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 (julessan #5) balance of holding on and letting go

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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyVen 2 Juin 2023 - 4:20

Le soleil est à son comble aujourd'hui. Malgré l'arrivée de l'hiver dans les prochains jours, il est encore temps de profiter des chaleurs. La terrasse de l'Interlude vous a semblé être un bon point de rencontre. Une manière comme une autre de vous sortir tous les deux de vos logements bien trop vides. Ces temps-ci, les conversations entre Hassan et toi tournent beaucoup au sujet de Mo. C'est peu dire de dire que ça t'arrange. De un, parce que tu considères que ses problèmes à lui sont nettement plus importants que les tiens. Et de deux, parce que ce n'est pas nouveau que tu préfères que, les tiens, on les oublie. À quel point ce doit être devenu redondant pour tout le monde que le centre de ta vie tourne encore autour d'une personne qui ne t'accorde visiblement pas la même attention ? À quel point ce doit être ennuyant de te donner le même discours depuis des années maintenant sans qu'aucun conseil ne soit mis en application ? Oh ce n'est pas que tu ne veux pas le faire. Tu essaies, vraiment. Tu y es presque arrivé, mais tu finis toujours pas retomber à la case départ. C'est le cas aujourd'hui. Tu as l'impression d'avoir fait un bon de deux ans en arrière. La douleur est presque aussi vive que la première fois qu'il est parti. Et puis, si ce n'était déjà pas assez de dealer comme tout ceci, il a tout de même fallu que tu impliques une troisième personne dans l'équation : Corey est un dommage collatéral de ta relation avec Alfie. Il ne méritait certainement pas de se retrouver mêlé à tout ceci. Le revoir dans quelques jours n'aide en rien à diminuer ton anxiété. Ça te coupe l'appétit. As-tu réussi à le cacher ? Non, sûrement pas. Ça paraît dans ton non-verbal, mais Hassan n'a pour l'instant rien relevé à voix haute et tu l'en remercie.

Ton regard se pose sur Hassan quelques instants. Tes lèvres brûlent de lui poser une question. Elles te démangent depuis bien trop longtemps, sans que cette question ne s'élève jamais à voix haute. Tu ne connais pas la réponse, mais tu peux déjà prédire la réaction qu'il aura. Il faut croire que savoir prédomine sur le reste. Tu te racles la gorge avant de commencer, comme si ça allait te donner une quelconque once de courage. « Dis, je me demandais… juste comme ça - » Hm, hm, juste comme ça, sans aucune arrière pensée. Peut-être que si tu arrêtais de regarder ta fourchette qui ne pige absolument rien dans ton bol et que ton regard se posait dans celui de ton ami, peut-être bien que tu serais un peu plus convaincante. « - c'est quand la dernière fois que tu lui as parlé ? À… À Alfie ? » Parce qu'à une époque, il était plus l'ami qu'Hassan que celui-ci était ton ami. Les rôles se sont inversés en cours de route. Du moins, c'est ce que tu supposes. L'amitié entre les deux hommes est un peu devenue un sujet tabou, comme si elle n'existait pas. Tu es presque certaine que Hassan ne t'aurait jamais dit avoir un contact avec lui. Du moins, pas sans que tu le questionnes directement. Et tu ne l'avais jamais vraiment fait avant aujourd'hui. « C'est pas parce que je veux le voir. » Mensonge. « C'est juste pour… savoir. » que tu précises par la suite avant qu'il ne prenne les devants pour te faire la morale. Tu lèves finalement les yeux vers lui. Tu voudrais que ton regard dégage l'indifférence que tu devrais avoir, mais Hassan ne pourra qu'y lire de la tristesse. Tu sais pas ce que tu préférerais entendre : que Alfie n'adresse plus la parole à personne ou qu'il n'y a qu'à toi qu'il ne parle plus. Mais même si ça ferait mal de l'entendre, une partie de toi serait soulager d'entendre qu'il va bien.

