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"OK, montre-moi ce que tu as." Evelyn précéda Rhett jusqu’à son dressing uniquement parce que c’était sa proposition, celle qu’elle avait fini par lui faire au travers d’un échange de sms plutôt tièdes, mais lancé pour leur permettre au moins de communiquer en dehors de leurs rencontres régulières, liées à l’achat compulsif d’oxycodone du jeune homme. Poussant la porte de sa chambre, elle rentra sans donner le sentiment d’être en terrain inconnu. Et elle ne l’était pas de toute évidence, retrouvant presque ses aises sans y penser. Elle laissa tomber sur le lit la housse avec laquelle elle s’était présentée à la porte de l’appartement de Rhett, probablement trop enthousiaste pour son propre bien, mais elle n’avait pas réussi à le dissimuler, son sourire joignant le salut qu’elle lui avait donné une fois que son visage s’était révélé derrière la porte.
Ce n’était pas rare qu’Evie soit invitée aux mariages qu’elle organisait. En fait, elle y était par défaut, petites mains habiles qui veillait au bon déroulé des évènements, gérant le ballet des prestataires en se faisant discrète pour que chaque convive pense qu’il s’agissait d’une magie dont ils ne connaissaient rien, émerveillés par tout ce qui les entourait. Seulement cette fois-là, l’invitation en bon et due forme avait été presque insistante de la part de Swann et Rory. C’était son dernier mariage, le dernier d’une carrière dont elle ne tirerait plus rien, ils tenaient sûrement à ce qu’elle en profite autrement qu’en travaillant dur, aussi savoir avec qui elle viendrait s’était révélé plutôt simple à décider, et si elle avait tout de suite pensé à Rhett, elle n’avait pas osé lui demander de venir avec elle frontalement, y allant à tâtons en espérant qu’il serait dans le même état d’esprit qu’elle, ressentant un manque de lui qui n’était sans doute pas comparable à celui qu'il ressentait vis-à-vis de ses cachets, qui s’inscrivait dans une suite logique suite à la pause qu’ils faisaient d’un commun accord. Il n’avait pas boudé le sous-entendu, et c’était comme ça qu’elle s’était retrouvée ici, avec la housse qui dissimulait sa propre tenue sous le bras, ne pouvant retenir vraiment le plaisir que ça lui faisait de le voir dans un contexte différent de toutes les dernières fois où elle avait eu la sensation de faire une erreur en acceptant d’accéder à sa requête concernant cet échange de marchandises dont elle se débarrassait à chaque fois.

S’asseyant au bord du lit, Evelyn posa une main sur la housse qui était à ses côtés, et expliqua finalement dans un nouveau sourire "C’est ma robe." Elle se leva, pas pour la révéler au jeune homme, juste pour s’approcher de lui et faire suite aux mouvements qu’il faisait pour lui montrer ce qu’il avait dans son dressing "Je l’ai apportée en me disant que ce serait une bonne idée d’y accorder ton costume." Dans le parfait cliché du couple, et bien parfait, il n’y avait pas d’autres mots "Mais ce n'est qu'une idée. On va composer." ajouta-t-elle un peu précipitamment, l’assurant d’un signe de tête dans sa direction. C’était gommer davantage les lignes déjà floues de ce qui se passait entre eux depuis quelques mois maintenant, et c’était sans doute étonnant de la part d’Evelyn de compter sur un geste aussi niais que celui-ci, mais c’était comme si elle était à la recherche d’une légèreté dont elle avait besoin pour retrouver un semblant de coeur à vivre une vie plus sereine, qui ne serait certes plus jamais la même, trop marquée par les derniers évènements pour aspirer à redevenir complètement celle qu’elle était, qui refléterait tout de fois son envie évidente de tourner la page pour avancer sur le bon chemin — avec Rhett de préférence, simplement son optimisme du moment, bien qu’un peu surjoué elle l’admettait, ne lui permettait pas vraiment d’anticiper ça sur l’instant. Pinçant les lèvres en faisant un pas supplémentaire vers le dressing de Rhett, elle lui demanda avec une malice contenue, la tête tournée de son côté "J’ai carte blanche, tu me fais confiance ?"

Il a du mal à se retenir de sourire depuis que la silhouette d’Evie s’est dessinée de l’autre côté de la porte, et encore plus depuis qu’elle a mis un pied dans l’appartement sans avoir pour objectif d’en sortir. Ethel lui a rapidement passé le bonjour avant de s’éclipser, se faisant aussi discrète qu’à son habitude, sans doute un peu trop conscience qu’ils voudraient parler sans qu’elle soit dans les parages. Et Rhett n’est pas allé contre, évidemment, incapable même de comprendre que sa petite soeur n’avait pas vraiment de courses à faire. Peu importe: il s’avance déjà en direction de sa chambre et surtout de son dressing sans présenter le chemin à Evelyn, cette dernière étant tout sauf une inconnue de sa vie et de son quotidien. "C’est ma robe." Elle la bouge avec soin, tant et si bien que cela n’a rien d’une surprise pour l’Australien. “J’aurais dû me douter que c’était pas un corps.” Il annonce pourtant, jouant à l’imbécile dans le seul but d’observer un sourire amusé sur le visage d’une Evelyn qu’il a trop pour habitude de voir triste. Ce n’est pas une habitude qu’il veut graver dans le marbre. "Je l’ai apportée en me disant que ce serait une bonne idée d’y accorder ton costume. Mais ce n'est qu'une idée. On va composer." En réalité, et aussi étrange cela puisse-t-il paraître, il lui aurait au moins posé la question de la couleur de sa tenue, justement pour s’assurer qu’ils n’allaient pas jurer l’un avec l’autre. Il est habitué aux représentations publiques, il connaît au moins les grandes idées, et celle de s’accorder avec la personne avec qui il s’y rend est en tête de liste. Tout est d’autant plus important qu’il s’agit là d’un mariage, même si Rhett ne connaît pas les mariés d’Eve ou d’Adam. “J’aurai le droit de la voir ?” Il demande avec humour, néanmoins pas si certain que ça qu’elle le laissera jeter un œil dessus. Ce n’est pas elle qui se marie, il aurait le droit de la voir, et pourtant il continue de marcher sur des oeufs à propos de n’importe quel sujet, incapable de retrouver la place qu’il mérite à ses côtés - justement parce qu’il ne sait pas de quel genre de place il est question. “J’aime bien l’idée. A part si ta robe est vraiment pâle, parce que ça ça me va pas au teint.” Un sourire en coin marque les traits de son visage, quand bien même il est sérieux sur les couleurs pâles qui ne le mettent pas en valeur ; elles le mettraient encore moins en valeur maintenant, alors qu’il commence à peine à retrouver un teint de visage plus chaud. Et quand bien même il sait que le mariage est surtout une excuse pour qu’ils passent un peu de temps ensemble, il ne sait pas composer sans l’idée de se montrer sous son meilleur jour.

