« just a starter »    sergio guttiérez & logan novak.

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C’était son premier jour face télé. Quand bien même, il allait rester en retrait, dans l’ombre de son géniteur, Logan était anxieux. Que les choses ne se passent pas bien, et il avait donc appelé une partie de la soirée, Cassie. Elle était son aide dans ce monde méconnue. Ce qui inconsciemment, lui rappeler toute la rigueur qu’elle possédait pour ce boulot. Cette satisfaction aussi, et cette fierté à toute épreuve. Il n’avait pas imaginé une seule seconde ce que ce boulot représenterait pour lui, mais il n’avait plus de temps à lui, enfournant son vélo dès la sortie du bureau. Livreur chez Platemate il en avait besoin pour participer à ses courses illégales, mais désormais il avait beaucoup de temps de s’y rendre, et ça le peinait davantage. Il avait l’impression qu’être assis derrière son volant l’aider à se canaliser, à faire ressortir toute cette pression en lui, davantage depuis que sa petite amie lui a indiqué attendre un enfant. Il ne sait pas bien si il aurait pas préféré que ça soit d’un autre homme – tant la douleur de parler de père biologique reste un sujet tabou, à ses yeux. Mais aujourd’hui c’est le grand jour et il tente du mieux qu’il peut de balayer ses principes et ses remords de sa tête. Il se donnerait corps et âme pour plaire à Sergio, ça en était une certitude, tandis qu’il est bien le seul à comprendre ce qui lui arrive – enfin le seul à l’accepter. Max ne veut plus lui adresser la parole, et il voit bien dans le regard de Cassie qu’elle se pose mille et une questions sur son envie soudaine. Il n’avait plus de temps à perdre, quand il réalise l’heure à son montre. Et se mit à courir à défaut de prendre le premier vélo qu’il croiserait. «  En retard, Novak. » Même pas le temps de pousser la porte d’entrée, qu’il aperçoit devant lui, l’homme en cravate qui tape sur sa montre, alors que Logan soupire discrètement – tentant de reprendre son souffle. «   Arrivé les mains vides, qui plus est. » Il n’comprend pas vraiment, et cherche avec quoi, il était censé arriver. Un café ? «  Désolé, j’ai eu un contretemps. » Mais il est là et n’est-ce pas le plus important ? «  Et rembraille toi un peu. » Bon, ça commençait bien cette journée. Il attendit que Sergio lui tourne le dos, décidé à chercher la nana qui bossait pour lui, pour rentrer la chemise dans son pantalon, en soupirant légèrement une fois, sa mission accomplie. Il tenait un carnet et un stylo en main – et ce n’était pas juste pour faire signer des autographes à la première star qu’il croiserait, promis. «   On a environ une demi-heure avant que le tournage ne commence. J’imagine que ce sera l’occasion de t’apprendre comment différentier un producteur d’un technicien. On évitera de potentielles maladresses. » Il lève les yeux au ciel, ça va il est pas blond quand même. Il arrive à faire cette différence, enfin il croit. «  Mais avant, je vais avoir besoin de café. » Il le suit jusqu’au fond de la salle, tentant d’avancer au même rythme que le Guttiérez qui semble pressé. «  Ca fait longtemps que vous êtes arrivés ? » Il demande, se tenant à ses côtés avant que son regard se pose autour de lui, «  et qui travaille pour vous ici ? » En d’autre terme, pour laquelle, ils sont présents ? «   C’est ton premier plateau ? » Il répond oui d’un signe de tête, «  mais j’apprends vite… » Qu’il rétorque aussitôt. Il pouvait être assuré qu’avec Logan, il y avait cette fougue et ce désir de toujours bien faire – et que ce n’était pas toujours de sa faute quand il y avait des détails qui lui échapper. Mais Logan devait douter que le Guttiérez n’allait pas vraiment apprécier ce léger détail quand il s’en apercevrait.

