Courir l'aide à se vider la tête. Un problème ? Quelques sprints et c'est réglé ; la frustration se fait la malle à proportion que l'acide lactique ronge ses muscles bodybuildés. Des tracas ? Dix kilomètres suffisent la plupart du temps à dissiper les nœuds mentaux, à alléger son esprit des détails pour ne garder que les grandes lignes et ainsi prendre des décisions plus adaptées. Mais comment faire quand le problème n'en est pas un et que les préoccupations qu'il engendre sont toutes plus importantes les unes que les autres ? La grossesse de Louisa l'obsède. L'idée de mal faire aussi. Jax a beau passer des heures sur internet à lire des témoignages sur tout ce qui touche de près ou de loin à la paternité, l'assimilation de savoir scientifique ne semble pas en mesure d'apaiser son stress prénatal.
Sûrement que cela touche à la perte de sa sœur, lorsqu'il avait 14 ans ; à ce sentiment d'impuissance refoulé depuis des années. Louisa n'est pas sa mère et l'agent imagine difficilement sa meilleure amie se faire agresser dans les transports en commun comme cela fut le cas de Gloria. L'inquiétude prend davantage sa source dans l'éventualité que quelque chose se passe mal. Après tout, Yasmine a bien fait une fausse-couche, preuve s'il en faut qu'être infirmière ne protège pas des coups du sort, qu'aucune femme dans ce bas monde n'est à l'abri de perdre un bébé. Son bébé. Que pourrait-il faire afin d'éviter que ce drame ne les frappe, eux aussi ? Mills ne sait pas et ne pas savoir lui donne l'impression de ne servir à rien, de subir l'attente entre deux rendez-vous médicaux avec la peur irrationnelle que quelque chose foire en cours de route. Il ne s'en remettrait pas. L'agent aime déjà trop cette cacahuète informe grandissant dans le ventre de Fleming. Il lui parle et lui chante, quand bien même Lou lui rappelle que cela ne sert à rien, que le fœtus n'est pas encore en mesure de l'entendre. Foutaises.
Il arrive short et baskets aux pieds, prêt à brûler quelques calories en compagnie de Price. Après avoir révélé la nouvelle à Khadji, Mills en a fait de même avec son ancien collègue et c'est tout naturellement que la proposition de se voir est venue dans la conversation. Suite au déménagement et avec l'arrivée des emmerdes (Marley, pour ne pas la nommer), les deux hommes n'ont pas eu beaucoup d'occasions de discuter. Jax a pris des nouvelles par le biais de Yasmine qu'il croise régulièrement à l'hopital mais, aujourd'hui, c'est à Edge en personne qu'il a envie de parler. À l'autre futur père. Quand Price se pointe, Jax l'interpelle d'un signe de la main destiné à attirer son attention sur le banc ou lui-même se trouve. Ils sont au parc, à l'entrée d'un chemin de promenade le long duquel courir à rythme de grands-pères tout en taillant le bout de gras s'apparentera à une promenade de santé. « Yo ! » Lance-t-il, brandissant le poing en direction de son acolyte avec le même aplomb qu'il avait plus de dix ans auparavant. Le temps passe si vite. L'album offert par le photographe en témoignait déjà la dernière fois qu'ils ont eu ce que l'on pourrait qualifier de vrai tête-à-tête entre potes. Bientôt, il faudra ajouter des pages à leurs recueils respectifs. Pages sur lesquelles se succéderont les portraits aux traits familiers de leur progéniture. Rien que d'y penser, Jax se prend un coup de vieux. Il réalise qu'il faudrait qu'il arrête avec ses checks d'ado. Quel père fait ça ? Les papas cool ? Ou les vieux has been se croyant encore dans le coup ? « T'imagines pas comme ça m'fait plaisir de te voir. » La sincérité de ses propos se lit dans son sourire amical. Clairement, Mills est heureux de retrouver son copain. Edge et lui ont partagé bien des choses : Des enquêtes glauques ; des nuits blanches à cogiter sur les photos des scènes de crime ; des verres ; des gonzesses draguées au bar ... Des disputes aussi. S'ils pouvaient désormais partager le positif de leur vie et se féliciter d'avoir mis leur partenaire enceinte, ça serait le début d'un chapitre plus joyeux de leur amitié.
