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 this familiar song (Darker #9)

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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyVen 21 Avr 2023 - 20:11

this familiar song

Somnus waits for no one. A clock without a face. Will it feel like an arrest or our escape? And as we sing this familiar song, I thought I'm gonna miss your love when it's gone. Will it flow into the river or will it go to waste? Before we drift away

Tout ce que Albane espérait, c’était une soirée de paix. Il était tard, l’appartement était désert, son téléphone jouait une playlist acoustique pendant que la française avait opté pour un énième café afin d’accompagner ses révisions. Einstein s’était couché sur le coin du bureau et la rue dehors était silencieuse. L’ambiance était idéale pour essayer de s’avancer dans ses études, se tenir à flot. L’overdose avait été critique pour les cours et Albane avait bien failli foirer son semestre. Il lui avait fallu des rattrapages, les notes de Winston, des nuits sans sommeil et la chance d’avoir un background médical pour enfin réussir à s’en sortir. Cela lui avait servi de parfaite excuse pour se murer en ermite pendant des mois et éviter le reste du monde. Mais maintenant qu’elle avait remonté la pente -académiquement parlant du moins-, l’ancienne infirmière mettait un point d’honneur à trouver un rythme, à apprendre à travailler dès qu’elle avait du temps libre. Ces soirées étaient rares. Entre la Ruche et le Blind Tiger, elle avait pris l’habitude d’être appelée à la dernière minute et dérangée pour aller s’occuper de plaies en tout genre. Albane ne s’en plaignait jamais car plus dérangeants étaient les appels, mieux elle serait payée. Et l’argent, en ayant repris les études, était quelque chose qui venait cruellement à manquer. Elle patientait encore concernant l’héritage de son père biologique, se réfrénait tous les jours pour ne pas appeler le notaire ou Eliot directement. Elle guettait l’arrivée du chèque et faisait au mieux, comme toujours. Sa bulle de sérénité s’était brisée dès qu’elle avait entendu son téléphone vibrer. Plusieurs fois. Ne pas voir le nom de Solas ou de Mickey s’afficher aurait dû être un réconfort. Sauf qu’à la place, elle avait droit à Leo qui, à en juger par l’état de ses messages, était loin d’être sobre. Ce n’était pas inhabituel. Ce qui l’était, c’était la nature des messages. Des aveux à demi-teinte, un retour à cette conversation qui leur avait encore fait trop de mal. Elles n’en avaient jamais reparlé. Quand la française s’était levée quelques heures après les faits, sobre et revenue à la réalité, elle avait été la première à instaurer le jeu des regards fuyants et du silence. C’était plus simple de prétendre qu’il ne s’était rien passé. Qu’elles n’avaient pas encore une fois frôlé le point de rupture à constamment se chercher pour mieux se rejeter. L’étudiante avait été stupide de se comporter de la sorte et de jouer sur la jalousie et la provocation plutôt que d’ouvrir le dialogue. Cependant, même sans alcool dans le sang, elle était toujours confuse sur ce qu’elle aurait dû tirer de cet échange et de comment Leo la percevait vraiment. Pas que ça aurait réellement changé quelque chose dans leur dynamique. Elles n’avaient jamais réussi à avoir une bonne influence l’une sur l’autre alors pourquoi cela changerait ?
Là où Leo avait tort en revanche, c’était que tout le monde ne partait pas. Albane, en tout cas, n’avait aucune intention de partir. En dépit de la fatigue et du reste de chapitre qu’il lui restait à bûcher, son premier réflexe après les messages avait été de se lever, enfiler un jean, un tee-shirt, une paire de baskets, et attraper ses clés. Elle avait quitté l’appartement sans trop y réfléchir, sachant déjà pertinemment qu’elle ne pourrait pas dormir en sachant Leo dans un état second dans un bar. Pas n’importe lequel, certes, et la brune avait hésité à demander à Hugo de garder un œil sur la jeune femme. Mais si la Parker se comportait comme elle savait si bien le faire, alors il était probable qu’elle soit déjà gardée soigneusement à l’œil. Il ne fallu pas plus d’une dizaine de minutes pour que Bane arrive à la hauteur du bar et se trouve une place approximative pour se garder et entrer dans le bar. L’ambiance était animée, détendue, les conversations formaient ce brouhaha étrangement réconfortant. Bane n’eut pas à faire plusieurs fois le tour du bar pour retrouver la blonde assise près du bar, un verre encore un peu trop rempli devant elle. De quoi faire grimacer l’infirmière, qui savait combien l’alcool avait le don de se transformer en sérum de vérité chez Leo. Elle n’était pas sûre d’avoir l’énergie d’affronter une autre discussion houleuse. Alors quand elle arriva enfin à sa hauteur, elle posa une main bienveillante dans le dos de sa colocataire pour signaler sa présence, et son autre main attrapa le verre pour le porter à ses lèvres. En un cul sec, l’excuse pour rester accoudée contre ce bar disparut, non sans lui arracher une grimace. Quoique ce verre ait contenu, Bane n’était pas sûre d’apprécier. « T’as vraiment mauvais goût. » souffla-t-elle dans un léger rire. « Allez. T’as assez de verres à ton actif. On rentre. » Son bras s’enroula autour de sa taille en prévision de sa démarche qui serait sans doute très bancale. « On sera plus à l’aise à l’appartement pour que tu me racontes ta soirée. » Elle espérait juste que Leo accepterait sans faire de vagues.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyLun 24 Avr 2023 - 2:18


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this familiar song / avril 2023

Tu n’étais pas certaine de savoir depuis combien de temps tu étais au Saucibar, pas plus que tu ne te souvenais d’avoir pris la décision de te rendre à ce bar plutôt qu’à un autre. Tu ne savais plus grand chose, si ce n’est que chaque verre aidait peu à peu à calmer la colère et la douleur qui t’accompagnaient au quotidien. Tu cherchais le vide. Tu cherchais à faire taire toutes les voix dans ta tête qui te rappelaient constamment que tu finirais toute seule, et que même toutes tes tentatives de tenir tout le monde a l’écart ne t’empêcherait pas de souffrir encore et encore. L’alcool aidait, mais n’effaçait pas tout. Tu avais beau enchaîné tes consommations, mélangé les différents types d’alcool, chercher la rédemption dans le fond de tes verres, force était d’admettre que cette dernière n’existait pas. Pas pour toi. Que tu étais condamnée à te sentir ainsi: seule, délaissée, abandonnée. Par ceux que tu aimes autant que par ceux que tu te refuses à aimer. Par ceux que la vie t’arrache sans la moindre considération pour ce que tu as déjà perdu, par ceux que tu rejettes de peur de perdre encore, de perdre trop. Le problème avec l’alcool, c’est qu’il faisait aussi tomber ton masque. Il déliait ta langue, mais tes doigts aussi, apparemment. Tes doigts qui se laissaient porter sur ton écran, dans des messages que tu peinais à lire clairement tant tout était flou dans ton esprit alcoolisé. Tu ne voyais qu’Albane. Albane et son regard fuyant. Albane qui disparaissait parfois le soir, sans que tu ne saches où elle allait. Albane qui ne te parlait presque plus depuis des semaines, une conséquence de tes propres actions. Albane que tu perdais, comme tu perdais tout le monde. Comme tu perdrais ta tante, qui succomberait à la maladie, comme ta mère avant elle. Cette simple pensée te força à faire cul sec avec un nouveau verre dont tu avais complètement oublié le mélange. Le goût était infecte, mais le mal était déjà fait.

