(c) ozgesyagiz & davidcorenswct

a glimpse into your future.

@ZOYA LEWIS & RORY

C'est avec un soin tout particulier que Swann et lui avaient veillé à remplir leur frigo pour les prochains jours, le couple ayant suivi à la lettre la liste que leur avait dressé Zoya. Qu'elle leur confie Chloe durant son voyage à Los Angeles était une preuve de la confiance qu'elle leur portait et celle-ci n'avait pas de prix aux yeux des deux hommes, qui s'attendrissaient de voir la fillette grandir à chacune de leurs visites et se réjouissaient de pouvoir veiller sur elle en l'absence de Zoya, plus que jamais impatients de pouponner depuis que leur dossier d'adoption avait été accepté. Ils comptaient les semaines, les jours qui les séparaient de la rencontre avec leur fille, convaincus que Zoya serait aux premières loges pour la couvrir de câlins à son tour lorsqu'ils seraient devenus pères. En attendant, c'est Chloe qu'ils avaient l'intention de chouchouter et une grande impatience que Rory éprouvait à l'idée de les revoir elle et sa mère, ses pas le menant jusqu'à la porte d'entrée dès que la sonnette retentit. Là, à peine leur eut-il ouvert que la jeune Chloe atterrit dans ses bras, pour son plus grand bonheur et peut être aussi pour le plus grand soulagement de sa mère. « Tiens, elle était impatiente de te voir. Elle t’a même cueillie une petite fleur » Comme s'il n'était pas déjà profondément attendri de les accueillir toutes les deux et de retrouver la frimousse adorable de la fillette, voilà que ce détail rendait le tout un peu plus craquant encore. « Oh, c'est vrai ? Elle est magnifique cette fleur, Swann risque d'être jaloux. Merci trésor. » Nul doute que Swann se serait en réalité lui aussi ému de ce petit cadeau, lequel était forcément un peu plus précieux encore lorsqu'il imaginait la petite main de Chloe la cueillir sur le chemin jusqu'à chez eux. « Elle savait pas quelles tenues choisir du coup, son sac est plein de au cas où » - « Attends, attends, je vais t'aider. » Il avait beau avoir Chloe dans les bras, il pouvait encore se servir de l'un d'eux pour soulager Zoya d'une partie de ses affaires et s'assurer qu'elle ne se froisse pas un muscle juste avant son voyage, et ça alors même que Swann saurait probablement la soulager. « T'as bien fait de voir large, je préfère qu'on en ait trop que pas assez. » Simplement pour parer à toute éventualité et parce que ce serait la première fois qu'ils passeraient véritablement plusieurs jours et plusieurs nuits avec un bambin dont ils ne connaissaient pas toutes les habitudes, même si Chloe faisait partie de leur vie depuis assez longtemps pour qu'il ose croire qu'ils ne pourraient pas avoir de mauvaise surprise. Zoya avait tout prévu et l'avait longuement briefé sur tout ce qu'il devait savoir, alors tout ne pouvait que bien se passer, pas vrai ? « Bon puis si jamais, vous avez le double des clés de la maison, vous irez prendre ce dont vous avez besoin » Zoya habitait non loin de là et Swann et lui avaient suffisamment rendu visite à la jeune femme pour pouvoir se repérer. « Oui, promis, on hésitera pas si on a besoin. D'ailleurs on peut même y passer un soir pour s'assurer que tout est en ordre. » En l'absence de Cameron, il savait que leur domicile serait vide et pouvait tout à fait y faire un saut pour vérifier que personne ne serait tenté de s'y introduire. Ce serait assez étonnant, dans le quartier, mais on n'était jamais trop prudent. « Cette môme aura ma peau. Mais promis, elle fait ça qu’avec moi » Rory eut un léger rire, devinant que l'énergie débordante de la fillette n'avait pas du être évidente à gérer sans pour autant s'en inquiéter. Il rejoignit plutôt Zoya sur le canapé, Chloe toujours dans ses bras et lui bien incapable de résister à ses sourires et ses grands yeux curieux. « J'ai l'impression que cette petite coquine t'a pas laissé une seconde de répit. T'as bien mérité de souffler un peu, quant à nous on va bien s'occuper de Miss Chloe et tu sais qu'on te donnera des nouvelles, de toute façon. » Elle n'avait aucun besoin de s'en faire et resterait en contact avec eux s'il y avait quoi que ce soit, Zoya savait combien il prenait la question au sérieux et qu'il ne la laisserait pas sans nouvelles. « Je te parie qu'elle et Brownie vont devenir les meilleurs amis du monde. Il devrait pas être bien loin, d'ailleurs. » Leur chien avait en commun avec Chloe de ne pas tenir en place, à cette heure-ci il se remettait sans doute de ses dernières cabrioles mais saurait sans aucun doute faire une entrée remarquée.

