| (shiloh #1) email my heart |
| | (#)Sam 13 Mai 2023 - 18:59 | |
| ☾ email my heart it's been hours, seems like days, since you went away and all I do is check the screen to see if you're okay. so I'm sending you my heart, my soul, and this is what i'll say. i can see you in my mind comin' on the line and opening this letter that I've sent a hundred times. email my heart and i know you're out there, i know that you still care. gifs by (c) dejjavu et (c) harley L'appartement qu'il partage avec Chelsea ne lui a jamais paru aussi vide que depuis quelques jours entre le départ de leur colocataire Soraya pour les États-Unis et celui de Murphy, que le garçon avait pris l'habitude d'accueillir certains soirs jusque dans son lit. Ils n'y ont jamais échangé autre chose que de tendres étreintes et Carl serait prêt à le jurer de toutes ses forces alors que plus aucun petit ami n'est là pour se faire des idées et tenter de l'étrangler en prime, par habitude sans doute de se justifier pour tout ce qu'il peut entreprendre comme s'il n'était jamais libre de rien. Et libre, son cœur peine lui aussi à l'être à l'heure où Carl déplore cette disparition de plus dans son paysage, refusant d'y voir un abandon qui n'en porte pas le nom même s'il demeure à l'arrivée avec autant de regrets que de questions. Il y a tant de choses qu'il aurait aimé dire à Murphy avant qu’elle parte et s’évapore, incapable pour autant de se faire une raison alors que son refuge est déjà tout trouvé pour ne pas affronter cette réalité dont une part de lui ne se remettrait pas : le déni. Elle reviendra, Carl rejette toute idée qui ne serait pas celle-là car il n'est pas assez fort pour regarder en face les choses telles qu'elles sont, préférant donc se répéter qu'il n'a pas perdu l'un de ses piliers et que le temps finira par les réunir à nouveau comme si Murphy n'était pas vraiment partie pour de bon. Il veut y croire Carl, il en a aussi bien besoin pour ne pas retomber dans une spirale qu'il connait bien et tout semble déjà bon pour regarder ailleurs, là où son monde ne risque pas l'effondrement et où les personnes présentes et vouées à le rester ne manquent pas.
Pianotant sur le clavier de son ordinateur avec une simple lampe de bureau pour l'éclairer, Carl n'en finit plus d'effacer et de réécrire ses messages à l'attention d'une correspondante devenue peu à peu sa confidente. C'est aussi ce qu'il espère être pour Shiloh, revigoré par leurs échanges comme s'il avait enfin quelqu'un à qui tout dire et raconter, mais aussi quelqu'un qu'il ne se lasse jamais d'écouter en chérissant chaque jour la confiance semblant entre eux s'installer. Si leurs premiers contacts l'avaient intimidé de bien des manières face à son écran, Carl est aujourd'hui de moins en moins hésitant à l'idée de lui écrire et trouve même dans leurs discussions instantanées un réconfort qui ne pourrait pas mieux tomber. Ce n'est pas souvent que le garçon peut trouver en quelqu'un un reflet et qu'un passé fait aussi autant écho au sien, Shiloh n'ayant été, elle aussi, pas toujours entourée de bonnes personnes dans sa vie alors que la pire d'entre elles devrait même prochainement être jugée. Peu de gens sont sûrement en mesure de comprendre ce qu'elle a pu endurer tout comme Shiloh demeure l'une des rares personnes averties des sévices lui ayant été infligés dans ses plus jeunes années, sur lesquels Carl ne s'étend habituellement pas mais dont il se surprend à parler bien plus facilement lorsque c'est à l'écrit. Sa fragilité semble appeler la sienne à chacune de leurs discussions et plus que jamais, Carl a à cœur de répondre présent même si c'est à distance quand l'enjeu est celui qu'il devine. La date était inscrite dans les rappels de son téléphone pour qu'il ne puisse surtout pas passer à côté de ce mois décisif, celui du procès dont lui avait parlé Shiloh et dont il avait aussitôt mesuré l'importance, tout en se promettant que son soutien lui serait apporté le moment venu. Dans les faits pourtant, Carl craint de s'imposer dans sa vie alors qu'elle traverse sans doute des heures compliquées et doit être déjà bien entourée mais ces échanges qu'il prend soin de ne pas trop espacer sont aussi une façon de lui montrer qu'il pense à elle, et que prendre de ses nouvelles reste pour lui parfaitement naturel.
Il se plait parfois à lui partager des pensées simples comme des réflexions plus profondes qu'il peut mener sur le monde mais aujourd'hui, ses messages se veulent plus prudents que jamais et le garçon s'y reprend à plusieurs fois avant d'oser envoyer le premier, espérant que Shiloh ne le trouvera pas trop intrusif en voyant son nom revenir dans sa messagerie instagram. « Coucou Shiloh ! Je sais pas si t'auras le temps ou même la tête à lire ce message mais je voulais juste m'assurer que tu vas bien en ce moment. » Il joint une émoticône sourire à ces quelques mots, celle aux yeux rieurs et aux joues roses que Carl affectionne tout particulièrement pour avoir lu une fois qu'elle symbolisait aussi bien la timidité que des sentiments chaleureux et positifs. Tout ce qu'il voudrait ici lui transmettre, en somme. « J'ai pas oublié que c'était un mois important pour toi et je comprendrais qu'en parler soit pas facile mais si jamais t'en as besoin, je suis là à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour ça. » Cette dernière précision est-elle de trop ? Carl suppose que non à partir du moment où Shiloh sait déjà combien ses nuits peuvent être courtes et agitées, également informée des cauchemars qu'il peut collectionner. Lui dirait qu'il ne dort que d'un œil, ce qui le rend on ne peut plus sérieux sur cette écoute qu'il affirme être en mesure de lui offrir à toute heure. « Et comme je suis pas toujours très doué avec les mots je te partage cette image que j'aime beaucoup, considère même que le bonhomme c'est moi si tu veux ! Bon d'accord, en un peu plus mignon quand même. » L'image en question représente très précisément ce que Carl ferait s'il l'avait face à lui mais en attendant, son câlin, c'est virtuellement qu'il se charge de l'envoyer avec l'espoir qu'il sera apprécié. Ses doigts marquent un arrêt après ça, préférant se limiter à ces lignes et attendre sagement une réponse avant de s'illustrer dans une véritable tartine. Il la laisse respirer et lui accorde aussi tout le temps du monde pour réagir à son message privé, ce qui ne l'empêche pas de continuer à guetter son écran au lieu de vaquer à d'autres occupations qu'il n'a même pas en tête de trouver.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
(2021) james #1 › lucia #2 › oakley #2 › megan #1 › megan #2 › penny #2 › trent #1 › murphy › james #2 › megan #3 › mariage cosigan › trent #2
(2020) lucia #1 › knox #1 › oakley #1 › knox #2
flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Lun 22 Mai 2023 - 13:42 | |
| « Shiloh, je ne vais pas te le dire une troisième fois. » La voix tonitruante de James résonna dans tout l’atelier, me faisant sursauter au point de me planter l’aiguille dans le doigt. Il était déjà passé il y a plus d’une heure pour me demander de rentrer chez moi et j’avais promis de filer une fois mon point terminé. Rien ne m’attend chez moi, et depuis quelques jours, les modifications s’entassent dans l’atelier. L’excuse parfaite pour me laisser coller à ma chaise des heures durant, il fallait avancer le plus possible, ne pas prendre de retard sur la future présentation de la collection. J’avais en ma possession un argumentaire en béton, mais mon patron m’avait également fait promettre de faire attention à ma santé à la veille de ce procès qui venait ronger la moindre de me penser. Il avait compris que je me réfugie dans le travail, mais il y a quelques jours j’avais encore manqué de tourner de l’œil lors d’une réunion après avoir sauté le déjeuner et cela n’avait pas échappé au regard de James. « S’il faut que je traîne dehors par la force, je vais le faire. » Ses paroles s’accompagnèrent d’un regard noir, de ceux qui ne laissent pas place à la discussion. « J’ai besoin que tu sois en forme demain. » - « Je m’en vais. » Cette fois, je n’avais pas d’autres choix que plié bagage. Quitter l’atelier se résumait à devoir me traîner jusqu’à mon appartement où j’allais me retrouver seule avec mes pensées. J’avais déjà bien trop abusé du temps de Megan ses derniers temps et je n’avais toujours pas trouvé en qui placer ma confiance pour reprendre la colocation. « Bonne soirée, James. » Je le vis à peine hocher la tête alors qu’il avait lui-même appuyé sur le bouton de l’ascenseur qui m’enverrait vers l’extérieur. Je n’avais aucune intention de me fâcher avec mon patron, estimant bien trop l’avis qu’il avait de ma personne pour oser une telle chose. L’atelier était mon safe place, mais je ne pouvais pas non plus rester enfermé entre mes bouts de tissu éternellement.
Après de nombreux détours et un arrêt dans mon restaurant japonais préféré, me voilà chez moi. Par instinct, pour ne pas laisser le silence gagné sur mon angoisse, j’allume la télévision sur une chaîne quelconque et allume toutes les lumières. Je déteste être seule dans cet appartement et il m’arrive parfois d’être persuadé d’entre le petit rire des jumeaux provenir de leur ancienne chambre. Comme souvent, j’attrape mon téléphone pour envoyer un message à Trent. Il ne répondra probablement pas de suite, bien trop occupé avec ses enfants ou sûrement en pleine garde, mais j’avais trop peur de perdre le contact. Je continuais à lui écrire pour tout et n’importe quoi et dernièrement surtout pour lui parler du procès qui approchait à grands pas. Il y avait quelqu’un d’autre à qui je me confiais énormément depuis quelques semaines et comme s’il avait lu dans mes pensées, un message m’attendait sur l’application. « Coucou Shiloh ! Je sais pas si t'auras le temps ou même la tête à lire ce message mais je voulais juste m'assurer que tu vas bien en ce moment. » Le message datait de plusieurs minutes déjà, mais l’attention de Carl me mis un léger baume au cœur. On s’était connu par hasard, entre deux likes et quelques commentaires, mais une connexion s’était nouée de manière si naturelle et il avait cette douceur qui m’aidait à me confier. Il s’était souvenu et j’étais touchée au point de me sentir un peu moins seule soudainement. « J'ai pas oublié que c'était un mois important pour toi et je comprendrais qu'en parler soit pas facile mais si jamais t'en as besoin, je suis là à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour ça. » C’est comme s’il avait su que la journée avait été compliquée et que j’allais avoir besoin de cela. « Et comme je suis pas toujours très doué avec les mots je te partage cette image que j'aime beaucoup, considère même que le bonhomme c'est moi si tu veux ! Bon d'accord, en un peu plus mignon quand même. » Un rire m’échappa en découvrant l’image et le petit commentaire que Carl avait ajouté sur sa personne. « Tu n’as pas idée à quel point j’avais besoin de cela aujourd’hui. (Et même si ce petit bonhomme est affreusement mignon, je ne doute pas une seule seconde que tu sois un rival à cette bouille adorable). » que je tape en vitesse tout en tentant de ne pas renverser mon bol de nouilles sur l’écran de mon téléphone. Préférant éviter une catastrophe, je laisse mon appareil de côté, le temps de finir mon plat et de mettre la vaisselle dans le fond de l’évier. Cela pourra bien attendre demain, mon correspondant n’allait sûrement pas attendre une réponse de ma part des heures durant et j’avais soudainement besoin d’échanger avec lui.
