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@megan williams

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« Pour la réunion de la semaine prochaine ensuite… » L’attention de Damon commençait déjà à décliner depuis plusieurs dizaines de minutes, mais si en plus son collègue se mettait à anticiper la longueur de la réunion qu’ils auraient la semaine suivante, il n’allait pas réussir à garder les yeux ouverts encore bien longtemps. Ca n’avait jamais été la partie qu’il préférait du travail qu’il fournissait, les réunions qui n’en finissaient jamais, mais désormais il savait qu’elle auraient bientôt - très bientôt - une fin et arrivait un brin davantage à s’y accrocher. Elles ne le passionnaient toujours pas, mais au moins il y montrait un peu plus d’entrain; jusqu’à un certain point. « Damon ? » S’extirpant de ses rêveries, l’italien releva le nez de sur son téléphone, un sourcil légèrement haussé sur son visage; il n’avait bien sur pas écouté la question, ne pouvant donc pas y répondre instinctivement de la sorte. « Pour le diner des collaborateurs, ce soir ? » - « Oh. » Jetant un dernier coup d’oeil à son téléphone, il se rappelait avoir pris la décision plusieurs semaines plus tôt déjà mais il ne se rendait compte qu’aujourd’hui qu’il avait probablement légèrement oublié de prévenir ses collègues de cette dernière. Ce fut avec un petit sourire en coin, un brin amusé - et même légèrement provocateur, ce qui ne lui ressemblait pourquoi pas -, qu’il répondit à la question. « Oui, non je serai pas là finalement. Autre chose de prévue. » Il n’attendit d’ailleurs pas plus longtemps pour quitter la réunion qui touchait à sa fin, non sans entendre quelques commentaires dans son dos - il n’en avait plus grand chose à faire depuis bien longtemps, de ces derniers. Et surtout: il avait ailleurs où se trouver, ce soir, et c’était à plus d’une heure de voiture de là où il se tenait en ce moment même. Passant par le bureau qu’il possédait encore - et c’était là un miracle - dans l’open-space, il attrapa ses affaires avant de se diriger vers le parking pour récupérer sa voiture; il ne repassait pas à l’appartement , ayant tout emporté avec lui le matin même, direction le Scenic Rim et son Long Sunset Festival pour le weekend.

« Williams, s’il vous plait. » - « Vous êtes ? » Ce fut avec un petit sourire satisfait qu’il répondit à la question de l’hôtesse d’accueil de l’hôtel dans lequel il venait d’arriver. « Son mari. » Cette réponse dut la ravir car elle esquissa un petit sourire à son tour. Il était vrai qu’à arriver ici avec sa cravate encore nouée autour du cou et sa veste de costume sur l’épaule, il donnait parfaitement le change en cet instant. « Quatrième étage. » Elle lui tendit la carte de la chambre. « Merci. » Damon aurait tout simplement pu appeler Megan pour la prévenir qu’il était arrivé dans le hall de l’hôtel, elle lui aurait indiqué l’étage et la chambre dans laquelle elle se trouvait pour qu’il puisse la rejoindre, ce juste avant qu’il ne se prépare rapidement pour assister aux représentations prévues pour le soir même sur les différentes scènes du festival. Ce n’était cependant pas possible et pour une raison réellement toute simple: Megan n’était pas au courant qu’il la rejoignait ce soir, le jeune homme ayant décidé de lui faire une surprise. Officiellement, il se rendait effectivement au diner des collaborateurs ce soir - il avait décidé qu’il avait mieux à faire que de s’y rendre réellement. Officieusement, ils pouvaient tous aller se faire voir. Arrivé à hauteur de la chambre d’hôtel, il se rendit compte cependant que son plan était un brin faillible puisqu’il s’apprêtait à rentrer dans la chambre d’hôtel de Megan sans savoir si cette dernière y était présente, et surtout sans annoncer son arrivée au préalable. Il se doutait que ce soit la meilleure des idées qu’il ait jamais eu, alors il changea ses plans au dernier moment et se contenta de frapper à la porte. « Room service ! » Le jeune homme avait tenté de modifier quelque peu sa voix pour que sa femme ne le reconnaisse pas de suite, mais tant l’amusement était présent dans le timbre de cette dernière, il n’était pas sur que l’exercice se montre très concluant aujourd’hui. Tant pis: il espérait au mois que la surprise serait de mise lorsqu’elle répondrait à la porte en voyant derrière cette dernière celui qui n’avait officiellement pas un moment à lui tout le temps du festival.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« CHARLIE J'ESPÈRE QUE T’ES PRESQUE PRÊTE. » Je ne plaisantais pas lorsque j’ai affirmé à Jo que les murs étaient fins et que, par conséquent, je pouvais entendre les activités nocturnes de la blonde toutes les nuits - je n’exagère qu’à peine. Alors, pour communiquer de simples informations, il me paraît inutile de m’ennuyer à aller frapper à sa porte ou taper un message sur mon téléphone. Je crie à travers le mur en espérant que mon avertissement aura l’effet escompté et qu’elle ne sera pas encore en sous-vêtements quand j’irai frapper à sa porte comme la princesse qu’elle est. Moi, j’ai passé une tenue digne du genre d’événement auquel j’assiste depuis une semaine et, pour être tout à fait honnête, digne de mon à présent épais compte en banque. Un mini bustier noir, un short aussi peu couvrant et une jupe transparente avec de délicates broderies sur le bas. Être sage comme une image depuis une semaine - et je le suis, une fois rentrée je passe mes nuits à dormir et à appeler Damon quelle que soit l’heure et quel que soit mon taux d’alcool dans le sang pour lui raconter ma soirée, lui parler du genre de mec que Charlie a encore ramené ou simplement lui citer toutes les raisons pour lesquelles je suis déçue qu’il ne soit pas là, sous-entendant plus ou moins selon le nombre de verres que j’ai bus le genre d’occupations que nous pourrions avoir s’il était là avec moi, plutôt que coincé sur Brisbane à cause d’un boulot parfaitement ennuyant - ne m’empêche pas d’être coquette et d’aimer être regardée. Malgré des tenues révélatrices, je n’ai jamais envisagé une seule seconde de trahir la confiance de mon mari en faisant une entorse à cette toute nouvelle fidélité que nous nous sommes promis. C’était il y a presque six mois et, malgré le sarcasme de Jo, pas de trace d’ennui à l’horizon. Pas de routine assommante qui me donne des envies de liberté. C’est agréable, le confort d’une relation épanouissante avec un homme aussi rassurant qu’il est attentionné.

Et il l’est, Damon. Il l’est jusqu’au bout des ongles et, de ce fait, j’aurais dû envisager la possibilité d’une visite surprise. Cela n’a pas grand chose de surprenant au fond, lorsqu’on connaît le jeune homme. Sauf qu’il a été tellement convaincant en me parlant en long en large et en travers de son dîner obligatoire avec tous ses exécrables collègues et de la montagne de boulot qu’il avait à abattre ce week end que je ne l’ai pas soupçonné une seconde d’être en train de me préparer ce genre de surprise. Lorsqu’on frappe à la porte et lorsqu’un « Room service ! » me tire de mes derniers préparatifs, je suis trop distraite pour reconnaître la voix de mon cher et tendre, trop occupée à tenter d’enfiler d’imposantes boucles d’oreilles pour réaliser que la personne derrière la porte n’arrive même pas à conserver son sérieux. Au contraire, agacée, j’arrange une dernière fois mon fermoir avant de me diriger vers l’entrée de la chambre. « J’ai rien demandé, il doit y avoir une erreur. » Et si c’est une blague de Charlie, des strip teaseurs qu’elle m’aurait commandé ou de ce genre de chose, elle va m’entendre, la blonde. Elle a peut-être décidé de profiter de sa semaine, mais il n’a jamais été question que je l’accompagne dans ce genre de dérives. « Et si c’est la blonde de la 302 qui vous envoie me faire une blague douteuse, c’est pas la peine de… » J’ouvre la porte, et tombe sur un Damon tout sourire. Hébétée, je reste idiote une seconde ou deux avant de pousser un cri de surprise et de tomber dans les bras de l’Italien en le serrant contre moi. Ce n’est qu’une fois de chaudes embrassades terminées et qu’après avoir accepté de le lâcher que je l’interroge. « Mais et ta soirée de collaborateurs ? » Hier soir - ou plutôt dans la nuit ou au petit matin - il s’en plaignait encore au téléphone. Mes yeux se posent sur la petite valise qu’il tient à la main, preuve qu’il a prévu de passer la nuit ou le week-end avec moi, et j’attrape sa main pour l’attirer à l’intérieur de la chambre d’hôtel et la refermer derrière lui. « Je vais envoyer un message à Charlie pour lui dire de partir devant, qu’on la rejoindra après directement là-bas. » Oh, la jeune femme en profitera certainement pour se payer ma tête, mais ce sera un juste retour des choses après les horreurs que j’ai pu lui balancer toutes les matins en voyant la tête de ses conquêtes. J’envisage de rattraper les choses avec Damon - et il n’est aucunement question de lui raconter la semaine et les concerts auxquels j’ai assisté, il a déjà eu le droit à ça tous les soirs - et je n’ai pas envie d’attendre. Le fait que je sois déjà habillée et maquillée ne semble pas poser le moindre problème dans mon esprit et, au contraire, je remédie déjà au fait que Damon le soit lui aussi un peu trop.
 

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Quelques instants s’écoulèrent avant que la voix de Megan ne se fasse entendre de l’autre côté de la porte de chambre; pendant un moment même, Damon envisagea véritablement qu’elle ne soit pas présente dans sa chambre et qu’elle soit déjà sortie pour profiter des festivités avant que la soirée ne commence et ne voit défiler diverses artistes. Heureusement, ce ne fut pas le cas. « J’ai rien demandé, il doit y avoir une erreur. » S’il avait pu déceler qu’elle répondait à l’humour par l’humour, il aurait dit que la commande était alors annulée et aurait faussé un départ. Cependant, le ton qu’elle employait présentement laissait entendre qu’elle n’avait pas compris qu’il s’agissait là de son mari. Alors, ce dernier attendait sagement tout sourire derrière la porte qu’elle daigne arriver jusque lui. « Et si c’est la blonde de la 302 qui vous envoie me faire une blague douteuse, c’est pas la peine de… » Il ne fallut qu’un instant supplémentaire à Megan pour comprendre de qui il s’agissait réellement, bien sur, mais ce fut assez pour que l’italien ait le temps de se délecter de l’effet de surprise sur son visage. Ce n’était pas uniquement pour être témoin de ce moment là qu’il avait décidé d’effectuer ce voyage sans la prévenir, mais disons que c’était satisfaisant de voir que le plan avait fonctionné. « Surprise ? » Qu’il s’osa à ajouter, l’amusement perceptible dans ce simple mot, alors que sa femme semblait reprendre vie et se jetait dans ses bras. Bien sur qu’il laissa d’abord échapper un petit rire amusé avant d’accepter volontiers de la saluer comme il se devait de le faire.

« Mais et ta soirée de collaborateurs ? » - « Au diable la soirée des collaborateurs, c’était plus tentant de te rejoindre ici. » La comparaison n’avait pas réellement lieu d’être en réalité: bien sur qu’il préférait être aux côtés de Megan que de participer à n’importe quel événement organisé pour une société qu’il ne pouvait plus voir en peinture. Quelques mois plus tôt, il n’aurait pas su imposer sa décision de la sorte et se serait effectivement rendu, comme annoncé, à cette soirée; aujourd’hui cependant, les choses n’étaient plus les mêmes et en cet instant Damon se laissait entrainer à l’intérieur de la chambre d’hôtel par Megan sans repenser à deux fois à tout ce qu’il avait laissé derrière lui pour venir ici. « Je vais envoyer un message à Charlie pour lui dire de partir devant, qu’on la rejoindra après directement là-bas. » Un fin sourire s’étira sur les lèvres du jeune italien. La blonde de la 302 qui faisait des blagues douteuses, bien sur que c’était Charlie. « Oh, elle s’en remettra si tu la préviens pas. » Parce-que à s’occuper déjà de retirer les vêtements de son mari de la sorte, cravate encore en place n’ayant pas pris le temps de changer quoi que ce soit à sa tenue avant de partir du travail, Megan n’aurait pas l’occasion d’avoir son téléphone dans la main de suite. Lâchant la valise qu’il avait emporté avec lui dans un coin, ne lui accordant aucune espèce d’importance, maintenant que ses deux mains étaient disponibles il ne se priva pas de les glisser le long de la taille et des hanches de sa femme - pour finalement les apposer sur ses fesses et l’attirer tout contre lui. « Je te laisserai pas le temps de le faire, de toutes façons. » Les doigts de l’italien s’appliquait déjà à remonter le voile de la jupe de Megan, là où ses baisers s’apposaient tour à tour sur ses lèvres, à la commissure de ces dernières, le long de sa mâchoire, dans le creux de son cou où il en profita pour humer un peu plus longuement son parfum. Ce ne fut que lorsqu’il en arriva à poser un baiser dans le creux de sa clavicule qu’il reprit la parole. « T’es magnifique, mais tu m’as manqué et je vais pas te laisser ta tenue en place. » Oh, elle l’aurait compris, ses gestes à elle allant dans le même sens de toutes façons.

