Get so caught up everyday, trying to keep it all together. While the time just slips away, see, I know nothing lasts forever. I wanna tell you something, give you something, sjow you in so many ways 'cause it would all mean nothing if I don't say something. Just a simple conversation, just a moment is all it takes. I don't wanna put it off for too long, I didn't say all that I had to say, I wanna take the time to right the wrongs.
Eddie n’a jamais eu beaucoup de jeunes parents dans son entourage, mais il a en revanche toujours pu entendre à quel point les enfants pouvaient grandir vite. Ce n’était donc pas un mythe comme le danseur peut à présent s’en rendre compte, le premier mois de vie de son fils s’étant écoulé à une vitesse folle et ce malgré les semaines que Sasha a passé en couveuse à l’hôpital. Le nourrisson a aussi bien changé depuis sa venue au monde en mars dernier, sa taille reste très inférieure à ce qu’elle devrait être mais Eddie n’a au moins plus la crainte de le briser quand il vient à le prendre dans ses bras. Sasha grandit, lentement mais il grandit. Les médecins n’ont pas caché qu’il devrait connaître un retard de croissance dû à sa prématurité mais ce n’est pas ce qui inquiète Eddie, encore moins un jour comme celui de la rencontre entre son fils et la branche américaine de sa famille. Les Hargreeves arrivent directement de Los Angeles pour rencontrer le petit Yang et cela au nombre de deux, ce n’est pas tout à fait ce qui était prévu au départ mais c’est le compromis que le danseur a trouvé avec sa compagne, dans son désir de limiter les venues à leur domicile durant les premiers mois de leur fils. Sasha est encore fragile et plus sujet aux infections que n’importe quel nourrisson du même âge, c’est pourquoi Eddie veille d’un œil protecteur sur lui en se répétant que le moment de rencontrer l’intégralité de sa famille peut bien attendre, car son fils ne deviendra jamais une attraction pour les Yang comme pour les Hargreeves. Et puis, accepter que les parents de sa compagne le rencontrent si tôt n’est déjà pas un petit pas en avant pour le danseur, dont la première venue en Californie avait été gâchée un an et demi en arrière par l’intolérance d’Henry et Harriett. Eddie n’était pas assez bien pour leur fille à l’époque et il peine à croire que les choses puissent être très différentes aujourd’hui, quand bien même ils forment désormais une famille avec l’arrivée de leur petit trésor. Un minet, voilà ce qu’il était à leurs yeux alors que la mère de l’américaine s’était permis de considérer qu’il n’avait rien d’un compagnon approprié. Le problème ? Son âge bien sûr, qui ne pouvait pas faire de lui quelqu’un d’assez sérieux pour Harriett tandis qu’Henry avait tendance à déplorer que sa fille ait encore jeté son dévolu sur un artiste. Ce réveillon cauchemardesque le rend très incertain quant aux efforts que le couple Hargreeves pourrait mériter venant de lui mais pour Sasha autant que pour Halston, il n’exclut pas d’arrondir les angles dans l’espoir de trouver un possible terrain d’entente. Ce n’est pas nécessairement leur bénédiction que le danseur attend, c’est au moins leur respect car ce qui vaut pour sa mère vaut aussi pour eux. Sun-Hi n’a pas encore été conviée à rencontrer le dernier né des Yang mais elle le sera sous peu, dans une continuité des choses qu’Eddie vient à redouter même s’il devra d’abord survivre aux retrouvailles avec ses beaux-parents attendus en fin de matinée, et il le sait.
Cette idée était la sienne, Eddie ne pourra donc s'en prendre qu'à lui-même si les choses ne se passent pas aussi bien qu'escompté. Les gens peuvent changer, il le sait d'expérience pour avoir vu ses propres rapports avec Diana évoluer positivement en seulement quelques mois. La protégée d'Halston l'avait en horreur et maintenant elle peut rester plusieurs heures dans la même pièce que lui sans frôler l'overdose, c'est ce qui lui donne de l'espoir pour cette journée à venir avec ses beaux-parents car bien avant eux, la rousse avait été la première à désapprouver leur couple et à penser qu'un jeune homme comme lui n'avait rien à faire avec une femme du prestige d’Halston. Peut-être fonde-t-il trop d'espoir en eux, Eddie en prend le risque car c'est aussi parce qu'il désire que Sasha ait la chance de pouvoir compter sur ses grands-parents qu'il s'emploie à ranger son amertume au placard pour faire le plein de bonne volonté. Il est important que leur fils connaisse sa famille, même la plus éloignée géographiquement et cela en dépit du très mauvais départ que les Hargreeves et lui ont pu prendre. Une deuxième chance, c'est à peu de choses près ce que le danseur est prêt à leur accorder pour leur permettre d'occuper une place de choix dans la vie de Sasha mais il vaudrait mieux ne pas lui faire regretter ses efforts, surtout pas après le temps qu'Eddie a passé en cuisine pour combler les papilles de ses futurs convives. « Je crois que tout est prêt. » il annonce en tournant une ultime fois sur lui-même pour vérifier qu'aucun détail ne dénote dans leur intérieur, conscient de l'exigence dont Henry et Harriett pourraient faire preuve. C'est aussi la première fois que les parents d'Halston s'apprêtent à mettre les pieds dans leur maison acquise l'année passée et c'est ce qui le pousse à soigner tout ce qui peut l'être, jusqu'à opter pour une tenue se situant à ses yeux parfaitement entre l'habillé et le décontracté. « Comment tu me trouves jagi ? » Son regard se reporte sur Halston dont il cherche déjà à obtenir la validation, indécis quant au fait de garder cette veste couleur sable sur lui. Mais Eddie a tout prévu et cela passe aussi par la tenue de leur fils, assortie à celle de son père sans que cela ne soit bien sûr dû au hasard. « Sasha porte aussi ses plus beaux habits, regarde comme il est mignon. » Ses bras se tendent pour sortir délicatement le nourrisson de son berceau avant de le tenir tout contre lui, ces vêtements leur ayant été offerts par Callie et ce déjeuner constituant d'après lui l'occasion idéale pour leur faire honneur. Leur fils est beau comme un cœur et il ne doute pas de l'effet qu'il fera sous peu à leurs invités, à condition toutefois que ces derniers arrivent sans trop tarder. « Tes parents ne s’attendent probablement pas à ce que j’ai cuisiné pour eux. » Eddie est même certain de ce qu'il avance car la dernière fois que le sujet de la cuisine a été vu entre eux, il était encore loin de revendiquer les progrès qui sont les siens aujourd’hui. Prendra-t-il le risque de leur dire que ce repas a été concocté par ses soins ? Le danseur hésite car il doute encore de leur objectivité le concernant, même s'il gagnerait certainement des points en leur prouvant que le minet se débrouille désormais aux fourneaux. « Tu as des nouvelles d'ailleurs ? » il reprend avant de déposer un baiser sur le front de sa compagne, Sasha toujours présent dans ses bras en attendant de connaître le temps dont ils disposent avant que le couple Hargreeves ne se présente à leur porte. Ils seront ponctuels, Eddie n'en doute pas un seul instant et c'est avec une pointe d'appréhension que ses yeux se reportent désormais sur l'horloge de leur salon.
La chambre d’hôpital dans laquelle elle avait dû rester une semaine commençait à devenir un lointain souvenir, tandis que l’image de son fils dans une couveuse restait gravée dans son esprit. Halston avait eu l’impression d’avoir passé sa vie à tourner en rond dans leur maison, lorsqu’elle avait quitté l’établissement alors que son fils devait y rester encore un bout de temps. Elle s’était arrangée pour toujours conserver un vêtement de Sasha, qu’elle reniflait chaque fois qu’il lui manquait, c’est-à-dire tous les jours. Les courtes visites auxquelles elle avait le droit ne lui étaient jamais suffisantes, au point qu’elle ne raye chaque journée passée sur son calendrier afin d’avoir l’impression que le jour J arriverait enfin. En attendant de pouvoir être étouffante avec le fruit de ses entrailles, l’américaine ne s’était jamais montrée aussi collante avec son compagnon, aussi bien par messages que lorsqu’ils se retrouvaient tous les deux ensemble. Il avait s’agit d’un moyen de ne pas trop lorgner sur son agence et il avait dû s’en douter, elle n’avait donc pas eu de complaintes de sa part, puisqu’il voyait bien qu’elle se donnait du mal pour ne pas penser à son travail. Halston se détacha considérablement de son téléphone dès que Sasha fut libéré de l’hôpital, elle ne l’utilisait pratiquement plus que pour prendre des photographies et parler de son enfant au téléphone. Elle était devenue ce qu’on pouvait considérer comme ‘ une mère horripilante ’ parce que son monde ne tournait plus qu’autour de sa petite famille, mais cela lui passait par-dessus la tête, elle avait attendu une éternité pour enfanter elle n’allait donc pas se restreindre pour ne pas paraître assommante. Les prises de contact avec sa mère s’étaient démultipliées, ce qui la laissait espérer que celle-ci allait faire preuve d’un comportement exemplaire, une fois qu’elle mettra les pieds dans leur maison. La visite des parents d’Halston était programmée depuis plusieurs semaines, elle avait vu l’appréhension grandir du côté du père de son enfant, qu’elle n’avait jamais cessé de chercher à rassurer. Everything will be fine était une phrase qu’elle répétait en boucle, elle ne voulait pas que son fils finisse par être impacté par le stress de son père. Une anxiété qu’elle allait probablement connaître quand le tour de sa belle-mère sera venue, mais la brune faisait tout pour ne pas y penser. Sasha avait rencontré deux membres de sa famille, la soeur et le frère dont ils étaient les plus proches, elle aurait voulu que son aînée suive, mais le danseur avait jugé que cela n’était pas raisonnable. Il était vrai qu’elle voulait peut-être aller plus vite que la musique, pour parfaire le tableau familial qu’elle imaginait depuis des années, qu’elle en oubliait parfois à quel point son enfant pouvait encore être fragile. Halston avait donc concédé qu’Hildred viendrait un peu plus tard, tout comme Hector qui n’avait de toute manière pas manifesté d’envie pressante de rencontrer son neveu. Il lui rendra visite quand ça lui chantera, comme il l’avait toujours fait.
