Vraiment elle ne devrait pas être si adorable même dans cet état. C’est pas croyable combien tu l’aimes cette magnifique créature sous tes yeux. Elle te prend au mot quand tu parles de magie, tu le vois bien et ça te gonfle le coeur d’amour pour elle. Elle est encore plus distraite qu’à l’habituel, tu le vois bien et tu n’es pas surpris.e. “Umph.” Tu te contentes de la maintenir aussi bien que tu peux car il serait fâcheux qu’elle se fasse mal.

“Oh. Jeremy.” Ca la fait réagir ça, ça te fait sourire doucement. Tu n’es qu’une boule de douceur là. Tu veux juste prendre soin d’elle. “Bien sûr!! Je peux même daaaaaaaanser!!” Suite à sa tentative tu la maintiens un peu plus fermement car elle va réellement tomber sous peu à ce rythme là, mais non, tu es là. “Oups. Je suis p’t’être un peu fatiguée.” « On dansera demain. » Que tu dis avec tendresse, sachant très bien que demain elle risque d’être dans le mal et qu’il n’y aura pas de danse du tout à ce moment là.

“Et Van Gogh ??? Je peux pas laisser Van Gogh ici!! Je vais le ramener, il est où déjà ?” C’est bien le cadet de tes soucis à ce moment là. Le van sera toujours intact demain. Tu verras si Jeremy peut filer un coup de main pour le ramener à bon port si jamais. “Oh, YOUHOUUUU JEREMYYYYYY!!” Et t’es bien content.e qu’elle soit si rapidement distraite car le sujet du van est déjà oublié. “Coucou coucou! Comment va? Y’a Jor qui m’a dit-” Tu lèves un sourcil espérant que ce n’est pas de son autisme qu’elle va faire mention. Elle est clairement hors de contrôle et par chance - lol - elle a une belle remontée. « Ok on a besoin d’un sac ou d’un seau. » Car il ne veut pas que sa voiture finisse avec une odeur nauséabonde. Toi tu penses à ta douce en premier, tu en as rien à cirer de l’odeur de la voiture de Jeremy. Y’a ta main dans le dos de Birdie alors qu’elle vide ses tripes. Tu la lui caresses avec douceur histoire de lui donner un peu de réconfort malgré le moment pas agréable.

“I’m fine, I’m fine!!” « Come here. » Tu murmures alors que tu passes un bras autour d’elle pour l’attirer contre toi. Tu ne la presses pas pour aller dans la voiture. Vous avez le temps, non ? Il restait encore une bonne heure de film et Jeremy ne travail pas demain. Tu déposes un baiser sur le dessus de sa tête, doux, caressant son dos avec tendresse. « Ready for the ride? » « Wait wait wait I don’t have any plastic bag or stuff. » « I’ll make sure to catch it all. » « Gross. » Et Jeremy qui est en train de retourner sa boite à gant au cas où y’a un sac. Toi tu baisses les yeux vers Birdie, ta main sur sa joue, tu remets quelques mèches de ses cheveux en place. « Ready ? » Vous pouvez rester là si ce n’est pas le cas.

« On dansera demain. » “Owiiiii!” Tu brandis le poing comme si la perspective allait être réelle. Alors que non, demain, tu seras sûrement trop dans le mal pour bouger et te secouer de partout. Mais à cet instant, tu te sens abandonnée mais invincible. Tu vas essayer de te mettre du plomb dans le crâne sur ce sujet. Cependant, t’es relativement docile avec Jordan car tu le laisses t'entraîner vers l’extérieur.

