@COREY FERGUSON & FINNLEY COVERDALE ⊹⊹⊹ And try to save yourself so you can find a way to save someone else, it won't make any difference if we don't all help, e all need help, you've got to save yourself.

(c) madamdriver & zvldagifs.

(avril 2023, logan city, logements). 4 appels en absence. À ce stade, il serait légitime pour Finnley de porter plainte pour harcèlement, alors qu’il ne retourne plus les appels de Liam depuis longtemps. Il pensait avoir été suffisamment clair autant envers son beau-père qu’envers la conseillère pénitentiaire de sa mère ; il ne compte pas s’investir dans sa réinsertion. Pourtant, l’un comme l’autre continue désespérément d’attirer son attention et d’imaginer réussir à le convaincre de changer d’avis. C’est mal connaître le rouquin que de songer qu’il en est capable ; d’autant plus alors qu’il a rayé sa mère de sa vie voilà des décennies. Même avant son incarcération, Finnley avait mis un point final à leur relation, une issue qu’elle n’a jamais vraiment regrettée compte tenu du manque d’intérêt dont elle a toujours fait preuve à l’égard de son aîné. La dernière fois que leurs chemins se sont croisés, c’est lorsqu’il a volontairement témoigné contre elle au cours de son procès, un témoignage lourd de charges et qui a certainement eu un poids dans sa condamnation. Au moment de sortir du tribunal, il ne lui avait pas même adressé un regard, comme elle s’était évertuée à l’ignorer tout au long des audiences ; la rupture lui semblait consommée alors qu’il était temps pour lui de clore ce chapitre dont l’impact se fait pourtant toujours ressentir, en vue de la façon dont il vit la nouvelle de sa récente libération. Il était persuadé qu’il s’en ficherait, parce qu’il était persuadé que l’information ne remonterait pas jusqu’à lui. Danielle exécuterait sa peine, serait libérée dans l’indifférence générale et il continuerait sa vie sans se soucier de celle de sa mère. Mais il aurait dû anticiper, bien que les liens entre eux soient coupés, il la connait mieux que personne ; il aurait dû savoir qu’elle trouverait un moyen d’alléger sa peine. Et qu’elle réussirait. Il conservait l’espoir que sa libération conditionnelle serait refusée, d’autant plus sous un prétexte aussi ironique que « bonne conduite » en sachant que ce sont les mauvais traitements infligés à ses enfants qui l’ont amenée ici. Et si Danielle avait mis un point d’honneur à lancer sa fille, la jumelle de Finn, dans une grande carrière d’actrice, la vérité est qu’elle n’est pas en reste alors qu’elle a réussi à duper son monde. Car aux yeux de Finnley, les bonnes intentions de sa mère ne peuvent être que faussées, dissimulant un intérêt qui n’en est un que pour elle, au détriment du reste du monde – et plus particulièrement de son entourage.

Alors dès qu’il a été contacté pour aider à la bonne réinsertion de sa génitrice, à laquelle il est supposé prendre part pour permettre un meilleur succès, Finnley a fait la sourde oreille. Les premiers appels ont été ignorés, la curiosité l’a poussé à prendre les suivants de façon à bénéficier de tous les détails pour être en mesure de prendre la meilleure décision – celle qu’il a pourtant prise dès le moment que la nouvelle lui a été annoncée. Il n’a aucune envie qu’elle fasse à nouveau partie de sa vie ; et elle pourrait crever seule dans un caniveau que son indifférence resterait la même. Pourtant... pourtant, il est là, devant le numéro #506 dans le quartier de Logan City, prêt à faire part de son opinion de vive voix là où il aurait pu se contenter de bloquer le numéro de Liam ou de changer le sien. Il a fait le déplacement ; et c’est déjà beaucoup plus d’attention à l’égard de sa mère qu’il voudrait lui en offrir. Et si au reste du monde il prétend qu’il s’agit seulement d’une façon de s’assurer qu’on le laisse tranquille, au fond de lui les appels incessants de la conseillère et de Liam ont fini par semer le doute. Et si la rédemption de sa mère était sincère ? Et si elle espérait sincèrement renouer avec un fils trop longtemps délaissé, là où elle ne s’est pas précipitée auprès de ses sœurs, les mêmes qui ont toujours accaparé toute son attention pour ne laisser que des miettes à Finnley ? Dans le fond, la réponse à ces questions revient au même constat : Finn reste un gamin qui n’a jamais su bénéficier de l’amour de sa mère et qui continuera toujours de courir désespérément après celui-ci.

Mais il saura vivre avec ce regret alors que chaque tentative de se rapprocher de Danielle finisse toujours par lui porter préjudice d’une façon ou d’une autre. Son estime de lui qui a diminué à mesure que les reproches augmentaient, ses rêves de famille unie qui se sont effondrés à chaque fois qu’elle le laissait de côté ; aujourd’hui Finnley n’a plus rien de l’adolescent utopique qui continuait de croire à une fin heureuse. Il est devenu un adulte ouvertement aigri qui a conscience de certaines de ses failles ; sa mère est la plus grande de toutes et pour cette raison il ne peut prendre le risque de lui laisser une place qu’elle saura lui faire regretter. Sa main décidée vient frapper contre la porte, son impatience augmente à mesure que celle-ci reste close et lorsqu’enfin elle s’ouvre, ce n’est pas la personne sur laquelle il souhaitait tomber qui se trouve face à lui. « Salut Corey. » Il fait un bref signe de la tête, pourrait lui demander des nouvelles, s’enquérir de ce qu’il s’est passé pour lui depuis la dernière fois qu’ils se sont vus, remontant à des mois, si ce n’est des années – Finn a perdu la notion du temps depuis qu’il a appris à la noyer dans l’alcool. « Je viens voir ton père, il est ici ? » Aux dernières nouvelles, il devrait l’être, bien qu’il aurait pu comprendre que Liam décide de fuir le pays pour s’éviter de supporter le fardeau Danielle Coverdale, ce qui justifierait son empressement à le remettre entre les mains de Finnley. Mais dans ses souvenirs, Liam était surtout un homme bien trop naïf et bienveillant pour son propre bien, et pour cette raison l’option envisagée ne lui semble guère plausible.

