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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyDim 23 Avr 2023 - 21:00


(c) cleogifhunts & harley
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Il avait terminé son verre depuis un bon bout de temps, James, mais ne s'était toujours pas résolu à quitter le bar pour autant. S'il s'y serait normalement posé pour en tester la carte et soumettre quelques ajustements au personnel, sachant que Cristina s'en remettait à lui à ce sujet, il n'avait pour une fois même pas pris la peine d'adresser plus de deux mots au barman. Pas plus qu'à n'importe qui d'autre d'ailleurs, donnant sûrement l'impression à quiconque l'observerait que ça n'était simplement pas un bon jour et qu'il se dériderait au bout d'un ou deux verres. On aurait tôt fait de soupçonner son boulot de le priver un peu trop souvent de sommeil, comme c'était bien souvent le cas. Impossible de deviner en le connaissant un minimum qu'en vérité, James se trouvait bien plus blessé dans son orgueil que n'importe quoi d'autre, bien plus heurté dans ses sentiments que véritablement en rogne. Oh, il était en colère, il était même fou de rage. Mais là où il chercherait d'habitude à extérioriser cette colère contre le premier malchanceux qui croiserait sa route – ici, un serveur innocent – il n'avait pour une fois envie que d'une seule chose : qu'on lui foute la paix. Ça valait bien évidemment pour tout le monde, mais ça valait surtout pour Auden Williams, que ses yeux rêvèrent de foudroyer dès l'instant où il aperçut la silhouette du peintre depuis la double porte vitrée séparant le bar du hall de l'hôtel. Une arrivée qui valut à sa pression sanguine de s'élever d'un seul coup et à James de se raidir sur place. Il ne voulait pas le voir, il désirait encore moins se retrouver face à lui et dévisager ce sourire joueur que l'italien arborerait probablement à la seconde où ils seraient face à face. Parce que ça lui donnerait l'insupportable impression qu'il se payait décidément sa tête, à le croire suffisamment stupide pour ne jamais avoir vent de ce qui s'était passé entre Flora et lui. A lui servir son numéro de lover comme s'il n'avait pas profité qu'il ait le dos tourné pour séduire sa cousine, et dieu sait qui encore, comme si le fait d'avoir fréquenté l'atelier lui avait octroyé le droit de faire son marché parmi le petit personnel. Il lui en voulait atrocement, James, de le faire se sentir comme une pièce rapportée. De le pousser à se demander si ça n'avait pas été dans ses intentions depuis le départ, de l'endormir avec ses belles paroles et son numéro de mari éploré, pour mieux s'amuser du fait qu'il n'ait pas la moindre idée de ce qui se jouait dans son dos. Pour mieux le voir mordre à l'hameçon et peut être se rassurer quant à l'importance qu'il n'avait jamais cessé d'avoir pour le styliste. Car oui, bien sûr que le problème était précisément celui-ci. Et que de toutes les personnes qu'il aurait pu choisir, il lui en voulait d'avoir jeté son dévolu sur quelqu'un qui lui était aussi proche. Sur sa famille, quand l'atelier ne manquait pas de couturières sur qui il aurait pu jouer de ses charmes, à défaut d'avoir su garder son pantalon fermé. « Fait chier. » Alors non, il n'avait aucune envie de se confronter à lui dans un moment où il luttait déjà contre l'impression que le mot crétin était inscrit en toutes lettres sur son front, maintenant qu'il était évident qu'Auden s'était fichu de lui.

C'est en trombe qu'il descendit du tabouret sur lequel il était perché, sa silhouette fendant l'air comme si chaque seconde qu'il passait en ces lieux était définitivement une seconde de trop. Il espérait pouvoir se dérober, éviter une rencontre qu'il n'avait pas la moindre envie d'endurer ce soir et alors qu'il n'avait aucune foutue idée de la façon dont il agirait une fois face à lui. De la manière dont il aurait envie de lui cracher sa colère et sa déception, à lui devant qui il n'avait jamais fui avant ça. A lui qui avait toujours eu la fascinante capacité de le blesser plus que n'importe qui d'autre, de l'atteindre plus profondément que quiconque, simplement parce qu'il avait toujours eu cette place bien particulière dans sa vie – dans son cœur, aussi, sans le moindre doute. Freiné dans son élan lorsqu'il tenta une sortie subtile, James fut prit d'un sursaut lorsqu'il se retrouva nez à nez avec la silhouette du peintre, qu'on avait probablement rencardé sur l'endroit où il pourrait le trouver. C'est alors un mouvement de recul qu'il esquissa au contact d'Auden, avec qui il n'avait pas le souvenir d'avoir déjà montré une attitude aussi hostile, même durant les temps les plus animés de leur collaboration. Même à n'importe quel autre moment, en réalité. « C'est pas le moment. » Il le voyait dans son regard, il le devinait même à sa gestuelle, qu'il espérait qu'ils passeraient la soirée ensemble comme ils l'auraient fait si les circonstances avaient été différentes. Et si James, dont la mâchoire se contracta par réflexe, ne résistait pas à l'envie de plaquer ses deux paumes contre son torse pour le repousser de toutes ses forces, rien que parce que ce serait probablement faire honneur à sa réputation que de surréagir, comme toujours. « J'allais monter me coucher. La journée a été longue. » Contournant la silhouette de l'italien, il s'abstint d'initier tout contact physique lorsqu'il quitta le bar pour se diriger vers un recoin plus calme du hall, desservi par les ascenseurs que les clients étaient peu nombreux à emprunter à cette heure. Auden lui emboîta le pas sans qu'il ne prétende en être étonné, alors qu'ils avaient si souvent remonté ce hall ensemble avec l'intention de s'isoler dans sa chambre ou dans celle que le peintre occupait tout aussi régulièrement. Pour un peu, James en était conscient, sa froideur passerait presque pour un jeu et son comportement enverrait presque des signaux contradictoires. Comme sa façon de faire volte face et de se planter face à Auden, son regard plongé dans le sien et ses sourcils froncés sous le coup de la contrariété. « J'ai pas besoin d'une escorte, au cas où tu te poserais la question. » Le plus fou, c'est que s'il n'avait pas d'excellentes raisons de lui en vouloir, c'est sûrement lui qui l'aurait attrapé par la manche et l'aurait invité à le suivre dans l'ascenseur le plus proche pour retrouver le contact de ses lèvres et remettre les grandes discussions à plus tard. Seulement son foutu ego s'alliait maintenant à sa rancœur pour faire payer à l'italien ce qu'il n'arriverait pas à digérer même avec la meilleure volonté du monde. Et de la bonne volonté, James en manquait bien souvent. « Tu devrais retourner au bar, à cette heure-ci t'y trouveras sûrement quelqu'un à qui payer un verre. Ou à sauter, pour ce que j'en ai à foutre. » Son regard soutint le sien quelques secondes de plus, son poing se referma le long de son corps et James dirigea finalement son autre main vers le bouton d'ascenseur, son doigt pressant plusieurs fois celui-ci avec l'espoir complètement naïf que ça le ferait arriver plus vite. Tout ce qu'il voulait, c'était se tirer d'ici au plus vite et ne pas lui donner l'occasion de voir à quel point il se détestait de réagir comme un putain de type possessif quand il n'avait pas le moindre droit de l'être, après tout, ce qui ne faisait que rendre tout ça un peu plus risible encore.
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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(willton #11) we used to be something to see. 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyLun 24 Avr 2023 - 13:44

(emerald hotel) L’hôtesse d’accueil m’a fait les gros yeux qui veulent généralement dire “il est de mauvaise humeur” quand j’ai demandé où est-ce que je pouvais trouver James et, comme à mon habitude, je ne m’en suis pas inquiété. S’il n’était pas de mauvaise humeur, il ne serait que l’ombre de lui-même. Cela fait partie de son ADN ; il devrait donner son corps à la science, peut-être qu’ils pourraient faire des découvertes intéressantes, le jour où il ne sera plus de ce monde. Ce soir, pourtant, elle a sans doute bien fait de me prévenir, parce qu’il est vrai que je ne m’attendais pas à faire face à un James autant à fleur de peau. Pour autant, il est bien placé pour savoir que je ne vois qu’une réfection de ma propre irritabilité et éternelle mauvaise humeur, ce qui est donc loin d’être suffisant pour que je fasse machine arrière et abandonne ma venue jusqu’ici. « C'est pas le moment. » Il esquive, il fuit et il prend surtout grand soin de ne même pas frôler ma chemise. J’ai un rire bref, sans doute plus anxieux qu’autre chose mais tant pis. Je prends son attitude pour un jeu ou, du moins, je ne m’en fais pas outre-mesure: il est comme les animaux sauvages qu’il ne faut jamais considérer comme inoffensifs, peu importe le temps passé avec eux. Mes mains trouvent mes poches, mes pas suivent les siens. L’invitation n’était pas présente mais je me la suis inventée sans le moindre mal. « J'allais monter me coucher. La journée a été longue. » Ce plan me plaît bien plus que n’importe quel autre, en réalité. Je peux faire ça, je peux prendre place à ses côtés dans le lit et je peux rester sans rien dire en attendant qu’il s’endorme et que je finisse par le suivre à mon tour, plus ou moins longtemps après. En réalité, ce plan est loin d’être une déception, quand bien même j’avais peut-être d’autres idées plus animées pour la soirée. Celle-ci me plaît quand même dans sa simplicité. Je reste toujours aussi silencieux, presque docile. James semble vouloir mener la marche et je n’ai aucune envie de le couper dans son élan. Pas ce soir, du moins. Pas alors que l’idée qu’il se fait de la soirée ne me déplaît pas.

