“Je sais ce que je vaux.” Ca te met un petit coup de chaud. Tu aimes l’entendre dire des choses comme ça. Tu sais aussi ce qu’elle vaut, et elle vaut une valeur inestimable à tes yeux. “Jouer les idiotes m’arrange bien de temps en temps.” Tu souris bien plus largement, de manière amusée. « J’adore faire ça aussi. » Ces moments où tu donnes même pas ton prénom et tu t’inventes une personnalités, une vie, pour essayer de te libérer au plus vite d’une personne qui te saoule à un niveau ou un autre.

“Ah!” Ton sourire est si large de la voir réagir de la sorte à ta phrase, à ton idée que tu rabâches plutôt régulièrement. “T’as pas intérêt à dire que c’est de ma faute si c’est toujours pas fait. J’ai pas peur, okay.” How can I love you more and more every day Birdie Cadburry? Que tu penses alors que tes yeux la regarde de manière plutôt très intense. Tu ne l’expliques pas mais son ’J’ai pas peur, okay.’ te trigger de la meilleure des manières. Tu aimes vraiment trop les femmes avec du répondant, du caractère, and it shows.

Un autre truc qui se voit, c’est le bus auquel tu fais un signe pour qu’il s’arrête même s’il n’y a pas besoin vu tout le monde qui fait de même. “Thank god. Je commençais à en avoir marre. Je me rappelle pourquoi j’aime pas prendre les transports.” Ta main caresse doucement la sienne avant de lui parler de son hypothétique livre. “J’ai toujours pensé que mes carnets pourraient me servir dans ce but un jour. Un livre ou des chansons. Ou des scénarios.” Tu la tiens bien car ça bouge dans le bus et elle est toute magnifique le nez relevé vers toi. Mais j’arrive pas à… Structurer les choses. Tu l’as bien vu, mes carnets sont sans dessus dessous. Y en a dans tous les sens. Et j’ai pas la patience.” Tu vas déposer un baiser sur son front. « Si tu me dictes moi je tape à l’ordinateur ton livre. Tu t’enregistres avec un Dictaphone ou ton téléphone. Ou le mien. » Car tu sais sa capacité à utiliser ton téléphone pour tout et rien, plutôt que le sien. Et tu aimes ça. Tu te sens utiles juste d’exister et c’est bien le meilleur sentiment au monde. Tu t’es pas rendu compte que tu es en train de faire une sacrée promesse Jordan là avec ta proposition d’écrire le livre en tapant ses mots. C’est un gros boulot mais tu n’y penses pas là. C’est simple et tu as envie de lire le livre de Birdie. Tu veux lui ouvrir une porte que toute seule elle n’arrive pas vu qu’elle n’a pas la patience. « Ou autrement, mais je peux te filer un coup de main. » Tu es sincère dans ta proposition malgré l’immensité que ça puisse être si vous le faites vraiment. « I love collaborating with you. » Vous avez fait deux chansons ensemble et elles sont parfaites à tes yeux. Vous avez souvent dessiner et peint ensemble. Tout ce que vous avez fait tous les deux sont d’une très grande qualité à tes yeux. Sûrement parce que tu l’aimes, oui, mais tu penses être objectif malgré tout.

« J’adore faire ça aussi. » Et ce n’est pas pour rien que vous êtes si parfaits pour l’un et l’autre, s’il en fallait une preuve supplémentaire. “Dumb but smart.” Que tu commentes avec légèreté car c’est plaisant d’être avec quelqu’un qui peut comprendre. Il faut bien utiliser les désaventages en sa faveur par moment sinon, ça ne sert à rien.