« Swann arrive bientôt ? » Rory finit de déposer les affaires de Chloe dans un coin du séjour avant de faire à nouveau face à son amie. « Il avait une patiente à voir, mais il m'a dit qu'il se libérait dès que possible. Je suis sûr qu'il va pas tarder. » De par son métier de kinésithérapeute, Swann intervenait auprès de patients dont le quotidien était souvent grandement amélioré par les soins qu'il leur prodiguait, ils étaient donc une priorité pour lui et c'était une chose que Rory comprenait parfaitement, certain que son fiancé les rejoindrait dès qu'il aurait terminé. « Du coup, elle fait le câlin pour deux. » Et le sourire de Rory pourrait difficilement s'étirer davantage, alors que la fillette était blottie dans ses bras et plus décidée à en repartir, faisant fondre son cœur de futur père un peu trop impatient de partager un jour ce genre de moments avec sa propre fille. Pour l'heure, les câlins de Chloe valaient leur pesant d'or mais il était hors de question que Zoya s'en trouve exclue. « Tu crois peut être que tu vas y couper ? Approche un peu. » Gardant l'enfant tout contre lui, il tendit un de ses bras en direction de son ami pour lui offrir une étreinte à son tour, et parce qu'il ne pourrait pas la laisser partir pour Los Angeles sans l'avoir d'abord serrée contre lui. « Comment tu vas, Rory ? » Le sourire qu'il arborait depuis qu'il avait ouvert la porte répondait sans doute en partie à sa question. Zoya savait pour leur adoption imminente et était l'une des personnes les mieux placées pour savoir qu'il avait longtemps rêvé de ce moment, longtemps espéré toucher ce rêve du doigt. « C'est simple, ça fait des jours que je me demande si je suis pas entrain de rêver. Je crois qu'on peut dire que ça n'est jamais allé aussi bien. » Depuis le soir de son anniversaire, il lui fallait parfois se pincer pour se convaincre que tout était bien réel et qu'il y avait bien un bébé quelque part qui s'apprêtait à leur être confié. Que tout se compte en semaines ou bien en mois, ça n'avait plus d'importance tant le plus dur leur semblait derrière eux. « Je veux tout savoir sur cette adoption qui approche ! » Il va sans dire qu'il comptait tout lui raconter. « L'agence d'adoption a appelé y'a quelques jours, c'est Swann qui a décroché et qui a reçu la bonne nouvelle le premier. Il a gardé la surprise jusqu'à mon anniversaire et c'est ce soir-là qu'on a vraiment réalisé que si tout allait bien, on allait bientôt être parents. » Et c'était l'aboutissement de tellement d'espoirs, de tellement d'efforts aussi pour convaincre l'administration qu'ils étaient aptes à s'occuper d'un enfant. La procédure avait été fastidieuse et stressante, cette nouvelle avait donc été un double soulagement. « Notre dossier a non seulement été accepté, mais ils pensent déjà à un bébé qui pourrait peut être nous être confié. Rien n'est encore certain, mais c'est une petite fille. » Son regard brillait rien que d'y penser, rien que de s'imaginer qu'elle deviendrait peut être leur fille et viendrait peut être embellir encore davantage leur quotidien. Cette partie-là avait beau rester hypothétique, Rory ne pouvait s'empêcher d'y croire plus que tout, plus ému que jamais de l'imaginer grandir auprès d'eux et se lier d'amitié avec Chloe, sur qui il reposa un regard attendri. « Et ce voyage professionnel alors ? Moi aussi je veux tout savoir. Ça a l'air d'être une sacrée opportunité, j'espère qu'à L.A ils sont prêts à voir débarquer la photographe la plus talentueuse d'Australie. » Est-ce que son avis était biaisé dès qu'il s'agissait de Zoya ? Sans doute, mais il était convaincu depuis le jour de leur rencontre qu'elle avait du talent à revendre et qu'il était grand temps que plus de monde le réalise, alors il se réjouissait de voir que de plus en plus de portes s'ouvraient à elle. « Ça te dit de me raconter ça autour d'un plat de brownies ? Swann les a spécialement préparé pour votre visite, j'en ai peut être juste mangé un ou deux en vous attendant. » Il s'amusa en répandant à l'adorable sourire que lui adressa Chloe. Mais promis, il en restait largement assez, son fiancé avait bien évidemment prévu que sa gourmandise passerait par là.

(c) ozgesyagiz & davidcorenswct

a glimpse into your future.

@ZOYA LEWIS & RORY

« Ça va, j’irai lui en cueillir une dans le jardin, on dira qu’elle vient de Chloe » L'image, en plus de prêter inévitablement à sourire, attendrissait forcément un Rory de plus en plus conscient de l'amitié qui au fil du temps s'était également nouée entre Zoya et son fiancé. Une amitié forcément source de joie pour lui. « Ce sera notre secret à tous les trois. » Et nul doute que Swann ne verrait pas la différence et serait bien trop content d'avoir droit à un petit cadeau lui aussi, quand l'inverse n'aurait pas non plus suffi à décevoir l'anglais, bien au contraire, ça Rory le savait. « Surtout avec cette tête de mule et toutes les … » La façon qu'eut Zoya de s'interrompre suscita forcément la curiosité de l'acteur, qui crut comprendre au regard qu'elle échangea avec sa fille que la petite Chloé n'y était pas pour rien dans l'état de nervosité apparent de la jeune maman. Il faut dire qu'élever une enfant toute seule était loin d'être de tout repos, Rory en était conscient, raison pour laquelle il était convaincu qu'elle avait avant tout besoin de se ressourcer. « Quoi que tu te sois apprêtée à dire, rassure-toi, on n'a pas l'intention de te faire faux bond. Swann et moi on est vraiment ravis de pouvoir garder Chloé quelques jours. » Quand bien même il croyait comprendre que la fillette n'était pas dans sa période la plus conciliante et montrait un peu de résistance face à l'autorité, c'était un risque que le couple était prêt à prendre. D'une part pour dépanner la jeune femme, d'autre part parce qu'ils avaient toujours aimé passer du temps avec la fillette. « C’est gentil, Rory. » Ça lui tenait à cœur qu'elle puisse partir l'esprit léger et n'ait à s'inquiéter de rien en son absence, ni au sujet de sa fille sur qui le couple comptait veiller, ni au sujet de sa maison qu'ils ne laisseraient pas sans surveillance. « Je ne me fais aucun souci pour ça, Rory. Je suis même sûre que vous allez me la rendre bien pire qu’elle ne peut l’être, car je sais que toi et Swann allait céder aux moindres de ses caprices. » Et la voir sourire lui suffisait pour savoir qu'elle prenait la bonne décision en s'accordant un peu de temps pour elle et pour sa carrière, sa fille ne risquant rien auprès de Swann et lui. « Ce sera pas de notre faute, tu sais bien qu'il est presque impossible de lui refuser quoi que ce soit. » Et la façon dont son sourire s'étirait dès qu'il échangeait un regard avec Chloé et se laissait attendrir par ses yeux pétillants de malice le prouvait sans mal. « Mais oui cette coupure va me faire le plus grand bien. » - « Y'a rien de tel qu'un peu de dépaysement pour se changer les idées. Je suis sûr que tu seras plus apaisée quand tu reviendras, c'est la meilleure décision que tu puisses prendre pour toi en ce moment. » Suivre ses aspirations, écouter ses envies, mettre de coté son rôle de maman pour mieux s'y consacrer à nouveau à son retour. Elle ne faisait rien de mal en prenant juste un peu de temps pour elle. « J’espère vraiment que vous n’allez pas le regretter. » L'avenir leur dirait si ce serait le cas ou non, mais le couple ne comptait pas changer d'avis d'ici là. « On a plus que jamais besoin d’entraînement, tu sais, alors même si Miss Chloé nous met à l'épreuve on sera prêts quand viendra l'heure de pouponner. » Autant s'en amuser et voir le bon coté des choses, comme de coutume avec le brun.