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Se glissant hors du lit, Damon se releva en étirant ses bras vers le ciel, faisant craquer une ou deux vertèbres au passage au niveau de son cou. Il se tourna ensuite vers Megan, le sourire aux lèvres, ne se gênant pas pour laisser son regard passer en revue chaque parcelle du corps de la jeune femme qui lui était disponible. « Tu repasses à la douche avec moi ou tu vas vraiment prévenir Charlie cette fois-ci qu’on est déjà en retard ? Savoir si je t’embarque ou si je m’y rends tout seul. » Promis, il ne gâcherait pas toute la soirée de Megan à l’accaparer de la sorte alors qu’elle avait surement déjà des plans de prévus avant qu’il ne débarque sur le seuil de sa chambre d’hôtel - des plans qui ne l’incluaient pas, et il ne serait pas vexé que ce soit le cas puisqu’il était celui imposant sa présence. « Si t’es d’accord pour que je t’accompagne ce soir au festival, bien sur. » Parce-que même si lui avait attendu le moment pour rejoindre Megan ici avec impatience, elle avait peut-être envie de profiter du reste du weekend avec ses copines sans qu’il n’intervienne d’aucune sorte. Certes, il était tout à fait au fait qu’elle était heureuse de l’avoir trouvé devant la porte de sa chambre d’hôtel, mais peut-être qu’elle préfèrerait qu’ils ne se rejoignent que bien plus tard. « Tu as le droit de me dire que tu préfères passer la soirée comme t’avais initialement prévu. On se rejoindra forcément à un moment donné, de toutes façons, parce-que je compte bien dormir dans ton lit ce soir et que j’ai pas pris d’autre chambre pour moi tout seul. » Et puis désormais, cela faisait bien longtemps qu’ils ne faisaient plus chambre à part et que Damon n’était même pas sur de savoir dormir seul de nouveau; il faisait partie des personnes s’habituant bien trop facilement à la présence de quelqu’un dans ses bras et dans ses draps de façon quotidienne.

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Surprise, évidemment que je le suis. Je n’ai pas besoin de réponse, c’est écrit sur mon visage, et je ne m’en laisse de toute façon pas le temps. Je saute dans ses bras avant d’articuler le moindre mot ou quoi que ce soit d’autre qu’un cri aigu de surprise. J’avais annoncé à Jo que Damon me rejoindrait peut-être pour le week-end, mais c’était au début de la semaine et, depuis, nous n’en avons pas parlé et le blond avait évoqué en revanche son dîner professionnel. J’avais adopté l’idée que je finirai la semaine avec Charlie uniquement, non sans déception, mais sans en vouloir à l’Italien pour autant. A chaque fois qu’il me dit qu’il préfèrerait être près de moi que de travailler, je le crois sans mal. Tenir jusqu’à la fin de l’année à la MHI a pour lui tout d’une torture, alors je n’ai pas besoin d’estimer qu’être à mes côtés est un rêve éveillé pour savoir comment il préfère passer son temps. « Au diable la soirée des collaborateurs, c’était plus tentant de te rejoindre ici. » - « J’aime quand tu te rebelles comme ça. » Entre nous, ce sont des j’aime ceci et j’aime cela sans que l’un de nous deux n’ait encore osé passer le cap de parler d’amour sans rien y accoler du tout. N’ayant de mon côté jamais été amoureuse, saurais-je seulement reconnaître le noble sentiment ? Ce que je sais, c’est que je suis bien avec Damon, mieux que je ne l’ai jamais été.

« Oh, elle s’en remettra si tu la préviens pas. » Certainement, et Charlie peut poireauter pendant des heures que ça n’a plus la moindre espèce d’importance pour moi alors que Damon m’attire contre lui et laissant traîner ses mains un peu trop bas pour que je ne sois pas certaine que ses plans rejoignent les miens. « Oui, puis c’est une grande fille hein. » Elle n’aura qu’à coller l’oreille au mur où à la porte de la chambre pour comprendre que je suis occupée. « Je te laisserai pas le temps de le faire, de toutes façons. » Damon scelle nos lèvres et, tandis qu’il remonte ma jupe le long de mes jambes que le tissu dissimulait de toute façon à peine, un soupir d’anticipation m’échappe. Je ne reste pas sur le quai : sa chemise rejoint sa cravate et mes gestes, empreints de de précipitations, trahissent le poids de la séparation pendant cette courte semaine. Mais ne sommes-nous pas en pleine période de lune de miel ? Celle-là même où les jeunes couples vivent l’un sur l’autre et ont du mal à être séparés plus de quelques heures d’affilée ? Nous avons brûlé les étapes et tout fait à l’envers : il n’y a donc rien de surprenant à ce que ce soit le cas, pour ça aussi. « T’es magnifique, mais tu m’as manqué et je vais pas te laisser ta tenue en place. » De toute façon, je n’ai pas la moindre intention de le lui demander. Le sourire mutin qui se dessine sur mes lèvres alors que je recule mon visage de quelques centimètres, juste le temps de le regarder dans les yeux pendant que je défaits la boucle de la ceinture de son pantalon avant de fondre à nouveau sur ses lèvres tout en l’attirant vers le lit qui trône de toute façon au milieu de la pièce.

***

Allongée sur le lit, j’observe Damon se lever, étirer ses muscules, le tout dans une jolie lumières aux couleurs de coucher de soleil. Si j’avais mon appareil photo sur moi, cela serait l’une des premières fois depuis que j’ai arrêté la photo que je serais tentée de capturer l’instant. « Tu repasses à la douche avec moi ou tu vas vraiment prévenir Charlie cette fois-ci qu’on est déjà en retard ? Savoir si je t’embarque ou si je m’y rends tout seul. » Un sourire amusé sur les lèvres, je me contente de frapper de toutes mes forces sur le mur derrière moi et de crier. « CHARLIE DAMON EST LA NE M’ATTENDS PAS. » Et tant pis si elle est déjà partie, lasse de m’atteindre ou ayant deviné nos activités en écoutant aux portes. C’était un juste renvoi d’ascenseur pour ses gémissements que j’ai dû supporter toute la semaine avec, pratiquement à chaque fois, un partenaire différent. Les murs sont fins, oui. « C’est bon, elle est prévenue. Je peux venir avec toi. » Evidemment que je n’ai pas songé une seule seconde à ne pas me glisser sous la douche avec lui. « Faut juste qu’on fasse attention à mon maquillage, j’ai pas envie de devoir recommencer. » Il s’agira d’une mission puisque Damon, mignon et touchant comme il l’est, mettra certainement un point d’honneur à respecter les consignes. Sans me soucier donc de ma nudité – les voiles blancs des fenêtres sont tirés, je me lève, attrape une pince sur la table de nuit et entreprends de me relever les cheveux pour ne pas gâcher mon brushing non plus. Ressembler à ça, ça m’a pris près d’une heure, hors de question de tout recommencer parce que nous n'avons pas réussi – ou même essayé – à faire autre chose que de se sauter dessus. « Si t’es d’accord pour que je t’accompagne ce soir au festival, bien sûr. » Je fronce les sourcils, les mains occupées à dégager les mèches qui me retombent encore dans les yeux pour les accrocher avec le restes de ma crinière. « Tu as le droit de me dire que tu préfères passer la soirée comme t’avais initialement prévu. On se rejoindra forcément à un moment donné, de toute façon, parce-que je compte bien dormir dans ton lit ce soir et que j’ai pas pris d’autre chambre pour moi tout seul. » - « Dis pas de bêtises. Ça fait cinq soirées que je passe à tenir la chandelle à Charlie ou à me manger la mauvaise humeur de Jo qui passe ses nerfs sur nous pour pas avouer qu’elle est malheureuse de plus être avec son mec. » J’aime ces deux garces de tout mon cœur, mais en termes de bon temps elles n’arrivent pas à la cheville de Damon. Je m’approche d’ailleurs de lui et, de façon nonchalante, je pose mes avants bras sur ses épaules pour l’attirer contre moi et déposer un baiser sur ses lèvres. « Je suis contente de passer la soirée avec toi. Et je suis heureuse que tu sois là. C’est le genre de surprise que je veux tous les jours, ça. Et si t’avais pris une chambre pour toi tout seul, je te l’aurais ja-mais pardonné. » J’esquisse un sourire et, laisse glisser ma main le long de son bras, puis sont avant-bras, avant de claquer sa fesse en prenant la route de la salle de bain. « Allez viens, la programmation de ce soir est sympa en plus, essayons de rater moins de la moitié de la soirée. » Il est sûr que nous allons prendre encore un peu de retard sous la douche, mais je me promets d’être un peu plus sage, cette fois.

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Bien sur que les plans de soirée pour Damon étaient bien différents initialement de ceux pour lesquels il avait finalement opté; mais c’était sans trop de regrets qu’il avait échangé une soirée de collaborateurs contre une aux côtés de sa femme. « J’aime quand tu te rebelles comme ça. » Un sourire amusé étira ses lèvres, alors que ces dernières avaient du mal à quitter même simplement brièvement celles de Megan en cet instant. « Surtout si c’est pour être accueilli comme ça, je vais envisager de le faire plus souvent. » Parce-que concrètement, entre passer du temps aux côtés de la jeune femme ou se farcir des discussions qui ne faisaient plus aucun sens à ses yeux pendant toute une soirée, le choix n’en était même pas un. Qu’importe la situation en réalité: il préférait passer du temps à ses côtés. Le fait qu’ils ne se soient pas croisés de la semaine accentuait cette sensation aujourd’hui, bien sur, mais pas que; cela faisait maintenant quelques temps qu’il s’était aperçu que la présence de Megan à ses côtés était devenue une constante dont il ne saurait facilement se passer désormais. Celle qui pourrait se remettre de ne pas avoir son amie à ses côtés en revanche, c’était Charlie - et il ne comptait pas laisser aucune des deux blondes le moindre instant de se mettre en contact pour le moment. « Oui, puis c’est une grande fille hein. » - « Hmhm. » Il hocha la tête, laissa l’arête de son nez parcourir le visage de la jeune femme au fur et à mesure qu’il déposa des baisers sur ce dernier jusque dans son cou, capturant ses lèvres plus d’une fois au passage. Il l’entendit parfaitement, le petit soupire qu’elle ne sut retenir, ni cacher - et bien sur que le sourire qu’il affichait quelques instants après était similaire au sien. Ils auraient le temps de discuter de quelques détails plus tard; pour le moment, il était question de ressentir la chaleur de Megan contre sa peau le plus rapidement possible.

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Il posa la question, même s’il se doutait déjà de la réponse - et le fait qu’elle se contenta de frapper dans le mur derrière le lit arracha un petit rire à l’italien. « CHARLIE DAMON EST LA NE M’ATTENDS PAS. » Il secoua quelque peu son visage, posant ses mains sur ses hanches en la regardant faire, elle qui affichait un sourire satisfait par sa démarche. « C’est bon, elle est prévenue. Je peux venir avec toi. » - « Tout l’étage est prévenu que je suis là, oui. » C’était là de la taquinerie et aucunement un reproche - il n’allait pas se plaindre qu’elle n’ait aucun mal à prévenir se l’arrivée de son mari à ses côtés, voyons. « Faut juste qu’on fasse attention à mon maquillage, j’ai pas envie de devoir recommencer. » Et alors qu’elle se levait à son tour, il grimaça légèrement. « Il faudra que tu refasses le maquillage de tes lèvres, parce-que ça j’ai pas attendu les consignes et j’ai déjà tout ruiné. » Oh, il n’était en rien désolé que ce soit le cas en revanche: même s’il avait eu le mot d’ordre de faire attention à cette partie là de sa mise ne beauté, il n’en aurait pas tenu compte, préférant se faire taper sur les doigts mais pouvoir l’embrasser sans retenue plutôt que n’importe quoi d’autre.

Et il comptait continuer de le faire même après qu’elle ait remis du rouge à lèvres, que cette partie là de l’affaire soit quand même claire - si jamais elle n’était pas dérangée par l’idée qu’il passe la soirée à ses côtés. Car la retrouver ce soir était une surprise, et que même s’il ne se voyait plural lâcher du weekend, il n’était pas totalement idiot et peut-être qu’elle avait prévu d’autres choses avant qu’il ne la rejoigne. La question lui fit froncer les sourcils, ce qui était déjà une bonne indication en réalité de la réponse qui allait s’en suivre. « Dis pas de bêtises. Ça fait cinq soirées que je passe à tenir la chandelle à Charlie ou à me manger la mauvaise humeur de Jo qui passe ses nerfs sur nous pour pas avouer qu’elle est malheureuse de plus être avec son mec. » Ce fut plus fort que lui: il ne sut retenir un petit sourire, tout autant amusé que satisfait bien sur par la réponse que sa femme avait à lui apporter. « Est-ce que je suis ton sauveur, finalement ? » Pas qu’il ne soupçonnait pas qu’elle ait tout de même passé de bons moments avec les jeunes femmes, mais elle semblait presque soulagée finalement qu’il soit arrivé. Parcourant les quelques mètres les séparant, elle passa ses bras par dessus ses épaules - il se laissa être attiré vers elle, ne se gênant pas pour faire glisser ses doigts délicatement le long des côtes de la jeune femme. « Je suis contente de passer la soirée avec toi. Et je suis heureuse que tu sois là. C’est le genre de surprise que je veux tous les jours, ça. Et si t’avais pris une chambre pour toi tout seul, je te l’aurais ja-mais pardonné. » Le sourire qu’il afficha en réponse aux paroles et à celui de Megan fut, bien sur, amusé mais tout autant attendri et un brin soulagé; il n’avait que peu douté de la réponse, mais il voulait être sur que cela ne représentait pas un soucis pour elle. « Le répète pas trop fort ni trop souvent, sinon je vais vouloir faire que ça après. » Lui faire des surprises de ce genre - parce-que c’était tout à fait le type de comportement qu’il était capable d’adopter à longueur de journée s’il savait que cela lui faisait plaisir. Finalement, se dégageant lentement de lui, elle claqua ses fesses d’une main au passage - ce qui tira un rire franc à Damon. « Allez viens, la programmation de ce soir est sympa en plus, essayons de rater moins de la moitié de la soirée. » - « Oui, oui, la programmation. » Comme si un seul instant il était venu ici pour réellement profiter du programme musical. Il rattrapa Megan en deux enjambées, l’attrapa par les hanches pour l’entrainer sous la douche avec lui; il n’en avait que peu à faire, du temps qu’ils perdraient encore avant d’en arriver à entendre la musique.

