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 (naomi #6) show you my world

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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyJeu 25 Mai 2023 - 20:46


☾ show you my world
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@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN
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(tenue) Planté face à la fenêtre de son salon avec les yeux rivés sur la rue en contrebas, Carl guette la moindre silhouette susceptible d'apparaitre tout en étant convaincu de pouvoir reconnaître au loin celle de sa visiteuse. C'est en début de soirée que Naomi doit le rejoindre à son appartement, là où le garçon fait les cent pas depuis une bonne demi-heure tout en déplorant que le temps ne passe pas assez vite. Et ce n'est pas comme s'il pouvait occuper ses mains et son esprit avec un ménage de dernière minute, sa chambre se trouvant parfaitement rangée à l'image des autres pièces sans que Carl n'ait eu à bousculer ses habitudes pour soigner les apparences car avec lui, cet appartement ne reste jamais en désordre bien longtemps. Déformation professionnelle ? Sans doute car s'il mettait déjà un point d'honneur à mettre de l'ordre dans son environnement à défaut de pouvoir le faire dans sa tête quand il n'était encore qu'au pair, c'est d'autant plus le cas depuis sa prise de fonctions à l'hôtel où Carl est amené à entretenir des chambres et des salles de bain à longueur de journée. Ce n'est donc pas une surprise si les vitres de son appartement sont nettoyées, les meubles dépoussiérés et l'aspirateur passé, sans parler d'un lit que le garçon a également fait au carré avec ses réflexes de valet. Sa colocataire n'est même pas là pour répandre son bazar et c'est une chance pour Carl qui ne verra pas ses efforts anéantis, en plus de lui offrir la garantie qu'il se retrouvera bel et bien seul avec Naomi comme il l'espérait en lui glissant cette invitation à venir chez lui. Le déroulement de la soirée n'est quant à lui pas défini à l'avance ou du moins, pas de façon précise car s'il est désireux de goûter avec elle à une intimité qu'ils n'ont encore jamais connue, Carl ne voulait pas imposer son programme tout comme il ne souhaitait pas forcer les choses en concrétisant trop vite cette visite. Lui ouvrir sa porte revient également à lui faire une place toujours plus concrète dans sa vie, de quoi le rapprocher d'une issue que tous deux visualisent bien et de moments de plus en plus charnels que Carl n'a officiellement plus envie de redouter. Elle l'a fait voyager en pensées le soir de son anniversaire en titillant l'ensemble de ses sens et dire qu'il n'y a pas beaucoup pensé depuis serait mentir, car jamais un rendez-vous ne l'avait autant fait vibrer et cela de la tête aux pieds. Le chemin parcouru le rend impatient de franchir avec elle de nouvelles étapes mais aussi de se dévoiler à Naomi tel qu'elle ne le connait pas encore, car avant de s'offrir tout entier à elle Carl veut lui faire découvrir son monde dans la continuité de cette confiance qu'il lui accorde et qui elle aussi, grandit à mesure que leurs moments ensemble se multiplient.

Il a opté pour une tenue simple et sans chichi car il n'y a qu'en restant lui-même que Carl pourra profiter de cette soirée et de la compagnie de celle qui ne devrait désormais plus tarder. Elle sera même devant sa porte d'ici deux ou trois minutes, s'il peut aussi précisément l'estimer c'est parce que son regard balayant toujours la rue vient de repérer Naomi à quelques mètres de son immeuble – et c'est le signal qui lui manquait pour arranger une dernière fois ses cheveux aux boucles rebelles, bien peu coopérants. Les dernières secondes le séparant de sa venue sont aussi les plus longues, Carl prend alors une grande inspiration avant qu'un coup de sonnette ne vienne affoler son cœur car même lorsqu'il s'y attend, le garçon se laisse trop facilement surprendre. Sa main actionne sans attendre la poignée et son visage s'illumine aussitôt d'un sourire lorsque Naomi apparaît derrière sa porte, toujours joliment apprêtée. « Bonsoir. » C'est d'abord un pas hésitant que Carl effectue en arrière pour la laisser entrer alors que bien vite, son côté intimidé s'efface au profit d'un accueil auquel le garçon ne peut résister. Ses bras glissent autour de sa taille avant que ses lèvres ne viennent tendrement chercher les siennes, Carl ne se refusant rien dans ce cocon qui est le sien et ce, d'autant plus lorsque la rouquine qui vit avec lui ne risque pas de laisser trainer ses yeux là où ça ne l'arrange pas. « Et bienvenue chez moi. » il ajoute en retrouvant déjà son sourire, offrant à Naomi l'espace de se déplacer dans cet appartement où rien ni personne ne devrait en principe pouvoir les déranger. C'est la nouvelle que Carl s'empresse d'ailleurs de lui partager au cas où l'évolution de cette soirée devait en dépendre, comme il se plait secrètement à l’imaginer. « On est tous seuls, ma coloc est sortie et je crois qu’elle rentrera tard. » Il l'espère en tout cas pour pouvoir profiter de plusieurs heures avec Naomi sans craindre que leur tranquillité ne soit compromise. Le plus triste est certainement de se dire qu'il n'a pas eu besoin de demander à Chelsea de lui laisser l'appartement, cette dernière demeurant quelque peu allergique au fait de rester trop longtemps dans la même pièce que lui. Il a eu la mauvaise idée de l'inscrire à un speed-dating sans l'en avertir et cela en pensant seulement bien faire, ce dont Carl n'ira évidemment pas se vanter car c'est à la place une petite mise à jour qu'il préfère apporter. « Je t’avais dit que je vivais avec deux filles mais c’est plus le cas. Mon autre coloc est partie aux États-Unis pour un gros projet de film alors on est plus que deux maintenant. » Le départ de Soraya continue de l'attrister même s'il sait qu'une belle opportunité s'est offerte à elle, car sans doute n'aurait-elle pas pu choisir de plus mauvais moment pour s'évaporer. Ce n'est pas la fin du monde pourtant, Carl le sait bien et cette situation n'est pas non plus vouée à perdurer pour d'évidentes questions de loyer. Il reprend alors, après un court silence. « Mais ça durera sûrement pas, c’est même prévu qu’on cherche quelqu'un d'autre très bientôt. » Il pourrait lui demander si elle connait des gens intéressés mais ce n'est pas franchement le propos ce soir, ni un problème dont Carl a très envie de se soucier dans l'immédiat. « Tu vis seule toi d’ailleurs ? Je t’ai jamais demandé. » Son intuition du moment le laisse supposer que oui mais c'est dans son regard qu'il vient chercher une réponse, avant que ses pensées ne reviennent s'ancrer sur cette visite. « Je te sers un truc à boire avant de te montrer ma chambre ? On peut même se prendre quelques provisions si tu veux. » Ce ne sont pas les options qui manquent dans son frigo ou ses placards, quand bien même Carl n'a pas vraiment faim pour sa part. Et en attendant que Naomi fasse entendre sa préférence, il réduit une nouvelle fois la distance entre eux pour lui voler un baiser un peu plus effronté que le premier. Promis, il ne l'a pas uniquement faite venir pour l'embrasser à sa guise même s'il doit avouer que le fait d'être seuls ici encourage chez lui ce genre d'envie. « Pardon, ça m’avait trop manqué. » Carl s’en voudrait presque pour cette liberté qu'il vient de prendre sans savoir si ce soir aussi, certaines règles seront établies parmi lesquelles l'interdiction de s'excuser et de se déprécier.



Dernière édition par Carl Flanagan le Mer 7 Juin 2023 - 4:30, édité 1 fois
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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyMar 6 Juin 2023 - 21:30

La serviette de bain nouée autour de son buste, Naomi commença à faire défiler les cintres de son armoire. Elle passa les robes qui faisaient trop habillées ; ce soir, elle avait un rencard nettement plus détendu, bien que plus intime à bien des égards. Déjà, elle allait découvrir l’endroit où son client vivait. C’était bien la première fois que ça lui arrivait, d’ailleurs ; habituellement, les hommes qui faisaient appel à ses services préféraient qu’ils se rencontrent dans des lieux dénués de toute personnalité. Avec son ingénu, c’était différent : il était plus timide, plus délicat, plus sentimental. Inexpérimenté, elle savait qu’il avait besoin d’être en confiance pour passer avec succès les différentes étapes qui se dressaient sur son chemin. Elle soupira en arrivant à la fin de sa collection de robe, indécise ; finalement, était-ce un bon choix pour la soirée qui s’annonçait ? Elle n’en était pas vraiment convaincue. Carl n’avait jamais caché son attrait pour les jambes interminables de Naomi. Il avait laissé traîner son regard, avait timidement effleuré sa peau hâlée, et finalement caressé cette zone que l’escort-girl s’était fait un malin plaisir de lui dévoiler progressivement. Elle n’allait donc pas le priver de ce loisir nouvellement découvert, ce soir. Ses lippes s’étirèrent en un sourire fier lorsque ses yeux se posèrent sur sa collection de shorts. Elle jeta son dévolu sur quelque chose de basique — un short en jean, et un tee-shirt noir à la découpe chauve-souris. Pour contrebalancer sa tenue simple, Naomi entreprit de boucler ses cheveux, de maquiller ses yeux clairs et sa bouche pulpeuse. Elle était curieuse de voir l’effet qu’elle aurait sur Carl ; celui-ci l’avait toujours vue tirée à quatre épingles, et elle allait désormais lui exposer une facette plus naturelle.


L’Australienne avait demandé à son chauffeur de la déposer au coin de la rue, peu désireuse d’attirer l’attention sur elle et sur ses activités. Elle avait toujours été la plus discrète possible, afin d’éviter de mettre ses clients dans l’embarras. Carl ne différait pas des autres ; au contraire, même. Elle souhaitait le préserver, certaine que si son entourage venait à découvrir la raison de la présence de Naomi dans sa vie, il se sentirait terriblement honteux. D’un sms, elle annonça à son client qu’elle approchait et serait bientôt chez lui. Elle le rangea ensuite dans son sac à main, portant son attention sur les numéros qui se succédaient. Elle se stoppa devant ce qui lui semblait être la façade de l’immeuble de l’Irlandais, et s’avança avec assurance jusqu’à la porte d’entrée. Elle n’eut à patienter que quelques secondes avant que la porte s’ouvre sur son client, tout sourire. « Bonsoir. » Répondit-elle en entrant. À peine avait-il refermé la porte derrière elle que, déjà, elle goûtait aux assauts de son client. Elle passa ses bras autour du cou de Carl, et bascula légèrement la tête en arrière, laissant ses cheveux ondulés cascader le long de son dos. « Elle est sortie, ou tu l’as mise dehors ? » Demanda la brune en souriant, jugeant cette probabilité comme faible. Et pour cause : en tant que vrai gentil, Carl n’aurait sans doute pas osé mettre sa colocataire dehors le temps d’une soirée. « C’est cool, si on a la soirée pour nous. » Déclara l’escort-girl, avant de se détacher de Carl.  Elle était persuadée que l’Irlandais serait moins tendu et plus naturel que si sa colocataire avait été dans les parages. Elle s’éloigna d’un pas, et jeta un bref coup d’oeil aux alentours. Elle aurait volontiers continué son inspection, si son client ne l’avait pas interrompue dans son observation. « C’est génial pour elle. » Fit remarquer Naomi en souriant. Elle ne savait pas quelle relation il entretenait avec ses colocataires et, pour être franche, elle s’en fichait un peu. S’il avait trouvé un équilibre, c’était l’essentiel : le reste, ça ne regardait pas Naomi. « Et pour vous aussi ; en attendant de trouver quelqu’un d’autre, ça vous fait plus d’espace. » Dans la cuisine, sur le canapé, dans le frigo : pour sa part, elle n’y voyait que des avantages. Mais peut-être était-ce dû au fait qu’elle vive seule, et qu’elle se plaise comme cela. Une tierce personne aurait probablement du mal à tolérer son rythme de vie infernal, sa collection de chaussures dans l’entrée, et ses multiples vestes qui envahissaient le placard de l’entrée. Naomi prenait de la place, et avait toutes les peines du monde à se faire discrète. « Oui. » Répondit-elle, quand Carl lui demanda si elle vivait en colocation. Oh, Asher squattait parfois pendant quelques jours… mais rien de plus. « Je vis dans un tout petit appartement, mais je m’y plais bien. » Elle n’avait qu’une chambre, une salle de bain attenante, et une cuisine ridiculement petite ouverte sur le séjour. Mais ça lui suffisait amplement. Elle fit quelques pas dans la cuisine, et déposa son sac à main sur la table. « Avec plaisir. » Déclara-t-elle en inclinant légèrement la tête. « Qu’est-ce que tu me proposes ? » Connaissant Carl, il avait dû anticiper et faire des courses pour être en mesure de répondre aux besoins de son invité. Elle l’imaginait, stressé, planté devant l’étalage de sucreries au supermarché. Indécis, mais désireux de se plier en quatre pour lui faire plaisir. Elle le vit combler la maigre distance qui les séparait, pour s’attaquer avec plus de hardiesse à ses lèvres. Loin de s’en plaindre, l’escort-girl l’accueillit de la plus douce des manières, et le laissa mener la danse. « Techniquement, la dernière fois remonte à quelques minutes à peine. » Fit-elle remarquer en gloussant. Mais elle était convaincue que son baiser d’accueil ne l’avait pas rassasié, et que celui-là ne ferait que lui ouvrir l’appétit. « C’est pas mal comme friandise, pour commencer. » Plaisanta-t-elle, alors que son souffle se mêlait toujours à celui de son client. Elle fit glisser ses mains jusqu’aux siennes, qu’elle serra légèrement. « Tu me fais visiter ? » Ce n’était pas vraiment une question, plutôt une réclamation ; elle voulait découvrir l’univers dans lequel son client vivait. Sa main logée dans la sienne, elle se laissa guider de pièce en pièce. Et puis, finalement, ils arrivèrent devant la porte de la chambre de Carl. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire malicieux, et elle déclara : « S’il y a des règles à respecter, c’est le moment où jamais de les lister. Sinon, je suis prête à en apprendre davantage sur toi. »

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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyMar 13 Juin 2023 - 20:58


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Le plaisir qu'il a d'accueillir Naomi pour la toute première fois chez lui ne pourrait pas mieux transparaitre qu'à travers ce baiser, que Carl prend tout de même soin de ne pas éterniser non sans admirer au passage la tenue de son invitée. Son enthousiasme se mêle à sa nervosité et le garçon tient déjà difficilement en place, de quoi trahir le fait d'avoir passé les derniers jours à attendre cette visite comme à réfléchir à ce qu'il pourrait faire ou dire, une fois qu'il se retrouverait seul avec Naomi dans cet appartement où seul, Carl ne l'est justement pas souvent. « Elle est sortie, ou tu l’as mise dehors ? » La question peut sembler légitime mais Carl le jure, il n'a pas été question d'évincer la moindre colocataire pour s'assurer qu'elle ne s'imposerait pas comme un obstacle à leur tranquillité. L'aurait-il fait si Chelsea n'avait pas manifesté d’elle-même l'intention de sortir ? Disons qu'il se serait arrangé autrement car dans sa position, il ne pouvait pas exiger grand-chose de la rousse. « Oh, non, Chelsea c'est pas le genre de fille qu'on met dehors. » C'est en revanche le genre de fille connaissant son projet de première fois tarifée et parce qu'il n'a pas su tenir sa langue la dernière fois, Carl ne pouvait pas se résoudre à ce qu'elle croise la route de Naomi et se fende d'un éventuel commentaire, même pour mieux disparaître ensuite. « C’est cool, si on a la soirée pour nous. » Il le pense aussi et ne manque pas d'en sourire, laissant la brune se faire une première idée de l'endroit où il vit même si le cœur de la visite n'est pas vraiment ce salon sur le lequel donne l'entrée et où ils ne devraient en principe pas beaucoup s'attarder. L'occasion de lui apprendre que sa situation a quelque peu changé depuis que son autre colocataire est parvenue à quitter la routine de cette ville, et ce pour un projet dont Carl mesure encore à peine l'ampleur. Une chose est sûre : Soraya s'est envolée pour le meilleur. « C’est génial pour elle. Et pour vous aussi ; en attendant de trouver quelqu’un d’autre, ça vous fait plus d’espace. » Ce n'est pas tout à fait la façon dont Carl voit les choses ou disons que sans Soraya pour prendre sa défense, la cohabitation avec Chelsea n'est pas tous les jours très rose. La faute à ses initiatives une fois de plus incomprises lui ayant récemment valu de récolter ses foudres, et lui donnant presque hâte de retrouver quelqu'un. Il dirait aussi que cet appartement n'est pas assez grand pour réellement y voir une différence, et qu'ils se croisent encore beaucoup à l'hôtel où ils travaillent ensemble car la vraie différence se ressent surtout sur leurs finances et ce loyer qu'ils n'assumeront pas longtemps à deux, pas avec leurs salaires de valet et d'hôtesse d'accueil. La vie en communauté n'a donc pas que des bons côtés et c'est ce qui l'amène à questionner Naomi sur ce qu'il peut en être, pour elle. « Oui. Je vis dans un tout petit appartement, mais je m’y plais bien. » Il ne s'est alors pas trompé en supposant qu'elle vivait seule et aime entendre que cela lui convient, malgré son espace de vie manifestement restreint. « C'est l'essentiel ça et j'avoue, parfois, j'envie un peu les gens qui vivent seuls. » Ce qu'il n'a pour ainsi dire jamais connu entre ses familles d'accueil et ses différentes colocations, parfois un peu trop oppressantes pour un garçon dans sa bulle comme lui. D'un autre côté, Carl le sait, il n'est pas fait pour la vie en solitaire qu'il ne supporterait sans doute pas plus d'une journée tant il peut encore dépendre des autres et nécessiter leur présence. « Avec plaisir. » Naomi approuve le fait de prendre quelques provisions avec eux en plus de se voir offrir à boire, comme toute invitée que Carl aurait à cœur de correctement recevoir. « Qu’est-ce que tu me proposes ? » Sans que ce soit une surprise, le garçon n'a pas lésiné sur les stocks que ce soit en boissons ou en collations, avec bien peu de garantie toutefois quant au côté healthy de ces dernières. « Je me suis rappelé que t'adorais le chocolat alors tu vas voir, je nous ai pris pas mal de choses ! » Autant de gâteaux que de sucreries dont il peut déjà lui donner un aperçu en ouvrant ses placards, quand bien même la corbeille de fruits trônant un peu plus loin sur le comptoir voudrait faire illusion. « Pour ma défense, c'était aussi Pâques y'a pas très longtemps. » C'est la seule excuse qu'il parvient à trouver pour justifier ces réserves alors que Naomi s'en doute, la plupart ont été faites pour elle dans son éternel besoin de bien faire et surtout, d'en faire beaucoup trop. Et ce baiser qu'il revient chercher ensuite en dit assez long sur l'autre sorte d'appétit qui pourrait le guetter, dont l'escort ne manque pas de s'amuser. « Techniquement, la dernière fois remonte à quelques minutes à peine. » Un point pour elle. Le manque dont il parle n'est donc pas vraiment valable même s'il faut croire que pour Carl, c'est déjà trop. « C’est pas mal comme friandise, pour commencer. » Il étire un sourire tandis que leurs visages sont encore proches puis accueille ses mains sur les siennes, savourant cette proximité que personne ne pourra surprendre ni leur voler. Ici il n'y a qu'elle et lui, un tableau qui l'aurait à coup sûr effrayé bien des mois en arrière mais qui, désormais, le ravit de bien des manières.