Dans le bus, il y a du monde mais c’est encore assez respirable. Tu as un bon et beau pilier de deux mètres pour toi toute seule et t’en as jamais été aussi contente qu’à cet instant précis. Ce même pilier sous forme humaine qui s’est visiblement donné une mission d’embrasser chaque parcelle de ta tête entre ton crâne et ton front. Si c’était pas aussi cute, tu pourrais presque lui rappeler ses paroles de tantôt, ça m’aurait fait chier que tu penses que je t’infantilise. Mais comme ça ne te dérange pas, tu ne dis rien mais ça te fait sourire tout autant. « Si tu me dictes moi je tape à l’ordinateur ton livre. Tu t’enregistres avec un Dictaphone ou ton téléphone. Ou le mien. » Est-ce que Jordan a conscience de l’ampleur du truc ? Tu ne penses pas. Même toi, tu n’as pas l’idée sur la question mais t’es déjà un peu plus au courant des façons et des manières, de ce qu’il faut faire et préparer surtout. Tu as fait un an d’étude en littérature après tout. C’était une vraie ambition qui a été vite ruinée par le côté bien trop protocolaire et carré du monde de l’éducation. « Ou autrement, mais je peux te filer un coup de main. » Mais iel est quand même adorable de se proposer à t’aider - tu n’en aurais pas douté une seule seconde. « I love collaborating with you. » T’es toute attendrie et tu ne t’en caches pas alors que ton expression est toute douce et complètement amoureuse à le regarder. Vous êtes totalement ce couple insupportable à vous observer avec les yeux en coeur. “J’aime bien aussi.” Deux cerveaux, c’est toujours mieux. Deux mains aussi. Le côté pratique de Jordan est la cerise sur le gâteau. “Mais avant d’enregistrer ou dicter, il faut savoir quoi. Je crois pas que tu réalises qu’un bouquin est plus compliqué qu’une chanson à écrire.” Une chanson, il n’y a pas de trame à suivre. Certes, il y a la mélodie à trouver. Les paroles doivent se calquer dessus. Ça doit aller ensemble. Il y a tout un schéma à suivre ; mais un livre… Ca te paraît le Mont Everest. “J’ai des idées mais les sortir, les poser est une autre histoire… Je suis pas sûre que les dicter soit la meilleure façon.” En vrai, tu ne vois pas de façons qui t’iraient. “Si l’univers n’a pas voulu que ça aboutisse, c’est qu’il y a une raison. Je suis pas faite pour ça.” Défaitiste ? Non, réaliste. “Ca demande de la préparation, de la réflexion, de la concentration, de la structuration… Non, vraiment, je peux pas.” Beaucoup trop de pression sur tes frêles petites épaules qui ont déjà à supporter le poids du local. “Je miserai plus sur les fringues, tu vois.” Au moins, ça, c’est plus ton quotidien. Ce n’est pas cérébrale comme activité mais manuelle. Tu es un pur produit fait pour le manuel. Il n’y a que derrière ta machine à coudre que tu peux rester des heures assise. T’es une passionnée et quand tu l’es, ça se voit.

“Dumb but smart.” Tu fais non de la tête. « Super smart. » Et pas dumb à ton avis. Tu sais qu’elle rajoute ça sur le ton de la plaisanterie mais tu n’aimes pas laisser glisser des mots péjoratifs quand ils la désignent elle d’une certaine manière. C’est mignon ces ressentis que tu as Jordan quand on pense que tu passes tout ton temps dans ta tête à écouter ta petite voix qui te dit que tu es une piece of shit. Tu devrais la faire taire celle là aussi. I’m trying. C’est pas facile quand c’est ancré en toi depuis ta plus tendre enfance.

Te voilà en train de proposer une immense collaboration pour un futur livre. T’es adorable af. Tout est possible dans ta tête. “J’aime bien aussi.” Et ça se voit autant que ça s’entend. “Mais avant d’enregistrer ou dicter, il faut savoir quoi. Je crois pas que tu réalises qu’un bouquin est plus compliqué qu’une chanson à écrire.” Ton sourire se forme un peu plus large sur ton visage. Amusé et appréciant qu’elle compare avec une chanson. “J’ai des idées mais les sortir, les poser est une autre histoire… Je suis pas sûre que les dicter soit la meilleure façon.” C’est certainement pas la meilleure, non. Elle a raison, tu sais mais tu voulais juste montrer qu’il y a possibilité d’avoir un coup de main, pour trouver ensuite sous quel forme ils prendront, ces coups de mains. “Si l’univers n’a pas voulu que ça aboutisse, c’est qu’il y a une raison. Je suis pas faite pour ça.” Tu souris encore plus largement qu’elle prenne l’univers comme excuse. “Ca demande de la préparation, de la réflexion, de la concentration, de la structuration… Non, vraiment, je peux pas.” Et là tu comprends effectivement que c’est tout autant de chose qui ne sont pas son point fort. Qui sont même des trucs qu’elle déteste absolument.