La maison était parfaitement en ordre et la cuisine s’était imprégnée des odeurs des petits plats préparés par Eddie, des arômes qui lui avaient ouvert l’appétit. Elle se préocuppa d’ailleurs de celui de son fils, qui savait parfaitement faire comprendre ses désirs, plus particulièrement celui d’être allaité par ses soins. Une façon de se connecter à lui dont elle n’arrivait pas à se lasser, même si cela demandait une certaine organisation pour être sûre qu’il était nourri en temps et en heure à chaque fois. Elle se sépara de lui quelques instants, son père ayant tenu à choisir de lui-même la tenue qu’il arborerait en cette occasion spéciale. Halston en profita pour retoucher son maquillage, qui s’avéra bien moins lourd que ce qu’elle avait prévu, parce qu’ils avaient la chance d’avoir un nourrisson qui perturbait rarement leurs nuits. Sasha savait se faire discret, peut-être un peu trop à son goût, car même ses éclats de rire se faisaient à un volume peu élevé. Elle quitta la salle de bain et rejoignit son compagnon, qui avait visiblement fini de se préparer. L’américaine pressentit sa question, elle la regarda de haut en bas et lui répondit ; « Tu es très élégant, comme d’habitude. » Halston avait l’impression que cela était d’une facilité déconcertante pour lui de choisir ses tenues, même lorsqu’il était censé être décontracté il était bien apprêté. « Si je ne te connaissais pas, j’aurais parié que tu prends des cours chez James. » Elle savait bien qu’il n’avait pas besoin du moindre exemple pour faire les bons choix, que la seule chose qu’il avait eu besoin d’améliorer était ses talents de cuisinier. La brune espérait qu’il n’allait pas trop souffrir de la comparaison avec son beau-frère, un chef qui n’avait pas manqué d’impressionner les papilles du danseur lors du repas de Noël. Il lui demanda d’admirer leur fils, ce qu’elle fit sans plus attendre. « C’est le plus adorable des bébés. » Elle se rapprocha de lui et profita qu’il soit porté par Eddie pour déposer un baiser sur son front. Il lui partagea l’une de ses pensées, un fait qui allait effectivement surprendre les Hargreeves. Elle était plutôt confiante parce qu’il avait su la régaler plus d’une fois. « Non et je pense que cette modernité va leur en boucher un coin. » L’ex-mari d’Halston n’était pas un as de la cuisine et ils ne devaient pas s’attendre à ce qu’un homme qui ne travaillait pas dans la restauration, se plie en quatre pour les satisfaire gustativement. Il lui demanda si elle avait eu des nouvelles d’eux, juste avant que son portable ne se mette à vibrer. « Ils arrivent dans dix minutes apparemment. » Dit-elle après avoir lu le message qu’elle venait de recevoir.
La sonnerie retentit, tout pile à l’heure qu’ils avaient convenue. Halston décida de voler un dernier baiser au père de son enfant, avant de s’élancer pour leur ouvrir la porte. Elle constata que ses parents avaient plutôt bonne mine, pour deux américains qui venaient de traverser la terre entière pour venir les voir. Elle les salua et les invita à entrer, avant de renfermer la porte. La brune afficha un grand sourire, satisfaite de pouvoir leur faire visiter leur maison, mais surtout de leur présenter leur petit-fils, qui était fermement tenu par Eddie. « Sasha, je te présente papi Henry et mamie Harriett. » Il détourna sa tête dès qu’il entendit son prénom, une timidité qui ne l’étonnait pas. « N’hésitez pas à l’approcher, il est bien réveillé, il finira bien par vous regarder dans les yeux. » La mère d’Halston contourna le danseur pour se retrouver face à la bouille du nourrisson, devant laquelle elle se laissa attendrir. « Il est aussi mignon qu’en photos. » Henry se faisait plus hésitant, il ne s’était jamais vraiment considéré très doué avec les bébés. « Ba alors papa, tu n’as pas eu assez de petits enfants pour être habitué aux bébés ? » Elle se moquait gentiment de lui, jusqu’à ce qu’elle n’aperçoive l’énorme sac qu’il tenait en main. « Non, mais je lui ai ramené assez de jouets pour l’occuper une année entière. » Les yeux de la brune s’écarquillèrent, il était fou d’avoir ramené autant de choses avec lui, elle se proposa de le débarrasser. « On va bientôt pouvoir ouvrir une crèche à ce rythme. »
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Sa tenue est au goût d'Halston mais il n'en attendait pas moins d'elle, tout comme ses compliments ont le don de le flatter sans pour autant le surprendre car sa compagne ne tarit habituellement pas d'éloges sur son style vestimentaire au même titre que l'inverse est vrai. Ce comme d'habitude le fait donc doucement sourire tout comme l'allusion au couturier que l'américaine a l'honneur de connaître, et Eddie d'avoir brièvement côtoyé. Ce n'est pas une chose dont le danseur se vante souvent mais il a été amené à défiler une fois sous le nom James Weatherton à l'occasion du pride month il y a deux ans, une expérience qui n'a pas réellement aiguisé son sens de la mode aussi anticonformiste que le reste mais dont il tire malgré tout une certaine fierté. Leur fils n'est d'ailleurs pas en reste et ça Eddie le sait bien pour l'avoir habillé de ses propres mains, mariant volontairement les nuances de sa tenue à celle du nourrisson dans un souci d'harmonie évident. Halston est conquise là encore mais n'est-elle pas, comme lui, disposée à trouver leur petit Sasha adorable peu importe ce qu'il peut bien porter ? Il était important que leur fils fasse son petit effet auprès de ses grands-parents, ces derniers apprécieront sans l'ombre d'un doute les détails sur lesquels le couple n'a pas lésiné mais en sera-t-il de même pour la cuisine du danseur, à laquelle un soin tout particulier a là aussi été apporté ? Eddie ne peut que l'espérer en évitant toutefois de fonder trop d'espoirs dans un verdict qu'il est bien incapable de présager, quand bien même ses efforts devraient être remarqués par leurs convives si ces derniers font preuve d'un minimum de bonne foi. Halston est d'avis qu'ils y seront forcément sensibles, se plaisant même à imaginer qu'ils pourraient en être impressionnés tandis qu'il préfère pour sa part aborder la chose avec modestie. L'initiative plaira sans doute oui, mais encore faut-il que les saveurs soient au rendez-vous. « Je ne me vexerai pas si ma cuisine ne leur plait pas, tu sais. » Et cela parce qu'il n'a rien d'un pro en la matière, lui qui un an en arrière était encore loin de revendiquer ses progrès d'aujourd'hui. Ses repas ont le mérite d'être de plus en plus sophistiqués, à l'image des recettes de plus en plus complexes que le danseur vient emprunter au livre de sa mère mais pour autant, ce n'est pas demain la veille que ses plats auront l'allure d'une carte de restaurant. « Je sais que j'ai encore de quoi m'améliorer mais s'ils doivent trouver à y redire, j'espère juste que ce ne sera pas juste parce qu'elle est de moi. » Cette cuisine qu'Eddie va leur proposer n'a vraiment rien de prétentieuse, elle n'aura sûrement rien à voir avec celle qui leur avait été servie lors d’un certain réveillon mais il a été formé pour briller sur une scène et non devant des fourneaux, il s'agirait de ne pas l'oublier. Dix minutes, c'est le temps censé leur rester d'après Halston alors qu'il devine qu'un message lui annonce que ses parents ne sont plus très loin. « Laisse-moi te voler un dernier baiser avant qu'ils arrivent alors. » il formule avant de rompre le peu de distance qui les sépare pour échanger avec elle un long et tendre baiser, supposant qu'ils n'en auront pas beaucoup l'occasion ensuite.