Mes pas le suivent jusqu’aux ascenseurs et je n’ai pas besoin de lui demander l’étage pour déjà savoir sur le numéro qu’il appuiera, autant que le numéro de porte dont il tournera la clé. Le chemin est connu, il a longuement été répété. « J'ai pas besoin d'une escorte, au cas où tu te poserais la question. » Son irritation est évidente, bien que je n’en connaisse pas la source, et elle ne m’étonne pas réellement. Je le suis aussi parfois et, de son côté, ce n’est pas non plus la première fois qu’il s’affiche sous ce jour. “Tu sais pas. Les dangers peuvent vraiment provenir de partout.” Je rentre à peine dans son jeu, je tâte le terrain, j’essaie de jauger la situation. Ma voix est sérieuse, le sourire que j’esquisse est lui à peine visible - justement parce que je ne sais pas ce qu’il veut de moi en cet instant. « Tu devrais retourner au bar, à cette heure-ci t'y trouveras sûrement quelqu'un à qui payer un verre. Ou à sauter, pour ce que j'en ai à foutre. » Cette fois-ci, mon sourire est bien plus appuyé et j’ajoute même un bref rire face à sa remarque, laquelle est ponctuée d’un appel pressant de l’ascenseur. Mon regard se porte brièvement en arrière, simplement pour observer le hall parfaitement vide, ce qui me laisse faire un pas de plus en direction d’un James ayant apparemment décidé de me tourner le dos en attendant l’ascenseur. Mes mains se posent contre ses hanches, mes lèvres trouvent sa nuque grâce à une maigre différence de taille qui m’évite d’avoir à me contorsionner. “T’as décidé d’être casse-couilles parce que je suis pas arrivé assez tôt pour te payer un verre ?” J’essaie, à ma façon. J’essaie, tout en profitant avec quelques secondes d’avance de son parfum et de sa proximité. “On peut s’arranger pour la seconde partie, encore, tu sais.” Je ne veux pas savoir d’où vient son idée que je veuille passer la soirée avec quelqu’un d’autre et, en réalité, je ne me pose même pas la question tellement j’en ai rien à foutre. Il comprendra très bien mon sous-entendu, justement parce qu’il n’a pas grand chose de sous-entendu. Je ne compte payer de verre à personne, et je compte encore moins passer la nuit avec qui que ce soit d’autre que lui. “T’es vraiment pire qu’une bonne femme quand tu t’y mets.” Mes mots disent une chose, ils sont exaspérés et les derniers sont même accompagnés d’une expiration fatiguée. Pour autant, ils s’unissent avec des baisers que je pose lentement contre chaque centimètre de son cou, comme un avant-goût de ce à quoi pourrait ressembler notre soirée, s’il décidait enfin d’arrêter de jouer au plus con. J’ai toutes mes chances de gagner ce jeu, qui plus est, mais je ne compte pas entamer la moindre partie ce soir. “Tu sens l’alcool.” Les possibilités de suite sont multiples, entre lui inventer quelqu’un qui lui aurait payé un verre et dont je devrais être jaloux ou celle de demander si c’est ce qui le rend autant à fleur de peau. Je pourrais lui reprocher sa consommation sans doute excessive, aussi, ou le simple fait qu’il ait déjà bu alors que la soirée n’est pas très avancée. J’ai une immensité de portes face à moi et je choisis de n’en prendre aucune, laissant plutôt mes paroles flotter entre nous. Je suis assez près de lui pour savoir qu’il sent l’alcool, et je suis assez près de lui pour sentir que tous les muscles de son corps sont tendus. Rien qui ne puisse me rassurer, en somme.


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Dernière édition par Auden Williams le Lun 2 Oct 2023 - 11:57, édité 1 fois
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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyMer 3 Mai 2023 - 21:10


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Probablement qu'à cet instant, James donnerait n'importe quoi pour qu'Auden reparte simplement d'où il était venu, lui qui pourtant n'avait jamais eu pour habitude de fuir la moindre confrontation. Ce serait si simple de profiter de l'avoir en face de lui pour lui cracher ses quatre vérités, si facile de lui montrer que ça l'emmerdait et le frustrait au plus haut point, de savoir qu'il avait mise sa cousine dans son lit. Mais une fois n'est pas coutume, la fuite en avant lui semblait être une option bien plus confortable que de lui montrer qu'il en avait quelque chose à faire et que oui, ça le mettait hors de lui, quand ça l'aurait profondément indifféré s'il avait été question de quelqu'un d'autre. Auden était bien capable de s'amuser de la situation et de lui rappeler qu'ils n'avaient passé aucun accord qui rendrait sa réaction un tant soit peu légitime, quand ils étaient après tout deux hommes mariés qui n'avaient jamais caché entretenir d'autres liaisons et voir d'autres personnes, lorsqu'ils n'étaient pas tous les deux. Il pourrait prendre tout ça par dessus la jambe et estimer qu'il surréagissait simplement, et c'était suffisant pour que James ne tienne pas à prendre le risque, parce que ça le blesserait doublement de le voir tourner ça en dérision. “Tu sais pas. Les dangers peuvent vraiment provenir de partout.” Mais Auden était bien là et surtout, il ne semblait pas avoir la plus petite envie de le laisser en paix. Et James ne pouvait pas totalement l'en blâmer, quand ces rapports passifs-agressifs avaient toujours fait partie de leur fonctionnement. La meilleure chose que James puisse encore faire, dans ces conditions, c'était appeler l'ascenseur et prier pour pouvoir rapidement mettre une certaine distance entre l'italien et lui. Auden, de son coté, n'avait qu'à vaquer à ses occupations et se trouver de la compagnie ; ça n'avait jamais été un problème jusque là, après tout. “T’as décidé d’être casse-couilles parce que je suis pas arrivé assez tôt pour te payer un verre ? On peut s’arranger pour la seconde partie, encore, tu sais.” Les mots de l'italien ne lui parvinrent que dans un lointain écho, alors que James sentit bientôt les mains d'Auden se frayer un chemin jusqu'à ses hanches, instaurant une proximité physique qu'il n'était pas sûr de pouvoir supporter à cet instant où tout son corps lui hurlait de le repousser. La vérité, c'est que ce seul contact suffit à le troubler bien plus qu'il ne l'aurait voulu, déployant un long frisson le long de son échine. Parce qu'aussi en colère soit-il, le sentir si proche lui rappelait combien il aurait préféré continuer d'ignorer ce qu'il s'était passé avec Flora pour retrouver ses bras et écrire avec lui une toute autre suite pour cette soirée. Auden reposa sa tête contre son épaule et les muscles de l'anglais se raidirent pour de bon, sans qu'il ne soit d'abord capable d'esquisser le moindre mouvement. Il ferma les yeux une seconde, prit une légère inspiration et finit par souffler, d'une voix toujours aussi contrariée. « Tu crois que j'ai besoin de toi pour me faire offrir un verre, Auden ? » Il ne se risquerait pas à lui rappeler l'époque où il avait bien été forcé de faire sans lui, parce que même si la colère avait pris le dessus sur le reste il en gardait assez de regrets pour que la ressasser lui provoque aujourd'hui encore un pincement au cœur. Il savait que rien de bon ne ressortirait probablement de cet échange, alors il ne comptait pas empirer les choses, quand bien même une partie de lui espérait peut être l'atteindre et lui faire mal en retour. “T’es vraiment pire qu’une bonne femme quand tu t’y mets.” - « Et toi t'es décidément incapable de penser avec autre chose que ton entre-jambe. » Il savait bien que c'était faux, qu'entre eux ça ne s'était jamais seulement résumé à du sexe et à quelques confessions hasardeuses sur l'oreiller. Il savait bien que c'avait toujours été beaucoup plus que ça, James, peu importe qu'ils ne se soient jamais véritablement risqués à le nommer formellement. Il en eut une énième fois la preuve à la façon dont son cœur rata subitement un battement, lorsque les lèvres du peintre s'attardèrent quelques instants contre son cou et le désarçonnèrent complètement. Si James gardait encore à peu près la face, convaincu que cette étreinte ne renverserait pas sa capacité à rester le plus imperméable possible face aux mots et aux gestes d'Auden, il en était bien autrement de ces baisers. « Arrête... Retire tes mains. » Il chercha à se dégager, sans beaucoup de délicatesse, sans prendre plus longtemps le risque de succomber à ses belles paroles et d'oublier qu'en premier lieu, il était en colère contre lui. « Si tu tiens à tes doigts, retire-les avant de le regretter. » La seule raison pour laquelle il ne les avait pas encore broyé, c'est qu'il avait bien trop de respect pour l'artiste qu'il était pour le priver de son principal outil de travail.

Tu sens l’alcool.” Lorsqu'il lui fit de nouveau face, tout juste dégagé de son étreinte, James le foudroya d'un regard qui ne laissait pas le moindre doute sur l'exaspération que ces quelques mots suffisaient à raviver chez lui. Parce que c'était la dernière chose dont il avait besoin à cet instant précis, qu'il lui agite sous le nez le fait qu'il ait certainement bu plus que de raison et se soit peut être un peu trop caché derrière l'excuse d'avoir une bonne raison d'être en colère. Une bonne raison de vouloir noyer le tout dans l'alcool pour ne plus y penser. C'était sans compter sur son arrivée à lui, et cette insupportable facilité avec laquelle Auden lui avait aussitôt rappelé combien ça le torturait, au fond, de lui en vouloir. « C'est pas ton problème, putain. » Et par chance James n'était pas assez bourré pour faire un scandale et s'attirer les foudres de sa femme en plus du reste. Il refusait d'offrir cette satisfaction à l'italien dans un moment où le simple fait de respirer son parfum d'un peu trop près suffirait presque déjà à lui faire oublier à quel point la colère l'animait. « T'as pas quelqu'un d'autre à aller ennuyer ? Puisque t'as l'air si pressé de tirer ton coup je te suggère d'aller gratter à la porte d'une de tes conquêtes, c'est pas comme si t'avais pas l'embarras du choix. » James siffla entre ses dents, ses yeux sondant les siens alors qu'il comprenait qu'Auden ne le laisserait pas couper court à l'échange avant qu'il n'ait mis le sujet sur la table et exprimé clairement la raison qui le poussait à réagir ainsi. « Et tant que t'y es, t'as qu'à faire un saut à l'atelier, puisque t'étais visiblement pas capable de garder ta braguette fermée là-bas non plus. » Il faut dire qu'il en avait passé, du temps à arpenter les lieux durant les mois que les deux hommes avaient passé à mettre au point leur collection. James était simplement loin de se douter qu'il en profitait pour faire les yeux doux au personnel dès qu'il avait le dos tourné. « Je me demandais, toutes mes couturières sont passées à la casserole ou t'as seulement jeté ton dévolu sur une poignée d'entre elles ? A moins que t'aies réservé ce traitement à ma cousine, bien entendu. » Son regard s'ancra cette fois au sien avec toute la dureté dont il était capable, celui-ci inévitablement rempli d'une pointe de déception. Le pire dans tout ça ? C'est qu'il ne pouvait pas totalement le blâmer d'avoir séduit Flora, dont James n'était jamais le dernier à saluer les nombreuses qualités, y compris l'indéniable beauté et tout ce qui aurait du lui assurer de rencontrer un type bien plutôt que de se retrouver comme aujourd'hui mêlée à leurs histoires. C'est pour ça qu'il en voulait tant à Auden, James. Parce qu'il l'avait mêlée à tout ça et qu'après ça sa relation avec sa cousine changerait forcément, rien qu'à voir l'atroce embarras qui avait suivi les confessions de la brune et la réaction de l'anglais. Il lui en voulait d'entacher ce que Flora et lui avaient toujours partagé, tout comme il en voulait d'entacher ce que eux partageaient en ayant déjà bien assez d'obstacles pour venir tout compliquer à la moindre occasion, chaque fois que les sujets fâcheux étaient remis sur le tapis ou que leurs foutus caractères s'en mêlaient. James aurait aimé pouvoir s'en foutre, simplement considérer que ça n'était pas son problème et lui sauter au cou comme si de rien était, mais il en était incapable. Parce que ça concernait Auden, parce que ça concernait Flora, et que pour une fois ça n'était pas seulement sa putain de fierté qui parlait.
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Femme (elle)
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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyVen 5 Mai 2023 - 18:16

Je sens qu’il y a une chose sur laquelle je n’arrive pas à mettre le doigt. James a ses sautes d’humeur, ce n’est pas inhabituel, mais en cet instant je doute que ce soit le sujet. Il est aigri d’une façon différente. Il me repousse d’une façon différente, aussi ; le genre de façon qui n’attend pas que je vienne le trouver quoi qu’il en coûte et que cela le rende heureux d’obtenir ce qu’il voulait. En cet instant, et pour la première fois depuis longtemps, je doute que m’avoir à ses côtés soit ce qu’il désire. « Tu crois que j'ai besoin de toi pour me faire offrir un verre, Auden ? » Je crois qu’il n’a jamais eu besoin de personne pour boire, tout comme je crois que l’alliance à son annulaire est la première preuve d’une longue liste prouvant qu’il ne laisse que peu de personnes indifférentes. Je me contente d’un souffle exaspéré, n’ayant aucune envie de me lancer dans une pseudo-dispute en cet instant. « Et toi t'es décidément incapable de penser avec autre chose que ton entre-jambe. » Pour lui donner tort ou raison, je n’en sais rien, je me contente d’embrasser sa nuque en seule réponse. Il sait très bien que tout ne se résume pas au sexe et il n’y a pas besoin de grands débats pour en venir à cette conclusion: l’histoire le preuve simplement. « Arrête... Retire tes mains. » Ses réflexes sont plus aiguisés que les miens, sans doute parce qu’il a bien plus anticipé sa demande que je n’en ai été capable. « Si tu tiens à tes doigts, retire-les avant de le regretter. » Bien que désarçonné par sa demande, je retire aussitôt mes mains, les levant même devant mon visage, comme pour lui prouver ma bonne foi. “C’est bon, c’est bon.” Il subsiste un calme toi que je retiens pour moi, déjà certain que lui donner l’ordre ne l’aiderait pas à tendre en ce sens. Il est bien plus sérieux que je le pensais initialement, et cela ne fait que me convaincre de l’idée qu’il existe bel et bien un problème.