(ambiance) « Tu me fais visiter ? » D'un hochement de tête, Carl acquiesce avant de conserver l'une de ses mains dans la sienne pour l'inviter à le suivre. Les différentes pièces de l'appartement sont alors passées en revues et commentées par le garçon avant que leurs pas ne les mènent à sa chambre, où Naomi découvrira l'essentiel de ce qui le concerne. « S’il y a des règles à respecter, c’est le moment où jamais de les lister. Sinon, je suis prête à en apprendre davantage sur toi. » Il apprécie sincèrement qu'elle s'en informe et le lui témoigne par un nouveau sourire, peu habitué à ce que l'on cherche à connaître ses limites car pour ça, il faudrait être déjà disposé à les respecter. « La seule règle c’est de pas y entrer sans me l'avoir demandé mais toi ça va, t’y es déjà autorisée. » Une autorisation que ses colocataires n'ont en revanche jamais pris la peine d'obtenir de sa part lorsque l'envie les prenait d'y débarquer sans s'annoncer, un risque dont Carl sera au moins préservé aujourd'hui mais au cas où Chelsea viendrait à rentrer plus tôt, un petit mot déposé dans ses chaussons lui demande explicitement de ne pas porter atteinte à son intimité avec une référence à un épisode passé qui avait déjà manqué de les traumatiser tous les deux. « Après toi. » il glisse une fois la porte de sa chambre ouverte afin que Naomi puisse y pénétrer la première. La pièce qui se dévoile à elle en dit plus long sur son jeune client que n'importe quelle autre dans cet appartement et pour cause, Carl en a aussi bien fait un cocon qu'un refuge et non seulement un endroit où dormir. Les rideaux restant la plupart du temps tirés reflètent son insensibilité à la lumière lors de ses crises de migraines, que le garçon compense bien souvent avec des petites guirlandes entourant son bureau et son lit. Les murs, d'un beige clair, contrastent avec la moquette d'un brun foncé et comme Naomi peut le constater, l'ensemble de la pièce se veut ordonné en dehors des baskets trainant dans un coin de celle-ci. Sa main se défait doucement de la sienne pour lui laisser la liberté de s'y déplacer et déjà, Carl cherche autour de lui de quoi combler le petit stress qui le gagne. « Hum, je sais pas trop quoi te montrer en premier.. oh, mes manuels de mathématiques ? Ils me servent encore pour l'aide aux devoirs que je fais parfois, et parce que je bouquine aussi pas mal sur mon temps libre. » Il passe même parfois un temps fou sur ces exercices pour ne jamais perdre la main, et parce que résoudre des équations lui semblera toujours bien moins compliqué que d'essayer de comprendre les humains – avec elles, au moins, un problème détient toujours sa solution. « Là-haut c'est un poster d’Ezreal, un personnage de League of Legends et mon préféré, surtout. C'est aussi un jeu auquel je joue beaucoup même s'il détrônera jamais Tomb Raider dans mon cœur. » Et pour cet autre jeu, Carl a aussi une attache bien plus sentimentale du fait de l'avoir découvert très jeune et d'y avoir joué en cachette de son beau-père, qui ne lui aura au moins jamais volé ces moments-là. « Dis-moi si c'est du charabia pour toi, je comprendrais. Mais j'imagine que Lara Croft te dit quand même quelque chose ? » Une Lara présente sous forme de figurines juste au-dessus de leurs têtes et trahissant quelque peu l'amour du garçon pour la célèbre aventurière. Du côté de son bureau, Carl ne manque pas de désigner son tableau en liège. « Ici j'ai accroché tous les dessins que j'ai pu recevoir quand j'étais au pair, comme les enfants adoraient m'en faire. » Certains (ses préférés) lui ayant été remis par la petite Maya vers qui Carl dirige dès lors ses prochaines pensées, tristement nostalgiques. « À côté ce sont mes bandes dessinées et là-bas, c'est le skate que j'ai plus du tout utilisé depuis ma blessure au genou. » Il ne s'y est toujours pas remis et ne sait à vrai dire pas s'il le fera un jour. Cette blessure fait d'ailleurs écho à l'agression vaguement effleurée le soir de son anniversaire, un épisode sur lequel Carl se confie encore difficilement même si l'évoquer si brièvement ne permet au moins pas à sa voix de trembler. Enfin, ses mains s'emparent d'un objet disposé sur le haut de son armoire mais qui, étrangement, n'a jamais le temps d'y prendre la poussière. « Et ça c'est Kleo, ma planche ouija. Je l'ai trouvée chez un antiquaire l'année dernière et depuis elle reste ici avec moi, même si mes colocataires l'aimaient pas beaucoup. » Elles ont bien tenté de la lui confisquer mais sans trop savoir comment, Carl a finalement réussi à les convaincre du contraire. Oh, nul doute qu'il les a implorées comme un enfant ce jour-là, bien trop attaché à cette planche pour que quiconque puisse le comprendre. Le prochain objet qu'il pourrait lui montrer n'est autre que son nouvel appareil photo mais tandis qu'il s'en empare, Carl réalise : « Je vais peut-être un peu vite, pardon. » C'est plus fort que lui, l'envie de lui faire découvrir son univers l'emportant sur le reste et bien sûr, si Naomi le souhaite, ils pourront sans problème revenir en arrière.

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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyVen 7 Juil 2023 - 15:30

« Je ne la connais pas, mais elle a l’air d’avoir du caractère. » Fit remarquer la brune, sur un ton badin. Elle ne connaissait de Chelsea que ce que Carl voulait bien lui en dire. Cependant, si elle commençait à fréquenter l’appartement de son client, nul doute qu’elle finirait tôt ou tard par la croiser dans les espaces communs. Elle se demandait comment la colocataire de l’Irlandais réagirait : sourire bienveillant ? Regard inquisiteur ? Légère moquerie ? Ou franche antipathie ? Toutes les options étaient possibles. Mais, à vrai dire, Naomi s’en fichait bien : il y avait bien longtemps qu’elle avait arrêté de s’offusquer des réactions des autres, et encore plus longtemps qu’elle avait compris que ses amitiés avec les femmes étaient compliquées — pour ne pas dire impossibles. En tout cas, pour ce soir, Carl et Naomi n’auraient pas à s’interroger sur la présence d’une tierce personne ; voilà qui devait d’ailleurs soulager le brun, dont l’enthousiasme était presque palpable. « Tu as déjà vécu seul ? » Demanda l’escort-girl, avant d’admettre : « Je reconnais que j’aime bien le calme, et la solitude. J’aime aussi le fait de n’avoir de compte à rendre à personne, et de pouvoir laisser traîner mes paires de chaussures dans l’entrée sans que personne ne trouve rien à y redire. » Elle ne plaisantait qu’à moitié ; sa collection de talons avaient depuis bien longtemps dépassé les limites du placard de l’entrée, et de multiples paires s’alignaient soigneusement contre le mur. Les deux acolytes quittèrent finalement l’entrée, pour se rendre dans la cuisine. Carl confessa avoir fait quelques courses en prévision de leur rendez-vous, et les lippes de Naomi s’étirèrent en un sourire complice quand il lui avoua avoir pris du chocolat pour lui faire plaisir. Sa bouche forma un « o » de surprise lorsqu’elle constata que son client s’était lâché. « Quelques provisions ? Tu es sûr que tu n’as pas vidé le rayon, plutôt ? » Sa sollicitude était appréciable ; elle sentait qu’il avait mis toutes ses chances de son côté pour lui faire plaisir — mais aussi, peut-être, pour éviter de se retrouver dans l’embarras si l’escort-girl venait à lui demander quelque chose qu’il n’aurait pas. « Tu as braqué un gamin qui revenait de sa chasse aux oeufs ? » Plaisanta la brune, avant de se laisser happer dans un nouveau baiser — un brin moins timide que le premier. Carl s’enhardissait au fur et à mesure de leurs rendez-vous, et Naomi ne pouvait que s’en féliciter — même si le chemin qui restait à parcourir était encore long et, probablement, semé d’embûches. Ils franchiraient les étapes ensemble, et l’escort-girl se montrerait aussi patiente que son client l’exigerait.


Main dans la main, Carl entreprit de faire le tour de son propre appartement en compagnie de Naomi. Il ne s’attarda qu’une brève seconde devant les chambres de ses colocataires, et fut plus loquace sur les pièces communes. La cuisine, et le salon notamment — que Naomi trouvait particulièrement cosy. Elle s’y projetait facilement, et supposait que de jolies soirées pouvaient avoir lieu ici. Naturellement, leurs pas les menèrent vers l’ultime pièce que l’escort-girl n’avait pas encore vue : la chambre de son client. Elle l’interrogea sur les éventuelles règles à respecter, et sourit en voyant qu’elle avait une autorisation de passage sans limite. Elle se doutait bien qu’elles n’étaient pas nombreuses à bénéficier d’une telle faveur ; ses colocataires et quelques amies proches, tout au plus. L’Irlandais poussa finalement la porte, acceptant de laisser Naomi découvrir son antre. « Merci. » Murmura-t-elle. Elle eut une fraction de seconde d’hésitation, et entra dans cette pièce qui lui dévoilait petit à petit ses secrets. La première chose qui la frappa fut la douce lumière qui inondait la pièce. Naturelle, mais tamisée par le biais des rideaux tirés — un effet de style ? Ou une volonté, pour Carl, de se cacher ? Elle aurait peut-être l’occasion de creuser ce sujet mais, en attendant, déporta son attention sur le reste de la pièce. Les couleurs étaient chaudes, accueillantes, sans pour autant être agressives. Son client la ramena sur terre lorsqu’il commença à désigner les éléments qui revêtaient de l’importance pour lui. « Des manuels de mathématiques ? » Répéta-t-elle, surprise. « Je ne te savais pas passionné par la discipline. » Avoua-t-elle en arquant un sourcil. « À quel point excelles-tu dans le domaine ? » Elle se montrait curieuse, complètement étrangère à cette passion. Tout ce qui touchait de près ou de loin au domaine scientifique la dépassait complètement ; il y avait bien longtemps qu’elle s’était fait une raison. Elle n’était pas aimée pour ses connaissances, Naomi ; chacun sa spécialité, chacun son truc. « Autant League of Legends me dépasse complètement, autant Lara Croft, je vois bien. » Déclara-t-elle en inclinant légèrement la tête.  Un sourire étira ses lèvres, alors qu’elle se confiait à Carl : « Je vais t’avouer un truc : j’ai toujours rêvé de ressembler à Lara Croft ; je trouvais le personnage incroyable, tant physiquement que mentalement. » Femme forte et sûre d’elle ; femme accomplie et indépendante ; femme de caractère et aventurière. Elle possédait de nombreuses qualités, en tout cas aux yeux de l’escort-girl. Le sujet dévia vers les quelques dessins que Carl avait fièrement punaisé au mur, et sur lesquels Naomi s’attarda un petit moment. Elle avait senti toute l’émotion dans les propos de son interlocuteur, comme s’il était encore touché de ces petites attentions à son égard. « Lequel est ton préféré, et pour quelle raison ? » Demanda-t-elle, désireuse de percer les mystères qui entouraient encore son client. Elle n’était pas sûre qu’elle y parviendrait un jour ; derrière sa timidité maladive se cachait un homme complexe. Comme lorsqu’il aborda sa planche de skateboard. « Tu penses un jour remonter dessus, ou tu préfères le conserver comme une vielle relique ? » Elle ne lui posa pas de question concernant ladite blessure au genou, pas certaine que Carl ne veuille lui en dire davantage à ce sujet. Néanmoins, s’il voulait se confier, elle serait prête à l’écouter, comme toujours. Elle resta interdite lorsque, quelques instants plus tard, Carl mentionna sa planche ouija. La brune déglutit difficilement, un brin impressionnée par la présence de cet élément dans l’univers de Carl. « Ça me fout des frissons, ton histoire de planche. » Confessa Naomi en relevant légèrement l’un de ses bras, pour prouver à son interlocuteur qu’elle ne lui mentait pas. « Pourquoi l’avoir achetée ? » À la réflexion, elle n’était pas sûre d’avoir envie de connaître la réponse — elle craignait que son client ne lui propose d’essayer ensemble. Et si Naomi était une employée dévouée, elle n’était pas sûre pour autant d’accepter de relever un tel défi : ça l’angoissait bien plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. « Est-ce que tu as déjà testé ? » Demanda-t-elle à voix basse, comme craignant d’éveiller un mauvais esprit qui aurait préféré ne pas être perturbé dans une phase de repos. Une fois ses réponses obtenues, elle détourna bien vite son regard de l’objet ; inutile de provoquer le destin, ou de se montrer trop insistante. À la place, elle préféra évoquer un élément commun, nettement plus terre-à-terre et rassurant. « Où sont tes photos ? » Demanda-t-elle en se retournant vers lui, presque surprise qu’il n’ait pas mentionné cette passion immédiatement. Il lui en avait parlé dès leur première rencontre, et ils avaient d’ailleurs pris l’habitude d’immortaliser leurs rendez-vous successifs d’un cliché. Carl prenait toujours soin de les envoyer à Naomi, en guise de souvenir. Ça lui avait semblé anodin, au début ; et puis finalement, ça lui avait plu. Elle aimait voir l’évolution au fur et à mesure de leurs rencontres ; leurs regards complices, leurs postures plus détendues, leur complicité visible. « Je m’attendais presque à ce qu’elles tapissent ta chambre. » Avoua-t-elle, en jetant un coup d’oeil autour d’elle pour vérifier qu’elle avait bien scanné tous les murs de sa chambre, et qu’elle n’avait pas manqué un coin dérobé. « Est-ce que tu es trop timide pour les exposer, ou s’agit-il d‘une passion secrète ? » Maintenant que sa curiosité était éveillée, elle n’allait certainement pas le lâcher sans obtenir un semblant de réponse. L’absence de cet art suscitait forcément des questions. « A moins que tu ne sois du genre à les ranger dans un album ? » Elle l’imaginait aisément : développer ses photos, sélectionner celles qui méritaient d’être rangées dans un beau livre, et stocker les autres dans une boîte quelconque — mais qu’il prendrait tout de même le soin de dissimuler, sans doute par peur d’être jugé.


L’escort-girl s’installa sur le bout du lit de Carl, posa les mains sur ses genoux, et releva les yeux vers lui. « Alors, quel film as-tu prévu pour ce soir ? » Demanda-t-elle avec un sourire, impatiente de découvrir ce sur quoi son choix s’était porté. Film de science-fiction ? Film romantique ? Un mélange des deux ? Naomi n’était pas spécialiste du sujet, mais elle supposait qu’un tel mix avait déjà dû être pensé par les réalisateurs. Elle releva légèrement les jambes, et fit glisser une main sur ses chevilles pour retirer ses talons hauts. L’un après l’autre, ils tombèrent au sol dans un bruit sourd. « Ils peuvent rester là ? » Demanda-t-elle, avant de poursuivre : « Si tu veux, je peux aller les mettre dans l’entrée. » Elle avait vu que quelques paires y étaient déposées, et elle ne voulait pas mettre de désordre dans la chambre bien rangée de son client. Après avoir obtenu son accord de les laisser au sol, elle se fit glisser jusqu’à la tête de lit. À son aise, Naomi plongea une main sous les couvertures pour en retirer un premier oreiller, qu’elle déposa derrière son dos. Elle fit de même avec l’autre — et le déposa à côté d’elle, suggérant à Carl de prendre place à ses côtés.  


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyVen 14 Juil 2023 - 20:30


☾ show you my world
head for the sun follow your footsteps, edge of the world right to your doorstep home. anywhere you wanna go beyond the stars out where the sun sets, we’ll find the light and we’ll keep it our secret. down any road anywhere you wanna go, show you my world. out-run the dark and keep our eyes open, show you my world.
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN
gifs by (c) keetikagifs et (c) harley


Il ne peut qu'acquiescer d'un léger hochement de tête au sujet du fort caractère présumé de sa colocataire, Carl vivant depuis assez longtemps entre ces murs pour en avoir constaté tous les aspects. Chelsea n'a pas un tempérament facile c'est certain, tout comme sa propre façon d'être pose parfois problème à la rousse dont il peut collectionner les reproches mais dans le fond, ces deux-là se complètent bien. Les choses ont juste le mérite d'être un peu plus faciles quand un troisième élément peut agir entre elle et lui comme un tampon, empêchant alors les humeurs de Chelsea de trop déteindre sur lui et son intensité de faire de même comme Soraya pouvait jusqu'ici s'y employer. Désormais, c'est à deux que les colocataires doivent réapprendre à vivre et Carl ne tient pas à voir cette situation trop longtemps perdurer, lui qui marche trop souvent sur des œufs avec l'impétueuse concernée malgré toute l'affection qu'il peut déjà lui porter. « Tu as déjà vécu seul ? » Bien sûr, l'idée lui a plus d'une fois traversé l'esprit mais Carl prend généralement peur avant de trop la considérer. Pourrait-il sérieusement gérer un appartement seul, mais aussi et surtout la solitude allant avec ? Il est également celui qu'un rien fait sursauter, laissant alors supposer que le moindre bruit intercepté s'accompagnerait du besoin immédiat d'être rassuré. Seul, Carl passerait son temps à s'inquiéter comme à déplorer le manque de vie autour de lui, et ce n'est pas la meilleure chose à lui souhaiter quand l'impression de ne pas trouver sa place dans ce monde pèse déjà sur lui. « Oh non, jamais. J’ai été quelques fois en colocation quand je vivais pas chez mes familles d'accueil. » C'est le cas depuis son départ d'Irlande où Carl a connu sa pire cohabitation toutes expériences confondues, mais aussi éprouvante ait été la vie sous le même toit que son beau-père vivre seul était bien la dernière chose qu'il se voyait faire une fois en Australie. Il lui fallait des repères et une présence à ses côtés, et force est de constater que rien de tout cela n'a tellement changé. « Je reconnais que j’aime bien le calme, et la solitude. J’aime aussi le fait de n’avoir de compte à rendre à personne, et de pouvoir laisser traîner mes paires de chaussures dans l’entrée sans que personne ne trouve rien à y redire. » La référence l'amuse alors que cette liberté que Naomi revendique l'a déjà plus d'une fois fait rêver. Lui aussi adorerait parfois ne plus devoir de comptes à personne mais la réalité le rattrape tout aussi vite, et fait de lui un garçon incapable d'aborder la vie en solitaire sans finir par angoisser. Il envie à Naomi ce côté indépendant encore si peu développé chez lui car il n'est encore qu'aux prémices de sa recherche d'autonomie, promettant déjà d'être longue comme le reste. Pour remplir les placards de cet appartement de cochonneries en revanche, Carl n'a jamais peur de prendre des libertés. « Quelques provisions ? Tu es sûr que tu n’as pas vidé le rayon, plutôt ? » Puisque Naomi lui a confié raffoler du chocolat, il lui semblait bien normal d'en faire le plein pour honorer dignement sa visite mais à présent Carl s'interroge : n'en aurait-il pas un peu trop fait ? « Tu as braqué un gamin qui revenait de sa chasse aux œufs ? » Cette fois, c'est un rire qui lui échappe tandis qu'il lève ses deux mains en l'air comme pour signifier son innocence. « Je voulais vraiment te faire plaisir, tu sais. » il reprend avec sérieux et tout autant d'honnêteté avant d'appuyer ses dires par un vigoureux baiser. Il voulait que tout soit parfait pour la venue de Naomi et n'a ainsi pas fait les choses à moitié, espérant à présent que la découverte de sa chambre lui fera bonne impression elle aussi quand bien même son appréhension se devine.