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Il pourrait s’en prendre qu’à lui-même Logan, parce qu’il vivait un enfer, et le pire dans tout ça, c’est qu’il était le seul maître de sa décision – et de son besoin de toujours maîtriser. Il aurait pu écouter les autres, il aurait tout simplement analysé le pour et le contre avant de tourner le dos à sa propre famille – ceux qui l’ont élevés et vu grandir. Mais Logan a toujours voulu viser bien plus haut que ses propres compétences, il n’y a qu’à voir l’envolé qu’il a pris pour ses courses illégales. Il n’y a jamais de stop avec lui, jamais d’interdit. Il veut toujours aller plus haut, prendre des risques, et si ça passe pas, ça cassera. Il a tourné autour de la famille de Sergio, attendant le bon moment pour faire son apparition, et le fait que Sergio recherche un assistant n’a été qu’une aubaine supplémentaire – un mérite à ses yeux. Il ne pouvait rien faire d’autre que de saisir cette opportunité : un tournant dans sa vie. Pouvoir se rapprocher de son géniteur et un jour, avoir la chance (ou malchance) de l’appeler papa est quelque chose qu’il ne cessera jamais d’espérer. Mais la tâche s’avère plus compliqué que d’ordinaire, et il peine à se faire une place dans ce milieu très convoité, alors qu’il reste un enfant solitaire, et réservé. « Visiblement, ton contre-temps n’était pas un problème de narcissisme. » Il ne répond rien, se contentant juste de faire abstraction, de toute évidence, rien ne saura réellement satisfaire le Gutiérrez, et Logan commence à s’en rendre compte. Logan se contenta pour l’heure de suivre les pas de cet homme qui l’attire autant qui l’effraie. Par cette prestance qu’il dégage et cette carrure. Il devrait très certainement être le type que tout le monde a envie de ressembler, sans toutefois que les personnes le disent à voix haute. « Trois quart d’heure. » Il souffle discrètement, fronçant les sourcils. Se demandant bien dans quel monde il était rentré. « Personne ne travaille pour moi. A part toi. » Ca sonnait un peu comme un aveu ou un affrontement indirecte. Comme si Sergio le mettait en garde de ne pas se planter. « A moins que j’emploie directement quelqu’un, je travaille avec mes talents. Ils ne travaillent pas pour moi. » Il relève son regard sur lui, la subtilité était bien là. « Ok j’ai compris. » Mais il doute fortement que ses personnes puissent réellement avoir le dernier mot avec un Sergio Gutiérrez sur de lui. Quand bien même ils ne bossent pas pour lui. « Callie est encore dans sa loge, elle ne devrait pas tarder. Elle a été briefée, elle sait quoi dire. Je suis ici pour superviser et m’assurer que tout se passe bien. Si les choses allaient de travers, l’interview ne sera pas en live donc il sera toujours possible de déranger l’équipe techniques pour éditer ou couper des passages.» Il observe de part et d’autre avant d’ose une nouvelle question, « ça vous arrive souvent ? De devoir couper des séquences ? » Il attend une réponse sincère, ne sachant pas réellement à quoi s’attendre. Est-ce que Sergio est réellement aussi chiant qu’il en a l’air, le genre à tout refaire si une prise ou une posture lui convient pas ? « Une idée des éléments qui pourraient nécessiter mon intervention ? » Il se donne le droit d’une réflexion de quelques secondes. « Si elle vient à dire quelque chose qui ne vous conviendrait pas, ou qui pourrais ne pas convenir au public je suppose. » Logan sait combien parfois ils doivent rester accessible au public, et ne pas divulguer certaines informations, comme le fait qu’il soit en couple ou un truc qui ferait rêver le grand public. « Si elle perd ses moyens devant une question trop personnelle. » Il hausse les épaules. « Et à qui est-ce que tu t’adresserais ? » La question le laisse hésitant. « A votre place ? » Il demande avant de reprendre, « à celui qui organise tout ça, » non ? « et aux équipes de montage. » Il jette un regard en direction de son ‘paternel’, attendant sa bénédiction ou d’être repris.

