| (miett #4) came in for the embers |
| | (#)Ven 21 Avr 2023 - 21:41 | |
| Deux, trois sms et l’affaire était réglée. Il aime bien Mickey pour son art de ne pas se perdre dans des élucubrations inutiles. Je peux venir frapper dans des trucs ? Oui. Quelle heure ? Tôt. Ok. Il n’avait rien de plus à demander, et Mickey ne lui a rien dit de plus non plus. Peut-être qu’il en profitera pour lui donner la facture de cette fameuse dent cassée, mais cela représente bel et bien le cadet des soucis du Hartfield qui ne sait pas s’il ressent autant les effets du manque parce qu’il a recherché le tout sur Internet, ou parce que c’est effectivement la première fois depuis des années qu’il ne consomme rien, le tout sans être entouré par une horde de médecins tel que c’était le cas en Suisse. Il est tout seul, dans un instant où tous les sites Internet recommandaient pourtant de se rapprocher de médecins compétents. Il les emmerde. Il peut gérer seul. Il a la force nécessaire pour cela, et il l’a d’autant alors qu’il sait aujourd’hui qu’Ethel l’attend chaque soir à l’appartement et qu’elle veille au grain, autant qu’il refuse de la laisser tomber. Tout le monde veille au grain, tout le monde a encore une fois laissé des espoirs reposer sur sa personne, et il ne prendra plus le risque de les décevoir.
Pour cela, il a pourtant besoin de retomber dans certains de ses travers. A l’époque, c’est le rugby qui l’a sauvé de l’idée qu’il avait de se battre même avec son ombre, incapable de contrôler son énergie autant que sa colère. Et durant des décennies, le rugby a été à ses côtés et l’a tenu en laisse. Aujourd’hui, il ne peut plus compter dessus et il ressent plus que jamais le besoin de lui trouver un substitut, qui semble parfaitement tomber en la personne de Mickey et les gants qu’il tient métaphoriquement toujours au bout des bras: il n’était pas mauvais dans son domaine, il faut l’avouer, et il est l’un des rares en ce monde qui sera capable d’accepter le caractère parfois changeant et difficile de Rhett. Et il sera surtout l’un des rares en ce monde que le Hartfield écoutera. Il veut croire qu’ils ont les mêmes racines à défaut d’être faits du même bois, ce qui rend la compréhension de l’un l’autre plus facile, à défaut d’être totalement naturelle. Mickey est une espèce particulière, et il en est une aussi. Chacun à leur façon.
D’ici peu, le soleil se lèvera à nouveau sur Brisbane et il y a fort à parier que Rhett ne trouve toujours pas le sommeil d’ici là. Beaucoup se seraient plaint du rendez-vous au milieu de la nuit, mais puisqu’il ne sait plus que se retourner dans son lit sans jamais en venir à rien, et surtout pas à trouver le sommeil, cela ne lui change pas grand-chose de se pointer à quatre heures du matin ou de l’après-midi. Qui plus est, il connaît désormais le chemin, et même celui qui mène au sous-sol de l’établissement. Du moins, c’est ce qu’était supposé être le plan, si toute les mauvaises idées ne s’étaient pas amassées sur son chemin, entre le flash trouvé au détour d’un magasin (celui qui a aussitôt disparu à moitié dans le gosier du Hartfield et à moitié dans une poubelle) et cet homme sortant justement du Blind Tinger, lui qui n’a eu de meilleure idée que de vouloir tenir deux mots à Rhett. “Miriam, regarde, c’est l’autre là. Lui qu’a sorti son livre, il est totalement camé à ce qu’on dit.” Et lui, l’autre autre là, a apparemment rempli les poches du bar en commandant de l’alcool à outrance. Rhett l’entend, Rhett le sent aussi. Il hausse un sourcil, décidé à passer son chemin tel l’adulte responsable qu’il est. “Ouais ça s’voit, r’garde.” Et il le pointe du doigt tel un animal de cirque, ce qui pousse Rhett non seulement à serrer les dents mais surtout à avoir le plus long et cérémonieux roulement d’yeux qui soit - c’est ce qui arrive après avoir vécu avec Ruben durant plusieurs mois, sûrement. “Pousse-toi.” Il demande presque gentiment, mais surtout sans la moindre once d’envie de discuter ou de revenir sur son ordre. “Eh, il parle bien pour un pd.” Et cette fois-ci, Rhett a beau sourire, il ne tarde pas pour autant à lentement pivoter son visage en direction de l’homme qu’il avait pourtant dépassé pour entrer à son tour dans le bar. En réalité, son sourire ne lui sert qu’à lui décocher une droite, suivie d’une autre, et d’un dernier coup de poing dans le ventre. Son sourire reste intact, lui, et maintenant au moins l’inconnu semble avoir perdu le don de parole, contrairement à l’agent de sécurité commençant à prendre les rênes de la situation alors qu’il lui bloque l’entrée pour le bar. Sans doute qu’il ne correspond pas au genre de client qui achète sans faire de zèle, en effet, mais alors qu’il s’apprêtait à faire amende honorable (c’est-à-dire à lui dire d’appeler Mickey pour qu’il lui donne un passe-droit), l’inconnu semble reprendre du poil de la bête et se décider à rendre les coups, finalement, comment en témoigne son coup de coude porté à l’arrière du crâne de l’ancien rugbyman ; le genre de coup bas dont il ressent aussitôt la douleur lancinante. Il grogne automatiquement mais ne prend pas la peine de porter sa main contre la cible, plutôt occupé à reprendre là où il s’était arrêté, finalement incapable d’attendre de se trouver dans les sous-sols du bar pour frapper contre tout ce qui lui est donné de croiser sous les phalanges rougies de ses mains. Il jure pourtant qu’au début, tout avait l’air d’une bonne idée, avant qu’il n’ait l’impression d’être un enfant tiré par le col de sa chemise, par un agent de sécurité passablement énervé de toujours trouver des clients alcoolisés à une heure qui correspond plus ou moins avec la fin de sa journée.
Il ne se souvient pas du coup, mais il sait au moins qu’il essuie le sang qui coule désormais de son nez, ce qui ne fait que le rendre plus furieux encore.
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| | | | (#)Jeu 27 Avr 2023 - 21:40 | |
| ☾ came in for the embers We carry on through the storm, tired soldiers in this war remember what we're fighting for. Meet me on the battlefield, even on the darkest night, I will be your sword and shield, your camouflage and you will be mine. Echoes and the shots ring out, we may be the first to fall. Everything can stay the same, or we could change it all, meet me on the battlefield. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) homemade Le jour ne tardera pas à se lever sur la ville et Mickey a passé l'intégralité de sa nuit là où ses errances nocturnes restent le plus susceptibles de le mener, dans ce bar où il règne en maître mais aussi (et surtout) dans ces profondeurs où le boxeur vient s'échouer lorsque la perspective de vider quelques bouteilles ne peut pas suffire à étancher une soif comme la sienne. La soif de combattre n'était pas vouée à dominer toutes les autres avant que Rhett ne le contacte, prenant l'ancien champion de court mais résolvant aussi un problème auquel Mickey cherchait encore de son côté une solution : comment revenir vers lui après leur malentendu de l'autre fois, et cette tentative de le mettre dans son lit s’étant soldée par une dent en moins pour le boxeur. Sa fierté salement écorchée l’a empêché de contacter Rhett le premier et pourtant Mickey y a pensé et repensé, bien trop de fois pour qu’il ne retire pas de cette soirée des regrets qu’il oserait difficilement exprimer devant l’intéressé. Son geste était déplacé même s’il n’était pas destiné à l’être et Mickey a beau en avoir conscience, agir comme si de rien n’était semble être désormais la stratégie adoptée. Son intérêt pour le Hartfield ne doit pas pouvoir peser sur leur petit marché comme sur les prochaines fois que ces deux-là se verront, en d’autres termes Mickey ne se laisse pas d’autre choix que de se contenir quand bien même sa frustration est encore grande, et son attirance loin d’être éteinte. Ses lèvres et ses mains ne traîneront plus là où il ne faut pas, cette promesse il pourrait la faire à Rhett mais au lieu de ça c’est à ses messages que l’ancien champion s’emploie à répondre avec l’éternel ton qui est le sien, intrigué il est vrai par cette soudaine envie de boxer que manifeste le commentateur et pas disposé, non plus, à laisser le moindre silence régner entre eux trop longtemps.
Il ne donne de cours à personne, du moins pas officiellement. Ce n’est pas faute d’avoir été approché pour devenir entraîneur et tenter de redorer une image sérieusement entachée mais jusqu’ici Mickey se l’est toujours refusé, préférant pratiquer dans son coin que de former qui que ce soit comme un doigt d’honneur fait à ce sport qui l’a autrefois fait connaitre et briller avant de sombrement le renier. Marcher dans les pas de Barry n’est donc pas le genre de reconversion à laquelle le boxeur peut aspirer mais il ne crache étonnamment pas sur l’idée de prendre Rhett sous son aile, préférant que ce dernier s’exerce avec lui qu’auprès d’un autre, de la même façon qu’il n’aurait cédé son rôle de fournisseur pour rien au monde. Le mieux placé pour le ravitailler en petits cachets blancs et désormais aussi pour lui apprendre à boxer, ce n’est certes pas ce qui soignera sa fierté et l'aidera à digérer de s’être si lourdement trompé mais Mickey tâchera de s’en contenter. C’est d’ailleurs à leurs futurs affrontements qu’il pense aussi, et à cette technique que le Hartfield améliorera à ses côtés au risque que celle-ci se retourne tôt ou tard contre lui car si cette possibilité existe, l’ancien champion n’y voit que l’occasion de rendre les choses plus intéressantes encore. Il sera un meilleur adversaire et tous les coups entre eux seront alors permis, voilà ce qu’il se dit en attendant que Rhett le rejoigne dans ces sous-sols où Mickey est déjà en place. Mais aucune nouvelle de lui au petit matin comme prévu ce qui est à ses yeux bien curieux, tellement curieux qu’il préfère aller vérifier que Rhett ne l’attend pas bêtement un étage plus haut comme un client un peu trop honnête qui n’oserait pas s’engouffrer ici bas de lui-même.