Heureusement car à peine les salutations à Jeremy de faite que tu as déjà la tête dans la verdure la plus proche pour déverser ce qui est de trop dans tes tuyaux. Ca fait du bien mais t’as la tête fracassée et t’es soudainement fatiguée. « Come here. » Ton partenaire te tient contre lui et, toujours aussi docile, tu vas contre sa silhouette, la tête contre son torse. Tes yeux se ferment un peu alors que tu renifles avec vigueur pour te remplir les poumons de l’odeur de ton amoureux. « Ready for the ride? » « Wait wait wait I don’t have any plastic bag or stuff. » « I’ll make sure to catch it all. » « Gross. » T’as déjà perdu le fil de leur conversation. T’as l’air d’être un pauvre petit animal dans les bras de ton partenaire. Encore plus quand sa main caresse ta joue, te faisant lever la tête vers lui avant de caresser tes cheveux. « Ready ? » Tu hoches la tête. T’en as même oublié Van Gogh. “Yeah.” T’as confiance en Jordan et en Jeremy. T’es toute à plat tout d’un coup. Le moteur s’est coupé net, on dirait. Tu frottes ton nez contre son torse. “I wanna sleep.” Sur Jordan, avec Jordan, contre Jordan. Tout ça tout ça. Sa douceur est contagieuse et fonctionne terriblement bien. T’es toute mignonne. C’est l’effet de Jordan sur toi.

“Owiiiii!” Tu le lui rappelleras demain oui oui, tu t’en feras un plaisir. Elle sera en train de décuver et tu seras en train de la taquiner pour essayer de lui faire penser à autre chose que son mal de crâne.

Après avoir rendu une partie de son estomac elle est toute calme dans tes bras. Tu la laisses prendre tout son temps car il n’y a pas le feu et tu n’as pas non plus envie qu’elle soit malade de nouveau en voiture. Pour le bien de tout le monde, elle en premier. Tu la gardes toute contre toi, elle a l’air à bout de forces. Tu te demandes depuis combien de temps elle est là à s’époumoner à qui veut l’entendre. Tu ignores complètement toutes les larmes qu’elle a versé avant ça. “Yeah.” Elle est prête à bouger mais tu ne le fais pas tout de suite pour autant. “I wanna sleep.” Tu déposes un baiser sur son front. « I’ll be your mattress. » Tu lui confirmes qu’elle va pouvoir dormir aussitôt que vous êtes dans la voiture.

Pendant le trajet, tu es derrière avec Birdie dans tes bras. Tu vois Jeremy qui jette des coups d’oeil dans le rétro pour vérifier l’état de Birdie. Il hésite, tu le vois aussi. Voyant qu’elle dort il vous ramène chez vous, à Fortitude plutôt que chez lui. Il avait en tête de faire le trajet le plus court pour ne pas que Birdie ne vomisse dans sa voiture.

Une fois chez vous, tu la mettras au lit, tu la dévêtiras et tu la mettras sous les draps également. Tu apporteras sur la table de nuit de l’eau et tout ce qu’il est bon d’avoir à proximité suite à une cuite. Une bassine entre autre également. Tu enverras un sms à Jeremy pour le remercier et un à Maria pour lui dire que vous êtes rentrés et que tu repasseras dans un futur proche pour passer du temps avec elle.

Le nez dans ton téléphone, tu lis ton livre pendant quelques heures avant que tu ne sombres dans le sommeil aux côtés de ta douce qui a l’air d’être bien dans le pays des songes depuis tout ce temps. C’est un soulagement.

Quand Jordan t’affirme qu’iel pourrait être ton matelas, tu l’encercles encore plus fort en soupirant d’aise. “Please. You’re my only comfort right now.” T’es gluée à lui, maintenant et à jamais, oui oui. C’est la promesse que tu as faite, que tu as dite, que tu as prononcée. Et si ça aurait semblé impossible il y a quelques années venant de toi, c’est seulement parce que tu n’avais pas croisé la bonne personne. La bonne personne est celle qui est patiente avec toi, qui te subit, te soutient, te traite bien (et plus encore), qui te met en avant, qui te pousse, qui s’enjaille avec et pour toi. Aux premiers abords, jamais tu n’aurais pensé que ça aurait été quelqu’un comme Jordan mais comme quoi, la vie est parfois remplie de surprises et pas que mauvaises. D’habitude, tu en as conscience mais aujourd’hui, c’est difficile à le voir. Malgré la maison, il semble que les mauvaises nouvelles ont eu raison de toi.