"J’ai carte blanche, tu me fais confiance ?" Il lui fait confiance pour s’occuper d’Oxycodone, comment ne pourrait-il pas le faire au sujet d’une simple tenue ? La réalisation le fait sourire avec une once de nostalgie, lui qui pose un instant son regard sur Evelyn sans d’abord oser répondre. “Mon dressing est à toi.” Et il ne manque pas de costumes divers et variés, quoi qu’on puisse avancer comme stéréotype du sportif qui ne s’habille que de vêtements de sports: cela ne compose que l’autre moitié dudit dressing. Il lui laisse la place tel un enfant sage, venant plutôt s’asseoir sur le bout du lit, prenant soin de laisser sa robe tranquille. “T’as déjà eu la proposition de ramener quelqu’un à un mariage, avec toi ?” Il demande pour savoir s’il est le premier, il demande pour savoir si cela la rend quelque peu nerveuse. Il demande aussi pour savoir si elle connaît déjà l’exercice de trouver une tenue non pour un mais bien pour deux. “Je crois pas te l’avoir dit, mais ça me fait plaisir que tu me l’aies proposé. Enfin, ça me semble évident, mais je voulais te le dire pour de vrai.” Il a l’impression d’avoir fait passer son avis sur la question entre deux lignes et trois messages, mais il tente de faire au mieux et d’apprendre de ses erreurs, statuant ses sentiments dès qu’il le juge nécessaire. Et en cet instant, il est heureux, bien que cela ne le paraisse sans doute pas vraiment. Il a un espoir auquel continuer à se raccrocher, et ça compte beaucoup.

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L’ambiance ne pouvait qu’être détendue pas vrai ? Elle l’espérait, sans pour autant réussir à oublier ce qui traînait à l’arrière de sa tête, à savoir ce sentiment un peu lourd qu’en présence de Rhett, il ne pouvait vraiment y avoir de situation légère. C’était le cas au tout début pourtant, leur première rencontre avait été légère au possible, alors pourquoi aujourd’hui, tout semblait trop lointain pour que chacun s’y réfère comme un attitude à suivre pour le bien de tous ? Elle l’ignorait, mais tant de choses s’étaient passées cette année, ça devait forcément avoir un rapport. Ne ravalant pas son sourire, l’élargissant même à l’humour de Rhett, Evelyn prit le genre d’expression un peu malicieuse qu’elle réservait aux occasions où elle pouvait se permettre d’être un peu joueuse.
Est-ce qu’elle l’estimait que c’en était une sur l’instant ? Peut-être un peu, le prouvait la réponse qu’elle lui accorda à sa question à propos de sa robe "Seulement si tu te tiens bien." Ça revenait à dire qu’il la verrait en avait-première sa robe, une certitude qui lui fit même ajouter, un coup de menton se perdant en direction de la housse qui renfermait la dite-robe "Tu peux la sortir, je vais te la montrer. Fais attention de ne pas la froisser." Elle était tellement bien organisée qu’elle avait déjà récupéré sa robe au pressing plusieurs semaines avant le grand-évènement, comme quoi elle ne pouvait mentir sur l’idée qu’elle avait un problème avec l’imprévu.

Pinçant les lèvres en s’approchant du dressing de Rhett, elle quémanda sa confiance pour y jeter un oeil, ne doutant pas qu’elle y trouverait ce qu’elle voudrait. Il était élégant, Rhett. C’était peut-être bien la première chose qu’elle avait remarqué chez lui la première fois qu’elle l’avait vu — ça et son charisme qui était d’une insolence à la hauteur de la carrière qu’il s’était bâtit et à l’idée qu’il savait très bien qu’il méritait son succès sans pour autant manquer d’humilité, mais il avait tout pour lui, c’était une évidence qui ne l’avait pourtant pas faite rougir lorsqu’ils avaient partagé cette cigarette sur le balcon de cette salle de réception durant ce gala dont elle ne se souvenait même plus de la cause, trop absorbée ailleurs, dans le bleu des yeux de cet homme un peu culotté qui l’avait abordé sans mentir sur le fait qu’il savait qui elle était.
Arquant un sourcil, concentrée sur sa tâche, elle se posa d’abord devant les portants qu’elle avait sous le nez pour flatter le coeur de ses propres lèvres avec la pulpe de son index dans une mimique un peu théâtrale, mais qui laissait bien entrevoir la confirmation qu’elle prenait sa mission très à coeur "Elle est plutôt pâle, oui." Comme il le constata après l’avoir sortie de sa housse ; la palette de couleurs de sa robe était douce, contrastant avec le hâlé de sa peau qui ressortirait forcément ainsi mise en valeurs par le bleu pastel et le gris clair qui prédominaient au milieu du blanc nacré des fleurs qui se dessinaient dessus, mais cette couleur en particulier serait proscrite pour une tenue complète, alors elle la remisa d’emblée à la dernière place de sa liste pour s’intéresser aux vestes grises qu’il y avait dans le trousseau de Rhett qu’elle entendit parler dans son dos. Evie marqua une pause avant de lui répondre, sortant une veste grise, plutôt claire, qu’elle alla placer à côté de sa robe pour voir ce que ça donnait. Plutôt satisfaite, mais pas tout à fait, elle prit enfin la parole "Pas vraiment. Généralement, je préfère me cantonner à ma place d’organisatrice plutôt que de me mêler aux invités. J’essaye de séparer l’affect et le travail dans la mesure du possible. Je n’ai pas souvent envie de participer, ça m’a toujours laissé le sentiment de m’immiscer dans quelque chose de beaucoup trop intime." Alors pourquoi accepter cette fois-ci ? Elle l’expliqua sans attendre qu’il ne lui posa la question "Mais là c’est différent. C’est mon dernier mariage, j’ai envie de le fêter de la bonne façon, et puis j’ai l’impression que ça fait plaisir au couple en question que je me joigne au reste de leurs invités." admit-elle, s’étant attachée aux hommes dont elle s’était occupé ces derniers mois, sans doute un peu plus qu’à ses autres clients justement parce qu’ils seraient son dernier mariage.

"J’ai tout de suite pensé à toi." La précision ne se valait sûrement pas, elle savait que Rhett ne lui demandait pas vraiment de comptes sur le moment, seulement elle avait envie qu’il sache que d’autres options n’avaient pas été envisageable pour elle. Et à dire vrai, s’il n’avait pas saisi la perche qu’elle lui avait tendu, elle n’aurait peut-être pas répondu présente de cette façon-là et serait restée à sa place. Se détournant de sa robe, mais laissant la veste de costume posée à côté de cette dernière, elle adressa un nouveau regard à Rhett assit au bord du lit pour lui faire, la mine grave "Maintenant j’ai une question de la plus haute importance à te poser. Et attention, je veux une réponse honnête." Restant à bonne distance de lui, placée en face, la tête légèrement baissée pour ne pas rater la lueur qu’elle verrait naître dans son regard, elle plissa d’abord un oeil, puis l’autre, laissant un suspens inutile se former dans l’espace qui les séparait avant de lui demander pour de bon, presque en chuchotant pour faire perdurer l’idée qu’effectivement, c’était très important "Est-ce que tu sais danser, Garrett ?"

"Seulement si tu te tiens bien." La condition n’existe qu’une seconde et une seule avant qu’elle lui désigne la robe d’un signe de la tête ponctué d’un ordre. Il garde son éternel sourire lorsqu’il repose son attention sur la robe savamment protégée tel un trésor national. "Tu peux la sortir, je vais te la montrer. Fais attention de ne pas la froisser." L’autorisation express désormais en sa possession, il ouvre le zip de la protection pour découvrir la robe aux reflets nacrés dont il devine la beauté sans pour autant réellement en comprendre la forme ; la faute à une épaule dénudée et à une ouverture au niveau de la chance autant qu’à une longueur inégale aux jambes. A ses yeux, c’est à n’y rien comprendre, mais il sait au moins que la couleur ira parfaitement à Evelyn, le choix de ses vêtements étant de toute façon toujours fait avec soin, même au quotidien. Il ne peut se douter d’à quel point elle a redoublé d’attention pour le choix de sa robe pour un tel événement. “J’ai hâte de la voir portée sur toi.” Qu’il se contente donc de dire, le fait qu’il la trouve particulièrement élégante se retrouvant sous-entendu, comme beaucoup de choses avec Rhett.

