lately she's been dressing for revenge
@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

On va se revoir alors. D’ici là, prends soin de toi, tu veux bien ? En lui disant ça, Midas ne pensait pas à ce que Jo accepte de recevoir sans discontinuer des infos à son sujet. D’un point de vue extérieur, ça passait sûrement pour de l’obsession. De son propre point de vue, c’était un moyen comme un autre de garder un oeil sur lui tout en restant à distance, et pas seulement parce qu’elle disait avoir besoin d’en prendre histoire de faire le point entre ses besoins et ses envies.
Elle était occupée Jo. Elle l’avait soudainement moins été quand elle avait appris la nouvelle à propos de Midas et de sa romance inattendue — les gros tires des journaux et des blogs étaient rédigés par des stagiaires de petite école qui piochaient leur vision de la romance dans des épisodes d’Emily In Paris. Il ne lui avait pas fallu longtemps avant de revenir vers lui, et les messages qu’elle lui avait envoyé en conséquence suite à cette putain d’alerte Google qu’elle avait supprimée après l’avoir relu plusieurs fois pour en mémoriser la moindre bribe de description, ils étaient tous des prétextes pour voir s’il oserait lui parler de quoi que ce soit à propos de tout ça. Je suis pas un surhomme, ça aussi il le lui avait dit avant de lui donner un baiser sur le sommet du crâne, ses doigts enroulés autour de sa nuque où elle pouvait toujours sentir leur pression et leur chaleur, même plusieurs semaines après, rappel constant que si elle n’était pas aussi salope, elle aurait le droit à des caresses toutes neuves et pas que des reliefs dont elle ne tirait aucune satisfaction. Ça l’avait gonflée de devoir se demander ce que ça voulait dire — sauf qu’elle était salope certes, pas complètement demeuré non plus.

Un homme restait un homme, la preuve en était. Le pathétique dans tout ça, c’était que la nana avec qui on l’avait vu lui ressemblait de dos. Il n’avait pas fallu plus pour attiser ce qui dormait en elle depuis qu’elle avait su pour sa victoire, les tranquillisants qu’elle prenait de moins en moins, se souvenant de l’air inquiet de Midas qui lui avait conseillé de ne pas s’y perdre, ne l’aidant plus à tempérer ses ardeurs. Encore qu’elle était relativement calme sur le moment, à siroter du bout de sa paille l’eau gazeuse qu’on venait de lui tendre dans un verre à gin, une rondelle de citron vert flottant mollement à la surface. Son regard scanna le rooftop du Sixteen Antlers privatisé pour le lancement imminent d’une nouvelle revue musicale, une soirée à laquelle elle avait été invitée parce qu’elle avait droit à un article dans le premier numéro, et que de toute façon, elle faisait désormais partie des invités par défaut à ce genre de sauterie compte tenu du feedback qu’elle recevait depuis sa sortie de X-Factor. Midas était invité aussi, il avait jugé ça opportun de lui proposer d’y aller tous les deux sans que Jo ne trouve rien à y redire, y voyant au contraire une occasion de quoi ? Elle n’en avait aucune idée.
Pourtant, elle était là. Sa prestation au Long Sunset n’était pas passée inaperçue, elle s’en réjouissait sans pour autant trop le montrer, consciente que la pérennité d’une bonne réputation était fragile, surtout quand on souffrait déjà de quelques scandales comme elle. De là à faire profil-bas, il ne fallait pas exagérer : elle prouverait de quoi elle était faite les prochains mois en continuant de travailler comme elle le faisait déjà, les premiers jets de chansons qu’elle gardait secrètes pour l’heure prouvant que, si elle ne promettait rien à personne, elle n’était pas moins résolue à ne pas laisser sa carrière être tuée dans l’oeuf. Elle n’y pensait pas sur l’instant en vérité, glissant sa silhouette entre celles des convives qui ne pouvaient s’empêcher de la regarder lorsqu’elle passait près d’eux. La transparence de sa robe n’aidant sûrement pas à la faire passer inaperçue, elle avait fait sensation en arrivant aux côtés de Midas, quand bien même on ne voyait pas grand-chose de ce qu’elle dissimulait sous le tissu délicatement strassé qui formait une belle harmonie autour de sa taille, jouant avec la fronce du tissu pour ne pas en dévoiler de trop, elle incitait juste l’imagination de ceux qui se retournaient sur son passage à se mettre en route à plein régime. Ce serait mentir de dire qu’elle avait sorti le grand jeu pour Midas étant donné qu’elle sortait toujours le grand-jeu ; inutile donc de lui incomber des actions quand elle n’avait encore rien fait, attendant sagement qu’il rentre de nouveau dans son champ de vision pour attaquer — et comme si sa pensée l’avait appelé, c’est en s’approchant du bord du toit qu’elle le vit appuyé contre la rambarde.

Elle fit tinter son verre contre le sien quand elle arriva enfin près de lui, puis elle imita sa posture en appuyant ses reins contre la rambarde, non sans exagérer un peu l’arc de ses hanches qui épousaient le tissu de sa robe. Elle repoussa une longue mèche de cheveux brun du bout des doigts d’abord, pinçant les lèvres en même temps, et lui dit juste après dans un léger murmure "Félicitations au fait." Ça l’amusait déjà, c’était bien ça le pire dans l’histoire. Consciente qu’il ne verrait pas où elle voulait en venir, elle tourna la tête dans sa direction pour détailler les traits de son visage avant tout de chose, non sans y mettre tout son coeur, n’en manquant pas un seul, et poursuivre dans la foulée "Pour ta romance inattendue." La brillance de son gloss s’accentua quand ses lèvres s’étirèrent dans un sourire légèrement moqueur qui disparut vite, puisqu’elle reprenait déjà, ses yeux se détournant des siens pour se poser sur la cantonade, trop occupée à profiter de la soirée pour se soucier de ce qu’ils se racontaient "Tu sais ce que tout le monde dit ?" Probablement pas. Ça ne la dérangeait pas de le mettre au parfum, aussi sans attendre qu’il lui en donne le droit, elle se décolla de la rambarde pour, la tête inclinée sur sa propre épaule, continuer en se tournant dans sa direction "Que t’essayes de remplacer quelqu’un." Elle laissa une pause inutile s’installer, cherchant sa paille du bout de ses lèvres quand, la mordillant avant d’aspirer une petite lampée d’eau gazeuse, elle prit l’air de ceux qui se rendaient compte seulement d'un détail quand elle avait fait une fixette dessus pendant les dix derniers jours en vérité "Remarque, c’est vrai qu’elle me ressemble un peu." Elle continua à faire mine de boire et de réfléchir en même temps avant d'ajouter, sa paille retombant contre le bord de son verre qu'elle baissa pour dégager son visage "Quoiqu’elle est plus grande." D’une vingtaine de centimètres au moins, cette pute. Cette constatation, bien qu’humiliante pour quelqu'un qui n’avait pas son ego, ne l’empêcha pourtant pas d’affronter le regard de Midas sans ciller une seule seconde.

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Midas Sterling & @"Jo Carter " ☆ crédit/ssoveiagifs

Rien de ce qu’il se passe ne fait sens pour moi, et je me demande si je suis complètement étranger à la psychologie féminine ou si c’est simplement que le comportement de Jo ne répond à aucune logique. Quand elle m’a demandé de lui laisser du temps, j’imaginais qu’elle prendrait du recul, qu’elle m’éviterait pendant quelques semaines, éventuellement qu’elle trouverait une façon de me joindre si elle avait besoin que je l’aide à comprendre mes décisions pour apaiser son cœur, tout mais pas ça. Pas ces quelques jours de silence radio pour m’envoyer ensuite des messages anodins, presque comme si rien n’était arrivé, pendant les jours suivants. Je n’ai jamais eu autant de contact avec elle qu'alors qu'elle était supposée prendre son temps, et si je ne m’en plains pas, je suis perdu. Elle a dit qu’il lui fallait du temps pour être dans la même pièce que moi sans avoir envie de pleurer – j’ai compris "de t’arracher les yeux" de mon côté – mais, quelques jours après, voilà qu’elle me demandait des nouvelles de mon album, de ma nouvelle chanson, et qu’elle m’envoyait des idées concernant notre futur duo. Je n’ai jamais douté du fait qu’elle tiendrait sa promesse. Seulement, si j’avais eu le sentiment qu’elle se rendait à l’abattoir à chaque fois qu’il fallait qu’elle travaille avec moi, je l’en aurais libérée. A la place, j’ai le droit à des vocaux – pour me montrer de la plus efficace des façons le genre de mélodie qu’elle imagine – que j’écoute en boucle non pas pour m’inspirer, mais pour le simple frisson que me provoque le fait d’entendre sa voix. Et une fois n’est pas coutume, nous prouvons que nous sommes deux moitiés d’une même pièce puisque nos idées se rejoignent et dessinent déjà quelque chose de beau, de poignant, et que fonctionne plutôt bien. Peut-être que le travail, le nôtre, c’est notre meilleur mode de communication, à la brune et moi. La preuve en est, je me sens moins pataud lorsque je lui dis les choses en musique que lorsque je dois trouver mes mots dans une conversation.

Je pensais qu’elle dirait non, ce soir. Je pensais qu’elle dirait non mais elle est là. Elle est venue et s’est assurée que je manque d’air en voyant la tenue qu’elle a choisie. Elle est magnifique, magnifique et extrêmement révélatrice de ses courbes. Moi, je les connais par cœur et je peux facilement dessiner ce que les plis sophistiqués du tissu de sa robes cachent par pudeur – bien qu’elle n’en ait de toute évidence pas beaucoup. J’ai passé la soirée à l’observer, à me réjouir qu’elle soit arrivée à mon bras, et à tenter de prononcer le moins de beau possible dans le but de ne rien dire de travers. J’ai l’impression d’être un équilibriste, de jouir de la chance inouïe d’être dans ses bonnes grâce le temps d’une soirée, et j’ai bien peur de rompre le charme et ma nuque en même temps.

Alors que je me tiens en retrait de l’agitation, sur la terrasse du rooftop et adossé à la rambarde, je l’observe s’approcher de moi, hypnotisé par sa démarche féminine. A cause de ça, je ne sens pas l’orage approcher. « Félicitations au fait. » Ma cigarette entre les doigts, je fronce légèrement les sourcils. « Hum ? » Pour quoi ? Je n’ai encore rien sorti. Rien accompli non plus depuis notre dernière rencontre qui nécessite des félicitations. Je ne décèle pas l’ironie et la provocation dans son ton, pas encore. « Pour ta romance inattendue. » En entendant ça, mes sourcils se froncent un peu plus. Troublé, je l’observe, je me tourne pour m’accouder à la rambarde sans jamais la lâcher des yeux. Je cendre ma cigarette dans le vide tout en gardant un silence royal : elle n’a pas fini et, bien que je ne comprenne pas à quoi elle fait allusion, sa réaction m’intéresse puisqu’elle en dit long sur ce qu’elle ressent : pour être aussi cynique, elle est jalouse. « Tu sais ce que tout le monde dit ? Que t’essayes de remplacer quelqu’un. » Ah oui, et qui donc ? « Remarque, c’est vrai qu’elle me ressemble un peu. » Mais de qui elle parle putain ? « Quoiqu’elle est plus grande. » La situation me semble claire : Jo s’imagine que je suis avec quelqu’un. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas qui, et je ne sais pas comment elle peut s’être mis ce genre de connerie dans la tête, mais elle a l’air d’y croire dur comme fer et elle montre les crocs. Moi, je ne suis qu’un homme, je suis flatté que cette erreur la pousse à se montrer territoriale, et j’aime ce que cela sous-entend : dans son esprit, nous nous devons des comptes, nous sommes encore quelque chose. Alors pour l’instant et juste pour l’instant, je n’ai pas l’intention de rétablir la vérité. D’ici quelques minutes, c’est promis. « Ça veut dire que tu la valides ? » Si je savais qui doit se sentir flattée, je le lui dirai. Pour l’instant, je savoure quelques secondes le plaisir que me procure la jalousie de la brune. « Je lui dirai. Je crois qu’elle est assez fan de toi. » Qui ne le serait pas ? « Elle est assez impressionnée par toi d’ailleurs. Je sais pas où t’as lu qu’on écrivait que je cherchais à remplacer quelqu’un, mais je vais avoir des problèmes si elle le lit aussi. » J’ai l’impression d’être un diablotin. Si nous étions dans un dessin animé, Jo aurait de la fumée qui sortirait par les oreilles mais je prétends être parfaitement innocent et ne pas m’en rendre compte. « Merci en tout cas. Pour tes félicitations. J’avais peur de te le dire : je savais pas comment t’allais le prendre. »

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"Parce que t’as besoin que je la valide ?" Il en fallait très peu à Jo pour démarrer au quart de tour à propos de tout un tas de choses, mais entre autre pour sentir son ego se rengorger de quelque chose tandis qu’il semblait quémander sa bénédiction pour une affaire qui ne la regardait même pas de toute façon. Elle était calme sur l’instant, aussi son regard parlait pour elle. Souligné d'un trait d’eye-liner aiguisé comme la lame d’un couteau, il était aussi menaçant que la tempête qui ne tarderait pas à faire rage, plongé à distance dans ceux de Midas qui brillaient d’une lueur joueuse. Elle était la plus à même de s'en rendre compte maintenant qu’il avait cliqué en remettant les choses à l’endroit et en devinant qu’elle parlait de cet article de merde qu'elle avait mémorisé comme l’une de ses chansons.
Elle cachait sa jalousie difficilement, c’était bien le seul de ses défauts qu’elle tachait de rendre moins évident parce qu’il en disait long sur ce qu’elle ressentait pour autrui — pas pour autrui. Elle n’était pas jalouse quand ça concernait n’importe qui, plutôt à l’aise avec l’idée qu’elle était mieux que tout le monde de toute façon, alors pourquoi envier son prochain ? Elle l’était uniquement quand il s’agissait de Midas, et dans ces cas-là, les termes étaient encore moins glorieux que le péché duquel elle tachait de se soustraire en jouant très mal l’innocente : elle était territoriale, possessive, presque obsessionnelle quand ça ne tournait pas à son avantage. Et le fait qu’il puisse se montrer aussi détendu devant le fait qu’elle le soit maintenant, ça avait tendance à l’énerver tout en faisant s’amorcer quelque chose proche de l’excitation. Elle en oubliait presque qu’elle lui avait demandé de l’air, c’était dire combien ça la bouffait de l’imaginer dans les bras d’une autre alors qu’il lui avait dire vouloir être avec elle. Mais soit, elle était certainement dans ses torts, elle l’était souvent si elle devait se référer à la somme de leurs disputes. Elle avait au moins le mérite d’être frontale et de ne pas attendre qu’on fasse le sale boulot à sa place pour admettre ses erreurs, elle.