Tes écouteurs bien enfoncés dans tes oreilles, tu t’étires déjà, arrivé le premier au lieu de rendez-vous et t’attirant quelques regards curieux. Mais tout, de ton short plus court que la normale, à ton débardeur blanc, à tes baskets indique que tu es là pour te dépenser. Et profiter des prochaines heures pour faire des longues foulées et faire travailler tes muscles. Alors bien sûr que tu n’as pas refusé l’invitation de Jackson, tu te voyais mal lui dire non en réalité. Ces derniers temps, tu as plus l’habitude de courir seul. Un exercice que tu aimes bien, il n’y a que toi, ta musique et l’horizon. C’est automatique et physique, tu n’as pas besoin de penser, personne n’attend rien de toi, et une fois que tu t’es fixé un objectif pour la journée, généralement en kilomètres, tu ne t’arrêtes pas avant de l’avoir atteint. Parce que c’est bon pour toi, bon pour ton cœur, c’est un bon moyen d’entretenir son physique et que c’est parfait pour se vider la tête. Ce dont tu as particulièrement besoin en ce moment, alors que la grossesse de Yasmine se poursuit, sans encombre, la nouvelle ayant été partagée avec vos familles respectives et vos amis proches. Tu ne sais pas si tout ceci à fait disparaitre les doutes de la brune, ceux qu’elle a partagés avec toi il y a des semaines de cela. Certainement pas, cependant, tu ne souhaites pas l’accabler davantage en lui posant trop de questions ou en lui demandant comment elle se sent à tout vent (chose que tu détesterais subir toi-même d’ailleurs). Et, comme tu le lui as promis, tu t’efforces de ne pas trop la couver, de voir des dangers partout et de la laisser vivre. Oui, c’est la future mère de ton enfant, mais elle reste tout de même Yasmine. Donc c’est aussi pour cela que tu es content de retrouver Jackson, avec la nouvelle que lui aussi a partagé, peut-être qu’il comprendra pourquoi tu en fais des tonnes. Ou pas, vous êtes là pour courir avant tout, on verra pour la discussion. Jackson arrive au moment où la chanson dans tes oreilles se termine et tu le gratifies d’un mouvement de la tête, tu ôtes un de tes écouteurs pour le mettre dans ta poche. Jackson arrive à ta hauteur à ce moment-là et il a le droit à un sourire. “Hey, toujours aussi plein d’énergie à ce que je vois.” Que tu lances en guise de bonjour, avant de rire un peu à la prochaine remarque de Jackson. Il a le don pour te donner un coup de vieux en seulement quelques mots, vraiment, il mérite une médaille rien que pour ça. “Tu dis ça comme si on ne s’était pas vu depuis dix ans, je sais que le temps passe vite mais quand même...” Mais quand même, c’est juste la vie adulte, ça, tu l’as appris depuis longtemps, se dire qu’on va faire des plans un jour, si si, et tout déplacer pour une raison plus que valide. Le boulot, son partenaire, la famille... Entre sa vie personnelle, son métier et l’association, tu comprends que l’emploi du temps de Jackson soit rempli. “Du coup, c’est le moment où je te dis félicitations ?” Oui, définitivement le bon moment, tu le gratifies d’une tape sur son épaule droite avant de reprendre. “Ouais je crois, mais il va tout de même falloir que tu m’éclaires sur un ou deux points, parce que la dernière fois qu’on a eu une vraie conversation tu étais encore célibataire.” Et un peu perdu quand il s’agissait des femmes et éventuellement se poser avec quelqu’un sur le long terme. Et maintenant, il va être père ? Oui, il te manque définitivement une information ou deux. “Je sais que je ne me tiens pas au courant de tout, du tout d'ailleurs, ma faute je sais... Il va me falloir plus d’explications je crois.” Tu en es même certain pour le coup.
Rarement tape sur l'épaule a autant flatté son ego. Jackson est fier comme un coq, cela se lit sur le torse qu'il bombe ainsi que dans le sourire qu'il décoche à Price. Le même que celui témoignant, à l'époque, aux lendemains de leurs soirées au bar, qu'il avait bel et bien passé la nuit avec la fille. Et quelle fille ! Si on lui avait dit qu'il finirait par mettre Louisa enceinte, Mills se serait bidonné jusqu'à mourir de rire. Preuve qu'Edge a raison : le temps passe, certaines choses changent. « Et je le suis toujours. Lou et Erika veulent être mamans. » Explique-t-il afin d'éclairer la lanterne de son ami.
Mills pourrait mal vivre son rôle de donneur, finir par croire qu'on n'en voulait qu'à son sperme et ses gènes de champions, mais la place que les deux femmes font dans leur vie personnelle afin de lui permettre de vivre pleinement son rôle de père à leurs côtés suffit à convaincre l'agent qu'il a fait le bon choix en acceptant. Les responsabilités sont réparties à parts égales. Les volontés de bien faire aussi. À trois, ils feront de ce gamin un enfant pourri gâté, c'est une certitude, mais il y a pire dans la vie que de recevoir trop d'amour se dit Jackson chaque fois que Louisa l'accuse de devenir complètement gaga. Mills ne voit pas où est le problème. S'il n'a plus le droit de manger de viande rouge par solidarité, ni de boire de café devant elle parce qu'elle n'en supporte plus l'odeur, alors Fleming doit accepter qu'il commente la NBA lèvres collées à son nombril chaque soir de match. Accords et compromis. Erika joue le rôle d'arbitre. L'équilibre tient étonnamment bien la route.