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« Bon, j’ai bien l’impression que la plupart des artistes sont déjà passés et qu’il reste plus que les têtes d’affiche de la soirée. » La soirée était déjà bien entamée lorsque la navette de l’hôtel les déposa à l’entrée du festival. A aucun moment Damon ne s’en excuserait. Glissant sa main dans celle de sa femme, il vérifia qu’il avait bien son pass sur son téléphone lorsqu’ils arrivèrent au niveau de la sécurité; il savait que Megan avait déjà un bracelet pour le reste du festival, autant parce-qu’elle lui en avait parlé que parce-qu’il l’avait vu à son poignet. « Jo est déjà montée sur scène, ou c’est ce soir qu’on va devoir supporter la Castafiore ? » Bien sur qu’il mettait l’accent en italien sur le dernier mot, même si cela n’était pas nécessaire. Et bien sur également qu’il exagérait le trait d’amertume qu’il possédait envers la jeune femme - c’était plutôt dans l’autre sens, initialement, que le contact avait du mal à passer. Il ne comprenait d’ailleurs toujours pas la raison, mais ce n’était pas tant une question pour maintenant, alors qu’ils avançaient à travers la foule pour tenter de rejoindre la plaine d’où étaient accessibles les différents scènes. « Si t’aimes ce genre de festival, tu devrais aimer Coachella en vrai, tu sais. » Car partout où le regard de Damon se posait, il avait l’impression d’être au milieu du désert californien: ce n’était pas une réplique bien sur, mais disons que certaines inspirations pour l’ambiance présente autour d’eux trouvaient facilement leur origine de l’autre côté du pacifique. « On a loupé les dates pour cette année, mais on peut envisager ça pour l’année prochaine. » C’était une idée lancée là, un peu sur le tas et par hasard, alors qu’il découvrait à son tour l’environnement dans lequel Megan avait évolué depuis le début de la semaine. Ce n’était bien sur pas du tout le type de sortie qu’il avait lui en tête de liste, mais depuis qu’il côtoyait la blonde il apprenait à participer à d’autres types d’événements que ceux auxquels il avait été habitué jusque maintenant. Il avait déjà mis les pieds à Coachella, mais ça vit été plus pour suivre le mouvante que par gaité de coeur - alors que s’ils envisageait d’y aller tous les deux, bien sur que cela prendrait une toute autre dimension pour lui. Surtout, en réalité, ce n’était pas spécialement pour le festival californien qu’il suggérait l’idée, mais plus pour affirmer à haute voix des choses qui semblaient de plus en plus évidentes pour lui: s’il avait promis de laisser une chance à Megan, de laisser une chance au couple qu’ils formaient de façon officielle depuis quelques temps désormais, l’idée d’envisager des choses une année en avance voulait également dire qu’il était bien plus loin que simplement l’idée de se laisser une chance. Et même si cela semblait évident pour lui, le rappeler subtilement - ou que trop peu - de cette façon de temps à autres ne faisait de mal à personne, au contraire.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« Tout l’étage est prévenu que je suis là, oui. » Je plisse mes lèvres pour esquisser une grimace mi coupable mi amusée. « Les murs sont fins. Tout l’étage était déjà au courant que t’étais arrivé. » Puisque j’ai eu le droit à un concert de gémissements venant de la chambre de Charlie – ou d’autres, pour ce que ça vaut, ce genre d’événement semble être le lieu idéal si pas pour rencontrer l’amour de sa vie, pour prendre du bon temps - presque tous les soirs, je suis bien placée pour savoir que notre petit intermède risque de ne pas être passé inaperçu. Moi qui n’ait d’habitude pas froid aux yeux, j’avoue que je suis gênée à l’idée d’avoir pu être entendue avec Damon, parce que c’est différent, parce qu’il n’est pas juste un amant ou un type ramassé dans un bar et que notre relation est bien plus intime à bien des niveaux. « Il faudra que tu refasses le maquillage de tes lèvres, parce-que ça j’ai pas attendu les consignes et j’ai déjà tout ruiné. » - « Et mince. Je savais que j’aurais dû opter pour un rouge à lèvre sans transfert. » Je fais mine d’être bien plus embêtée que je ne le suis réellement – c’est-à-dire pas du tout, provoquant Damon et entrant dans son jeu : lui non plus n’a pas l’air vraiment très désolé et je ne songe pas à m’en plaindre. C’est agréable, ce que devient progressivement notre relation.  

« Est-ce que je suis ton sauveur, finalement ? » M’avançant jusqu’à lui et passant mes bras autour de ses épaules, j’esquisse un sourire amusé. « Ça dépend. Est-ce que c’est genre un de tes rêves ou de tes fantasmes, d’être un super-héros ou un chevalier servant ? » C’est le cas de beaucoup d’hommes, qui aimes voir les femmes comme des demoiselles en détresse à sauver, parce que ça flatte leur égo. Je doute que Damon soit de ceux-là mais la vérité, c’est que je m’en moquerais si c’était le cas. Je crois que je ne détesterais pas tout à fait cette idée, que je l’aimerais bien même. J’ai beau clamer que je suis une femme forte et indépendante, la vérité est toute autre. Jouer les demoiselles en détresse et réussir à trouver un chevalier servant, c’est rassurant et excitant à la fois pour une jeune fille qui n’a toujours aspiré qu’à être protégée. « Le répète pas trop fort ni trop souvent, sinon je vais vouloir faire que ça après » -  « Fais attention, je vais te prendre au mot. » Et commencer à attendre des grands gestes et des bouquets de fleur sans la moindre occasion. Je ne suis pas une partenaire exigeante, dans les faits. Je me sens flattée à la moindre marque d’attention et je tombe sous le charme de quiconque me portant aux nues. Et avec ses surprises et ses marques d’attention, Damon est exactement le genre de personne avec qui je rêve, si pas de passer ma vie, de faire un bout de chemin ensemble, aussi longtemps qu’il voudra que cela dure. « Oui, oui, la programmation. » Damon me rattrape, m’attrape par les hanches et le reste du trajet jusqu’à la salle de bain se fait des les rires et les cris amusés. La programmation, sans l’ombre d’un doute, devient ma seule motivation à sortir de la chambre d’hôtel dans laquelle je resterais bien enfermée avec Damon jusqu’à la fin de week-end, s’il n’était pas dommage de ne pas profiter des festivités pour lesquelles nous sommes venues en faisant ce que nous aurions pu faire à l’appartement. Bien sûr, une fois sous l’eau brûlante, personne ne pense à mon maquillage, pas plus à mon brushing et tant pis : mes cheveux sècheront à l’air libre et boucleront pour le reste de la soirée.

***

« Bon, j’ai bien l’impression que la plupart des artistes sont déjà passés et qu’il reste plus que les têtes d’affiche de la soirée. » – Je sors mon téléphone, pas pour montrer mon pass à l’entrée et récupérer un bracelet comme Damon doit le faire – j’ai déjà le mien – mais pour vérifier qui nous pouvons aller voir se produire sur scène. « Jo est déjà montée sur scène, ou c’est ce soir qu’on va devoir supporter la Castafiore ? » J’éclate de rire, avant de secouer la tête. « Elle a fait le début du festival. Charlie avait eu le droit à ses billets VIPs, moi je pouvais me brosser, visiblement. » Je n’en veux à personne et j’ai de toute façon eu accès à sa loge, dans les faits. Mais j’aime me plaindre et râler lorsque me permet de le faire. « Mais si tu veux vraiment entendre une Castafiore, Charlie se produit dans sa chambre d’hôtel tous les soirs entre deux heures et trois heures du matin et on l’entend à travers le mur. » Distraite et lançant une pique – elle et amicale – envers Charlie, je jette un coup d’œil à ma montre pour pouvoir nous orienter. « La programmation de la scène principale a l’air sympa ce soir. Y’a Midas Sterling qui ferme le festival, je l’ai jamais vu en vrai. » Et au-delà de sa musique et sa notoriété, je suis curieuse de voir de mes propres yeux – même si de loin – l’homme capable de briser le cœur de Jo Carter. Je ressers mes doigts autour des siens. « Mais en vrai je m’en moque. C’est ton seul soir, on fera ce que tu veux même si ton rêve c’est finalement de se faire des tatouages au henné plutôt que d’écouter la musique. » Moi, j’ai profité de l’ambiance et de la musique pendant tout une semaine. Ce soir, c’est à propos de Damon et il y a même fort à parier que je ne cherches même pas à retrouver mes amies ce soir, pour passer à la place la soirée avec l’Italien. « Si t’aimes ce genre de festival, tu devrais aimer Coachella en vrai, tu sais. » Jusque-là, la question ne s’était jamais posée, puisque je n’avais pas les moyens d’aller à Coachella, avec toutes les dépenses que ça engendre. Ce n’est toutefois pas cela qui m’interpelle le plus, je n’ai plus de problème d’argent depuis mon mariage est la générosité de Damon n’est plus une surprise depuis longtemps. Non, ce qui me surprend, c’est bien ce que Damon me confirme juste après. « On a loupé les dates pour cette année, mais on peut envisager ça pour l’année prochaine. » Le festival est terminé depuis un mois ou deux – la précision n’a pas d’importance – mais il envisage tout de même d’y aller avec moi. Il envisage d’y aller avec moi l’an prochain et c’est bien la première fois qu’il me montre qu’il se projette aussi loin. « Tu voudrais y aller avec moi ? » Je répète, surprise. « Tu voudrais faire des plans avec moi pour y aller dans presque une année entière. » Je sais que nous nous sommes promis fidélité jusqu’à ce que la mort nous sépare et que le mariage sera certainement toujours à l’ordre du jour, mais le fait de réellement partager notre vie ensemble, ça a longtemps été une autre paire de manche. Touchée autant de que je suis surprise. Je dépose un baiser d’abord sur la joue de Damon puis, plus timidement, je m’empare de ses lèvres. « Tu fais des plans. » Des plans qui m’incluent. « Je… Merci. » Mes joues rosissent très légèrement, loin des records atteints par le blond sur une base quotidienne. Mais cela reste notable, pour moi. « Je suis bien avec toi Damon. Vraiment. »

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« Les murs sont fins. Tout l’étage était déjà au courant que t’étais arrivé. » Ce n’était pas là quelque chose qui était dérangeant aux yeux de Damon, même si un peu de discrétion n’aurait pas fait de mal, il n’y avait pas non plus mort d’homme qu’une partie ou tout l’étage soit au courant que la jeune femme n’était désormais plus seule ; pas qu’il avait besoin de marquer et de montrer son territoire, mais ça faisait du bien de savoir qu’elle s’affichait à son bras. Pour la peine, il lui arracha un nouveau baiser – rapide, mais appliqué ; de toutes façons, son rouge à lèvres était déjà ruiné alors. « Et mince. Je savais que j’aurais dû opter pour un rouge à lèvre sans transfert. » La remarque de la jeune femme ne manqua pas d’arracher un petit rire à l’italien. « T’aurais surement dû, oui. » Comme si cela aurait changé quelque-chose pour la situation présente et qu’il aurait changé ses idées et sa façon de soigner son entrée si elle avait parlé de son rouge à lèvres - il aurait envoyé valser la moindre résolution s’y rattachant.

Ou plutôt disons qu’il aurait voulu le faire, mais n’aurait de toutes façons pas été à l’encontre de la volonté de Megan - comme en témoignait sa volonté de bien faire et de lui demander si elle souhaitait réellement avoir sa présence à ses côtés. Après tout, initialement, ce n’était pas avec l’italien qu’elle devait passer son temps au festival - peut-être qu’elle préférait continuer sur cette lancée là. « Ça dépend. Est-ce que c’est genre un de tes rêves ou de tes fantasmes, d’être un super-héros ou un chevalier servant ? » Laissant la pulpe de ses doigts glisser le long de son épiderme, il fit mine de réfléchir à la question un instant. « Un super-héros, c’est pas trop mon truc. » Il avait toujours davantage été branché vieille littérature et classique plutôt que bandes dessinées. « Chevalier servant… Ca peut s’imaginer plus facilement, ça. » Il n’avait pas l’étoffe d’en être un, en réalité, mais c’était là une possibilité presque douce à imaginer: il apprécierait être vu comme celui ayant assez de courage pour sauver celle qui avait mis le grappin sur son coeur. « Je vais m’acheter une dose de courage et je pourrais prétendre en être un. » - « Fais attention, je vais te prendre au mot. » - « Fais attention, tu sais bien que tu peux le faire. » Parce-qu’il ne fallait pas grand chose pour que Damon se mette à avoir des gestes plus romantiques envers elle, lui qui devait la majorité du temps réfréner ces derniers pour ne pas paraitre trop lourd, trop présent, trop attention. C’était presque risible qu’il en soit devenu à penser de son image de la sorte, mais en réalité s’il se laissait complètement aller, leur appartement deviendrait rapidement une boutique de bouquets de fleurs coupées. S’il se laissait être complètement lui-même de ce côté là, il y avait de fortes chances pour que Megan prenne définitivement peur et qu’elle préfère prendre ses cliques, ses claques et s’éloigner de lui. Pour le moment, c’était l’effet tout à fait inverse qu’il se passait, alors qu’il faisait quelques pas plus rapides pour rattraper la blonde qui filait déjà dans la salle de bain - il ne comptait pas faire en sorte de la lâcher d’une semelle, sauf si elle lui demandait, autant pour aller sous la douche que pour le reste du festival et de leur temps passé ici. Le brushing, la programmation, tant de choses dont il n’avait pas particulièrement envie de se soucier désormais.