Tu n’aurais pas dû être surprise lorsque tu reconnus le parfum d’Albane, même au milieu des brises d’alcool qui tournaient tout autour de toi, et pourtant tu avais presque oublié qu’elle avait dit qu’elle viendrait te chercher. Tu as dit d’autres choses toi aussi, dans ces messages. Des excuses, des regrets peu camouflés, tes peurs étalées comme tu n’oses jamais le faire, la faute de l’alcool toujours. Comme c’est l’alcool que tu blâmes pour les frissons qui parcourent ton échine simplement parce que la française a une main posé dans le bas de ton dos, un geste ridiculement anodin qui te fait réagir de manière qui est tout sauf anodine. Tu ne sais pas comment tu te sens de la savoir là. Soulagée qu’elle ait tenu parole? Heureuse que la discussion semble être ouverte pour la première fois depuis des semaines? Insultée que ça ait pris une débauche complète de ta part pour que cela se produise? Non, tu es bien trop alcoolisée pour penser jusque là. Tu t’apprêtes à finir ton verre, mais elle est plus rapide que toi Albane, lorsqu’elle mène ton verre à ses lèvres et fait disparaître complètement le liquide à la couleur qui laissait à désirer. « T’as vraiment mauvais goût. » Tu hausses les épaules, ce n’est pas quelque chose de nouveau après tout. « J’avais envie de tout essayer. » Les cocktails, les alcools, les mélanges que tu finirais par regretter amèrement demain matin. « Allez. T’as assez de verres à ton actif. On rentre. » « J’ai pas envieeeeee. » que tu rétorques quand bien même tu la laisses te lever de ton siège, son bras qui s’enroule autour de ta taille pour te soutenir, tes jambes plus molles que tu ne l’avais réalisé. Tu passes un bras autour de ses épaules, un fou rire s’échappant de tes lèvres alors que tu peines à faire un pas en avant sans le soutien de la française. « On sera plus à l’aise à l’appartement pour que tu me racontes ta soirée. » « Ça t’intéresse maintenant? » Il y a peut-être un sourire sur tes lèvres, mais ta voix dégouline de la douleur que tu ne saurais plus camoufler plus longuement, celle qui t’étouffe pourtant depuis votre dernière confrontation, celle qui est exacerbée par toutes les mauvaises nouvelles que tu t’es prise à la gueule dernièrement. « Non c’est que ça m’étonne un peu hein, vu le traitement de silence auquel j’ai droit normalement. » Un autre rire, un autre sourire, tu as l’air presque maniaque tout en titubant au travers des corps qui remplissent le bar, toujours accrochée contre Albane. L’air frais de la soirée te fait du bien, te gronde dans le moment présent, assez pour que tu te défasses de l’étreinte de la française, imposant une distance qui te semble soudainement nécessaire. « Je t’avais dit de pas venir Albane. » Tu passes du chaud au froid, ton sourire qui s’efface instantanément alors que ton regard retrouve le sien. « T’es venue et tu vas encore partir et je peux pas, j’veux pas. Va t’en, ok? Rejoindre le grand insignifiant ou n’importe qui d’autre, je sais pas. » Tu te tournes, tu as mal au cœur et tu n’es pas certaine si c’est l’alcool ou le moment qui est responsable.

[ @albane dumas ]

PAR ALCARA.
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyJeu 27 Avr 2023 - 0:14

this familiar song

Somnus waits for no one. A clock without a face. Will it feel like an arrest or our escape? And as we sing this familiar song, I thought I'm gonna miss your love when it's gone. Will it flow into the river or will it go to waste? Before we drift away

A aucun moment, Albane avait songé au fait qu’elle avait le choix. Rien ne l’obligeait à venir jusqu’ici. Rien ne lui imposait de s’assurer que Leo rentre en sécurité. Elle aurait pu être profondément indifférente à ce que la blonde pouvait bien faire de sa soirée. On pouvait accuser cette capacité naturelle qu’elle avait à prendre soin des autres ou son attachement pour la jeune femme, mais la française n’avait pas cillé. Peut-être qu’elle le regretterait. Elle ne savait jamais vraiment trop avec Leo ce qui risquait de lui tomber sur le coin de l’œil, si elle ferait face à de la vulnérabilité, de l’agressivité ou de la provocation pure. Les SMS n’étaient pas des indices potentiels quand ils étaient à la fois si mystiques et si évidents à traduire. La blonde avait juste trop bu, c’était tout ce qui se passait. Peu importe ce qui franchirait ses lèvres ce soir, cela ferait sans doute partie des discours qui ne seraient pas assumés le lendemain. A force, on finissait par s’y habituer et à tout simplement ne plus faire attention. Du moins, c’était ce que l’étudiante avait envie de croire, comme si leur dernier échange houleux en date ne résonnait pas encore dans ses oreilles. « Et moi je vais te faire essayer de l’eau. » Si elle voulait de la variété, elle aurait droit à de l’eau du robinet, de l’eau en bouteille et de l’eau pétillante. Cela ne suffirait pas à la sauver et à rendre le réveil supportable pour autant. Albane connaissait la résistance de Leo à force et pour être dans cet état ? Elle ne s’était pas contentée de quelques bières. « Tu me remercieras une fois qu’on sera rentrées. » Quelque chose lui disait qu’une fois dans son lit, la blonde n’opposerait pas énormément de résistance. Encore fallait-il y arriver. C’était presque inespéré qu’elle joue le jeu et tente de se mettre à marcher, alors même que la française devait concentrer tous ses efforts pour soutenir son poids et ne foncer dans personne. Elle ne se faisait pas d’illusions ; ce serait la partie facile de la soirée. Entre temps, il y aurait la discussion, et elle sentit son cœur se serrer un peu à l’entendre souligner aussi ouvertement le manque d’intérêt que Bane avait pu avoir à son égard ces dernières semaines. « Tu sais que je suis là si tu veux parler. » Elle ne le faisait pas spontanément, n’avait pas pour habitude de s’enquérir de comment sa colocataire allait. Pour autant, elle ne lui tournerait pas le dos si elle avait besoin d’une oreille attentive ou d’une épaule sur laquelle se reposer. Jamais. Pouvait-on vraiment lui reprocher son silence quand de toute façon, elles ne savaient pas communiquer décemment ? A refuser de dire et d’entendre des vérités, elles tournaient en rond en réussissant à se blesser au passage. « Ce n’est pas comme si on s’était beaucoup croisé aussi. » C’était la seule excuse qu’elle avait à offrir. C’était devenu rare qu’elles se retrouvent toutes les deux dans le salon en même temps, maintenant. Soit parce qu’elles se fuyaient, soit parce qu’elles laissaient leur vie déborder. Elles sortaient, fréquentaient des gens. Bane s’enfermait dans sa chambre pour étudier le reste des soirs. Une fois dehors, la française était prête à entraîner Leo vers la voiture, mais celle-ci lui échappa. Avec le silence de la rue et le courant d’air frais, c’était comme si elles revenaient subitement sur terre, déjà bien loin des rires chaleureux du bar. Et voilà, elles y arrivaient aux reproches. A ce mur invisible qui trouvait toujours le moyen de les séparer. « Je voulais juste être sûre que tu rentres en sécurité. Ça me dérange pas. » Le sentiment n’était pas mutuel car déjà, elle se faisait tourner le dos. « Leo. » Elle soupira, son esprit déjà à la recherche des bons mots à dire et des bons gestes à avoir. La confusion avait déjà pris trop de place pour qu’elle ne s’autorise à essayer d’interpréter des paroles motivées par l’alcool. « J’irai nulle part. Tu es coincée avec moi. Alors s’il te plaît, viens. » Elle combla la distance qui les séparait pour attraper sa main, l’empêcher ainsi de s’éloigner. « Demain, on pourra discuter de tout ça. Tu pourras me dire pourquoi tu penses constamment que je finirai par t’abandonner. Mais ce soir, tu pourras me balancer les pires atrocités que ce ne sera pas suffisant pour que je te laisse tranquille. Alors ne t’avise même pas d’essayer. » Elle tira doucement sa main pour l’inciter à la suivre en direction de la voiture, s’efforçant au passage d’ignorer l’appréhension grandissante. Si elle devait être honnête, alors la française admettrait que c’était l’une des raisons pour laquelle elle mettait de la distance : la peur de se faire mal. Peu importe la force avec laquelle elle le nierait.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptySam 29 Avr 2023 - 14:15



this familiar song / avril 2023

Albane la sauveuse. Albane qui est partout et nulle part à la fois. Albane qui t’évite depuis des mois, mais qui répond tout de même à l’appel dès que tu lui envoies des messages. Des messages cryptiques et alcoolisés. Des messages que tu n’aurais certainement pas envoyés si tu n’étais pas sous l’influence de l’alcool, justement. Parce que ça fait des semaines que tu te dis que tu devrais faire le premier pas vers elle, lui offrir des excuses, n’importe quoi pour faire descendre la tension depuis le mariage de ta tante, mais tu n’avais rien fait. Et puis la nouvelle de la maladie de ta tante était tombée et tu n’avais plus envie de rien. Plus envie de faire des efforts avec qui que ce soit, plus envie de prétendre que tu pouvais être celle qui offre plus que des nuits éphémères ici et là, plus envie de prouver que tu n'étais pas complètement vide d’émotions. Parce que c’est tout ce que tu voulais être désormais : vide. Ne plus rien ressentir, ne plus rien penser. D’où le choix de l’alcool. Mais l’alcool n’avait pas eu l’effet désiré puisqu’Albane était là maintenant, comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit, et tu n’arrivais même plus à lui en vouloir. « Et moi je vais te faire essayer de l’eau. » Évidemment. De l’eau plate. Rien qui ne pourrait aider ta gueule de bois de demain, mais ça pourrait diminuer les dommages. Mais tu t’en fichais. Tu te fichais de tout ce soir, c’était le mot d’ordre. Un mot d’ordre que tu avais pourtant bien du mal à suivre, surtout quand il y avait l’odeur du parfum d’Albane qui venait faire compétition à l’odeur d’alcool du bar – et de ta personne, sans aucun doute – et qu’il y avait son corps pressé contre le tien pour t’aider à te soulever et te sortir de la place. « Tu me remercieras une fois qu’on sera rentrées. » Tu grognes doucement contre elle pour toute réponse, une très mauvaise habitude qui semblait toujours reprendre du service quand tu ne savais pas quoi répondre, et il se trouvait que cela arrivait souvent auprès de la Dumas. « Tu sais que je suis là si tu veux parler. » Tu ne peux t’empêcher de répondre par un rire sarcastique, oubliant soudainement tous les autres clients remplissant le bar, le peu d’attention qu’il te restait lui étant complètement dédié. À quel moment est-ce que tu étais censée te souvenir qu’elle était là pour toi, entre les soirées qu’elle passait enfermer dans sa chambre à étudier et celles où elle sortait avec tu-ne-sais-qui à faire tu-ne-sais-quoi, une ignorance que tu préférais conserver par peur de ne pas savoir gérer avec une autre pénible vérité. « Ce n’est pas comme si on s’était beaucoup croisé aussi. » « Tu vas me dire que c’est accidentel? Que tu fais pas exprès de m’éviter? » Non, tu ne t’es pas inventée ça toute seule. Tu n’as peut-être plus les capacités nécessaires pour conduire un véhicule, ou même pour éviter une conversation qui sera inévitablement douloureuse, mais tu sais que tu n’inventes rien, que tu n’as pas imaginé les regards lancés de loin, les silences soutenus, les portes qui se ferment aussitôt que l’une ou l’autre décide de rester dans l’aire de vie commune.

