Tu as repoussé cet instant le plus longtemps possible. Tu n'avais aucunement envie de croiser le regard attristé de Corey. Tu ne sais pas comment il va depuis la dernière fois et tu ne tiens pas spécialement à le savoir : tu ne veux tout simplement pas accepter d'être celle qui est à l'origine de son chagrin. Tu es encore surprise qu'il n'est pas exigé que tu viennes chercher tes affaires plus tôt. Peut-être s'en est-il débarrassé sans même te prévenir. Au fond, tu n'as rien de très important chez lui. Rien dont tu ne pourrais pas te passer. Rien que tu ne peux pas retrouver en allant au centre commercial. Tu as même songé toi-même à ne jamais aller les récupérer, sachant pertinemment que cette rencontre sera difficile et que tu n'avais pas envie de vivre cela. Même si ce n'est rien de très important, il y a quand même quelques morceaux de vêtements que tu aimerais bien récupérer. Tu es presque certaine d'avoir laissé un bouquin à moitié entamé sur la table de chevet - c'est quand même frustrant de ne pas en connaître la fin hen. Et puis, il y a encore la clé de sa maison que tu dois lui rendre. Aussi bien faire d'une pierre deux coups. Tu lui a laissé choisir la date et l'heure à laquelle tu arriverais chez lui. Tu as espéré secrètement qu'il n'aurait pas envie de te voir et qu'il choisirait un moment où il est absent, que tu ne ferais que glisser la clé dans sa boîte au lettre et que tes affaires attendraient dans un carton sur le pas de la porte. Ce serait le scénario idéal qui t'enlèverait cette lourdeur dans le creux de ton estomac, mais non, Corey sera présent. Il l'a confirmé à la fin de la conversation. Il faut savoir vivre avec la conséquence de ses actes. Voilà ce que tu t'apprêtes à faire. Et puis, ça ne prendra que quelques minutes. Aucun de vous deux n'aura envie d'éterniser ce moment. N'est-ce pas ?

Tu as les mains moites. Tu dois prendre le temps d'essuyer la paume de tes mains contre ton pantalon avant de toquer à cette porte que tu traversais comme si elle était tienne il y a quelques semaines à peine. Tu as eu envie de te dégonfler au moins douze fois avant de venir jusqu'ici, mais t'es là maintenant. Et la porte s'ouvre devant toi. Tu ne peux plus rebrousser chemin. Tu ne sais toujours pas comment réagir face à Corey. Tu oses tout de même afficher un mince sourire contre tes lèvres. Ton regard est un peu fuyant, mais tu arrives quand même à l'ancrer dans le sien. « Hey, tu… » Tu aurais sûrement dû préparer un discours avant d'arriver jusqu'ici. Ça t'aurait éviter de devoir réfléchir et juste débiter des paroles apprises par coeur. « Tu as l'air bien. » Entre avoir l'air et réellement l'être, c'est deux choses complètement différentes. Et tu ne sais pas si tu as envie de vraiment connaître la réalité sur ses ressenties. Mais tu les écouteras sans broncher s'il ressent le besoin de se vider le coeur. Tu peux encaisser. Ce serait bien mérité de toute façon. Ta main se glisse dans la poche de ton jeans pour en ressortir la clé que tu tends vers lui. « Tiens, je voudrais pas abuser de ton temps non plus. » Tu voudrais surtout prendre tes jambes à ton cou le plus rapidement possible, oui.

@corey ferguson

Corey attends l’arrivée de Jules assis sur le canapé du salon. C’est foutrement morose. Il a bien envisagé d’allumer la télé pour qu’un fond sonore envahisse la pièce et accessoirement lui occupe l’esprit mais après avoir réalisé qu’il ne suivait pas un traître mot de ce qu’il se passait à l’écran, il avait renoncé. Au final, il avait ouvert une des portes vitrées du salon donnant sur le jardin et le chant des oiseaux était bien plus efficace. Sur la table basse gisait le carton avec les affaires de Jules, celle qu’il avait récupéré dans les différentes pièces de la maison. Quelques vêtements, un shampoing, un bouquin, rien de vraiment très important. C’était pourtant ça qui motivait la visite prochaine de la jeune femme. Lorsque Corey avait reçu le sms de Jules, il avait un instant espéré que ce message aurait pour but de leur donner une seconde chance. A ce moment là, cela faisait des semaines que lui-même hésitait sur la conduite à tenir. Il avait envie de proposer à Jules un rendez-vous, une rencontre pour discuter. Pour essayer de comprendre ce qu’il s’était passé, ce qui avait mené la jeune femme à la décision de cette rupture. Et surtout pour voir aussi si une autre solution était possible, ne nous mentons pas. Mais après avoir lu le message, il comprit que visiblement non. Il se demanda aussi s’il n’aurait pas du réagir plus tôt. Prendre les initiatives plutôt que de se murer, comme à son habitude, dans le silence. Cela aurait-il changé quelque chose ?