En tout cas, tu restes contre Jordan pendant tout le trajet. Tu ne dors pas complètement mais tu somnoles carrément. Franchement, t’aurais pu te taper ta meilleure nuit si Jeremy avait voulu rouler pendant des heures et des heures. T’es tellement fatiguée, ça a été beaucoup d’émotions, tu es vidée et tu le ressens complètement quand il faut sortir. Heureusement que Jordan te tient. Iel te déshabille et aucune blague ne vient contrer l’atmosphère. T’es juste une larve sur le lit, essayant de garder l’esprit le plus fixe possible pour ne pas l’avoir qui tourne trop. Ton amoureux te met au lit, iel te borde et t’es déjà partie chez Morphée.

Le lendemain, quand tu te réveilles, tu sens que tu as abusé avant même d’avoir ouvert les yeux. Tu plisses le front et le nez, tu grognes un peu et tu portes tes doigts à tes yeux que tu pinces. “Fuck.” Tu as l’estomac en vrac. Tu n’oses pas ouvrir les paupières. Tu devrais car t’as envie d’aller aux toilettes et de boire au moins un litre d’eau tellement que ta bouche est sèche. Ta main libre va tâter à côté de toi et t’as le plaisir de constater que Jordan est là. Et c’est pour le regarder que tes prunelles s’ouvrent. Sa vision en train de dormir est adorable. Tu l’observes deux minutes avant que mère nature te rappelle à l’ordre et que tu dois te lever pour passer aux WC. T’en profites pour un tour à la salle de bain afin de te rafraîchir le visage, grimaçant et gémissant de cet estomac qui est en train de te faire la misère. Tu te rinces la bouche directement au goulot du robinet avant d’en avaler quelques gorgées d’eau qui font du bien. C’est à ton retour dans la chambre que tu te rends compte que t’avais déjà des trucs sur la table de chevet. T’as encore soif alors tu tapes dans l’eau qu’il y a et tu check les médicaments pour prendre celui contre les nausées. Tu redresses ton oreiller pour être à moitié assise car complètement allongée, tu n’y arrives pas. Tu fais attention de ne pas réveiller ton partenaire même si tu déposes un baiser sur ses cheveux car iel est vraiment trop chou à tellement de niveaux. T'as de la chance de l'avoir. Une pensée que tu as quasiment tous les jours.

Tu dors bien comme une masse, tu t’es endormi tard et il est encore tôt. Tu ne l’entends pas mais tu fais des rêves qui sont plutôt mauvais… Y’a Will, aux USA, y’a toi aussi, aux USA et y’a Birdie, ivre morte dans le bar à danser avec qui veut bien se laisser entourlouper par la plus belle créature du pays. Oui ça te fait cogiter ce qu’il s’est passé même si tu n’as pas tout compris encore car elle n’a rien expliqué. Les éléments que tu as eu ont été suffisant pour que tu joignes quelques bouts. Will part en voyage aux USA et elle le vit très mal, au point de boire énormément. Tu pars aux USA dans pas longtemps et dans ton rêve tu y vas quand même et Birdie est toute triste sous ton nez. Ca te brise le coeur. Pour le reste du rêve tu essaies de trouver un moyen de rentrer à Brisbane au plus vite afin d’enlever les larmes du visage de ta moitié, mais bien évidemment, y’a rien qui va et tu n’arrives pas à destination;

Tu te réveilles avant de savoir si tu y parviens ensuite et tu es au final bien content.e d’être réveillé. Ce rêve était une angoisse sans nom. Tu frottes tes yeux, tu te tournes. Tu ouvres les paupières et voit ton oiseau réveillé. « Hey… » Tu dis en tendant le bras afin de pouvoir être en contact avec elle au plus rapidement possible. Ta main sur elle qui se met aussitôt à caresser sa peau car tu n’as qu’une envie, l’apaiser. Tu te rapproches un peu plus et glisse ton bras autour d’elle, doucement. Ta tête calée sur ton bras qui se trouve sous ton coussin afin de pouvoir être confortable à ses côtés. « How are you holding up? » Tu te demandes si elle est réveillée depuis longtemps. Tu te demandes aussi si tu peux décaler tout tes plans aux USA.