@Finnley Coverdale

Ce jour de repos où Corey, de façon assez inhabituelle, n’avait rien prévu de particulier avait des airs maussades. Le Ferguson avait très envie de mettre ça sur les heures à venir, vide d’occupation et donc sur l’ennui et la sensation de solitude qu’elles n’allaient pas manquer de causer. Mais en fait, les premières heures de sa journée étaient déjà passées plus vite qu’escompté. La faute aux pensées que Corey ressassait depuis la veille au soir, moment où il avait discuté pour la dernière fois avec son père. Conversation téléphonique s’entend. S’il était habituel au père et au fils de prendre régulièrement des nouvelles l’un de l’autre, une à deux fois par quinzaine, ces derniers temps les appels avaient tendances à se multiplier. Et pour Corey cela annonçait des bouleversements à venir. Et beaucoup savaient, du moins sa famille avait bien conscience, du peu d’attrait que Corey avait pour le changement. C’était probablement pour ça que son père l’appelait si souvent, pour le tenir informé de la moindre nouveauté. Une façon de l’aider à accepter que les choses allaient changer encore.

Danielle sortait de prison. Corey ne savait pas trop quoi faire de cette information. A vrai dire, il ne savait pas quoi penser de cette histoire depuis qu’il y avait eu le procès…D’un côté, il ne pouvait qu’être content pour son père, parce que  ce dernier n’aurait plus a expliquer que sa femme était en prison, quand on lui poserait la question. C’était peut-être un peu bête, mais c’était la première chose à laquelle Corey avait pensé. Il ne pouvait s’empêcher que c’était le genre d’information qui devait rendre une conversation gênante. De l’autre, il n’était pas sûr d’être super à l’aise avec l’idée que sa belle mère ait été reconnue coupable d’actes assez terrible pour mériter de passer par la case prison. Donc, Liam avait jugé bon de tenir son fils informé, comme sa fille, Corey le savait, il avait échangé avec Christie sur le sujet. Et le fils lui en était reconnaissant, ça éviterait une surprise inattendue la prochaine fois que l’un verrait l’autre –bientôt apparemment. Son père partageant avec lui son besoin de discuter sans pour autant forcement tout dire, Corey soupçonnait aussi  qu’il préférait s’épancher avec lui lors des démarches de libération de Danielle, là où Christie et la mère de Corey, se seraient montrées moins attentives et plus directes au besoin. Corey comprenait, il faisait pareil. Pour parler, penser et murir ses réflexions il appelait son père. Pour des solutions ou des avis, il s’adressait aux représentantes féminines de la famille. Mais ces derniers temps, les appels avaient eu une autre vocation : Réussir à joindre Finnley.

Alors Corey avait essayé d’expliquer à son père que Finnley et lui avait une relation quasi-inexistante, si ce n’est totalement inexistante et que donc il ne pouvait guère l’aider à le localiser. Après tout il n’avait pas son téléphone et le fait qu’ils habitent tout deux à Brisbane ne lui donnait pas son adresse par miracle. Liam avait expliqué à son fils que malgré de nombreux appels et messages vocaux laissés, il n’obtenait aucune réponse. Corey avait bien pensé que cela signifiait peut-être que Finnley ne voulait pas être mêlé à la vie de sa mère et qu’il fallait donc peut-être le laissait tranquille, mais cela aurait été donné un avis, alors il s’était abstenu et s’était contenté de compatir au désarroi qu’il sentait réel chez son père. Ce dernier voulait que Danielle ait sa seconde chance et rien que pour ça Corey ferait des efforts. Pour Liam.

C’est à peu près ce à quoi il pensait quand ont toqua à sa porte. C’est avec une surprise non dissimulé face à ce hasard qui fait si bien les choses, qu’il trouva Finnley sur le pas de sa porte. « Salut Corey… Je viens voir ton père, il est ici ? » Un instant Corey se demanda pourquoi Finnley venait chercher son père ici, ce qui dut se traduire par un froncement de sourcil perplexe avant que la lumière ne se fasse. Cela faisait des années que Corey vivait ici seul, il considérait cette maison comme la sienne mais il était vrai que c’est à son père qu’elle appartenait. « Il habite plus ici, désolé. Depuis longtemps. » Jugea t’il bon de préciser. Il ne fallait pas être un génie pour se douter de la raison qui avait amené Finn ici. « Je suppose que ta visite à un rapport avec ta mère et les appels insistants de mon père. » Corey soupira et se décala de la porte laissant la place au visiteur pour passer et ajouta : « Entre, je t’offre un café. » La mère de Finn, son père à lui, qu’ils le veuillent ou non, ils étaient tout deux concernés par ce qui était en train d’arriver.

L’impatience de Finnley se traduit par son pied qui n’arrête pas de frapper le sol à intervalle régulier dans l’attente que cette porte s’ouvre sur la silhouette de Liam. La patience n’a jamais fait partie de ses vertus et aujourd’hui plus que jamais, celle-ci est mise à rude épreuve par son beau-père. Ce n’est pas un terme qu’il aime associer à Liam, pourtant c’est aussi celui qui justifie probablement l’insistance du plus vieux. Finnley ne l’a jamais vraiment caché ; il ne se considère pas comme membre de cette famille recomposée. Ce n’est pas qu’ils l’ont volontairement tenu à l’écart, c’est même tout l’inverse. Cette famille, peu importe le nom qu’on peut lui donner, n’est pas la sienne. Christie n’est pas sa sœur, Corey n’est pas son frère, Liam n’est pas son père ; peu importe les particules utilisées qui peuvent permettre d’attester de la distance biologique entre eux. À vrai dire, même sa propre mère qui partage le même sang n’est pas considérée comme telle ; alors il ne faut pas s’attendre à autre chose de la part d’un rouquin qui est bien trop perturbé par les souvenirs d’un père dont il n’a jamais vraiment fait le deuil, au point de ne pas considérer tous ceux qui ont pu prétendre à un rôle similaire avec les années, peu importe si leurs intentions n’étaient pas de le remplacer. Finn ne veut pas prendre le risque que ce soit cette impression qui prédomine ; et de toute évidence, il veut aussi et surtout tirer un trait sur tout ce que représente sa famille, qui a été bien plus souvent la source de son malheur que de sa joie. Dans le fond, les Ferguson ne sont pas de mauvaises personnes ; c’est la personne dont ils se sont rapprochés qui l’est. Dans d’autres circonstances, Finn aurait su trouver des véritables qualités en chaque membre de la famille, peut-être même qu’il aurait pu prendre plaisir à les côtoyer. Ce n’est pas qu’il s’agit d’une torture, pas plus qu’ils ne sont pas appréciables, mais Finn n’a jamais toléré la manière dont Danielle s’est empressée de reconstruire une famille plus proche de la perfection que celle qu’elle a lâchement abandonnée des années plus tôt, en voyant que le résultat n’était pas à la hauteur de ses attentes. Et quand bien même ils auraient eu à cœur de se rapprocher des Ferguson que Danielle aurait mis son véto ; après tout, elle est bien celle qui n’a jamais cessé de lui répéter qu’il n’était pas intéressant et dont elle s’est bien gardée d’assumer l’existence. 