Pour autant, peu importe ma capacité à courber l’échine sans même savoir pourquoi, mon caractère trouve rapidement ses limites, surtout alors qu’il convient de souligner à quel point son parfum habituel se voit teinté de la fragrance d’alcool. Et au fond, tout au fond, une part de moi espère que l’alcool est le seul coupable de son exaspération, parce qu’au moins je saurais qu’il n’existerait plus rien après une nuit de sommeil. « C'est pas ton problème, putain. » - “Sois pas con, bien sûr que ça l’est.” Ça l'est parce que je tiens à lui en tant que personne et parce qu’il est loin d’être assez con pour se tuer à petit feu avec l’alcool, tout comme c’est aussi important parce qu’on sait tous les deux que cela peut rapidement nuire à son travail et à sa créativité. Il arrive à croire le contraire lorsqu’il consomme à petites doses, mais je suis déjà certain qu’il existe de ces soirs où il n’a été capable de rien car incapable de penser correctement. Et sur ce point, je ne lui laisserai pas prendre le moindre terrain sous couvert de lui faire plaisir, ou au moins calmer sa colère.

« T'as pas quelqu'un d'autre à aller ennuyer ? Puisque t'as l'air si pressé de tirer ton coup je te suggère d'aller gratter à la porte d'une de tes conquêtes, c'est pas comme si t'avais pas l'embarras du choix. » - “Mais putain c’est quoi cette idée fixe maintenant ?” Plus que quiconque, il est mal placé pour me reprocher d’avoir d’autres personnes avec qui partager ma vie certaines soirées. Il est surtout profondément stupide de jouer à un tel jeu alors qu’il sait très bien ce qu’il en est de mon côté, tout comme il sait que je ne joue plus à ce genre de jeu depuis mon mariage et qu’il est l’une des très rares exceptions à cette règle. Simplement, l’idée qu’il soit le premier à me reprocher - vraisemblablement - d’avoir une vie sexuelle ne se résumant pas à sa seule personne a tout pour me rendre fou. Le putain d’hôpital se fout de la charité, voilà tout. « Et tant que t'y es, t'as qu'à faire un saut à l'atelier, puisque t'étais visiblement pas capable de garder ta braguette fermée là-bas non plus. » Mais cette fois-ci, je comprends. Je comprends enfin ce qu’il me reproche et, surtout, je comprends que ma colère n’a pas la sienne en égale: la sienne est inégalée, et je suis le premier à le comprendre. Il sait. Mon regard se plonge dans le sien avec stupeur et je reste interdit, cette fois-ci incapable de répondre quoi que ce soit malgré mon éternel caractère difficile. Pris de court, et surtout enragé, je rappuie à mon tour à plusieurs reprises sur le bouton de l’ascenseur qui n’arrive pas assez rapidement. « Je me demandais, toutes mes couturières sont passées à la casserole ou t'as seulement jeté ton dévolu sur une poignée d'entre elles ? A moins que t'aies réservé ce traitement à ma cousine, bien entendu. » Je sens son regard brûler mon profil, mais le mien ne lui répond pas. Je ne veux pas le regarder dans les yeux, voilà tout. Je ne peux pas. “On va en discuter dans ta chambre.” Il ne veut pas que tout le monde entende cette histoire, et je le veux tout aussi peu. Malgré son ordre de ne pas poser mes mains sur lui, j’appose tout de même mon index contre son torse pour le faire reculer de quelques pas et entrer dans la cage d’ascenseur lorsqu’elle se présente enfin. Du reste, je ne lui demande pas son avis.

J’appuie sur l’étage par automatisme, je me terre dans un silence coupable, et je fourre mes mains dans mes poches. Je déteste tout de la situation, et je déteste tout autant l’idée d’être parfaitement coupable dans cette histoire. Mon pas marque la marche à suivre, je m’arrête face à la porte uniquement pour qu’il puisse badger sa carte. Une dernière fois, je ferme les yeux et souffle longuement. Je savais que ce moment viendrait, mais cela ne m’a pas aidé à me préparer pour autant. “Je savais pas qui elle était pour toi.” Je commence donc. Je veux jouer carte sur table, je veux accepter les erreurs qui sont les miennes, mais je veux surtout souligner les détails de cette histoire: ma part de fautes est à relativiser, bordel. “J’ai pas pris l’atelier pour un bordel, et t’es un sacré connard pour le penser un seul instant.” Il ne veut sûrement pas entendre que Flora était la seule parce que je l’ai trouvée intéressante, belle et désirable, mais cela reste évident à mes yeux. C’est aussi évident que le simple fait que je n’ai aucune envie de me créer un tableau de chasse à l’atelier, autant parce que je n’en ressens pas le désir que parce que j’ai bien trop de respect pour James pour oser cela. Je ferme les yeux un instant et tente de me calmer, bien conscient que l’insulter en retour n’aidera à rien. Mais bon sang que ça fait du bien, parfois. “Ça s’est passé une fois. Une seule putain de fois.” Avant même que je sache quel était leur lien de parenté, tout était fini. Ce n’était pas une histoire vouée à en devenir une, justement. Ou rien de plus que cela n’a effectivement été. “Qu’est-ce que tu veux, James ? Tu veux me crier dessus ? Vas-y. M’entendre dire que je suis désolé ? C’est le cas, je suis désolé.” Qu’est-ce que je dois faire pour que cette erreur ne prenne pas des proportions impossibles, au juste ? Je ne suis pas doué pour courber l’échine et faire amende honorable mais bon sang que je serais prêt à beaucoup en cet instant pour me faire pardonner. “Je sais que j’ai merdé, je vais pas chercher à me défendre.” Je lui ai donné les détails qui me semblaient importants parce que je ne sais pas quel genre de discussion Flora a pu avoir avec lui de son côté mais, là non plus, je ne lui en veux pas d’avoir ressenti le besoin de lui partager ce qui était jusque là un secret. Je comprends. Elle ne me doit rien, et elle lui doit tout. “Dis moi juste, t’es en colère parce que j’ai couché avec ta cousine, ou t’es en colère parce que j’ai couché avec quelqu’un qui n’est simplement pas toi ?” Parce que peu importe à quel point je cherche à me faire pardonner, il n’a pas le droit de m’en vouloir pour tous les maux de l’univers.


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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyDim 14 Mai 2023 - 22:42


(c) cleogifhunts & harley
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Jamais un contact physique initié par le peintre n'avait fait naître cette boule à l'intérieur de son ventre. Jamais l'idée qu'il puisse poser ses mains sur lui n'avait fait se raidir chaque muscle qui composait son corps. Parce qu'il y a encore quelques jours rien n'aurait pu l'empêcher de s'isoler avec lui dans un recoin de cet hôtel pour retrouver sa chaleur et oublier le reste du monde entre ses bras. Et que c'est certainement ainsi qu'ils auraient profité de cette soirée si les révélations de Flora ne tournaient pas en boucle dans son esprit depuis que sa cousine était passée aux aveux, levant le voile sur cette liaison qui lui faisait l'effet d'un coup de poignard en pleine poitrine. James était connu pour surréagir et pour faire un psychodrame de pas grand chose, mais cette fois il aimait croire qu'il avait toutes les raisons de vouloir Auden partout sauf à ses cotés. Et surtout pas aussi proche de lui. “C’est bon, c’est bon.” A présent, sa seule préoccupation était de faire venir cet ascenseur pour prendre congé de l'italien et ruminer seul dans son coin, incapable sinon de prédire la façon dont il réagirait face à lui. Une simple allusion d'Auden avait après tout suffi à attiser plus encore sa colère, alors qu'il était lui-même parfaitement conscient d'avoir eu la main un peu lourde sur l'alcool lorsqu'il attendait désespérément au bar que cette soirée lui apparaisse subitement moins terne. Sans surprise, enchaîner les verres n'avait pas eu d'effet miracle. “Sois pas con, bien sûr que ça l’est.” - « Parce que tu te soucies tellement de moi, pas vrai ? » L'ironie était perceptible dans sa voix tout autant que dans le sourire faux qui étira la ligne de ses lèvres, son regard accusateur se confrontant au sien sans qu'il ne développe pour l'instant le fil de sa pensée. Il glissait des indices, James, s'amusant presque de voir jusqu'à quel point Auden jouerait les innocents avant qu'il ne le place finalement face à ses conneries. “Mais putain c’est quoi cette idée fixe maintenant ?” Sauf qu'il n'y tenait plus, James. Que de le voir agir comme si l'alcool était la seule chose susceptible d'impacter son humeur et de le mettre dans cet état lui était insupportable, après les heures qu'il avait passé à observer le fond de son verre avec l'espoir de se sentir un peu mieux. Un peu moins stupide, sans doute, d'avoir cru qu'entre eux les planètes s'étaient enfin suffisamment alignées pour que les choses n'aient jamais paru plus simples que ces dernières semaines. Quelle connerie.On va en discuter dans ta chambre.” En temps normal l'idée qu'il croit pouvoir décider pour lui l'aurait mis en rogne, mais ce soir James était conscient qu'ils tenaient aussi peu l'un que l'autre à avoir cette discussion dans le hall. Alors il soupira, attendit quelques secondes de plus que les portes de l'ascenseur s'ouvrent et se laissa finalement reculer à l'intérieur. « Uniquement parce que je compte pas passer mes nerfs sur toi devant tout l'hôtel. » Ainsi le ton était donné et il lui offrait une dernière chance de prendre ses jambes à son cou, son regard observant son profil alors qu'il s'appuya contre l'une des parois de la cabine, la mâchoire serrée et son pied martelant le sol pour marquer sa contrariété. Les quelques mètres qu'ils parcoururent pour atteindre sa chambre baignèrent dans ce même silence étouffant jusqu'à ce que James badge finalement sa carte et souffle un « Va surtout pas te faire d'idées. » teinté d'une amertume impossible à ravaler, d'une peine difficile à masquer.