@hassan jaafari (julessan #5)  balance of holding on and letting go 2523491165
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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyVen 23 Juin 2023 - 10:44

Hassan Jaafari & @Jules Rhodes
It's everything you wanted, it's everything you don't, it's one door swinging open and one door swinging closed. Some prayers find an answer, some prayers never know, we're holding on and letting go. ☆☆


(spring hill, l'interlude) « Dis, je me demandais … juste comme ça – »
Depuis l’autre côté du verre teinté de ses lunettes de soleil, le regard d’Hassan s’était ancré dans celui de Jules avec un brin d’appréhension. La brune possédait d'innombrables qualités, mais assurément pas celle de garder un visage impassible lorsqu’elle n’avait pas la conscience tranquille … Et depuis le début du repas, il semblait bien y avoir quelque chose qui la chagrinait sans qu’elle ne trouve le bon moment et la bonne manière de mettre des mots sur le sujet. L’enseignant pour sa part n’était pas pressé, soucieux de ne pas brusquer la jeune femme dans une période qu’il savait ne pas être facile pour elle – quelle rupture l’était, de toute façon ? Depuis le début du repas il avait donc joué sans broncher le jeu des banalités en attendant de voir si son amie s’en tiendrait à cela jusqu’au dessert, ou si arriverait un moment suffisamment opportun à ses yeux pour déballer ce qu’elle avait sur le cœur. Il avait beau ne pas s’agir d’un concours, Dieu savait qu’Hassan l’avait suffisamment fait au cours de l’année précédente pour avoir envie de lui rendre la pareille désormais, pas bien certain d’avoir de solution à ses problèmes mais en revanche catégorique sur le fait d’avoir l’oreille suffisamment attentive pour l’écouter du début à la fin. « Oui ? » Le morceau de pomme de terre sautée toujours attaché à sa fourchette, il s’était interrompu dans son geste et avait encouragé Jules du regard à terminer sa phrase. « – c'est quand la dernière fois que tu lui as parlé ? À … À Alfie ? » Il était encore question d’Alfie. Bien sûr qu’il était encore question d’Alfie, et tout désespéré qu’il était à l’idée qu’il en soit un jour (enfin) autrement, Hassan n’en était pas réellement surpris. Comme si elle lisait dans ses pensées, l’éditrice s’en était d’ailleurs aussitôt défendue « C'est pas parce que je veux le voir. C'est juste pour … savoir. » Pour savoir – bien sûr. Il n’en croyait pas un mot. Reposant sa fournette sur le rebord de son assiette, il s’était pourtant gardé de tout commentaire en ce sens, quand bien même l’expression sur son visage trahissait son manque de conviction. « Juste pour savoir. » avait-il pourtant répété, avec plus de résignation que d’accusation.

Ou peut-être cherchait-il seulement à gagner quelques secondes de réflexion supplémentaires avant de formuler sa réponse à la question. De quoi se questionner quelques instants encore sur le bien fondé de sa décision ; Celle de n’avoir pas mentionné à Jules sa propre dernière conversation avec Alfie. « On communique plus vraiment lui et moi, tu sais. Plus du tout, en fait. » avait-il alors choisi de mentionner en premier lieu, soudainement inquiet de prouver à la brune qu’il ne jouait pas sur les deux tableaux, quand bien même elle ne lui avait jamais rien demandé de tel. Elle n’était de toute façon pas la seule raison qui avait poussé Hassan à s’éloigner d’Alfie ; Seulement la plus évidente. « On s’est revus au début de l’été. Ou la fin du printemps, je ne sais plus trop … Il est passé à l’université. » Peut-être aurait-il dû le mentionner à Jules à ce moment-là, mais dans le fond pourquoi faire ? « Il voulait que je l’aide à récupérer son poste. Je lui ai dit que ça n’allait pas être possible. » Et l’anthropologue, dans le fond, ne s’était pas beaucoup battu … Probablement par égo plus que par désintérêt, se refusant à tenter de négocier une décision qu’Hassan considérait de toute manière comme irrévocable, désormais en charge de l'entièreté de la filière dont dépendait le domaine d’Alfie. « Je peux pas prendre le risque de laisser des élèves sous sa responsabilité … Pas avec tous les problèmes qu’il a eu. » s’en était-il finalement défendu, avant même que Jules n’ait fait la moindre remarque. La drogue, principalement, mais plus généralement la tendance que semblait avoir (re)développé le jeune homme à vouloir brûler la chandelle par les deux bouts, loin de l’exemplarité attendue d’un professeur d’université. « J’ai pas eu de nouvelles depuis. J’ai pas non plus cherché à en avoir. » avait-il ajouté, enfin, revenant à la question initiale et semblant hésiter un instant avant d’ajouter « Et … tu devrais probablement en faire autant. » du bout des lèvres. Il y avait trop longtemps désormais qu’Alfie lui pourrissait la vie sans plus y être, et l’empêchait d’avancer autant qu’elle le méritait ; Corey n’en était que la dernière preuve en date.