Tu imposes de la distance dès le moment où vous vous retrouvez dans le stationnement du bar et tu la maudis encore, d’être venue jusqu’ici, d’être venue te chercher, de te donner une énième raison de la repousser alors que tout ce que tu voudrais vraiment, c’est tout le contraire. « Je voulais juste être sûre que tu rentres en sécurité. Ça me dérange pas. » Peut-être que c’était un problème aussi, le fait que rien ne semblait la déranger jusqu’au moment où tout éclatait entre vous deux. Étiez-vous condamnées à continuellement répéter le même schéma toxique éternellement? « Tu es coincée avec moi. Alors s’il te plaît, viens. » « Me mens pas. » que tu rétorques alors qu’elle s’empare de ta main, et tu n’as pas la force ni le courage de te défaire de la douce entreprise de ses doigts contre les tiens, même si le contact semble te faire aussi mal qu’il ne te fait de bien. « Demain, on pourra discuter de tout ça. Tu pourras me dire pourquoi tu penses constamment que je finirai par t’abandonner. Mais ce soir, tu pourras me balancer les pires atrocités que ça ne sera pas suffisant pour que je te laisse tranquille. Alors ne t’avise même pas d’essayer. » Ça aurait dû te faire rire, parce que c’est tellement ton genre de te camoufler derrière des insultes pour ne jamais laisser entrevoir le vrai, mais ce soir, sous l’effet monstrueux de l’alcool, cela ne faisait que te rendre un peu plus triste, un peu plus amer. C’est ce qu’elle pensait de toi, c’est ce que tu voulais qu’elle pense de toi. Que tu n’étais bonne qu’à lui envoyer les pires bêtises à la gueule et qu’elle encaisserait parce que c’est qui elle est Albane, même quand elle mérite cruellement mieux, mieux que toi et que pourtant, tu ne sais pas te défaire d’elle sans avoir l’impression que tout ton être se déchire de l’intérieur. « Tu veux vraiment savoir pourquoi je pense que toi aussi tu vas m’abandonner? C’est simple vraiment. » Tu lâches brusquement sa main, elle qui aurait voulu que tu la suives docilement jusqu’à sa voiture, ce que tu ne fais pas, les pieds bien plantés au milieu du parking. « C’est parce que c’est tout ce que je mérite. » Ta voix est basse d’abord, mais alors que tes idées se placent dans ton esprit lent, tu t’emportes peu à peu, tes bras partant dans tous les sens « Tous les gens que j’aime, ils m’oublient pour quelqu’un de mieux ou ils meurent. C’est mon karma. Mon putain de karma. » que tu expliques dans un rire qui sonne plutôt comme un cri du cœur tant ça fait mal de l’admettre à voix haute. « Tu vas finir par me tourner le dos pour être avec l’autre, ou avec quelqu’un de mieux, ou avec Winston encore, quelqu’un qui te traite pas comme de la merde, quelqu’un qui peut te dire sans hésiter ce qu’il veut. Ou alors tu vas faire une autre overdose, et Reese ou moi on sera pas là pour te sauver comme la dernière fois et ce sera trop tard et tu seras qu’une autre tombe dans un cimetière trop remplie. » Chaque mot est difficile à dire, tu peines à faire du sens et rester cohérente tout en t’étalant de la sorte face à la Dumas. « Et si je te laisse être là, si je te dis tout ce que je veux te dire, tu vas finir par partir toi aussi et je te l’ai dit, je peux pas, je peux pas! » Tu cries cette fois, mais elle est juste là, à côté de toi, plus proche que tu pensais qu’elle ne l’était. Est-ce que c’est toi qui s’est approchée d’elle en parlant, ou c’est elle? Tu ne saurais pas le dire. Mais tes mains se sont emprises de ses avant-bras, en partie pour te tenir debout, mais aussi pour t’accrocher à elle, parce que tu en as terriblement besoin, bien plus que tu n’aies en mesure de l’articuler. « Je peux pas perdre une personne de plus! » Tes yeux se sont remplis de larmes que tu n’as pas osé pleurer depuis que tu t’es retrouvée assise dans la cuisine de ta tante, quelques jours auparavant. Quand ta vie a une fois de plus – une fois de trop – basculer pour le pire.

[ @albane dumas this familiar song (Darker #9) 4014933344 ]

PAR ALCARA.
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyDim 7 Mai 2023 - 22:51

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Somnus waits for no one. A clock without a face. Will it feel like an arrest or our escape? And as we sing this familiar song, I thought I'm gonna miss your love when it's gone. Will it flow into the river or will it go to waste? Before we drift away

Bien évidemment qu’elle avait cherché à éviter Leo ces dernières semaines. Bien évidemment qu’elle faisait en sorte que leurs quotidiens ne coïncident pas. Ce n’était pas vraiment par rejet, mais juste parce qu’Albane n’avait aucune idée de comment se comporter et quoi dire. Leur dernière prise de tête était encore bien trop vive dans son esprit. L’alcool ne l’avait pas rendue floue, juste plus distante. La française n’avait aucune idée de pourquoi elle s’était comporté comme elle l’avait fait, mais elle n’aimait vraiment pas ce qu’elle y avait trouvé. Elle pensait avoir enfin obtenu des bribes d’honnêteté mais plutôt que de l’aider à faire sens de leur relation, cela l’avait juste blessée un peu. Comme si, quoiqu’il advienne, elles seraient toujours vouées à l’échec, seraient comme deux instruments incapables de s’accorder avec l’autre. « Je suis débordée. C’est vraiment pas contre toi. » Et ce n’est pas vraiment un mensonge non plus. Elle faisait son possible pour se reconstruire un quotidien à peu près normal, des relations à peu près saines. Elle était un danger pour elle-même dès qu’elle se retrouvait seule avec ses pensées et quand Leo s’ajoutait à l’équation, c’était toujours une recette pour un désastre. Une vérité qu’elle ne prononcerait sans doute jamais, resserrant plutôt sa prise sur la hanche de la blonde pour naviguer jusqu’à l’extérieur du bar. Elle ne fut pas franchement surprise de sentir la Parker lui échapper une fois l’air frais retrouvé, encore moins étonnée d’entendre cette résistance. La jeune femme lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait pas de sa présence, mais elle aurait dû savoir que Bane n’écouterait pas. Elle ne quitterait pas les côtés de la blonde en la sachant présentement inapte à prendre soin d’elle-même. S’il fallait la traiter comme une enfant capricieuse au passage, lui forcer un peu la main, alors ce ne serait pas un problème du tout. « Si je te mentais, je ne serais pas venue du tout. » Elle n’aurait pas non plus répondu aux messages, aurait peut-être juste appelé le bar pour leur demander de mettre Leo dans un taxi. Les meilleures intentions ne semblaient pourtant pas être assez, ce soir. Eleonora s’entêtait à ne pas bouger, à la regarder comme si elle était la dernière personne au monde qu’elle aurait voulu voir. Ce rejet, Albane y était habituée au point de directement imaginer le pire, son cœur déjà prêt à se barricader pour ignorer toutes les paroles influencées par l’alcool qui pourraient lui arriver dessus.
Elle soupira doucement lorsque les doigts de la blonde glissèrent entre les siens, que ses pas s’arrêtèrent brusquement sur le parking. « Oui. Dis-moi. » Elle ne demandait que ça, de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. D’avoir enfin une explication sans filtres, sans instinct de protection qui venait anéantir chaque once de progrès qui pouvait s’installer entre elles. Elle s’attendait à tout, Albane. Mais certainement pas à voir la Parker se fustiger à ce point, lier la malchance de ses relations à ce qui lui était destiné. Son cœur se serra douloureusement. Si elle espérait du sans filtre, elle l’avait. La française le connaissait ce sentiment d’abandon, la sensation d’être seule au monde sans avoir personne à qui se raccrocher. Mais elle n’était jamais tombée aussi bas à se dire que c’était ce qu’elle méritait. Elle ne s’était jamais fermée aux autres de peur de souffrir. Ce n’était pas le cas chez Leo. Il y avait quelque chose dans sa voix, dans ses mots, qui débordait de détresse, comme s’il n’y avait plus aucun doute sur le fait que l’abandon était tout ce qu’elle connaîtrait pour le restant de ses jours. Bane ouvrit la bouche pour répondre mais rien ne sortit. Ce n’était pas non plus comme si Leo lui donna l’occasion de parler puisqu’à la place, elle pointa du doigt son comportement. L’infirmière pensait être immunisée à tout ce que la blonde pourrait lui dire mais un coup dans l’estomac aurait été moins douloureux. Parce que peu importe les extrêmes tragiques que prenaient la tournure de cette conversation, il y avait une part de vrai. Comment lui demander de lui faire confiance quand elle courait après des relations sans jamais donner sa chance à Leo, ou qu’elle faisait des choix qui pouvaient mettre fin à sa vie en une minuscule erreur de dosage ? Cela semblait hypocrite de reprocher à la Parker de ne pas être stable quand Albane était sans doute pire. Elle faisait des promesses qu’elle ne pouvait pas tenir et c’était devenu une constante chez elle. Tout ce dont elle était certaine, c’était que peu importe le chaos qu’avait traversé leur relation, elle n’avait jamais coupé les liens et cela n’arriverait sans doute pas. Pour l’heure, elle se sentait surtout paralysée, sous le choc, à court de solutions pour aider. Les bras qui serraient désormais ses avant-bras étaient son seul lien avec la réalité quand les larmes de Leo achevèrent de lui briser le cœur. « Tu peux pas dire ça. » Ses bras s’échappèrent lentement de sa prise pour venir poser ses deux mains contre ses joues, l’empêcher d’aller où que ce soit. « Ce n’est pas une histoire de karma. Tu ne mérites pas d’être abandonnée ou laissée derrière. Tu ne mérites pas les tragédies qui te sont arrivées. Et ce ne sera pas toujours comme ça. Il y a des gens qui tiennent à toi. » Elle caressa sa joue de son pouce, guettant sa réaction dans l’espoir que ces paroles réussissent à la convaincre. « Tu ne peux pas rejeter les gens par peur. » Les relations étaient toujours un risque à prendre et il fallait se faire à l’idée que certaines personnes ne seraient que de passage dans une vie, qu’elles finiraient par s’en aller à un moment donné. C’était ainsi. « Moi en tout cas, je ne t’abandonnerai pas. Jamais. Peu importe qui il y a dans ma vie, parce que tu en fais partie toi aussi. Tu m’entends ? » Elle ne saurait pas dire comment ou pourquoi c’était arrivé mais cela ne changeait plus rien au fait que Leo avait su s’installer dans son existence et qu’à partir de là, Albane ne pourrait jamais prétendre qu’elle n’existait pas. Dans un geste tendre mais ferme, elle lâcha ses joues pour l’enlacer et la serrer fort dans ses bras, nichant son visage contre son épaule. « Tu es importante. » murmura-t-elle, comme une promesse.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyVen 19 Mai 2023 - 7:35