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A la mention de Joséphine en Castafiore, un rire échappa à Megan et bien sur que cela arracha un sourire franc à Damon. Il n’était pas du genre à se moquer des autres, mais c’était tellement plaisant de le faire quand il s’agissait de la brune qu’il ne manquait aucune occasion. « Elle a fait le début du festival. Charlie avait eu le droit à ses billets VIPs, moi je pouvais me brosser, visiblement. » Il plissa le bout du nez. « Quelle amie. » Il savait que les paroles de la blonde étaient plus là pour se plaindre et profiter qu’il soit à ses côtés pour ce faire, mais il enfonçait Jo sans hésitation aucune dès que l’occasion se présentait. « Mais si tu veux vraiment entendre une Castafiore, Charlie se produit dans sa chambre d’hôtel tous les soirs entre deux heures et trois heures du matin et on l’entend à travers le mur. » Il leva les yeux au ciel, ajoutant un petit rire. « Ce spectacle là, je m’en passerais bien, merci. » De toutes façons, ce n’était pas quelque-chose qu’ils auraient réellement le temps d’entendre ou d’en profiter: à ses heures là, il comptait de son côté profiter de la présence de sa femme plutôt que de tendre l’oreille en direction de la chambre voisine. « La programmation de la scène principale a l’air sympa ce soir. Y’a Midas Sterling qui ferme le festival, je l’ai jamais vu en vrai. Mais en vrai je m’en moque. C’est ton seul soir, on fera ce que tu veux même si ton rêve c’est finalement de se faire des tatouages au henné plutôt que d’écouter la musique. » Tirant légèrement sur le bras de Megan afin de l’approcher de lui, il déposa un baiser sur sa tempe. « Honnêtement ? Si t’as envie d’aller voir… Qui déjà ? Midas Sterling ? » Il fronça quelque peu les sourcils. « Je suis censé le connaître lui ? » Il n’était pas de ces jeunes se plongeant corps et âme dans la musique de sa génération, et n’était pas trop au fait de ce qu’il pouvait se faire. « Si t’as envie d’aller le voir chanter, on peut aller le voir. Je viens vraiment pour passer du temps avec toi, et pas pour les artistes. » De son côté, c’était aussi simple que cela.

Car ces derniers temps, il s’était aperçu à quel point il appréciait se trouver aux côtés de Megan, qu’importe les circonstances; juste pouvoir profiter de sa présence à ses côtés lui donnait envie d’assister à l’événement, là où il n’y aurait jamais mis les pieds sinon. Elle semblait avoir passé du bon temps, de son côté, et apprécier ce type de festival. Si c’était le cas, ils pourraient tout à fait se rendre à celui qui savait le plus faire parler de lui en la matière: Coachella. Il se passait aux Etats-Unis, la date de l’année était déjà passée mais ils pourraient se pencher sur la question pour l’année suivante. Si c’était là quelque-chose qui intéressait la jeune femme, bien sur, d’anticiper sur autant de temps une activité tous les deux. Il était bien au fait des choses qu’ils avaient pu se promettre, mais il savait pertinemment aussi qu’il s’accrochait bien plus facilement que la moyenne et depuis qu’il s’était autorisé à agir de la sorte, il voyait bien que la pente devenait de plus en plus glissante. « Tu voudrais y aller avec moi ? » La surprise était de mise sur les traits du visage de Megan, elle n’avait pas cherché à le cacher; si bien qu’une couleur bien connue, plutôt rosée, apparue rapidement sur les joues de Damon. « Tu voudrais faire des plans avec moi pour y aller dans presque une année entière. » Il gratta légèrement sa nuque de sa main libre. « Oui ? » Mal assuré, du bout des lèvres, transformant cette simple réponse en question plutôt qu’en affirmation - dès que quelqu’un se mettait à lui demander d’affirmer ses positions, c’était son mode par défaut. Le premier baiser déposé sur sa joue fut comme une brulure, le second sur ses lèvres comme une promesse. Il n’aurait su expliquer exactement comment le deuxième avait plus d’importance, mais il avait l’impression de sentir une sensation différente à ce second. « Tu fais des plans. Je… Merci. » Et bien sur qu’il s’aperçut que de son côté également, les joues de Megan ne savaient rester de leur teinte naturelle. Ils avaient donc l’air de deux idiots désormais à se regarder et à rougir légèrement en agitant comme tel, alors qu’ils vivaient ensemble depuis presque deux ans désormais et qu’il y avait bien d’autres choses sur lesquelles rougir. « T’es pas obligée que ça te tente, tu sais. Je… Je propose juste. Ca pourrait être chouette, et… Je fais des plans, peut-être, oui. » Il en faisait à longueur de temps, toute la journée, pour des petites choses et certaines plus importantes. Il gardait ses idées souvent davantage pour lui plutôt que de les exposer, pour être sur de ne pas trop s’empresser.

Mais à la façon dont Megan le regardait en cet instant, il se rendait compte que peut-être le dire davantage et plus souvent, qu’il se projetait de la sorte, n’était pas autant idiot qu’il se le représentait. « Je suis bien avec toi Damon. Vraiment. » Apposant son front contre celui de la jeune femme, il ferma un instant les yeux. Ce fut un soupire de satiété qui lui échappa, de soulagement peut-être aussi surement, avant qu’il ne rouvre les yeux pour les planter dans ceux de sa femme. « Moi aussi, tu sais. » Ce n’était pas une histoire courue d’avance, ce n’était pas de cette façon là qu’il avait envisagé un jour son avenir - loin de là même -, mais ils arrivaient à tirer les meilleures cartes parmi celles qui pouvaient leur être allouées, toutes choses considérées. « J’aurais pu te le dire plus tôt, que des plans j’en fais assez souvent en vrai, parce-que je me sens bien avec toi, mais… » Il se sentait si idiot, lui qui pourtant prônait l’idée de laisser parler ses sentiments. « J’ai peur de te faire peur. Je sais qu’on a dit qu’on se donnait une vraie chance, et tout ça, et que je suis celui qui freine les choses depuis le début, mais en vrai j’arrête pas de faire des plans comme ça dans ma tête. » Il laissa son visage glisser le long de l’arête du visage de Megan, pour se réfugier dans le creux de son cou. « Je veux pas que t’aies peur que j’aille trop vite de mon côté. Je sais que c’est pas facile pour toi de te projeter dans ce type de situations, et… T’as le droit de me stopper quand je commence à trop divaguer pour rien dire, aussi, s’il te plait. »

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« Un super-héros, c’est pas trop mon truc. Chevalier servant… Ca peut s’imaginer plus facilement, ça. » Amusée, je souris dans ses bras en ponctuant son discours de quelques hum hum provocateurs. « Chevalier servant, ok, c’est un peu démodé mais je crois que je peux faire avec. » C’est démodé pour le monde dans lequel nous vivons, monde dans lequel le romantisme est bel et bien mort en même temps que l’avènement de l’ère du numérique et des applications de rencontre. Mais à mes yeux, moi qui ait passé bien trop de temps à lire tout un tas de bouquin d’heroic fantasy, le concept a toujours la côte et si j’avais cessé de rêver de rencontrer un prince charmant, cela ne veut pas pour autant dire que je suis capable de l’apprécier et que cela représente mon idéal en termes de couple. Peut-être suis-je légèrement dysfonctionnelle, mais l’idée de s’émanciper et de devenir une femme qui n’a pas besoin d’un homme dans sa vie pour se sentir épanouie. « Je vais m’acheter une dose de courage et je pourrais prétendre en être un. » Je dépose un baiser au coin de sa lèvre, avant de secouer la tête. « T’as pas besoin de ça. » Certes, courageux n’est pas le terme que quiconque emploierait pour décrire Damon. Mais pour autant, il a pris ma défense les fois où j’en ai eu besoin, il a tenu tête à son père alors que je ne l’avais jamais vu le faire avant et que Saül le terrifie autant que moi. « Fais attention, tu sais bien que tu peux le faire. » - « C’est bien ce que j’espère. » D’autres femmes se lasseraient des attentions et gestes romantiques, moi j’ai ardemment désiré ça en silence pendant des années.

***

« Quelle amie. » Jo est une garce mais c’est bien pour ça que nous sommes amies, tout comme il n’y a rien de surprenant au fait que Damon ne soit pas réellement capable de voir les choses de la même façon que moi puisque nous ne recherchons certainement pas les mêmes choses en amitié, nous sommes loin d’avoir le même caractère et la même sensibilité. Même si Jo va parfois trop loin à mon goût – elle l’a fait en début de semaine et au-delà de ça la chose devient de plus en plus récurrente, avoir perdu son mec lui va bien moins au teint que cela va à Charlie – j’aime savoir qu’elle ne me passera jamais la pommade et qu’au contraire, elle sera la première à pointer du doigts mes conneries. J’ai le sentiment de partager quelque chose de sincère avec elle, en grande partie grâce à son franc parlé et parce que nous nous ressemblons beaucoup, au fond. « Ce spectacle-là, je m’en passerais bien, merci. » - « Crois-moi, moi aussi. Mais visiblement c’est le genre de show où t’as pas besoin d’avoir pris un ticket pour y assister. » Pour être contraint à y assister serait même certainement plus exact. Du reste, toujours accrochée à son bras, je me penche vers Damon pour chuchoter à son oreille quelques mots qui le feront assurément rougir. « Si on s’assure de faire plus de bruit qu’elle, on l’entendra pas. » Et si je peux empêcher la rousse de dormir, ce ne sera qu’un juste retour des choses après tout. Et si je peux le faire en pratiquant une activité particulièrement agréable, je serais idiote de m’en passer.

« Honnêtement ? Si t’as envie d’aller voir… Qui déjà ? Midas Sterling ? Je suis censé le connaître lui ? » J’éclate de rire face à la candeur d’un Damon qui se rend dans ce genre d’endroit sans connaître ne serait-ce que le nom de l’une des plus grosses stars de la pop du pays de ces dernières années, avant de déposer un baiser sur sa joue. « C’est juste l’un des chanteurs Australien qui s’exporte le mieux. » Et il a juste remporté un Grammy Award en tant que nouvel artiste et a été nominé à bien d’autres. En tant que paparazzi, je suivais un minimum l’actualité. « Et c’est l’ex de Jo aussi. » Les longs détails compliqués n’intéressent personne. « Il doit falloir des pouvoirs magiques pour arriver à l’adoucir, ça vaut le coup d’aller voir ça de nos propres yeux. » Cette fois-ci il ne s’agit que d’humour : je l’ai déjà dit, nous ferons ce que Damon a envie de faire et le reste n’a pas vraiment d’importance, j’ai profité du festival pendant une semaine entière. « Si t’as envie d’aller le voir chanter, on peut aller le voir. Je viens vraiment pour passer du temps avec toi, et pas pour les artistes. » J’attrape sa seconde main sans lâcher la première, et je me place face à lui. « Ce soir, c’est juste à propos de toi et moi. On se fiche du reste, on pourrait rester là à danser comme des idiots sans musique que ça m’irait. » Même si je ne plaisantais qu’à moitié à propos des tatouages éphémères. Nous avons rarement l’occasion d’être loin de Brisbane quand nous ne sommes pourtant jamais aussi apaisés que lorsque c’est le cas : je chéris les souvenirs que je garde de Bali. Mon cœur lui, ronronne de plaisir quand je réalise que sans s’en rendre compte peut-être, Damon me parle de choses qui se produiront dans plus d’un an et que donc, il fait des plans avec moi. Peut-être pas encore d’avenir, mais des plans tout de même qui prouvent qu’il s’imagine faire un bout de chemin à mes côtés pendant encore quelque temps. « T’es pas obligée que ça te tente, tu sais. Je… Je propose juste. Ça pourrait être chouette, et… Je fais des plans, peut-être, oui. » - « Ça me tente. » C’est un euphémisme. « Coachella au bras d’un écrivain à succès, c’est à ça que doit ressembler le rêve américain non ? » Je plaisante pour masquer que je suis touchée, parce que montrer mes sentiments de façon aussi transparente a toujours été compliqué pour moi. Mais je suis bien aux côtés de celui que j’ai épousé il y plus d’un an, et je le lui confie parce que ça n’a rien de honteux, non ? « Moi aussi, tu sais. J’aurais pu te le dire plus tôt, que des plans j’en fais assez souvent en vrai, parce-que je me sens bien avec toi, mais… » Si j’avais encore peur que sa réaction lorsque j’ai plaisanté au sujet d’une grossesse vienne juste du fait qu’il ne s’imagine pas avec moi, cette peur se serait envolée sur l’instant. « J’ai peur de te faire peur. Je sais qu’on a dit qu’on se donnait une vraie chance, et tout ça, et que je suis celui qui freine les choses depuis le début, mais en vrai j’arrête pas de faire des plans comme ça dans ma tête. » Et j’aime ce que j’entends, tout comme je fonds de le voir mal à l’aise à l’idée de me confier quelque chose qui, pourtant, me remplit de joie. Il glisse son visage dans ma nuque en j’embrasse ses cheveux. « Je veux pas que t’aies peur que j’aille trop vite de mon côté. Je sais que c’est pas facile pour toi de te projeter dans ce type de situations, et… T’as le droit de me stopper quand je commence à trop divaguer pour rien dire, aussi, s’il te plait. » - « Me projeter avec toi c’est tout ce que je demande. » Et même s’il a raison, même si mon passé me rend frileuse lorsqu’il est question de donner un morceau de mon cœur à quelqu’un, je n’ai jamais envisagé que Damon pourrait me faire du mal. « T’as pas besoin de mettre des freins avec moi. Je veux tout toi, pas juste un morceau parce que t’as peur de montrer le reste et que tu te retiens. » De ma main droite, je joue avec ses doigts, et j’enroule la gauche autour de ses épaules. « J’ai très envie d’entendre tous les plans que tu te fais dans ta tête. » Tant qu’ils ne parlent pas de plan à trois ou de relation ouverte. J’esquisse un sourire timide et je plisse le nez en cherchant à capter son regard. « Tu vas pas me perdre. J’ai prononcé des vœux, tu te souviens ? » Mais parce que les circonstances entourant notre mariage, je modère la plaisanterie avec des propos authentiques et sincères. « Je sais que les circonstances étaient pas idéales pour que tu y crois, mais ça représente quelque chose pour moi. Alors tu me perdras pas. » Si je n’étais pas aussi pudique, je lui glisserais à l’oreille que je suis de toute façon en train de tomber éperdument amoureuse de lui.