« Je dois lui toucher deux trois mots » Et comme chaque fois que Zoya laissait planer l'idée qu'elle n'attendait qu'une occasion pour se chamailler avec Swann, c'est une lueur amusée qui éclaira le regard de Rory. Parce qu'il savait, bien sûr, combien les temps avaient changé et qu'aujourd'hui la jeune femme voyait à quel point l'anglais faisait son bonheur et qu'il ne s'était jamais senti aussi bien auprès de personne. Leurs difficultés passées avaient bien peu d'importance maintenant qu'ils avaient tout pour être heureux et s'apprêtaient à concrétiser plusieurs de leurs rêves. Le soutien de leurs proches, lui, venait parfaire un peu plus le tableau. « Je savais bien que vous deviendriez inséparables tous les deux. » Il s'amusa ainsi, la taquinant sur l'affection qu'elle avait développé à l'égard de Swann, et ce, sans doute dès l'instant où elle avait décidé de laisser à l'anglais une chance de lui prouver qu'il ne comptait pas lui briser le cœur cette fois-ci. « Et là ? Tu as toujours l’impression de rêver ? » Le pincement sur son bras arracha à l'acteur un rire aussi spontané que surpris. « Aie, non, tout à coup ça me semble bien réel. » Et il pouvait toujours compter sur Zoya pour lui remettre les idées bien en place lorsque la réalité lui paraissait presque trop belle après les obstacles que son couple avec Swann avait du traverser. « Une petite fille ? Aaaaahh !!! » Mais quel meilleur retour à la réalité que de voir toute la joie et l'émotion se refléter sur le visage de Zoya ? Son amie ne perdit pas une seconde pour le serrer dans ses bras, valant aussitôt au regard de Rory de briller d'une émotion débordante à son tour. « J'ai peut être bien eu la même réaction quand j'ai su. » Il souffla, la voix presque tremblante d'émotion. Oh, il avait très certainement failli étouffer Swann sous ses étreintes lorsqu'il avait laissé éclater sa joie à l'idée que son fiancé et lui seraient bientôt parents d'une petite fille, tel qu'une part de lui – celle qui avait toujours posé un regard protecteur sur ses sœurs – l'avait espéré. « J’ai encore tous les vêtements de Chloe depuis sa naissance, je pourrais vous les faire passer. Oh la la, Rory mais ça se concrétise. Je suis si heureuse pour vous deux » Leur nouvelle étreinte valut à Rory de la serrer un peu plus fort contre lui, véritablement heureux de pouvoir partager ce bonheur avec elle. « C'est adorable, mais peut être qu'elle aura envie que tu les lui mettes de coté pour plus tard, si elle a des enfants ? On aura l'occasion d'en reparler, mais... oui, tout se concrétise enfin, ça nous rend tellement heureux. » Swann et lui avaient si longtemps attendu de pouvoir fonder une famille, et aujourd'hui ce rêve s'apprêtait à devenir réalité à quelques semaines de l'autre plus beau jour de leur vie : ce mariage que le couple attendait lui aussi impatiemment. « Mais tu n’appréhendes pas un peu ? » - « Si, bien sûr. Je crois que j'alterne entre des moments où je suis terrorisé et des moments où je suis juste tellement impatient que rien d'autre ne compte. Je veux tellement bien faire, c'est notre chance de fonder enfin la famille qu'on a toujours voulu et je peux pas imaginer que ça se passe mal. » Il savait que ce ne serait pas tous les jours facile, que ce nouveau rôle de parents viendrait avec son lot de challenges et de difficultés, mais il voulait croire que tout irait bien. « On ressent beaucoup de pression, parce que l'agence d'adoption nous fait confiance et qu'on veut être à la hauteur de ce que ça représente. » Tant de familles attendaient comme eux des mois voire des années de se voir offrir la chance d'avoir un enfant : il y avait forcément une part de pression face à l'idée qu'on mettait cette chance entre leurs mains parce qu'on les croyait capables d'y arriver. « Oh ! J’ai failli oublier. » Son regard curieux suivit Zoya lorsque son amie disparut un instant dans l'entrée et en revint l'instant d'après avec une boite. « Ton gâteau préféré. Je te l’avais promis. J’y ai mis tout mon cœur. Il a failli brûler mais c’est la faute à ce petit monstre. » Un rire attendri échappa à l'acteur qui échangea un regard rieur avec la fillette. « Ça lui donnera encore plus de goût, comme ça. » A croire que les petits airs innocents de Chloé marchaient tout particulièrement bien sur lui. « T'es vraiment parfaite, je sais pas ce que je ferais sans toi. Merci. » Elle n'avait pas oublié, ce qui prouvait une fois encore quelle amie en or elle était pour lui, valant à Rory d'initier une nouvelle étreinte chaleureuse.