En pénétrant dans la chambre, son premier réflexe fut d'instaurer une distance physique entre Auden et lui, ses pas l'amenant à contourner le lit pour se poster près de la fenêtre. “Je savais pas qui elle était pour toi.” Ces mêmes mots, Flora les avait prononcé elle aussi lorsque sa cousine s'était confiée à lui avec cet air coupable et désolé que James n'oublierait jamais. Auden ignorait tout de leur lien de parenté, tout comme elle ignorait tout de ce que les deux hommes représentaient l'un pour l'autre. Sauf qu'à cet instant non plus, James n'avait pas la moindre idée de ce que tout ça représentait, en fin de compte. « Parce que t'as jamais pris la peine de te poser la question. Ou que t'étais trop occupé à la reluquer, peut être, j'en sais rien. » Bien sûr qu'il y avait une part d'injustice dans la façon dont il lui reprochait toute cette histoire, là où Auden aurait probablement continué d'ignorer la place que tenait Flora dans sa vie si les choses s'étaient passées différemment. Mais qu'est-ce que James était censé en conclure, lorsqu'après avoir arpenté l'atelier pendant des mois et fait partie de sa vie pendant des années, Auden ignorait encore que la jeune femme souriante et attachante qui travaillait parmi eux n'était autre que la cousine avec qui il avait grandi ? Qu'elle était comme une sœur pour le styliste et l'une des rares personnes de qui il se sente véritablement proche. Pourquoi son entourage ne l'intéressait-il que lorsqu'il pouvait prendre son épouse en grippe et lui reprocher la façon dont son mariage avait tout compliqué ? Pourquoi n'y avait-il jamais eu un moment et un lieu pour avoir cette discussion et pour balayer ce genre d'inconnues ? “J’ai pas pris l’atelier pour un bordel, et t’es un sacré connard pour le penser un seul instant.” Et jamais James n'aurait été tenté de le croire une seule seconde avant de prendre à cœur toute cette histoire. Parce qu'il estimait bien trop Auden pour penser que c'avait pu être sa priorité lorsqu'il était amené à passer autant de temps que lui entre les murs de l'atelier. Parce qu'il n'avait tout simplement pas envie de se mettre ce genre d'idées en tête, quand il se satisfaisait bien plus de profiter de cette proximité avec lui pour rattraper le temps perdu. « Alors qu'est-ce qui t'empêchait d'attendre pour partir en chasse ? T'étais à ce point en manque pour que le moment t'ait semblé bien choisi ? » Flora était restée évasive quant aux circonstances exactes dans lesquelles l'italien et lui s'étaient rencontrés et rapprochés, et tout bien réfléchi l'anglais n'était pas certain de vouloir la moindre précision. Pas alors que son cœur se serrait rien que de les imaginer ensemble. “Ça s’est passé une fois. Une seule putain de fois.” - « J'en ai rien à foutre. » C'était faux, parce qu'au contraire ça changeait absolument tout qu'Auden ait mis un terme à cette liaison lorsqu'il avait découvert qui elle était pour lui. Seulement la colère qui lui retournait l'estomac l'empêchait à cet instant de lui dire tout ça, lorsque seul son regard rendait compte du dépit immense qui l'habitait. “Qu’est-ce que tu veux, James ? Tu veux me crier dessus ? Vas-y. M’entendre dire que je suis désolé ? C’est le cas, je suis désolé.Je sais sont les mots qu'il aurait aimé prononcer mais que ses lèvres scellées gardèrent prisonniers. Son ego l'empêchait de faire le plus petit pas dans sa direction, peu importe à quel point une part de lui le voudrait. « Ce que t'as fait, c'est pas seulement tirer ton coup. Ça a des conséquences, parce que Flora est pas n'importe qui pour moi et que toi non plus, putain, t'es pas n'importe qui » Et c'était peut être bien ce qui lui laissait l'arrière-goût le plus amer : Auden aurait pu choisir n'importe qui, jouer de ses charmes auprès de n'importe quelle autre employée sans que ça ne prenne d'aussi grosses proportions. Mais c'est de sa famille dont il était question ici, et James le vivait particulièrement mal. « Et je sais que tu sais que ça me coûte en ce moment même de te regarder dans les yeux pour te le dire. » Parce qu'il lui en voulait atrocement. De l'avoir fait, de ne rien lui avoir dit avant d'avoir été placé au pied du mur. Mais aussi parce qu'en lui faisant face, c'est l'image de son corps enlacé à celui de sa cousine et de ses lèvres perdues contre la peau de Flora qui l'habitait bien malgré lui. Et que James donnerait n'importe quoi pour pouvoir chasser ces images-là de son esprit. “Je sais que j’ai merdé, je vais pas chercher à me défendre.” Finalement, c'est un soupire qui s'échappa d'entre ses lèvres au moment où James, quant à lui, se laissa retomber sur le matelas, assis au bord de celui-ci. « Mais t'as cherché à me le cacher. Et pourquoi ? Parce que tu t'es dit qu'avec un peu de chance, je découvrirai rien avant que t'aies réussi à me mettre une nouvelle fois dans ton lit ? » Parce que ça l'arrangeait, de le garder dans l'ignorance le plus longtemps possible. « C'était ça le but recherché, gagner du temps ? Parce que je doute que t'aies eu l'intention de me le dire si Flora l'avait pas fait. » Tout comme il doutait qu'Auden ait voulu choisir la meilleure façon de le faire. Et dans un sens, bien sûr qu'il aurait préféré ne rien savoir. Parce qu'alors cette conversation n'aurait jamais eu lieu et cette soirée aurait assurément connu une issue plus douce et moins douloureuse.

Dis moi juste, t’es en colère parce que j’ai couché avec ta cousine, ou t’es en colère parce que j’ai couché avec quelqu’un qui n’est simplement pas toi ?” Alors qu'il reposa son regard sur la silhouette du peintre, James étouffa cette fois un juron furieux entre ses dents serrées. Il ne manquait vraiment pas d'air, à retourner la situation comme s'il n'avait pas de très bonnes raisons de lui en vouloir. De très bonnes raisons de lui balancer la première chose qui lui tomberait sous la main, aussi – ce qui n'aurait rien d'une très bonne idée considérant que ses doigts s'étaient à cet instant resserrés autour de la bouteille de vin entamée quelques heures plus tôt et abandonnée sur la table de chevet près du lit. Mais il n'avait aucun problème, bien sûr. « C'est ça que tu crois ? Que je te fais une putain de scène de jalousie parce que c'est pas à moi que t'as pensé quand t'as eu envie te prendre ton pied ? » Oh, bien sûr qu'il crevait de jalousie et que toute une partie du problème se trouvait aussi là, mais James ne comptait sûrement pas l'avouer, au risque sinon de devoir reconnaître que ce sentiment l'habitait bien plus souvent qu'il n'irait l'admettre lorsque l'italien et lui ne passaient pas leurs nuits ensemble et que, c'est vrai, le manque s'insinuait quelque part en lui sans qu'il ne puisse lutter. Il ne lui ferait pas le plaisir de l'avouer tout haut, pas alors que le moment était tout sauf bien choisi pour aborder le sujet. « Tu veux savoir ce qui me fait vraiment chier, Auden ? » La liste était en réalité infiniment longue, à cet instant, mais il y avait une raison pour que son cœur pèse aussi lourd. « Que tu m'aies laissé me rapprocher de toi en sachant ce que ça me ferait d'apprendre pour vous deux. Que t'aies profité de nos discussions, de nos moments, de ce qu'on a partagé à Paris alors que tu me cachais tout ça. » Il aurait eu des centaines d'occasions de lui dire la vérité, d'être celui qui désamorcerait la bombe et de lui prouver qu'au moins, il comptait assez pour qu'il ne veuille rien lui cacher. Mais Auden avait fait tout l'inverse, il avait pris tout ce qu'il y avait à prendre tout en sachant qu'il finirait inévitablement blessé s'il venait à savoir. Et c'était peut être bien le plus difficile à concevoir pour James : qu'il ait laissé faire les choses en sachant que plus ils se seraient rapprochés, plus durement il le vivrait. « T'as vu à quel point je voulais être là pour toi et tu m'as vraiment pris pour un imbécile, putain. » Et le plus ironique dans tout ça, c'est que ces derniers temps il avait réellement nourri l'impression que ce qu'ils partageaient était plus authentique et plus sincère que jamais auparavant, alors qu'ils avaient fait tomber certaines de leurs barrières au cours de leur voyage en France et s'étaient ouverts l'un à l'autre avec bien moins de pudeur, bien moins de crainte aussi. Finalement, la claque qu'il s'était pris en pleine face lui avait peut être ouvert les yeux sur le fait qu'il avait probablement pris ses rêves pour la réalité.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
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INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyMar 16 Mai 2023 - 14:41

« Parce que tu te soucies tellement de moi, pas vrai ? » Mes mains sont retirées de ses hanches et désormais brandies comme pour prouver mon innocence. La distance mise entre nous me permet au moins de lui décocher un regard plus noir que jamais. “Va te faire foutre. Ça va, t’es moins dépaysé comme ça ?” Il est injuste à me reprocher de me soucier de lui, et il est surtout injuste à tourner le tout en dérision, comme si j’aurais pu prendre le temps et la peine de mimer une inquiétude qui n’était pas réelle. Je ne l’aurais pas fait pour lui ni pour quiconque, et il sait que je ne falsifie pas mes sentiments, ni même mes réactions. C’est aussi la raison pour laquelle je vois rouge en cet instant, incapable d’accepter sa réaction féroce. Seule l’annonce de la véritable raison de sa colère tempère la mienne en retour, sûrement parce que je reconnais aussitôt mon niveau de culpabilité dans cette histoire. Je savais qu’il finirait par l’apprendre, mais je ne m’y suis pas préparé pour autant, bien trop confortablement installé dans mon déni. Au contraire, je prends le temps de fermer les yeux un instant pour tenter de reprendre le dessus sur mes sentiments. A dire vrai, je ne sais surtout pas quoi dire ou faire d’autre, si ce n’est d’imposer à James de continuer cette discussion dans une pièce sans oreilles indiscrètes. Dans un silence froid et difficile, nous entrons donc tous deux dans l’ascenseur. « Uniquement parce que je compte pas passer mes nerfs sur toi devant tout l'hôtel. » Quelle belle âme, vraiment. Je me retiens de tout commentaire, rien de positif ne me venant à l’esprit en cet instant. Il joue à l’enfant qui tape du pied contre le sol, je suis celui qui croise les bras et se mure dans le silence plutôt que de dire des mots que je regretterai rapidement. Les secondes semblent interminables, elles le sont tout autant lorsqu’il s’agit de traverser le couloir dans ce même silence de plomb. « Va surtout pas te faire d'idées. » Je serre la mâchoire, pas assez pour me forcer à me la fermer une fois de plus. “Je vais pas te baiser et tu vas pas me baiser non plus, c’est bon comme ça ?” Il a pris la peine de murmurer, je n’en fais pas de même. Ses sous-entendus m’agacent, parce que je reconnais la faute est la mienne, mais je refuse de payer outre mesure pour son éternel mauvais caractère et sa capacité à faire des montagnes à partir de rien. Ce n’est pas rien, mais cela ne mérite pas le traitement qui est le mien en cet instant.