« Je viens à peine de rentrer, il paraît que je peux pas me réfugier dans le travail h24 et que je dois me "reposer". » Pour accentuer mon évidente déception, je rajoute une ligne complète de petits emojis en tout genre, affichant un air dépité et triste. « Je crois que personne n’a envie d’entendre que me reposer implique de dormir et que c’est un processus compliqué tant mes songes sont habités par des cauchemars dernièrement. » Avec Carl, je pouvais vider mon sac, je le savais. « Le procès est dans une semaine et même si tout le monde cherche à m’aider pour que j’aborde cette journée sans flancher, je suis obsédée à l’idée de revoir son visage et d’entendre ce qu’il va présenter comme défense. » Il connaissait les grandes lignes de ma relation avec Lawrence, et plus encore en réalité. J’avais tout dit à Carl, les abus, la violence psychologique, tout. Il s’était confié sur son enfance en retour. On se connaissait à peine dans le fond, mais on s’était confié sur nos plus noirs secrets et il y avait quelque chose de rassurant dans le fait de se faire entendre ainsi. « Alors, non, je ne vais pas très bien, mais j’essaye de garder la tête haute ? Bientôt ce sera fini tout ça, même si je suis terrorisé par la conclusion, ce sera fini. » Je soupire ayant conscience qu’il n’avait peut-être pas envie d’en savoir autant, que je déversais probablement tout trop vite. « Et comment plomber l’ambiance en deux messages. » Pour faire bonne figure, je rajoute un petit bonhomme qui rigole. « Comment tu te sens toi après le départ de tes colocs ? » Il en avait parlé la dernière fois que l’on avait échangée et je n’avais pas oublié non plus. En attendant sa réponse, je me dirige vers la salle de bain pour enfiler un pyjama confortable, je n’allais pas me coucher de suite, mais autant se mettre à l’aise pour continuer à flâner devant la télévision tout en espérant pouvoir échanger un peu plus avec Carl. |
| | | | (#)Dim 4 Juin 2023 - 18:56 | |
| ☾ email my heart it's been hours, seems like days, since you went away and all I do is check the screen to see if you're okay. so I'm sending you my heart, my soul, and this is what i'll say. i can see you in my mind comin' on the line and opening this letter that I've sent a hundred times. email my heart and i know you're out there, i know that you still care. gifs by (c) dejjavu et (c) harley Il n'a effectivement pas idée à quel point ses messages peuvent faire du bien à Shiloh mais le rouge lui monte aux joues en lisant qu'il fait concurrence au bonhomme figurant sur l'image qu'il lui a envoyée, comme si sa bouille était elle aussi adorable alors que Carl en doutera toujours. Ses doigts s'agitent nerveusement sur son clavier tandis qu'il glisse un smiley aussi rougissant que lui en guise de réaction, bien content que Shiloh ne puisse pas voir combien ses mots l'intimident. Carl patiente alors dans l'espoir que leur discussion n'en restera pas là ce soir, et un sourire vient orner ses lèvres en voyant de nouveaux messages apparaître sous ses yeux. « Je viens à peine de rentrer, il paraît que je peux pas me réfugier dans le travail h24 et que je dois me "reposer". » Il suppose que son patron lui a fait une remarque à moins que ce ne soient plutôt ses collègues, mais dans un cas comme dans l'autre il devine surtout que Shiloh s'en serait bien passée. « Je crois que personne n’a envie d’entendre que me reposer implique de dormir et que c’est un processus compliqué tant mes songes sont habités par des cauchemars dernièrement. » Cette réponse le fait doucement grimacer car lire que ses tourments la poursuivent l'attriste autant que Carl peut se retrouver dans ce qu'elle écrit. Un point commun qu'ils ne cesseront jamais d'avoir, sans doute. « Je suis désolé de lire que tes cauchemars te laissent pas tranquille. Ma psy m'a dit que les raconter pouvait aider, que c’était même un bon moyen pour tenter de les réécrire et de les adoucir. » De la même façon que Shiloh n'a jamais fait un secret de ses cauchemars et de son histoire, Carl ne lui a pas caché qu'il avait commencé à consulter une professionnelle pour tenter de faire la paix avec lui-même. Avec son passé d'une part, et pour ça le chemin promet déjà d'être long. « Je t'avoue que j'en fais un peu moins depuis que j'applique cet exercice avec elle mais c'est difficile de poser des mots et des noms dessus, même à l’écrit. » Il craint d'être maladroit en le lui confiant et ne prétend évidemment pas lui apporter la solution miracle pour vaincre ses cauchemars, simplement Carl se permet de partager avec elle ce conseil que sa psy lui a donné car savoir que Shiloh connait des nuits agitées n'aide pas vraiment à le rassurer. « Et je comprends que plonger la tête la première dans le travail t'aide à t'occuper l'esprit mais fais quand même attention à toi, d'accord ? » il ajoute en ponctuant ses mots d'un smiley aux traits soucieux comme les siens peuvent l'être au même instant. « C'est important que tu sois en forme dans quelques jours et je suis pas sûr qu'à distance, j'arriverai à t'envoyer beaucoup d'énergie. » Il aimerait en être capable pourtant, à défaut de pouvoir la soutenir en personne comme d'autres s'assureront déjà de le faire.
Et l'évènement que son dernier message sous-entend sans jamais employer le terme procès encourage finalement Shiloh à le faire la première car de son côté, Carl n’aurait pas osé. « Le procès est dans une semaine et même si tout le monde cherche à m’aider pour que j’aborde cette journée sans flancher, je suis obsédée à l’idée de revoir son visage et d’entendre ce qu’il va présenter comme défense. » Ses doigts se crispent à la vue de ce dernier avant de se répéter qu'au moins, Lawrence devra répondre de ses actes contrairement à tant d'autres. « Ils ont pas intérêt à le croire s'il se met à mentir. C’est une mauvaise personne qui doit être jugée pour ce qu'il t'a fait alors que toi, t'es vraiment tout le contraire. » Carl est convaincu de ce qu'il avance car Shiloh mérite à ses yeux d'être en paix et reconnue comme l'unique victime de cette affaire. Un autre verdict ne serait pas acceptable, quand bien même il ne sera pas présent pour l'entendre. « Je serai avec toi mentalement ce jour-là, tu peux même être sûre que je penserai qu'à ça. » Et une part de lui aimerait croire que ça lui donnera de la force, Carl sait en tout cas déjà vers qui seront orientées ses prochaines prières adressées à l'univers car cette fois, peut-être que celui-ci voudra bien l'écouter. « Alors, non, je ne vais pas très bien, mais j’essaye de garder la tête haute ? Bientôt ce sera fini tout ça, même si je suis terrorisé par la conclusion, ce sera fini. » Il aimerait tant la rassurer en la prenant dans ses bras, ce n'est sans doute pas ce qui l'empêcherait d'avoir peur mais ainsi Carl pourrait lui dire de vive voix ce qu'il doit pour l'heure se contenter de lui écrire. « T'auras bientôt fait le plus dur Shiloh, ensuite tu seras libre et pas lui, si tout va bien. » Les choses n'auront un sens que sous cet angle mais déjà, Carl regrette ces derniers mots laissant entendre qu'une autre option est possible. Il n'y a pas de raison que ce procès tourne à son désavantage et pourtant ce risque doit exister quelque part, une idée heureusement chassée par les prochaines paroles de sa correspondante. « Et comment plomber l’ambiance en deux messages. » Elle semble gênée mais ne doit surtout pas l'être de dire les choses telles qu’elles sont, c'est donc sans perdre une seconde que le garçon s'empresse de lui répondre. « Oh mais non, t'inquiète pas. Je t'ai dit que je serais là peu importe le moment et je crois que c'est important que t'en parles plutôt que tu le gardes pour toi alors tu plombes rien du tout Shiloh, promis. » Sur ces mots et bien qu'il hésite, Carl joint un petit cœur rose car il se fiche que l’ambiance puisse être plombée lorsqu'elle se confie à lui et lui réitère sa confiance. Leurs discussions n'aggravent en rien son moral, bien au contraire car à travers celles-ci, c'est une petite bulle de douceur que le garçon est bien content de pouvoir trouver.
« Comment tu te sens toi après le départ de tes colocs ? » Sur le moment, Carl s'interroge sur le pluriel employé car aux dernières nouvelles, une seule de ses colocataires a quitté la ville. Mais il se souvient ensuite qu'un flou a toujours plus ou moins plané sur une autre présence dans sa vie qu'il n'a jamais réellement clarifié, lui-même ayant été bien incapable de mettre une étiquette sur ce qui le liait à Murphy – ou disons, sur ce qu'il pouvait attendre de leur relation. « C'est un peu vide ici, je t'avoue. J'ai pas connu Soraya très longtemps mais elle était gentille et puis ses chiens me manqueront eux aussi, même si je dirais que c'est surtout difficile pour mon autre coloc avec qui elle était très amie. » Il ne fait aucun doute que ce départ affecte davantage Chelsea car il n'a personnellement fréquenté Soraya que trois petits mois, et connaître les raisons l'ayant poussée à partir est aussi bien différent de la confusion dans laquelle le laisse l'autre disparition survenue dans sa vie. En parler n'a rien de simple pour celui qui nage encore en plein déni mais il n'a rien à cacher à Shiloh, ce qui n'empêche pas ses prochains mots d'être alignés avec bien plus d'hésitation. « Et puis Murphy.. c'était pas vraiment ma coloc mais on passait beaucoup de temps ensemble. Je comprends pas trop pourquoi elle est partie sans me prévenir, j'imagine qu'elle a eu une urgence et qu'elle a manqué de temps pour ça mais en attendant, j'ai toujours pas de nouvelles. » Ce n'est jamais simple de voir quelqu'un à qui l'on tient s'évaporer du jour au lendemain mais cet abandon qui en porte bel et bien le nom, Carl n'est pas encore prêt à le regarder en face tout comme il est très loin d'imaginer que Murphy lui a laissé un souvenir, là où il n'aurait pas forcément l'idée de le chercher. « Au moins maintenant j'ai plus l'impression d'être la pièce rapportée de la colocation. Je plains juste Chelsea de se retrouver seule avec moi, c'est pas un très beau cadeau que Soraya lui a fait. » Dans son éternelle dépréciation Carl a même tendance à se voir comme un cadeau empoisonné et ce n'est pas Chelsea, toujours en colère contre lui depuis l'histoire du speed-dating, qui risque de le contredire. Les deux jeunes femmes étaient proches avant qu'il ne s'ajoute à l'équation et pour cette raison, Carl a eu du mal à trouver sa place car l'impression d'interrompre quelque chose était la plus forte, comme finalement chaque fois qu'il a été le dernier à arriver quelque part. « Tu te sens pas trop seule toi ? Je réalise qu'on habite vraiment pas loin l'un de l'autre, mais sûrement pas assez près pour étendre une corde entre nos deux fenêtres et s'envoyer des petits mots. Blague à part, j'ai vraiment vu des gens faire ça ! » Il laisse échapper un rire face à son écran alors qu'il se souvient de la vidéo en question, et de ce panier que des voisins avaient fait glisser entre deux immeubles pour partager des provisions. Toujours est-il qu'il se soucie sincèrement de la solitude de Shiloh et tout particulièrement ces derniers temps, de quoi l'amener à glisser ce qui s'avèrera sans doute un peu risqué – mais le risque, Carl se surprend à le prendre comme s'il était envahi d'une montée de courage et ceux qui le connaissent savent combien ça peut être rare. « Bon c'est une idée comme une autre et elle est peut-être mauvaise, mais si un jour t'as besoin de compagnie tu sais que je suis dans le quartier. » Et hop, c'est envoyé. Si on l'écoute, de toute façon, Carl n'a que de mauvaises idées alors même si Shiloh venait à décliner, elle ne pourrait pas le vexer. Ce qu'il pourrait ajouter c'est aussi qu'elle travaille pour James Weatherton et lui pour sa femme Cristina, sans savoir si cette corrélation leur permettrait également de se voir car la proximité de leur lieu de vie reste à ce jour la plus évidente ainsi que la plus simple.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
(2023) trent #5 › flora #1 › marley #1 › megan #10 › carl #1 › flora #2 › james #4 › damon #1 › flora #2 › megan #11 › damon #2 › marley #2 › olive #1 › millie #2
(2022) megan #4 › bday megan › colin › trent #4 › megan #7 › james #3 › megan #8 › megan #9
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flashbacks trent #3 (2012) › thomas (2018) › penny #1 (2019) › chloe (2019) AVATAR : haley lu richardson CRÉDITS : ultra-violences (avatar), stefansalvatored (gif profil & signa), wifeymakesgifs (gif megan), horancover (gif lewis), zepplin (crakship twin) DC : atlas siede (ft. sebastian stan) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal)
PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Sam 24 Juin 2023 - 11:24 | |
| Je m’étais empressée de répondre pour ne pas faire attendre mon interlocuteur, mais si les quelques mots tapés sur l’écran de mon téléphone avaient pour vocation de lui faire savoir ma présence, je ne voulais pas continuer notre conversation à la volée. Lorsque l’on démarrait avec Carl, cela pouvait parfois durer des heures, à évoquer tous les sujets possibles et inimaginables, sans but précis si ce n’était de s’échapper un peu du quotidien en partageant avec quelqu’un. Je pouvais sentir la pression de la journée commencer à s’étioler tandis que je rassemblais mes cheveux dans un chignon approximatif, avant de fouiller dans un des placards de la cuisine à la recherche d’un paquet de bonbons déjà bien entamés. Après un passage dans le frigo pour récupérer une bouteille d’eau fraîche et un arrêt dans ma chambre afin de prendre mon ordinateur portable, je finis par m’installer confortablement dans le canapé. Dans quelques minutes, j’allumerais la télévision ne supportant pas rester dans un silence total, mais avant cela je démarre mon ordinateur pour retrouver la conversation avec Carl. « Je suis désolé de lire que tes cauchemars te laissent pas tranquille. Ma psy m'a dit que les raconter pouvait aider, que c’était même un bon moyen pour tenter de les réécrire et de les adoucir. » A chacun de nos échanges, Carl faisait preuve d’une douceur infinie, prenant le temps de me partager le moindre petit détail qui pourrait amener à une solution. Il n’obligeait à rien, il cherchait simplement à me venir en aide d’une manière qui parfois me surprenait encore, mais qui venait apaiser des journées parfois rythmées par de vieilles angoisses. « Je t'avoue que j'en fais un peu moins depuis que j'applique cet exercice avec elle mais c'est difficile de poser des mots et des noms dessus, même à l’écrit. » - « Est-ce que tu catalogues tout dans un carnet ? » Serait-ce une solution que de venir coucher les angoisses sur le papier ? J’y ai parfois pensé, mais le rythme effréné de ma vie reprend bien trop souvent le dessus pour m’éloigner de ce que j’aurai probablement besoin de mettre en place. « Et je comprends que plonger la tête la première dans le travail t'aide à t'occuper l'esprit mais fais quand même attention à toi, d'accord ? » Carl avait probablement déjà compris que je donnais trop de mon temps à mon travail, après tout je ne faisais que de lui parler de cela, mes journées se résumant majoritairement, au temps que je passais à l’atelier. « C'est important que tu sois en forme dans quelques jours et je suis pas sûr qu'à distance, j'arriverai à t'envoyer beaucoup d'énergie. » Un soupir s’échappe de mes lèvres, les paroles de Carl se rapprochant bien trop de celle de James. « J’avais besoin de me changer les idées et je ne sais faire ça qu’au travers de mon travail, parce que j’aime ce que je fais. » Lorsque l’on travaille pour sa passion, tout paraît tellement plus simple et bien moins contraignant. « J’ai été un peu négligente sur ma santé en début de mois, mais après une petite frayeur et une bonne remontrance de la part de mon patron, je t’assure que désormais je fais attention. Je ne loupe plus de repas, je bois de l’eau et surtout j’essaye d’avoir plusieurs heures de sommeil d'affilée. Disons simplement que certains jours sont plus difficiles que d'autres. » Je n’avais aucun intérêt à lui cacher la vérité, Carl savait déjà tout : les cauchemars, la dépréciation que je pouvais avoir de mon propre reflet dans le miroir. Tout.
