Spoiler:

Tu t’es perdu dans la musique, ouais, tu es déjà en train de bosser sur quelques trucs pour quand tu seras avec Halsey. Tu sais très bien que tout sera fait avec l’inspiration du moment principalement mais tu as envie d’avoir de quoi sous le coude si jamais tu es trop starstruck. Non pas que tu sois déjà en train de stresser (si) mais tu as déjà prévu le plan B, C et peut être même D. C’est pas le meilleur ce set up que tu as fait dans la deuxième chambre de cet appartement mais c’est mieux que rien. Tu te rends compte - même si tu savais déjà - qu’il n’y a pas besoin de grand chose comme équipement pour faire de la musique. Tu t’es habitué à ton studio mais tu peux faire sans quand il s’agit de ce genre de projet. Tu peux clairement pas invité des groupes dans cette chambre là pour bosser sur un album. Il n’y a pas la place et pas la capacité non plus. Les voisins sont juste à côté, tu les entends tous les jours. Ceux du dessus, ceux du dessous, ceux d’à côté surtout. Ca te herrisse le poil bien trop et tu passes quasi tout ton temps avec ton casque sur les oreilles, même quand tu n’as pas de musique dedans. Ca bloque les sons extérieurs.

C’est seulement quand Milady vient se frotter à toi que tu sors de ta bulle créative. Tu prends ton baby dans tes bras et l’embrasse, la câline pendant quelques minutes. Ton regard qui tombe sur l’heure. 03:46. Hmm ? Est-ce que Birdie est rentrée et tu ne l’as pas entendu ? Ca t’étonnerait qu’elle ne se soit pas manifester même si tu étais concentré dans ta musique. Tu te lèves pour aller vérifier quand même dans la chambre. Non. Elle n’est pas là. Tu es seul.e dans l’appart’. Tu vas rajouter de l’eau dans la cage de Milord et tu ne t’inquiètes pas. Elle est sortie avec Simon. Elle fait la fête. Tu sens la fatigue être bien présente dans ton corps et tu vas dans ton lit après avoir t’être servi un verre d’eau. « Cheers Milord. »

Tu envoies un SMS à Birdie.

Looks like it’s a big party. I’m going to bed, hope everything is going well ily  

Totalement pour tenter d’avoir une réponse de sa part. Tu écris dans ton journal avant de t’endormir sous la fatigue, sans réponse de Birdie. Bien évidemment les rêves que tu fais sont tous à propos de Birdie qui rentre à l’appart’. Quand tu te réveilles, non, elle n’est toujours pas là. Tu regardes l’heure. 09:09 et pas de réponse à ton message non plus. Elle ne l’a même pas vu. « Hmmm… » Tu n’aimes pas trop ça. Tu commences à être inquiet et tu tentes de l’appeler. Si elle ne décroche pas tu testeras Simon à la suite. Tu es déjà en train de réfléchir à quoi faire ensuite si jamais y’a toujours aucune nouvelles de sa part. En attendant tant qu’un des téléphones a une tonalité, tu appelleras encore et encore. Si ça les réveille tu t’en moques bien ouais.


@Birdie Cadburry

La journée au local a été productive. Birdie à reçu quelques cartons de produits qu'elle a soigneusement rangé (aka, posé au sol) dans la salle de repos. La salle qui est plus un fourre tout qu'une pièce où se détendre pour l'instant. Mais les deux propriétaires font du mieux qu'ils peuvent alors qu'il reste encore quelques bricoles à faire. Comme les meubles qui arrivent au compte goutte, ce qui a tendance à rendre dingue la Cadburn. Elle n'est pas faite pour gérer les retards, pour honorer les rendez vous, pour faire en sorte que tout coïncide. En plus, elle a bien compris ; il faut guetter l'intérieur du colis avant de signer. Heureusement qu'elle est douée pour être vue comme une chieuse. Mais heureusement aussi qu'elle a le charme et le bagout nécessaire pour faire en sorte que l'on ne lui en veuille pas trop. Non pas que ça l'inquiète plus que ça. Il y a Alistair qui est passé ; ce voisin qui habite un appartement pas très loin a eu la délicate attention de lui ramener un cinnamon roll avec un milkshake. “Jordan would be jealous.” “Jordan?” “Yeah, my…, un coup d'œil vers la bague avant d'esquisser un fin sourire, My husband.” Elle commence à être peu à peu à l'aise avec l'idée de ce terme. Ce n'est pas encore totalement ça mais il y a du progrès. Par contre, elle manque totalement le bref sourcil d'Alistair qui se relève, comme pris au dépourvu par cette annonce. Il faut dire qu'il n'y a pas moyen de connaître cette information sur le net, vu que c'est indiqué nulle part. Et il pensait que son mari s'appelait Will, pas Jordan. Il allait falloir fouiller avec plus de sérieux et d’agilité.

Il ne reste pas longtemps, pense-t-il, et Birdie est assez sociable pour que la conversation soit facile. Une fois Alistair partie, Birdie reprit ses activités avec de la musique élevée - le ridicule n’a jamais tué et si les passants la voient en train de se dandiner avec son pinceau en main, alors ainsi soit-il. Il y a le sms de Simon qui interpelle et qui lui fait totalement changer les plans ; Jordan travaillait et, pour être honnête, elle avait envie de retrouver son ami seul pour une soirée. Alors un rapide message à son amoureux pour le prévenir qu’elle rentrerait probablement tard et la voilà qui se dirige chez Simon qui aura la gentillesse de lui comprendre que c’est non pour qu’elle sorte comme ça avec lui - heureusement qu’il a de la ressource chez lui, ce filou.