Tel un savant mélange de peste et de choléra, James s’éloigne de moi autant que possible sans que je ne cherche à aller contre. Je reste dans un coin de la pièce, me préparant à l’impact de la dispute à venir, quand bien même je commence par lui préciser ce qui me semble être le plus important: je ne savais pas qui elle était pour lui lorsque Flora et moi nous sommes rapprochés, au point de partager une nuit ensemble. Je n’aurais jamais entamé quoi que ce soit avec elle si je m’en étais doutée, qui plus est. « Parce que t'as jamais pris la peine de te poser la question. Ou que t'étais trop occupé à la reluquer, peut être, j'en sais rien. » Il sait que je ne suis pas le gentil de l’histoire et il sait que je m’intéresse de façon toute relative à autrui. Il n’a pas le droit d’avoir l’air de tomber de haut, pas maintenant, pas après tout ce temps. “Je la reluquais pas, arrête de penser avec ta putain de jalousie.” Mais j’aurais dû savoir qui elle était pour lui, justement parce qu’il n’est pas n’importe qui et que je m’intéresse à son quotidien. J’aurais dû l’apprendre tôt ou tard, et tout aurait été bien plus simple si je l’avais effectivement su en amont, avant que tout n’aille trop loin. Et maintenant, il est trop tard pour faire des efforts en ce sens, ce qui me conforte à camper sur mes positions, ne me donnant pas les arguments nécessaires pour que James bouge des siennes. « Alors qu'est-ce qui t'empêchait d'attendre pour partir en chasse ? T'étais à ce point en manque pour que le moment t'ait semblé bien choisi ? » Son mariage ne signifie rien pour lui, mais je ne peux pas en dire autant. J’ai une façon bien particulière de tirer un trait dessus, certes, mais cela ne rend pas le processus moins difficile pour autant ; ce qui va de pair avec l’absence total de besoin de sauter sur tout ce qui bouge. Il a été le premier et le seul après le départ de Ginny, et ce pendant longtemps, et les autres ne sont que des exceptions qui peinent à alimenter les doigts d’une seule main. “Pourquoi est-ce que tu veux croire à ce point que j’étais en chasse et que je me suis tapé tout l’univers ?” Pourquoi, surtout, est-ce qu’il n’accepte pas simplement l’idée qu’il m’était suffisant et que je n’ai pas cherché plus loin, que je n’ai pas non plus cherché qui que ce soit à mettre dans mon lit. Il y a eu Flora, mais il n’y a surtout eu personne d’autre, et je ne prendrai pas la peine de lui expliquer pourquoi elle était différente à mes yeux et pourquoi je l’ai trouvée désirable, bien consciente que ce n’est pas ce qu’il a envie d’entendre. Je ne le pense plus maintenant que je connais toute l’histoire mais le mal est fait, et ce n’est pas sur les épaules de la couturière que je compte laisser la faute reposer. “T’as pas la moindre foutue idée de ce que c’est que d’aimer quelqu’un, alors viens pas me faire la morale sur les meilleures façons d’accepter mon divorce.” Il n’a jamais eu à se poser des questions du genre, tant parce que son mariage est sans amour que justement, la variation des sentiments ne risque pas d’y mettre fin. Il n’a pas le droit de me tenir rigueur de tous les maux de l’univers, pas alors qu’il est au cœur de bien de problèmes et controverses lui aussi. « Ce que t'as fait, c'est pas seulement tirer ton coup. Ça a des conséquences, parce que Flora est pas n'importe qui pour moi et que toi non plus, putain, t'es pas n'importe qui. » Je serre les dents et déglutis longuement, incapable de répondre quoi que ce soit face à des mots que je n’ai pas su anticiper. Il a le don de souffler le chaud pour mieux souffler le froid et, surtout, m’en tenir rigueur au passage. Sur ce point, au moins, je lui donne parfaitement raison. Je sais que j’ai mis à mal le lien avec sa cousine, tout comme je sais aussi très bien que j’ai mis à mal notre relation à nous, comme en témoigne la dispute actuelle et le fait que personne n’en ressortira indemne. “Mais putain tu crois que j’ai cherché à te nuire ?” A lui nuire à lui, à nuire à Flora, à nuire à ce putain de nous qu’il formule du bout des lèvres dans un moment qui n’y est absolument pas propice. Tout aurait pu être plus simple sans la révélation de cette liaison et toutes les conséquences liées. Tout aurait pu être simple, avec des mots tels que t’es pas n’importe qui, s’ils avaient été prononcés dans un contexte différent. « Et je sais que tu sais que ça me coûte en ce moment même de te regarder dans les yeux pour te le dire. » Mais lui ne sait pas à quel point ça me coûte de soutenir son regard empli d’une colère que je ne peux pas chasser, justement parce que j’en suis la cause première. “T’aurais pu le dire avant.” Parce que la révélation ne lui est pas venu en un instant. Parce que s’il me l’avait dit dans un moment où cela ne lui aurait pas coûté, il n’y aurait jamais eu Flora ni personne.

James s’assoit sur le matelas, simple preuve que nous n’en sommes sans doute qu’au début de cette discussion tumultueuse. « Mais t'as cherché à me le cacher. Et pourquoi ? Parce que tu t'es dit qu'avec un peu de chance, je découvrirai rien avant que t'aies réussi à me mettre une nouvelle fois dans ton lit ? » - “T’es vraiment en train de me demander pourquoi je t’ai rien dit alors qu’on est en train de se disputer à cause de ça ?” Je n’oserais pas frontalement dire qu’il est stupide, parce que je ne le pense pas, mais bon sang je ne comprends pas sa question. Je ne lui cachais pas la vérité par plaisir de garder des informations pour moi, mais bel et bien parce que j’avais parfaitement anticipé les conséquences d’une telle révélation et que je n’avais aucune envie de les vivre. Je romps mon attitude statique par simple rage alors que James résume tout à des parties de jambes en l’air. Il m’agace quand il joue à ça, il m’énerve quand il joue autant à l’aveugle. “Sous entend encore une fois que je cherche juste à coucher avec toi et je prends la porte, James.” J’ai rarement été aussi sérieux, comme en démontre mon regard que je plonge dans le sien, sans ciller un seul instant. Je ne lui demanderai pas de changer de registre, mais je le préviens au moins de ce qui adviendra s’il continue avec le même refrain. Qui plus est, il est moins question que jamais d’un quelconque retour de ma part dans cette hypothèse. « C'était ça le but recherché, gagner du temps ? Parce que je doute que t'aies eu l'intention de me le dire si Flora l'avait pas fait. » - “Je te l’aurais jamais dit, et ça j’en fais pas un secret.” Je n’en fais pas une honte non plus. Pas sur ce point précis, du moins. “Je savais que tu réagirais comme ça, et j’en aurais fait de même s’il avait été question d’une de mes sœurs. Je voulais pas t’imposer cette nouvelle alors que putain ça change rien, ça change absolument rien.” Flora n’a pas changé d’attitude à son égard avant ou après et je n’ai rien changé moi non plus. Au contraire, tout a justement vacillé à la seconde même où James a été mis au courant de toute la situation, ce qui aurait pu être évité et ce que j’ai cherché à esquiver, pour lui-même autant que pour Flora et moi.

« C'est ça que tu crois ? Que je te fais une putain de scène de jalousie parce que c'est pas à moi que t'as pensé quand t'as eu envie te prendre ton pied ? » Je pense qu’il n’y a pas que ça, mais je pense aussi que cela entre en compte dans l’équation. Ce que je sais, surtout, c’est qu’il n’osera jamais formuler les mots d’une telle façon parce qu’il est le premier à partager la vie d’une autre femme au quotidien et qu’il serait de ce fait particulièrement mal avisé d’oser me parler de jalousie. « Tu veux savoir ce qui me fait vraiment chier, Auden ? » Je sais qu’il y a plus et oui, une partie de moi veut enfin qu’il pose des mots sur l’entièreté du problème, quitte à avoir ouvert la Boîte de Pandore en cet instant. Autant crever tous les abcès, j’imagine. « Que tu m'aies laissé me rapprocher de toi en sachant ce que ça me ferait d'apprendre pour vous deux. Que t'aies profité de nos discussions, de nos moments, de ce qu'on a partagé à Paris alors que tu me cachais tout ça. » Et ce qui me fait vraiment chier en retour, donc, c’est qu’il me pense capable de telles choses et qu’il ne semble pas même y réfléchir à deux fois avant de me poser de tels blâmes. “Tu veux savoir ce qui me fait vraiment chier, moi ? Que tu sois pas foutu de me dire les choses au bon moment. Tu montes sur tes putains de grands chevaux et que tu me fasses porter toute la faute parce que tu trouves ça plus simple.” J’en porte une partie, ou tout du moins je porte toute la faute qui se ramène autour de Flora, mais je refuse d’accepter ses reproches dès lors qu’il est question de Paris et de tout ce que ça a représenté pour lui autant que pour moi. « T'as vu à quel point je voulais être là pour toi et tu m'as vraiment pris pour un imbécile, putain. » Avec froideur, je rigole de ses propos. “Me traite pas comme un animal crevé sur le bord de la route.” Je n’avais pas besoin qu’il soit là pour moi, du moins pas de la façon dont il le sous-entend. Je n’ai pas besoin que qui que ce soit soit là pour moi, et il le sait. “Je te cachais rien à Paris. Je l’ai su qu’après. Mets toi du plomb dans le crâne, sérieux. Tu penses vraiment que j’aurais pu te dire tout ce qu’on s’est dit si je te cachais déjà le secret, à l’époque ?” Techniquement, j’aurais pu. La vérité, c’est surtout que je ne l’aurais pas voulu. Je n’aurais pas laissé nos confessions aller aussi loin si j’avais mon cœur tiraillé ailleurs et mes lèvres scellées pour ne pas risquer de faire fuiter l’annonce. Il me reproche de le prendre pour un imbécile, je lui reproche de penser que je veux autre chose que son bien à lui, avant même de penser au mien. “Comment est-ce que t’arrives à croire qu’après tout ce temps, je suis juste en train de faire des manigances contre toi ?” On est dans la même équipe et je sais qu’on veut aussi la même chose, au fond. On nourrit le désir sans jamais rien faire pour qu’il devienne réalité mais peu importe, sans doute. Ce statu quo est devenu mon quotidien sans que je ne m’en plaigne, du moins jusqu’à ce que la révélation de cette aventure vienne le briser. “Je suis revenu vers toi après ton mariage, James. Ton putain de mariage. Et c’est moi qui te prends pour un imbécile ?” S’il y a un imbécile dans cette histoire, c’est bien moi. Il a fait le choix de se marier à l’époque déjà, et je suis quand même revenu auprès de lui après des années, le tout pour qu’aujourd’hui tout s’effondre pour une aventure d’un soir. Il troque l’acceptation de six années de vie commune contre une putain d’aventure, voilà ce qu’il fait, et voilà la raison pour laquelle je refuse qu’il pense un seul instant que je le traite comme un imbécile.