Dernière édition par Hassan Jaafari le Sam 11 Nov 2023 - 11:37, édité 1 fois
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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyMar 27 Juin 2023 - 8:50

Lorsqu'un mensonge est prononcé en sachant très bien qu'il sera repéré à la seconde où il arrivera aux oreilles de l'interlocuteur, c'en est plus réellement un, n'est-ce pas ? « Juste pour savoir. » Hassan répète les mots après toi. Son non-verbal est plutôt clair : il n'en croit pas un mot, mais il choisit de faire semblant de te croire. Tout comme tu fais semblant de ne pas savoir qu'il fait semblant (oui, ça devient à peine compliqué). Les secondes de silence qui s'installent entre vous deux te font presque regretter d'avoir posé la question. Il te laisse supposer qu'il cherche les bons mots pour ne pas te blesser. Tu as envie de lui dire de laisser tomber, mais tu préfères encore entendre quelque chose que tu n'as pas envie plutôt que de vivre avec l'ignorance de sa réponse. Ça ne ferait que te préoccuper encore plus. « On communique plus vraiment lui et moi, tu sais. Plus du tout, en fait. » Pourquoi est-ce que sa réponse (ou le début de celle-ci) ne concorde pas avec ce qu'il dégage ? « Non, je sais pas. » que tu réponds immédiatement sans le lâcher des yeux. Parce que si Alfie se retrouve (bien trop) souvent au coeur de vos discussions, ce qui unit Alfie à Hassan a été relayé au second plan depuis bien longtemps. Il n'en a jamais reparlé et tu n'as pas non plus cherché à savoir avant maintenant, consciente que ça t'apporterais plus de mal que de bien.

« On s’est revus au début de l’été. Ou la fin du printemps, je ne sais plus trop … Il est passé à l’université. » Tu ne sais pas trop à quoi tu t'attendais, mais la surprise peut facilement se lire sur ton visage. Ça aurait été le cas peu importe sa réponse en fait. Au début de l'été. Ça date donc de plusieurs mois. Trop longtemps pour qu'il puisse savoir comment va Alfie présentement, mais bien moins longtemps que tu ne l'aurais réellement pensé. « Il voulait que je l’aide à récupérer son poste. Je lui ai dit que ça n’allait pas être possible. Je peux pas prendre le risque de laisser des élèves sous sa responsabilité … Pas avec tous les problèmes qu’il a eu. » Tous les problèmes qu'il a eu. Tu ravales difficilement ta salive avant de détourner légèrement le regard. Le peu d'appétit qu'il te restait vient de s'envoler en une simple phrase. Alfie a demandé de l'aide à Hassan. Il a marché sur son orgueil et est allé demander de l'aide. C'est bien, non ? C'est un pas vers l'avant ? « J’ai pas eu de nouvelles depuis. J’ai pas non plus cherché à en avoir. Et … tu devrais probablement en faire autant. » Ça pique. Ouais, tu devrais probablement, mais tu en es incapable. Tu ferais pareille pour n'importe quelle autre personne proche de toi pour ce que ça vaut. « C'est ce que tu comptes faire avec Rhett ? Le laisser tomber ? » Parce que tous les problèmes de Rhett sont semblables à tous les problèmes de Alfie. En surface du moins. Tu ne connais pas les sombres secrets de son ami, comme il ne connaît pas ceux de l'ancien anthropologue. Tu restes toutefois convaincu que Hassan n'abandonnera jamais son ami comme tu ne seras jamais capable de sortir Alfie de ta vie dans un état pareil. Ce serait différent s'il serait heureux et non en train de se tuer à petit feu. Rhett est aussi important pour Hassan que Alfie l'est pour toi - même si la base du lien est totalement différente. « Tu ne t'aies pas dit que c'était peut-être le coup de main qu'Alfie avait besoin pour aller mieux ? » C'est sorti plus sèchement que tu ne l'aurais voulu. Ce n'est pas la colère qui parle, mais bien ton petit cœur en miette qui se retrouve bien trop rapidement submergé par les émotions. « Il ne serait pas parti si tu l'avais aidé. » que tu ajoutes en laissant tomber la fourchette contre ton bol. Aujourd'hui, Hassan est celui qui est désigné coupable du départ d'Alfie. Demain, ce sera quelqu'un d'autre. Et le vrai et unique coupable ne sera jamais pointé du doigt. Ah l'amour, quel magnifique sentiment qui peut autant combler une vie que la rendre misérable. « Anabel a le coeur brisé. » que tu ajoutes par la suite. Le coeur de Anabel se porte très bien - elle a l'habitude des abandons. Le tien, beaucoup moins.
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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyDim 1 Oct 2023 - 17:41

