Je tends une main fébrile vers la porte d’entrée du Reeves, mais celle-ci reste en suspens, comme si ce simple geste risquait déjà de mettre le feu aux poudres. Cet endroit, je m’y suis déjà rendue à plusieurs reprises ; pour prendre de ses nouvelles, pour lui en donner de Lola et par extension, d’Aliyah. Jouer les pigeons voyageurs ne m’a jamais dérangée, c’est un moyen pour moi de garder une connexion que j’ai toujours eu peur de perdre depuis leur séparation. Et puisqu’une part de moi refuse d’admettre que leur couple est bel et bien enterré, je lance ici et là des informations qui, je l’espère toujours, finiront par faire leur chemin jusqu’au cœur de Mickey. L’idée étant de faire fondre la carapace dont il s’est entouré, celle qui l’éloigne encore un peu plus de celui que je connais depuis près de dix ans. Mais ce soir, le but de ma visite est tout autre. Je ne viens pas en paix, ni en tant que messagère ou d’entremetteuse. Je me fiche désormais de comprendre ce qu’il traverse, de savoir comment il vit les choses du haut de sa tour d’ivoire ou de faire preuve d’empathie face à son comportement. Je lui ai toujours trouvé des excuses, même lorsqu’il n’en avait pas. Aujourd’hui, j’ai beau chercher, je n’en vois aucune. Son absence de la vie de Lola, son refus de signer les papiers du divorce et d’accorder la paix intérieure à Aliyah, ses conquêtes et maintenant, August ? Le cycle infernal se perpétue et entraîne toujours plus de monde avec lui. J’en ai ma claque d’assister à tout ça en tant que spectatrice silencieuse et mon irritation me donne finalement l’impulsion nécessaire pour m’annoncer de quelques coups secs. Il ignore tout de ma venue et si je me présente rarement à l’improviste, il m’accueille en général à bras ouverts. Ce soir ne fait pas exception et alors que la porte s’ouvre, je n’attends pas son invitation pour entrer d’un pas vif à l’intérieur du studio – non sans le gratifier d’un regard noir. « A quoi tu joues Mickey ? » Pas de bonjour, aucun sourire. Les civilités habituelles ont laissé leur place à un discours virulent, empreint de toute la fureur que je ressens en cet instant. « T’as décidé de foutre ta vie en l’air, ça on l’avait compris. » Je ne lui laisse même pas l’opportunité de répondre et abat mes deux mains contre son torse, ma colère augmentant au fil de mes paroles. Bien entendu, il ne bouge pas d’un iota. Je suis même certaine qu’il m’a vue arriver mais qu’il n’a pas prétendu contrer mon geste. Pourquoi faire ? Même avec toute la rage du monde, je ne ferais jamais le poids contre lui. J’en ai conscience et lui aussi. « Mais ton meilleur ami ? C’est quoi ton putain de problème ? » Pas besoin de préciser de quoi je parle, il le sait très bien. Je n’ai pas eu besoin de détails et de toute façon, le Constantine aurait été incapable de m’en donner. Ce que j’ai vu de lui me donne une assez bonne idée de la violence de leur altercation et je ne peux tout simplement pas croire qu’il ait pu se retourner ainsi contre celui qu’il considère comme son frère. Il l’a suffisamment répété au fil des années pour que tout le monde comprenne à quel point leur relation dépasse la simple amitié ; envers et contre tout. Alors comment ? Aucun de ses mots ne pourra effacer l’image d’August, celle qui reste figée dans mon esprit et pourtant, j’ai bien envie de les entendre. Je reprends brièvement mon souffle et prends enfin le temps de regarder autour de moi, juste pour briser le contact bien trop lourd mon regard dans le sien. Mes pupilles se rétrécissent tandis que je prends la mesure de l’environnement dans lequel il vit – ou survit, le terme me semble plus adéquat. Je détaille chaque bouteille, chaque trace de cette poudre blanche qui empoisonne autant son existence que celle de ses proches. Chaque centimètre carré de cet endroit est un appel à la débauche, un pas supplémentaire dans cette vie dissolue qu’il semble embrasser tout en tournant le dos à celle qui l’attend pourtant de pied ferme, si seulement il le voulait bien. « Me dis pas que t’as laissé Aliyah voir ça. » Je murmure, frappée par la possibilité que mon aînée ait elle aussi eu l’opportunité d’assister à ce spectacle désolant. Elle ne me tient pas au courant de chacun de ses faits et gestes, mais je sais qu’elle s’est rendue chez lui il y a peu. S’il a été capable de m’ouvrir la porte de son studio dans un tel état, rien ne me dit qu’il n’aurait pas fait pareil avec la brune. Une part de moi aimerait rejeter cette possibilité mais désormais, concernant Mickey, le bénéfice du doute n’existe plus.
Bound myself in overgrown anxieties, tangled in the thorns to match my lips to a sweetbriar. I'll be lost and weird forever, my mindframe replaced to fit the current picture. Watch me shift into myself, this is the rythm of my hell. Did i pay debt in blood last night, not a new scratch on me, saying otherwise. Hilt in my exit wound, my knifes romantic lies.
gifs by (c) eternalroleplay and (c) thewilds.agency
La trahison lui laisse encore un arrière-goût amer, et Mickey sait que ce dernier n'est pas près de s'estomper tout comme il sait qu'August peut courir pour obtenir de lui la moindre forme de pardon. Ce fichu mois d'avril paraît interminable, à tel point que le boxeur désespère d'en voir le bout et cela, parce que les évènements des dernières semaines n'ont pas manqué de le tendre autant que de le frustrer. Qu'il s'agisse des déboires amoureux de son cousin et des états dans lesquels ce dernier se laisse mettre, du secret trop bien gardé de son prétendu « ami » qui n'a pas hésité quatre ans plus tôt à le poignarder dans le dos ou bien des films qu'il est parvenu à se faire avec Rhett en s'imaginant à tort que son envie de lui pouvait être partagée, Mickey n'a pas eu à chercher bien loin pour trouver dernièrement des raisons d’imploser. Et sa frustration, l'ancien champion connait bien des façons de l'évacuer qui n'étonneraient personne car il est devenu terriblement commun de le voir aussi bien trouver refuge dans ses consommations que dans des combats sauvages susceptibles d'éclater n'importe où, pour ne pas nommer aussi ces relations que le boxeur enchaine et cette absence d'attaches qui n'en finit plus de ponctuer sa vie. On ne compte plus ses nuits passées à se perdre dans les bras – et les draps – d'inconnu(e)s comme de conquêtes plus régulières, Mickey n'ayant pas menti en affirmant une fois au Hartfield combien il pouvait être facile sur la chose. Ce soir pourtant il n'attend personne ou disons que la question d'ouvrir ou non son lit à quelqu'un pour la nuit ne s'est pas encore posée, la compagnie de sa chère poudre blanche et de ses bouteilles restant à cette heure la plus attrayante et la mieux placée aussi pour anéantir chez lui des pensées qu'il ne veut pas avoir. Car à l'arrivée c'est seul que le boxeur demeure, face au vide d'une existence comblé à grand renfort d'addictions tandis que sa dérive ne connait pas de fin, si ce n'est sa fin à lui dont Mickey se rapproche en creusant chaque jour un peu plus son propre trou, aussi sombre que profond.
Sa tranquillité est de courte durée, c'est la réflexion qu'il se fait en entendant toquer et en maudissant celle ou celui osant l'interrompre dans sa défonce. Le boxeur en vient à appréhender les visites qu'il peut recevoir depuis que Jackson est venu le trouver un soir avec des tourments plein les poches, craignant que son cousin ne se laisse encore mettre la tête à l'envers par une fille qui ne semble bonne qu'à lui attirer des emmerdes. Plus jamais Mickey ne veut être témoin de la détresse de son ainé, encore moins pour une histoire d'ex revenue semer la zizanie dans sa vie car comment croire qu'il puisse ramasser les autres à la petite cuillère quand il n'est même pas fichu de prendre soin de lui-même ? Prendre soin des autres, pourtant, il l’a fait il n'y a pas si longtemps. August n'a sans doute pas oublié ces montagnes que le boxeur était prêt à déplacer pour lui lorsque sa dulcinée l'a honteusement planté devant l'autel, une preuve de toute l'amitié que Mickey pouvait lui porter et un investissement qu'il s'est aussi juré de ne plus entreprendre pour quiconque, quand il voit pour quel genre de traitre il est amené à se démener. Le Constantine cherchera peut-être à recoller les morceaux de leur relation brisée mais de son côté Mickey ne veut déjà rien entendre, et promet de refermer cette porte aussi vite qu'elle aura été ouverte s'il s'avère que le fichu journaliste se trouve derrière celle-ci. Pas le moindre coup d'œil jeté à son judas pour une fois, il décide au lieu de ça d'en avoir directement le cœur net et aucun de ses doutes ne tend à se vérifier lorsqu'il constate seulement la présence d'Andréa face à lui. Ce n'est pas dans ses habitudes de débarquer sans prévenir et sa venue n'est pas vraiment pour l'arranger ici mais Mickey se fend malgré tout d'un sourire que sa belle-sœur est très loin de lui rendre, comme si quelque chose cette fois était très différent.