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« Chevalier servant, ok, c’est un peu démodé mais je crois que je peux faire avec. » Il eut un petit sourire amusé accroché aux lèvres: il n’avait rien d’un chevalier servant, manquant de beaucoup de courage, mais pour elle il serait tenté d’essayer d’en devenir un. « T’as pas besoin de ça. » Il pencha légèrement la tête, attendri par ses propos. « C’est gentil. » Et il était sincère: au moins, une personne voyait autre chose en lui que son manque de courage face à la vie de façon générale, et cela n’étiat pas souvent arrivé. « Mais ça me ferait pas mal en vrai. » Au quotidien, pour son avenir, pour plein de choses; il apprenait aux côtés de Megan, il s’endurcissait pour éviter que d’autres viennent de nouveau se jouer de lui, mais il était loin d’en arriver au point qui permettrait de réellement se sauver de situations à problèmes. En revanche, il était un romantique invétéré et il suffisait d’un mot de la part de la blonde pour qu’il fasse ressortir toujours davantage ce côté là de lui. « C’est bien ce que j’espère. » Une petite moue amusée se glissait sur ses lèvres, alors qu’il se penchait pour embrasser sa femme - et qu’il notait avec précision ses paroles et les gestes qu’il pourrait apporter à leur quotidien en conséquence.

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« Crois-moi, moi aussi. Mais visiblement c’est le genre de show où t’as pas besoin d’avoir pris un ticket pour y assister. » Plissant le bout du nez, Damon évita le commentaire mais bien sur qu’il était à ça de demander à changer de chambre d’hôtel rien que pour embêter la blonde - Charlie, pas Megan. Cette dernière se mit sur la pointe des pieds un instant pour pouvoir prononcer ses prochaines paroles à son oreille, comme un secret qu’elle voulait lui confier. « Si on s’assure de faire plus de bruit qu’elle, on l’entendra pas. » Ce fut avec un petit rire autant amusé que gêné qu’il accueillit ses mots, allant parfaitement de paire avec ses joues prenant une légère teinte rosée comme Megan avait du l’espérer en agissant de la sorte. Il passa ses bras autour de sa taille pour l’attirer à lui et la garder proche encore un instant, pour lui répondre sur le même ton. « Si c’est un challenge que vous nous lancez, madame Williams, sachez que j’ai hâte de le relever. »

Pour le moment surtout, ils étaient venus jusqu’au festival pour profiter également des spectacles qui pouvaient être offerts. Enfin: Megan était sur place pour ça initialement, Damon l’avait rejoint surtout pour profiter de sa présence et profiter d’un moment pour souffler tous les deux en dehors de  leur quotidien - ce dernier ayant tendance à leur rappeler que la vie n’était pas un long fleuve tranquille lorsqu’ils étaient à Brisbane. Peut-être avait-il eu vent du chanteur dont elle venait mentionner le nom, mais étant donné que ce n’était pas un domaine vers lequel il accordait la moindre attention en général, cela ne lui rappelait rien à première approche.  Cela semblait bien amuser la blonde, en revanche - il haussa légèrement l’un de ses sourcils, inquisiteur. « C’est juste l’un des chanteurs Australien qui s’exporte le mieux. » Il haussa les épaules: peut-être. « Et c’est l’ex de Jo aussi. » Cette fois-ci, ce fut avec curiosité que son second sourcil se mit en mouvement sur son visage et qu’il reporta son regard sur Megan. « Il doit falloir des pouvoirs magiques pour arriver à l’adoucir, ça vaut le coup d’aller voir ça de nos propres yeux. » - « Ohhhh, je veux voir ça de mes propres yeux. » Toute personne étant capable d’apprivoiser, ne serait-ce que même de façon moindre, Joséphine valait le coup qu’on s'y attarde un minimum. Parce-qu’elles se comptaient sur les doigts d’une main surement, et pour qu’il soit nommé comme ex, c’était qu’il avait réussi là où bien d’autres avaient échoué. Ce n’était pas le but de sa venue jusqu’au festival, bien sur, mais ils pouvaient joindre l’utile - a.k.a accumuler des informations sur Jo qu’elle voudrait garder dans l’ombre -  à l’agréable - a.k.a cette fois-ci, passer du temps tous les deux. « Ce soir, c’est juste à propos de toi et moi. On se fiche du reste, on pourrait rester là à danser comme des idiots sans musique que ça m’irait. » Et à ses mots là, bien sur que ce fut un sourire on ne pouvait plus attendri, allant de paire avec un regard similaire, qu’il adressa à sa femme.

Parce-que c’était exactement pour ce type de moments qu'il avait signé, lui; et c’était surtout pour des plans de cette sorte qu’il se projetait dans son esprit, en silence, n’osant trop formuler à haute voix ces procédés pour ne faire peur à personne et surtout pas à Megan. « Ça me tente. Coachella au bras d’un écrivain à succès, c’est à ça que doit ressembler le rêve américain non ? » Il leva les yeux au ciel avec douceur. « Doucement, doucement. J’ai rien d’un écrivain encore, et en plus le succès c’est pas pour de suite. » De toutes façons, il savait qu’elle se permettait ce type de commentaire pour le taquiner et pour ajouter une touche de légèreté à leurs propos. Ce n’était pas pour autant que de son côté, il n’était pas sérieux: en réalité, c’était là des choses qu’il avait envie de partager avec elle depuis quelques temps déjà, mais qu’il préférait garder pour lui pour ne pas la faire fuir. Damon savait parfaitement que de eux deux, il avait été celui prenant son temps et préférant rester prudent quand à l’attachement qu'il pouvait éprouver envers la blonde, mais désormais il prévoyait, imaginait, planifiait; ce n’était pas pour des choses très importantes, mais c’était dans le temps et cela était une nouvelle étape pour eux. Conformément à ses habitudes, ses joues prirent une teinte colorée alors qu’il plongeait un instant son nez dans la nuque de Megan pour arrêter sur sa lancée et surtout se mettre à se taire. « Me projeter avec toi c’est tout ce que je demande. » Il ne resta cependant pas longtemps de la sorte, ne s’attenant pas à entendre des mots de la part de la jeune femme de cette sorte de suite. Alors effectivement, une teinte de surprise se fit voir dans son regard, mais qu’il remplaça rapidement par de la tendresse. « T’as pas besoin de mettre des freins avec moi. Je veux tout toi, pas juste un morceau parce que t’as peur de montrer le reste et que tu te retiens. J’ai très envie d’entendre tous les plans que tu te fais dans ta tête. » Un petit sourire malin et surtout véritablement heureux se dessinait sur les lèvres de Damon. « Je vais te saouler. Rapidement. Si je te les dis tous. » Il parlait avec une voix plus douce, moins forte, comme s’ils étaient entrés dans une bulle rien que pour eux et que le monde extérieur n’avait plus d’importance.

« Tu vas pas me perdre. J’ai prononcé des vœux, tu te souviens ? » A ces mots là, il plissa légèrement le bout du nez; pas qu’il n’était pas heureux que le mariage soit acté et derrière eux désormais, mais parce-que ce dernier le rapportait encore trop à de mauvais souvenirs plutôt qu’à des bons. Il lui faudrait encore quelques années pour que la tendance s’inverse. « Je sais que les circonstances étaient pas idéales pour que tu y crois, mais ça représente quelque chose pour moi. Alors tu me perdras pas. » Laissant dans un premier temps un petit soupire lui échapper, il finit par récupérer ses deux mains pour entourer délicatement le visage de Megan de ces dernières, et par déposer un baiser sur ses lèvres; presque chaste, le plus tendre qu’il avait en réserve. Pendant de longues secondes, si ce n’était même pas des minutes, il resta son regard plongé dans celui de sa femme faire le moindre geste, simplement à profiter de la vue. Il sentait son coeur qui battait plus fort dans sa cage thoracique, il sentait ses veines se gorger d’une émotion qu’il connaissait par coeur malgré son jeune âge - une de celle qui se voyait dans ses yeux mais qu’il gardait encore jalousement presque pour lui seul. « Avec toi, j’ai envie de tester tous les restaurants italiens de la ville pour trouver le meilleur et celui qui goûte le plus comme à la maison. » Il se projetait: ce n’était pas pour des choses extraordinaires, mais c’était pour des choses qu’il n’avait pas envie de faire avec d’autres personnes. « J’ai envie aussi de rester éveiller des nuits entière à discuter: de nos vies, de notre passé, des ce que j’écris et de ce que tu as envie d’entreprendre pour toi quand tu te sentiras prête. » Du passé, du futur, de l’entre-deux qu’ils découvraient instant après instant. « J’ai envie d’aller voir les baleines dont tu m’as parlé, et de te faire découvrir les hivers canadiens où on pourra aller skier. » Car c’était ces derniers qui avaient bercé ses jeunes années. « J’ai aussi envie de savoir ce d’avance ce qu’on fera à noël prochain, et où tu te vois être dans cinq ans, dix ans, trente ans. » Il pinça ses lèvres un instant, hésitant mais il était lancé et de toutes façons il n’était pas supposé rougir de ce type de sujets - même si bien sur, Damon étant Damon, ce fut une chose qui arriva. « J'ai envie de discuter enfants et vrai mariage. J'ai envie de savoir tout ce que ton coeur ressent et tout ce que t’as envie de construire avec moi. » Parce-que pour lui, échanger et partager ce qu’ils avaient dans l’esprit et sur le coeur était un point non-négociable des plans sur le plus ou moins court terme qu’il faisait dans sa tête. « J’ai des plans sur longtemps, d’autres sur trois jours, mais ce que je sais c’est que quand je pense à quelque-chose qui sort de notre quotidien, c’est avec toi que j’ai envie de le faire. »

Haussant doucement les épaules, il finit par retirer ses mains des joues de Megan, tendant une main devant lui pour qu’il puisse recueillir l’une des siennes. « Pour le moment, pour ce soir, j’ai envie qu’on profite des festivités et qu’on se laisse porter par la musique sans se lâcher la main jusqu’au milieu de la nuit. J’ai envie qu’ensuite, on rentre à l’hôtel et qu’on fasse l’amour jusqu’à ce que le soleil nous force à dormir quelques heures sans jamais que ma peau ait l’occasion de se décoller de la tienne. » L’italien esquissa un petit sourire. « Et demain soir, j’ai envie de t’emmener diner dans le restaurant le plus cher de la région pas parce-que j’ai du fric à plus savoir quoi en foutre, mais parce-que tu mérites que je le dépense pour toi. »

a mess of a dreamer with the nerve to adore you
Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« Si c’est un challenge que vous nous lancez, madame Williams, sachez que j’ai hâte de le relever. » Evidemment que c’en est un, évidemment que je ne lance pas ça en l’air sans avoir l’intention de m’y tenir si toutefois il relevait le défi – je ne suis pas une allumeuse et évidemment que je cherchais à les rendre rouges, ses joues. Il était évident qu’elles prendraient cette teinte, comme s’il était embarrassé et timide, mais ses mots prouvent qu’il n’est pas aussi innocent qu’il paraît. Pour la plupart des gens, il doit avoir l’air d’être le parfait gendre et, s’il l’est, il est loin d’être le genre de garçon qui fait tout pour vous encourager à attendre le mariage. Même si, nous concernant, nous l’avons fait, au fond, plus par la force des choses certes, mais nous avons même attendu plus d’un an après nous être dit oui. « C’est un vrai déjà, et j’espère que tu seras appliqué. » Mes lèvres s’étirent et, malgré la musique qui résonne si fort qu’elle masque certainement mes paroles pour quiconque qui tenterait de nous entendre, je ne peux pas m’empêcher de chuchoter. « Parce que j’ai même l’intention de te mettre une note à la fin. Avec une composante technique, une autre pour la créativité, l’ambiance. » J’éclate de rire et, finalement, je dépose un baiser sur sa joue, passant à mon tour mon bras autour de sa taille pour rester collée contre lui.

« Ohhhh, je veux voir ça de mes propres yeux. »
« Je savais que tu considèrerais que ça vaut le coup. »

Mais s’il est donc décidé d’aller voir la star de la pop Australienne performer sur scène – plus pour comprendre quel genre de type se cache derrière le cœur brisé de Jo que pour sa musique – nous ne semblons ni l’un ni l’autre décidés à presser le pas pour tenter de trouver une place proche de la scène. De toute façon, nos bracelets VIP – quand on a de l’argent, on ne se presse pas dans la foule – nous permettent d’accéder aux places assises alors, rien ne presse. La conversation que nous sommes en train d’avoir est bien plus importante. « Doucement, doucement. J’ai rien d’un écrivain encore, et en plus le succès c’est pas pour de suite. » - « Je suis sûre que ça va marcher, le concours. » Les résultats ne sont pas tombés mais le livre de Damon est bon. Même s’il n’emporte finalement pas la compétition, il arrivera à se faire remarquer par quelqu’un qui compte dans le monde de l’édition. Et si je sais qu’il ne veut pas utiliser son nom de famille pour que les portes s’ouvrent automatiquement, il ne se jette pas sans filet et peut toujours décider de changer d’avis et d’utiliser son patronyme comme tremplin.