Comme l’enfant sage qu’il tente d’être, il se fait un peu plus silencieux lorsqu’Evelyn se concentre dans la recherche minutieuse du parfait costume au travers de son dressing, dans lequel elle ne manque pas de choix sans que ce soit pour autant la caverne d’Ali baba. Un costume gris semble capter son attention, assez pour qu’elle le mette à côté de sa robe et jauge la compatibilité des deux, sans pour autant sembler s’en contenter. Rhett garde son regard posé sur son profil, pour une fois qu’il peut lui parler plus de cinq minutes et surtout sans que l’un ou l’autre n’ait de l’Oxycodone en sa possession. Il note la finesse de ses traits dont il ne se souvenait plus avec autant de précision qu’il l’aimerait, et il note les mimiques de son visage en plein réflexion, prenant plus que jamais au sérieux le choix de sa tenue. “On peut toujours aller acheter une nouvelle veste si aucune ne te convient.” Il ajoute simplement, se moquant pertinemment d’ajouter un costume de plus à une collection déjà pleine. Ce n’est que pour le bien du mariage, après tout: il ne faudrait pas qu’il dénote alors qu’il est l’invité même de la maîtresse de cérémonie - c’est du moins ainsi qu’il aime à la qualifier. Par curiosité autant que par envie d’apprendre à la connaître une seconde fois, il s’intéresse à la façon dont elle gère généralement les mariages une fois le jour j venu, et s’il lui est surtout déjà arrivé de prendre autant de soin à accorder sa tenue d’invitée avec celle de son plus un. En réalité, il n’est pas surpris de sa réponse, certainement pas alors qu’elle révèle préférer se fondre dans le décor malgré son nom (et son charisme, que Rhett ajouterait naturellement). "Mais là c’est différent. C’est mon dernier mariage, j’ai envie de le fêter de la bonne façon, et puis j’ai l’impression que ça fait plaisir au couple en question que je me joigne au reste de leurs invités." Il trouve étrange l’idée d’insister pour inviter une femme qu’ils ne connaissent pas vraiment mais Rhett ne le souligne pas, le mariage n’ayant jamais été un sujet de discussion dans son existence - et cela semble de famille, à en juger par le fait que son frère et Nina n’aient toujours pas de date pour le leur malgré le temps écoulé. “T’as raison d’en profiter un peu. Il est spécial.” Il ajoute un sourire rassurant. Rhett sera là pour s’assurer que tout se passe bien, aussi. Aucun impair, c’est promis. Il va bien, il n’y a aucune raison pour qu’il dénote des autres invités. "J’ai tout de suite pensé à toi." Et ça le touche, évidemment, parce qu’il sait qu’il n’a pas fait grand-chose pour le mériter. Il étire ses mains et poignets contre son matelas, son regard posé dans les yeux de la brune. Rhett hoche la tête plutôt que de répéter ce qui a déjà été statué: ça lui fait plaisir, mine de rien.

"Maintenant j’ai une question de la plus haute importance à te poser. Et attention, je veux une réponse honnête. Est-ce que tu sais danser, Garrett ?" - “Tant que tu me demandes pas si je sais bien danser, la réponse est oui.”

Il répond avec malice, bien conscient que ses qualités en la matière sont toutes relatives mais il a assez confiance en lui pour ne pas avoir preuve de prendre place sur la piste de danse, surtout alors qu’il comprend que c’est ce qu’Evelyn lui propose (demande ?) sans plus de détours. “Regarde.” Il se relève pour se placer à ses côtés, sa main gauche dans la sienne, la droite posée contre sa hanche qu’il effleure à peine du bout des doigts. La pièce ne leur permet pas de grands mouvements - et c’est sans doute tant mieux -, mais il tente tout de même de donner le change, parfois un peu trop concentré sur ses pas lorsqu’il en vient à s’assurer du mouvement de ses pieds en posant son regard dessus. Le reste du temps, c’est à Evelyn qu’il dédie son attention et son sourire, la faisant même tourner sur elle-même un court instant avant de sonner la fin de leur représentation, son bras se positionnant plus loin dans son dos lorsqu’il la renverse en arrière. “Et encore, c’est la version sans porté.” Il confie dans un sourire malicieux, pourtant certain qu’une telle idée virerait au cauchemar bien assez rapidement à en juger par son manque de pratique, d’équilibre, et sans doute même de force physique. “Je passe le test, au moins ? Parce que je compte pas rendre mon invitation, pour ce que ça vaut.” Après quelques mots, il délie rapidement leurs mains bien que sans joie, ne voulant pas lui imposer une trop grande proximité si elle estime qu’il est encore trop tôt. “Toi ça va. Je peux accepter de danser avec toi en public.” Il mime de lui accorder cet honneur de justesse, quand bien même il est évident qu’il n’en pense rien.

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Si tout se passait bien, elle l’essayerait peut-être devant lui, sa robe. Elle n’en était pas encore trop sûre, évitant de faire des plans sur la comète, ayant appris de ses erreurs après avoir anticipé tant de bons scénarios quand ils n’étaient pas en pause, mais qui n’avaient malheureusement pas trouvé fin heureuse. Evie garda donc ce plan pour elle, prenant une mine concentrée pour consulter ses options dans le dressing de Rhett qui semblait déterminé à ce que tout se passe bien au point de lui proposer, presque, une virée shopping. Elle lui sourit, secouant la tête en sortant de son rôle le temps d’un instant, les habitudes ayant la dent dure "Non, on va trouver quelque chose. Je pense jouer sur le contraste, j’ai vu un beau costume bleu marine. Ça s’accordera avec le bleu pâle de ma robe, et ça fera ressortir tes yeux." Elle savait qu’il n’y accorderait pas plus d’importance que ça, qu’il n’y comprenait peut-être pas grand-chose non plus, certainement du type à prendre n’importe quoi dans son placard en espérant que ça lui irait bien, et compte tenu de sa stature d’homme charmant, il n’avait pas beaucoup de mal à paraître à son avantage. Mais ça lui faisait plaisir d’être là et de parler d’autre chose que de son addiction et que de l’avenir de leur couple. Elle éviterait toutefois de le noyer sous des détails inutiles.

Elle se détourna du costume gris et de sa robe pour aller pêcher l’autre dont elle lui avait parlé, opinant seulement à ce qu’il ajouta pour marquer l’idée que c’était un mariage spécial pour elle. Evelyn ne tenait pas à en parler, elle se sentait un peu émue déjà. Ce n’était clairement pas rien de mettre fin à un business comme le sien, seulement elle était déterminée à le faire et à avancer dans le bon sens. Ça passait par des décisions à prendre, des sacrifices à faire ; elle travaillerait avec Enola pendant quelques temps à l’organisation des évènements de La Fondation. Celie s’en réjouissait, c’était comme si elle avait enfin attrapé le pompon à la fête foraine : elle était extatique d’avoir toutes ses filles sous sa coupe, et même si c’était fait en connaissance de cause, la proposition venant d’Evie elle-même, cette dernière ne pouvait s’empêcher de se demander si elle ne mettait pas ses principes de côté juste pour se sentir utile quelque part.