Le couple Hargreeves est aussi ponctuel qu'Eddie l'avait prédit et les revoir n'est étrangement pas si difficile pour lui, à croire que le temps a effacé une partie de sa rancœur sans même qu'il ne s'en soit rendu compte. Les sourires échangés n'ont en tout cas rien de très forcé alors que son premier réflexe est de les débarrasser de leur veste respective de son unique main libre, l'attention générale se retrouvant ensuite portée vers le dernier né de la famille auquel Henry et Harriett se voient être officiellement présentés. Ils peuvent approcher le nourrisson autant qu'ils le souhaitent mais Eddie n'y opposera qu'une condition, sans que celle-ci ne soit un seul instant négociable. « Il faut juste éviter de l'embrasser, au moins pendant quelques mois car Sasha reste fragile et nous ne voulons pas prendre le moindre risque. » C'est d'ailleurs un très léger mouvement de recul que le jeune père opère face à eux, plus protecteur que jamais envers son fils afin que ce dernier ne soit pas exposé à des infections aux conséquences potentiellement dramatiques dans son cas. C'est la raison pour laquelle ils n'acceptent pas que des baisers extérieurs aux leurs soient adressés à leur enfant, point sur lequel Eddie promet déjà d'être intransigeant. « Je suis sûr que vous pouvez comprendre. » Tout leur entourage l'a bien compris, alors pourquoi pas eux ? Il se moque pour le coup de les offusquer quand il est question de la santé de Sasha, espérant bien que ses beaux-parents saisiront la nécessité de prendre ici toutes les précautions. C'est après ça Noël en avance sous leur toit à en juger le nombre de cadeaux apportés par Henry, ce dernier n'ayant visiblement pas décidé de venir les mains vides. « Tu as vu tous les jouets que papi a amené mon cœur ? Heureusement que ta chambre est grande. » Il n'ose pas imaginer le supplément bagage qu'ils ont dû débourser avec tout ça mais à l'arrivée son fils est gâté, et c'est bien tout ce qu'Eddie veut en retenir. Ça, et le fait que les grands-parents de Sasha prennent déjà leur rôle à cœur. « C'est gentil merci, et je crois en effet que tous les bambins du quartier auront envie de jouer avec lui si cette maison se transforme en terrain de jeu. » Est-ce une façon de les encourager à lui donner un petit frère ou une petite sœur ? Sans doute pas si tôt mais une chose est néanmoins certaine, Sasha ne risque pas de s'ennuyer quand il sera en âge de développer sa curiosité. « Vous avez fait bon voyage depuis la Californie ? » il questionne alors, conscient des nombreuses heures d'avion nécessaires pour relier Los Angeles à Brisbane – et cela avec probablement plus d'une escale, si toutefois ses souvenirs sont bons car ce voyage, Eddie ne l'a effectué qu'une fois. « Il s'agit de votre première venue sur le sol australien Henry, je ne me trompe pas ? » Ses yeux se posent tout naturellement sur le père de sa compagne avec lequel engager la conversation s'avère un peu plus facile qu'avec Harriett, sans doute parce qu'Henry n'avait pas été aussi critique à son égard que sa femme avait pu l'être. Il n'a pas oublié les remarques proférées derrière son dos entre les quatre murs d'une cuisine, la leur étant au moins ouverte sur leur salle à manger pour éviter à ce genre de situation de se reproduire. Pas sous son toit, Eddie ne l'accepterait pas. « Je peux peut-être vous proposer à boire ? Pour vous ouvrir l'appétit il est aussi possible de visiter la maison si vous le souhaitez, je serai même votre guide. » C'est aussi pour cela qu'ils ont fait le déplacement après tout, il ne l'ignore pas et présume même que leur maison suscite un réel intérêt chez leurs invités. En attendant leur réponse Eddie se fraie un chemin dans la pièce avec son fils toujours dans les bras, prêt à céder ce dernier à Halston si sa première offre vient à être saisie. « Comme vous pouvez le voir nos chats ont également leur lot de jouets qui trainent. » il le souligne dans un sourire, constatant lui-même que l'ordre apporté à la pièce n'aura pas duré longtemps avec un Poby de toute évidence désireux d'attirer l'attention.
Halston avait du mal à croire qu’Eddie ne se vexerait pas du tout si sa cuisine ne plaisait pas à leurs convives, son scepticisme avait dû se voir dans ses yeux puisqu’il ajouta qu’il savait qu’il avait encore des progrès à faire. Il craignait de recevoir des critiques négatives uniquement parce qu’il était celui qui avait été aux fourneaux, mais c’était mal connaître ses parents, qui avaient tout de même un peu plus de maturité que cela. Elle pourrait lui dire qu’il s’agissait plutôt du genre de bassesse dont serait capable sa mère, mais cela ne serait pas une réplique intelligente. Après avoir réfléchi un bref instant, elle pensa avoir trouvé les bons mots pour le rassurer. « Ils sauront reconnaître tes efforts et puis ils n’ont pas mangé que de la cuisine gastronomique toute leur vie, tu sais. » Ils avaient su se contenter de beaucoup moins durant leur jeunesse, elle doutait du fait qu’ils soient incapables d’apprécier des repas qui n’étaient pas étoilés. Elle se remémora que son ex-mari n’avait pas cuisiné une seule fois pour eux, parce qu’il était très confortable pour lui de se reposer sur l’argument qu’ils ne l’aimeront pas plus grâce à ça. Cette différence entre les deux hommes la confortait dans son espoir de les voir faire la paix, il était bien plus soucieux de ses désirs que Nolan n’avait pu l’être. Le danseur profita de ce dernier instant entre eux pour lui voler un baiser, dont elle profita au maximum, sachant qu’il n’y en aura probablement pas d’autres en la présence de ses parents. La directrice de l’agence de stars s’attendait à ce qu’ils restent assez longtemps en leur demeure, qu’ils ne connaissaient pas encore, mais la principale raison de leur visite allait sans doute encore plus les retenir. Harriett fut magnétiquement attirée par Sasha, toucher les nourrissons était un véritable réflexe pour cette mère de famille nombreuse, mais elle fut stoppée dans son élan par son gendre. Il lui expliqua calmement pour quelles raisons elle ne pouvait pas s’en approcher de trop près, elle ne s’en offusquera pas plus que cela, après tout elle n’y connaissait rien en prématurité, elle ne pouvait donc pas le contredire. « Ce n’est qu’une question de mois avant que tu puisses l’embrasser. » Elle parlait des mois comme s’il ne s’agissait qu’un d’un très laps court de temps, mais le principal problème était ailleurs, la distance l’empêchait de le voir autant qu’elle ne l’aurait voulu. L’américaine avait bien conscience qu’elle était la seule Hargreeves qui les privaient - involontairement - de voir l’un de leurs petits enfants, elle s’en voulait un peu de ne pas pouvoir leur offrir une rencontre digne de toutes les autres. Pendant qu’elle se perdait dans les abîmes de ses pensées, Eddie clamait qu’il était certain qu’ils pourraient comprendre son point de vue, ce à quoi Henry répondu : « Bien sûr. » Il était peut-être un peu trop tôt pour qu’Harriett ne daigne lui donner raison, mais le principal était qu’elle respecte les consignes qu’on lui donnait. Elle pouvait être soulagée sur un autre point : leur progéniture était traitée sur un point d’égalité avec ceux des jumeaux, puisqu’ils n’avaient pas lésiné sur les moyens pour le couvrir de jouets.
Halston avait guetté la réaction de son fils, qui ne regardait pas vraiment dans la bonne direction, mais il était encore trop petit pour s’émerveiller, il le fera quand il sera suffisamment âgé pour savoir s’en servir. « Il n’aura jamais besoin d’une tablette pour s’occuper au moins. » Commenta Harriett. La directrice de l’agence de stars ne savait pas si elle craignait réellement qu’il ne le rende accro aux écrans ou si c’était juste sa façon de participer à la conversation, mais elle préféra tout mettre en œuvre pour que celle-ci ne perdure pas. « Il n’aura ni tablette ni portable entre ses mains. » Point final, elle n’avait rien d’autre à ajouter, elle ne voulait pas prendre le risque qu’elle ne fasse de l’ingérence avant l’heure. Eddie leur demanda s’ils avaient effectué un bon voyage, Henry décida de prendre les devants. « Nous n’avons pas senti la durée du vol, nous avons bien dormi. » Ils étaient tous aussi habitués l’un que l’autre à se déplacer en avion, leurs affaires nécessitaient qu’ils se déplacent aux quatre coins des États-Unis et même en dehors. « Effectivement, je n’avais pas mis les pieds à Brisbane avant aujourd’hui. » Halston savait parfaitement pourquoi, il n’avait pas prit son déménagement au sérieux, il pensait que cela n’était qu’une lubie, qu’elle retournerait à Los Angeles. « Cette ville n’a pas l’air si mal du peu que j’en ai vu. » L’américaine afficha soudainement une mine satisfaite, il fallait qu’elle l’ait vu de ses propres yeux pour y croire. « Il y a moins de misère ici que chez nous. » Répondit elle, ce tacle envers son pays natal n’avait pas été volé, elle n’avait jamais trouvé sa politique assez bonne pour venir en aide à ceux qui en avaient le plus besoin, ce qui était criant lorsque l’on se baladait dans les rues de Los Angeles. « Ça reste à prouver. » Un sourcil de la Hargreeves se arqua, elle n’allait pas baisser les bras de si tôt. « Je te fais visiter la ville quand tu veux,maman. » Elle la savait fière d’être américaine, mais son chauvinisme ne la décourageait pas à lui prouver qu’elle avait tort. Eddie trouva de nouveau le bon moyen d’assainir l’air, en proposant de leur servir à boire, ses deux parents acceptèrent quasiment instantanément son offre. L’attention se détourna davantage lorsqu’un nouveau venu décida de rejoindre le salon, avec une fausse souris entre ses canines, qu’il déposa aux pieds de la jeune mère. Il n’avait pas oublié qu’elle avait été celle qui avait le plus disposé le plus de temps libre, celle qui l’avait régulièrement dorloté lorsque Sasha dormait paisiblement. « Vos chats ? » S’étonna Harriett. « Oui, on en a trois. » Les deux autres étaient bien cachés, mais elle ne comptait pas les embêter. « Cette maison ne manque pas de vie. » Halston tendit ses bras pour récupérer son bébé, elle ne voulait pas retarder Eddie davantage. « Venez voir la cuisine. » Ils pourront visiter le reste de la maison une fois qu’ils seront rassasiés.