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Logan ne s’attendait à aucune facilité de la part de son patron, à aucun répit, mais il avait largement minimisé la chose. Il aurait voulu que tout coule de source, en connaître toujours davantage – car il a un appétit féroce, et cela même à l’école. Il a une facilité à retenir les choses, à ne pas commettre deux fois la même erreur, sauf quand il s’agit de sentiments. Il est fébrile Logan, le genre de personne qui considère être une chance pour les autres, du moins en apparence. Il a cette soif d’appétit, de toujours vouloir mener à bien une mission, obstiné, il cherche toujours d’une quelconque façon d’obtenir grâce dans les yeux des autres. Mais Sergio a toujours animé cette flamme en lui, depuis qu’il a postulé pour cet homme. Il ne s’attendait pas une tâche aussi difficile, à une personne aussi complexe – Cassie ne lui avait pourtant pas menti ni enjoliver la chose. Il voudrait qu’une chose : se rapprocher et toucher de près ce qui anime ce père, ce géniteur, ce patron sans toutefois qu’il sache cette vérité que Logan remet toujours à plus tard – doutant d’être le bienvenue quand son identité sera dévoilé. Est-ce que ce sera plus simple pour lui après s’être fait une place de choix dans la vie du Mexicain ? Il n’en sait encore rien et ça le rend perplexe sur son destin dans les prochains mois. « Tout dépend du but de l’interview et du talent en question. Pour Callie, l’interview aura juste pour but de faire la promotion de la série et d’attirer l’œil du public. Elle est trop inconnue pour venir avec son lot de problèmes donc je ne pense pas avoir à intervenir. » Il hausse les épaules, écoutant les paroles du cinquantenaire avec attention. Pas de raison apparente pour lui de devoir intervenir, il est pourtant venu. Ce n’est certainement qu’après avoir dépassé le symbole d’inconnu, qu’il faut rester vigilent, visiblement. Et en cela, le Novak prend note. «  Il y a de ça, en effet. Passer pour une débutante hésitante, donner des spoilers non autorisés par les producteurs, utiliser des jurons. Le public ne la connaît pas pour la majorité, il est donc essentiel de lui construire une image positive. » Il fronce les sourcils, « même si ça s’éloigne de son image ? » Il a bien du mal avec ce monde, bien du mal à se faire à cette image, pourtant il a longtemps suivie Cassie pour savoir qu’en réalité sauver les apparences est primordiale dans ce monde que tout lui oppose, « et vous y arrivez toujours ? » Qu’est-ce qui arrive à ses futurs vedettes qui ne veulent pas toujours se plier aux règles ? Ca doit bien exister… Les Kardashians ne font pas unanimité et souvent, c’est eux même qui décident de leur futur et certainement pas une tierce personne. « Effectivement. Jamais de questions personnelles si elles n’ont pas été travaillées avant. » Il s’ose un regard en sa direction. « Vous avez appris tout ça où ? » Est-ce qu’il a toujours été si dur, ou est-ce que au fil du temps, il s’est forgé cette force de caractère qui ne plaît pas toujours. « Ca arrive parfois les dérapages non ? » En direct ? Là où on ne peut pas vraiment rattraper quoi que ce soit, il n’a jamais vu le Gutiérrez dans une rage folle mais ça a dû un jour arrivé, non ? « Le directeur de production. C’est lui qui décide de tout. Les équipes de montage ne sont que les employés du bout de la chaîne. Toujours respecter la hiérarchie. » Cette phrase ne l’étonne guère, et entre eux, le haut de la chaîne c’est le Mexicain, Novak n’est qu’au bout de la chaîne. Un jour qui sait… « Qu’est-ce que je devrais savoir à son sujet, Logan ? Je réalise que je ne sais que ce qui est sur ton CV. » Il laisse échapper un léger soupire accompagné toutefois d’un infirme sourire avant de lui dire, « je sors de l’école, mais j’ai toujours aimé apprendre, et travailler dur pour mériter le meilleur. » Rien de surprenant, ça se voit assez facilement qu’il ne rechigne jamais devant le boulot, s’oubliant parfois, « j’ai une collection de bande dessinée, je dessine vraiment pas trop mal, » en toute modestie, parce qu’il est l’un des meilleurs de toute ses classes, une chose qui le rapproche avec Cesar et qui les a réuni par le passé. « J’aime pas trop faire de vague, je préfère faire mes coups en douce, ma famille tient un bar familiale sur Brisbane et j’ai passé toute mon enfance là-bas… » Que pourrait-il savoir plus ? « Et vous, pourquoi avoir voulu autant d'enfants ? » Il demande, il apprend vite Logan, très certainement une question surprenante, une question qui ne le laisse pas indifférent alors qu'on le compte parmi l'un d'eux.