Ce n’était pas tellement le moment d’y penser. Avant de poser le costume bleu marine à côté de sa robe, elle préféra pencher de nouveau vers la légèreté en demandant à Rhett s’il savait danser "Et bien j’attends au moins un niveau à la Patrick Swayze dans Dirty Dancing." lui répondit-elle, se laissant surprendre par le geste qu’il fit dans sa direction. Elle ne le repoussa pas, elle le laissa faire ; prendre sa main dans la sienne, poser l’autre sur sa hanche et mener la danse. Sans délai, elle s’attendrit devant le soin qu’il prenait à ne pas lui marcher sur les pieds et à lui prouver de quoi il était capable. Quand il releva la tête et qu’elle croisa son regard, elle lui adressa un sourire, devenant poupée de chiffon entre ses mains, se laissant mener par ses gestes sans craindre de tomber lorsqu’il la fit basculer dans une harmonie un peu bancale, mais qui lui allait, et qui la fit rire assez pour qu’elle sente ses yeux se plisser et les coins de sa bouche s’étirer "Si tu me vends un porté, je vais être obligée d’insister pour qu’on s’entraîne histoire d’épater la galerie." Mais déjà ils se séparaient, et le constat était sans appel "Tu m’as manqué." Elle le prononça même sans y penser, ne réussissant pas tout de suite à se raisonner pour savoir si oui ou non elle avait le droit de le dire.
Elle se reprit seulement une longue seconde après, donnant l’impression de sursauter quand elle ajouta en remuant la tête de droite à gauche, ses sourcils se fronçant en même temps pour démontrer à quel point elle avait fait preuve d’un laisser-aller malvenu "Je suis désolée. Je sais qu’on est pas censé se dire ce genre de choses en ce moment. J'avais besoin de te le dire." Parce que le voir comme ça, faisant preuve d’un peu d’insouciance, ça lui rappelait l’époque de leur rencontre et que ça l’avait frappé "Mais je suis rassurée de faire l’affaire aussi. J’ai cru que tu allais me demander de twerker pour te prouver de quoi je suis capable de ce côté-là. Je préfère valser — juste pour que tu le saches." lança-t-elle pour noyer le poisson. Mais elle était troublée, Evie. Que Rhett puisse être capable de ce genre de choses sans donner l’impression de s’y efforcer, l’instinct qu’il avait démontré en la prenant par surprise étant quelque part assez bouleversante pour que ça remue quelque chose en elle qu’elle retrouva dans ses yeux à ce moment-là, restant néanmoins à bonne distance de lui et de l’éventualité que ça faisait trop de contact physique pour un seul jour. Elle se reprit à nouveau, Evelyn, elle qui avait marqué une pause physique après s’être excusée, ses yeux plongés de manière prolongée dans ceux du jeune homme à qui elle dit, sans transition "Enlève ton t-shirt." Et elle se rendit compte de son ton autoritaire bien sûr, de la profondeur de sa voix également, mais surtout du signal que ça pourrait donner après avoir partagé une parenthèse comme celle-là "Pour essayer la bleu marine avec une chemise." Évidemment. Et dans le même temps elle toupilla sur elle-même.

Elle lui expose son plan à voix haute et il se contente de sourire, sans doute un peu niaisement, simplement préoccupé par la nouvelle lueur dans son visage. Ni triste, ni colérique, ni fatiguée. Elle ne va pas aussi bien qu’il a pu la connaître, mais elle va définitivement bien mieux, et c’est tout ce que Rhett a envie de garder à l’esprit en cet instant. Elle va mieux, il va mieux aussi. De facto, ils ne peuvent qu’aller mieux, en tant que couple qui prend une simple pause, pour leur bien commun. Il remonte ses pieds sur le lit, les regroupe, s’écarte de quelques centimètres pour que même ses genoux ne se trouvent pas dans son passage et risquent de la gêner. Il est un enfant qui attend les instructions de sa mère, évidemment incapable de se débrouiller seul, quand elle dit plutôt jouer sur les contrastes et repars en quête de la précieuse tenue.

Le seul moment où il retrouve réellement la parole autant que la capacité à prendre des décisions par lui-même, c’est lorsqu’Evelyn lui demande s’il sait danser et qu’il retrouve étonnement son tempérament faisant de lui la personne qu’il est. "Et bien j’attends au moins un niveau à la Patrick Swayze dans Dirty Dancing." - “Trop facile.” A une blague s’ensuit une action, leurs mains se nouant naturellement sans plus de cérémonie, la délicatesse toute relative de Rhett n’ayant que de comparable le soin qu’il prend à ne pas lui mettre un coup de genou ou lui marcher sur les pieds. Elle n’a d’égale, aussi, que le sourire qu’il partage avec elle une fois leurs pirouettes terminées, assurément pas incroyables mais au moins rafraîchissantes. "Si tu me vends un porté, je vais être obligée d’insister pour qu’on s’entraîne histoire d’épater la galerie." Il n’en sourit que davantage, sans doute un peu trop attiré par le défi tel un ours par le miel. Evidemment qu’il rêve d’épater la galerie, pourtant composée uniquement d’inconnus sans importance à ses yeux, et même à ceux d’Evelyn - il n’a pas tout retenu, mais il sait au moins qu’ils sont des clients et non des amis. Peut-être aussi qu’il aimerait rendre Evelyn fière, ou même heureuse, à base de rien du tout si ce ne sont des amusements d’enfant. “On peut faire un porté piscine. J’espère au moins qu’il y aura une piscine ?” Là au moins, il ne risquerait pas de craindre une chute. Et tout est toujours bien moins sérieux, sous quelques mètres d’eau et autant de chlore.

Mais Evelyn joue les adultes pour deux, sans que ce soit pour une fois pour déranger Rhett qu’ils se raccrochent à la réalité. "Tu m’as manqué." - “Toi aussi.” Il lui répond trop vite, après trop peu de réflexion. Ce n’est pas de sa faute, après tout, si le constat est inébranlable. "Je suis désolée. Je sais qu’on est pas censé se dire ce genre de choses en ce moment. J'avais besoin de te le dire." Leurs mains déliées depuis quelques instants déjà, il reprend place sur le bord du lit, en prenant soin de ne pas froisser robe ou costume, mais pas en leur donnant la moindre importance à nouveau. Ce n’est pas ce qui l’importe, en cet instant, et il le clame sans honte. “On a pas vraiment défini les règles.” Il souffle, penaud. Peut-être auraient-ils dû. Peut-être, aussi, que le contexte de l’hôpital et d’une nièce encore alitée ne leur permettait pas de prendre ce genre de recul, ni même d’anticiper l’avenir. A dire vrai, il ne voyait plus vraiment d’avenir pour eux, à l’époque. “Tu me manques. C’est juste… un fait.” Qui n’a pas à être passé sous silence, selon lui. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, mais il ne veut pas croire que celle-ci fait partie du lot. Rhett ne va pas jusqu’à proposer qu’ils se redonnent une chance, sans doute encore trop peu certain de la stabilité de son quotidien autant que du fait que son addiction se situe derrière lui, mais il veut y croire. Il veut aussi croire que tous les efforts qu’ils font, chacun de leur côté, ne sont pas vains. Simplement, ils ne méritent pas d’être réduits à néant pour cause de caprice, et parce qu’il ne sait plus se montrer aussi fort maintenant qu’elle est sous ses yeux et qu’il sent à nouveau son odeur. "Mais je suis rassurée de faire l’affaire aussi. J’ai cru que tu allais me demander de twerker pour te prouver de quoi je suis capable de ce côté-là. Je préfère valser — juste pour que tu le saches." Elle essaie et il lui offre au moins un sourire, bien qu’il n’ait rien de totalement amusé. Il l’est, oui, mais pas au point d’oublier le véritable sujet initié par leur conversation. Et puis de toute façon, il préférerait la voir valser, lui aussi.

"Enlève ton t-shirt."
“Le twerk c’est non mais me déshabiller ça c’est oui ?”
"Pour essayer la bleu marine avec une chemise."