Rejoignant la cuisine, c'est face au fameux plat de brownies qu'ils se retrouvèrent, non sans qu'un sourire amusé ne fende bientôt les lèvres du brun. « Tu l’as bien entamé » - « Pour ma défense, tous ces bouleversements me stressent pas mal et tu sais que ça m'a toujours ouvert l'appétit. » Il avait toujours ressenti les émotions jusqu'au creux de son ventre, Rory, et développait généralement un palais très sucré lorsque son anxiété battait des records. Ces dernières semaines, entre la concrétisation de cette procédure d'adoption et les derniers préparatifs du mariage, ses nerfs avaient vécu de vraies montagnes russes. « Cette opportunité me permet surtout de me relancer sur le plan international et quand on me l’a proposé, je n’ai pas su refuser. Enfin… j’ai hésité pour elle. » Et c'est un regard infiniment attendri que l'acteur reposa sur Zoya et sa fille, cette dernière encore lovée contre lui. « Mais c’était l’occasion, je ne pouvais pas la louper. Et je me dis que si d’autres se présentent, elle est assez grande désormais pour me suivre et peut-être que la prochaine fois, cette crapule sera du voyage. Pour le moment, je me contente d’amener mon autre fille : Freya. C’est la phase test. » Il savait quelle relation les deux jeunes femmes pouvaient partager et ne doutait pas que Zoya serait bien entourée pour profiter comme il se doit de ce voyage. Chloé, elle, serait en sécurité auprès d'eux, en attendant qu'une prochaine occasion se présente pour la mère et la fille de faire cette fois le voyage ensemble. « Tu as raison et tu mérites de prendre du temps pour toi. On t'offre une chance incroyable et j'aurais été le premier à te remonter les bretelles si tu l'avais pas saisie. Alors vraiment, tu fais bien de faire ce voyage. » Zoya était une mère à plein temps qui n'avait pas tant d'occasions de souffler et qui sacrifiait beaucoup de choses pour Chloé, il était temps qu'elle pense à sa carrière et saisisse la chance qu'on lui offrait pour son propre épanouissement. « L’ambiance des Fashion Week est folle. Je suis si excitée à l’idée d’y aller, Rory. » - « Tu vas pouvoir montrer à tous ces gens ce que tu vaux. Ce sera formidable pour ta carrière. » Il croyait dur comme fer que ce voyage pourrait encore élargir ses horizons. Elle avait déjà fait beaucoup de chemin et pouvait être fière de ce qu'elle avait accompli, mais son talent méritait encore plus de reconnaissance à ses yeux. « Le créateur avec qui tu travailles sera de la partie ? Quand j'ai dit à Donna que tu travaillais pour Weatherton, elle m'a dit que plusieurs de ses clients avaient déjà signé des contrats avec eux et que ce type, c'était un vrai pro mais pas un rigolo. » Il ne connaissait pas lui-même personnellement ce James Weatherton, mais le nom du créateur revenait régulièrement pendant les soirées prisées et les cérémonies de récompenses en tous genres. Difficile d'intégrer ce genre de soirées sans débusquer aussitôt des créations de la marque. « J’aurai dû vous prendre Swann et toi avec moi. On serait partie tous les cinq, vous aurez joué les nounous sur place, à LA. » Des mots qui étirèrent à nouveau un sourire des plus touchés sur les lèvres de l'australien. « Tu sais qu'on aurait adoré, si les circonstances avaient été différentes. On aura l'occasion de se faire des voyages à l'avenir, quand Chloé sera un peu plus grande et que notre fille nous aura rejoint. » En ce moment Swann et lui attendaient des nouvelles de l'agence d'adoption, susceptible de les appeler d'un instant à l'autre pour organiser leur première rencontre avec leur fille. S'éloigner de Brisbane aurait donc été compliqué, mais ça n'était que partie remise. « Mais dis-moi... » Ses mots étaient presque des murs, désormais. « T'avais vraiment l'air bouleversée dans tes messages. Je sais que ce qui s'est passé avec Ambrose a été très douloureux, mais j'espère qu'il a pas réellement réussi à te faire douter de ta valeur. » Et Rory s'assura que Chloé ne prête pas attention à cette partie de leur échange, quand bien même elle était bien trop jeune pour réellement comprendre ce qui se disait ici. « Tu mérites d'être heureuse auprès de quelqu'un qui saura te voir telle que tu es, pas en fonction de ce que tu pourras ou non lui apporter. S'il a pas su voir quelle personne exceptionnelle tu es, alors il est simplement pas celui qu'il te fallait. » Sa tendance à vouloir accorder le bénéfice du doute à tout le monde l'empêchait ici d'avoir des mots plus durs, mais son cœur ne se serrait pas moins à l'idée que Zoya puisse aujourd'hui douter d'elle-même pour un homme qui n'avait pas conscience de sa valeur. Elle ne méritait pas ça, et il était hors de question qu'il puisse une seule seconde la laisser penser une telle chose.

(c) ozgesyagiz & davidcorenswct

a glimpse into your future.

@ZOYA LEWIS & RORY

« Elle ne s’en souviendra pas puis je suis persuadée qu’elle est d’accord avec l’idée. » L'idée lui tira un sourire attendri, quand bien même une part de lui serait presque tentée de culpabiliser, simplement parce que Zoya n'avait aucune obligation de leur céder ces affaires – quand bien même l'attention était adorable. « Ça peut quand même vous dépanner, au moins pour le début. » - « C'est vrai, ça nous sera très utile. Merci beaucoup. » Il n'avait pas le cœur à refuser et n'en avait pas envie non plus, pas alors qu'il pouvait voir que ça lui faisait plaisir de faire ça pour eux. Ils n'avaient jamais trop de vêtements et tenaient à être les plus prévoyants possibles. « De toute façon tu pourras toujours les récupérer lorsque notre fille sera devenue trop grande à son tour. Et puis un jour elles seront en âge de se prêter leurs affaires et on aura même plus à intervenir, elles s'arrangeront toutes les deux. » C'est avec tendresse qu'il reposa son regard sur la toute jeune Chloé, encore bien loin d'être à l'âge où les adolescentes se prêtaient leurs robes et leurs trousses de maquillage, et c'était parfait ainsi. Lui non plus n'avait pas hâte que leur fille, qui les rejoindrait officiellement sous peu, grandisse. « C’est normal de ressentir tout ça à la fois. Tu connaîtras plein de moments de doute quand elle sera là aussi mais tout ira bien. J’en suis persuadée parce que cette petite est la plus chanceuse du monde en ayant les deux papas les plus merveilleux du monde. » Ces mots étaient des plus précieux pour Rory, qui au fond de lui n'osait peut être pas entièrement verbaliser ses craintes de peur que ce soit vu comme de l'ingratitude. Il savait combien Swann et lui étaient chanceux de pouvoir adopter ce bébé qu'ils avaient hâte de chérir comme la prunelle de leurs yeux, il ne voulait pas qu'on puisse penser qu'il doutait un seul instant de leur décision. « Tu es adorable. On veut vraiment lui donner la vie la plus heureuse possible, et surtout lui faire sentir combien elle a été désirée. C'est le plus important pour nous, qu'elle sache que sa famille a attendu impatiemment de pouvoir la rencontrer. » Parce qu'elle saurait bien assez tôt que ses parents biologiques n'avaient pas pu l'élever et qu'ils auraient à cœur de lui montrer que ça ne faisait aucune différence, qu'ils l'aimaient comme leur fille – c'est ce qu'elle serait, leur fille – sans distinction aucune. « A deux, vous ne serez que plus fort. Et si jamais tu as le moindre doute, Rory, tu sais que je serai là. Mais promets moi quelque chose. Si le moindre doute vient à te gagner, que tu te sens perdu dans ta paternité, tu en parleras. Que ce soit à moi ou à quiconque. Ne fais pas la même erreur que moi. » - « Je te le promets, Zoya. » Il souffla doucement, profondément touché par le soutien qu'elle ne cessait de leur témoigner, et ce depuis bien avant qu'ils se lancent officiellement dans ces démarches d'adoption. « Avec Swann on s'est juré de toujours se dire les choses, et j'ai envie de croire que notre rôle de pères nous y incitera encore plus. Et je sais que toi aussi, tu seras toujours là, et ça compte plus que tout à mes yeux. » Ils s'étaient toujours soutenus, n'avaient jamais hésité à déplacer des montagnes l'un pour l'autre et Zoya lui prouvait une nouvelle fois qu'il pouvait compter sur elle en toutes circonstances, tout comme elle pouvait compter sur lui. « Je sais que tu t'es reprochée beaucoup de choses, dans la façon dont tu as géré ta maternité, mais n'oublie pas que tu étais toute seule pour élever Chloé et que peu importe ce qui a pu se passer, tu n'as jamais renoncé. Encore aujourd'hui, tu es un modèle de persévérance et de courage pour nous. » Il avait besoin qu'elle l'entende, qu'elle sache que ses erreurs ne faisaient pas d'elle une mauvaise mère et qu'il l'avait toujours admirée pour la force dont elle avait fait preuve malgré les difficultés. Chloé était une petite fille épanouie grâce à elle, Zoya avait toutes les raisons d'être fière.