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C’était une évidence quand on le regardait un peu plus prêt, que faisait-il ici ? Lui-même n’en savait rien et les questions du Gutiérrez se faisaient plus oppressantes pour lui. Cassie aussi avait mis une réserve lorsque Logan lui avait demandé ce service : de l’aide. Si elle avait été partante, c’était surtout pour ce lien qui les unissait, mais elle savait que ce n’était pas son monde à lui. Certes, il aimait qu’on le regarde Logan, disons que le regard de certaines personnes pouvaient avoir son importance, mais pas au point de se sacrifier comme ce métier le demandait. Il fronçait les sourcils devant les attaques incessantes de Sergio, qui paraissait tout à coup sur la réserve quant à l’avenir de Logan, se pourrait-il qu’il le renvoi pour ce motif ? Il le questionnait sur des réponses que peut-être le Novak était censé avoir. Il n’en sait rien. « Personne ne se fait remarquer dans ce milieu en étant monsieur ou madame tout le monde. » Il déglutit sans lâcher le regard de Sergio. Il comprenait bien là où voulait en venir l’homme d’affaire. Et fort heureusement, il n’avait personnellement aucune attache à devenir acteur ou chanteur, ou tout un autre métier qui lui demanderait à être reconnu. Il avait eu simplement envie de trouver son père biologique et de nouer le contact – mais ça s’avère être un vrai dilemme. « Je ne suis pas comme tout le monde. » Et il ne l’avait certes dit avec aucune prétention, mais sans non plus chercher à ce que Sergio doute de ses propres capacités. Logan se sent juste pas à sa place, et prit dans un étau, il pourrait parfaitement coller à l’image que voudrait cet homme, car il n’y a aucune timidité en lui. Rien qui puisse le contredire, si ce n’est de vouloir bien faire, et ainsi de pas oser dire les choses pour éviter de s’enfermer dans son propre piège. « Ce n’est rien de plus que de la mise en scène, quand les artistes jouent le jeu, on peut réussir à travailler ensemble. » Il l’écoute brièvement avant de porter son regard sur les différentes personnes autour de lui, tentant une analyse de loin. « J’ai appris les notions de base quand je travaillais dans une agence à LA. Le reste est venu naturellement sur le terrain. » Que Sergio répond et ça le surprend, il semble si à l’aise comme si il était né avec cette fascination pour son travail – c’était du moins l’image que ressentait le Novak. « Vous avez beaucoup voyagé ? » Question peut être complètement anodine pour certain, pas pour Logan qui tente toujours de percer ce grand mystère et qui est bien décidé à poursuivre dans sa voix. « Les dérapages sont ce qui mène à des scandales. On ne veut pas ça. Personnellement, je ne crois pas que toute publicité soit bonne à prendre. » Qui voudrait de dérapages ? « Je suppose qu’il y a toujours quelqu’un pour rattraper ce genre de chose ? » Et qu’indirectement, ça faisait partie de son job, peut-être aussi la raison pour laquelle Logan était approché par un type clairement pas net, le Aldridge, un journaliste à scandale du moins qui n’apportait aucune sympathie pour le vingtenaire. « Quand je parlais de ne jamais avancer de questions personnelles, cela s’applique aussi à toi. Que ce soit avec moi, avec des collaborateurs ou avec les talents, tu dois garder une limite entre ta vie privée ou ta vie professionnelle. A moins que tu cherches à gagner la sympathie de quelqu’un et auquel cas, tu dois apprendre à choisir les informations que tu