Mai 2023. (outfit). C’est une soirée comme une autre, une de celle où elle s’autorise à retomber dans cette période d’insouciance qui a toujours été sienne durant de longues années. Sa fille entre de bonnes mains jusqu’au lendemain matin, Zoya se laisse aller en se déhanchant sur une piste de danse bondée, s’abreuvant de quelques cocktails et autres alcools un peu plus forts à plusieurs reprises durant la soirée et se laisse séduire par quelques belles créatures, sans pour autant s’autoriser à plus. Elle s’est promis de laisser les histoires de fricotage, de cœur ou que sais-je de côté pour un petit moment, quand celles-ci n’ont, semble-t-il, jamais été faites pour elle. Les dernières ayant été un total fiasco, Zoya préfère se concentrer pleinement sur sa personne – et celle de sa fille, cela va de soi. Une résolution prise après son séjour à Los Angeles, alors qu’elle a eu l’opportunité d’assister à la Fashion Week et exercer sa profession en dehors des terres australiennes, chose qu’elle n’avait plus fait depuis longtemps. Une rencontre provoquée aussi avec le père de sa fille a sûrement eu raison de toutes ces nouvelles résolutions, surtout quand de stupides tabloïds se sont fait un malin plaisir de lui attribuer une liaison avec celui-ci, pensant que les deux tourtereaux – qu’ils n’ont jamais été – avaient renoué et vivaient une vie des plus merveilleuses avec leur bambin. Que de baliverne, de conneries pures et dures qui n’ont pas manqué de mettre en rogne une Zoya déjà bien remontée contre le père de sa fille qui ne tient plus à assumer quoi que ce soit, encore moins à être présent pour Chloe. Vous imaginez bien qu’en rentrant, et lorsqu’elle a découvert surtout ces articles, cela n’a pas manqué de la mettre dans un état second et c’est sûrement pour cette raison aussi qu’elle a ressenti le besoin de sortir pour extérioriser, d’une certaine manière.
Il est tard, la ruelle qu’elle emprunte est plutôt sombre mais elle ne s’est jamais sentie en insécurité dans les rues de Brisbane. Encore moins dans le quartier qui ne dort jamais, croisant sur son passage plusieurs groupes de fêtard qui lui demande leur chemin pour rejoindre le fastfood dans lequel elle a trouvé les frites qu’elle est actuellement en train de dévorer pour compenser l’alcool qu’elle a pu ingurgiter tout au long de la soirée. Alors qu’elle avance dans la pénombre et que ses talons résonnent sur le bitume, Zoya remarque non loin d’elle une silhouette qui avance péniblement avant d’aller prendre appui contre un mur. Ses sourcils se froncent, se demandant s’il s’agit de quelqu’un qui a définitivement trop bu ou de quelqu’un de blesser. Si cela est le cas, la situation est quelque peu inquiétante car la silhouette vient même à se laisser glisser le long de la paroi, ce qui stoppe Zoya dans ses gestes, se figeant quelques secondes alors qu’elle n’est plus qu’à quelques pas de la personne. Un instant à peine et voilà qu’elle accélère le pas cette fois pour aller rejoindre la silhouette qui est définitivement mal en point. Elle s’accroupit, venant poser une main sur l’épaule de l’inconnu « Vous allez bien ? » Et lorsque son regard cherche celui qui semble être la victime, Zoya marque un mouvement en arrière avec sa tête, car la victime en question est loin de lui être étrangère « Mickey ? ». Il est sûrement la dernière personne qu’elle aurait pensé croiser ici, surtout après qu’ils se soient quittés en mauvais terme il y a bien plus d’un an « Mickey, hey, tu vas bien ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Peu importe leurs différents, pour l’heure, la jeune femme s’inquiète pour son cas alors qu’il est sacrément amoché et qu’elle remarque son visage se tordre sous la douleur, peinant à attirer son attention. Sa main vient alors se loger sous son menton pour l’inciter à la regarder « Tu peux pas rester dans cet état, il faut que tu te fasses soigner ». Ses blessures sont plutôt bien marquées, du moins pour celles qu’elle peut observer dans la pénombre et certaines sont sûrement invisible à l’œil nu mais elle les devine aisément.
(c) ANAPHORE
Dernière édition par Zoya Lewis le Lun 8 Mai 2023 - 5:13, édité 1 fois
Take me back to that midnight moon, cradle me at that midnight moon. All of me is all for you and what I've got to give is not enough, It's a dark night. I saw the devil dance for you, smoke was rising, trains flew by, time was young and you were mine. Rocks and gravel build a road, that's alright, but you're on your own. Take me back to that midnight moon.
Tourner en rond dans son studio lui donne l'impression d'étouffer et ce soir, Mickey a besoin de se sentir plus vivant que jamais. Lui-même ne sait pas où ses pieds le mènent tandis qu'il marche sans but ni destination, néanmoins certain que la nuit sera longue et qu'il ouvrira une fois de plus les bras à tous les excès. Le boxeur n'a pourtant pas la main sur la suite de cette soirée comme il le pense et ça, l'homme qui le suit comme son ombre depuis qu'il est sorti de chez lui le sait mieux que personne. Mickey ne l'entend pas s'approcher et ne devine sa présence qu'au sifflement tintant derrière lui, reconnaissant la façon dont Dom aime un peu trop bien s'annoncer. Il doit de l'argent à ce type, une somme qu'il n'a bien évidemment pas sur lui et si ce dernier entreprend finalement de lui barrer la route c'est sans doute parce que la limite pour le payer était fixée à aujourd'hui. Mickey s'en souvient bien sûr, il s'est juste assuré de l'éviter tant qu'il l'a pu mais Dom a de toute évidence assez attendu pour qu'aucun délai ne lui soit accordé à ce stade. Il doit payer, n'a même plus du tout le choix mais ce jeu de regards engagé entre eux en dit déjà long sur le fait qu'aucun ne compte céder le premier. Les prochaines secondes sont alors tristement prévisibles avec ces coups commençant à pleuvoir d'un côté comme de l'autre, confrontant le boxeur à un obstacle qu'il n'avait toutefois pas du tout pris en compte : Dom est armé d'une bouteille qu'il entreprend aussitôt de briser devant lui et celle-ci peut faire mal, très mal il le sait. Ce n'est pas ce qui le fait reculer pourtant, Mickey compte même encore sur ses poings pour déstabiliser son adversaire mais pour une fois le combat est inégal, ainsi que perdu d'avance pour celui qui demeure désarmé. Les choses vont dès lors bien trop vite et l'objet tranchant rencontre une première fois son visage de façon à lui balafrer la joue avant qu'une entaille tout aussi profonde ne lui soit portée au ventre, ébranlant suffisamment le boxeur pour que Dom puisse le faire plier comme il en rêve. Le prochain coup n'inclut aucune bouteille mais il manque de le terrasser à lui seul, retirant ses réflexes de combattant à Mickey et le faisant tomber à genoux face à l'homme parvenu à l'avoir par surprise. Avec son arme Dom pourrait encore faire bien pire et par instinct de survie ou ce qui y ressemble, le boxeur s'avoue vaincu sans tenter ce qui pourrait l'envoyer directement dans la tombe. Il ne niera pas avoir encaissé certains coups pour souffrir mais le sang gouttant à ses pieds n'était pas prévu au programme, et il ose à peine penser à l'état dans lequel doit être son visage. Un soir de plus à espérer que sa fille ne le voit jamais comme ça. « T’as une semaine pour me filer mon fric Reeves, sinon j'te dis pas ce qui t’attend. » Ce qui l'attend, Mickey l'imagine bien car la prochaine fois, c'est un doigt et bien plus encore que le boxeur pourrait y perdre. Le prix à payer quand on se fiche d'un type comme Dom, à l'image de cet ultime coup porté à son abdomen qui l'amène à s'incliner doublement. « Une semaine. » La menace est claire et l'homme disparaît après ça dans la nuit, le laissant minablement écorché sur ce bout de trottoir que Mickey parvient non sans mal à quitter. Il titube autant qu'il voit flou, tenant son ventre d'une main et sa joue de l'autre tout en semant derrière lui une traînée de tâches rouges.
Le chemin est long, terriblement long vers ce que le boxeur assimile à son domicile. Il en est encore loin mais rentrer à son studio est bien la seule chose qu'il envisage de faire, sans intention aucune de faire examiner ses blessures. C'est impressionnant à voir, il s’en doute bien mais il ne reconnait pas la gravité de cette raclée qu'il vient de prendre malgré la douleur qui se répand en lui, préférant penser à cette chère poudre qui l'attend pour anesthésier ce qui a besoin de l'être alors que Mickey n'est bien portant que dans ses rêves. La réalité le montre chancelant et bien plus diminué qu'il ne veut l'admettre, incapable même d'amorcer un pas supplémentaire sans trouver appui contre un mur avant de s'y laisser lentement glisser. Par chance ou par malheur, il ne saurait le dire, la ruelle dans laquelle il se trouve se veut déserte à cette heure – elle est tout du moins censée l'être et c'est la raison pour laquelle cette main bientôt posée sur son épaule l'anime d'un sursaut. « Vous allez bien ? » Si la personne s'adressant à lui se fend d'une telle question c'est que non, de toute évidence il ne donne pas l'impression d'aller très bien. Cette voix Mickey envisage tout d'abord de l'ignorer, lui qui ne veut après tout de la commisération de personne mais le regard qu'il vient croiser éveille bien plus en lui que la simple volonté d'envoyer cette inconnue balader. Car inconnue, justement, cette jeune femme accroupie devant lui ne l'est pas. « Mickey ? » Il soupire immédiatement et détourne tout aussi vite le regard, maudissant le ciel d'avoir remis un fantôme de son passé sur sa route spécifiquement ce soir. Zoya n'a pas changé, c'est ce que ses yeux pourraient constater s'il n'était pas trop occupé à éviter tout ce qui pourrait le rattacher à elle. « Mickey, hey, tu vas bien ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Son inquiétude, le boxeur n'en veut pas et face à celle qu'il n'a pas revue depuis une éternité Mickey ne souhaite rien montrer de plus que ce qu'elle peut déjà voir, bien trop refroidi par la distance instaurée entre eux il y a près de deux ans pour la laisser ne serait-ce que s'alarmer de son état. « C’est bon Zoya, me regarde pas comme si j'étais sur le point de crever. » Et quand bien même il le serait, il préfèrerait encore attendre sa dernière heure seul dans son coin que de mourir sous ses yeux. « Ou comme si ça t'intéressait. » il souffle à nouveau puis vrille un bref regard vers elle, témoignant d'une rancœur que le temps n'a sûrement pas effacée. Quant à cette main relevant son menton, le boxeur la repousse en secouant brusquement la tête. « Tu peux pas rester dans cet état, il faut que tu te fasses soigner. » C'est ce qu'un homme raisonnable ferait avec une entaille au visage et au ventre mais raisonnable, Mickey ne l'a jamais été. Il ne fera donc rien soigner et s'arrangera comme il le fait toujours chez lui, en admettant qu'il trouve seulement la force de se trainer jusqu'à Redcliffe. « Quoi, t'as jamais vu de sang de ta vie ? » Son ton est aussi mauvais que le souvenir laissé par la Lewis alors que celle-ci réapparait dans son paysage au pire moment. Tous deux s'étaient quittés sur les remarques acerbes de la photographe et sur l'impétuosité du boxeur, et force est de constater que les choses ne se sont nullement apaisées pour lui depuis leur dernier échange. « C'est mon problème tout ça, pas le tien. » Elle n'a d'ailleurs rien à faire auprès d'une loque humaine comme lui alors oui, Zoya ferait mieux de poursuivre sa route depuis le temps qu'ils n'ont plus rien à se dire. « Tu devrais rentrer chez toi, Zoya. » Ainsi que l'oublier comme elle l'a très bien fait jusque là, lui aussi s'étant de son côté bien gardé de la recontacter. Les paroles qui avaient animé leur dernier échange lui reviennent à l'esprit et son amertume ne tarde pas à remonter elle aussi, incapable de balayer les mots de Zoya à son égard comme s'ils ne l'avaient pas à l'époque salement heurté. « Argh. Putain. » il reprend en grognant de douleur mais aussi d'agacement devant ses propres mains couvertes de sang, regrettant qu'il ne s'agisse pas plutôt de celui de Dom et réalisant qu'à ses côtés Zoya n'a toujours pas entrepris le moindre déplacement. « Je t'entends pas partir. » Son regard l'invite une fois de plus à le faire, refusant de comprendre qu'elle n'est pas disposée à le laisser seul ici et cela, qu'il le veuille ou non.
Mai 2023. Elle n’oubliera pas leur dernier échange. Si cette période a été particulièrement houleuse pour la photographe, qui ne savait plus qui elle était, qui ignorait comment être à la hauteur de ce nouveau rôle qu’était le sien, - celui de mère – et qui s’est surtout disputée avec la majorité de ses proches, une des plus violentes et des plus marquantes des différents qu’elle a pu avoir a été celui qu’elle a eu avec Mickey Reeves. Quelques mois que ces deux-là fricotaient, se voyaient ponctuellement mais suffisamment souvent – et, soyons honnêtes, pour prendre leur pied la majorité du temps – pour qu’un certain lien se soit créé entre eux. Une certaine attache sûrement aussi puisque, au fil de ce temps, ils ont eu la possibilité d’apprendre à se connaitre et a repéré les points forts mais aussi les points faibles de chacun. Et c’est sur ces derniers qu’ils n’ont pas lésiné à appuyer bien trop fortement lors de leur dernier échange, cette dispute qui a été à l’origine d’un point de non-retour dans leur relation. Des mots qui ont peut-être dépassé leurs pensées mais qui ont été tellement blessants, mesquins et tranchants que nulle possibilité ne leur a été donnée de renouer. Pourtant, Zoya est parvenue à se rabibocher avec la majorité des personnes avec qui elle s’est pris la tête durant cette période… sauf Mickey. Le jeune homme n’a pas cherché non plus après elle et c’est ainsi que depuis plus d’un an, Zoya n’a jamais eu de nouvelles de l’ancien boxeur.
Alors, ce soir, lorsque dans cette ruelle, elle tombe sur lui – et qu’elle aurait sûrement changé de trottoir – par fierté – si elle avait su qu’il s’agissait de sa personne et qu’il n’était pas dans cet état, cela va de soi – Zoya est plus que surprise que le destin les amène à se croiser dans de telles circonstances. Quelles sont les chances pour que cela arrive, surtout au vu de la condition dans laquelle se trouve Mickey ? Une condition qui ne laisse pas la Lewis indifférente, laissant sa rancœur et son amertume de côté alors que son regard traduit l’inquiétude qu’elle peut ressentir en le voyant ainsi « C’est bon Zoya, me regarde pas comme si j'étais sur le point de crever. » Elle fronce plus sévèrement les sourcils, ne se gênant pas, malgré le fait qu’il soit mal en point, pour lui partager sa façon de penser « Désolé de te l’apprendre, mais ça a l’air d’être le cas, Mickey ! ». Une remarque piquante qu’elle lance en interrompant son ex-amant qui n’avait visiblement pas terminé sa phrase « Ou comme si ça t'intéressait. » C’est à son tour d’être piquée, la faisant passer pour tout ce qu’elle a pu démontrer lors de leur dernier échange – ou disons-le plus sincèrement, leur dernière dispute - : une sans-cœur. Une image qu’il lui assimile et qui lui déplait, elle qui se bat un peu plus chaque jour pour s’en défaire – elle essaye, du moins « Je te laisse crever là alors ? ». Pas la meilleure façon de répondre, certes, mais malgré ses mots, elle ne s’éloigne pas. Au contraire, elle reste à ses côtés et le somme de se faire soigner, son état étant plus que préoccupant. Au contact qu’elle essaye d’avoir avec lui pour qu’il ose la regarder, il se dégage de sa prise mais Zoya préfère ne pas s’attarder sur cette rancœur qu’il peut lui porter – ou sa stupidité à jouer les fiers et à prétendre qu’il va bien alors qu’il pisse le sang « Quoi, t'as jamais vu de sang de ta vie ? » Il a de la chance d’être mal en point, autrement c’est son poing dans la figure qu’il aurait reçu, car une situation similaire, elle a connu. Elle pourrait aller dans des détails plus gores encore d’autres situations où elle a pu côtoyer du sang, mais s’en abstient. « C'est mon problème tout ça, pas le tien. » « Ça l’est désormais et puis j’ai pas envie de pourrir en prison pour non-assistance en personne en danger ». Ce serait le cas, surtout s’il venait à crever sur ce trottoir mais ce n’est que de la prétention ici quand ce n’est évidemment pas ce qui motive son choix de rester à ses côtés et de lui venir surtout en aide. S’il finit par l’accepter… « Tu devrais rentrer chez toi, Zoya. » Il insiste, continue à jouer les gros durs et lorsqu’il tente un simple petit moment, voilà que celui-ci lui coûte suffisamment, Zoya l’observant sans mot dire « Argh. Putain. ». Elle soupire d’exaspération, levant les yeux au ciel alors qu’elle reste toujours dans la même position, accroupie à ses côtés « Je t'entends pas partir. » « Parce que je partirai pas. Ou pas toute seule du moins ». Car il est hors de question qu’elle le laisse dans cet état tout comme il est hors de question qu’elle le laisse derrière elle et c’est pour cette raison qu’elle se lève et l’incite, en le soutenant, à se relever « Lève-toi, Mickey » Et c’est se faisant qu’elle se rend compte alors de l’étendue des blessures, son visage n’étant pas la seule source de ses tâches rougeâtres parsemées tout autour de lui « Fuck Mick’ » elle voit, sous la lueur des lampadaires, la blessure à son ventre et assez instinctivement défait le petit foulard noué autour de son sac pour venir le porter sur sa blessure « Tiens ça fortement contre la plaie » fait-t-elle en l’aidant à positionner le morceau de tissu contre, leur regard se croisant quelques instants alors que leurs positions obligent leurs visages à être proches « Prends appui sur moi, je vais te raccompagner jusqu’à chez toi » parce qu’elle imagine bien qu’il ne voudra nullement aller à l’hôpital pour faire soigner ses blessures et que c’est dans son antre qu’il souhaite se réfugier au plus vite pour panser celles-ci.