« Je ne sais pas non plus ce que tu ferai sans moi, Rory. » Le sourire de l'acteur se retroussa avec amusement tandis qu'il justifia bientôt ses élans de gourmandise par les nombreux rebondissements survenus dans sa vie au cours des derniers mois. Des rebondissements tout ce qu'il y avait d'heureux mais qui chacun à leur manière pouvaient aussi s'avérer stressants. Finalement, il tendit une oreille plus qu'attentive lorsque Zoya lui confia avoir voulu saisir l'opportunité professionnelle qui s'était présentée à elle et qu'elle avait parfaitement eu raison d'accepter, de son point de vue. « Ça m’avait manqué. » - « Oui, je le vois dans tes yeux. » Il l'entendait aussi à sa façon d'en parler, décelait ce soupçon d'impatience qui ne trompait pas. Elle semblait vraiment épanouie dans son travail et heureuse de pouvoir continuer à voyager comme elle avait toujours aimé le faire, elle qui méritait plus que jamais de penser à elle et de voir d'autres horizons. Ils seraient là pour veiller sur Chloé, elle n'avait aucune raison de ne pas partir l'esprit léger. « Tu le résume très bien. Disons qu’il est un poil coincé à mon goût et que nos deux caractères ne font pas toujours bon ménage. Enfin, disons que pour le moment on est passé à côté du pire. » Ça amusait plutôt Rory, d'imaginer ces deux contrastes collaborer ensemble et cet homme visiblement un peu austère s'entourer d'une petite tornade telle que Zoya, qui ne vous laissait jamais insensible dès que vous faisiez sa connaissance. L'australien ne doutait pas que si les choses semblaient aussi bien se passer depuis qu'elle collaborait avec Weatherton, c'est parce que son tempérament avait su insuffler un certain vent de fraîcheur autour du couturier. « Je suis sûr que tu te laisses pas faire et que si quelqu'un est capable de le décoincer un peu, c'est toi. Il a peut être juste besoin qu'on lui apprenne à s'amuser, de ce que j'ai compris c'est pas vraiment son fort non plus. » Il ne se moquait pas, c'est promis, ce James Weatherton était peut être simplement un bourreau de travail qui n'avait pas vraiment appris à décompresser. Donna lui avait dit qu'il ne comptait pas ses heures et qu'il était sur tous les fronts, à tel point que certains dans le milieu se demandaient s'il lui arrivait seulement de dormir. Il trouvait ça fascinant, dans un sens, mais certainement aussi un peu triste – lui ne pourrait pas dédier toute sa vie à son travail, peu importe combien il l'aimait, et encore moins maintenant que Swann et lui allaient devenir parents. « Mais, malgré ça, c’est une personne avec qui j’adore travailler et qui sait m’écouter aussi. Puis, je suis reconnaissante du fait qu’il m’est choisie comme photographe pour sa maison de couture. C’est une immense opportunité que j’ai de travailler au quotidien pour lui. » Et c'était tout ce que Rory avait besoin d'entendre pour la laisser partir avec la certitude qu'elle faisait ce qu'il y avait de mieux pour elle. « Je suis vraiment heureux pour toi que ça se passe aussi bien. Tu sais que j'ai toujours été le plus grand fan de ton travail et je suis sûr que tu vas lui prouver qu'il a choisi la meilleure des meilleurs. » En fait, Rory aimait même penser que James le savait déjà, car comment pourrait-il seulement en être autrement ? « Et puis ça a l'air de te plaire, le milieu de la mode. C'est bien de varier les expériences et d'être tout-terrain, t'es sûre de jamais te lasser. » Il pouvait voir qu'elle s'y plaisait sans pour autant s'enfermer dans une case, dans un style, et ça lui ressemblait bien. Zoya aimait la diversité et les challenges, et pour l'heure elle ne semblait pas en manquer.