Hassan Jaafari & @Jules Rhodes
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Il y avait tellement longtemps désormais qu’Alfie avait disparu du paysage d’Hassan que jamais ce dernier n’aurait pensé qu’il puisse encore arriver tel un cheveu sur sa soupe. Qu’on ne lui fasse pas dire ce qu’il n’avait jamais dit, il se désolait de la tournure qu’avaient pris les choses pour l’anthropologue, et des bleus à l’âme qu’avaient provoqué leur rupture autant à Jules qu’à lui, mais pour ce qu’il en savait Alfie avait toujours été l’artisan de son propre chaos, et le Jaafari mentirait en prétendant ne pas avoir été un brin soulagé que Jules finisse bien malgré elle par se défaire de l’aura problématique dans laquelle son collègue la maintenait en voulait faire d’elle sa planche de salut. La jeune femme cultivait un syndrome de l’infirmière qui rappelait parfois à Hassan les alignements de Yasmine, usée par le constant besoin de s’occuper des autres au point de s’en rendre malade ; pareille à Jules, continuant de s’inquiéter pour un homme qui ne l’avait jamais traitée aussi bien qu’il ne l’aurait dû, et ne semblait pas avoir changé son fusil d’épaule puisque c’était auprès d’un tiers qu’elle se trouvait contrainte de réclamer des nouvelles. Juste pour savoir. Juste pour continuer de se faire un peu de mal aux dépens de quelqu’un qui, il fallait au moins lui reconnaître cela, avait tout fait pour que la séparation soit nette, mais sans prendre la mesure de l’empreinte qu’il avait laissée derrière lui.