Tu n’arrives pas à te rendormir. Déjà parce que la position n’est pas très confortable. Petit deux, à cause de ton estomac qui te fait avoir toujours des remontées de l’enfer - tu attends avec impatience que le médicament fasse son effet. Et enfin, ton cerveau rebranche avec ce qu’il s’est passé hier. La maison parfaite pour vous, pour votre petit cocon à vous. Tu t’y vois très bien là-dedans. Mais… Mais tu repenses à Will. Et c’est vers là que va ton esprit plus que sur le futur potentiel amménagement de votre chez vous. Ton coeur est lourd de penser que Will va être loin et pour une longue durée. Six mois, il t’a dit. C’est long, six mois. Vous n’avez jamais été autant séparés. Non, c’est faux. Une fois c’est arrivé. Tu n’étais pas au meilleure de ton existence et tu avais besoin d’un break de Brisbane. De ne plus te sentir prisonnière. Finalement, est-ce que ce n’est pas ce que Will fait ? Oui, mais pourquoi les USA ? Tu as déménagé à 10h d’ici, lui se barre à des milliers de kilomètres, du décalage horaire et des heures en moins. En plus, il compte faire le tour que vous vouliez faire. Et le parc Harry Potter. Ce qui est d’autant plus décevant. Il y a presque un sentiment de trahison. Tu n’as même pas pensé à lui dire que tu pourrai l’y rejoindre quand il se décidera à y aller. Pas encore. T’es en colère pour l’instant. Et t’es très triste. Tu n’envisages pas les bonnes options pour éclairer tout ça.

Jordan bouge et c’est un signe qu’iel est en train de se réveiller. Son corps tourne et ses prunelles claires se posent sur toi. « Hey… » “Hey.” Que tu dis aussi doucement que lui. Sa main vient contre toi pour te caresser la peau avant que son bras tout entier t’encercle. Tu essaies de te tourner vers lui du mieux que tu peux mais ton intérieur reste sensible et particulièrement chiant. « How are you holding up? » “Ca va.” Tu marques une pause avant de dodeliner ta tête d’un coup et de l’autre. “Enfin, aussi bien que l’on peut être quand on a des nausées. Mais j’ai visiblement échappé au mal de crâne, c’est déjà une petite victoire.” Tu ne vas pas être désolée d’être allée boire. Par contre, tu peux être désolée pour autre chose. “C’était pas censé se finir comme ça. Désolée si je t’ai inquiétée.” Que tu dis en glissant ta main contre sa nuque. T’as naturellement un peu glissé, finissant de nouveau plus allongée qu’autre chose mais ça a l’air d’aller. Même si tu sens que ton corps te dit merde.

“Hey.” Elle est loin la Birdie qui gigote dans tout les sens que tu as récupéré hier soir dans ce bar. Elle est dans sa forme la plus soft là. C’est la version gueule de bois de ta douce Birdie. Elle n’a pas l’air tant mal en point en réalité. Elle se met un peu plus vers toi. “Ca va.” Tu hoches la tête, appréciant ces mots, mais elle se reprend bien rapidement au final. “Enfin, aussi bien que l’on peut être quand on a des nausées. ” Tu fais une petite moue car tu n’aimes pas la savoir dans le mal même si c’était forcé pour le coup. “Mais j’ai visiblement échappé au mal de crâne, c’est déjà une petite victoire.” Ta main qui caresse toujours sa peau, tu apprécies de l’entendre parler du bon côté des choses. C’est comme ça que tu fonctionnes toujours. Tu cherches le bon dans le mauvais et ça aide à tenir le coup. Tu vas déposer un baiser sur son épaule. Doux.

“C’était pas censé se finir comme ça. Désolée si je t’ai inquiétée.” Tu relèves la tête vers elle alors qu’elle a glissé sa main sur ta nuque. « Je suis toujours pas mal dans le flou… T’as parlé de Will… D’un voyage aux USA… » Elle peut voir l’inquiétude dans tes yeux. Tu parlais de lui ou de moi ? Car tout est possible quand on est ivre. Ca se bouscule dans nos petites tête et ça en dit bien des choses qui sont mélangés ou qui ressortent à l’envers. « Tu veux m’expliquer ? » Tu murmures. « Pas forcément maintenant… Mais… Je m’inquiète de ce qui t’a mis dans cet état… » Tu parlais de lui ou de moi ? Oui c’est cette partie là qui te tracasse le plus. Le voyage aux USA, c’est toi, non ? Tu espères qu'elle va te dire maintenant. Dans le cas contraire, tu seras patient.e.