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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyVen 26 Mai 2023 - 20:52


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Je la reluquais pas, arrête de penser avec ta putain de jalousie.” La remarque le piqua un peu plus que James le laissa paraître, certainement conscient que sa jalousie avait tout à voir dans sa réaction, quand bien même il estimait avoir tous les droits d'être remonté contre l'italien. Il était jaloux, oui, sans que ça veuille dire que son regard sur Flora avait changé depuis que sa cousine lui avait révélé la vérité. Il l'était simplement au point qu'un frisson désagréable lui traversait l'échine à l'idée que le regard du peintre ait pu s'égarer quelques fois en direction de la jeune femme lorsqu'ils travaillaient à l'atelier sur l'élaboration de leur collection. « Ta fatigue pas, je veux pas savoir. » C'était au moins en partie vrai, alors qu'il n'avait besoin de personne pour imaginer un tableau encore plus grotesque – et forcément douloureux – qu'il ne l'était certainement en réalité. Ses yeux évitaient les siens sans pour autant être capables de s'en dérober complètement, alors que la seule façon qu'il avait trouvé de gérer un tant soit peu cet échange et de garder la face était d'attaquer Auden comme un animal blessé sortirait les crocs et s'apprêterait à mordre. “Pourquoi est-ce que tu veux croire à ce point que j’étais en chasse et que je me suis tapé tout l’univers ?” - « Parce que je peux pas te faire confiance pour garder des rapports strictement professionnels avec mes employées, visiblement. » Et même s'il n'avait pas envie de douter de lui au point d'envisager qu'il y en avait eu d'autres, là où Auden lui affirmait le contraire et lui donnait plutôt envie de lui laisser le bénéfice du doute, James ne pouvait faire abstraction du fait qu'il avait séduit Flora. Peu importe dans quelles circonstances, peu importe pour quelles raisons, il l'avait fait et c'était une raison suffisante à ses yeux de lui reprocher d'avoir dépassé les bornes. Le fait que la jeune femme soit sa cousine rendait évidemment le tout plus complexe et douloureux, mais Auden aurait tort de croire que ce genre de choses se toléraient à l'atelier et sous sa houlette. Ce qui avait presque tout d'ironique quand James, lui-même, s'était parfois laissé aller à fricoter avec ses collègues – leur collaboration et ses à-cotés en était la meilleure preuve, prouvant à nouveau sa mauvaise foi si quiconque était tenté d'en douter. “T’as pas la moindre foutue idée de ce que c’est que d’aimer quelqu’un, alors viens pas me faire la morale sur les meilleures façons d’accepter mon divorce.” Finalement, c'est son regard sombre qu'il planta dans le sien et sa mâchoire qu'il sentit se contracter sous le coup d'une fureur nouvelle, différente de celle qui lui avait valu de fuir sa compagnie quelques secondes plus tôt. Un sentiment de trahison lui secoua les entrailles, alors même qu'Auden n'avait précisément aucun moyen de soupçonner à quel point il venait de lui faire mal. « Je t'interdis de faire comme si tu me connaissais par cœur. » Il savait peut être beaucoup de choses, au point sans doute de le connaître mieux qu'une grande partie de son entourage et d'avoir déjà aperçu ses meilleurs cotés comme ses plus mauvais, mais il touchait-là à un sujet sensible. Un sujet que James n'avait aucune envie d'évoquer avec lui, ce soir, et dans ces conditions. Un sujet qui remuait beaucoup trop de choses pour qu'il s'autorise habituellement à y penser sans être seul, muré dans une souffrance silencieuse. « Tu sais rien du tout, Auden. Tu sais rien du tout, alors ferme-la. » Et l'unique raison pour laquelle il contrôlait encore un tant soit peu son langage, s'empêchant de lui cracher tout le venin qu'il rêverait de lui balancer à la figure, c'est parce qu'il savait qu'Auden n'avait aucun moyen de se rendre compte du mal que ces quelques mots venaient de lui causer. Il n'avait jamais su, pour Alessandro. Il n'avait jamais su quelle plaie béante l'anglais gardait au creux de son cœur depuis plus d'une dizaine d'années. Il n'avait jamais eu droit à la version longue, à tout ce que James gardait fermement emprisonné en lui de peur qu'en ouvrant la porte sur ces nombreux souvenirs, la peine qui s'en échappe fasse à nouveau des dégâts. Si souvent, pourtant, il avait espéré trouver le courage de lui parler de cet amour qui l'avait laissé plus brisé et désemparé que n'importe quoi d'autre. Si on lui demandait, il dirait que le bon moment ne s'était jamais présenté. La vérité, c'est qu'il avait toujours eu peur d'abandonner même que pour instant la carapace qu'il s'était construite. “Mais putain tu crois que j’ai cherché à te nuire ?” - « T'as pas cherché à me faciliter les choses, en tout cas. » Même sans savoir qui elle était pour lui, il le savait assez intelligent pour savoir que ça créerait forcément des emmerdes. Et que s'il avait vraiment voulu qu'il n'y ait pas de conséquences, pour personne, il n'aurait pas pris ces risques en son âme et conscience. “T’aurais pu le dire avant.” Relevant son regard vers le sien, il comprit qu'Auden en était à digérer ses paroles d'il y a quelques minutes, et ce semblant de révélation qui tombait forcément comme un cheveu sur la soupe au milieu de tout ça. Le moment était mal choisi, ça James le savait, mais pour sa défense il ne pensait pas que l'italien relèverait ce qu'il n'aurait lui-même jamais pensé sous-entendre de la sorte, au beau milieu d'une dispute. « Tu vas vraiment faire comme si c'était si surprenant ? » Qu'il ne soit pas n'importe qui à ses yeux, comme si cette discussion changeait complètement la donne entre eux et tout ce qu'ils avaient partagé. « Je suis pas le type le plus démonstratif au monde. Tu le sais, je le sais. Mais ça fait jamais que des années que tu fais partie de ma vie alors si ça t'a pas mis la puce à l'oreille sur l'importance que t'avais pour moi... » James laissa échapper un soupire, décidément conscient de ne pas avoir la diplomatie que ce genre de discussion nécessitait, plus encore ce soir. « Bah t'es un gros crétin. » D'accord, ça n'était peut être pas la façon la plus limpide de lui prouver que oui, définitivement, il comptait à ses yeux.

James détestait cette situation, tout autant qu'il détestait devoir rester à distance d'Auden pour s'assurer de conserver le peu de contenance qu'il possédait encore. Il avait vu quel effet le peintre avait eu sur lui lorsqu'ils étaient devant l'ascenseur, il avait senti à quel point il était proche de succomber à sa présence lorsque ses mains s'étaient baladées sur sa taille et que ses lèvres s'étaient promenées dans son cou. Et la dernière chose qu'il pouvait se permettre, à cet instant, c'était de perdre de vue la situation. “T’es vraiment en train de me demander pourquoi je t’ai rien dit alors qu’on est en train de se disputer à cause de ça ?” C'était pourtant loin d'être la première fois que le ton montait entre eux, mais ils pouvaient sans doute sentir l'un comme l'autre que cette dispute-là était différente de toutes les autres. Qu'elle laisserait forcément des traces, en plus de causer à leur relation un tort véritable. « J'aurais voulu l'apprendre de ta bouche, pas devoir te placer dos au mur pour que tu m'en parles. Parce que ça aurait pas été la première fois qu'on s'engueulait, mais qu'au moins tu te serais montré honnête. » Son silence, c'était peut être ce qui le blessait le plus dans toute cette histoire, alors que sa mauvaise foi ne l'empêchait pas totalement de reconnaître qu'Auden n'avait pas séduit sa cousine consciemment et s'était retrouvé devant le fait accompli lorsqu'il avait su quel lien les unissait. Auden avait choisi de ne rien lui dire et si une part de lui se raccrochait à l'idée qu'il cherchait à préserver leur relation, une autre se demandait s'il ne cherchait pas à gagner du temps. “Sous entend encore une fois que je cherche juste à coucher avec toi et je prends la porte, James.” La colère et la déception parlaient pour lui depuis qu'ils étaient entrés dans cette chambre, et peut être bien qu'il cherchait surtout à le blesser. Ça ne lui plaisait pourtant pas de minimiser ce qu'il était, de réduire leur relation à ce qu'elle n'avait jamais été, mais une part de lui éprouvait le besoin de lui faire mal en retour. C'avait toujours été sa manière de riposter, James, et plus encore lorsqu'il se souciait réellement de la personne en face de lui. “Je te l’aurais jamais dit, et ça j’en fais pas un secret. Je savais que tu réagirais comme ça, et j’en aurais fait de même s’il avait été question d’une de mes sœurs. Je voulais pas t’imposer cette nouvelle alors que putain ça change rien, ça change absolument rien.” Au moins Auden reconnaissait sa réaction comme légitime, ce qui n'effaçait pas le sentiment de trahison éprouvé par l'anglais mais tendait au moins à alléger quelques peu l'atmosphère, sans doute. « Crois-le ou non, mais discuter de ma relation de plusieurs années avec un homme marié faisait pas partie des conversations que je rêvais d'avoir avec ma cousine. » Alors peut être bien que ça ne changeait pas tant de choses en réalité, mais il regrettait profondément de voir sa relation avec Flora éclaboussée de cette manière et sa cousine impliquée dans ses histoires avec l'italien. Et il pouvait sans doute comprendre ça, Auden, que sa famille comptait au point qu'il ait inconsciemment toujours cherché à les tenir à l'écart de la manière dont il occupait son temps lorsqu'il ne le passait pas auprès de son épouse. Il n'y avait pas l'ombre d'un secret de polichinelle là-dessous, pas l'ombre d'une culpabilité non plus, mais une part de lui s'était toujours assurée de ne pas mélanger ces deux parties de sa vie. Sans doute parce qu'au même titre que sa famille se plaisait souvent à juger les dessous de son mariage, il n'avait aucune envie que l'un d'eux émette le moindre jugement sur ce qu'il partageait avec Auden, un peu trop conscient qu'il avait toujours été son talon d'Achille.