***
« On y est presque… » Ils ne sont plus qu’à une rue de chez lui, Zoya reconnaissant l’endroit cette fois. « Où sont tes clés ? ». Il lui indique la poche droite de son pantalon et sans attendre, Zoya entreprend de flanquer sa main dans celle-ci pour se saisir du petit trousseau de clé. Ils finissent par pénétrer dans son studio, celui dans lequel elle est déjà venue, mais n’a pas le temps de regarder si la décoration a changé depuis – ça n’a pas l’air d’être le cas - prenant soin, à la place, d’aider Mickey à s’installer sur son canapé. A la lumière, Zoya se rend un peu plus compte encore des dégâts, son inquiétude plus que visible sur ses traits alors qu’elle l’observe silencieusement quelques secondes « Tu as une trousse de secours quelque part ? ». De quoi désinfecter les plaies, des pansements… limiter l’étendue des dégâts au mieux. Lorsqu’elle revient avec l’attirail nécessaire, Zoya s’installe à ses côtés « Tu vas devoir le retirer si tu veux que je te soignes » c’est de son t-shirt qu’elle parle, celui qui a pris une toute autre teinte à cause du sang qu’il a perdu. Et lorsqu’il s’exécute, la photographe n’a pas réellement le loisir de savourer le spectacle, appliquant sur la plaie, à peine celui-ci retiré, une compresse avec du désinfectant « Désolé, j’ai pas eu le temps de te prévenir que ça allait piquer… ». L’est-t-elle totalement ? Elle tamponne doucement la zone, observant la plaie en même temps qu’elle s’exécute, guettant aussi du coin de l’œil la réaction de Mickey. « Ça a l’air superficiel… » mais ça n’empêche qu’il est pas mal amoché quand même et que cette blessure doit le faire souffrir comme un chien. « Enfin, j’espère ». Elle n’y connait rien après tout mais l’aspect de la plaie et le fait que Mickey soit toujours plus ou moins vivant la rassure plus dans ce sens. « Ça va ? » demande-t-elle en chuchotant alors qu’elle relève son regard pour croiser celui de l’ancien boxeur.
Take me back to that midnight moon, cradle me at that midnight moon. All of me is all for you and what I've got to give is not enough, It's a dark night. I saw the devil dance for you, smoke was rising, trains flew by, time was young and you were mine. Rocks and gravel build a road, that's alright, but you're on your own. Take me back to that midnight moon.
La défaite est amère, autant que peut l'être cette vision de Zoya réapparaissant sous ses yeux après un très long silence et les chemins opposés que tous deux ont pu prendre. Le regard fuyant du boxeur en dit déjà long sur le déplaisir que lui vaut cette rencontre, aussi bien que la Lewis effectue un retour inopiné dans sa vie que le fait, surtout, que l'état dans lequel elle le retrouve soit celui-ci. Il n'est pas fier de ses blessures Mickey, conscient de l'image déplorable qu’il peut offrir de lui ce soir mais il n'était pas censé attirer l'attention de quiconque sur ce bout de trottoir, encore moins celle d'une revenante face à laquelle son orgueil est immense. Sa réponse à l'inquiétude de la photographe est donc toute trouvée et tant pis s'il doit pour ça ravaler sa douleur et minimiser ses plaies. « Désolé de te l’apprendre, mais ça a l’air d’être le cas, Mickey ! » Il n'aime pas cette façon qu'elle a de le regarder alors qu’il ne peut pas lire dans ses pensées à cet instant, persuadé pourtant que Zoya en vient aux mêmes conclusions que tous les autres : il est en train de foutre sa vie en l'air et sa santé n'est de toute évidence pas épargnée. « Tant mieux. » il souffle avec détachement comme s'il se fichait bien d'y laisser sa peau. Crever ne lui paraît pas être sa pire option sur le moment, peut-être même que cette perspective l'attire un peu plus qu'il ne voudrait l'avouer parfois car lui seul sait vraiment ce qu'il cherche en menant ce genre de vie et en flirtant surtout avec les limites de celle-ci. Mais ce n'est pas Zoya qui apportera des fleurs sur sa tombe, il le sait bien. « Je te laisse crever là alors ? » « Vas-y, fais-le. » Il la défie du regard, prétextant que son départ ne lui ferait strictement rien alors que Mickey fait face à une contradiction de taille : il ne veut pas qu'elle s'attarde à ses côtés, non, mais il ne souhaite pas non plus que sa seule compagnie pour la soirée s'évapore comme tout ce qui peut déjà lui filer entre les doigts au quotidien. Zoya n'est pas la grande indésirable qu'il présente ici, il ne faut juste pas compter sur lui pour tolérer son retour comme s'il ne lui vouait pas encore une rancœur tenace. Son état n'est de toute façon pas son problème car pour ça, il aurait fallu graviter dans sa vie ces derniers mois au lieu de se rappeler de son existence ce soir. « Ça l’est désormais et puis j’ai pas envie de pourrir en prison pour non-assistance en personne en danger. » Ces mots le fond brièvement pouffer alors qu'il ne cherche même pas à y percevoir ou non un fond de vérité. Mickey prétendrait même que ses raisons ne l'intéressent pas, toute excuse étant bonne pour inviter Zoya à partir et pour se défaire ainsi de ce regard posé sur lui. Mais elle n'en prend pas le chemin, bien au contraire et semble même décidée à s'imposer quoi qu'il puisse en penser. « Parce que je partirai pas. Ou pas toute seule du moins. » Ses intentions sont claires, elle ne laissera aucun boxeur derrière elle aussi amoché soit-il et ces paroles lui arrachent aussitôt le plus bruyant des soupirs. « T'es toujours aussi têtue, hein. » Il la retrouve au moins telle qu'il l'a quittée, à la différence que les ordres que Zoya pouvait autrefois lui donner s'inscrivaient dans un tout autre registre et résonnaient le plus souvent entre les murs d'une chambre à coucher. « Lève-toi, Mickey. » Sa bonne volonté est aux abonnés absents tandis qu'il se redresse péniblement, se hissant sur une jambe puis une autre tout en étant soutenu par la frêle silhouette de la Lewis. « Fuck Mick’. » C'est certainement la vue du sang qui la fait ainsi réagir et alors que ses blessures ne sont effectivement pas belles à voir, Mickey se plait encore et toujours à négliger ces dernières. « C'est rien arrête. » Ce n'est rien pour celui qui a connu des plaies de tous types au cours de sa vie mais une agression à la bouteille est pourtant bien une première, et le boxeur ne fera croire à personne que sa souffrance n'existe pas ici. Il a mal bien sûr, sa solidité n'empêchant pas des types comme Dom de l'atteindre quand ils le veulent vraiment. « Tiens ça fortement contre la plaie. » Un soupir de plus et Mickey grimace au contact du foulard contre l'entaille de son ventre, ses yeux se perdant un instant dans ceux de Zoya sans être certain de ce qu'il peut y lire. Ce contact le trouble comme à l'époque et Mickey s'interdit de le faire perdurer, se raccrochant à la place aux prochaines directives de la Lewis. « Prends appui sur moi, je vais te raccompagner jusqu’à chez toi. » Elle abandonne au moins l'idée de lui faire examiner ces blessures par un professionnel et c'est une bonne chose, car jamais il n'aurait consenti à mettre les pieds dans le moindre hôpital et elle le sait. « J'ai pas mon mot à dire, c'est ça ? » il questionne en se reposant partiellement sur elle puis met un pied devant l'autre avec difficulté, allergique à l'idée de passer pour un parfait assisté mais étrangement un peu moins à celle d'être raccompagné chez lui. Devant elle du moins, Mickey n'en montre rien. « Fais chier. » il peste même pour s'en convaincre le premier, pas prêt à admettre qu'il dira adieu à sa solitude avec plaisir même s'il doit pour ça accepter d'être confronté à son passé avec elle.
Le piège se referme inévitablement sur lui lorsqu’il se rappelle que Zoya connait son adresse, et sait donc quel chemin emprunter pour parvenir jusqu'au trou à rats lui servant de studio. « On y est presque… Où sont tes clés ? » Sans un mot Mickey désigne la poche de son jean, la laissant récupérer de quoi déverouiller sa serrure et cela sans résistance de sa part. Ce n'est pas comme s'il pouvait encore empêcher quoi que ce soit à ce stade, et son studio n'est au moins pas dans un état trop minable lorsqu'ils en passent la porte contrairement à son occupant blessé et boitant. Il s'affale sur son canapé en grognant après que Zoya l'ait aidé à traverser la pièce et sa main effleure aussitôt la sienne, à l'inverse de son regard préférant se perdre n'importe où plutôt que sur elle. « Tu as une trousse de secours quelque part ? » D'un mouvement de tête Mickey lui indique d'emprunter la première porte avant sa cuisine. « Dans ma salle de bain. » Elle y trouvera sûrement ce qu'elle cherche et s'étonnera peut-être aussi que cette trousse ait jusqu'ici bien peu servi, de quoi trahir le fait que Mickey n'a pas souvent le bon réflexe de traiter correctement ses plaies. Une fois de retour auprès de lui Zoya se montre claire sur les soins qu'elle a en tête de lui apporter, ou plutôt sur le terrain qu'il lui faudra pour ça désencombrer. « Tu vas devoir le retirer si tu veux que je te soignes. » Son regard glisse enfin vers elle et le boxeur y met là encore sa plus mauvaise volonté. « J'ai jamais laissé entendre que je le voulais, dis plutôt que tu le feras quoi qu'il arrive. » Et il n’a pas le courage de lutter si elle y tient vraiment, pas ce soir. Ce t-shirt qu’il retire en soupirant de plus belle, Zoya l'aurait autrefois déchiré à la seule force de ses mains mais sa tigresse est loin aujourd'hui, et ce petit jeu entre eux n'a lui-même plus sa place lorsque l’abcès à percer empêche Mickey de laisser plus longtemps ses pensées divaguer. La vérité c’est qu'il n’avait jusqu'ici plus personne pour soigner ses blessures, aussi indélicate puisse être la Lewis en charge de cette tâche ardue. « Putain Zoya ! » Il se raidit au passage de la compresse imbibée sur sa plaie, prêt à parier qu'elle s‘amuse aussi un peu à le torturer. « Désolé, j’ai pas eu le temps de te prévenir que ça allait piquer… » Elle a plutôt choisi de le prendre par surprise, c'est ce que Mickey en vient à penser avant que les gestes de la photographe ne s'adoucissent. Il ne peut officiellement plus rien dire alors à défaut, son regard examine le soin qu'elle y apporte tout en déviant de temps en temps sur ses traits. « Ça a l’air superficiel… Enfin, j’espère. » Il décèle encore une pointe d'inquiétude dans sa voix à laquelle la sienne, plus assurée, vient se heurter. « C'est juste quelques entailles, rien de profond. » Mais la douleur est bien là, Mickey le prouve une fois de plus aux sursauts que lui provoque le désinfectant malgré les gestes minutieux et calculés de Zoya. Ce n'est certes pas très profond et c'est la chance que le boxeur a eu ce soir, que Dom ne le frappe pas plus durement au point de lui perforer le ventre. Car il en aurait été capable, c’est une certitude. « Ça va ? » Ses yeux remontent lentement vers elle, peut-être bien surpris par cette question et par le ton de celle-ci. Elle ne feint pas cet intérêt pour lui, Mickey commence à le comprendre et il n'aurait pas cru que Zoya puisse encore s'en faire pour celui qu'elle a malmené avec ses mots un an et demi plus tôt. « J'en sais rien Zoya. » il souffle pendant que son regard tente sans grand succès de se défaire du sien. Il ne sait pas dire comment il se sent, il sait juste qu'il méprise Dom comme il a rarement méprisé quelqu'un et que sa réponse ne se fera pas attendre à la seconde même où il recroisera sa route. Mais dans l'immédiat, ce sont bien les souvenirs associés à Zoya qui ressurgissent. « Et je comprends pas pourquoi tu t'improvises garde-malade d'un coup. T'as quelque chose à te faire pardonner, peut-être ? » Peut-on déposer sur elle un regard plus chargé en reproches et en sous-entendus que le sien ? Sans doute pas. « Si t'es juste là pour me balancer ce que tu m'as déjà dit, tu peux partir. J'ai pas besoin d'entendre une nouvelle fois tout le mal que tu penses de mon style de vie. » Elle ne l'avait pas épargné et il l'avait lui-même gratifiée de paroles dures qu'il prétendra toutefois ne pas regretter. C'était sa pathétique défense à l'époque, celle visant à lui faire mal parce qu'elle avait été la première à le piquer sur ses points les plus sensibles. Mickey a aussi eu son lot de critiques et de réprimandes dernièrement, il ne supportera donc pas un discours moralisateur de plus quand bien même il a tout d'un irresponsable lorsqu’il se laisse mettre dans de tels états. « Et avant que tu me poses la question, j'ai rencontré un type auquel je devais du fric et j’ai refusé de le payer. Fin de l'histoire. » C'est le résumé qu'il s'empresse d'en faire même s'il ne s'attend pas à ce que Zoya s'en contente, loin d'imaginer sans doute à quel point l'histoire qu'il survole peut être sombre. « J'imagine que t'avais une bonne raison pour trainer dans le quartier à cette heure-ci, toi. » il reprend et se retient d'ajouter dans cette tenue, celle sur laquelle son regard vient s'égarer alors qu'il garde le reste de ses pensées pour lui. Il aime assez cette robe que la photographe porte mais elle n'a pas à le savoir, pas alors que se trahir est bien la dernière chose que Mickey s'autorise.
Mai 2023. « Tant mieux. » Il joue les dramaqueens, laissant penser que son propre état ne l’inquiète en rien et qu’il préfère crever seul sur ce trottoir ce soir que d’être ramasser par quiconque, en particulier par Zoya. Et si l’envie lui prend de lui passer un savon à cet instant pour lui faire ravaler sa putain de fierté, Zoya n’en fait rien, uniquement parce qu’elle sait que la situation risque de dégénérer autrement. Et au vu de son état, elle préfère faire abstraction de sa stupidité plutôt que d’entrer dans un jeu qui leur sera défavorable. « Vas-y, fais-le. » Peu à peu, elle se souvient de tout ce qui l’avait mise en colère ce fameux soir où ils ont échangé leurs derniers mots. D’une petite étincelle, d’une petite provocation s’est déclenchée un énorme foyer que personne n'est parvenu à maîtriser - surtout pas eux - celui d’une Zoya qui s’est laissée submerger par ses émotions contraires et tous les tourments qui dictaient sa vie à ce moment-là. Si elle n’est plus dans le même état d’esprit aujourd’hui, il n’empêche qu’une part de rancœur renait en se remémorant cet instant où les mots de trop ont été prononcés et que Mickey n’a pas cherché à la retenir, n’ayant rien fait pour limiter les dégats et tenter d’apaiser l’ouragan qu’elle était devenue pour éviter à leur relation de voler en éclats. Mais avec deux tempéraments comme les leurs, une fin apaisée ou une casse limitée était tout bonnement inenvisageable. Dans le passé, car ce soir, la photographe fait abstraction de tous les mauvais souvenirs qui refont surface et inspire profondément pour éviter que cette rencontre prenne une tournure tragique – et ce n’est pas exagéré d’utiliser un tel qualificatif au vu de l’état de l’ancien boxeur. « T'es toujours aussi têtue, hein. » « Toi aussi, visiblement » qu’elle lui rétorque du tac au tac, son regard se plantant dans le sien. Elle le somme de se lever, ce qu’il peine à faire et c’est donc son appui qu’elle lui propose pour l’aider. C’est à ce même moment qu’elle se rend compte de cette blessure qu’elle n’avait pas encore remarquée, cette entaille dans son ventre de laquelle le sang continue de s’écouler. « C'est rien arrête. » « Vraiment, Mickey ? » Il lui met les nerfs à rude épreuve en agissant comme il le fait et il risque fortement de se retrouver à nouveau à terre, si cruelle elle venait à le devenir. Lui posant son foulard sur sa plaie, lui demandant de tenir fortement celui-ci contre cette dernière, Zoya décide de raccompagner Mickey chez lui, qu’il le veuille ou non « J'ai pas mon mot à dire, c'est ça ? » « C’est ça ! » Il devrait s’estimer heureux de ce choix qu’elle fait alors qu’elle préférerait qu’il soit vu par un médecin, inquiète de l’état de ses blessures. Mais elle sait qu’elle se heurterait là à un mur, surtout quand elle se doute que l’histoire derrière celles-ci est loin d’être recommandable et qu’aller voir un spécialiste lui attirerait plus d’ennuis qu’autre chose. « Fais chier. » Elle le laisse pester et ils prennent ainsi la direction du logement du Reeves, dont elle n’a pas oublié le chemin.