Par contre, quand elle a dit qu’elle rentrerait tard, elle ne pensait pas se réveiller avec la gueule enfarinée, les cheveux collés contre son visage et les membres douloureux au doux son d’une sonnerie qui persiste, persiste, persiste. Dans un canapé qui n’est pas le sien, dans un lieu qui n’est pas le sien et le sentiment de ne pas être là où elle devrait être. Elle grogne et tend la main vers l’objet qui continue à sonner pour l’éteindre car le marteau piqueur est assez puissant dans sa tête comme ça. Mais y’a une autre sonnerie de l’autre côté de la pièce qui se fait entendre et elle grogne plus fort. “Simoooooooon, téléphoooone!” Elle bouge son pied pour taper là où ça veut bien pour faire sortir son ami de ses propres songes avant d’attraper un coussin pour le plaquer contre son visage et atténuer le bruit alors qu’elle se retourne pour se rendormir. Pas la force, pas l’envie, pas le courage. Si elle se lève, elle vomit. Elle est fatiguée comme jamais…

Elle finit enfin par ouvrir complètement les yeux en lâchant le plus long et intense baillement du monde tout en se redressant. Elle est visiblement chez Simon. Mais comment elle a atterrit ici ? Aucune idée. Au bout d’un énième verre, Birdie a perdu totalement pied, l’espace temps, le monde entier. Elle a mal aux jambes et aux mollets - elle a dû beaucoup danser. Elle a le tube digestif qui remonte - elle a dû beaucoup boire. Elle a mal à la tête - elle a dû boire. Ou se cogner, mais non. Elle le sait. Son regard se dirige mollement vers son téléphone qu’elle prend et rallume avant de pousser une exclamation. “Shiiiiit!” Et la voilà en train de s’agiter en se levant et en cherchant le peu d’affaires qu’elle aurait dans les environs - comme ses clés, son sac, quelque chose. “Simon, Simon, Simon, réveille-toi, putain, il est 14h, Jordan m’a appelé mille fois et- oh putain, allez, bordel, lève ton cul!” Elle l’agite et il râle tout en essayant de s’éloigner d’elle comme le pire des moustiques. Birdie passe à la salle de bain pour se passer de l’eau et l’adrénaline lui fait oublier ses maux. L’adrénaline et la crainte aussi. Jordan va lui en vouloir. Non pas d’être sortie, vu le message qu’iel lui a envoyé. Et puis parce qu’elle reste une femme indépendante qui peut aller s’amuser. Mais de ne pas avoir répondu. Ni à son message ni à ses quarante milles appels manqués. Son partenaire s’inquiète vite. “J’y vais! Si jamais j’ai oublié quelque chose chez toi et ben… Tu me le rendras soit chez moi soit dans ma future tombe, hein!” Qu’elle dit en s’échappant de chez Simon qui n’a pas bougé d’un poil et qui s’est sûrement rendormi, imperturbable, alors qu’il est toujours habillé dans son costume. Birdie galère à trouver ses clés puis à trouver Van Gogh, pour voir que Van Gogh n’est nulle part dans la rue. Y’a rien qui va, absolument rien, et elle peste, elle lâche des injures avant de devoir sortir son téléphone pour appeler un Uber. Elle ne peut pas aller de Redcliffe à Fortitude à pied. Même si l’air frais lui fait du bien. Dans le taxi, elle tente de contrôler son tube, de fermer les yeux pour ne pas voir la route, de ne pas penser à Jordan qui doit être dingue - si la situation était inverse, elle aurait déjà lancé des avis de recherche.

Quand elle rentre dans l’appartement, c’est avec le minimum de bruit possible. Comme si Jordan dormait, comme si on était au milieu de la nuit alors que… Non et non. Il est le milieu d’après midi et Jordan est réveillé.e. Peut-être pas là, qui sait ?

Rien, toujours rien. Y’a une heure qui est passé depuis que tu es réveillé.e et presque un trilliard d’appel tenté sur le téléphone de Simon. Sur celui de Bird aussi de temps en temps au cas où le miracle qu’il y ait une tonalité arrive. Mais non, toujours rien. Elle aura quelques messages sur son répondeur ta moitié.

« Hey, call me back when you have this. »
« Hey, you probably don’t have any battery left. Hope you’re ok. »  
« Hey, I’m starting to be a little bit worried. Even Simon is not answering. »
« If you would have picked up I would have won a hundred dollar. Please call them back asap. »

Parce que oui, tu as mis Jeremy en charge de continuer à tenter les deux numéros alors que tu es au téléphone avec Lila. Tu sais pas trop quoi faire alors tu t’es tourné vers elle, naturellement. Jeremy est de la partie également. Tu as commencé à téléphoner aux hôpitaux alors que tu sais vraiment pas quoi faire d’autres. Une chose est sûre, tu ne fais rien de productif ce matin là. Tu as juste Birdie en tête et tant que tu n’auras pas une nouvelle d’elle, tu ne feras rien d’autre que de chercher à la joindre.

C’est dans l’après midi que la porte d’entrée se fait entendre enfin. Tu sautes du canapé pour aller la prendre dans tes bras. Soulagé au possible de la voir en chair et en os, enfin. Après tant d'heures de confusion, de frustration, de crainte, d'angoisses. Tout les scénarios sont passés dans ta tête, bien évidemment. « Holy shit Birdie, I was so worried, I was starting to freak out big time. » Tu ne vas pas lui dire que tu étais déjà en train de t'imaginer avoir une tombe de plus à visiter au cimetière, mais oui, tu es allé.e si loin dans ta torture mental car tu sais mieux que quiconque que ça n'arrive pas qu'aux autres. Que personne n'est éternel et qu'on sait pas quand la faucheuse a décidé d'emporter tes proches. Tu la serres contre toi te moquant bien de son odeur ou de son look totalement "sorti de soirée". « Are you ok ? Where were you ? What happened ? Your phone died ? » Jordan si tu arrêtais de parler peut être qu’elle pourra te donner des réponses, mais pour l’instant tu laisses ton soulagement parler pour lui même. Celui ci se montre sous la forme d’un millier - non pas tant - de questions qui ne sont composés que de trois mots maximums. Oh my god I’m so happy you’re here. Que tu penses fort alors que tu la serres toujours autant contre toi. Tu as peur qu’elle disparaisse yep, c’est exactement ça.