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Il se souciera de l'opinion de leurs convives sur sa cuisine plus tard car dans l’immédiat, c'est dans ce salon où viennent tout juste de mettre les pieds ses beaux-parents qu'Eddie préfère concentrer son attention. Ses efforts passent après tout aussi par l'accueil qu'il s'emploie à leur offrir et par ce sourire qui s’avère plutôt naturel, alors que sa première rencontre avec Henry et Harriett aurait pu engendrer aujourd’hui un climat de méfiance compte tenu du traitement qui lui avait été réservé. Sa rancœur, pour le peu qu'il en reste, Eddie a à cœur de la mettre de côté mais il désire aussi que ses invités aient connaissance des précautions à prendre avec leur enfant, sur lesquelles le jeune père n'entend pas faire l'impasse car la fragilité du petit Sasha est à ce jour sa première source d'inquiétude. Il n'y a rien dans ce monde dont Eddie soit incapable pour le protéger et Halston complète ses propos en assurant à sa mère que cette prudence à observer ne durera que quelques mois. C'est sans doute interminable pour des grands-parents venus de l'autre bout du monde mais n'auront-ils pas ensuite de très bonnes raisons de multiplier leurs venues sur le sol australien ? L'inverse est un peu moins probable même si Eddie comprendrait que sa compagne désire présenter leur fils au reste de sa famille, le temps d'un voyage dont il ne sait pas encore s'il fera partie. Henry ne perd en tout cas pas une seconde pour gâter le premier enfant du couple et cette avalanche de jouets fera certainement un heureux d'ici quelques mois, avant qu'Harriett ne fasse remarquer que leur fils se passera par conséquent très bien d'une tablette pour s'occuper – un point sur lequel Eddie ne risque pas de la contredire, et l'américaine est la première à confirmer que ce genre de technologies restera pendant un temps étrangère à leur fils. « J'ai personnellement eu mon premier téléphone assez tard et je l'ai bien vécu. » C'est au moins un bon côté de l'éducation de ses parents que le danseur peut leur accorder même s'il conçoit que ces limites seront plus difficiles à instaurer à une époque ultra connectée comme la leur, comprenant le risque que les petits camarades de Sasha le rendent envieux avant l'heure. Mais tout ça n'est pas près de s'imposer comme une préoccupation alors que leur fils ne marche même pas encore, la discussion déviant alors sur ce voyage que les parents d'Halston ont effectué depuis la Californie. Un vol dont il ne risque pas d'oublier la longueur et durant lequel Henry confie n'avoir eu aucun mal à dormir, de quoi expliquer le fait que le décalage horaire d'un continent à un autre ne semble pas trop les impacter. « Ah, j'envie votre décontraction en avion Henry. » il remarque dans un léger soupir, conscient que ce n'est pas en voyageant si peu qu'il viendra à bout de sa peur car si cette dernière a été pas mal atténuée, Eddie n'est toujours pas à l'aise à l'idée de voler. Cette venue en Australie est bel et bien une première pour le couple Hargreeves et Brisbane ne semble jusqu'ici pas déplaire à Harriett, quand bien même elle ne semble pas disposée à donner facilement raison à sa fille sur la misère qui serait bien plus présente dans leur ville d'origine. Sentant sa belle-mère sceptique, Eddie se permet d'apporter à son tour ses arguments. « Il fait bon vivre à Brisbane, mes parents s'y sont installés pour y trouver une tranquillité qui était selon eux indispensable avec le fait d’élever des enfants. » Sydney, sa ville de naissance, était trop animée à leur goût pour ne pas lui préférer le calme de la capitale du Queensland et maintenant qu'Eddie dispose de sa propre petite famille, il ne peut qu'y voir à son tour un lieu idéal pour s’y épanouir. « Mais je vous conseille en effet de visiter pour le constater par vous-même, Halston commence après tout à bien connaître cette ville. » Il gratifie sa compagne d'un clin d'œil, certain que Brisbane n'a plus beaucoup de secrets pour elle car le point de vue d'une américaine sur cette ville sera toujours plus objectif que le sien, il le sait bien.
Vos chats ? L'interrogation d'Harriett trahit sa surprise quant au fait que trois boules de poils vivent également à leurs côtés, qu'Eddie avait même tendance à appeler ses « enfants » quand il était à mille lieues d'endosser le moindre rôle de père. Toutes les précautions sont d'ailleurs prises pour que leurs chats ne soient pas (encore) directement en contact avec Sasha, une précision que le danseur n'estime pas devoir apporter car si ses beaux-parents ont compris qu'il cherchait à tout prix à le préserver, ils ne peuvent que se douter que le risque qu'il soit mordu ou griffé est lui aussi vigoureusement évité. « Celui-ci s'appelle Poby et tous les trois ont été adoptés en refuge. La cause animale me tient vraiment à cœur, c'est un point commun que j'ai tout de suite trouvé avec votre fils. » Il ne pense pas que cette référence à Hartley puisse être maladroite, au contraire Eddie espère même secrètement leur prouver que deux de leurs enfants l'ont déjà accepté alors pourquoi pas eux, un jour ? Une chose est sûre Sasha connaitra la joie de grandir entouré d'animaux de compagnie contrairement au danseur, qui laisse après ça échapper un petit rire nerveux. « Pardon, j'ai tendance à m'étendre légèrement quand je parle d'eux. » Halston ici présente sait mieux que personne à quel point il peut tenir à ces chats mais il parle en revanche beaucoup moins de ce que leur arrivée dans sa vie a pu lui apporter quand il était au plus bas. Des confidences qu'Eddie ne se verrait pas faire à ses beaux-parents, préférant à la place leur servir à boire comme l'hôte affable qu'il sait être. « Et voilà pour vous. » Il remet à chacun un verre rempli par ses soins avant de tourner sur lui-même, dans cette cuisine qu'Henry et Harriett ont désormais tout le loisir de pouvoir observer. « La maison vous plait ? » il questionne d'une voix curieuse et par là, Eddie entend bien sûr obtenir leur avis sur le peu qu'ils ont pu voir en attendant que la visite ne se poursuive. « Si la prédominance de vert vous rend perplexe je préfère vous prévenir que la chambre de Sasha en comporte beaucoup aussi. » Le jeune père s'amuse légèrement de cette précision qu'il vient glisser, assumant par ailleurs leur choix de miser sur le vert pour égayer la plupart de leurs pièces en tant que couleur positive et reposante. La chambre de leur fils sera certainement le prochain arrêt que le couple Hargreeves désirera effectuer car Sasha récolte déjà toute leur attention, au même titre que celle de ses parents qui n'en finissent plus de chérir sa présence et son arrivée dans leurs vies aussi précipitée a-t-elle été. « J'imagine que votre fille vous a parlé du fait qu'il grandirait un peu moins vite que les autres enfants ? Ça ne l'empêchera pas d'être en bonne santé je vous rassure, il sera juste plus fragile. » Ainsi que plus petit, durant au moins les premières années de sa vie. C'est ce qu'il faut attendre d'un enfant né prématurément et nécessitant un suivi particulier comme c'est le cas de leur fils, alors que songer à sa venue au monde influence chez Eddie d'autres pensées. « Halston est une mère formidable, vous savez. Je n'avais pas de doute quant au fait qu'elle le serait mais aujourd'hui je peux vraiment dire qu'elle était faite pour ce rôle. » Son regard vient aussitôt trouver celui de sa compagne à laquelle il s'empresse d'offrir un doux sourire, à la fois reconnaissant de ce très beau cadeau qu'elle lui a fait que fier d'avoir pu concrétiser ce rêve avec elle. Le souligner est une évidence et pourtant, en le faisant Eddie prend le risque d'être interrogé sur la suite qu'ils entrevoient à deux et sur des projets que les parents d'Halston attendent peut-être de voir se concrétiser maintenant qu'un enfant est venu s'ajouter à leur petit foyer.