Sautillant sur place, Jax invite Edge à se mettre en mouvement. Le chemin de promenade s'ouvre à eux tout autant que la conversation, à commencer par la prise de nouvelles. « Comment ça se passe pour toi ? » Demande-t-il entre deux foulées. « Yas' fait trembler les internes ... » Une image à peine exagérée. Ils étaient plusieurs à le regarder comme s'il était fou lorsqu'il prétendait vouloir parler à la métisse, le jour de son dernier passage au Saint Vincent. « J'espère qu'elle te réserve le meilleur. » Mills ne développera pas, mais il mentirait s'il prétendait ne pas avoir ressenti une pointe de jalousie mal placée en découvrant, au détour de ses ses lectures chroniques, que les hormones des femmes enceintes n'apportent pas avec elles que des sautes d'humeur ou des trous de mémoire. Dans la répartition des responsabilités partagées, c'est à Erika qu'il incombe de dealer avec les pulsions physiques qu'aura bientôt Louisa. Tant pis, c'est le jeu. Jax ira courir ... ça l'occupera.
"Et quoi ? Tu as décidé de te laisser porter et d'être père ? Tu réalises que ce n'est pas une explication mais okay..." Tu poses la question à Jackson alors qu'il te parle des deux mères et tu réalises que la situation n'est pas celle d'une famille classique. Tu n'as jamais cru à ce modèle toi-même, après tout, tu as été élevé par une mère célibataire, alors tu sais que ça ne veut rien dire. Mais si c'était juste ça, elles auraient pu faire appel à un donneur complètement inconnu et distant. Pas quelqu'un qui est présent dans leur vie. Est-ce que cela va rendre les choses plus compliquées ? Tu n'en sais rien, tu supposes que cela ne te regarde pas dans le fond et que tu ne devrais pas imposer une opinion qu'on ne t'a pas demandé. "Garde tes secrets pour toi, monsieur Mills." Que tu lâches avec l'ombre d'un sourire aux lèvres, parce que tu conçois que Jackson aime autant se livrer que toi, si ce n'est moins. Tu as fait des progrès dans le domaine, voilà ce que tu te dis alors que vous vous mettez en mouvement. Tu câles ta foulée sur celle de Jackson et c'est facile parce que vous vous imposez le même genre d'entrainement physique. Il te retourne tes questions et tu hoches la tête dans un premier temps, en fronçant un peu les sourcils à son commentaire sur Yasmine. "Elle fait son boulot tant pis si les autres sont incompétents..." Toi aussi, tu aurais dû mal avec les bêtises des autres s'il y avait un petit qui poussait dans ton ventre et qui sapait toutes tes ressources, autant mentales que physiques... Cela, tu ne le dit pas, tu te contentes de le penser tout simplement et Jackson a le droit à un début de réponse. Avant que tu réorientes la conversation sur autre chose car non, Jackson ne t'entendra pas te plaindre. Au contraire, tu es admiratif de ce que la brune traverse en ce moment, une grossesse, et en tant que partenaire, tu essayes de l'aider du mieux que tu peux. Ce qui veut à la fois tout et rien dire, mais tu essayes et ça personne ne pourra te le retirer. "On se prépare comme on peut à l'arrivée du bébé, je suis content d'avoir pu partager la nouvelle avec ma famille et mes proches, au moins je ne suis plus obligé de garder le secret." Ce qui te va car tu as dû te retenir de l'annoncer à la terre entière des dizaines et des dizaines de fois, pas pour frimer ou quoi que ce soit du genre, mais bien parce que tu es content. Content que ta famille s'agrandisse et de t'engager sur ce chemin avec Yasmine. "Et j'ai acheté tous les livres sur la maternité et la paternité que je pouvais trouver... mais hein je ne peux pas faire pire que mon père absent, pas vrai ?"
« Garde tes secrets pour toi, Monsieur Mills. » Jackson sourit tout en secouant la tête de gauche à droite. Dire qu’il s’est laissé porter n’est pas faux, mais sous-entendre que l’idée de devenir père ne date que de la proposition de Louisa est erronée. Edge et lui en parlaient déjà, l’été passé, lorsque l’agent s’interrogeait sur un rapprochement potentiel avec Shaw. Jax savait alors que la mexicaine voulait des enfants, raison pour laquelle l’information était entrée en compte dans son analyse de la situation. Il ne pouvait pas se lancer dans une entreprise de séduction massive sans sous-peser cette attente de la part de Sofia, sans anticiper que le sujet serait abordé plutôt tôt que tard. En réalité, cette affaire de paternité ne date pas d’hier et Mills se revoit, âgé d’une vingtaine d’années, avoir avec sa meilleure amie une conversation concernant leur futur. Tous deux imaginaient ce dernier peuplé de rejetons. Ils n’avaient tout simplement jamais supposé les avoir ensemble. Le concours de circonstances – son foirage avec la kiné, le retour inattendu de Marley et la volonté d’Erika de devenir maman – a aligné les astres et rendu possible le moment présent. Est-ce un mal, est-ce un bien ? Jax reste persuadé qu’aucune femme ne le comprend aussi bien que Lou et que la solidité de leur lien sera un plus pour leur enfant, quand bien même la configuration familiale reste atypique.