Birdie n’a écouté aucun message. Il y en a trop - même un est déjà trop - et elle fait partie de ces personnes qui laissent leur répondeur se saturer sans prêter attention. Encore plus quand elle subit en même temps une gueule de bois affreuse, la mine effrayante, les yeux en alerte et tout l’intérieur qui la pourrit puissance dix mille pour leur avoir fait subir un énième excès. En vrai, ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé au point de ne plus se rappeler. Mais quand elle sort avec Simon, il y a beaucoup de chance que cela se finisse dans des lieux et situtions improbables. Elle espère seulement qu’ils n’auront pas fait trop les cons - mais aucun d’entre eux n’avait l’air d’avoir été frappé et ils étaient chez Simon, pas à l’hôpital ou au commissariat. C’est déjà ça. Enfin, elle croit que c’était chez Simon. Rarement ils se sont invités les uns et les autres, préférant les bars et les soirées à l’extérieur pour s’amuser.

Mais voir les appels en absence de Jordan, cumulés à certains de Jeremy, combinés au nombre de messages non lus, l’oiseau ne fait pas la fière. D’autant que son van n’est nulle part en vue, ce qui la chagrine beaucoup, et encore plus vu que tout semble être un sujet sensible quand on est dans cet état. Elle s’en occupera plus tard. Pour l’instant, l’objectif est de rentrer à la maison. Heureusement que Uber existe. Heureusement que son téléphone n’est pas dans le décès.

On ne dirait donc pas un oiseau qui rentre mais une petite souris. Seulement, ça ne fonctionne pas quand il fait jour et que son partenaire est sur le canapé qui est en plein ligne de mire de la porte d’entrée. Birdie a à peine le temps de déposer ses affaires que des bras et un corps viennent l’étouffer, la chahuter entièrement. « Holy shit Birdie, I was so worried, I was starting to freak out big time. » Elle grimace ; Jordan parle vite et iel l’étreint fort. Certes, c’est la réaction la plus positive du monde que son amoureux a - elle s’attendait vraiment à se faire pourrir mais ça a toujours le temps d’arriver, non ? - mais le hug n’est pas le meilleur truc du monde du tout. « Are you ok ? Where were you ? What happened ? Your phone died ? » Elle le laisse le serrer contre lui autant qu’iel veut pendant un moment, ses bras incapables de faire de même alors que le coma du sommeil n’est quand même pas loin. Surtout, elle sera mieux quand les vagues seront moins violentes de son tronc. “My phone, no, but me, perhaps.” Oh la dramaqueen. “I won’t drink again. Ever.” Ses paroles sont grommelées contre le torse de Jordan avant que la blonde finisse par se détacher. Des paroles que l’on pense toujours dans des situations pareilles. Jusqu’à la prochaine soirée. “T’avais pas besoin de t’inquiéter. Et d’inquiéter Jeremy.” Birdie… Pourquoi tu as voulu être discrète, alors ? “I’m just… fucking nauseous.” Elle va finir par aller se foutre deux doigts dans la gorge à ce rythme, ouais. “And I think I’ve lost Van Gogh.” La Cadburn passe sa main sur son visage en soupirant alors qu’elle s’éloigne pour enlever ses chaussures et se diriger vers la cuisine pour un verre d’eau.

Tu te défais un peu d’elle afin de voir son visage après toutes tes questions, mais elle garde son visage bien contre ton torse. Elle a l’air en vrac total, tu commences à plutôt bien te faire une image de la soirée qu’elle a eu avec Simon avant même qu’elle ne dise quoi que ce soit. “My phone, no, but me, perhaps. I won’t drink again. Ever.” Voilà. Bien ce que tu avais deviné. Tu caresses doucement son dos car tu la sens bien en souffrance. « I’m so glad you’re just massively hangover. » Tu l’imaginais morte, littéralement. Tu la berces doucement, profitant de toutes les secondes d’elle contre toi, en chair et en os, bien en vie.

“T’avais pas besoin de t’inquiéter. Et d’inquiéter Jeremy. I’m just… fucking nauseous.” Elle est sérieuse ? En plus elle te dit ça en te regardant vu qu’elle s’est défait de ton torse partiellement. “And I think I’ve lost Van Gogh.” Tu n’entends pas vraiment cette dernière info car tu es encore bien bloqué sur sa phrase d’avant. Elle est en train de filer de son côté, elle est totalement à l’ouest et tu sais très bien l’état de son corps après sa nuit, sa cuite. Tu restes planté où tu es, essayant de formuler les mots sans qu’ils soient agressifs car elle n’a pas besoin de ça maintenant, MAIS, tu veux lui faire comprendre, simplement, pourquoi tu étais inquiet. « I called hospitals. I called Lila. I was scared something happened to you. » Au final tu n’as pas une once d’amertume dans tes mots, dans ton être. Tu es plutôt, mélancolique, triste, tout en étant également soulagé toujours de l’avoir en face de toi, qu’elle va bien. « You know as much as me what it is to lose someone from one day to the next, with no warning. So yeah, I was worried. Very much so. » Tu penses à un truc et puis tu soupires, presque à taper du pied (non pas vraiment). « And fuck this appartement with no bath tub! » Car tu ne l’as pas dit et tu ne sais pas si elle va capter le sous entendu mais tu avais envie de lui proposer un bain pour se détendre, se reposer, avec toi, dans l’eau. Tu en aurais eu bien besoin toi aussi car ce fut un stress immense depuis 9h ce matin.