this familiar song / avril 2023

« Je suis débordée. C’est vraiment pas contre toi. » Tu pouffes de rire, mais tu n’argumentes pas plus longtemps. Elle peut bien te donner toutes les excuses qu’elle veut, justifier le manque de contact par un rythme de vie trop prenant, mais tu sais qu’il y a plus que ça. Que ça remonte au mariage de ta tante, et même avant. On ne peut pas dire que votre relation a un jour été simple et facile, mais tout s’est aggravé après son overdose, ce qu’elle qualifie d’accidentel quand tu n’arrives pas réellement à y croire pleinement. Une consommation qui n’a pas cessé dans les derniers mois, qu’importe si tu la surveilles ou pas. Mais rien de tout ça n’a d’importance ce soir, ou jamais, parce que vous n’en parlez pas. C’est comme tout le reste, on tasse sous le tapis et on attend que ça passe, qu’on oublie. Mais tu n’oublies jamais rien, pas en ce moment. Pas même sous l’influence de l’alcool, pas même les drogues les plus fortes ne semblent en mesure de calmer la douleur qui réside dans le fond de ton être. Une douleur qu’Albane ne pourrait pas comprendre, une douleur que tu ne voulais pas lui partager. Pas ce soir, pas ici, pas comme ça. Et pourtant, tu lui as envoyé des messages. Et pourtant, tu lui as dit où tu étais. Et malgré le silence des derniers mois, elle est venue. Et tu ne comprends pas pourquoi elle continue de venir. Pourquoi elle ne t’a pas mise dehors, comme elle a pourtant menacé de le faire. Pourquoi elle revient quand tu la repousses, seulement pour mieux la ramener à toi. Est-ce que c’est ce que tu fais, là tout de suite? Tu ne sais pas. Tu ne sais même plus ce que tu veux, ce que tu espères. Tout ce que tu veux, c’est que ça cesse. Que la douleur s’arrête et que tu puisses enfin te remettre à respirer sans avoir envie d’hurler. Mais Albane insiste et tu n’as plus la force ni le courage de te défendre, de te cacher derrière ce mur aux allures complètement délabrées que tu avais érigé pour te protéger. Une protection qui ne sert plus à rien.

« Oui. Dis-moi. » Alors pour une fois, tu ne retiens rien. Rien du tout. Tu t’étales complètement devant la française, les inhibitions complètement tombée a cause de l’alcool. Tu ne retiens absolument plus rien, crie cette peur incessante de l’abandon qui t’empoisonne depuis que tu n’es qu’une petite fille qui ne demande qu’à être aimé. Indirectement, tu lui dis tout ce que tu n’as jamais été capable de lui avouer, étales l’importance qu’elle a su prendre dans ta vie dans un twist qui ne fait de sens à personne mais qui semble terriblement évident à tes yeux, aux siens aussi peut-être. Tes doigts s’enfoncent dans la peau de ses avant-bras, tes yeux mouillés te trahissent encore un peu plus et ton souffle est court quand ta tirade tire à sa fin devant une Albane qui semble incertaine face à tant d’honnêteté. « Tu peux pas dire ça. » Tu secoues doucement la tête, prête à rouspéter avant que ses bras ne se défassent de ton emprise et que ses mains se posent sur tes joues, t’empêchant tout mouvement. « Ce n’est pas une histoire de karma. Tu ne mérites pas d’être abandonnée ou laissée derrière. Tu ne mérites pas les tragédies qui te sont arrivées. Et ce ne sera pas toujours comme ça. Il y a des gens qui tiennent à toi. » « Tu comprends pas… » Elle ne sait pas encore Albane, pourquoi tu es venue ici ce soir. Pourquoi tu as bu à essayer d’en oublier ton prénom. Elle ne sait pas pour la maladie de ta tante, la même maladie qui a emporté ta mère il y a plus d’une dizaine années de cela maintenant. Un vide qui n’a jamais été comblé. Un vide qui ne fera que s’agrandir encore plus la journée où ta tante ira immanquablement la rejoindre. Ton visage se colle un peu plus contre sa main qui vient caresser ta joue, le contact agissant comme un baume dont tu ne saurais te passer désormais. « Tu peux pas rejeter les gens par peur. » Un son s’échappe d’entre tes lèvres, quelque chose qui s’apparente presque autant à un ricanement qu’à un sanglot. « Je sais pas comment faire autrement. » Plus les gens s’approchent de toi, plus ça fait mal la journée où tu finis inévitablement par les perdre, et ça, tu ne le supportes pas, tu ne le supportes plus. « Moi en tout cas, je ne t’abandonnerai pas. Jamais. Peu importe qui il y a dans ma vie, parce que tu en fais partie aussi. Tu m’entends? » Cette fois-ci, c’est bel et bien un sanglot qui t’échappe, du genre si profond qu’il semble te détruire de l’intérieur jusqu’à l’extérieur et quand Albane passe ses bras autour de toi, tu t’effondres contre elle, en elle, d’une manière que tu ne t’es jamais réellement permise avec qui que ce soit par le passé. « Tu es importante. » Les mots sont murmurés contre ton oreille, des mots que tu n’as pas entendu depuis si longtemps. Des mots que tu n’es pas certaine de croire, mais dont tu as terriblement besoin. Quelque part entre les larmes et les promesses, ton visage s’est reculé de manière à retrouver le sien, tes lèvres viennent se poser sur les siennes, dans un baiser doux autant que douloureux. « Ma tante est malade. » Albane est la première personne à qui tu es en mesure de l’admettre depuis que la bombe a été lâché chez ta tante, il y a quelques jours de cela. Ton front est posé contre le tien, tu n’arrives pas à te reculer, bien trop peur de tomber et de ne jamais savoir te relever si elle t’échappe. « Lâche-moi pas, ok? » Tu as besoin qu’elle le redise. Qu’elle te le promette encore. Surtout qu’elle te le montre, maintenant plus que jamais.