Ils avaient eu plus d’une occasion de parler de l’éducation qu’ils voudraient donner à leur fils, plus particulièrement lorsqu’Halston était assise avec des livres sur les enfants dans leur lit. Elle avait essayé d’échanger au maximum avec lui sur ce qu’elle pouvait bien apprendre, afin de glaner ses opinions, elle n’était donc pas étonnée de le voir se ranger de son côté. La brune ne voulait aucunement prendre le risque d’abrutir son enfant avec des écrans, qui étaient tout particulièrement néfastes durant les toutes premières années. Elle pouvait facilement deviner que sa mère craignait qu’elle ne fasse de Sasha un enfant pourri gâté, parce qu’elle avait attendu de nombreuses années avant de pouvoir accéder à la maternité. L’américaine avait fréquenté bien assez de personnes capricieuses et égocentriques pour en être vaccinée, elle ferait tout son possible pour qu’il ne rejoigne pas leurs rangs. Il était peut-être difficile de croire qu’elle ne céderait pas à son adorable bouille, mais elle se persuadait que celle-ci ne lui permettrait pas de faire sa loi. Le nouveau sujet de conversation amené par Eddie les empêcha d’en discuter davantage, elle prit part à la discussion lorsque le danseur confia qu’il était envieux d’Henry. « C’est ce qu’on appelle mener une vie d’homme d’affaires, n’est-ce pas papa ? » Il vivait dans un pays gigantesque et ne se laissait jamais freiner par les distances, il ne se passait donc pas un seul mois sans qu’il ne prenne l’avion pour de juteux contrats. « Oui mais je commence à m’en lasser, il se pourrait bien que je songe à partir en retraite prochainement. » La directrice de l’agence de stars ne le croyait qu’à moitié, parce qu’elle savait qu’il ne supportait pas d’être inactif, mais il était vrai qu’à son âge il ferait bien de ralentir. « Il serait sage de t’arrêter bientôt, oui. » Le regard d’Halston divagua entre lui et son petit-fils, l’acquiescement de la brune n’était pas tout à fait innocent. Elle décida de dévoiler ses intentions sans plus tarder. « Tu pourrais venir un peu plus souvent par ici comme cela, pour profiter de Sasha. » Elle avait du mal à s’imaginer voyager en avion avec un nourrisson, elle préférait largement que sa famille fasse l’effort de se déplacer pour le voir. Harriett pourrait peut-être valider cette idée, puisqu’elle avait l’air d’apprécier ce qu’elle commençait à voir de Brisbane. Cette ville n’était certainement pas aussi intéressante que Los Angeles professionnellement parlant, mais elle était plus agréable à vivre. Elle n’était pas encore décidée à lui donner raison, mais Eddie l’épaula en lui confirmant qu’il s’agissait d’un bon environnement pour élever des enfants. Il ajouta qu’à présent, l’agente de stars devait bien connaître la ville. « Effectivement, mon travail à moi ne nécessite pas que j’aille bien loin, donc je vadrouille aux quatre coins de Brisbane. » Et elle ne s’en plaignait pas, parce qu’elle n’avait aucunement envie de devoir faire des milliers de kilomètres comme son père. « Cela va bientôt faire quatre ans que j’y vis, tout de même. » Qu’elle souligna pour enfoncer le clou.
La matriarche des Hargreeves ne s’attendait pas à devoir faire connaissance avec plusieurs animaux et pour cause, Halston savait qu’elle n’en était pas friande alors elle n’avait pas jugé nécessaire de l’en notifier à l’avance, elle n’y était pas allergique après tout. Eddie se lança rapidement dans la présentation dans celui qui se trouvait à leurs pieds, tout en faisant remarquer qu’il avait un grand point en commun avec Hartley. « Je commence à comprendre pourquoi il vous encense. » Halston ne savait pas comment elle devait le prendre, s’obstinait-elle encore à ne pas voir les qualités de son beau-fils ? « Ils sont tous les deux dotés d’une belle humanité, Eddie n’a pas hésité à donner de son temps pour des enfants malades. » Les êtres humains ayant plus de valeur à ses yeux, cela ne pourrait que lui plaire davantage. « Ce que tu fais également, si je ne me trompe pas. » Qu’elle lui demanda. « Bien sûr. » Halston avait toujours été attirée par les associations, qu’elle percevait comme une belle invention. « Vous avez plus d’un point en commun. » Harriett venait de penser à voix haute, elle avait tout l’air de commencer à déconstruire les clichés qu’elle avait sur lui et sur leur couple. Elle ne voulait pas crier victoire trop tôt, mais elle lança un regard communicatif à son compagnon avant qu’ils ne rejoignent tous la cuisine. Ils remercièrent Eddie une fois qu’ils furent servis. Il sembla impatient de connaître leurs premiers avis sur leur demeure, qui ne se fera pas attendre. « Le vert est une couleur sobre qui se marie bien avec beaucoup de vos éléments. » Elle s’attendait probablement à un logement plus original en termes de couleurs, puisqu’elle était encore avec un de ces artistes. « En plus d’être une des couleurs favorites de ma fille alors je n’en suis pas étonnée. » Harriett était douée pour retenir les détails, malgré un grand nombre d’enfants et de petits enfants, elle arrivait à se souvenir de leurs préférences. « C’est une maison qui lui ressemble, avec des chats en bonus. » Elle s’amusa du fait qu’ils parlaient d’elle comme si elle n’était pas à leurs côtés. « C’est une maison qui nous ressemble. » Le corrigea-t-elle. L’heure de visiter la chambre de Sasha n’était pas encore venue, mais il redevint le centre de l’attention. Eddie avait décidé de leur parler de sa future évolution, qui serait plus lente que celle d’un enfant lambda. « Tout nous a été expliqué oui, Halston ne nous a jamais laissé dans le flou. » Malgré leurs différents, elle avait jugé qu’ils avaient le droit d’être au courant. « Nous savons qu’elle prendra le plus grand soin de Sasha. » Eddie surenchérit en lui faisant l’un des plus beaux compliments qu’on pouvait lui faire ; celui qu’elle était une mère formidable. Une larme s’écoula sur le visage de la brune, elle n’était pas certaine de le mériter, mais elle était émue de l’entendre. Elle se sentait encore coupable de ne pas avoir lever le pied plus tôt, mais avoir son fils dans ses bras lui rappelait qu’elle avait tout de même réussi à délivrer une petite merveille. « C’est mon plus grand rôle, je ne peux pas me permettre d’échouer. » Elle était encore loin d’avoir découvert tous les défis que la parentalité allaient dresser sur son chemin, mais ceux-là ne pourraient pas être plus grands que celui qu’avait représenté son accouchement précipité. « Tu t’exprimes toujours comme une Hargreeves. » Commenta Henry. Déménager à l’autre bout du monde et vivre avec Eddie ne pouvaient pas gommer son éducation ni son héritage, mais elle crut comprendre un sous-entendu à travers ses mots. Il devait être étonné qu’elle n’ait pas changé de nom de famille avant d’être à l’origine d’une nouvelle, mais Halston ne savait pas comment réagir. Elle ne voulait pas mettre la moindre pression à son compagnon, mais elle rêvait secrètement de pouvoir lui dire oui pour de vrai.
Get so caught up everyday, trying to keep it all together. While the time just slips away, see, I know nothing lasts forever. I wanna tell you something, give you something, show you in so many ways 'cause it would all mean nothing if I don't say something. Just a simple conversation, just a moment is all it takes. I don't wanna put it off for too long, I didn't say all that I had to say, I wanna take the time to right the wrongs.
S'il envie à son beau-père l'aisance qu'il peut avoir en avion, il convoite en revanche beaucoup moins ce travail l'amenant à voyager sans cesse dans lequel il n'aurait personnellement jamais pu s'épanouir. Henry est après tout présenté comme un businessman constamment sur le départ par sa propre fille et cela sous-entend bien que les avions sont devenus avec le temps sa deuxième maison, mais le concerné reconnait que ce train de vie en devient lassant et envisage même une retraite dans un futur assez proche qui ne manque pas de faire réagir Halston. Elle l'y encourage et ces mots font aussitôt sourire le danseur, constatant que sa compagne n'applique pas facilement à elle-même les conseils qu'elle peut donner autour d'elle. « Je compte sur vous pour être un peu plus raisonnable que votre fille, même si je reconnais bien en elle votre côté travailleur. » Eddie aurait pu employer le terme carriériste mais il paraît toujours quelque peu péjoratif alors que son intention ici n'est pas d'émettre le moindre reproche, simplement de souligner que père et fille ne lèvent pas le pied avant d'y être vraiment forcés et dans le cas d'Halston, il ne rappellera pas que sa mise au repos tardive aurait pu avoir des conséquences dramatiques sur sa santé comme celle de leur bébé. Pour ça, Eddie ne lui en veut pas car il est bien le premier à ignorer les signaux que son corps peut lui envoyer mais il espère peut-être bien que ce parallèle effectué la fera tout de même un peu réfléchir et qu'ainsi, Halston ne reprendra pas le travail trop vite. Il s'empresse par ailleurs d'acquiescer l'argument que celle-ci suggère, et ce temps qu'Henry pourrait avoir à l'avenir pour les honorer plus fréquemment d'une visite afin de pouvoir profiter pleinement de son petit-fils. « Nous avons une chambre d'ami alors vous n'auriez pas à vous rabattre sur le moindre hôtel en ville. » Il préfèrerait bien sûr que les rapports avec ses beaux-parents s'apaisent véritablement avant de les accueillir aussi souvent qu'il le dit mais Eddie ne perd pas de vue ses efforts ni le fait de prouver sa bonne volonté, sans savoir ce qu'Henry et Harriett peuvent penser de lui et si son image de minet a une chance d'être effacée au profit d'une étiquette un peu plus glorieuse. Il ne demande pas à être adopté comme un fils, mais simplement à être accepté car les choses demeureront infiniment compliquées tant que ses beaux-parents s'obstineront à désapprouver sa présence dans la vie de leur fille, d'autant plus avec un enfant et une petite famille officiellement fondée. « Le temps passe à une vitesse folle. » il commente autant pour alimenter cette discussion que pour lui-même, car difficile de ne pas songer à leur rencontre près de trois ans en arrière lorsque Halston évoque son arrivée dans cette ville. Elle n'est désormais plus une californienne fraichement débarquée et manquant de repères, et Eddie n'a quant à lui plus la crainte de la voir repartir pour retrouver ses racines car il le sait, c'est ici à présent qu'est sa vie. « À ce rythme, tu seras bientôt une véritable australienne jagi. » Il s'en amuse dans un sourire, sans chercher un seul instant à faire bondir ses beaux-parents car Halston restera toujours cette américaine lui ayant tapé dans l'oeil dès le tout premier soir et ce ne sont pas quatre, dix ou quinze années passées dans cette ville qui y changeront quelque chose. « Oh, je devine votre confusion. Jagi signifie chérie dans ma langue maternelle et c'est une petite habitude prise entre nous. » S'il le précise c'est parce qu'il se doute bien qu'ils n'ont aucune notion de coréen et que garder ce genre de traduction pour lui reviendrait à dresser entre eux un mur linguistique, le genre d'affront dont sa propre mère se trouve être la spécialiste et qu'il ne compte pour sa part jamais reproduire.