“Je miserai plus sur les fringues, tu vois.” Tu hoches la tête alors qu’un de tes index n’ailles se glisser sur sa joue juste parce que son beau visage est juste là et t’as envie. « Tu sais que tu peux écrire des histoires qui sont très courtes aussi. Une page. Deux pages. Finito. » Que tu dis pour lui montrer que ça peut être qu’une mini colline plutôt qu’un Everest. « Je suis pas en train d’insister, j’ai juste l’impression tu penses à une saga en 6 tomes alors que ça peut être bien plus concis. » Ton index qui est toujours en train de glisser sur sa peau et qui fini sur son nez, doux. « Tout est possible. On peut faire tout ce qu’on veut. » En matière d’art, oui. Tu aimes tellement ce ressenti. « There is no rule in art. » Tu arrêtes avec ton doigt et tu te redresses alors que tu repenses à votre futur maison.

« Super smart. » Tu n’y penses pas plus que ça. Ce n’est pas quelque chose qui te chagrine en tant qu’adulte - mais tu en as un peu souffert quand t’étais jeune. Mais maintenant, tu as vécu, tu as appris, tu as grandi et tu n’as plus besoin de l’avis d’autrui pour connaître ta valeur. Par contre, c’est toujours plaisant d’avoir l’aval de ses proches, comme Jordan en ce moment.

Son doigt est en train de parcourir ton visage et ça te fait grimacer sous les petits chatouillements que ça procure. « Tu sais que tu peux écrire des histoires qui sont très courtes aussi. Une page. Deux pages. Finito. » Ce n’est pas faux. “Ca donne pas grand chose à raconter.” Que tu marmonnes en guise d’excuse ? Parce qu’au final, ça ne serait pas si envisageable d’écrire un recto/verso mais… Ça manque d’un quelque chose. Ce n’est pas vraiment écrire un livre, ça. C’est une nouvelle tout au pire. Au mieux, tu pourrais en faire plusieurs. Ça s'est déjà fait. Et puis, si tu suis l’idée d’histoires pour enfants, t’aurais pas besoin d’en écrire des tonnes. « Je suis pas en train d’insister, j’ai juste l’impression tu penses à une saga en 6 tomes alors que ça peut être bien plus concis. » Tu plisses le nez. “7. 7 tomes.” Oui, parce qu’il y a ta saga préférée qui a sept livres et c’est exactement ce qu’il faut pour un univers, des personnages, de l’action, du drame, de l’amour, de l’amitié, et tout ça. Autant de choses que t’es incapable de faire.

« Tout est possible. On peut faire tout ce qu’on veut. There is no rule in art. » “I know.” Oh oui tu le sais. Tu n’établis aucune règle quand tu couds, quand tu fais tes croquis, quand tu peins. “Mais je sais pas, mon cerveau fait un blocage.” T’hausse une épaule. “Je pourrai toujours essayer une histoire pour les gosses. Ca serait à mon niveau.” Puis tu fais un sourire malicieux en relevant la tête vers lui. “Dumb.” Que tu dis juste pour le faire chier. D’autant que les enfants ne sont pas stupides, comme toi ; ils ont juste un esprit différent, comme toi. Ça pourrait fonctionner. “Mais d’abord le local et on verra le reste plus tard. J’ai pas envie que mon cerveau devienne une cocotte minute prête à exploser.” Tu ne sous estime pas du tout la capacité de ta tête à se sentir vite débordée quand il y a trois bricoles qui prennent de l’ampleur.