Remontant son épaule la plus couverte en l’entendant lui dire que sa pute était fan d’elle, elle eut l’air de lui dire évidemment, avant de reprendre une posture moins théâtrale, bien qu’elle l’était toujours un peu, Jo évoluant dans un spectacle permanent dont elle était l’actrice principale, personnage central du film de sa vie qui défilait sans qu’elle ne se lasse, ayant toujours un coup d’avance pour que tout se passe selon ce qu’elle avait décidé, préférant éviter les rebondissements. Du moins avant que Midas ne mette son nez dans ses affaires, et qu’il bouscule à peu près tout ce à quoi elle croyait en voulant jouer au bon Samaritain. Je suis fou de toi Jo, elle l’entendait encore le lui dire alors que dans la présente, il lui répondait sans ciller qu'il aurait des problèmes si on disait qu’il essayait de remplacer quelqu’un avec la version low-cost de celle qu'il avait en face de lui, et sa désinvolture lui noua l’estomac si fort qu’elle sut qu’elle ne réussirait pas à rester la respectueuse Jo qu’elle avait été avec lui depuis qu’elle s’était excusée de l’avoir giflé.

Délaissant son verre sur une table à un seul pied, elle tendit la main vers la rambarde pour la serrer entre ses doigts soignés, son cerveau se mettant en route pour de bon en même temps qu’il la remerciait pour ses félicitations, arguant son silence à ce propos par une crainte de sa réaction. Le bout de sa langue darda pour combler l’écart minime entre ses deux dents de devant, et ses sourcils se haussèrent quand elle prit la parole après lui, marquant un haussement d’épaules nonchalant pour précéder la tactique qu’elle s’apprêtait à mettre en place pour lui rappeler qu’à ce jeu, ce n’était pas lui le meilleur "Fallait pas. Les choses sont plus claires maintenant au moins, ça va m’éviter d’avoir à réfléchir à propos de toi et moi." Pas de nous comme elle avait dit la dernière fois, mettant bien l’accent sur la notion de séparation, et c’était volontaire. Sa tête se tourna pour observer brièvement le panorama nocturne de la ville, ses doigts toujours refermés sur la rambarde qu’elle tenait à s’en faire péter les jointures "En fait je suis un peu triste pour vous. Pour toi plus que pour elle." Oh elle allait expliciter, et elle le fit de sa voix la plus profonde, ses paupières se plissant quand ses yeux retrouvèrent les siens dans le mouvement qu’elle fit pour recentrer toute son attention sur lui "C’est vrai, comment tu peux espérer trouver mieux que moi ? Avant, c’était facile, tu pouvais que t’imaginer ce que ça faisait d’être avec moi, c’était pas le pauvre baiser qu’on a échangé à l'époque qui aurait pu te mettre sur la piste. C’était que du fantasme, t’étais loin du compte." Qu’il s’estime heureux qu’elle restait soft dans ses propos. Encore que ce qu’elle ajouta ensuite portait à débat — c’était davantage son attitude qui avait quelque chose de sexuel, son corps bougeant sans vraiment le faire, le tissu de sa robe assez léger pour l’épouser, plus que ses mots qu’elle déroula en roulant d’abord ses lèvres l’une sur l’autre, son regard s’élargissant juste en peu, éclairé par les souvenirs qu’ils partageaient d’une intimité à laquelle elle pensait certainement autant que lui avant de s’endormir "Mais maintenant ? Tu sais ce que ça fait. T’as des attentes, et tu sais que je suis la seule à pouvoir les combler. Et elle, elle le sait ?" Jamais en rade de prétention Josephine, c’était clair. Mais elle savait ce qu’elle valait, elle savait aussi qu’elle s’abandonnait assez rarement pour que ça marque les esprits quand elle le faisait de la façon la plus généreuse qui soit, plus altruiste dans cette conjoncture que dans aucune autre ; sauf peut-être quand elle était sur scène, mais pour elle, c’était dur pareil au même "C’est contre-productif de vouloir te convaincre que tu peux trouver mieux ailleurs. Tu peux peut-être miser sur du pas si mal, et encore. Tu vas finir frustré, elle va finir frustrée, tu vas te faire larguer, et elle ira crier sur tous les toits que t’es un mauvais coup." Elle aurait pu s’arrêter là. Elle aurait dû s’arrêter là. Seulement quand elle commençait, Jo n’avait souvent pas la capacité de s’arrêter.

Sa main se détacha de la rambarde pour venir à peine effleurer la boutonnière de la chemise de Midas dans un geste aussi tendre que provocateur, la veste qu’elle portait au-dessus de sa robe découvrant pour de bon la ligne de sa clavicule pendant qu’elle poursuivait "Moi je sais que c’est faux. Mais tu sais combien c’est difficile de faire taire les rumeurs. Ça va te poursuivre toute ta vie, toute ta carrière…" Les points de suspension qu’elle dissémina dans l’air dense de l’extérieur s’accompagnèrent du glissement désinvolte de sa main le long de son buste, ses doigts le caressant sans tout à fait le faire, maintenant un écart relatif entre le tissu et la pulpe de ses doigts, pour finalement tout juste frôler la boucle de sa ceinture alors qu’elle concluait quasiment tout bas "Je pense juste à ta réputation Midas." Et franchement, on aurait pu y croire à la candeur dans son ton et au regard plein de commisération qu’elle lui adressa à ce moment-là pour prouver sa bonne foi. Mais le sourire en demi-lune qu’elle lui offrit en récupérant sa main pour l’enfoncer dans ses propres cheveux était la preuve irréfutable qu’elle faisait exactement ce qu’il lui avait demandé de ne pas faire avec lui la dernière qu’ils s’étaient vus : jouer.

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« Parce que t’as besoin que je la valide ? » Oh que la jalouse est perceptible dans les inflexions de sa voix. Je ne peux le lui reprocher : à ce sujet, elle est prévisible et j’obtiens exactement ce que je cherchais à obtenir. Si je dois être damné de maintenant la supercherie, alors j’accepte ma sentence : je n’ai rien fait de plus que de profiter d’une situation qui m’est tombée dans les bras. Je n’ai rien fait pour que Jo se fasse des idées. J’ignore même de quelle femme elle parle, qui est cette mystérieuse inconnue que je suis supposée fréquenter. J’ai simplement vu dans cette occasion l’opportunité de voir la réaction de la brune. Peut-être est-ce puéril. Peut-être est-ce de l’égo, mais je suis soulagée de voir qu’elle réagit si vivement. Pour peu, je m’en voudrais de la blesser, mais la méprise n’a pas vocation à s’éterniser : bientôt je dirai toute la vérité à Jo. « Pourquoi pas ? T’as toujours eu bon gout. » Un peu plus d’audace et je lui aurais rappelé que nous avons tous les deux batifolé – à des degrés différents – avec Charlie. Sauf que je tiens à ma vie et à mes chances avec la chanteuse, et je sais que ce serait dépasser la limite.

« Fallait pas. Les choses sont plus claires maintenant au moins, ça va m’éviter d’avoir à réfléchir à propos de toi et moi. » Rien que pour ça, je vais vite remettre l’église au milieu du village. Elle est piquée Jo. Peut-être pas assez pour que j’envisage que la reconquérir sera du tout cuit, mais assez pour me confirmer que je fais bien de m’accrocher, que je ne fonce pas droit dans un mur. Vous voulez savoir ce qu’une femme ressent pour vous ? Laissez-la penser que vous en fréquentez une autre et regardez là réagir. Jo agit comme si je lui appartenais, ce qui est le cas, et l’espoir que cela me procure me donne l’audace nécessaire à continuer à jouer le jeu quelques secondes de plus. « En fait je suis un peu triste pour vous. Pour toi plus que pour elle. » - « Hum ? Pourquoi ? » L’air innocent, je lève un sourcil et m’accoude à la rambarde, le corps tourné dans la direction de Jo. Je pousse le vice jusqu’à esquisser un sourire discret qui la mettra certainement hors d’elle. « C’est vrai, comment tu peux espérer trouver mieux que moi ? Avant, c’était facile, tu pouvais que t’imaginer ce que ça faisait d’être avec moi, c’était pas le pauvre baiser qu’on a échangé à l'époque qui aurait pu te mettre sur la piste. C’était que du fantasme, t’étais loin du compte. Mais maintenant ? Tu sais ce que ça fait. T’as des attentes, et tu sais que je suis la seule à pouvoir les combler. Et elle, elle le sait ? » Oh, Jo veut jouer à ce jeu-là. Réalise-t-elle que ce faisant, elle met en lumière à quel point nous sommes en effet accordés, complémentaires ou, si j’ose dire, faits l’un pour l’autre ? « C’est contre-productif de vouloir te convaincre que tu peux trouver mieux ailleurs. Tu peux peut-être miser sur du pas si mal, et encore. Tu vas finir frustré, elle va finir frustrée, tu vas te faire larguer, et elle ira crier sur tous les toits que t’es un mauvais coup. » - « Parce que tu me laisses le choix ? » Je l’ai blessée, mais elle est celle qui a signé la fin de notre relation, après tout. « T’as pas de souci à te faire pour nous. C’est tout récent, mais on passe du bon temps ensemble. »  Je l’annonce avec une désinvolture à donner envie à toute femme de m’arracher les yeux. Le genre qui s’accorde avec un sourire charmeur et une main passée dans mes cheveux pour les remettre en place.

Et en un mouvement de Jo, je deviens l’arroseur arrosé. Pour me convaincre que je perds mon temps avec cette fille qui n’existe pas, ou en tout cas avec laquelle je ne partage pas la relation qu’elle nous prête, elle s’approche de moi assez pour que je respire son entêtant parfum. J’ai envie d’elle – comment pourrait-il en être autrement dans cette robe ? – assez pour que je puisse voir le grain de sa peau, assez pour que je puisse sentir son souffle. Elle joue au même jeu que moi, ses doigts s’affairent autour de ma boutonnière, innocente comme si elle cherchait à faire autre chose que de m’allumer. « Moi je sais que c’est faux. Mais tu sais combien c’est difficile de faire taire les rumeurs. Ça va te poursuivre toute ta vie, toute ta carrière… » Je répondrais bien quelque chose d’intelligent, je continuerais bien à la provoquer, mais elle me prend de court en laisse ses mains frôler ma chemise et descendre jusqu’à la boucle de ma ceinture qu’elle effleure. D’un coup, je me sens moins intelligent. D’un coup, je me sens fait comme un bleu. Les muscles de ma poitrine se contractent lorsqu’elle les approche, et mon pantalon de costume me parait tout de suite un peu trop étroit. « Je pense juste à ta réputation Midas. » Je déglutis difficilement. Elle a pitié de moi : elle retire sa main et la passe dans ses cheveux. Elle est diabolique Jo, et parfaitement consciente de l’effet de son petit manège sur moi. Si j’ajoute que « J’ai Cassie pour se soucier de ma réputation. Elle trouvera bien une façon d’arranger ça. » je n’y crois plus. Ce n’est finalement pas la culpabilité qui me fait mettre fin à ce petit manège, mais le besoin qu’elle cesse de croire à ces conneries : personne n’ira de l’avant. Je ne le permettrai pas. Moins lascivement qu’elle, mais sans brutalité, je glisse ma main dans sa nuque – je compte sur l’effet sur surprise – pour l’approcher de moi. « Arrêtes tes conneries Jo. C’est complètement faux. » La fille, la relation : le fait d’envisager que j’ai pu passer à autre chose est en lui-même d’une absurdité folle. « Je sais même pas de quoi ou de qui tu parles. Y’a aucune autre femme. » Et je n’ai pas envie qu’il y ait d’autre. « Alors je sais pas où t’as lu ça. » Doucement, je fais glisser mes doigts sur sa nuque et je la libère. « Mais c’est un ramassis de conneries. » Je fronce les sourcils, encore chamboulé par son petit manège. « Pour qui tu me prends ? Je t’ai déjà dit que j’étais pas ce genre de type. » Celui qui profite de sa célébrité pour enchaîner les conquêtes. « Alors continue à réfléchir à toi et moi. Parce que je vais nulle part. »

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Être aveuglée par la jalousie au point de ne pas se rendre compte qu’on se moque de vous, c’était un concept qui n’avait jamais frôlé l’esprit de Jo, elle qui se croyait bien trop maline pour ne pas se laisser avoir. C’était bel et bien le cas maintenant, contenant sa colère uniquement parce qu’elle avait un autre plan derrière la tête. Tout bien considéré, quand Midas salua ses bons goûts en matière de conquêtes, elle fût apte à comprendre qu’il se payait sa tête en pensant certainement à Charlie. Mais à part laisser un léger rire s’échapper, la pointe de sa langue creusant une dent du fond en même temps, elle ne lui répondit rien, l’envie ne lui manquant pourtant pas de lui parler de Micah pour le voir se liquéfier sur place. Elle ne le fit pas, engageant une autre tactique qui ferait davantage son effet, qui la plongerait néanmoins jusqu’au cou dans l’action-même d’être fourvoyée tant ça lui manquait de le toucher, qu’elle le faisait autant pour lui rappeler à côté de quoi il passait, qu’elle le faisait pour se rappeler à elle-même ce que ça lui faisait de sentir qu’ils avaient mutuellement un pouvoir l’un sur l’autre.
Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne réalisait pas qu’elle donnait exactement à Midas ce qu’il voulait sur le moment, rassemblant tous ses talents d’allumeuse pour voir cette petite étincelle dans ses yeux qui la rassurerait quant à l’idée qu’effectivement, trouver mieux qu’elle était autant à sa portée qu’assumer ses erreurs. Sur l’instant, c’était plus fort qu’elle. Son orgueil était piqué, et bien que tellement occupée à vouloir marquer son point, elle ne capta pas un seul instant qu'il était en train de jouer avec elle autant qu’elle était en train de jouer avec lui, elle se laissa assaillir par le besoin compulsif de lui rappeler qu'elle était son choix de prédilection, celui auquel il pouvait difficilement échapper puisque ça semblait inscrit quelque part qu’ils étaient les deux faces d’une même pièce.