Son cerveau n’enregistre pas l’expression de Jordan qui a l’air désabusé par ses propos. À juste titre, comme toute personne normalement constituée. Mais l’oiseau n’a pas cet état d’esprit du tout, pas maintenant alors que le marteau piqueur s’amplifie et lui arrache le cerveau à chaque coup. Elle boit de l’eau, encore et encore, mais la bouche reste désespérément sèche. « I called hospitals. I called Lila. I was scared something happened to you. » “You-” called Lila. Inutile de réagir là-dessus. Il n’y a pas de messages vocaux en absence de sa sœur. Par contre, il y a un message (ou dix) qu’elle n’a pas vu car Birdie n’est pas allée plus loin que la page de verrouillage, elle n’a pas vu les expéditeurs des sms. “T’aurais pu essayer les commissariats aussi. J’ai plus de chance d’y être qu’à l’hôpital.” Enfin, c’est un peu 50/50 - quand on y repense, Jordan est venu.e la chercher aussi bien à l’hôpital pour une cheville déloquée qu’au trou pour consommation d’alcool sur la voie publique. Elle tente une pointe d’humour mais ça sonne plus sarcastique qu’autre chose. « You know as much as me what it is to lose someone from one day to the next, with no warning. So yeah, I was worried. Very much so. » Son regard bleuté se pose son partenaire, la main en suspension alors qu’elle dirigeait le verre de nouveau vers la bouche. « And fuck this appartment with no bath tub! » “Waw. C’est gentil de me rappeler les personnes que j’ai perdu. C’est vraiment le moment.” Elle est choquée qu’iel lui balance ça à la gueule. Okay, iel s’est inquiété.e mais ce n’est pas une raison pour lui dire ça. “Je suis désolée pour la panique que j’ai pu causer.” Qu’elle formule avec détachement avant de traîner la savate vers la salle de bain - une douche ferait du bien. S’excuser est toujours délicat car elle ne se sent désolée que pour le manque d’information, de vie. Mais elle n’est pas désolée d’avoir une vie et de la vivre pleinement. Être en couple peut parfois être chiant - oui, avoir quelqu’un qui veille sur soi, c’est tellement pénible, nous compatissons tous. “Mais c’est pas la peine d’être désobligeant.” Jordan sait que sa compagne est bien plus sensible sur les décès que lui. Qu’elle préfère ne pas en parler, ne pas s’en rappeler, ne pas s’en souvenir. Son cerveau est majoritairement en off pour cette raison d’ailleurs. Si elle va de ce côté-là, elle s’effondrerait constamment. Malgré les années. Alors Birdie n’accorde plus un regard à son partenaire, ni même à Milady d’ailleurs qui s’étale par terre comme pour attirer son attention. “I’m gonna take a shower.” Qu’elle murmure avec un baillement alors que ses pensées deviennent glauques. Elle va sûrement comater debout sous l’eau bouillante. Avoir encore plus la tête qui tourne mais au moins, ça soulagera sur le moment. Et elle prendra aussi du bicarbonate, tiens. Au mieux, ça soulage son ventre. Au pire, ça fait tout ressortir. Dans tous les cas, ça ira mieux. Sauf sa tête, mais chaque chose en son temps.

“You-” Elle est surprise et tout ce que tu entends loin loin loin dans ta tête c’est que si les rôles étaient inversée elle serait sans stress, alors que tu pourrais être en train de mourir quelque part. Mais pas de problème. Oui tu vois trop loin, oui tu te crées toujours les pires scénarios dans ta tête mais c’est parce que tu es bien trop proche de la réalité. Tu n’es pas dans le déni et oui, ça ruine ta tête souvent, mais tu es juste réaliste. Tu as perdu trop de proches, tu ne veux pas qu’elle soit juste une personne de plus qui sera à tout jamais dans le cimetière de la ville. “T’aurais pu essayer les commissariats aussi. J’ai plus de chance d’y être qu’à l’hôpital.” Elle se rend pas compte de la spiral dans laquelle tu as été et c’est normal, elle n’est pas dans ta tête Jordan.

“Waw. C’est gentil de me rappeler les personnes que j’ai perdu. C’est vraiment le moment.” Comme s’il y avait un moment pour ça, tu te dis. Elle est mal en point et toi tu parles trop. “Je suis désolée pour la panique que j’ai pu causer.” Okay. Tu n’aurais pas cru qu’elle s’excuserait. Tu ne t’attendais pas spécialement à des excuses non plus. “Mais c’est pas la peine d’être désobligeant.” Ca ça te fait froncer les sourcils car tu ne l’es pas, à ton avis. Tu as la sensation que quoi que tu dises ça ne sera pas la bonne chose de toute façon. Ca arrive assez régulièrement quand vous êtes en désaccord et que les émotions prennent le dessus des mots. Just shut up now Jordan. She’s hangover.

“I’m gonna take a shower.” Voilà que tu appliques ton conseil. Rester dans son silence parce que tous les mots exprimés seront des raisons de plus pour elle d’attaquer. Elle a cette capacité à avoir réponse à tout Birdie et elle est tenace. Maintenant n’est pas le moment de continuer à envenimer les choses. Elle n’est pas dans son état normal. Elle veut juste être soulagé de la douleur que lui transmet son corps suite aux excès. Tu ne t’excuseras pas pour avoir été aussi inquiet. Elle est trop importante pour toi. C’était peut être trop et bien rien à foutre.

Tu entends l’eau qui coule dans la salle de bain et tu es encore planté dans le salon à te remettre de tout ça. Quand tu sors de ta torpeur tu vas dans le coin cuisine pour lui préparer un verre de plus d’eau. Tu vas également prendre un bol et y mettre quelques bonbons et des biscuits. C’est pas forcément ce qui est recommandé pour se remettre d’une nuit de beuverie mais ça fait malgré tout du bien à l’âme si l’envie est là. Ce sera meilleur que l’odeur de vomit dans sa bouche, ça c’est certain, car oui tu l’as senti pendant le temps - trop court à ton avis - où tu l’as eu dans tes bras.