Ce n'est pas tous les jours que Carl fait visiter son monde à quelqu'un et il n'est pas exagéré de dire que l'escort est ici une privilégiée, officiellement autorisée à mettre les pieds dans ce que le garçon a de plus secret comme de plus intime. Une chambre finalement à son image et sans grande prétention, reflétant aussi bien la moindre de ses passions que son côté poltron et renfermé avec ces rideaux le préservant de l'extérieur et des menaces de ce dernier. Ici Carl n'a à craindre rien ni personne, bien au chaud dans son antre censée le protéger où il peut également être lui-même, sans crainte que son originalité puisse déranger. « Des manuels de mathématiques ? Je ne te savais pas passionné par la discipline. » Et pour cause, Carl n'a pas le souvenir d'en avoir déjà fait mention au cours de leurs entrevues malgré la place que les mathématiques peuvent occuper dans sa vie. C'est sans doute parce qu'il ne voulait pas prendre le risque de l'ennuyer avec cet intérêt que peu de gens comprennent, quel garçon de son âge collectionne après tout ce genre de manuels et plonge la tête la première dans ses équations par véritable envie ? Carl n'est même plus étudiant et pourtant, son histoire d'amour avec les chiffres se poursuit avec le temps. « À quel point excelles-tu dans le domaine ? » Exceller est un bien grand mot si on lui demande son avis mais Naomi n'en sera pas étonnée, elle qui connait maintenant sa prédisposition pour minimiser le moindre de ses accomplissements ou talents. « J'ai un assez bon niveau pour faire de l'aide aux devoirs alors hum.. j'imagine que je m'en sors pas trop mal. » Il ne faut pas compter sur Carl pour se considérer pro en la matière, malgré l'évidence de la chose et le fait qu'avec un peu d'ambition et de courage, enseigner les mathématiques aurait été à sa portée. Les jeux-vidéo sont un autre domaine dans lequel ses aptitudes peuvent être soulignées mais là encore, Naomi semble quelque peu dépaysée. « Autant League of Legends me dépasse complètement, autant Lara Croft, je vois bien. » Ce nom suffit à faire briller ses yeux d'un éclat certain, l'aventurière figurant depuis toujours comme son idéal féminin et Carl se moque bien qu'elle ne soit pas réelle. « Je vais t’avouer un truc : j’ai toujours rêvé de ressembler à Lara Croft ; je trouvais le personnage incroyable, tant physiquement que mentalement. » Cette confession risque bien d'en entrainer une autre puisque Carl n'a pour sa part aucun mal à reconnaître cette ressemblance à laquelle Naomi pouvait aspirer – de son côté, c'est même la toute première chose qu'il a pu remarquer. « Moi aussi je dois t'avouer un truc.. c'est l'une des raisons qui ont fait que j'ai flashé sur toi au début. » Ses joues ont toutes les chances de virer au rouge mais cette vérité, Naomi mérite bien de la connaître quand bien même le transfert de son héroïne préférée sur elle n'est pas sa plus grande fierté. « Tu me rappelais Lara et c'est même toujours le cas, parfois. » il ajoute même, son regard peinant à soutenir le sien maintenant que ce petit secret n'en est plus un. C'est peut-être bien aussi l'un de ses fantasmes inavoués, celui de trouver son aventurière dans la vraie vie et jusqu'ici, Naomi en porte joliment les traits. « Lequel est ton préféré, et pour quelle raison ? » L'attention portée sur les dessins accrochés l'arrange bien après ça et Carl s'autorise dès lors à souffler, sans pouvoir s'empêcher d'admirer ces petits trésors que les enfants ont pu lui confier. « Celui-là, avec les falaises et l'herbe très verte. J'avais dit à Maya que je venais d'Irlande et elle s'est mise à dessiner un paysage de là-bas pour que « je me sente ici comme chez moi ». J'ai trouvé ça adorable de sa part. » Et Carl en est encore tout ému au simple fait de le dire, alors même qu'il ne conserve pas beaucoup de bons souvenirs de sa terre natale. C'est avant tout l'intention qui compte et ce jour-là, la fillette a réchauffé son cœur de la plus jolie des façons. « Tu penses un jour remonter dessus, ou tu préfères le conserver comme une vielle relique ? » Ce vieux skateboard auquel il n'a pas touché depuis des mois, Carl est à vrai dire peu capable de prédire son avenir mais une part de lui appréhende déjà d'y remonter. « J'aimerais en refaire, je crois. Je peux maintenant que mon genou est remis mais je.. j'ai pas envie de repenser à pourquoi j'ai arrêté d'en faire. » C'est un cercle vicieux que le garçon entretient et il le sait, ce skate n'étant bon qu'à lui torturer l'esprit même lorsqu'il n'y touche touche pas mais briser les souvenirs qu'il y associe ne sera pas simple, et mériterait sans doute d'être abordé dans le cadre de sa thérapie. « Pour le moment je me dis qu'il est pas plus mal ici. » Dans un coin de sa chambre à prendre la poussière, contrairement à cette planche un peu particulière à laquelle le garçon a été jusqu'à donner un nom. « Ça me fout des frissons, ton histoire de planche. » Ce qu'il devine ne pas être une très bonne chose, de quoi le pousser à se rapprocher de Naomi dont il vient doucement s'emparer de la main comme pour lui signifier qu'elle n'a rien à craindre de Kleo. « Pourquoi l’avoir achetée ? » « Oh, ça s’est fait sur un coup de tête pour tout te dire. » avoue-t-il avant de se pencher sur les fameuses raisons l'ayant amené à investir dans ce bout de bois que peu de personnes auraient choisi d'acheter à sa place, et c’est bien ce qui l’a précisément convaincu. « J'étais de passage chez un antiquaire à la recherche d'un cadeau pour l'anniversaire de mon frère et quand j'ai demandé au vendeur quel objet n'intéressait personne, il m'a répondu cette planche. Je crois que je me suis un peu reconnu en elle, tu vois ? Moi aussi on m'a souvent mis de côté alors quelque part, je voulais lui donner une chance et une existence en dehors de cette boutique. » Parce que les clients passaient devant elle sans même s'arrêter et que cette impression d'être l'éternel laissé-pour-compte et l'ignoré de service, Carl l'a connue toute sa vie. « T'as le droit de penser que c'est ridicule de compatir pour une planche, ça l'est sûrement un peu. » Ses colocataires étaient en tout cas de cet avis et Carl a à force l'habitude d'être pointé du doigt pour son étrangeté, quand bien même cette histoire tend aussi à prouver que sa sensibilité ne connait pas de limite. « Est-ce que tu as déjà testé ? » Sa main se détache lentement de la sienne tandis que son regard vient retrouver le sien en douceur. « Pas pour invoquer des esprits, si c'est le sens de ta question. » C'est au moins un point sur lequel Carl peut déjà la rassurer, lui-même n'étant pas à l'aise avec ces questions d'ordre surnaturel. « Mais ça m'arrive de lui poser des questions et d'attendre que la pointe se mette à bouger. C'est juste pas encore arrivé. » Il hausse les épaules, pas résigné pour autant à cesser ses tentatives car un jour il veut le croire, Kleo répondra à ses interrogations. « Où sont tes photos ? Je m’attendais presque à ce qu’elles tapissent ta chambre. » Naomi remarque que celles-ci ne sont pas mises en avant comme le reste et cette absence de clichés sur les murs de sa chambre a bien une explication qu'elle-même parvient à déceler. « Est-ce que tu es trop timide pour les exposer, ou s’agit-il d‘une passion secrète ? » Elle le connait bien, et même trop bien pour se douter que Carl n'a effectivement pas osé donner de l'importance à des photos qu'il avait lui-même prises, par modestie autant que par complexe. « A moins que tu ne sois du genre à les ranger dans un album ? » Elle ne se trompe pas sur cet autre point que Carl vient doucement confirmer. « J'ai un album dans lequel je les range, oui. Juste ici. » Le voilà donc qui s'empare de l'album en question renfermant ces clichés que le garçon n'ose jamais montrer, par conviction qu'ils ne valent pas grand-chose. « Je les trouve pas assez réussies pour les afficher alors je préfère les garder là-dedans, comme ça elles sont protégées aussi. » Il feuillette les pages sans s'attarder sur la moindre photo, laissant à Naomi le loisir de revenir sur certaines si elle le souhaite avant qu'il ne soit pris d'une réalisation soudaine. « Mais tu sais, j'ai toujours la photo de notre deuxième rendez-vous comme fond d'écran. » Sur ce téléphone que Carl lui tend l'instant d'après, où trône encore le souvenir de leur entrevue au parc sur lequel ses yeux viennent plus longuement s'attarder. Ce fond d'écran, il faut croire que Carl ne le changera jamais. « Je l'adore vraiment cette photo de nous. » Et le fait de l'admirer tous les jours a un côté réconfortant, comme une ancre à laquelle se raccrocher dans les moments où Carl douterait de lui car il lui suffit de constater le chemin accompli avec Naomi pour se dire que oui, son évolution est possible. Son téléphone reposé et l'album à présent rangé, c'est un pas timide que le garçon amorce vers son invitée après cette première découverte de la pièce. « T'es pas déçue au moins ? Je veux dire, je comprendrais si tu t'attendais à autre chose. » À mieux aussi, quand bien même cette chambre lui correspond et ne ressemble à aucune autre. Carl a conscience de ne pas lui vendre du rêve mais peu à peu, ce sont ses secrets que le bonhomme lui révèle.

« Alors, quel film as-tu prévu pour ce soir ? » Son invitée assise sur le bout de son lit, le signal lui est donné pour présenter le programme de la soirée. Ils ont convenu qu'ils regarderaient un film ensemble une fois chez lui mais le choix de ce dernier lui a été laissé, choix que Carl peut à présent lui communiquer. « Eternal Sunshine of the Spotless Mind. » annonce-t-il dans un large sourire tout en brandissant le DVD pioché directement dans sa collection. Ce ne sera pas une découverte pour lui mais Carl s'en moque car en optant pour ce classique, il sait au moins qu'il s'évitera toute mauvaise surprise et espère qu’il en sera de même pour son invitée qu’il a comme toujours le souhait de satisfaire. « C'est un film romantique de science-fiction, je me suis dit que ce serait pas mal de mélanger les deux. » Il n’oublie pas que Naomi a une préférence pour les films d’action mais il lui semble bien que les intrigues romantiques ne lui déplaisent pas non plus dans une certaine mesure, sans prétendre toutefois détrôner Coup de foudre à Manhattan dans son cœur il s’en doute bien. La prochaine fois Carl le jure, c’est un véritable film d’aventure dont ils profiteront à deux. « Ils peuvent rester là ? » Ses yeux se posent sur ces talons que l'escort vient de retirer et se trouvant sur sa moquette, sans risque aucun de l'y déranger. « Si tu veux, je peux aller les mettre dans l’entrée. » « Non t'en fais pas, ils sont très bien ici. » lui assure-t-il, pas le moins du monde allergique au fait que ces chaussures puissent rester dans cette chambre avec eux. Et quand enfin Naomi s'installe pleinement sur le lit, Carl connait un court moment d'hésitation avant de s'y glisser à son tour, peu habitué à composer avec une présence dans celui-ci. Son dos confortablement calé contre l'oreiller et le film prêt à être lancé, c'est un regard curieux qu'il pose sur celle se trouvant à ses côtés. « Est-ce que tu connais ce film ? Il date un peu mais l'histoire m'a bien plu et puis je trouvais les cheveux de la fille rigolos. » Tantôt verts, rouges, oranges et bleus, leur couleur varie tout au long du film en fonction du statut de sa relation avec l'autre protagoniste mais cette information, Carl la garde pour lui s'il s'avère qu'elle ne l'a jamais vu. « Naomi ? » Il tourne finalement sa tête vers son invitée et d'une voix quelque peu hésitante, ose demander : « Je peux venir contre toi ? » En déposant sa tête contre son épaule par exemple, sous-entendant qu'un petit rapprochement ne lui déplairait pas avant que le film ne commence.

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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyMar 1 Aoû 2023 - 16:26

A chacun de leur rendez-vous, Naomi avait le loisir de mesurer le chemin que son client avait pu parcourir depuis leur première rencontre. Elle avait rencontré un jeune homme, qui avait gardé ses habitudes et ses attitudes d’adolescent. Maintenant qu’il avait davantage d’assurance, ce garçon-là cédait progressivement sa place à un homme, adulte, dont l’audace trahissait des envies et des besoins qu’il avait tus. Cependant, malgré une certaine pointe d’empressement qui se faisait de plus en plus ressentir, il gardait ses bonnes manières — et la cargaison de chocolat qu’il avait acheté en prévision de sa venue en était la preuve. Pas besoin de plus pour convaincre l’escort-girl ; elle se sentait déjà fondre. Elle accueillit avec chaleur le baiser vigoureux de son client, et y répondit avec la même ferveur. « Je sais. » Répondit-elle en inclinant légèrement la tête, alors que ses bras restaient enroulés autour du cou de son client, leur garantissant une certaine proximité. Elle savait que, depuis leur rencontre, Carl mettait les petits plats dans les grands. Il la soignait, et s’assurait toujours qu’elle se sente bien, à l’aise, confortable. Comme chez elle, en quelque sorte. Aujourd’hui, il n’avait pas dérogé à ses bonnes habitudes : il avait voulu qu’elle soit dans ses petits souliers, pour passer le meilleur des moments possibles en sa compagnie. « Et tu as réussi. » Déclara-t-elle d’une voix douce, en cherchant Carl du regard. Il se dévalorisait toujours, et n’avait absolument aucune confiance en lui. Les gens prenaient-ils sa gentillesse et sa sensibilité pour des faiblesses ? C’était possible ; rien n’étonnait plus l’escort-girl, aujourd’hui. Mais, loin d’être intimidée, l’Australienne entreprit de lui dire sincèrement ce qu’elle pensait de son attitude. « Tu es toujours si gentil, et si prévenant. » Fit-elle remarquer avec un léger sourire. Il n’avait rien de moqueur ni de narquois ; il s’agissait simplement d’un constat, qu’elle s’était fait à plusieurs reprises. Cette attitude dénotait quelque eu avec celles dont elle avait l’habitude, avec sa profession : les clients faisaient toujours passer leur bien-être avant le sien. Un fait auquel elle s’était habituée et dont elle s’accommodait ; plus ses clients se sentaient bien, plus ils étaient enclin à payer ou à renouveler l’expérience. « Alors que moi, j’ai l’impression de passer mon temps à te bousculer. » Certes, elle lui faisait vivre des moments spéciaux, dont il avait rêvé sans jamais oser les concrétiser. Mais n’y allait-elle pas un peu fort, parfois ? Pour ne pas le brusquer, elle marchait sur des oeufs. Elle tâtonnait, osait progressivement, mais ne s’abandonnait jamais pleinement au moment. C’était elle qui guidait, qui pilotait, qui manoeuvrait. Et ce serait le cas jusqu’au moment où Carl serait prêt à prendre son envol. « Tu m’en veux toujours pas ? » Demanda-t-elle, faussement naïve et innocente. Elle était persuadée du contraire, à vrai dire. Chaque pas qu’elle osait faire lui faisait franchir une étape, qui le rapprochait indéniablement d’un dénouement qu’il réclamait avec de plus de plus d’évidence et d’insistance. Après avoir eu la confirmation que son client n’était toujours pas lassé, elle déposa furtivement ses lèvres sur les siennes et entreprit de faire la visite des lieux — la pièce maîtresse pour eux étant, sans la moindre surprise, la chambre de Carl.


Elle renfermait ses secrets, ses espoirs, ses doutes, ses craintes, et tout un tas d’autres éléments qui reflétaient sa personnalité. Naturellement, comme il ne s’agissait pas de leur premier rendez-vous, Naomi avait déjà eu l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son client. Qui il était, d’où il venait, ce qu’il aimait : même si Carl possédait toujours un jardin secret, il avait accepté de se dévoiler. Un élément important, qui avait permis à l’escort-girl de mieux cerner la personnalité de l’Irlandais, et d’éviter certains écueils. Bien que timide, il s’était montré plutôt loquace en sa compagnie — comme s’il avait compris que rien ne pourrait se produire, s’il n’envisageait pas de se dénuder un peu (au sens propre, comme au sens figuré). « Combien sommes-nous à avoir eus la chance de découvrir cet endroit ? » Il lui avait déjà dit qu’il n’était pas spécialement entouré, et qu’il n’avait pas pléthore d’amis. Elle fit un tour sur elle-même, embrassant la pièce dans son intégralité. Elle se focaliserait par la suite sur de plus petits détails et, en attendant, écoutait attentivement ce que Carl lui disait et acceptait de partager avec elle. « Je suis admirative. » Déclara la brune en inclinant légèrement la tête. Elle n’avait jamais été douée à l’école, n’y voyant pas tellement d’intérêt. Elle savait lire, écrire et compter ; à son sens, c’était bien là l’essentiel. Pour le reste, elle partait du principe que la vie ne s’apprenait pas dans un manuel, mais au travers d’expériences. « Je n’étais pas tellement intéressée par l’école. » Verrait-elle les choses autrement, maintenant qu’elle était plus âgée ? Peut-être ; mais elle n’aurait pas de seconde chance. « Mais je suis curieuse. » Avoua-t-elle en souriant. Et c’était ce trait de caractère, aussi, qui lui permettait d’apprendre de nombreuses choses. Sans compter que certains de ses clients la prenait pour plus idiote qu’elle ne l’était, ce qui faisait d’elle une femme bien renseignée. Ils poursuivirent la visite, Carl pointant du doigt sa collection de jeux vidéos. Elle n’était pas tellement surprise ; elle avait cru déceler un petit côté geek chez son client. « Vraiment ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil, sincèrement surprise par cet aveu. Pourtant, elle ne boudait pas son plaisir d’être ainsi assimilée à une héroïne — et pas n’importe laquelle, d’ailleurs. Lara Croft avait fait tourner des têtes, et avait su sublimer la gent féminine. « Pour quelle raison ? » Était-ce dû à son caractère affirmé, à ses yeux clairs, à son audace avérée, à ses jambes élancées, à sa vie débridée ou à son tour de poitrine pour lequel un saint pourrait se damner ? « Est-ce que ça te ferait perdre tout sens commun, si un jour je venais habillée comme elle à l’un de nos rendez-vous ? » Plaisanta l’escort-girl. Elle ne parlait pas de cosplay — Lara Croft n’était pas tellement réputée pour ses histoires sentimentales. Fière et indépendante, elle n’avait besoin de personne pour s’accomplir en tant que femme et aventurière. Elle constata que Carl avait piqué un fard, ne laissant guère de doute sur sa réponse, et elle s’en amusa : « On verra ce que je peux faire pour toi, un de ces jours. » Décréta la brune, en se détournant de son client pour reprendre sa découverte là où elle l’avait laissée. La séduction et le flirt laissèrent place à des souvenirs heureux, et à des paysages lointains que Naomi n’avait jamais eu l’occasion de contempler. Quand elle interrogea Carl sur son dessin préféré, il n’eut aucune hésitation en désignant celui où la verdure remplissait les trois quarts de la feuille. Elle s’en saisit, et en scruta les moindres recoins. Hormis l’herbe verdoyante, on pouvait voir la présence de quelques oiseaux au-dessus des falaises, et un petit bout de mer sur un coin du dessin. Personne à l’horizon ; ce croquis était un appel au calme et à la sérénité. « Elle ne se débrouille pas trop mal, pour une gamine. » Déclara Naomi en souriant. « C’est un appel au voyage. » Elle comprenait aisément pourquoi son client y avait donc été sensible. Elle savait que tout ce qui touchait à son pays natal suscitait, en lui, une émotion particulière. Il semblait nostalgique. Le sentiment aurait d’ailleurs pu être le même avec son skateboard, si les raisons qui l’avait poussé à abandonner n’avaient pas été aussi dramatiques. « Je comprends. » Dit-elle, avant d’enchaîner : « Chaque chose en son temps, comme on dit. » Il n’avait pas d’obligation de reprendre ; si un jour il se sentait prêt, il remonterait naturellement sur sa planche. C’est en revanche un autre type de planche qui retint l’attention de l’escort-girl. Surprise du fait qu’il possède une telle relique, elle ne se priva pas de lui poser quelques questions à ce sujet. « C’est… » Elle haussa les épaules, un peu désarçonnée. Une fois de plus, Carl venait de lui prouver qu’il ne ressemblait à personne d’autre. « Ce n’est pas ridicule, c’est juste déroutant. » Admit-elle, avant de l’interroger : « Et si la planche n’était pas pour ton frère, alors que lui as-tu pris ? » Connaissant l’Irlandais, on pouvait s’attendre à tout. Une autre question la taraudait : l’utilisation qu’il avait de sa fameuse Kleo. Était-ce simplement un objet décoratif, ou avait-il déjà essayé de s’en servir ? Elle frissonna en l’entendant confirmer cette seconde hypothèse. « Promets-moi une chose : si un jour ça bouge, ne me dis rien. » Ce qu’on ignorait ne pouvait pas nous faire de mal, n’est-ce pas ? Sur ce point, Naomi manquait clairement de courage. Et elle n’hésita pas à le faire savoir à son hôte. « Je crois que ça me glacerait le sang. » Et, surtout, elle ne serait jamais plus complètement sereine dans sa chambre, comme elle pouvait l’être en cet instant précis. Cependant, un élément important manquait à l’appel de cette présentation de chambre et d’univers : les photographies. C’était l’une des premières choses qu’elle avait appris sur son client : il était passionné par cet art. Elle se pencha sur l’album dans lequel Carl cachait ses clichés, et les observa furtivement alors qu’il tournait les pages à cadence régulière. « Celle-ci est magnifique. » Déclara-t-elle, glissant son index sur l’une des pages. Il s’agissait d’un coucher de soleil, où les tons rosés, sables et orangés se mêlaient. « Je sais que tu ne crois pas en toi et en ton talent, mais… » Elle sourit, et avoua, un brin intimidée : « J’ai vraiment hâte que tu me prennes en photo. » Consciente que cela pouvait passer pour du narcissisme pur et dur, elle entreprit de préciser son propos : « Je suis certaine que tu vas choisir un angle original, qui va me sublimer. Que tes photos ne ressembleront à aucune autre. » Elle ne lui disait pas pour lui mettre la pression, bien au contraire. « Enfin, si tu es toujours partant pour que cette activité fasse l’objet d'un rendez-vous, bien sûr. » Elle n’allait pas lui forcer la main s’il n’en avait pas envie, ou s’il avait changé d’avis par rapport à la première fois où ils avaient évoqué cette possibilité. Elle sourit en voyant l’écran du téléphone de Carl, et hocha la tête. « C’est vrai qu’elle est jolie. » Ils avaient pris d’autres clichés, à l'occasion de leurs autres rendez-vous successifs. C’était leu rituel, d’ailleurs : il devait être en mesure d’illustrer chacune de leur rencontre par le biais d’un selfie. « Et ne perdons pas de vue qu’il nous faudra aussi une photo pour aujourd’hui. » Fit remarquer la brune avec un sourire entendu. Mais la soirée ne faisait que commencer ; ils auraient tout le temps de faire ça plus tard. Alors que la visite de sa chambre touchait à sa fin, Naomi se retourna vivement vers son hôte. « Déçue ? Mais pourquoi je serais déçue ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil. « C’est toi. Je suis contente que tu aies accepté de te livrer davantage en ma compagnie. » Elle caressa sa paume du bout des doigts, dans un geste qui se voulait doux et rassurant. Puis, forcément, elle s’interrogea sur le film qu’ils allaient regarder ensemble. « C’est fort, d’avoir su allier nos goûts. Bravo. » Déclara-t-elle en souriant, avant que l’escort-girl ne grimpe sur le lien de Carl pour aller se positionner face à l’écran. À son aise, elle fit tomber ses talons au sol et, après avoir obtenu l’accord qu’ils y restent, se cala contre le mur. « Je ne connais que de nom, je ne l’ai jamais vu. » Admit-elle, alors que l’Irlandais venait s’installer à ses côtés. Elle avait remarqué le moment d’hésitation qui était passé dans ses yeux, sans doute peu habitué à composer avec la présence d’une tierce personne dans sa chambre. Elle choisit pourtant de faire comme si de rien était, ne souhaitant pas le plonger dans l’embarras. « Ses cheveux ? » Répéta-t-elle en arquant un sourcil, alors que son hôte calait confortablement son dos contre son oreiller. « Tu m’intrigues ! Mais ne m’en dis pas trop, je veux découvrir par moi-même. » La curiosité, encore et toujours. Les yeux rivés sur l’écran, l’escort-girl attendait que Carl presse le bouton « play » du lecteur DVD. Mais il se fit désirer, et Naomi comprit bientôt pourquoi. « Hmmm ? » Sans répondre à sa question, elle s’empara de son bras, qu’il fit passer derrière sa nuque. Elle se décala légèrement, logeant sa tête contre son épaule. « Est-ce que tu es bien, comme ça ? » Demanda-t-elle à voix basse, après s’être légèrement laissée glisser sur le lit. Sans être affalés, ils n’étaient plus droits comme des piquets et étaient dans la meilleure des positions pour regarder un film. Ainsi positionnés, la main de Carl pouvait, à sa guise, caresser son visage, son épaule, sa poitrine, ou une partie de son bras. Elle s’abstint de le lui préciser, lui laissant tout le loisir d’oser, de tester, de découvrir. « Si jamais tu commences à avoir des fourmis, tu me diras. » Déclara-t-elle, consciente que le fait de garder la même position sans se mouvoir pendant de longues minutes pouvait devenir douloureux. Elle préférait aussi anticiper, plutôt que son client n’attende la dernière seconde pour se manifester. Hors de question que ce moment, qui se voulait doux et agréable, ne devienne cauchemardesque pour une raison aussi futile. « Et puis… » Malicieuse, elle releva légèrement la tête et, profitant de sa position, déposa une kyrielle de baisers sous son menton. « Je peux facilement te sortir de ta torpeur, si le coeur m’en dit. » Elle sourit, amusée. Elle se redressa légèrement, et fit glisser son nez le long de sa mâchoire, s’approchant toujours davantage de ses lèvres sans jamais lui donner satisfaction. Jusqu’au moment où son index appuya sur la joue du brun, provoquant un rapprochement qui colla presque leurs lèvres. « Ou tu pourras me sortir de la mienne, si le coeur t’en dit. » Souffla-t-elle, avant de combler la maigre distance qui les séparait encore. Elle le libéra de cet assaut surprise quelques secondes plus tard, et déclara : « Maintenant que tu as toutes les autorisations possibles et imaginables, on peut regarder le film. » S’ils n’avaient fait que partager un simple baiser, l’escort-girl venait pourtant de lui ouvrir un panel d’expériences bien plus large et plus audacieux. Carl serait libre d’agir à sa guise ; elle ne repousserait pas ses tentatives et, à l’inverse, l’encouragerait à oser davantage. Contrairement à lui, elle n’était pas intimidée, pas apeurée, et définitivement pas innocente.