[ @albane dumas this familiar song (Darker #9) 4014933344 ]

PAR ALCARA.
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyDim 28 Mai 2023 - 0:10

this familiar song

Somnus waits for no one. A clock without a face. Will it feel like an arrest or our escape? And as we sing this familiar song, I thought I'm gonna miss your love when it's gone. Will it flow into the river or will it go to waste? Before we drift away

Cela faisait longtemps maintenant que Albane avait compris que cette allure de dure à cuire n’était qu’une façade. Leo n’avait pas une grande gueule par simple soif d’insolence, mais surtout parce que c’était sa manière de se défendre contre le reste du monde. La française avait fini par s’y habituer, à essayer de ne pas le prendre trop personnellement chaque fois que sa main tendue se faisait mordre. Elle ne comptait plus le nombre de fois où la Parker l’avait blessée mais ça n’avait en réalité pas vraiment d’importance. Peut-être que c’était dans sa nature, peut-être que c’était juste l’attachement qu’elle avait pour la blonde ; la française lui passerait n’importe quoi. Parfois, il lui venait l’idée de se préserver elle aussi et de mettre de la distance plutôt que de glisser à nouveau dans les spirales chaotiques qu’elles maîtrisaient si bien. Sauf que ce soir, c’était différent. D’habitude, Leo ne lançait pas un appel à l’aide, ne craquait pas dans ses bras. Elle ne dévoilait ni son cœur à vif, ni ses larmes. C’était bien assez pour l’inquiéter Albane, lui fait imaginer le pire alors qu’elle faisait son possible pour faire rentrer un peu de bon sens dans les pensées de l’australienne. Elle méritait d’être aimée, comme tout le monde, et penser le contraire était juste abominable. C’est vrai, elle ne comprenait pas ce qui avait pu lui arriver pour en arriver à de tels extrêmes. « J’ai pas besoin de comprendre pour savoir que tu te trompes. » souffla-t-elle doucement, ses pouces caressant tendrement ses joues alors que son regard sondait le sien. Elle lui dirait n’importe quoi pour la faire se sentir mieux, mais pour autant, on ne pourrait pas la surprendre en train de mentir, pas ici. Peu importe l’effort qu’elle mettrait à rejeter les gens autour d’elle, il y aurait toujours quelqu’un pour s’acharner, pour ne pas la laisser gagner. « Tu peux peut-être commencer par accepter le fait qu’on a besoin de toi. » Et accepter l’amour de son entourage, assez pour ne rien vouloir faire qui pourrait leur causer de la peine. Ce n’était pas l’heure pour les leçons, et tout ce qu’Albane voulait, c’était s’assurer que la jeune femme ne soit pas seule et qu’elle ait une épaule sur laquelle se reposer. La française ne la laisserait pas tomber, quoiqu’il advienne, la force de sa promesse se reflétant dans la force de son étreinte. Elle caressa doucement ses cheveux, laissant Leo sangloter autant qu’elle en avait besoin. Quoiqu’il se soit passé, elle ne méritait pas ce qui l’avait mise dans un tel état.
Elle la relâcha uniquement quand celle-ci voulut se reculer, ne réagit pas vraiment à se baiser qui se posa sur ses lèvres. Comme si celui-ci avait du sens, était la suite évidente de ce qui était en train de se passer. Ce genre de rapprochement était exactement ce que la française tentait de fuir quand il s’agissait de Leo, mais ce soir, elle ne voulait pas se battre, son attention immédiatement détournée par la nouvelle. Le cœur de la brune se serra douloureusement en comprenant de quoi il s’agissait. Quel que soit le verdict, il était grave, assez pour qu’elle puisse potentiellement ne pas s’en sortir. « Oh, Leo… Je suis désolée. » murmura-t-elle, ses doigts toujours plongés dans sa chevelure. Elle ne bougeait pas d’un pouce, laissant l’opportunité à la blonde de vider son sac si elle le désirait. Demain serait un autre jour, un où elles pourraient parler de la maladie, des traitements existants, des meilleurs médecins disponibles. De toutes ces choses rationnelles dans l’espoir que cela influe sur le verdict final. Mais ce soir, elle pouvait craquer, crier à l’injustice autant qu’elle le désirerait. Albane secoua légèrement la tête de gauche à droite. « Je ne te lâcherai pas. Je suis là pour toi. » Sans trop réfléchir, elle pencha son visage pour venir embrasser les lèvres de la blonde à son tour, un baiser sans doute dangereux mais à la fois étrangement réconfortant. « Laisse-moi te ramener et prendre soin de toi ce soir, d’accord ? Retourner dans le bar et continuer de boire ne fera que te rendre malade. » Dans un geste lent, comme pour ne pas la brusquer, elle fit glisser sa main dans le dos de la blonde pour enserrer sa taille et se recula, l’incitant à avancer sur le parking. Elles eurent vite fait d’arriver à la voiture et Albane ne perdit pas de temps à installer l’australienne et à se mettre derrière le volant, comme de peur qu’elle puisse changer d’avis.
Le trajet n’était heureusement pas très long jusqu’à l’appartement, et se fit dans un silence relativement lourd. Le regard de la française n’avait eu de cette d’osciller entre la route et Leo pour s’assurer que tout allait bien. Elle semblait déconnectée. Abattue. L’alcool semblait avoir amplifié sa douleur plutôt que de l’alléger, mais la sobriété ne serait pas plus tolérable. Bane en savait quelque chose, et cela l’inquiétait. Finalement, au bout d’une dizaine de minutes, elles se garèrent en bas de l’immeuble. Là encore, la brune vint aider Leo, lui offrir son soutien comme de peur qu’elle puisse s’écrouler à tout moment. Ce ne fut heureusement pas le cas et enfin, elles atteignirent l’appartement. Ici, tout était calme, familier. Presque réconfortant. Bane posa ses clés de voiture sur le meuble de l’entrée. « Tu sais ce qui te ferait du bien ? Viens. » Elle lui attrapa la main et lui emboîta le pas pour entrer dans la salle de bain et ouvrir le robinet de la baignoire jusqu’à ce que l’eau soit chaude. Elle ferma la bonde et une fois s’être assurée que la baignoire se remplissait lentement, elle incita Leo à s’asseoir sur le rebord. « Tu vas prendre un bain brûlant. Je vais t’apporter une bouteille d’eau fraîche et de quoi grignoter, et je vais rester ici. Ok ? » Elle s’assit à côté d’elle. « Non en fait, ne réponds pas. Je te laisse pas le choix. » Elle se pencha en avant pour attraper le coton et le démaquillant dans le meuble sous l’évier, se chargeant elle-même d’imbiber le disque. « Mais tu peux me dire ce dont tu as besoin. » Elle était prête à écouter, tant que cela n’allait pas à l’encontre du principe de prendre soin d’elle. Délicatement, la française vint déposer le coton sur le visage de la blonde, faire disparaître la trace des larmes trahies par le mascara.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyDim 11 Juin 2023 - 14:30



this familiar song / avril 2023

Les bras d’Albane t’enveloppent, et sa chaleur vient réconforter ton être complètement refroidi par les circonstances de ton existence.  Quand ton visage s’approche du sien, que tu redécouvres le goût de ses lèvres pour quelques secondes à peine, il y a cette partie de toi qui espère la faire réagir, pour vous sortir de cette transe où tu n’es que tristesse et vulnérabilité, mais elle ne réagit pas la française, son regard toujours doux et compréhensif posé sur toi alors que la vérité sur ta tante t’échappe et d’entendre les mots sortir de ta propre bouche te déchire une fois encore. « Oh, Leo… Je suis désolée. » Tu secoues la tête doucement, mais Albane te tient avec force contre elle, ses mains dans tes cheveux alors que de nouveaux sanglots s’échappent du fond de ta gorge et tu détestes chacun d’entre eux, sans pourtant être en mesure de les arrêter. Tu n’avais pas pleuré depuis ce moment où tu avais quitté la maison de ta tante, laissant ton cousin derrière et maintenant que les larmes coulaient constamment sur tes joues, tu craignais ne plus jamais savoir comment les arrêter. « Je ne te lâcherai pas. Je suis là pour toi. » Cette fois-ci, c’est elle qui vient porter ses lèvres contre les tiennes, le baiser au goût de tes larmes mélangé à ce réconfort que seul la Dumas savait t’apporter. « Laisse-moi te ramener et prendre soin de toi ce soir, d’accord? Retourner dans le bar et continuer de boire ne fera que te rendre malade. » « Je voulais juste oublier. » que tu marmonnes, sans pourtant te débattre lorsqu’elle glisse une main dans ton dos pour te guider jusqu’à sa voiture.