Le début de leurs foulées ouvre la conversation sur Yasmine. L’agent rit d’entendre Edge défendre sa dulcinée. « Ça a le mérite de mettre en valeur la patience dont elle fait preuve en temps normal ... » Commente-t-il, conscient qu’il est facile de tenir pour acquis les caractères aussi sympathiques et conciliants que celui de Khadji. Pour sa part, Jackson cultive la reconnaissance. L’infirmière, loin de le maltraiter, fait preuve de compréhension à son encontre, chose pour laquelle il se sent à la fois béni et chanceux. Yasmine est une alliée de taille dans cette grande aventure que représente aux yeux de Mills l’accompagnement de la grosesse de Louisa. Examens, choses à savoir, comportements appropriés, anticipations bienvenues… Des domaines que l’agent ne maîtrise pas autant que ceux des armes à feu et autres spécialités de terrain pour lesquels plus personne ne met en doute ses compétences depuis longtemps. Difficile pour un expert d’admettre son ignorance. Jax apprend l’humilité, Yasmine l’aide à bien le vivre. Il serait le premier à se ranger du côté d’Edge pour défendre la brune si quiconque lui reprochait quoique ce soit relatif à ses sautes d’humeur justifiées. Son respect envers Yasmine est acté.
« On se prépare comme on peut à l'arrivée du bébé, je suis content d'avoir pu partager la nouvelle avec ma famille et mes proches, au moins je ne suis plus obligé de garder le secret. »« J’comprends. J'ai pas encore avoué à mes vieux. » Cacher l’information à sa mère est un véritable challenge, mais Mills veut attendre avant d’annoncer la nouvelle à Idriss et Gloria. Des années qu’ils lui mettent la pression à propos des petits enfants … Sans échographie digne de ce nom en guise de preuve à l’appui, l’agent n’est pas certain que sa mère accepte de le croire. « Et j'ai acheté tous les livres sur la maternité et la paternité que je pouvais trouver... mais hein je ne peux pas faire pire que mon père absent, pas vrai ? » Pince sans rire, l’humour de Price arrache à Mills une exclamation incertaine. Il connait l’histoire de son ami, car le sujet a été abordé à plusieurs reprises tout au long de leur relation. Des confidences de comptoir, des aveux après de longues nuits de travail passées à tenter de résoudre des enquêtes, mais jamais rien d’intimement émotionnel, tant et si bien que l’agent ne sait pas vraiment s’il faut rire ou se morfondre d’entendre Edge plaisanter sur ce point. Il opte pour l’optimisme, car sa confiance en Price concernant l’avenir est solide : « T’as prouvé que t’étais capable de changer. » Affirme-t-il en référence à l’arrêt de la boisson et à sa reconversion professionnelle. « Tout le monde ne peut pas s’en vanter … » Jax laisse quelques foulées de réflexion avant de poursuivre : « J’pense qu’avec ce genre de capacité, tu ne resteras jamais bien longtemps sur un chemin qui ne te convient pas. » Ce qui est précieux, tout du moins au regard de l’agent qui gratifie son voisin d’un sourire satisfait.
Mills n'a jamais dit à Edge qu’il était fier de lui, car il estime n’avoir aucune légitimité de le faire. Price n’est ni son fils, ni son frère, ni l’une de ses recrues. Cela ne l’empêche pourtant pas de le penser et de le communiquer autrement que par les mots. L’estime : quelque chose d’invisible, mais de quasi palpable. Il y en a beaucoup dans la façon dont Jax appréhende son voisin de course. Il devine en silence les angoisses et les peurs, en partage probablement certaines, comme celle de ne pas être à la hauteur. « T’as compris comment changer une couche ? » Pratiquo-pratique. Jacksonnesque.