Silencieusement, Jules avait détourné le regard et fixé son assiette en ne semblant plus y trouver le moindre attrait. Le “juste pour savoir” avait désormais le goût de la déception, et tentant maladroitement de faire valoir qu’il était peut-être temps pour elle d’adopter un comportement égal à celui d’Alfie en cessant de remuer le passé, Hassan s’était vu offrir « C'est ce que tu comptes faire avec Rhett ? Le laisser tomber ? » amer qu’il n’avait probablement pas volé, mais qui n’en éraflait pas moins son cœur déjà meurtri par ses propres désillusions. Piquant un légume dans son assiette pour avoir l’air de se donner une contenance, il avait répondu « Rhett s’en tire plutôt bien sans mon aide, pour ce que j’en sais. » d’un ton un peu pincé et avalé son morceau de carotte avec autant de difficulté que s’il s’était agi d’un morceau de caillou. Rhett n’avait pas besoin de lui pour se pavaner à la télévision, ni pour tirer le meilleur parti de ses récents problèmes parce qu’après tout, business is business, et peu importe que certains de ses proches aient payé les pots cassés de ses excès sans obtenir même un début d’excuse. Oh, Hassan en aurait bien eu des choses à dire, de la façon dont s’était déroulé son dernier face-à-face avec le rugbyman, mais il avait préféré garder cela pour lui, enfermé à double-tour avec son amertume, et maintenant plus que jamais il refusait que son ami ne vienne parasiter la conversation, tandis que Jules reprenait « Tu ne t'aies pas dit que c'était peut-être le coup de main qu'Alfie avait besoin pour aller mieux ? Il ne serait pas parti si tu l'avais aidé. » toujours sur le même ton du reproche, abandonnant sa propre fourchette dans son bol dans un tintement servant de point final à sa phrase. « Mais moi j’avais besoin qu’il aille mieux avant de lui confier la responsabilité d’élèves, pour certains à peine majeurs et influençables. » Soucieux de ne pas envenimer le ton de la conversation, n’ayant pas la moindre envie de se fâcher avec son amie, il avait tenté de mettre dans sa réponse autant de douceur que de fermeté, et ajouté finalement dans un bref soupir « Et Rhett n’avait plus sa place dans le staff de l’université exactement pour les mêmes raisons, peu importe l’amitié que je lui porte. » puisqu’ils en étaient semble-t-il à comparer les situations.

L’accusation en elle-même n’ébranlait pas Hassan plus que cela, non pas par manque d’empathie mais parce qu’il savait le peu d’importance que représentait son opinion aux yeux d’Alfie, et par conséquent le peu de poids que ses mots devaient avoir eu dans son départ – sa disparition ? C’était en fin de compte ce qui titillait le plus sa curiosité dans la réaction de Juliet, et tandis que l’on sentait sa voix trembler lorsqu’elle avait ajouté « Anabel a le cœur brisé. » en désespoir de cause, et que la situation de la fillette serrait aussi un peu le coeur du professeur, ce dernier avait à son tour posé sa fourchette sur le bord de son assiette et offert un soupir défait. « Je suis désolé. » De quoi ? Il ne savait pas vraiment, il n’était pas désolé d’avoir offert une fin de non recevoir à Alfie, alors … Sans doute était-il simplement désolé de la situation, de la peine que l’absence de l’anthropologue causait à Jules et à Anabel, et du fait qu’il s’agissait d’un problème sans solution. « Il s’est passé quelque chose, récemment ? » avait-il finalement repris, le ton débordant de prudence. Pourquoi ce besoin soudain de savoir si son ami avait eu des nouvelles d’Alfie, comme si pour une raison ou une autre la réponse aurait pu être différente de celle donnée un ou deux mois en arrière ?
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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyMer 4 Oct 2023 - 8:25

« Rhett s’en tire plutôt bien sans mon aide, pour ce que j’en sais. » Ton regard se lève sur Hassan quelques secondes avant de redescendre sur ton plat. Tu as touché une corde sensible. Tu l'entends facilement dans le ton de sa voix. Son non-verbal parle tout autant. On ne fera pas comme si tu ne le savais pas avant même d'apercevoir sa réaction. C'était même probablement ton but de le faire réagir, de lui faire comprendre d'une bien mauvaise manière pourquoi tu ne pouvais simplement pas tourner la page, pourquoi tu ne pouvais pas laisser tomber. Tu voulais qu'il se mette à ta place et qu'il comprenne. Pourtant, tu t'en veux déjà d'avoir prononcé le prénom de son ami au milieu d'une conversation qui ne le regarde même pas. Tu regrettes d'être responsable de cette mauvaise nostalgie qu'on peut lire sur le visage de Hassan. Tu as presque envie de t'excuser, mais tu choisis de rester silencieuse sans trop savoir pourquoi. Pour ne pas envenimer les choses encore plus inutilement sans doute. Ce n'est pas la situation idéale pour ce renseigner sur la signification du pour ce que j'en sais. Hassan a-t-il appliqué son propre conseil de ne pas chercher à avoir de nouvelles ? C'est mieux ou c'est pire ? « Mais moi j’avais besoin qu’il aille mieux avant de lui confier la responsabilité d’élèves, pour certains à peine majeurs et influençables. » Tu comprends son choix sans vraiment le comprendre. Si tu ne réfléchis qu'avec ton cerveau, si tu te détaches complètement de cette situation, oui, tu comprends la décision que Hassan a prise. Il a pensé à ce qui avait de mieux pour les élèves et non pour Alfie. Quoique c'est peut-être le mieux pour Alfie aussi. Peut-être qu'il ne se serait apporté que des problèmes supplémentaires. « Et Rhett n’avait plus sa place dans le staff de l’université exactement pour les mêmes raisons, peu importe l’amitié que je lui porte. » Tu acquiesces doucement d'un signe de tête, faisant mine de comprendre son jugement. Tu aimerais sans doute arriver à être aussi détaché et terre à terre qu'il peut l'être. Tu aimerais arriver à mettre tes émotions dans un autre compartiment. Ce n'est malheureusement pas aussi facile à dire qu'à faire. Peut-être que ce le sera un jour.