Sa douceur fait du bien et t’en ferme de nouveau les yeux. Sa présence à côté de toi dans le lit est toujours appréciable, et ça va bien au-delà du plaisir charnel. C’est un réconfort de l’avoir avec toi, de pouvoir te coller à lui, d’entendre sa respiration, ses faibles ronflements, son odeur. C’est le côté positif du manque de son studio dans un périmètre proche et accessible ; Jordan est plus souvent ici contre toi que sur un siège de bureau avec son casque. Pourtant, toi, t’es toujours là quand iel a besoin - attention, Birdie, je ne suis pas sûre que tu veuilles aller sur cette pente. Allez, ne commence pas à ruminer contre tout le monde, c’est complètement contre productif. Tu as le moral assez en berne. Inutile d’en rajouter.

« Je suis toujours pas mal dans le flou… T’as parlé de Will… D’un voyage aux USA… » Tu gardes les yeux fermés. Mais tu serres la mâchoire. Car exactement de ça qu’il en retourne. Et entendre quelqu’un d’autre le dire à voix haute, ça fait un peu mal (un peu beaucoup quand même). « Tu veux m’expliquer ? » Tu restes pourtant silencieuse mais Jordan va bien finir par savoir de toute façon. Et puis, ce n’est pas un secret. C’est juste dur de l’affirmer à voix haute. « Pas forcément maintenant… Mais… Je m’inquiète de ce qui t’a mis dans cet état… » Cette fois, tu rouvres les yeux pour voir que son expression est vraiment inquiète. “T’as tout bien résumé. Will se barre aux USA.” Franchement, il n’y a pas grand chose à dire de plus. C’est juste ça, cinq petits mots mais qui provoquent un gouffre incroyable en toi. Tu sens ton nez piqué alors tu renifles en te remettant sur le dos. De nouveau un peu plus assise car c’est la meilleure position de toute façon. Enfin, la moins pire. “Pour six mois apparemment. Il a besoin de couper des réseaux. Ce que je peux comprendre. Mais je peux pas m’empêcher de penser qu’y a autre chose.” Tout son comportement ces derniers mois, son ressenti qu’il t’a expliqué en début d’année… T’en sais rien, tu n’es pas dans sa tête malheureusement. “J’ignore ce qu’il cherche et ce qu’il compte trouver là-bas qu’il n’y a pas ici. A Brisbane ou en Australie.” C’est vraiment une petite contradiction de sentiments, entre l’envie de crier et celle de pleurer. Pour l’instant, tu restes plutôt stoïque, à serrer les poings et les dents. “On penserait que je suis habituée d’être laissée pour compte mais pas vraiment.” C’est bien pour ça que tu harcèles ton monde jusqu’à l’épuisement. Mais au final, ça ne change rien ; si quelqu’un a décidé de partir voir du monde, ce n’est pas Birdie Cadburry qui leur en empêchera. Même si ça te brise le coeur à chaque fois.

Tu sens qu’elle se tend. Tu n’aimes pas ça. C’est de moi ou de lui dont tu parlais? Tu lui laisses tout le temps dont elle a besoin si elle compte répondre. Même si ce n’est pas tout de suite, mais ça t’arrangerait quand même car tu cogites beaucoup. La preuve dans tes rêves. “T’as tout bien résumé. Will se barre aux USA.” Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle confirme que ce soit lui. « What? » Tu tombes des nues. Tu comprends pas d’où ça sort. “Pour six mois apparemment. Il a besoin de couper des réseaux. Ce que je peux comprendre. Mais je peux pas m’empêcher de penser qu’y a autre chose.” « Pour couper des réseaux ? » Tu es toujours aussi confus. Ca a l’air de sortir de nul part non ? Non. Elle t’a dit qu’il était distant ces derniers temps, elle t’en a pas mal parlé oui. Tu l’as beaucoup écouté. Elle n’avait besoin que d’une oreille attentionnée et tu le lui donneras tous les jours de toute ta vie. “J’ignore ce qu’il cherche et ce qu’il compte trouver là-bas qu’il n’y a pas ici. A Brisbane ou en Australie.” Tes sourcils sont toujours aussi froncés car… C’est quand même étrange ce timing ? Tu ne penses même pas à continuer tes caresses sur elle pour l’apaiser. L’heure est à la tentative de compréhension de ce qu’il se passe là.

