.
Quinze ans d'expérience !
(c) sweet.lips
Dernière édition par Jackson Mills le Lun 14 Aoû 2023 - 4:42, édité 1 fois
Mon corps flambe des efforts physiques conséquents que je lui ai infligés, sous les directives de Jackson, ma volonté de ne pas faillir face à l'agent impériale, néanmoins, ces faiblesses et souffrances charnelles sont sans vergogne relayées au second rang dès que je pénètre le quartier général du Epsilon Project. Derechef, mon regard darde tous les éléments de la pièce, autant matériels qu'humains. Je m'exerce à tout observer, tout analyser, tout retenir, les questions fusant dans mon cerveau que je m'applique méticuleusement à filtrer en vue d'être alerte au moindre détail comme au comportement des membres présents. Hostilité, distance et pseudo indifférence composent le cocktail que mon arrivée paraît susciter dans ces lieux qui me sont inédits et je n'y porte que très peu d'importance, habitué de toute façon à ne jamais susciter d'enthousiasme ravageur ni d'accueil chaleureux. Je m'imprègne car m'intégrer n'est pas dans mon vocabulaire de base. Je me fais respecter auprès de mes pairs et là est la seule énergie à laquelle j'aspire depuis mon enfance de mauvaise nature.
« Je suis contente que tu poses la question, » formule Widow alors que je désigne, intérieurement effervescent, les faux documents reposant sur l'un des bureaux de la pièce. J'étudie la femme, mes doigts brûlent de saisir les pièces de pacotille, et j'oublie prodigieusement Jackson qui s'est rapproché d'un collègue pour suivre la tacticienne qui m'entraîne vers le surnommé Bond que je conjecture comme l'un des mentors du groupuscule. Lorsque le surnom de Sparrow est évoqué, mon regard vorace s'abat sans cérémonie sur sa silhouette, avide de retrouver la jeune femme dans ce cadre quand bien même nos échanges initiaux n'aient rien eu de tranquilles ou plaisants.
Les paroles de Bond se déversent. L'homme est une véritable encyclopédie sur les racines, les veines et le sang du PSI. Je ne peux m'empêcher de ponctuer chacune de ses pauses d'une remarque, d'une déduction ou d'une question, ne me contentant pas de résumés concis et profondément épris de bafouer de potentielles étapes lorsque j'ai tout à prouver au sein de l'organisme. Lorsque les documents d'identité me sont remis, c'est la cerise de ce Noël avant l'heure, mon esprit vibrant de tant de défis tandis qu'avec facilité. Avare, je révèle les failles et associations les plus flagrantes avec la cellule terroriste qui m'avait recruté plus tôt, conservant jalousement un bon lot de renseignements pour plus tard, méfiant de gaspiller mes cartouches au premier jour et tissant moi-même de nouvelles connaissances avec ces faux amateurs. Stratégie du premier jour : délivrer quelques preuves sur ma valeur et récupérer des informations dans un premier temps pour mieux entériner mes aptitudes et apports avec des prises de repères ensuite.
***
« Alors ? » Badge planqué, le crâne aussi saturé que ma forme physique, je retiens péniblement une moue frustrée dès qu'il fut question de quitter le quartier général, frustré de cette impression d'être laissé sur ma faim. La ténacité est l'un de mes moteurs, tant que je suis connu hargneux. Lorsqu'un dossier me happe : il m'obsède. Avec le PSI, c'est tout un nouveau monde qui se présente, terrain que je me promets d'infiltrer petit à petit. « Ca promet, » je réponds, laconique, confiant et concentré ; mes synapses tournent encore à plein régime. Mon ton n'est ni moqueur, ni méfiant, ni perplexe : il est déterminé et si je parle à la troisième personne impersonnelle, il s'agit là d'une figure de style étrangement poli quand en réalité, je pense à tout ce qu'il y a à apporter à l'unité secrète. En somme : je promets. Je lève mes pupilles scolopendres vers Jax, le regard brillant autant de fatigue que transparaissait une soif de connaissances et une volonté de fer de mettre le nez dans les différents dossiers de ma spécialité. « Cette règle-là n'est pas officielle, mais j'te la dis quand même, t'en fais c'que tu veux : Pas de cul entre membres de l'équipe. » Spontanément, un rire bref franchit la barrière de mes lippes. « Aucun risque, » je tranche froidement, aussi brutal cela puisse sonner. « C'est une leçon vieille comme le monde, ça, » j'ajoute avec des nuances arrogantes en croisant les bras et toisant Jax du regard. Je m'y étais fait prendre une fois ; je m'interdisais formellement de répéter cette erreur qui aurait pu me coûter beaucoup plus cher que le revirement de vie actuel.