Ce n’est pas Liam qui ouvre cette porte et il n’en faut pas plus à Finnley pour s’en retrouver avec la mâchoire crispée sous l’agacement de perdre du temps. Il aime aller droit au but, dire les choses et s’en aller pour poursuivre le cours de son existence. Les détours et les obstacles pour obtenir, en fin de compte, le même résultat ne sont d’aucun intérêt à ses yeux. Il aime la simplicité et l’efficacité. « Il habite plus ici, désolé. Depuis longtemps. » -  « Comment ça ? » Il demande, légèrement agacé, alors qu’il détourne la faute sur Corey plutôt que sur lui-même ; Liam pourrait être mort qu’en réalité il n’en aurait aucune idée. Pas étonnant, en ce sens, qu’il ne possède pas la moindre idée de sa dernière adresse en date. « Je suppose que ta visite à un rapport avec ta mère et les appels insistants de mon père. » Il secoue vivement la tête, le visage fermé qui traduit déjà de sa lassitude ; autant vis-à-vis de ses appels qui visiblement ne cesseront pas de sitôt qu’à l’égard de la complicité d’un Corey qui semble au courant. « Entre, je t’offre un café. » -  « J’ai pas vraiment le temps. » Il n’a pas envie de le trouver, surtout, mais Corey se décale déjà et Finn concède à entrer dans cette maison qui lui est étonnamment étrangère compte tenu du lien qui l’unit avec le propriétaire des lieux. Sa mauvaise foi est atténuée par une once de moralité qui se mêle à la honte à l’idée d’envoyer balader un Corey qui est sûrement celui d’eux deux qui a toujours fait le plus d’efforts. « T’es au courant de l’insistance de ton père ? » Question rhétorique, cela semble évident. « Tu voudrais pas lui dire de se trouver une autre activité ? » Il lance, d’un ton peu avenant, sa colère uniquement contenue par une dernière bribe de raison qui lui rappelle que Corey n’est pas le véritable fautif dans toute cette histoire. Pas plus que Liam, en réalité.

@Corey Ferguson

@Finnley Coverdale

C’est l’étonnement qui a d’abord primé chez Corey quand il eut ouvert la porte à Finnley. D’abord, parce que même si le Coverdale occupait en partie ses ruminations du jour, il ne s’attendait pas à le voir physiquement chez lui, et ensuite parce qu’il dût bien admettre qu’il ne comprit pas pourquoi le rouquin, s’attendait à trouver Liam ici. Après tout cela faisait des années que le père de Corey avait quitté la ville, ce qu’il précisa. « Comment ça ? » Corey fixa une seconde Finn. Il ressentait bien l’agacement de ce dernier et même s’il se doutait que c’était en partie du aux récents appels de son père, sa réponse n’avait pas aidée à faire redescendre la tension. « Ca fait des années. » ajouta t’il pour clore le chapitre. Inutile d’entrer dans les détails. Finn s’attendait à trouver Liam ici parce que c’était son adresse la dernière fois qu’il avait entendu parler de lui, peut-être des Ferguson en général. Il n’avait jamais cherché à créer de liens avec eux et les quelques efforts de Corey avaient été vains. Corey avait toujours été étonné que son père ait épousé une femme qui soit si peu proche de ses enfants, quand on savait quelle importance la famille avait toujours eu pour lui et sa première épouse… Enfin le procès avait permis d’expliquer la raison de cet éloignement et pour le coup son demi-frère (ça sonnait toujours aussi bizarre de le formuler ainsi tant ils se connaissaient peu) n’était pas à blâmer.

Comprenant bien que les appels de son père au fils de Daniel étaient ce qui avait motivé la visite de ce dernier, Corey se permit d’exprimer le fait à voix haute avant de l’inviter à entrer. D’accord, Liam n’était pas là mais Finn avait l’air visiblement contrarié, alors si Corey pouvait aider en jouant les entremetteurs, il le ferait. En tant qu’enfant du milieu c’est un truc qu’il avait appris à faire il y a longtemps et qui sait, tout le monde pourrait en sortir soulagés, lui compris. « J’ai pas vraiment le temps. » « Pourquoi tu t’es déplacé jusqu’ici alors ? Parce que si le but était juste de dire à mon père de te lâcher, répondre au téléphone c’était plus simple. » Rétorqua Corey sans la moindre animosité aucune tant ça lui paraissait évident. Malgré son humeur peu amen, Finnley le suivit dans la cuisine ouverte sur le salon. Peut-être pour ne pas se montrer plus désagréable que nécessaire. Tout en lançant le café, Corey de son côté essayait de se dire que pour l’autre homme les choses ne devaient pas être facile. Si lui ne savait pas quoi penser de Danielle, avec qui pour le moment tout c’était toujours bien passé, enfin d’après lui, il ne pouvait clairement pas comprendre, imaginer ou présumer des relations familiales entre les Coverdale. Et au fonds ça le mettait un peu mal à l’aise d’être mêlé à tout ça, car il ne savait pas ce quelle position adopter et quel conseil donner à son père. Ce dernier avait envisagé le divorce à un moment. Aurait-ce été mieux ?

« T’es au courant de l’insistance de ton père ? » Corey acquiesce en attrapant deux tasses mais Finnley ne semble pas attendre de réelles réponses puisqu’il enchaîne. « Tu voudrais pas lui dire de se trouver une autre activité ? » Corey se demande si c’est vraiment ce que Finn comptait dire au départ. Corey hausse des épaules «  Je suis pas sûr d’en avoir le pouvoir. Il a l’air de penser que c’est important que tu répondes. » Il lui tend une tasse vide pour l’instant. Corey a bien conscience que pour que cette conversation ne tourne pas à vide, il va falloir aborder des sujets que peut-être aucun des deux n’a vraiment envie d’évoquer. Alors il se lance, sur le ton de la discussion banale, comme s’ils parlaient du beau temps « J’ai cru comprendre que pour que ta mère puisse rester dehors, elle doit suivre une sorte de thérapie… » ou un protocole peut-être, Corey n’avait pas questionner son père sur les détails. «  J’ai cru comprendre qu’il était important que ses enfants y soit mêlés. » Ou au moins un apparemment. Corey ne savait pas si les sœurs de Finn avaient aussi été prévenues, mais son père ne lui avait parlé que du garçon. «  Tu as été contacté à ce sujet ? » Corey espérait que oui. Parce que pour lui, il devait forcément y avoir des professionnels pour gérer ce genre de chose, car il n’avait guère envie que cela incombe à son père. Ceci dit ce dernier aurait bien été capable de se proposer de lui-même… Puis surtout, il avait besoin de savoir ce que Finn savait et voulait aussi…Pourquoi était il venu toquer à cette porte plutôt que de passer ses nerfs sur Liam au téléphone ou directement avec les gens encadrant la sortie de Danielle ?