Il le ressent d'autant plus à l'entrée qu'Andréa effectue sans même le saluer, au cas où son regard n'annoncerait pas déjà la couleur d'un échange houleux à venir. « A quoi tu joues Mickey ? » La porte à présent refermée, c'est en croisant les bras que le boxeur lui fait face alors que ses premiers mots le font tout au plus hausser un sourcil. C'est sa fête et il n'est pas au courant de toute évidence, bien incapable de dire ce qu'Andréa peut présentement lui reprocher mais supposant aussi qu'il le saura bien assez vite. « T’as décidé de foutre ta vie en l’air, ça on l’avait compris. » Et déjà son regard s'assombrit car Mickey se passerait bien de ces remarques vouées à souligner l'évidence qu'on ne présente plus. Le fait qu'il puisse se tuer à petit feu n'est aujourd'hui plus le problème de personne et il ne compte pas en démordre, si seulement Andréa lui laissait le temps de clarifier ce point avec elle. « Mais ton meilleur ami ? C’est quoi ton putain de problème ? » Allons bon, ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles que sa belle-sœur est venue le trouver et à aucun moment Mickey ne prétend s'en étonner, quand bien même l'allusion à un soi-disant meilleur ami ne manque pas de le crisper ici. « C’est quoi le sien, plutôt. » il siffle en alignant quelques pas dans son salon et tous deux semblent bien parler du même homme sans pour autant le nommer. Lui aurait du mal à prononcer le nom d'August sans s'écorcher la langue mais puisque leur histoire l'intéresse, qu'elle se demande plutôt comment on peut en arriver à trahir son frère de cœur comme le Constantine l’a fait. « Tu devrais savoir que j’ai plus de meilleur ami, ni même d’ami tout court. » il tranche alors, vrillant vers elle un regard qui ne pourrait pas mieux appuyer ces mots. Il n'y a plus d'amitié, plus de confiance ni d'estime mais le plus grave semble être cette réaction que le boxeur n'a pas su réprimer. Quelle douce ironie. « Enfin c’est drôle, quand même. » Un rire bref passe la barrière de ses lèvres et comme Andréa peut l'entendre, ce dernier ne traduit pas le moindre amusement. « Il est capable de te dire que je l’ai cogné mais pas pourquoi je l’ai fait, étrangement. » Ce n'est pas si étrange en fin de compte, il s'imagine bien qu'August ne s'est vanté de rien et l'ignorance de sa belle-sœur ne fait que rendre cette discussion plus malvenue à ses yeux. « Si j’étais toi je resterais en dehors de tout ça Andréa car ça ne te concerne pas. Et puis crois-moi, cette enflure s’en tire vraiment bien par rapport à ce qu’il mérite. » Oh, il ne fait aucun doute que sa fureur se serait manifestée bien plus durement si le Constantine n'était pas autant apprécié de Rachel car sans ce lien privilégié avec sa grand-mère, Mickey n'aurait pas donné cher de ses genoux et du reste ce jour-là. Ça aurait donc pu être pire, oui, comme ça peut finalement toujours l'être avec lui. Ses yeux observent à présent Andréa en attendant de savoir combien de comptes elle souhaite précisément régler avec lui et il comprend que le décor autour d'eux ne sera pas épargné non plus par ses reproches, à croire qu'aujourd'hui le boxeur les collectionne. « Me dis pas que t’as laissé Aliyah voir ça. » Le soupir que ces paroles lui inspirent est immédiat, à l'image de son agacement qu'il contient déjà très mal. « Alors tu viens aussi me dicter comment je dois vivre, c’est ça ? » Est-ce que ce sont ces bouteilles vides jonchant son sol ou bien cette poudre sur sa table basse qui l'incommode autant ? À l'entendre c'est la première fois que la réalité de sa dépravation la frappe de plein fouet mais ce que lui comprend surtout c'est que ce soir, Andréa ne lui laissera rien passer. « Ce n’était pas dans cet état la dernière fois que ta sœur est venue ici. Tu es moins bien tombée qu’elle, c’est tout. » Disons plutôt que sa femme a eu droit à un spectacle un peu moins affligeant l'autre jour et cela sur un coup de chance, car si la nuance existe elle se veut toutefois minime. « Inutile de t’offrir à boire, j’imagine ? » Il n'y croit bien évidemment pas en le disant mais il semblerait que Mickey n’en oublie pas un certain sens de l'accueil, y compris lorsque l'heure parait être aux réprimandes.
Je me heurte au regard dubitatif que le Reeves me lance en réaction à ma première salve de reproches. Difficile de lui en vouloir ; nos rapports ont toujours été positifs et ce même durant sa séparation avec Aliyah. Jouer à l’avocat du diable le concernant est devenu une habitude lors de mes discussions avec ma sœur et pour cause, j’ai toujours eu l’espoir qu’ils arrivent à dépasser leurs problèmes et sortent enfin de l’impasse dans laquelle ils se trouvent depuis trop longtemps. Mais ce soir, rien n’est pareil. Mickey a largement dépassé les limites concernant August, provoquant le débordement d’un vase qui se remplit depuis trop longtemps. « C’est quoi le sien, plutôt. » Ses yeux se noircissent, son ton n’augure rien de bon et pourtant, je ne bouge pas d’un centimètre. J’ose espérer que dans le fond, j’ai toujours affaire à la même personne. Le doute est cependant permis puisque son existence entière est désormais le reflet de la débauche dans laquelle il semble se complaire. Celui que je considère – et considèrerait toujours – comme mon beau-frère n’a jamais eu le profil du père de famille idéal, mais il a toujours inspiré une confiance en laquelle j’ai toujours cru. De celle qui soulage car on sait qu’en cas de problème, il sera là. Est-ce encore vrai aujourd’hui ? Que reste-t-il de l’homme de qui ma sœur est tombé follement amoureuse ? Une chose est sûre, le vrai Mickey n’aurait jamais levé la main sur le Constantine, peu importe ce qu’il s’est passé entre eux. Un lien comme le leur relève de l’incompréhensible, comme deux âmes sœurs se rencontrant à chaque nouvelle vie sous un nouveau visage. Je n’ai guère eu l’opportunité d’épiloguer sur la situation avec August, bien trop affolée par son état – aussi bien physique qu’émotionnel. Il n’avait pas besoin de ça, nous le savons tous les deux. Alors pourquoi ? « Tu devrais savoir que j’ai plus de meilleur ami, ni même d’ami tout court. » « Lui aussi tu l’as remplacé d’un tour de baguette magique ? » Je fais allusion à Aliyah, bien qu’il ne l’ait jamais remplacée de manière officielle, se contenant de s’offrir l’illusion du bien-être en multipliant les conquêtes. Une fois encore, je mène une conversation en son nom et si elle l’apprenait, c’est à moi qu’elle ferait la fête. Mais je ne peux m’en empêcher, déçue de voir leur relation chavirer sans la moindre once d’espoir de la voir renaître un jour. « Enfin c’est drôle, quand même. » Son rire indique que rien n’est drôle, justement, et je fronce à mon tour les sourcils. « Il est capable de te dire que je l’ai cogné mais pas pourquoi je l’ai fait, étrangement. » Mes lèvres se plissent, consciente d’être arrivée jusqu’ici avec toute l’impulsivité qui me caractérise ; agir d’abord, analyser après. J’ai bien du mal à imaginer ce qu’August aurait pu faire de si grave, de si répréhensible pour que le Reeves en arrive à perdre tout contrôle de la situation. Une lueur d’incompréhension passe dans mes yeux alors que je secoue la tête, persuadée que rien ne peut justifier son acte. « Alors dis-le moi Mickey, explique-toi. Qu’est-ce qui peut bien pousser quelqu’un à se retourner contre un membre de sa famille ? » Car c’est ce que le Constantine représente, qu’il l’accepte ou non. Le genre qu’on choisit, pas qu’on subit par les liens du sang. « Si j’étais toi je resterais en dehors de tout ça Andréa car ça ne te concerne pas. Et puis crois-moi, cette enflure s’en tire vraiment bien par rapport à ce qu’il mérite. » Mon irritation s’accentue en réalisant qu’il ne s’en veut même pas, allant jusqu’à préciser qu’il aurait pu faire bien pire. « Une bonne chose que tu ne sois pas moi alors, parce que si ça me concerne. Vous faites partie de ma vie, tous les deux. » J’insiste particulièrement là-dessus en plantant mon regard dans le sien, déterminée à ce qu’il intègre enfin le concept : il peut tenter de faire fuir tout le monde, je compte bien rester dans les parages. « C’est quoi l’idée, dégager tous ceux qui tiennent à toi jusqu’à ce que tu sois enfin seul ? » J’ai beau avoir envie de lui arracher la tête, j’ai bien du mal à imaginer le jour où je lui tournerai le dos, même s’il s’évertue à me donner toutes les raisons de le faire. Je détourne les yeux et rencontre la réalité brute, celle dans laquelle il évolue désormais. Son appartement est un lieu de débauche et il ne prend même pas la peine de s’en cacher. Ma première pensée se dirige vers Aliyah et l’idée qu’elle soit tombée sur les traces de sa nouvelle vie me heurte, suffisamment pour que je me permette de lui poser la question. « Alors tu viens aussi me dicter comment je dois vivre, c’est ça ? » Son agacement est palpable mais je poursuis sur ma lancée, imperturbable. « T’as passé l’âge qu’on te demande de ranger ta chambre. » Je siffle, n’ayant pas encore obtenu de réponse à mes craintes. Ma sœur est sensible, fragile et particulièrement vulnérable depuis leur séparation. Elle a beau se douter, soupçonner, imaginer les conditions dans lesquelles le Reeves se complait désormais, y assister en direct est une étape supplémentaire à laquelle je ne veux pas qu’elle se soumette. « Ce n’était pas dans cet état la dernière fois que ta sœur est venue ici. Tu es moins bien tombée qu’elle, c’est tout. » Un voile de soulagement passe sur mon visage, mais ça ne sera pas suffisant pour m’empêcher de déverser mon fiel. « Et le jour où Lola voudra te voir, elle tombera comment ? » Ma filleule est étrangère à tout ce qu’il y a de pire dans ce monde et je tiens à ce que ça reste ainsi le plus longtemps possible. Au fond de moi, je sais que Mickey est un bon père et qu’il ne l’exposera jamais à sa débauche, mais son absence dans la vie de Lola est une réalité omniprésente dans nos existences. « Inutile de t’offrir à boire, j’imagine ? » Je secoue la tête en croisant les bras, sans prendre la peine de répondre. Je suis partagée entre la colère, le dépit, la tristesse, l’incompréhension et ce cocktail d’émotions me donne à la fois l’envie de claquer la porte et celle de rester ici jusqu’à avoir compris ce qu’il se passait dans la tête du Reeves. Mes pieds restent donc à leur place et mes yeux se plantent à nouveau dans les siens. Je sais que je dépasse les bornes en venant ici, en l’agressant et en portant des jugements sur ce comportement nihiliste qu’il semble avoir adopté avec tous ses proches. Ce n’est pas ma place, mais la vision d’August est suffisamment ancrée dans mon esprit pour me pousser à dépasser des limites que je m’étais toujours fixées concernant mon beau-frère.