Et il avait parfaitement connaissance de tout ce qui venait me troubler l’esprit depuis des semaines, ce qu’il appelait l’évènement par pudeur. Je lui avais tout raconté un soir, j’en avais eu cruellement besoin, de vider mon sac auprès d’un étranger qui m’avait pourtant déjà tant dit à son sujet. Il avait su me confier son histoire, je n’avais pu faire que de même. Il y avait quelque chose d’étrangement libérateur de pouvoir tout dire à Carl, sans utiliser de détour comme je pouvais parfois le faire avec mes proches de peur de les voir trop inquiets. « Ils ont pas intérêt à le croire s'il se met à mentir. C’est une mauvaise personne qui doit être jugée pour ce qu'il t'a fait alors que toi, t'es vraiment tout le contraire. » Même si je ne l’ai jamais rencontré, je peux ressentir toute la ferveur de Carl au travers de l’écran. Il est persuadé de ce qu’il avance et je suis touché d’être entendue et comprise par un homme quand la plupart d’entre eux préfère se protéger entre congénères du même sexe. « Je serai avec toi mentalement ce jour-là, tu peux même être sûre que je penserai qu'à ça. » Si je suis touchée par les mots de Carl, je ressens tout de même une pointe d’appréhension dans son investissement. « Promets-moi un truc Carl… » Je sais que je peux tout lui dire et j’ose espérer qu’il comprendra où je vais en venir. « T’iras pas chercher sur les journaux les résultats du procès ou quoi… » Je ne veux pas qu’il lise ça. « Mon ex, il a une certaine réputation, il est musicien/chanteur et son groupe fonctionne bien en Australie, ils vont forcément faire des articles pour le défendre et je sais qu’il y a encore les photos qui tournent quelque part sur la toile. » Un soir, alors que j’allais mal, j’avais mentionné à Carl le fait que Lawrence avait publié des photos très intimes de moi pour se venger. Megan m’a assuré qu’il n’en existait plus une trace sur le net, mais je sais que des petits malins les ont forcément enregistrés quelque part. « Je veux pas que tu voies ça, c’est dégradant et j’ai déjà assez honte comme ça de savoir que des inconnus m’ont vu à moitié nue, je ne voudrais pas que ce soit le cas avec mes amis également. » Ce n’était que des clichés destinés à mon petit ami, pour lui faire plaisir, parce qu’il me l’avait demandé. A l’époque, je n’avais pas vu le mal, aujourd’hui je regrette tellement d’avoir cédé à sa demande. « Tu sais je me prépare à l’entendre dire que j’ai cherché tout ça, que je voulais profiter de sa notoriété et probablement de son argent également. Enfin j’essaye de me préparer, mais il a encore le pouvoir de me briser, je me fais plus d’illusions à ce sujet. » Je sais que revoir Lawrence sera une étape compliquée, j’ai beau en parler régulièrement, chercher à me préparer de toutes les façons qui soient, je sais que tout sera compliqué dans cette salle d’audience. J’ai juste hâte de passer cette étape. « T'auras bientôt fait le plus dur Shiloh, ensuite tu seras libre et pas lui, si tout va bien. » - « Je me fais pas d’illusions tu sais, je n’ai pratiquement aucune preuve à amener sur les violences physiques et tout le reste. » Comment prouver que Lawrence avait abusé de ma faiblesse à de nombreuses reprises pour obtenir ce qu’il désirait, cela était tout simplement impossible. « Il n’ira pas en prison, je me suis déjà fait à cette idée. J’aimerais être reconnue comme victime, mais j’ai peur que l’on cherche à minimiser ses actes. » C’est une idée qui tourne en boucle dans mon esprit depuis des semaines déjà. « J’ai juste besoin d’entendre que le harcèlement que j’ai subi n’était pas normal, qu’il n’avait pas à publier ces photos et surtout qu’il n’a plus le droit de m’approcher. Je veux plus avoir peur de tomber sur lui, je voudrais pouvoir reprendre un semblant de vie normal. » Lawrence avait toujours su me retrouver et c’était devenu compliqué de sortir sans jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule, surtout depuis qu’il avait agressé Megan. Je passe une main sur mon visage, soupirant quelque peu pour me rappeler de ne pas me lever et aller vérifier la porte. Lawrence n’est pas là et je me dois d’arrêter de rendre la conversation aussi morbide. « Oh mais non, t'inquiète pas. Je t'ai dit que je serais là peu importé le moment et je crois que c'est important que t'en parles plutôt que tu le gardes pour toi alors tu plombes rien du tout Shiloh, promis. » Le petit cœur qui s’affiche sur mon écran me redonne le sourire et le courage de taper les quelques mots suivants : « C’est facile de se confier avec toi et je peux t’assurer que ça m’aide vraiment. » J’ai l’impression de pouvoir tout dire à Carl et il sait très souvent trouver les bons mots par la suite.
Ne voulant monopoliser la conversation sur ma personne, je préfère m’intéresser également à Carl qui m’avait récemment confié que son petit quotidien allait être bouleversé par des absences. « C'est un peu vide ici, je t'avoue. J'ai pas connu Soraya très longtemps mais elle était gentille et puis ses chiens me manqueront eux aussi, même si je dirais que c'est surtout difficile pour mon autre coloc avec qui elle était très amie. » Je picore quelques bonbons dans mon sachet, voyant les trois petits points clignotés en bas de l’écran, signe que Carl avait encore bien à dire sur le sujet. Les mots viennent du temps à venir et je devine avec aisance qu’il a eu plus de mal à écrire ce qui allait suivre. « Et puis Murphy.. c'était pas vraiment ma coloc mais on passait beaucoup de temps ensemble. Je comprends pas trop pourquoi elle est partie sans me prévenir, j'imagine qu'elle a eu une urgence et qu'elle a manqué de temps pour ça mais en attendant, j'ai toujours pas de nouvelles. » Il m’avait quelquefois parlé d’elle, Murphy. Elle avait l’air d’avoir une place un peu particulière dans sa vie, du genre de celle que l’on ne saurait réellement définir. Je suis surprise de lire que la jeune femme s'est éloignée sans un mot. « Je suis désolée que tu n’aies pas plus de nouvelles. J’espère qu’elle te contactera pour te raconter ses nouvelles aventures. » J’étais bien mal placé pour juger les gens qui finissaient par couper les ponts, mais cela réveillait des inquiétudes que je ne voulais transmettre à Carl. Ce n’était pas la peine de venir implanter des idées lugubres dans un coin de sa tête. « Au moins maintenant j'ai plus l'impression d'être la pièce rapportée de la colocation. Je plains juste Chelsea de se retrouver seule avec moi, c'est pas un très beau cadeau que Soraya lui a fait. » - « Ne dis pas de bêtises Carl. » Il était attentionné, semblait discret certes, mais prêt à tout pour satisfaire ses proches et je me doutais qu’il devait être un ami de qualité. « C’est plutôt Soraya qui est doit être perdante de vous avoir laissé derrière elle. » Pour dénoter ma plaisanterie, j’ajoute quelques emojis souriants. Je ne voulais pas juger son amie, simplement souligner que les deux colocataires devaient être durs à laisser en arrière.