Le sujet qu'il effleura ensuite fut plus délicat, mais il avait besoin de s'assurer que son amie tenait le coup malgré l'abattement qu'il avait senti dans ses messages et lorsqu'elle avait mentionné sa rupture avec Ambrose. Ces choses-là n'étaient jamais faciles et Zoya avait déjà eu son lot de déceptions, il voulait lui donner la possibilité de livrer ce qu'elle avait sur le cœur. « Merci, Rory… » Il le voyait dans son regard, qu'elle avait besoin de vider son sac et que ça l'aiderait à se sentir un peu mieux. « Je sais qui je suis et je pensais qu’il le savait aussi. Du moins, je pensais qu’il acceptait qui j’étais mais je me suis trompée. Se prendre en pleine figure que je ne suis pas assez bien pour lui, que je suis problématique du fait de mon comportement… forcément ça me fait du mal. Et forcément, ça me fait me poser des questions quand j’ai l’impression que c’est tout ce que tout le monde peut me reprocher. » C'est autant une profonde tristesse qu'une contrariété inévitable que Rory éprouva à l'idée que ce jeune homme qui semblait au départ lui faire beaucoup de bien ait fini par lui laisser penser qu'elle était indigne de lui, simplement parce qu'elle n'était pas du genre à se laisser dicter sa conduite. « Peu importe ce que les autres peuvent en penser, t'as aucune obligation de correspondre à ce qu'ils voudraient que tu sois. Ceux qui t'aiment vraiment te demanderont jamais d'être une autre, et c'est la seule chose qui doit compter. Ce sont ces personnes-là, qui te méritent. » Zoya valait bien mieux que d'être jugée trop frivole ou irresponsable par des personnes qui prétendaient tenir à elle. « Je ne changerai pas pour autant. J’ai déjà essayé de changer et ça ne m’a rien apporté de bon. » Bien sûr qu'il savait de qui et de quoi elle voulait parler, que l'épisode de son séjour à New York l'avait finalement faite souffrir lorsqu'elle avait été prête à se poser avec un homme qui n'avait pas su lui rendre tout ce qu'elle était prête à sacrifier pour lui. « Exactement, c'est ça que je veux entendre. Tu es parfaite telle que tu es et je t'interdis d'en douter. » Il souffla avec douceur, espérant qu'elle ne serait plus jamais tentée d'en douter. Un jour, elle rencontrerait quelqu'un qui le penserait tout autant, quelqu'un qui ne chercherait pas à la changer ou à la modeler à l'image de ce qu'il voudrait qu'elle soit. « Je tenais à lui, tu sais… C’est surtout pour cette raison que ça me chagrine. » - « Je sais, oui. Je suis désolé. » Il souffla sincèrement, ses lèvres s’entrouvrant la seconde d'après avec un peu plus d'hésitation, comme s'il doutait que poser la question qui lui trottait dans la tête soit une bonne idée. « Vous n'allez pas rester amis, alors ? Je comprendrais que ce soit trop difficile pour toi en l'état, ou que... ce soit simplement pas possible. » Ça ne l'était pas toujours, surtout quand l'autre vous avait fait souffrir. Il était bien placé pour le savoir, Rory, alors même qu'il avait toujours tâché de garder des rapports cordiaux avec ceux qu'il avait fréquenté. « Ça ira, ne t’en fais pas, Rory. Et puis, j’ai Chloe et des personnes formidables autour de moi pour me soutenir et me supporter au quotidien. Que demander de plus ? » C'est un sourire attendri qu'il étira finalement en la voyant étreindre sa fille, dans une image particulièrement symbolique et émouvante. « On est là, tu le sais. Si tu as quoi que ce soit sur le cœur ou bien le jour où tu voudras venir passer quelques jours à la maison, il y aura toujours de la place pour vous deux. La porte vous sera toujours grande ouverte. » Elle était comme de la famille, Zoya, alors Chloé et elle seraient toujours les bienvenues sous ce toit. « Je finirai par trouver mon ou ma Swann moi aussi un jour. » - « J'en suis convaincu. » Il souffla doucement. « Et je sais que t'as sûrement pas envie que je te sorte le couplet du «  J'ai un ami célibataire à te présenter, je suis sûr que vous vous entendriez super bien » mais... » Ses traits se teintèrent d'un peu de malice, tandis qu'il ajouta. « Mais je sais aussi jouer les entremetteurs à mes heures perdues, si t'as pas peur de te retrouver à partager un dîner avec un acteur qui te parlera que de son prochain film et du nombre d'abdominaux qu'il doit faire tous les jours pour être le plus beau possible à l'écran. » Il eut un rire à l'idée que ça sonne sûrement encore plus cliché maintenant qu'il l'avait dit à haute voix. Il pouvait se permettre de plaisanter sur la question puisqu'il évoluait dans ce milieu depuis assez d'années pour savoir qu'on y trouvait de tout, à tel point que son cercle d'amis comprenait certains énergumènes avec qui on l'imaginerait difficilement avoir quoi que ce soit en commun, et pourtant, il ne s'arrêtait pas à ça Rory. « Je plaisante, tu sais bien qu'ils sont pas tous comme ça. Mais va pas croire que je te présenterais n'importe qui, j'aurais des critères de sélection très très élevés. » Mais elle n'avait peut être pas envie de ça et à vrai dire, il le comprendrait, convaincu qu'elle restait la meilleure juge qui soit quant à la personne avec qui elle pourrait s'imaginer vivre quelque chose. Il effleurait avant tout le sujet avec légèreté, pour lui remonter le moral et lui arracher un sourire, mais il n'avait aucune intention de lui organiser un de ces rendez-vous arrangés qui lui feraient sûrement horreur, à Zoya.

(c) ozgesyagiz & davidcorenswct

a glimpse into your future.