Bound myself in overgrown anxieties, tangled in the thorns to match my lips to a sweetbriar. I'll be lost and weird forever, my mindframe replaced to fit the current picture. Watch me shift into myself, this is the rythm of my hell. Did i pay debt in blood last night, not a new scratch on me, saying otherwise. Hilt in my exit wound, my knifes romantic lies.
gifs by (c) eternalroleplay and (c) thewilds.agency
Mickey n'a pas de putain de problème, comme sa belle-sœur se plait à le dire. Il a en revanche une rancœur infinie à l'égard de celui qu'il considérait jusqu'ici comme son meilleur ami et la trahison de ce dernier est encore bien trop fraiche pour qu'il puisse endosser ces reproches sans sourciller comme s'il était une fois de plus le coupable tout désigné. À cet instant le boxeur s'interroge : August est-il lâche au point de passer sous silence les raisons de leur brouille et tout ce qu'il lui reproche, ou Andréa se laisse-t-elle aveugler par son affection pour le Constantine jusqu'à fermer les yeux sur le moindre tort qu'il peut avoir ? Mickey ne serait pas surpris que les deux options se confirment à en juger l'approche de sa belle-sœur ce soir, à qui il doit manifestement apprendre que son amitié avec August a été réduite à l'état de poussière sans possibilité de pardonner l'affront qui lui a été fait – et dont elle n'a visiblement pas connaissance, sans que ça ne l'étonne beaucoup. Il n'a donc plus d'ami ni de frère répondant au nom de Constantine et il n'aurait pas mieux pu appuyer cette idée qu'en cognant ce dernier, ce pour quoi Andréa entend de toute évidence le blâmer entre autres choses semblant fortement l'irriter. L'heure de son procès a sonné, c'est ce que Mickey vient ironiquement se dire alors qu'il ne détache pas son regard de son accusatrice. « Lui aussi tu l’as remplacé d’un tour de baguette magique ? » L'allusion le fait froncer les sourcils mais il n'y réagit pas dans un premier temps, balayant celle-ci d'un revers de main pour à la place laisser entendre que venir le confronter est bien commode lorsqu'une partie de l'histoire lui échappe. Elle sait qu'un coup a été porté à son précieux petit August mais aussi imprévisible et colérique soit le boxeur, elle devrait tout de même savoir que ses poings n'ont pas pu le démanger sans raison après des années de confiance et de complicité – toutes deux bel et bien détruites. « Alors dis-le moi Mickey, explique-toi. Qu’est-ce qui peut bien pousser quelqu’un à se retourner contre un membre de sa famille ? » Oh, elle ne croit pas si bien dire en supposant que quelqu'un a oublié le sens de ce mot mais ce qu'elle ignore, c'est qu'August a été le premier à envoyer valser ce grand principe. Ils formaient une famille oui, mais un certain bout de papier lui a fait réaliser que tout ça ne signifiait finalement pas grand-chose. « C'est la question qu'il faudrait lui poser, tiens. » il souffle en gardant encore les fameux détails pour lui, juste le temps de faire remarquer à Andréa que cette histoire est la leur et qu'elle ferait mieux de ne pas y mettre son nez. « Une bonne chose que tu ne sois pas moi alors, parce que si ça me concerne. Vous faites partie de ma vie, tous les deux. » C'est une chose qu'il ne cherchera pas à nier, quand bien même il n'aime pas beaucoup entendre qu'August reste proche d'un membre de sa famille et de la sœur de son épouse de surcroit. Leur relation et la nature de celle-ci, Mickey ne la discerne pas très bien aujourd'hui mais il n'a qu'à poser les yeux sur Andréa pour comprendre certaines choses et en présumer d'autres. Elle n'aurait sans doute pas réagi de la même façon s'il n'avait pas été question du Constantine et cette idée n'est pas près de quitter son esprit, peu importe à quel point elle voudrait lui faire croire que le cœur ne l'emporte pas ici sur la raison. « Et t’as visiblement choisi ton camp avant même de connaitre l’histoire, on repassera du coup pour l’objectivité. » Sa voix est amère et son regard toujours plus noir tandis que ses pas alignés d'un bout à l'autre de son studio restent calmes, mais pour combien de temps encore ? « C’est quoi l’idée, dégager tous ceux qui tiennent à toi jusqu’à ce que tu sois enfin seul ? » Ce n'est pas l'idée non, ou si Mickey le fait ce n'est en tout cas pas consciemment. Son but n'a jamais été de croupir seul dans ce trou à rats car cette solitude qui le guette chaque jour un peu plus, l'ancien champion ne la supporte pas. Qu'on lui dise qui avant August s'est vu montrer la porte de sa part car dans ses souvenirs, il est plutôt celui que l'on quitte lorsque ses démons prennent trop de place. Pour autant il ne s'amusera pas à lui rafraichir la mémoire et à lui rappeler que si quelqu'un est parti un jour, ce n'est pas lui car mêler Aliyah à cet échange serait sacrément bas. « Je veux pas d'un putain de traitre dans ma vie, c'est encore mon droit je crois. » sont les seuls mots que Mickey s'autorise à formuler, conscient qu'il doit encore à sa belle-sœur des explications quand bien même rien ne l'y oblige.