"Si tu es en train de dire que Yasmine est parfaite, je ne vais pas te contredire, bien au contraire, et ça ne changera jamais... jamais." Tu dis cela avec une expression indéchiffrable sur le visage ainsi qu'un haussement des épaules, pour conclure la conversation sur les états-d'âmes de Yasmine. Déjà, tu trouves cela un peu déplacé de parler de la brune alors qu'elle n'est pas là, ensuite, si Jackson à quoi que ce soit à reprocher à ta partenaire, il peut aller le faire lui-même, après tout, il passe plus de temps au St-Vincent que toi maintenant que tu y penses bien... Et enfin, tu n'as rien à lui reprocher de ton côté alors cela clos très bien le débat à tes yeux. Un débat qui n'en est pas vraiment un au final, car c'est plus le changement qui va bientôt se produire dans ta vie qui revient sur le tapis. Dans vos vies et dans celle de Jackson aussi. Tu pourrais lui dire que le timing est vraiment foireux et peut-être que l'univers a décidé de s'amuser un peu, mais ce n'est pas de ton style d'être aussi cynique, du moins pas à voix haute. À la place, tu le dévisages un peu quand il te dit ne pas encore avoir tout annoncé à ses parents. Okay, Yasmine et toi vous avez attendu avant de partager la nouvelle, mais c'était pour des raisons totalement différentes et valides, Jackson a l'air un peu coupable alors qu'il dit ça. Tu en es passé par là aussi, cela ne t'a pas forcément plu de faire des cachoteries à Tamara, ta mère ou même à Camille, ta cousine. À qui tu dis absolument tout d'habitude, un peu comme un réflexe de seconde nature. Parce que tu aimes bien partager les bonnes nouvelles et que ta famille est définitivement la chose la plus importante à tes yeux. Cela et pas autre chose. "Sérieux ? Un conseil, n'attends pas trop longtemps hein, ils pourraient être de bons conseils. Enfin, je me base sur ma propre expérience." Avec ta mère uniquement, tu sais bien que tu pourrais réparer le pont cassé entre ton père et toi mais franchement, à quoi bon ? Tu sais qu'avoir la réponse à toutes tes questions ne va pas t'aider, tu as un demi-frère, l'entente cordiale s'est transformée en autre chose depuis et tant mieux s'il veut toujours être dans ta vie. C'est la seule chose qui compte au final, la famille, les gens qui veulent être dans ta vie et qui font un effort pour y rester. "Tout le monde peut changer Jackson, si ça marche pour moi... ça marche pour tout le monde." Que tu lâches dans un léger soupir la seconde suivante et bien parce que tu ne te considères pas comme un modèle. Vraiment pas, tu fais ce que tu peux, du mieux que tu peux. Le reste n'est pas de ton ressort, ni de ton contrôle, et tu apprends à ne plus tenter de faire balancer le monde sur tes épaules tous les jours. Parce que c'est fatiguant et parce que tu es humain, et puis, comme ta thérapeute te l'a déjà fait remarquer, ce n'est pas vraiment réaliste. Le dernier commentaire de Jackson t'arrache au moins un léger rire et tu le gratifies d'une tape sur l'épaule entre deux foulées. "Ce n'est pas si compliqué que cela tu verras, je me suis déjà prêté au jeu du baby-sitting, et tu sais si c'est la seule chose qui te bloque..." Que ce soit avec ou sans Yasmine le baby-sitting d'ailleurs, l'aspect pratique de la paternité ne t'a jamais vraiment effrayé. Tu veux juste t'assurer d'élever un gamin équilibré et de fournir à ce dernier tout ce dont il a besoin. Pour qu'il ne se retrouve pas avec les mêmes cicatrices que toi, ni plus, ni moins. "On va s'en sortir, tu verras, on peut parler des choses qui nous tracassent et trouver des solutions... ou sinon, on peut se faire une petite course à la fin pour voir qui gagne." Et quelque chose te dit que Jackson va préférer la deuxième option. "Ce sera moi bien entendu, mais je sais que t'es distrait, pas vrai ?" À cause du boulot, à cause de Louisa... "Sinon tu me dis ce qui te passe vraiment par la tête et pourquoi tu m'as invité aujourd'hui et pas un autre jour... Parce que je sens que ce n'est pas juste la perspective de changer des couches qui te bloque, pas vrai ?"
Jax enregistre le conseil de Price tandis que leurs foulées se calent l'une sur l'autre à un rythme bien en deçà de ce qu'elles avaient l'habitude d'être près de 10 ans auparavant. Ils vieillissent et leur statut de futurs de pères n'est qu'une preuve de plus que le temps passe malgré les cheveux blancs qui se font rares au sommet de leur tête. Humble, Edge prétend que changer n'est pas un exploit, car cela est accessible à tous. Mills se passe de commentaire, mais n'en pense pas moins. Il a vu défiler tant de suspects à sa table d'interrogatoire. Constater que le fait d'être reconnus coupables n'a pas incité ne serait-ce que la moitié du quart à changer leur fusil d'épaule le conforte dans ses convictions. C'est vrai, changer est à la portée de tous. Mais le faire reste un choix et Jax admire Price d'avoir tenu la distance concernant ce dernier, car vouloir aller de l'avant ne veut pas dire que le chemin à emprunter sera pour autant fluide et plaisant. Tous deux savent les sacrifices auxquels Edge a consenti pour mener sa barque là où il l'entendait. Réviser sa copie n'engage pas que soi. Jackson pense à Harriett perdue en chemin ...