Tu poses tout ça sur la table de nuit car tu te dis qu’elle va squatter là bas et essayer de dormir ? Tu ne sais pas. Quand tu t’en rends compte tu vas préparer une assiette avec le même contenu et un autre verre d’eau, que tu poses sur ce qui fait office de table basse dans le salon, devant le canapé. La seule différence c’est que sur cette assiette, tu places les bonbons en forme de coeur. Tu es cheesy et tu en fais sûrement trop mais tu ne t’excuseras pas de l’aimer si fort. C'est ta façon de lui dire que tu tiens à elle sans pour autant utiliser des mots cette fois ci. Car elle ne les entendra pas dans le bon sens, à ton avis. Tu es encore en train de voir le pire scénario. C'est ton mécanisme naturel. Tu te raccroches au fait qu’elle est bel et bien en vie, que tout va bien et que tu t’es inquiété pour rien oui. Ca passe en repeat dans ta tête alors que tu vas dans la deuxième chambre pour avoir ton espace. Ton nez dans ton ordinateur, tu remets ton casque sur tes oreilles et tu mets de la musique pour t’aider à apaiser ta tête qui a été secouée.

L’eau est magique, elle l’a enfin compris. Le visage levé vers la pomme de douche, les cheveux, le corps, la peau dégoulinant d’eau alors qu’elle a les prunelles fermées. Reprendre un souffle, expédier la seconde suivante, se frotter les joues, se passer les mains sur le ventre. Birdie prend le premier gel douche qu’elle croise et elle se frotte jusqu’à avoir la peau rouge. Ça fait du bien de sentir le propre. Elle se sent tellement mal à l’intérieur. Plus jamais, que la petite voix lui murmure. Ses intestins probablement. C’est toujours la même rengaine. Jusqu’à la prochaine fois.

Elle soupire en sortant de la douche ; elle était bien dedans. La tête tourne toujours, multipliée par la chaleur de l’eau, mais ça a fait du bien le temps que ça a duré. Là, elle ne rêve que de s’allonger dans le noir et de ne plus ressentir chaque membre qui a envie de vriller à chaque seconde. Le sommeil est bien pour ça. Se plonger dans l’inconscience est encore mieux. Birdie baille de nouveau ; oui, et puis visiblement, le dodo chez Simon n’a pas été réparateur ni suffisant. Ce qui n’est pas surprenant du tout.

Birdie sort de la salle de bain encore enroulée dans sa serviette, pieds nus et en tapotant ses cheveux avec une autre serviette. Ses yeux défilent sur la pièce à vivre mais il n’y a aucune trace de Jordan. Par contre, il y a un verre d’eau sur la table basse et elle va se le boire directement. Il y a aussi des bonbons juste à côté. En forme de cœur. Elle a un bref petit sourire en chipant l’un d’eux. L’erreur. Elle grimace quand elle sent que ça ne passe pas ; finalement, elle ne va peut-être pas avoir besoin d’aide pour vomir si elle continue comme ça. Birdie finit son eau avant de se diriger vers la chambre. Un coup d'œil dans la deuxième pour y voir Jordan assis à son bureau de fortune. Le casque sur les oreilles, le nez dans son ordinateur, l’oiseau passe sa route ; elle lui laisse le repos de l’âme autant qu’au sien. Inutile de débattre sur l’inutile, elle est fatiguée et elle n’aspire qu’à une chose ; s’écrouler dans le lit.

Au pied de celui-ci, elle se sèche un peu mieux tout en allant tirer les rideaux de cette lumière infernale qui l’agresse depuis son réveil. C’est cul nu qu’elle rentre sous la couette. Le monde gigote et tourne de nouveau même quand ses paupières s’alourdissent. Birdie met un moment avant de trouver le sommeil mais elle finit par s’endormir comme une masse. Elle n’a pris ni cachet ni bicarbonate alors forcément, quand elle se réveille de sa léthargie quelques heures plus tard, elle a toujours mal au crâne et toujours nauséeuse. Elle se redresse et allume à tâton la lampe de chevet pour y voir un verre d’eau juste à côté - béni soit Jordan. Elle se jette dessus, contrairement aux bonbons à côté.

Birdie se lève, la gueule dans le cul, toujours celui-ci nu d’ailleurs, pour se diriger vers là où Jordan se trouve. “Jooor, on a pas des médocs quelque part ? Ou du bicarbonate ?” On dirait une enfant avec sa main contre sa tempe, son air endormi et en souffrance aussi. “J’en ai marre d’avoir envie de vomir. Je vais finir par aller y foutre les deux doigts directement.” Elle râle car c’est vraiment chiant, okay. Si le corps pouvait parler, ça arrangerait tout le monde.

Tu écoutes de la musique d’abord. Tu mets Manic de Halsey pour commencer. Tu mets Badlands à la suite et Hopeless Fountain Kingdom et If I can’t have love I want power est mis à la suite également. Tu parcours tes emails et arrange ton emploi du temps pour les quelques projets que tu as en cours. Tu en relances deux. Tu commences à regarder les vols pour ton tour à LA. Tu vas faire coïncider ça avec un show que Halsey fait en Californie en même temps. Joindre l’utile à l’agréable, il faut. Surtout que ça fait très longtemps que tu ne l’as pas vu en concert.

“Jooor, on a pas des médocs quelque part ? Ou du bicarbonate ?” Tu l’entends car par chance, elle a parlé quand une chanson s’était terminée. Tu ôtes ton casque de tes oreilles pour te tourner vers elle qui est totalement nue et tout bonnement adorable. “J’en ai marre d’avoir envie de vomir. Je vais finir par aller y foutre les deux doigts directement.” Tu te lèves en prenant la parole. « Yeah I can find some meds. » Faut avouer que c’est le bordel entre les cartons et les meubles qui sont pas forcément ceux que vous aviez avant. Tu as du mal à t’y retrouver pour certaines choses, mais tu vas mettre du coeur pour trouver ce qu’il faut. Tu vas jusqu’à elle, glisse un bras dans son dos, embrasse le dessus de sa tête. « Go back in bed, I bring you what you need. » Tu n’as pas envie qu’elle attrape froid même si la vue est très jolie. Il est évident que son organisme est affaiblit et qu’elle pourrait facilement choper quelque chose au passage. Tu n’as pas envie que ça arrive.