Si Finnley n’a pas pris le temps de réviser son discours, il a encore moins pris le temps de songer à d’autres scénarios que celui où Liam serait celui lui ouvrant la porte. À aucun moment il n’aurait pu imaginer ne pas se retrouver face à celui qu’il est directement venu chercher ; et sa surprise est grande lorsqu’il se retrouve face à Corey. Aussi grande que son agacement, alors que Corey représente une épreuve supplémentaire entre lui et la conclusion de cette histoire. Un dommage collatéral, en quelque sorte, alors que le Ferguson n’a en réalité rien à se reprocher, comme il le découvre très vite. « Ca fait des années. » Des années durant lesquelles il n’a pas vraiment cherché à rester en contact avec Liam et ses enfants. À la rigueur, il a fait une exception pour Christie, mais malgré tout leurs rencontres étaient rares et irrégulières, ce qui implique qu’il n’ait pas forcément été tenu au courant du déménagement du patriarche. S’il n’avait entendu la voix de Liam sur son répondeur, il aurait été tenté de croire à une issue plus tragique, mais puisqu’il le sait bien vivant (et oppressant), il se contente de grommeler : un « bon... » furtif, mais qui traduit de son agacement. Liam se permet de le harceler, mais aussi de disparaître, ne laissant d’autres choix à Finnley que d’accepter la rencontre qu’il souhaite depuis des semaines. Il a gagné. Si Finnley n’était pas aussi rationnel, il pourrait presque croire qu’il s’agit-là d’un piège qui se referme sur lui et dont Corey est complice. À vrai dire, il y songe un instant, avant de se raviser ; même si Liam semble tenace, cette idée va quand même un peu trop loin.

Il aurait pu en profiter pour faire demi-tour puisque Corey n’a vraisemblablement rien de plus à lui apporter. Et  c’est presque ce qu’il fait, quand il entreprend de refuser sa proposition d’entrer pour un café, avant de se raviser. « Pourquoi tu t’es déplacé jusqu’ici alors ? Parce que si le but était juste de dire à mon père de te lâcher, répondre au téléphone c’était plus simple. » -  « Sauf que ton père a pas l’air de vouloir comprendre. » Il lui a répondu une fois ou deux pour lui faire part de son opinion, mais ça n’a visiblement pas calmé les ardeurs de Liam. Peut-être que le message sera plus clair s’il passe par son fils et non pas par la pièce rapportée ; peut-être même que Corey est celui qui l’encourage à persévérer. Ce n’est pas parce qu’ils ne se fréquentent pas quotidiennement que Finn ne connaît pas un minimum l’homme qui lui fait face ; et il n’est pas sans savoir que celui-ci est bien trop conciliant pour son propre bien. Cette rencontre en est la preuve ; là où Finn n’essaie pas d’être sympathique, Corey conserve une neutralité qui témoigne d’un recul que Finnley ne possède pas sur la situation. Tout ceci le rend amer et il ne se demande pas comment Corey vit les choses, alors même qu’il le pourrait. Danielle n’est peut-être pas sa mère, mais il n’empêche qu’elle est désormais un membre de leur famille, et que si Liam décide de s’investir dans la réinsertion de Danielle, nul doute que Corey y sera concerné, de près ou de loin. Sauf qu’aux dernières nouvelles, Danielle l’avait presque adopté, ce fils rêvé, alors qu’il se débrouille avec sa nouvelle mère, hein.

«  Je suis pas sûr d’en avoir le pouvoir. Il a l’air de penser que c’est important que tu répondes. » - « Il a surtout l’air de penser qu’il y a que lui qui a son mot à dire dans tout ça. » Peu importe si cela peut être perçu comme un manque de respect envers le père de l’homme qui lui fait face et qui lui tend une tasse, Finnley n’a jamais mâché ses mots et a toujours préféré être franc, peu importe si cela peut blesser d’autres personnes autour de lui. Corey est un grand garçon, il s’en remettra sans doute. « J’ai cru comprendre que pour que ta mère puisse rester dehors, elle doit suivre une sorte de thérapie… » - « Ouais, enfin, ça, elle en a besoin depuis longtemps. » Ça ne date pas de sa libération anticipée. «  J’ai cru comprendre qu’il était important que ses enfants y soit mêlés. » - « T’as bien compris. » Il a l’air plus réactif que son père, ne peut-il pas lui donner quelques conseils ? «  Tu as été contacté à ce sujet ? » - « Oui, par sa conseillère, par ton père, par la prison... » D’un signe de la main qu’il fait tourner en l’air, il indique qu’il a d’autres protagonistes, mais qu’il n’a pas vraiment retenu leur rôle. « Je leur ai dit à chaque fois la même chose : j’ai aucune envie d’être mêlé, de près ou de loin, à sa sortie. » À moins qu’on lui demande de brûler les affaires de sa mère, là, oui, Finn concède à prendre part. « À mes yeux, sa peine était déjà bien trop légère, alors qu’on la libère avant même qu’elle la termine, c’est aberrant. » Il explique, un peu plus calme, comprenant peu à peu que Corey n’est pas son père ; inutile de passer ses nerfs sur lui. « Et si les autres ont compris, ton père continue d’essayer de me joindre, même si je lui ai demandé de m’oublier. » Il précise, avant de rapidement reprendre la parole : « Je pensais que le message sera plus clair de vive voix, mais faut croire que non. Je comprends pas pourquoi il lâche pas l’affaire. » Et la patience de Finn commence à toucher à sa fin. « Alors, s’il te plaît, si tu le vois, est-ce que tu peux lui dire de me lâcher ? Sérieusement, je suis à deux doigts de porter plainte pour harcèlement. » Et c’est uniquement parce que la paperasse l’agace qu’il ne le fait pas, sa volonté étant, elle, bien réelle.