« Ce n'est pas si compliqué que cela tu verras, je me suis déjà prêté au jeu du baby-sitting, et tu sais si c'est la seule chose qui te bloque...» Mills rit. Non, mettre les mains dans la merde - au sens propre - ne le dérange pas. Il préfère ce genre de configuration à celui des bains de sang dans lesquels l'ont plongé certaines de ses formations au front. Mais les peurs profondes de l'agent sont en réalité les mêmes que celles de son ami : tout ce que désire Jackson est d'élever son bébé dans les meilleures conditions possibles, sans lui transmettre ses traumas. Pas de chance pour lui, des traumas, Jax en cumule de sacrées couches. Il les cache bien, voilà tout. C'est son métier, après tout, de mentir à tout le monde. Mais saura-t-il le faire avec sa propre chair ? Rien n'est moins sûr, d'où le cas de conscience ...« On va s'en sortir, tu verras, on peut parler des choses qui nous tracassent et trouver des solutions... ou sinon, on peut se faire une petite course à la fin pour voir qui gagne.» « Tu t'fais du mal, Price. » C'est ce qu'il dit, mais Edge est en fait bien plus adroit que ne le suggère Mills. Son ami sait comment le détendre, ou placer les blagues et les provocations bon enfant, capables de dédramatiser la situation. Il s'agit après tout d'une bonne nouvelle, d'un évènement heureux que tous deux attendent avec impatience, n'est-ce-pas ? Le gang des papas. « Sinon tu me dis ce qui te passe vraiment par la tête et pourquoi tu m'as invité aujourd'hui et pas un autre jour... Parce que je sens que ce n'est pas juste la perspective de changer des couches qui te bloque, pas vrai ? »
La course continue sur quelques mètres. Évidemment, Edge voit juste. Il faut simplement à Jackson le temps de trouver les mots pour formuler les choses : « J'suis un peu dépassé, je l'avoue ... » Mills redresse le regard et presse le pas pour montrer qu'il ne parle pas de la course avant de reprendre d'un ton sérieux : « Ça m'fait plaisir d'être leur donneur. J'aurais pas pu rêver meilleures mamans pour mon gamin. Mais Erika connait tellement de trucs qui m'disent absolument rien ... » Des détails sur les utérus, les placentas, les contractions, les hormones et les cheveux qui brillent pendant la grossesse. Bref, des détails de gonzesses qui le font se sentir con et inutile avec sa bite et son couteau. « J'suis un peu stressé avec cette affaire de trois mois ... » Jax sait qu'il doit y aller avec des pincettes. Dire qu'il a peur que Lou fasse une fausse couche comme Yasmine ou comme sa mère lorsqu'il avait 14 ans lui semble impossible. Il soupire, essuie la sueur commençant à perler sur son front puis conclue : « C'est aussi pour ça que j'attends avant de leur dire. » Mills n'a pas envie d'annoncer à sa mère qu'elle sera bientôt grand-mère pour finalement lui revenir avec l'annonce tristement banale d'une fausse-couche qui la renverrait au cauchemar de son agression. Ce que ne disent pas les films, les chansons et les louanges que la société chante à propos des grossesses, c'est que beaucoup de jeunes femmes perdent un ou deux embryons avant d'avoir un fœtus fiable. Et ça, agent fédéral ou pas, machine de guerre ou non, ça lui glace le sang au grand Jackson Mills.
(c) sweet.lips
Dernière édition par Jackson Mills le Mar 29 Aoû 2023 - 19:53, édité 1 fois
"Et tu devrais savoir ce qui arrive quand on me provoque Mills." Voilà ce que tu réponds, avec un sourire sur le visage, à Jackson, et bien entendu, sans grande surprise, la course démarre. Tu n'essayes pas particulièrement de gagner, tu as bien compris que ce n'était pas le but de votre petit tête-à-tête. Tu te contentes juste de suivre l'autre homme, plus que prêt à l'éclairer et à lisser ses doutes et ses angoisses. Tu le fais bien pour ta famille et vu que Jackson est un ami, ça ne pose pas de problèmes pour toi. Tu réussis à lui soutirer un peu plus d'information et tu le laisses vider son sac, dans tous les sens du terme. "Mais ?" Louisa et Erika savent, elles forment un couple et elles l'ont choisi lui pour avoir leur enfant. Ce qui est toute une responsabilité en soi, tu peux comprendre la pression supplémentaire en étant choisi non pas par une mais par deux personnes. Et il s'agit d'un terrain inconnu, malheureusement, on n'explique que très peu aux hommes ce qui se passe dans le corps d'une femme quand elle est enceinte. Tes lacunes tu as dû les combler toi-même et tu as beaucoup de chance d'être en couple avec une infirmière qui redouble de patience. Et à tes yeux, il était hors de question d'être le genre de partenaire qui se tourne les pouces et qui ne s'implique pas, cela ne t'intéresse