"Tu passes du bon temps avec elle, mais en attendant, c’est avec moi que t’es ce soir." lui fit-elle remarquer, la tête penchée sur le côté pour ne pas lâcher ses yeux avec les siens, ses mains s’affairant déjà à faire ce qu’elles savaient faire le mieux, ses doigts entraînés par des heures et des heures de pratiques délicates au piano ne la faisant pas mentir quant au talent qu’elle s’octroyait lorsqu’il s’agissait de caresses et d’effleurements "Et j’ai pas besoin de beaucoup me concentrer pour savoir qu’une partie de toi est très heureuse de me voir." ajouta-t-elle tout bas, le sentant se tendre à l’instant où elle laissa ses doigts se perdre le temps d’un battement de cils près de la boucle de sa ceinture, trop sûre d’elle pour ne pas ignorer l’effet que ça lui ferait.
C’était le problème de Jo d’ailleurs, d’être tellement sûre d’elle que parfois, elle ne voyait pas le désastre arriver, convaincue de tout maîtriser, mais se sachant trop imprévisible pour anticiper quoi que ce soit en vérité ; il serait de moindre mesure celui-ci, de désastre, mais la mention de Cassie alors qu’elle récupérait sa main pour la glisser dans ses longs cheveux qu’elle repoussa finalement lui fit rétorquer "Ouais, et on sait quel genre de trucs elle est capable de faire pour sauvegarder ta réputation hm ?" Ses yeux brillèrent fort, le sous-entendu pointant avec menace, beaucoup moins mutin que son discours précédent, ses iris perdant leur éclat le temps d’un instant, se confrontant à celles du jeune homme sans discontinuer. Ça lui fit perdre le coup d’avance qu’elle avait, et elle se laissa surprendre par le geste qu’il fit à son intention.
Elle le savait Jo, que Midas lui manquait. Elle n’avait pas besoin de faire la liste de ce qu’elle regrettait de lui et de leur relation, seulement en sentant sa main épouser la courbe de sa nuque, elle était prête à jurer que ce qui lui manquait le plus maintenant, c’était ses mains ; ou peut-être sa bouche qu’elle se surprit à fixer lorsqu’il la rapprocha d’elle, la fermeté de sa paume contre son cou lui donnant un avantage sans qu’elle m’émette aucune objection pour l’heure, prenant sens de ce qu’il lui disait en même temps.

Et comprenant avec un temps de retard qu’il l’avait prise à son propre jeu, elle se braqua sans pour autant rompre leur contact au contraire. Elle ne se définissait pas comme vengeresse, mais elle n’avait pas son pareil pour reprendre la main. Le sentiment de trahison qui la torturait depuis la veille de la finale, il se rappela presque violemment à elle, et l’humiliation d’être tellement prévisible que ça permettait à quelqu’un qui la connaissait bien comme Midas de la piéger de cette façon, ça lui donna envie de lui rendre la monnaie de sa pièce, et pas de la façon la plus subtile qui était.
Lorsqu’il glissa sa main pour l’enlever de sa nuque, elle la retint avec la sienne sans lui demander son avis, la maintenant à plat dans l’espace qui formait sa gorge exposée par le décolleté de sa robe pour faire ce geste qu’elle avait fait à l’époque, dans sa loge, après qu’ils se soient embrassés pour la première fois ; la faisant doucement longer son buste jusqu’à son ventre, elle la fit changer de trajectoire pour qu’elle termine sous le manteau qu’elle portait au-dessus de sa robe, lui faisant d’abord frôler sa hanche, puis marquer l’arc de ses reins qu’elle sentit vibrer sous ce contact qu’elle maintint en le forçant à exercer une pression juste là, ses doigts comblant l’espace des siens en lui répondant avec là encore une fausse candeur "Tu m’as aussi dit que t’étais pas le genre de type à s’envoyer ses groupies, j’ai appris pas longtemps après que c’était un bobard, alors tu m’en voudras pas d’avoir un peu mal à te croire." Elle évita de lui parler de ses autres mensonges sur le moment, ceux qui l’empêchaient vraiment de le croire désormais, concentrée à le faire basculer d’une position à une autre, sa main se détachant de la sienne pour la poser en miroir avec l’autre sur ses épaules histoire qu’il se retrouve dos au rooftop, où les conversations continuaient à battre son plein, et qu’elle, elle se retrouve dos à la ville dans l’idée qu’un peu d’intimité leur soit accordée.

Elle finit par lâcher ses épaules pour s’appuyer nonchalamment contre la rambarde avant de se redresser, faisant par la force des choses, glisser la main de Midas plus loin sur ses fesses — alors qu’elle, elle s’occupait de faire remonter la bordure de sa chemise enfoncée dans son pantalon au-dessus de sa ceinture dont elle fit le tour avec ses deux index à même sa peau avant d’oser défaire la boucle en respirant à peine près de ses lèvres qu’elle toucha presque avec les siennes quand elle lui demanda "Ça veut dire que t’auras pas de problèmes si je fais ça ?" Lançant un regard rapide à la cantonade par-dessus l’épaule de Midas, l’angle qu’elle avait donné à leur duo les préservant des regards, elle le fixa en même temps qu’elle décrantait sa ceinture pour de bon. Elle aurait pu l’embrasser à ce moment là, mais elle ne le fit pas, même si sa bouche frôlait toujours la sienne lorsqu’elle ajouta, son ton se munissant presque d’un accent de supplication "Personne nous verra. Je te sens tendu." C’était presque une façon élégante de le dire alors que ses intentions étaient loin de l’être, ses doigts déboutonnant enfin son pantalon en sachant qu’elle n’irait pas jusqu’au bout de son idée de toute façon, mais troublée par l’humiliation qu’elle ressentait après qu’il l’ait tourné en ridicule à propos de cette histoire de romance, elle se sentait d’humeur à aller chercher sa revanche elle-même.

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Midas Sterling & @"Jo Carter " ☆ crédit/ssoveiagifs

« Tu passes du bon temps avec elle, mais en attendant, c’est avec moi que t’es ce soir. » Bien sûr que je suis avec elle. Et je crois que même si cette concurrente avait existé, face à l’opportunité de me retrouver – presque – en tête à tête avec la chanteuse, je n’aurais pas su résister. Les filles que j’ai connues depuis elle n’ont été que des distractions, des tentatives de l’oublier au mieux et des remplaçantes au pire et je n’ai pas envie qu’il y ait un après elle. Je suis blessé qu’elle puisse croire ce qu’elle a lu dans je ne sais quel magazine de merde. Doute-t-elle de ma sincérité au point d’imaginer possible qu’après tout ce que je lui ai dit – que j’étais fou d’elle notamment – je passe si vite à autre chose ? Que je lui dise qu’elle a tout le temps dont elle souhaite, mais que pendant le même temps j’explore d’autres options ? Me prend-t-elle pour un connard, pour le genre de sale type capable de jouer avec les femmes et de les voir toutes comme interchangeables ? Alors je me tais. Je n’ai pas envie de ternir un peu plus l’image qu’elle peut avoir de moi avec de nouveaux mensonges, d’entrer un peu plus dans son jeu et de lui dire que si je ne suis pas ici ce soir avec l’autre c’est parce que mon équipe a pensé qu’il serait bon que je m’affiche avec Jo plutôt qu’avec une nouvelle petite amie. Je joue avec elle mais, au fil de la discussion, je réalise tout ce que le fait qu’elle croit à cette histoire veut dire sur la façon dont elle me perçoit, et j’ai mal au cœur. « Et j’ai pas besoin de beaucoup me concentrer pour savoir qu’une partie de toi est très heureuse de me voir. » Jo n’aurait pas reculé d’elle-même, je l’aurais repoussée certes avec douceur et délicatesse, mais je l’aurais repoussée tout de même. Je l’aurais fait parce que je n’aime pas l’idée qu’elle soit réduite à ça, à se comporter comme une allumeuse parce qu’elle pense qu’elle a quelque chose à me prouver. Je l’aurais repoussée parce que je pense qu’on mérite mieux que de se rabibocher le temps d’une nuit à cause d’un malentendu. Parce que ce que je ressens pour elle est bien plus noble que ce que mon corps trahit. J’ai envie d’elle, bien sûr, mais pas comme ça, pas uniquement comme ça. Alors, pour toute réponse, je contracte ma mâchoire qui, alors que je cherche à me contenir, est agitée par un tic nerveux. Sa remarque concernant Cassie est le coup de grâce. Jo est refroidie, et j’en profite pour rétablir la vérité : il n’y a personne d’autre. J’ignore même avec qui la presse me prête une relation. Ces enfoirés sont tellement prêts à tout que je ne serais pas surpris s’ils avaient fait toute une montagne d’un cliché de moi avec Olive vue de dos. Quoi qu’il en soit, que ce soit dans mon équipe ou dans mes fréquentations, je suis entouré de femme, et ce n’est que guère difficile d’inventer ce genre de connerie quand mon cœur ne bat que pour celle qui me fait face, que j’attrape par la nuque et qui en profite pour me mettre à nouveau à la place de l’arroseur arrosé.

Que cherche-t-elle à faire, à conduire ma main sur son corps, à la faire effleurer sa gorge découverte puis son ventre ? Me rendre fou ? Je le suis déjà de ses courbes. Je n’ai pas besoin d’aide pour mes doigts jusqu’au creux de ses reins - pas assez bas pour qu’on puisse m’accuser d’être irrespectueux – et l’attirer un peu plus contre moi. « Tu m’as aussi dit que t’étais pas le genre de type à s’envoyer ses groupies, j’ai appris pas longtemps après que c’était un bobard, alors tu m’en voudras pas d’avoir un peu mal à te croire. » - « Je m’envoie pas mes groupies. » Elle fait allusion à Charlie, ou à Harleen, mais l’une comme l’autre sont des exceptions. L’expression de ma solitude et de besoins humains de s’entourer, de trouver un partenaire pour se réchauffer le corps ou le cœur. La blonde était une passade, et la mère de ma fille, même si j’ai cru en être fou, n’a pas fait battre mon cœur une seule seconde comme le fait Jo. Je suis vexé que la brunette me résume à ça. Je suis vexé et ma mâchoire ne se détend pas, contenant dans sa contraction toute ma frustration. « Et je suis encore plus incapable de me conduire comme un connard avec toi. Je pensais que tu le savais. » Je savais qu’elle doute en ce moment de beaucoup de choses, mais j’ignorais qu’elle le faisait au point de remettre en question tout ce que je suis de bon. J’ai menti, mais je ne suis pas un menteur : elle sait tout ce qu’il y a à savoir, maintenant.

J’avais décidé d’être respectueux. J’avais décidé de ne pas forcer pour tenter d’obtenir plus que ce qu’elle n’est disposée à me donner mais, comme réagir alors qu’elle-même pose sa main sur la mienne – les miennes, la seconde a rejoint la première toute seule comme une grande – pour me pousser à les glisser un peu plus bas, trop pour que je n’ai pas besoin de fermer les yeux et d’expirer lentement pour me secouer les puces et rester de marbre face à ses provocations. Que cherche-t-elle à faire ? A m’allumer ? A me séduire ? Je le suis déjà, elle n’a pas besoin de jouer à ça. Je suis à sa cause acquis. « Arrête. » Je le souffle dans un murmure à peine audible alors qu’elle joue avec nonchalance avec la boucle de ma ceinture. « Ça veut dire que t’auras pas de problèmes si je fais ça ? » Ses lèvres effleurent les miens alors qu’elle détache ma ceinture. Mon désir est sur le point d’exploser, mais je combats l’envie de me saisir de ses lèvres. Ma respiration est lourde, audible, et l’une de mes mains se détache de sa robe pour caresser doucement sa nuque et remettre en place une mèche de cheveux qui s’était échappée de sa coiffure sophistiquée. Elle est si proche que c’est une torture. « Personne nous verra. Je te sens tendu. » Ses doigts s’affaires à déboutonner mon pantalon et il me faut la volonté d’un surhomme pour l’arrêter. Avec douceur – j’ai toujours eu à cœur de ne pas user de mon ascendant physique sur elle pour lui faire mal d’une quelconque manière – je les emprisonne dans les miens pour qu’ils cessent de me torturer. « Arrête Jo. » Je garde ses doigts enfermés dans les miens, et recule d’un pas, juste pour que l’air devienne plus respirable. « Je sais pas ce que t’es en train de faire ou ce que tu veux, mais on mérite mieux que ça. » Je suis en train de lutter contre tout ce que mon désir me chuchote à l’oreille : lui, il veut s’emparer d’elle sans préliminaires en se moquant bien de qui peut nous voir où non. Mais je la respecte trop pour ça. « Je veux pas de ça. Je veux pas te récupérer juste parce que t’as pensé que je voyais quelqu’un d’autre. » Et je suis toujours meurtri qu’elle ait pu croire à ces salades. Je ferme les yeux un instant, secoue la tête de droite à gauche avant de les rouvrir. « Je sais pas à quel genre de connards t’as eu le droit jusque-là, mais j’en suis pas un et tant que tu t’es pas mis ça dans la tête… » Tant qu’elle n’ouvre pas les yeux pour réaliser que je n’ai toujours eu que des intentions louables à son égard. « Je veux pas de ça. J’en ai terriblement envie, mais je veux pas. » Je lui ai certes fait du mal, mais je ne lui ai pas fait que ça et, surtout, ça n’a jamais été mon intention.