Arrivé à son domicile, Zoya aide Mickey à prendre place sur le canapé et même si ce frôlement entre leurs doigts n’a pas manqué de lui faire avoir un frisson, il n’en reste pas moins que l’urgence de la situation l’oblige à ne pas s’y attarder et à se précipiter à aller chercher de quoi soigner Mickey « Dans ma salle de bain. » C’est donc la direction de celle-ci qu’elle prend pour aller récupérer des pansements et autres désinfectants. En revenant dans le salon, prenant place à ses côtés sur le canapé, Zoya lui indique qu’il va devoir retirer son t-shirt s’il tient à ce qu’elle le soigne « J'ai jamais laissé entendre que je le voulais, dis plutôt que tu le feras quoi qu'il arrive. » Elle ferme les yeux quelques secondes, laissant échapper un soupir exaspéré « Exactement. Et tu sais mieux que quiconque que je sais comment m’y prendre ». Son air est sérieux alors qu’elle le provoque en évoquant cette facilité qu’elle a eu par le passé de le dépêtrer de son haut, et elle n'aurait pas hésité une seule seconde à le faire de force s’il avait tout bonnement refusé. Bien sûr, elle ne l’aurait pas fait pour les mêmes finalités aujourd’hui, mais pour son bien à lui. Il peine à retirer son t-shirt du fait de la douleur mais Zoya ne lui vient nullement en aide, certaine qu’il ne manquerait pas de râler encore à ce sujet. Une fois désencombré, elle vient à déposer une compresse imbibée de désinfectant sur sa plaie et la réaction de Mickey ne se fait pas attendre « Putain Zoya ! » Elle s’excuse de ne pas l’avoir prévenu avant avec sincérité, bien qu’une part d’elle jouisse possiblement un peu de cette douleur qu’elle lui a procuré comme vengeance de son caractère grognon dont il fait preuve depuis le début avec elle. D’ailleurs, il dénote avec le soin qu’elle lui apporte l’instant d’après, usant de douceur en appliquant la compresse contre sa plaie, tout en s’assurant que celle-ci ne soit pas trop grave « C'est juste quelques entailles, rien de profond. » Quelques entailles qui le font souffrir et elle s’en rend compte par les réactions qu’il peut avoir suite à chaque contact qu’elle entreprend. C’est pour cette raison qu’elle souhaite s’assurer qu’il va « J'en sais rien Zoya. » Leurs regards s’ancrent assez naturellement et bien qu’elle ressente de l’agacement dans sa réponse, les sourcils de la jeune femme s’affaissent. Malgré toute la rancœur et le fossé qui s’est creusé entre eux avec le temps, le voir dans cet état est loin d’être quelque chose qui la réjouit, l’attristant bien plus qu’autre chose « Et je comprends pas pourquoi tu t'improvises garde-malade d'un coup. T'as quelque chose à te faire pardonner, peut-être ? » Son regard change du tout au tout, alors que celui-ci se voulait doux et compréhensif sur sa personne. Mickey l’attaque et elle n’est pas stupide au point de pouvoir prétendre ne pas comprendre de quoi il parle. Retirant la compresse de sur sa plaie, elle jette celle-ci sur la table, agacée « Si t'es juste là pour me balancer ce que tu m'as déjà dit, tu peux partir. J'ai pas besoin d'entendre une nouvelle fois tout le mal que tu penses de mon style de vie. » Elle le regarde d’un air un peu crédule, comprenant qu’il exprime ici toute la rancœur qu’il peut ressentir à son encontre suite aux mots dont elle a usé contre lui plus d’un an plus tôt. Zoya reste étonnamment silencieuse et si cela est préférable et semble rassurant, ce n’est là qu’une façon pour elle d’encaisser pour mieux réagir ensuite. « Et avant que tu me poses la question, j'ai rencontré un type auquel je devais du fric et j’ai refusé de le payer. Fin de l'histoire. » Elle bat plusieurs fois des cils, soupirant en même temps avant de s’emparer d’une autre compresse qu’elle imbibe généreusement « C’est bon tu as fini ? » fait-t-elle en conservant la compresse en l’air avant de venir l’appliquer sans aucune délicatesse cette fois sur sa plaie. « Ce n’est pas pour me faire pardonner de quoi que ce soit que je te viens en aide, Mickey. Tu penses peut-être que je suis une garce sans cœur mais ce n’est pas totalement le cas » elle la première reconnaît qu’elle peut l’être, notamment dans ses élans d’égoïsme et dans ses moments où elle s’en prend injustement à quelqu’un parce qu’elle ne va pas, comme elle l’a fait avec lui quelques mois auparavant « J’allais pas te laisser dans cet état, c’est tout ! » qu’elle réitère, marquant une pause avant de reprendre « Et non, je ne suis pas venue te reprocher à nouveau tout ce qui va de travers dans ta vie ». Sa phrase peut porter à confusion, remuant le couteau dans la plaie alors qu’elle ne semble pas retirer les mots qu’elle a pu avoir à son encontre « Tu es assez grand pour savoir ce qui est bon ou non pour toi. D’ailleurs, si tu estimes que ma présence est insoutenable et que tu préfères me voir partir, tu n’as qu’à le dire ». Cette fois, son regard trouve le sien, une part d’elle le mettant au défi d’oser le faire. Elle n’y tient pas, en réalité, et teste les limites de Mickey se faisant pour voir à quel point il lui en veut et s’il est prêt à lui demander de sortir définitivement de sa vie. Cependant, Zoya souhaite plaider pour sa cause, si cela est encore possible, ne laissant pas ainsi l’opportunité encore à Mickey de répondre « Mais pour ce que ça vaut, certains de mes mots ont dépassé ma pensée ce soir-là. Et pour ça, je m’en excuse. Tu n’avais pas à faire les frais de tout ce que je ne supportais plus chez moi » Parce que s’en prendre à Mickey avait été un moyen pour elle d’extérioriser tout ce qu’elle se reprochait elle-même, et comme avec beaucoup de ses proches durant cette période, il n’avait été qu’un dommage collatéral de plus alors qu’elle ne parvenait plus à faire face à ses responsabilités. Ses pensées préoccupées l’amènent à entreprendre un geste de plus vers Mickey, venant cette fois appliquer un énorme pansement sur sa plaie pour la protéger, laissant un silence s’installer entre eux.
« J'imagine que t'avais une bonne raison pour traîner dans le quartier à cette heure-ci, toi. » « Tu peux le voir par toi-même » dit-t-elle en désignant sa propre tenue, expliquant très clairement qu’elle n’était pas venue dans le quartier uniquement pour faire une promenade de santé « Ca te pose un problème, peut-être ? ». Oh, elle sait très bien sur quel terrain elle s’aventure en osant lui poser une telle question et se doute aussi que Mickey niera que cela le dérange. Parce qu’elle est persuadée que cette question est loin d’être anodine de la part de l’ancien boxeur, surtout quand elle lui connaît ce côté jaloux et possessif qu’ils partagent par bien des manières tous les deux, et ce malgré la relation désormais inexistante entre eux.
Take me back to that midnight moon, cradle me at that midnight moon. All of me is all for you and what I've got to give is not enough, It's a dark night. I saw the devil dance for you, smoke was rising, trains flew by, time was young and you were mine. Rocks and gravel build a road, that's alright, but you're on your own. Take me back to that midnight moon.
« Toi aussi, visiblement. » Têtu, il ne fait aucun doute que Mickey l’est resté lui aussi car de ce côté-là, la photographe et le boxeur ne valent pas mieux l’un que l’autre. Ces retrouvailles ne font même que rappeler l’équivalence de leurs deux caractères, entrés en collision à bien des reprises avant que leurs chemins se soient séparés car à l’époque, Mickey avait trouvé en elle l’allumette parfaite pour une étincelle comme la sienne. Ensemble, les ex-amants ont laissé plus d’une fois le feu de leur intensité les consumer et ces souvenirs qui ont tendance à remonter à la vue de la Lewis, Mickey fait en sorte de les laisser de côté. Ce n’est pas le moment de repenser à ce qu’était leur relation au temps de l’insouciance lorsque son état n’a en parallèle rien de très décent, quand bien même il refuse de reconnaître à quel point Dom l’a abîmé en retirant à ses plaies toute notion de gravité. « Vraiment, Mickey ? » Zoya s’en agace et c’est un miracle qu’elle ne le laisse pas croupir sur ce trottoir comme il le mérite, compte tenu de la mauvaise volonté qu’il peut y mettre et du fait que son aide, Mickey n’en veuille pas. Il ne veut à vrai dire de l’aide de personne, bien trop habitué à gérer les après combats seul depuis maintenant trois ans et quelque peu réfractaire, aussi, au fait de la voir revenir si soudainement dans sa vie comme s’ils ne s’étaient pas quittés en très mauvais termes. La détermination de Zoya à le ramener chez lui quoi qu’il puisse en dire lui arrache un nouveau soupir et ce soir, déjà, Mickey ne les compte plus. Il n’a alors pas d’autre choix que de se laisser escorter comme l’être diminué qu’il ne veut pas être, bien incapable pourtant d’aligner un pas devant l’autre sans prendre de temps en temps appui sur elle. Sa fierté en prend un coup pour la seconde fois de la soirée mais au moins, si cette enflure de Dom décide de revenir sur ses pas pour l’achever, il ne le retrouvera pas là où il l’a laissé.
Il jurerait que cette proximité retrouvée avec Zoya ne lui a pas manqué alors qu’en vérité, cette dernière ne cessera sans doute jamais de lui faire son petit effet. Elle n’est pourtant qu’assise sur ce canapé avec lui dans l’optique de le soigner mais sa présence à ses côtés, Mickey avait doucement appris à s’en désaccoutumer en se faisant à l’idée qu’il ne la reverrait plus jamais mais ce soir, force est de constater qu’elle apporte un peu de vie à ce studio qui en manque cruellement. Elle est aussi l’infirmière sur laquelle le boxeur n’aurait jamais osé compter et quand vient le moment de retirer ce haut faisant encore obstacle à ses blessures, Mickey comprend que le choix de coopérer ou non ne lui est là encore pas vraiment laissé. « Exactement. Et tu sais mieux que quiconque que je sais comment m’y prendre. » Son regard se heurte au sien, attiré malgré lui par cette allusion au parfum amer de passé que Zoya ne se gêne pas pour glisser. Cela fait partie des choses qu’il n’a pas pu oublier oui, elle était bel et bien la championne pour le pousser à se déshabiller en un éclair et s’en chargeait aussi elle-même lorsque Mickey prétendait faussement lui résister. Mais tout ça lui paraît bien loin alors qu’aujourd’hui, les mains de la photographe se contentent de lui apporter les premiers soins avec une délicatesse d’abord toute relative, puis de plus en plus réelle. Elle s’applique et quelque part, Mickey estime sans doute ne pas mériter cette attention qu’elle lui porte tout comme il peine à dire comment il va, d’autant plus lorsque le regard de Zoya croise un peu trop longtemps le sien. C’est peut-être bien ce contact visuel auquel le boxeur réalise ne pas être insensible qui le rend à ce point sur la défensive, et l’amène à vider un sac qu’il traine depuis plus d’une année. Non, il ne comprend pas pourquoi son état l’alarme subitement ni ce qu’elle cherche à prouver, mais ce qu’il sait par contre c’est qu’elle peut garder ses remarques si l’envie lui prend de commenter à nouveau sa vie avec la même virulence que par le passé. C’est simple, Mickey ne veut pas entendre le mal que son état lui inspire certainement et à ce sujet, justement, il désamorce les éventuelles questions qu’elle pourrait avoir en réduisant la situation à trois fois rien.
Ce qu’il se garde bien de dire, c’est que la prochaine fois c’est une balle entre les deux yeux que Dom pourrait lui mettre car ses problèmes ne regardent que lui, aussi mal puisse-t-il les gérer. « C’est bon tu as fini ? » Histoire de s’en assurer, Zoya amorce un nouveau geste sur sa plaie qui le fait aussitôt grogner et grimacer car ainsi, elle a au moins trouvé le moyen de le faire taire. « Ce n’est pas pour me faire pardonner de quoi que ce soit que je te viens en aide, Mickey. Tu penses peut-être que je suis une garce sans cœur mais ce n’est pas totalement le cas. » Peu importe ce qu’il peut penser d’elle, il n’oublie pas ces paroles acérées que son esprit a souvent eu tendance à ressasser car Zoya l’a avant tout piqué sur ses points les plus sensibles, que le boxeur avait eu le malheur de lui confier. « J’allais pas te laisser dans cet état, c’est tout ! » Elle aurait pu et aurait peut-être même dû, car Mickey ne lui demandait rien et n’envisage pas plus de l’en remercier – du moins, pas tant que sa fichue fierté l’en empêchera. « J’avais pas besoin d’aide, je te l’ai dit. » il souffle et répète, peu importe à quel point ses blessures laissent entendre le contraire. « Et non, je ne suis pas venue te reprocher à nouveau tout ce qui va de travers dans ta vie. » C’est heureux car pour ça, il craint que Zoya doive faire la queue. « Tu es assez grand pour savoir ce qui est bon ou non pour toi. D’ailleurs, si tu estimes que ma présence est insoutenable et que tu préfères me voir partir, tu n’as qu’à le dire. » Ce qu’il préfère, à vrai dire, Mickey n’en sait trop rien. Sa présence l’irrite autant qu’elle comble un vide en lui, repoussant d’une heure ou deux la solitude qui aurait fini par le guetter chez lui alors pour cette raison, il n’a peut-être pas hâte de la voir repartir et de se demander combien de temps ils passeront encore à se fuir. « Mais pour ce que ça vaut, certains de mes mots ont dépassé ma pensée ce soir-là. Et pour ça, je m’en excuse. Tu n’avais pas à faire les frais de tout ce que je ne supportais plus chez moi. » Des excuses que le boxeur n’attendait pas et qu’il a peut bien longuement attendues au point de le troubler ce soir, même si ce n’est pas le point sur lequel il s’emploie dans un premier temps à rebondir. « J’ai pas dit que ta présence m’était insoutenable, j’ai dit que je la comprenais pas. Et à choisir, j’aurais préféré qu’on se retrouve dans d’autres circonstances que celles-là. » Ce n’est pas pour autant qu’il espérait ces retrouvailles ou disons, pas sans que sa rancœur l’ait à chaque fois ramené à la raison car penser à elle n’était bon qu’à le frustrer et il n’avait pas besoin de ça. « Mais t’imagine rien, et surtout pas que j’avais envie de te revoir après ce que tu m’as balancé. » Mickey ne sait faire que mordre quand il a été mordu le premier, si on l’écoute Zoya ne lui a pas manqué une seule seconde mais qu’il le veuille ou non, le vide qu’elle était parvenue à combler ne l’a jamais été par quelqu’un d’autre ensuite. « Parce que si, bien sûr que tu le pensais. Tout le monde le pense Zoya, t’es pas la première. » Qu’il n’est bon qu’à foutre sa vie en l’air et ne doit qu’à lui-même le naufrage de son mariage et du reste en étant aujourd’hui un père incapable, un camé irrécupérable et un homme infréquentable. À son tour de laisser s’installer un silence durant lequel son regard analyse ses gestes sur lui, peu disposé à rencontrer le sien même s’il s’y résout finalement sur ses prochaines paroles. « Pourquoi tu dis que tu supportais plus certaines choses chez toi ? J’étais quoi au final, ton punching-ball du moment ? » C’est ce qu’il croit comprendre et ce qu’il désire aussi approfondir, pas prêt à laisser cette confidence s’évanouir entre eux comme si elle ne valait rien.