« Tu te sens pas trop seule toi ? Je réalise qu'on habite vraiment pas loin l'un de l'autre, mais sûrement pas assez près pour étendre une corde entre nos deux fenêtres et s'envoyer des petits mots. Blague à part, j'ai vraiment vu des gens faire ça ! » J’éclate de rire à l’idée d’utiliser cette vieille méthode avec Carl, les mots me rappelant des souvenirs d'utilisations intensives de talkie walkies avec Nathan. Mes doigts étaient déjà sur le clavier, prêts à répondre, mais Carl me devança. « Bon c'est une idée comme une autre et elle est peut-être mauvaise, mais si un jour t'as besoin de compagnie tu sais que je suis dans le quartier. » Sous l’effet premier de la surprise, je reste interdite face à mon écran. On n’avait jamais évoqué l’idée de se rencontrer quand bien même il ne nous avait pas fallu très longtemps pour réaliser que nous vivions dans le même quartier. Je comprends la démarche de Carl, mais sens monter en moi une légère appréhension. J’aimerais pouvoir discuter avec lui autrement qu’au travers d’un écran, mais l’idée me rend également un peu nerveuse. Je décide de prendre une petite seconde et de répondre d’abord à son premier message. « Avec mon frère on utilisait tout le temps des talkies walkies pour se parler dans la maison ou dans le jardin. Je suis sûre que mes parents les ont encore quelque part. Je sais pas si ça a vraiment une longue portée ce genre de truc. » Pour accentuer mon interrogation, je place un petit smiley songeur. Mes yeux finissant toujours pas revenir vers la proposition de Carl, mais je n’ai pas fini tout ce que j’avais à dire. « Je suis en pleine recherche de colocataire, mais ça me prend du temps. Je suis pas très sereine à l’idée de partager mon appartement avec quelqu’un que je ne connais pas, j’aimerais que ce soit une fille, mais les premiers échanges que j’ai eu son pas très concluant. J’en rencontre une demain qui a l’air sympa, elle est encore étudiante. Je me dis que j’ai le temps encore, mais j’aime pas vraiment vivre seule. C’est surtout le silence qui me pèse, alors j’ai toujours la télé allumée au final. » Je ricane un peu en réalisant le programme qui se déroule sur mon écran de télévision. « Est-ce que tu as une idée du nombre d'émissions débiles qui sont diffusées par jour ? C’est juste hallucinant ! Je critique et pourtant, je me retrouve toujours à bloquer devant et à vouloir connaître la suite, je suis une junkie des téléréalités bancales, surtout celle avec des pseudos bourgeoises là, j’adore ! » J’ai cherché à gagner du temps, mais la dernière proposition de Carl clignote encore sur mon écran. Je prends une petite pause, rien du tout, juste pour boire un peu d’eau et trouver les courages d’écrire les quelques mots suivants. « Et tu sais, ce n’est pas une mauvaise idée. Je serais ravie que l’on puisse se croiser un jour. Peut-être que l’on pourrait aller prendre un café ? » J’inspire un peu me sentant presque un peu plus légère d’avoir répondu. « Ou autre chose si tu n’aimes pas le café. Il y a des endroits sympas pour se poser en terrasse dans le coin. » Si parfois il me fallait du temps pour sortir de chez moi, je prenais de plus en plus de plaisir à explorer mon quartier et avais fini par dégoter des endroits fabuleux pour passer l’après-midi entre amis ou même seule avec un livre. « Ça te dirait ? » Peut-être qu’il avait encore besoin de temps, peut-être que j’allais un peu trop vite face à sa demande hésitante ? Je ne voulais pas le pousser à faire quelque chose qui n’était pas dans son accord. |
| | | | (#)Mar 11 Juil 2023 - 19:31 | |
| ☾ email my heart it's been hours, seems like days, since you went away and all I do is check the screen to see if you're okay. so I'm sending you my heart, my soul, and this is what i'll say. i can see you in my mind comin' on the line and opening this letter that I've sent a hundred times. email my heart and i know you're out there, i know that you still care. gifs by (c) dejjavu et (c) harley Sa soirée, Carl n’envisage plus de la passer ailleurs que face à son écran d’ordinateur pour y guetter le moindre message provenant de Shiloh. Leurs échanges constituent ces temps-ci sa seule occasion de parler à quelqu’un comme d’offrir son écoute à celle qui le comprend et pour rien au monde Carl ne remettrait ces derniers à plus tard, encore moins dans une période comme celle-ci où son soutien pour Shiloh passe aussi par ces conseils que le garçon se permet de glisser. Ce n’est pas parce que les exercices mis en place avec sa psychologue fonctionnent pour lui que ce sera forcément le cas pour quelqu’un d’autre et Carl en bien conscience, mais il ne lui coûte rien de préciser comment il travaille sur ses mauvais rêves tout en regrettant souvent de ne pas faire partie de ces gens qui ne se rappellent jamais des leurs. Ses cauchemars tiennent pour la plupart leur origine dans son enfance et à défaut d’être pour l’instant capable de les raconter, Carl a pris l’habitude de les coucher sur le papier en réalisant que le simple fait de s’y employer lui fait déjà du bien. « Est-ce que tu catalogues tout dans un carnet ? » À terme, c’est un objectif que le garçon pourrait se fixer car il doit avouer que son esprit est un peu plus léger après avoir noirci quelques pages de ce qui tourmente ses nuits. Ce n’est pas miraculeux et pas non plus ce qui lui permettra de retrouver un sommeil apaisé en un claquement de doigts, mais Carl y voit tout de même du mieux depuis que cet exercice intègre peu à peu sa routine. « Seulement mes cauchemars pour le moment mais oui, je tiens un petit carnet et ma psy me laisse le choix de le lui lire en fonction de si je m’en sens capable ou non. » Ce qui n’est pas toujours le cas selon le contenu des rêves en question, certains comprenant des mots ou des noms face auxquels Carl rencontre encore bien trop de blocages. Ainsi sa psychologue ne force rien car il n’est après tout pas vraiment question d’interpréter ses cauchemars, plutôt de l’aider à mettre des mots dessus pour vider le lourd bagage que le bonhomme peut traîner derrière lui. « C’est presque comme un journal intime, tu vois ? J’en avais encore jamais eu mais grâce à ça, j’ai découvert que j’aimais bien écrire. » Et avant de se confronter à l’exercice Carl n’aurait jamais pu s’en douter, lui qui ne se considérait pas manuel prend aujourd’hui un certain plaisir à se munir d’un stylo lorsque le cœur lui en dit en trouvant dans l’écriture un moyen de se libérer lentement mais sûrement de tout ce qui le hante. Shiloh pourrait-elle y trouver son salut elle aussi ? Pour l’heure c’est surtout dans son travail que sa correspondante trouve refuge et il ne prétendra pas en être surpris. « J’avais besoin de me changer les idées et je ne sais faire ça qu’au travers de mon travail, parce que j’aime ce que je fais. » Carl connaît l’importance de ce travail pour elle et en temps normal, il est certain qu’il se serait réjoui de lire que sa passion est intacte. Dans les faits toutefois, une part de lui s’inquiète pour Shiloh qui ne semble pas beaucoup se ménager et dont il comprend pourtant le besoin de s’investir pleinement dans quelque chose pour garder l’esprit et les mains occupées. « J’ai été un peu négligente sur ma santé en début de mois, mais après une petite frayeur et une bonne remontrance de la part de mon patron, je t’assure que désormais je fais attention. » Il la croit et le prouve en réagissant à son dernier message avec un pouce en l’air se voulant encourageant, soupirant sincèrement de soulagement derrière son écran. « Je ne loupe plus de repas, je bois de l’eau et surtout j’essaye d’avoir plusieurs heures de sommeil d'affilée. Disons simplement que certains jours sont plus difficiles que d'autres. » Ce n’est pas encore le bout du tunnel que Shiloh entrevoit mais éventuellement un peu de lumière autour d’elle, à travers des efforts que Carl ne peut que saluer. « C’est déjà bien Shiloh, je sais que tu fais ce que tu peux et la prochaine fois que t’as du mal à dormir, n’hésite surtout pas à m’écrire. » C’est bien sûr la dernière chose qu’il lui souhaite mais puisque ses propres insomnies ont la vie dure, Carl n’a pas trop de doute quant à sa disponibilité un soir où les tourments de Shiloh la tiendraient éveillée. Ils sont après tout dans le même bateau et cette idée le rassure, lui donnant ainsi le sentiment de ne pas pagayer seul.
Le procès qui approche ne peut être qu’une source d’inquiétude certaine pour Shiloh mais à présent qu’il connaît son histoire et son triste vécu, Carl en vient lui aussi à appréhender ce jour où le fameux Lawrence se présentera au tribunal pour faire face à celle qu’il a tenté de détruire. Quelles sont les chances qu’un monstre pareil s’en sorte sans la moindre poursuite ? Il voudrait sincèrement croire que celles-ci seront nulles mais il ne peut rien prédire, ni même assurer à Shiloh que justice sera rendue quand il n’a pas la moindre idée de comment les choses fonctionnent dans ce pays. La vérité c’est qu’il n’y connaît rien et qu’en l’état, il ne peut véritablement qu’espérer que les étoiles s’aligneront du bon côté. « Promets-moi un truc Carl… » Ses yeux interceptent ces mots avec tout le sérieux du monde et ses doigts se figent aussitôt sur le clavier. « T’iras pas chercher sur les journaux les résultats du procès ou quoi… » À cet instant Carl comprend combien cette histoire peut être délicate et le prochain message qui lui parvient achève de l’en convaincre. « Mon ex, il a une certaine réputation, il est musicien/chanteur et son groupe fonctionne bien en Australie, ils vont forcément faire des articles pour le défendre et je sais qu’il y a encore les photos qui tournent quelque part sur la toile. » Des photos que Carl ne tient pas non plus à voir, pas animé par la moindre curiosité quand tout ceci le dégoûte et l’attriste plus qu’autre chose. Elle ne mérite pas d’être salie davantage, cette idée lui tord même le ventre. « Je veux pas que tu voies ça, c’est dégradant et j’ai déjà assez honte comme ça de savoir que des inconnus m’ont vu à moitié nue, je ne voudrais pas que ce soit le cas avec mes amis également. » Il pourrait sourire d’être considéré comme l’un de ses amis mais avant même de réaliser qu’il peut prétendre à ce titre, c’est avec empressement que ses doigts s’activent. « Je comprends et je te promets que je chercherai rien, t’as ma parole là-dessus. » L’idée ne lui aurait même pas traversé l’esprit mais il en émet la promesse écrite afin qu’elle ne s’inquiète pas de ce qu’il pourrait découvrir, Carl s’étant depuis le début contenté de leurs échanges sans jamais chercher à s’informer ailleurs. La preuve, là encore, que ses consultations ne sont pas vaines. Il ajoute alors, cinq secondes à peine après son dernier message car l’essentiel se doit encore d’être dit. « Mais Shiloh, c’est pas à toi d’avoir honte tu sais ? Toi, t’as vraiment rien fait de mal. » Elle n’a fait qu’envoyer des photos intimes à un homme dont elle était amoureuse, ce qui n’a rien d’un crime et ce qui n’aurait aussi jamais dû se retourner contre elle. Ce qui est honteux c’est que ces photos aient été diffusées de cette façon car non, il ne saisit vraiment pas comment on peut un beau jour trahir quelqu’un en cherchant à ce point à lui nuire. « Tu sais je me prépare à l’entendre dire que j’ai cherché tout ça, que je voulais profiter de sa notoriété et probablement de son argent également. Enfin j’essaye de me préparer, mais il a encore le pouvoir de me briser, je me fais plus d’illusions à ce sujet. » Lawrence pourrait tenter de tourner la situation à son avantage comme au détriment de Shiloh et bien sûr, une telle possibilité le fait grimacer. Cet homme ne ferait que prouver son mauvais fond dont Carl ne risque déjà plus de douter, d’autant plus en sachant qu’un tel risque existe. « Je me fais pas d’illusions tu sais, je n’ai pratiquement aucune preuve à amener sur les violences physiques et tout le reste. » Plusieurs secondes s’écoulent avant que Carl ne rassemble ses pensées pour répondre, peiné de lire que Shiloh part quelque peu défaitiste comme si elle ne pouvait pas espérer grand-chose de ce procès à venir. « Ils voudront peut-être pas l’entendre mais moi je te crois Shiloh, et je te croirai toujours. » Il joint un nouveau cœur à ces mots, sans même savoir si le fait d’être crue par quelqu’un comme lui peut avoir un semblant de valeur à côté de la justice mais il ressent le besoin de le dire, comme pour revendiquer le fait que sa position n’est pas près de changer. « Il n’ira pas en prison, je me suis déjà fait à cette idée. J’aimerais être reconnue comme victime, mais j’ai peur que l’on cherche à minimiser ses actes. » Une peur légitime s’il s’avère que la notoriété de son ex petit ami a une chance de peser dans la balance, aussi injuste puisse paraître la chose vue sous cet angle. « J’ai juste besoin d’entendre que le harcèlement que j’ai subi n’était pas normal, qu’il n’avait pas à publier ces photos et surtout qu’il n’a plus le droit de m’approcher. Je veux plus avoir peur de tomber sur lui, je voudrais pouvoir reprendre un semblant de vie normal. » Oh, Carl ne sait que trop bien à quel point il peut être difficile de vivre dans la peur et cette pensée le tétanise, au point de le ramener plusieurs mois en arrière lorsqu’il craignait d’entreprendre le moindre pas en dehors de chez lui. Il protègerait Shiloh de tous les dangers de ce monde s’il le pouvait et ce, malgré le fait qu’il ait tout sauf la carrure pour faire bouclier. Elle n’a en tout cas pas à s’en faire d’instaurer entre eux une atmosphère pesante car plus que jamais, Carl l’invite à ne surtout pas garder ce genre de pensées pour elle. « C’est facile de se confier avec toi et je peux t’assurer que ça m’aide vraiment. » Le lire est la plus belle chose qui soit pour celui qui a longtemps douté de pouvoir apporter quoi que ce soit aux autres, convaincu depuis toujours de n’être utile à personne et réellement flatté, ce soir, que Shiloh lui apporte la preuve du contraire. « C’est pareil pour moi tu sais, ça me fait du bien de te parler et je suis vraiment content si ça t’aide de la même façon. » Car les choses ont le mérite d’aller dans les deux sens pour une fois, comme s’ils s’étaient trouvés à un tournant de leurs deux vies pour une très bonne raison. « J’ai l’impression que t’es la seule à pouvoir vraiment me comprendre. » Ces derniers temps plus que jamais car seul et perdu, Carl pourrait difficilement l’être plus en constatant que son paysage est chaque jour un peu plus vide.