La question qui s’était posée ensuite, c’était avait-il envie de voir Jules ? La réponse avait été immédiate, oui. Ne pas la rappeler pour s’expliquer était une chose, la fuir une autre. Alors il lui avait donné rendez-vous, lui avait dit de passer à une date précise, un de ses jours de repos. Il n’aurait ainsi aucun autre impératif. Il avait ensuite rassemblé les affaires de Jules, sachant pertinemment où les trouver, vu que jusqu’à présent il n’y avait absolument pas touché. Le livre de Jules avait prit la poussière sur la table de chevet toute la période de leur rupture à ce sms. A ce stade, même Corey réalisait qu’il faudrait qu’il se pose des questions sur son incapacité chronique à faire face aux changements dans sa vie. Est-ce que ça pouvait être lié à leur rupture ? S’étaient ils vraiment assez fréquentés, confiés pour que Jules sente qu’il avait du mal avec tout ce qui était de passer le cap des grandes étapes de la vie ? Ou la raison était elle plus simple ? Quelques parts le nom d’Alfie raisonnait… Au fonds Corey voulait savoir. Ca ne changerait rien, le mal était fait, mais au moins cela éviterait peut-être les questionnements qu’il ne cessait de ressasser depuis.

On toqua à la porte. Il n’attendait que Jules aussi mit-il tout de même quelques secondes à aller ouvrir. Il n’était pas sûr d’être prêt, ni même qu’il réussirait à formuler les questions qu’il avait envie de poser. Il finit donc par ouvrir la porte et le doux visage de Jules lui apparût. Avec un pincement au cœur, il ne réussit tout de même pas à lui rendre son sourire hésitant. Elle le regarde tout de même dans les yeux et il est plutôt reconnaissant qu’elle n’essaie pas de l’éviter. Quoiqu’il ressente en ce moment, il ne peut pas nier qu’il ressent toujours énormément d’affection pour elle. Il sait qu’elle se sent mal d’être à l’origine de cette rupture (rompre sans même se disputer c’est quand même fort). Et surtout il connaît sa gentillesse. Jules ne fait pas de mal pour le plaisir de faire mal. C’est encore pire peut-être. Car cela veut dire qu’au fond la décision de Jules était mesurée et que les chances de revenir en arrière sont minimes. Hey, tu… » Elle cherche ses mots, il peut la comprendre. C’est à peine s’il a réussit à prononcer un ‘salut’ audible quand il lui a ouvert la porte. « Tu as l'air bien. » Il a presque envie de lever les yeux au ciel. Il va exactement comme quelqu’un qui s’est fait larguer sans comprendre pourquoi mais il doit avoir un problème parce que ce n’est pas la première fois que ça lui arrive, aussi n’en tient il pas que rigueur à Jules. Pour le moment disons qu’il lui accorde le bénéfice du doute. « Je fais aller. » Presque aussitôt, elle sort de son jean la clé de chez lui. « Tiens, je voudrais pas abuser de ton temps non plus. » Il a un moment de silence, il comprends qu’elle ne soit pas à l’aise, il ne l’est pas non plus. Mais il ne compte pas expédier cette rencontre et n’a pas envie de discuter dans l’entrée. « Je travaille pas aujourd’hui, je suis pas pressé. » il lui laisse comprendre qu'il ne va pas lui demander de s'en aller immédiatement. Il récupère tout de même les clés qu'elle lui tends.  « Viens. Tes affaires sont dans le salon. » Dit-il en se décalant pour la laisser entrer. Il imagine bien qu’elle n’envisageait pas de s’éterniser mais lui veut un peu de temps même s’il n’est pas sûr de savoir comment débuter la conversation. Finalement, ce n’est pas plus mal qu’il est ouvert la porte vitrée du salon, car il trouve que cela permet d’éviter de se sentir enfermé. Le carton est là. « Voilà. Je pense qu’il y a tout, mais tu devrais vérifier. » Il est méticuleux et a fait le tour de la maison. Il ne fait que gagner du temps avant de se lancer. Finalement il soupire et commence : « Jules…Est-ce que tu peux m’expliquer comment on en est arrivé là au juste ? Parce que franchement, je ne suis pas sûr d’avoir compris ton histoire de timing. » Il peut difficilement cacher son amertume sur le dernier mot. Non il n’a pas compris. Est-ce qu’elle a pris peur parce que ça allait trop vite ? Alors qu’ils avaient parlé enfant dès le second rendez-vous ? Que cela avait été toujours un sujet important et un peu pressant pour elle. Et aux yeux de Corey, devenir parents c’était nettement plus angoissant que d’emménager ensemble. Alors non, il était persuadé que ce n’était pas ça. Mais il avait besoin d’entendre Jules le lui expliquer.