La conversation prend toutefois un tout autre ton lorsque le prénom d'Anabel est évoqué dans la conversation. Est-ce que la fillette est aussi dévastée que tu le prétends ? Sans doute pas. Elle ne comprend pas la soudaine absence d'Alfie, mais elle n'est pas surprise pour autant. Elle en a parlé quelques fois. Elle s'est demandé si elle avait fait quelque chose de mal, puis elle a demandé si c'était toi, pour finalement en conclure que son parrain est le seul à avoir fait quelque chose de mal. Tu l'a contredit sans grande conviction, et elle ne t'a sûrement pas cru. C'est tout de même ainsi que la conversation fut close. Anabel s'en remettra. Encore. Et toi aussi, sûrement. « Je suis désolé. » Tu arrives à esquisser un semblant de sourire sous ses mots. Désolé de quoi ? De tout. De rien. Que cette situation te mette dans tous tes états. Que les mauvaises décisions d'Alfie amène son lot de dommages collatéraux. De n'avoir aucun remède miracle pour tes maux. « Oui, moi aussi. » que tu lui réponds tout simplement. Pour lui avoir fait des reproches qu'il ne méritait pas. Pour être incapable d'aller mieux. Pour les mêmes raisons que lui. Pour tout, pour rien. Il n'y a rien d'autre à ajouter. « Il s’est passé quelque chose, récemment ? » Oui. Ou alors c'est plutôt l'absence de quelque chose le problème. C'est le fait de n'avoir soudainement plus aucune nouvelle le problème. Tu ne comprends pas ce qui a bien pu se passer entre la dernière fois que tu l'as vu en personne et son silence radio. « Il s'est juste mis à m'ignorer. » Tu avoues à demi-mot n'avoir pas coupé les ponts avec lui, à avoir recommencer à lui parler alors que tu l'avais chassé de ta vie, il n'y a pas si longtemps. « Je comprends pas ce que j'ai pu faire de mal. » Parce que c'est forcément de ta faute à toi. C'est sûrement parce que tu as dit un mot qui ne fallait pas ou que tu n'as pas dit ce qu'il voulait que tu dises. « Puis, il y a quelques jours, j'ai reçu une lettre. C'est- » Tu marques une pause en repensant au contenu de cette lettre, à l'écriture de Alfie, au mot sur la page blanche. « C'est une très jolie lettre. » que tu avoues en laissant échapper un sourire. Parce que même si elle est remplie de regrets, elle est aussi remplie d'amour. C'est tout ce que tu retiens. Tu retiens aussi que ça ressemble drôlement à une lettre d'adieu. Sauf que tu ne comprends pas pourquoi il en est venu à cette décision. « C'est comme s'il ne voulait pas me laisser partir, mais qu'il ne voulait pas non plus être avec moi. » Éternellement prisonnière de son emprise. Est-ce que ce sera différent un jour ? Est-ce qu'il reviendra de nouveau comme une fleur au moment où tu iras mieux ? au moment où tu tourneras de nouveau la page sur cette histoire ? « Je m'inquiète pour lui. C'est tout. » Tu t'inquiètes pour la terre entière, donc rien de bien surprenant là-dessus.
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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyDim 29 Oct 2023 - 15:16