Tu veux savoir ce qui me fait vraiment chier, moi ? Que tu sois pas foutu de me dire les choses au bon moment. Tu montes sur tes putains de grands chevaux et que tu me fasses porter toute la faute parce que tu trouves ça plus simple.” Un soupire exaspéré passa entre les lèvres de James, que le mot simple avait tout particulièrement le don d'irriter en cet instant où les choses n'avaient absolument rien de simples, justement. S'il y avait certainement une part de vérité là-dessous et une certaine tendance de la part du styliste à intérioriser ses sentiments jusqu'à ce qu'il arrive à saturation, il refusait qu'Auden inverse les rôles ou s’octroie le droit de faire son procès. « Pourquoi est-ce que subitement tu fais comme si j'avais toujours envoyé des signaux brouillés ? Comme si j'avais déjà fait un secret du fait que je te voulais dans ma vie, peu importe tout ce qu'il pouvait y avoir autour ? » Peu importe son mariage, peu importe la place prédominante que leurs épouses avaient parfois pu prendre au milieu de tout ça, chacune pour des raisons différentes. Qu'il n'ait jamais aussi clairement formulé les choses qu'une part de lui l'aurait peut être souhaité ne changeait rien à ce qu'ils avaient toujours partagé, à ce ne faisait pas la moindre ambiguïté depuis qu'Auden était réapparu dans sa vie. L'italien avait toute sa place à ses cotés, et il avait toujours pensé que sur ce point au moins ils n'en viendraient jamais à s'opposer. « Qu'est-ce que tu veux, que j'ouvre la fenêtre pour crier au reste du monde que oui, Auden Williams compte pour moi, mais qu'on a simplement jamais pris le temps de se dire les choses aussi clairement ? » S'il tenait tant que ça à lui reprocher ce timing, au moins pouvait-il reconnaître qu'ils étaient aussi coupables l'un que l'autre de n'avoir jamais eu la conversation qu'ils repoussaient certainement depuis des années, convaincus qu'il n'en ressortirait rien de bon ou qu'au moins, les choses risqueraient de changer du tout au tout. Une situation ô combien ironique quand on songeait que ça les avait probablement précipité tout droit vers ce naufrage : s'ils avaient su s'avouer certaines choses quand ils en avaient mainte fois eu l'occasion, sans doute qu'ils n'en seraient pas là aujourd'hui. “Me traite pas comme un animal crevé sur le bord de la route.” Auden devrait pourtant le savoir, ce n'est pas la pitié qui avait motivé son envie d'être à ses cotés même lorsqu'il aurait pu considérer que lorsque l'italien ruminait la disparition de sa femme, sa place était partout ailleurs que près de lui. James était parti du postulat inverse, et il n'en aurait pas fait autant pour n'importe qui. “Je te cachais rien à Paris. Je l’ai su qu’après. Mets toi du plomb dans le crâne, sérieux. Tu penses vraiment que j’aurais pu te dire tout ce qu’on s’est dit si je te cachais déjà le secret, à l’époque ?” James n'avait jusque là aucune idée du timing précis de son aventure avec Flora, alors bien sûr que ça changeait tout d'apprendre qu'Auden ignorait encore qui elle était pour lui lorsqu'ils étaient à Paris. Il aurait détesté se rendre compte de ces cachotteries planaient au-dessus des moments qu'ils avaient partagé là-bas et qui pour certaines raisons restaient particulièrement chers à son cœur. Plus encore à cet instant où une part de lui s'y raccrochait malgré elle.

Comment est-ce que t’arrives à croire qu’après tout ce temps, je suis juste en train de faire des manigances contre toi ?” - « Ça fait dix minutes que t'agis comme si tout ce temps représentait pas tant de choses que ça. Alors que ça pourrait pas être plus faux. » C'était le sentiment qu'il avait lorsqu'il faisait comme s'il lui avait un jour donné des raisons de douter de l'importance qu'il avait pour lui, peu importe qu'ils n'aient jamais été fichus de mettre des mots sur tout ça. “Je suis revenu vers toi après ton mariage, James. Ton putain de mariage. Et c’est moi qui te prends pour un imbécile ?” Ses lèvres se fendant d'un rictus amer, James songea qu'ils en revenaient toujours à son mariage, que c'était comme un passage obligé chaque fois que le ton montait entre Auden et lui. Bien sûr qu'il était conscient d'avoir sa part de responsabilités là-dedans et de n'avoir rien fait pour leur simplifier les choses à l'époque, mais une part de lui voudrait qu'Auden arrive enfin à le lui pardonner quand une autre, plus résignée, savait qu'il en était incapable. « Et depuis tu me le rappelles chaque fois qu'on en vient à s'engueuler. Comme si je risquais d'oublier qu'à tes yeux mon mariage est une connerie et moi un putain d'idiot de m'y accrocher malgré tout. » Alors qu'il n'était pas amoureux de Cristina, alors qu'entre sa femme et lui l'affection et la confiance se situaient à un tout autre niveau. « C'est bien ce que tu penses, non ? » Qu'il s'accrochait à un leurre, à quelque chose qui ne faisait pas le moindre sens et qui n'avait pas la moindre chance de bien finir, surtout. Comme s'il n'avait pas déjà eu un aperçu de ce que l'amour, le véritable amour, pouvait provoquer d'immensément douloureux. Comme s'il avait seulement d'autre choix que de se contenter de ce qu'il avait, en vérité. Sa vie n'était pas aussi solitaire qu'elle l'avait longtemps été, c'était déjà ça. « Tu te trompes si tu crois que je suis pas conscient de la chance que j'ai eu que tu sois revenu dans ma vie. Et qu'il s'en est fallu de peu que je te revois jamais. » Bien sûr qu'il le savait et qu'il avait redouté qu'Auden ait tiré un trait définitif sur eux à l'époque, là où une partie de lui aurait été incapable de le supporter. Incapable de vivre avec la certitude qu'il était responsable de cette issue et qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. « Tu te trompes aussi si tu crois que je vis pas avec la peur constante que tu finisses par te lasser et par me poser un ultimatum, dans le meilleur des cas. » Et il n'avait pas pour habitude de parler de ses peurs, James, ça Auden le savait. « Je sais ce que ça te coûte, tout ça. J'en suis conscient. Alors t'avises pas de croire que tout ça c'est qu'un moyen pour moi de me montrer ingrat face aux efforts que tu fais. Parce que ça n'a rien à voir. Je t'en veux, mais ça remet pas le reste en question. » Le reste, c'était cette place qu'Auden tenait dans sa vie depuis assez d'années pour qu'il n'ait pas le droit de douter un seul instant de son importance à ses yeux, tout autant que du fait que sa présence lui était nécessaire. Le reste, c'était tout ce qu'ils évitaient généralement de formuler tout haut, de peur peut être que ça complique encore davantage les choses. Le reste, c'était tout ce qui à cet instant rendait si difficile de lui en vouloir et de lui dire ses quatre vérités, quand son cœur avait lui-même décidé que le moment était bien choisi pour battre un peu plus fort et ses bras, eux, pour se languir de lui.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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(willton #11) we used to be something to see. 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


(willton #11) we used to be something to see. Ced3f346bf11c2988b40736efd5224dfde6f3e94
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #11) we used to be something to see. 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


(willton #11) we used to be something to see. 2b8f9dd842d98c0c6e0eee0e4e85cd0242aea811
audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
https://www.30yearsstillyoung.com/t24554-auden-williams

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Message(#)(willton #11) we used to be something to see. EmptyDim 28 Mai 2023 - 19:56

La remarque a un effet retentissant. Bien plus important que tout ce que j’aurais pu imaginer, alors qu’elle est à mes yeux un reproche parmi tant d’autres échangés ce soir. Il n’aime pas sa femme et je le sais ; ce que je ne sais pas, c’est pourquoi sa réaction est aussi virulente et pourquoi sa colère monte non d’un cran mais bien de dix. Il ne la défend jamais avec autant de vigueur, généralement, et il défend encore moins le bien fondé de leur union. « Je t'interdis de faire comme si tu me connaissais par cœur. » C’est le cas, pourtant. Ça l’a rapidement été, et ça continue de l’être malgré le silence que nous avons pris du temps à éponger. Je le connais par cœur, et l’inverse est tout aussi vrai, il n’a pas le droit de tout nier en bloc simplement parce que mes mots lui déplaisent. A mon tour, ce sont les siens qui me blessent, parce qu’il se permet de toucher à des fondations que toutes nos disputes n’ont jamais fait trembler. « Tu sais rien du tout, Auden. Tu sais rien du tout, alors ferme-la. » C’est ce que je fais bien malgré moi, incapable de comprendre sa réaction en cet instant précis. Je comprends toute sa colère, réellement, mais je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer, et cela me touche à un niveau que je refuse de lui montrer en cet instant. Je veux continuer de croire que je le connais par cœur et qu’il est le seul à faire fausse route.

Bien que déstabilisé, je n’en démords pas pour autant, mon regard planté dans le sien alors que les reproches s’accumulent de part et d'autre. Ainsi, je n’ai aucune honte à lui dire que j’aurais aimé entendre certains mots de sa part plus tôt ; tout comme je soutiens qu’ils auraient mené à une finalité différente, notamment à mon incapacité à me rapprocher de qui que ce soit d’autre de façon charnelle. « Tu vas vraiment faire comme si c'était si surprenant ? » - “C’est pas ce que je dis.” Ce que je dis, par contre, c’est qu’il existe une différence immense entre croire en quelque chose et le soupçonner, et entre l’entendre. Le savoir. Et il n’a jamais franchi le pas, tout comme je ne l’ai jamais fait non plus. Le laisser jongler avec les reproches reste néanmoins plus facile, surtout en cet instant alors que je porte déjà le poids d’une erreur assez grande. « Je suis pas le type le plus démonstratif au monde. Tu le sais, je le sais. Mais ça fait jamais que des années que tu fais partie de ma vie alors si ça t'a pas mis la puce à l'oreille sur l'importance que t'avais pour moi... Bah t'es un gros crétin. » Je le suis. Je sais que je le suis, et je serre les dents sans jamais retirer mon regard du sien, quand bien même il est forgé d’une tristesse qui n’a rien d’habituelle chez moi. Il n’y a rien à répondre à cela, du moins pas avec le ton actuel de notre discussion, et c’est la raison pour laquelle je préfère garder le silence plutôt que de retomber dans mes travers et préfère lui retourner un reproche supplémentaire plutôt que des excuses. Ce qu’il dit dans un sens vaut aussi pour moi en retour, et il s’en est rendu compte bien plus vite que je n’ai su le faire, sans doute: si nous sommes encore dans la vie de l’un l’autre, bien qu’à notre façon, c’est qu’il y a une raison. Et la collaboration n’est pas la seule raison, sans doute pas même la principale.