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyMar 8 Aoû 2023 - 20:53


☾ show you my world
head for the sun follow your footsteps, edge of the world right to your doorstep home. anywhere you wanna go beyond the stars out where the sun sets, we’ll find the light and we’ll keep it our secret. down any road anywhere you wanna go, show you my world. out-run the dark and keep our eyes open, show you my world.
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN
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« Et tu as réussi. » Ce n'est peut-être pas grand-chose pour Naomi de le souligner mais à cet instant, le cœur du garçon fait un bond tandis qu'il se sent traversé par un profond sentiment de fierté. Celle d'être parvenu à rendre ce moment spécial comme il y tenait tant et d'avoir su contenter son invitée dès son arrivée, un exploit aux yeux de Carl compte tenu du fait qu'il réussisse rarement ce qu'il peut entreprendre. Ce n'est pas faute de se donner du mal pour les autres et cela bien trop souvent mais la plupart du temps, ses élans et ses bonnes intentions tombent à côté et ses efforts peinent à être récompensés. Ce soir Naomi lui confirme qu'il n'a pas manqué à son rôle et c'est tout ce qu'il avait besoin d'entendre, que pour une fois faire les choses bien s’avère être dans ses cordes et qu'il peut aussi prendre les rênes d'une situation sans forcément tout gâcher. « Tu es toujours si gentil, et si prévenant. » Des qualités aux yeux de son invitée, mais assurément pas pour d'autres qui le trouveraient niais au possible ou tout simplement étouffant. La gentillesse ne fait pas tout et Carl en est la preuve vivante, car être gentil ne permet pas pour autant de garder les gens auprès de soi ou de trouver une petite amie comme le garçon peut désespérément en rêver. Trop gentil sans doute, ce doit être une tare en ce qui le concerne mais c'est au moins une chose qui plait à Naomi sans que cela ne se soit jusqu'ici retourné contre lui. « Alors que moi, j’ai l’impression de passer mon temps à te bousculer. » Ce n'est pas le cas ou du moins, Carl refuse pour sa part de le voir ainsi car bousculé dans sa vie, il l'a été de bien d'autres façons que son esprit ne saurait oublier. Si Naomi le pousse parfois jusqu'à ses limites, ce n'est jamais sous la contrainte que le garçon effleure celles-ci et jamais non plus désagréable de se laisser ainsi renverser. « C'est pas comme ça que je le ressens moi. » il souffle en relevant son regard vers elle et étire un sourire voué à la rassurer, si toutefois Naomi s'en inquiétait réellement. « Tu m’en veux toujours pas ? » Cette fois, c'est avec surprise que les traits du garçon s'animent alors qu'il remue déjà la tête pour rejeter cette idée. « Comment je pourrais t'en vouloir Naomi ? » Lui ne voit vraiment pas car il a bien plus de raisons de lui être reconnaissant aujourd'hui que quoi que ce soit d'autre, lorsqu'il y pense. « C'est comme si j'avais passé tout plein de caps depuis qu'on se connait. Avant, j'aurais jamais pu inviter quelqu'un chez moi par exemple. » Si ce n'est peut-être une amie mais certainement pas une femme susceptible de lui plaire, par peur d'être jugé comme de voir son espace vital envahi – et ne parlons même pas de l'intimité que Carl angoissait avant ça de connaître avec quiconque, un obstacle également dépassé dont il ne peut s'empêcher de poser ici le rappel. « Et j'aurais jamais pu faire ça non plus. » Sur ces mots, Carl revient chercher ses lèvres dans un baiser plein de douceur, le genre de liberté qu'il ne craint désormais plus de prendre depuis que la permission lui a été donnée mais aussi un contact que le garçon n'a véritablement connu qu'auprès d'elle, et auquel il semble avoir pris un peu trop goût. Ce n'est jamais trop, affirmerait certainement Naomi.

Trop est aussi ce que Carl redoute de faire à chaque pas amorcé dans cette pièce qu'il prend soin de faire découvrir à son invitée, là où trouver refuge ne sera ce soir pas nécessaire car que pourrait-il bien tenter de fuir en se trouvant en si bonne compagnie ? « Combien sommes-nous à avoir eus la chance de découvrir cet endroit ? » Une chance, Carl n'est pour sa part pas certain que c'en soit vraiment une mais il s'emploie malgré tout à répondre à sa question avec honnêteté pour n'avoir ici rien à cacher. « Hum.. t'es la première dans cet appartement, en fait. » Il le laisse entendre sans s'en vanter alors que son emménagement ne remonte pourtant pas à très longtemps, l'une des raisons justifiant que seules ses colocataires aient été jusqu'ici amenées à y pénétrer tandis que l'autre raison réside sans grande surprise dans le fait que Carl n'ait pas grand monde à y inviter. « Je suis admirative. » Son côté matheux ne déplait donc pas à Naomi et ce, alors que de l'admiration est bien la dernière chose que le garçon aurait pensé lui inspirer. « Je n’étais pas tellement intéressée par l’école. Mais je suis curieuse. » N'est-ce pas le plus important, au final ? Carl a personnellement envie d'y croire lui, appréciant avant tout d'échanger avec quelqu'un s'intéressant aux choses et aux autres comme c'est le cas de Naomi depuis leur rencontre. « Vraiment ? » Oh, pourvu qu'il ne soit pas amené à regretter l'aveu venant de lui échapper et cette comparaison entre Naomi et Lara, que ses yeux ont eu tendance à très vite associer. « Pour quelle raison ? » Si le sujet suscite en lui une gêne certaine en raison d'une réaction de son invitée qu'il n'est pas encore capable de traduire, Carl en a de toute façon bien trop dit pour tenter de reculer. Il capte alors son regard et se risque à lui sourire, espérant que ses prochaines paroles ne lui donneront pas un côté fétichiste. « Au début c'était surtout physique mais une fois que je t'ai rencontré, j'ai trouvé que vos personnalités se valaient aussi. » Lana est une femme forte, intelligente, calme et indépendante ce que Naomi s'est elle-même révélée être au fil de leurs rendez-vous. Il y a à la fois quelque chose de déterminé et de très doux chez l'escort, qui n'est pas sans lui rappeler la dualité de la célèbre archéologue. « Et comme j'ai l'impression d'entreprendre une grande aventure avec toi, c'est pas très difficile de te voir comme mon héroïne. » ajoute-t-il, un peu plus timidement pendant que ses yeux s'égarent autour d'eux un instant. « Si tu veux bien que je t'appelle comme ça. » Ce n'est pas tant un surnom que Carl prévoit de lui attribuer mais plutôt une façon de la percevoir qu'il pourrait s'autoriser à adopter, si toutefois Naomi n'a rien contre. « Est-ce que ça te ferait perdre tout sens commun, si un jour je venais habillée comme elle à l’un de nos rendez-vous ? » La question menace elle-même de lui faire perdre ses moyens, raison pour laquelle Carl se mure dans un silence de plusieurs secondes tout en évitant d'imaginer à quel point cette vision risquerait de lui plaire – et sans doute aussi de l'émoustiller. « Ça me ferait quelque chose, c'est sûr. » il finit par avouer, luttant contre lui-même pour ne pas laisser son trouble du moment colorer ses traits. Naomi n'a bien évidemment pas besoin de revêtir les habits de son aventurière préférée pour lui plaire mais cette évidence, Carl ne pense pas avoir besoin de la faire entendre. « On verra ce que je peux faire pour toi, un de ces jours. » C'est suffisant pour le faire déglutir avant que l'attention ne soit portée sur les dessins qu'il lui tardait de montrer à son invitée. Des petits chefs-d'œuvre si on lui demande son avis, et c'est tout particulièrement le cas de celui dont Naomi vient dès lors s'emparer. « Elle ne se débrouille pas trop mal, pour une gamine. » Il trouve aussi et l'a d'ailleurs déjà fait remarquer à Maya comme à Talia, quand bien même il n'est pas le mieux placé pour juger de l'aisance de qui que ce soit en dessin. « C’est un appel au voyage. » « J'ai promis de lui faire visiter l'Irlande un jour, mais ça risque d'être compliqué. » Et cela parce que Maya est encore bien trop jeune pour pouvoir voyager à ses côtés, projetant ainsi Carl dans un avenir lointain vers lequel il a encore bien du mal à se tourner. Quant à ce skateboard sur lequel il peine à remonter, tout porte à croire que cet objectif-là prendra lui aussi du temps. « Je comprends. Chaque chose en son temps, comme on dit. » Sa psy tiendrait très certainement un discours similaire, consciente que le garçon n'a pas encore dépassé son agression et qu'en l'état, précipiter sa reconstruction ne serait pas lui rendre service. Son blocage, Carl finira par en voir le bout mais sûrement pas dans l'immédiat, ainsi il ne promet rien à personne et sûrement pas à lui-même. « C’est… » La présence de sa planche ouija et les circonstances de son acquisition ne laissent en tout cas pas Naomi insensible, et c'est aussitôt source d'inquiétude à ses yeux. « Ce n’est pas ridicule, c’est juste déroutant. » Mais sans doute n'est-ce pas vraiment normal, non plus. Carl s'attendait à ce que son récit la déboussole et peut-être aurait-il mieux fait de ne pas trop en dire, car pour quel genre de spécimen doit-il encore passer ? « Et si la planche n’était pas pour ton frère, alors que lui as-tu pris ? » Là-dessus, Carl ne risque toutefois pas d'être très original car gâter un adolescent de seize ans à leur époque limitait quelque peu ses options. « Des figurines pop et une montre connectée dans une autre boutique parce que c'est pas le genre de trucs qu'on trouve chez un antiquaire, et mon frère raffole pas vraiment des vieilles choses lui. » Il ne se voyait pas envoyer des trouvailles dont l'origine remonterait à plusieurs siècles à Keefe, bien trop sûr que ce dernier n'aurait pas su les apprécier. « Promets-moi une chose : si un jour ça bouge, ne me dis rien. » Ses questions posées à Kleo tout comme les éventuels signes que cette dernière pourrait lui faire parvenir, Carl s'engage donc à les garder pour lui afin de ne pas effrayer Naomi. « Je crois que ça me glacerait le sang. » Et il le comprend autant qu'il le respecte, assurant alors dans un sourire : « C'est promis. » car si ces choses-là la mettent mal à l'aise, le garçon a même tout intérêt à laisser cette planche de côté au plus vite.

Une bonne chose que l'intérêt de son invitée se concentre sur ses photos ensuite, et cet album dont elle ne manque déjà pas de parcourir les pages devant lui. « Celle-ci est magnifique. » Un coucher de soleil qui, il est vrai, figure parmi ses photos les mieux réussies dont Carl lui-même est disposé à reconnaître qu'elle lui plait aussi. « Je sais que tu ne crois pas en toi et en ton talent, mais… J’ai vraiment hâte que tu me prennes en photo. » Cette hâte que Naomi souligne fait écho à la sienne, et son sourire ne s'agrandit pas par hasard lorsque ces mots lui parviennent car s'il ne croit effectivement pas en lui, ça ne l'empêche pas de chérir ce projet qu'il lui tarde aussi de concrétiser. « Tu sais que j'y pense très souvent ? J'ai même gardé des pellicules de côté pour le grand jour, histoire de surtout pas en manquer. » C'est sans doute ce qu'un professionnel ferait mais dans son cas, Carl agit surtout par souci de mettre un maximum de chances de son côté. « Je suis certaine que tu vas choisir un angle original, qui va me sublimer. Que tes photos ne ressembleront à aucune autre. » Si seulement tout ceci pouvait lui être garanti, Carl pourrait y croire le premier mais il n'a encore jamais réalisé le moindre portrait et appréhende pour cette raison cette séance photos s'apparentant à un nouveau challenge. Sublimer Naomi, lui ? Il n'est même pas certain que cela soit possible, pas avec un modèle d'ores et déjà parfait. « Enfin, si tu es toujours partant pour que cette activité fasse l’objet d'un rendez-vous, bien sûr. » Le garçon ouvre de grands yeux, comme surpris qu'elle puisse ne serait-ce que douter du fait qu'un tel rendez-vous soit bel et bien pris. « Tu rigoles ? Évidemment que je le suis et d'ailleurs, je crois qu'ici on serait plutôt tranquilles. » Pourquoi pas sur son lit s'il venait à investir dans une parure un peu plus jolie, Carl peut à vrai dire déjà imaginer son objectif parcourir les traits et les courbes de Naomi et ce, dans une tenue restant encore à définir. « Ça veut dire que ça me plairait beaucoup de te voir revenir, mais j'oublie pas que l'hôtel où je travaille ferait aussi un très beau cadre si on veut. » Ils y seront simplement bien moins libres et l'escort ne l'ignore pas, mais quiconque a déjà mis les pieds à l'Emerald sait combien l'endroit peut être magique. Les photos y seraient magnifiques, et Naomi peut-être un peu plus dans son élément qu'ici. « C’est vrai qu’elle est jolie. » Son fond d'écran obtient justement l'approbation de celle-ci, à croire que Carl n'est toujours pas près d'en changer. « Et ne perdons pas de vue qu’il nous faudra aussi une photo pour aujourd’hui. » Un rituel auquel le garçon est très attaché au point qu'il ne voudrait pour rien au monde y renoncer, c'est donc une case qu'il leur faudra cocher aujourd'hui comme elle l'a été lors de leurs rendez-vous passés. Et puisque cette chambre n'a déjà plus tellement de secrets pour elle, Carl s'inquiète de l'impression que cette visite peut lui laisser. « Déçue ? Mais pourquoi je serais déçue ? » Il pensera éternellement que les gens peuvent l'être à son sujet, convaincu de pouvoir toujours faire mieux comme de ne pas être tellement digne d'intérêt – et pourquoi cette chambre le serait-elle alors, puisque c'est la sienne ? « C’est toi. Je suis contente que tu aies accepté de te livrer davantage en ma compagnie. » La douceur de son geste apaise ses craintes du moment et Carl soupire très légèrement, sans regretter un seul instant d'avoir ouvert les portes de son monde intérieur à Naomi. « Si t'es contente alors je suis content aussi. » Et à bien y penser, la soirée ne fait que commencer ce qui signifie qu'il n'a peut-être pas encore montré tout ce qu'il pouvait de lui.