Hassan Jaafari & @Jules Rhodes
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Consciemment ou non, Hassan avait bel et bien fini par faire un choix, comme tant d’autres se retrouvaient contraints d’en faire de même dans une rupture trop sale, ou trop compliquée pour que se contenter de la neutralité soit suffisant. Dans son malheur (et il était bien moindre en comparaison de ceux ayant vécu la rupture) Hassan avait néanmoins vu la situation faire le choix à sa place : Jules était restée, Jules avait continué de donner des nouvelles, Jules avait démontré d’une volonté de poursuivre l’amitié débutée sous l’égide d’Alfie, qui les avait présentés Hassan et elle. L’anthropologue pour sa part s’était simplement effacé, de lui-même : d’abord il avait esquivé les invitations à déjeuner ou à boire un verre, puis fait traîner sa réponse aux messages qui lui parvenaient, pour progressivement cesser tout bonnement d’y répondre et, finalement, ne plus donner aucun signe de vie. Il en était déjà ainsi depuis un petit moment lorsqu’il était venu frapper à la porte du bureau d’Hassan quelques mois en arrière, et malgré une tendance plutôt prononcée au fait d’accorder de secondes chances, l’universitaire avait pris cette réapparition soudaine avec les pincettes inhérentes aux antécédents d’Alfie en matière d’imprévisibilité. Alfie réapparaissait au gré de ses humeurs, au gré de ses envies, et surtout au gré de la relation étroite qu’il entretenait avec les démons qui le rongeaient … Largement de quoi déclencher les sirènes de la méfiance chez Hassan, lorsque Jules se remettait à parler de lui des mois après leur rupture, comme si cela sortait de nulle part. « Il s’est juste mis à m’ignorer. » avait-elle néanmoins répondu, trahissant de fait que le silence radio auquel elle avait le droit désormais n’était pas le traitement que lui avait réservé son ancienne flamme au cours des mois écoulés. « Je comprends pas ce que j’ai pu faire de mal. » Oh, Jules, semblait dire l’expression compatissante sur le visage du brun, et s’il avait eu envie de faire un commentaire, le fait que la jeune femme semblait ne pas être allée au bout de ce qu’elle avait à dire l’en avait dissuadé. « Puis, il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre. C’est – c’est une très jolie lettre. » Et, et – et ça ne sentait pas bon, comme histoire. « C’est comme s’il ne voulait pas me laisser partir, mais qu’il ne voulait pas non plus être avec moi. » Comme s’il faisait des adieux, en somme, et avec tout ce que cela pouvait vouloir dire ou signifier, de bon comme de mauvais. « Je m’inquiète pour lui. C’est tout. » C’est tout, et en même temps c’était tout ce qui alourdissait ses épaules depuis (trop) longtemps. « Je sais. » Tout le monde savait, Alfie lui-même le savait – Jules s’inquiétait comme d’autres se servaient un verre d’eau, rien de nouveau sous le soleil, et lui dire qu’elle ne devrait pas tant le faire n’aurait pas le moindre effet, aussi Hassan s’était-il épargné cette peine. « Mais parfois on ne sait pas avancer tant que la personne dont on essaye de se guérir n’a pas totalement disparu du paysage … » Chaque rupture était différente, bien sûr, aucune ne ressemblait à une autre et celle de Jules et Alfie avait sa propre histoire, ses propres blessures … Mais le chemin de la guérison, lui, passait souvent par les mêmes étapes. « Peut-être qu’il a besoin d’avancer. Et qu’il a besoin de savoir que tu le fais toi aussi, pour y parvenir. » Comme un dernier cadeau à se faire mutuellement pour tenter de retrouver enfin la sérénité perdue dans la fin d’une relation qui avait autant compté qu’elle leur avait fait de mal. « Lâche prise, Jules. » Allant attraper la main de la brune de son côté de la table, il avait serré ses doigts un instant avant d’ajouter « Je sais que c’est la dernière chose dont tu as envie, et je sais que c’est difficile … Mais c’est peut-être autant une nécessité pour toi que c’en est une pour lui. » Et en d’autres termes : si elle ne parvenait pas à le faire pour elle-même, alors elle pouvait au moins tenter de le faire pour Alfie – le reste suivrait. Peut-être.
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Message(#)(julessan #5)  balance of holding on and letting go EmptyMer 8 Nov 2023 - 13:51