« Je fais aller. » - « Désolé, je sais pas pourquoi j'ai dis ça, c'était idiot. » que tu réponds presque immédiatement. La nervosité est autant responsable d'avoir dit à Corey qu'il avait l'air bien que des battements de ton coeur qui cogne bien trop fort dans ta poitrine. Tu regrettes presque autant tes paroles que ta présence au grand complet sur le pas de cette porte. C'est sans doute pour ça que tu enchaines rapidement en lui rendant la clé qu'il t'avait offerte peu avant les fêtes. Plus vite les objets retrouvent leur propriétaire, plus vite cette rencontre sera terminée. Tu ne veux pas lui faire perdre son temps. Il y a des mois que tu lui fais perdre son temps en lui faisant miroiter l'idée d'un couple pour lequel tu n'es pas prête à t'investir. « Je travaille pas aujourd’hui, je suis pas pressé. » Ah, bien sûr, il a tout le temps devant lui. Au fond de toi, tu le savais déjà. Sinon, il aurait choisi un moment où il était absent de sa maison. Tu es tout aussi consciente qu'il mérite cette conversation que vous vous apprêtez à avoir. Ça ne veut pas dire pour autant que c'est de gaieté de coeur que tu lui donneras les réponses à ses questions. « Viens. Tes affaires sont dans le salon. » Tu acquiesces doucement d'un signe de tête en entrant derrière lui. Tu le suis jusqu'au salon comme si tu entrais dans cette maison pour la première fois, comme si tu ne connaissais pas par coeur l'emplacement exact du salon. « Voilà. Je pense qu’il y a tout, mais tu devrais vérifier. » qu'il ajoute en désignant la boîte sur la table du salon. Tu t'exécutes silencieusement en faisant les quelques pas qui te suffisent pour faire la vérification nécessaire. Ton bouquin est là. Tu n'es pas trop certaine que la quantité de vêtements est la bonne. Tu sais plus trop lesquels tu as laissé ici pour être tout-à-fait honnête. Le pull que tu cherches depuis des semaines est bien là. Avec ce vêtement et ton livre, le reste importe peu. De toute façon, c'est pas comme si tu ne pouvais pas revenir s'il finissait par tomber sur quelque chose d'autre dans les prochains jours. « Oui, je crois que tout y est. » que tu réponds tout simplement, bien trop mal à l'aise pour faire le tour de la maison sous le regard de Corey qui te brûle l'épiderme. Il n'a sûrement rien oublié. Cette simple réflexion te suffit. Tu tires la boîte vers toi, prête à la prendre entre tes bras lorsque sa voix s'élève de nouveau. « Jules…Est-ce que tu peux m’expliquer comment on en est arrivé là au juste ? Parce que franchement, je ne suis pas sûr d’avoir compris ton histoire de timing. » Tes yeux se ferment quelques secondes avant de s'ouvrir de nouveau. Corey avait été bien trop sous le choc pour poser les bonnes questions voilà des semaines déjà et c'est temps mieux parce que tu étais tout aussi sous le choc. Tu aurais été incapable de lui répondre convenablement. Tu te retournes légèrement pour lui faire face. « C'est juste que… » Tu cherches tes mots. Tu cherches les mots parfaits qui seront expliqués sans blesser. Oui, c'est peine perdu, mais tu veux quand même essayer de les trouver. « Je suis pas prête à me ré-engager avec quelqu'un. » Tu n'es surtout pas prête à accepter la fatalité de l'amour qu'il y a entre Alfie et toi. Tu n'es pas prête à ce que ton affection pour Corey efface celle que tu as pour Alfie. « Ça ne change rien aux sentiments que j'ai pour toi. » Parce que l'affection est bien réelle. Votre relation n'était tout de même pas qu'un tissu de mensonges. Les ressentis sont bel et bien vrais. « J'ai essayé, tu sais, mais j'y arrive pas. Je suis vraiment désolée Corey. J'ai jamais voulu te faire souffrir. » Voulu ou non, ça ne change rien au résultat que tu as sous les yeux.

« Je fais aller. » - « Désolé, je sais pas pourquoi j'ai dis ça, c'était idiot. » Corey se contente de hocher négativement la tête. Il n’a aucune envie de culpabiliser Jules mais il ne voit vraiment pas quoi ajouter. Il lui fait comprendre ensuite qu’il a tout son temps, une façon déguisée de lui faire comprendre qu’il a envie de parler avec elle de leur séparation. Le fait qu’elle vienne récupérer n’étant finalement qu’un prétexte. Le chemin jusqu’au salon se fait dans un silence gêné entouré d’une tension palpable. C’est tellement loin de la gaieté et de la bonne humeur que Jules amenait auparavant dans cette maison que s’en est déstabilisant. Corey la laisse vérifier le contenu du carton tout en réfléchissant à ce qu’il va dire. Les explications, ça semble un passage obligé dans une rupture, mais il ne peut s’empêcher de se demander si c’est vraiment une bonne idée. Qu’est-ce que ça va apporter au final ? Si ce n’est conclure que les choses sont belles et bien finies. Aider à tourner la page sûrement. Mais Corey a-t-il seulement envie de passer à autre chose ?