“On penserait que je suis habituée d’être laissée pour compte mais pas vraiment.” Tu n’avais pas remarqué que tes yeux étaient dans le vide mais tu refais focus sur Birdie. « Mais… Le local ? » Tu comprends pas comment il peut la laisser tout gérer toute seule. Et puis tu te rends compte très vite que ce n’est pas l’aider que de lui poser des questions supplémentaires alors qu’elle vient déjà de te donner un gros morceau malgré sa gueule de bois. « I’m so sorry he’s leaving… » Ce n’est pas la première fois. Tu te souviens quand il est allé en Amérique du Sud peu de temps après la st Valentin. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble. « Mais il va revenir. » Tu reprends les caresses sur sa peau et tu déposes un baiser doux sur sa joue. Et le local par contre? Car oui tu trouves ça super giga important… C’est du sérieux, c’est un business qu’ils ont commencé ensemble et elle se retrouve à tout faire toute seule.

« What? » Tu n’as pas besoin de répéter. Jordan a très bien entendu. Ce n’est que pour la forme qu’iel formule cette surprise à voix haute. Lui aussi ne s’y attendait pas ? Vous êtes deux. Tu n’étais pas du tout partie le rencontrer pour entendre ça. Autant dire que c’est le genre de surprise dont tu te passerais bien. « Pour couper des réseaux ? » Tu hausses les épaules ; tu ne comprends pas non plus. Enfin… Tu peux comprendre ce break des écrans car c’est beaucoup de pression au final de streamer et d’être indépendant, d’avoir une discipline, surtout au niveau de Will. Mais ce n’est qu’une façade. Ton meilleur ami t’a confié se sentir seul, encore plus quand il te voit avec Jordan. Tu n’as toujours pas compris sur ce point. Est ce que c’est de ta faute si tu es dans une relation? D’avoir aiguisé ce sentiment de solitude sans t’en rendre compte ? Est ce que t’as fauté quelque part ? Tu n’as pas l’impression. Jordan n’est qu’un ajout comme l’ont été tes amis avant. Certes, t’es plus souvent avec lui, tu habites avec lui et t’es mordue de lui mais qu’est ce que ça change? Est ce que Will avait vraiment l’impression de tenir la chandelle à Londres? Tu as été si aveugle ?

« Mais… Le local ? » Tu pinces ton nez car… “J’ai même pas envie d’y penser pour l’instant.” Et pour de vrai, tu n’y as à peine pensé. Tu n’as pas envie car tu te connais ; tu peux te sentir engloutir et paniquer. Ce genre de pression à responsabilité ne te réussit pas - et pourtant, je trouve que tu t’en sors très bien avec le local pour l’instant. C’est surtout toi qui fait la décoration, qui agence, qui visualise. « I’m so sorry he’s leaving… » Tu fermes les yeux car toi aussi t’es désolée. « Mais il va revenir. » Tu te raccroches à ça. “On verra. Pour l’instant, je suis en colère et triste. Ça crée beaucoup trop de confusion.” T’as envie de le taper mais aussi de le garder, cet imbécile qui ne parle que dix ans après. “Ca n’est qu’un proche supplémentaire qui se barre.” Que tu dis en serrant la mâchoire. “J’ai l’impression que c’est en partie de ma faute et ça m’énerve encore plus.” Non pas que ce soit volontaire. Non pas que ce soit voulu. Mais ce sentiment de solitude, tu l’as ressenti toi aussi. Quand tes amis étaient en couple. Mais tu t’y faisais. Au pire, ce n’était que l’attention qui te manquait. Pour Will, c’est différent. Lui a déjà eu une relation longue. Déjà divorcé. Peut-être qu’il cherche juste sa moitié lui aussi. Même si la façon de faire est très brutale.