« Je sais. » Il le sait. Alfie le sait. Tout le monde le sait. Et personne ne peut rien faire pour remédier à la situation. Tu aurais préféré que Hassan te mente lorsque tu lui as posé la question la première fois. Tu aurais aimé qu'il te dise que Alfie se porte bien même s'il n'en à aucune idée. « Mais parfois on ne sait pas avancer tant que la personne dont on essaye de se guérir n’a pas totalement disparu du paysage … » Tes sourcils se froncent doucement. Tu n'es pas certaine d'apprécier la formulation de sa phrase. Comme si ta relation avec Alfie était une maladie qu'il fallait absolument irradié. Si l'idée était de faire en sorte que tu te sentes mieux, et bien, c'est un véritable échec. Tes yeux clignent à plusieurs reprises, parce que tu as encore un peu de fierté pour ne pas éclater en sanglots au beau milieu d'un restaurant. Tu n'as pas envie de te guérir d'Alfie. Alfie ne veut pas non plus se guérir de toi. Tu refuses que ce soit le cas. Vous devriez plutôt guérir les mauvaises herbes qui ont envahi votre relation. Certainement pas vous guérir l'un de l'autre. Ça ne devait pas se terminer ainsi. Pas une deuxième fois. « Peut-être qu’il a besoin d’avancer. Et qu’il a besoin de savoir que tu le fais toi aussi, pour y parvenir. » - « Je- je peux pas. » Tu as la gorge nouée alors que ton regard remonte doucement vers ton ami qui tente du mieux qu'il peut de soigner quelque chose dont tu n'es pas encore prête à te défaire. Est-ce que tu le seras un jour ? Oui, sûrement. Tu ne peux pas passer ta vie entière à attendre après quelqu'un qui te fait plus de mal que de bien. C'est quelque chose que tu sais sans l'avoir encore complètement assimilé. Mais ça viendra. Un jour. « Lâche prise, Jules. » Plus facile à dire qu'à faire. Hassan tend la main pour venir prendre la tienne par dessus la table. « Je sais que c’est la dernière chose dont tu as envie, et je sais que c’est difficile … Mais c’est peut-être autant une nécessité pour toi que c’en est une pour lui. » Toute cette conversation n'est que des suppositions. Peut-être que si, peut-être que ça. Personne ne sait l'heure juste et personne ne le saura jamais. C'est sans doute ça le véritable problème, mais la vie est ainsi faite. On ne peut pas savoir à l'avance de quoi notre avenir est fait. On ne peut pas savoir les conséquences (bonnes ou mauvaises) de nos gestes avant de les avoir posés. Rester accroché à ton ancienne relation ne t'a rien apporté de bon jusqu'à présent. Est-ce que ce sera payant pour plus tard ? Peut-être que oui. Peut-être que ce sera pire. Tout ce que tu sais, c'est que, jusqu'à présent, ça t'empoisonne la vie. Essayer de lâcher prise et faire confiance en la vie ? Peut-être que tu devrais essayer ça. Est-ce que tu peux y arriver ? Aucune idée, mais tu peux déjà essayer. Tu hoches alors la tête en guise de réponse. Tu n'es pas trop certaine de savoir comment faire. En fait, non, tu es totalement certaine que tu ne sais pas comment faire. Difficile de contrôler un subconscient de ne pas réfléchir à quelque chose en particulier. Difficile de contrôler les mauvais rêves et les insomnies. Difficile, mais pas impossible. « Je vais essayer. » que tu finis par répondre avec un léger sourire qui n'a rien de bien convainquant, mais qui n'est pas faux pour autant. Oui, c'est une promesse. C'est bien la première fois de ta vie que tu doutes de ta capacité à tenir une promesse. Même si essayer, ça laisse aussi place à l'échec.
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