vraiment pas. "Hey, t'as le droit d'être stressé, c'est plus que compréhensible et je sais tout à fait de quoi tu parles." Déjà, Jackson n'a pas besoin de se justifier pour cela, les changements de vie sont des grandes causes de stress. Là aussi, malheureusement, tu sais de quoi tu parles. Depuis que tu t'es remis en couple avec Yasmine, ta vie a été bouleversée dans tous les sens du terme et même si tous les changements ont été désirés et voulus, il y faut un petit temps d'adaptation dans tous les cas. "C'est mieux d'attendre d'avoir passé le premier trimestre en effet, ça évite des déceptions." Tu hoches la tête en disant cela, ne souhaitant pas t'appesantir plus sur le sujet. Non, tu ne vas pas ramener la fausse couche de Yasmine sur le tapis, ce n'est ni le lieu, ni le moment et pas ce que tu veux partager avec l'autre homme. Autant le laisser repartir avec une note positive. "Elles t'ont demandé pour une raison et je suis certain que tu t'en sortiras très bien. Mon remède contre le stress, c'est l'information, j'ai plein de bouquin s'il le faut et j'ai même trouvé quelques vidéos assez traumatisantes sur YouTube mais hein, j'ai cherché..." Tu ajoutes cela avec un léger rire, parce que tu ne peux que t'en prendre qu'à toi-même dans le fond. Tu as toujours été curieux et la grossesse de Yasmine t'a poussé à chercher plus, parce que tu n'aimes pas être sur la touche en réalité ou même te tourner les pouces. "Je sais que c'est bizarre de regarder tout cela d'un point de vue extérieur, mais tu es là pour elles." Ce qui est le plus important, c'est que Jackson essaye et qu'il soit là, et ça, tu le lui assures avec un léger sourire. "Et tu serais aussi impliqué dans la vie de l'enfant, non ?"
Jackson se sent aussi écouté que soutenu. Les affirmations de Price le réconfortent d'autant plus qu'elles viennent d'un homme dans la même situation que lui. La bonne dizaine d'années de collaboration et d'amitié parfois houleuse lui permet d'appréhender les propos d'Edge avec justesse, d'avoir la certitude que ce dernier ne le ménage pas uniquement pour la beauté du geste ou la préservation de sa sensibilité. Se savoir connecté à un autre lui permet de se sentir moins isolé, quand bien même il le répète : son statut de donneur l'enchante, ce bébé est un cadeau tombé du ciel à ses yeux. « (...) j'ai même trouvé quelques vidéos assez traumatisantes sur YouTube mais hein, j'ai cherché... »« Le placenta ! » S'exclame-t-il tout en mimant un haut le cœur.
Traumatisantes : c'est le mot. Lorsqu'il a vu ce médecin appuyer de tout son poids sur le ventre de la femme afin d'expulser les restes de la poche nourricière, l'agent s'est senti mal. Ridicule de la part d'un homme ayant pas si longtemps auparavant jeté le corps poignardé et ligoté de l'agresseur de Marley aux requins ou encore assisté à des scènes de guerre autrement plus violentes durant ses formations avec le MOSC ... Mais les faits sont là : certains jours, Jax se demande si Louisa survivra à l'accouchement. « Je sais que c'est bizarre de regarder tout cela d'un point de vue extérieur, mais tu es là pour elles. »« T'as raison. » Jax fait ce qu'il peut. On se foutrait de sa gueule au QG de savoir qu'il passe tous les soirs chez les mamans pour chanter des berceuses botswanaises au nombril de la pilote. « Et tu serais aussi impliqué dans la vie de l'enfant, non ? » Ils arrivent dans un virage. Jax prend la courbe tout en hochant la tête. « Ouais. J'vais le reconnaître. » Lui donner un nom ainsi qu'un repère, ne pas laisser son enfant dans la position délicate du petit qui, dans la cour de l'école, n'a pas de signature à la case " papa " de son carnet de correspondance. Cet enfant aura trois parents. Jackson Mills, pur produit du patriarcat hétéronormatif, est en train de révolutionner l'image de la famille en compagnie de ses amies lesbiennes. Personne n'aurait misé un centime la-dessus. « La chambre est prête, chez vous ? » Chez eux ce n'est pas encore le cas. Mills envisage de déménager. Il accepte que le petit reste chez ses mères dans un premier temps, mais veut pouvoir lui offrir un espace de vie adapté à sa croissance et ce n'est pas son appartement de célibataire qui permettra cela. Secouant la tête, l'agent ajoute : « J'crois que c'est mon tour de me prendre la tête avec l'agence immobilière. » Jax et sa patience légendaire…