offres. » Logan détourna son visage, fronçant les sourcils, comprenant alors que le piège s’était retourné brusquement contre lui. « Bien monsieur, » il se racle la gorge avant de reprendre, « j’ai bien compris le message, moins on en dit mieux on se porte. » Mais c’est certainement plus facile à dire qu’à faire. Logan n’a probablement pas encore la carrure d’un homme d’affaire prestigieux, « et évite de laisser savoir quand tu es allé fouiner sur la vie de quelqu’un. C’est généralement mal accueilli. » Il échange un regard avec Sergio, son souffle qui s’arrête, alors même qu’il ne saisit pas la nuance. Se pourrait-il qu’il sache la vérité ? Non, certainement que non, il aurait eu le droit à bien pire, il n’en doute pas. « Et maintenant je sais que rien ne te prédestinait à finir dans ce milieu. Alors pourquoi ? Quelles sont tes ambitions, exactement ? » Connaître son père ? Tenter de se faire une place auprès de lui pourrait-être une réponse acceptable aux yeux du Gutiérrez ? Non ? Bien sûr que non. « Je voudrai moi aussi être formé pour ce job. Découvrir de nouveaux talents m'sieur. » Il s'ose un regard vers lui, « vous devez être fier quand vos talents vous le rendent bien non ? » Nul ne peut en douter en réalité.

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Logan vivait pour sa passion déferlante, celle qui l’anime de bien des façons, c’était son monde à lui, un monde dans lequel personne d’autre ne peut rentrer. Pas même Chelsea, ni Cassie. Encore moins Léonnie ou Max. Quelque chose qui le dépasse de tout son entier, ne réalisant pas tous les risques qu’il prend pour la victoire. Mais il déteste perdre et fera toujours tout pour gagner, parce que c’est dans ses gênes. Serio fait face à un enfant visiblement à peine sorti d’école et d’étude. Un enfant qui voit le monde tel qu’il veut le voir et pas tel qu’il l’est. Un enfant avec des rêves et des mirages encore plein la tête, se considérant peut-être à tort comme quelqu’un qui changera le monde. Logan est fougueux, capricieux, et il a ce besoin de défier les lois à sa manière. Mais il sait aussi se taire et être celui qu’on attend pour obtenir une satisfaction, qu’il n’aura pas autrement. Il sait parfaitement dans quel monde il rentre en côtoyant un homme comme Sergio Gutiérrez et est-ce qu’il est déçu au fond ? Peut-être oui. Parce que les choses ne sont pas aussi simple qu’il l’avait imaginé, et parce que Sergio ne lui fait pas pleinement confiance, et ce n’est pas faute que Cassie a tenté de l’en dissuader. Elle savait au fond que ce monde n’était pas celui qu’il espérait, celui qu’il voudrait. Elle voulait le protéger, et lui éviter une humiliation. Mais dans sa quête paternelle, Logan est prêt à tout ou presque. Et tant pis pour ses autres relations, elles en survivront sans lui ; égoïstement c’était ainsi qu’il avait pensé. En délaissant Léonnie. Puis Chelsea. Et finalement Max et sa propre mère. Il était comme son père : égoïste. Il se détestait et pourtant, il ne renoncera jamais à lui. Il se refusera tout compromis. Il voulait se faire une place dans la vie de ce paternel coûte que coûte, et quand bien même il devrait puiser dans son dernier souffle, il le ferait sans jamais lâcher prise. «  C’est tout à ton avantage. Mais tu devrais être capable de montrer ce qui te rend différent. » Il ne savait pas Logan pourquoi il faisait tout ça. Est-ce que c’est parce qu’il voulait qu’il se surpasse ? Qu’il prenne un jour sa place, si tel est le cas un