“Ca donne pas grand chose à raconter.” Elle est absolument la plus adorable créature toute contre toi là. « Are you saying songs don’t tell stories ? » Car tu continues la comparaison comme elle a commencé, oui. Tu peux pas t’empêcher de lui montrer tous les angles d’une possibilité. Il est pas rare du tout - même très fréquent - que vous ne voyez pas les choses du même oeil.Tu veux juste lui montrer l’étendu de la chose au cas où ça l’aide d’une façon ou d’une autre. “7. 7 tomes.” Exactement ce que tu avais en tête même si tu as dit six. Elle s’aligne avec JKR qui avait visiblement bien plus de facilité pour écrire beaucoup et rassembler un tas d’idées de manière structurée. “I know.” Tant qu’elle le sait, c’est ce qui compte. Tu vas pas la forcer à aller écrire un livre, même si elle a l’air d’en parler ici et là. Elle aimerait le faire au fond d’elle. “Mais je sais pas, mon cerveau fait un blocage.” Tu hoches la tête pour confirmer qu’elle a toute ton attention et surtout, que tu comprends ce qu’elle veut dire par là. “Je pourrai toujours essayer une histoire pour les gosses. Ca serait à mon niveau.” Son sourire revenant sur son visage qui se redresse vers toi te fait sourire tout autant. “Dumb.” « Ce serait la meilleure histoire je sais déjà. » Car Birdie est exceptionnelle avec les enfants, elle a toujours son âme d’enfant et serait absolument géniale, tu le sais. Ca peut sonner comme un peu trop d’enthousiasme tout ça mais c’est sincèrement comment tu ressens tout ça. Son potentiel est immense.

“Mais d’abord le local et on verra le reste plus tard. J’ai pas envie que mon cerveau devienne une cocotte minute prête à exploser.” Tu confirmes d’un nouveau hochement de tête. « T’as raison. Un projet important à la fois. » Tu es aussi de ce genre là. Il est pas facile de mettre toute son âme de manière inconditionnelle dans plusieurs choses en même temps. Le multi tasking c’est une légende. Personne n’en est réellement capable. Tu vas appuyer sur le bouton stop car le votre est après.

Main dans la main en direction de l’immeuble de Asher, tu soupires. « J’ai hâte qu’on trouve la maison. Faudra qu’on voit avec la banque aussi. Pour le prêt. » Car vous avez tapé haut dans les visites et tu sais la tranche que vous allez devoir payer, c’est plus que les dommages et intérêt que tu as perçu et le prix que ta maison va vous rapporter également. Ca brise ton petit coeur ça. Mais ça ne sont que des chiffres, oui, tu t’inquiètes pas pour tout ça.

« Are you saying songs don’t tell stories ? » Tu penches la tête. Jordan aime bien te piéger à ton propre piège. Tu es donc pleinement en train de lui transmettre par télépathie que c’est moche de se foutre de toi. Ça se lit sur ton visage. “C’est différent. Les chansons sont plus basées sur les émotions d’une histoire. Y’a pas de contexte, les gens imaginent leurs propres scénarios. Alors qu’un livre… Il faut des persos, des intrigues, du contexte et tout ça.” C’est pourtant clairement pas pareil. Quand vous écrivez vos chansons ensemble, tu mets plus le doigt sur ce que tu as ressenti à différentes étapes de ta vie plutôt que d’expliquer ce qui t’es arrivée. Enfin en tout cas, c’est ton ressenti.« Ce serait la meilleure histoire je sais déjà. » Et merde, iel mord même pas à l’hameçon. T’es déçue que ça ait raté. Tant pis, tu réessaieras plus tard. Tu ne prends à peine en compte ce qu’iel vient de dire car de toute façon, Jordan est loin d’être objectif.ve. Tu n’as pas envie de te foutre la pression pour quelque chose que tu n’envisages même pas pour l’instant. Rappelle-toi comment l’histoire du local à commencer, hein. « T’as raison. Un projet important à la fois. » Voilà. C’est mieux. Il faut que tu trouves tes marques avec ce que tu vis déjà.

« J’ai hâte qu’on trouve la maison. Faudra qu’on voit avec la banque aussi. Pour le prêt. » T’as très hâte aussi. De trouver la maison plus que la banque. “Ugh. J’aurai jamais été autant dans une banque durant toute ma vie que ces derniers mois.” Et le pire est que ce n’est même pas une blague, c’est réel. Tu glisses ta main dans une de ses poches pour aller chercher les clés. “Ça devrait le faire. On a de la ressource.” Tu n’as jamais galéré et depuis que t’es avec Jordan, vous n’avez jamais galéré. Certes, vous gérez chacun votre argent mais là, vu le projet, c’est pas mal de se le rappeler.