Quand ce n’est pas sa meilleure amie qu’il craint de déranger, c’est un autre pilier que le garçon voit s’évaporer comme si le départ de sa colocataire n’était pas suffisant pour le perturber. Il sait pourquoi Soraya s’en est allée mais cette question demeure toujours sans réponse en ce qui concerne Murphy, un flou dans lequel Carl déteste se trouver alors que la principale intéressée ne lui a laissé aucune indice sur l’endroit où elle pourrait se trouver. Envolée du jour au lendemain, sans même un mot pour l’avertir ou lui donner les raisons l’ayant poussée à partir tandis que de son côté, Carl n’avait bêtement rien vu venir. « Je suis désolée que tu n’aies pas plus de nouvelles. J’espère qu’elle te contactera pour te raconter ses nouvelles aventures. » Murphy ne l’aurait pas abandonné comme son père, cette idée Carl se la répète sans cesse quand pourtant tout indique un départ volontaire de son amie. Il ne voit pas ce qui peut l’avoir amenée à tout quitter si vite mais une part de lui angoisse de se dire qu’elle ne tenait peut-être pas vraiment à lui, Carl étant après tout habitué à s’attacher bien plus que le contraire n’est généralement vrai et pour elle, c’est aussi son cœur qui avait tendance à s’emballer. La désolation teinte alors les prochains mots que ses doigts forment sur le clavier pendant que ses yeux s’évertuent à trouver un soupçon de réconfort dans les messages de Shiloh. « Oui.. y’a pas de raison qu’elle me recontacte jamais, j’imagine. » Il peine à le croire en l’écrivant mais se rassure encore comme il peut, préférant croire que Murphy n’avait pas d’autre choix et que bientôt, tout sera plus clair. Elle reviendra parce qu’elle ne l’aurait jamais laissé comme ça, pas après les promesses émises et les moments passés ensemble, que Carl n’a aucune envie de conjuguer au passé. Le départ de Soraya a au moins un sens lui, et l’interprétation que le garçon en tire n’est évidemment pas en sa faveur alors qu’il plaint déjà son autre colocataire de se coltiner un boulet comme lui. « Ne dis pas de bêtises Carl. » Il sait qu’il est trop dur avec lui-même mais il le pense, incapable de voir les bons côtés qu’une colocation avec lui peut avoir alors que les deux amies que sont Soraya et Chelsea se retrouvent séparées. A-t-il seulement une place dans tout ça ? Carl l’ignore mais s’il était à la place de la rousse, sans doute maudirait-il ce garçon traînant dans ses pattes comme l’éternel indésirable qu’il considère être. « C’est plutôt Soraya qui est doit être perdante de vous avoir laissé derrière elle. » La façon de voir les choses de Shiloh comporte un trait d’humour parvenant à le faire sourire avant que Carl ne relativise. Les conséquences ne sont pas toujours forcées d’être négatives, après tout. « Je suis vraiment content pour elle tu sais, c’est un rêve qu’elle va réaliser et tout ce que j’espère, c’est qu’elle reviendra parfois nous voir ici. » Telle est la conclusion que le garçon se plait à apporter, rêvant déjà d’un retour de Soraya sur le sol australien pour lui raconter sa folle escapade américaine car à travers elle, il pourra au moins un peu voyager.
Communiquer par écran interposé reste toujours plus pratique que de s’envoyer des petits mots comme Carl s’amuse à l’évoquer, non sans faire référence à leur proximité et aux avantages que celle-ci pourrait malgré tout leur donner. C’est alors qu’il soumet l’idée plutôt risquée de concrétiser leur rencontre, sous la forme d’une compagnie que Carl lui offrirait volontiers si elle devait se sentir seule mais ne cherche-t-il pas ainsi à aller trop vite ? C’est ce que Shiloh pensera peut-être en étudiant son dernier message alors que dans l’immédiat, ce n’est pas celui sur lequel elle entreprend de rebondir. « Avec mon frère on utilisait tout le temps des talkies walkies pour se parler dans la maison ou dans le jardin. Je suis sûre que mes parents les ont encore quelque part. Je sais pas si ça a vraiment une longue portée ce genre de truc. » Elle n’ignore pas son idée, non, Carl préfère se dire qu’elle y réagira dans un second temps. Il sourit alors face à l’anecdote concernant son frère pour oublier qu’à coté, sa proposition est toujours laissée en suspens. « Vous deviez bien vous amuser avec ça, j’aurais eu l’impression d’être un espion je crois si j’avais eu un talkie walkie plus jeune ! » Mais il ne risquait pas d’y avoir droit et il le sait, compte tenu de toutes les choses que son beau-père pouvait lui interdire parce que s’amuser n’était pas un droit qui lui était octroyé. « Je suis en pleine recherche de colocataire, mais ça me prend du temps. Je suis pas très sereine à l’idée de partager mon appartement avec quelqu’un que je ne connais pas, j’aimerais que ce soit une fille, mais les premiers échanges que j’ai eu son pas très concluant. » Sa recherche de colocataire ferait presque écho à la sienne s’il n’attendait pas encore un peu avant de chercher une remplaçante à Soraya. « J’en rencontre une demain qui a l’air sympa, elle est encore étudiante. Je me dis que j’ai le temps encore, mais j’aime pas vraiment vivre seule. C’est surtout le silence qui me pèse, alors j’ai toujours la télé allumée au final. » Oh, comme il se reconnaît dans ces mots alors que lui-même se sent incapable de vivre seul. Ce n’est pas le silence que Carl craint mais bien le vide abyssal de la solitude, sa plus grande peur n’étant pas d’être à nouveau abandonné pour rien. « Y’a que toi qui peut dire si c’est trop tôt ou non mais ça te ferait sûrement du bien d’avoir un peu de compagnie, oui. » Il approuve l’idée si cela peut contribuer à ce qu’elle se sente mieux, tout en espérant que Shiloh trouvera son bonheur et que celle qui la rejoindra comblera ses attentes plutôt que le contraire. « Tu me diras si votre rencontre s’est bien passée et si elle est aussi sympa en vrai ? » Il s’intéresse à la façon dont les choses évolueront pour elle et aimerait vraiment qu’elle le tienne informé de leur avancée, joignant même un smiley angélique à son message avant que ses yeux ne s’arrondissent devant celui de Shiloh. « Est-ce que tu as une idée du nombre d'émissions débiles qui sont diffusées par jour ? C’est juste hallucinant ! Je critique et pourtant, je me retrouve toujours à bloquer devant et à vouloir connaître la suite, je suis une junkie des téléréalités bancales, surtout celle avec des pseudos bourgeoises là, j’adore ! » La mention de télé-réalité fait rater un battement à son cœur car difficile de ne pas penser à sa propre participation à un célèbre jeu télé, comme au fait qu’il n’a jamais osé en parler à Shiloh vis-à-vis des lourdes retombées que celle-ci a eu pour lui. Carl sait qu’il devra un jour évoquer cette partie de son passé mais pas ce soir, il se l’interdit. « Je t’avoue que je regarde très peu la télé alors je connais pas du tout l’émission dont tu parles. Mais c’est pas grave si c’est un peu débile, l’important c’est que tu passes un bon moment devant ! » Tout le monde a son petit plaisir coupable et celui de Shiloh n’est à ses yeux pas le pire, quand bien même Carl ne peut s’empêcher de se demander si elle a déjà entendu parler d’House of Secrets tout en priant que ce ne soit surtout pas le cas. Cette frayeur le ferait presque oublier sa proposition glissée un peu plus tôt, à laquelle Shiloh finit par répondre sous son regard rempli d’appréhension. « Et tu sais, ce n’est pas une mauvaise idée. Je serais ravie que l’on puisse se croiser un jour. Peut-être que l’on pourrait aller prendre un café ? » Son soulagement est grand et pour cause, elle ne décline au moins pas l’idée. Carl voit toutefois ses mains trembler et son cœur s’emballer en imaginant leur rencontre avoir lieu mais fort heureusement pour lui, Shiloh ne peut pas constater à distance son état de nervosité. « Ou autre chose si tu n’aimes pas le café. Il y a des endroits sympas pour se poser en terrasse dans le coin. » La nuance le fait sourire car sans le vouloir, sa correspondante vient de viser juste. « C’est drôle que tu dises ça parce que justement, je raffole pas du café. C’est un peu dommage d’ailleurs parce que c’est un assez bon remède contre les migraines, il parait. » Ces crises lui gâchant l’existence et dont Carl lui a déjà parlé, tant elles occupent une place conséquente dans sa vie depuis déjà plusieurs années. « Ça te dirait ? » À son tour de valider ou non l’idée et afin qu’elle ne s’imagine surtout pas qu’il hésite, le garçon s’empresse de répondre comme si sa vie en dépendait. « Oui, carrément ! » Il ajoute un smiley enthousiaste parfaitement à son image, Carl l’étant même au point de commettre une faute et de corriger celle-ci de justesse dans sa précipitation. « Mais tu sais, même si j’en bois pas, je connais un super café en ville où j’ai travaillé pendant un an alors si ça t’intéresse, je t’y amènerai avec plaisir. » Il y prendra un chocolat chaud comme à son habitude, se doutant bien qu’ils n’en sont pas encore à s’inviter chez l’un et l’autre car pour commencer, cette petite sortie lui convient très bien. « Enfin si tu préfères un endroit qu’on découvrira tous les deux, ça me va aussi. Je veux pas que tu te sentes piégée, c’est vraiment comme tu préfères. » Une façon d’insinuer qu’il ne veut surtout rien imposer, son lien avec le DBD n’étant pas forcé d’entrer en compte si Shiloh manifeste le souhait d’un lieu plus neutre. « Et puis après on pourrait se faire une balade dans un parc si ça te dit ? J’y vais souvent pour faire des photos mais si c’est trop fréquenté pour toi, je comprends aussi. » Là encore, Carl se soucie de ce qu’elle désire car ses idées sont simplement posées là sans obligation aucune d’être adoptées. Il peut même entendre que ça ne lui dit rien car ce qui le rend très nerveux est plutôt la suite, qu’il hésite un instant à lui faire parvenir. « Tu sais Shiloh.. j’appréhende un peu le moment où on se verra. » Carl ne trouve aucun smiley pour agrémenter ces mots car parfois, ces derniers se suffisent à eux-mêmes. « Je veux dire, ça me ferait vraiment plaisir et en même temps j’ai peur que tu réalises que tu préférais nos échanges en ligne à ceux de la vraie vie. » Peur, c’est bien le mot car passer du virtuel au réel n’est pas rien, Carl en a conscience alors que cette idée était pourtant la sienne. Sa crainte est claire : il ne veut pas la décevoir et s’en imagine évidemment capable, dans son éternelle mésestime.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
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PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Jeu 24 Aoû 2023 - 18:21 | |
| Ce qui devait être une soirée tardive à traîner devant la télévision après une longue journée, commençait lentement à prendre une tournure bien plus intéressante. Il avait suffi d’un simple petit message de Carl pour que le poids de la journée me paraisse presque lointain. Même lorsque le sujet principal de notre conversation est loin d’être léger et innocent, le jeune homme arrive à me tirer un sourire avec ses mots toujours emplis d’une considération sans faille. Je peux voir au travers de chacun de ses messages qu’il est à l’écoute et surtout qu’il est capable d’entendre ce qui trotte dans mon esprit à l’approche du procès. Alors même si les jours à venir vont être compliqués à vivre, j’ai la sensation d’au moins pouvoir en parler à quelqu’un qui fait son possible pour me comprendre. Mes doigts courent sur le clavier, demandant à Carl de ne pas s’intéresser à tout ce que la presse à scandales pourrait dire au sujet du procès. Lawrence a sûrement planifié les choses de son côté, je peux déjà deviner les mots rabaissant et la manière dont il tentera de se vendre comme l’homme victime d’une femme vénale. « Je comprends et je te promets que je chercherai rien, t’as ma parole là-dessus. » J’imagine qu’il n’avait jamais envisagé une telle chose. On ne se connaît pratiquement pas, mais Carl n’irait pas s’amuser à répandre ces photos quand il m’a confié autant de chose sur sa propre vie privée. « Je te crois. » Ce ne sont pas des mots en l’air, mais une vérité qui me paraît tout simplement évidente. Je lui fais confiance à ce sujet. « Mais Shiloh, c’est pas à toi d’avoir honte tu sais ? Toi, t’as vraiment rien fait de mal. » Cette phrase, je l’ai tellement entendue depuis la publication de ces horribles clichés. Megan avait été la première à vouloir ancrer l’idée dans un coin de mon crâne et elle avait été largement aidée par mon frère jumeau dans le processus. « Je sais et en même temps… » Il me faut un instant pour trouver les bons mots pour compléter ma phrase laissée en suspens. « J’ai pris ces photos… Je voulais pas le faire, mais ça lui plaisait. » Je n’ai pas vraiment envie de me souvenir de tout cela, mais j’ai toujours cette nausée qui me prend à la gorge quand je repense à tout cela. « J’aurais pu dire non, c’est tout. » Cela paraît si simple avec autant de recul. Dire non. Tout ce que je n’ai pas été capable de faire durant des mois. « Je sais ce que tu vas me dire, je pense trop. » J’ajoute un petit bonhomme qui rigole pour tenter de ramener un peu de légèreté dans cette conversation qui a pris un tournant assez sombre. Il a su ouvrir le torrent de mes pensées et mes doigts viennent déverser tout un tas de mots négatif, qui m’aide à dépeindre ce défaitisme dont je ne saurais me défaire. « Ils voudront peut-être pas l’entendre mais moi je te crois Shiloh, et je te croirai toujours. » S’il rajoute des emojis pour souligner son message, je n’avais pas besoin de cela pour comprendre la profonde sincérité de son message. « Merci Carl. » que je tape après quelques secondes. C’est bien tout ce qui ressort de tout cela, à quel point je suis reconnaissante de son écoute et de son attention sans faille. « C’est pareil pour moi tu sais, ça me fait du bien de te parler et je suis vraiment content si ça t’aide de la même façon. » Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je change ma position dans le canapé pour mieux installer mon ordinateur sur mes cuisses. Il m’est difficile de mettre des mots sur tout ce que nos conversations ont pu m’apporter. Rien n’est encore parfaitement résolu, mais je me sens bien souvent plus légère lorsque je finis par fermer mon écran après quelques heures d’échange. « J’ai l’impression que t’es la seule à pouvoir vraiment me comprendre. » Incapable de trouver les mots adéquats, je finis par envoyer une série de cœur au jeune homme. J’espère qu’il comprendra que tout cela est réciproque, mais que l’émotion est doucement en train de me gagner.