@ZOYA LEWIS & RORY

« T’imagines ? Ça va être notre tour de devenir ringard. » Une idée qui tira à Rory un sourire amusé autant qu’attendri, s’imaginant dans quelques années partager les mêmes discussions avec la jeune femme et s’émerveiller comme aujourd’hui d’à quel point leurs filles pouvaient grandir vite, à ceci près que le coup de vieux les guetterait le jour où leurs filles seraient en âge de médire sur leurs parents. « Tu parles, je suis sûr que quand les gens vous verront cote à cote ta fille et toi, ils vous penseront sœurs. T'es pas du tout le genre de mère que j'imagine devenir ringarde. » Il lui glissa dans un petit clin d’œil, convaincu que Zoya ne perdrait rien de sa fraîcheur et de sa personnalité flamboyante avec les années, celles qui faisaient d’elle un petit rayon de soleil dans la vie de ses proches. En attendant c’est bel et bien l’instant présent dont Rory se réjouissait de pouvoir profiter auprès de Swann et de leur fille, qui du haut de ses quelques mois ne réaliserait pas encore combien son arrivée avait illuminé leur quotidien et concrétisé des rêves que le couple nourrissait depuis des années. Ils étaient impatients de pouvoir un jour lui raconter son histoire, leur combat pour pouvoir devenir parents et pour qu’elle fasse partie de leur vie. « Elle le saura tout ça. Dès ses premiers instants parmi vous. » C’est elle qui avait raison et cette idée tira le plus doux des sourires à Rory: il voulait croire lui aussi que Robin comprendrait combien elle avait été désirée et combien elle serait aimée et choyée par ses parents, à défaut de pouvoir pour l’heure toute assimiler de la situation. Il serait bien temps un jour de répondre à ses questions et de gommer les points d’interrogation qui, il le savait, feraient forcément partie de leur vie. Ils y pensaient forcément, savaient que le regard des autres jouerait aussi un certain rôle dans tout ça, mais ils avaient décidé de ne pas s’en inquiéter pour l’instant. Et de simplement faire au mieux, le moment venu et dans chaque situation, pour toujours faire passer le bien-être de leur fille en premier. Zoya en avait fait de même avec sa fille, quand bien même Rory savait que la jeune maman continuait encore aujourd’hui de se reprocher certaines erreurs pourtant inévitables lorsque vous vous retrouviez à élever seule une enfant en bas-âge du jour au lendemain. Elle ne cesserait jamais d’avoir du mérite à ses yeux et lui ne cesserait surtout jamais d’être profondément fier d’elle. « Pleurer n’était pas au programme. » Voir l’émotion dans ses yeux fit briller les lien en retour Et Rory serra doucement sa main entre ses doigts, tout aussi ému en retour de constater qu’une part d’elle pouvait encore sembler surprise d’entendre ces mots. « Tant que ce sont des larmes de joie et pas de tristesse. » C’est tout ce qui comptait et il osait croire que le plus dur était aujourd’hui derrière elle et que si l’émotion la submergeait aujourd’hui, c’est parce que Zoya se rendait compte elle aussi de tout le chemin parcouru et d’à quel point ça avait parfois été compliqué pour elle. « Merci, Rory. » Il lui redirait tout ça aussi souvent qu’elle aurait besoin de l’entendre, sans jamais que la sincérité derrière ces mots ne soit altérée d’une quelconque façon. Zoya était un modèle et une inspiration pour le jeune père qu’il serait et il se réjouissait de pouvoir un jour évoquer le sujet avec plus de légèreté.

« C’est un de mes cheval de bataille, quotidien. Le décoincer. Mon objectif pendant ce voyage est de lui faire enfiler quelques flutes de champagne pendant une soirée et que j’arrive à l’entraîner dans un nightclub après ça. Et à défaut, mon plan B est de l’entraîner faire une randonnée sur les hauteurs d’Hollywood et de le faire sortir de sa zone de confort pompeuse. » Cette partie de la conversation amusait inévitablement un Rory bien conscient que le patron de la jeune femme avait justement grand besoin de troquer sa rigueur et son manque de décontraction contre un certain grain de folie que personne mieux que Zoya ne pouvait lui insuffler. « Si avec tout ça tu deviens pas sa nouvelle meilleure amie… Je devrais peut être m’inquiéter que vous finissiez inséparables, tiens, tous les deux. » Il souffla dans un rire et parce que l’image telle qu’il se la représentait dans son esprit était forcément cocasse, tant leurs deux personnalités différaient vraisemblablement l’une de l’autre. Ça ne l’empêchait évidemment pas d’espérer que ce James Weatherton et elle sympathisent au point que cet homme se montre davantage bienveillant et patient avec elle. « Qui sait, c'est peut être le genre de type qui paraît très coincé mais qui devient fêtard après quelques verres. Si ça se trouve tu vas libérer la bête qui sommeille en lui. » Il demanderait presque à voir ça, Rory. D’après ce qu'on disait, les personnalités du monde de la mode avaient en commun avec celles du show business d’aimer participer à des soirées particulièrement récréatives, mais puisqu’il faisait lui-même mentir ce genre d'idées reçues il ne serait pas celui qui irait mettre qui que ce soit dans une boîte sans le connaître. « Oh, je ne lui en laisse pas le choix à vrai dire. Je ne cesse de lui dire après chaque shooting de reconnaître que JE suis la meilleure. » - « Je suis convaincu qu'il le sait déjà s'il veut que tu fasses ce voyage avec lui. Et personne ne mérite plus cette reconnaissance que toi. » James Weatherton n’avait probablement qu’à claquer des doigts pour s’entourer des meilleurs photographes qui soient, qu’il ait choisi de travailler avec elle et qu’il la sollicite pour ce genre d’opportunités était bien la preuve qu’il avait perçu tout son talent et qu’il n’était pas décidé à passer à coté. Rien dont Rory ait jamais pu douter, mais c’était aussi son rôle d’ami de le souligner comme il se doit, tout plein de fierté comme il était de la voir s’épanouir. « Ça me plaît beaucoup, c’est vrai. Et James m’accorde pas mal sa confiance et est plutôt attentif et à l’écoute de mes idées. Mais, je ne vais pas te mentir, je sais que je finirai par avoir besoin d’explorer de nouveaux horizons. Tu sais que j’ai toujours en tête d’ouvrir ma propre agence photographique un jour. Pas dans l’immédiat, j’aimerai attendre au moins que Chloe soit scolarisée avant de me pencher réellement sur ce projet. » Il l’entendait à sa façon d’en parler que ça lui plaisait, de pouvoir varier les expériences et s’essayer à un domaine qui lui était un peu moins familier au départ mais dans lequel elle semblait nager comme un poisson dans l’eau. « Tu pourras toujours réaliser ce projet quand tu t'en sentiras prête, tu sais à quel point je crois en toi. Cette expérience du milieu de la mode t'apportera un bagage supplémentaire et je suis convaincu que c'est une bonne chose, comme partout, d'avoir touché à différentes choses. » Ce qui était aussi l’une des raisons pour lesquelles il songeait lui-même de plus en plus à ajouter de nouvelles cordes à son arc, désireux de vivre de sa passion de différentes manières.