Ce qu’il ne manque pas de remarquer, aussi, c’est cette tenue qu’arbore la Lewis qui avait sûrement elle aussi ses raisons de traîner dans le quartier – une raison qu’il soupçonne être une fête ou un rencard, sans être particulièrement fan de cette deuxième idée. « Tu peux le voir par toi-même. » Il a des yeux pour s’en rendre compte oui, mais ça ne lui dit pas comment Zoya a occupé sa soirée pendant que lui récoltait les conséquences de ses dettes d’argent. « Ca te pose un problème, peut-être ? » Même s’il n’en avait aucun, le simple fait d’avoir droit à cette question deviendrait un problème en lui-même car Zoya le provoque sur un terrain que tous deux connaissent bien. Non, il n’a pas spécialement envie d’apprendre qu’elle a pris du bon temps même si à cet instant, Mickey voudrait paraître impassible. « Pourquoi ça me poserait un problème ? Tu fais bien ce que tu veux. » C’est pourtant bien un soupçon d’amertume qui vient teinter sa voix alors qu’à son tour, le boxeur ne répond pas vraiment à sa question. « Je tiens juste à savoir où tes mains ont traîné avant de me toucher. » Sur qui elles ont pu traîner surtout, comme si la raison donnée ne cachait pas cette tendance possessive que Mickey retrouve un peu trop vite. « Il est loin le temps où tu me suppliais de rester plusieurs jours à tes côtés. » il reprend en étirant un bref sourire jaune et le temps, aussi, où Zoya pouvait enfiler ce genre de tenues pour lui. Aujourd’hui d’autres en profitent sûrement à sa place et tout l’enjeu consiste ici à ne pas montrer qu’il peut les envier. « Remarque, t’as l’air de bien rebondir au moins. » Il lui accorde dans un haussement d’épaules, sans avoir besoin d’ajouter que ce n’est pas tellement son cas comme son état ce soir doit en principe le prouver. Zoya avait de toute évidence besoin de prendre ses distances, c’est en tout cas ce qu’il suppose avant de se positionner autrement sur le canapé et de le regretter aussitôt. « Merde. » Il devrait éviter les grands mouvements susceptibles de tirer sur son pansement comme de raviver son saignement, mais il n’entend pas se priver d’une question supplémentaire en revanche. « Combien de temps avant que ta conquête de ce soir te rappelle ? » Si elle était bien avec un mec comme Mickey l’imagine alors oui, ce dernier cherchera à la recontacter car il est bien placé pour savoir que Zoya n’est pas de celles qu’on laisse s’évaporer après une soirée.
« J’avais pas besoin d’aide, je te l’ai dit. » Et voilà qu’il réitère ces mêmes mots, reprochant à Zoya d’avoir eu la bonté de lui venir en aide, alors qu’elle aurait pu se contenter de lui passer à côté sans même s’y attarder. Sans même le reconnaitre, voir un homme dans un tel état aurait pu l’effrayer et la faire fuir mais c’est sans compter sur sa témérité et sa générosité – qui l’eut cru existante chez elle – qu’elle a agi comme elle l’a fait. Il ne peut l’accepter pour autant, encore moins être reconnaissant de ce qu’elle est actuellement en train de faire pour lui, alors que sa plaie suinte d’une manière peu réjouissante, même si bénigne. Et parce que les mots ne servent plus à rien, Zoya appuie une nouvelle fois fortement sur sa blessure en passant la gaze sur celle-ci sans même prendre la peine de s’excuser. A la place, elle poursuit son monologue, assurant à Mickey qu’elle n’est pas ici pour lui cracher en pleine figure tout ce qu’elle peut penser de lui et puisqu’il semble tant subir sa présence, elle estime qu’il est tout à fait en droit de la foutre dehors. Mais avant de lui en donner la possibilité, elle tient en partie à s’excuser pour les mots qu’elle a pu avoir à son égard un an plus tôt, avouant qu’il n’a fait les frais que d’une colère uniquement tourné contre elle-même « J’ai pas dit que ta présence m’était insoutenable, j’ai dit que je la comprenais pas. Et à choisir, j’aurais préféré qu’on se retrouve dans d’autres circonstances que celles-là. » « Pourquoi tu cherches à comprendre alors ? Tu ne peux pas simplement t’en contenter ? » Un minimum et ce malgré toutes les horreurs qu’ils ont pu se balancer ? Laisser leur rancœur de côté le temps d’un instant et accepter d’hisser un drapeau blanc entre eux ? « J’aurai préféré aussi te retrouver dans d’autres circonstances et pas à moitié mort dans une ruelle ». Elle exagère – beaucoup – mais pas tant quand elle a eu peur pour lui en le trouvant dans cette mauvaise posture. « Mais bon, peut-être qu’on en aurait jamais eu l’occasion sans ça » Elle désigne sa blessure de sa main avant de retirer la compresse et de la déposer sur la table. Il est vrai que leur fierté respective ne leur aurait nullement permis de renouer autrement, bien qu’une part de Zoya regrette le comportement qu’elle a pu avoir à son égard. « Mais t’imagine rien, et surtout pas que j’avais envie de te revoir après ce que tu m’as balancé. » Et voilà qu’il revient à la charge avec ça, tournant en boucle à ce sujet ce qui ne manque pas de faire soupirer la brune, qui commence à perdre patience face à l’obstination de Mickey. « Ne t’imagines pas que j’étais à ta recherche non plus et que je bénis les dieux pour t’avoir mis sur mon chemin ce soir » Puisqu’il veut jouer à ça, elle peut être tout aussi forte que lui dans le genre dédaigneux. « Parce que si, bien sûr que tu le pensais. Tout le monde le pense Zoya, t’es pas la première. » « T’étais pas dans ma tête, Mickey ! » qu’elle se contente de répondre d’un ton ferme, alors qu’il pense être capable de déterminer ses pensées que ce soit celles de ce soir-là où tout a basculé entre eux que celles relatives à sa personne. « Pourquoi tu dis que tu supportais plus certaines choses chez toi ? J’étais quoi au final, ton punching-ball du moment ? » « Comme la plupart de mes proches à ce moment-là » qu’elle confesse alors qu’elle s’applique à terminer les soins qu’elle lui prodigue sur sa blessure « J’étais perdue. Je ne savais plus comment faire avec Chloe. Je n’arrivais pas à faire face à mes responsabilités, j’estimais ne pas être faite pour ça. J’étais en colère contre le monde entier et je refusais d’admettre que je n’allais pas. A la place, j’ai divagué jusqu’à me perdre totalement et prendre la pire décision de ma vie » aka abandonner sa fille dans les bras d’un père qui n’en mérite même plus le titre « Mais je tiens pas à user de cet épisode de ma vie pour obtenir ton pardon ». Elle le devance parce qu’elle est certaine que c’est ce qu’il lui dira, connaissant suffisamment le personnage pour savoir qu’il n’est pas du genre à se laisser attendrir aussi facilement. « Je tiens juste à ce que tu le saches, c’est tout ». C’est à son tour de devenir bougon, venant contourner Mickey pour se placer à sa gauche afin de pouvoir soigner la blessure apparente qui est présente sur sa joue. « Laisse-moi voir ça » qu’elle souffle en l’incitant à tourner son visage légèrement vers elle, leurs regards se captant quelques secondes alors qu’elle ausculte la plaie de plus près.
Mickey semble intriguer par cette tenue qu’elle porte, celle qui annonce la couleur de la soirée qu’elle vient de passer. Et Zoya y voit là le reflet d’une jalousie qu’elle a que trop bien connu de la part de l’ancien boxeur, quand elle était, en quelque sorte, sienne. Il n’y a jamais eu de définition quant à leur relation, mais les quelques mois qu’ils ont passé à fricoter ont été suffisant pour que la photographe comprenne que le Reeves n’était pas du genre à partager. Et si cela pouvait se comprendre du temps où ils apprenaient à s’apprivoiser, que cette possessivité renaisse aujourd’hui alors qu’ils peinent à partager le même air dans cette pièce, rend la situation presque ironique. « Pourquoi ça me poserait un problème ? Tu fais bien ce que tu veux. » Il ment très mal et cette réponse ne permet pas à Zoya de réprimer un petit rire. « Je tiens juste à savoir où tes mains ont traîné avant de me toucher. » Il s’enfonce, son excuse est bidon à souhait et la jeune femme se pince les lèvres pour ne pas éclater de rire plus franchement « T’as rien trouvé de mieux ? » pour justifier cette jalousie apparente, celle qu’il niera en bloc, sûrement prêt à mourir plutôt que de lui avouer qu’il déteste cette image d’elle avec un autre. « Il est loin le temps où tu me suppliais de rester plusieurs jours à tes côtés. » Le sourire qu’elle arborait jusqu’à présent tant à disparaitre quelque peu. Elle se souvient très bien de ce moment où elle lui a demandé de rester, sa manière à elle de l’appeler au secours quand elle ne savait plus que faire et qu’il l’évoque lui procure une sensation désagréable, comme un goût amer d’un épisode de sa vie qu’elle préfèrerait laisser derrière elle désormais. « Bien loin, tu as raison » qu’elle dit sur un ton un peu plus renfrogné, sûrement avec une part de regrets qu’elle ne partagera pas cependant. Il est bien loin le temps où les choses étaient beaucoup plus simples entre eux, où il n’existait aucune retenue et que, si différends il y avait, il se résolvait bien souvent sur l’oreiller. Leur fougue n’est plus ce qu’elle était, celle-ci semblant être bien loin derrière eux et bien loin aussi de renaitre « Remarque, t’as l’air de bien rebondir au moins. » « Et rien qu’avec cette tenue tu peux le deviner ? » Son sourcil s’est arqué et un air amusé prend place sur ses traits à nouveau, lui permettant de s’amuser de cette indifférence dont Mickey tente de faire preuve mais à laquelle elle ne mord pas « Tu vas pas me faire croire que ton cœur est en miettes depuis ce soir-là et que tu n’as pas été voir ailleurs depuis ? » Parce qu’elle n’y croirait pas une seule seconde, bien qu’au fond d’elle, cela la flatterait et lui plairait davantage. Parce qu’elle a beau se moquer de la jalousie de Mickey, il est certain que si ce soir, elle l’avait croisé dans un accoutrement bien plus avantageux et en charmante compagnie, elle aurait très certainement mal réagi et sa possessivité, tout aussi pire que celle dont le Reeves peut faire preuve, aurait refait surface. Heureusement, cela n’était pas le cas, donc il n’avait aucun moyen de la deviner encore réelle à son égard. « Merde. » Il se mouve légèrement cet imbécile et, se faisant, se fait mal, ce qui ne manque pas de faire lever les yeux au plafond à Zoya. « Arrête de gigoter où je vais devoir t’amener à l’hôpital, idiot ». Elle ne tient pas à le revoir en sang et sait qu’elle devrait se livrer à une bataille sans merci pour le convaincre d’aller voir un docteur – ce n’est pas pour rien si elle n’a pas tenté un peu plus tôt, d’ailleurs. « Combien de temps avant que ta conquête de ce soir te rappelle ? » Et voilà qu’il revient à la charge alors que Zoya pensait le sujet clos. « Ca ne devrait plus être qu’une question de minutes maintenant. Tu es bien placé pour savoir qu’on ne me résiste pas bien longtemps » Il n’y a aucune conquête qui ne compte la rappeler ce soir parce que, même si elle s’est laissée porter par quelques danses collées serrées, elle n’a laissé aucune de ses coordonnées à quiconque. Elle fait mine de sortir son téléphone portable pour regarder si ce n’est pas le cas, guettant du coin de l’œil aussi Mickey pour y lire une quelconque réaction sur ses traits « Combien de temps il t’a fallu toi déjà pour me rappeler ? » plus une question rhétorique qu’autre chose alors qu’elle fait mine de réfléchir « Ah oui, aucune, tu ne m’as pas laissé le temps de partir. Mais ne t’en fais pas, je le remercierait de ta part qu’il n’ait pas agi comme toi. Oui, sans ça, tu serais sûrement toujours sur le trottoir à te vider de ton sang ». Elle joue, dangereusement, consciente qu’elle risque de le faire entrer dans une colère noire se faisant, mais elle le fait aussi dans le but de lui prouver qu’il n’a pas réellement tourner la page sur elle et ne la déteste pas autant qu’il ne peut le dire.
Take me back to that midnight moon, cradle me at that midnight moon. All of me is all for you and what I've got to give is not enough, It's a dark night. I saw the devil dance for you, smoke was rising, trains flew by, time was young and you were mine. Rocks and gravel build a road, that's alright, but you're on your own. Take me back to that midnight moon.
Elle répond présente pour panser ses blessures et Mickey ne s’explique pas pourquoi, lui qui n’aurait pas parié un centime sur la dévotion de Zoya après la façon dont il s’étaient quittés et les horreurs qu’ils s’étaient mutuellement balancées. Leur dernier échange ô combien animé n’était à la gloire de personne et les murs ont ce jour-là suffisamment tremblé pour que Mickey puisse aborder ce soudain retour dans sa vie avec méfiance et confusion. Ce n’est pas qu’il est mécontent de la revoir, c’est plutôt que cette situation lui en rappelle une autre et les souvenirs qui ressurgissent s’accompagnent de paroles que l’ancien champion n’avait pas hâte de se remémorer. Neutre, il peine donc à l’être face à celle dont les mots l’ont heurté – qu’il l’ait ou non mérité. « Pourquoi tu cherches à comprendre alors ? Tu ne peux pas simplement t’en contenter ? » C’est un peu facile de lui demander de se concentrer sur l’instant présent comme si leur dispute passée ne figurait pas encore dans un coin de sa tête car si ces mots ont fait si mal ce jour-là, c’est peut-être aussi parce qu’ils n’avaient pas été prononcés par n’importe qui. « J’aurai préféré aussi te retrouver dans d’autres circonstances et pas à moitié mort dans une ruelle. » Il lève brièvement les yeux au ciel, minimisant une fois de plus ces blessures dont Zoya ne cesse à l’inverse de souligner la gravité. « T’exagères. » Ils en reparleront le jour où Dom lui aura véritablement fait la peau car pour l’heure, Mickey préfère se dire qu’il n’est pas tout à fait parvenu à ses fins histoire de ne pas lui accorder la moindre victoire. Ce n’est certes pas beau à voir mais si Zoya l’avait connu à l’époque sur un ring, son état l’alarmerait sans doute un peu moins aujourd’hui. « Mais bon, peut-être qu’on en aurait jamais eu l’occasion sans ça. » Il aura donc fallu qu’un type s’en prenne à lui pour que ces deux-là soient enfin amenés à se revoir, là-dessus Mickey ne peut pas vraiment lui donner tort car de son côté, il ne sait pas si sa fierté l’aurait un jour autorisé à revenir le premier. « C’est ça, fais-moi penser à remercier ce salopard surtout quand je le reverrai. » Son ton est mauvais, teinté par la frustration dans laquelle ce combat l’a laissé et l’instant d’après, Mickey revendique le peu d’envie qu’il avait de la revoir compte tenu de leurs dernières paroles échangées. S’il lui est arrivé de repenser à elle comme de ressasser cet épisode, l’avouer n’est toutefois pas au programme pour le grand obstiné qu’il est alors que cet égo parlant à sa place prend un coup aux prochains mots de Zoya. « Ne t’imagines pas que j’étais à ta recherche non plus et que je bénis les dieux pour t’avoir mis sur mon chemin ce soir. » Bien plus piqué qu’il ne voudra l’admettre, Mickey encaisse ce qu’il entend tandis qu’il vient conclure, d’une voix sèche : « Parfait. On est raccord au moins. » Et après ça, il devrait croire que Zoya ne pensait pas vraiment tout ce qu’elle lui a balancé ? Ce serait bien la première fois que ce genre de discours serait à prendre avec des pincettes car en général, celles et ceux pointant du doigt sa façon de vivre ont un avis sur celle-ci aussi cru que sincère. « T’étais pas dans ma tête, Mickey ! » Non, il ne l’était pas mais il faut croire qu’à cette époque, ce n’était pas plus mal. Zoya reconnaît après tout s’être laissée emporter par tout ce qui pouvait lui peser et les gens comme lui en ont fait les frais, de la même façon que Mickey évacuerait sa rage contre un vulgaire sac de frappe. « Comme la plupart de mes proches à ce moment-là. » Personne n’a donc été épargné et dans un sens il préfère l’entendre que d’être celui sur lequel la Lewis se serait exclusivement défoulée. « J’étais perdue. Je ne savais plus comment faire avec Chloe. Je n’arrivais pas à faire face à mes responsabilités, j’estimais ne pas être faite pour ça. » Ses raisons sont enfin claires et Mickey comprend qu’elle a perdu pied face à un rôle de mère pour lequel elle ne se pensait pas taillée. Un rôle qui, il l’espère, s’avère enfin adopté comme accepté même s’il rate l’occasion de s’en assurer. « J’étais en colère contre le monde entier et je refusais d’admettre que je n’allais pas. A la place, j’ai divagué jusqu’à me perdre totalement et prendre la pire décision de ma vie. » Son regard revient chercher le sien et si Zoya y prête attention, peut-être verra-t-elle qu’il n’est pas empreint du moindre jugement. « Et tout ça au lieu de m’en parler ou même d’en parler à quiconque, j’imagine. » Entre partager autour d’elle ce qui la rongeait et le cracher sur tout le monde, Zoya a de toute évidence fait son choix sans qu’il ne surprenne grandement Mickey. « J’ai été père avant toi tu sais, j’aurais pu entendre que t’étais perdue au lieu de récolter ta colère. » Les choses n’auraient sans doute pas pris la tournure que l’on sait si Zoya s’était ouverte et avait bien voulu voir en lui l’allié qu’il estimait être, car quitte à être un défouloir pour elle il préférait encore lorsque c’était dans un lit. « Mais je tiens pas à user de cet épisode de ma vie pour obtenir ton pardon. » Elle n’en aura en principe pas besoin alors là-dessus, ils pourraient bien trouver un semblant de point d’entente. « Je tiens juste à ce que tu le saches, c’est tout. » Les choses ont le mérite d’être claires et même si Zoya aura mis le temps, une part de lui apprécie qu’elle s’explique et s’excuse. La posture jusque là crispée du boxeur vient même à se détendre et c’est d’une voix quelque peu adoucie qu’il reprend après un léger soupir. « C’est bon Zoya, j’emporterai pas ma rancœur dans la tombe si ça peut te rassurer. » Parce qu’il n’a pas envie d’y penser toute sa vie ni même envie de la détester tout court, cette histoire lui laissant déjà une sensation de gâchis et c’est bien suffisant à ses yeux quand il voit à quel point leur relation n’est plus ce qu’elle était. « Et pour ce que ça vaut, le fait de t’en vouloir n’est plus vraiment sur ma liste de priorités après une soirée comme celle-là. Ça remet les idées en place de se faire taillader, il faut croire. » Aucun trait d’humour dans ces mots que Mickey prononce avec le plus grand sérieux car Zoya ne s’acharnera jamais autant sur lui que Dom semble prêt à le faire, dans son envie de lui faire regretter d’être un si mauvais payeur et cette balafre sur sa joue n’est finalement qu’un aperçu de ce dont il doit être capable. « Laisse-moi voir ça. » Il obéit cette fois et tourne sa tête pour lui laisser le champ libre, son regard capturant le sien le temps d’un instant avant que le boxeur ne s’attarde ailleurs, fuyant au possible.