« Oui, je crois que tout y est. » C’est donc maintenant qu’il faut aborder le sujet. Ou alors laisser repartir Jules, mais dans ce cas il n’y avait aucune raison à l’avoir faite entrée dans la maison. Alors il se lance. Reprenons quelques uns des mots qu’elle a utilisés pour mettre fin à leur relation, il lui demande plus de détails. Il veut comprendre ce qui a motivé sa décision. « C'est juste que… » Elle cherche ses mots et Corey ne dit rien, continuant de la fixer. Le cœur battant à vive allure dans l’angoisse de ce qu’elle pourrait bien dire. Il est facile de s’imaginer un millier de raisons à la situation présente. En passant de la plus réaliste, à la plus probable et en envisageant des choses un peu absurdes. En plusieurs semaines, il a eu le temps d’y réfléchir et d’imaginer mille scénarii. Et sincèrement, il ne sait pas lequel serait le pire. « Je suis pas prête à me ré-engager avec quelqu'un. » Au départ il ne peut qu’esquisser un sourire amer. Sept mois c’est un peu long non pour en venir à cette conclusion ? Puis il recompte rapidement. Ils ne se sont mis ensemble un peu avant les fêtes et se sont séparés en mars. Non finalement, trois mois ce n’est pas très longs. Il ne peut pas lui reprocher de l’avoir bercer d’illusions. Alors finalement il aquièsce. « C’est toujours ton histoire avec Alfie en fait… Ce n’est pas terminé entre vous. » Ce n’est même pas une question, juste un constat. Amer lui aussi. Ca ne lui fait vraiment pas plaisir de mentionner l’ex de Jules. Mais Alfie trônait en motivation numéro 1 des raisons de rompre de Juliet que Corey avait imaginé, il savait alors qu’à un moment ou un autre il serait forcé d’en parler. Il se rappelait encore de la fête des voisins chez Lily et de la tension apparue chez Jules à l’arrivée d’Alfie. « Ça ne change rien aux sentiments que j'ai pour toi. » Corey ne savait pas si c’était censé le rassurer, le consoler. Il savait que Jules n’était ni une manipulatrice, ni une menteuse. Il savait aussi qu’une histoire qui se finit mal peut souvent pourrir la relation suivante. « Je ne suis pas sûr que ce soit très important maintenant. » Si leur histoire est finie, Corey n’a pas besoin de savoir qu’elle tient à lui. Là, pour le coup ce serait lui donner de faux espoirs. Corey n’a aucun mal à s’attacher et beaucoup à se défaire des gens. C’est pour ça qu’en général il préférait couper les ponts quand une histoire se finissait. Est-ce qu’il a déjà explicité ça à la jeune femme. Sur le moment, il ne sait plus vraiment. « Tu sais, j’ai jamais été très partisan du ‘On reste amis’ ». Lui-même ne sait pas ce que ces mots impliqueraient pour eux deux. Est-il prêt à couper les ponts avec Jules ? Est-ce que ce serait mieux ? Ou faut-il qu’il change ses habitudes pour éviter de répéter les erreurs du passé ? Il avait regretté au final d’avoir rompu tout contact avec Stacey…Il n’avait pas envie d’avoir le même sentiment avec Jules. Mais en était il capable ? « J'ai essayé, tu sais, mais j'y arrive pas. Je suis vraiment désolée Corey. J'ai jamais voulu te faire souffrir. » Pour la première fois, il lui adresse un sourire doux, un peu triste peut-être, mais attentionné. « Je sais Jules…C’est juste que…il a été question de se projeter très vite nous deux. Pour que finalement on ne passe même pas le cap des un an. » Tout était peut-être allé trop vite finalement… « Tu as revu Alfie ? » Aie. Corey avait conscience que cette question n’était dictée que par une pointe de jalousie. Un peu plus qu’une pointe peut-être. De ce qu’il en savait aussi longue que soit la relation de Jules et Alfie, elle n’avait pas toujours été facile. Corey n’était pas sûr, non en fait il était certain, de ne pas apprécier l’idée d’être remplacé par Alfie. Même si on pourrait arguer qu’à l’origine, c’était Corey qui avait pris la place d’Alfie.

« C’est toujours ton histoire avec Alfie en fait… Ce n’est pas terminé entre vous. » Ce n'est pas une question, mais bien une affirmation. Et ton regard qui s'abaisse vers le sol ne fait que lui confirmer le tout. Tu avais beau être resté plus ou moins vague, Corey n'est pas idiot. Il a des yeux pour voir. Les liens ne sont pas difficiles à faire dans son cerveau. Tu n'es toutefois pas prête à dire que ton histoire avec Alfie n'est pas terminée. Peut-être qu'elle est belle et bien terminée. Peut-être que plus jamais vous ne formerez un couple. Par contre, les sentiments sont toujours bien présents, autant de ton côté que de celui de l'ancien anthropologue. Et c'est suffisant pour que tu sois incapable de te projeter avec un autre. C'est suffisant pour que tu n'arrives pas à complètement t'impliquer émotionnellement parlant avec une autre personne. Il y a longtemps que tu te sens comme une imposteur dans ta relation avec Corey. Tu avais espéré que le temps finirait par arranger les choses, que petit à petit, Alfie ne deviendrait qu'un doux souvenir lointain. Mais non, il est plus présent que jamais dans tes pensées, et plus loin que jamais physiquement. Quoiqu'il en soit, les sentiments que tu éprouves pour Corey ne sont pas faux pour autant. Si c'est quelque chose que tu juges nécessaire de lui dire, ce n'est pas une phrase qu'il semble avoir envie d'entendre. « Je ne suis pas sûr que ce soit très important maintenant. » Il ne l'apprécie pas maintenant, mais peut-être plus tard, quand la tristesse et la rancune seront de l'histoire ancienne, peut-être qu'il appréciera de savoir que votre histoire n'a pas été qu'un gros mensonge. Elle n'était juste pas assez forte pour survivre. Elle n'était pas fausse pour autant. « Tu sais, j’ai jamais été très partisan du ‘On reste amis’ » qu'il ajoute avant que tu ne puisses ajouter quoique ce soit. Tu n'es jamais non plus resté en contact avec tes exs. Le fait que la liste des anciens prétendants soit presque nulle n'aide en rien à contredire ses paroles. Tu ne sais pas non plus si c'est ce que tu désires avec Corey. La rupture est encore trop fraîche pour qu'une relation amicale saine puisse ressortir de tout ça. Tu as besoin d'un peu de temps et Corey encore plus. Et s'il souhaite que tu sortes de sa vie, tu comprendras sa décision. « C'était juste important pour moi que tu saches. » Même si ce n'est plus important maintenant.