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@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

Jo avait envie de rappeler à Midas qu’elle avait une preuve que si, il s’envoyait ses groupies, et qu’elle était haute comme trois pommes avec les mêmes yeux bleus que lui. Seulement, si elle n’était pas la dernière à être mesquine lorsqu’il s’agissait de marquer son point, trop orgueilleuse pour supporter la défaite, elle avait décidé à la seconde où elle lui avait fait jurer sur la tête de sa fille qu’il n’avait pas comploté dans son dos parce qu’il ne croyait pas en elle, qu’elle n’utiliserait plus jamais ce joker pour lui faire admettre ses erreurs.
Elle la boucla sur ça, mais elle lui répondit sur la suite en maintenant le contact de ses yeux avec les siens, l’un passant à l’autre sans interruption "J’ai jamais dit que t’étais un connard. Je parle pas de toi comme ça si ça peut te rassurer. À personne." Elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir, elle essayait pourtant d’apaiser son âme. Elle disait vrai, elle mettait un point d’honneur à ne pas parler de lui de façon péjorative même à ceux qui l’encourageaient à le faire. Il était certainement tenté de croire le contraire, mais tant pis. Midas lui rappelait souvent que c’était de sa faute qu’on la croit capable du pire quand elle ne faisait rien pour le démentir, s’en offusquant seulement lorsqu’elle estimait que c’était trop loin de la vraie elle "Je dis juste que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre sur toi." Et qu’en partant de là, elle était susceptible de tomber sur des trésors comme sur des mines. Jusqu’ici, c’était du cinquante-cinquante. Jo le savait bon comme elle le savait capable de décisions qui le rendait moins digne de confiance "Tu peux pas me reprocher de douter au moins un peu, surtout à propos de ce genre de trucs."

La tension devenant dense, elle le regretta à la seconde où elle s’aperçut qu’elle était en train d’être prise dans son propre piège. C’était Midas qu’elle voulait mettre face à son désir pour elle, mais c’était elle qui était submergée par quelque chose qui lui fit réaliser que si elle ne se reprenait pas, elle ne réussirait pas à le repousser comme elle comptait le faire pour lui faire regretter de s’être moquée d’elle. À une seconde près, elle aurait été apte à le libérer soudainement en lui conseillant de retourner à sa soirée, harponnant son verre en le sirotant par la paille avec l’air de sale gosse qui faisait son charme. Mais les mains de Midas s’accrochèrent à sa taille. Froissant le tissu de sa robe trop légère pour qu’elle ne sente pas la chaleur de ses paumes par-dessous, la précision de ses doigts qui replacèrent une mèche de ses cheveux la fit retenir sa respiration, et c’est tout ça qui lui faire perdre le sens de la raison durant une poignée de secondes. Elle finit par se caler sur sa respiration lourde, la sienne retenue jusque-là se relâcha d’un bloc quand elle sentit combien son corps réclamait ce qu’elle tachait de lui faire miroiter. Elle finit par y croire elle-même, à l’imminence du moment où ils se retrouveraient de cette façon, ses doigts continuant de déboutonner son pantalon, sa bouche à une inspiration de rentrer pour de bon en contact avec celle de Midas.
Mais il lui demanda d’arrêter. Cette instance fût assénée avec tant de volonté de sa part, ses doigts s’ajoutant aux siens pour la faire lâcher prise avec douceur et étouffer définitivement ses ardeurs, qu’elle en sortit de son propre corps et se vit battre des cils, incrédule, quittant cette sorte de transe qui la mit devant la certitude qu’elle était à ça d’aller trop loin. Son coeur battait trop vite dans sa poitrine, c’en était désagréable. Couvant déjà un sentiment d’humiliation cuisant depuis quelques minutes, celle qu’il lui imposa de nouveau était assez consternante pour qu’elle ne sache quoi lui dire sur le moment, le voyant reculer d’un pas sans pour autant lâcher ses mains. Les yeux de Jo restèrent verrouillés aux siens un temp infini, sa poitrine montant et descendant à cause de sa respiration pantelante tandis qu’elle comprenait que c’était lui qui la repoussait et qu’il le faisait parce qu’il avait trop de respect pour elle pour lui soutirer une étreinte qui n’arrangerait guère les choses, qui les compliqueraient même, parce qu’elle était perdue dans la distinction de tout un tas de sentiments contraires, prise entre plusieurs feux sans savoir lequel réduirait tout en cendre sur la durée.

Tachant de reprendre sur elle, Jo sentit une tension nerveuse se former au fond de sa gorge. Ses mains quittèrent résolument celles de Midas pour venir remonter son manteau sur ses épaules d’abord, le maintenir étroitement fermé avec ses bras croisés sur sa poitrine ensuite, se sentant soudainement trop exposée. Mal à l’aise, elle s’entendit lui dire en fermant les yeux pour se soustraire aux siens "Pardon. Excuse-moi. Je suis désolée." Et c’était si sincère, bien que répétitif à cause de son embarras, que ça lui fit de la peine de percevoir la honte dans sa propre voix. Son visage se détourna de celui de Midas, ses yeux s’arrêtant sur un point fixe pour réfléchir un instant. Après un moment de silence, elle reprit "T’aurais pu te contenter de me dire que c'était faux dès le début au lieu de me laisser m’humilier en jouant avec ça. Tu sais que je crève de jalousie quand on colporte ce genre de conneries à ton sujet." C’était peu dire "T’avais besoin de te rassurer que c’était toujours le cas maintenant qu’on est plus ensemble ? Ça l’est, t’as vu ce que je suis prête à faire pour pas que tu m’oublies. Satisfait ?" Sûrement pas autant que s’il l’avait laissée glisser sa main dans son pantalon. Elle passa l’éponge sur cette rhétorique, pas à la bonne place pour être furieuse en vérité. Elle ne l’était pas, elle était juste affreusement gênée.
Il n’était pas un connard, il restait un homme qui avait conscience de son pouvoir surtout sur elle, surtout après avoir appris qu’elle en était raide amoureuse. Jo secoua la tête en déglutissant péniblement, n’ayant pas relâché l’avant de son manteau qu’elle tenait toujours pour dissimuler sa robe, elle ajouta pour couper court à tout ça, ne tenant pas à s’éterniser où à relancer une dispute, beaucoup trop vexée pour ça "J’ai compris. Je recommencerais pas si c’est pas ce que tu veux." Elle avait des défauts à la pelle, bafouer le principe du consentement n’en faisait absolument pas partie. C’était ça aussi qui égratigna sa fierté, bien plus que l’idée qu’il l’avait repoussée : elle avait dépassé une limite, aveuglée non seulement par sa jalousie, mais par son besoin de se venger de l’affront qu’il lui avait fait en s’amusant de cette romance à la con. Sans anticipation, des larmes lui montèrent aux yeux, et c’est en fronçant les sourcils, évitant ceux de Midas vers qui elle releva la tête pourtant, que Jo lui demanda d’une voix plus fragile, et avec une politesse étonnante venant d’elle, les bras toujours croisés sur sa poitrine pour que son manteau ne s’ouvre pas "Tu veux bien me ramener chez moi maintenant ?"

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Midas Sterling & @"Jo Carter " ☆ crédit/ssoveiagifs

« J’ai jamais dit que t’étais un connard. Je parle pas de toi comme ça si ça peut te rassurer. À personne. » Jo peut dire ce qu’elle veut à qui elle veut et, si je serais déçu qu’elle me dépeigne de la sorte à ses amis, je ne pourrais pas lui en vouloir. La culpabilité – j’en ressens à ne plus savoir qu’en faire – m’empêcherait de m’offusquer qu’elle ressente le besoin de se venger dans les médias ou au moins de ternir mon image auprès de ses amies les plus chères. Suis-je soulagé qu’elle ne le fasse pas ? Bien sûr. Mais je ne suis pas toutefois persuadé qu’elle ne le pense pas au fond d’elle. Elle est hypocrite au fond, Jo. Elle est la première à s’offusquer qu’on lui prête toujours de mauvaises intentions ou, en tout cas, des intentions et traits de caractère qu’elle ne possède pas, toujours terrifiée par l’image que les autres ont d’elle, mais n’est-elle pas la première à condamner sans chercher à comprendre ? Ne l’a-t-elle pas fait lorsqu’il a cru à ces conneries qui me présentent comme en couple avec une illustre inconnue alors que je lui ai dit que je l’attendrais ? Ne m’a-t-elle pas mésestimé, elle aussi ? « Je dis juste que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre sur toi. Tu peux pas me reprocher de douter au moins un peu, surtout à propos de ce genre de trucs. » - « Tu sais tout maintenant Jo. J’ai jamais promis que j’étais un sain, mais je suis certainement pas un putain de coureur de jupons, et encore moins le genre de type qui te promets d’attendre pour te remplacer deux semaines après. » Je ne l’envisage pas même une seconde, tout comme je n’ai pas peur de lui faire ce genre de promesse. Je n’ai pas l’intention d’abandonner tant que je ne serai pas absolument certain que je n’ai plus la moindre chance de rédemption à ses yeux.

Alors oui, c’est tentant de m’abandonner à ce que je ressens pour elle, ce que je ressens quand elle me touche, à mon envie de l’embrasser et de la laisser faire de moi tout ce qu’elle veut faire de moi, que nous soyons entourés ou pas. Certes, je ne suis pas un grand audacieux, ma l’idée de faire ce genre de chose en public n’est-elle pas au final un fantasme universel ? Et alors que je n’ai rien demandé à personne et que cela m’est servi sur un plateau, je suis supposé rougir d’avoir du mal à trouver la force de l’arrêter ? Je ne le fais que pour une raison : nous méritons mieux que ça et je la respecte trop pour la laisser se couvrir de honte à cause de sa jalousie incontrôlable. Si je la laisse faire, j’en tirerai de la satisfaction immédiate, mais je risquerais de la perde définitivement. Je me sentirais dégueulasse et j’aurais l’impression que je l’ai manipulée pour avoir ce que je veux, pour l’avoir elle à genoux, alors qu’elle est en droit de m’en vouloir. Peut-être que, lorsque la jalouserie serait retombée, elle se sentirait salie, souillée, et qu’elle me détesterait à son tour et je ne veux pas prendre ce risque. J’ai terriblement envie de Jo, mais pas dans ces conditions-là, pas alors que rien n’est clair entre nous et qu’elle n’agit comme-ça que parce qu’elle m’a cru capable de passer à autre chose. Pourtant, je suis penaud. Alors qu’elle retire ses mains des miennes comme si elles étaient brulantes, j’en profite pour reboutonner mon pantalon et reboucler ma ceinture, tentant d’oublier que je brûle de désir pour elle. J’ose à peine croiser son regard, et je pourrais regarder mes chaussures pendant des heures et jurer qu’elles sont passionnantes. « Pardon. Excuse-moi. Je suis désolée. » Elle n’a à s’excuser de rien Jo, et j’ai mal au cœur de la voir si brisée. « T’aurais pu te contenter de me dire que c'était faux dès le début au lieu de me laisser m’humilier en jouant avec ça. Tu sais que je crève de jalousie quand on colporte ce genre de conneries à ton sujet. » Pourquoi m’en veut-elle exactement ? Parce que je l’ai arrêtée ou parce que je ne l’ai pas fait assez tôt ? Elle m’a sauté dessus sans que je n’ai rien demandé à personne et je dois m’en vouloir d’avoir, pas tenté d’en profiter, mais profité de la situation pour juger de ce qu’elle ressent réellement pour moi ? Est-ce égoïste ? Je l’ai arrêtée à temps, n’est-ce pas ce qui compte ? Et je comprends : elle a honte, bien sûr qu’elle a honte. Elle me prouve que j’ai bien fait de ne pas la laisser aller plus loin tant tout aurait été mille fois pire. « T’avais besoin de te rassurer que c’était toujours le cas maintenant qu’on est plus ensemble ? Ça l’est, t’as vu ce que je suis prête à faire pour pas que tu m’oublies. Satisfait ? » - « Jo… J’ai rien demandé… C’est toi qui es venu avec cette histoire alors que je sais même pas de quelle putain de gonzesse tu me parlais… » C’est elle qui a réalisé, produit et certainement joué des tas de films dans son esprit et je n’y suis pour rien si les tabloïds l’y ont encouragée. « Tu peux pas me rendre coupable de ça. Je le suis de pleins de choses, mais pas de ça. Je t’ai forcée à rien, tu peux pas m’en vouloir. » Les mains écartées devant moi en signe d’impuissance et d’innocence, j’ajoute. « Tu peux pas jouer le rôle de la compagne jalouse non plus. C’est toi qui m’as demandé du temps. C’est toi qui ne veux pas qu’on soit ensemble. Moi je le respecte et j’attends comme un con, j’attendrais comme un con autant de temps qu’il faudra mais je t’ai demandé de ne pas jouer avec moi Jo. » Et ce soir, c’est ce qu’elle cherchait à faire, je ne suis pas idiot. « Alors le fais pas. C’est tout ce que je t’ai demandé putain. » J’arrive à peine à la regarder dans les yeux tandis que je débite tout ça. Je suis incapable de soutenir son regard alors qu’elle me paraît vulnérable, blessée et malheureuse. Je voudrais pouvoir la prendre dans mes bras, mais je ne me l’autorise pas.