Aussitôt remonté au niveau du bar, une employée lui signale de l'animation dehors tout en sous-entendant que le patron qu'il est pourrait ne pas aimer, et Mickey ne tarde pas à comprendre que le Hartfield n'y est probablement pas étranger. Est-ce parce qu'il commence à le connaître un peu trop bien ou parce qu'il préfère encore le savoir impliqué que d'imaginer qu'il aurait pu annuler sa venue, toujours est-il qu'il n'est absolument pas surpris de découvrir que Rhett est bel et bien mêlé au joyeux bordel que ses yeux s'empressent d'identifier. Ce n'est jamais bon lorsque l'agent de sécurité qu'est Calvin doit intervenir et Mickey saisit qu'il arrive juste à temps pour éviter à la situation de vraiment mal finir, Rhett risquant ici bien plus qu'une simple expulsion à en juger son envie d'en découdre avec n'importe qui. « C'est quoi ce foutoir ? » Sa voix s'oppose au brouhaha ambiant et le boxeur n'hésite pas à taper dans ses mains pour attirer l'attention des individus présents, sans parvenir encore à dire qui a bien pu déclencher quoi car à cet instant, le pourquoi du comment ne l'intéresse pas. Tout ce qu'il voit ce sont des types intenables devant son établissement et il ne lui en faut pas plus pour voir rouge, son regard réclamant déjà des comptes à Calvin dont le boulot consiste spécifiquement à éviter ce genre de débordements. « Ces deux couillons ont décidé de se battre et ce type, là, croyait vraiment entrer comme ça. » Rhett n'a donc rien trouvé de mieux que de se faire un ennemi, et dire qu'il espérait encore détenir le privilège des coups assénés par le Hartfield. Ses poings devaient de toute évidence le démanger mais la prochaine fois, Mickey apprécierait qu'il attende au moins d'être face à lui pour évacuer ce qui doit l’être. « Lâche-le, c’est bon. Je préfère que tu me l’abimes pas trop celui-là. » Celui-là sous-entend bien qu’il est un client particulier que le boxeur désire garder en bon état, connaissant trop bien son vigile pour savoir qu'il pourrait facilement le réduire en charpie. Et il ne veut pas ça Mickey, non bien sûr, alors que le sort d'un autre type ne l'aurait honnêtement pas beaucoup fait réagir. « Déguerpissez. » il ordonne finalement à l'attention des témoins de la scène et de l'autre homme déjà prêt à riposter, ces derniers obéissant sans grande résistance avant qu'il se tourne vers la seule personne l'intéressant vraiment ici. « Rhett, toi tu viens avec moi. » Ainsi Calvin n'a pas d'autre choix que de le laisser passer, peu importe à quel point il peut désapprouver l'idée car c'est bien connu : on ne discute pas les ordres du patron.
Sans un mot de plus Mickey entraine son invité jusqu'aux profondeurs de son bar, attendant de s'enfermer avec lui dans une salle d'entrainement aménagée pour faire à nouveau entendre sa voix et comme Rhett le devine, elle est assez agacée. « Je peux pas te laisser seul ou quoi ? La prochaine fois dis-le si je dois venir te chercher par la main comme un gosse. » Son petit numéro, le boxeur ne l'aime pas beaucoup en raison de l'attention qui pourrait être défavorablement portée vers son bar lorsque des clients se font un peu trop remarquer. Il n'est pas pour autant mécontent de le voir, certes, mais ce n'est pas le propos ici. « C’était quoi l’embrouille ? » il questionne en venant chercher cette réponse dans son regard clair, et remarque par la même occasion que Rhett a encaissé un sacré coup sur le nez. « Et tu saignes, attends. » D’un geste rapide Mickey s'empare d'un mouchoir qu'il appose sur son saignement tout en lui faisant mettre la tête en arrière, agissant comme le commentateur l'a fait la dernière fois avec lui et se fichant bien sur le moment de manquer légèrement de délicatesse. « T’es vraiment pas sortable, hein. T’imagines pas comment Calvin t’aurait massacré si je t’avais pas sauvé le cul. » Il peut chercher la merde avec qui il veut mais pas avec ce type-là, c'est un principe que Rhett va devoir intégrer car la plupart des gens ici l'ont déjà compris. Mickey n'aurait lui-même pas l'idée de provoquer l'agent de sécurité et cela même s'il se trouvait au summum de son inconscience, c'est dire à quel point Calvin fait bien son job et n'est pas de ceux auxquels il convient de se frotter. « Je crois qu’on peut au moins considérer que tu t’es échauffé. » il finit par glisser, un début de sourire au coin des lèvres tandis que son regard s'assure quand même qu'il n'est pas trop sonné pour pouvoir combattre. Ils ne sont pas forcés de s'y mettre dans la seconde, tout comme Rhett n'est pas forcé de taper sur tout ce qui bouge quand il a déjà rendez-vous avec lui dans ces sous-sols. Qu'il garde de l'énergie pour la suite, surtout.
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| | | | (#)Sam 29 Avr 2023 - 13:23 | |
| Mickey tape dans ses mains comme s’ils étaient des enfants à qui on annonçait la fin de la récréation, ce qui ne fait sans doute qu’un peu plus exacerber la colère de l’australien. Pour autant, il sait aussi que la présence du gérant de ce bar va pouvoir faire pencher la balance en sa faveur, sans que cela ait quoi que ce soit de juste. « Ces deux couillons ont décidé de se battre et ce type, là, croyait vraiment entrer comme ça. » Le videur le traite comme s’il n’était qu’un gamin de plus, lui et le connard qui l’a provoqué et à qui il s’est contenté de répondre à sa façon. Cela ne lui fait gagner qu’un regard noir de plus de la part de Rhett, lequel sait pourtant qu’il doit se la fermer, peu importe à quel point il a envie de cracher son venin en cet instant. Le goût de fer ayant coulé jusque dans sa bouche lui rappelle qu’il est effectivement un sombre imbécile. « Lâche-le, c’est bon. Je préfère que tu me l’abimes pas trop celui-là. » Et puisque Calvin met une seconde de trop à s’exécuter à son sens, c’est Rhett qui s’assure de sa liberté et s’échappant de son étreinte qu’il n’appréciait de toute façon pas. Il n’a jamais laissé personne le maîtriser sur le terrain, alors cela ne risque pas d’arriver dans la vie de tous les jours. “T’as entendu ? Lâche-moi.” Il n’a jamais été le préféré, jamais celui ayant droit à un traitement de faveur non plus, et tant mieux: il déteste cette situation, tout comme il déteste l’idée de devoir se reposer sur les ordres de Mickey pour avoir le droit de rentrer dans son foutu bar. Il en aurait été de même pour les ordres de quiconque. « Déguerpissez. Rhett, toi tu viens avec moi. » Il obéit néanmoins sans résistance mais ne manque pas d’offrir à Calvin le plus noir des regards en sa direction, lequel il garde tout du long, jusqu’au moment où il arrive enfin à rentrer dans le bar, après bien trop de péripéties.
La nuit est bien trop avancée pour que les clients du bar soient encore sobres, ce qui leur permet de se frayer un chemin jusqu’au sous-sol sans attirer trop de regards, et ce malgré la célébrité des deux individus autant que du visage de Rhett partiellement coloré de pourpre. La main qu’il garde contre son nez ne permet qu’au sang de se frayer un chemin le long de sa main en plus de son visage, rien de plus. « Je peux pas te laisser seul ou quoi ? La prochaine fois dis-le si je dois venir te chercher par la main comme un gosse. » - “C’est bon, joue pas à ça avec moi, j’ai passé l’âge des remontrances.” Ils ont chacun leurs raisons d’être en colère, mais cela se dépeint plus ou moins de la même façon. Rhett n’apprécie pas d’être infantilisé, et il apprécie encore moins qu’on lui tienne des reproches alors qu’il est le premier à savoir qu’il a fait une erreur et que se battre avec un parfait inconnu n’était évidemment pas une bonne idée. Ce n’est pas parce qu’il sait que l’idée est terriblement mauvaise qu’il ne la mène pas à bout pour autant. « C’était quoi l’embrouille ? » Est-ce qu’il s’en souvient, en réalité ? Pas vraiment. Il ne veut pas avouer face à Mickey que ce qui a provoqué son poing a été l’insulte de pd, parce que ce serait encore une fois mal interprété et il a plus que jamais aucune patience nécessaire pour affronter une telle conversation. “Tu vas faire quoi, Mickey ? Lui faire payer son verre au prix double, la prochaine fois ?” Il ne lui doit rien, et cela commence par des explications dont il peut se passer, parce qu’il n’est pas sa mère, parce qu’il n’est pas même une figure d’autorité non plus. Qu’on ne s’y méprenne pas: il lui est redevable de l’avoir escorté à l’intérieur plutôt que renvoyé manu militari chez lui pour qu’il trouve encore d’autres idées bien pires, mais Rhett n’est pas du genre à partager les sentiments positifs aisément. Les mauvais, cependant, il s’en sort beaucoup mieux. Et c’est sans doute parce qu’il se rend compte qu’il franchit les limites avec un homme à qui il n’apporte que des problèmes, Rhett souffle longuement avant de se reprendre. “Rien qui méritait un coup de poing, si tu veux savoir.” Rien d’important, en somme. Rien qui n’aurait dû faire perdre son sang froid à un adulte tel que lui.