De la manière la moins habile qui soit, je redirige la conversation vers Carl ayant toujours détesté de contrôler l’attention sur ma personne. Il avait su me partager certaines choses de son quotidien et je me dois de prendre de ses nouvelles également. Je plonge un peu dans mes souvenirs pour finir par évoquer le sujet de ces colocataires. Aux différentes réponses quelque peu évasives de Carl, je comprends que le sujet est sensible et qu’il n’aura pas l’intention de s’étaler durant des heures. C’est quelque chose que j’ai rapidement compris à son sujet. S’il me fallait du temps pour m’ouvrir, je pouvais rapidement devenir un véritable moulin à paroles, quand Carl conservait une constante dans sa timidité que j’avais fini par trouver touchante. Je lis chacune de ses réponses avec attention, mais préfère ne pas insister plus longuement, redirigeant la conversation vers quelque chose de plus léger après lui avoir promis de le tenir au courant quant à ma propre recherche de colocataire. Il se serait retrouvé seul que je lui aurais pratiquement proposé sur le champ de prendre la place que Trent avait abandonnée si rapidement, mais Carl avait d’autre préoccupation à ce sujet et il fallait être honnête, je ne me vois plus vraiment vivre sous le même toit qu’un homme que je ne connais pas réellement.
Alors, une fois encore, on se laisse porter par la conversation. Passant de souvenirs d’enfance à la possibilité de se rencontrer pour de vraies idées que j’avais en tête depuis un moment, mais qui me semblaient prématurées dans un premier temps. Il faut avouer que les dernières semaines ont changé la donne, quand Carl s'est montré plus présent que jamais et véritablement à l’écoute. Désormais, j’aimerais pouvoir mettre un visage sur son prénom et je suis persuadée que nos conversations pourraient être bien plus animées si l’on se retrouvait l’un en face de l’autre. « C’est drôle que tu dises ça parce que justement, je raffole pas du café. C’est un peu dommage d’ailleurs parce que c’est un assez bon remède contre les migraines, il parait. » Un rire m’échappe alors que je hoche de la tête à son affirmation comme si Carl pouvait me voir. Il faut croire que l’on commence plutôt à bien se connaître l’un et l’autre. « Oui, carrément ! » Je relâche un soupir que je ne m’étais pas venu retenir, soulagée de le voir accepter ma proposition quelque peu spontanée. « Mais tu sais, même si j’en bois pas, je connais un super café en ville où j’ai travaillé pendant un an alors si ça t’intéresse, je t’y amènerai avec plaisir. » J’ai longtemps écumé les cafés du centre-ville lorsque j’étais étudiante et tout de suite je me demande où Carl avait bien pu travailler et surtout si l’on avait déjà pu se croiser sans le savoir. Je n’ai pas le temps de lui partager ma pensée que déjà les trois petits points reprennent et que Carl enchaîne. « Enfin si tu préfères un endroit qu’on découvrira tous les deux, ça me va aussi. Je veux pas que tu te sentes piégée, c’est vraiment comme tu préfères. » Une fois encore, il me laisse le choix et le contrôle sur la situation et cela me touche plus que de raison. « Non, non je serais ravie que tu m’emmènes là-bas. » Cela avait l’air de compter pour lui et peut-être que cela nous aidera à briser la glace, qu’il pourra me compter des souvenirs de son temps là-bas. « Où est-ce que tu travaillais ? Au centre-ville ? » J’ai vraiment envie de savoir désormais, il est venu réveiller ma curiosité.
« Et puis après on pourrait se faire une balade dans un parc si ça te dit ? J’y vais souvent pour faire des photos mais si c'est trop fréquenté pour toi, je comprends aussi. » Une fois encore, je suis touchée par son attention, mais je ne veux pas qu’il croie que je suis craintive. Je me méfie, c’est certain, mais je ne veux pas vivre dans la peur et je me dis qu’avec l’approche du procès Lawrence n’osera plus m’approcher. « Ce serait avec plaisir ! » Je ne veux pas me détourner de cette idée, je voudrais que l’on se voie et je vais pas en démordre désormais. « Tu me montreras tes photos ? » Il en avait déjà un peu parlé, mais je n’avais pas encore eu la chance de voir son travail. Est-ce que c’est quelque chose qu’il préfère garder pour lui. « Enfin ce n’est pas une obligation. » Il fait attention à moi, je me dois de ne pas le brusquer à mon tour. Je lâche mon ordinateur pour lui laisser le temps de répondre et surtout pour rattraper la cuillère qui était en train de plonger au plus profond de mon pot de yaourt. Douée comme je suis, j’arrive à en coller sur mon tee-shirt et soupire sans pour autant me lever, mon regard à nouveau captivé par mon écran. « Tu sais Shiloh.. j’appréhende un peu le moment où on se verra. » Oh. Je dois dire que je m’y attendais un peu et que ses mots ne sont pas une grande surprise. Je m’attends à ce qu’il refuse tout simplement, que nos quelques minutes de silence ont suffi pour lui rappeler qu’il n’avait pas envie de cela. « Je veux dire, ça me ferait vraiment plaisir et en même temps j’ai peur que tu réalises que tu préférais nos échanges en ligne à ceux de la vraie vie. » Oh Carl. S’il avait été à côté de moi, j’aurais fait glisser ma main jusqu’à la sienne, pour le rassurer en douceur. Je prends une seconde pour réfléchir à ma réponse, je ne veux pas me tromper, ce serait tout gâché. Je tape quelques mots, les efface, prends une respiration et finit par taper avec convictions. « Tu vois, au contraire, moi je suis persuadée que nos conversations seraient encore plus animées si on était l’un en face de l’autre. » J’ajoute deux petits bonshommes souriant pour bien souligner la positivité que je cherche à lui transmettre. « Mais je comprends que cela puisse t’angoisser. » On ne se connait pas, nos conversations ont toujours eu lieu au travers d’un écran et l’on connaît assez d’histoires désormais pour savoir que parfois certaines personnes mentent facilement par ce biais. « Est-ce que tu aimerais que je mette la vidéo, pour que tu me voies un peu, mais à distance ? » Je ne lui avais jamais proposé cela auparavant, mais si cela pouvait l’aider à gagner un peu de confiance, je le ferais avec plaisir. « Tu pourras admirer la magnifique tâche que je viens de faire sur mon tee-shirt. » que j’ajoute avec quelques smileys riant aux éclats. Je voudrais que tout se fasse le plus naturellement possible, mais sans jamais lui forcer la main. « Mais sache que je suis sûre de moi quand je t’affirme que je serais ravie que l’on se rencontre. Tu es quelqu’un de bien Carl. » C’est peut-être mon côté naïf qui se réveille, mais les menteurs ne savent pas être aussi dévoués d’attention. « Tu es tellement attentionné avec tout ce que je te dis, je suis pas inquiète et j’aimerais pouvoir te remercier de vive voix… » J’ai presque le cœur qui bat la chamade en appuyant sur la touche entrée. Mes doigts tremblent légèrement au-dessus de mon clavier en attendant une réponse de sa part. |
| | | | (#)Dim 10 Sep 2023 - 20:15 | |
| ☾ email my heart it's been hours, seems like days, since you went away and all I do is check the screen to see if you're okay. so I'm sending you my heart, my soul, and this is what i'll say. i can see you in my mind comin' on the line and opening this letter that I've sent a hundred times. email my heart and i know you're out there, i know that you still care. gifs by (c) dejjavu et (c) harley Shiloh a beau affirmer qu’elle le croit, il pourrait souligner autant de fois que nécessaire qu’il ne cherchera pas à s’informer sur le procès par ses propres moyens. Ce serait un coup à tomber sur ces photos dont sa correspondante veut à tout prix le préserver, et Carl ne lui fera jamais l’affront de poser les yeux sur celles-ci avec tout ce qu’elles représentent. La trahison d’un petit ami qui ne mérite même pas d’en avoir porté le nom un jour, seule personne dans toute cette histoire qui devrait être rongée par la honte selon lui car faire une telle chose à la personne que l’on est censé avoir aimé, Carl ne comprend pas comment cela peut ne serait-ce que traverser l’esprit. « Je sais et en même temps… » Il redoute la suite bien sûr, et le fait que Shiloh puisse être dure envers elle-même quand aucun tort ne lui revient pourtant, si on demande son avis au garçon. « J’ai pris ces photos… Je voulais pas le faire, mais ça lui plaisait. » Elle a voulu lui faire plaisir et le regrette, mais comment lui reprocher d’avoir été assez amoureuse pour mettre ses propres envies de côté ? Et surtout, comment aurait-elle pu se douter que ce type se servirait un jour de ces photos contre elle ? Il est encore et toujours le seul à blâmer et derrière son écran, Carl en veut férocement à cet homme qu’il ne connaît pas pour le mal causé à Shiloh. « J’aurais pu dire non, c’est tout. » Ces mots lui arrachent un soupir triste, paralysant ses doigts au-dessus du clavier tant il peut craindre d’avoir à cet instant des paroles maladroites. Il voudrait lui dire que le problème n'est pas l'existence de ces photos. Non, le problème c'est qu'elles auraient dû rester entre eux et Shiloh n’aurait rien pu prévoir, car ce type a sans doute pris son temps avant de montrer son véritable visage. « Je sais ce que tu vas me dire, je pense trop. » Cette fois, Carl ne laisse pas passer une seconde avant d’activer ses doigts à son tour, désireux de marquer une fois de plus sa position et son soutien sans faille pour Shiloh. Ils n’ont beau se connaître qu’à travers un écran, son histoire ne cessera jamais de le toucher comme de trouver un écho particulier en lui. « Je pense surtout qu'on refait pas le passé et que t'as pas à t'en vouloir, même si je sais ce qu'on ressent quand on se dit qu'on aurait pu faire les choses différemment. » Parce que lui-même considère avoir commis des erreurs pour tenter d’attirer l’attention des mauvaises personnes et que revenir en arrière a souvent été l’un de ses souhaits les plus chers. Carl a même passé les trois dernières années à se maudire et force est de constater que ça ne l’aide pas à avancer, cette culpabilité n’est même qu’un bagage de plus parmi tous ceux que le garçon traine déjà derrière lui – lourds, bien trop lourds certains jours. C’est alors qu’une idée lui vient et le rend hésitant quant au fait d’en parler à Shiloh. Ses doigts s’agitent dans le vide, ses yeux balaient l’écran et son cœur rate plus d’un battement avant qu’enfin, Carl prenne le risque de lui partager ses pensées. « Tu sais, je bidouille pas mal alors si un jour quelqu'un s'amuse à faire tourner tes photos, je pourrai pirater son compte sans souci. » Ce n’est pas le genre de pratique dont il convient de se vanter mais s’il y avait une chance qu’elle puisse soulager au moins un peu Shiloh, il n’hésiterait pas un seul instant à faire jouer ses compétences comme il le suggère ici. L’informatique n’a aucun secret pour lui, autant que cela puisse servir. « Ce serait pas très compliqué pour moi mais je le ferais uniquement si tu me le demandais, sans regarder les photos comme je te l'ai promis. » Cette dernière précision a toute son importance car intervenir de cette manière ne changerait rien à sa promesse et au respect qu’il a pour elle, tout comme il tient à souligner qu’il ne prendrait jamais ce genre de liberté par lui-même. Carl ne s’improvisera pas justicier d’internet sans lui en parler, Shiloh doit juste savoir que tout ceci est dans ses cordes et qu’au moindre mot de sa part, un petit ménage pourrait être fait sur la toile. C’est la maigre contribution que le garçon peut apporter mais elle a sans doute le mérite d’exister. Quant au fait de la croire, il pourrait l’écrire un million de fois sans que ses mots ne perdent jamais leur sincérité car peu importe l’issue du procès à venir, Carl sait de quel côté son cœur penche et penchera toujours.