jour, pourrait-on réellement remplacer Sergio Gutiérrez ? Ou est-ce qu’il fait ça contre l’autre assistance de son associé, une femme qui a du mordant mais que visiblement Logan n’aime pas ; la nana aux problèmes comme il aime l’appeler. Toujours à vouloir passer devant les autres, à se la raconter et à vouloir enfoncer les autres pour se mettre en valeur : fort heureusement Logan a vu juste et ne lui donnerait même pas l’heure à cette nana. Elle se fait évincer du milieu trop masculin de la chose, à son plus grand désarroi, et Logan n’en finit pas de l’entendre rouspéter pour un oui ou pour un non, sortant parfois vainqueur, il ne se prive jamais pour le lui faire remarquer et attiser ainsi une certaine rivalité entre eux. « Dans le monde entier. Très rarement pour des vacances. » Il comprenait finalement qu’il allait devoir renoncer à pas mal de choses qu’il n’est peut-être pas prêt à renoncer, et surtout est-ce que ça rendait légitime son départ et son silence toute ses années ? Pas aux yeux du Novak. « C’est pas très étonnant, vous avez dû être beaucoup demandé. » Il était quelqu’un de prestigieux, quelqu’un qui ne devait pas compter ses heures mais en parallèle, il avait compris qu’il attendait du résultat. Beaucoup de résultat et aucun échec, et ça mettait forcément une pression supplémentaire au Novak. Mais il aime le défi, il aime quand la barre est haute. «  Je suis ce quelqu’un. Bien évidemment, certains agents aiment s’entourer de services de PR. Mais j’estime qu’un agent qui ne sait pas gérer une crise sur le moment n’est pas à la hauteur. » Il s’attendait alors à devoir l’épauler dans cette tâche, il l’avait déjà plus ou moins pratiquer par le passé, et le boulot ne lui faisait pas peur. Mais jusqu’où était-il prêt à aller pour convaincre son père de sa bonne foi et de son côté rigoureux ? Il n’en savait rien Logan. «  Les mots ont de la valeur. Souviens-t-en. » Il y avait bien un journaliste qui le poursuivait, pour le moment, Logan avait envie de se démerder seul dans cette affaire, et d’en faire un compte personnel. Ce Blake lui tapait sur le système à toujours être dans son ombre, voulant comprendre ses intentions ; il se l’était promis : un jour il règlera ce problème d’une quelconque façon qui le pourra et le plus tôt serait le mieux. Il en avait conscience le Novak. Parler de ses ambitions c’est une chose qui lui a toujours plu, et savoir qu’il pourra au gré de ses envies et de son travail, monter en grade, aussi. Il n’était pas aussi attaché que l’autre assistante, et combien de temps mettra t’elle avant de jeter l’éponge ? Faut croire que les petites rapaces ça aime se tenir. « Tu as le bon poste pour observer ce qui se passe. Fais donc cela » Il en était fier, et le remercia d’un signe de tête, mais il comptait en profiter, observer pour mieux pouvoir attaquer par la suite, c’est certain. « Je ne cherche pas la gratitude de mes talents. Mais leur réussite fait la mienne, et c’est ce qui m’intéresse. » L’échange est cordiale pourtant Logan remarque que le Gutiérrez ne le lâchera pas, qu’il lui en demandera toujours plus, toujours davantage et il est prêt à lui faire son bonheur, c’est certain. Il allait tout faire pour, du moins. « On ne va pas tarder à commencer. Reste sur le côté et observe. » Logan se déplace un peu, observe et écoute avec attention. Il ne s’éloigne jamais bien loin voulant être au première loge. Rien ne devrait de toute évidence se mettre sur la route du chef d’entreprise.

FIN