« Et tu saignes, attends. » Il ne peut pas le nier, en effet, et Mickey est bien plus vif que lui lorsqu’il s’agit d’attraper un mouchoir (et un deuxième, et un troisième) avant de le poser sans aucune délicatesse contre son nez, de quoi faire grimacer légèrement le Hartfield. “C’est pas la première fois que je saigne du nez, je peux gérer.” Son sport n’était pas le plus délicat d’entre tous, quand bien même la boxe est évidemment bien pire que encore. Il dit simplement qu’il n’a besoin de personne, ni pour ça, ni pour tout le reste: c’est plus fort que lui. Il chasse donc sa main en posant plutôt la sienne contre le tissu, lequel a déjà pris des allures rougeâtres, mais qui permet au moins à Rhett d’être un peu moins pathétique. « T’es vraiment pas sortable, hein. T’imagines pas comment Calvin t’aurait massacré si je t’avais pas sauvé le cul. » - “Je l’aurais massacré, en temps normal.” S’il n’essayait pas de se sevrer, s’il dormait un minimum, s’il mangeait effectivement ce que la soeur lui cuisine, s’il ne chouinait pas toutes les deux minutes en pensant à sa relation qu’il a très certainement foutue en l’air, au même titre que son amitié avec Hassan. Et quand bien même tous ses si n’étaient pas, il n’aurait effectivement pas fait le poids contre le titan, parce qu’il a quarante et que son corps n’est plus aussi robuste qu’il l’a été, et parce qu’il était entraîné pour être un rugbyman et non un combattant au sens propre. Mais oui, la mauvaise foi est omniprésente, évidemment. « Je crois qu’on peut au moins considérer que tu t’es échauffé. » Au moins, il ne peut pas reprocher à Mickey de perdre leur objectif de vue, et tant mieux: ce n’est pas parce que le plan a eu quelques difficultés à être mis en place que Rhett pense un seul instant à l’annuler. Il replie déjà les mouchoirs pour tenter d’essuyer les traces contre son visage, l’écoulement désormais arrêté. “Dis moi où je trouve les toilettes, je voudrais pas que tu tournes de l’oeil devant du sang.” Et à son tour, il affiche le même genre de sourire en coin amusé, déjà occupé à jeter les mouchoirs ensanglantés dans une poubelle. Il peut encore en voir les traces contre sa paume, et ses lèvres goûtent toujours le fer lorsqu’il passe sa langue dessus, sans que ce soit une source de fierté. “T’as pris les gants dont tu m’avais parlé, la dernière fois ? Il te faudra au moins ça pour essayer de m’en mettre une, surtout maintenant que je suis vraiment énervé.” Il n’y a rien dont il veuille parler d’autre au sujet de l’autre jour, mais les gants ne sont pas un sujets sensibles, et il veut prouver à Mickey qu’il ne lui a pas fait la proposition de séances d’entraînement ensemble à la légère. Il a vraiment besoin de se donner au maximum, et il a vraiment besoin de le faire avec lui, autant parce qu’il pense pouvoir lui confiance que parce qu’il sait qu’il est plutôt pas mauvais dans son domaine, lui et ses trophées.
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| | | | (#)Ven 5 Mai 2023 - 20:03 | |
| ☾ came in for the embers We carry on through the storm, tired soldiers in this war remember what we're fighting for. Meet me on the battlefield, even on the darkest night, I will be your sword and shield, your camouflage and you will be mine. Echoes and the shots ring out, we may be the first to fall. Everything can stay the same, or we could change it all, meet me on the battlefield. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) homemade Ce foutoir, comme il se plait à le nommer, lui fournit au moins une explication quant au retard de Rhett mais le boxeur n'enfile pas vraiment avec plaisir le costume de celui s’interposant pour mettre fin à ce pugilat. Il se passerait bien de sauver la mise au Hartfield lorsque ce dernier s'illustre dans un combat de coqs devant son bar car son impartialité à cet instant Mickey s'en trouve dépourvu, et ses préférences ont toutes les chances de se voir lorsqu'il invite un premier type à le suivre et un second à déguerpir. Le regard que lui glisse Calvin en dit probablement long sur ce qu’il peut penser de sa petite intervention mais Mickey n'a après tout à se justifier auprès de personne, et conserve également le droit de décider qui a précisément le droit de mettre ou non les pieds dans son établissement. S'il ne peut pas nier que Rhett vient de jouer les perturbateurs pour son plus grand déplaisir, il n'en reste pas moins disposé à l'accueillir au plus profond de son bar avec toutefois le réflexe de lui faire savoir que son petit numéro à l'extérieur était de trop. « C’est bon, joue pas à ça avec moi, j’ai passé l’âge des remontrances. » C'est aussi ce qu'il pense pour tout dire, et jamais le boxeur n'aurait pris le temps de lui dire tout le mal qu'il en pense si le lieu choisi pour régler ses comptes avec un illustre inconnu n'avait pas été celui-là. Aussi, Mickey n'hésite pas à pointer son index contre le torse du Hartfield pour que le sérieux de ses prochaines paroles ne laisse pas de place au doute. « Hey, moi je joue pas d’accord ? » Et les choses pourraient assez mal s'engager si Rhett ne prend pas un autre ton avec celui sans qui il serait encore en train de se débattre contre on ne sait qui. Ce n'est pas un jeu, ça n'en est même jamais un quand il devient question de son bar et de l'image que deux abrutis pourraient valoir au lieu sur lequel repose aujourd'hui l'intégralité de sa (sur)vie. « Tes conneries pourraient attirer l’attention sur ce bar et donc sur moi Rhett, alors pardon de pas le prendre à la légère comme toi. » Un bar qui n'a pas besoin d'un coup de projecteurs susceptible d'attirer des curieux d'un tout nouveau genre, et qui n’est aussi pas caché pour rien comme Rhett doit en principe le savoir. L'embrouille, puisqu'il semble bien y en avoir une, Mickey ne serait par ailleurs pas contre le fait de la connaître quand bien même il ne souhaite ici trouver d'excuse à personne. « Tu vas faire quoi, Mickey ? Lui faire payer son verre au prix double, la prochaine fois ? » Il peut donc se brosser pour savoir ce qui a valu à Rhett et à ce type d'en venir aux mains, s'il comprend bien. Ses raisons, le boxeur n'ira pas les lui extirper mais le fait que le commentateur en fasse un possible secret ne risque pas de le pousser à se ranger de son côté. « C’est même pas sûr qu’il revienne, et j’ai pas forcément envie que vous remettiez ça non plus. » Il peut se permettre de perdre un client mais il ne peut pas se permettre, en revanche, que deux d'entre eux se bouffent le nez devant son bar chaque fois qu'ils s'y croiseront. « Rien qui méritait un coup de poing, si tu veux savoir. » Est-ce une façon d'avouer que c'est lui qui a frappé le premier ? Sans doute, et Mickey ne prétendra pas beaucoup s'en étonner. Bon sang ce qu'il donnerait cher pour être dans sa tête et pour connaître le motif du coup de poing en question car bien sûr, interroger Calvin à ce propos ne sera jamais une option. « T’as de la chance d’être dans les petits papiers du gérant, hein. » il siffle en vrillant un regard entendu vers lui, l'air de dire qu'il s'en sort vraiment bien et qu'à sa place, il n'en rajouterait pas trop. Alors certes, Mickey n'en est pas moins un gérant auquel Rhett a cassé une dent pour une sombre histoire de baiser mais ce n'est pas suffisant pour faire perdre au Hartfield son statut de privilégié, de toute évidence. « Ce type peut pas en dire autant. » Non, mais il faut dire que l'inconnu dont il parle ne l’attire aussi en rien et que cela joue beaucoup plus dans sa prise de position qu'il n'est prêt à l'admettre ici.