« Je sais Jules…C’est juste que…il a été question de se projeter très vite nous deux. Pour que finalement on ne passe même pas le cap des un an. » Ton petit coeur se serre encore un peu. Bien sûr que tout ceci est entièrement de ta faute. Tu lui as envoyé des signaux contradictoires à tes envies. C'est même étonnant que tu ne l'aies pas fait fuir en abordant d'aussi gros sujet dès le début de votre relation. « Je sais, je m'en veux. J'avais juste peur de m'attacher encore à quelqu'un qui me dirait non quand viendrait le temps d'avoir un enfant. » Et c'est pourtant vers cette même personne que tu as envie de retourner. Peut-être que c'est plus facile d'accepter de ne pas avoir d'enfant avec Alfie maintenant que tu sais que tu ne porteras jamais la vie. Ou peut-être que tu ne fais que reporter le problème à plus tard. L'amour rend aveugle à ce qui paraît hm. « Ce n'est pas quelque chose que je vis très bien. J'ai peut-être besoin de faire ce deuil là avant d'arriver à me projeter avec quelqu'un.. j'en sais rien. » C'est surtout difficile de faire un aussi gros deuil tout en essayant de s'investir dans une nouvelle relation. C'est le genre de défi qui devrait être surmonté dans un couple solide. Toi, tu devras le surmonter toute seule. Tu n'es absolument pas certaine d'y arriver un jour. « Tu as revu Alfie ? » La question te surprend. Le regard que tu poses sur lui veut clairement dire ne pose pas cette question. Elle peut vouloir demander un millier de choses. Est-ce que tu as revue Alfie en face à face ? Oui. Est-ce que tu l'as revue depuis que tu as rompu avec lui ? Non. Est-ce que tu as eu un contact avec lui depuis ? Oui. Est-ce que c'est allé plus loin que quelques messages ? Non. Est-ce que vous êtes de nouveau ensemble ? Absolument pas. Ce n'est même pas un projet à court terme. « Il s'est rien passé entre nous si c'est ce que tu veux savoir. » Rien du tout. Pas même un baiser. Juste de l'espoir qui est morte aussi rapidement qu'elle est arrivée. « On ne s'est pas vu depuis plusieurs semaines. » que tu ajoutes pour revenir à la base de sa question. Tu ne l'as pas revue et ce n'est pas par choix. Corey n'a pas besoin de savoir cette partie là de ta réponse.

« Je sais, je m'en veux. J'avais juste peur de m'attacher encore à quelqu'un qui me dirait non quand viendrait le temps d'avoir un enfant. » Le pire sans doute, c’est que Corey ne peut pas en vouloir à Jules pour ça. Il peut comprendre et entendre qu’elle ait voulu s’assurer que s’impliquer dans leur histoire ne serait pas vain. Mieux, il sait qu’elle a bien fait d’aborder les choses rapidement. Peut-être qu’avec un autre ça aurait été différent mais Corey ayant du mal à anticiper les changements, mieux valait qu’il ait le temps de s’approprier l’idée potentielle de fonder une famille avant que ne vienne le moment de songer à concrétiser l’idée sous peine qu’il ne risque sinon de freiner des quatre fers. L’inconvénient étant qu’il avait au final, à trop se projeter, surestimé la solidité de leur couple. Ce n'est pas quelque chose que je vis très bien. J'ai peut-être besoin de faire ce deuil là avant d'arriver à me projeter avec quelqu'un.. j'en sais rien. » Deuil. Une minute Corey bute sur les derniers mots de Jules. Il savait que ce serait difficile pour elle d’avoir un enfant. Il savait qu’elle craignait aussi que ses dernières chances ne disparaissent bientôt. Mais quand ils s’étaient séparés en mars, il y avait encore un peu d’espoir. Si maintenant, elle parlait de deuil c’est que la nouvelle était tombée depuis et qu’elle n’était pas bonne. « Il n’y a plus de possibilités pour toi, c’est certain ? » Il n’est pas à l’aise. Mettre des mots précis sur les sujets pénibles, ça n’a jamais été son point fort. Encore moins quand cela touche à quelqu’un à qui il tient. Même s’il sait que parfois on ne peut pas y couper. Loin de lui l’intention de pousser Jules à en parler si elle ne veut pas. Mais l’idée de la savoir seule pour faire face à ce qu’elle redoutait le plus lui fait de la peine. Il ne mesure probablement pas vraiment la peine de Jules, il sait à quel point ça compter pour elle et par extension comprends sa douleur. Mais il ne peut que l’imaginer. Au final c’est une douleur solitaire, mais malgré cela, il se voit mal laisser la jeune femme l’affronter seule. D’expérience, il sait que les amis et les proches c’est essentiel pour un deuil. D’un autre côté, il est bien obligé de relativiser. Ils ne sont pas ensembles. Les choses sont trop compliquées pour le moment pour qu’il puisse jouer les soutiens moraux. C’est d’autant plus difficile quand il pense aux conversations qu’ils ont pu avoir sur le sujet suites au rendez-vous passés de Jules. Est-ce qu’il aurait pu l’aider ? Cette question n’aura surement jamais de réponses. Il est trop tôt pour être des amis sincères, sans gênes entre eux. Mais Corey se rassure. Jules peut sûrement compter sur ses ami(e)s, notamment sa meilleure amie. Peut-être pas seulement elle…