@Corey Ferguson  

@Finnley Coverdale

Bien que ce ne soit pas de gaieté de cœur, Finnley a finalement accepté d’entrer à la suite de Corey, après que ce dernier lui ait demandé pourquoi il avait pris la peine de se déplacer s’il avait si peu de temps disponible devant lui. - « Sauf que ton père a pas l’air de vouloir comprendre. » « Ouais quand mon père s’implique il le fait jamais à moitié. » Aller jusqu’au bout des choses, faire de son mieux, ne pas abandonner pour être certain de ne jamais avoir aucun regrets. Son père pensait et agissait ainsi depuis toujours. Dans le cas présent, Corey n’avait pas beaucoup de mal à imaginer en quoi ce pouvait être pénible pour Finnley. Et peut-être pourquoi aussi son père avait essayé de passer par lui. S’il avait déjà essuyé un refus clair et net de l’aîné de Danielle, il était possible qu’il soit en train de chercher une autre solution pour faire avancer les choses en son sens. Mais Corey ne voyait pas bien quel rôle il pouvait jouer la dedans et son père sûrement non plus sinon il lui aurait demander directement. Autant si Christie avait des problèmes ou sa mère, la question ne se poserait pas. Même sans savoir quoi faire, Corey agirait, à commencer par sauter dans un avion. Mais Finnley ou les Coverdale en général. Et bien il n’y avait que parce que son père s’était marié, qu’il devait concéder un pseudo lien avec eux. Ils étaient à des lieux de pouvoir se considérer comme des frères. De toute façon Corey avait déjà eu un frère…

«  Je suis pas sûr d’en avoir le pouvoir. Il a l’air de penser que c’est important que tu répondes. » avait répondu Corey à la demande de Finnley et c’était sincère. - « Il a surtout l’air de penser qu’il y a que lui qui a son mot à dire dans tout ça. » Corey commença son café. L’instinct le poussait à défendre le point de vue de son père, la raison devait bien admettre que Finn avait le droit d’être amère. Alors comme d’habitude, il allait opter pour ceux pour quoi il se débrouiller le mieux, chercher un juste milieu, essayer de satisfaire les deux parties. Si possible sans conflits. Corey détestait ça. En partie parce qu’il n’avait jamais su hausser la voix pour se faire entendre. Et il avait l’impression qu’en la matière Finn serait meilleur. Corey poursuivit la conversation. Profitant de son rôle de tiers pour voir s’il avait bien saisi la situation. A chacune des réponses de Finn, Corey saisissait l’agacement qu’il ressentait. Au final il ne pouvait n’y avoir qu’une seule conclusion. « Je leur ai dit à chaque fois la même chose : j’ai aucune envie d’être mêlé, de près ou de loin, à sa sortie. » Que répondre à ça ? « À mes yeux, sa peine était déjà bien trop légère, alors qu’on la libère avant même qu’elle la termine, c’est aberrant. »Oui. Au vu des faits qui avaient été reprochés à Danielle, Corey aussi peinait à comprendre pourquoi ses enfants devaient jouer un rôle dans sa réinsertion. Est-ce qu’on demander à une femme battue d’aller accueillir son ex mari à sa sortie de prison ? Aberrant était sûrement le bon mot. Incapable de savoir quoi dire, il se contenta de fixer son café en silence. A défaut de pouvoir comprendre pleinement, il pouvait imaginer et percevoir les effets et conséquences de la situation présente sur Finn. « Et si les autres ont compris, ton père continue d’essayer de me joindre, même si je lui ai demandé de m’oublier. » Son père maintenait auprès de Corey que le repentir de Danielle était sincère. Corey était certain que c’était la raison de l’insistance de son père. Mais c’était clairement maladroit la façon dont il s’y prenait auprès de Finn. Puis ce dernier avait le droit de refuser les excuses de sa mère après tout. Ce n’était pas bon. Jouer les intermédiaires ok, faire la morale à son père…Finn ne s’adresser pas au bon Ferguson pour ça. Corey allait réfléchir à la possibilité d’appeler Christie, même s’il avait déjà une idée de l’avis que la jeune femme allait donner. « Je pensais que le message sera plus clair de vive voix, mais faut croire que non. Je comprends pas pourquoi il lâche pas l’affaire. » « Mon père est tenace et… » Corey marqua une légère hésitation. «…il pense que ta mère est vraiment sincère dans sa démarche. » C’est un utopiste son père, autre point commun qu’ils partageaient. Lui-même ayant tendance à être un optimiste avéré. Pour sa défense, il serait un piètre opérateur s’il ne s’accrochait pas à une issue favorable en toute circonstance même quand c’était très mal embarqué. « Est-ce que tu lui a dit les choses comme à moi ? » Ou est-ce qu’il s’était contenter de l’envoyer sur les roses ? Dans le second cas, son père n’aurait été que plus tenace. « Alors, s’il te plaît, si tu le vois, est-ce que tu peux lui dire de me lâcher ? Sérieusement, je suis à deux doigts de porter plainte pour harcèlement. » Corey ne prit pas la menace de la plainte au sérieux. Il était trop préoccupé par ce qu’il était censé faire ou dire et quelle position adopté pour penser à ce genre de chose. Puis il doutait que Finn ait vraiment envie de compliquer les choses. Il releva la tête vers son invité pour lui répondre, mine de rien c’est que ça faisait un moment qu’il avait le nez dans son café. « Ecoute je vais essayer de lui parler, lui demander de te laisser respirer un peu. Mais je crois pas que ça mettra un terme à l’histoire. » Il y avait autre chose que Corey hésitait à amener sur le tapis. Quelque chose dont il doutait que Finn soit au courant et il n’était pas sûr d’avoir envie d’être celui qui allait le lui annoncer. Et pourtant, Corey était certain que ça jouait pour beaucoup dans l’insistance de son père auprès de Finnley. De toute façon c’était trop important pour qu’il le passe sous silence. Posant sa tasse sur le comptoir, Corey inspira avant de se lancer. « Mon père m’a dit autre chose, je ne sais pas si tu as en a déjà eu vent, mais dans le doute je préfère t’en parler. Lui et Danielle, reviennent dans la région. En fait, ils vont s’installer en ville. »