Toujours est-il que Rhett n'a pas attendu d'enfiler les moindres gants pour commencer à se battre et vis-à-vis de leur rendez-vous et de l'exclusivité que Mickey attendait secrètement de sa part, un tel constat pourrait aisément le vexer. C'est la raison pour laquelle ses gestes n'ont rien de délicat au moment d'essuyer l'œuvre de ce type sur son visage, teinté d'un rouge laissant deviner que ces deux-là s'en sont donné à cœur joie comme les deux excités qu'ils semblaient être. « C’est pas la première fois que je saigne du nez, je peux gérer. » Des mots que le boxeur n'ira évidemment pas contester alors qu'il connait maintenant les tendances explosives de Rhett, jamais bon dernier pour régler ses comptes comme lui-même peut le faire. Sa main aussitôt chassée est néanmoins un peu plus difficile à accepter, même s'il se garde de le signifier comme de le montrer. « T’aurais au moins pu attendre que ce coup vienne de moi mais non, tu veux toujours aller trop vite toi. » Ce qui leur fait sans doute un point commun étant donné que Mickey avait lui-même voulu aller plus vite que la musique l'autre soir, en se fiant à son radar particulièrement défectueux. Tous deux partent généralement au quart de tour, ce n'est une surprise pour personne et c'est ce qui a notamment valu à Rhett d'être aujourd'hui stoppé dans son élan par un Calvin très peu disposé à laisser ce genre de choses dégénérer. Ce n'était pas l'idée du siècle que de se retourner contre le vigile et ça Mickey pourrait le souligner un milliard de fois si nécessaire, ne serait-ce que pour s'assurer de garder un Rhett en un seul morceau pour leurs leçons de boxe à venir. « Je l’aurais massacré, en temps normal. » C'est beau de le croire, et c'est un sourire amusé que l'ancien champion lui offre alors qu'il ne connait aucun monde dans lequel des types comme eux viendraient à bout d'un monstre comme lui. « Oui Rhett, tu l’aurais massacré c’est certain. » il souffle en gardant le reste de ses pensées pour lui, à savoir qu'il compte véritablement sur lui pour ne pas se faire remarquer de la même façon la fois prochaine. Tout ça a au moins le mérite de lui avoir servi d'échauffement et c'est le point sur lequel le boxeur entreprend d'appuyer ensuite, histoire de faire entendre que cette histoire ne change rien aux plans qu'ils peuvent avoir car de son côté, il n'y voit qu'une énergie bonne à être dépensée. « Dis moi où je trouve les toilettes, je voudrais pas que tu tournes de l’œil devant du sang. » Personne ne voudrait ça à vrai dire mais que tout le monde se rassure, Mickey a sûrement vu plus de sang en dix ans de carrière que la plupart des gens en toute une vie. « C’est vrai que j’ai pas l’habitude du sang moi, et du tien d’autant plus. » Son sourire se joint alors à celui de Rhett tout en saluant intérieurement leur capacité à faire perdre leur sérieux aux choses, capacité qu'il aurait bien aimé retrouver le soir où sa tentative de rapprochement a été brusquement avortée. Un soir sur lequel Mickey n'a par ailleurs pas l'intention de tirer un trait, même s'il n'est pas fier de tout ce qui a pu constituer cette soirée chez lui. « T’as pris les gants dont tu m’avais parlé, la dernière fois ? Il te faudra au moins ça pour essayer de m’en mettre une, surtout maintenant que je suis vraiment énervé. » Son regard parcourt sans attendre la pièce pour se poser sur les gants en question, suspendus non loin d'un sac de boxe et portant des marques d'usure témoignant des nombreux combats où ces derniers ont pu figurer à ses poings. « Mes gants de champion sont là oui, j’espère que tu mesures bien le symbole que c’est. » Il ne peut bien évidemment pas s'empêcher de rappeler qu'il est un champion dans son domaine, peu importe à quel point certains s'évertuent à cracher sur ses exploits comme s'ils ne valaient dorénavant plus rien. « Pas juste qu’ils soient sortis de chez moi mais aussi que j’accepte de les remettre, pour toi. » il complète en permettant la rencontre de leurs regards, sans gêne aucune quant au fait qu'il soit effectivement prêt à le faire pour lui et non un autre. Le boxeur vient alors décrocher ses gants pour les disposer à côté de ceux que Rhett enfilera ensuite mais avant d'en arriver là, c'est sa curiosité qui le pousse à reprendre. « Y’a une raison au fait que tu sois si énervé, justement ? Tu l’étais déjà un peu avant de te frotter à ce type, pas vrai ? » Qu'il ne s'avise pas de lui mentir car tout ça, Mickey le ressent bien. « Une raison qui justifierait aussi ton envie de te mettre à la boxe. J’oublie pas que ça t’a pris du jour au lendemain. » Et ce qu’il n’oublie pas, non plus, c’est qu'il devait tout lui expliquer de vive voix puisque ce n'est manifestement pas le genre de choses que l'on détaille par message.
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| | | | (#)Sam 6 Mai 2023 - 16:23 | |
| Il a passé l’âge des remontrances, certes, mais tout ce qu’il fait le pousse encore et toujours à se faire réprimander, parce qu’il a un don certain pour prendre les mauvaises décisions de vie. « Hey, moi je joue pas d’accord ? Tes conneries pourraient attirer l’attention sur ce bar et donc sur moi Rhett, alors pardon de pas le prendre à la légère comme toi. » Le pire dans tout ça ? Il le sait déjà. Il sait que Mickey ne souhaite pas faire trop parler de lui, tout comme il sait que se battre avec un inconnu n’est pas bon pour qui que ce soit. Il sait qu’il merde tout ce qu’il entreprend, mais il est trop fatigué de s’excuser et de se le reprocher, alors il tente au moins de donner le change en passant à autre chose. “C’est la première et la dernière fois.” Il l’espère, du moins, et il lève une main au ciel pour tenter de prouver sa bonne volonté - l’autre l’empêche encore de tapisser de sang le sol du bar. « T’as de la chance d’être dans les petits papiers du gérant, hein. » Il le sait, et il n’aime pas ça. Il a l’impression d’être un gigolo, à être traité ainsi, et quand bien même il sait que ce n’est pas le sous-entendu que tente d’amener Mickey, c’est pourtant ce qu’il continue de penser, à être dans ses petits papiers. Rhett serre les dents et se retient fort, très fort de faire le moindre commentaire qui ne saurait être acceptable. De tout ce qui lui vient à l’esprit, il n’y a rien de bon à partager oralement. Il vient pour taper dans des sacs, voilà tout. « Ce type peut pas en dire autant. » - “Il s’en allait, de toute façon.” Comme pour souligner qu’il s’en moque bien, lui, de ne pas être le soudain-préféré du gérant. Comme pour souligner, aussi, qu’il ne lui a pas fait perdre un client. « T’aurais au moins pu attendre que ce coup vienne de moi mais non, tu veux toujours aller trop vite toi. » C’est trop tôt et mal placé, mais Rhett trouve tout de même le temps et l’envie d’esquisser un sourire qui n’aurait pas lieu d’être. Après tout, Mickey dit vrai: ils avaient pour une fois prévu de se taper sur la gueule, sans que ce soit dû à la colère de Rhett ou à un baiser malvenu, et le rugbyman n’a pas su attendre quelques minutes supplémentaires pour au moins lui dédier son premier coup. “Je vais devoir demander une seconde chance.” Il ne parle pas de la possibilité de le frapper en premier d’ici les minutes à venir, mais bien d’une seconde chance se résumant à un retour dans ce bar, non pour frapper un autre client, mais bien pour mettre en place une certaine routine auprès de Mickey.
L’aide apportée par le boxeur est reprimée sans grande délicatesse, Rhett ayant trop d’estime de soi pour accepter que quelqu’un d’autre le traite comme un gamin qui n’aurait pas su mettre un pied devant l’autre sur le chemin de retour de l’école. Il a l’habitude des coups et il a aussi l’habitude des bagarres: le nez qui saigne, il peut le gérer lui-même. Ce pour quoi il a demandé l’aide de Mickey (sans l’appeler “aide”, évidemment), c’est uniquement pour l’aspect sportif et professionnel de la soirée, et c’est aussi dans cette direction qu’il redirige rapidement la discussion. « Mes gants de champion sont là oui, j’espère que tu mesures bien le symbole que c’est. » Son regard suit celui de Reeves pour retrouver lesdits gants. Il l’a fait, et c’est une idée qui pourrait sembler anecdotique pour quiconque alors que Rhett, de son côté, en vient à penser qu’il prend la demande au sérieux à son tour s’il a apporté avec lui ses gants. Sportif de haut niveau lui aussi, il sait à quel point certains objets peuvent revêtir une importance immense. “Je peux m’en douter, oui.” Il n’a pas les codes exacts du monde de la boxe, mais il sait très bien que les gants représentent énormément pour Mickey. « Pas juste qu’ils soient sortis de chez moi mais aussi que j’accepte de les remettre, pour toi. » Leurs regards se croisent un instant, avec sérieux d’abord, et une certaine malice ensuite dès que Rhett reprend volontairement la parole pour ne pas laisser un certain silence s’installer entre eux. “T’es le premier à avoir dit que j’étais dans tes bonnes grâce.” Et selon le contexte, il arrive à le prendre avec bien plus de décontraction, tel que le prouve cet échange.
Néanmoins, Mickey lui rappelle rapidement que Rhett ne peut pas se permettre d’exiger tout et son contraire et d’attendre de lui qu’il suive, sans même poser de questions ou exiger de réponses. « Y’a une raison au fait que tu sois si énervé, justement ? Tu l’étais déjà un peu avant de te frotter à ce type, pas vrai ? » Il passe sa main sous son nez pour s’assurer que l’écoulement est arrêté et qu’il n’aura pas à imbiber pathétiquement un mouchoir supplémentaire. « Une raison qui justifierait aussi ton envie de te mettre à la boxe. J’oublie pas que ça t’a pris du jour au lendemain. » Ca l’a pris du jour au lendemain parce que c’est aussi la façon dont Mickey est arrivé dans sa vie: sans prévenir, sans s’annoncer. Il n’explique pas de grandes explications pour toutes choses de l’existence. “J’ai arrêté l’Oxy. Je veux être clean.” Il l’est, techniquement, mais il cherche surtout à arriver à un palier où la vie quotidienne sera un peu plus facile et surtout un peu moins difficile. Un peu plus stable, surtout, parce que c’est bien ce dont il a besoin. Ses mots reprennent rapidement, soucieux de dire ce qu’il a à dire avant que les questions de Reeves reviennent de plus belle. “Je t’ai dit que je voulais d’autres cachets, je le pense, je me fous pas de ta gueule.” Il ne lui fait pas non plus perdre son temps, parce qu’il se détesterait d’oser une telle chose. “Je les consommerai pas, mais j’ai besoin de garder cette habitude à la con.” Dieu sait pourquoi. “Ça me rend apathique, les cachets. Un minimum, disons. Et sans ça, sans rugby non plus, je sais pas faire.” Il ne sait pas faire comme un adulte normalement constitué, qui ne cherche pas à sauter à la gorge du premier venu à cause d’un regard de travers ou simplement parce qu’il l’a décidé. “J’étais vraiment un sale gamin, avant de jouer au rugby.” Mais il le sait, puisqu’il a lu le livre. “Et puisque c’est pas vraiment une idée envisageable que de reprendre… Je me disais que t’étais pas trop mauvais dans ton domaine pour m’apprendre.” Puisqu’il est champion et qu’il adore le dire à qui veut bien l’entendre et qui n’en a même rien à faire. “Je vais devenir fou si je tape pas sur quelque chose, alors autant que ce soit encadré.” Par la pratique même de la boxe et, surtout, par la présence de Mickey à ses côtés, qu’il sait avoir assez de caractère autant que de force physique pour remettre Rhett à sa place en cas de besoin.