Ma volonté vole en éclat lorsque je relève finalement les yeux et que je crois son regard blessé. Pire, je crois apercevoir ses yeux briller. Elle ne pleure pas mais semble se retenir et je ne suis qu’un homme, un homme qui prend peur dès qu’une femme commence à pleurer. « J’ai compris. Je recommencerais pas si c’est pas ce que tu veux » - « C’est pas ce que j’ai dit. C’est ce que je veux, mais j’en veux pas comme ça. » Je n’en veux pas dans ces conditions qui nous salissent elle et moi. Qui réduisent le couple que nous avons formé à bien peu de choses. « Tu veux bien me ramener chez moi maintenant ? » Je m’autorise à reprendre une bouffée d’air – je réalise que je retenais ma respiration depuis plusieurs minutes, et je hoche la tête. « Bien sûr. » Je ne demande rien d’autre que d’être avec elle. Au volant au moins, j’aurais une excuse toute trouvée pour ne pas avoir à plonger mon regard dans ses yeux de biche et être aussi troublé que meurtri parce que je j’y vois. Je l’ai blessée, je l’ai blessée alors que je m’efforce de ne pas le faire, que je m’efforce d’être à la hauteur et de toute faire pour arranger les choses. « On peut sortir par derrière. Y’a que le voiturier qui nous verra partir. » Puisque j’ai laissé les clés de mon coupé Mercedes à l’employé en arrivant. En chemin, je ne m’autorise pas à la toucher. Je la conduis et la guide en me tenant à une distance respectueuse d’elle et j’échange poliment avec le jeune étudiant qui arrondit ses fins de mois en travaillant comme voiturier pour l’hôtel et le bar. Je lui donne même un généreux pourboire en espérant qu’il l’aidera à oublier qu’il nous a vu. Dans la voiture, je pousse un soupir et, avant de démarrer, je confie à la brune, sans oser la regarder dans les yeux. « C’est une torture de pas pouvoir t’embrasser, Jo. »

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@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

Et t’es pas un surhomme non plus. C’est ce que Jo lui aurait répondu si elle n’avait pas tant conscience d’être en tort. C’était lui qui lui avait dit, elle devait le comprendre comment ? En se basant sur ce qu’elle connaissait de lui, elle aurait dû en tirer les bonnes conclusions et s’en foutre ? Faire comme s’il n’y avait pas une infime possibilité qu’il aille voir ailleurs ? Peut-être qu’il vivait leur rupture à la Charlie : en levant toutes les nanas qui se présentaient à lui comme la solution miracle à sa peine. C’était réducteur, seulement il avait laissé ses paroles à son interprétation. Évidemment que ça avait titillé le pire. À ça s’étaient ajoutées ces photos et ces rumeurs. Jo était incandescente par nature : elle s’embrasait vite, c’était destructeur. Il n’avait rien fait pour qu’elle ne le fasse pas, il ne pouvait pas dire le contraire, même s’il se défendrait bientôt de ne pas être le responsable de sa propension à vouloir marquer son territoire.
Elle secoua la tête en se sommant de ne rien rétorquer, sentant déjà les affres de la honte s’emparer d’elle. Ce n’était pourtant pas comparable à ce qu’elle ressentit ensuite. Il la repoussa, elle se sentit minable, pas digne de lui, de la douceur avec laquelle il la remettait à sa place. Elle essaya de se raccrocher à la possibilité qu’il lui avait tendu un piège pour la faire plier face à ce qu’il y avait toujours eu entre eux et à quoi elle avait pris goût pour ne plus ignorer qu’elle en avait besoin, de le sentir proche, physiquement ou pas. Ce n’était pas que physique, elle ne tenait pas à réduire leur couple à ça quand ça dépassait de loin cette notion-là, et que simplement passer du temps avec lui pour faire de la musique et discuter sans pour autant finir au lit, c’était un plan qui lui plaisait tout autant. Sans doute qu’ils étaient co-dépendants et que c’était une ignominie de l’avouer dans les temps actuels. Elle s’en foutait. Ils appartenaient à une autre époque de toute façon.

Ça paraissait compromis maintenant, d’être proches. Elle ne savait pas combien de temps ça le serait encore, et c’était de sa faute, pas celle de Midas. Voilà la conclusion qu’elle tira de ses propos, sentant son corps se contracter, son désir chassé fissa, la voix du jeune homme contenue, mais ferme, lui donnant envie de se mettre à pleurer. Elle ne le fit pas, mais c’était difficile. Ça l’était encore plus de recevoir une leçon de quelqu’un qui n’était pas tout blanc, mais elle le laissa parler sans l’interrompre. Décroisant les bras pour laisser le devant de son manteau se rouvrir, frissonnant au contact de l’air sur sa peau, Jo prit une très profonde inspiration, ses yeux trouvant le ciel sombre au-dessus de leurs têtes en essayant de rassembler ses esprits pour ne pas craquer déjà, pour réussir à bien se comporter surtout. Sur la minute, ses tranquillisants lui manquaient tant elle sentait sa poitrine se serrer, son souffle se couper en entendant Midas lui parler comme à une gamine à qui on essaye de faire admettre ses bêtises en lui caressant les cheveux.
Enfin, elle lui dit quand il lui rappela qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir "Je sais. Je t'ai dit que j’étais désolée et je le suis pour de vrai." Pour de vrai. C’était un sceau d’authenticité dont il ferait ce qu’il voudrait alors qu’il reprenait la parole pour en rajouter. À raison bien sûr. Un peu, elle perdit sa patience sans que ça ne parte d’un sentiment de colère, mais bien de la blessure qu’il lui avait causée en lui mentant "Et moi je t’ai dit que j’étais perdue putain. C’est pas en t’amusant avec mes faiblesses que je vais moins l'être. J’essaye Midas. Tu décides de pas le voir, et c’est ton problème, mais moi je sais que j’essaye." Qu’il ne puisse même plus la regarder en lui demandant à nouveau de ne pas jouer avec lui, ça lui fit tellement de mal. Son corps opéra un mouvement pour lui tourner le dos et faire le point en fermant les yeux, ses doigts trouvant la rambarde sur laquelle elle s’était appuyée plus tôt en espérant que la douleur ressentit au bout de ses doigts détournerait son attention de son chagrin. C’était peine perdue, et c’est avec les yeux encore plus brillants qu’elle l’entendit préciser de nouveau sa pensée à propos de ce qu’il voulait.

Ça, mais pas comme ça. Elle ne trouva rien à lui rétorquer, pas même une pique cinglante, toujours aussi mal à l’aise. Elle voulait juste s’en aller pour ne plus avoir à se sentir aussi mal devant lui.  Il répondit à sa requête sans hésitation et sans qu’elle, elle ne lui décroche le moindre mot durant le trajet qui les menait jusqu’à l’arrière du Sixteen Antlers. Pas parce qu’elle était furieuse, parce qu’elle ne voulait pas s’effondrer ou lui donner une raison supplémentaire de retourner ses paroles contre elle, en faisant une leçon de vie à lui donner, trop honteuse et vexée pour admettre qu’elle le méritait.
Pourtant elle le méritait, ça lui pendait au nez. S’engouffrant dans sa voiture avant lui, elle inspira fort pour se calmer en attendant qu’il la rejoigne, se susurrant des pleure pas répétitifs jusqu’à ce qu’il soit là. Ce qu’il lui avoua la fit user de nouveau sa voix "Tais toi. Si tu veux pas que je me mette à pleurer maintenant, tais-toi." Ce n’était pas agressif, c’était même plutôt doux "Si j’ai pas le droit de jouer le rôle de la compagne jalouse, t’as pas le droit non plus de me dire ce genre de choses alors que tu viens de me repousser." Et il avait bien fait, elle ne l’accusait pas d’avoir eu tort étant donné son plan initial. Mais s’il fallait qu’ils passent un pacte pour ne pas se détruire, ce serait celui-là : elle restait à sa place, il faisait de même.

Un long soupir douloureux fila soudain d’entre ses lèvres "T’es tellement difficile à détester. Ça aussi j’essaye, je te le jure." L’arrière de sa tête se posa sur l’appui-tête de son siège, ses yeux trouvèrent le plafond bas de la voiture, et sa poitrine se souleva pendant qu’elle essayait de contrôler les battements de son coeur. Jo eut un sourire empreint de tristesse alors qu’elle reprenait, les yeux embués "Mais c’est pas naturel. J’y arrive sans problème avec les autres, avec toi c’est plus dur. Je suis pas habituée à ça, à ressentir autre chose que du négatif. C’est ça ma zone de confort." Elle battit des cils pour chasser le flou dans ses yeux, remuant la tête en même temps en faisant cet aveu d’une voix neutre, gorgée du dilemme dans lequel elle se perdait, ses mécanismes de défense trop installés pour lui laisser du lest et lui permettre de tourner la page en admettant que ce n’était pas si grave, qu’elle était reconnaissante de tout ce qu'il avait fait pour elle "Je sais pas comment gérer ce que je ressens pour toi. T’as trahi ma confiance, je devrais te haïr pour ça." Mais je t’aime, voilà ce qu’elle aurait ajouté si elle avait eu une once de courage en plus, si elle n’avait pas su aussi que c’était cruel de le lui dire maintenant. À la place, elle se tut une seconde, avant de se forcer à déglutir, réunissant ses esprits pour dire les choses comme il le fallait pour une fois.
Jo profita de la pause dans le traffic, et puis elle tourna la tête dans sa direction en espérant trouver ses yeux "Je sais que quand je te demande de m’apprendre à mieux réagir, tu crois que c’est du sarcasme, et c’est de ma faute, ça aussi c’est ma zone de confort." De tout tourner en dérision, de faire des armes de tout et de rien puisqu’elle n’avait pas celles qu’il fallait pour supporter ses propres sentiments "Mais je te le demande pour de vrai —" Pour de vrai "— apprends-moi à être plus comme toi. À avoir moins peur de ressentir autre chose que de la colère tout le temps, parce que je veux pas te perdre à cause de ça." Elle se demanda si elle avait le droit de lui dire ça, s’il lui reprocherait de lui faire cette faveur en voulant qu’il la guide. C’était trop tard dans tous les cas, ça lui avait déjà échappé.

make the music stop before it starts
Midas Sterling & @"Jo Carter " ☆ crédit/ssoveiagifs

« Je sais. Je t'ai dit que j’étais désolée et je le suis pour de vrai. » Jo n’a pas besoin d’être désolée et je ne suis pas en colère contre elle, malgré ce que mes mots pourraient laisser penser. Personne ne devrait en vouloir à personne, la voilà la configuration dans laquelle je préférerais que nous nous trouvions. Je voudrais qu’elle pardonne, qu’elle oublie même si le ciel m’entend et décide que j’ai mérité qu’il soit clément, et que nous puissions reprendre notre relation. Je ne vois pas pourquoi elle devrait être condamnée à cause de choses qui, à mon sens, ont moitié moins d’importance ou moins. J’oublie que mon référentiel n’est pas celui de Jo. J’oublie que ce qui ne me touche pas - parce que j’ai dépassé mon statut de star de télé crochet et que je sais que je vaux mieux que tout ce qui touche à l’émission - touche encore la jeune femme qui a l’impression qu’elle doit faire des preuves et prouver au monde qu’elle vaut la peine d’être écoutée et entendue. J’oublie que pour elle les choses sont plus compliquées puisque, moi, je peux me reposer sur une notoriété qui ne disparaîtra pas et qui ne me procure de toute façon pas ce que j’avais espéré qu’elle me procure. Je pousse un soupir, en secouant la tête et je ferme les yeux quelques secondes. « T’as pas à me présenter d’excuses, c’est pas ce que je veux. » Je me moque de débattre sur qui a tort et qui a raison. Je ne veux qu’elle, et je la veux à moi et à moi seul. « Et moi je t’ai dit que j’étais perdue putain. C’est pas en t’amusant avec mes faiblesses que je vais moins l'être. J’essaye Midas. Tu décides de pas le voir, et c’est ton problème, mais moi je sais que j’essaye. » - « Je pensais que tu savais que y’a rien qui m’amuse dans cette situation. » Je pensais que j’avais été clair. « C’est pas comme si j’avais tendu la moindre perche aux tabloïds. » Et pour cause : j’ignore toujours quelle est la jeune femme qu’elle a imaginée comme sa rivale et ce qui a pu lui faire croire à ces conneries. « Je ferais jamais rien consciemment pour te blesser. » Contrairement à elle qui batifole en public avec un homme auquel la presse lui a déjà prêté une liaison, alors que nous étions encore ensemble, elle est moi. Elle n’a même pas eu la décence d’attendre un peu avant de reprendre ces jeux de séduction, et je suis celui qui s’amuse ? Elle est injuste, Jo. Qu’elle le baise son acteur, si elle me croit capable de la remplacer en un claquement de doigt après ce que j’ai dit et ce que j’ai démontré. Qu’elle profite de sa notoriété pour m’oublier et me libérer d’une situation qu’elle rend injuste et incompréhensible. Si je n’étais pas en recherche d’une solution pour adoucir nos relations et la récupérer, j’ajouterai même qu’elle a du culot de me faire ce genre de scène alors que je suis à ses pieds et qu’elle n’a qu’une seule chose à dire pour me récupérer tout entier : qu’elle me pardonne et qu’elle veut avancer. Elle n’a pas le monopole de la déception, Jo.