Non, bien sûr, ça ne lui pose pas le moindre problème de retrouver la Lewis dans cette tenue et d’imaginer les ravages que cette dernière a pu faire car si Mickey le dit, pourquoi ne pas le croire ? Sa jalousie passée ne joue pas en sa faveur c’est un fait et ce soir encore, le boxeur se surprend à envier tout homme qui aurait pu profiter d’une soirée avec la belle photographe quand lui, était laissé en sang sur un bout de trottoir après une altercation des plus musclées. Deux façons bien différentes d’occuper leurs dernières heures et possiblement une nouvelle conquête à ajouter au tableau de chasse de Zoya sans que cette idée lui soit très plaisante car autrefois, Mickey était lui-même bien content d’y figurer. « T’as rien trouvé de mieux ? » Face à l’amusement de son infirmière d’un soir, il garde le silence et ne réagit pas plus à la suite, pourtant plus frustrante encore tant elle peut refléter à quel point les choses entre eux ont pu changer. « Bien loin, tu as raison. » Elle confirme au moins que sa présence ne lui apporte plus le moindre réconfort et Mickey a lui-même bien conscience que Zoya est à des années lumière de se perdre à nouveau dans ses bras avec toute l’intensité qui était la sienne. Leurs corps qui aimaient tant brûler ensemble peinent aujourd’hui à rester près l’un de l’autre et pourtant, s’il est bien certain d’une chose c’est que jamais Zoya ne pourra le dégoûter de l’approcher comme rendre cette proximité désagréable. Elle ne l’est pas et ses mains sur lui non plus, quand elle consent tout du moins à le soigner avec un minimum de délicatesse. Plus d’une année a en tout cas passé depuis que la Lewis a disparu de sa vie et la retrouver ce soir lui fait dire que de son côté, les choses n’ont pas l’air de trop mal se passer. « Et rien qu’avec cette tenue tu peux le deviner ? » Il hausse lentement les épaules, se contentant de livrer ici sa première impression en la retrouvant. « T’as l’air plus apaisée que la dernière fois qu’on s’est vus, c’est tout. » Et de toute évidence, Zoya parvient aussi toujours à s’amuser sans lui alors qu’il présume que sa soirée a été mouvementée. « Tu vas pas me faire croire que ton cœur est en miettes depuis ce soir-là et que tu n’as pas été voir ailleurs depuis ? » Son cœur, certains jours Mickey s’étonne qu’il puisse encore battre tant il peut se sentir mort à l’intérieur mais ça, la photographe n’a pas à le savoir. « Je vois pas pourquoi ça t’intéresse. Et aux dernières nouvelles, j’ai jamais été non plus le seul mec que tu te tapais. » Aujourd’hui il ne l’est plus tout court et la place est très certainement occupée par d’autres, que le boxeur parvient déjà à mépriser par principe. Nerveux sont d’ailleurs ses gestes tandis qu’il ne sait plus quoi faire de ce corps endolori que Mickey aurait presque besoin de dégourdir. « Arrête de gigoter où je vais devoir t’amener à l’hôpital, idiot. » Il faudra pour ça le tuer d’abord, voilà ce que son regard semble lui dire tandis que ce dernier désapprouve ces mots et la perspective de faire voir ses blessures à quiconque. Quant à l’homme avec lequel Zoya a passé la soirée, il cherchera sûrement à la recontacter et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne nie pas cette idée. « Ca ne devrait plus être qu’une question de minutes maintenant. Tu es bien placé pour savoir qu’on ne me résiste pas bien longtemps. » Bien placé à l’époque, il ne fait aucun doute que l’ancien champion l’a été. « Ouais, je me souviens. » il souffle et tente de ravaler le soupçon de nostalgie teintant sa voix, tout en serrant les poings en la voyant vérifier son téléphone sans attendre. « Combien de temps il t’a fallu toi déjà pour me rappeler ? » « Arrête ça. » La rappeler après tout ça aurait fait de lui un homme sans fierté ni principe et Mickey ne pouvait pas s’y résoudre, aussi frustré était-il chaque fois qu’il songeait à la façon dont les choses s’étaient terminées. « Ah oui, aucune, tu ne m’as pas laissé le temps de partir. Mais ne t’en fais pas, je le remercierait de ta part qu’il n’ait pas agi comme toi. Oui, sans ça, tu serais sûrement toujours sur le trottoir à te vider de ton sang. » Zoya le provoque et il reste pour sa part consterné de la voir ainsi profiter de sa position sur lui. Elle sait que ce petit jeu n’a aucune chance de lui plaire mais s’y risque malgré tout, récoltant alors un regard noir du boxeur dont les muscles viennent un peu plus se tendre. Si c’est amusant pour elle, ça ne l’est en revanche pas du tout pour lui. « T’es pas croyable. » il grogne entre ses dents et rejette dès lors toute venue de sa main sur son visage, se fichant bien de l’état de ce dernier. « Tu veux pas me dire combien de fois il t’a sautée aussi ? Parce que c’est peut-être bien pour ça que tu devrais le remercier en fait. » Mickey, lui, ne doit strictement rien à ce type et compte bien le faire savoir au premier concerné. « C’est quoi son nom ? » il demande sans détour, son regard l’interrogeant tout en glissant de temps à autres vers son téléphone dont il continue de guetter l’écran. « Que je sache qui envoyer bouler quand je répondrai à ta place. » il ajoute en s’octroyant d’emblée cette liberté, certaines choses n’ayant pas changé et sa possessivité en faisant partie. Il est hors de question que sa conquête l’appelle tant qu’elle se trouve chez lui, c’est aussi ce que ces mots veulent bien dire car il ne se laissera pas marcher dessus deux fois le même soir. « Tu sais quoi ? Je tiens pas à entendre plus de détails alors t’as qu’à courir le retrouver si ta soirée était si géniale, Zoya. Je suis même sûr que ce pauvre type attend que ça, fais-lui donc ce plaisir puisqu'il a si bien agi avec toi. » Peu importe que ce ne soit pas ce qu’il veut, il ne pourra pas la retenir si elle décide de partir et ce, même si rester seul dans cet état pourrait le mener à prendre de très mauvaises décisions. Qu’elle retourne donc s’amuser de son côté si elle le désire, là où elle n’aura plus à panser ses blessures ni à se heurter à sa jalousie comme à son sale caractère car Mickey le sait, ce soir encore il n’a rien d’un cadeau.
« T’exagères. » Les yeux ronds qu’elle lui fait parle pour elle, alors qu’elle ne comprend pas comment il peut prendre aussi à la légère les blessures qu’il vient de subir. Son état aurait pu être pire, certes, mais il n’en reste pas moins qu’il a été mis KO par son adversaire et que, si elle n’était pas passée à cette heure aussi tardive dans cette petite ruelle, peut-être y serait-il encore, agonisant. Et peut-être que leur relation en serait au même stade car, sans cette rencontre inopinée, il est certain qu’autant l’un que l’autre n’aurait jamais fourni les efforts nécessaires pour renouer « C’est ça, fais-moi penser à remercier ce salopard surtout quand je le reverrai. » « T’exagères ! » qu’elle fait avec un léger sourire, alors qu’elle reprend ses mots d’un peu plus tôt, volontairement, pour le charrier un peu. Elle n’irait pas jusque-là pour autant car, si elle en avait l’occasion, elle n’aurait aucun mot tendre pour l’agresseur de Mickey et, connaissant sa folie et sa témérité, elle serait même capable de montrer les dents pour le défendre – bien qu’elle ne ferait là, pas le poids. C’est quelque chose qu’elle s’abstient de lui dire toutefois, pas encline à lui montrer qu’elle serait prête à en découdre et se mettre en danger pour lui, et encore moins prête à lui avouer qu’une part d’elle est heureuse de le voir quand elle a face à elle un Reeves plus que grognon et désagréable avec elle, du fait d’une rancœur encore bien trop présente « Parfait. On est raccord au moins. » Ils ne le sont pas mais préfère que Mickey le pense puisqu’il ne montre en rien être heureux de la retrouver là où elle n’aurait pas de mal à l’avouer s’il se montrait plus tendre avec elle. Ses paroles et sa conclusion surtout la blesse sans qu’elle ne le montre cependant, préférant rester de marbre avant de passer aux aveux concernant son état d’esprit de ce soir où elle a prononcé des mots qu’elle regrette aujourd’hui. Sa vie de jeune maman ne lui convenait pas, ses responsabilités étaient bien trop lourdes à porter sur ses frêles épaules et ça a été là une période compliquée pour elle où elle a pris les pires décisions de sa vie. C’est aussi durant cette période qu’elle s’est mis la plupart de ses proches à dos, Mickey n’en faisant pas exception et c’est ce qu’elle tente de lui faire savoir, sans pour autant qu’il ne le comprenne. « Et tout ça au lieu de m’en parler ou même d’en parler à quiconque, j’imagine. » Sa réaction la surprend, son regard venant trouver le sien. C’est l’erreur qu’elle a faite, Zoya, quand elle n’a pas eu le courage d’en parler à quiconque. La simplicité des confessions aurait été la solution, mais, comme à son habitude, elle a préféré en faire qu’à sa tête, plutôt qu’à rechercher et écouter les conseils avisés de ses proches. « Tu as bien compris » qu’elle prononce à regrets, baissant son regard comme honteuse de le reconnaître à voix haute. Cette période a beau être loin derrière elle et ses relations bien meilleures et plus apaisées avec sa fille désormais, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un sujet délicat sur lequel elle n’aime que très peu revenir. « J’ai été père avant toi tu sais, j’aurais pu entendre que t’étais perdue au lieu de récolter ta colère. » Les mots la touchent et les regrets la gagnent alors qu’il aurait pu être un soutien et que leur relation aurait pu être préservée si elle n’avait pas agi comme elle l’a fait. Elle n’ose même pas le regarder à cet instant parce qu’elle se sent stupide et s’en veut suffisamment sans avoir à affronter son regard sur elle, celui qui ne fait qu’accroitre sa culpabilité « C’est trop tard de toute façon » elle a tout gâché, que ce soit avec sa fille, ses proches ou avec lui et aucun retour en arrière n’est possible. Tout comme elle semble accepter le fait qu’il ne puisse lui pardonner car là n’est pas le but quand elle se met à lui raconter le pourquoi elle a agi comme elle l’a fait « C’est bon Zoya, j’emporterai pas ma rancœur dans la tombe si ça peut te rassurer. » Ca la rassure, plus qu’il ne peut l’imaginer. Un sourire apparaît timidement au coin de ses lèvres alors qu’elle continue de lui prodiguer des soins avec délicatesse et que sa tête acquiesce légèrement, comme pour le remercier silencieusement. « Et pour ce que ça vaut, le fait de t’en vouloir n’est plus vraiment sur ma liste de priorités après une soirée comme celle-là. Ça remet les idées en place de se faire taillader, il faut croire. » Il est sérieux en disant ça et s’il y a un instant d’hésitation, elle se permet tout de même une petite touche d’humour en disant tout bas « Finalement, on va pouvoir un peu le remercier » parce qu’elle a droit à son pardon et que la hache de guerre entre eux semble enterrée – du moins, en ce qui concerne ce soir où ses mots ont dépassé ses pensées. Un mince sourire a pris place sur ses lèvres mais très vite, son air redevient sérieux « Je suis désolé. Pour ce qui t’es arrivé. Tu méritais pas ça ». Elle ignore le fin mot de l’histoire et les raisons qui ont poussé cet homme à s’en prendre à Mickey mais cela ne justifie en rien un tel acharnement à ses yeux. Une part d’elle a bien envie d’en savoir plus mais Zoya se retient de poser trop de questions à ce sujet alors qu’il a été clair au début. Et même s’il semble lui pardonner, elle ne veut pas abuser et remettre de l’huile sur le feu alors que celui-ci est à peine éteint.