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| | | | (#)Sam 13 Mai 2023 - 18:30 | |
| ☾ came in for the embers We carry on through the storm, tired soldiers in this war remember what we're fighting for. Meet me on the battlefield, even on the darkest night, I will be your sword and shield, your camouflage and you will be mine. Echoes and the shots ring out, we may be the first to fall. Everything can stay the same, or we could change it all, meet me on the battlefield. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) homemade S'il est aujourd'hui bon nombre de choses que Mickey se plait à prendre par-dessus la jambe, ce ne sera jamais le cas de l'attention qui pourrait être dirigée vers son bar là où certaines activités n'auraient pas intérêt à s'ébruiter comme Rhett le devine bien. Des choses à cacher le boxeur n'en a pas beaucoup un étage plus haut mais ici, on ne compte plus les secrets bien gardés alors que tout ou presque dans ces sous-sols semble s'agiter sous le drapeau de l'illégalité. « C’est la première et la dernière fois. » Son regard suit aussitôt cette main que le Hartfield lève pour le symbole, disposé à le croire sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il vaudrait mieux, oui, que Rhett ne balance pas ici des paroles en l'air simplement vouées à balayer ce début de discussion car des entrées en matière telles que la sienne un peu plus tôt, Mickey n'en veut plus jamais ici. Il n'y aura donc pas de prochaine fois, c'est encore ce qu'il préfère en conclure avant de souligner que le type avec lequel il a eu la mauvaise idée d'échanger des coups ne bénéficie pas de la moindre faveur de sa part, et n'est donc pas un client après lequel Mickey ira courir. Cet homme, c'est même tout juste s'il a pris le temps de détailler son visage comme s'il savait pertinemment qu'il ne le reverrait pas de sitôt alors que quitte à choisir entre les deux perturbateurs, le boxeur a sans surprise opté pour celui qu'il peut un minimum se vanter de connaître. « Il s’en allait, de toute façon. » C'est peut-être un habitué du Blind Tiger qui vient de s'évaporer dans la nature mais Mickey ne s'en inquiète pas un seul instant, pas plus qu'il ne craint d'ailleurs que ce type puisse vouloir nuire à son bar par vengeance car s'il n'est pas trop con, il fera la part des choses et évitera de se mettre à dos un homme comme lui dont les ressources ne manqueraient pas pour le retrouver s'il y tenait vraiment. Pour l'heure du moins, Mickey ne lui accordera pas plus d'attention et il sait que Rhett en fera tout autant car déjà, leurs préoccupations mutuelles se trouvent ailleurs. « Je vais devoir demander une seconde chance. » Un bref sourire passe sur ses lèvres car peu importe à quoi le Hartfield fait ici référence, Mickey est tenté de lui dire d'économiser sa salive à défaut d'avoir économisé ses coups. « La demande pas c'est mieux parce que j'en accorde pas d'habitude. » Et parce qu'elle lui est sans doute aussi accordée par principe, au nom des différents marchés passés entre eux. Celui des cachets que le boxeur lui fournit comme celui de ces leçons qu'il s'engage à lui donner, pas désireux de punir Rhett pour son comportement aussi instable puisse-t-il être parfois.
Et cette boxe que le Hartfield est venue pratiquer à ses côtés est tout naturellement l'accent qui est ensuite donné à leur échange, car quel genre de légende serait Mickey s'il n'avait pas daigné apporter avec lui ses gants de champion. C'était l'évidence lorsque Rhett a fait appel à lui, non pas pour faire valoir des exploits qui ne lui parlent sûrement pas mais avant tout pour s'équiper comme il se doit et comme il pouvait surtout le faire, à l'époque. C'est un peu comme si Mickey renouait officiellement avec ce sport lui aussi, ne s'adonnant plus vraiment à une pratique assidue de ce dernier et encore moins encadrée car les règles qu'il suivait il y a des années ne s'appliquent plus à ses combats sauvages menés très loin d'un ring aujourd'hui. Alors ces gants qui ont enfin l'occasion de voir autre chose que les murs fissurés de sa chambre sont aussi une façon de ne pas revenir n'importe comment dans cette discipline – et le fait que Rhett soit celui qui parvienne à le remettre dans le bain est certainement ironique, compte tenu de son rôle dans sa débâcle médiatique. « Je peux m’en douter, oui. » Rhett ne lui renvoie au moins pas à la figure que sa gloire est à conjuguer au passé comme bien d'autres l'auraient fait à sa place alors même s'il ne peut que se douter des choses, c'est une réponse acceptable pour le boxeur qui demeure bon joueur. « J'ai abandonné l'idée de t'impressionner avec ça, tu sais. » il souligne comme pour sous-entendre qu'il ne saisira pas chaque occasion de rappeler ses prouesses dans ce sport car ce n'est pas auprès du grand Scar que Rhett désirait se défouler à l’origine, il le sait bien. L'impressionner est pourtant bien ce que Mickey avait en tête avant que les choses ne connaissent entre eux l'évolution qu'il ne rappellera pas, sa fierté l'empêchant de voir plus loin que ces gants alors même que le souvenir de cette soirée le remplierait d'une frustration bonne à évacuer. « T’es le premier à avoir dit que j’étais dans tes bonnes grâce. » Et il ne mentait pas en le disant, quand bien même Rhett sait se montrer agaçant comme personne ce n'est jamais au point de le faire reconsidérer le moindre de ses engagements. Il est après tout un client et un adversaire lui étant bien plus utile que le contraire et la réciproque doit être vraie pour que même après la déconvenue de l'autre soir, les choses ne connaissent pas l’ombre d’une pause entre eux. « Fais en sorte de le rester maintenant. » il prévient d'une voix calme puisque ses bonnes grâces peuvent tout de même se perdre, avec bien plus de facilité qu'elles ne peuvent même se gagner.
Son nez ne saigne plus, Mickey s'en fait la réflexion interne tandis que des questions lui viennent sur les motivations du Hartfield. Il suppose que Rhett a ses raisons de manifester un intérêt aussi soudain pour la boxe, des raisons qui peuvent être bonnes comme mauvaises sans que ce soit à lui d'en juger mais des raisons qui l'intriguent avant tout, pour avoir lui-même eu les siennes de suivre un jour son cousin au Dojo pour frapper dans ses tous premiers sacs. La boxe est arrivée à point nommé dans sa vie même si l'histoire, la vraie, peu de gens la connaissent vraiment. « J’ai arrêté l’Oxy. Je veux être clean. » Le regard qu'il vrille vers Rhett est à l'image de la surprise que ces mots lui inspirent. « Tu quoi ? » C'est une putain de blague pense directement Mickey, refusant de voir une deuxième personne de son entourage se ranger sous ses yeux si cela signifie qu'il s'évaporera lui aussi. Rhett ne compte pas arrêter, non, il l'a déjà fait et cette information déconcerte son fournisseur ou plutôt celui qui espère le rester malgré l'énorme contradiction qu'il perçoit ici. « Je t’ai dit que je voulais d’autres cachets, je le pense, je me fous pas de ta gueule. » Ce n'est pas souhaitable en effet et pourtant, Mickey a bien conscience qu'il ne pourrait pas retenir Rhett si ce dernier décidait d'en finir totalement avec lui. « C’est pas pour autant que j’y comprends quelque chose. » il souffle en se tenant les hanches, cherchant dans ses paroles une logique qu'il ne décèle pas tout en se demandant si les coups encaissés ne l'amènent pas à dire une chose puis son contraire. Leur marché n'a d'intérêt que s'il continue de lui acheter ces cachets mais les avaler ne semble plus être au programme, c'est même la confirmation qu'il ne tarde pas à recevoir. « Je les consommerai pas, mais j’ai besoin de garder cette habitude à la con. Ça me rend apathique, les cachets. Un minimum, disons. Et sans ça, sans rugby non plus, je sais pas faire. » Ce besoin dont il parle Mickey peut le comprendre mais le sien de besoin n'est pas dissociable du fait de consommer, ce que Rhett semble désormais se refuser sans qu'il ne sache exactement comment ce déclic lui est venu. Et dans la mesure où sa dernière discussion avec Joseph a dégénéré à partir de cette simple question, le boxeur décide cette fois de la garder pour lui. « Donc tu vas continuer de m'acheter de l'Oxy que tu prendras pas derrière, okay. Pour mes affaires ça change strictement rien tu t'en doutes mais t'es quand même pas simple à suivre. » Il est visiblement capable d'arrêter seul alors même qu'un séjour en cure n'avait pas mené à un début de guérison chez lui, à moins que seul face à cette décision il ne le soit justement pas et les détails, Mickey ne les demandera pas. « J’étais vraiment un sale gamin, avant de jouer au rugby. Et puisque c’est pas vraiment une idée envisageable que de reprendre… Je me disais que t’étais pas trop mauvais dans ton domaine pour m’apprendre. » Rhett lui ôte les mots de la bouche car sa prochaine question aurait pu concerner un retour éventuel dans le rugby, qu'il devine être néanmoins compromis. Quant au fait de s'en remettre à lui c'est une facilité à laquelle le Hartfield a cédé compte tenu du contact déjà établi entre eux, il s'en doute bien aussi. « Je vais devenir fou si je tape pas sur quelque chose, alors autant que ce soit encadré. » Il le conçoit et préfère à vrai dire que Rhett ne se forme pas tout seul, bien trop convaincu que le laisser sans surveillance dans ce genre de salle ne donnerait pas lieu qu'à de bonnes étincelles. « Et personne n'a envie que tu deviennes fou Rhett, crois-moi. » il l'informe avec sérieux malgré le sourire qui le trahit légèrement. « La boxe m'avait aidé à l'époque alors ça t'aidera peut-être toi aussi, ça se tente en tout cas et t'es au bon endroit pour ça. » Le miracle ne se reproduira simplement pas deux fois en ce qui le concerne alors Mickey n'y retrouvera pas son salut comme il avait pu le faire, ce qui ne l'empêche pas d'y croire au moins pour Rhett.