Mais je suis con, faible et amoureux. Alors lorsqu’elle s’effondre et semble sur le point de pleurer lorsqu’elle me supplie presque de la raccompagner chez elle pour échapper aux potentiels regards indiscret - et peut-être aussi échapper à ma présence, mon coeur se brise et toute velléité de rébellion disparaît. Mon attention toute entière se tourne vers un seul objectif : qu’elle aille mieux, qu’elle soit en sécurité et qu’elle n’ait plus mal. Je ne sors pas du rôle qu’elle m’autorise à tenir. Je ne la prend pas dans mes bras, même si j’en crève d’envie, je ne glisse même pas mes doigts dans les siens pour la guider à travers le bâtiment et jusqu’au parking de l’établissement. Je la suis, un pas derrière elle, et sans respirer trop fort, de peur de quoi, je l’ignore, mais de faire la moindre chose qui pourrait accentuer son malheur qui m’est intolérable. Je la fais pourtant cette connerie. Je n’arrive pas à taire ce que je pense lorsque je pose les yeux sur elle. Je lui dis que je crève d’envie de l’embrasser, parce que c’est le cas depuis que je l’ai vue dans sa putain de robe. « Tais toi. Si tu veux pas que je me mette à pleurer maintenant, tais-toi. Si j’ai pas le droit de jouer le rôle de la compagne jalouse, t’as pas le droit non plus de me dire ce genre de choses alors que tu viens de me repousser. » Sa remarque me donne l’impression qu’elle me saute à la gorge. Il y a quelques secondes, elle était prête à consommer une étreinte brûlante sur la terrasse du bar et en public, et maintenant je dois fermer ma gueule et taire une noble vérité ? Qu’elle aille se faire foutre. La situation m’échappe, je n’arrive à rien parce qu’elle ne sait pas faire autre chose qu’être sur la défensive, alors je fais ce que je fais la plupart du temps dans ce cas de figure : je me braque. « C’est bon, je la ferme. Je vais jouer le rôle de ton chauffeur, te déposer devant ta putain de baraque et te foutre une paix royale, si c’est ce que tu veux. » Mais elle peut être certaine qu’elle n’entendra plus le moindre mot du reste du trajet. Elle peut être certaine qu’après ce soir, je ne sortirai plus jamais du putain de rôle qu’elle voudra bien me donner, qu’elle ne recevra plus le moindre texto puisque j’aurais trop peur qu’elle décide de me rembarrer et que les seules fois où elle entendra parler de moi, c’est pour cette foutue chanson parce que je sais ce qu’est une promesse et que je la tiendrai. Mais je ne le ferai que si elle me le demande, que si elle me dit que c’est ce qu’elle veut puisque plus jamais n’importunerai madame.
 
« T’es tellement difficile à détester. Ça aussi j’essaye, je te le jure. » Et toi tu es difficile à aimer, Jo. Voilà ce que je lui dirai si je n’étais pas certain que toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Je suis fou d’elle, mais il m’arrive de me dire que tout serait bien plus simple si ce n’était pas le cas. Que j’aurais rencontré une chouette fille et que j’aurais appris à l’aimer, puisque je n’aurais pas passé mon temps à la comparer à Jo, à me dire qu’en comparaison d’elle, les autres femmes sont bien fades. Je n’aurais pas su ce que c’est que d’être avec elle, et j’aurais pu me contenter de quelque chose de simple et doux. « Mais c’est pas naturel. J’y arrive sans problème avec les autres, avec toi c’est plus dur. Je suis pas habituée à ça, à ressentir autre chose que du négatif. C’est ça ma zone de confort. » Sa vision des choses m’attriste et, si j’aimerais me dire que c’est son problème, pas le mien, j’en suis incapable. Sa vulnérabilité me brise le cœur, et je me dis qu’elle doit être bien seule dans sa vie, la brune. « Je sais pas comment gérer ce que je ressens pour toi. T’as trahi ma confiance, je devrais te haïr pour ça. » Je secoue la tête, désabusé par sa vision des choses. « C’est ça ton problème tu sais. Que tu trouves ça plus simple de haïr les gens que de pardonner ou d’essayer d’apprendre à reconstruire. » Elle m’aime, mais elle aime une vision idéalisée qu’elle a de moi, peut-être. Et je ne suis pas certain d’être armé pour changer les choses tant qu’elle ne décide pas elle-même qu’elles doivent changer. Je n’ai pas envie de me battre contre des moulins à vent, et je le lui ai déjà dit. « Je sais que quand je te demande de m’apprendre à mieux réagir, tu crois que c’est du sarcasme, et c’est de ma faute, ça aussi c’est ma zone de confort. » Et c’est la partie la moins Aimable avec un grand A de sa personnalité, celle qui me donne parfois l’impression que tout que je fais, c’est me précipiter contre une porte blindée pour tenter de la défoncer d’un coup d’épaule. « Mais je te le demande pour de vrai. Apprends-moi à être plus comme toi. À avoir moins peur de ressentir autre chose que de la colère tout le temps, parce que je veux pas te perdre à cause de ça. » Je suis toujours en colère, je suis toujours braqué et toujours blessé qu’elle s’estime en droit de souffler le froid et d’un coup, de m’allumer faute à la jalousie sans prendre en. Compte ce que moi je vais ressentir. « Je suis pas certain d’être capable de t’apprendre. Je suis pas certain que qui que ce soit puisse t’apprendre tant que toi t’auras pas décidé d’arrêter de t’accrocher à ta putain d’amertume et de rancoeur comme si elles allaient te tenir chaud la nuit. » Je ne sais pas d’où ils viennent, ces mécanismes de défense contre lesquels il est si étreintant de se battre. Réalise-t-elle qu’elle sait bien plus de choses de mon histoire que le contraire, que je m’ouvre mais que, la plupart du temps, elle reste aussi fermée qu’une huître ? « Je peux et je veux être là pour toi. Je veux être avec toi. Mais pas si je dois me demander ce que j’ai le droit de te dire ou ce qui va me valoir un “ferme ta gueule“. Pas si j’ai pas le droit de te dire que j’ai envie de t’embrasser alors que tu t’estimes en droit de m’allumer la minute d’avant. Je sais pas comment on t’as traité avant moi pour que t’estime que c’est normal de traiter les gens comme ça, mais c’est destructeur et je veux ça ni pour toi ni pour moi. » Je crois que je préfère encore m’accrocher à mes souvenirs que de vivre quelque chose de malsain et déchirant. « Je sais que j’ai merdé et fort. » Je ne suis pas en train de tenter de retourner la situation. « Mais tu peux pas vouloir à la fois me faire payer et me pardonner. C’est juste pour personne. » Et elle se fera autant de mal à moi qu’à elle. Pour l’éviter, je suis prêt à prendre mes distances.
   

lately she's been dressing for revenge
@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

Si elle n’avait pas été si honteuse certainement que Jo aurait fait ce qu’elle faisait d’ordinaire. Elle aurait retourné la situation en rappelant à Midas que c’était ça le pire dans toute cette histoire de mensonges et de tricherie : que les décisions qu’il avait prises pour qu’elle n’en sache jamais rien, ça avait été fait sans volonté de la blesser consciemment, plutôt dans le but de la protéger de la déception qu’elle ressentait depuis quelques temps maintenant, surtout de la possibilité qu’elle ne se relève pas d’une nouvelle défaite. Malgré tout, elle l’avait en partie compris. C’était pour ça aussi que c’était difficile de l’accepter puisque c’était le résultat d’une bienveillance à son égard qu’elle ne lui reprocherait jamais. Elle avait pourtant des conséquences désastreuses sur elle étant donné qu’elle n’était pas une gentille fille qui acceptait qu’on l’aide, prenant toutes les mains tendues pour des preuves de pitié dont elle ne voulait pas, trop habituée à se débrouiller seule pour savoir admettre qu’elle avait besoin d’au moins un peu de soutien. Jo garda ça pour elle, refusant pour une fois d’endosser le rôle de celle qui fait des reproches sous le prétexte qu’elle était blessée.

Gardant le silence un temps, elle pouvait au moins lui demander de ne pas en rajouter. Elle le sentit dans le son de sa voix, plus que dans son choix de vocabulaire, que ça l’agaçait qu’elle puisse refuser d’entendre ce qu’il avait à dire sur ce qu'il ressentait pour elle sur l’instant quand elle avait jeté de l’huile sur le feu sans juger nécessaire de faire dans la pudeur ou dans la délicatesse. Même pas pour des raisons nobles, même pas parce qu’il lui manquait terriblement, ce qui était un fait indiscutable par lequel elle s’était faite piéger à la seconde où il avait posé ses mains sur elle en réponse aux siennes, juste parce qu’elle voulait lui montrer que ses autres options ne seraient jamais à sa hauteur.
L’espace d’un court instant, elle se demanda si c’était elle qui le rendait aussi soupe au lait quand ça ne tournait pas à son avantage. Ça lui fit du mal de penser que oui, sûrement. Il était quelqu'un de bien Midas, il avait son tempérament — il en fallait pour la supporter —, mais il restait profondément gentil, tolérant et compréhensif quand elle était le pendant négatif de tout ce qu'il était, prenant des allures de liste complète d’absolument tout ce qu’elle, elle n’était pas. Elle avait songé longtemps à comment elle pourrait parler de lui si un jour on lui posait des questions à son sujet en interview. Sa réponse était toute prête, et qu’importait bien si ça en disait beaucoup trop sur leur relation, pour ce qu’elle en avait à foutre d’en dire trop maintenant : il représentait un équilibre, le sien, celui qui atténuait en partie la somme de ses défauts rien que par sa présence, et quand ils faisaient de la musique ensemble, ça prenait des allures de magie qu’elle n’incombait qu’à lui, fascinée par la manière dont leurs idées et leurs voix se complétaient pour former une balance parfaite, celle dont elle avait besoin sans se dire de mensonges à ce propos. Mais parce qu’elle était beaucoup trop fière, elle était prête à s’en priver, pas la dernière à se punir elle-même quand c’était nécessaire, et ça la bouffait autant que ça semblait le bouffer de la voir camper sur sa rancune. Elle ne la contrôlait pas, elle aurait aimé dire que oui, que ce n’était qu’un bouton à pousser pour réussir à la faire sortir de cet état de colère dans lequel elle était perpétuellement depuis des années, sauf que ça ne fonctionnait pas comme ça.

Elle essayait de s’ouvrir un peu, lui demandant de l’aide sans l’exprimer de cette façon, c’était tout de même cette volonté qu’elle avait pour réussir à s’extirper de cet entre-deux dans lequel elle évoluait à son sujet. Mais elle était trop consciente de ses défauts pour ne pas sentir arriver ce qui arriva sans délai : Midas qui mettait ses défauts en avant en appuyant exactement là où ça faisait mal. Parce qu’elle était plutôt douée en la matière d’habitude, ne boudant jamais l’exercice, elle ne lui reprocherait pas de la contraindre à l’écouter sur le moment — encore que si elle n’avait pas eu la gorge aussi serrée, elle lui aurait fait remarquer que chaque fois qu’elle essayait de sortir de l’image qu’elle s’était choisie, il trouvait un moyen de lui renvoyer ses efforts à la tronche en considérant que ce n’était pas assez. Ça ne l’était pas, c’était aussi évident qu’elle se prit son refus presque catégorique de l’aider de plein fouet. Elle sut définitivement pourquoi elle ne demandait jamais rien à personne : elle essuyait toujours ce genre de réactions, et c'était assez douloureux pour la vacciner contre l’idée même de sortir de sa solitude.

Détournant la tête de son profil pour regarder à l’extérieur, Jo serra les lèvres pour se donner bonne contenance plus que pour retenir ses larmes, le contre-coup des paroles de Midas la plongeant dans un état où elle n’avait même plus envie de pleurer, plutôt de disparaître un moment pour mieux revenir plus armée tout en sachant qu’elle ne le serait jamais, qu’il y avait quelque chose en elle qui venait de se briser. Elle réussit à marmotter un "D’accord." qu’elle lui donna comme la seule preuve qu’elle entendait bien ce qu’il lui disait et le laissa continuer jusqu’à ce qu’il marque une pause. Elle ajouta dans l’intervalle "Il t’a fallu tout ce temps pour enfin me dire ce que tu pensais vraiment de moi. C’est bien, on avance." Pas sur le meilleur chemin ceci étant. Ça non plus, elle ne pouvait pas prétendre ne pas l’avoir vu arriver "Je vais pas changer en un claquement de doigts tu sais. Tu parles comme si tu découvrais que j’avais un problème, mais je m’en suis jamais cachée. Je te l’ai déjà dit Midas, on a pas eu la même vie." Et ce n’était pas une excuse, elle ne s’en servait jamais pour expliquer qui elle était, et puis quoi encore ? Elle ne le ferait certainement pas dans la présente, mais en effet, elle le lui avait déjà dit, situant le moment bien avant l’enregistrement du Revival lorsqu’il était venu chez sa grand-mère, malmenée par l’équipe de tournage. Il ne l’avait pas davantage questionné, prétendrait-il le contraire ? Encore un peu, et elle l’accuserait de ce qu’il l’avait déjà accusé : ne pas écouter.
Elle ne se rendit même pas compte que les larmes perlaient au coin de ses yeux, elle le réalisa seulement quand ses cils devinrent lourds lorsqu’elle battit des paupières pour faire le point sur ses paroles et sur le point fixe qu’elle regardait sans faiblir. D’une main plus lasse que rageuse, bien qu’énervée de pleurer encore une fois, elle s’essuya une joue en reprenant d’un ton égal — ni agressif, ni provocateur, juste neutre, presque murmuré, et plus serré que d’habitude, sa langue et sa gorge devenues sèches à cause de l’émotion "C’est pas ma faute si tu m’as idéalisée, comme c’est pas la tienne si je t’ai idéalisé, on peut au moins se mettre d’accord sur ça et dire qu’on est quitte." trancha-t-elle en le laissant reprendre, interprétant ses paroles sans juger qu’elle le faisait de la mauvaise façon. Au contraire, elle avait le sentiment de n’avoir jamais aussi bien saisi quelque chose qui n’était pas accompagné d’un beau couplet et d’un refrain "A t’entendre, j’ai l’impression d’être toxique pour toi. C’est jamais ce que j’ai voulu." Et ça lui faisait tellement de peine de comprendre qu’elle l’avait été, installant pour de bon cette honte profonde qu’elle ressentait depuis plusieurs minutes désormais, et qui termina de lui briser le coeur "Je suis pas parfaite, mais je veux pas te faire de mal. Je veux pas que ce que je dois soigner chez moi devienne ton problème, ça non plus ce serait pas juste." Avalant par réflexe plus plus que par besoin, Jo s’efforça de marquer une pause pour décider si oui ou non ce qu’elle allait ajouter était une bonne idée. Se sentant de nouveau obligée de se couvrir avec le devant de son manteau qu’elle rabattit sur sa robe, elle chassa ensuite une larme échouée juste au-dessus de sa lèvre supérieure avec son index, et prit conscience que ça l’était, une bonne idée, au moment où elle eut tellement mal au coeur qu’elle prit une profonde inspiration en même temps.
Elle regrettait au fond de ne pas avoir statué sur ça bien avant tant sur le moment, elle réalisait qu’elle faisait souffrir Midas simplement parce qu’elle était incapable de situer précisément de combien de temps elle aurait besoin pour tourner la page de cette histoire. Mais pas que visiblement, c’était un tout : elle était impossible, il avait même écrit une chanson à ce propos. N’osant même pas le regarder, gardant la tête tournée du côté de sa vitre, c’est avec une seconde de retard qu’elle conclut "On devrait arrêter de se voir. Annuler nos projets, couper le contact. Comme avant." Et ça non plus, ce n’était pas ce qu’elle voulait, putain. Mais si ça pouvait leur éviter de se détruire pour de bon, elle était prête à prendre ses distances.