La douceur de leur conversation le transporte une fois de plus dans une bulle qu’il n’aura pas hâte de quitter ensuite, lorsque le réconfort de ces échanges ne pourra plus le sauver d’un quotidien nettement moins léger. Shiloh le comprend là où beaucoup de personnes en seraient incapables et tout cela virtuellement, leur relation tissée à travers un écran n’ayant pas encore d’existence en dehors mais ce, peut-être plus pour très longtemps. Il devient en effet question de se rencontrer dans ce que Carl se plait à nommer le vrai monde, là où les choses n’en seraient que plus concrètes car combien de fois s’est-il demandé si Shiloh était en train de sourire, au moment de lui écrire ? Combien de fois s’est-il aussi demandé si sa voix pouvait être aussi douce que ses mots, sans jamais tellement en douter ? Tout ça, Carl pourrait le vérifier si une rencontre venait à s’acter et ce n’est sans doute pas un hasard si déjà, le garçon songe à un point de rendez-vous où il a par le passé été amené à travailler. Un café pour le moins symbolique à ses yeux qu’il s’imagine déjà faire découvrir à Shiloh, et ce n’est pas rien quand on sait l’importance que Carl peut accorder à ce lieu. Plus qu’un job de serveur lui ayant permis de gagner sa vie, c’est à l’origine une grande famille qui lui a ouvert ses bras et une main tendue que le garçon a su saisir, faisant de ce café l’un de ses tous premiers repères trouvés dans cette ville lorsque rien n’était facile. C’est une autre partie de son histoire qu’il a à cœur de partager avec Shiloh, et peut-être sera-t-il amené à le faire de vive voix cette fois-ci. « Non, non je serais ravie que tu m’emmènes là-bas. » Elle lui fait confiance et le laisse décider d’un lieu pour tous les deux, alors même qu’il craignait que son offre puisse ressembler à un piège. C’est surtout qu’il n’aime pas imposer ses idées aux autres Carl, bien trop disposé à douter de celles-ci mais sincèrement heureux qu’ici, Shiloh accepte de s’en remettre à lui. « Avec plaisir alors, je pourrai même te conseiller sur les meilleurs desserts de la carte. » Il joint un smiley gourmand à ces mots car c’est bien l’autre spécialité du café qui l’a employé, en espérant toutefois qu’entre temps sa carte n’a pas trop changé car un cake au citron en particulier risquerait bien trop de lui manquer. « Où est-ce que tu travaillais ? Au centre-ville ? » Sa réponse est immédiate car ce n’est pas le moment d’en faire un secret, pas alors qu’ils pourraient prochainement s’y retrouver. « Pas très loin du centre oui, au Death Before Decaf’ dans le quartier de West End. » Ce nom a-t-il une chance de parler à Shiloh ? Il l’ignore mais ne s’offusquerait pas du contraire, d’autant plus si cela peut lui permettre d’en faire la découverte avec lui. « C'était avant que j'aille travailler à l'hôtel mais ça reste ma meilleure expérience, je crois. » Il en est à vrai dire plutôt sûr, en raison du lien précieux noué avec Lily comme avec d’autres employées restées ses amies. Trouver ses marques dans l’immensité de l’Emerald n’est à côté pas facile mais Carl s’accroche, sans savoir si ce nouveau travail pourra durer mais chanceux d’évoluer dans un lieu aussi prestigieux, il le sait. « J’ai hâte qu’on puisse y aller ensemble. » finit-il par ajouter, presque timidement face à son écran car jusqu’ici, Carl n’a encore jamais osé y inviter qui que ce soit – pour ne pas avouer qu’il y est toujours retourné seul, en tant que garçon bien peu entouré.
Il y a aussi cette autre idée qui lui vient, celle d’une balade au parc qui pourrait à ses yeux donner suite à leur rencontre au café. C’est un autre lieu où Carl a ses habitudes mais il n’impose rien là encore, simplement désireux de partager avec elle ces différentes choses qui l’apaisent, dont la nature fait indéniablement partie. « Ce serait avec plaisir ! » Et le plaisir est aussitôt partagé, quand bien même Shiloh ne risque pas de voir le sourire que ses paroles lui inspirent. « Tu me montreras tes photos ? Enfin ce n’est pas une obligation. » Pas une obligation mais tout de même un signe de l’intérêt qu’elle porte à ses clichés, le rendant tout sauf allergique à l’idée de les lui montrer. Il ne le fait pas avec grand monde, doutant habituellement bien trop de lui pour ça mais Shiloh ne le jugera pas, il en est au fond de lui convaincu. « Bien sûr ! C'est vraiment pas du grand art mais si ça t'intéresse, tu pourras me dire ce que t'en penses. » Carl n’est de toute façon pas très objectif sur ce qu’il peut valoir en tant que photographe, incapable de se trouver le moindre talent pour quoi que ce soit et cela ne surprendra sans doute pas beaucoup Shiloh. Mais à force de planifier ce qu’ils feront ensemble, une peur le traverse subitement : celle de perdre tout intérêt à ses yeux lorsqu’elle le verra en personne, et réalisera peut-être qu’elle préférait leurs échanges lorsqu’ils se faisaient à travers un ordinateur. Ce que Carl ne dit pas c’est aussi qu’il craint de ne pas coller à l’image qu’elle se ferait de lui, au point de regretter de ne pas l’avoir gardé comme simple correspondant. Tout gâcher en devenant à ses yeux un peu trop réel, voilà ce que Carl s’imagine dans son éternel manque de confiance en lui et plus que jamais, ses yeux guettent le moindre mot que Shiloh pourrait écrire dans l’espoir que cela ne la fera pas fuir. « Tu vois, au contraire, moi je suis persuadée que nos conversations seraient encore plus animées si on était l’un en face de l’autre. » Ils n’auraient au moins plus à s’exprimer avec des smileys, et donc à se demander lequel conviendrait le mieux pour exprimer ceci ou cela, c’est une certitude. « Mais je comprends que cela puisse t’angoisser. » Les premières rencontres l'ont toujours impressionné et Shiloh n'échappe pas à la règle, d'autant plus que la profondeur de leurs échanges lui met une pression supplémentaire. Carl veut être à la hauteur du lien créé et du confident que Shiloh a pu trouver, c’est en cela que délaisser le virtuel tend à l’effrayer car ils ne sont plus des inconnus, pas après toutes ces confidences partagées. « Est-ce que tu aimerais que je mette la vidéo, pour que tu me voies un peu, mais à distance ? » C’est la première fois que Shiloh le propose, et il réalise que cela pourrait être une suite assez logique des choses. « Tu pourras admirer la magnifique tâche que je viens de faire sur mon tee-shirt. » Carl ne manque pas d’en rire devant son ordinateur, sensible à ces petites touches d’humour et de légèreté qu’elle peut apporter à leurs échanges pour tenter de le tranquilliser. Il a le choix et il le sait, comme toujours avec elle. « Je crois que j'aimerais bien, oui. Elle est forcément très belle la tâche dont tu parles. » C’est pourtant avec hésitation qu’il se risque à écrire la suite car s’il aimerait beaucoup mettre un visage sur Shiloh, il s’attend à ce que les choses doivent aller dans les deux sens. « Mais ça veut dire que je devrais mettre ma caméra moi aussi, et ça me rend pas mal nerveux. » La raison est simple, car toujours la même : Carl complexe et ne s’assume pas, déjà difficilement capable de croiser son reflet dans le miroir et pourtant Shiloh finira par le voir, ce jour-là il ne sera pas question de venir à sa rencontre masqué. « Mais sache que je suis sûre de moi quand je t’affirme que je serais ravie que l’on se rencontre. Tu es quelqu’un de bien Carl. » Ces mots le touchent bien plus qu’il ne pourrait l’écrire car ce n’est pas tous les jours que le garçon peut le lire ou l’entendre, conditionné à douter de sa valeur comme à détester tout ce qu’il peut être, par la faute de son beau-père. Ses doigts tremblent alors sur le clavier en s’empressant d’y taper sa réponse, le regard rempli d’une émotion que sa correspondante ne pourra pas encore voir. « Toi aussi Shiloh. Je me sens vraiment chanceux de te connaître, en attendant que tout ça soit encore plus réel. » Elle est quelqu’un de bien, mais aussi et surtout quelqu’un que Carl a envie d’avoir dans sa vie. Il le sait depuis le début de leurs échanges mais n’en a jamais été autant persuadé qu’aujourd’hui. « Tu es tellement attentionné avec tout ce que je te dis, je suis pas inquiète et j’aimerais pouvoir te remercier de vive voix… » Lui aussi l’aimerait et s’il semble d’un coup bien silencieux, c’est uniquement pour penser à sa réponse qu’il ne peut pas se permettre de formuler à la légère. Shiloh vient après tout de lui redire qu’elle désirait le rencontrer et cette envie est aussi la sienne, peu importe qu’il soit un peu plus inquiet de son côté. « Est-ce que je peux officiellement t'inviter au café dont je t'ai parlé dans ce cas ? » Il ose envoyer ce message après plusieurs secondes passées à rester figé au-dessus de sa touche entrée, et déjà son cœur s’affole. L’invitation est posée, plus réelle qu’elle ne l’a jamais été. « Quand ce sera le bon moment pour toi bien sûr, je peux attendre s'il le faut. » Que le procès soit passé et que Shiloh se sente un peu plus apaisée, il peut entendre que la période n’est pas idéale et ne risque de toute façon pas de changer d’avis maintenant que les choses sont en passe de se concrétiser. « Mais plus on discute et mieux je me sens, alors j'ai envie de le voir comme un signe et d'oublier que les premières rencontres me font toujours un peu peur. » Le signe, en l’occurrence, qu’il veut connaître Shiloh au-delà d'un écran car le refuge trouvé dans leurs échanges pourrait aussi en devenir un dans la vraie vie, là où Carl en comptait bien peu jusqu’ici. « Tu verras, le DBD est un endroit vraiment cool et comme tu l'es toi aussi, je suis sûr que ça fera le meilleur des mélanges. » ne peut-il s’empêcher de ponctuer comme s’il cherchait encore de quoi la convaincre, non sans espérer que sa propre présence y contribuera elle aussi.