« Fais voir tes mains. » Cette fois, il attend que les mains en question lui soient tendues au lieu de venir lui-même les chercher et cela uniquement pour lui mettre les bandages qui serviront ensuite à protéger ses articulations. Pas de lecture de la moindre ligne de vie cette fois, cette pensée n'a d'ailleurs pas sa place dans son esprit alors qu'il entre déjà pleinement dans son rôle de coach aussi improvisé soit-il. « Tu peux mettre ça maintenant. » Sur ces mots Mickey lui balance les gants qui lui reviennent avant d'enfiler les siens à son tour, ses bandages également en place et ses vieux réflexes partiellement retrouvés. Ses pas s'alignent ensuite en direction d'un sac de frappe face auquel il invite Rhett à venir se placer, mais c'est d’abord un coup par surprise que Mickey lui décroche directement dans le bras sans y investir toutefois beaucoup de force. « Juste pour tester tes réflexes. » Et ces derniers ne sont pas mauvais d'après ce qu'il constate, bien meilleurs en tout cas que ne l'étaient les siens à ses tous débuts dans ce sport. « T'as vraiment jamais boxé, ni même porté de gants ? Remarque, j'ai jamais touché à un ballon de rugby non plus. » Chacun son domaine et tous deux ont le mérite d'être particulièrement bons dans le leur, ce qui n'empêche pas Rhett de vouloir se frotter au monde du boxeur avec une aisance que Mickey entend bien évaluer à présent. « Je veux voir comment tu t'en sors avant de t'apprendre quoi que ce soit. Le sac là, frappe dedans comme tu le sens et comme t'en as besoin aussi. » Il le corrigera sur sa posture comme le sous-entend son rôle mais il veut déjà se donner une idée des positions que Rhett peut naturellement adopter, en lui laissant dans un premier temps carte blanche ou ce qui y ressemble.
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| | | | (#)Mar 16 Mai 2023 - 16:44 | |
| « Tu quoi ? » “Ouais je sais.”
Ce n’est pas le genre d’annonce que Mickey devait s’attendre à entendre, et ce pour un bon millier de raisons différentes, à commencer parce que Rhett se fournit toujours à ses côtés que parce qu’il n’a jamais parlé de son envie d’arrêter les anti-douleurs. Conscient qu’il lui doit tout de même un minimum d’explications, il tente de les partager auprès de Mickey, difficilement. Rhett a toujours eu du mal à traduire ses pensées, et les symptômes du sevrage n’aident absolument pas à faire du vide dans son esprit. « C’est pas pour autant que j’y comprends quelque chose. » Evidemment. Tout est flou, tout est paradoxal. Il ne consomme plus mais il achète quand même ; c’est à n’y rien comprendre. Même Rhett ne sait quoi en penser, mais il continue tout de même ses explications en tentant d’éclaircir la situation. « Donc tu vas continuer de m'acheter de l'Oxy que tu prendras pas derrière, okay. Pour mes affaires ça change strictement rien tu t'en doutes mais t'es quand même pas simple à suivre. » Il hausse les épaules, n’ayant rien à dire de plus. Il n’est pas facile à suivre, il le sait bien et il le sait d’autant plus que de tels mots sont plus valables que jamais dernièrement. Mickey et lui ne se connaissent que depuis peu de temps, finalement, et cela ne joue certainement pas en leur faveur. Ils ont bien plus occupé à leur temps à se taper dessus (littéralement) plutôt qu’à confesser leurs secrets les plus sombres. “Si je crève pas d’une overdose, ça fait d’autant mieux marcher les affaires, non ?” Ses proches le détesteraient pour en parler avec autant de décontraction et sûrement que Mickey n’en pense pas moins, mais peu importe. Rhett mime de ne penser qu’aux affaires de Reeves et il préfère prendre la tangente de l’humour plutôt que de chercher à réfléchir outre mesure au problème. Il ne prend rien, et il ne compte rien prendre pendant un moment encore, quoique puisse en penser le gérant du bar clandestin.
Cependant, sa bonne action de l’année va de pair avec bon nombre de conséquences négatives, la première d’entre elles étant l’incapacité grandissante de Rhett à se contrôler. Il est nerveux et sanguin, il l’a toujours été et grandir n’a que peu atténué cet état d’esprit. Du moins, il était sous contrôle pendant des décennies, quand il avait une vie stable et surtout quand il prenait sa dose hebdomadaire de cachets. Aujourd’hui, toutes ses habitudes s’effrondrent, certaines pour le mieux et d’autres pour le pire. « Et personne n'a envie que tu deviennes fou Rhett, crois-moi. » Ne sachant quoi penser de ces mots, il se contente d’échanger un regard avec l’ancien sportif. Il n’a pas envie de devenir fou, non, mais il doute que ses proches mettent autant de cœur à suivre la même pensée, pas après tout ce qu’il leur a imposé au cours des derniers mois. « La boxe m'avait aidé à l'époque alors ça t'aidera peut-être toi aussi, ça se tente en tout cas et t'es au bon endroit pour ça. » - “Je me doutais que tu dirais pas non.” Tout comme Rhett n’aurait pas refusé d’entraîner quique ce soit au rugby, bien que la donne soit différente puisque le sport se pratique en équipe. Pour la boxe, tout est sans doute plus simple, surtout alors qu’ils peuvent s’adonner à ces entraînements au sous-sol du bar. “Mais tu dors quand, toi, au juste ?” Il ne comprend pas non plus le mode de fonctionnement de Mickey et n’a jamais fait l’effort de s’en cacher, d’où l’existence même de sa question: le soleil n’est pas encore levé et le cadran affiche une nouvelle journée. Le rythme de vie de Mickey est impossible, et Rhett commence à croire qu’il serait incapable de suivre sa propre cadence s’il ne consommait pas lui-même certaines de ses marchandises.
« Fais voir tes mains. » Les mots se répètent mais le contexte change du tout au tout. Avec bien moins de curiosité et de surprise que lorsqu’ils étaient chez lui, Rhett s’exécute rapidement. Mickey les entoure de bandages avec un naturel déconcertant, faisant dire à l’australien qu’il n’a jamais perdu l’habitude et que cela ne sera sans doute jamais le cas. Ses gestes sont rapides et habiles, la pression qu’il exerce contre sa peau est parfaitement jaugée. Il l’observe en silence, aussi immobile que possible, bien conscient que Mickey lui rend en réalité un immense service en acceptant de lui accorder de son temps. « Tu peux mettre ça maintenant. » Rhett attrape les gants en vol, il prend simplement le temps de refermer quelques fois la paume de sa main pour jauger l’effet des bandages contre ses muscles. Sans plus attendre, il enfile rapidement les gants tout en observant Mickey en faire de même avec une dextérité bien différente. Ils n’ont pas évolué dans le même sport mais cela ne l’empêche pas d’admirer les réflexes qui ne les quittent jamais, tout comme la certaine passion avec laquelle il continue de se préparer. Maintenant, pourtant, il n’y a plus personne pour admirer ses capacités. Il n’y a plus que Rhett, qui se contente de le rejoindre et se placer à ses côtés en attendant la suite des instructions. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est le coup que Mickey porte contre son bras plutôt que sur le sac face à lui, lequel surprend Rhett bien plus qu’il ne le blesse. “Mais ça va pas ? Le plan c’est de taper le sac, pas moi.” Est-ce qu’il doit lui apprendre les règles de son propre sport ? Par réflexe, il relève le bras avant de le baisser aussitôt à nouveau, conscient que Mickey ne lui veut pas du mal. « Juste pour tester tes réflexes. » Ce qui lui vaut cette fois-ci un simple regard noir et non une droite. « T'as vraiment jamais boxé, ni même porté de gants ? Remarque, j'ai jamais touché à un ballon de rugby non plus. » - “Ça pourra s’arranger.” Et en réalité, il ne le propose pas par bonté de cœur, mais bien pour prouver à Mickey qu’il est lui aussi très doué dans son domaine, bien plus qu’il ne l’est évidemment dans celui de la boxe. Si les rôles étaient échangés, c’est lui qui ressemblerait à un enfant dans l’éternelle expectative de la suite des ordres. “Mais non, jamais.” Il a toujours été fidèle au rugby, toute sa vie durant. « Je veux voir comment tu t'en sors avant de t'apprendre quoi que ce soit. Le sac là, frappe dedans comme tu le sens et comme t'en as besoin aussi. » Il comprend l’idée et hoche la tête, ne demandant pas davantage d’informations avant de se lancer à son tour. Rhett enfonce un peu plus ses gants une ultime fois, par réflexe bien plus que par nécessité. Rapidement, pourtant, il en oublie l’environnement alentour pour se concentrer sur le sac ainsi que son objectif, frappant aussi fort et rapidement que ses capacités physiques le lui permettent. Ce sport n’est pas le sien mais il a au moins la base du rugby, des mêlées, de sa capacité à emmagasiner les coups et, parfois - ne le dîtes pas à son ancien coach -, à en donner lors des moments d’énervements les plus intenses. Il a au moins le mérite de penser à continuer de respirer, bien que ses coups soient placés de façon hasardeuse. On pourrait le soupçonner de chercher la façon dont il pourrait le plus ressentir de sensations, lesquelles sont pour l’heure bien plus dues à des mauvais positionnements entraînant des douleurs plutôt qu’à des coups admirablement bien placés.
A dire vrai, s’il joue le jeu pendant plusieurs paires de dizaines de secondes, cela ne dure en réalité pas bien longtemps. Déjà, l’australien maugrée dans sa barbe et serre de nouveau les dents par rage. “Je me sens con.” Le sac se balance à peine, tout est artificiel. “Je préférais encore quand tu vérifiais mes réflexes, au final. C’est stupide de frapper contre un sac, je veux le faire avec des vraies personnes.” Avec Mickey, tout simplement, parce qu’il sait qu’il a parfaitement l’habileté nécessaire pour gérer la nervosité et la colère du Hartfield, lesquels ne sont de toute façon pas associés au moindre talent pour le rugby. “J’ai détesté Karate Kid, pour ta gouverne.” Il se moque de devenir bon, il n’en a aucune intention: il veut simplement s’entraîner avec une personne faite de chair et d’os, et cette personne n’est autre que Mickey. Pour associer le geste aux paroles, et sans doute aussi pour ne pas seulement se plaindre tout du long, il utilise son dernier coup de poing pour viser le visage du boxeur, prenant cependant la peine de réduire sa vitesse d’un cran - il ne voudrait pas prendre le risque de réellement le toucher. “Moi aussi je teste tes réflexes.” Il reprend avec le sourire d’un gamin, sans doute parfaitement inadapté à l’instant. Peu importe.