« Ouais quand mon père s’implique il le fait jamais à moitié. » - « Et t’as pas un tuyau pour le calmer, à tout hasard ? » C’est son père, il le connaît mieux que Finnley ne le connaîtra jamais, puisque même sa détermination est une inconnue. Finnley aurait pu le savoir s’il avait pris la peine de s’intéresser un peu plus à son beau-père ; à la famille Ferguson par extension. Sans revenir sur sa décision de prendre ses distances avec eux, il n’ira pas jusqu’à se prétendre innocent quant à toute la situation compliquée qu’il faut aujourd’hui dénouer. Le rouquin ne leur avait pas réellement laissé l’opportunité de se faire une place dans sa vie, considérant qu’elle se portait très bien sans eux, se contentant, pendant de nombreuses années, du strict minimum jusqu’à ne plus faire le moindre effort. Les dernières fêtes de Noël où sa mère était encore en liberté s’étaient faites sans lui, de même que les anniversaires où il ne prenait même pas la peine d’envoyer une carte ou un message. On pouvait lui reprocher beaucoup de choses, à Finnley, mais certainement pas d’être hypocrite alors qu’il n’avait jamais caché ce que cette belle-famille lui inspirait. Ou plutôt, l’idée d’une belle-famille, car ce n’était pas tant une attitude réfractaire dirigée contre eux que la simple idée que sa mère puisse vouloir prétendre à une famille idéale au second essai, le premier mariage n’ayant amené que des enfants dysfonctionnels avec lui. Il sait que sa rancœur est sans doute gratuite et déraisonnable, mais ce n’est pas pour autant qu’il a appris de ses erreurs et tenté de sympathiser avec un beau-père pas méchant, mais ô combien trop niais à ses yeux, et, il peut l’ajouter désormais, carrément idéaliste. Le fait qu’il ait l’espoir que Finn soit soudainement pris d’un élan d’affection à l’égard de sa génitrice en est la preuve ; alors qu’il a tiré un trait sur celui-ci il y a des années. Il l’avait déjà fait avant même de définitivement décider de ne plus avoir de contact avec elle, mais dès lors qu’il avait tout bonnement décidé d’éliminer toute trace de Danielle de son quotidien, le message lui semblait suffisamment clair.

Et toutes les excuses du monde ne changeront pas l’opinion de Finnley sur la question, alors qu’à ses yeux ce n’est certainement pas assez important pour qu’il daigne s’impliquer. Au-delà du harcèlement quasi permanent de Liam, il y a surtout le pied d’inégalité sur lequel toute cette histoire repose ; à savoir que Finnley n’a pas vraiment l’impression d’avoir son mot à dire dans toute cette situation. Liam a décidé que les Coverdale devaient s’unir pour offrir le meilleur accueil qui soit à une Danielle récemment libérée, sans se soucier le moins du monde des avis des principaux concernés. Ce n’est définitivement pas une façon de faire à ses yeux. Et alors qu’il expose ses justifications à Corey, faisant face au silence de celui-ci, le rouquin ne s’en offusque même pas. Il n’y a sans doute pas grand-chose à répondre à tout ça, mais au moins, Finnley peut se permettre d’exposer à quel point la situation le dérange, alors que, jusqu’ici, il n’a pas vraiment eu d’oreilles qui pouvait recevoir de telles confessions. Sans doute parce que ce n’est pas une situation dont Finn se vante et qu’en ce sens, Corey a au moins le mérite de lui permettre de soulager tout ce qui pèse sur son cœur depuis qu’il a reçu le premier appel de la prison. « Mon père est tenace et… » Et un sale con, qu’il s’empêche de conclure, ayant malgré toutes les notions minimales concernant le respect. «…il pense que ta mère est vraiment sincère dans sa démarche. » À cette réflexion, Finn ne peut s’empêcher d’exploser de rire. Un rire sincère, bruyant, qu’il tente de réprimer au mieux, mais l’hilarité d’une telle pensée est difficile à éliminer. « De toute sa vie, cette femme n’a jamais rien fait de sincère. » Elle n’a toujours été qu’une opportuniste, et il serait temps que Liam le réalise. « Vous la croyez pas sérieuse, quand même ? » La question s’adresse autant à lui qu’à sa sœur, même si Finnley érige Corey en porte-parole des Ferguson. « Merde, enfin, vous avez vécu avec elle ! » Qu’on ne lui fasse pas croire que Danielle a pu se montrer sous son meilleur jour aussi longtemps, elle a forcément craquelé sa couverture à un moment ou à un autre. « Comment c’est possible d’être aussi aveugle ?! » Et cette fois-ci, il s’en fiche de la bienséance. « Est-ce que tu lui a dit les choses comme à moi ? » - « Non, Corey, si je me retrouve face à lui, je ne lui dirai certainement pas les choses comme à toi. » C’est-à-dire qu’il sera sans doute beaucoup moins calme, et bien plus virulent – Corey peut au moins se vanter d’avoir le droit à un traitement de faveur, même si l’on peut en douter vu l’agacement perceptible de Finnley. Portant la boisson chaude à ses lèvres dans l’espoir de s’occuper l’esprit une seconde, Corey se tient cette fois-ci en médiateur. « Ecoute je vais essayer de lui parler, lui demander de te laisser respirer un peu. Mais je crois pas que ça mettra un terme à l’histoire. » - « Super. » Il ne se gêne pas de commenter alors qu’il délaisse sa tasse et que ses mains viennent frotter ses tempes durant un instant. « Mon père m’a dit autre chose, je ne sais pas si tu as en a déjà eu vent, mais dans le doute je préfère t’en parler. Lui et Danielle, reviennent dans la région. En fait, ils vont s’installer en ville. » Et pour la première fois depuis qu’il a frappé à cette porte, Finnley se retrouve sans voix pendant de longues secondes. La liberté de sa mère est une chose, qu’elle revienne s’installer en ville en est une autre. Il aurait dû s’en douter, en réalité, ceci aurait expliqué l’insistance de tout le monde, mais il s’était convaincu qu’elle n’avait plus d’attaches et qu’elle en profiterait pour retourner dans la capitale. La perspective de risquer de la croiser au supermarché du coin ne fait qu’agacer un peu plus un Finnley qui, pour la première fois depuis longtemps, se croit capable de finir la journée au bar du coin. « Putain, mais c’est pas vrai. » Il ne peut s’empêcher de commenter quand il reprend la parole, avant de soupire longuement. « Corey, si tu tiens à ton père, tu vas t’assurer qu’il se sépare enfin d’elle, comme il aurait déjà dû le faire depuis longtemps. » Il le met en garde, avant de poursuivre : « son délire de rédemption va durer le temps que sa conditionnelle soit levée, et après elle va aspirer jusqu’au dernier centime de ton père. » Son argent, ses biens, son estime de lui-même, il va tout perdre dans la bataille, Finnley en est persuadé. « De mon côté, mon seul objectif est de la ramener d’où elle vient, et je m’excuserai pas des conséquences que ça pourra avoir sur vous. » Sur son père, surtout, s’il vient à perdre, une fois encore, la femme qu’il a fait l’erreur d’épouser. Finn ne compte pas reculer, et s’il décidait, sur un coup de tête, de s’impliquer dans toute cette histoire, c’est uniquement pour s’assurer que Danielle retourne dans la cellule qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