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| | | ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980 TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05) kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
RPs TERMINÉS : (2024) diego › ruben › auden › madison #1 › millie #1 › lewis #1 › megan #12 › lewis #2 › lewis #3 › cleo #2 › lewis #4 › louis #1 › kendall #1 › megan #13 › olive #2
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PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 04/07/2018 | (#)Sam 7 Oct 2023 - 23:37 | |
| Il était encore compliqué pour moi de passer au-dessus de cette idée que tout est de ma faute. Tout le monde n’a de cesse de me le répéter, je n’étais coupable de rien, j’étais emprisonné dans mon idée de couple idéal, je voulais faire plaisir à mon copain. C’était des clichés qui auraient dû rester dans notre sphère privée, il était le seul coupable d’avoir utilisé cela contre moi. Je pouvais l’entendre, je commençais lentement à l’intégrer, mais comme toujours, je finis par me justifier, malgré tout. Même si je connais Carl, même quand je sais qu’il n’apportera aucun jugement, j’ai peur que tout cela change son avis sur moi. Alors, je me justifie, j’explique, encore et toujours et de manière erronée. « Je pense surtout qu'on refait pas le passé et que t'as pas à t'en vouloir, même si je sais ce qu'on ressent quand on se dit qu'on aurait pu faire les choses différemment. » Une fois encore, il comprenait. Sans jugement, sans se lancer dans une grande leçon de morale. Il avait tout simplement compris et cela vint dessiner l’ombre d’un sourire sur mes lèvres. Aucun mot ne pourrait réellement communiquer ma gratitude, tout ce qu’il réussissait à apaiser avec quelques mots pourtant si simples. « Tu sais, je bidouille pas mal alors si un jour quelqu'un s'amuse à faire tourner tes photos, je pourrai pirater son compte sans souci. » Mes yeux relisent à deux fois le message alors qu’un rire se fraye un chemin entre mes lèvres. « Ce serait pas très compliqué pour moi, mais je le ferais uniquement si tu me le demandais, sans regarder les photos comme je te l'ai promis. » Si je me trouve une fois encore touchée par sa ferveur, je dois avouer que je suis plutôt surprise par ce que je viens de lire. Carl semble étrangement déterminé à vouloir me prouver qu’il souhaite être à mes côtés, d’une manière ou d’une autre. Même les plus extrêmes visiblement. « Tu veux dire que t’es une sorte d’Eliott comme dans la série Mister Robot ? » Mes références peuvent parfois paraître douteuses, mais c’est bien la seule image qui me vient en tête quand il s'est mis à évoquer ses potentiels talents de hacker. « Tu vas sûrement trouver, ça étrange, mais je n’ai pas vraiment à cœur de me venger. » Ce n’est pas ce qui m’apparaît être une solution, quelque chose dont je pourrais en tirer du positif. Lawrence est une affreuse personne, quelqu’un sans états d’âme et je ne veux pas m’abaisser à son niveau. « Ma meilleure amie pense aussi que je devrais me retourner contre lui, mais je ne veux pas m’abaisser à son niveau. » Tout ce que je souhaite, c’est tourner cette page, fermer le livre et ne plus jamais avoir à feuilleter au travers de ses pages. « Je veux mettre de la distance avec tout ça, pas plonger plus loin encore. » Je conclus cela un peu bizarrement, comme si je devais encore me justifier alors qu’il m’avait largement fait comprendre que ce n’était pas nécessaire. « Mais je note tout de même que tu as visiblement des dons de hackers. » Et juste pour la forme, je rajoute quelques smileys qui rigolent et un qui porte des lunettes de soleil telle une rockstar. Je ne suis pas vexée par sa proposition, bien au contraire, mais elle restera à cet état de proposition, et ce, de manière indéfinie.
Petit à petit, on s’éloigne du côté de sombre de la conversation, pour en revenir à cette bulle que l’on a su se créer au détour de nos nombreux échanges. Une safe place, emplie de douceur où il était toujours simple de pouvoir venir s’y réfugier. Parfois, je m’amuse à vouloir imaginer à quoi pouvait bien ressembler Carl. S’il dégageait cette même bienveillance en vrai ? S’il était aussi facile de se confier à lui ? Il devait avoir un visage doux, une voix posée et une stature qui laissait dégager sa timidité. C’est ce que je m’étais prise à imaginer au fur et à mesure. Quelqu’un que l’on ne pourrait peut-être pas remarquer de suite dans une foule et pourtant, celui qui inspirerait le plus confiance dans un océan de visage inconnu. C’est un peu ce qu’il représente à mes yeux. Une ancre dans l’immensité que pouvait être Internet. Celui qui répondait toujours présent, à n’importe quel moment, qui pouvait calmer mes pensées courantes et qui prenait toujours le temps surtout. Alors qu’il propose une rencontre, m’enchante plus que jamais. Je me sens autant stressée qu’excitée à l’idée d’enfin pouvoir le rencontrer. La sensation est étrange, mais j’ai comme l’impression que je ne suis pas la seule à la ressentir. « Avec plaisir, alors, je pourrai même te conseiller sur les meilleurs desserts de la carte. » Mais Carl ne se démonte pas, il planifie déjà tout dans un lieu qu’il semble connaître sur le bout des doigts. Un petit paradis dans lequel il se sent assez en confiance pour m’y accueillir. « J’ai un faible pour le chocolat, sache-le. » Contrairement à mon frère, j’ai toujours eu la dent sucrée. Je pourrais passer mon temps à pâtisser, si j’avais le temps et surtout le talent. N’ayant pas réellement les deux en ma possession, je me rabats régulièrement sur les excellents cafés dissimulés un peu partout dans la ville. D’ailleurs, je ne sais contenir ma curiosité sur le lieu qui anime tant Carl. « Pas très loin du centre oui, au Death Before Decaf’ dans le quartier de West End. » Je lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre, que je saute déjà sur mon clavier. « MAIS NOOOOOON ! » Tout se retranscrit dans des majuscules hurlantes alors que j’ajoute des emojis choqués. « Je passais TOUT mon temps au DBD quand j’étais étudiante. » Est-ce qu’il travaillait déjà là-bas à l’époque ? « Le gérant était si sympa. » Je me souviens encore de l’annonce de son décès, je l’avais appris par les journaux, avais mis du temps à coller un visage au nom, avant de comprendre. J’avais été ravie de voir que le café n’avait pas fermé après sa disparition, qu’il continuait à exister en sa mémoire. Et à nouveau, le lieu était redevenu mon lieu préféré en ville. « C'était avant que j'aille travailler à l'hôtel, mais ça reste ma meilleure expérience, je crois. » Un sourire se dessine sur mes lèvres, à l’imaginer servir des cafés à des étudiants en manque de sommeil et des employés prêts à rempiler pour une journée de travail. « J’ai hâte qu’on puisse y aller ensemble. » Sans attendre, je viens ajouter quelques smileys à la chaîne de nos messages. « J’ai hâte également. » Plus qu’il ne pourrait l’imaginer, mais je ne souhaite pas insister, de peur de l’effrayer. Carl me paraît être très peu sûr de lui et je ne voudrais pas venir gâcher cela.
Je ne peux m’empêcher de l’interroger sur sa passion, imaginant que cela l’aiderait peut-être à briser la glace. Si cela pouvait l’amener à s’ouvrir, je serais réellement ravie de découvrir ses clichés. « Bien sûr ! C'est vraiment pas du grand art mais si ça t'intéresse, tu pourras me dire ce que t'en penses. » Bien sûr qu’il allait minimiser ce qu’il est capable de faire, je n’en suis plus réellement étonnée. « Je serais vraiment ravie de voir ça. » Et une fois encore, j’ajoute des smileys pour tenter de transmettre toute ma pensée positive.
Au fur et à mesure que l’idée même d’une rencontre semble se faire concrète, je peux bien voir que Carl prend un peu plus de temps pour me répondre. Il tape plusieurs fois, s’arrête et tape à nouveau, avant de s’arrêter et de finir par envoyer quelques phrases. Je peux presque le sentir devenir nerveux au travers de mon écran et ce n’est pas ce que je souhaitais. Je voudrais trouver les mots adéquats, mais ma tentative semble quelque peu vaine. « Je crois que j'aimerais bien, oui. Elle est forcément très belle la tâche dont tu parles. » J’éclate de rire, rassurée de ne pas l’avoir complètement effrayée. « Mais ça veut dire que je devrais mettre ma caméra moi aussi, et ça me rend pas mal nerveux. » De suite, mes doigts se mettent à courir sur le clavier. « Absolument pas ! » Je prends une inspiration avant de reprendre. « Je ne t’obligerais jamais à faire quelque chose avec lequel tu n’es pas à l’aise. » Loin de là. Je voudrais juste qu’il puisse sentir un peu mieux, qu’il voit mon visage avant que l’on se rencontre en vrai. Je ne sais pas trop en réalité. « Mais si tu me dis que cela te rassurerai de voir mon visage avant notre rendez-vous, j’ai pas de souci. Et si tu veux pas te montrer, il n’y a aucune obligation. Je te promets. » Peut-être que cela m’inquiète un peu, aussi, dans le fond. Parce qu’on a tous entendu parler de l’émission Catfish, où les gens prétendent être quelqu’un au travers d’un écran et sont en réalité l’opposé. Mais une part de moi veut absolument lui faire confiance. « Toi aussi Shiloh. Je me sens vraiment chanceux de te connaître, en attendant que tout ça soit encore plus réel. » Une nouvelle fois, un sourire se dessine sur mes lèvres. J’aimerais qu’il puisse le voir, qu’il réalise que tout ce que je raconte n’es pas un mensonge.
« Est-ce que je peux officiellement t'inviter au café dont je t'ai parlé dans ce cas ? » Bêtement, je hoche de la tête devant mon écran avant de laisser mes doigts taper sur le clavier. « Avec plaisir ! » Je rajout un de ces petit smiley aux joues rouges pour marquer un peu mon sentiment. J’ai hâte malgré tout, véritablement. « Quand ce sera le bon moment pour toi bien sûr, je peux attendre s'il le faut. » Et je sais que si je laisse trop de temps s’écouler, il trouvera une parade pour se défaire. « Mais plus on discute et mieux je me sens, alors j'ai envie de le voir comme un signe et d'oublier que les premières rencontres me font toujours un peu peur. Tu verras, le DBD est un endroit vraiment cool et comme tu l'es toi aussi, je suis sûr que ça fera le meilleur des mélanges. » - « Qu’est-ce que tu penses du week-end prochain ? » Je n’ai rien de prévu et de toute manière, je peux bien réarranger mon emploi du temps pour trouver le temps nécessaire à cette rencontre. Je n’ai pas envie de faire marche arrière, pas alors qu’il a proposé en premier. Et avant que je ne trouve plus le courage, j’attrape mon téléphone et capture une selfie. On peut voir un bout du canapé, l’ordinateur sur mes genoux, la magnifique tâche sur mon tee-shirt, mais surtout le sourire que je lui adresse timidement. J’envoie le cliché avant d’y penser à plusieurs fois. « Tu sauras quel visage cherche comme ça. » que je commente en même temps. Comme une ultime preuve de mon désir de le rencontrer. « J’ai vraiment hâte Carl ! » Une fois encore, ce n’est que la stricte vérité et j’espère qui l’entendra ainsi.
On a continué à discuter quelques minutes avant que je lui fasse savoir que je venais de bâiller pour la troisième fois en quelques minutes. Comme toujours, on a pris un temps fou à se dire bonne nuit et a réellement couper court à la conversation, mais c’est avec le cœur léger que j’ai éteint mon PC, persuadée de m’être trouvé un véritable ami, un lien inexplicable, mais dont j’avais cruellement besoin dans ma vie actuellement. |
| | | | | | | | (shiloh #1) email my heart |
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