« Je vais te saouler. Rapidement. Si je te les dis tous. » - « Tu me saouleras pas. » Je suis plus inquiète lorsqu’il devient tout rouge et panique pour une plaisanterie que lorsqu’il fait des plans pour l’an prochain, de toute évidence. Je suis loin d’avoir envie que les choses se terminent. « Avec toi, j’ai envie de tester tous les restaurants italiens de la ville pour trouver le meilleur et celui qui goûte le plus comme à la maison. » Bon d’accord, l’engagement est minime, mais il ne rêvait pas de ces choses-là avec moi, avant. Il était même réticent à l’idée de passer un peu de temps, quel qu’il soit, en ma compagnie. Alors, de bonne humeur et touchée, je prends mon plus bel air surpris. « Et beh. Les restaurants italiens rien que ça, je sais pas si je vais être à la hauteur. » Après tout, c’est une religion pour mon époux. Mais l’ambiance est encore légère, les projets dénués d’engagement. Sauf que cela ne tarde pas à changer. « J’ai envie aussi de rester éveiller des nuits entières à discuter : de nos vies, de notre passé, de ce que j’écris et de ce que tu as envie d’entreprendre pour toi quand tu te sentiras prête. » Cette fois, je ne plaisante plus du tout. Je n’ai pas envie de lui donner l’impression que je minimise alors que je suis réellement et sincèrement touchée. Personne ne s’est jamais soucié de mon futur, inquiété de savoir comment j’allais rebondir après mes errances. « J’ai envie d’aller voir les baleines dont tu m’as parlé, et de te faire découvrir les hivers canadiens où on pourra aller skier. » Ses mains à lui toujours sur mes joues, je m’approche un peu plus près pour pouvoir poser les miennes sur ses hanches. Si mon cœur bat un peu plus vite, c’est parce que je réalise que je l’ai trouvé, cet homme qui veut se soucier de comment je me sens, de comment je vais et qui s’est mis en tête de me protéger du reste du monde. Je l’ai longtemps cherché, mais il est là devant moi et c’est presque terrifiant, je crains presque de dire ou de faire quelque chose qui pourrait faire éclater notre bulle. « J’ai aussi envie de savoir ce d’avance ce qu’on fera à noël prochain, et où tu te vois être dans cinq ans, dix ans, trente ans. J'ai envie de discuter enfants et vrai mariage. J'ai envie de savoir tout ce que ton cœur ressent et tout ce que t’as envie de construire avec moi. » Mes joues rougissent et je baisse les yeux légèrement, autant que ses mains qui n’ont pas lâché mon visage me le permettent. Je me mords la lèvre, et je relève les yeux vers lui, laissant mes mains glisser et s’enrouler dans son dos, l’attirant un peu plus près encore. Ce n’était pas moi le problème, lorsqu’il m’a semblé s’étrangler l’autre jour quand je me suis risquée à plaisanter à ce sujet-là. Ce n’était peut-être même pas le sujet en question, juste le moment choisi. « Ça tu vois, j’ai cru que c’était le genre de sujet qu’il valait mieux que j’évite, l’autre jour. » Je plisse le nez et esquisse une grimace attendrissante. « Je plaisantais, mais je me suis quand même dit qu’il y avait un message à comprendre. » Même si je n’étais pas encore sûr de savoir quoi. « Moi aussi je veux parler de ces choses avec toi Damon. » Et surtout, j’espère que nous aspirons au même futur, lui et moi. « Je veux un futur avec toi. Et je suis peut-être pas une poète, je peux peut-être pas dire les choses d’une façon aussi jolie ou touchante, mais tu peux pas savoir à quel point je suis émue par tout ce que tu me dis. » Je ne laisse que rarement l’occasions aux autres de lire l’émotion sur mon visage, de toute façon, j’ai appris à tout encaisser pour faire le tri après, derrière les portes closes et lorsque plus personne ne pouvait me voir sous l’emprise d’émotions ridicules. « Je sais qu’on est pas ensemble depuis longtemps. Mais on se connaît depuis deux ans, et c’est assez pour savoir que t’es quelqu’un de bien, et que c’est que le début de la longue liste des choses que j’aime chez toi. » Ces discussions, j’ai hâte que nous les ayons. Ces Noëls, fêtes et vacances au ski, je veux les planifier avec lui et, si je m’écoutais, je serais capable de le faire à peine de retour dans la chambre d’hôtel. Si lui crois qu’il fait des plans au point de m’effrayer, je suis certaine que je m’emballe d’une façon qui elle est parfois réellement terrifiante, dès qu’on me montre un peu d’affection. « J’ai des plans sur longtemps, d’autres sur trois jours, mais ce que je sais c’est que quand je pense à quelque-chose qui sort de notre quotidien, c’est avec toi que j’ai envie de le faire. » Ses mains quittent mes joues, et je lâche sa taille pour glisser une main dans cette qu’il me présente. « Moi aussi. J’étais contente de retrouver un peu Charlie, mais tu m’as manqué cette semaine. » Est-ce bien utile de le préciser, alors que je l’ai appelé tous les soirs ou plutôt toutes les nuit ? Je me laisse entraîner par lui sans me soucier de si nous nous dirigeons dans la bonne direction, parce que ça n’a plus la moindre importance après tout ce qu’il vient de me dire.

« Pour le moment, pour ce soir, j’ai envie qu’on profite des festivités et qu’on se laisse porter par la musique sans se lâcher la main jusqu’au milieu de la nuit. J’ai envie qu’ensuite, on rentre à l’hôtel et qu’on fasse l’amour jusqu’à ce que le soleil nous force à dormir quelques heures sans jamais que ma peau ait l’occasion de se décoller de la tienne. » - « Tiens c’est marrant, là tu rougis plus du tout. » Je lui adresse un sourire amusé lorsque nos regards se croisent. « Et demain soir, j’ai envie de t’emmener diner dans le restaurant le plus cher de la région pas parce-que j’ai du fric à plus savoir quoi en foutre, mais parce-que tu mérites que je le dépense pour toi. » Charlie et Jo se débrouilleront toutes seules à partir de maintenant, et je crois de toute façon qu’elles ont déjà dû le comprendre. Je suis discrète et pudique, je ne parle de ma relation que lorsqu’on m’interroge dessus et toujours sans m’étaler, mais je crois que mes deux amies ont compris ce que je ressentais, tout comme elles ont compris qu’elles seraient éclipsées à l’instant où Damon mettrait les pieds au milieu du désert à son tour. « C’est un plan qui me semble prometteur. Mais Damon… » Je tire sur sa main pour qu’il fasse un arrêt, et pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Je serais heureuse avec toi, je serais ici même si t’avais pas de fric à plus savoir quoi en foutre. » Techniquement, nous n’aurions peut-être pas pu nous offrir cette escapade, mais je serais à ses côtés et c’est ma manière de lui rappeler une fois de plus que si son argent est un agréable avantage, je ne reste pas pour lui.

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@megan williams

(c) dailyeuphoria/tumblr

***
« C’est un vrai déjà, et j’espère que tu seras appliqué. Parce que j’ai même l’intention de te mettre une note à la fin. Avec une composante technique, une autre pour la créativité, l’ambiance. » Le rire de Damon se joignit à celui de Megan. « Prépare toi à mettre des dix sur dix, alors. » Il lui rendit son baiser sur la joue, celles de la jeune femme bien moins rouges et chaudes que les siennes mais ce n’était pas un concours, et il n’en avait que peu à faire de se montrer si émotif à ses côtés. Pour le moment surtout, ce qu’il voulait faire à ses côtés c’était découvrir celui qui avait réussi à capter et apparemment à briser le coeur de Jo - pas qu’il appréciait particulièrement l’idée que la jeune femme soit malheureuse, mais c’était surtout qu’il ne savait pas qu’elle possédait un coeur alors le détour se devait d’être fait. « Je savais que tu considèrerais que ça vaut le coup. » - « Fallait avancer les bons arguments de suite aussi. » Comme si c’était pour ça qu’il était venu au festival, surtout.

« Je suis sûre que ça va marcher, le concours. » Il plissa le bout du nez. « Je suis pas aussi sur que toi. » Et surtout: ce n’était pas spécialement de ce type de sujets qu’il souhaitait discuter pour le moment.

Pas quand ils étaient en train de dériver vers d’autres sujets plus sérieux, et surtout les concernant tous les deux. Bien sur que Damon faisait des plans sur la comète, dans sa tête, et qu’il gardait pour lui pour ne pas faire peur à Megan. « Tu me saouleras pas. » Ils referaient le point tous les deux lorsqu’il lui aurait exposé la liste longue comme le bras qu’il gardait en secret quelque part dans sa tête de tout ce qu’il avait envie de faire compagnie de la jeune femme. La première entrée de cette liste était quelque-chose d’assez simple en réalité, d’assez doux aussi; quelque-chose qu’ils pouvaient se permettre d’établir assez rapidement dans les jours et semaines à venir si l’envie leur disait. L’air surpris, tout autant qu’amusé que Megan prit, fit étirer un petit sourire un brin amusé à Damon. « Et beh. Les restaurants italiens rien que ça, je sais pas si je vais être à la hauteur. » - « Tu sais à quel point je peux être exigeant sur ce point. » Le ton de l’humour était présent, mais il ne manquait qu’il était réellement ultra exigent quand il s’agissait là de la nourriture issue de sa terre natale.

Ce plan là en revanche était dérisoire comparé à tous ceux qu’il détenait encore, jalousement - qu’il partageait pour la première fois avec sa femme. Etant donné qu’ils faisaient tout dans le désordre, ce n’était pas tout à fait étonnant qu’il existe plein de discussions qu'ils n’aient pas encore abordé. Parce-que c’était de toutes ces dernières que Damon souhaitait discuter; c’était tous les plans pour l’avenir qui pouvaient en découler dont il parlait, quand il annonçait en avoir plein la tête. Certains étaient plus importants que d’autres, et certains réussissaient à faire monter le rouge aux jours de Megan - ce qui était assez rare pour être relevé. Ce n’était là ni un concours ni le but de la manoeuvre, bien sur, mais bien sur que l’italien le remarqua: il tenait tendrement son visage entre ses mains. Lorsqu’elle remonta son regard dans le sien, il esquissa un petit sourire. « Ça tu vois, j’ai cru que c’était le genre de sujet qu’il valait mieux que j’évite, l’autre jour. Je plaisantais, mais je me suis quand même dit qu’il y avait un message à comprendre. » A ces paroles là, bien sur qu’il plissa quelque peu le bout du nez à son tour. « C’est pas vraiment un sujet à éviter. » Mordant légèrement sa lèvre inférieure, même si effectivement ce n’était pas dans ce type de conversations qu’il était le plus à l’aise, avec elle tout prenait une allure différente. « Tu m’as pris par surprise, l’autre jour. J’étais pas prêt à ce que tu fasses ce genre de blague, sur ce genre de sujet. » Parce-qu’il n’avait jamais abordé d’aucune sorte, ou pas avec une potentielle possibilité en arrière plan en tous cas, ce sujet avec quelqu’un. Les enfants, ça appartenait au monde des adultes; il était encore trop jeune pour tout ça, à ses yeux. « Ca me gêne d’en parler, pour plein de raisons que je vais pas commencer à lister maintenant, mais je sais que j’ai envie d’en discuter quand même avec toi. » Parce-que c’était ça la différence avec toutes les autres fois: avec elle, il voulait en discuter, il n’avait en aucun cas envie de fuir. « Moi aussi je veux parler de ces choses avec toi Damon. » Son regard naviguait d’un oeil à l’autre de Megan. « Je veux un futur avec toi. Et je suis peut-être pas une poète, je peux peut-être pas dire les choses d’une façon aussi jolie ou touchante, mais tu peux pas savoir à quel point je suis émue par tout ce que tu me dis. » Le fin sourire que ses lèvres ne surent pas retenir était empli de tendresse. « Je sais. Je le vois dans tes yeux. » Et ça non plus, ce n’était pas quelque-chose d’habituel pour Megan, de se montrer autant émotionnelle face à n’importe qui; il y avait donc des choses qui étaient en train de changer entre eux, et ce n’était pas l’italien qui allait se plaindre. « Je sais qu’on est pas ensemble depuis longtemps. Mais on se connaît depuis deux ans, et c’est assez pour savoir que t’es quelqu’un de bien, et que c’est que le début de la longue liste des choses que j’aime chez toi. » Il caressa avec douceur sa joue du bout du pouce. Oh, que son coeur avait cette sensation tant particulière en cet instant. « Le début de bien de choses. » Parce-que s’il s’était empêché de ressentir le moindre sentiment pour Megan, à partir du moment où il avait laissé tomber ses barrières il n’y avait plus moyen de faire machine arrière, pour Damon; heureusement qu’elle lui disait en cet instant qu’elle était prête à se lancer également dans une telle aventure, parce-que de son côté c’était trop tard depuis longtemps maintenant.

Finalement, elle attrapa la main qu’il tendit devant elle - il déposa un baiser dessus avant de laisser retomber en douceur les deux paumes liées le long de leurs corps. « Moi aussi. J’étais contente de retrouver un peu Charlie, mais tu m’as manqué cette semaine. » Il resserra délicatement ses doigts entre les siens. « D’ailleurs… » Tirant une petite moue presque boudeuse, il tourna son regard vers la jeune femme un instant. « Pars plus aussi longtemps sans moi, s’il te plait. Bowie est un bon compagnon pour dormir, mais franchement sans toi je dors pas si bien en vrai. » C’était devenu si évident que ça. C’était une des raisons pour lesquelles il avait hâte qu’ils rentrent ensemble à l’hôtel après le concert, bien sur - ce n’était cependant pas pour celle là qu’il prêcherait pour ce soir. Il ne comptait pas décoller son corps de celui de Megan, comptait bien prendre le plus de plaisir possible jusqu’à temps qu’ils tombent de sommeil. « Tiens c’est marrant, là tu rougis plus du tout. » Il l’admettait à haute voix sans rougir cette fois-ci, c'était vrai - ce ne fut pas pour autant qu’il ne leva pas les yeux au ciel à la moquerie de la jeune femme. « Je rougis pas, mais si tu le fais remarquer ça risque d’arriver plus facilement. Et si tu continues à te moquer de moi, c’est moi qui vais te faire rougir. » Le Damon prit par surprise par ses émotions ne savait tenir ces dernières; le Damon en contrôle savait se montrer bien plus taquin que d’ordinaire. Il enchaina en lui décrivant ce qu’il avait prévu pour la suite du weekend, ne se souciant même plus de savoir si Megan avait d’autres choses de prévues avec ses amies. « C’est un plan qui me semble prometteur. Mais Damon… » Elle tira doucement sur sa main afin qu’il lui fasse face. Il haussa légèrement un sourcil, plongeant son regard dans le sien. « Je serais heureuse avec toi, je serais ici même si t’avais pas de fric à plus savoir quoi en foutre. » A entendre ces mots, il esquissa un petit sourire sincère. « Je sais. » Tirant un peu plus sur la main de Megan pour qu’elle soit tellement proche de lui que leurs corps se collaient, il hocha légèrement la tête. « Maintenant, je le sais. C’est pas pour autant que je vais pas le dépenser pour toi, crois moi. » Il avait enfin une raison de le faire, alors pourquoi s’en priver ? Tout comme désormais, il pouvait se permettre de l’embrasser comme si leur vie en dépendait simplement parce-qu’il en avait envie - alors, pourquoi ne pas le faire ?