Tu lui apporteras pas longtemps après les médocs qu’elle a demandé, avec un immense verre d’eau et une bouteille également pour qu’elle ait de quoi à côté d’elle. Tu t’assois au bord du lit, caressant son corps tout fatigué. « Je peux aller à la pharmacie prendre quelque chose pour ton estomac. » Tu murmures.

L’attention de l’oiseau est focalisée sur Jordan qui se lève alors que son épaule retient sa forme toute entière contre la porte. Elle donne l’impression qu’elle va s’allonger sur le sol d’un instant à l’autre. Birdie est vraiment emmerdée car c’est vraiment chiant d’être comme ça. « Yeah I can find some meds. » Il y a encore pas mal de cartons, certains meubles sont des cartons, ça sent que le séjour n’est censé qu’être temporaire. Oh, il ne s’éternisera sûrement pas car les deux ont besoin de plus d’espace et ils sont deux lions dans une cage. La Cadburn a vraiment la flemme de chercher où les médicaments sont rangés, c’est Jordan qui s’est sûrement occupé de ça - elle ne s’est pas occupée de beaucoup de choses, juste de ramener des meubles chinés ici et là vu qu’elle le faisait en même temps pour le local. Donc si en temps normal, elle n’aurait pas joué à la chasse au trésor (pas pour des médicaments en tout cas), mais encore moins aujourd’hui. Alors elle est soulagée que Jordan le fasse pour elle.

Et le sentir contre elle aussi fait du bien. Ses deux bras se nouent autour de la taille de son partenaire alors qu’elle fait clairement son bébé - à juste titre, hein. Son amoureux n’aide pas car iel est le plus soft et le plus doux du monde, à embrasser son crâne et la tenir contre lui. The best. « Go back in bed, I bring you what you need. » Of them all. Toute docile car peu encline à faire de la résistance dans cet état. Alors elle hoche la tête et retourne au lit en frottant son oeil d’une main, se massant le ventre de l’autre.

Jordan arrive pas longtemps après avec tout ce qu’il faut. “Thank you, jeez.” Dire qu’elle se jette sur la boîte et la bouteille serait presque un euphémisme. « Je peux aller à la pharmacie prendre quelque chose pour ton estomac. » Elle fait une petite moue alors qu’elle mélange l’eau avec le bicarbonate. “Le bicarbonate devrait faire l’affaire… On a quelque chose pour la tête ?” Son expression devient grimaçante. “J’ai la totale. L’univers me chie dessus. De toute beauté.” Elle observe le liquide dans le verre avant de le lever vers Jordan. “Cheers to you.” Qu’elle dit stupidement avant de le boire cul sec. “That’s disgusting.” Qu’elle s’exclame après avoir bu. Ça remue sévère en tout cas. Faut dire que c’est tellement peu agréable au goût que si ça la vide par le haut, ça sera un mal pour un bien. “Thank you, babe.” Qu’elle dit en se rallongeant, Mister Grenouille contre elle, la main libre allant se poser sur la cuisse de son partenaire. “Sorry for putting you in all that shit.” Avant, elle se gérait toute seule. Avant, elle n’avait personne qui prenait soin d’elle, elle le faisait toute seule. Elle n’a pas l’habitude. Même au bout de deux ans de relation.

“Thank you, jeez.” T’as envie de l’entourer de coton et de la cajoler jusqu’à la fin des temps. Elle a vraiment l’air mal en point et tu te demandes ce qu’ils ont bu pour que ce soit à ce point là. Malgré tout, tu te focalises pour l’instant à ce qu’elle aille mieux, pas rabâcher le passé et les apparemment mauvaises décision qu’elle a pris hier. “Le bicarbonate devrait faire l’affaire… On a quelque chose pour la tête ?” Tu fais oui et tu files rapidement pour aller prendre la boite de paracétamol. « Here you go. » Assis au bord du lit, tu la regardes faire sa potion pour son bidou. Tu vas d’ailleurs caresser doucement son ventre dans l’espoir que ta main, ton touché, ta chaleur fasse quelques miracles sur son corps. Faut dire que vous avez un pouvoir l’un sur l’autre physiquement, tu ne serais pas surpris si ça fonctionnait effectivement. “J’ai la totale. L’univers me chie dessus. De toute beauté.” Elle est toute mal lunée, ça te peine de la voir dans la souffrance. « It’s gonna pass. » Tu murmures doucement. “Cheers to you.” Ta main sur sa peau, tu es tout tendre. “That’s disgusting.” Tu vas doucement déposer un baiser sur sa tempe avant qu’elle se rallonge. “Thank you, babe.”

Tu vas doucement replacer le draps sur elle. “Sorry for putting you in all that shit.” Tu fais non de la tête alors que tu te penches pour embrasser sa joue doucement. « Don’t be sorry. I’m glad I’m helpful at keeping you alive. » Quel drama queen tu fais Jordan, mais oui, tu avais bien évidement visualisé qu’elle aurait pu ne plus être de ce monde. Elle parle peut être du fait qu’elle t’a pas prévu et que tu as été inquiet pendant de trop longues heures mais tu n’as pas envie de revenir là dessus. Tu as bien compris que pour elle tu n’aurais pas du t’inquiéter, tu ne veux pas entendre ça de nouveau. « Did you mix alcohol with drugs ? » Que tu demandes naturellement. Ils ont été fort visiblement et ça expliquerait pourquoi elle est autant mal en point. Y’a absolument aucun jugement. Vous êtes tous les deux des consommateurs, passé ou présent, tu sais ce que c’est. Tu as bien envie de joindre ce genre de moment aussi mais non. T’as rechuté en juillet dernier, depuis tu te cantonnes à l’alcool qui est une maigre consolation. « Did you drive home? How did you come home? » Car dans un état pareil c’est moche moche à ton avis. Si elle était pas morte hier, elle aurait pu mourir sur le chemin du retour tout à l’heure.