"Ouais, enfin tu sais, il y a pire quand même..." Que tu ne peux t'empêcher de dire à Jackson, sans perdre ton sourire. Pire que du placenta en fait et pire qu'un peu de sang en fait. Si tout se passe bien, il y a un enfant qui arrive et c'est le principal... le reste ? Le reste, il va falloir que l'autre homme s'y habitue, les enfants en bas âge ont tendance à ne rien pouvoir contrôler ce qui veut dire beaucoup de nettoyage à faire, et ce, dans tous les sens du terme. Mais tu n'es pas là pour le faire changer d'avis sur cette question-là, mais bien pour tenter, du mieux que possible, de rassurer Jackson qui lui aussi s'apprête à endosser le rôle de père. À croire que vous vous êtes donnés le mot pour faire tout cela en même temps, alors que pas du tout. Pas du tout en réalité et il a le droit à un autre sourire alors qu'il est d'accord avec toi. "Bien sûr que j'ai raison!" Non, tu n'es pas un expert, mais les doutes qui l'accablent ? Tu es passé par là toi aussi, tu as su faire la part des choses et à te dire que tu n'es définitivement pas comme ton propre père, que tu ne joueras pas les abonnés absents et que tu vas essayer. Tu as peut-être tout un tas de défaut, mais tu essayes toujours et ça, personne ne peut te l'enlever. "Eh bah voilà, tu n'as aucune raison de t'inquiéter, ce gamin aura trois parents, qui sont là pour s'occuper de lui et l'aimer... ça ne peut pas mal se passer vraiment!" Du tout, il y aura de l'attention et si Jackson s'inquiète, ça veut dire qu'il comprend un minimum toute l'importance de la situation et qu'il va tout faire pour ne pas tout faire merder. Tu lui fais signe d'une main pour que vous cessiez vos foulées quelques instants, alors que tu t'étires un peu. Peu importe ce que les gens pensent au final, si Jackson décide de s'impliquer et d'être un bon père, la décision lui revient et personne ne peut le juger pour cela. Absolument personne. La conversation dérive sur Yasmine et toi et tu hoches un peu la tête."C'est en train, on reste dans ma maison mais j'ai de la place dans tous les cas et je t'avoue que je ne suis pas d'humeur à me lancer dans un déménagement." Du tout, il ne vous reste que des détails dans la chambre de votre futur enfant, tout prend des allures de réalité et cela ne te déplait pas, bien au contraire, ça ne fait que confirmer ton envie et ton désir d'être là, de faire tout cela et de te lancer dans cette nouvelle étape de ta vie avec Yasmine."Je peux toujours te donner le numéro de téléphone du mien, il est très motivé mais doué." Très motivé même, avec un sourire qui fait un peu peur parfois, mais qui est là pour montrer qu'il est un professionnel et qui se veut rassurant plus qu'autre chose en réalité. "Du coup ? Tu te sens mieux ?" Tu poses la question avec une petite tape sur l'épaule de Jackson. "On fait une vraie course ?"
Au détour de quelques étirements, Edge lui apprend que les choses sont en train de se mettre en place de son côté. Jackson acquiesce. S'il serait une nouvelle fois présent afin d'aider ses amis à déménager, l'agent comprend que ces derniers ne soient pas motivés à l'idée de changer encore de logement. Un bref instant, il se revoit dans le garage de Price en train de trier les boîtes. Le constat est sans appel : les choses ont bien changé depuis l'été passé. Étrange comme l'âge tend à ralentir leurs foulées quand le temps semble ne jamais avoir filé aussi vite dans les autres domaines de leur vie. Les pièces sur l'échiquier de l'existence se déplacent, les stratégies évoluent.
« Je peux toujours te donner le numéro de téléphone du mien, il est très motivé mais doué. »« Je prends. » Jax n'aura pas le temps d'effectuer les recherches en personne. D'un air reconnaissant, il remercie Edge pour sa sollicitude et reprend la course. « Du coup ? Tu te sens mieux ? »« Mieux que toi, vieille branche. » Le taquine-t-il tandis qu'il avance à reculons, le regard tourné en direction d'Edge et de ses étirements de grand-père. Cela ne manque pas, la réaction de Price est immédiate : « On fait une vraie course ? » Le sourire de Mills s'élargit. Bien sûr qu'ils font une vraie course !
Rapidement, le chien fou vivant à l'intérieur de l'agent refait surface et se met à trépigner. Rien ne vaut ces moments de camaraderie. Rares, précieux et de toute évidence amenés à se raréfier avec l'arrivée des bébés et des responsabilités parentales qu'elles amènent, Jax compte bien chérir chaque occasion qui lui est donnée de passer du bon temps avec son pote. Il se met en position, s'amuse à bousculer un peu Edge avant de départ puis donne le go. Entendre ses pas marteler le sol en concert avec ceux de son acolyte le stimule. Price et lui deviennent deux fusées que les badauds du parc regardent passer avec étonnement. Ils en sont à cet âge ou tout est sur le point de basculer et leur complicité fait plaisir à voir.
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