Tout n’est que brouillard entre le moment où vous quittez le bar et le moment où la porte de votre appartement se referme derrière toi. Le temps et l’espace sont des concepts qui ne font plus vraiment de sens dans ton esprit embué et tu te laisses complètement guidée par les mouvements d’Albane, par sa voix douce et sa chaleur. « Tu sais ce qui te ferait du bien? Viens. » Ton lit. Une autre bière peut-être. Un de ses petits sachets de poudre. Tant d’options, mais ce n’est pas celle qu’elle te présente la française, et tu te laisses faire lorsqu’elle t’entraîne jusqu’à la salle de bain, là où elle se penche vers la baignoire qu’elle commence à remplir. « Tu vas prendre un bain brûlant. Je vais t’apporter une bouteille d’eau fraîche et de quoi grignoter, et je vais rester ici. Ok? » Tu n’as pas le temps de répondre que déjà elle renchéri. « Non en fait, ne réponds pas. Je te laisse pas le choix. » Un mince sourire s’installe sur tes lèvres alors qu’elle sort tout le nécessaire pour retirer les quelques marques de maquillage sur ton visage, le mascara ayant sans aucun doute coulé sur tes joues un peu plus tôt. C’est instinctif de ta part de reculer lorsqu’elle dépose le coton sur ta peau, si peu habituée à de telles marques de tendresse, de tels gestes si simples et pourtant si communicatifs. « Mais tu peux me dire ce dont tu as besoin. » Tu secoues doucement la tête. « J’en sais rien. » Tu ne sais pas ce dont tu as besoin, pas plus que tu ne sais comment gérer avec le tourbillon dans ta tête et dans ton cœur. Ce n’est pas pour rien que tu cherches le vide, pour ne plus avoir mal, pour oublier les souvenirs qui refont inévitablement surface, ceux de ta mère surtout, les bons et les mauvais aussi. Albane continue de te démaquiller et une fois que le bain est rempli, c’est elle qui se charge de te défaire de chacun des morceaux de tissus habillant ton corps. Ça n’a rien de sensuel ou de pressé comme ça a souvent été le cas entre vous, la mécanique est même plutôt douce et rassurante alors que tu la laisses te guider jusqu’au bain dont l’eau bouillante assène ton corps lorsque tu t’y glisses entièrement. « J’ai pas beaucoup de souvenirs de ma mère, avant qu’elle tombe malade. J’étais trop jeune, mais je me souviens qu’elle aimait quand je m’occupais d’elle comme ça. Quand je lui brossais les cheveux, ou que je l’aidais à faire son maquillage. » Quand la maladie commençait à peine et que tu pouvais encore vivre avec elle, quand elle avait encore la majorité de ses capacités, mais qu’elle te laissait l’aider parce que tu aimais te sentir utile. Parce que tu aimais prendre soin d’elle. « Et puis éventuellement elle était trop faible et elle voulait plus que je la touche. Elle passait tout son temps à dormir, une simple visite de quelques minutes l’épuisait complètement. » Tu te souviens dans tes dernières années de lycée, quand tu te sentais horrible de distancer tes visites à ta mère, mais que c’était un calvaire autant pour elle que pour toi de la voir dans cet état-là. « L’idée que ça puisse arriver à Sara, c’est juste… je peux pas. Je peux pas revivre ça une autre fois. » Tu ne supportes pas la simple idée de voir ta tante dépérir sous tes yeux comme tu as vu ta mère le faire pendant des années. « Sara c’est pas juste ma tante, c’est comme ma deuxième mère. Et moi je suis même pas capable de rester là quand elle m’annonce la pire nouvelle de sa vie. Elle a même pas eu le temps de m’expliquer que j’ai paniqué et je me suis sauvée. » Sans même t’en rendre compte, tu t’es repliée sur toi-même, tes bras entourant tes genoux, le corps seulement à moitié submergé par l’eau chaude du bain. « Quelle genre de monstre est-ce que ça fait de moi, ça? » Le genre qui ne mérite certainement pas qu’on lui rappelle que d’autres personnes peuvent avoir besoin d’elle, qu’elle est importante, non. « J’ai pas répondu à mon cousin depuis des jours. » Des dizaines et des dizaines d’appels manqués, de messages textes laissés sans réponse. Tu ne sais pas trop pourquoi tu lui dis tout ça, mais tu n’as plus rien à perdre, plus rien à cacher quand tout semble déjà être à ses pieds, ton être sans la moindre artifice. « Y’a jamais personne qui a fait ça pour moi. » S’occuper de toi comme ça, et quand ton regard trouve le sien, tu te demandes si elle arrive toujours à aimer ce qu’elle voit, quand toi tu détestes si fort tout ce que tu es.

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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptySam 17 Juin 2023 - 21:51

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Somnus waits for no one. A clock without a face. Will it feel like an arrest or our escape? And as we sing this familiar song, I thought I'm gonna miss your love when it's gone. Will it flow into the river or will it go to waste? Before we drift away

Oublier, juste comme ça. Ce serait facile, n’est-ce pas ? Boire, consommer toute sorte d’euphorisant jusqu’à ne plus pouvoir penser correctement. Parfois, cela fonctionnait le temps d’une soirée, d’une nuit. Mais au réveil, la réalité revenait violemment nous frapper en plein visage. Albane aurait pu faire la morale à la blonde, lui expliquer par A + B pourquoi cela ne fonctionnerait jamais, pourquoi elle se faisait du mal plutôt qu’autre chose. Pourtant, elle ne tenta même pas. Elle compatissait bien trop, usant du même stratagème depuis bien trop de temps maintenant. C’était une descente aux enfers à la pente douce mais glissante et il n’y avait rien d’autre à faire que de se rattraper aux branches. Tout ce que la française pouvait faire ce soir, c’était limiter les dégâts pour que le réveil ne soit pas trop douloureux. Leo aurait sans doute une affreuse gueule de bois mais elle pourrait au moins se reposer sans se sentir sale de surcroit. Maintenant qu’elles étaient dans la salle de bain, la Parker coincée en sa présence, Bane réalisait à quel point ces moments étaient rares. Elles vivaient sous le même toit depuis un bail maintenant, mais elles n’étaient jamais ensemble durant leurs excès. La blonde avait tendance à ne jamais rentrer quand elle se retrouvait dans un tel état, et Bane la fuyait dès qu’elle savait que son état risquait de l’inquiéter. Et à propos d’inquiétude, maintenant qu’elles étaient si proches et que les doigts de la brune passaient délicatement le coton sur son visage, elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ; était-ce fréquent ? Cette perte de contrôle, ces abus jusqu’à l’intoxication ? L’appel à l’aide l’était, sans doute forcé par la nouvelle qui la bouffait manifestement de l’intérieur. Mais repousser les limites de son corps de la sorte ? Albane n’était pas certaine de vouloir la réponse, son visage arborant un sourire aussi doux qu’attristé. Ce n’était peut-être pas le moment de parler. Le calme pouvait être réconfortant en soi. Il n’y avait pas besoin de paroles pour lui faire savoir qu’elle était entre de bonnes mains. Que, quoiqu’il advienne ce soir, elle ne serait pas seule. L’infirmière n’avait aucune intention de la quitter des yeux la moindre seconde, même une fois plongée dans son bien. Assise sur le rebord de la baignoire, Bane finit plutôt par glisser au sol pour pouvoir s’accouder sur la céramique et être au niveau de la blonde pour écouter son histoire.
La française était assez chanceuse pour ne jamais avoir perdu quelqu’un de cher à la maladie. Le choc avait été brutal dans son cas, soudain. Cruel. Mais elle n’avait pas passé des mois à attendre impuissamment que la mort l’emporte. En revanche, elle avait passé des années dans un hôpital à voir ce cas de figure, encore et encore. Parfois, les miracles de la médecine empêchaient la tragédie. Souvent, elle avait vu les proches venir visiter encore et encore, jusqu’à ce qu’on les appelle pour la dernière visite. Ils essayaient tous de faire bonne figure, d’être optimiste. Mais la plupart du temps, les proches aussi dépérissaient un peu à leur manière. Quand ils envoyaient le patient à la morgue, le dernier souvenir qu’Albane avait de leur famille ou de leurs amis était des visages en larmes. Puis la vie continuait, et il s’agissait de réussir à reprendre pied. Revivre un tel traumatisme une deuxième fois aurait fait paniquer n’importe qui. Distraitement, la jeune femme avait tendu le bras pour venir doucement caresser la chevelure blonde dans un geste tendre. « Je suis sûre qu’elle comprendra que tu as besoin de digérer la nouvelle. C’est normal que ce soit difficile. » Sa tante était celle qui était malade et aurait besoin de soutien, certes. Malheureusement, elle n’était pas la seule que la nouvelle impacterait. Elle ne serait pas celle qui souffrirait le plus longtemps. « Tu n’es pas un monstre parce que tu as peur. » Ses doigts avaient glissé, caressant désormais le dos de Leo. C’était humain de fuir fasse à ce qui semblait dangereux. Et elle n’était pas dans le déni ou dans l’ignorance. Elle ne s’en moquait pas. « Rien ne t’empêche de lui répondre demain et de lui expliquer pourquoi tu accuses le coup. Je ne dis pas que ça deviendra plus facile mais au moins, tu as un peu de temps devant toi. » Pour reprendre ses esprits, pour être auprès de sa tante. « Je peux passer des appels si tu veux. Faire en sorte qu’elle soit prise en charge par les meilleurs médecins de la ville. » Il lui manquait des informations, elle n’avait aucune idée de la maladie dont souffrait Sara, s’il y avait un traitement possible ou pas. Le moment lui paraissait juste mal choisi pour en parler. Pour être très honnête, Bane ne savait pas vraiment quoi faire, se contentant de voir comment les choses évoluaient plutôt que de prendre le risque de la bousculer. « Tu vois, ce n’est pas toujours si terrible que ça de laisser les gens approcher. » Elle lui sourit doucement. Ce soir en était encore la preuve, si la brune avait obéi, elle aurait fait demi-tour avant même de pouvoir approcher la Parker. « Attends. J’arrive. » Elle se releva pour disparaître jusque dans la cuisine où elle attrapa une bouteille d’eau dans le frigo, un verre, une boîte de paracétamol qui traînait dans le tiroir, et le premier paquet de biscuits qui lui tomba sous la main. Idéalement, elle aurait cuisiné quelque chose pour que cela puisse éponger un peu l’alcool. Mais vu ses talents en cuisine, cela risquait de tourner en appartement enfumé. Mieux valait ne pas tenter le diable. Maladroitement, Bane posa le tout à côté de la baignoire une fois revenue dans la salle de bain et remplit le verre d’eau pour l’accompagner avec les médicaments. Elle tendit le tout à Leo. « Pour atténuer un peu ta gueule de bois demain. » Il n’y aurait pas de discussion possible à ce sujet. « J’espère que tu n’étais pas supposée bosser. » Parce que cela lui paraissait sérieusement compromis.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyVen 1 Sep 2023 - 6:12