Une part du boxeur voudrait que cette histoire reste entre August et lui mais il ne laissera pas le journaliste s'en tirer avec le beau rôle, encore moins s’il doit être celui que l'on pointe du doigt pour une réaction que le Constantine a lui-même fortement encouragée. Face à lui Mickey n'a rien pu contenir et il ne regrette pas ce poing propulsé contre son nez ni la gravité de ses mots ce jour-là, pas alors que sa colère est encore vive et que le coup porté à son cœur n'en finit plus de le faire saigner. Son regard revient alors se heurter à celui d'Andréa, plus fermement encore qu'il n'avait pu le faire jusque là. « Un traitre oui, et tu sais pourquoi ? » Le mot n'est pas trop fort pour désigner la crasse qui lui a été faite, dont Mickey était bien loin de soupçonner l'existence avant que sa curiosité ne le perde. « Parce que j’ai découvert qu’il m’avait sali comme ces raclures de journalistes à l’époque, en écrivant lui aussi un article sur mon dos dont il s’est bien sûr jamais vanté. Et tu sais qui l’a couvert ? Ma propre grand-mère. » Celle qui l'a élevé comme un fils et en qui Mickey avait aussi placé toute sa confiance, sans qu’elle ait hésité à lui mentir pendant des années pour préserver le secret de son petit protégé. Dire qu'il ne l'a pas encore en travers de la gorge serait mentir mais il ne fera pas payer à Rachel les actes du Constantine, dont le simple nom lui hérisse à présent le poil alors qu'il aurait autrefois tout donné pour lui – et l'a notamment bien prouvé le jour de son mariage. « C’est ce qu’un ami est censé faire selon toi, tirer dans les pattes de son soi-disant frère ? D’autant plus quand tout le monde s’en chargeait déjà très bien et que par devant, il prétendait me soutenir. » Il n’y a rien qui justifiait à ses yeux une telle trahison, rien qui autorisait August à lui planter un poignard dans le dos comme il l’a fait et le pire est bien de se dire qu'il a endossé son rôle d’allié en parallèle comme s'il n'avait pas lui-même contribué à sa chute et à son assassinat médiatique. « Il savait en le faisant que ça m’enfoncerait mais il a sauté sur l’occasion de booster sa carrière, tu vois, c’est ça que tu défends Andréa. Et avant que tu me dises que je le méritais, pense aux conséquences d’un article de ce genre sur Ali et Lola. » Parce qu'il n'est pas le seul que tout cela a éclaboussé et qu'en rejoignant le mouvement, August a aussi porté un coup à son mariage et à sa vie de famille. Il y avait ses addictions d'une part et l'acharnement des médias de l'autre, de quoi précipiter n'importe quel couple vers le divorce mais aussi de quoi arracher un père à sa fille. Que son « ami » n'ait pas réellement cherché à lui nuire n'a aucune importance car à l'arrivée, c'est bien son nom que Mickey peut inscrire sur la liste de ceux qui l'ont crucifié en place publique. Et ce taudis dans lequel il vit récolte ensuite l'attention d'Andréa, comme s'il n'avait pas eu droit à suffisamment de remontrances avant ça. « T’as passé l’âge qu’on te demande de ranger ta chambre. » C'est elle pourtant qui s'inquiétait qu'Aliyah ait pu constater l'état de son studio de ses propres yeux, ce qui revenait sans doute aussi à lui reprocher sa manière de vivre. Qu'elle lui dise plutôt ce qu'il fait encore de bien aujourd'hui, ils iront plus vite. « J’ai aussi passé l’âge qu’on me réprimande pour un coup de poing comme à l'école. » Et Dieu sait que Mickey était déjà connu pour régler le moindre problème par la violence plus jeune, ce qui ne pouvait que rendre sa confrontation avec August tristement prévisible. C’était mérité, quoi qu'elle puisse en dire et il ne contrôlera pas sa force s'il doit un jour revoir sa petite gueule de profiteur, qu'elle se charge donc de le prévenir. « Et le jour où Lola voudra te voir, elle tombera comment ? » Mal, bien évidemment. La question qui lui parvient n'a même rien d'agréable à entendre mais la réponse du boxeur se veut claire, pour ne pas dire limpide. « On a convenu avec Aliyah que la petite ne mettrait jamais les pieds ici sans que je sois prévenu à l’avance. » Ce qui le prémunit en principe d'une visite à l'improviste et ce, afin qu'il puisse avoir le temps de cacher et d’arranger ce qui doit l’être pour préserver l'innocence de sa fille. Mickey ne se pardonnerait pas que le désolant spectacle de sa débauche éclate devant ses yeux d’enfant et pour cette raison, il préfère encore que leurs rencontres se fassent ailleurs tant que la fillette ne demande pas à voir dans quoi il vit. « Je suis le premier à pas vouloir que Lola découvre quel genre de vie je mène et je préférerais même crever plutôt qu’elle soit témoin de tout ça. » Il y a en l'occurrence beaucoup de choses qu'une enfant ne doit jamais voir ici et il n'estime pas devoir en faire la liste, pas alors qu'Andréa peut elle-même constater le chaos et la dépravation qui les entourent. Finalement, Mickey vient s'échouer sur son canapé en supposant que cette discussion sera aussi longue qu'houleuse car si sa belle-sœur a encore des reproches à lui faire sur son rôle de père ou le reste, il ne dit pas non à un minimum de confort pour aborder ce qui doit suivre. « Mais une chose m’intrigue, quand même. Comment tu peux insinuer que j’ai remplacé ta sœur alors que je porte encore mon alliance ? » Il vrille un regard inquisiteur vers elle puisqu'il lui semble bien que son insinuation un peu plus tôt ne concernait pas uniquement August, qu'il n'entend par ailleurs jamais remplacer non plus. Aliyah sait-elle seulement que sa petite sœur se trouve chez lui ? Non, probablement pas car pour mettre son nez dans les affaire des autres sans y être invitée, Andréa est très forte.
Seule mon impulsivité m’a guidée jusqu’ici, sans véritable idée de ce qui a pu se passer entre le Reeves et le Constantine. Je ne me suis pas suffisamment attardée avec ce dernier pour comprendre ou même poser des questions, bien trop énervée par l’état pitoyable dans lequel Mickey l’avait laissé. August a bien tenté de me retenir lorsque je suis repartie en furie voir mon beau-frère mais pas avec assez de conviction pour me ralentir, ou même me faire réfléchir. C’est stupide finalement ; il y a toujours deux versions à une histoire et en l’occurrence, je n’en connais aucune. Le boxeur a l’air remonté, d’autant plus en m’entendant faire référence à celui qu’il ne considère plus comme son meilleur ami, ni même comme un membre de sa famille. La violence de ses mots me pousse à m’interroger sur ce qui a bien pu se passer de si grave pour qu’il se retourne contre August, réglant ses comptes avec lui comme s’il n’était rien de plus qu’un vulgaire étranger à ses yeux. Sa réaction, son regard noir et ses gestes me font d’autant plus regretter d’être arrivée ici sans véritables arguments, si ce n’est l’évidence ; August est déjà plus bas que terre, jamais il n’aurait du lever la main sur lui. Le combat n’a rien de loyal et il le sait. Dans sa discipline, les boxeurs ne combattent pas dans des catégories trop éloignées et le Constantine est loin de peser bien lourd dans la balance en comparaison au tas de muscles que représente le Reeves. « C'est la question qu'il faudrait lui poser, tiens. » Je lève les yeux au ciel, excédée par le suspens qu’il tend à instaurer par tout le ressentiment que la situation lui inspire. « Je suis partie avant qu’il n’ait eu le temps de m’expliquer quoique ce soit. » Inconsciemment, je prends une nouvelle fois sa défense, ayant le sentiment que mon interlocuteur lui reproche également son silence quant à la situation. Une situation qui, à son sens, ne me regarde pas. Mais il devrait savoir depuis toutes ces années que je ne peux rester silencieuse en voyant se déchirer des êtres qui me sont chers. Je m’immisce donc dans cette histoire de la même façon que je l’ai fait lors de sa séparation avec Aliyah ; par bienveillance, en espérant amener une part raisonnable de doute dans ses décisions. « Et t’as visiblement choisi ton camp avant même de connaitre l’histoire, on repassera du coup pour l’objectivité. » J’accuse le coup sans broncher. Il y a une part de vrai dans ce reproche à peine déguisé, mais ne lui ai-je pas accordé suffisamment le bénéfice du doute ? J’ai beau rester de son côté, le constat est pourtant sans appel : un père absent, un homme préférant céder au vice plutôt que de revenir à la réalité en assumant ses responsabilités et surtout, un mari incapable de signer les papiers du divorce mais qui enchaîne les conquêtes. Comment peut-il espérer de moi que je me montre objective dans une telle situation, sachant qu’il ne cesse de flirter avec les limites alors qu’August poursuit doucement sa descente aux enfers ? « Tes antécédents ne jouent pas en ta faveur. » Je lâche, pragmatique. Dans quel monde August mériterait-il les foudres du Reeves, lui qui l’admire et le met pratiquement sur un piédestal ? La réponse n’est pas encore tombée et ma curiosité s’accroit au fil de notre discussion, bien que celle-ci risque de tourner court à tout moment. Je sens que Mickey tolère à peine mes reproches et ma propre colère m’empêche de réfléchir clairement, amenant une tension supplémentaire à nos échanges. « Je veux pas d'un putain de traitre dans ma vie, c'est encore mon droit je crois. » Un traître ? J’ai beau avoir une imagination débordante, je n’ai pas le moindre début d’explication pour éclaircir le discours obscur de mon beau-frère. Son regard percute le mien, presque comme si j’étais moi-même coupable de ce dont il accusait August et l’espace d’un instant, j’imagine à quel point le Constantine a dû se sentir petit face à la colère foudroyante du boxeur. « Un traitre oui, et tu sais pourquoi ? » Quelque chose me dit que je ne vais pas tarder à le savoir et vu la boule de nerfs que j’ai face à moi, je commence à me demander si j’ai bien envie que ça soit le cas. Pourtant, Mickey semble enfin prêt à me dévoiler les raisons de son courroux, celles qui ont été capables de le pousser à l’affrontement physique avec son frère de cœur. Je secoue à peine la tête sans le lâcher des yeux, suspendues à ses lèvres, craignant soudainement le pire. « Parce que j’ai découvert qu’il m’avait sali comme ces raclures de journalistes à l’époque, en écrivant lui aussi un article sur mon dos dont il s’est bien sûr jamais vanté. Et tu sais qui l’a couvert ? Ma propre grand-mère. » Interdite, je laisse le temps à l’information de suivre son chemin dans mon esprit, histoire d’être certaine de l’avoir parfaitement intégrée. L’incompréhension se lit sans doute sur mon visage alors que je cherche à comprendre, persuadée que ça ne peut pas être vrai. Je me souviens sans peine du déferlement des médias sur le Reeves, de l’impact négatif qu’il a eu sur lui et des répercussions que l’on connaît tous. Comment August aurait-il pu sciemment participer à la mise à mort de son meilleur ami ? « C’est ce qu’un ami est censé faire selon toi, tirer dans les pattes de son soi-disant frère ? D’autant plus quand tout le monde s’en chargeait