Ce bravo qu'il obtient ensuite sur son choix de film le rassure quant au fait qu'il puisse à tous deux leur plaire, même si son invitée reconnaît bien vite qu'elle s'apprête à signer pour une œuvre lui étant inconnue. « Je ne connais que de nom, je ne l’ai jamais vu. » A-t-il donc de bonnes chances de la surprendre, et cela dans le bon sens ? Carl l'espère de tout cœur en voulant croire que ce film ne pourra pas la décevoir, un film dont le garçon prend aussi soin de ne rien dévoiler d'essentiel car sa dernière intention est bien de gâcher le plaisir de celle qui a encore tout à explorer. « Ses cheveux ? » Il hoche doucement la tête et consent à garder une part de mystère pour lui. « Tu m’intrigues ! Mais ne m’en dis pas trop, je veux découvrir par moi-même. » C'est promis, que semble lui assurer son regard et le sourire qui l'accompagne, avant d'oser émettre une demande quelque peu hésitante comme chaque fois que Carl exprime le souhait de prendre de nouvelles libertés. « Hmmm ? » Ce bras qu'elle déplace est à lui seul une invitation et Carl se laisse guider avant de l'accueillir tout contre lui, non sans sentir son cœur s'emballer dans sa poitrine. « Est-ce que tu es bien, comme ça ? » La position est plutôt confortable mais ce n'est même pas ce qu'il retient, préférant se focaliser sur cette proximité qu'il n'a presque jamais connue et sur le fait qu'il n'a aussi pas l'habitude d'avoir la moindre compagnie dans ce lit. « Si jamais tu commences à avoir des fourmis, tu me diras. » Plus intimidé qu'autre chose, Carl perd plusieurs secondes à batailler avec ses pensées avant d'enfin offrir à Naomi la réponse demandée – ou plutôt de souffler maladroitement celle-ci. « C'est.. très bien comme ça, oui. » Il ne veut en l'occurrence pas aborder le film à venir autrement qu'avec Naomi près de lui et ce, malgré le fait que cette situation ait encore tout d'inédit. Si proches et si seuls, étendus sur ce lit à l'abri du moindre regard indiscret, Carl doit avouer que tout ceci parvient à le troubler sans que ce soit de façon désagréable. « Et puis… » Son menton fait alors l'objet d'une série de baisers contre laquelle le garçon n'entreprend bien évidemment pas de lutter, aussi surpris soit-il. « Je peux facilement te sortir de ta torpeur, si le cœur m’en dit. » Et son cœur à lui, supportera-t-il ce côté entreprenant que Naomi manifeste ici ? Son visage se rapprochant du sien se charge en tout cas de malmener le palpitant du bonhomme, sans parler des tourbillons trouvant naissance dans son ventre au même instant. Carl voit se respiration s'accélérer en sentant qu'un rien sépare à présent leurs lèvres, l'appel de celles de son invitée se faisant inévitablement ressentir. « Ou tu pourras me sortir de la mienne, si le cœur t’en dit. » Elle concrétise finalement ce court baiser pour lui mais Carl mentirait s'il disait pouvoir s'en contenter, son regard peinant à se défaire des traits de l'escort et tout particulièrement de ces lèvres lui faisant encore envie. « Maintenant que tu as toutes les autorisations possibles et imaginables, on peut regarder le film. » Autant dire que sa concentration n'est plus vraiment ce qu'elle était et que Carl a maintenant de mal à plonger dans ce film qu'il lui tardait pourtant de revoir, désormais bien trop perturbé pour pouvoir prendre le recul nécessaire sur les dernières minutes écoulées. Il tente pourtant de se raccrocher à l'histoire, laissant un bon quart d'heure défiler durant lequel certaines envies ne manquent toutefois pas de le titiller. Carl combat ces dernières sans grand succès, la simple présence de Naomi sur ce lit avec lui le rendant fébrile car comment ne pas penser à ces autorisations en tous genres qu'elle prétend lui accorder ? Ne peut-il pas, lui aussi, se laisser aller à quelques initiatives puisqu'il en meurt d'envie ? C'est ce qu'il s'autorise à faire lorsque sa tête pivote vers la sienne et que sa main relève lentement le visage de son invitée pour pouvoir capturer son regard avec intensité. Toutes les autorisations possibles et imaginables, souviens-toi. C'est ce qu'il se répète pour qu'après quelques secondes d'hésitation, Carl dépose un premier baiser sur ses lèvres puis un second, suivi d'assauts de plus en plus francs et dévoués. Son souffle mêlé au sien ne fait qu'accroitre l'agitation dans le creux de son ventre et il n'écoute que son envie en laissant son corps rouler contre le sien jusqu'à se retrouver sur elle, l'une de ses mains se perdant dans les boucles de ses cheveux tandis que la seconde se fraie un chemin malhabile sur le tissu de son haut. C'est léger, si léger qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que sa main glisse en-dessous mais Carl ne se permet encore que d'effleurer la peau de son ventre, ses lèvres retrouvant une nouvelle fois les siennes avec une ferveur devenant de plus en plus naturelle. « Je.. je devrais peut-être mettre le film sur pause. » qu'il balbutie dans un petit rire une fois ce long baiser rompu et la questionne d'un regard cherchant à savoir si comme lui, son intérêt pour ce visionnage vient quelque peu d'en pâtir. Son corps positionné au-dessus du sien n'ose présentement plus bouger, comme dans l'attente du feu vert pour reprendre là où il s'est arrêté.

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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyMar 15 Aoû 2023 - 22:05

Quand Naomi était en compagnie de Carl, elle était dans ses petits souliers. La mission confiée par son client sortait des sentiers battus, n’était en rien conventionnelle, mais s’avérait être un joli challenge pour elle. Ça la changerait de son quotidien, et ça pimenterait ses soirées pendant quelques temps. Naturellement, la finalité de cette demande ne différait en rien de ce qu’elle avait l’habitude de pratiquer avec les autres hommes qui faisaient appel à ses services ; simplement, le temps pour y parvenir serait un peu plus long, et impliquerait un peu plus d’engagement de sa part. Elle se livrerait davantage, se dévoilerait davantage. Elle devrait aussi faire preuve de leadership, et mener la danse — là où, la plupart du temps, ses clients aimaient avoir la sensation d’avoir le pouvoir sur l’escort-girl. Elle rentrait aisément dans le moule, parce que donner l’impression qu’ils avaient le contrôle n’était ni difficile, ni franchement impactant pour elle. Mais, à ce stade, elle considéra qu’il était grand temps de s’enquérir de l’état d’esprit de son client. Elle ne voulait pas qu’il se sente obligé, ou écrasé ; elle avait besoin qu’il se sente à l’aise, serein, accompagné, s’il voulait voir les choses avancer dans le bon sens. « Je ne sais pas. » Répondit-elle d’une voix douce, affichant une moue d’ingénue qu’elle maîtrisait à la perfection. Elle savait que, cet air là, aucun homme n’y résistait. Ils plongeaient tous, tombaient dans le panneau et se laissaient attendrir par ses petites entreprises de manipulation dont ils n’avaient même pas conscience. « Parce que tu pourrais trouver que je t’en demande trop. » Suggéra-t-elle à voix basse, alors que ses doigts venaient chatouiller les petits cheveux qui couvraient partiellement la nuque de Carl. À chacun de leur rendez-vous, elle repoussait toujours un peu plus loin les limites de ce qu’ils s’étaient autorisés précédemment. Ça avait commencé avec un baiser timide dans un parc, puis c’était devenu un échange passionné. Dernièrement, c’était son corps qu’elle avait lentement fait bouger contre le sien, entrouvrant la porte sur un rapprochement plus physique. Quant à cette soirée… Elle ne faisait pas de plan, Naomi ; elle verrait bien où la bienséance les mènerait. « Ou que j’en veux trop. » Corrigea-t-elle, renversant la vapeur pour semer le trouble dans l’esprit de l’Irlandais. Soudainement, ce n’était plus lui, son client, qui était demandeur de ses services. C’était elle qui le réclamait, lui. Elle qui le sollicitait, qui lui faisait savoir qu’elle avait envie d’explorer davantage en sa compagnie. Il s’offusquerait presque de sa réaction, et s’empressa de rétablir la vérité. Sa présence et son audace étaient une réussite, à son sens. Il franchissait des caps, grandissait, mûrissait. « Tant mieux, dans ce cas. » Souffla-t-elle avec un doux sourire. S’il était satisfait de ses services et de leurs avancées, alors elle pouvait continuer sur cette voie. Continuer sa découverte, continuer ses assauts, et gagner toujours un peu plus de terrain. Elle rit contre ses lèvres, alors qu’il les recouvrait des siennes. Et quand ils se séparèrent, quelques secondes plus tard, elle déclara : « Tu es en passe de devenir un expert dans ce domaine. » Parce qu’il l’embrassait souvent, de sa propre initiative, avec douceur et volupté. Ces baisers ne différaient pas de la façon qu’il avait de la traiter, elle ; en sa présence, elle se sentait à la fois unique et délicieusement chérie. Et elle adorait ça.


La porte de la chambre de Carl était désormais refermée, les isolant physiquement du reste de l’appartement et des yeux et oreilles qui pourraient les surprendre. Debout au milieu de la pièce, l’escort-girl profita de ce cours laps de temps pour jeter un coup d’oeil circulaire à l’ensemble. Elle embrassait quelques fragments de la personnalité de son client, en devinait d’autres, tandis que le reste était tu. Charge à elle de découvrir ce qu’il appréciait et aimait, mais qu’il n’avouait pas à la première venue — puisque c’était apparemment ce qu’elle était. « Je vais finir par croire que je vais être ta figure des premières fois. » Plaisanta l’Australienne en souriant. Si ce fait avait été quelque peu tabou dans les premiers temps, Naomi avait désormais l’impression que Carl s’était fait à cette idée. Et c’était tant mieux : après tout, c’était lui qui était venu la trouver, lui qui l’avait sollicitée, lui qui avait besoin de ses services. Alors que l’Irlandais acceptait de se dévoiler au fur et à mesure de la visite, elle se sentit flattée lorsqu’il la compara à son héroïne de jeu vidéo préférée : Lara Croft. Elle comprenait le parallèle, notamment physique : grande, brune, de longues jambes, et une poitrine généreuse. Mais ses activités étaient très différentes de celles de la pilleuse de tombes — nettement moins passionnantes, nettement moins rocambolesques. « Nos personnalités… » Répéta-t-elle en faisant une moue dubitative, pas tellement convaincue. Elle ne voyait pas trop en quoi, en fait. Mais elle ajouta : « Si tu le dis. » Pas question de contrarier son client, et encore moins si c’était à son avantage : les compliments qui flattaient l’égo, l’Australienne les acceptait avec un plaisir non dissimulé. Une fois de plus, Carl marquait une réelle différence avec ses clients habituels ; d’ordinaire, c’était elle qui chantait les éloges de l’autre, et non pas l’inverse. Et les quelques mots gratifiants qu’elle recevait concernaient surtout sa plastique avantageuse, et ses prouesses sous les draps. Des délices qu’elle ferait découvrir à l’Irlandais, petit à petit, avec parcimonie. « C’est plutôt flatteur. » Concéda la brune en inclinant la tête, acceptant ainsi d’être appelée désignée par ces mots. Elle gratifia son interlocuteur d’un clin d’oeil complice, après qu’il ait admis que la voir vêtue comme son héroïne préférée ne le laisserait probablement pas de marbre. Une information précieuse que l’escort-girl nota dans un coin de sa tête ; il n’y avait rien d’irréalisable dans ce fantasme. Leur conversation s’orienta sur un sujet bien moins tendancieux : le pays d’origine du brun. « S’il existe un ministère du tourisme ou une organisation s’en approchant, il devrait te remercier. » Fit remarquer Naomi en arquant un sourcil. Depuis qu’elle fréquentait Carl, celui-ci n’avait fait que lui chanter les louanges de son pays d’origine, glorifiant les vastes étendues vertes et la sympathie des habitants de l’île. Il était, à lui tout seul, une promotion de ce territoire lointain. « J’ai l’impression que tu souhaites faire découvrir l’Irlande à tous ceux qui n’ont pas la chance de connaître. » Fit-elle remarquer, malicieusement. Ne l’ayant jamais vécu, elle ne pouvait pas comprendre le sentiment de déracinement. Comme Carl le lui avait indirectement avoué, il était passé par des stades plus ou moins noirs, en raison de l’éloignement géographique de tout ce qui lui était familier. Et même si ces sentiments semblaient être derrière lui, c’était un aspect de sa personnalité que l’escort-girl ne pouvait pas ignorer. « Est-ce que je me trompe ? » Ce n’était qu’une supposition, en rien une critique. Elle trouvait cela mignon, qu’il veuille convaincre tout le monde de faire des heures et des heures de vol pour partir à la découverte de ce caillou de l’Europe, et qui n’avait vraisemblablement rien de commun avec l’Australie. Pourtant, ne nourrissait-il pas l’espoir que ce soit son petit-frère qui vienne le rejoindre sur ce continent ? Il s’était déjà ouvert à ce sujet auprès de Naomi mais, jusqu’à maintenant, les espoirs de Carl ne s’étaient pas concrétisés. Keefe, son frère, était encore jeune. Mais ça n’empêchait pas son aîné de penser souvent à lui, et de le gâter pour son anniversaire, comme il l’indiqua à l’escort-girl après lui avoir parlé de son passage chez un antiquaire. « C’est vrai que ça n’a rien à voir avec les pièces que l’on trouve chez un antiquaire. » Fit-elle remarquer, amusée. Qu’espérait-il trouver qui aurait plu à son frère ? Cette question resterait un mystère. « Enfin, pour le moment. Peut-être que dans dix ans, tu iras chiner des figurines pop chez les antiquaires. » Ou dans les boutiques dédiées au vintage, qui sait ? Ce qui était à la mode un jour finissait toujours par devenir obsolète… pour parfois ressortir des années plus tard. La mode en était l’exemple parfait, parce que cyclique. Certaines pièces louées par tous tombaient en désuétude quelques semaines plus tard, pour finir par redevenir hype au bout de quelques années. Comme sa planche Kleo ? L’escort-girl préférait ne pas y penser, pas franchement à l’aise avec tout ce qui concernait l’au-delà. Si elle n’était pas une fervente croyante, elle n’était pas pour autant une impie : elle veillait donc à rester respectueuse, et elle n’était pas convaincue que d’aller verbalement titiller les esprits soit une bonne idée.


La photographie était l’un des sujets dont Carl et Naomi parlaient de manière régulière. Sans doute est-ce dû au fait que l’Irlandais s’était rapidement ouvert sur cet art, sur la passion qui l’animait, et sur ses propres clichés. C’était presque surprenant : d’ordinaire si discret et si peu enclin à parler de lui, il n’avait pas franchement hésité à lui faire savoir qu’il était photographe, à ses heures perdues. À moins que ce soit pour justifier leur rituel « un rendez-vous, une photographie » ? Qu’importe ; l’escort-girl avait immédiatement réagi, et se montrait curieuse. « Vraiment ? » Demanda la brune, surprise par l’engouement de Carl quant à leur séance photo. Ils n’avaient évoqué ce projet qu’une seule fois, quelques temps auparavant, et n’en avaient jamais reparlé depuis. Mais l’escort-girl, qui appréciait autant ses courbes que son reflet dans le miroir et qui n’était pas franchement pudique, avait à coeur de réactiver cette idée — ne serait-ce que pour savoir si l’Irlandais était toujours intéressé. « Tu peux prendre combien de photos avec une pellicule ? » Interrogea-t-elle, sans en avoir la moindre idée. Elle espérait simplement que sa question ne la ferait pas passer pour une idiote auprès de son client, qui était expert dans le domaine. Une chose était un peu près sûre : Carl se mettrait probablement en quête du cliché parfait, et ne reculerait devant rien pour y parvenir. Et si cela signifiait mitrailler l’escort, qu’il en soit ainsi. « C’est vrai. » Concéda l’Australienne en inclinant légèrement la tête. Nul doute que, dans cet environnement, Carl se sentirait complètement à son aise. Il connaissait les moindres recoins de sa chambre, saurait quel serait le meilleur moment pour prendre des photos en fonction de la luminosité, et pourrait aménager l’espace à sa guise, sans que personne ne s’en rende compte. La brune fit quelques pas dans la pièce, se faufila derrière l’un des rideaux qu’elle étala devant son corps. Elle se pencha légèrement, et fit un sourire au photographe. « Un peu classique, non ? » Dit-elle en faisant la moue. Elle sortit de sa cachette momentanée, et retourna au centre de la pièce. Elle pourrait aussi prendre la pose sur le lit, forcément ; c’était même l’endroit le plus évident. Quant à savoir si elle serait habillée, partiellement vêtue ou complètement nue, les cartes étaient entre les mains de son client — mais elle se garderait bien de lui faire savoir, pour le moment. « Il y a de magnifiques coins à l’Emerald, c’est vrai. » Admit la brune en hochant la tête. Mais elle n’était pas convaincue que prendre des photos là-bas serait aisé — hormis s’ils choisissaient de prendre une chambre d’hôtel. Là encore, ça n’aurait rien de franchement original. « Je trouve que le bar, au rez-de-chaussée, est un endroit qui se prête bien à l’exercice. » Les couleurs y étaient sombres, les assises classes et moelleuses, l’espace feutré : c’était un coin où on discutait à voix basse, un verre de whisky à la main. S’il la convoquait dans cet espace, elle porterait une robe de soirée élégante, et un maquillage travaillé. « Le toit, aussi, doit offrir des possibilités intéressantes. » Jouer avec la hauteur et le vide, avoir la ville à ses pieds, tutoyer l’horizon : des concepts assez basiques, mais qui fonctionnaient toujours très bien — en tout cas aux yeux de l’escort-girl. Si elle avait droit à un tel décor, elle opterait pour une robe aux couleurs claires, amples et évasées, et un maquillage frais et léger. « Et si jamais ça ne fonctionne pas parce que des regards indiscrets traînent dans les parages, je pourrai toujours me glisser dans la baignoire d’une des chambres. » Dans ce cas là, il ne serait plus question de vêtement. L’escort-girl n’aurait qu’à se maquiller, et éventuellement mettre un peu de bain moussant pour éviter que l’artiste ne soit trop mal à l’aise. Mais elle se souvenait parfaitement de leur conversation de la dernière fois, où l’Irlandais avait avoué, à demi-mot, ne pas être insensible à l’idée de se plonger dans l’eau avec Naomi. « Comme ça, quand tu estimeras avoir pris le cliché parfait, tu pourras m’y rejoindre. » Suggéra-t-elle avec un sourire malicieux, pleinement consciente de venir titiller l’imaginaire son client. Elle ne manquerait pas d’immortaliser ce moment avec un selfie, qui répondrait à leur rituel d’une photo par rencard ; ce cliché là, au moins, elle était sûre qu’il ne l’avait jamais réalisé. Elle poursuivit l’exploration de l’album photo, laissant Carl reprendre ses esprits. « Je pensais que tu voudrais me photographier dans un espace naturel. » Confia-t-elle, alors qu’elle continuait à tourner les pages de son album, s’arrêtant de temps à autre sur un des clichés. Il y avait de nombreux paysages, de vastes étendues, et de douces couleurs. « Puisque c’est avec les éléments que tu as l’air d’être le plus à l’aise. » Fit-elle remarquer, avant d’ajouter : « J’imaginais que tu voudrais peut-être combiner les deux. » La nature, et son corps. L’un et l’autre n’étaient pas forcément incompatibles. Elle s’allongerait dans l’herbe, se prélasserait sur le sable, ou encore plongerait sous une cascade s’il lui demandait. « Enfin, tu as encore tout le temps d’y penser. » Déclara l’Australienne en s’asseyant au bout du lit de son client. Ce n’était pas aujourd’hui qu’ils allaient concrétiser ce projet. Et alors qu’elle se délestait de ses talons aiguilles, Naomi entreprit de rassurer le jeune Irlandais. Non, elle n’était pas déçue. Elle était même plutôt contente qu’il se soit montré si ouvert avec elle, si prompt à partager ses passions. Elle le sentait plus serein et plus à l’aise qu’il ne l’avait jamais été en sa compagnie. Cette sensation durerait-elle ? Rien n’était acquis ; Naomi devait et devrait encore le guider. L’aider à franchir des caps, comme il le disait lui-même. Alors, lentement, elle fit glisser son corps sur le lit, jusqu’à atteindre le mur, et attendit qu’il vienne la rejoindre.