S'il ne parierait pas encore beaucoup sur sa bonne entente avec Henry et Harriett, le danseur peut en revanche se vanter d'avoir trouvé un allié en la personne de leur fils, avec lequel le courant est à l'inverse tout de suite passé. Les mots de sa belle-mère laissent alors penser qu'Hartley ne tarie pas d'éloges à son égard mais aussi qu'elle ne perçoit pas encore les bons côtés que deux de ses enfants peuvent lui attribuer, de quoi pousser Halston à mentionner son engagement pour les enfants malades plutôt que son bénévolat au refuge, la première cause n'étant elle-même pas étrangère à sa compagne dont l'implication auprès des enfants n'est également plus à prouver. « C'est même un autre contexte dans lequel nous aurions pu nous connaître quand j'y pense. » Si l'américaine ne l'avait pas attendu un soir à la sortie du théâtre, oui, Eddie parvient à s'imaginer que leur rencontre aurait pu se faire entre les murs du St Vincent à l'époque où il donnait encore de son temps à la troupe du Royaume Enchanté. Il est tout de même plaisant d'entendre qu'un point commun leur est enfin accordé mais le sujet évoqué favorise un début de réflexion en lui, en admettant qu'Eddie ait réellement attendu ce jour pour la mûrir car en réalité, il y songe déjà depuis quelques temps. « Avoir passé plusieurs semaines à l'hôpital auprès de Sasha m'a rappelé la dureté du quotidien des jeunes malades alors je crois que je n'hésiterais pas à reprendre le bénévolat si l'occasion se présentait. » Il pourrait d'autant plus y songer avec sa pause au théâtre qui se profile et dont il n'a pas encore trouvé le courage de parler à Halston, appréhendant lui-même difficilement celle-ci. Eddie s'estime maintenant bien placé pour savoir combien les enfants hospitalisés comme leurs parents peuvent avoir besoin de ce soutien et de cette parenthèse enchantée, lui qui n'avait avant ça jamais été confronté à l'angoisse de voir la prunelle de ses yeux prisonnière de ces murs blancs et de ces machines auxquelles Sasha est resté bien trop longtemps relié. La discussion s'allège à l'évocation du vert égayant la plupart des pièces de leur maison car sur ce point, Eddie ne les prend pas en traitre et assume le fait que cette couleur distance de très loin toutes les autres, un choix qu'Harriett semble aussitôt valider tout en reconnaissant que les préférences d'Halston ont été respectées. Cette maison serait même à l'image de leur fille d'après Henry avant que la concernée n'y apporte une nuance l'incluant lui aussi, à laquelle le danseur ne manque pas de sourire. « C'est notre cocon, tout a été fait pour qu'on s'y sente bien et c'était d'autant plus important après.. » Il marque un arrêt avant de se risquer à évoquer le cambriolage de l'américaine, tout sauf désireux de faire ressurgir de sombres souvenirs comme de rappeler aux parents de celle-ci qu'il n'a pas su la protéger quand il l'aurait voulu. Eddie se rattrape alors comme il le peut, sans rien perdre de son calme. « Je veux dire, c'était important qu'on s'y sente tout de suite chez nous. » Et c'est le cas depuis qu'ils ont acquis cette maison qu'ils n'auront pas tardé à agrémenter selon leurs envies, et s'avérant être à l'arrivée le parfait lieu de vie pour leur petite famille. Celle-ci n'aurait d'ailleurs pas pu plus joliment s'agrandir qu'avec l'arrivée du petit Sasha, dont le jeune père rappelle tout de même la santé fragile quand bien même ses beaux-parents en connaissent déjà les spécificités. L'occasion de donner raison à Harriett en affirmant qu'Halston a effectivement tout d'une très bonne mère, des mots semblant tout particulièrement toucher cette dernière et amenant Eddie à s'en rapprocher pour passer une main bienfaitrice dans son dos. Son autre main se charge quant à elle d'essuyer la larme dévalant sa joue en douceur, avant de recueillir avec tout autant de tendresse les mots de sa compagne. « Tu n'échoueras pas, tout le monde ici en est convaincu et Sasha le sait, lui aussi. » Si Eddie doit à vrai dire douter de quelqu'un c’est encore et toujours de lui-même en tant que père, ce dont il n'a toutefois pas le temps alors que la prochaine allusion d'Henry le laisse pour le moins incertain quant à son sens. Sans même savoir pourquoi, le danseur en vient à manipuler l'alliance à son doigt symbolisant sa fausse union avec Halston tout en restant dans un premier temps silencieux, un mutisme qui heureusement ne dure pas. « Difficile de dire à quel Hargreeves elle ressemble le plus mais je parierais tout de même sur vous, Henry. » C'est la seule chose qu'il s'autorise à dire à partir du moment où cette remarque ne s'adressait pas à lui, ainsi Eddie n'a pas vraiment le sentiment d'esquiver quoi que ce soit ou s'il le fait, ce n'est honnêtement pas volontaire. « Un nom que ne portera techniquement pas notre fils mais vous pouvez me croire, ses racines américaines ne seront pas gommées pour autant. Il saura d'où il vient, d'un côté comme de l'autre. » Sasha Jae Yang n'en sera pas moins un Hargreeves du côté de sa mère, quand bien même son acte de naissance ne fait mention que du nom de son père et peut-être est-ce assez ironique compte tenu du fait qu'Halston ne porte quant à elle toujours pas ce dernier. « Vous désirez peut-être le prendre dans vos bras avant de découvrir sa chambre ? » Il le propose aussi bien à Henry qu'à Harriett, tout en supposant que la mère d'Halston se montrera plus pressée d'initier ce contact car leur demander de ne pas l'embrasser ne les empêche pas de le prendre, pas alors qu'Eddie désire contribuer à la création d'un lien entre son fils et ses grands-parents que Sasha ne reverra possiblement pas de sitôt ensuite. Mais pour rendre la chose possible, encore faudrait-il que le dernier né de la famille y mette un peu du sien. « On dirait bien que Sasha a du mal à quitter sa maman. » remarque-t-il tandis que le nourrisson se cramponne aux cheveux d'Halston avec laquelle sa relation a déjà tout de fusionnelle, pour le plus grand bonheur du jeune père.
Halston savait pour quelle raison Eddie souriait avant de l’entendre s’exprimer, même si elle n’était pas surprise elle n’était pas forcément satisfaite qu’il dise à haute voix qu’elle n’avait pas été raisonnable. Il ne s’agissait pas d’un secret, ses parents avaient facilement pu deviner qu’elle avait eu du mal à lever le pied, mais elle ne voulait pas que cela donne une occasion à ses parents d’émettre la moindre remarque là-dessus. Étrangement, aucun de ses deux parents ne la critiquera, peut-être parce que cela reviendrait à dénigrer la façon dont ils l’avaient élevé. Ce fut avec une pointe d’appréhension qu’elle observa les lèvres de son père se mettre à bouger. « Je l’ai empêché de réaliser son rêve durant ses plus jeunes années, je ne suis point étonné qu’elle se rattrape maintenant. » Les sourcils de la brune se froncèrent, est-ce qu’elle avait mal compris ? Ou est-ce que son père venait de dire qu’il regrettait de lui avoir mis des bâtons dans les roues ? Cette journée était peut-être bien partie pour être celle des miracles. Elle guetta quelques secondes la réaction de sa mère, qui semblait avoir fait la promesse à quelqu’un qu’elle ne ferait pas de vagues. Halston était prête à parier que sa grande sœur y était pour quelque chose, mais elle n’allait pas s’en plaindre. Eddie souligna qu’ils avaient une chambre d’amis, ce qui lui démontra qu’il était prêt à faire d’innombrables efforts. Si elle n’était pas aussi entourée, elle aurait probablement soupirer de soulagement. « Cela serait tout de même plus convivial de vous inviter ici. » Elle était plus encline à le faire maintenant qu’elle voyait que les Hargreeves avaient commencé à opérer un changement, qui ne pourrait qu’être bénéfique pour leur famille. « Nous y réfléchirons. » Répondit sa mère. L’américaine s’était doutée que les choses étaient devenues un peu trop faciles, mais elle ne perdait pas espoir, elle était persuadée que le charme de Sasha finirait par lui faire perdre la tête. Harriett avait toujours adoré les bébés, elle n’avait pas eu besoin de la moindre pression pour en faire quatre. Il lui suffirait peut-être de la laisser promener en poussette son petit-fils dans un des plus beaux parcs de la ville pour changer d’avis. Eddie et elle n’avaient pas envisagé de faire de sortie aujourd’hui, mais cela pourrait se faire un peu plus tard durant leur séjour. Un séjour qui pourrait pourtant défiler, tous comme les années qu’elle avait pu vivre ici. « On ne s’en rend plus compte lorsqu’on est bien accompagnée. » Elle accompagna ses paroles d’un sourire en coin. Halston l’avait bien mieux été avec lui qu’elle n’avait pu l’être avec son ex-mari, qui se révéla être une source intarissable de problèmes. La réflexion du danseur ne fit que de la conforter dans son opinion. Halston ne prêtera pas attention à la légère confusion dû au mot étranger employé par Eddie, parce qu’elle s’apprêtait à faire une grande annonce. « Je compte bien chercher à obtenir la nationalité prochainement. » Elle vit sa mère grimacer, elle reprit la parole avant que celle-ci ne s’emballe. « Je ne compte pas laisser tomber la nationalité américaine, j’aimerais être binationale. » Les États-Unis avaient beau s’être montré impitoyables avec elle, elle y restait quand même suffisamment attachée pour ne pas renier son pays natal. L’envie de devenir australienne s’était juste décuplée depuis qu’elle avait donné naissance à un petit australien, elle voulait avoir la certitude qu’elle pourrait continuer de l’élever sans avoir le moindre problème.