« J'aurais voulu l'apprendre de ta bouche, pas devoir te placer dos au mur pour que tu m'en parles. Parce que ça aurait pas été la première fois qu'on s'engueulait, mais qu'au moins tu te serais montré honnête. » Et je balaie l’air de la pièce de gauche à droite, parce que mon avis sur le sujet ne risque pas de changer et qu’il restera éternellement différent du sien. Je n’aurais jamais eu de moi-même une discussion qui aurait précipité une dispute et autant de reproches, pas alors qu’il existait une infime chance que le secret en reste un. Ce n’est pas comme si j’avais des sentiments pour Flora d’aucune manière, pas même comme si cela avait été plus que l’histoire d’une seule fois. Mais les retombées sont déjà immenses, et elles me donnent raison, peu importe ce que James dit en retour: le secret était à sa place quand personne n’en savait rien. Le monde tournait bien mieux ainsi. “Je t’aurais pas blessé volontairement. Tu me feras pas changer d’avis.” Peu importe s’il appelle ça de l’honnêteté, je vois le problème sous un autre angle et je continue d’en penser la même chose. Je suis franc avec lui sur tous les autres sujets du monde, que mon avis aille dans son sens ou non. Celui-ci était différent. Il ne méritait pas d’être soulevé, et le fait qu’on passe la soirée à s’entre-tuer plutôt qu’à n’importe quoi d’autre, alors que nous avions pour une fois tous les deux du temps, est une preuve supplémentaire à mes yeux. « Pourquoi est-ce que subitement tu fais comme si j'avais toujours envoyé des signaux brouillés ? Comme si j'avais déjà fait un secret du fait que je te voulais dans ma vie, peu importe tout ce qu'il pouvait y avoir autour ? » Je rigole amèrement alors qu’il ne semble pas même voir son mariage comme un signal brouillé. Non, bien sûr que non. Pourquoi est-ce qu’il en aurait été un, après tout ? Ce n’est qu’une union pour la vie et une alliance à la con qu’il porte tous les jours, à chaque instant. Il a des mots qu’il n’a jamais osé avoir avant, et que je n’ai jamais osé émettre en retour, et pourtant la colère l’emporte sur le soulagement. Nous voulons la même chose, aussi imparfait cela soit-il, et pourtant nous trouvons encore le temps de nous déchirer au travers, parce que tout briser a toujours été plus simple et rapide que de réparer. « Qu'est-ce que tu veux, que j'ouvre la fenêtre pour crier au reste du monde que oui, Auden Williams compte pour moi, mais qu'on a simplement jamais pris le temps de se dire les choses aussi clairement ? » Ironiquement, et malgré tout son franc-parler que le Monde lui connaît, je sais qu’il n’oserait jamais. James peut dire ce qu’il veut, mais il est de ceux qui tiennent aux apparences. Il veut qu’on pense que son mariage a tout de normal, il veut qu’on pense qu’il est heureux en ménage, il veut qu’on pense que notre collaboration est purement et parfaitement professionnelle. Et pendant longtemps, cela ne m’a jamais dérangé, parce que je savais quelle place était la mienne, l’espoir du retour de Ginny faisant foi pour mon propre mariage, auquel je tiens bien plus que lui au sien, de toute évidence. “Je veux qu’on en reparle à un autre moment. Quand tu seras plus en colère.” Quand il ne sera plus alcoolisé, non plus, mais ça serait lui demander beaucoup j’imagine. Je veux qu’on en reparle réellement, plutôt que de continuer à jouer aux sourds et aveugles, ce qui ne nous réussit qu’une fois sur deux. Et encore. Je veux être dans sa vie aussi, tout comme je veux qu’il soit dans la mienne. Il le sait. Ce qu’il sait, aussi, c’est que je suis parfaitement incapable de me contenter d’un rôle de figurant, de celui qui a le droit à son moment dans la lumière uniquement lorsque Cristina est repartie, quand les locaux de Weatherton sont vides, ou quand la chambre de l’hôtel nous accorde un temps de répit.

Il y a les choses que je veux, et il y a celles sans lesquelles je ne sais pas faire, de toute évidence, comme le fait d’aborder son mariage à chaque fois que le ton monte entre nous puisqu’il persiste à croire que ce dernier n’a rien d’un problème alors qu’à mes yeux il en est la clé de voûte. « Et depuis tu me le rappelles chaque fois qu'on en vient à s'engueuler. Comme si je risquais d'oublier qu'à tes yeux mon mariage est une connerie et moi un putain d'idiot de m'y accrocher malgré tout. C'est bien ce que tu penses, non ? » - “Evidemment.” Il continue d’espérer qu’un jour ma réponse à cela soit différente, et elle ne le sera jamais. Son mariage est un leurre, et quand bien même ils arriveraient miraculeusement à s’entendre et même à s’aimer, ce n’est égoïstement pas ce que je lui souhaite. Tout ce que je cherchais à dire c’est que je suis le seul idiot de l’histoire à croire que les choses finiront par changer, pas lui alors qu’il pense que j’ai eu une histoire avec Flora volontairement, en en connaissant les implications de toutes parts. Il devrait savoir, à son tour, à quel point personne n’a jamais entendu Auden Williams s’auto flageller et se traiter d’idiot. Sans doute est-il trop occupé à protéger son alliance une fois de plus pour constater l’évidence. Il pourrait divorcer, il pourrait tout annuler, mais il s’accroche à des chimères et je le déteste pour ça, pour ne pas savoir être aussi visionnaire pour sa vie personnelle qu’il l’est pour la mode. « Tu te trompes si tu crois que je suis pas conscient de la chance que j'ai eu que tu sois revenu dans ma vie. Et qu'il s'en est fallu de peu que je te revois jamais. » - “C’est pas de la chance.” Je réponds, un peu plus bas, sans doute à mon tour pris de court par des aveux que je n’avais pas anticipés. La discussion ne semblait pas s’y prêter, il faut bien le dire. Que je sois revenu n’avait rien en rapport avec de la chance ; c’était une évidence. Le Destin n’a rien à voir dans toute cette histoire: je l’ai retrouvé parce qu’il me manquait autant que parce que j’en avais besoin, et j’espère qu’au fond de lui il le sait plutôt que de s’accrocher à des idées enfantines telles que la chance. Cela n’existe pas. On provoque sa chance, ou on la laisse passer. J’ai provoqué la mienne. « Tu te trompes aussi si tu crois que je vis pas avec la peur constante que tu finisses par te lasser et par me poser un ultimatum, dans le meilleur des cas. » - “Mais merde James, t’es vraiment con quand tu t’y mets.” Il est con de me le dire maintenant et il est con de me le dire dans un tel contexte. Plus que tout, il est con d’avoir peur que je m’enfuie à nouveau alors que j’ai à peine eu la force de le faire une première et que je n’ai jamais songé une seule seconde à en venir à nouveau à une telle extrémité. Il est déjà marié, de toute façon, et l’idée que je me lasse n’a jamais été envisagée, ou envisageable. Je passe une main contre mon visage, bien plus déstabilisé par ses mots que je ne voudrais le montrer. Je pensais passer une soirée simple et normale, le genre qui n’aurait soulevé aucun problème, aucune question, et qui nous aurait installé un peu plus confortablement dans un méli-mélo qui n’a même pas de nom et dont j’ai été le premier à me plaindre, au final. Il n’a jamais été aussi terrible, parce qu’il a au moins toujours eu pour mérite de me laisser avoir James à mes côtés. Je souffle à mon tour avant de reprendre la parole, mon regard posé dans le sien avec une certaine mélancolie. “Contente toi de vivre avec la peur constante qu’un employé flingue une tenue hors de prix.” Parce qu’avoir peur que je parte ne fait aucun sens. Avoir peur que je lui pose un ultimatum en fait tout aussi peu, parce que je ne saurais pas accepter l’idée qu’il ne me choisisse pas. Et dans ce cas, la finalité de mon départ serait la même, chose que je refuse d’accepter. Je serre les dents et reprends la parole, répondant enfin à ses mots comme un adulte qui aborde le problème en face. A la seule différence que mon regard ne retrouve plus le sien, désormais. “Je te poserai jamais un ultimatum. Parce que j’ai pas envie de te perdre, rompiscatole.” Parce que j’ai pas envie que la réponse ne soit pas celle que je désire, parce que j’ai pas envie qu’il pense qu’on en est au même point qu’il y a six ans. Je souffle par agacement, je souffle aussi parce qu’il m’a forcé à avoir des mots que je ne prononce jamais à mon tour. Je souffle surtout parce qu’il a fallu qu’il en vienne à boire pour me parler à coeur ouvert et que c’est une idée que je déteste, comme en témoignent les pas que j’articule déjà en direction de la table de chevet, pour faire de la bouteille encore à moitié pleine la mienne. « Je sais ce que ça te coûte, tout ça. J'en suis conscient. Alors t'avises pas de croire que tout ça c'est qu'un moyen pour moi de me montrer ingrat face aux efforts que tu fais. Parce que ça n'a rien à voir. Je t'en veux, mais ça remet pas le reste en question. » Je secoue la tête. Il ne voulait pas aborder ce sujet au départ. Ce n’est pas ce dont nous aurions dû parler. J’aurais dû passer le pas de la porte après m’être excusé pour ce qu’il s’est passé avec Flora. Parler à cœur ouvert ne rend que le problème plus réel encore, et je déteste cette idée. “Tant mieux.” Parce que cette discussion n’avait pas à remettre le reste en question. C’est la seule chose à laquelle je peux encore m’accrocher en cet instant dans ma vie, et je suis incapable de risquer de la perdre. De le perdre. “Prends le temps dont t’as besoin.” Pour décuver, pour accepter la nouvelle, pour avoir envie de me revoir sans m’étriper au passage. Qu’il prenne une nuit ou un mois, peu importe. Mon pouce roule contre le boulot de la bouteille, simplement pour s’occuper. J’ai bon espoir qu’il n’y en ait pas d’autres dans la chambre, tout comme j’espère qu’il se retiendra d’appeler le room service - ce dont je doute pourtant, au fond. “Je travaillerai depuis chez moi.” Parce qu’il n’y a pas le moindre employé de Weatherton que je reluque, peu importe ce qu’il a voulu croire. Parce que je pense aussi qu’il a besoin de ne pas m’avoir dans les pattes pour le moment, bien que de mon côté j’aurais aimé m’assurer qu’il aille un peu mieux chaque jour et non l’inverse.

Le cœur plus lourd que jamais, j’accuse une seconde de silence. Mes yeux brûlent sous le coup de l’émotion, mes lèvres se replient et glissent contre mes dents sans la moindre raison. Je l’observe un temps sans rien dire, un peu trop occupé à le détester d’avoir ouvert la Boîte de Pandore alors que tout aurait pu être parfait pour la soirée toute entière. Je vois pourtant toute la fatigue et la tristesse dans son regard, et mes reproches autant que ma colère connaissent rapidement leur finalité. Mes talons se tournent pour rejoindre la porte, face à laquelle je finis par m’immobiliser un instant. Ma tête se penche en avant comme si mon cou n’avait même plus la force de la porter et je tape à quelques reprises la paume de ma main contre le mur, sans force aucune. “C’est pas parfait ce qu’on vit. Mais je préfère ça à rien.” J’ai des putains d’ambition pour tout et n’importe quoi, il le sait, mais je préfère largement me contenter de l’imperfection plutôt que de prendre le moindre risque de tout perdre. Je peux me contenter de ce qu’on a. Je peux continuer de vivre comme ça, parce qu’il y a malgré tout une infinité de moments que je chérie. “Je suis vraiment désolé.” Parce que ce qui me fait le plus de mal au milieu de tout ça, c’est qu’il ait pu un seul instant penser que j’aurais couché avec quelqu’un qui comptait pour lui et que je l’aurais fait volontairement. Ce n’est qu’ensuite que je passe le pas de la porte, avant de laisser la bouteille dans une des poubelles de l’hôtel, ayant pris soin de la faire exploser au passage, comme si je pouvais craindre que la nouvelle addiction de James en soit au point d'aller la chercher jusque là. Je n'en sais rien, je ne veux pas savoir et, surtout, je ne veux pas prendre le moindre risque maintenant que je ne peux plus veiller sur lui.


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