Il questionne à son tour avec un sourire cette fois-ci bien plus véritable, sincèrement amusé par l’aspect soudain de sa question, quand bien même il ne nourrit pas d’espoirs vain: il sait très bien pourquoi elle lui demande d’enlever son haut. Rhett le fait sans plus de cérémonie, à nouveau placé aux pieds du lit, se trouvant une chemise blanche parmi la masse. Il ajuste le col, fait suivre les boutons un à un, trouve enfin la veste dénichée par Evelyn. “J’aime bien. Comme toutes les vestes que j’ai.” Il l’annonce sans qu’il n’y ait à lire un quelconque sous-entendu entre ces mots. Il dit qu’il a beaucoup d’affaires du genre, il dit aussi qu’il fait du tri, il dit qu’il n’est pas du genre à se dégoûter dans le miroir. Rien de nouveau, en somme, tout comme le regard qu’il dédie à Evelyn à travers le miroir de la pièce. “Mais ça me dit pas si elle irait avec ta tenue.” Sans savoir si ses yeux arriveront à trouver les siens, il se permet au moins d’enfoncer ses mains dans ses poches, comme s’ils étaient déjà au jour du mariage. “Tu me laisserais proposer un collier ?” Le col ne lui semble pas remonter haut, elle aura la nuque libre. Et promis, ce n’est même pas un bijou offert à une ex et rendu manu militari. Comme s’il se sentait déjà coupable, il précise donc. “Ma mère essaie d’en donner un à ma sœur depuis des années. Mais Ethel a peur de la casser rien qu’en le regardant.” Et surtout, Ethel n’en a que faire des bijoux qui valent plus de trois dollars.

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@Rhett Hartfield ☆ crédit/ssoveia

"Je ne peux rien te dire, secret professionnel." À propos de la piscine, comme à propos du reste d’ailleurs. C’était idiot de faire dans le secret quand elle savait au fond qu’il n’en avait rien à faire, que l’élaboration d’une cérémonie comme celle-ci devait l’intéresser autant que le choix de sa tenue. Mais Evie était superstitieuse et respectueuse des idées de ses clients pour vouloir gâcher la surprise à leurs invités. Rhett en était un par extension, mais il n’était pas le moins incapable de s’émerveiller. Peut-être qu’une partie d’elle espérait qu’il voit enfin pourquoi elle avait une aussi bonne réputation dans le milieu, qu’il réalise que si elle mettait la clef sous la porte, ce n’était pas par incompétence. Elle n’était pas du genre à vouloir briller Evie, elle l’avait toujours fait dans l’ombre, seulement les derniers mois avaient été compliqués, elle ne serait pas contre quelques compliments pour réactiver un peu sa confiance en elle, remisée quelque part entre ses angoisses et sa tristesse, et qui s’était tellement fait la malle qu’elle en était réduite à devoir changer de plan de carrière. Si elle pouvait briller un peu dans les yeux de Rhett le temps de quelques heures au moins, ça lui ferait du bien.

C’était déjà un peu le cas là, elle n’était pas aussi modeste que ça pour ne pas s’en rendre compte, et la manière avec laquelle il lui répondit qu’elle lui avait manqué aussi, ça eut le don de faire gonfler son coeur et de la troubler parce que la ligne était toujours un peu floue entre eux, et que comme il le souligna avec justesse, s’ils avaient décidé de prendre une pause, rien n’avait vraiment été défini à ce sujet "Non, c’est vrai." concéda-t-elle alors, ses paupières battant en même temps, ne sachant pas si c’était une manière pour lui de la faire se sentir moins coupable, ou si c’était une invitation à le faire maintenant. Elle le regarda la tête penchée, n’osant pas tout de suite reprendre la parole, sentant encore la morsure de sa main sur sa hanche, son sentiment extatique faire battre son coeur dans sa poitrine à l’idée d’avoir un partenaire de danse comme lui. Et puis après un silence, elle finit par lui proposer aussi penaude qu’il l’était sur le moment "On devrait peut-être le faire. Juste pour être sûrs de ne pas dépasser les limites." Dont elle ne savait rien, mais elle pouvait faire tout comme si ça rassurait Rhett. Accueillant l’emphase qu’il fit à propos du manque qu'il ressentait avec un nouveau regard fixe, de ceux qu’on lance quand on ne sait pas trop si répondre à une pulsion instinctive est un choix convenable quand on a pourtant rien défini donc ; juste le prendre dans ses bras, c’était ce à quoi elle pensait, mais ce qu’elle ne fit pas, se sommant de reprendre là où ils en étaient avant leur interlude chorégraphique, et se montrant plus autoritaire que voulu.

Se détournant de lui pour cacher la complexité de ce qu’elle ressentait sur le moment, lui ayant demandé de se déshabiller pour essayer chemise et veste de costume, elle laissa tout de même filer un léger rire en l’entendant faire un peu d’esprit en rebondissant sur ses paroles, secouant la tête en roulant des yeux, conquise, sans qu’il ne puisse la voir pourtant. Il s’exécuta sous son silence tandis qu’elle débarrassait le cintre de la veste bleu marine qu’elle avait repéré, et l’aida à sécuriser les derniers boutons de sa chemise lorsqu’elle se retourna de l’autre côté, l’aidant à hauteur de talons, avant de lui faire passer sa veste qu’elle arrangea pour qu’elle tombe bien, ses mains s’attardant sur ses épaules pour défroisser les plus, puis sur sa poitrine pour l’effleurer, ses yeux occupés à suivre la ligne de sa boutonnière, et son regard évitant le sien pendant qu’elle le faisait. Elle ne releva la tête que quand il lui parut évident qu’il voulait vérifier le rendu dans le miroir, et que se plaçant à sa droite pour l’imiter, elle affronta ses yeux dans le miroir pour se ranger à sa cause, sans pour autant dire tout haut ce qu’elle pensait, préférant s’arrêter sur sa phrase suivante pour lui faire avec malice "Tu sais que tu peux me demander de l’essayer devant toi sans faire de sous-entendu ? S’il n’y a que ça pour te convaincre que c’est la bonne, je peux faire cet effort." C’était grand seigneur, non ? Et presque sans réfléchir, encore que le dernier regard qu’elle lui adressa paraissait un peu trop appuyé pour qu’il ne voit pas défiler la liste des pour et des contre qu’elle dressait dans son esprit à l’idée de se lancer elle aussi dans des essayages comme ils auraient pu le faire à l’ancienne, elle enleva sa paire de chaussures d’un élégant coup de pied, descendant de son perchoir pour se tourner vers le lit où sa robe était toujours posée.
Elle s’apprêtait à faire descendre la fermeture éclair de sa jupe-crayon quand ce que Rhett ajouta la fit marquer un hésitation, s’arrêter, et se retourner dans sa direction avec la bouche légèrement entrouverte "Tu me proposes un bijou de famille ?" Sa surprise n’avait d’égale que l’émotion que lui procurait cette proposition qu’elle ne sentait pourtant pas très méritante de recevoir, et puisqu’elle était toujours d’une politesse et d'un respect à la limite de l’être trop parfois, elle ajouta, ses yeux passant de l’un à l’autre des siens à distance "Ça me ferait plaisir, mais tu es sûr que c’est une bonne idée ? Si ta mère veut le donner à ta soeur, c’est qu’il doit avoir une signification particulière pour elle." Comprendre alors qu’elle ne le disait pas, qu’étant donné l’état des choses entre eux en ce moment, ce n’était peut-être pas correct d’imposer cette décision à maman Hartfield. Mais en même temps… en même temps, elle ne pouvait s’empêcher de sourire, et de penser que la seule chose qu’elle avait envie de faire maintenant, outre accepter le bijou d’une maman qu’elle n’avait même jamais rencontrée, c’était d’embrasser son rejeton pour le remercier d’être aussi délicat, pas pour la première fois de leur relation, mais pour la première fois depuis trop longtemps.