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Midas Sterling & @"Jo Carter " ☆ crédit/ssoveiagifs

Jo rend tout compliqué à mon sens et, si c’est bien moi qui ai échappé à la promesse d’une étreinte, ce n’est pas moi qui l’ai rejetée. Elle retourne la situation et, agacé de me sentir rejeté depuis des mois et qu’elle prétende que je suis celui qui la repousse, je gère mal la situation. Je tente de lui ouvrir les yeux sur la réalité, la mienne, sur les reproches qu’elle a le droit de me faire et ceux qui sont injustes. Son discours n’a jamais été aussi incohérent et ça aussi, j’ai besoin qu’elle l’entende. Comment peut-être regarder dans les yeux un homme fou d’elle, un homme dont elle prétend être amoureuse, et lui dire qu’elle essaie de toutes ses forces de le détester ? Que croyait-elle, que j’allais m’enorgueillir de lui coller à la peau alors qu’elle voudrait me rayer de sa vie ? Que c’est ce que je veux pour nous, qu’elle s’accroche à moi par dépit et parce qu’elle n’arrive pas à faire l’inverse ? « D’accord. Il t’a fallu tout ce temps pour enfin me dire ce que tu pensais vraiment de moi. C’est bien, on avance. » - « C’est pas ce que je pense de toi. C’est ce que je pense de ce que tu fais. De la façon dont tu gères la situation, notre situation. » Bon sang, elle a essayé de m’allumer il y a quelques minutes après des semaines à me faire comprendre que c’était fini, n’ai-je pas le droit d’être en colère ? D’être révolté qu’elle use et abuse de ses charmes parce qu’elle sait tout de l’effet qu’elle me fait et pour quoi ? Pour satisfaire son égo ?

« Je vais pas changer en un claquement de doigts tu sais. Tu parles comme si tu découvrais que j’avais un problème, mais je m’en suis jamais cachée. Je te l’ai déjà dit Midas, on a pas eu la même vie. » - « Je te demande pas de changer du tout au tout. Je t’ai demandé une seule chose, une seule putain de chose, de pas jouer avec moi. » Et ce soir, n’avait-elle pas l’intention de le faire ? « Est-ce que t’avais même l’intention d’aller jusqu’au bout si je t’avais pas stoppée ? » Ou bien voulait-elle me laisser sur ma faim juste pour que je ne l’oublie pas – comme si c’était possible – mais sans intention de réellement reconstruire quelque chose avec moi pour autant ? J’ai peur de la connaître au fond, la réponse à cette question. J’ai peur d’être parfaitement conscient de ses intentions, conscient du fait qu’elles n’avaient pas grand-chose de noble.

« C’est pas ma faute si tu m’as idéalisée, comme c’est pas la tienne si je t’ai idéalisé, on peut au moins se mettre d’accord sur ça et dire qu’on est quitte. » Je secoue la tête, incapable de considérer les choses avec le même fatalisme qu’elle. Je ne l’ai pas idéalisée Jo. Je les ai toujours connus ses défauts, je l’ai toujours aimée malgré eux. « Je suis pas en train de remettre en question qui tu es Jo. Juste tes actes. Et putain c’est différent. » Bon sang ce qu’elle peut avoir la tête dure. Je n’ai jamais pensé qu’elle avait tout d’un ange, la brune. Je n’ai jamais souhaité que ce soit le cas non plus. Sa personnalité m’a charmé, son esprit aussi acéré qu’un couteau de boucher aussi. Mais sa dureté ? Elle me fait du mal, et elle lui en fait aussi, si j’en crois ce que je vois. « A t’entendre, j’ai l’impression d’être toxique pour toi. C’est jamais ce que j’ai voulu. » Conduire m’offre l’excuse parfaite pour pouvoir garder les yeux rivés sur la route. Les mains serrées autour du volant, je respire difficilement. J’ouvre la fenêtre côté conducteur mais cela ne change pas grand-chose : le problème ne vient pas de la température extérieure ou de celle qu’il fait dans la voiture. Le problème vient de la direction qu’emprunte cette discussion : elle ne me plaît pas. Je n’ai pas envie de perdre Jo. « Je suis pas parfaite, mais je veux pas te faire de mal. Je veux pas que ce que je dois soigner chez moi devienne ton problème, ça non plus ce serait pas juste. » - « N’ajoute rien. S’il te plait. » Parce que je sens déjà où elle va. J’ai l’impression d’entendre ses mots quelques secondes avant qu’elle ne les prononce, mais ils ne me font pas moins mal pour autant lorsqu’elle continue et ignore ma supplique. « On devrait arrêter de se voir. Annuler nos projets, couper le contact. Comme avant. » Ma mâchoire se contracte, et je n’arrive pas à m’empêcher de tourner la tête dans sa direction. Ses mots me font l’effet d’un poignard dans le cœur. « C’est vraiment ce que tu veux ? » Parce que ce n’est pas mon cas. Parce que la perdre me terrifie. « Ce sera mieux pour toi, tu penses ? » Pour moi, ce ne sera pas le cas, mais je suis prêt à m’effacer si elle estime que je lui fais plus de mal que de bien. « Je saurais m’éloigner de moi-même. J’en ai pas envie. Je ne ferai que si tu me l’ordonne expressément parce que je suis pas un malade. » Le genre qui serait capable de la stalker et de me forcer à la garder dans sa vie. « Mais moi non plus je veux pas te perdre. » L’idée de passer à nouveau des années sans la voir me paralyse. L’idée que cette discussion puisse être la dernière me terrorise. « Mais si c’est ce que tu veux, je te libèrerai de ta promesse. »

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@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

"Je t’ai demandé de m’aider, t’as dit que t’en étais pas capable, alors je fais avec ce que j’ai Midas." Pour gérer leur situation, résultat de la propension de son assistante à croire qu’il était en sucre, qu’il avait besoin d’être protégé, materné, poussé pour faire quelque chose de son talent. Non pas que Cassandra avait eu tort de lui dire la vérité, pour autant la chanteuse n’avait pas cherché cette situation, il avait peut-être bien tendance à l’oublier, comme il avait peut-être bien tendance à oublier qu’il en était en partie responsable quand bien même il justifiait les chauds et froids de Jo par la punition qu’il méritait après lui avoir menti aussi longtemps et aussi fort. Elle avait parfois le sentiment qu’il ne le pensait pas, surtout quand il préférait s’arrêter sur la mauvaise gestion de la rancune de Jo. Quelque part, elle se demandait si ce n’était pas plus facile pour lui de camper sur les défauts qu’elle avait pour espérer qu’elle s’en veuille assez de ces derniers pour miraculeusement oublier les siens, et la pensée n’était pas agréable tant ça lui rappelait que quelque part, il était un manipulateur.

Ça c’était sa colère qui parlait. De fait, elle refusa de faire autre chose que de la boucler pour une fois, ne tenant pas à lui dire des choses qu’elle regretterait en effet, lasse que leurs disputes ne tournent qu’autour de la même chose, blessée aussi d’avoir la sensation que leur histoire se résumait à des prises de becs et des coups de gueule quand elle savait au plus profond d’elle-même que c’était loin de n’être que ça. Prenant une grande inspiration pour la énième fois depuis qu’ils étaient montés dans la voiture, les larmes qu’elle avait dans les yeux lui obstruèrent la vue lorsqu’il décida de lui rappeler qu’elle avait fait la seule chose qu’il lui avait demandé de ne pas faire. Une partie d’elle aurait aimé lui renvoyer à la figure qu’elle, elle lui avait de ne plus lui mentir, même par omission, alors ils devaient être quittes sur ça aussi, non ?
Elle n’en dit rien, la honte la reprenant à l’instant où il la questionna sur ses intentions de tout à l’heure, et qu’hésitant à lui répondre, elle baissa la tête en même temps pour laisser un long silence s’installer comme un aveu difficile à faire et qui finirait d’entériner la réputation de garce qu’elle avait aux yeux de tout le monde, et probablement à ses yeux aussi maintenant. Elle serra les mâchoires, restant un moment tête bêche, ses yeux se fermant fort pour retenir la coulée de larmes qu’elle avait au bord des yeux en se sentant souillée par ses propres intentions qu’elle trouvait tellement indignes d’eux qu’elle ne prit finalement pas la peine de lui répondre pour ne pas s’enfoncer pour de bon dans l’humiliation qu’elle s’était elle-même infligée en se comportant comme la reine des putes.

Et ça n’allait pas en s’arrangeant, le discours de Midas la frappant en plein coeur et lui faisant comprendre qu’il souffrait de son tempérament qu’elle ne lui avait jamais caché. Elle n’aimait pas la tournure que prenait cette conversation, elle n’aimait pas l’entendre la supplier de ne pas en dire plus. Sauf qu’il lui avait souvent reproché de se comporter comme une enfant  gâtée pour ne pas vouloir cette fois endosser le rôle de l’adulte de l’histoire ; celle qui prenait les décisions pour le bien de tous, et surtout pour celui de Midas qu’elle ne voulait pas contaminer avec ce qui la rongeait depuis des années. Sentant son regard se poser sur elle quand de son côté, il prit sens de ce qu’elle était en train de suggérer, elle fit preuve d’honnêteté en acceptant d’affronter son regard qu’elle croisa sous l’épaisseur des larmes qu’elle avait dans les yeux "Non, c’est pas ce que je veux." Et si d’habitude elle était égoïste Jo, cette fois elle n’avait pas envie de tirer de satisfaction de son besoin obsessionnel d’être le centre de l’attention "Mais je crois que c’est la meilleure décision à prendre pour qu’on se fasse pas plus de mal." C’était une connerie monumentale. À la question qu’il lui posa ensuite, elle y répondit avec autant d’honnêteté, lui devant au moins ça pour la soirée désastreuse qu’ils venaient de passer "Pas pour moi, pour toi. Tu me fais du bien, tu me calmes et je suis bien avec toi." Elle ne pouvait pas être autant à côté de la plaque pour avoir fabulé que, quand tout allait bien, ça fonctionnait, et c’était magique "Après tout ce que tu viens de me dire, je crois pas que ce soit réciproque." Elle ne le lui dit pas ce que son esprit ajouta juste après, sentant sa gorge se rétracter encore plus : il lui soufflait qu’elle ne pouvait pas sciemment lui faire porter sur les épaules son besoin d’être canalisée. Elle ne voulait pas lui imposer en tout cas, sans aucun doute possible parce qu’elle l’aimait beaucoup trop pour l'obliger à continuer de se battre contre ses mécanismes de défense.

Elle détourna les yeux, ayant le besoin soudain de poser une main sur le haut de sa poitrine pour vérifier si son coeur était toujours à la bonne place. Elle le sentait battre à tout rompre, prêt à s’échapper de là pour aller s’étaler dégoulinant sur le pare-brise qu’elle fixa sans le voir en poursuivant "Je veux pas que tu souffres à cause de moi. Je veux réussir à laisser ma putain d’amertume et ma rancoeur de côté, je vais pas te répéter encore une fois que j’essaye et te supplier de me croire." Son souffle se hachura, comme un sanglot, même si elle ne pleurait plus vraiment, sonnée, quand elle poursuivit après avoir reprit sa respiration "Mais je veux pas que tu subisses les moments où ce sera plus dur pour moi de faire des efforts et de me contrôler." Elle aurait aimé que leur conversation se termine sur ça, que Midas accepte qu’elle le libère sans même chercher à discuter davantage en insistant sur ce qu'elle voulait. Mais il était borné, sûrement moins qu’elle, seulement il restait tout de même assez obstiné dans le genre pour vouloir lui arracher des mots qu’elle ne voulait pas prononcer sans les penser. Il en était aussi conscient qu’elle était tellement épuisée sur l’instant qu’elle ne lui dit rien pour confirmer que c’était terminé, qu’il fallait arrêter les frais.
Elle attendit une poignée de secondes, tournant sa tête dans sa direction en attendant que le trajet jusqu’à chez sa grand-mère se réduise et qu’il puisse stopper sa voiture. Au moment où il le fit, elle colla l’arrière de son crâne contre son siège pour le regarder avec les paupières lourdes. Si elle pensa encore une fois, c’est pas ce que je veux, elle lui dit en remplacement, un peu désolée de ne pas être capable de tenir ses résolutions jusqu’au bout et de lui mentir en lui demandant de lâcher l’affaire pour de bon "Je veux pas que tu me détestes. Sauf que c’est ce qui va arriver si on prend pas un peu de recul et tu le sais aussi bien que moi."

make the music stop before it starts
Midas Sterling & @"Jo Carter " ☆ crédit/ssoveiagifs

A quoi bon répondre à Jo que je n’ai pas dit que je ne voulais pas l’aider, mais que je n’étais pas certain de le pouvoir tant qu’elle voudrait au fond m’oublier et me détester de toute son âme à la fois ? Je l’ai déjà dit. Je ne peux donc pas l’empêcher de s’entêter à penser que je refuse de l’aider, d’attraper la main qu’elle jette dans ma direction en espérant que je la rattrape. Je la rattraperai tous les jours, sa putain de main. Je m’y accrocherais de toute mes forces et pour deux, si j’avais la certitude que je n’imposais pas ma volonté à la brune. Ai-je envie de retourner son esprit pour le recoder et l’aider à m’aimer à nouveau ? Ai-je envie de me demander si elle est avec moi parce que je l’ai changée plutôt que parce que nous étions faits l’un pour l’autre et qu’elle le savait ? Moi, j’en ai la certitude, ou en tout cas je sais qu’elle l’est pour moi, mais je n’ai pas envie de poser "de force" mes mains sur ses paupières pour les garder ouvertes et la forcer à regarder dans la même direction que moi. Je veux qu’elle le veuille. Je veux qu’elle y croie, qu’elle en soit convaincue autant que je le suis. Que ce que j’ai fait ne remette plus ça en question dans son esprit. Tant que ce ne sera pas le cas, je ne suis pas certain que nous ne devrions être ensemble. Pourquoi faire ? Pour qu’elle soit dans mes bras par dépit alors qu’elle aurait préféré réussir à apprendre à m’oublier ? Je n’ai pas beaucoup d’amour propre, mais j’en ai assez pour ne pas vouloir de ça.