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| | | | (#)Lun 22 Mai 2023 - 19:52 | |
| ☾ came in for the embers We carry on through the storm, tired soldiers in this war remember what we're fighting for. Meet me on the battlefield, even on the darkest night, I will be your sword and shield, your camouflage and you will be mine. Echoes and the shots ring out, we may be the first to fall. Everything can stay the same, or we could change it all, meet me on the battlefield. gifs by (c) ssoveiagifs and (c) homemade Pendant un instant Mickey se demande s'il n'est pas sur le point de perdre son client le plus important. Leur petit marché et tout ce qu'il pouvait miser sur ce dernier paraît soudainement trembler à l'annonce que Rhett lui réserve et déjà, le boxeur s'imagine qu'il ne sera plus question du moindre cachet comme de la moindre transaction car c'est après tout ce que l'on peut attendre de quelqu'un affirmant en finir avec l'Oxy. Dans les faits pourtant, Rhett ne tire un trait que sur sa consommation car les livraisons pourront apparemment continuer d'avoir lieu comme c'était jusqu'ici le cas et cela, sans que Mickey n'y comprenne grand-chose. Il a ses raisons de maintenir les choses telles qu'elles sont, des raisons que le boxeur ne cherche pas vraiment à saisir alors qu'il n'ira bien sûr pas se plaindre de cet argent qui lui reviendra toujours et de ces rendez-vous qui auront eux aussi le mérite d'exister malgré tout. Mickey se questionne simplement sur le sort que connaitra sa marchandise si Rhett n'est plus celui qui l'ingurgite, se pourrait-il qu'il se lance à son tour dans un trafic parallèle et cela dans son dos ? Il n'y croit pas pour tout dire, imaginant difficilement le Hartfield refourguer ces cachets sous le manteau pour s'assurer que tout cela reste rentable pour lui. C'est à n'y rien comprendre et Mickey n'essaie officiellement plus, voyant bien que Rhett n'est lui-même pas bien bavard quand il s'agit de justifier ce qui le pousse à en terminer avec l'Oxy mais étrangement pas avec ce qui les lie. « Si je crève pas d’une overdose, ça fait d’autant mieux marcher les affaires, non ? » Ces mots lui écorchent l'oreille avant que son regard noir ne vienne se heurter à celui du Hartfield, si jamais ce dernier doutait encore du fait que cette remarque lui déplait. « La ferme Rhett. » il souffle en balayant aussitôt ce qu'il vient d'entendre et ce, même si ce risque est en principe derrière celui qui ne touchera plus à un seul comprimé. Ce risque existe en revanche toujours pour le boxeur et c'est une fois de plus le rappel qu'il continue de s'enfoncer pendant que les autres font en sorte de s'en tirer, quand bien même Rhett n'avait sûrement pas l'intention de dresser ce genre de comparaison. Il lui en veut pourtant de prendre ces choses-là avec une légèreté que lui-même n'oserait pas se permettre, car a-t-il oublié que Mickey a lu son bouquin et qu'il s'adresse de surcroit à un autre addict que ce mot peut faire frémir ? Son business paraitrait presque dérisoire à côté et à cet instant, Mickey se retient de lui dire vraiment tout ce qu'il en pense. « Contente-toi de m’annoncer que t'as arrêté, c'est suffisant je crois. » Il ne veut pour ainsi dire rien savoir de plus si Rhett est disposé à prendre ce ton-là avec lui car voilà un autre sujet sur lequel Mickey a bien du mal à plaisanter, même si un petit retour à la réalité ne fait jamais de mal.
Il reste néanmoins prêt à lui offrir tout l'espace nécessaire pour se défouler tant que ça reste sous sa supervision, connaissant après tout mieux que personne les effets d'un sport comme la boxe sur une colère comme la leur et sur des poings qui peuvent parfois sacrément démanger. Rhett a déjà prouvé qu'il avait de l'énergie à revendre et c'est ce que Mickey ne tardera pas à vérifier de nouveau, peu importe combien d'heures ils passeront dans ces sous-sols car si ça ne tenait qu'à lui, le boxeur ne rentrerait jamais chez lui. « Je me doutais que tu dirais pas non. » Il y avait un risque pourtant, celui que Mickey refuse de se glisser dans la peau de l'entraineur qu'il n'a jusque là jamais voulu être mais il ne s'amusera pas à lui rappeler que sa réponse aurait sans doute été différente pour un autre, ne souhaitant pas que Rhett s'habitue aux privilèges qui lui sont accordés entre ces murs et en dehors. Il étire tout de même un sourire, son regard glissant tranquillement vers lui. « C'est trop facile de poser des questions dont tu connais déjà la réponse, t'aurais limite pu débarquer directement ici. » Prendre la température par message n'était pas inutile mais Rhett n'aurait pas été plus mal reçu s'il était venu le trouver en personne pour lui parler de ces cours car quand on cherche Mickey dans cette ville, c'est encore dans son bar qu'on a les plus grandes chances de le trouver. Il y a passé ses dernières heures et y passera également les prochaines, sans certitude aucune quant à l'heure à laquelle il daignera enfin mettre le nez dehors pour respirer un autre air que celui du Bling Tiger. Mais promis, il n'oublie pas qu'un studio miteux l'attend avec pour seule colocataire sa chère solitude. « Mais tu dors quand, toi, au juste ? » La question le fait sourire et à aucun moment Mickey ne prévoit de la contourner, son rythme de vie étant ce qu'il est depuis trois ans et suscitant de toute évidence la curiosité de son client. « Quand j’ai pas d’autre choix ça m’arrive, mais presque jamais la nuit. » Puisque c'est la nuit que les choses les plus intéressantes se passent en ville si on l'écoute, cette même ville sur laquelle Mickey prétend régner en maître car c'est le moment où il se sent le plus puissant et inspiré. Intouchable aussi, et ce n'est jamais une très bonne chose lorsqu'il aborde une course sauvage ou n'importe quel combat avec ce genre de mentalité. Un jour pour sûr, ça lui fera tout drôle.
C'est vrai, il pourrait laisser Rhett se débrouiller avec ses bandages mais il prendrait ainsi le risque de mal les mettre et Mickey ne tient pas à ce que ses performances puissent ensuite en pâtir. La recherche de contact physique qui lui avait tant joué des tours lors de leur dernière soirée n'est peut-être pas autant derrière lui que le boxeur serait prêt à l'affirmer mais à cet instant, il jure endosser son rôle de coach avec sérieux sans accorder aux mains du Hartfield plus d'attention qu'elles n'en méritent. Désormais équipés l'un comme l'autre, les deux sportifs sont fin prêts à passer aux choses sérieuses mais aussi échauffé puisse être Rhett après son petit accrochage dehors, il n'échappera pas à l'entrainement face au sac de boxe comme aux petites provocations d'un Mickey désireux de voir comment il se défend lorsqu'il porte des gants. Il se contente de viser son bras avec une force toute relative mais déjà, ce coup donné par surprise ne semble pas beaucoup ravir celui qu'il se plairait presque à nommer son poulain pour l'agacer doublement. « Mais ça va pas ? Le plan c’est de taper le sac, pas moi. » Qu'il se détende un peu, ce n'est rien de plus qu'un petit jeu que le boxeur arrête aussitôt car il ne lui fera pas gaspiller son énergie comme Rhett l'a déjà bien trop fait tout seul devant son bar. « Le plan c'est moi qui le fixe. » il souligne avec sérieux, notant qu'un rien parvient à rendre Rhett nerveux et c'est plutôt bon pour la leçon à venir et pour la ferveur qui y sera investie. Il lève tout de même un gant pour lui rappeler qu'il n'est pas son ennemi ici mais qu'il a en revanche tout intérêt à se fier à ce qu'il peut dire car son but n'est pas de lui tendre un piège, simplement d'encadrer ce qui peut l'être avec un élément aussi indocile que lui. C'est Rhett qui a fait appel à ses services et non l’inverse, c'est donc sa méthode qu'il suivra aujourd'hui car tous deux savent bien qu'il n'a aucune envie de se tourner vers un autre boxeur quand celui-ci lui mange presque déjà dans la main. « Ça pourra s’arranger. » Il n'était pas vraiment sérieux en mentionnant sa méconnaissance du rugby et il s'étonne que Rhett prenne le temps d'y réagir, même brièvement. Cette idée se perdra sûrement quelque part durant cet entrainement et Mickey ne s'attend pas à voir réellement un ballon de près un jour, tout comme il suppose que Rhett n'avait encore jamais enfilé de gants de boxe avant de mettre les pieds ici. « Mais non, jamais. » Prévisible donc, contrairement à ce feu vert que Mickey lui accorde ensuite pour frapper dans ce sac comme il le désire. Improviser et se contenter de laisser ses poings parler, voilà ce qui lui est demandé alors que les yeux du boxeur suivent maintenant le moindre coup que Rhett peut placer, détaillant aussi bien la force qu'il peut y mettre que la position adoptée.