"On devrait peut-être le faire. Juste pour être sûrs de ne pas dépasser les limites."
“T’as vraiment envie qu’on continue comme ça ?”

Il demande sans jugement mais sans doute avec une pointe de tristesse, certain d’avoir aperçu le bout du tunnel de leur pause alors que les paroles d’Evelyn remettent rapidement tout en question. Après tout, si elle emande à ce qu’ils instaurent règles et limites, cela sous-entend qu’il y a encore une certaine période à passer avant qu’ils ne reviennent à la normale. A dire vrai, et bien que Rhett n’ait jamais réfléchi à une durée déterminée pour sa stupide idée, il pensait simplement qu’ils se retrouveraient lorsqu’il aurait fait assez d’efforts et que le plus dur serait derrière lui. Et plus que jamais, c’est ce dont il a l’impression, surtout alors que le manque de la brune se fait ressentir un peu plus chaque jour.

Rhett enfile la veste seul, Evelyn s’occupe d’arranger tous les détails pour s’assurer que l’essayage soit le plus réaliste possible et fidèle à ce qu’il pourrait porter le jour du mariage de deux inconnus. Il ne prend pas tant le mariage à cœur, mais il prend au sérieux sa présence auprès d’Evelyn et son statut d’invité. Qui plus est, il ne cherche ni à faire de zèle, ni à faire tâche, surtout alors qu’il connaît l’importance de cette journée pour sa compagne (pas vraiment compagne puisqu’ils sont en pause, mais peu importe). A ses côtés, face au miroir, il juge du rendu final et lui laisse à son tour toute la capacité de lui donner un avis franc. "Tu sais que tu peux me demander de l’essayer devant toi sans faire de sous-entendu ? S’il n’y a que ça pour te convaincre que c’est la bonne, je peux faire cet effort." Rhett est sans doute pris de court par ses mots, parce qu’ils ne font que le perdre un peu plus pour savoir où ils se situent, entre ce qu’ils ont le droit de faire et ce qui leur est temporairement interdit, pause oblige. Il ne serait pas passé par autant de détours en temps normal et l’aurait déjà embrassée, mais force est de constater que la notion de “temps normal” est parfaitement erronée en cet instant. Puisqu’il ne sait pas comment se positionner, et parce qu’il n’a pas envie de briser cet instant, il préfère garder le silence, son regard pourtant un peu trop posé sur les épaules de la brune qui descend déjà d’une hauteur de talons. Ce qu’il se contente de faire, finalement, c’est de changer de sujet, pour ce qu’il croit sincèrement être un meilleur angle de discussion.

"Tu me proposes un bijou de famille ?" Dit comme ça, tout sonne évidemment bien plus sérieux et cérémonieux. Il lui propose un joli bijou, le genre que sa mère garde dans un rangement depuis des années parce qu’elle ne va pas à des événements qui nécessitent de le montrer, le quotidien se montrant être trop à ses yeux pour l’exhiber. “Ma mère est la première à le posséder, c’est pas vraiment un bijou de famille.” Il relativise, bien conscient que l’idée joue contre lui bien plus que pour lui: de toute évidence, le moment est mal venu pour parler héritage de la sorte. Elle ne veut pas de poids supplémentaire sur ses épaules, et sans doute pas un poids qui concerne Rhett. Et au fond, contre toutes attentes, il comprend. "Ça me ferait plaisir, mais tu es sûr que c’est une bonne idée ? Si ta mère veut le donner à ta soeur, c’est qu’il doit avoir une signification particulière pour elle." Elle émet des doutes mais elle sourit quand même, ce qui pousse Rhett à en faire de même, poussé dans un premier temps par un certain soulagement. Son regard reposé sur le profil de la brune, il dégage lentement une de ses mèches du bout de son pouce, lequel trouve son chemin contre sa tempe avant de mener les mèches rebelles derrière son oreille. “Je suis certain que ça lui ferait plaisir. Elle a beaucoup entendu parler de toi.” Il hésite à dire qu’elle est sans doute déjà comme une fille à ses yeux, la mère de famille ayant toujours accueilli les petit(e)s-ami(e)s de ses enfants avec tendresse au sein de la famille. Rhett lui parle d’elle depuis bien assez longtemps pour qu’Evelyn ait gagné un certain statut sans même le savoir. “Vois ça comme un prêt. Il t’ira à merveille.” Il trace la longueur du collier à travers ses souvenirs, son index traçant une ligne invisible au ras de son cou. Le contact prolongé avec Evelyn autant que la douce simplicité de leur discussion le chamboule bien plus qu’il n’en a l’habitude, pourtant. “Je lui ai pas dit qu’on faisait une pause. Je peux le faire, si ça te met plus à l’aise.” Bien qu’il soit certain que sa mère lui laisserait toujours porter le bijou, pause ou non, il ne veut pas mettre Evelyn en porte-à-faux. Plus que jamais, il jure apprendre de ses erreurs et faire des efforts, plus seulement pour lui mais bien pour elle, pour son propre bonheur auquel il espère contribuer à sa hauteur.

at least i'm trying
@Rhett Hartfield ☆ crédit/ssoveia

"C’est plutôt à toi qu’il faut poser la question." La réplique n’était pas cinglante, elle était même prononcée avec bienveillance et poursuivit avec une douceur infinie "C’était ton idée, Rhett." lui rappela-t-elle sans jugement aucun et sans prétendre qu’elle n’y avait pas adhéré non plus à cette fameuse idée. Elle marchait sur des oeufs Evie, autant que Rhett marchait sur des oeufs, tous les deux pas très au fait à propos de cette notion de pause qu’ils s’étaient imposés sûrement en pensant que ça ferait d’eux des adultes de le faire, en équilibre sur une corde beaucoup trop raide depuis bien trop longtemps à cette époque-là. Est-ce que c’était vraiment le cas, est-ce qu’ils étaient plus adultes en ayant décidé ça ? Elle ne le savait pas. Pour l’heure, ça paraissait un peu tortueux, et la sensation de n’être qu’une adolescente en présence de celui pour qui elle en pince en pas si secret que ça la transissait de souvenirs qu’elle ne jugeait pas désagréables, mais qui la rendait certainement plus niaise qu’elle ne l’était, se sentant le couver du regard et trouver le moindre prétexte pour se rapprocher de lui et le toucher du bout des doigts.
Reprenant le dessus, sa tête remuant doucement quand elle la redressa, elle ajouta  dans le même temps "Mais on peut aussi ne pas en parler et profiter du moment si c’est ce que tu veux." Elle lui reprochait souvent d’être concentré sur ses désirs plutôt que sur ceux des autres, sur les siens en l’occurence. Là, c’était commode de les mettre en avant pour ne pas avoir à admettre qu’elle, elle aurait aimé mieux se situer par rapport à cette pause, ballottée entre les souvenirs qu’elle gardait de leur relation, et ce qu’elle pensait ne pas être en droit de faire comme ils maintenaient une distance sécuritaire entre eux depuis quelques mois maintenant.