Pourtant, je ne veux pas de ce qu’elle me jette au visage comme une bombe. J’ai passé six ans à me maudire d’avoir laissé nos chemins se séparer et je ne veux pas la perdre à nouveau. Ma mâchoire se contracte au point que j’ai l’impression que mes dents vont finir par éclater à force d’être écrasées les unes contre les autres avoir force. « Non, c’est pas ce que je veux. » Alors pourquoi dit-elle ce genre de connerie ? Par amour du tragique ? En voyant ses yeux trempés de larmes, mon ventre se retourne et je dois lutter contre l’envie de caresser sa joue pour tenter de la réconforter et de lui faire tout oublier. « Mais je crois que c’est la meilleure décision à prendre pour qu’on se fasse pas plus de mal. » - « Conneries. » Je n’en veux pas de cette solution. Je respecterai les conditions qu’elle m’impose mais à quoi bon si elle n’y croit même pas ? « Pas pour moi, pour toi. Tu me fais du bien, tu me calmes et je suis bien avec toi. Après tout ce que tu viens de me dire, je crois pas que ce soit réciproque. » - « C’est plus compliqué que ça Jo. » Ma gorge est serrée et j’ai du mal à articuler le moindre mot. Jo est en train de faire ses adieux, Jo est en train de me dire au revoir et je n’ai pas la moindre idée de ce que je dois dire pour tenter de la retenir. Lui agiter sa promesse sous les yeux serait hypocrite : je viens de lui dire que je l’en libérais. « Je veux être avec toi. » Ce que je ne veux pas, c’est l’être alors qu’elle continuerait à m’en vouloir et me faire payer mes actes. Mes raisons ne sont même pas égoïstes : je pense que ce serait nous envoyer au casse-pipe et nous condamner, la brune et moi. Et contrairement à elle, je ne suis pas prêt à tirer un trait sur notre relation. « Je veux pas que tu souffres à cause de moi. Je veux réussir à laisser ma putain d’amertume et ma rancœur de côté, je vais pas te répéter encore une fois que j’essaye et te supplier de me croire. Mais je veux pas que tu subisses les moments où ce sera plus dur pour moi de faire des efforts et de me contrôler. » Pourquoi est-ce que ça l’est ? C’est ce qui me dépasse, que je n’arrive ni à envisager, ni comprendre puisque je ne sais pas ce que c’est que d’être pétri et contrôlé par ces sentiments. Je n’ai pas son vécu et je ne connais pas son histoire au fond : elle m’a accusé de lui cacher beaucoup de chose et si je ne remets pas en question ce constat, il n’en reste pas moins vrai qu’elle sait plus de choses me concernant que l’inverse. Sa famille, le climat dans lequel elle a grandi et donc dans lequel elle s’est forgée, tout ça l’a façonnée. Moi, je suis un gars certainement un peu trop simple pour réussir à comprendre qu’il ne suffit pas toujours de le vouloir pour laisser quelque chose derrière soi. Mais je m’accroche à ce que je crois deviner, mais ce sur quoi je ne parie pas : je demande confirmation. « C’est temporaire alors ? Ta décision, elle est temporaire ? » L’emploi du possessif n’est pas un hasard : c’est sa décision – même si elle la met sans dessus-dessous, moi je n’en veux pas, je la repousse de but en blanc. « Je veux pas que tu me détestes. Sauf que c’est ce qui va arriver si on prend pas un peu de recul et tu le sais aussi bien que moi. » - « Je pourrais jamais te détester. J’ai pas besoin de ta foutue noblesse, je te veux toi. » Et ça aussi, je la soupçonne de le savoir aussi bien que moi. Ignore-t-elle réellement tout de l’effet qu’elle a sur moi ? Je suis fou d’elle : ce n’était pas une façon de parler. Il y a une raison pour laquelle e n’ai jamais été capable d’écrire autre chose que des chansons qui parlent d’elle, elle est mon obsession Jo, et elle le serait restée pendant des années encore alors que nous n’avions jamais échangé rien d’autre qu’un baiser. Notre relation me détruirait peut-être, mais je serais incapable de la détester et j’en suis persuadé. Mais est-ce que je veux ? Être détruit par quelque chose qui nous élèverait tous les deux ? Alors que je me gare devant chez elle, je pousse un long soupir avant d’entourer le volant de mes avant-bras et de prendre ma tête dans mes mains. « Je veux pas de comme avant. » J’en suis incapable. « Rentre chez toi. Dors et pars à L.A. » Puisque je sais que cela fait partie de ses plans futurs. Me l’a-t-elle dit ou l’ai-je appris ? Ça n’a pas la moindre espèce d’importance. « Mais j’ai l’intention d’aller nulle part. » Avoir cru que j’étais avec une autre, c’était idiot et inconcevable. « Je passerai pas à autre chose. » Elle n’a plus à craindre que ce que les tabloïds racontent puisse être vrai. « Et tant pis si c’est toi qui finis par me détester. » Au moins, à ce moment-là, j’aurais tout tenté.

lately she's been dressing for revenge
@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

"Je sais." Que c’était compliqué, elle tachait de le lui dire à sa façon en mettant ses dilemmes en perspective. Mais si Midas était un homme bienveillant, il était aussi plus sensible à son propre ressenti qu’à celui des autres. Quand c’était le sien qui était mis en avant, c’était tout de suite plus facile pour lui d’admettre que c’était un casse-tête à démêler. Quand c’était elle qui essayait de lui faire comprendre qu’elle était prise entre tout ce qu’elle ressentait pour lui et ce qu’il lui avait caché, lui demandant d’effectuer une gymnastique pénible pour mieux faire la part des choses et ne pas tout mélanger, il disait qu’elle était bornée, immature et égocentrique — ce qui n’était pas faux au demeurant, n’en restait pas moins qu’elle était perdue dans la complexité de toute cette histoire, et qu’il avait visiblement bien du mal à l’entendre sans penser qu’elle en faisait trop.

Elle n’avait pas envie de se répéter, elle avait déjà trop l’impression de le faire chaque fois qu’ils se voyaient pour en revenir toujours à la même conclusion : c’était de sa faute si tout était allé si loin. Megan avait sans doute raison quand elle lui disait qu’elle se faisait des noeuds au cerveau pour rien, que laisser couler les choses aurait rendu sa vie bien meilleure et qu’apprendre à pardonner lui ferait plus de bien que de mal. Elle y songerait pour de vrai, se prenant les désirs de Midas de plein fouet quand il lui dit qu’il voulait être avec elle, et qu’elle lui répondit avec clairvoyance, tenant à ne pas trop affronter son regard sur l’instant, mais ne réussissant pas à s’y résoudre et se perdant un moment dans la volonté qu’elle voyait briller tout au fond de ses iris "Y a une différence entre ce que tu veux et ce dont t’as besoin. Là, j’ai pas l’impression d’être quelqu’un de bien pour toi même si tu veux être avec moi. T’as peur de moi et de mes réactions, je crois que je comprends." Et je m’en veux, faillit-elle ajouter, mais sa gorge se serra, et elle préféra se taire sur l’instant. La réalisation était pénible, oui. Elle mettait en avant ses travers qu’elle voyait comme des forces la plupart du temps. Elle s’était forgée de cette façon, ayant l’impression d’être obligée d’être si dure pour ne pas s’effondrer face à ses propres déceptions, face à ses propres traumatismes aussi, mais ça elle ne préférait même pas l’avouer. Simplement, elle blessait son entourage dans la manoeuvre, du moins ceux qui essayaient de comprendre pourquoi elle ne savait pas réagir autrement que comme ça.

Si Midas n’était pas Midas, les choses auraient rapidement été décidées ; elle n’aurait même plus voulu entendre parler de lui, et la page aurait été arrachée aussi sec sans même chercher à connaître ses véritables intentions. Mais c’était lui. Elle n’avait même pas réussi à ne pas penser à lui durant les six ans qu’elle avait passé à se demander si lui, il pensait à elle, s’il ne l’appelait pas seulement parce qu’il avait peur de le faire, ou si parce qu’il était passé à autre chose, alors trois mois seulement après une relation aussi brève, mais aussi intense ? Toutes ses tentatives échouaient parce qu’elle savait ce qu’il lui apportait,  qu’elle en avait autant envie qu’elle en avait besoin de son côté, mais maintenant elle n’était pas sûre de lui apporter autant, qu’elle était même sûre de lui faire plus de mal que de bien, c’était ce qui la forçait à prendre une décision pour eux sans chercher à ce qu’il y adhère vraiment, y adhérant à peine de son côté de toute façon. Mais c’était sûrement pour le mieux, il fallait qu’elle tache de s’en convaincre puisqu’elle voulait éviter à tout prix qu’ils se détruisent — elle voulait éviter à tout prix de le détruire.

Il lui demanda si sa décision était temporaire. Jo opina avec un peu de désespoir, donnant l’impression d’être soulagée, arborant la mine des enfants qui sont enfin compris après des mois à babiller "C’est ce que j’essaye de te dire depuis des semaines Midas." Elle était honnête, beaucoup trop selon les sensibilités de ceux à qui elle crachait son venin à la gueule, mais quand il s’agissait de s’ouvrir un peu, elle perdait de sa superbe Josephine et c’était assez peu glorieux pour que ses yeux ne se remettent pas à briller jusqu’à ce qu’il rejette sa noblesse pour lui dire que c’était elle qu’il voulait.
Elle ne trouva rien à répondre à ça parce qu’elle le savait, bien sûr, qu’elle n’était pas suffisamment modeste pour ne pas connaître l’étendue de l’effet qu’elle avait sur lui puisqu’il avait le même effet sur elle, et qu’elle était certaine que lui aussi, il le savait — elle n’en aurait pas joué ce soir s’il elle n’avait su qu’elle était en terrain plus que conquis, une certitude qui la fit se murer encore plus dans le silence qu’elle retrouva après son soulagement fugace, ne voulant pas aggraver son cas et lui donner une raison supplémentaire de penser qu’elle se compliquait la vie pour rien. Se forçant à reprendre une inspiration, elle releva les yeux dans sa direction quand la voiture s’arrêta et qu’elle le vit courbé devant le volant, ses bras les entourant et sa tête trouvant ses mains. Elle s’en voulait de lui faire subir tout ça, elle s’en voulait aussi d’avoir joué avec lui tout à l’heure parce qu’elle n’avait qu’une envie maintenant, et c’était de tendre le bras pour passer ses doigts dans ses cheveux, sur sa nuque, se pencher pour l’embrasser sur les lèvres et lui soutenir que ça ne prendrait pas autant de temps que ça, qu’elle ferait tout ce que son orgueil lui autoriserait de faire pour passer au-dessus de ça. Mais elle avait perdu le droit d’être tactile, elle le sentait au bout de ses doigts qui grouillaient d’une multitude de courant électrique qui lui rappelait que c’était une limite qu’elle devrait maintenant respecter, et qu’à moins d’y être invitée, elle ne se risquerait plus jamais à la dépasser, aussi difficile que ça serait s'ils se retrouvaient encore dans une configuration où ils se retrouveraient seuls tous les deux. Cette pensée rendit soudain l’air irrespirable, son coeur continuant de battre la chamade, quand les dernières paroles de Midas s’ajoutant au reste, elle prit conscience que c’était le moment pour elle de s'en aller.

"Je veux pas que tu le fasses." Passer à autre chose. Elle se trouva dégueulasse de le lui dire alors qu’elle, elle ne réussissait pas à le faire sans passer par dix mille chemins, préférant suréagir à l’idée qu’il voit quelqu’un d’autre, se rendre malade en pensant qu’elle avait été conne de croire qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, mûrir des projets de le détester quand elle savait que c’était tout bonnement impossible, tout comme lui le lui avait dit d’ailleurs quand elle avait prétendu le contraire. Elle ferma les yeux, sa tête se reposant brièvement sur l’appui-tête tout en la secouant en sentant que tout devenait trop difficile à supporter, et que si elle restait ne serait-ce que quelques secondes de plus, elle serait encore plus tentée de l’embrasser pour apposer une note provisoirement finale à leur histoire quand ce n’était absolument pas ce qu’elle voulait ; elle aurait pu leur débarrasser de ça, de la pensée que c’était nécessaire de se dire au revoir au moins comme ça pour se donner le sentiment de faire les choses correctement, leur ôtant une partie de leur frustration pour mieux envisager les prochains jours plus sereinement, mais la honte qu’elle ressentait toujours depuis tout à l’heure la força à ne même pas demander à Midas si elle pouvait le faire, s’il voulait qu’elle le fasse, choisissant à la place lui dire en se préparant à sortir de sa voiture "Je suis vraiment désolée pour ce soir." Ce n’était sans doute pas grand-chose, mais c’était tout ce qu’elle réussit à lui donner en guise d’au revoir.

rp terminé.