@Corey Ferguson

Ce n'est pas toujours facile de jouer les intermédiaires. Surtout quand vous ne vous y êtes pas vraiment préparés. Corey est un homme qui aime avoir le temps de planifier les choses. Les décisions qu'il prends sur un coup de tête se déroulent tout de même toujours dans une zone de confort délimité. Il veut sortir à l'improviste, ce sera un bar qu'il connaît par exemple. il laisse les imprévus à son travail. Dans sa vie, il aime que les choses soient maîtrisées. Mais il n'y a rien de plus difficile à prévoir et à contrôler que les actes et intentions des autres. Alors Corey discute. Il essaie d'apprendre à connaître les autres, pour à défaut de contrôler leurs actes, pouvoir les comprendre et être moins surpris quand survient un élément inattendu. Le problème actuellement, c'est que Finn il ne le connaît pas. Il a essayé à l'époque de nouer un contact, mais l'autre a bien fait comprendre ce qu'il pensait de cette belle famille surprise. Maintenant, tout ce que Corey sait de Finn, c'est ce qu'en a révélé le procès, c'est à dire un passé difficile. Si loin de celui de Corey que ce dernier peine à l'imaginer et à le comprendre. Ce qu'il sait aussi, c'est ce que son père lui en a dit et en gros ça se limite à : il est impossible à joindre. Et pourtant, il est là, maintenant à échanger avec lui, en espérant arrondir les angles entre lui et son père, sans rien savoir de Finn. Et en ne sachant rien de lui, il ne sait pas comment prendre ce que ce dernier lui dit. La réaction de Finn, quand Corey lui dit que son père pense la rédemption de Danielle sincère, le déstabilise. « De toute sa vie, cette femme n’a jamais rien fait de sincère. » En défenseur de l'honnêteté et de la sincérité, Corey a tendance, par défaut, à croire que les gens disent la vérité. Il est peut-être utopiste, mais il veut croire que les gens ne mentent pas sans raisons. Bon la vie lui a appris que les choses sont plus compliquées que ça. On en revient donc au problème de base. Corey ne connaît pas assez Finn pour savoir si ses phrases, qui paraissent sincères à Corey, sont la vérité. On peut-être sincère sans être dans le vrai. « Vous la croyez pas sérieuse, quand même ? » La question lui étant adressé, Corey regarde Finn mais il ne sait pas quoi répondre. il commence à ouvrir la bouche, mais aucun son ne sort. Franchement, lui il en sait rien. Il l'avoue d'ailleurs."Je sais pas." Il n'a pas revu Danielle depuis qu'elle est partie en prison. Corey a de nouveau l'impression que Finn s'agace. Aux yeux de Corey, celà tendrait à prouver qu'il pense sincèrement ce qu'il dit. « Merde, enfin, vous avez vécu avec elle ! » "Pas vraiment." rétorque Corey. "On s'est vu quelque fois, mais jamais très longtemps." Il est mal à l'aise, comme s'il essayait de se dédouaner en disant ça. C'était vrai. Depuis le mariage de Danielle et son père, Corey l'avait vu à différentes occasions. Il n'y avait jamais eu d'incidents particuliers mais en y réfléchissant, il n'avait jamais vraiment trop discuté avec elle. Les politesses et blabla de base avaient été de mise. La nouvelle femme de son père ne mettait pas Corey particulièrement à l'aise mais il savait que c'était parce qu'il superposait par dessus l'image de sa propre mère. L'enfant qu'il avait été n'avait jamais accepté le divorce de ses parents et si l'adulte avait fait le deuil de leur relation, les "beaux-parents" demeuraient à ses yeux des pièces rajoutés. Sur ce plan là, il pouvait comprendre que Finn n'aient pas eu envie de se lier avec eux. Ils n'étaient pas vraiment une famille. Visiblement, les silences du à la réflexion de Corey, semblent passer pour du déni aux yeux de Finn. « Comment c’est possible d’être aussi aveugle ?! » Incapable de savoir quoi dire, Corey ne voulait pas aller à la confrontation avec Finn, il ne la tiendrait pas, il le savait, c'était dans sa nature, il ramena la conversation à son père. Demandant à Finn s'il avait fait part ainsi de ses craintes à Liam. « Non, Corey, si je me retrouve face à lui, je ne lui dirai certainement pas les choses comme à toi. » Et la façon dont c'est dit fait comprendre à Corey qu'il vaudrait mieux qu'il continue de jouer les médiateurs. Valait mieux que Liam et Finn ne se rencontre pas de sitôt. C'est pourquoi il annonce à Finn qu'il va parler à son père,essayer de lui faire comprendre de laisser Finn respirer un peu. Finn ne connaît pas plus Corey que l'inverse, mais Corey n'a qu'une parole. S'il promet qu'il fera le lien, il le fera. Il faudra voir à terme si ça convient à Finn. Parce qu'au fond Corey tient de son père d'être un peu tétu. Comme à l'époque, lorsqu'il attendait dans la voiture que son frêre ait décidé d'arrêter de faire le con dans les bars pour pouvoir le ramener à la maison. Il lui paraît donc important d'annoncer à Finn la grande nouvelle qu'il semble ignorer. Advienne que pourra. Finn semble accuser le coup et de nouveau Corey a la sensation que ça joue en sa faveur à lui et en défaveur de Danielle. Ou alors Finn est un acteur de talent, mais Corey n'y croit pas une seconde. Il lui paraît trop spontanné. « Putain, mais c’est pas vrai. » Corey ne confirme pas. C'est un fait déjà acté. "Je les aide à trouver une maison." « Corey, si tu tiens à ton père, tu vas t’assurer qu’il se sépare enfin d’elle, comme il aurait déjà dû le faire depuis longtemps. » Ca il ne s'y attendait pas. Et soudainement, ça lui fout une angoisse. Les choses en sont à ce point ? « son délire de rédemption va durer le temps que sa conditionnelle soit levée, et après elle va aspirer jusqu’au dernier centime de ton père. » Il a l'air tellement sûr de ce qu'il dit. Corey imagine les choses. Il regrette de ne pas avoir parlé d'avantage à Danielle auparavant. Parce que le tableau que lui dépeint Finn est terrible. "Tu crois vraiment ?" Corey est désemparé. Il ne connaît pas Danielle mais Finn oui. La suite n'est pas franchement plus rassurante. « De mon côté, mon seul objectif est de la ramener d’où elle vient, et je m’excuserai pas des conséquences que ça pourra avoir sur vous. » "Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?" C'est une simple question. La dernière phrase peut vouloir dire beaucoup de choses. Il veut renvoyer sa mère en prison, ok c'est la partie facile à comprendre. Par contre, Corey s'inquiète des conséquences sur sa famille à lui. "Tu comptes faire quoi au juste ?" Est-ce que Finn a déjà un plan ? Est-ce qu'il faut anticiper un danger ? Venant de Danielle ou peut-être même de Finnley, c'est ça que Corey se demande alors que les deux hommes, dans sa cuisine, finissent leur café.