Soucieux de la voir remonter la pente après une rupture douloureuse et qui avait inévitablement laissé des traces, Rory prit à cœur de lui rappeler que personne n’avait le droit de la faire douter de sa valeur, et que les personnes attachées à l’idée de changer celle qu’elle était ne la méritaient pas au bout du compte. Des mots que la jeune femme semblait avoir besoin d’entendre et qui n’étaient que le reflet de son envie de la protéger, lui qui était profondément convaincu qu’elle vivrait tôt ou tard la belle histoire qu’elle méritait plus que tout. Qu’elle rencontrerait non seulement sa bonne personne, mais quelqu’un qui chérirait chaque aspect de sa personnalité et qui l’aimerait pour tout ce qu’elle était, comme lui avait la chance de le vivre depuis maintenant sept années. « I adore you, Rory. » - « Je t'adore moi aussi, tu sais. » Ils n’avaient jamais eu le moindre mal à se le dire, leur amitié se voulant fusionnelle depuis ses débuts et Zoya faisant incontestablement partie de ces personnes indispensables à sa vie, qui le faisaient se sentir chaque jour un peu plus chanceux de les compter à ses cotés. Il serait bientôt un mari et un père comblés, mais ses amis le rendaient aussi meilleur et contribuaient au quotidien à son bonheur. « Pour l’heure, j’en suis incapable. Je n’arrive pas à passer au-dessus et à lui pardonner. Mais, une part de moi aimerait qu’on reste au moins amis… Le temps aidera sûrement à ce que ce soit le cas. » - « Laisse-toi le temps de digérer. Quand le moment sera venu de faire un pas vers lui, je suis sûr que tu le sauras, et tu pourras décider à ce moment-là si tu veux ou non lui offrir ton amitié. En attendant tu dois aussi te protéger. » Il ne serait pas celui qui lui conseillerait de devenir l’amie d’Ambrose si ça lui était trop difficile, mais il était au fond de lui heureux d’entendre qu’elle n’excluait pas cette possibilité. Peut être parce qu'il avait toujours lui-même eu à cœur de ne jamais conserver aucune rancœur même envers ceux qui lui avaient fait du mal. « Tu ne devrais pas te lancer dans des invitations aussi tentantes, Rory. Tu sais que je suis capable de débarquer à n’importe quel moment et finir par m’installer pour de bon avec vous. » Les lèvres de l’acteur se retroussèrent avec amusement tandis qu’il glissa, se penchant légèrement sur le plan de travail. « Je suis à peu près sûr qu'on se retrouverait vite à l'étroit avec un chien et deux bambins, même dans une maison aussi grande. Mais tu peux compter sur moi pour t'inviter à passer les meilleures soirées pyjama de ta vie dès que les filles seront en âge d'en profiter. » Et même avant ça, bien sûr, l’invitation tiendrait toujours et leur porte leur serait toujours ouverte.

« Je t’en supplie, Rory, ne me fait jamais subir ça ! » C’est dans un rire qu’il mit finalement un terme à la plaisanterie, bien trop conscient de ce qui plaisait à son amie pour oser lui organiser un rendez-vous avec une personnalité superficielle et nombriliste telles que l’acteur n’en connaissait en vérité qu’un moindre nombre même après dix années passées à évoluer dans le milieu du Cinéma. « Pourtant je te jure que certains sont capables de tenir une conversation pendant au moins... trois minutes. » Il s’amusa à renchérir, simplement parce qu’il était au fond bien placé pour ironiser sur la question et jouer le jeu des idées reçues que la plupart de ses connaissances n’auraient aucun mal à faire mentir. Zoya avait pu voir que le succès et les opportunités n’avaient pas changé l’homme qu’il était et n’avaient pas fait de lui un monstre d’ego incapable de se soucier d’autre chose que de sa plastique, alors elle savait déjà que les apparences n’étaient pas toujours ce qu’elles laissaient paraître. « Je me souviens très bien de comment tu as pu te comporter avec Elijah à l’époque. D’ailleurs, tu te transforme dans ces moments-là. Tu fais même… peur. » - « J'ai toujours été comme ça, tu me connais. Et je sais que c'est parfois un peu étouffant, alors je te promets que si tu me dis que t'as besoin de vacances je me vexerai pas. » Il souffla avec amusement, conscient que ce trait de sa personnalité était toujours très prononcé que ce soit avec ses amies ou ses sœurs, et que là où Wendy laissait souvent entendre son agacement à ce sujet toutes ne l'osaient pas forcément de la même façon. « Mais je sais que tu fais ça parce que tu ne veux que mon bien. Et tu sais quoi ? Je serai prête à te faire confiance à ce sujet. » Un air malicieux se peignit finalement sur les traits du brun. « Attention, j'ai que deux clics à faire pour ouvrir mon répertoire. Tu joues à un jeu dangereux. » Il sous-entendit, allant jusqu’à dégainer le téléphone en question, faussement prêt à lui arranger ce fameux rendez-vous qu’il brandirait presque comme une menace mais qui tenait en vérité de l’ironie pure, Zoya le savait. « Trêve de plaisanterie, tu sais que je veux juste te savoir avec quelqu'un qui te rendra heureuse. Et ça me viendrait jamais à l'idée de penser que je serais mieux placé que toi pour savoir ce qui te conviendrait. » C’était au moins un point sur lequel Rory ne voulait pas qu’il subsiste le moindre doute: il ne se mêlerait jamais de sa vie amoureuse au point de croire qu’il était mieux placé qu’elle pour savoir qui pourrait la rendre heureuse. « Mais ! Chloe ! » La jeune enfant, en tout cas, semblait montrer un certain désintérêt pour leurs discussions d’adulte - bien plus intriguée par le gâteau dégusté par sa mère. « Quelle petite gourmande, je me demande bien de qui elle tient ça. » Il souffla dans un petit air mutin, là où la gourmandise avait toujours été une qualité - oui - que les deux amis partageaient. « Bon courage pendant ces deux prochaines semaines. » Finalement, un sourire doux retrouva le chemin de ses lèvres. « Oh, on va bien s'amuser j'en suis sûr. Et pendant qu'on fera le tour des marchands de glace et qu'on passera en revue tout le catalogue Disney, toi t'auras à te soucier de rien. » Et si le couple se faisait une véritable joie de garder la jeune Chloé, savoir que Zoya pourrait en profiter pour penser à elle et à sa carrière les motivait encore plus à prendre leur rôle à cœur.