C’est probablement le pire moment pour ramener Alfie sur le tapis. Et pourtant Corey le fait. Poussé par la jalousie, la curiosité, l’envie de savoir si ce dernier est la cause de leur rupture et s’il est aux côtés de Jules maintenant. Est-ce que tu l’as revu ? Une question simple, globale, qui couvre tant de possibilités. « Il s'est rien passé entre nous si c'est ce que tu veux savoir. » Evidemment Jules comprends rapidement de quoi il est question. « On ne s'est pas vu depuis plusieurs semaines. » Corey ne sait pas ce qu’il est censé en penser. Oui ils se sont vus. Mais après tout ce n’était pas la première fois depuis que Jules et lui étaient ensemble. Pourtant cette fois-ci cela avait eu plus de conséquences. Que s’étaient ils dit ? « Je suis désolé Jules. » dit-il de but en blanc. A nouveau ces mots couvrent beaucoup de choses. Le fait que Jules ne puisse pas être mère naturellement comme elle le désirait. Le fait que malgré cette terrible nouvelle, Corey ait eu besoin de parler d’Alfie, et en est toujours envie, car il avait une autre question qui lui trottait en tête et il luttait pour ne pas la prononcer, bien qu’il sache que c’était un combat perdu d’avance. Laisser Jules partir d’ici sans énoncer toutes les questions qu’il avait en tête, c’était revenir à la case départ, celle où il ressasser en boucle les mêmes idées. Donc au fonds, il s’excusait aussi d’avance. « Tu crois que vous vous remettrez ensemble ? » Bien sûr que la seule réponse qu’il attendait c’était non. Tout en sachant qu’il n’était pas certains de la croire si elle le lui disait. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’être jaloux maintenant, c’était peut-être un peu déplacé. Mais finalement, il était juste triste, parce que finalement cette histoire avec Jules il y avait cru. Et ça faisait un moment que ça ne lui était pas arrivé.

« Il n’y a plus de possibilités pour toi, c’est certain ? » Sa phrase sonne tellement fataliste, et elle l'est. Tout comme ta condition l'est. C'est la tête légèrement penché vers l'avant que tu lui fais signe que non. Non, il n'y a plus aucune possibilité pour que tu aies un enfant biologique un jour. Du haut de tes faibles trente-cinq ans, ton utérus est officiellement hors service. Les médecins t'avaient déjà prévenu que les chances étaient très faibles pour que tu réussisses à tomber enceinte. Ils t'avaient prévenue de te préparer mentalement à un échec et de commencer à réfléchir à une autre façon de devenir une mère. C'est ce que tu as fait. Tu avais déjà un peu accepté la fatalité de la chose. Tu avais même déjà préparé celui qui partageait ta vie à cette possibilité et il était resté. Il serait aussi resté même si tu aurais eu le diagnostic final à ses côtés tu n'en doutes pas une seule seconde. « Je le sais depuis quelques jours. » Autrement dit, la nouvelle est encore bien fraîche et elle pique toujours autant. Tu avais beau t'y attendre, ce n'est pas plus facile à encaisser.