Délaissant la fermeture-éclair de sa jupe pour se concentrer sur Rhett, sa proposition la laissa pantoise autant qu’elle lui fit plaisir — et mit la lumière sur la problématique de choses à faire ou non quand on décidait de faire une pause. Proposer un bijou de famille à la femme avec qui on la faisait cette pause, est-ce que ça se faisait vraiment, est-ce que c’était dans la législation des pauses de couple ? Evie essaya de trouver la réponse toute seule d’abord, décidant que ça devait se faire en fronçant le haut de son nez, sentant l’attention de Rhett dirigée vers elle plus que jamais. Elle sentit ses doigts près de son visage, flattant la longueur d’une mèche qu’il coinça derrière son oreille, et sa concentration fût soudainement décuplée, son regard trouvant le sien pour se déporter sur ses traits, sur la ligne de son nez, celle de sa mâchoire. Ses lèvres se pincèrent avant qu’elle n’ose lui demander, feignant un air on ne peut plus intéressé, ses mains trouvant ses épaules dans un geste plutôt naturel malgré l’idée qu’elle ne savait pas si sans le prétexte de l’aider à s’habiller, elle pouvait se permettre cette proximité.

Peu importait, la sensation de transgresser un interdit était assez tentante sur l’instant pour qu’elle ne veuille s’encombrer de questions de ce genre. Elle préféra en poser d’autres, maintenant cette expression d’intérêt surjoué, mais pas tant que ça, qui faisait briller son regard verrouillé à celui de Rhett "J’espère que c’est en bien au moins." Elle imaginait mal Rhett être capable de parler d’elle autrement qu’en bien, mais il décèlerait sa malice sans qu’elle ne soit obligée de lui expliquer qu’elle plaisantait ; elle eut l’air bien moins maline quand il commença à tracer la longueur de ce collier dont il lui parlait au ras de son cou, et que le contact de son doigt contre sa peau la fit rouler ses lèvres l’une sur l’autre, et se rapprocher juste un peu de lui pour lui murmurer "Dit-il avec tellement d’objectivité." Elle savait qu’il retirerait sa main bientôt, alors elle fit glisser la sienne le long de son bras pour l’en empêcher, encerclant juste assez son poignet pour qu’il y voit une invitation à continuer de l’effleurer pendant qu’elle lui répondait sans quitter ses yeux des siens "Je ne suis pas mal à l’aise." lui fit-elle savoir d’abord, secouant la tête à la négative juste après "Ne lui dis rien. C’est temporaire." Elle hocha la tête, marquant sa certitude, puis elle ajouta sans pause "Je te fais confiance pour juger si oui ou non il ira avec ma tenue." Une façon de lui dire j’accepte sans le dire, préférant ajouter à la place, sa main quittant son poignet pour retrouver son épaule, son regard se perdant sur un point au-dessus de la tête de Rhett quand elle se prépara à lui demander, s’en voulant un peu de le faire sur l’instant, mais mimant la décontraction en y réfléchissant pour de faux "Est-ce que dans les limites qu’on ne s’est pas imposées à propos de cette pause, s’embrasser au moins une fois, ce serait quand même transgresser quelque chose ?" Certainement plus que d’admettre que le manque de l’autre se fait ressentir, mais moins que de le faire sans s’en assurer avant, et ça elle ne le fit pas, attendant sagement la sentence de Rhett en reposant ses yeux sur lui après lui avoir posé la question.

"C’est plutôt à toi qu’il faut poser la question. C’était ton idée, Rhett."
“Ca l’était il y a plus de deux mois.”

Et il continue de penser que c’était la bonne chose à faire sur le moment, mais le moment est passé et ils devraient pouvoir accorder leurs agissements en conséquence. Il ne demande pas à ce qu’ils reprennent leur relation là où ils l’ont laissée il y a deux mois, mais il aimerait qu’ils s’accordent le droit de se retrouver sans être empli de remords. "Mais on peut aussi ne pas en parler et profiter du moment si c’est ce que tu veux." Il balaie l’espace de droite à gauche. Non. Pour une fois, Rhett n’a pas envie d’opter pour la solution qui l’exempt d’une discussion sérieuse. Il n’arrive pas à pleinement profiter de leur échange alors qu’il ne sait pas comment se situer, ni même sur quel spectre se trouvent ses actions. Il a envie de la garder près de lui et de l’étreindre, il a envie d’y aller de ses commentaires pour souligner la beauté d’Evelyn, il a envie de l’embrasser. Il veut la retrouver, tout simplement. “On finit ça, on discutera après.” Rhett tranche sans vouloir lui imposer une discussion pour l’instant, certain qu’il serait plus juste pour tout le monde qu’ils parlent sans qu’il ne soit plus question de bijoux, mariage ou essayages.

"Je ne suis pas mal à l’aise. Ne lui dis rien. C’est temporaire."Il espérait bien entendre une réponse de cet acabit: sa mère n’a pas à savoir qu’ils font une pause, surtout s’ils en viennent enfin à décider de retirer cette étiquette et véritable épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Ils ont fait une pause, ils ont pris le temps, mais maintenant Rhett est persuadé qu’ils n’en ont plus besoin. Il hoche la tête, son avis rejoignant les paroles d’Evelyn. Il n’inquiètera pas sa mère inutilement, d’un commun accord. "Je te fais confiance pour juger si oui ou non il ira avec ma tenue." Elle dit des mots mais il ne sait plus que se concentrer sur ses gestes et le toucher qu’elle prolonge contre son bas. Evidemment, Rhett ne va pas contre et bien au contraire. "Est-ce que dans les limites qu’on ne s’est pas imposées à propos de cette pause, s’embrasser au moins une fois, ce serait quand même transgresser quelque chose ?" Il aurait pu se poser la question pour de vrai et peser le pour et le contre d’une décision qui ne sera pas sans conséquences, mais en cet instant il n’a pas la moindre envie de donner du poids au contre. Il veut l’embrasser, il veut la retrouver, et il n’en fait pas un mystère, sûrement pas alors qu’il laisse une seule et unique seconde s’écouler avant de se défaire de son emprise uniquement pour poser ses mains de part et d’autre de son visage et l’embrasser engouement, sans y penser à deux fois. Sa réponse se résume à ses actions, mais il pense sans trop vouloir s’avancer qu’Evelyn comprendra rapidement l’avis qui est le sien: puisqu’ils n’ont pas stipulé les règles, il est désormais évident que s’embrasser n’est pas interdit par leur pause. Et à en juger par la main qu’il fait glisser sous sa jupe, à la même hauteur de ceinture et contre ses cotes pourtant, il semble tout aussi évident qu’il estime qu’ils ont le droit d’aller plus loin, sans transgresser la moindre règle. “Tu me manques.” Il se moque de leur foutue pause et ce qu’elle induit. Elle lui manque, et le dire est plus nécessaire que tout le reste, comme le prouve son front qu’il dépose contre le sien et ses yeux qu’il ferme un instant, son corps désormais collé contre le sien. “Et j’ai envie de toi.” Il fait l’effort de l’expliquer à peu près correctement, ce qui représente beaucoup de la part d’une personne aussi directe et bien souvent indélicate que Rhett. “Mais d’abord tu me manques.” Une tentative d’attention autant que de tendresse de sa part. “Est-ce qu’on peut dire que la pause est terminée ?” Est-ce qu’ils peuvent dire qu’ils reprennent le cours de leur vie sans se soucier de transgresser quoi que ce soit ou de faire quelque chose de mal ? Il ne veut pas avoir à se demander à chaque instant s’il peut la complimenter ou l’embrasser, parce que Dieu seul sait à quel point les deux surgissent fréquemment dans son esprit dès qu’Evelyn est de nouveau à ses côtés.