Elle a pas l’air d’en savoir plus que ça et tout autant que toi c’est pas très compréhensible tout ça. Qu’est ce qu’il se passe dans la vie de Will pour prendre une telle décision qui parait être du jour au lendemain de ton oeil à toi. C’est sûrement pas le cas, mais tu n’as pas toute la vision de la chose. La vision que tu as très bien c’est celle de Birdie et qu’elle soit dans le flou autant que dans le mal, ça te tue…“J’ai même pas envie d’y penser pour l’instant.” Ca te brise le coeur d’imaginer que ce gros projet puisse tomber à l’eau après tout ce boulot qu’elle a fait, qu’ils ont fait.

Tu essaies de dire des trucs qui servent à quelque chose mais c’est pas évident. La tristesse est grande pour ton oiseau. Pour toi aussi. Si elle est triste, tu es triste. “On verra. Pour l’instant, je suis en colère et triste. Ça crée beaucoup trop de confusion.” Tu caresses son bras doucement. “Ca n’est qu’un proche supplémentaire qui se barre.” Et toi tu te rapproches d’elle, physiquement pour lui montrer que toi tu ne pars pas. “J’ai l’impression que c’est en partie de ma faute et ça m’énerve encore plus.” Tu comprends même si tu n’as pas tout les détails. Si elle le ressent comme ça, c’est sa réalité même si ce n’est pas la réalité et c’est un sentiment horrible à avoir. Surtout avec des conséquences comme celles ci. « Come here… » C’est tout ce que tu trouves à lui répondre avec des mots car tout le reste passera par tes gestes envers elle. Tu comprends mieux pourquoi elle s’est mis la mine au bar. Elle s’en veut, elle se sent fautive dans sa décision. Tu déposes des baisers dans ses cheveux et tu ne peux pas t’empêcher de penser à ton voyage à toi aux USA qui approche. « Please come with me to the US. » Ton coeur qui bat vite alors que tu demandes ça spontanément. Tu sais qu’elle a toujours le local mais d’une certaine manière, tu as l’impression que les choses sont différentes malgré tout à présent.

Jordan te fait part de sa présence, iel te dit et te rappelle silencieusement que lui est là. Tu ne prends plus rien pour acquis. Qu’est-ce qui empêchera que demain, tout s’arrête ? Tu pensais Will permanent. Tu pensais que tu pouvais tolérer tous les départs du monde tant que les piliers restaient. Mais là, c’est un gros pilier qui s’effondre. Tu ne penses pas au local. Tu ne penses jamais au matériel. Tu penses toujours au sentimental en premier lieu. Tu es de ce genre là. Tu réagis à l’instant, au feeling, au ressenti. Et hier, tu t’es laissée complètement submergée. Mais aujourd’hui, tu as l’impression d’être un bloc de fer et de ne vouloir parler à personne.

« Come here… » T’es refrognée car tu commences à te réveiller de plus en plus. T’en as presque oublié tes maux de ventre et tes remontées. Tu te cales un peu plus contre Jordan mais avec ton air toujours maussade. Heureusement que ton partenaire est patient. Qu’iel ne te laisse pas seule. Mais ça te gonfle et tu risques de ne pas être de bonne compagnie aujourd’hui. « Please come with me to the US. » “Hein ?” Est-ce qu’iel te demande de venir avec lui ? Oui, c’est ça. Tu as tout compris malgré ta bouche rèche et et ton tuyau agacé. “Don’t be silly.” Tu n’es pas une petite chose fragile. “Y’a le local à s’occuper.” C’est une excuse. Mais une très bonne excuse à ton avis. “J’ai pas besoin d’être tenue par la main. T’inquiète pas.” T’es bien trop agacée pour l’instant. T’aurais bien besoin d’une nouvelle activité. Faire des bougies ? Apprendre le hula hoop ? S’enterrer dans le sable ? Mmh. “J’ai pas envie que tu fasses ça par pitié.” Même si Jordan va sûrement te sortir que c’est par envie. Iel t’a déjà posé la question pendant la retraite. Tu avais déjà refoulé mais ton coeur n’était pas lourd. Là, tu n’as pas envie. “Je vais pas être de bonne compagnie aujourd’hui.” Mieux vaut prévenir. Tu n’es pas d’humeur. Ton corps te dit fuck pour un truc, ton cerveau pour un autre. “Je veux regarder un Disney. Ou dix.” Tout passe mieux avec Disney.