La glace qui s’était interposée entre Eddie et Harriett semblait se fissurer en douceur, les bonnes actions du jeune homme lui permettaient de le voir sous un autre angle. Un angle qu’elle aurait pu connaître bien plus tôt si elle lui avait vraiment laissé sa chance lors de leur rencontre mais il valait mieux tard que jamais n’est-ce pas ? Un fâcheux épisode qu’elle oublia rapidement lorsque qu’Eddie supposa que leurs chemins auraient pu se croiser autrement. La possibilité qu’ils auraient pu se tomber dessus à l’hôpital grâce à une envie commune d’aider les autres, aurait peut-être donné un autre élan à leur relation, qui n’existait que parce qu’elle avait forcé le destin. Est-ce que laisser le hasard être le maître de tout leur aurait été bénéfique ? Elle n’en était pas certaine, elle dirait même le contraire car cela aurait pu leur faire perdre encore plus de temps ou peut-être même qu’ils ne se seraient jamais rencontrer. « Oui mais j’en ai décidé autrement. » Ce qu’elle ne changerait pour rien au monde, malgré les difficultés qu’ils avaient traversé, être son agente lui avait au moins permis de lui laisser croire qu’il lui appartenait un peu. Henry était amusé, il regardait en direction de sa femme qu’il reconnaissait en Halston en ce moment précis. La brune passa à côté de ce moment de complicité car elle était trop focalisée sur Eddie, qui sortit les Hargreeves de leurs songes en expliquant qu’il ne serait pas contre de reprendre le bénévolat. Elle ne savait pas vraiment comment il pourrait le faire, entre son travail et son rôle de père, ce qui la laissa croire qu’il lui cachait peut-être quelque chose. Envisageait-il une pause pour être plus présent aux côtés de Sasha ? C’était ce qu’elle préférait envisager, plutôt que s’imaginer qu’il lui cacherait encore des problèmes de santé. « Cela ne serait pas une mauvaise idée. » Harriett préférait certainement le savoir auprès d’enfants malades que sur une scène, mais elle oubliait que le danseur ne provenait pas d’un milieu riche, qu’il devait subvenir à leurs besoins, parce qu’elle ne savait pas qu’il ne voulait pas dépendre de la fortune d’Halston. La directrice de l’agence de stars ne savait pas encore comment démonter ce préjugé une bonne fois pour toutes, peut-être qu’elle devrait juste se montrer patiente, ils avaient encore énormément de choses à s’apprendre l’un sur l’autre après tout. La jeune mère n’ayant pas vraiment envie que leurs conversations se cristallisent sur un sujet déprimant, ne cherchera pas à alimenter la discussion.
Elle préférait largement parler de cette maison qu’ils découvraient pour la première fois. Eddie fut à la limite de mettre les pieds dans le plat, mais se rattrapa de justesse en évitant de prononcer le mot qu’elle ne voulait plus entendre. « Et que Sasha puisse s’y épanouir. » S’ils s’y plaisaient tous les deux, ils ne pourraient que transmettre leur bien-être à leur enfant. Halston devint le centre de l’attention, ce qui lui rappela toute la pression qu’elle pouvait se mettre pour ne plus faire de mal à son enfant. Elle profita qu’Eddie appose sa main sur sa joue pour mettre sa main par-dessus la sienne. Il s’était montré rassurant, tandis que son père fit une allusion très discrète au fait qu’elle ait gardé son nom de famille. Le danseur se demanda à qui elle ressemblait le plus, ce à quoi Henry répondit sans hésitation : « Elle possède la beauté de sa mère, ça c’est certain. » Il n’avait jamais eu la prétention d’être un très bel homme, contrairement à son fils aîné. « Halston a hérité de ton tempérament et de ta passion pour le cinéma, elle est donc un parfait mélange de nous deux. » Elle fut attendrie de voir que ses parents étaient se comportaient toujours comme des personnes amoureuses après autant d’années de mariage, elle espérait que son couple serait tout aussi solide dans le futur. Ils se tournèrent subitement vers Eddie. « Nous l’espérons, mais il sera suffisamment invité chez nous pour connaître l’intégralité de ses origines, quand il sera plus grand. » Il lui confirmait que Sasha était le ciment qu’il manquait à sa famille pour être à nouveau soudée. Le danseur était prêt à le confier un court instant à ses grands-parents, mais leur fils n’était pas décidé à quitter sa mère. Une odeur désagréable commença à titiller ses narines. « Ce n’est pas encore le moment idéal, monsieur n’est plus assez présentable. » Dit-elle avant de poser son index sur son nez avant d’aller s’éclipser avec lui dans sa chambre, laissant son compagnon en tête à tête avec les deux Hargreeves. Halston était plutôt confiante à l’idée de le laisser seul avec eux, elle imaginait mal sa mère reproduire la même erreur que par le passé, elle était en réalité bien loin de savoir ce qui allait se passer en son absence. Henry s’était mis bien droit, avant d’interpeller son interlocuteur. « Eddie. » Il l’avait fait de façon assez solennelle pour que le jeune homme devine qu’ils allaient avoir des échanges plus que sérieux. « Je me demande ce que tu attends pour demander notre fille en mariage, maintenant que vous avez un enfant. » Il lui était rentré dedans parce qu’il savait pertinemment qu’ils n’avaient qu’une poignée de minutes pour en discuter. « Halston mérite mieux qu’un simple concubinage. » Contre toute attente, elle l’avait complété en allant dans son sens. « Je suis persuadée qu’elle ne serait pas réticente à l’idée de se marier de nouveau, elle est trop romantique pour refuser une telle preuve d’amour. » Qui rendrait leur couple plus respectable à ses yeux, mais avait elle vraiment besoin de le préciser ?
Get so caught up everyday, trying to keep it all together. While the time just slips away, see, I know nothing lasts forever. I wanna tell you something, give you something, show you in so many ways 'cause it would all mean nothing if I don't say something. Just a simple conversation, just a moment is all it takes. I don't wanna put it off for too long, I didn't say all that I had to say, I wanna take the time to right the wrongs.
Il devine au regard d'Halston qu'elle s'attend tout comme lui à ce que le couple Hargreeves s'empresse de réagir et s'il devait en être ainsi, Eddie ne pourrait que s'en vouloir d'avoir tendu un piège à sa compagne quand son intention n'était aucunement de permettre à ses parents de lui reprocher son manque de raison. Il ne vaut après tout pas mieux qu'elle et n'est jamais le dernier pour négliger sa santé mais contre toute attente, c'est presque un mea culpa qu'Henry laisse entendre en admettant avoir autrefois empêché sa fille de poursuivre ses rêves comme elle l'entendait, surprenant aussi bien la concernée que le danseur qui ne pensait pas son beau-père doté de tant de bonne foi. Ce dernier ne se trompe d'ailleurs pas en soulignant qu'Halston se rattrape depuis, ses récents accomplissements ne pouvant qu'offrir la preuve que tout vient à point à qui sait attendre et que le dur labeur finit généralement par payer quand on ne laisse pas les obstacles nous décourager. Il ne peut qu'espérer qu'Henry et Harriett sont fiers de voir leur fille diriger sa propre agence aujourd'hui, autant que lui peut l'être face au travail accompli par la mère de son fils mais s'il garde de telles pensées pour lui, c'est pour ne pas risquer de troubler cet élan d'honnêteté dont peut faire preuve leur invité. Il gratifie simplement Halston d'un tendre sourire avant de pousser un peu plus ses efforts en soumettant l'idée à ses beaux-parents d'occuper leur chambre d'ami à leur prochaine visite, au sujet de laquelle ces derniers s'engagent à réfléchir. L'idée a le mérite d'être posée et Eddie d'entrouvrir une porte vers une éventuelle meilleure entente avec ses beaux-parents, sans certitude aucune que les choses s'amélioreront réellement à compter d'aujourd'hui mais s'il veut y croire et même y œuvrer, c'est avant tout pour Halston. Les derniers mots de sa compagne lui valent d'ailleurs d'afficher un nouveau sourire, de toute évidence concerné par le fait qu'elle se dise bien entourée depuis son arrivée en Australie au point de ne même plus voir les années s'écouler. Ce pays est après tout sa terre d'adoption et alors qu'il s'amuse à commenter l'australienne qu'elle pourrait bien devenir à force d'y vivre, Halston surprend tout le monde en dévoilant son projet de naturalisation. Eddie serait alors prêt à le jurer face à quiconque voudrait en douter : il n'était au courant de rien et le découvre en même temps que les parents de la concernée, dont la réaction pourrait bien être plus nuancée que la sienne. « Tu me l’apprends jagi. » Et comme elle le devine à son sourire et à son regard qui s'illumine, l’idée est loin de lui déplaire alors que lui-même revendique déjà une appartenance à deux pays. Halston ne tirera pas pour autant un trait sur ses origines, ses parents peuvent dès lors en être rassurés car le fait de devenir australienne n'en fera pas moins une américaine de la même façon qu'Eddie n'a jamais voulu choisir entre la terre de ses parents et celle qui l'a vu naitre. « Mais je ne peux que t’encourager à le faire, bien sûr. Avoir vécu quatre ans sur le territoire est même l’une des conditions à remplir, si je ne dis pas de bêtise. » Elle bénéficie déjà du statut de résidente permanente alors cette demande de nationalité ne peut être qu'une prochaine étape des plus logiques, conférant des avantages à propos desquels Halston s'est sûrement déjà documentée. La décision d'entreprendre ou non cette démarche lui revient à présent mais derrière son regard appuyant le sien avec conviction, Eddie espère surtout que ses beaux-parents n'oseront pas s'y opposer.