***
Ils étaient rentrés tard dans la nuit, n’avaient pas regardé l’heure à aucun moment. Tout ce que Damon savait, c’était qu’alors qu’il enlaçait Megan, son dos à elle contre son torse à lui, ses bras autour de sa taille et son visage dans son cou, il se sentait en accord pour la première fois depuis longtemps avec la totalité de ses choix. Et surtout: il avait l’impression d’être au bon endroit. C’était quelque-chose qui ne lui était pas arrivé souvent, lui qui était né avec toutes les opportunités et les biens que le monde pouvait présenter mais qui avait toujours eu l’impression de manquer de quelque-chose, de se sentir de la sorte. Mais alors que la respiration de Megan était ralentie depuis plusieurs poignées de minutes et qu’elle semblait s’être endormie dans ses bras, il ne voyait plus ailleurs qu’en cet endroit. Un maigre sourire, fin et tendre, se glissa sur ses lèvres à cette pensée. Si on lui avait dit deux ans plus tôt qu’ils en arriveraient à ça, jamais Damon n’aurait cru personne. Et pourtant, aujourd’hui, rien ne lui semblait plus logique que la scène qui se déroulait dans cette chambre d’hôtel.

Rien ne lui sembla plus logique que de laisser échapper d’entre ses lèvres les mots que retenait son coeur depuis des semaines désormais. « Je t’aime, Megan. » Peut-être qu’elle n’entendrait pas ce qu’il venait d’avouer à haute voix, mais Damon était sur d'une chose désormais: il n’hésiterait pas à le répéter s’il le fallait. Il se contenta pour le moment de déposer un baiser sur la peau de la jeune femme, sur son épaule et dans son cou, en tentant si elle dormait de ne pas la réveiller au passage.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« C’est pas vraiment un sujet à éviter. » Non, mais ce n’est pas non plus un sujet qu’il avait l’air de vouloir aborder tout de suite, et c’est ok pour moi puisqu’il ne s’agissait que d’un trait d’humour. S’il avait ri et qu’il était passé à autre chose, nous n’aurions certainement pas abordé à nouveau le sujet de façon sérieuse avant que ce ne soit plus prématuré, parce que je n’ai pas l’intention de prêter attention à mon horloge biologique tout de suite, pas alors que j’ai vingt quatre ans et que rien ne nous oblige à aller plus vite que la musique. « Tu m’as pris par surprise, l’autre jour. J’étais pas prêt à ce que tu fasses ce genre de blague, sur ce genre de sujet. » - « C’était qu’une blague Damon, c’est promis. Pas besoin de paniquer, on est jeunes et on a tout le temps du monde avant de ne serait-ce que se demander si on a le même avis sur la question. » Jo m’a pointé du doigt le fait que ce ne sera peut-être pas le cas de Damon, étant donné ce qu’est sa famille. Moi, j’espère qu’au contraire, aussi dysfonctionnelle soit-elle, elle lui aura donné l’envie d’envisager un jour – dans un laps de temps adapté – de fonder à son tour sa sienne. Moi, je veux faire mieux. Est-ce idiot d’envisager qu’il puisse un jour voir les choses comme moi ? « Ça me gêne d’en parler, pour plein de raisons que je vais pas commencer à lister maintenant, mais je sais que j’ai envie d’en discuter quand même avec toi. » - « On en discutera alors. » Lorsqu’il le décidera, puisque de mon côté j’aurais peur d’à nouveau mettre la charrue avant les bœufs.

« Je sais. Je le vois dans tes yeux. » Ce n’est pas parce qu’il voit les choses que je m’abstiendrai de les dire pour toujours – parfois, il est bon d’entendre ses certitudes être confirmées – mais il m’ôte au moins la pression de tenter de trouver quelque chose de beau et marquant à dire dans l’urgence, il me donne le droit de venir à lui à mon rythme, alors je le prends en me contentant d’un sourire et d’un baiser déposé sur sa joue. « Le début de bien de choses. » - « On trouvera pas de champagne mais on peut au moins trouver deux ecocups remplis de bière premier prix pour trinquer à ça.  » En attendant d’être à l’hôtel et de profiter du luxe de pouvoir appeler le room service pour demander ce que l’on veut à n’importe quelle heure de la journée. « D’ailleurs… Pars plus aussi longtemps sans moi, s’il te plait. Bowie est un bon compagnon pour dormir, mais franchement sans toi je dors pas si bien en vrai. » - « Vous m’ordonnez de rester près de vous en toutes circonstances monsieur Williams ? » Amusée, je me place face à lui, approche mon corps du sien et glisse un bras dans son dos. « Si vous me l’ordonnez je verrai ce que je peux faire. » Cette fois, ce sont ses lèvres qui accueille un baiser et, avant d’éloigner mon visage du sien, je lui confie ce que je ne peux pas décemment dire à haute voix, sous prétexte de trop me mettre à nu. « Je rougis pas, mais si tu le fais remarquer ça risque d’arriver plus facilement. Et si tu continues à te moquer de moi, c’est moi qui vais te faire rougir. » - « J’attends de voir ça ! » Il y parviendra sans mal dès qu’il sera question de partager ce que chacun a sur le cœur. Si je ne possède pas assez de pudeur pour que mes joues prennent une teinte rosée lorsqu’il est question du langage des corps, c’est une toute autre question lorsqu’il s’agit du dialecte du cœur. Je suis une débutante, dans ce domaine-là. « Je sais. Maintenant, je le sais. C’est pas pour autant que je vais pas le dépenser pour toi, crois-moi. » J’éclate d’un rire cristallin, avant de resserrer mes doigts autour des siens et de l’entrainer pour profiter d’une soirée pour laquelle il n’a plus à débourser un centime de plus.

***

Dans ses bras, son visage niché au creux de ma nuque et son souffle régulier contre ma peau, je me sens bien. Je m’endors et me réveille sans jamais m’inquiéter de ne compter aux yeux de personne ou que mon passage sur terre soit d’une insignifiance à me faire pâlir. C’est tout ce à quoi j’aspire, au fond : à représenter quelque chose pour quelqu’un, à ne pas me dire que je partirai de la même façon que Billie : dans l’indifférence la plus totale. Damon est doux et il n’a d’yeux que pour moi, c’est tout ce que j’ai toujours voulu. Lorsqu’il remue presque imperceptiblement, s’apprêtant de toute évidence à rompre le silence de la chambre d’hôtel, je ne dors pas encore tout à fait. Je suis dans cette phase entre le sommeil et l’éveil, si bien que lorsque ses mots me parviennent, je me demande si je les ai rêvés. « Je t’aime, Megan. » Mon cœur rate un battement, mais je garde les yeux fermés, incapable de formuler une réponse sur le champ. Ce que je ressens pour Damon est sans ambivalence, mais je ne suis pas comme lui, habituée à avoir le cœur au bord des lèvres. Les mots restent dans ma gorge et les murailles que j’ai érigées autour de moi les retiennent farouchement pour m’empêcher d’être vulnérable. Personne ne m’avait jamais dit ces mots là. Si Billie l’a fait, alors mon esprit retient mes souvenirs en otage mais, aucun homme ne l’a jamais fait et ça, c’est une certitude. Damon aime le monde entier, mais ce soir, il m’aime moi alors qu’il me connait, peut-être pas entièrement, mais assez pour connaître mes vilains défauts, ceux qui me rendent, je m’en étais persuadée, impossible à aimer. Il m’aime moi mais il me prend trop par surprise pour que je parvienne à lui retourner sa déclaration, à faire autre chose que de rester immobile dans ses bras en prétendant dormir.

Le lendemain, lorsque j’ouvre les yeux, j’ai l’impression de me réveiller d’un doux rêve euphorique. Les mots de Damon me reviennent et je me sens légère comme une plume, au point de l’attirer vers moi pour l’embrasser, me moquant de le réveiller. Je frotte mon nez contre le sien, dépose un nouveau baiser cette fois dans son cou, baiser qui devient une multitude. « Je propose qu’on oublie le désert, la poussière et la musique trop forte aujourd’hui. » Toujours en le serrant dans mes bras, j’ajoute avec pudeur. « Quelqu’un que j’aime m’a parlé de m’emmener dans le restaurant le plus cher de la région aujourd’hui. » C’est n’est peut-être pas aussi direct que sa déclaration à lui, mais c’est faire les choses à mon rythme à moi.

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@megan williams

(c) dailyeuphoria/tumblr

***
« C’était qu’une blague Damon, c’est promis. Pas besoin de paniquer, on est jeunes et on a tout le temps du monde avant de ne serait-ce que se demander si on a le même avis sur la question. » - « Je sais, je sais, mais ça m’a quand même fait réfléchir à la question. » Parce-que jusque maintenant, ce n’était pas un futur qu'il avait accroché à son tableau, étant donné que Megan et lui ne partageaient pas ce type de relation. Dès lors qu’ils avaient commencé à se reprocher réellement, il s’était contenté de profiter au maximum des instants qu’il partageait avec la jeune femme sans jamais se poser trop de questions - ou tout du moins, jamais trop d’importantes. Comme elle le disait: ils étaient jeunes, ils avaient tout leur temps, et blablabla; mais sa blague avait soulevé des questionnements chez lui et il était vrai que c’était là le genre de questions que se posaient les couples à un moment donné, dans leur évolution. « On en discutera alors. » A ces mots là, il hocha la tête pour les approuver: ils en rediscuteraient, quand ils seraient dans une configuration plus adaptée que cela pouvait l’être aujourd’hui. « On trouvera pas de champagne mais on peut au moins trouver deux ecocups remplis de bière premier prix pour trinquer à ça. » Il ajouta là désormais un petit rire. « C’est toujours mieux que rien. » Ce n’était bien sur pas dans ses habitudes à lui, mais parce-que c’était davantage dans celles de ce type d’événement il se plierait au jeux pour ce soir. Il n’avait que peu d’occasions de boire de la bière premier prix, autant presque en profiter.

« Vous m’ordonnez de rester près de vous en toutes circonstances monsieur Williams ? » - « En toutes circonstances c’est un grand mot. » - « Si vous me l’ordonnez je verrai ce que je peux faire. » Alors, peut-être qu’un sourcil finit par se retrouver haussé sur son visage, et qu’un faible sourire étira ses lèvres. « Je vais peut-être l’ordonner alors. » Bien sur qu’il s’agissait là d’une pointe d’humour, mais c’était agréable de savoir que c’était quelque-chose qui pouvait être envisagée. Pas qu’il lui donne l’ordre, mais qu’elle était prête à prendre en considération le fait qu'il n’appréciait que peu désormais dormir sans elle désormais. Même si elle avait du s’en apercevoir, ces dernières semaines, qu’il cherchait en permanence à la garder près de lui dès que l’occasion pouvait se présenter. Les émotions de Damon se lisaient comme dans un livre ouvert, sur son visage et dans ses gestes, ce n’était pas là une chose compliquée à faire donc - contrairement à ceux de la jeune femme qui étaient bien plus complexes à décrypter. « J’attends de voir ça ! » Mais le petit sourire en coin de l’italien prouvait qu’il avait plus d’un tour dans son sac et qu’il saurait comment s’y prendre si l’opportunité se montrait justement. Ce n’était pas le moment, pas l’endroit, alors qu’ils repartaient en direction des festivités main dans la main.

***
Ce ne fut pas le soleil ou l’accumulation de sommeil suffisante qui tirèrent Damon des limbes, mais les mains de Megan qui se glissait le long de sa peau pour l’attirer à elle et pour lui voler un ou deux baisers - ou plus, il n’était pas encore assez réveillé pour les compter. Bien sur qu’instinctivement, ses mains à lui vinrent entourer la taille de la jeune femme et qu’il répondit comme il lui était possible à ses baisers, ou au moins à l’un d’eux il lui semblait. Avec grand peine, il réussit à ouvrir quelque peu ses paupières, déjà un air amusé sur le visage. « Je valide ce réveil-matin. » Comme si ce n’était pas là une possibilité qui pouvait se faire quotidienne - mais disons qu’il était davantage habitué à entendre la sonnerie de son téléphone plutôt que de sentir le nez de Megan contre sa peau, en guise de réveil. « Je propose qu’on oublie le désert, la poussière et la musique trop forte aujourd’hui. » Ce n’était pas lui qui allait redire quelque-chose à ce nouveau plan: il était venu pour passer du temps avec sa femme, pas pour le reste des festivités il l’avouait sans aucun mal. « J’ai aucune objection à ce plan. » - « Quelqu’un que j’aime m’a parlé de m’emmener dans le restaurant le plus cher de la région aujourd’hui. » Et bien sur qu’à ces mots là en revanche, il sut ouvrir de suite grand les yeux. Ses iris s’accrochaient à ceux de la blonde, alors qu’il intégrait ce qu’elle lui disait; il était encore dans un brouillard de sommeil, mais il savait avoir parfaitement entendu ses mots.