Le sujet d'Alfie vient (bien trop) rapidement sur le tapis. Corey pose des questions. Il tente de comprendre ce qu'il n'arrive pas à comprendre. Alfie apparaît comme une hypothèse parmi tant d'autres sur la possible raison de cette rupture soudaine. Il a misé juste. Ton affection pour Alfie continue de te pourrir la vie même deux ans plus tard. Deux ans que tu n'as pas avancé émotionnellement partant. Tout ce que tu as traversé depuis votre rupture, tu as l'impression de devoir tout reprendre depuis le début. Et si tu étais juste condamné à ne pas y arriver ? C'est une hypothèse qui te passe souvent par la tête sans trop savoir ce que tu ressens face à cette possibilité. « Je suis désolé Jules. » Tu n'es pas trop certaine de savoir pourquoi il l'est, mais il ne l'est certainement pas à l'idée de savoir que tu n'as pas revu ton ex depuis des semaines. Peu importe la raison qui le pousse à formuler ses mots, tu ne la juges pas assez importante pour mériter de tels mots. Ton regard se pose sur Corey alors qu'il semble hésiter à dire ses prochaines paroles, ou alors il cherche les bons mots pour s'exprimer. Tu restes silencieuses, la main toujours posée sur le carton qui n'a pas encore bougé de la table. « Tu crois que vous vous remettrez ensemble ? » C'est bien la dernière chose que tu t'attendais à entendre. Est-ce que c'est une question qu'il se répète en boucle depuis le gala ? Est-ce qu'elle lui est plutôt venue spontanément ? Tu ne saurais dire. Tout comme tu ne peux pas vraiment répondre à sa question. Sans savoir où est Alfie, ni même ce qu'il fait, difficile de savoir. Est-ce que tu crois que vous allez vous remettre ensemble ? Non. Pas prochainement du moins. Est-ce que tu y as cru ? Oui. Est-ce que tu crois que ça peut fonctionner comme avant ? Les problèmes reviendront sans doute lorsque l'overdose de bonheur des retrouvailles sera terminée. Est-ce que tu essayerais malgré tout ? Oui. « Je sais pas Corey. » que tu réponds tout simplement, parce que c'est la stricte vérité. Personne ne sait véritablement de quoi l'avenir est fait. Tu ne comptes pas pour autant entrer dans les détails en ce qui concerne ta relation avec Alfie (et sa complexité). Ce serait faire du mal à Corey pour absolument rien. « Je crois que j'ai besoin d'être toute seule pour l'instant. » Sans Corey, mais sans Alfie aussi. Son départ ne peut qu'être bénéfique pour faire le ménage dans ton petit cerveau, pour faire tranquillement ce deuil de maternité. Tu dois prendre soin de toi avant de prendre soin des autres. Quelque chose que tu n'arriveras sans doute jamais à faire.

« Je le sais depuis quelques jours. » La seule chose que Corey a envie de faire à ce moment là, c'est de la prendre dans ses bras. Essayer comme il le peut de la consoler. Mais il ne peut pas le faire. Il ne s'en sent ni la force, ni le droit. Alors à la place il se retrouve pataud. Trop silencieux, incapable de trouver les bons mots, en supposant seulement qu'il y en aient. A la place, il en revient à Alfie. Jouant le rôle de l'ex, toujours amoureux, peut-être jaloux et manquant de confiance ne soi aussi, qui ne peut s'empêcher de penser que la rupture est du à un autre. Pourtant c'est peu probable, Jules n'est pas le genre de femme à mentir délibaremment. La preuve, elle n'esquive aucunes questions. « Je sais pas Corey. » réponds elle quand il lui demande si elle pense se remettre un jour avec Alfie. C'est sincère évidement mais peut-être pire encore qu'un oui ou un non. Le premier aurait laissé penser que leur histoire n'avait de toute façon aucune chance, le second, que leur relation était juste une étape nécessaire dans l'histoire de Jules. L'indécision, c'était l'aveu que finalement leur histoire, comme leur séparation ne pouvait être qu'un dommage collatéral que l'un comme l'autre pourrait regretter par la suite. « Je crois que j'ai besoin d'être toute seule pour l'instant. » "Ouai." Que peut-il répondre de toute façon ? Jules a pris sa décision, il ne peut guère la faire changer d'avis. Lui même ne sait pas ce qu'il veut. "Je ne sais pas ce qu'on est censé faire maintenant." Elle reprend ses affaires, puis s'en va et chacun reprends sa route ? Dans l'immédiat, difficile de l'accepter quand lorsqu'il la regarde, il voit celle avec qui il a envisagé de vrais projets si peu de temps avant. Des projets, théoriques seulement. Des possibilités, mais rien de concret. Aurait il fallu prendre les devant plus tôt pour ne pas laisser à un souvenir du passé l'occasion de se réinstaller entre eux ? Occasioner les grands changements, ce n'a jamais été le point fort de Corey, il a toujours été plus du genre à se laisser porter par des volontés plus affirmées. Jules et lui étaient peut-être trop semblables ? Quoi qu'il en soit la réponse ne lui viendrait pas aujourd'hui, pas alors que le silence s'installe entre eux. "Je crois que de mon côté, il me faut du temps pour réfléchir." Réfléchir à quoi ? A sa façon de gérer ses histoires d'amours ? Oui peut-être.

Ces quelques mots de leur part à tout deux devraient marquer la fin de leur entretien. Elle, a besoin d'être seule, lui, de se remettre en question. Le chapitre est clos. Et pourtant...Corey ne veut pas que lorsque la porte d'entrée se fermera sur le dos de Jules, ce soit pour la dernière fois. Qu'elle demeure son ex, une amie ou n'importe quoi d'autre. Même s'il est incapable de la voir comme une amie maintenant. La simple preuve étant son manque de réaction à la terrible nouvelle que lui a annoncé Jules plus tôt. Donc, il se retrouve encore, incapable de savoir vraiment quoi dire, en sachant qu'il doit dire quelque chose. Quelque chose, qui ne soit pas juste : Au revoir, prends soin de toi. Mais il ne veut pas lui demander de rester en contact, comme il l'a dit plus tôt, il n'est pas bon pour les On reste amis. Et couper les ponts, ce serait répéter l'histoire de Stacey... "Ecoute." Alors il ne reste plus qu'à essayer autre chose. "De suite, je suis pas capable de juste faire comme si de rien était, pour qu'on soit "amis"." Il se sentait tellement maladroit. Pas clair aussi. Mais Jules appréciait la sincérité, ils avaient ça en commun. Ca lui donne au moins le courage de continuer. "Mais je n'ai pas envie de prendre le risque qu'on ne se voit plus jamais." Peut-être seulement parce qu'il était trop tôt et qu'il n'avait pas encore digéré leur histoire. "Alors je te propose qu'on se laisse du temps toi et moi. Chacun de notre côté. Mais on décide aujourd'hui d'une date ou on se reverra. Quand tu veux. Deux mois, six mois, un an. Juste pour savoir ce qu'on fait. "Amis, ancienne connaissance ou vieux souvenir. Quand ils y verraient plus clair l'un et l'autre. Quand le temps aurait fait son oeuvre. "Qu'en penses tu ?" C'était ça ou rien. Corey se connaissait, si Jules partait sans accords préalable, il n'auraut surement pas l'occasion, l'envie, la force, le courage de la rappeler un jour. Puis laisser la suite de leur relation au hasard seulement restait une possibilité. "Enfin aucune obligation, ce n'est qu'une idée." Comme toujours, Corey ne prendrait pas la décision seul et surtout il se rangerait à l'avis de Jules, quel qu'il soit.