Était-ce une impression, ou Carl cherchait-il bien à grappiller quelques précieuses secondes avant de ne prendre place à ses côtés ? L’escort-girl comprit que la situation, bien que tout à fait normale, ne lui était tout bonnement pas familière. Si elle était la première femme à venir dans sa chambre, elle devait aussi être la première à s’allonger sur son lit. Elle pensait que la timidité l’empêcherait d’être entreprenant, mais elle se trompait : à peine étaient-ils installés que, déjà, il réclamait davantage de proximité. Elle obtempéra, se collant à lui et disposant l’une de ses mains autour de son cou. « Parfait. » Commenta-t-elle en souriant, alors que son client lui faisait savoir que la position lui convenait. Après un bécotage en bonne et due forme, et une carte blanche directement tendue par Naomi à Carl, ce dernier lança le film. Prise dans l’intrigue, l’Australienne ne dériva ses yeux de l’écran que lorsque la main de son client vint l’en détourner. Elle croisa son regard voilé, et devina instantanément qu’il hésitait quant à la suite à donner à cet acte audacieux. Elle s’humecta les lèvres et, une fraction de seconde plus tard, elles se trouvaient recouvertes par celles de l’Irlandais. Une fois, deux fois, trois fois, et puis trop pour compter : leurs souffles se faisaient imprécis, et courts. Un changement d’atmosphère qui s’intensifia dès l’instant où le corps de Carl vint se superposer à celui de Naomi, alors qu’il reprenait ses fervents assauts. Elle le laissa faire, le laissai agir, le laissa entreprendre, se faisant prisonnière volontaire. « Oui. » Répondit-elle en souriant, croisant le regard amusé de son client. Elle gloussa, et ajouta : « Il y a un élément perturbateur qui m’empêche de rester concentrer. T’y crois, toi ? » Tandis qu’il détournait la tête pour s’assurer qu’il était bien en train de mettre le film sur pause, Naomi se redressa légèrement pour déposer ses lèvres sur la mâchoire de son client. Les baisers étaient légers, aériens, mais empressés : elle ne voulait pas que cette interruption momentanée soit pour lui l’occasion de s’interroger sur ce qu’il avait osé entreprendre. Cela mettrait forcément un coup d’arrêt à son élan de spontanéité, et c’était ce que l’escort-girl voulait à tout prix éviter. Quand l’Irlandais tourna à nouveau le visage pour lui faire face, elle esquissa un léger sourire. « Viens. » Murmura-t-elle, l’incitant à se rapprocher à nouveau. L’ordre était suggéré, et Carl ne lutta pas — en même temps, n’attendait-il pas la suite avec impatience ? À peine ses lèvres touchaient les siennes qu’elle enroulait les bras autour de son cou, écartait légèrement les jambes pour qu’il puisse ajuster sa position s’il le désirait, et venait titiller sa bouche avec la pointe de sa langue pour l’inciter à ouvrir un passage dans lequel elle pourrait se frayer. L’autorisation ne tarda pas à lui être donnée, et elle s’y faufila avec lasciveté. Elle y rencontra sa jumelle, qu’elle caressa avec délectation. Ses mains descendirent lentement de son cou à ses épaules, de ses épaules à ses côtes, de ses côtes à ses hanches. Elle prenait possession patiemment de lui, l’habituant à sa présence et à ses contacts plus poussés. Elle ne savait pas franchement si elle était sur la bonne voie, mais elle avait au moins le mérite d’essayer ; jusqu’à maintenant, ça semblait porter ses fruits, puisque Carl ne l’avait pas repoussée. Elle franchit la barrière de tissu qu’était son tee-shirt, ses doigts entrant directement en contact avec sa peau pâle. Aussitôt, elle le sentit se tendre ; réaction liée au plaisir, à la crainte, ou à un autre sentiment ? Peut-être un peu des trois, à la réflexion : ils venaient d’atteindre les limites qu’ils avaient déjà franchies, et le reste ne serait que pure découverte pour l’ingénu. Pas question de s’arrêter en si bon chemin : elle tira légèrement sur son tee-shirt, le remontant sur son buste, et mit un terme à leur échange buccal enflammé. « Retire-le. » Souffla-t-elle à voix basse, alors que son palpitant peinait à retrouver un rythme plus normal. Sans savoir si son client était soudainement devenu docile et assuré ou s’il était dans un état second, il obéit. Ainsi positionné, il la surplombait de toute sa hauteur et elle en profita pour nouer ses mains aux siennes. Elle esquissa un sourire complice, mais ne fit aucun commentaire après avoir constaté que ses paumes irradiaient. « C’était agréable. » Avoua la brune, plongeant son regard clair dans celui de son client. Espiègle et malicieuse, elle ajouta à voix basse, comme si elle admettait un pêché : « J’en veux encore… » Elle tira sur ses avant-bras, l’encourageant à reprendre la position qu’il avait précédemment eue. Pour le moment, elle voulait lui laisser le contrôle complet de ses mouvements. La possibilité de s’extirper de ce tourbillon, dans lesquels ils s’étaient projetés. Tandis qu’elle gardait une de ses mains logée dans la sienne, elle accompagna l’autre jusqu’à sa poitrine, qui se soulevait avec un peu plus de rythme que d’ordinaire. Elle l’y déposa, et le laissa maître du jeu — elle le guidait, mais ne lui imposait pas, ne le forçait pas. S’il tenait à comprendre comment elle fonctionnait et ce qu’elle aimait, elle lui montrerait sans souci. Le temps était, pour le moment, davantage à la découverte et à l’expérimentation plutôt qu’aux prouesses. « J’aurais dû te les donner plus tôt… » Murmura-t-elle en passant une main dans ses cheveux. Ses doigts se refermèrent sur quelques mèches, qu’elle emprisonna alors qu’elle précisait ses propos : « … toutes les autorisations possibles et imaginables. » Souffla-t-elle contre son oreille, la tête légèrement penchées vers l’arrière. Gorge déployée, les yeux presque clos, elle s’abandonnait clairement à son assaut voluptueux et se vautrait dans la plus douce des concupiscences — tout en sachant pertinemment qu’elle n’obtiendrait pas gain de cause aujourd'hui.


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyMar 29 Aoû 2023 - 21:04


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@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN
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En vouloir à Naomi, le garçon s'en sent incapable et pas uniquement parce que lui inspirer de la rancune n'est pas chose aisée. Non, s'il se montre ce soir bien plus redevable que le contraire c'est aussi parce que le chemin entrepris depuis de nombreux mois n'a été possible qu'avec elle, un chemin dont Carl ne perçoit pas encore totalement le bout mais rapetissant malgré tout à vue d'œil, rendez-vous après rendez-vous. C'est cette avancée que Carl préfère percevoir pour sa part, et l'aisance peu à peu gagnée auprès de l'escort grâce à laquelle un nouveau monde lui ouvrira un jour les bras, quand bien même Naomi conserve encore quelques doutes. « Parce que tu pourrais trouver que je t’en demande trop. » Carl a beau réfléchir et fouiller sa mémoire, il n'a pas le souvenir d'un seul moment où les attentes de Naomi auraient été trop grandes ou pesantes pour lui. Ce n'est pas comme s'il était poussé à progresser rapidement, ni forcé à brûler les étapes pour faire de lui un jeune homme prêt pour le grand plongeon avant l'heure. Si Naomi est bel et bien celle qui le guide et l'entraine en le mettant souvent au défi de prendre des initiatives, elle est aussi celle s'assurant qu'il prenne doucement confiance pour que le moment venu, ses complexes comme ses blocages ne soient plus. Ce n'est pas trop en attendre d'un garçon aussi timoré que lui, c'est simplement faire le pari qu'un Carl nettement plus entreprenant peut exister et lui donner les clés pour trouver cette audace en lui. Carl remue alors la tête, lui-même tourmenté par ses pensées. « Justement, parfois c'est moi qui crains que les choses n'aillent pas assez vite pour toi. » Il peut enfin l'avouer, oui, Carl s'est déjà inquiété que ses progrès ne soient pas à la hauteur des espérances de Naomi et qu'à force, celle-ci ait l'impression d'y perdre tout bonnement son temps. Est-il normal qu'après un certain nombre de rendez-vous ces deux-là n'aient toujours pas terminé dans le même lit, et que Carl rechigne encore à se découvrir entièrement devant elle ? Naomi a jusqu'ici toujours respecté le temps dont il pouvait avoir besoin mais il faut avouer que le garçon n'est pas un rapide ou du moins, pas un cas très facile. « Ou que j’en veux trop. » elle précise et lui, trouve refuge dans un silence de plusieurs secondes, rappelant au bonhomme que sa soirée d'anniversaire avait effectivement laissé place à une Naomi quelque peu demandeuse. Il avait dû lui prouver des choses ce soir-là mais n'en tire aucun regret, leur dernier rapprochement en date lui inspirant des pensées tout sauf désagréables et peut-être même l'envie de recommencer sans tarder. « Moi ça me plait, tu sais. » Qu'elle puisse en vouloir toujours plus, puisque c'est aussi son cas sans que Carl parvienne véritablement à le cacher. Ses baisers comme ses gestes ne trompent personne quant à son désir de plus en plus prononcé pour Naomi, chaque occasion étant aujourd'hui bonne pour retrouver ses lèvres en douceur comme avec un peu plus de ferveur. « Tu es en passe de devenir un expert dans ce domaine. » Sans en avoir la prétention, Carl espère au moins améliorer ses compétences en la matière pour s'illustrer dans des baisers dignes de ce nom. Naomi lui a après tout appris qu'embrasser pouvait se faire de bien des manières et ces façons, Carl ne manquera pas d'y revenir à l'avenir.

« Je vais finir par croire que je vais être ta figure des premières fois. » Si son invitée semble simplement s'en amuser, elle serait en réalité autorisée à y croire compte tenu du caractère ô combien véridique de ses mots. La première à pénétrer dans son refuge depuis qu'il vit ici, oui, mais que dire de toutes ces exclusivités que leurs entrevues ont aussi rendues possibles ? C'est avec elle que Carl a connu son premier diner aux chandelles, elle qui a reçu son premier bouquet, elle qui lui a offert son tout premier baiser langoureux, elle qui a permis sa première venue dans un club de strip-tease et elle, aussi, qui sera bientôt son premier modèle pour des photos. Ce ne sont que quelques unes des découvertes d'ores et déjà entreprises à ses côtés, presque trop nombreuses pour que Carl puisse les lister mais si Naomi doit être la figure de quelque chose, c'est possiblement aussi de sa ressemblance avec l'aventurière si chère au cœur du garçon. D'abord physique, il finit par admettre déceler également des similitudes entre leurs deux façons d'être mais devine que Naomi demeure un peu plus sceptique face au fait présenté. « Nos personnalités… » Elle ne semble pas vraiment adhérer à ce qu'il avance et pour peu, Carl pourrait sérieusement penser avoir dit une bêtise. « Si tu le dis. » En l'occurrence, non, il ne se risquera pas à le répéter si Naomi n'est pas de cet avis et ce, même si les traits de personnalité lui ayant plu chez Lara se rapprochent de ceux lui ayant également plu chez l'escort. Elles restent deux femmes que beaucoup d'autres points opposent, bien sûr, mais Carl croit bien n'avoir jamais rencontré quelqu'un lui rappelant à ce point l’héroïne de son jeu favori. « C’est plutôt flatteur. » Le parallèle effectué n'est peut-être pas aussi maladroit que le garçon le craignait et s'il se met à sourire, c'est aussi pour tenter d'étouffer les pensées qui lui viennent ensuite. Naomi, vêtue d'un débardeur et d'un short court, associés à des boots et à un porte-revolver, sans oublier bien sûr la touche suprême : en coiffant ses cheveux en natte comme l'illustre aventurière, c'est un point supplémentaire et non des moindres que l'escort pourrait rafler. En attendant, c'est sur la terre natale du garçon que la discussion vient s'orienter et ce pays dont Carl ne se lasse pas de parler sans pour autant y revenir. « S’il existe un ministère du tourisme ou une organisation s’en approchant, il devrait te remercier. » D'assurer la publicité de l'Irlande sans doute, un exercice dans lequel Carl n'est effectivement pas débutant et pourtant, ses bons souvenirs y sont rares tandis qu'y remettre les pieds ne semble toujours pas d'actualité. « J’ai l’impression que tu souhaites faire découvrir l’Irlande à tous ceux qui n’ont pas la chance de connaître. » Et si Naomi était dans le vrai, et s'il avait en lui le désir plus ou moins conscient de redorer l'image d'un pays qui lui a à la fois tout donné et tout pris ? Carl se met à réfléchir, et réalise qu'il y perçoit peut-être bien une manière de se réconcilier avec son passé en retrouvant lui-même l'envie d'y aller. Il sait simplement qu'il n'en sera plus jamais capable seul, autre raison justifiant sans doute qu'il ait plusieurs fois tenté de trouver autour de lui quelqu'un disposé à l'y accompagner. « Est-ce que je me trompe ? »« Non, je crois bien que t'as raison. » confirme-t-il, son regard retrouvant lentement la clarté de celui de Naomi. « Et je crois aussi que c'est ce qui me motiverait à y retourner. Seul, je suis pas certain d'y arriver et pas seulement parce que ça représente beaucoup trop d'heures d'avion. » Le voyage serait à coup sûr épuisant mais c'est surtout avec ses souvenirs que Carl appréhende de renouer, et plus particulièrement un homme qui n'a quant à lui jamais cessé d'y résider. Un jour il faudra bien qu'il dépasse ses craintes, ne serait-ce que pour y retrouver sa mère et son frère, ce dernier s'imposant justement dans leur discussion après ça. « C’est vrai que ça n’a rien à voir avec les pièces que l’on trouve chez un antiquaire. » Son erreur a été de croire qu'il y trouverait son bonheur pour gâter un adolescent dont les goûts sont très éloignés de tout ce qu'on y trouver, mais Carl n'en est au moins pas reparti les mains vides. Aucune mention supplémentaire à sa planche ouija ne sera toutefois faite, il n'en fera pas l'affront à Naomi. « Enfin, pour le moment. Peut-être que dans dix ans, tu iras chiner des figurines pop chez les antiquaires. »« Oh, je suis pas trop capable de voir aussi loin je t'avoue. » glisse-t-il dans un mince sourire, alors que cette remarque en inspire aussitôt une autre mais cette fois sous la forme d'une question. Car curieux, Carl le redevient bien vite. « Où tu te vois dans dix ans, toi ? Tu y penses parfois ? » Fait-elle comme lui partie de ces personnes à qui l'avenir fait assez peur, ou nourrit-elle au contraire certains espoirs quant aux années à venir ? Dix ans, c'est terriblement lointain quand il y pense et Carl préfère ne pas penser à ce qui l'attend, reportant alors sa pleine attention sur Naomi et la réponse que celle-ci s'apprête à lui fournir.

C'est ensuite un projet précédemment évoqué qui se voit remis à l'ordre du jour, et au sujet duquel l'enthousiasme du garçon ne se fait pas attendre. Cette séance photo convenue entre eux il y a déjà quelques temps, Carl se prend régulièrement à y penser comme à s'assurer qu'il ne manquera d'aucune réserve le jour où l'escort brillera sous son objectif. « Tu peux prendre combien de photos avec une pellicule ? » Tout dépend à vrai dire de la marque et du modèle de pellicule mais si Carl a prouvé quelque chose depuis qu'il touche à la photographie et plus précisément aux argentiques, c'est bien sa fidélité pour un type de pellicule en particulier. « Une trentaine, ça peut paraître peu mais ça représente déjà un bon photoshoot, tu crois pas ? » De toute façon, ce n'est pas une mais plusieurs pellicules que Carl garde précieusement sur l'une des étagères de sa chambre alors que celles-ci promettent déjà d'être exclusivement réservées à Naomi. Quant au lieu susceptible d'accueillir cette séance photo, le garçon ne cache pas avoir envisagé d'entreprendre celle-ci dans sa chambre, seule pièce de cet appartement où il peut prendre toutes les libertés sans s'inquiéter de ce que ses colocataires pourraient en penser. « C’est vrai. » Naomi n'a rien contre et pourtant, le garçon ne se mouille pas grandement il le sait. C'est juste que leur intimité ici est pleinement garantie et que pour endosser son rôle de photographe, Carl a besoin d'être à son aise comme de pouvoir se concentrer. Ses yeux suivent alors le déplacement de l'escort à travers la pièce avant que celle-ci n'aille se placer derrière ses rideaux, hélas un peu trop simples et ternes pour mettre en valeur une beauté comme la sienne. « Un peu classique, non ? » Il hoche lentement la tête et se fend d'un sourire, convaincu que Naomi mérite bien mieux en terme de décor alors qu'à bien y regarder, sa chambre ne détient pas beaucoup d'atouts. Ce n'est en revanche pas le cas de l'hôtel qui l'emploie, auquel Carl ne peut s'empêcher de faire référence tout en se remémorant leur ancienne discussion à propos de celui-ci. « Il y a de magnifiques coins à l’Emerald, c’est vrai. » Le lieu tout entier revendique une splendeur sans pareille, aussi bien à travers ses chambres d'un luxe certain que par ses pièces communes à la décoration raffinée. Un hôtel que Carl commence pour sa part à bien connaître et pourtant, il parvient encore à s'émerveiller à chacune de ses venues à l'Emerald. « Je trouve que le bar, au rez-de-chaussée, est un endroit qui se prête bien à l’exercice. » Pas un lieu où le jeune valet a le privilège de graviter très souvent mais il comprend bien évidemment ce que Naomi peut y apprécier, et visualise même le cadre qui pourrait être le leur. « Ça nous ferait un super décor c'est sûr, et je pense que l’éclairage donnerait un joli rendu aussi. Peut-être plutôt en soirée qu'en journée, du coup. » Les clichés n'en paraitraient que plus mystérieux, et ce n'est pas Carl qui cracherait sur un tel effet. « Le toit, aussi, doit offrir des possibilités intéressantes. » Peut-être bien que cet autre lieu l'inspire plus encore, en raison des images lui venant déjà à l'esprit. « Oh oui, totalement. Je t'imagine bien avec une longue robe que le vent ferait voler, t'aurais même l'air d'un ange si elle était blanche mais ça, c'est vraiment pas forcé. » Il ne fait que lui confier la façon dont il perçoit la chose, sans rien graver dans le marbre pour l'heure. « Et si jamais ça ne fonctionne pas parce que des regards indiscrets traînent dans les parages, je pourrai toujours me glisser dans la baignoire d’une des chambres. » Comme Naomi devait en principe s'y attendre, cette remarque trouble sans attendre son jeune client à la simple idée de la savoir probablement nue à l'intérieur de celle-ci. Mais ce n'est rien à côté de ce qui suit, et que Carl aurait presque pu anticiper. « Comme ça, quand tu estimeras avoir pris le cliché parfait, tu pourras m’y rejoindre. » Bien sûr que le sourire que son invitée lui glisse ne le laisse pas insensible, et bien sûr que Carl n'a pas attendu que cette idée revienne sur la table pour s'autoriser à y songer. Depuis qu'ils en ont parlé la première fois, il lui arrive d'imaginer prendre un bain avec elle que ce soit ou non entre les murs d'un hôtel. « Cette idée-là non plus tu sais, je l'ai pas oubliée. » souligne-t-il dans un timide sourire, laissant Naomi parcourir plus amplement son album pendant que ses pensées viennent quelque peu s'agiter. Une baignoire pour deux, leurs corps délestés de tout vêtement et l'escort reposant dans ses bras, voilà de quoi lui offrir une nouvelle occasion de rougir. « Je pensais que tu voudrais me photographier dans un espace naturel. Puisque c’est avec les éléments que tu as l’air d’être le plus à l’aise. » Et Naomi ne se trompe pas là-dessus, la majorité des photos défilant sous ses yeux confirmant après tout son penchant pour la nature et l'inspiration que Carl peut depuis toujours y trouver. « J’imaginais que tu voudrais peut-être combiner les deux. »« C'est vrai, c'est la nature qui m'inspire à l'origine. Mais je voudrais être sûr qu'on y soit vraiment tranquilles, comme dans le petit coin de paradis où tu m'avais emmené. » Ce bout de plage reculé où le garçon avait déjà laissé son appareil photo s'aventurer, affectionnant tout particulièrement ces endroits les faisant se sentir comme seuls au monde. « Tu serais partante pour deux séances différentes sinon, l'une en extérieur et l'autre en intérieur ? En commençant par celle de ton choix, bien sûr. » Puisqu'il ne parvient pas à se décider, Carl s'emploie à couper la poire en deux en proposant de concrétiser ces deux options à des moments différents – chez lui ou à l'Emerald, sur une plage ou en pleine forêt, il y a une chose que ces décors auront tous en commun : Naomi au centre de ceux-ci. «­ Enfin, tu as encore tout le temps d’y penser. » Et tous deux d'y revenir par la suite, de quoi l'autoriser à laisser pour le moment le sujet de côté et se focaliser sur ce lit n'attendant plus que lui où Naomi se veut déjà étendue, prête à l'y accueillir.