Dans d’autres circonstances, Finnley aurait sans doute pu comprendre le point de vue de Corey. Il aurait lui-même critiqué la manière dont il s’est permis de s’introduire dans le quotidien de Corey avec autant de fracas et, disons-le clairement, autant d’agressivité. Loin d’être particulièrement doux, Finn peut au moins se vanter d’être juste dans la plupart de ses interactions, mais Corey semble malheureusement bénéficier du pire que Finnley peut offrir, poussé par des traumatismes qu’il n’a jamais vraiment pris le temps de panser et qui, à défaut d’être dirigés vers la personne qui est en responsable, fait des victimes collatérales sur son chemin. Mais, aveuglé par sa mauvaise foi, il a surtout envie de prétendre qu’il ne fait qu’aider les Ferguson, en tentant de leur ouvrir les yeux sur tout ce dont Danielle est capable ; car elle aussi, elle possède un talent non négligeable pour semer des dommages derrière elle et nul doute que Liam en fera les frais, autant que ses enfants – indirectement, parce qu’ils semblent proches de leur père. Alors oui, il se permet de douter de la sincérité de Danielle parce qu’il l’a vue à l’œuvre, qu’il la connait malgré les décennies durant lesquelles il ne lui a pas adressé la parole : ce n’est pas un mot qui fait partie de son vocabulaire et il doute qu’un séjour à l’ombre lui ait réellement permis de se remettre en question. Ce n’est finalement pas tant le sujet que le fait que les Ferguson semblent prêts à croire en ses bonnes intentions, Liam en tête. La question qu’il pose à Corey est en réalité rhétorique, mais l’hésitation dont il fait preuve, incapable de donner une réponse franche et claire, ne fait qu’agacer encore plus le rouquin, qui lève les yeux au ciel, exaspéré par l’aveuglement dont ils font preuve. C’est tellement évident ; peu importe si ses derniers contacts avec sa mère peuvent réellement plaider en la faveur de celle-ci, considérant le temps qui s’est écoulé. "Je sais pas." Le soupir qui s’échappe des lèvres de Finn est bruyant, alors qu’il amène un nouvel argument qui lui semble, là encore, indiscutable. "Pas vraiment." Et pour la première fois, il est décontenancé. Il était persuadé que lui et sa sœur étaient restés en contact étroit avec Danielle. Dans le fond, il est peut-être lui aussi aveuglé, poussé par une rancœur qui ne s’est pas amenuisée avec les années, se persuadant que si sa mère a préféré s’occuper d’une autre famille, c’est pour mieux rester auprès d’eux – sans considérer que peut-être, ce n’est pas le cas. "On s'est vu quelque fois, mais jamais très longtemps." - « T’as rien raté. » Il rétorque aussitôt pour ne pas perdre contenance et parce que c’est la vérité. Il n’a rien perdu, il est le premier à souligner à quel point sa mère ne mérite pas d’être connue par qui que ce soit. C’est un poison qu’il ne souhaite à personne.

Et il perd patience, Finnley, devenant de plus en plus exécrable à mesure que les minutes défilent, ce qui devrait l’inciter à quitter les lieux avant d’être réellement imbuvable. Il n’a jamais été très regardant sur la manière dont les autres le perçoivent, mais ça ne veut pas dire qu’il apprécie la gratuité de tels comportements – dans d’autres circonstances, une fois encore. À défaut d’aider Corey à comprendre l’ampleur de la situation, il peut au moins lui conseiller de tenter de raisonner son père – mieux qu’il ne s’y prendrait lui. Sauf que Corey en est très loin, quand il souligne que : "je les aide à trouver une maison" après l’avoir informé qu’ils comptaient revenir s’installer en ville. Non contente de le harceler, sa mère va désormais être une vraie menace qu’il serait susceptible de croiser, quand bien même Brisbane est suffisamment grande pour tenter de s’éviter. La chance n’a jamais été de son côté et il ne doute pas qu’elle ne le sera pas plus maintenant que Danielle est officiellement à nouveau dans le coin. À l’annonce de Corey, il aurait tout un tas de choses à dire, mais qui sont loin d’être bienveillantes et pour une fois, il arrive à se réduire au silence. "Tu crois vraiment ?" - « Elle saigne chaque personne qu’elle croise, elle aspire autant leur énergie vitale que leur argent. » Et la métaphore n’est même pas exagérée. "Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?" Finn n’a pas encore la totalité du plan en tête, c’est vrai, mais cela ne l’empêche pas d’en rêver. "Tu comptes faire quoi au juste ?" - « La renvoyer d’où elle vient. » Il souligne, sans prendre de pincettes. « Là où est sa place. Elle aurait jamais dû sortir aussi tôt. » Et il en vient même à considérer le fait d’accepter sa demande de revenir dans sa famille, s’il peut mieux s’assurer qu’elle enfreigne sa conditionnelle. « Ce que je veux dire, c’est que si ça impacte ton père d’une façon ou d’une autre, je m’en excuserai pas. Sa place n’est pas en liberté, et je m’en fiche bien que Liam le comprenne ou non. Indirectement, ça va aussi l’aider, crois-moi. » Il ne s’en portera que mieux, et il est peut-être temps pour lui de se trouver une femme qui en vaut vraiment la peine – voilà, il est presque gentil, Finnley, finalement.

@Corey Ferguson