La tenue que Zoya porte fait avoir toutes sortes de suppositions à Mickey et notamment le fait qu’elle ait pu trouver chaussure à son pied ce soir, alors qu’elle était bien dans un bar avant de le retrouver agonisant dans cette ruelle. « T’as l’air plus apaisée que la dernière fois qu’on s’est vus, c’est tout. » Son regard montre à quel point elle est peu convaincue par cet argument, même s’il n’a pas totalement tort. Mais cela n’a rien à voir avec la compagnie d’un homme à cette soirée ou d’un dans sa vie. Le laisser cependant mariner amuse la Lewis qui se contente d’hausser les épaules. « Je vois pas pourquoi ça t’intéresse. Et aux dernières nouvelles, j’ai jamais été non plus le seul mec que tu te tapais. » Ca l’intéresse tout simplement parce qu’elle est tout autant possessive que lui et que même s’ils ne se doivent plus rien, l’idée qu’une autre ait pu être dans son lit, et ça, peu de temps après leur "séparation", lui déplait très fortement. « Ça ne m’intéresse pas. C’est que tu donnes l’impression que je fautes en ayant été voir ailleurs ». Est-ce vraiment le cas ? Elle s’en amuse, Zoya, elle sait comment réagit Mickey, elle sait qu’ils sont similaires et que lui aussi n’aime pas cette idée qu’un autre homme ait pu poser ses mains sur elle. Mais puisqu’il continue à nier et tente de rester indifférent, elle rentre dans son jeu en lui faisant croire qu’effectivement, ce soir, elle a bien rencontré quelqu’un qui ne devrait plus tarder à la rappeler pour finir la nuit avec elle. « Ouais, je me souviens. » Un sourire fier apparait sur la commissure de ses lèvres alors qu’il reconnait lui-même avoir été incapable de lui résister bien longtemps. Que ce soit lors de leur première rencontre ou lors de leurs rendez-vous suivants, il n’a jamais été difficile pour Zoya de faire céder Mickey. Et en le voyant réagir comme elle le fait, elle se demande si, finalement, elle ne parviendrait pas à en faire de même encore ce soir, si seulement elle le voulait et que leur relation était tout autre « Arrête ça. » Elle retient un rire en pinçant ses lèvres entre elles, préférant répondre à sa place et le comparant à cet homme imaginaire qui n’a pas agi comme le Leeves, qui n’a pas eu à rappeler Zoya puisqu’il en a fait sa prisonnière dès le premier soir. « T’es pas croyable. » Elle le sait et lui dit silencieusement en se contentant de cligner ostensiblement des cils à plusieurs reprises, haussant les épaules. « Tu veux pas me dire combien de fois il t’a sautée aussi ? Parce que c’est peut-être bien pour ça que tu devrais le remercier en fait. » Voilà que Mickey commence à s’emporter, prouvant donc à celle-ci que sa jalousie est toujours existante alors qu’ils n’ont plus aucune relation et ce, depuis longtemps « Pas faux » qu’elle dit à voix basse, se jouant de son état de nerf comme elle a toujours su faire. « C’est quoi son nom ? » « Ca te regarde pas ! » Elle voit le regard qu’il porte sur son écran alors qu’elle feint de guetter un quelconque appel qui n’arrivera jamais « Que je sache qui envoyer bouler quand je répondrai à ta place. » Et alors qu’elle s’apprêtait à répondre qu’il en était hors de question, il reprend aussitôt, ne lui laissant donc l’opportunité de dire quoi que ce soit « Tu sais quoi ? Je tiens pas à entendre plus de détails alors t’as qu’à courir le retrouver si ta soirée était si géniale, Zoya. Je suis même sûr que ce pauvre type attend que ça, fais-lui donc ce plaisir puisqu'il a si bien agi avec toi. » Il s’agite et cela commence à exaspérer Zoya. Sa main vient alors se poser sur son torse, comme pour le calmer, son air retrouvant son sérieux alors qu’elle délaisse son téléphone sur la table basse « Calme-toi, Reeves. Y’a aucun homme qui va m’appeler ce soir » Elle décide de stopper ce petit jeu, ne souhaitant pas que les choses s’enveniment à nouveau entre eux alors qu’ils viennent à peine de se réconcilier – si on peut dire ça comme ça. « Je vois que tu n’as pas changé » Cette jalousie qu’elle reconnaît et qui, il faut le dire, la flatte encore ce soir « Et même si ce John Doe venait à m’appeler, je ne partirais pas » qu’elle fait alors qu’elle vient à retrouver son regard et dépose un pansement sur sa plaie au visage « Je vais pas te laisser dans cet état, même si c’est bon, je pense que tu es presque comme neuf ». Elle affiche un petit sourire amusé, se levant pour aller jeter les compresses à la poubelle dans la cuisine. Et tant qu’à y être, elle s’empare de deux verres et cherche dans les placards de Mickey pour trouver de quoi les désaltérer, sortant de ceux-ci une bouteille d’alcool « Ca devrait aider à apaiser la douleur », qu’elle dit sourire aux lèvres alors qu’elle revient s’installer à côté de lui sur le canapé, lui tendant son verre pour qu’il s’en saisisse « Ce type va te laisser tranquille maintenant ? » qu’elle demande alors qu’elle porte son verre à ses lèvres, osant revenir sur le sujet de son agresseur.
Take me back to that midnight moon, cradle me at that midnight moon. All of me is all for you and what I've got to give is not enough, It's a dark night. I saw the devil dance for you, smoke was rising, trains flew by, time was young and you were mine. Rocks and gravel build a road, that's alright, but you're on your own. Take me back to that midnight moon.
« T’exagères ! » Elle reprend ses mots et Mickey, lui, expulse un soupir qui semble presque faux. Il ne tient pas encore à se trahir d'un sourire, pas alors que sa fierté sérieusement ébranlée par le passé le ramène un an et demi en arrière aux paroles assassines sur lesquelles ils s'étaient quittés. Tous deux ont leurs torts et ça le boxeur ne le niera pas, mais on ne lui enlèvera pas de la tête que Zoya a lancé les hostilités en se retournant contre lui et ce, presque injustement à l'époque. Ce n'était pas digne de leur relation, pas digne de leurs moments passés ensemble et ce soir, les aveux de la photographe l'amènent à voir les choses sous un angle bien différent à présent que les raisons de sa colère se dessinent devant lui. Elle s'est laissée déstabiliser par un rôle devenu subitement trop grand pour elle et l'a fait payer autour d'elle, alors même que les mains tendues ne manquaient peut-être pas. « Tu as bien compris. » Elle n'a pas non plus saisi l'occasion d'en parler à qui que ce soit et cette idée le travaille, car Mickey ne peut s'empêcher de penser que sa propre expérience aurait pu lui être offerte si elle s'était montrée honnête sur ce qui pouvait la tourmenter. Il ne sait pas s'il serait parvenu à trouver les mot justes pour la rassurer, elle comme lui ne le sauront même jamais mais il se sent peut-être bien frustré de ne pas avoir au moins pu essayer quand Zoya avait cruellement besoin d'aide et d'entendre que les choses finiraient par bien aller. C'est en tant que père que Mickey aurait pu intervenir, mais aussi en tant qu'homme ayant fait partie de sa vie et l'ayant suffisamment estimée pour ne pas rester les bras croisés. Doit-il encore conjuguer au passé son affection pour Zoya ? Joker, répondrait-il. « C’est trop tard de toute façon. » Mickey est bien le premier à croire que l’on ne peut réécrire le passé mais il n'est pas autant convaincu qu'elle qu'il soit vraiment trop tard ici, quand bien même il évitera de s'avancer en ce qui les concerne en raison d'une glace à peine brisée et d'un dialogue tout juste rétabli. « Je préfère en tout cas le savoir, même si c'est après tout ce temps. » Sa vérité, le boxeur désirait l'entendre car ne pas savoir ne pouvait qu'alimenter une rancœur qu'il semble à présent capable de mettre de côté. Ce n'est pas encore un pardon officiellement accordé mais c'est au moins ce qui s'en rapproche, car Mickey a aujourd'hui bien d'autres chats à fouetter que de tenter de la détester pour le principe. Zoya ne lui inspire plus autant de pensées amères et c'est tout aussi valable pour leurs retrouvailles, d'autant plus un soir comme celui-là où le boxeur relativise. Sa présence ne lui est finalement pas désagréable et son honnêteté est sincèrement appréciable, à côté des coups encaissés et des marques que Dom a pu laisser sur lui. « Finalement, on va pouvoir un peu le remercier. » Il n'ira pas jusque là pour sa part mais les circonstances les auront au moins amenés à se retrouver pour mettre les choses au clair, malgré le fait que Mickey aurait grandement préféré qu'elle ne le découvre pas dans cet état. Ce n'est pas l'image qu'il souhaite que Zoya garde de lui et à ce sujet, son air concerné ne lui échappe pas. « Je suis désolé. Pour ce qui t’es arrivé. Tu méritais pas ça. » Il remue sans attendre la tête et souffle, d'une voix aussi basse que pensive. « Peut-être bien que si, justement. » C'est ce que les hommes comme lui méritent certainement à force de tenter le diable, quand bien même Zoya semble quoi qu'il arrive partie pour se ranger de son côté. Il relève alors les yeux vers elle et lui rend son sourire, aussi faible soit-il. « Mais sois pas désolée, je savais ce qui me pendait au nez et j'ai au moins appris une leçon ce soir. » En l'occurrence, que ses poings ne suffisent pas toujours face à la détermination d'un adversaire et ce, tout particulièrement lorsque ce dernier s'avère armé. La prochaine fois Mickey ne lui laissera pas l'occasion de le surprendre, il se le jure mais il garde de telles pensées pour lui afin que Zoya n'y soit mêlée en rien. Car si la photographe ne mérite pas quelque chose de son côté, c'est bien de subir les conséquences du fait de fréquenter d'un peu trop près un homme comme lui.
Mais chassez le naturel, il revient au galop. Le petit jeu de la Lewis menace peu à peu de lui faire perdre son calme et ce n'est jamais une bonne chose, Zoya le sait bien. Elle s'évertue pourtant à le piquer dès que l'occasion se présente et retrouve une façon de faire qui pouvait autrefois tant payer, connaissant bien les tendances du boxeur et la possessivité dont il peut faire preuve. Il ne l'a pas retrouvée pour entendre qu'elle l'a facilement remplacé car cette idée l'agace, compte tenu du souvenir impérissable que Mickey estime lui avoir laissé. Sa fierté l'empêche d'ailleurs d'ajouter que s'il avait été en état ce soir, lui rappeler le bon vieux temps aurait été tentant mais ce n'est pas comme si Zoya voulait encore de lui, d'après ce qu'il comprend. « Ca ne m’intéresse pas. C’est que tu donnes l’impression que je fautes en ayant été voir ailleurs. » Son soupir est cette fois bien réel en plus d'être bruyant car ses réponses ont le don de l'exaspérer un peu plus, et Zoya en est bien consciente là encore. « T'était juste pas obligée de t'en vanter. » Disons qu'il y a des choses que Mickey préfère encore ne pas savoir, et l'étendue de ses conquêtes en fait partie. Il n'a pas la prétention de penser que la photographe l'a attendu, pas alors que lui-même se perd souvent dans des relations éphémères dénuées d'attachement, mais il n'aime pas penser à ceux qui ont pu la combler pendant que lui se retrouvait écarté. N'est-ce pas d'ailleurs ce que le type avec lequel elle a passé la soirée s'est chargé de faire ? Il ne manquerait plus que Zoya s'amuse à lui donner des détails puisqu'à l'entendre, elle semble avoir pris son pied. « Pas faux. » Il se tend un peu plus face à cette confirmation et serre les poings avec force, tout en contenant le peu de calme qu'il lui reste. Un calme voué à l'abandonner si la Lewis continue de le chercher sur ce terrain tempétueux, alors qu'il n'en faut pas plus à Mickey pour déjà réclamer le nom du type susceptible de la rappeler. « Ca te regarde pas ! » C'est drôle car lui pense très précisément le contraire, et il ne donne pas cher non plus de ce téléphone si elle continue de le guetter au lieu de le regarder lui. « Oh si ça me regarde Zoya, et tu sais pourquoi ? Parce que tes foutues coucheries, t'es priée de les gérer en dehors de chez moi. » Ce n'est pas la seule chose que Mickey ne supporte pas ce soir mais c'est bien sa fierté qui l'amène à envisager d'éconduire ce type lui-même, avec le peu de subtilité qu'on peut lui connaître. Si Zoya veut le revoir, elle n'a donc qu'à le faire de ce pas au lieu de provoquer un boxeur passablement sur les nerfs, avec lequel il vaut mieux ne pas jouer. Mickey s'interdit de la retenir si l'envie de retrouver ce type doit être la plus forte mais ce n'est pas ce que la photographe entreprend ensuite, lorsque sa main l'invite à redescendre en pression et à baisser par la même occasion d'un ton. « Calme-toi, Reeves. Y’a aucun homme qui va m’appeler ce soir. » Son regard l'interroge et la sonde, avant de comprendre que sa conquête n'a jamais existé et que la Lewis l'a certainement inventée de toutes pièces. « Super, et ça t'amuse de te foutre de moi ? » il questionne d'une voix amère, pour mieux s'enfoncer dans le dossier de son canapé en digérant difficilement le jeu que tout cela semble avoir été pour elle. « Je vois que tu n’as pas changé. » « Toi non plus. » il rétorque sans attendre car si ses réactions sont les mêmes qu'à l'époque, les provocations de Zoya ont résisté au temps écoulé elles aussi. Elle sait encore y faire pour attiser sa jalousie et Mickey n'en est pas fier, quoi qu'il en dise. « Et même si ce John Doe venait à m’appeler, je ne partirais pas. » Elle n'était déjà pas disposée à continuer sa route sans lui tout à l'heure, et semble à présent incapable de poursuivre sa soirée ailleurs qu'ici. « Je vais pas te laisser dans cet état, même si c’est bon, je pense que tu es presque comme neuf. » Ce qu'il retient surtout c'est que Zoya se soucie encore de lui, assez en tout cas pour rester à ses côtés et Mickey mentirait s'il disait y être insensible. « C'est quand même un peu grâce à toi, ça. » Il le reconnaît sans mal et ce, même si la remercier s'avère encore difficile. S'il se porte mieux c'est parce qu'elle a pris le temps de panser ses blessures et ce n'est pas tout le monde qui l'aurait fait après une brouille comme la leur, de quoi lui prouver que Zoya n'est pas la fille mauvaise dont les mots avaient autrefois dépassé les pensées. « Ca devrait aider à apaiser la douleur. » Il ne dit pas non à cette bouteille que la Lewis apporte et à ce verre qu'elle remplit pour lui, connaissant lui-même le pouvoir de l'alcool dans ces moments-là. Mickey y trempe alors ses lèvres sans la quitter du regard et s'étonne de la question qui lui parvient après ça. « Ce type va te laisser tranquille maintenant ? » Serait-ce de l'inquiétude qu'il perçoit dans sa voix ? Il n'en est pas sûr mais ne déteste pas l'idée, aussi évasif reste-t-il. « C'est pas prévu, non. Disons que c'est pas le genre de type qui se contente d'un avertissement. » Car c'est bien ce qu'était censé être l'attaque de ce soir, un aperçu de ce que Dom pourrait encore lui réserver. Sentant que sa façon de présenter les choses manque cruellement d'optimisme, Mickey se reprend. « J'en ai vu d'autres Zoya, t'en fais pas. » Il s'efforce de la rassurer comme il peut alors qu'il sait bien que Dom n'est justement pas comme les autres, et c'est bien là-dessus que le boxeur joue gros. Quelques secondes s'écoulent durant lesquelles Mickey reste silencieux, incapable d'en dire beaucoup plus sans la mettre en danger mais désireux, surtout, de faire preuve de bonne foi à son tour. « Mais rien ne te forçait à t'occuper de moi ce soir, alors merci d'avoir ramassé le déchet que j'étais sur ce bout de trottoir. » Un maigre sourire teinte ses mots tandis que ses yeux naviguent entre son verre et Zoya près de lui, tout en considérant l'idée qu'il finit par lui exposer. Une offre, qu'elle est libre de saisir ou de laisser s'évaporer. « Tu peux rester dormir si tu veux. » Là non plus, Zoya n'est forcée à rien mais s'il y pense, c'est parce qu'elle a elle-même dit qu'elle ne partirait pas en le sachant dans cet état. Sa compagnie ne sera pas de trop dans ce studio où Mickey n'en finit plus de trainer sa solitude mais il n'assume pas totalement l'envie de retrouver un peu de vie autour de lui et sa présence à elle par la même occasion, d'où sa prochaine justification. « Pour vérifier que je passe pas l'arme à gauche pendant la nuit, je veux dire. » Puisqu'elle prend son rôle d'infirmière à cœur, il n'exclut pas de lui céder son lit et de migrer sur son canapé pour la nuit. C'est tout du moins ce qui semble être le plus raisonnable, ainsi que le plus gentleman de sa part.
« Je préfère en tout cas le savoir, même si c'est après tout ce temps. » Après tout ce temps, celui gâché alors que les choses auraient pu en être autrement si elle avait été honnête avec lui. Il lui aurait suffit de lui faire part de ses états d’âme, et ce dès le début, quand elle prétendait qu’elle s’ennuyait et que c’est pour cette raison qu’elle le retrouvait ou le suppliait pour qu’il accepte de la voir. Zoya aurait dû lui dire qu’elle se sentait perdue, que dans ses bras elle se sentait revivre et ne se sentait pas être une moins que rien, incapable d’assumer une responsabilité bien trop lourde à ses yeux. Elle aurait dû être honnête et si aujourd’hui, cette vérité qu’elle accepte enfin de lui livrer permet d’apaiser les tensions et la rancœur qui ont longuement subsisté entre eux, il n’en reste pas moins que la brune soit triste d’avoir perdu ce temps, d’avoir foutu en l’air la majorité de ses relations, et celle avec Mickey pour une putain de fierté. Désolé, elle l’est donc, tout comme elle l’ait pour ce qui est arrivé à l’ancien boxeur ce soir. Elle ignore pourquoi ce type s’en est pris à lui, mais rien n’explique autant de violence et d’acharnement à ses yeux « Peut-être bien que si, justement. » Elle se stoppe dans ses gestes alors qu’elle fronce les sourcils, surprise de la réponse qu’il lui donne. Elle espère qu’il n’a pas chercher les coups, qu’il n’a pas volontairement été à l’affrontement parce qu’il pensait mériter. C’est peut-être ce qui l’inquiète désormais, craignant que le Reeves estime que sa vie n’en vaille pas tant que ça la peine « Mais sois pas désolée, je savais ce qui me pendait au nez et j'ai au moins appris une leçon ce soir. » Son inquiétude peut se lire dans son regard et assez instinctivement, sa main vient se poser sur celle de Mickey « Rien ne justifie ce qui t’es arrivé, tu m’entends ? ». Elle est catégorique et se contrefout de la connerie qu’il a pu faire pour que cet homme lui foute une telle raclée. Elle ne veut plus jamais le revoir comme ça, c’était la première et elle espère, la dernière. Se rendant compte toutefois de la présence de sa main sur la sienne, elle vient à la reprendre dans un geste lent, s’excusant presque en fuyant son regard.