Le film, pourtant choisi par ses soins, ne retient pas l'attention du garçon bien longtemps alors que près de lui, la présence de son invitée l'amène bien vite à d'autres pensées. La carte blanche donnée par Naomi n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd comme en témoigne les baisers tout d'abord initiés, avant que Carl ne vienne à se mouvoir davantage pour prendre momentanément l'ascendant sur l'escort. Elle l'attire et lui donne tout sauf envie de se plonger dans un film, une attraction contre laquelle le garçon n'essaie même pas de lutter alors qu'il obtient l'autorisation de stopper leur visionnage pour potentiellement le reprendre plus tard. « Il y a un élément perturbateur qui m’empêche de rester concentrer. T’y crois, toi ? » Oh, ce n'est pas non plus Carl qui battrait à cet instant des records de concentration, pas alors que Naomi l'invite à reprendre leur rapprochement sans attendre et semble tout aussi désireuse de laisser parler leurs envies sur ce lit. « Viens. » Elle le veut encore plus près et Carl, lui, retrouve aussitôt la place qui est la sienne au-dessus de son invitée. Cet espace que Naomi crée entre ses jambes lui permet de s'y glisser lentement, sans chercher à s'y imposer ni à forcer les retrouvailles de leurs lèvres, amenant bien vite à l'exquise rencontre de leurs langues. Celle de l'escort, nettement plus experte, se charge de guider la sienne pendant que Carl se laisse aller à cette enivrante invasion, soupirant chaque fois que ce baiser lui provoque de délicieux picotements dans le ventre. Cet état d'excitation qui commence à se deviner n'est pas inédit en présence de Naomi mais dans cette chambre à l'abri des regards, Carl craint beaucoup moins que son corps le trahisse. Et s'il se raidit brusquement ensuite, c'est parce que les mains de son invitée s'engouffrent sous son haut pour y trouver sa peau, celle d'un torse que le garçon n'a découvert qu'à une seule occasion et vis-à-vis duquel ses complexes ne sont jamais bien loin. Pourtant, ce vêtement qui jusqu'ici lui servait à se cacher est cette fois un obstacle se dressant entre eux. « Retire-le. » Elle a donné l'impulsion et relevé ce t-shirt au maximum mais désormais, c'est à lui de s'en défaire complètement. Carl profite alors de la séparation de leurs lèvres pour se redresser et faire tomber ledit haut sur la moquette près de son lit, frissonnant au fait d'être partiellement déshabillé comme de se sentir ainsi exposé. Naomi ne le juge pas, c'est ce qu'il ne cesse de se répéter alors que les mains de son invitée se joignent aux siennes, lui faisant oublier ce corps qu'il peine encore et toujours à assumer. Non, il n'est pas le garçon repoussant qu'il se figure car si c'était le cas, il ne lirait sans doute pas dans les yeux de l'escort que tout ceci lui a plu au cas où l'entendre ne serait pas suffisant. « C’était agréable. » Cet aveu fait écho aux mots que Carl ne prononce pas mais qui, en tous points, transmettraient un ressenti identique. « J’en veux encore… » Cette fois, le cœur du garçon rate un battement en comprenant que les choses pourraient se poursuivre sans aucune certitude quant à leur tournure. Jamais ils ne s'étaient rapprochés de cette façon, dans un lit appelant lui-même à commettre bien des folies, mais l'invitation à retrouver sa position sur elle l'amène finalement à renouer dans un baiser encore plus exalté. « Moi aussi, j’aime beaucoup trop. » souffle-t-il contre ses lèvres, le souffle court et le ventre toujours plus tiraillé par le désir que l'on devine. Ce qu'il aime c'est aussi bien leurs baisers que le reste, sur lequel Carl aurait du mal à poser des mots mais constituant bel et bien une avancée de plus en plus certaine vers la finalité que l’on sait. Ces gestes, ces caresses mais aussi cette main entrainant la sienne à se frayer un chemin jusqu'à sa poitrine, sur laquelle le garçon entreprend d'abord quelques tâtonnements timides. Peu à peu, il en dessine les courbes et en apprécie la rondeur par-dessus le tissu, pour le moins hypnotisé par ce décolleté sur lequel Carl a plus d'une fois tenté de ne pas loucher. Au même instant, ses yeux retrouvent ceux de Naomi et ses lèvres s'étirent en un doux sourire, cachant difficilement sa fébrilité et sa respiration sens dessus dessous. « J’aurais dû te les donner plus tôt… toutes les autorisations possibles et imaginables. » Les aurait-il seulement prises ? Rien n'est moins sûr car ce soir, Carl est à lui seul la preuve que leurs derniers rendez-vous ont porté leurs fruits. Plus disposé à agir et à tenter qu'il ne l'a jamais été, le garçon profite de cette tête que Naomi tend en arrière pour s'octroyer un accès à son cou, parsemant ce dernier de baisers moins innocents qu'ils en ont l'air. « Tu sens tellement bon. » glisse-t-il au beau milieu de ses assauts, laissant ses lèvres s'aventurer un peu plus bas pendant que l'une de ses mains se perd dans sa chevelure brune. Redressant finalement la tête, Carl plonge ses yeux dans ceux de son invitée avant d'émettre un constat pour le moins évident : « Et t’es tellement belle. » Belle et désirable, à l'image de cette lueur bien particulière illuminant son regard. Les paroles de Naomi tournent en boucle dans sa tête et ses envies, à nouveau, Carl choisit de les écouter en laissant sa main libre sonder une zone inexplorée jusqu'alors : celle située sous le bas-ventre de l'escort toujours vêtue de son short, questionnant tout d'abord son droit de s'engager sur ce terrain avant de se rappeler que toutes les autorisations lui sont acquises, et que chercher à en obtenir de nouvelles serait inutile. « Si ma main te dérange je l’enlève, dis-moi surtout. » Un mot, un seul, et Carl mettra un terme net à son désir d'explorer. Pour l'heure, ce dernier se manifeste presque craintivement, se contentant de légères caresses par-dessus son short avant d'oser en défaire le bouton, très lentement. D'ici, il peut apercevoir un bout de sous-vêtement dont il se risque à effleurer la dentelle, s'avérant de plus en plus curieux dans ses gestes mais pas encore assez pour approfondir ses caresses, alors même que ses vidéos visionnées lui ont appris que les femmes pouvaient prendre beaucoup de plaisir dans cette zone où sa main n’ose à présent plus vraiment se déplacer. « Je crois que nos sous-vêtements sont assortis, c'est.. plutôt drôle, je trouve. » remarque-t-il dans un petit rire nerveux car du peu qu'il a aperçu de sa lingerie, celle-ci semble bien être de la même couleur que son boxer. Est-ce vraiment aussi drôle que Carl le suggère, sans doute pas, mais il chérit malgré tout sa petite découverte.

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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyVen 22 Sep 2023 - 15:40

Depuis leur dernier rendez-vous, Naomi s’était interrogée sur son comportement entreprenant. En faisait-elle trop ? Allait-elle trop vite pour lui ? Les questions étaient naturellement restées sans réponse, et elle se félicitait de pouvoir les aborder avec son client d’emblée. Une confession en entraînant une autre, c’est ainsi qu’elle apprit que Carl craignait qu’elle se lasse. « Ne te préoccupe pas de ça. » Ordonna-t-elle en secouant la tête. « Tu m’as dit que tu avais besoin de temps. Je sais que tu dois être en confiance. » Alors, elle faisait de son mieux pour être à la fois entreprenante et bienveillante. Séductrice et rassurante. Jongler n’était pas toujours simple, mais ils étaient sur la bonne voie — et elle n’avait, jusqu’à maintenant, apparemment pas commis d’impair qui l’aurait définitivement mise sur la touche. Ses bras autour du cou de son client, tandis que celui-ci avait sagement déposé ses mains sur ses hanches, elle sourit avec amusement lorsqu’il confessa être satisfait de ses services. « Canaille. » Souffla-t-elle avec malice, avant d’ajouter avec fierté : « Tu t’enhardis, mon cher. » Elle le laissa prendre les rênes d’un baiser langoureux, qui trahissait l’impatience de leurs retrouvailles.


Après une visite en bonne et due forme de sa chambre, l'escort-girl écouta attentivement Carl évoquer l’Irlande, encore une fois. Si elle fermait les yeux, elle pourrait presque être transportée dans cette contrée lointaine, qu’elle ne connaissait absolument pas et qu’elle doutait de visiter un jour. Ce sentiment de déracinement, elle ne le connaissait pas et ne pouvait donc pas le comprendre ; cependant, elle pouvait toujours compatir. « Le jour où tu seras prêt, il faudra y retourner. Seul ou accompagné. » Déclara-t-elle, avant d’enchaîner : « Je pense que ça te fera du bien. Ça te permettra de faire une croix sur tes démons. » Resterait-il ensuite en Europe pour continuer sa vie, ou reviendrait-il en Australie ? La brune n’en avait pas la moindre idée. Si Carl semblait avoir trouvé une vie sociale stable dans son pays d’accueil, Naomi savait que sa famille lui manquait aussi beaucoup — et notamment son petit-frère. « C’est parce que tu es jeune ! » S’exclama-t-elle en riant. « Tu as la vie devant toi. » Et pourtant, malgré son jeune âge, elle savait que Carl avait déjà un lourd vécu. Des écueils avaient jalonné son parcours, et avaient fait de lui la personne qu’il était aujourd’hui. « Non, pas tellement. » Admit la brune en haussant les épaules. « Ça me paraît si loin… » Et pourtant, elle n’avait pas vu passer les dix années qui venaient de s’écouler. Le temps était une notion étrange, fascinante. Comment pouvait-on à la fois trouver des moments interminables, et l’instant d’après, se retourner sur son passé et constater que les années avaient défilé ? Désireuse de ne pas plomber l’ambiance, Naomi se reprit bien vite. « Mais je suis sûre et certaine d’une chose : dans dix ans, quand tu repenseras à nos rendez-vous, ça te fera sourire. » Avec tendresse, probablement. Et il réalisera alors tout le chemin qui avait été parcouru.


« C’est beaucoup. Je ne pensais pas qu’on pouvait en prendre autant, avec une seule pellicule. » Admit la brune en inclinant légèrement la tête. Elle ne cherchait pas à savoir si elle serait mitraillée par son client ; elle cherchait juste à apprendre, à en savoir davantage. S’il était discret quant à sa passion, sans doute par crainte d’être jugé ou par pudeur, il n’avait aucun mal à répondre aux questions plus générales, qui ne l’impliquaient pas directement. Pourtant, en se déplaçant jusque derrière le rideau de sa chambre, Naomi invita son client à se projeter sur le futur. Cette séance photo, ils en avaient déjà parlé mais n’avaient jamais eu l’occasion de la mettre en pratique. En tout cas jusqu’à ce jour, puisqu’ils échangeaient à bâtons rompus sur des lieux qui pourraient accueillir leurs expérimentations. Naturellement, leur conversation se porta sur l’Emerald. « Entièrement d’accord avec toi. Le mélange cuir et bois donnera une ambiance feutrée. » Mais le bar était un lieu fréquenté ; l’escort-girl n’était pas sûre qu’ils puissent mener à bien leur projet, sans obtenir un accord préalable de la part de la direction de l’hôtel. Qu’importe ; ils avaient d’autres idées en tête. « Un ange ? » Répéta-t-elle avec un sourire amusé. L’image choisie pour la décrire était surprenante ; dans sa tête, elle se voyait plutôt comme un petit démon, essayant de pervertir son client. « On pourra essayer. » Confia Naomi en inclinant la tête, avant de demander : « Tu sais s’il est facile d’y accéder ? » Là encore, les restrictions devaient être nombreuses. Mais puisque Carl travaillait à l’hôtel, peut-être savait-il comment faire pour échapper aux caméras de surveillance, et ainsi éviter d’être repérés. Mais la méthode la plus discrète restait encore la suivante : louer une chambre, et s’adonner à leur séance photo. Naomi entreprit de raviver la mémoire de son client, en lui rappelant que la baignoire pouvait être le théâtre parfait pour leur projet. « J’espère bien ! » S’exclama-t-elle, les yeux rivés sur l’album de Carl. Loin d’être consciente de son trouble, elle poursuivit : « Et j’espère bien avoir le droit à un massage. » Lovée dans ses bras, il pourrait profiter aisément de leur position pour poser ses paumes sur ses épaules et y exercer une légère pression. Elle referma finalement le livre de photos de Carl, qu’elle reposa précautionneusement sur son bureau. « Si cet endroit t’a plu, on pourra y retourner. » Déclara Naomi avec un sourire bienveillant. « Et si tu es un peu plus aventureux, je pourrai te faire découvrir d’autres endroits. » Naomi n’était pas la personne la plus sportive mais, quand il s’agissait de se trouver un coin de paradis, elle était prêt à faire les efforts nécessaires. Elle sourit en entendant la requête de Carl, et haussa les épaules : « Je ne veux pas choisir. » Ça n’allait probablement pas arranger son client, mais qu’importe : elle voulait le laisser maître de son oeuvre. « C’est toi l’artiste. C’est à toi de me dire ce qui te plait, ce qui te fait envie, si tu as un bon feeling ou pas. Je me plierai à tes décisions. » Y compris d’un point de vue vestimentaire. Elle exécuterait ses ordres, en bon soldat. « Même les plus exubérantes. On sait comment vous pouvez être, vous, les artistes. » Plaisanta la brune, avant d’aller prendre place sur le lit de l’Irlandais.


La sagesse du moment ne dura pas. Bien vite, les deux adultes se retrouvèrent aimantés, et savourèrent un rapprochement plus suave. Leurs bouches se cherchaient, leurs langues se goûtaient, et leurs corps s’épousaient — tantôt avec douceur, tantôt avec empressement. « Tout va bien. » Souffla-t-elle à voix basse entre deux baisers après qu'il eut retiré son tee-shirt, encadrant son visage de ses mains manucurées. Elle ne lui laissait pas le temps de répliquer et, déjà, elle repartit à l’assaut de ses lèvres. Désormais partiellement dénudé, elle avait tout le loisir de caresser sa peau — et elle ne s’en priva d’ailleurs pas. Ses mains glissèrent le long de ses épaules, puis sur ses pectoraux, pour atterrir sur ses abdominaux. Elle savait qu’elle le mettait à l’épreuve, qu’elle lui faisait vivre une expérience à la fois déroutante parce qu’il ne l’avait jamais vécue, gênante parce qu’il n’était pas à l’aise avec son corps, et enivrante parce que ces caresses n’étaient qu’un préambule à ce qui se produirait tôt ou tard. Elle replia légèrement ses cuisses, encadrant le bassin de son client. Ainsi positionnée, le doute se confirma en certitude : Carl n’était pas insensible à ce qui venait de se produire. Loin de s’en formaliser, la brune noua ses mains à celles de l’Irlandais et capta son regard. Ce moment intime était très personnel, et ne passait pas uniquement que par des gestes ; il y avait bien longtemps que l’escort-girl avait compris qu’elle ne pouvait pas se contenter que du langage non-verbal. Elle laissa échapper un léger rire lorsqu’à son tour, il lui confia avoir beaucoup apprécié leurs précédentes folies. « C’est de bonne augure. » Admit-elle à voix basse, bien qu’il n’y ait personne pour les entendre ou les écouter. Ils étaient seuls dans l’appartement, à l’abri des regards et des oreilles indiscrets, loin du tumulte de leur vie ordinaire. Ici, dans leur bulle, c’était comme si rien ne pouvait se produire, rien ne pouvait les atteindre. « Pour la suite. » Précisa-t-elle, avant de lui suggérer un aperçu des prochaines étapes. Lentement, elle fit glisser sa main prisonnière jusqu’à sa poitrine encore couverte, encourageant son client à prendre les rênes pour les prochaines minutes. Ce qu’il fit, appréhendant progressivement cette nouvelle caresse, cette nouvelle forme sous la pulpe de ses doigts. Elle aurait pu retirer son tee-shirt pour lui offrir une emprise plus évidente, mais elle s’abstint ; si Carl en avait eu envie ou qu’il s’était senti prêt, sans doute en aurait-il fait la demande. « Ça te plait ? » Demanda-t-elle, alors que l’Irlandais plongeait ses prunelles dans les siennes. Son palpitant s’était emballé, et celui de Naomi n’était pas en reste non plus. Mais, dans ces circonstances, elle se devait de garder la tête froide pour avoir les idées claires. Mais elle était gourmande, et adorait jouer avec le feu ; c’est donc sans réfléchir qu’elle offrit sa gorge déployée aux assauts de son futur amant. « Hmm… » Répondit-elle distraitement, alors qu’elle était complimentée par Carl sur son odeur. Elle aurait pu lui préciser que Guerlain faisait des merveilles, mais l’heure n’était pas aux informations dénuées d’intérêt. Abandonnée aux lèvres aventureuses du brun, elle déposa une main possessive sur sa nuque pour l’encourager à poursuivre son exploration. Sa gorge, son cou, son décolleté ; tout y passa, et son coeur manqua quelques battements. Elle était rarement choyée, rarement considérée comme une égale. Mais avec son client, les habitudes étaient balayées au profit du partage et de l’exploration. « Tu me flattes. » Gloussa-t-elle, alors que les baisers que Carl disséminaient dans son cou la chatouillait et la faisait frémir. Si elle s’était interrogée sur la sincérité du garçon, il aurait simplement fallu qu’elle croise ses prunelles le temps d’une seconde pour se rendre compte qu’il ne mentait pas, et qu’il pensait chacun des mots qu’il venait de prononcer. Mais, en toute honnêteté, elle n’avait pas de doute : ses mots ne semblaient pas être calculés, pas être anticipés. Elle se mordit la lèvre inférieure en observant les doigts de son client descendre progressivement le long de son corps, pour s’arrêter sur son short. « Ta main ne me dérange pas. » Avoua-t-elle, laissant ses doigts remonter le long de la mâchoire de l’Irlandais. Lentement, son pouce dessina les contours de ses lèvres, et ses yeux furent bientôt happés par le spectacle d’un Carl caressant timidement le tissu de son short. Oser franchir la barrière était une étape supplémentaire, et elle s’interrogea sur les capacités de son client à la passer, ce soir. Non pas que l’envie lui en manque — la chaleur diffusée par son corps et la bosse qui déformait son pantalon étaient deux éléments probants et révélateurs. Faisant fi de sa crainte, il retira précautionneusement le bouton de son short, et découvrit des dessous en dentelle verte. Elle sourit en entendant sa réflexion, et se hissa sur ses coudes pour prendre un peu de hauteur et se rapprocher de l’Irlandais. « J’ai mis du vert. » Murmura-t-elle à voix basse, alors que son nez effleurait distraitement la mâchoire de son client, dont le regard semblait être bloqué sur ce qui se passait entre son short et son bas-ventre. Dans quelle mesure était-il obnubilé par son sous-vêtement ? Et dans quel mesure craignait-il de poursuivre son exploration ? Naomi devinait qu’une forme de duel se déroulait dans la tête de Carl, le laissant dans un entre-deux dont il peinait à se défaire. « Pour toi. » Précisa-t-elle en déposant chastement ses lèvres sur celles, déjà bien maltraitées, de l’Irlandais. Après des échanges enflammés et empressés qui trahissaient une étape franchie ou sur le point de l’être, elle le soignait à l’aide de baisers légers et aériens, qui se voulaient réparateurs. « C’est ta couleur préférée, n’est-ce pas ? » Demanda-t-elle, persuadée de sa réponse. Ils en avaient déjà échangé par le passé, et elle avait précieusement conservé cette information pour des moments comme celui-ci. Dans la mesure du possible, l’escort-girl mettait tout en oeuvre pour soigner ses clients, et faire qu’ils se sentent bien. Elle colla son front à celui de l’Irlandais, avant de le chercher du regard. Le lien se fit, et Naomi essaya de deviner quelles étaient les attentes de son client. Difficile à lire : elle lisait beaucoup de choses, dans ses prunelles claires. Le désir, la peur, l’envie, la crainte… Il devait être parcouru par un tas de sensations aussi douces que contradictoires. Mais le fait qu’il n’ait pas fui était, au demeurant, une excellente chose. « Est-ce que tu veux continuer ? » Elle était prête à tout entendre, et ne se vexerait pas si son client préférait reprendre ses esprits. Jusqu’à maintenant, son ingénu avait fait preuve d’une rare audace. Elle déposa ses lèvres sur son nez, et suggéra : « Je pourrais retirer mon short. » Ce qui lui laisserait le loisir d’admirer plus aisément la lingerie en dentelle qu’elle avait enfilé, pour satisfaire ses prunelles. Elle fit ensuite glisser ses lèvres sur la joue du brun, poursuivant son voyage le long de ses traits fins. « Tu pourrais aussi me retirer mon haut. » Elle proposait, listait les différentes options possibles, mais ne l’obligeait à rien. Pour le moment, ils passaient un agréable moment ; elle ne voulait pas que cela change. Ses lèvres traversèrent sa joue, pour se poser sur l’autre. « Je pourrais aussi vérifier tes propos, et m’assurer que tu portes bien du vert toi aussi. » Autrement dit, le libérer progressivement de l’emprise de son jean, et le déshabiller davantage. Elle n’était pas sûre que cette option soit retenue par son client ; elle avait pleinement conscience du peu de confiance qu’il avait en lui, et en son corps. Les complexes avaient la vie dure, et elle était déjà surprise qu’il se soit montré docile quand elle avait exigé qu’il retire son tee-shirt. « On peut aussi reprendre là où on s’était arrêté. » Ajouta-t-elle, avec un sourire malicieux. Elle recouvrit la bouche de Carl de la sienne, ferma les yeux et se remémora les mille délices auxquels ils avaient goûté quelques minutes auparavant. Fièvre et ferveur ; voilà deux adjectifs qui décrivaient avec justesse la façon dont ils s’étaient embrassés. Qui aurait pu y croire, lorsqu’ils s’étaient vus pour la première fois ? Si le chemin à parcourir restait encore long, les progrès pour y parvenir étaient indéniables. Ils étaient sur la bonne voie, il n’y avait pas le moindre doute. Finalement, Naomi libéra son hôte de ses lèvres et laissa à nouveau sa tête tomber paresseusement sur l’oreiller.