Laissant encore un instant le silence s’installer entre eux, il finit par avoir un petit sourire réflexe sur son visage. « Tu m’as entendu alors. » Il n’était pas sur que ce soit le cas, il n’était pas sur qu’elle soit encore dans un état d’éveil assez développé pour percevoir ce qu’il disait. Mais les mots qu’elle venait d’avoir prouvaient que c’était le cas; il était presque sur qu’elle ne se serait pas seule aventurée sur ce terrain là, ou pas sans un coup de pouce justement. Ce n’était pas là un reproche, bien au contraire; seulement il commençait à comprendre comment elle fonctionnait avec le temps et savait pertinemment que les émotions et l’expression de ces dernières n’était pas son terrain de jeu à elle - mais que c’était le sien. Dégageant une de ses mains, il replaça délicatement l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « T’es pas obligée, tu sais. De le dire en retour. » Oh, il avait l’habitude malheureusement que ce soit que rarement le cas. « Je veux dire: j’ai la déclaration facile, tu le sais. » Trop facile, même, parfois. « Mais c’est pas le genre de déclaration qui doit être retournée si c’est pas ce que tu ressens, ou si t’as pas envie de le faire, ou si ça te fait peur, ou… » Il inspira un coup longuement, avec un petit sourire aux lèvres. Car même si c’était tourné différemment, les choses voulaient dire la même chose - et bien sur que son coeur battait un peu plus fort d’avoir entendu Megan lui dire de tels mots. « Mais sache que moi je compte te le dire une fois, et deux fois, et autant que j’aurais envie. Et j’espère que c’est ok pour toi. » Il était bienveillant, il était prévenant. « Je t’aime Megan, genre pour de vrai. »

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« Je sais, je sais, mais ça m’a quand même fait réfléchir à la question. » Et si je suis suspendue à ses lèvres, si j’ai envie de ne pas attendre pour découvrir où l’ont amené ses réflexions, ce n’est ni le lieu ni le contexte pour. La musique est trop forte pour s’entendre parler et, si cela a l’avantage non négligeable de nous forcer à rester collés l’un à l’autre pour s’entendre, c’est tout sauf intimiste. Nous avons tout le temps du monde pour ça, mais j’aurais aimé pour détecter dans son regard la trace d’un oui ou d’un non. A la place, je me contente d’un peut-être qui nait de mes propres conclusions : pourquoi aborder le sujet s’il a dit tout ce qu’il avait à dire à ce propos ? Je m’approche de son oreille, et murmure un « Je veux savoir. » accompagné d’un « Mais pas ici. » avant d’enrouler mes doigts autour des siens pour le tirer vers la scène principale.

« En toutes circonstances c’est un grand mot. »
« Je vais peut-être l’ordonner alors. »
« J’attends que ça et tu le sais. »

Et ce soir, il n’a de toute façon pas besoin d’ordonner quoi que ce soit à ce sujet. J’ai réalisé toute cette semaine à quel point je n’aime pas être séparée de lui trop longtemps et j’ai bien l’intention de ne plus le lâcher. J’ai oublié Charlie qui doit avoir trouvé une façon de se consoler – je lui fais confiance pour ça – j’ai oublié le programme de la soirée et bien qu’elle soit agréable je n’ai qu’une hâte rentrer à l’hôtel d’abord, puis faire tout ce qu’il a dit : tester tous les restaurant Italiens de la ville, passer des nuits à discuter de ce que nous ignorons encore l’un sur l’autre mais aussi de l’avenir et de quoi nous désirons qu’il soit fait, d’aller voir les baleines, de faire du ski, de parler de là où nous serons dans dix ou trente ans et de nos rapports respectifs à la famille. Pour l’instant, je me contente de danser langoureusement contre lui et, plus tard et une fois à l’hôtel, de danser un autre genre de danse.

***

Il a dit je t’aime. Il a dit je t’aime et c’est la dernière chose que j’emporte avant de m’endormir. J’étais en train de m’assoupir, mais je l’ai entendu et alors que j’ouvre les yeux la première, je passe quelques minutes à fixer le plafond en cherchant la dernière fois que quelqu’un – qui que ce soit – m’a adressé ces mots-là. De Billie, je ne les ai pas entendus depuis des années, en partie parce que je la repoussais trop pour qu’elle s’autorise à me montrer toute son affection. J’ai compris qu’elle n’avait jamais cessé de m’aimer lorsque j’ai débarrassé son appartement et que j’ai trouvé son classer où elle collectionnait tous les clichés de moi qu’elle pouvait trouver sur internet, et les coupures de presse concernant mon mariage. L’objet est au garde meuble : il est encore trop douloureux pour moi de poser mes yeux dessus.

Je réalise. Je réalise que je n’ai jamais eu droit à un je t’aime qui ne soit pas amer à recevoir. Un qui ne me fasse pas mal aujourd’hui encore quand j’y pense. Un qui m’ait simplement fait me sentir aussi heureuse et légère que celui que Damon a glissé à mon oreille hier soir. C’est donc allègre que je me pencher vers mon mari pour l’embrasser et le câliner avec douceur. Je n’ai pas répondu hier parce que j’étais surprise. Je n’ai jamais rien dit la première parce que j’avais besoin d’un peu d’encouragement. En revanche, je n’ai pas besoin de réfléchir pour savoir ce que je ressens pour Damon, quelles que soient les raisons qui me poussent à ressentir ces choses à son égard. « Je valide ce réveil-matin. » Je lui réponds d’un immense sourire, avant de grimper sur lui, de m’installer sur son corps et de nicher mon visage dans son cou. « J’ai aucune objection à ce plan. » - « Comment ça ? Damon Williams n’est pas le genre de personne qui a toujours rêvé de tatouages éphémères, de boue et de nuit en tente ? » J’aime le confort également. Je ne l’ai pas toujours connu, mais je m’y suis habitée et il est hors de question que j’y renonce sans me battre, alors certainement pas volontairement. « Tu m’as entendu alors. » Doucement, je hoche la tête. « Oui. J’espère que c’était le but. » Et non pas le genre de chose qu’il aurait murmuré pour entendre ce que ça fait de le dire à voix haute, mais persuadé que je dormais et sans être prêt à l’avouer réellement pour autant. « T’es pas obligée, tu sais. De le dire en retour. » - « Je sais. Je me sens pas obligée. » J’avais envie de le lui retourner, pour tout un tas de raison qui sont propres à mon vécu mais surtout à ce que je ressens. Je suis en confiance avec lui. Dans cette chambre d’hôtel et tant qu’il n’y a que nous, je n’ai pas l’impression que je dois toujours surveiller mes arrières ou trop me livrer comme cela a toujours été le cas pour moi. J’ai l’impression de pouvoir m’abandonner à lui et j’ai peur, mais je l’ai aussi cherché toute ma courte vie, ce sentiment. « Je veux dire: j’ai la déclaration facile, tu le sais. Mais c’est pas le genre de déclaration qui doit être retournée si c’est pas ce que tu ressens, ou si t’as pas envie de le faire, ou si ça te fait peur, ou… » Damon a visiblement peur de m’avoir forcé la main, et je le dévisage avec un air presque amusé sur le visage. Il prend une inspiration, et je le coupe. « Tu m’as pas forcé la main. Et je sais que tu l’as pas dit pour l’entendre en retour. » Parce qu’il est généreux, authentique et désintéressé, le jeune Italien. « Mais sache que moi je compte te le dire une fois, et deux fois, et autant que j’aurais envie. Et j’espère que c’est ok pour toi. » Je hoche la tête doucement. « Je t’aime Megan, genre pour de vrai. » La peur est très certainement visible dans mon regard, la peur de l’inconnu, mais tout comme l’est le cocktail d’émotions plus positives que je ressens à l’heure actuelle. Je suis bouleversée et fébrile et, à ce niveau-là également, je suis certainement plutôt facile à lire. « Moi aussi, pour de vrai. » C’est important je crois de le préciser, nous avons fait trop de choses pour de faux. Doucement, je roule sur le côté pour m’allonger sur mon flanc à côté de lui et, de ma main gauche, je me saisis de la sienne. Nos annulaires tout deux ornés d’alliances en or s’entrechoquent, et je les monte au niveau de nos visage, pour déposer un baiser sur nos mains ainsi jointes.

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@megan williams

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« Je veux savoir. Mais pas ici. » De toutes façons, il secouait déjà la tête, ne voulant pas en discuter ici et ne voulant pas récolter son avis sur la ou les questions qui pourraient découler de tout ça ici. Ils étaient là pour profiter, pour être jeunes et insouciants - comme si c’était là un adjectif qui pourrait leur coller à la peau d’ordinaire -, pour tout sauf planifier un futur sur les quarante prochaines années. Ils aurait tout le loisir du monde par la suite pour s’adonner à ce type d’activités, puisque qui plus était, Damon n’était pas spécialement à l’aise désormais avec l’idée que Megan soit loin de lui trop longtemps. Apparemment, le ressenti était partagé. « J’attends que ça et tu le sais. » Il esquissa un nouveau sourire à ces mots prononcés, lui vola un nouveau baiser et lui prit la main pour l’emmener vers le reste de la soirée.

***
Il lui avait dit je t’aime - bien sur qu’il lui avait dit je t’aime. Cette réalité n’était en rien une surprise et même, c’était presque étonnant d’apprendre que cela était arrivé que maintenant. Connaissant Damon, s’il ne s’était lui-même pas mis des barrières dans leur relation pendant longtemps, cela serait même arrivé bien plus rapidement dans des circonstances normales. Il lui avait dit qu’il l’aimait et cela lui avait empli le coeur d’un nouveau sentiment quel désirait désormais ressentir tous les jours à partir d’aujourd’hui; parce-que plus que le recevoir, il préférait le donner.

Megan finit par se hisser contre lui, et les bras du jeune italien la recueillirent contre lui comme si elle était celle qu’ils se devaient de protéger contre tous les maux. Peut-être était-ce de cette façon là qu’il préférait se retrouver, qu’il préférait commencer la journée aussi, parce-que c’était ce qui lui semblait être le plus juste et le plus doux. « Comment ça ? Damon Williams n’est pas le genre de personne qui a toujours rêvé de tatouages éphémères, de boue et de nuit en tente ? » Il eut un petit sourire et expira un petit rire par le nez. « Oh si, bien sur, il adore ça. » Il n’y avait en réalité pas beaucoup d’opportunité où ce contexte pourrait lui être applicable, et ils étaient encore moins nombreux de toutes façons où il en arriverait là. S’il était venu à ce type de festival déjà ce weekend, c’était parce-que la blonde s’y trouvait déjà et qu’il souhaitait lui faire la surprise de passer du temps avec elle. Il n’y aurait probablement pas mis les pieds de son plein gré - et il n’aurait donc jamais eu l’idée de pratiquer de telles activités.

Et puis: comme si c’était le sujet dont il avait envie de discuter en cet instant, alors que les paroles de Megan lui confirmaient ce qu’il se doutait déjà depuis la veille au soir - ou plutôt depuis tard dans la nuit et presque au petite matin -: elle avait entendu ses paroles et son aveu. « Oui. J’espère que c’était le but. » L’une des mains de Damon caressait le dos de la jeune femme comme un signe d’apaisement et de réassurance à son égard. « Bien sur que c’était fait pour que tu l’entendes. » Et ce n’était pas là des mots dits pour se dédouaner ou pour trouver une certaine porte de sortie à une situation à laquelle il souhaitait échapper. Il lui avait dit parce-qu’il voulait lui dire, il voulait qu’elle l’entende; il avait décidé de le faire alors qu’il n’était pas sure qu’elle soit totalement réveillée parce-que c’était davantage le moment qui lui avait soufflé de se lancer plutôt que n’importe quelle autre raison. Et s’il ne l’avait pas fait plus tôt, c’était surtout parce-qu’il avait peur de lui faire peur et, peut-être même éventuellement, de la faire fuir. Il lui avait avoué l’aimer parce-qu’il lui semblait important pour lui de lui signaler que c’était le cas, de lui dire ce qu’il avait sur le coeur, de partager ses sentiments; en revanche, il lui semblait évident qu’il s’était permis d’agir ainsi car ce n’était pas là une obligation que le sentiment soit partagé et retourné, et que si ce n’était pas le cas de Megan il n’y avait pas mort d’homme. « Je sais. Je me sens pas obligée. » Le regard du jeune homme ne lâchait pas le visage de la blonde, analysait ses traits, mémorisait aussi l’instant surement sans s’en rendre compte. « Tu m’as pas forcé la main. Et je sais que tu l’as pas dit pour l’entendre en retour. » Peut-être qu’il laissa échapper un sourire un brin soulagé en cet instant - un de ceux qu’il ne s’était même pas rendu compte retenir. « Tant mieux. Je voulais juste pas te faire peur. » Parce-que même s’il avait grandement envie d’exprimer ce qu’il avait sur le coeur, si c’était là une façon de rendre plus lourd celui de sa belle, il préférait encore garder ses ressentis pour lui que de lui imposer ces derniers.

Parce-qu’il la voyait, la peur dans le regard de sa femme. Mais il voyait aussi que ce n’était pas du à ce qu’il pouvait lui proposer et partager avec elle dans ses mots à lui, mais que cette dernière était due à ses expériences passées qui n’avaient pas permis de profiter à sa juste valeur de ce sentiment. Et ce n’était pas grave, ce n’était pas quelque-chose que Damon pourrait un jour pointer du doit. Il savait que lui aimer trop facilement, trop rapidement et surtout assez souvent à ses dépends; et que ce n’était pas là la façon de faire des autres personnes de façon générale. Un peu de prudence en amour ne faisait jamais de mal - il n’avait simplement jamais eu le mémo. Alors, il ne s’attendait pas à ce que Megan se lance aujourd’hui non plus et peut-être effectivement qu’il était un brin surpris qu’elle aborde le sujet d’elle-même plutôt que de laisser passer l’occasion de garder cette conversation pour plus tard. Alors, bien sur que ce fut une agréable surprise lorsqu’elle reprit la parole. « Moi aussi, pour de vrai. » Et bien sur que le coeur de Damon se mit à battre plus fort dans sa poitrine lorsqu’il entendit que ce sentiment était partagé, retourné. La jeune femme désormais contre lui, à ses côtés, embrassant leurs deux mains liées par leurs alliances, il avait l’impression enfin qu’il faisait quelque-chose de juste et de bien dans sa vie. « Merci. » Qu’il glissa à son oreille alors qu’il enfouissait son visage dans son cou et qu’il entourait son corps de ses bras pour ne plus la lâcher. Si Damon le pouvait, il resterait figé dans cet instant, où toute notion de temps et de réalité semblait inexistante et inutile pour se sentir en sécurité.