« T'était juste pas obligée de t'en vanter. » Bien sûr que si parce qu’elle retrouve toute la fougue qui a pu être la leur par le passé. Surtout, celle de Mickey, cette jalousie exponentielle caractéristique qu’est la sienne, celle qu’il est incapable de contrôler dès que cela la concerne. Et ça l’amuse. C’est sadique de sa part mais elle lui fait payer là son amertume du début et son côté grognon. Et puis, il faut dire qu’elle aime le retrouver de la sorte, même si cela implique de le faire sortir de ses gonds, et voir que, malgré le temps qui s’est écoulé, rien n’a réellement changé entre eux. « Oh si ça me regarde Zoya, et tu sais pourquoi ? Parce que tes foutues coucheries, t'es priée de les gérer en dehors de chez moi. » Il s’emporte, plus que de raisons et si Zoya s’amusait de ce petit jeu au début, elle doit reconnaitre que là, cela commence à l’agacer. Parce qu’il serait prêt à en découdre avec cet homme invisible et même s’il le fait pour elle, il agit stupidement surtout au vu de l’état dans lequel il se trouve. La preuve, il s’agite au point de se faire mal et c’est à cet instant qu’elle décide d’arrêter de le faire mariner pour rien, lui avouant qu’il n'y a personne qui compte l’appeler ce soir. « Super, et ça t'amuse de te foutre de moi ? » Elle ne peut totalement nier alors elle hausse les épaules et fait ce petit geste en rapprochant deux de ses doigts entre eux « Un petit peu ? » qu’elle avoue avant de lever les yeux au plafond et d’ajouter qu’il n’a pas changé « Toi non plus. » Elle ne niera pas et le fait qu’il répond du tac au tac la fait même sourire, au point qu’elle cherche à ce qu’il trouve lui-même le sourire par mimétisme au sien. Et parce qu’elle n’est pas totalement une garce, elle lui dit que même si quelqu’un l’aurait effectivement appelé ou attendu ce soir, elle aurait été nulle part, lui montrant donc que sa santé la préoccupe bien plus que tout le reste, même si elle lui a prodigué tous les soins possibles pour qu’il soit plus ou moins comme neuf « C'est quand même un peu grâce à toi, ça. » – « Beaucoup tu veux dire ! » parce que s’il ne veut pas reconnaitre que c’est grâce à elle tout court, elle le fait volontiers pour lui. Elle connait suffisamment Mickey pour ne pas s’offusquer face au fait qu’il ne le fasse pas et ajoute tout en se levant du canapé et en se dirigeant vers la cuisine « Je pense que je me suis même découverte une nouvelle vocation. Le jour où j’en aurai marre de la photo, je saurai quoi faire ». Elle ne s’en lassera jamais de la photographie, c’est une passion qu’elle a depuis toujours et c’est un métier qui lui offre pléthores de possibilités, qui ne lui laisse jamais le temps de s’ennuyer. Et si reconversion elle devait faire, celle-ci serait toujours liée au domaine créatif et rien d’autres.
Zoya revient s’installer près de Mickey sur le canapé, munie d’une bouteille et de deux verres. Une fois servi et après lui avoir donné son verre, la Lewis ne peut s’empêcher de lui demander si le type qui l’a agressé ce soir va le laisser tranquille « C'est pas prévu, non. Disons que c'est pas le genre de type qui se contente d'un avertissement. » Et si elle s’apprêtait à prendre une gorgée de ce verre, la réponse que lui donne Mickey suffit pour l’en dissuader, n’appréciant pas d’entendre qu’il est encore en danger après ce soir « J'en ai vu d'autres Zoya, t'en fais pas. » – « C’est censé me rassurer ? Parce que, ça ne marche pas » qu’elle confesse, réagissant sans attendre d’une manière tout à fait sérieuse avant de soupirer « Je ne sais pas ce qui fait que ce type en a après toi, et je ne veux pas le savoir. Mais promets moi de faire attention » Son regard croise le sien, son inquiétude plus que présente dans celui-ci « Je tiens pas à ce que ce soit la dernière fois que je te parle ce soir ». Elle tente de rester neutre dans son ton de voix pour camoufler son inquiétude grandissante et pourtant, elle est bien présente. Parce qu’elle ignore si après ce soir, ils resteront en contact et surtout, elle craint que la prochaine fois qu’elle attendra parler de lui, cela soit pour apprendre une terrible nouvelle sur son sort. « Mais rien ne te forçait à t'occuper de moi ce soir, alors merci d'avoir ramassé le déchet que j'étais sur ce bout de trottoir. » Il ose enfin la remercier, même si cela est de manière timide et c’est un sourire qui s’esquisse sur ses lèvres alors qu’elle le bouscule tout doucement de son épaule, alors qu’elle s’est enfoncée dans le canapé à ses côtés « De rien. Preuve que je suis pas si terrible que ça et que je peux être gentille parfois » Elle utilise l’humour, sûrement pour l’aider à se décoincer un peu et voir un sourire plus franc prendre vie sur ses lèvres. « Tu peux rester dormir si tu veux. » Prenant une gorgée de son verre, Zoya tourne son regard vers Mickey sans rien dire, étonnée de sa proposition et peut-être le voit-t-il dans son regard puisqu’il ajoute « Pour vérifier que je passe pas l'arme à gauche pendant la nuit, je veux dire. » Elle lui donne une tape dans l’épaule, sans se soucier de lui faire mal ou non, mais à son sens, il l’a mérité « T’es con, Reeves ! ». Elle ne rigole pas avec ça, surtout quand elle s’est fait suffisamment de souci pour lui et qu’elle s’inquiète encore. Elle se replace dans le canapé, sirotant à nouveau son verre avant de répondre « De toute façon, quand je te disais que je ne comptais pas partir, je m’invitais indirectement » Ce qui est tout à fait possible de la part de Zoya mais entendre Mickey l’inviter à rester ne manque pas de la flatter « Et comme je dois veiller à ce que tu ne meurs pas, je dors avec toi, naturellement. J’espère que ton lit est toujours aussi douillet ». Il l’était surtout parce qu’elle s’endormait dans ses bras et s’amuse de faire référence à ce passé qui était le leur. « Je pense d’ailleurs que tu devrais aller te reposer, Mickey. Désolé de te dire ça, mais tu as vraiment mauvaise mine encore ». Et parce qu’elle n’attend pas réellement de réponses de sa part, elle se lève du canapé, dépose son verre sur la table basse et s’empare de celui de Mickey pour en faire de même et lui tend la main pour qu’il la suive. Se doutant que l’exercice ne sera pas des plus aisés au vu de ses blessures, elle l’aide dans la manœuvre, l’accompagnant dans ses gestes « Ca va aller ? ». Il est libre de prendre appui sur elle s’il le souhaite pour rejoindre la chambre.
Une fois qu’ils atteignent celle-ci, Zoya laisse Mickey prendre place dans le lit, l’aidant au besoin, pour se mettre à l’aise « Tu m’autorises à te subtiliser quelque chose de plus confortable ? » Elle parle évidemment de sa tenue, celle-là même qui l’a fait vriller un peu plus tôt et avoir toutes ses suppositions farfelues, ce qui explique pourquoi elle a ce sourire sur les lèvres « Je reviens » Elle s’éclipse donc quelques minutes pour aller enfiler un t-shirt qui est forcément trop grand pour elle, accompagné d’un short… qui l’est tout autant « Je sais je sais, ça semble toujours aussi diforme sur moi ». Ce n’est pas la première fois qu’il la voit accoutrée pareil, bien qu’autrefois, elle ne se donnait pas tant de mal, restant bien souvent avec une tenue bien plus légère que celle qu’elle porte actuellement. Elle s’approche du lit, du côté où il est installé, s’asseyant sur le bord « Je vais aller dormir sur le canapé. Je viendrai voir comment tu vas pendant la nuit et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu m’appelles, d’accord ? ». Elle est sérieuse en lui donnant de telles instructions, tout comme elle est sérieuse en disant qu’elle ne dormira pas à ses côtés, ne voulant pas s’imposer alors qu’ils viennent tout juste de se rabibocher. Sa main vient se poser sur son front pour s’assurer qu’il n’a pas de fièvre, celle-ci s’attardant quelque peu sur son visage alors qu’elle lui glisse ces quelques mots « Repose-toi, Mickey » qu’elle chuchote alors avant de venir déposer un baiser sur sa joue, se levant la seconde suivante pour quitter la pièce.
Take me back to that midnight moon, cradle me at that midnight moon. All of me is all for you and what I've got to give is not enough, It's a dark night. I saw the devil dance for you, smoke was rising, trains flew by, time was young and you were mine. Rocks and gravel build a road, that's alright, but you're on your own. Take me back to that midnight moon.
Méritait-il que Dom lui tombe si violemment dessus ce soir ? Mickey ne l'exclut pas car aussi décidé soit-il à ne jamais rembourser ce qu'il doit à ce type, il est bien le premier à admettre qu'il ne figure pas dans le collimateur de n'importe qui et que ce risque, il était en mesure de l'évaluer bien avant que cette bouteille n'entaille sa chair. C'est ce qui arrive quand on veut jouer avec ses propres règles et qu'on ne respecte pas celles déjà établies, Mickey ne peut donc s'en prendre qu'à lui-même pour ces retombées ne faisant que commencer car la prochaine fois, ce ne sont sûrement pas de simples balafres que Dom lui laissera. « Rien ne justifie ce qui t’es arrivé, tu m’entends ? » Son regard se raccroche à celui de Zoya lorsque la main de cette dernière se pose sur la sienne, dans un geste que Mickey n'aurait pas pu prédire et semblant quelque peu trahir le fait que cette histoire ne la laisse pas insensible. Elle ne veut pas croire qu'il a récolté ce qu'il a semé et le boxeur n'ira lui-même pas s'en vanter, l'ampleur de ses ennuis ne devant pas lui être exposée car loin de lui l'envie que Zoya puisse le percevoir comme un sombre bandit. Le fait est que Mickey parvient toujours aussi bien à s'attirer des problèmes et des excuses, il ne cherchera à s'en trouver aucune quand sa fichue poudre blanche lui met encore bien trop la tête à l'envers et influence la plupart des mauvaises décisions que l'ancien champion peut aujourd'hui prendre. L'histoire, dans le fond, tout le monde la devine et c'est un autre aspect de sa vie sur lequel Mickey ne mettra pas l'accent, l'état de son studio parlant déjà de lui-même et Zoya ayant des yeux pour constater que de ce côté-là non plus, rien n'a tellement changé.
On prend les mêmes et on recommence, pourrait sobrement s'intituler ce nouveau chapitre de leur relation s'écrivant ce soir. Pendant que la Lewis joue avec ses nerfs en prétextant qu'un homme est susceptible de la recontacter à tout instant pour jouer les prolongations avec elle, Mickey perçoit déjà les limites de sa patience et ne tarde pas à retomber dans sa bonne vieille jalousie. Ce n'est pas à sa gloire et il le sait, mais Zoya a encore et toujours ce satané pouvoir sur lui quand il s'agit de le faire réagir et de lui rappeler qu'il n'est pas le seul homme sur qui ses charmes ont de l'effet. Tout ceci prouve peut-être bien que la braise entre eux ne s'est jamais complètement éteinte, tout du moins du côté du boxeur dont les réflexes ne tardent pas à ressurgir alors que Zoya a pourtant disparu de son paysage il y a un an et demi. Ne serait-il pas un peu envieux de ce type à la place duquel il a pu être ? C'est plus une évidence qu'une probabilité quand bien même Mickey serait prêt à le nier mais à quoi bon s'emporter si depuis plusieurs minutes, Zoya ne fait en réalité que se moquer de lui. « Un petit peu ? » Oh, bien sûr que cela l'amuse de le faire tourner en bourrique, il n'a qu'à l'observer pour en être persuadé. Force est de constater qu'ils sont restés l'un comme l'autre fidèles à eux-mêmes car si les réactions de Mickey font bel et bien écho au passé, que dire du petit jeu de la Lewis qui n'en est pas non plus à son coup d'essai avec lui ? Il n'est d'abord pas disposé à lui rendre son sourire mais après plusieurs secondes passées à prendre son air le plus fermé, ses lèvres s'étirent très légèrement pour imiter Zoya dont il peut au moins reconnaître qu'elle le connait encore bien. Et puis, Mickey ne peut pas non plus lui enlever ces soins qu'elle vient de lui apporter car sans elle, c'est sur un trottoir à se tordre de douleur qu'il se trouverait encore. Il lui doit donc son bien meilleur état mais ne consent qu'à moitié à l'avouer, encore un peu trop piqué dans sa fierté et pas vraiment disposé à admettre qu'il avait besoin d'elle. Lui, l'éternel obstiné qui n'avait jusqu'ici pas saisi la moindre main tendue. « Beaucoup tu veux dire ! » Certes, Zoya n'a pas joué qu'un petit rôle dans son repêchage et sans doute a-t-il simplement besoin de temps pour le lui accorder. Ce n'est peut-être pas ce soir qu'un remerciement franchira la barrière de ses lèvres mais à travers son regard, Mickey est déjà plus reconnaissant que ses mots ne peuvent le laisser entendre. « Je pense que je me suis même découverte une nouvelle vocation. Le jour où j’en aurai marre de la photo, je saurai quoi faire. » Il ne la prend bien évidemment pas au sérieux là-dessus, ce qui ne l'empêche pas d'apprécier Zoya en tant qu'infirmière et d'espérer que peut-être, ce genre de soins lui seront exclusivement réservés ensuite. « T'en auras jamais marre Zoya et ça tombe bien, puisque t'es faite pour ça. » S'il le dit c'est qu'il le pense car Mickey n'a aucune raison de chercher à la flatter ici, pas alors qu'il a déjà pu voir à quel point elle était douée. Sa vocation, la Lewis n'en a qu'une tout comme lui avait trouvé la sienne dans la boxe, incapable depuis de briller dans autre chose ou seulement dans sa propre destruction.