« Je me sens con. » Un bref soupir passe ses lèvres car le Hartfield n'a même pas besoin d'en dire plus lorsque son attitude démontre de façon flagrante que frapper dans ce sac ne lui procure strictement rien. « Tu l'es pas pourtant, comment tu crois qu'on s'entraine ? » Il aurait tout aussi bien pu lui faire pratiquer le shadow-boxing mais il s'était dit qu'un sac rendrait la chose un peu plus concrète, sans que ce soit toutefois suffisant d'après ce qu'il constate. « Je préférais encore quand tu vérifiais mes réflexes, au final. C’est stupide de frapper contre un sac, je veux le faire avec des vraies personnes. » Mickey ne trouve pas ça stupide lui, pour la simple et bonne raison qu'il n'a pas toujours un mec sur lequel taper lorsque la colère le gagne et qu'un sac de boxe lui garantit au moins de ne pas devoir cogner directement dans ses murs avec les dégâts que l'on imagine. Il ne juge pourtant pas Rhett car il est passé par là lui aussi, à l'époque où la boxe se limitait encore pour lui à donner et recevoir des coups sans règles ni préparation. « Je l'avais un peu compris quand je t'ai vu en découdre avec ce type, c'est évident que t'as besoin d'un adversaire qui riposte toi. » Ce qui ne l'a pas empêché de le mettre face à ce sac pour le tester, avant de finalement décréter que Rhett a eu son lot d'échauffement pour aujourd'hui et que le frustrer ne serait aucunement productif. « J’ai détesté Karate Kid, pour ta gouverne. » Cette information, Mickey mentirait s'il disait savoir quoi en faire mais son regard posé sur Rhett démontre au moins que l'allusion l'amuse. Voilà donc un film qu'ils ne regarderont pas ensemble, il en prend bonne note et c'est cette baisse de vigilance qui profite à Rhett pour amorcer vers lui un coup qui manque de le toucher de peu. « Moi aussi je teste tes réflexes. » Il fait bien, un bon boxeur se doit après tout de savoir prendre son adversaire par surprise mais le prochain coup, Mickey espère bien qu'il ne le retiendra pas car il se moque de ce que son visage peut encaisser comme il le prouve ensuite. « Okay frappe-moi. » il lance sans attendre, ses yeux rivés vers lui avec tout le sérieux du monde pour appuyer ces mots. « Regarde, j'attends même que ça. » Il le provoque d'un bras venant aussitôt le repousser et insiste même à deux reprises pour le faire reculer, sans jamais défaire son regard du sien. « Mais puisque t'es là pour taper sur tout ce qui bouge et pas vraiment pour apprendre, je vais pas me fatiguer à te dicter les règles. » Il n'est même pas certain qu'il en aurait eu la patience si Rhett n'avait pas apposé le terme "stupide" sur ce pauvre sac de boxe mais en l'occurrence, la question ne se pose pas. « T'as des gants, un mec à cogner et une putain de rage au ventre, débrouille-toi avec ça. » Et Mickey s'emploie à montrer l'exemple tandis que son poing s'écrase avec puissance contre l'épaule de son adversaire, au cas où ce dernier n'aurait pas saisi que les hostilités sont officiellement lancées. Il est une vraie personne, susceptible d'encaisser comme de répliquer et c'est l'occasion qui est offerte à Rhett pour expulser ce qui a manifestement besoin de l'être. La leçon, elle, peut bien attendre.
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| | | | (#)Sam 27 Mai 2023 - 15:55 | |
| Il n’avait pas anticipé le regard noir de Mickey. Il sait que son humour est douteux et qu’il aurait sincèrement pu s’en passer, mais il n’avait pas anticipé que cela toucherait réellement Mickey. En réalité, il pensait que le sujet lui passerait bien au-dessous de la tête et ne le toucherait certainement pas, parce qu’il n’a pas l’audace de penser qu’il compte pour l’ancien boxeur qu’il était encore occupé à frapper au hasard dans un bar il y a peu. De toute évidence, Rhett s’était fourvoyé sans que cela le mette en colère. En réalité, il est simplement déstabilisé, comme le prouve le regard qu’il échange longuement avec l’ancien champion, silencieux face à ses reproches. « La ferme Rhett. Contente-toi de m’annoncer que t'as arrêté, c'est suffisant je crois. » Il a la recette pour obtenir le silence impérieux du Hartfield, lequel oublie même toutes ses envies vengeresse l’espace d’un instant. Il agit comme un enfant grondé, osant à peine observer Mickey dans les yeux. Le blesser n’était pas son intention.
« Le plan c'est moi qui le fixe. » “Essaie pour voir.”
Sa docilité rencontre bien rapidement ses limites. Il veut s’entraîner avec Mickey parce qu’il sait qu’il est doué dans son domaine autant qu’il ne limitera pas la force de ses coups face à Rhett, mais ce n’est pas pour autant qu’il est prêt à courber l’échine et à l’écouter comme s’il était réellement son coach. Il a toujours eu du mal à suivre les ordres, même de ses véritables coachs de l’époque, il faut bien l’avouer. Avec toute sa bonne volonté et sa capacité à comprendre Rhett, Mickey ne peut pas totalement passer entre les mailles du filet: il est un élève récalcitrant et il y a fort à parier que l’ancien champion se casse les dents à ses côtés - le sens propre de cette phrase appartient déjà au passé, normalement. En guise d’exemple, la voix de l’ancien rugbyman s’élève rapidement pour marquer son désintérêt pour l’exercice, après avoir frappé à quelques reprises dans le sac à peine. Il a tenté de suivre les ordres, il a frappé sans retenue, il a essayé de viser moindrement. Et pourtant, il est loin de ce qu’il avait imaginé ; et tel un enfant capricieux, il se plaint pour mieux revenir sur le droit chemin de son idée initiale: il ne veut pas frapper un sac inanimé. « Tu l'es pas pourtant, comment tu crois qu'on s'entraine ? » - “Si vous avez l’air cons quand vous vous entraînez, c’est pas mon problème.” Il annonce déjà en relevant la tête et reposant ses gants et bras contre son corps. Il se sent stupide, et cela n’est pas prêt de changer, peu importe à quel point on tente de lui mettre du plomb dans le crâne en lui précisant que tout le monde passe par là, même les professionnels. Rhett n’a plus vocation à la devenir, et certainement pas dans ce domaine-là, alors il se moque éperdument de suivre la route naturelle des choses. « Je l'avais un peu compris quand je t'ai vu en découdre avec ce type, c'est évident que t'as besoin d'un adversaire qui riposte toi. » Chose dont il n’est pas fier, et loin de là, mais cela fait évidemment partie de la vérité. Ce qu’il se dit, surtout, c’est qu’un jour il arrivera à passer outre cette colère excessive, et cela passe notamment par un exutoire bien plus sain, ne lui fasse mentir le lieu autant que l’heure à laquelle les deux hommes se retrouvent. Cela ne regarde qu’eux.
Finalement, il mime une attaque contre le visage de Mickey pour tenter de lui faire comprendre ce qu’il cherche réellement à accomplir dans ce sous-sol. Le coup est paré, mais les mots de Reeves donnent une raison à Rhett d’en sourire. « Okay frappe-moi. Regarde, j'attends même que ça. » Leurs regards se croisent et se font face, les lèvres de Rhett s’étirant en un fin sourire. Il n’est pas pris de court par la proposition et loin de là ; en réalité, il est simplement soulagé qu’ils n’aient pas à tourner davantage autour du pot pour en arriver à une telle conclusion. Ils se sont déjà battus, maintenant ils ont au moins le mérite de le faire dans les règles de l’art. Mickey le repousse une première fois puis une seconde, Rhett ne répondant pas dans un premier temps. Il ne connaît pas les règles de la boxe, mais il sait qu’il n’a pas une carrure immense: son atout principal reste la surprise. « Mais puisque t'es là pour taper sur tout ce qui bouge et pas vraiment pour apprendre, je vais pas me fatiguer à te dicter les règles. T'as des gants, un mec à cogner et une putain de rage au ventre, débrouille-toi avec ça. » La surprise joue contre lui quand Mickey est finalement celui qui prend réellement les devants, en ayant à son égard le premier coup. Rhett recule sous la violence, son épaule déjà endolorie bien qu’elle n’ait pas à accuser quoi que ce soit d’irrémédiable. Cela a simplement aidé sa colère à renaître, et cela le pousse à son tour à frapper sans la moindre retenue, ses pieds enfoncés dans le sol pour garder le meilleur appui possible.
Rhett est bien plus enragé qu’il ne l’aurait cru lui-même, il met tout son cœur et surtout sa rancœur à l'œuvre. Ses poings s’abattent sans aucune retenue contre la silhouette de Mickey, visant tantôt le haut du corps et tantôt directement le visage. L’échange dure plusieurs minutes, ce qui lui permet de se calmer d’une façon assez paradoxale. Il n’a plus la santé qui était la sienne, il n’a plus non plus la capacité de tenir la distance et il s’essouffle rapidement. Il manque de protéger son visage contre un ultime coup de Mickey, lequel en vient à avoir une victoire évidente dans ce qui n’était pas même supposé être un concours. Rhett accuse douloureusement le coup, lui qui met plusieurs secondes avant de retrouver le dos droit et une posture l’étant tout autant, face à Mickey. “Je t’en dois une.” Ce qui signifie que cette entrevue n’est pas la dernière, et bien loin de là. Rhett n’a jamais eu vocation à ce que ce soit une idée d’un soir. Il navigue entre haine et amusement un peu plus léger, lui-même incapable de savoir où il se trouve. Il crache un mince filet de sang au sol, lequel il sait être causé par une joue malmenée et absolument rien de plus grave. “T’es effectivement pas mauvais, Scar.” Ce dont il n’a pas douté un seul instant. “C’est bon. Je suis calmé. Apprends-moi.” Il s’en est pris une, littéralement, et cela a au moins eu le mérite de lui remettre les idées en ordre, autant que de lui rappeler qu’il n’a certainement pas l’ascendant face à un homme qui a passé une vie à s’entraîner à ce sport.
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| | | | | | | | (miett #4) came in for the embers |
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