déjà très bien et que par devant, il prétendait me soutenir. Il savait en le faisant que ça m’enfoncerait mais il a sauté sur l’occasion de booster sa carrière, tu vois, c’est ça que tu défends Andréa. Et avant que tu me dises que je le méritais, pense aux conséquences d’un article de ce genre sur Ali et Lola. » Je fronce les sourcils en l’entendant partir du principe que j’allais lui dire une chose pareille ; je n’ai jamais pensé qu’il méritait ce qui lui arrive, pas une seconde. Personne ne devrait avoir à vivre une telle situation et une part de moi a toujours fait le parallèle avec ma propre situation. Que se passera-t-il le jour où ils apprendront tous l’étendue de mes mensonges ? Je serais bien naïve de croire que ça n’arrivera jamais et étant moi-même loin d’être blanche comme neige, je peux difficile jeter la pierre à qui que ce soit. Ma rancœur envers Mickey est bien plus récente, elle s’est construite sur base de ses actes de ces derniers mois, ceux qui atteignent encore ma sœur et ma filleule. Et encore, elle ne sait pas tout. « Il y a forcément une explication… » Je balbutie, bien incapable de trouver un raisonnement logique au comportement du Constantine. « Et jamais je ne dirais ça, je les ai vues les conséquences. » Je précise, observant chaque jour les séquelles de cette histoire chez ma sœur, chez Lola. D’ailleurs, je ne partagerais probablement leur toit si tout ça n’était pas arrivé. Difficile de croire qu’August a lui-même porté sa pierre à l’édifice de ce mouvement médiatique ayant enfoncé le Reeves et entraîné avec lui tous ceux qu’il aimait. Et le boxeur s’en sort encore moins bien, comme le prouve cet endroit dans lequel il évolue sans plus chercher à camoufler les signes de ses addictions. « J’ai aussi passé l’âge qu’on me réprimande pour un coup de poing comme à l'école. » Je soupire doucement, faisant les cent pas, les mains sur mes reins dans une vaine tentative de trouver mon calme au milieu du flot d’informations qui m’assaille depuis qu’il m’a avoué les raisons de leur altercation. S’il dit vrai, je peux difficilement continuer à argumenter en faveur du Constantine. Mais dans ce cas, qui le fera ? Il le connaît aussi bien que moi, bien plus même. Lui a-t-il accordé le bénéfice du doute, l’espace d’un instant ? Quelques infimes minutes, le temps pour lui de s’expliquer ? J’en doute fort ; l’impulsivité du Reeves est au moins aussi incendiaire que la mienne et pire, il laisse ses poings exprimer ce qu’il ne parvient pas à dire avec des mots. « Le coup de poing, il est arrivé avant ou après que tu lui aies laissé une chance de s’expliquer ? » Si sa propre grand-mère a préféré garder le silence sur cette histoire, c’est qu’il y a forcément quelque chose d’autre. Je me raccroche à cette idée de toute mes forces, incapable de juger August sur un tel acte, sans avoir eu sa version de l’histoire. « On a convenu avec Aliyah que la petite ne mettrait jamais les pieds ici sans que je sois prévenu à l’avance. » Je hoche la tête en plissant les lèvres. Je reconnais bien là le tempérament de ma sœur, cherchant à tout prix une solution convenant à tout le monde. Elle ne veut pas priver Lola de voir son père, tout comme elle ne prendra jamais le risque de l’exposer au côté obscur de ce dernier. « Je suis le premier à pas vouloir que Lola découvre quel genre de vie je mène et je préférerais même crever plutôt qu’elle soit témoin de tout ça. » La sincérité de son discours me frappe de plein fouet, tout comme la souffrance qui est la sienne, privé ainsi du moindre moment empreint de spontanéité avec sa fille. « Tout pourrait changer, si tu le décidais. » Je lâche enfin, relevant le nez en direction de mon beau-frère alors que ce dernier se laisse tomber sur son canapé, probablement las de mes attaques. « Mais une chose m’intrigue, quand même. Comment tu peux insinuer que j’ai remplacé ta sœur alors que je porte encore mon alliance ? » Rien ne lui échappe, décidemment. Prise à mon propre jeu, je décide de le dévoiler sans même chercher à m’en cacher – après tout, je n’ai rien fait de mal. Je suis tombée sur cette garce en lui rendant visite. Quant au reste… ça appartient à l’histoire, nul besoin de m’étaler dessus. « Je suis tombée sur de tes amies. On a fait connaissance. » Léger euphémisme quand on repense à notre altercation ; cette dingue a bien failli m’arracher la tête – et pas que. Et puisque je n’ai pas réussi à faire entendre raison à la blonde hystérique, peut-être est-il temps de changer de tactique. « De toute façon tu n’es pas le seul à passer à autre chose. » Je hausse les épaules, retenant à mon tour les informations avec une nonchalance feinte, sachant pertinemment que je viens de lancer une bombe au cœur même du studio du Reeves. Et quelque chose me dit qu’elle ne tardera pas à exploser.
Bound myself in overgrown anxieties, tangled in the thorns to match my lips to a sweetbriar. I'll be lost and weird forever, my mindframe replaced to fit the current picture. Watch me shift into myself, this is the rythm of my hell. Did i pay debt in blood last night, not a new scratch on me, saying otherwise. Hilt in my exit wound, my knifes romantic lies.
gifs by (c) eternalroleplay and (c) thewilds.agency
C'est trop facile de débarquer chez lui avec des reproches plein les poches, sans avoir la moindre idée de l'origine de sa fureur contre le Constantine car ce n'est pas ce qui empêche sa belle-sœur de mener certaines conclusions comme Mickey le constate bien vite. Le pense-t-elle vraiment capable de porter atteinte à l'intégrité physique de son meilleur ami sans qu'une très bonne raison l'y ait poussé ? Et August, n'a-t-il pas une chance de l'avoir au moins un peu cherché pour que leur relation qui ne comportait jusqu'ici aucune forme de violence et d'animosité ait aussi mal tourné ? Il ne s'est pas réveillé un matin avec l'envie de lui refaire le portrait, tout comme il n'aurait pas fait l'usage de ses poings s'il n'avait pas été ignoblement trompé. Cette vérité que Mickey retient encore ne tardera pas à tomber mais déjà, il peut sentir qu'Andréa penche en faveur de celui qu'elle n'imagine probablement pas pouvoir le trahir. Lui non plus ne l'en pensait pas capable il y a encore quelques jours mais à présent tout est très clair, et les choses le seront aussi bientôt aux yeux de sa visiteuse qui a tout de même beaucoup de choses à dire pour quelqu'un qui ne sait rien. « Je suis partie avant qu’il n’ait eu le temps de m’expliquer quoique ce soit. » Sans doute était-elle trop pressée de débouler ici pour laisser l'occasion à August de lui narrer les faits, en admettant que ce dernier aurait assumé le tiers de ses torts face à elle ce dont Mickey n'hésite pas à douter. S'il a pu lui mentir pendant trois ans alors oui, il peut le croire assez lâche pour ça aussi. L'intervention d'Andréa dans cette histoire pose en tout cas problème, en particulier lorsque sa prise de position paraît déjà très claire et ne manque pas d'irriter le boxeur. « Tes antécédents ne jouent pas en ta faveur. » Et cet argument, Mickey aurait honnêtement pu le prédire. Il est le violent de l'histoire et le drogué de surcroit, pour ne pas faire la liste complète de tares qui sont le siennes, de quoi faire passer August pour l'ange qu'il n'est pas et cela pour l'agacer un peu plus encore. Ses antécédents ne sont certes pas glorieux mais sa condamnation par principe, le boxeur ne veut pas l'entendre. « Et ton affection pour lui, elle joue en ma faveur peut-être ? » Sa riposte ne se fait pas attendre car Mickey n'est pas aveugle, en plus de ne pas être idiot. Tout ou presque dans son attitude trahit son attachement pour le Constantine, un peu trop prononcé à son goût pour que son objectivité ne soit pas doublement questionnée. Difficile après ça de concevoir que celui qu'elle défend mérite bel et bien l'étiquette du traitre qu’il présente mais qu'Andréa se rassure, Mickey ne pouvait pas non plus s'y résoudre avant que la preuve ne figure sous ses yeux car le moins que l'on puisse dire, c'est qu'August a bien caché son jeu. « Il y a forcément une explication… » Elle semble secouée par ces informations qu'il lui révèle et le boxeur espère ainsi faire trembler ses convictions les plus profondes mais déjà, son premier réflexe revient à chercher de quoi excuser l'attitude du journaliste comme si une bonne raison de le poignarder dans le dos pouvait exister, quelque part. « Et jamais je ne dirais ça, je les ai vues les conséquences. » C'est peut-être la seule chose qu'Andréa lui accordera ce soir mais elle reste au moins consciente de l'impact que ce genre d'article peut avoir – le tout serait maintenant d'accepter d'y voir le poids de l'implication d'August, loin d'être étranger à sa débâcle et donc tout aussi coupable que ses rapaces de confrères dans ce qui aura été son immolation publique dans bon nombre de médias. Qu'elle ouvre donc les yeux sur le soi-disant « ami » contre lequel Mickey se serait retourné au lieu de le réprimander sur sa façon de confronter ce dernier, virulente certes mais sûrement pas gratuite. « Le coup de poing, il est arrivé avant ou après que tu lui aies laissé une chance de s’expliquer ? » Il faut croire que jusqu'au bout, Andréa préfèrera douter de lui plutôt que du principal concerné. Cette façon de trouver à August des excuses quoi qu'il puisse faire a même de quoi le blesser car c'est à se demander si on l'autorise seulement à se sentir sali et trahi. On ne découvre pas ce genre de choses sans tomber de très haut tout comme on ne renonce pas à une telle amitié sans mourir un peu avec elle, August méritait donc bien de souffrir lui aussi. « Parce qu’il y avait quelque chose à expliquer selon toi ? » il questionne en ne la quittant pas un instant du regard, tout particulièrement indigné par cette « chance » qu'il aurait selon elle dû lui accorder. « Il m’a piétiné parce que c’était la grande tendance de l'époque, il l'a reconnu devant moi et s'il est pas trop lâche, c'est aussi ce qu'il te dira. » Qu'il a bêtement suivi le mouvement pour tenter de tirer son épingle du jeu, tels ont été les mots d'August face à lui car non, Mickey n'a pas laissé sa colère parler aussi vite sans qu'aucune discussion n'ait eu lieu. « Et le coup de poing, si tu veux tout savoir, c’est lui qui l’a réclamé. Il a simplement de la chance que je me sois arrêté là. » Le risque que les choses dégénèrent, August le connaissait mais ça ne l'a pas empêché de le provoquer pour qu'à l'arrivée, le boxeur se soit dit qu'il n'avait aucune raison de l'épargner. Il a cherché tout ce qu'il a récolté, voilà comment Mickey se plairait à le résumer si ses prochaines paroles ne s'adressaient pas à elle avec aigreur. « Mais si t’es juste venue prendre sa défense tu peux déjà partir, j’écouterai pas une seconde de plus ces conneries. » Si avec tout ça Andréa ne sait toujours pas où se positionner alors oui, c'est sa porte qu'elle devrait plutôt prendre avant que le calme du boxeur ne l'abandonne pour de bon.