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@Rhett Hartfield ☆ crédit/ssoveia

Plutôt docile sur ce coup-là, Evie hocha la tête, donnant son assentiment à Rhett à propos de la discussion à engager au sujet de cette décision prise il y avait plus de deux mois. Ils avaient des choses à terminer, et sa conscience professionnelle se rappelant à son bon souvenir, elle sembla  pourtant fondre comme neige au soleil à la seconde où Rhett lui proposa un collier appartenant à sa mère. Elle était touchée par l’attention, elle était touchée par la signification profonde de cette proposition même si pour lui ça ne devait être rien d’autre qu’une proposition justement. On lui reprocherait sûrement d’être trop sensible à ce genre de marque d’affection, d’être prévisible et d’être une bien mauvaise féministe de s’en remettre à ça pour être rassurée quant à l’affection qu’un homme éprouvait à son égard, se laissant attendrir par des cadeaux et des promesses. Dans la présente, elle s’en fichait autant que de réaliser qu’ils n’avaient en fait aucune volonté de faire de pause et que cette dernière avait définitivement trop durée.
C’était une évidence, il n’y avait qu’à les voir là, à chercher le contact, à se dévorer des yeux, et à faire de chaque respiration une occasion supplémentaire de se rapprocher l’un de l’autre. Evie était forte, seulement pas autant que ça, et le contact des doigts de Rhett contre sa peau était un rappel des fois où ils s’étaient retrouvés tous les deux sans qu’aucune ombre ne vienne assombrir cette alchimie qu’il y avait entre eux. Elle avait envie de l’embrasser, elle avait envie d’autre chose, de le retrouver autant que d’admettre qu’elle n’était qu’une humaine, et qu’elle avait besoin de sentir qu’on tenait à elle pas uniquement pour ses qualités morales et ses principes.

Elle voulait se sentir désirée autant qu’elle le désirait maintenant, et si elle se rassura en lui posant directement la question à propos d’un baiser, elle trouva dans son geste-réponse tout ce dont elle avait besoin pour se rappeler que ce qu’elle ressentait pour Rhett était réciproque. Le contact de ses lèvres contre les siennes, elle ne l’anticipa pas, consciente que son imagination ne pouvait même pas être assez proche de la réalité pour lui permettre de se préparer à l’effervescence que lui procurerait cette sensation perdue pendant trop longtemps pour que son corps ne réagisse pas immédiatement à l’intention mise par Rhett pour l’embrasser. Elle posa ses mains autour de ses poignets pour l’obliger avec douceur à garder cette position, ses paumes encadrant son visage pour mieux consolider le contact de leurs bouches alors que, privée de la hauteur de ses talons, elle se hissa sur la pointe des pieds pour mieux atteindre son visage et répondre à son baiser selon la même intensité. Elle soupira contre ses lèvres lorsqu’elle lâcha un de ses poignets pour le laisser explorer sous sa jupe, ses propres doigts s’accrochant au revers de sa veste quand il rompit d’un écart infime le contact entre leurs lèvres pour lui répéter qu’elle lui manquait. Elle, elle lui murmura "Je dois comprendre que c’est un non ?" Que ce n’était pas un drame s’ils s’embrassaient alors qu’ils jouaient au petit couple d’adultes qui font les choses dans l’ordre pour se laisser une chance.

Elle ne lui répondit pas sur la suite seulement parce qu’elle se sentait incapable de prononcer le moindre mot sans que sa voix ne trahisse son euphorie, rouvrant ses yeux qu’elle avait fermé à l’instant où il posa son front contre le sien pour de nouveau affronter son regard. Elle prit un instant pour réguler sa respiration sans en avoir l’air avant de lui offrir un sourire qu’elle accompagna d’une caresse contre sa poitrine, laquelle elle brûlait de sentir sous ses doigts sans l’épaisseur de la chemise qu’elle commença à déboutonner avant qu’il ne lui dise qu’il avait envie d’elle "C’est le moment où je t'avoue que cet essayage, c’était rien qu’une excuse pour te voir." En dehors de nos échanges d’oxycodone aurait-elle pu ajouter, mais le moment était doux, elle n’avait pas envie de tout gâcher en se rappelant de mauvais souvenirs. Dans le même temps, elle termina de déboutonner sa chemise jusqu’à sa taille qu’elle effleura avec ses doigts, et n’y toucha plus pour le moment, s’affairant à lui enlever sa veste à qu’elle avait prit le temps de choisir à la place pour la laisser retomber sur le lit derrière eux en lui avouant autre chose, le haut de son nez se fronçant pendant que sa voix sa baissait pour mieux se perdre contre sa bouche qu’elle captura de nouveau le temps d’un très court baiser "Je me fiche de ce que tu portes ou de ce que tu porteras." Et comme un aveu qu’elle le préférait sûrement sans rien sur le dos, elle finit par lui enlever cette satanée chemise pour mieux enfin poser ses mains sur lui en opinant du chef à sa dernière requête tout en, elle, dégageant ses épaules de ses longs cheveux pour l’inviter à déboutonner le chemisier qu’elle portait et qui semblait poser une tonne désormais "On peut dire que la pause est terminée."

Ils avancent sur un même rythme, ou tout du moins d’un commun accord, et cela suffit à profondément soulager Rhett, qui continuait malgré tout de nourrir la crainte qu’il soit le seul à vouloir reprendre leur relation et lui donner une seconde chance. Il n’en aurait pas été etonné, après tout, après avoir été le seul à miner leur terrain, encore et encore. Il en aurait été profondément triste et affecté, évidemment, mais il aurait compris qu’Evelyn ne veuille plus donner autant de son temps à une personne qui lui a parfois fait beaucoup de mal. Cependant, l’avis de la brune à ce sujet est bien différent, et c’est avec une assurance nouvelle qu’il l’embrasse et garde le contact de ses mains contre sa chair. "C’est le moment où je t'avoue que cet essayage, c’était rien qu’une excuse pour te voir." Il sourit de plus belle et y ajoute un rire simple. Maintenant, en effet, il commence à le comprendre et surtout à l’accepter, puisqu’une fois encore il avait espéré qu’elle en pense de même et utilise l’excuse comme ce qu’elle est, justement: une excuse. Cette dernière prend bien plus la forme d’un déshabillage qu’un essayage, sans qu’aucun des deux adultes de la pièce ne semble vouloir inverser la tendance. "Je me fiche de ce que tu portes ou de ce que tu porteras." - “J’espère que tu n’as pas de grandes ambitions pour le moment.” Parce que les mots autant que les gestes de la brune poussent à lui faire penser qu’il ne portera justement plus rien d’ici peu de temps, sans que ce soit pour lui déplaire.

Annonçant sans doute ainsi que non, elle ne nourrit aucune grande ambition, Evelyn déboutonne la chemise de Rhett, ce dernier sans doute un peu trop occupé à poser son regard sur son profil pour l’aider d’une quelconque manière. "On peut dire que la pause est terminée." Amen. Comme pour célébrer cette annonce, il pose une main dans le creux de son dos pour la ramener près de lui et l’embrasser un peu plus brièvement cette fois. La main posée sous sa jupe bouge à peine, simplement pour en ouvrir la fermeture et ne plus en faire un problème. “Très bonne idée.” S’applique-t-il à dire avec tout le sérieux du monde, occupé à le manifester à travers ses doigts retirant les quelques boutons de son chemisier en retour - simplement pour qu’ils soient sur un pied d’égalité, évidemment. Ce n’est qu’à partir de l’instant où chose est faite qu’il peut se permettre de déposer des baisers contre son corps tout entier, leur étreinte rejoignant rapidement le lit alors que Rhett tente autant que possible de nourrir l’idée qu’ils ne sont pas passés près de la catastrophe. Ils sont à nouveau ensemble, ils ont abandonné toute idée de pause et, surtout, elle le rend pleinement heureux de nouveau sans que la moindre ombre n’existe sur le tableau, ce qu’il tente de lui faire comprendre à travers les gestes, sans que les mots n’aient à s’interférer.