"Je ne sais pas ce qu'on est censé faire maintenant." Êtes-vous vraiment censé faire quelque chose ? Ce n'est pas la tragique suite d'une rupture ? Tout le monde reprend tranquillement le chemin de sa vie ? Tu n'as jamais gardé contact avec l'un de tes exs. Tes relations ne se sont jamais vraiment bien terminées. Pas pour toi du moins. C'est toutefois la première fois que c'est toi qui met fin à une relation et non l'inverse. C'est peut-être pour ça que la suite sera différente ? Difficile à dire pour le moment. Le simple fait de penser au mal que tu as pu faire à Corey ne te donne pas particulièrement envie de continuer à le côtoyer. Tu n'arriverais pas à vivre normalement avec tout ça sur la conscience. Heureusement que votre relation n'a pas été si longue. Peut-être qu'il passera rapidement à autre chose, mais tu es bien placé pour comprendre s'il n'y arrive pas. À son grand désarroi sans doute. "Je crois que de mon côté, il me faut du temps pour réfléchir." Tu n'es pas certaine de comprendre ce dont il a besoin de réfléchir, mais tu acquiesces tout de même d'un signe de tête. Prendre le temps de réfléchir, tu sais au moins que ça veut dire qu'une autre conversation sera nécessaire plus tard. Et tu lui donneras toutes les conversations et/ou les explications dont il a besoin. C'est la moindre des choses que tu peux faire pour lui. Dans quelques semaines ou quelques mois selon le temps qu'il nécessite, la discussion sera sans doute plus facile, autant pour lui que pour toi. La poussière sera retombée en quelque sorte. "Ecoute. De suite, je suis pas capable de juste faire comme si de rien était, pour qu'on soit "amis"." Tu n'en serais pas plus capable que lui. Les sentiments que tu éprouves pour lui dépasse le stade de l'amitié, mais ils ne sont toutefois pas assez forts pour surpasser ceux que tu ressens pour Alfie. Tu aimes Corey, mais tu es amoureuse de Alfie. C'est une nuance qui a son importance. "Mais je n'ai pas envie de prendre le risque qu'on ne se voit plus jamais." Est-ce vraiment sage de penser à se revoir autrement ? Est-ce seulement possible ? Peut-être dans un futur lointain. Tu ne saurais dire, parce que, dans l'immédiat, ça te semble totalement loufoque. Pas au vu de la manière dont se termine votre relation. Ça ne se termine pas bien. Ce n'est pas une décision commune. Il y aura toujours ce petit quelque chose entre vous qui entachera une quelconque amitié. "Alors je te propose qu'on se laisse du temps toi et moi. Chacun de notre côté. Mais on décide aujourd'hui d'une date ou on se reverra. Quand tu veux. Deux mois, six mois, un an. Juste pour savoir ce qu'on fait. " La proposition te surprend énormément. Comment choisir une date appropriée ? Le moment où il sera prêt et le moment où tu le seras sera totalement différent. Tu as envie de te dire que tout ira bien dans une semaine ou deux, mais tu sais parfaitement que ces choses-là prennent du temps. Elles prennent beaucoup trop de temps. "Qu'en penses tu ? Enfin aucune obligation, ce n'est qu'une idée." Tu es totalement convaincu que c'est une mauvaise idée, mais tu ne peux pas rien lui refuser - merci la culpabilité. « Je- je sais pas… » que tu débutes en détournant légèrement le regard. Oh oui, tu sais que tu vas accepter sa proposition. Ton hésitation n'est pas là. Tu hésites à savoir quelle date serait la bonne. « À la fin de l'hiver ? » que tu proposes, incertaine. Tu ne veux pas lui proposer une date trop proche, mais tu ne veux pas non plus l'insulter avec une date très éloigné. En même temps, il a proposé un an et c'est bien loin de ça. « Tu m'écris si tu en as toujours envie à ce moment-là, et on verra pour la suite. » que tu ajoutes pour lui enlever une quelconque pression. Si jamais sa réflexion aboutit avec une totale haine envers toi  -sait-on jamais - il a seulement à n'envoyer aucun message et tout ceci tombera dans l'oubli. La balle est dans son camp, encore une fois.