Jordan disparait et revient aussitôt avec une boite de paracétamol ; quel chevalier servant iel fait. Quelle perfection, alors que Birdie a toujours eu l’habitude de s’occuper d’elle-même toute seule. Comme une grande ou non, d’ailleurs. Mais là, il y a son ange gardien personnel qui veille sur elle, donc tout va bien. « Here you go. » Elle enfile tout, le verre, le médoc, absolument tout ; il n‘y a plus qu’à prier que ça fasse effet le plus rapidement possible. « It’s gonna pass. » Sa main est sur son ventre et malgré les maux qu’elle a causés à son corps par sa propre folie, un bref petit sourire perle sur ses lèvres alors que sa main vient se poser sur la sienne. Iel embrasse sa tempe et Birdie serre sa main par-dessus. “I’m not pregnant, you know.” Elle est bête comme ça, car on pourrait le croire avec l’attention sur son bidon. Mais non, aucun polichinelle dans le tiroir et il y en aura jamais.

Le drap est replacé sur elle et la tête s’enfonce de nouveau dans l’oreiller. « Don’t be sorry. I’m glad I’m helpful at keeping you alive. » Elle secoue brièvement la tête en roulant des yeux. “Always so dramatic.” Keeping you alive, il n’a jamais été question de mourir en premier lieu. Mais c’est la façon de faire de Jordan ; iel veut souligner qu’elle peut compter sur lui, qu’iel a envie qu’elle aille mieux. C’est tout à son honneur - but still a bit dramatic. « Did you mix alcohol with drugs ? » Elle fronce les sourcils. “No. I don’t do drugs. Why ?” C’est étrange qu’iel pose la question, non ? Est-ce que son partenaire aurait oublié que l’alcool suffit à dévaster tout le système interne du corps ? Non pas qu’elle le lui souhaite de nouveau dans un futur proche. “Juste quelques joints ici et là mais rien de plus.” Ce n’est pas de la drogue pour la Cadburn, c’est de la thérapie. Encore meilleur et plus fort qu’une cigarette. Voilà bien longtemps qu’elle n’a pas touché à la drogue. Depuis son agression, à vrai dire - si on ne compte pas le LSD. Mais ça encore, elle considère que c’est différent. Alors le fait que Jordan pose cette question… C’est un peu déstabilisant, non ?

« Did you drive home? How did you come home? » Elle pince l’arête de son nez les paupières abaissées, tout en amagasinant les questions. “Je me doutais que l’interrogatoire allait bien finir par arriver.” C’est contrariant car elle n’a pas la réponse à tout et surtout, ça lui rappelle un truc. “J’ai perdu Van Gogh. Je crois.” En fait, son van est seulement resté garé à l’endroit où ils ont fait la fiesta mais ça, elle ne le sait pas encore car les souvenirs sont flous. “Donc j’ai pris un Uber.” Elle rouvre les prunelles pour les fixer sur Jordan. “I’m not that dumb.” Mmh. C’est discutable. Son van aurait été là où il aurait dû être, elle serait rentrée avec, clairement. “J’ai dormi chez Simon.” Qu’elle dit avant que Jordan ne pose la question - si tenté qu’iel aurait posé.e la question.

“I’m not pregnant, you know.” Tu ne t’attendais pas à entendre ces mots là. « Damn I hope so. Or I would have to go kill Simon right about now. » Car il ne pourrait être que le père vu que tu as coupé les capacités de tes soldats. “Always so dramatic.” « Says the one that has to specify she’s not pregnant just because I have my hand on her belly. » Elle est adorable, mais elle est la plus dramatique de vous deux à ton humble avis.

“No. I don’t do drugs. Why ?” Tu hausses une épaule. “Juste quelques joints ici et là mais rien de plus.” « Looked like an heavy night of partying. Could have involved some drugs. » Ca ne t’aurait pas surpris.e. Tu aurais été très envieux.se. Ouais. Qu’elle sache se gérer contrairement à toi.

“Je me doutais que l’interrogatoire allait bien finir par arriver.” Tu grimaces de la voir faire et de l’entendre dire. J’ai perdu Van Gogh. Je crois.” T’allais dire un truc mais cette réponse te prend par surprise. « What ? » “Donc j’ai pris un Uber.” Ses yeux qui reviennent dans les tiens. “I’m not that dumb.” Tu ne l’avais pris pour une idiote. Elle a l’air plus accroché à la vie que toi à bien des niveaux. « I never said you were dumb. » Tu caresses toujours son ventre car elle est en souffrance et tu veux continuer de tenter de la soulager avec ton touché. “J’ai dormi chez Simon.” Tu hoches la tête. « Sorry we can keep this conversation for later. It’s not the moment. » Elle est en souffrance et fatiguée. Tu vas déposer un baiser sur le front. « I really wish we had a bath tub right now. » Tu te répètes car oui, tu en aurais besoin d’une bonne tranche de détente avec une ou deux bath bomb. « A shower doesn’t do it the same for me. » Tu as besoin de tremper dans l’eau et de voir le tout disparaitre quand tu as fini avec ton moment. Tel un félin, ton nez qui se frotte contre ton oiseau. « I’m such a cry baby. » Oui et non. Tu sais ce qui te fait du bien et tu ne l’as pas à ta disposition, c’est frustrant de ne pas avoir ses outils. Tu as mis bien des années à savoir quoi faire pour te sentir mieux quand ton esprit te joue des tours. Ta maison était un élément important de ta stabilité. Tu t’en rends encore plus compte maintenant. Tu décides de t’allonger à côté d’elle plutôt que d’aller à la salle de bain pour prendre une douche qui ne va rien faire de plus pour toi contrairement à la chaleur du corps de Birdie.