Il n'est pas dupe après ça et se doute bien que derrière les mots d'Harriett approuvant son retour au bénévolat de l'hôpital, se cache avant tout la volonté de le voir se rendre utile en dehors d'une scène de théâtre comme l'artiste qu'il a le tort d'être depuis le début à leurs yeux. Sa passion pour la danse n'est pas près de s'éteindre malgré la mise au repos qui se profile et ne sera aussi jamais incompatible avec son engagement auprès des enfants, c'est ce qu'il pourrait clamer haut et fort s'il ne désirait pas avant tout arrondir les angles et préserver un dialogue calme et cordial avec ses beaux-parents. Plus que jamais Eddie se surprend à filtrer ses paroles, comme lorsqu'il manque d'évoquer l'épisode traumatique de sa compagne susceptible de faire ressurgir de très mauvais souvenirs, les siens y compris. Le sujet est donc contourné par réflexe et ses paroles se veulent finalement tranquillisantes à l'égard de l'américaine, officiant d'ores et déjà comme une très bonne mère selon lui après avoir attendu de pouvoir concrétiser ce rôle toute sa vie. Elle tient sans nul doute cet instinct maternel de la femme qui lui a donné la vie mais sa plus grande ressemblance reste celle avec Henry si on demande son avis à Eddie, quand bien même les mots de son beau-père s'avèrent être d'une grande justesse lorsqu'il affirme qu'Halston tient sa beauté de sa mère. « Je ne risque pas de vous contredire sur ce point Henry. » lui accorde-t-il avant qu'Harriett ne trouve à son tour en leur fille des traits provenant directement de son mari. Cette réflexion en inspire une autre au danseur et pendant un instant, Eddie s'estime heureux que son propre caractère lui vienne de sa mère plutôt que de son père car s'il est certain que le tempérament de Sun-hi n'est pas facile, la passivité de Kang-Dae ne lui aurait jamais permis de s'endurcir et d'atteindre la plupart de ses objectifs, il le sait au fond de lui. Quant à Sasha, nul ne peut encore dire ce qu'il héritera de sa mère comme de son père mais une chose est néanmoins certaine : le dernier né des Yang connaitra les deux branches de sa famille aussi lointaines peuvent-elles être. Une bonne chose d'après Henry car leur fils sera souvent convié à les retrouver en Californie, de quoi l'amener à soudainement se réjouir que la peur en avion ne se transmette pas de façon héréditaire. « Tout ce que je vous demande c’est qu’il ne revienne pas un jour avec l’accent américain. » il commente dans un léger rire, conscient qu'il faudra bien plus que de courts séjours chez ses grands-parents pour que leur fils en prenne l'accent. « Mais s’il attrape lui aussi le virus du cinéma, j’imagine qu’il ne faudra pas longtemps avant que Sasha demande à découvrir Hollywood. » Avec une mère dans le milieu et grandement passionnée, Eddie s'attend à ce que la culture cinématographique de leur fils ne tarde pas elle non plus à se développer mais en attendant que Sasha ne grandisse et ne dévoile ses préférences, c'est tout naturellement qu'il finit par proposer à ses beaux-parents de le prendre. Pas maintenant se charge toutefois d'avertir Halston, le nourrisson nécessitant de toute évidence le besoin d'être changé et cela n'est pas sans l'amuser. « Pour être honnête avec vous, je m’étonnais que ce moment ne soit pas encore arrivé. » Sasha reste un enfant avec des besoins et ces derniers ne préviennent pas, ainsi Halston s'éclipse et le laisse en compagnie de leurs invités sans se douter de la perche que tout ceci peut leur donner.
Se méfier est également la dernière chose qu'Eddie s'emploie à faire et c'est bien son tort, à en juger l'air sérieux dont vient se parer son beau-père et cette voix qui ne manque pas de l'apostropher ensuite. Ce ton n'annonce rien de bon et son regard finit par confronter celui de son interlocuteur avec une certaine confusion, avant que les mots de son beau-père ne révèlent le piège se refermant sur lui. Ce qu'il attend pour demander Halston en mariage ? Il n'en sait trop rien en vérité mais il n'apprécie pas beaucoup le fait que ses beaux-parents profitent ainsi de l’absence de leur fille, à croire qu'ils n'attendaient que ce moment pour lui tomber dessus. « Eh bien je- » Face à eux Eddie cherche ses mots, aussi bien pris par surprise que vexé par ces remarques qui lui parviennent et qui pourraient bien anéantir tous les efforts qu'il s’était promis de faire s'il ne prend pas sur lui à cet instant précis. Et lui, ne mérite-t-il pas mieux que d'avoir le couteau sous la gorge pour une demande en mariage ? Harriett semble en tout cas convaincue que lorsque le moment sera venu, sa fille ne pourra pas refuser de s'unir à lui. « Je n’en suis pas aussi sûr que vous, elle a quand même beaucoup souffert de son divorce et aurait tous les droits d'en être vaccinée aujourd'hui, mais ne croyez pas que je n’y ai jamais pensé. » Ces derniers temps surtout, l'idée a bel et bien campé dans son esprit au point qu'Eddie en a même fait part à sa meilleure amie. Il déteste pourtant l'idée que lui demander de l'épouser soit la seule façon d'être accepté par ses parents et ne veut tout simplement pas en faire sa motivation, sous peine de leur donner un pouvoir et une influence dont Eddie a au contraire bien trop à cœur de se défaire comme il en va de même avec sa propre mère. Il se redresse alors à son tour et croise le regard du couple Hargreeves sans tenter de fuir la présente discussion. « Écoutez, le mariage n’est pas un sujet que je prends à la légère et sur lequel je veux qu'on me force la main. » Cette décision sera la sienne et si demande il doit y avoir, ce sera par désir sincère d'épouser la femme qu'il aime et non par volonté de satisfaire les parents de celle-ci dans l'espoir d'être adopté par ces derniers. Eddie estime après tout ne rien avoir à prouver, pas après avoir fondé avec Halston la famille dont elle rêvait et démontré sa sincérité de bien des manières, si tant est qu'Henry et Harriett soient prêts à l'admettre. « Vous êtes attachés aux traditions et je le comprends mais vous, comprenez aussi que je ne fonctionne pas par rapport à celles-ci. » C’est son cœur qu’Eddie écoute et non la pseudo marche à suivre voulant que les choses doivent être faites dans un certain ordre, lui dont le couple n’a jamais respecté la moindre logique. « Et puis entre nous, je doute qu’Halston ait très envie d’une demande motivée par l’impatience de ses parents. » Elle n'apprécierait sans doute pas de savoir que cet échange se tient actuellement dans son dos mais heureusement pour leurs invités, Eddie ne compte pas les trahir tout comme il n'a pas prévu de précipiter sa demande en posant un genou à terre sans avoir pris le recul nécessaire. « Il me semble qu’elle mérite mieux là aussi. » Mieux que leur intervention pour tenter d'influencer les choses, car tout ceci lui fait même un peu de peine pour elle. « Je l’aime et je veux faire ma vie avec elle, c’est la seule chose que je peux vous promettre. » Il ne leur offrira aucune autre garantie que celle de son amour pour leur fille, dont ils sont encore libres de douter s'ils le souhaitent car à ce stade, Eddie ne compte pas batailler davantage. Au même instant des pas se font entendre du côté de l'escalier, signifiant le retour imminent d'Halston et de leur fils, tous deux étrangers à la discussion venant de se dérouler. Eddie fait alors un pas en avant pour murmurer à l'attention de ses beaux-parents : « J’imagine que nous sommes d’accord pour dire que cet échange n’a jamais eu lieu ? » Il ne tient pas à ce qu'Halston apprenne quoi que ce soit et tout l'enjeu consiste maintenant à ne pas montrer qu'il demeure aussi tendu que refroidi, ce qu'Eddie entreprend aussitôt de cacher derrière un grand sourire. « Et voilà un Sasha tout propre et prêt pour la suite de la visite. » Prêt, le jeune père l'est lui aussi et cela alors que son regard dévie subtilement vers Henry et Harriett, sans un mot de plus.