this familiar song / avril 2023

Tu ne pensais pas qu’Albane viendrait. Tu ne pensais pas non plus que tu finirais par l’écouter et la suivre jusqu’à l’appartement, pas plus que tu n’aurais pensé la laisser t’approcher assez pour prendre soin de toi d’une manière qui t’était bien peu familière. Peut-être que c’était la douceur qu’elle t’offrait, ce calme que tu ne méritais certainement pas, mais plus que jamais, tu ressentais le besoin de te défaire de ce poids qui t’écrasait depuis que tu avais appris pour la maladie de ta tante. Tu avais besoin de te vider le cœur et à  défaut de savoir comment parler à ton cousin que tu ignorais depuis trop longtemps, à  défaut d’avoir la présence rassurante de Reese dans ta vie depuis plusieurs mois maintenant, tu avais Albane. Albane et ses complexités. Albane et ses contraires. Albane et ton besoin constant de l’avoir près de toi, même quand ça tourne en une guerre froide où il n’y a jamais aucun gagnant. L’eau chaude du bain te permet de reprendre légèrement conscience de ton environnement, l’alcool et la peine martyrisant ton corps de manière agressive depuis bien trop longtemps. Et voilà que soudainement, les mots sortent les uns après les autres, dans un flot que tu ne saurais retenir. Tu t’attends à voir de la pitié dans ses yeux, ou des jugements, mais Albane est trop bonne, trop douce pour te donner ce que tu penses mériter. Tu frisonnes quand ses mains viennent jouer avec les mèches humides de tes cheveux et tu résistes a l’envie de lier tes doigts aux siens. « Je suis sûre qu’elle comprendra que tu as besoin de digérer la nouvelle. C’est normal que ce soit difficile. » Ce n’était pas difficile, c’était tout simplement impossible à gérer. Tu voulais te garder la tête dans le sable et ne jamais avoir à faire face à une réalité dans laquelle ta tante Sara n’est plus. Tu étais persuadée d’être incapable de survivre à une perte de plus, un autre abandon avant le temps, mais comme toujours, on ne t’en donnait pas le choix. « Tu n’es pas un monstre parce que tu as peur. Rien ne t’empêche de lui répondre et de lui expliquer pourquoi tu accuses le coup. Je ne dis pas que ça deviendra plus facile mais au moins, tu as un peu de temps devant toi. » « Je sais pas si je peux Albane. Je pense pas que je suis assez forte pour y faire face. » Pas hier, pas aujourd’hui, certainement pas demain, quand l’alcool aura quitté ton système et qu’il te faudra faire face à l’absurdité de tes choix et de tes decisions.

« Je peux passer des appels si tu veux. Faire en sorte qu’elle soit prise en charge par les meilleurs médecins de la ville. » « Tu ferais ça? » Tu sonnes incrédule, comme si tu n’arrivais pas à croire qu’Albane serait prête à faire une telle chose pour toi, pour ta tante, alors que c’est exactement son genre, de faire preuve d’une telle bonté et d’une telle gentillesse même quand tu as l’impression de ne rien mérité de tout cela. Tu n’avais pas la force de t’attarder plus longuement sur le diagnostic de ta tante, pas plus que tu n’avais le cœur de parler plus en détails de la maladie de ta mère. Tu n’avais plus la force de rien, sauf de ressentir les doigts d’Albane dans ton dos et cet apaisement qui en découlait, une sensation aussi étrangère qu’agréable. « Tu vois, ce n’est pas toujours si terrible que ça de laisser les gens approcher. » Tu regretterais peut-être demain, ou dans un futur proche, quand la montagne russe qu’était ta relation avec Albane allait prendre la prochaine courbe, mais pour ce soir, tu étais simplement reconnaissante du fait qu’elle soit là. Qu’elle t’ait ouvert la porte, une fois encore. « Attends. J’arrive. » Tu n’as pas le temps d’essayer de la retenir qu’elle sort de la salle de bain, te laissant seule. Tu en profites pour te laisser couler complètement dans l’eau du bain, submergée par la chaleur de l’eau le temps de quelques secondes, avant que tu ne ressentes le besoin de remplir tes poumons d’air à nouveau. Tu ramènes tes cheveux vers l’arrière, tente de frotter la fatigue et la lourdeur loin de tes yeux sans grand succès. « Pour atténuer un peu ta gueule de bois demain. » « Merci. » que tu murmures avant de prendre une longue gorgée du verre d’eau qu’elle t’a apporté et enfilé deux pilules qui n’empêcheront pas la gueule de bois, mais qui tu l’espères, en atténuera légèrement les symptômes. « J’espère que tu n’es pas supposée bosser demain. » « Je sais même plus on est quel jour. » que tu avoues avec un rire pitoyable. Tu as complètement perdue la carte. Tu n’as pas mis les pieds au vignoble depuis des jours. Pas plus que tu n’as accordé la moindre importance à ton téléphone depuis autant de temps. Albane est la première personne avec qui tu prends contact volontairement depuis que tu sais pour la maladie de ta tante. Et encore une fois, tu lui prouves à quel point tu n’es qu’une déception. « J’suis désolée. » que tu marmonnes, tes mains camouflant ton visage. C’est pratiquement un exploit de t’entendre dire de tels mots, tu te demandes si elle le réalise ça, Albane. « Tu m’as trouvé ce boulot et j’ai encore merdé. » Et tu doutais qu’Albane soit en mesure de réparer les dégâts, pas que tu voulais qu’elle s’y essaye ou quoique ce soit. Te trouver un autre emploi serait une responsabilité pour la Leo de demain, ou potentiellement celle de la semaine prochaine. Qu’importe. En ce moment, tu n’arrives pas à t’en faire tant que ça parce que tu as bien du mal à voir plus loin que le bout de ton nez, plus loin que le moment présent. Tu grognes légèrement lorsque tu te lèves du bain. « Tu me passes la serviette? » que tu lui demandes, ton regard croisant le sien, lui demandant silencieusement de ne pas te laisser toute seule cette nuit.

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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyMer 6 Sep 2023 - 12:30

this familiar song

Somnus waits for no one. A clock without a face. Will it feel like an arrest or our escape? And as we sing this familiar song, I thought I'm gonna miss your love when it's gone. Will it flow into the river or will it go to waste? Before we drift away