« Damn I hope so. Or I would have to go kill Simon right about now. » Le sourire de Birdie est adorable alors qu’elle se marre aux mots de son compagnon. “J’adore Simon mais malheureusement, il est un des rares à rester insensible à mon charme.” Forcément, elle a trop de poitrine et pas assez entre les jambes pour que Simon soit attiré et intéressé par elle. Elle se demande si lui et Teddy continuent à se voir ou si c’était un one time shot. « Says the one that has to specify she’s not pregnant just because I have my hand on her belly. » Elle hausse les sourcils. “I’m speaking of new lives. You’re speaking about death.” Y’a une différence à son sens.

« Looked like an heavy night of partying. Could have involved some drugs. » Franchement, l’oiseau n’arrive pas à trop à comprendre le rapport et le sens de la question. Elle le prend un peu personnellement, oui, comme si elle était une droguée alors que non. Sa seule drogue est la nicotine. Et encore. “J’y étais pour danser. Pas pour me droguer. On n’a pas la même définition de fêtes.” Elle s’en sort très bien sans. Elle pourrait aussi s’en sortir sans picoler. Mais ça, c’est toujours plus facile à dire qu’à faire. Elle n’a pas de problème de ce côté-là en tout cas. C’est occasionnel. Et heureusement. C’est sûrement pour ça qu’elle ne fait jamais les choses à moitié quand elle s’y met.

« What ? » Elle gratte sa joue parce que, ouais, ça craint. Son bébé van est quelque part, sans savoir où. Ca sent qu’elle n’est pas encore dans un état optimal car elle n’a pas l’air paniqué. Pour l’instant. « I never said you were dumb. » “Mmh.” Parce que pour l’instant, elle a juste l’impression d’avoir fait connerie sur connerie et d’être en plus jugée pour ça. C’est bof, comme sensation. « Sorry we can keep this conversation for later. It’s not the moment. » Clairement, oui. Birdie s’en fout pour l’instant de savoir où est Van Gogh, comment elle est rentrée ou qu’elle ait encore perdu ses chaussures. « I really wish we had a bath tub right now. » “Mmh.” Ses paupières se renferment alors que son tube fait des remontées violentes tout d’un coup. « A shower doesn’t do it the same for me. » Oh, vraiment très violentes. Les paupières se rouvent de suite. « I’m such a cry baby. » Jordan s’allonge à ses côtés mais Birdie est, au contraire, en train de se relever. “Fuck.” Avant de sortir du lit en courant jusqu’aux toilettes. Inutile de préciser qu’elle se vide les boyaux. Dix minutes après les WC et la salle de bain pour se passer de l’eau sur le visage, elle revient dans le lit. “Feels better.” Ça fait du bien. Comme si elle avait purgé toute la merde de la soirée. Elle prend sa grenouille et va se lover contre Jordan toute recroquevillée. “Hold me ?” Qu’elle demande d’une petite voix. “I’m the cry baby. I need your arms.” Elle a besoin de lui. Juste d’être là, ça suffit. Iel s’est inquiété.e plus que de raison parce qu’iel l’aime, qu’iel se soucie. Ça la soule mais ça lui fait du bien aussi. “You're my only drug.” Qu’elle murmure en refermant les yeux, prostrée contre la silhouette de son partenaire. Prête à s’écrouler dans les songes une nouvelle fois.

“J’adore Simon mais malheureusement, il est un des rares à rester insensible à mon charme.” Ca te fait largement sourire car c’est tellement véridique. Tout le monde tombe sous le charme de ton oiseau. “I’m speaking of new lives. You’re speaking about death.” Touché. Incroyable comme tu vois que la mort partout Jordan. Pas surprenant mais impressionnant quand même.

“J’y étais pour danser. Pas pour me droguer. On n’a pas la même définition de fêtes.” Clairement vous avez pas la même définition ouais. Mais t’as aussi l’impression que tu ne l’as jamais vu dans un état comme celui là. Tu t’es naturellement dit qu’elle a dû y aller plus fort et tu ne penses pas une seule seconde que ça peut être simplement parce qu’elle est plus âgée que toutes les fois d’avant. Elle est la jeunesse éternelle ta Birdie, tu ne la vois pas vieillir, sauf là peut être au final, mais encore une fois, tu ne le réalises pas. Ca ne te traverse pas l’esprit.

Ca parle de son van et elle a l’air sceptique. “Mmh.” Tu comprends pas trop et t’as un peu peur d’arriver vers une pente où quoi que tu dises ce sera la mauvaise chose à dire. “Mmh.” Alors tu fais ce que tu aurais dû faire depuis un moment, arrêter cette conversation. Il n’aurait même pas fallu la commencer, tu sais, tu le réalises trop tard car t’es pas parfait même si tu apprécies quand elle te fait te sentir à l’inverse. “Fuck.” What did I say? Tu essaies de repasser tes phrases dans ta tête mais ça n’a rien à avoir en réalité car elle sort du lit telle une fusée pour aller vider ses tripes. Elle est vraiment trop mal en point, mais elle se sentira certainement mieux après.

“Feels better.” Elle est déjà en train de se remettre dans le lit. « D’you need anything ? » Car tu veux juste qu’elle se sente mieux au lieu de lui mettre des conneries dans la tête aux moments inappropriés. “Hold me ?” Tes bras qui vont autour d’elle pour la tenir comme elle le demande. Elle est la chose la plus précieuse de ton existance, bien sûr que tu vas la tenir dans un moment pareil. “I’m the cry baby. I need your arms.” Tu vas doucement embrasser son front en la serrant contre toi. “You're my only drug.” Ton nez niché dans ses cheveux, tu caresses son dos avec toute ta tendresse et ton amour. « I’m flattered. » Tu murmures. Tu embrasses son front et sent bien qu’elle est sur le point de s’endormir. Toi tu aurais toujours bien envie d’un bain. Peut être bien que tu commenceras à chercher ce qu’il y a comme maison à vendre. Tu deviens claustro dans cet appart’, heureusement qu’elle est ton oxygène.