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #6) show you my world EmptyVen 6 Oct 2023 - 20:23


☾ show you my world
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@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN
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Comme toujours, Carl pense et s'inquiète trop. S'il ne lui faut pas longtemps pour décréter que Naomi ne fait pas reposer de trop lourdes attentes sur lui, sa prochaine crainte formulée est elle aussi immédiate quant au fait que le rythme de leurs entrevues pourrait à la longue devenir lassant pour elle. Il est un client particulier, le genre à nécessiter une patience tout aussi particulière et après de nombreux mois passés à progresser lentement à ses côtés, Carl ne pourrait pas lui en vouloir de souhaiter que les choses aillent un peu plus vite. Ne devrait-il pas après tout être prêt, désormais ? S'il en prend le chemin de façon certaine, l'heure n'est pas encore à la réalisation de son grand projet et c'est une chose à propos de laquelle Naomi s'efforce de le rassurer, elle dont la douceur n'a jusqu'ici jamais brusqué quoi que ce soit entre eux comme probablement bien d'autres l'auraient fait, à un stade aussi avancé. « Tu m’as dit que tu avais besoin de temps. Je sais que tu dois être en confiance. » Et elle ne se trompe pas, connaissant même suffisamment son client pour savoir qu'il part de très loin et que le chemin menant à l'intimité tant désirée ne peut être que long, dans un cas comme le sien. Du temps pour faire tomber ses barrières Carl n'en a jamais manqué depuis leur rencontre, quant à la confiance elle s'est installée naturellement et se ressent dans chaque moment passé ensemble, comme dans chaque progrès que le garçon peut entreprendre. Il resterait tout bonnement abonné au surplace s'il n'était pas de plus en plus à l'aise en sa compagnie, et c'est sans doute ce qui fait aussi de lui cette canaille dont Naomi vient ensuite s'amuser. Gagner doucement en assurance, Carl ne demande à vrai dire que ça alors il est plaisant d'entendre qu'il peut en être capable, même si de tels moments ne durent généralement pas.

La voix du garçon se fait après ça quelque peu lointaine et nostalgique, comme chaque fois que la mention de sa terre natale se fait une place dans leurs échanges. Il faudra bien un jour qu'il remette les pieds en Irlande car aussi certain soit-il que les mauvais souvenirs sont nombreux à l'y attendre, Carl ne pourra pas passer le restant de ses jours à fuir son passé comme à tourner le dos à ses racines, attaché quoi qu'il en dise à ce pays en dehors des traumatismes tourmentant aujourd'hui son esprit. « Le jour où tu seras prêt, il faudra y retourner. Seul ou accompagné. » Naomi en parle elle aussi comme d'une nécessité, et il ne peut que confirmer ses dires par un léger hochement de tête. « Je pense que ça te fera du bien. Ça te permettra de faire une croix sur tes démons. » Et ces derniers sont nombreux à Carrick, où le garçon a passé les dix-neuf premières années de sa vie. Impossible pour lui d'imaginer renouer avec l'Irlande sans passer par sa ville d'origine, là où sa mère et son frère vivent toujours, oui, mais hélas pas tous seuls. Carl déglutit alors tandis que son regard se perd un instant autour d'eux. « Justement.. j'ai peur qu'ensuite ils me laissent pas repartir. » Ces fameux démons, pour ne pas nommer une personne en particulier qui en profiterait peut-être pour retrouver son emprise sur lui. Il y pense Carl, chaque fois qu'un retour en Irlande lui traverse l'esprit car il n'a pas le sentiment d'être plus fort que le jour où il est parti, et ne voit donc pas comment il pourrait empêcher son ancien bourreau de le rendre à nouveau prisonnier de ses griffes. Pour cette raison, s'y rendre seul ne sera définitivement jamais une option. Et dans dix ans alors, s'efforcera-t-il encore de fuir son passé comme il le fait aujourd'hui ? Pour tout dire, Carl est encore bien incapable de songer à un quelconque avenir. « C’est parce que tu es jeune ! Tu as la vie devant toi. » Jeune et bien peu serein vis-à-vis de son futur, s'il faut être vraiment honnête, quand bien même dix ans lui suffiront peut-être à faire la paix avec lui-même. C'est encore loin à ses yeux, et c'est visiblement ce que Naomi en pense elle aussi. « Non, pas tellement. » avoue-t-elle sans que cette réponse ne le surprenne, pourtant un peu moins jeune que lui si l'on suit le même principe. Qu'importe, il n'y a pas d'âge pour décréter que le présent nous convient, sans désir de porter pour l'heure le moindre regard vers son avenir. « Ça me paraît si loin… »« T'es pas forcée d'y penser tout de suite, je suis juste curieux. » glisse-t-il, au cas où sa question viendrait immiscer chez elle une réflexion qu'elle ne souhaite pas encore mener. « Mais je suis sûre et certaine d’une chose : dans dix ans, quand tu repenseras à nos rendez-vous, ça te fera sourire. » De la même façon que Carl se prend à en sourire au même instant, sans l'ombre d'un doute car ce projet entrepris ensemble fera toujours partie de lui, et constituera un jour il l'espère une victoire sur ses complexes et sur ses craintes dont il pourra être fier. « Je suis sûr aussi que j'en garderai de bons souvenirs. Et peut-être même qu'on sera toujours en contact à ce moment-là, qui sait. » Carl ne l'exclut pas pour sa part, conscient qu'il n'est pourtant pas de ceux que l'on garde très longtemps dans une vie et que peut-être, Naomi n'a pas non plus pour habitude de maintenir le lien avec ses clients. Mais cette idée lui plait malgré tout, aussi naïve doit-elle sembler.

Et naïf, Carl l'est certainement aussi lorsqu'il se figure pouvoir improviser une séance photos au niveau du bar de l'Emerald, en tant que valet quittant rarement les chambres où la plupart de ses missions lui sont confiées. Il ne pourra décemment pas prendre possession du moindre lieu sans en faire la demande et la démarche ne promet pas d'être simple ni même tellement réalisable, tant il peut sembler minuscule dans son rôle d'employé. C'est tout juste s'il parvient à trouver le courage de poser des questions à sa manager, alors tenter d'approcher la direction... Pourtant, il n'abandonne pas l'idée de photos réalisées sur son lieu de travail et tient peut-être dans le toit de l'hôtel un endroit un peu moins surveillé, où il serait déjà plus raisonnable d'essayer de se faufiler. « Un ange ? » Il hoche doucement la tête dans un sourire, amusé par sa propre comparaison alors qu'au fond de lui, Carl veut déjà croire qu'une robe blanche lui ira à merveille. Peut-être bien que Naomi n'en aura pas vraiment les ailes mais elle n'aura pas besoin de ça pour donner vie à ses clichés, en admettant que cette nouvelle idée soit réellement moins risquée. « On pourra essayer. Tu sais s’il est facile d’y accéder ? » Il ne prétendra pas connaître l'Emerald sur le bout des doigts après quelques mois passés à entretenir ses chambres mais il n'est rien que Carl ne puisse pas au moins tenter d'apprendre, lui dont le côté fouine n'est plus vraiment à prouver. « Non mais je peux essayer de me renseigner. » Et par là, Carl entend laisser trainer ses yeux et ses oreilles dans les couloirs de l'hôtel, ainsi que questionner les employés avec lesquels il a pu sympathiser. S'il y a un moyen d'accéder au toit sans se faire prendre, le garçon ne crachera pas dessus et ce, même si l'option initiale consistant à se comporter comme de véritables clients n'est pas délaissée pour autant. « J’espère bien ! » La baignoire n'est pas oubliée elle non plus, en raison des idées que le garçon peut se faire en songeant à celle-ci. « Et j’espère bien avoir le droit à un massage. » Si ce qu'il entend n'est pas pour lui déplaire, Carl se sent contraint d'apporter une précision sur ses compétences en la matière. « Tu me crois si je te dis que j'en ai encore jamais fait à personne ? » Comment s'en étonner alors qu'il n'avait pas connu la moindre proximité physique avec quiconque avant de la rencontrer, ce massage promettant alors d'être lui aussi inédit sans que l'exercice ne l'inquiète, toutefois. « Je ferai de mon mieux pour rendre ça agréable, en tout cas. » il reprend avec la conviction de celui désirant sincèrement relever le défi, car ce n'est pas un massage qui doit le faire reculer compte tenu de tout ce qui l'attend encore. L'album photos désormais reposé, c'est avec le sourire que Naomi accueille sa prochaine réflexion. « Si cet endroit t’a plu, on pourra y retourner. » Ce petit coin de paradis comme Carl s'était plu à l'appeler ne cessera jamais de le faire rêver alors cette idée a de quoi lui plaire, tout comme la prochaine. « Et si tu es un peu plus aventureux, je pourrai te faire découvrir d’autres endroits. » C'était après tout l'une de ses résolutions pour la nouvelle année : changer d'air quand il le peut en acceptant de laisser parfois cette ville derrière lui, même si ce n'est le temps que de quelques heures. Les découvertes à faire restent nombreuses dans ce pays et il aime se dire qu'il pourrait en concrétiser certaines auprès de Naomi, son guide portant plus que bien son nom ici. « Pourquoi pas, oui. C'était chouette de changer un peu d'horizon la dernière fois, et puis je te fais confiance de toute façon. » Pour lui dégoter d'autres endroits comme celui-ci, où la possibilité de faire de jolies photos se combinera à la tranquillité que le garçon avait tant apprécié y trouver. Puis quand vient l'heure de poser les détails de leur séance photos, Naomi oppose une résistance qu'il n'avait pas vu venir. « Je ne veux pas choisir. » Sous-entendant sans doute que le choix devra être le sien ici, et que c'est à lui de se mouiller pour une fois. « C’est toi l’artiste. C’est à toi de me dire ce qui te plait, ce qui te fait envie, si tu as un bon feeling ou pas. Je me plierai à tes décisions. » Des décisions, pourtant, Carl n'a jamais aimé en prendre car lui donner ce genre de pouvoir signifie en quelque sorte donner de l'importance à son opinion – perturbant, quand on a passé la majeure partie de sa vie à se plier à la volonté des autres. « Même les plus exubérantes. On sait comment vous pouvez être, vous, les artistes. » Ce dernier mot suffit à le faire soupirer puisque c'est la deuxième fois ce soir que Naomi l'y associe. « J'ai encore un peu de mal à me voir comme ça tu sais, un artiste. » C'est pourtant ce qu'il est, à en juger ses photographies et le soin qu'il porte à celles-ci. Carl finira par s'y faire, de la même façon qu'il acceptera peut-être de reconnaître un jour que ses clichés sont loin d'être mauvais. Relevant la tête, c'est finalement dans un sourire un peu plus assuré qu'il reprend. « Si c'est à moi de choisir alors.. je crois que j'aimerais bien commencer par la chambre, avant le reste. » Une séance à l'intérieur de l'hôtel donc, là où les questions de permissions ne devraient en principe pas trop être amenées à se poser. « On peut en reparler plus tard, si tu veux. » souffle-t-il, peu de temps avant de poursuivre cette discussion sur son lit.

Parler n'est néanmoins pas ce que son invitée et lui s'emploient le plus à faire, une fois cette proximité certaine gagnée entre eux. Il ne faut alors pas longtemps pour que l'envie grandissant en lui ne surgisse et pour que de fil en aiguille, Carl se retrouve délesté d'une première couche de vêtement sur ce lit. Les mains de Naomi se font alors conquérantes et jamais sa peau n'avait été envahie de cette façon, provoquant autant de petites secousses que de soupirs au garçon. « Tout va bien. » Et pour l'heure, en tout cas, Carl peut dire qu'il se sent bien. Ce n'est pas trop, c'est même plus exaltant qu'autre chose et s'il ferme les yeux un instant ou deux, il peut tenter d'oublier ce torse, ce ventre et ces épaules que plus rien ne recouvre. C'est de toute façon son corps tout entier qui réagit au rapprochement toujours plus poussé avec l'escort, jusqu'à son entrejambe pulsant de plus en plus fortement à mesure que les jambes de Naomi se referment autour de lui. Une réaction que le garçon ne tente pas de réprimer, aussi intimidé soit-il au moment de croiser le regard clair de son invitée dont les mains liées aux siennes tendent à elles seules à le rassurer sur l'évolution que les choses viennent de connaître. Bien sûr que ce moment hors du temps lui a plu et que Carl en tremble encore, animé d'un désir que tout son être ne peut que trahir et que Naomi ne peut elle aussi que sentir. Il n'en cache d'ailleurs rien, et peine à ne serait-ce que défaire leurs lèvres tant ces baisers sont de loin ce qu'il préfère. « C’est de bonne augure. Pour la suite. » Une suite qui se dévoile justement sous une forme nouvelle pour lui, à travers cette poitrine que Carl n'a là encore jamais eu l'occasion d'admirer de si près. Ses mains en épousent les contours par-dessus le tissu qui la renferme et le voilà transporté dans un monde de gourmandise, sans savoir encore jusqu'où cette soirée de découvertes pourra le mener. « Ça te plait ? » Son souffle qui s'accélère parle pour lui à cet instant mais Carl le lui confirme tout de même en secouant la tête, trouvant après ça une place de choix dans le cou de son invitée que ses lèvres se plaisent alors à explorer. Un terrain de plus dont le garçon gagne ce soir l'accès, et une multitude de baisers déposés sur cette peau contre laquelle, un jour, la sienne toute entière viendra glisser. Ce moment de réunion ultime entre leurs corps affole déjà ses pensées mais Carl ne perd pas pour autant la douceur de ses mots, laissant une Naomi aussi bien sensible que flattée par ses compliments glissés entre deux assauts sur sa peau. Son odeur, le garçon ne s'en lasse pas et doit même admettre qu'elle lui fait légèrement tourner la tête, au point de pousser son exploration plus loin encore avec une main dont Carl amorce doucement la descente. Il n'a alors qu'une crainte : celle de dépasser des limites jamais dites en intervenant sur une zone nettement plus intime et ce, même s'il détient déjà toutes les autorisations d'après Naomi. « Ta main ne me dérange pas. » C'est une chose dont il préfère s'assurer, peu importe que la permission lui soit déjà acquise et c'est avec l'esprit déjà plus léger que Carl laisse sa main entreprendre de légers va-et-vient sur le short de son invitée, désormais déboutonné. C'est là que l'évidence l'appelle et qu'il réalise qu'ils se sont entendus sur la couleur de leur sous-vêtement sans même le savoir, comme un instant d'insouciance dans l'excitation du moment. Dire qu'il ne rêve pas de glisser sa main bien au-delà de cette dentelle serait mentir, car il ne fait aucun doute que cette dernière l'attire et le fascine. « J’ai mis du vert. Pour toi. » Une attention que Carl ne saisit pas tout de suite, captivé par cette ouverture qui lui est laissée mais où il n'ose pas pour autant s'aventurer. Sa main effectue toujours des déplacements timides, et sa tête relevée permet finalement à ses lèvres de retrouver celles de Naomi. « C’est ta couleur préférée, n’est-ce pas ? » Cette fois, Carl réalise qu'elle n'a pas choisi ce sous-vêtement au hasard et c'est un sourire honoré qui prend naissance le long de ses lèvres. « Oui, tu t'en es souvenu. » Il s'en étonne comme s'il s'agissait d'une information insignifiante à son sujet, mais quand Carl ne s'imagine-t-il pas une telle chose de lui ? Son regard se perd après ça dans celui de son invitée, plus intensément qu'il n'avait pu le faire jusqu'ici. Dès lors, Carl cesse de bouger et se laisse saisir par ce contact visuel pendant que Naomi, elle, semble tenter de le sonder. « Est-ce que tu veux continuer ? » La question le prend de court, étrangement, et c'est silencieux qu'il demeure d'abord sans la quitter des yeux. « Je pourrais retirer mon short. » Un petit quelque chose s'anime en lui à l'entente de ces mots car avec eux, c'est l'image de vêtements supplémentaires prêts à être retirés qui chemine jusqu'à son esprit. Naomi, de moins en moins vêtue sur ce lit, avec lui. « Tu pourrais aussi me retirer mon haut. » Peut-être même qu'il le voudrait, quand bien même Carl se l'est interdit jusqu'ici pour ne pas tenter d'aller trop vite. Ses mains étaient après tout occupées ailleurs, ces mêmes mains qui désormais se font immobiles. « Je pourrais aussi vérifier tes propos, et m’assurer que tu portes bien du vert toi aussi. » Et cela signifie qu'il pourrait se retrouver un peu plus dévêtu à son tour, une idée suffisant à le faire douloureusement frissonner. C'est pour tout dire l'étape la plus difficile à franchir pour lui, après ce haut que Carl est parvenu à retirer et revenant déjà à exposer une partie de ce qu'il s'est longtemps efforcé de cacher. « On peut aussi reprendre là où on s’était arrêté. » Tant d'options s'offrent à lui, face auxquelles le garçon n'est pas bien sûr de réussir à faire un choix. Pire, le voilà paralysé par la peur soudaine d'être davantage découvert comme de faire tomber ce soir une barrière supplémentaire. C'est alors que Carl se redresse et balaie la pièce d'un regard confus, comme s'il réalisait enfin réellement de quoi les dernières minutes ont été faites. « Naomi.. » il souffle, d'une voix presque honteuse tandis que son regard revient chercher le sien avec appréhension désormais. « Je suis pas sûr d'y arriver ce soir. » Lui qui a été plus entreprenant durant la dernière heure écoulée que durant toute une année n'est pas certain de pouvoir l'être beaucoup plus aujourd'hui, contraint comme toujours de franchir une étape après l'autre. « Mais c'est vraiment pas une question d'envie. » Non, preuve en est son corps qui peine à redescendre en tension depuis qu'il s'est quelque peu détaché d'elle pour lui livrer son dernier ressenti. Si Carl a aussi peur de quelque chose c'est bien de paraître difficile à suivre, car capable de se montrer audacieux et de perdre si facilement ses moyens l'instant d'après. Retrouvant enfin le courage de revenir tout près d'elle, c'est non loin de ses lèvres qu'il vient souffler la question qui lui tiraille le ventre presque autant que le reste. « Est-ce que tu veux quand même bien rester encore un peu ? » Avec ou sans film, Carl ne se formalisera de rien car il est bien conscient d'interrompre un moment qu'il a initié lui-même, pas franchement fier de son rétropédalage mais parvenant au moins à ne pas s’excuser par réflexe cette fois. Ce soir, le garçon a simplement montré des limites qu'il ne peut pas encore dépasser même si ses progrès méritent bien d'être soulignés. Ce n'est pas un échec, voilà ce que le garçon se répète pour tenter de ne pas avoir trop de regrets mais ce n'est pas si simple, quand on se persuade de sa propre capacité à tout gâcher.

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