Elles ne se comprenaient jamais mieux que quand elles étaient blessées et à terre. Le constat était aussi douloureux que flagrant. Dans ces moments-là, elles cessaient de se battre, devenaient enfin honnêtes avec l’autre. Albane ne savait pas trop quoi en penser, accoudée contre la baignoire, sa main dans la chevelure blonde. Elle détestait voir Leo dans cet état, pourtant. Elle n’aimait pas la voir souffrir et se sentir aussi impuissante face à la fatalité. Il n’y avait pas grand-chose à faire, pas de promesses à faire sur le fait que tout irait bien. Peut-être que ce serait le cas. Mais il y avait aussi des chances pour qu’il faille se préparer au pire et pour que les futurs mois ne soient faits que de souffrances qui viendraient à se rajouter à une liste bien trop longue. La française ne pouvait pas blâmer la jeune femme d’avoir voulu oublier ces sentiments, peu importe le moyen. Elle était mal placée pour donner des leçons quand elle-même se tournait vers les cachets dès qu’elle commençait à ressentir les choses un peu trop intensément. Parfois, elle se disait que cet argument devrait suffire à les faire se tenir loin l’une de l’autre. Qu’elles ne pourraient jamais s’apporter rien de bon à toujours graviter autour de l’autre à cause de cette affection, de cette foutue attraction qu’elles se portaient. Et puis il y avait des moments comme celui-ci où elle se retrouvait à penser que quoiqu’il advienne, elles auraient toujours l’autre pour les rattraper juste avant le crash. « Il faudra que tu y arrives. Rappelle ton cousin. Tu n’as pas à rester seule. » murmura-t-elle en caressant sa joue. Rien ne rendrait l’épreuve plus facile ou moins insurmontable. Mais si elle fuyait, elle s’en voudrait pour le restant de ses jours. Ce n’était pas une option envisageable. Jusqu’ici, elle avait survécu à toutes les épreuves que la vie lui avait lancées. Il n’y avait aucune raison pour que ce ne soit pas le cas cette fois-ci.
Alors évidemment que Albane accepterait d’aider avec ses faibles moyens. Elle hocha la tête. « Il faudra juste que tu me donnes plus d’informations. Mais oui. » Elle n’avait été qu’une infirmière à l’hôpital et ne pouvait pas se vanter d’avoir un réseau impressionnant. Elle était en revanche appréciée par ses pairs, avait encore assez de contacts pour espérer trouver quelqu’un qui accepterait de l’aider à la rediriger. S’il fallait faire les yeux doux, elle le ferait. Ce serait un faible prix à payer pour qu’en toute conscience, elle sache qu’elle avait fait le maximum. Pour l’heure, elle devait juste prendre soin de Leo, la faire se sentir en sécurité le temps que l’alcool quitte son système. La Parker passerait une bien assez sale journée le lendemain pour ne pas essayer d’atténuer ses maux maintenant. Le paracetamol ne serait que d’une faible aide, tout comme le verre d'eau.  « De rien. » C'était le moins qu'elle puisse faire. Ça, et offrir sa compagnie silencieuse. Les mots n'aideraient pas et ne seraient probablement qu'un souvenir confus le lendemain. Elle n'était juste pas en état et de ce fait, c'était à Albane de prendre les responsabilités. Elle n'avait pas à le faire, elle en avait juste envie. Alors l'étudiante haussa les épaules, pas trop inquiétée par l'histoire du travail.  « Ne t'en fais pas pour ça. J'appellerai Dani, elle comprendra. » Elle avait peur de ce que son amie lui dirait, quand apparemment, la nouvelle de la maladie ne datait pas d'aujourd'hui. Elles ne s'étaient quasiment pas croisées et Bane n'avait donc aucune idée de comment Leo avait pu gérer depuis.  « Tu as de bonnes raisons d'être en vrac. Ne t'excuse pas. » Elle avait plutôt bien tenu la distance au vignoble, Dani n'avait jamais eu à se plaindre. Et sur la responsabilité professionnelle, ce serait sacrément ironique de la part de la française de dire quoique ce soit, quand sa consommation de morphine avait mis en danger certains de ses patients à plus d'une occasion. Elle ne l'avait jamais admis ouvertement, mais certains de ses collègues et amis à l'époque l'avaient bien assez soupçonnée pour qu'elle préfère la distance à l'honnêteté.
Distraite par ses propres pensées, elle releva la tête en voyant Leo se lever et fit de même, attrapant sa serviette pour la lui tendre.  « Je vais te chercher ton pyjama. » Elle partit en direction de la chambre de la blonde, cette pièce où elle ne mettait jamais les pieds, attrapa le premier short et tee-shirt qui pourraient répondre à la définition de pyjama, et retourna dans la salle de bain pour les déposer sur le rebord du lavabo. Elle resta là contre l'encadrement de la porte à juste superviser. Elle ne fit pas l'affront à la Parker de la traiter comme si elle ne savait pas prendre soin d'elle. Cependant, une fois séchée et rhabillée, Bane ne put s'en empêcher, prit la brosse qui traînait sur l'étagère pour venir démêler cette chevelure en vrac. Elle n'avait pas grand chose à dire, profitant simplement de ce retour au calme. Jusqu'à ce qu'elle estime que c'était assez. Leo ne se réveillerait pas en se sentant comme un déchet dans son lit, c'était tout ce qui importait.  « Allez. Au lit. » Elle récupéra le verre pour le remplir à nouveau et montra la route jusqu'à la chambre, déposant l'eau sur la table de chevet.  « Tu as besoin d'autre chose ? » Avant de terminer cette journée qui n'avait que trop duré.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)this familiar song (Darker #9) EmptyLun 23 Oct 2023 - 7:31



this familiar song / avril 2023

« Il faudra que tu y arrives. Rappelle ton cousin. Tu n’as pas à rester seule. » Tu hoches la tête sans grande conviction. Ce n’est pas que tu veux rester seule, au contraire. Tu as toutefois l’impression que c’est tout ce que tu mérites. Que tu n’as pas le droit de t’accrocher à qui que ce soit quand tu es incapable d’être un soutien quand vient le temps d’être présente. Ce n’est pas que tu ne sais pas être loyale, c’est simplement que devoir faire face à des émotions si grosses et si contraignantes, ça dépasse ce que tu es en mesure de gérer et de contrôler. Tu n’as pas les mots pour l’expliquer toutefois, et tu laisses le silence remplir les trous de ce qui sera éternellement non-dits et incompris entre Albane et toi. « Il faudra juste que tu me donnes plus d’informations. Mais oui. » « Demain, peut-être. » Parce que tu n’es pas capable de te lancer dans ce sujet de conversation cette nuit, pas avec tes capacités affaiblies et ton cœur sur le point de se briser en mille morceaux. Tu ne savais pas comment le lui dire, mais tu étais reconnaissante de tout ce qu’Albane faisait pour toi, de l’attention qu’elle continuait de te porter quand par mille fois déjà, tu lui avais donné toutes les raisons du monde de te laisser tomber, de te laisser derrière. Vous étiez dans ce limbo où il était impossible de dire ce que vous étiez réellement l’une pour l’autre, s’il était possible un jour de vous sortir de ce cercle vicieux où les moments de vulnérabilités sont automatiquement suivis d’un coup crasseux, mais tu avais envie de croire les promesses qui avaient été murmurés ce soir, que si tu fournissais un réel effort de lui tendre la main, elle saurait l’attraper au passage. Le problème, c’est qu’il était impossible de dire dans quel état tu te réveillerais demain, et à quel point tu saurais t’appuyer sur les mots échangés ici cette nuit. Impossible de dire si tu allais t’en souvenir, et encore plus impossible de savoir si tu allais réellement pouvoir les croire, surtout vu le bordel que tu avais pu causer dans les derniers jours. « Ne t’en fais pas pour ça. J’appellerai Dani, elle comprendra. » Une part de toi voulait la supplier de ne pas lui dire pour ta tante, toi qui détestais tant les regards de pitié que l’on t’attribuait lorsqu’on apprenait les parts les plus tragiques de ton histoire, mais tu n’en fis rien. Pour ce soir, tu ne pouvais qu’être admirative qu’Albane soit là à te dire exactement ce que tu avais besoin d’entendre. « Tu as de bonnes raisons d’être en vrac. Ne t’excuse pas. » « Je te dois des excuses pour bien plus que ça. » que tu marmonnes avec de moins en moins de cohérences, ton corps autant que ton cerveau désormais ramollis par l’eau chaude du bain et l’alcool qui s’évapore tranquillement de ton système, te laissant dans un état de fatigue avancé. Tu te lèves avant de t’endormir dans la baignoire, Albane te tendant une serviette avant qu’elle ne disparaisse dans ta chambre, revenant avec ton pyjama. C’est avec lenteur et maladresse que tu te sèches et t’habille, et après avoir longuement débattu du sujet mentalement, tu finis par attraper ta brosse à dents, sachant pertinemment que tu apprécierais de ne pas te lever avec l’arrière-goût de tout l’alcool consommé dans la bouche. Tu évites de croiser ton regard dans la glace, préférant gardant les yeux fermés plutôt que de faire face à la réalité de tes choix. Tu ne vois pas Albane s’approcher de toi, c’est seulement lorsque tu sens la brosse dans tes cheveux que tu réalises qu’elle est derrière toi, sa présence soudainement immanquable. Un frisson te parcoure l’échine alors que la française répète le mouvement avec délicatesse. « Allez. Au lit. » Pour une rare fois, tu n’argumentes pas, la laissant te guider jusqu’à ta chambre. Tu t’allonges aussitôt, tes yeux lourds et peinant à rester ouverts alors qu’elle dépose un verre d’eau plein sur ta table de chevet. « Tu as besoin d’autre chose? » Tu utilises le peu d’énergie qu’il te reste pour ouvrir les yeux, capturant instantanément son regard. D’une main incertaine, tu cherches la sienne, tirant vers toi pour l’inviter à s’agenouiller près de ton lit. « Merci Albane. Pour tout. » Pour bien plus que juste cette nuit. D’un geste maladroit, tu déposes tes lèvres contre sa joue et sans un son de plus, tu te retournes, emmitouflée sous ta couette et tu ne pourrais dire si Albane est encore là ou non lorsque tu plonges dans un sommeil dénué de rêve.
[ @albane dumas :l: ]

PAR ALCARA.
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