Et justement, ses aveux au sujet de l'homme voulant sa peau ne laissent pas vraiment présager que les choses en resteront là. « C’est censé me rassurer ? Parce que, ça ne marche pas. » Il le voit tout comme il le ressent et regrette presque déjà d'en avoir trop dit, car autant avouer à ce stade que Dom n'est pas près de lui ficher la paix et qu'à présent, Mickey se trouve ni plus ni moins en sursis. Nul ne sait quand son créancier frappera de nouveau, la seule certitude ici étant que cette histoire n'a pas fini de le poursuivre. « Je ne sais pas ce qui fait que ce type en a après toi, et je ne veux pas le savoir. Mais promets moi de faire attention. Je tiens pas à ce que ce soit la dernière fois que je te parle ce soir. » Zoya est inquiète, il peut le lire à travers ses yeux alors qu'il ne faisait encore que le soupçonner un peu plus tôt. Son sort l'intéresse et l'alarme même, tandis que les mots de la photographe tendent à remuer quelque peu Mickey. Non, ça ne lui fait pas rien de l'entendre et son regard ne s'est pas défait du sien depuis que Zoya l'a appelé à faire preuve de prudence. « Si c'est une promesse que tu veux alors d'accord, mais est-ce que je dois comprendre qu'on pourrait se revoir ? » En vérité Mickey ne promet pas grand-chose ici, préférant rebondir sur les paroles de celle se trouvant à ses côtés et notamment sur le fait qu'elle ne désire pas que cette soirée soit leur dernière occasion de se parler. Il n'essaie pas de la prendre au piège, juste de déceler ce qu'elle peut vouloir de son côté alors que lui-même n'a rien contre, quand il se prend à y penser. « Parce que mon numéro est toujours le même et tu peux voir que mon adresse n'a pas changé non plus, alors je t'empêcherai pas de prendre de mes nouvelles si tu le veux. » Peut-être même que c'est secrètement ce qu'il souhaite et que Mickey l'y invite, pas tellement désireux de la voir s'évaporer à nouveau alors qu'ils viennent tout juste de se retrouver après que leurs chemins soient restés trop longtemps séparés. Tout ceci ne les engage à rien, c'est en tout cas ce que le boxeur pourrait ajouter si cela pouvait la convaincre mais à la place, la remercier pour ses bons soins lui semble plus opportun. « De rien. Preuve que je suis pas si terrible que ça et que je peux être gentille parfois. » Si Mickey se prend à en sourire, il lève au même instant les yeux au ciel d'un air presque amusé et cela mérite d'être souligné. « J'en doutais pas, de ça. » souffle-t-il en lui adressant un regard aussi convaincu que furtif, parce qu'il n'a pas attendu ce soir pour découvrir les bons côtés de la photographe. Zoya a un grand cœur, ce n'est pas la première fois que Mickey le remarque et parce que sa rancœur appartient déjà au passé, c'est sans tellement hésiter qu'une invitation à passer la nuit ici lui est glissée. Il faut bien que quelqu'un s'assure qu'il ne succombera pas à ses blessures, après tout. « T’es con, Reeves ! » Il l'est sans l'ombre d'un doute quand il prend les choses autant à la légère mais c'est la réponse de Zoya qui l'intéresse dans l'immédiat, et sûrement pas autre chose. « De toute façon, quand je te disais que je ne comptais pas partir, je m’invitais indirectement. » Et c'est un sourire satisfait que Mickey cache assez mal derrière son verre, pas mécontent d'entendre que son offre ne sera pas déclinée. « Et comme je dois veiller à ce que tu ne meurs pas, je dors avec toi, naturellement. J’espère que ton lit est toujours aussi douillet. » Partager un même lit, ces deux-là ne l'ont pas fait depuis longtemps mais celui du boxeur est aussi froid que vide, alors la présence de Zoya n'y sera pas dérangeante. Il mentirait s'il disait que tout cela ne le rappelle pas d'ailleurs à certains souvenirs, mais Mickey sait bien que ces derniers n'ont pas leur place ici. « Naturellement. » il répète dans un fin sourire, sans désapprouver l'idée car si c'est le meilleur moyen que Zoya a trouvé pour garder un œil sur son état, il ne faut pas compter sur lui pour s'y opposer. Alors oui, le boxeur y gagne surtout l'occasion de ne pas dormir seul mais nommer sa solitude est bien la dernière de ses envies, ne désirant pas inspirer à son invitée la moindre pitié. « Je pense d’ailleurs que tu devrais aller te reposer, Mickey. Désolé de te dire ça, mais tu as vraiment mauvaise mine encore. » Le fait qu'elle le souligne de cette manière l'amuse autant qu'il doit se rendre à l'évidence quant à l'étendue de sa fatigue, véritablement lessivé par cette soirée et propriétaire d'un corps nécessitant maintenant de récupérer. « Oui, t'as raison. Mais tu sais, t'as pas besoin de prendre des pincettes pour me dire que j'ai une gueule à faire peur Zoya. » Il le sait sans même avoir croisé le moindre miroir, c'est pour dire. Sans résister là non plus, Mickey se laisse déposséder de son verre avant de saisir la main que la photographe tend vers lui, non sans grimacer au moment de se hisser sur ses deux jambes. « Ca va aller ? » Il faudra bien, la douleur de ses blessures est encore vive mais Mickey refuse de laisser cette dernière prendre le dessus. Ce n'est qu'une question de mental, voilà ce que son coach lui aurait dit s'il s'était trouvé sur un ring. « Je crois que oui mais dans le doute, me lâche pas. » Lui-même s'appuie légèrement sur elle lorsque son équilibre lui paraît faible, effectuant un pas puis un autre en direction de sa chambre avant d'en passer tant bien que mal la porte.
À peine celle-ci est-elle franchie que Mickey s'échoue déjà partiellement sur son lit et cela dans un profond soupir, d'ores et déjà convaincu que son passage à tabac le fera au moins bien dormir. « Tu m’autorises à te subtiliser quelque chose de plus confortable ? » Il peut dire au revoir à cette robe qui était à elle seule parvenue à attiser sa jalousie, c'est ce qu'il comprend lorsque Zoya dit aspirer à un peu plus de confort et ce qu'il devine, c'est qu'elle trouvera aussi ce dernier dans ses affaires à lui. « Tu connais le chemin. » « Je reviens. » Et lorsqu'elle est de retour, c'est vêtue d'un t-shirt et d'un short lui appartenant que Zoya apparaît devant lui. Grands, bien trop grands pour elle et pourtant, il jurerait que cette autre tenue lui va bien. « Je sais je sais, ça semble toujours aussi diforme sur moi. » « Moi j'aime bien. » Pas autant que la robe qu'elle portait encore tout à l'heure c'est certain, mais la Lewis n'a de toute évidence pas besoin d'être tirée à quatre épingles pour demeurer présentable à ses yeux. « Je vois que certaines habitudes ne se sont pas perdues. » il remarque alors, puisque ce n'est pas la première fois qu'elle lui dérobe des vêtements pour en faire un pyjama. Il a aussi le souvenir qu'un rien pouvait l'habiller quand elle finissait dans son lit mais quand bien même il n'est pas question de ça ce soir, il semblerait que Zoya ait déjà changé d'avis. « Je vais aller dormir sur le canapé. Je viendrai voir comment tu vas pendant la nuit et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu m’appelles, d’accord ? » Mickey ne peut cacher la grimace d'incompréhension animant ses traits, à moins qu'elle ne traduise surtout une certaine déception chez lui. C'est elle qui avait proposé de dormir à ses côtés et à présent, c'est sur son canapé que Zoya envisage de passer la nuit sans que cela lui convienne beaucoup. Il accueille malgré tout la main sur son front, un geste d'une grande prévenance qui ne manque pas de le surprendre mais tout de même pas autant que le baiser déposé sur sa joue par une Zoya plus douce qu'elle ne l'a jamais été. « Repose-toi, Mickey. » Il ne fait aucun doute qu'il en a besoin, oui, mais il préfèrerait que ce ne soit pas seul comme sa prochaine réaction en témoigne. « Zoya, attends. » Sa main la retient et l'attire à nouveau vers lui, pas disposé à lui offrir son pauvre canapé comme à la laisser s'éloigner car c'est ici, dans cette chambre et dans ce lit que Mickey réclame sa présence. « T'as dit que tu dormais avec moi et il n'y a pas d'annulation possible, je le crains. » S'il tente d'en sourire, sa main retient toujours la sienne et son regard se charge de lui transmettre à quel point il peut tenir à l'avoir auprès de lui pour la nuit. « Si j'ai besoin de quelque chose comme tu dis, ce sera plus simple si tu te trouves à côté tu crois pas ? » Plus simple que de crier son nom à travers son studio c'est certain, et Mickey veut croire que cet argument suffira à la convaincre. Finalement, sa main relâche doucement la sienne avant qu'il ne commence à gesticuler, souhaitant retrouver une tenue confortable à son tour. « Et là tu vois, je dirais pas non au fait que tu m'aides à me déshabiller par exemple. » Parce qu'il ne pourra pas s'en charger seul sans prendre le risque de faire bouger son pansement comme de raviver sa plaie, et personne ici ne doit y tenir. Mickey relève alors son regard vers elle et reprend, on ne peut plus sérieusement. « Reste. » S'il te plait semble-t-il même ajouter en silence, ses doigts revenant effleurer les siens et ses yeux appuyant quant à eux sa demande.
Il aurait pu mal finir sur ce trottoir ce soir si Zoya n’était pas passée par là et ne s’était pas improvisée apprentie infirmière pour lui. Elle ignore d’ailleurs d’où elle sort ces compétences médicales, qu’elle ignorait totalement être en capacité d’avoir. Est-ce peut-être l’adrénaline qui ont guidé ses gestes du fait de son inquiétude pour Mickey mais maintenant qu’il semble hors de danger, elle en plaisante en imaginant pouvoir faire une reconversion si jamais elle venait à se lasser de son métier de photographe « T'en auras jamais marre Zoya et ça tombe bien, puisque t'es faite pour ça. ». Le compliment passe, l’atteint d’une drôle de façon et la fait se stopper dans ses gestes une fraction de seconde. Elle a pu par le passé lui montrer un petit peu ses talents dans le domaine, sans toutefois avoir eu l’occasion de lui montrer pleinement ce dont elle était capable. Alors, c’est un « Merci » qu’elle lui souffle, son regard croisant le sien au moment où son nez plonge dans ce verre d’alcool servi un peu plus tôt.
Zoya ne peut ignorer cependant le danger auquel Mickey s’est exposé et a besoin de savoir si la menace est toujours présente. Il ne lui laisse rien entendre de rassurant à ce sujet, ce type cherchera très certainement à le retrouver et qui sait si, la prochaine fois, son plan ne sera pas de le laisser sur le carreau. Zoya ne veut pas connaître le background de tout ça mais demande toutefois à Mickey de lui promettre de faire attention « Si c'est une promesse que tu veux alors d'accord, mais est-ce que je dois comprendre qu'on pourrait se revoir ? » Il lui concède mais ce sont la suite des propos de la jeune femme qui semble le perturber plus qu’autre chose, ceux où elle formule à voix haute ce souhait que ce ne soit pas la dernière fois qu’ils se voient. « Parce que mon numéro est toujours le même et tu peux voir que mon adresse n'a pas changé non plus, alors je t'empêcherai pas de prendre de mes nouvelles si tu le veux. » Et elle comprend que cela lui ferait tout autant plaisir qu’à elle qu’ils restent en contact, parce que c’est son cas, c’est certain. Elle regrette que cette coupure ait eu lieu entre eux et après l’explication qu’ils ont eu un peu plus tôt, les mots de Mickey viennent confirmer que la hache de guerre semble définitivement enterrée entre eux « Je ne vois pas ce qui nous retiendrait de nous revoir désormais ». Il n’y a plus aucune raison, elle pense que l’amertume et la rancœur sont loin derrière eux – elle l’espère du moins – et elle serait ravie donc de renouer progressivement avec lui « Mon numéro n’a pas changé non plus ». En revanche, son adresse oui puisqu’elle a déménagé à Bayside et partage une maison avec son frère là-bas depuis quelques mois maintenant. Mais c’est une discussion qu’elle se garde pour plus tard, préférant se vanter d’une gentillesse qui existe chez elle alors que Mickey a enfin trouvé les mots pour la remercier « J'en doutais pas, de ça. » « Vraiment ? » qu’elle ne peut s’empêcher de rétorquer d’un air étonné, accompagné d’un petit rire. Elle ne se serait pas offusquée s’il avait affirmé le contraire, consciente de ce tempérament qui est bien le sien et de cette gentillesse qu’elle ne montre pas toujours, bien souvent occultée par son égoïsme. Mais ce soir, Zoya ne l’est pas, et pour preuve, elle ne laissera pas Mickey seul cette nuit, décidant même qu’elle dormirait dans son lit sans même en demander la permission à l’ancien boxeur. « Naturellement. » Il ne s’y oppose pas en tout cas et comme toujours lorsqu’on ne lui refuse rien, la Lewis ne peut être que contenter. « Oui, t'as raison. Mais tu sais, t'as pas besoin de prendre des pincettes pour me dire que j'ai une gueule à faire peur Zoya. » La remarque ne manque pas de la faire sourire et peut-être devrait-t-il s’abstenir de lui dire quelque chose du genre quand elle n’est déjà pas, à la base, quelqu’un qui prend des pincettes pour parler. Il faudrait qu’elle apprenne plus à en prendre, tant elle peut parfois être tranchante avec ses mots, et ça, Mickey, le sait parfaitement. « Je crois que oui mais dans le doute, me lâche pas. » Elle l’aide alors à se lever du canapé puis le laisse prendre appui sur elle alors qu’ils prennent la direction de sa chambre pour qu’il puisse enfin se reposer après cette soirée plus qu’éprouvante tant physiquement que moralement parlant.
Elle l’aide à s’installer sur le lit et le délaisse quelques instants pour aller enfiler quelque chose de plus confortable, demandant pour cela à Mickey de lui subtiliser quelque chose dans sa penderie « Tu connais le chemin. ». C’est vrai que ce n’est pas la première fois et c’est donc avec un sourire aux lèvres qu’elle s’y dirige, retrouvant là de vieilles habitudes. Bon, le rendu sur elle n’est pas des plus glamour, dénotant avec cette robe qui collait à sa silhouette un peu plus tôt quand, désormais, les vêtements qu’elle porte lui vont bien trop grand « Moi j'aime bien. ». Et cela la fait sourire à nouveau mais de manière entendue, parce qu’elle sait aussi très bien qu’il l’aimerait tout autant qu’elle ne porte rien, comme il a bien su lui faire comprendre par le passé quand elle enfilait quelque chose lui appartenant – et bien souvent, les vêtements ne faisaient pas long feu sur elle. « Je vois que certaines habitudes ne se sont pas perdues. » « C’est vrai, certaines et elle insiste sur ce mot persistent » A voir si celles à laquelle elle pense finiront par revenir aussi naturellement que cette petite manie de lui piquer des affaires dans son dressing.
Zoya a dit qu’elle resterait avec lui cette nuit. Elle a précisé aussi que c’est dans son lit qu’elle dormait et donc à ses côtés. Cependant, elle se rétracte au moment où il est temps pour Mickey de se reposer. Non pas parce qu’elle n’en a pas l’envie mais parce qu’une part d’elle ne veut pas s’imposer autant, alors qu’ils viennent juste de se rabibocher. Toutefois, avant de s’éclipser, elle s’assure qu’il n’a pas de température, sa main venant se poser sur son front pour se faire avant que ce soit ses lèvres qui viennent trouver sa joue pour lui souhaiter une bonne nuit. Et au moment où elle s’apprête à rompre le contact et donc à partir en direction de la pièce principale, Mickey la retient « Zoya, attends. » Elle retrouve sa place assise au bord du lit, plus proche de lui que quelques secondes plus tôt, son regard s'ancrant dans le sien « T'as dit que tu dormais avec moi et il n'y a pas d'annulation possible, je le crains. » Un sourire vient feindre ses lèvres, reconnaissant là la détermination du Reeves qui, elle le reconnaît, lui avait manqué tout autant que sa jalousie. « Si j'ai besoin de quelque chose comme tu dis, ce sera plus simple si tu te trouves à côté tu crois pas ? » Elle reste toutefois silencieuse, tout en acquiesçant en penchant sa tête sur le côté, comme si elle était encore hésitante bien que sa décision soit d’ores et déjà prise. Elle veut rester à ses côtés cette nuit pour s’assurer qu’il va, tout comme elle le souhaite dans un sentiment purement égoïste, celui de l’envie de dormir tout simplement près de lui. « Et là tu vois, je dirais pas non au fait que tu m'aides à me déshabiller par exemple. » « Aucune subtilité, Monsieur Reeves ». Et elle rit doucement alors qu’elle comprend très bien que ce n’est pas pour cette raison qu’il lui fait une telle demande mais préfère s’en amuser. « Reste. ». Sa demande la frappe, la fait frissonner surtout au contact de ses doigts qui frôlent les siens. Leur regard se happe et Zoya s’approche alors de lui un peu plus, leurs visages à quelques centimètres à peine l’un de l’autre « Je reste, Mickey » Ses phalanges se nouent aux siennes et quelques secondes s’écoulent alors qu’ils restent silencieusement proches, leurs prunelles comme incapables de se détacher. La brune finit par se reculer doucement, un sourire aux lèvres et sans prononcer un quelconque mot, elle aide Mickey à se défaire de ses vêtements, ceux-là même encore ensanglantés du fait de ses blessures. Son regard s’attarde sur le bandage qu’elle lui a appliqué un peu plus tôt, posant sa main délicatement sur celui-ci pour vérifier qu’il n’y a plus de saignement. Elle lui demande du bout des lèvres s’il va une fois qu’il a trouvé sa proposition et elle vient se glisser à ses côtés, comme il lui a demandé et comme elle le lui a promis. Elle est tournée vers lui, le regarde avec insistance et sûrement avec un air qui se veut encore inquiet. Sa main vient se positionner sur son torse qu’elle caresse doucement avant de murmure « Si ça ne va pas, tu me réveilles, promis ? » son regard attrape à nouveau le sien et après qu’il ait acquiescé, Zoya lui offre un faible sourire « Bonne nuit, Mickey » et malgré toute la bonne volonté du monde à vouloir veiller sur lui, elle finit par s’assoupir assez rapidement, sans toutefois retirer sa main posée sur sa poitrine. Dans la nuit, elle ne manquera toutefois pas de se réveiller, s’assurant de son état. Il semble dormir paisiblement et c’est tout ce qui lui importe, retrouvant un apaisement lorsque sa tête vient cette fois se reposer sur son torse pour se retomber dans les bras de Morphée à son tour.