Son studio n'est déjà pas dans le meilleur des états et ce n'est pas de continuer à mentionner August qui le rendra plus présentable, car il ne faudrait pas grand-chose pour que sa déception et sa rage y éclatent une nouvelle fois. Sa belle-sœur a après tout des yeux pour s'en rendre compte en plus de connaître l'intensité de ses réactions et l'ampleur de sa débauche, de quoi les mettre au moins d'accord sur un point essentiel : le chaos régnant ici ne doit jamais être porté aux yeux de sa fille, dont Mickey ne supporterait pas de ternir l'innocence et ce, même s'il doit pour ça renoncer à l'idée d'apporter un peu de gaité et de vie chez lui où Lola n'aura pas sa place tant qu'il continuera de s'y abîmer comme il le fait. « Tout pourrait changer, si tu le décidais. » Il fuit ce regard qu'Andréa oriente vers lui tout comme la discussion qui pourrait en découler, tout en ayant bien du mal à croire pour sa part que quoi que ce soit puisse encore changer. « C’est pas si simple. » qu'il souffle pour unique réponse, sans avoir besoin de mentionner ces addictions ancrées en lui depuis toujours et contre lesquelles la meilleure volonté ne serait pas suffisante. Cette volonté de s'en sortir, de toute façon, Mickey ne cherche même pas à l'avoir quand il semble évident qu’il s’est laissé tomber bien trop bas pour espérer remonter et pourtant, les exemples de sevrages réussis autour de lui ne manquent pas ces derniers temps. Tout le monde parvient à s'en sortir quand lui ne cesse à l'inverse de s'enfoncer, au point qu'il convient presque de se demander s'il ne sera pas emporté plus jeune encore que l'a été son père. Quarante ans, voilà qui semble même très optimiste pour celui dont le trou est déjà creusé. « Je suis tombée sur de tes amies. On a fait connaissance. » Cette fois, son regard glisse jusqu'à Andréa dont l'allusion ici ne tromperait personne. Tous deux savent bien que les femmes que le boxeur fréquente répondent plutôt à l'appellation « conquêtes » et Mickey n'aime pas vraiment entendre que sa belle-sœur a pu croiser l'une d'elles, tout en ignorant encore laquelle. « Par le plus grand des hasards, je suppose ? » Sa voix en dit long sur le fait qu'il n'en croit rien, connaissant maintenant la facilité avec laquelle Andréa peut se mêler de ses affaires et visiblement, aussi, de sa vie sexuelle. A-t-elle vraiment osé y mettre son nez comme dans le reste ? Si c'est le cas, Mickey devra de toute évidence très vite lui rappeler où est sa place. « Mais vas-y, raconte. T'as l'air décidée à t'immiscer dans ma vie de toutes les façons alors pourquoi ça devrait m'étonner. » En l'occurrence, non, plus rien ne peut à ce stade le surprendre mais il changera certainement de discours lorsque le sens des prochaines paroles de sa belle-sœur le heurtera de front. « De toute façon tu n’es pas le seul à passer à autre chose. » Le sous-entendu a tout d'évident mais il refuse dans un premier temps de le voir comme de l'entendre, prenant uniquement cette remarque pour lui avec une perplexité certaine. « Parce que tu appelles ça passer à autre chose, toi ? » L'alliance trônant toujours à son doigt, que Mickey n'a jamais pu retirer. Le divorce qu'il retarde et repousse depuis des années. Ces étreintes éphémères qu'il enchaine sans jamais s'ouvrir à quoi que ce soit de sérieux pour ne pas crever seul et cette interdiction formelle de s'attacher à quiconque. Ce n'est pas ce que Mickey appellerait tourner la page d’un mariage dont il ne fera jamais le deuil, mais doit-il revendiquer haut et fort qu'il n'entrevoit de retrouver personne ? C'est d'autant plus simple quand aucune femme ne peut de toute façon imaginer une vie avec lui, Mickey n’étant officiellement plus un homme que l’on épouse, tristement devenu un homme dont on préfère divorcer alors même que ces fichus papiers, il ne les signera jamais. Et finalement, l'allusion de sa belle-sœur revient le saisir tandis que sa mâchoire se crispe et sa gorge se resserre, douloureuse au possible. « Si je dois savoir quelque chose Andréa, dis-le moi. Surtout si ça concerne ce que je crois. » Il le demande bien plus qu'il ne l'exige, comptant avant tout sur sa transparence pour ne pas rebrousser chemin après avoir ouvert cette brèche car il s'agace déjà bien trop de ce suspense. « Qui passe à autre chose ? » insiste-t-il, son cœur s'emballant à son tour à l'idée que l'une de ses plus grandes craintes se concrétise. Mickey peut déjà jurer que son téléviseur prendra un coup de plus si l'information doit lui déplaire, son regard cramponné à Andréa en attendant qu'elle ne l'achève.
Je commence à perdre de mon aplomb tandis que sa colère, elle, ne cesse de croître. Je ne sais pas à quoi je m’attendais au juste en venant ici, mais certainement pas à faire face à un animal blessé. Car c’est bien ce qu’il est, même s’il se cache derrière tout le venin qu’il crache sans vergogne sur celui qu’il considérait encore comme son meilleur ami il y a peu. Le Reeves voit clair, comprend que je suis venue ici sans avoir la moindre idée des tenants et des aboutissants de leur altercation. Je reprends pour le Constantine, inconsciemment ou non, persuadée que quoiqu’il ait pu se passer, il doit forcément y avoir une explication. Quelque chose de logique, qui expliquerait comment il est parvenu à mettre Mickey dans un tel état de nerfs. Ce dernier tarde à me donner le fin mot de l’histoire, me reprochant mon manque d’objectivité sur la situation. Je sais qu’il n’a pas tort, mais j’ai bien du mal à voir August autrement que comme la victime dans tout ça. C’est lui qui était plus bas que terre, lui qui s’est fait refaire le portait et au vu des circonstances, je déteste l’idée que son meilleur ami se soit retourné contre lui – peu importe les raisons. « Et ton affection pour lui, elle joue en ma faveur peut-être ? » Le sous-entendu est limpide et je soupire légèrement, dépitée qu’il puisse penser que mon attachement pour le Constantine soit la seule raison des arguments que je tente péniblement d’avancer sur la table. Ils sont tous les deux heurtés, blessés et leur relation me tient suffisamment à cœur pour que je m’oblige à jouer l’avocat du diable face à un Reeves remonté à bloc, sans pour autant être capable d’en faire plus puisque j’ignore tout des raisons de sa colère. « J’ai tout autant d’affection pour toi, ça n’a rien à voir. » J’élude, refusant de me confronter maintenant aux émotions que le journaliste parvient encore à déclencher en moi après toutes ces années. Il est plus facile d’ignorer ce qui saute aux yeux de tous, sauf des principaux concernés. Je tombe des nues lorsque le boxeur se décide enfin à lâcher le morceau, incapable de formuler une quelconque phrase de soutien à son égard. Mes pensées sont, une fois de plus, dirigées vers August tandis que je cherche à comprendre comment lier cet acte ignoble à la personne honnête que je côtoie depuis plusieurs années. J’ai l’impression que quelque chose ne colle pas et je n’arrive pas à concevoir qu’il ait pu faire ça, comme l’indique ma réaction qui ne semble pas au goût du Reeves. « Parce qu’il y avait quelque chose à expliquer selon toi ? » Il me fixe avec indignation et je m’abstiens du moindre commentaire, le temps de remettre mes idées en place et de trouver moi-même une explication qui, je commence à le comprendre, n’arrivera jamais. « Il m’a piétiné parce que c’était la grande tendance de l'époque, il l'a reconnu devant moi et s'il est pas trop lâche, c'est aussi ce qu'il te dira. » Je sais qu’August s’est toujours montré ambitieux, décidé à tirer son épingle du jeu dans le monde du journalisme afin de briller et faire ses preuves. Mais aux dépends de son meilleur ami ? Encore une fois, rien ne fait sens et pourtant, je commence à me dire que Mickey a peut-être réagi à juste titre. Le frapper n’était sans doute pas nécessaire, mais qui suis-je pour lui faire autant de reproches quand je suis moi-même incapable de gérer mon impulsivité ? Encore plus lorsque quelqu’un que j’aime me fait du mal. Et c’est exactement ce dont il est le cas ici. « Et le coup de poing, si tu veux tout savoir, c’est lui qui l’a réclamé. Il a simplement de la chance que je me sois arrêté là. Mais si t’es juste venue prendre sa défense tu peux déjà partir, j’écouterai pas une seconde de plus ces conneries. » J’imagine sans peine la scène et si c’est le Constantine qui a demandé ce coup de poing, c’est qu’il estime lui-même l’avoir mérité. « Je suis désolée. » Désolée d’être arrivée comme une furie chez lui, d’avoir repris pour August sans même savoir ce que je défendais et surtout, d’être partie du principe que le boxeur avait dépassé les limites – une conclusion hâtive reposant malheureusement sur tout ce qu’il y a de pire en lui. Les trois mots que je prononce regroupent tout ça et j’espère que ça sera suffisant, bien qu’on n’ait jamais été du genre à s’offrir de longs discours emprunts de tendresse et de barbe-à-papa. « Ça me tue de vous voir vous déchirer comme ça. Je connais ton impulsivité, j’étais à mille lieux de penser qu’il avait fait une chose pareille. » Et je me promets déjà d’en discuter avec le principal concerné, désormais incapable de lui trouver la moindre explication valable. « Je le veux bien ce verre, finalement. » J’ajoute, lui jetant un coup d’œil inquisiteur afin de déterminer s’il est plus proche de me jeter dehors ou de me pardonner mon impulsivité et cette manie que j’ai de m’immiscer dans sa vie. Je suis un peu comme une petite sœur qu’il n’a jamais voulu avoir et je tiens mon rôle à la perfection en me mêlant de ce qui ne me regarde pas et en continuant d’être présente dans sa vie malgré sa séparation avec Aliyah.
Je continue d’ailleurs sur ma lancée en m’attaquant à l’état de ce studio dans lequel il vit, ne prenant plus la peine de camoufler les signes de son addiction – si ce n’est en présence de Lola, comme il a pris soin de le souligner. Je me soucie du bien être de ma filleule autant que du sien, ou de celui de mon aînée. Leur dynamique familiale a été écorchée par l’acharnement médiatique que le Reeves a subi et je m’efforce d’être présente pour chacun d’entre eux, sans pour autant me ranger irrémédiablement du côté d’Ali. J’ai beau me mêler de ce qui ne me regarde pas, je respecte toutefois le fait qu’il s’agit là de leurs histoires et de leurs arrangements. Dans un monde idéal, Mickey parviendrait à reprendre le dessus et à se ranger, tandis que ma sœur accepterait de le laisser entrer à nouveau dans sa vie. Mais rien n’est tout à fait blanc ou noir et c’est avec ces variantes de gris que l’on doit tous composer, malheureusement. « C’est pas si simple. » Je le sens pessimiste, défaitiste et cette image me crève le cœur. « T’as songé à faire une cure ? » Je me risque sur une pente glissante, sur un sujet que je ne maitrise pas – n’ayant moi-même jamais souffert d’addictions – et si je sais que la volonté est le meilleur moteur pour réussir à s’en sortir, je regrette que rien ne le motive à le faire. Pas même sa fille. Ma dernière remarque le pousse à me coincer et à avouer ma rencontre avec la petite blonde avec laquelle il semble aimer passer du bon temps. Son regard accroche le mien et je le soutiens cette fois, déterminée à le faire réagir. S’il refuse de retirer son alliance, de signer les papiers du divorce, alors pourquoi ne se bat-il pas pour récupérer ma sœur ? Pourquoi s’enterrer dans ce trou en ignorant ses problèmes à coup de rails et de sexe facile ? « Par le plus grand des hasards, je suppose ? » Je hoche la tête, m’appuyant sur la première fois où j’ai croisé cette petite garce tout en éludant la deuxième rencontre, pourtant bien plus significative. « Mais vas-y, raconte. T'as l'air décidée à t'immiscer dans ma vie de toutes les façons alors pourquoi ça devrait m'étonner. » Je sais que ça l’énerve et pourtant, je retiens difficilement un sourire. Nos rapports sont parfois houleux mais seule la bienveillance et l’envie de le voir bien me poussent à agir de la sorte. « J’étais simplement passée te voir, je suis tombée sur elle. Et j’ai beau ne pas juger, je ne sais pas ce que tu lui trouves, franchement. » Elle n’atteint pas la cheville d’Aliyah et s’il cherche son exact opposé, alors il a tapé dans le mille. J’évite la moindre description pour le pousser à me demander à qui je fais allusion exactement, exposant ainsi le fait qu’il multiplie les conquêtes tout en refusant sa liberté à ma sœur. Je rêve du jour où ils se remettront ensemble, mais cette situation ne peut définitivement pas durer. Je décide donc de le piquer une fois encore en sous-entendant qu’il n’est pas le seul à passer à autre chose, mais l’allusion manque sa cible : « Parce que tu appelles ça passer à autre chose, toi ? » Mon regard glisse sur son alliance et je comprends qu’il parle de lui, loin de s’imaginer que c’est à ma sœur que je fais référence. Finalement, je vois l’expression de son visage s’assombrir tandis que tout son corps semble se tendre, signe évident qu’il a fini par comprendre. « Si je dois savoir quelque chose Andréa, dis-le moi. Surtout si ça concerne ce que je crois. Qui passe à autre chose ? » A voir sa réaction, je regrette presque d’avoir glissé sur ce terrain, mais ça me parait plus que nécessaire. Elle lui échappe, commence à se projeter dans un avenir dans lequel il n’a plus sa place ou en tout cas, plus celle qu’il avait autrefois. « Je pense que tu sais très bien de qui je parle, Mickey. » Mon ton s’est radouci. Je ne veux pas lui causer plus de peine, simplement lui donner l’impulsion nécessaire pour le sortir de sa torpeur. Elle ne restera pas dans les parages pour toujours et même s’ils sont liés à vie par la présence de Lola, rien n’empêchera Aliyah de trouver le bonheur dans les bras d’un autre si le Reeves ne se décide pas à remonter la pente et à se battre pour elle.
Bound myself in overgrown anxieties, tangled in the thorns to match my lips to a sweetbriar. I'll be lost and weird forever, my mindframe replaced to fit the current picture. Watch me shift into myself, this is the rythm of my hell. Did i pay debt in blood last night, not a new scratch on me, saying otherwise. Hilt in my exit wound, my knifes romantic lies.
gifs by (c) eternalroleplay and (c) thewilds.agency
La dernière chose dont il ait besoin est bien que sa belle-sœur défende son traitre d'ami par principe car s'il a conscience de ne pas être irréprochable, Mickey apprécierait au moins que l'on considère sa version de l'histoire avant de lui renvoyer à la figure des antécédents trop faciles. Ces derniers jouent contre lui alors que perdre son sang-froid est aujourd'hui ce que l'ancien champion fait le mieux mais il jure avoir eu des raisons de se retourner contre August, sur lequel il n'aurait jamais levé la main si les circonstances n'avaient pas été celles-ci. Et Andréa dans tout ça, n'est-elle pas aussi un peu aveuglée par son attachement pour le Constantine ? Il n'a pas peur d'effleurer cette idée face à l'intéressée car c'est ce qu'il peut ressentir derrière cette volonté de lui trouver des excuses à tout prix, sans pour autant espérer lui faire cracher à quel point son opinion peut être biaisée car au grand jeu du déni et des choses qu'on ne parvient pas à s'avouer, Mickey n'est lui-même pas en reste parfois. « J’ai tout autant d’affection pour toi, ça n’a rien à voir. » Il se contente d'esquisser un sourire las tout sauf amusé, incapable à cet instant de percevoir la fameuse affection dont elle parle quand sa venue chez lui consiste à pointer du doigt ses derniers agissements en date. Frapper quelqu'un ne sera jamais la bonne réaction à avoir et il le sait, mais il n'est depuis toujours pas fichu de régler un problème autrement qu'avec ses poings et ce, tout particulièrement lorsque son honneur est mis à mal. Il aurait pu offrir l'occasion à August de s'expliquer pendant des heures, oui, mais cela n'aurait pas effacé son affront ni le mal qu'il lui a causé en écrivant cet article car ce bout de papier avait à l'époque le pouvoir de bousiller l'entièreté de sa vie. C'est ce qu'il reproche à son prétendu ami, d'avoir rejoint le mouvement quand bien assez de journalistes se chargeaient déjà de l'accabler car même si un article de plus ou de moins n'y aurait rien changé, jamais Mickey ne pourra oublier que son nom figurait sur la liste de ceux l'ayant publiquement exécuté. Près de quatre ans passés à naviguer en plein mensonge, sans soupçonner que son plus fidèle allié avait contribué à sa chute et tout ça pour le découvrir un beau jour par hasard, sans même qu'August ne l'ait reconnu le premier. Il ne dit pas que l'apprendre de sa bouche aurait été plus facile mais son double-jeu est bien ce qui fait le plus mal, une douleur telle que Mickey doute à présent de pouvoir attribuer sa confiance à qui que ce soit. August n'était pas seulement un ami, il était aussi un frère et le dernier disposé à pouvoir le trahir mais il se trompait et a encore le plus grand mal à l'admettre, à la fois en colère contre le concerné et contre lui-même pour n'avoir rien décelé. Celle qui savait n'a rien dit et s'il n'avait pas mis son nez dans ce carton par erreur, sans doute ne l'aurait-il jamais su. « Je suis désolée. » Enfin, les mots d'Andréa ne consistent plus à l'accuser. Des mots qu'il n'attendait plus et qui lui arrachent aussitôt un soupir, épuisé de batailler contre sa belle-sœur à qui il désirait seulement exposer sa vérité alors que cette dernière paraît prendre la mesure de cette histoire où les torts sont véritablement partagés. « Ça me tue de vous voir vous déchirer comme ça. Je connais ton impulsivité, j’étais à mille lieux de penser qu’il avait fait une chose pareille. » Là-dessus au moins, Mickey ne peut pas vraiment lui en vouloir car sa première réaction a aussi été de ne pas y croire en tombant sur ce journal. August ne pouvait pas être responsable d'une telle tromperie, pas dans son monde à lui mais l'évidence était pourtant bien sous ses yeux, comme elle semble désormais sauter aux yeux d'Andréa. « Il l'a fait pourtant et crois-moi, ça me tue aussi. » Son affliction peut s'entendre à sa voix malgré le contrôle que Mickey garde sur celle-ci, estimant avoir bien assez broyé du noir ces derniers jours pour ne pas exposer l'étendue de sa peine ce soir. Son cœur n'en finit pourtant plus de saigner pour celui qu'il estimait avant ça au-dessus de tout, devenu celui qu'il n'autoriserait même pas à apporter des fleurs sur sa tombe aujourd’hui. « Promets-moi juste une chose Andréa. » il reprend alors, son regard accrochant le sien pour s'assurer d'obtenir sa pleine attention. « Ne te mets pas en tête de nous réconcilier, t'y perdrais ton temps comme ton énergie et moi, tu me rendras franchement service si tu t'abstiens de me parler de lui. » Le Constantine restera à compter de ce jour un sujet sensible à ne pas évoquer devant lui, la simple mention de son prénom suffisant à raviver sa colère et comme Andréa le sait, mieux vaut ne pas jouer avec celle-ci. « Fais ce que tu veux avec cette enflure mais de mon côté, c'est déjà du passé. » Et il balaie déjà tout souvenir pouvant le rattacher à August avant de se faire plus de mal, conscient qu'il ne pourra pas empêcher Andréa de le voir malgré le fait qu'il ait interdit au journaliste d'approcher les membres de sa famille parmi lesquels sa grand-mère et sa fille, en tête de liste. « Je le veux bien ce verre, finalement. » La tension qui s'était emparée de son studio redescend enfin sans que Mickey risque de s'en plaindre, hochant même doucement la tête face à sa requête avant de se munir d'une bouteille pour la servir. Il ne connait personnellement pas mieux que l'alcool pour faire passer ce genre d'échange, supposant que la suite ne sera pas beaucoup plus agréable à entendre et décrétant qu'à ce stade, tout le monde mérite bien son petit remontant.
Cette discussion a même encore tout pour l'irriter dès lors qu'il devient question de l'exemple déplorable donné à sa fille, que Mickey préservera aussi longtemps qu'il le pourra de sa sombre débauche à défaut de voir le bout de ce trou dans lequel il s'enfonce. Il ne sera jamais le père qu'il désire être pour Lola tant que ses addictions et le reste le maintiendront au fond mais ce n'est pas comme s'il pouvait appuyer sur un bouton et retrouver cet équilibre qu'il a perdu, incapable comme beaucoup d'expliquer pourquoi, alors qu'il nageait en plein bonheur avec femme et enfant, ses démons sont revenus l'emporter il y a quatre ans. Sa rechute, Mickey en connait au fond de lui les raisons tout comme il sait que sa guérison ne pourra venir que de lui mais il mentirait s'il disait encore y croire à ce stade, et ne pas attendre à la place l'issue que ses proches redoutent car il n'existe véritablement qu'une façon d'en finir pour ceux qui, comme lui, ont choisi d'abandonner le combat. « T’as songé à faire une cure ? » Oh, ce que ce mot a le don de le faire sourire sans que ce soit pour autant de gaieté. Disons que Mickey n'arrive même plus à s'emporter quand le sujet vient à être abordé car si cette solution lui a évidemment été maintes fois proposée, il y a bien longtemps qu'il ne la considère plus de son côté. « Songé oui, c'est facile de se contenter d'y penser. » Il hausse les épaules, sous-entendant que l'idée a bel et bien existé sans avoir néanmoins dépassé le stade de ses pensées car la véritable impulsion pour tenter de se faire aider, Mickey ne s'est pas donné les moyens de la trouver. « Mon mentor avait tenté de m'y inscrire à l'époque et bon, tu connais la suite. Mais ils peuvent la garder leur foutue cure, je connais un gars qui vient d'en sortir et qui s'est direct remis à consommer alors tu parles d'une efficacité. » Il ne devrait pas se servir du mauvais exemple de Rhett pour balayer cette possibilité et se persuader que cette cure ne l'aidera pas lui non plus mais c'est la bonne excuse derrière laquelle Mickey vient désormais se cacher, allergique à ce genre de programme qu'il n'a jamais voulu suivre car sa mauvaise volonté pour ça semble infinie. Pas de quoi arranger la longue liste des torts que sa belle-sœur semble lui attribuer, le prochain n'étant autre que ces aventures qu'il a tendance à enchainer alors qu'Andréa lui apprend avoir croisé l'une des jeunes femmes qu'il lui arrive de fréquenter. Il ne demande qu'à en savoir plus, aussi bien animé par la curiosité que par la contrariété de la voir infiltrer toujours plus sa vie privée. « J’étais simplement passée te voir, je suis tombée sur elle. Et j’ai beau ne pas juger, je ne sais pas ce que tu lui trouves, franchement. » C'est pourtant bien un jugement que Mickey perçoit à travers ces paroles car bien sûr, il n'y avait aucune chance que l'une de ses conquêtes lui convienne. « De qui on parle, au juste ? Elle a forcément un prénom à moins que t'aies pas vraiment cherché à le connaître, sur le moment. » Car lui connait en l'occurrence le nom de celles qui défilent dans son lit malgré le peu d'attaches dont Mickey peut s'encombrer et cette éternelle distance qu'il s'évertue à garder. Si c'était l'autre jour, il a par ailleurs une petite idée de celle qu'Andréa a pu rencontrer car une jeune femme squatte régulièrement chez lui, assez souvent en tout cas pour aller et venir dans ce studio. Mais il garde pour lui le nom que tout ceci lui inspire, attendant de sa belle-sœur qu'elle lui crache le morceau avant de réagir à sa prochaine insinuation. Non, Mickey n'a pas la prétention de passer à autre chose en ne faisant qu'assouvir ses besoins de la plus triviale des manières et le fait qu'Andréa puisse le penser lui déplait, mais tout de même pas autant que cette réalité qui le frappe ensuite. Celle voulant que quelqu'un d'autre que lui tente de tourner la page, quelqu’un dont il se refuse à prononcer le nom même s’il ne peut être question que de celle dont Mickey garde encore la promesse faite devant l'autel à son annulaire. « Je pense que tu sais très bien de qui je parle, Mickey. » Bien sûr qu'il le sait, elle n'a même pas besoin de le dire car son regard se charge de confirmer cette crainte menaçant déjà de le détruire. Alors ça y est, Aliyah entreprend doucement mais sûrement de le remplacer pour mieux avancer sans lui. Elle entrevoit un avenir avec ou sans divorce et cette pensée le retourne tout entier, sans doute parce qu'il réalise que retarder les choses n'empêchera pas sa femme de construire autre chose car leur mariage, il est peut-être bien le seul à continuer de s'y accrocher. « Je vois. » il souffle d'une voix abattue, son regard se perdant autour d'eux sans même savoir où se poser. Mickey se lève alors sans attendre pour faire les cent pas dans la pièce, incapable de digérer l'information qui lui parvient tant elle paraît irrecevable. « C'est un putain de cauchemar. » grogne-t-il entre ses dents avant d'envoyer son poing dans le mur qui lui fait face sans crier gare. Il n’arrive pas à y croire et ne peut surtout pas l'entendre, pas après l'avoir redouté pendant des années car il y a un monde entre se perdre dans des étreintes éphémères et tenter d'avancer de son côté. « Et je comprends pas pourquoi tu m'en parles. » Est-ce pour le torturer ? Se venger au nom d'August ? Ou bien le mettre en garde contre la concurrence qui le guette dans l'espoir qu'il réagisse ? Si c'est l'envie de se battre pour son mariage qu'Andréa souhaite lui redonner, c'est bel et bien défaitiste que Mickey devient en songeant à celle qui pourrait lui échapper. Il n'a pas de quoi rivaliser et il le sait, pas dans l'état actuel de sa vie car il n'a officiellement plus rien à lui offrir, si ce n'est peut-être le désolant spectacle de sa dérive. « Tu devrais pas rester là Andréa, c'est pas le genre de choses que j’ai envie que tu vois. » Sa voix résonne comme un avertissement alors qu'il ne sait pas combien de temps il tiendra avant de retourner l'ensemble de son studio, lui que cette annonce a toutes les chances de faire imploser. Ce ne sont pas uniquement ses poings qui le démangent, Mickey en vient à trembler de tout son long et s'il s'écoutait, c'est un véritable carnage qu'il pourrait causer par ici. « Je préfère même que tu me laisses seul. » Seul pour digérer, mais aussi et surtout pour rejeter l'information en bloc de toutes les manières possibles et pas les plus glorieuses, comme on le devine.