“Hein ?” « Come with me in the US. » Tu répètes pour être sûr. “Don’t be silly.” Mais elle avait bien entendu, tu savais. “Y’a le local à s’occuper.” Fucking local. Que tu penses. Tu veux pas la laisser toute seule avec ce local qui va lui rappeler Will à tous les instants. “J’ai pas besoin d’être tenue par la main. T’inquiète pas. J’ai pas envie que tu fasses ça par pitié.” « Tu sais très bien que c’est pas de la pitié. » Tu ne la laisseras pas dire ça.

“Je vais pas être de bonne compagnie aujourd’hui.” Oui ça clairement ça se voit. Le silence c’est bien hein Jordan ? Au moins elle sait que tu veux qu’elle te suive. Tu la serres doucement. Tu vas déposer un baiser sur sa peau. Je veux regarder un Disney. Ou dix.” « ‘Kay… » que tu dis alors que tu es déjà en train de penser à contacter Halsey pour voir si tu peux décaler vos plans… C’est dans moins de trois semaines, ça a l’air trop proche à ton goût. Tu demanderas si hypothétiquement ce serait possible de bouger la session. Tu prendras la température de ce côté là en laissant les jours passer, en regardant comment est ta douce dans les jours à venir. Peut être que ça ira mieux ? Tu sais pas. Tu ne vois pas l’avenir. Tu vas la garder à l’oeil un peu plus. Tu vas être aux petits soins. Et puis vous avez une maison à acheter. Peut être que c’est vraiment pas le bon moment pour toi d’aller trois semaines aux USA. Il va y avoir des papiers à remplir, des rendez vous avec la banque et tout ça… « Lequel tu veux regarder en premier ? » Car tu sais que vous allez en regarder dix. Tu sais aussi que tu vas aménager ta journée pour passer le plus de temps avec elle. Tu auras sûrement quelques coups de fils et emails à voir, mais tu n’as pas de meeting aujourd’hui.

« Come with me in the US. » C’est complètement ridicule. Jordan y va pour le travail. Même si tu saurai très bien t’occuper par toi-même le temps que ton partenaire fasse ce qu’iel a besoin de faire. Tu as l’impression que les voyages d'affaires méritent de le rester. Moi, tout ce que j’entends, ce sont des excuses pour tenter de refouler au mieux sa proposition. Et puis, Will y va ; donc t’es fâchée contre les US de te prendre ton meilleur ami. Rien que ça. T’es conne quand tu t’y mets. T’y peux rien. « Tu sais très bien que c’est pas de la pitié. » Whatever. Tu l’entends comme ça. Jordan va vouloir te mettre dans sa poche. Tu le connais. Mais t’as besoin d’être laissée en paix surtout. Pour l’instant. Tes nerfs commencent de plus en plus à se tortionner sous l’effet de ton mal être émotionnel et physique.

Tu ne répondras rien de plus sur ce sujet. Pour toi, c’est niet ; au pire, t’iras trois semaines à Elimbah et ça sera bien mieux que LA. Même si c’est l’hiver, qu’il va y faire froid, tu pourras t’enrouler dans un plaid et boire tout le chocolat chaud du monde. Coupée du ledit monde. Tu le mérites bien. « ‘Kay… » Tes yeux s’ouvrent pour être confrontés à la vision de ton partenaire de façon très très proche. Un moment de flottement passe où tu te distraits en te faisant la liste des films que tu veux voir. « Lequel tu veux regarder en premier ? » Comme si Jordan avait lu dans ton esprit. “Raiponce.” Que tu dis sans la moindre hésitation.

Quand tu te lèves, tu embarques ton oreiller avec toi pour aller le foutre dans le salon. T’as pris aussi Mister Grenouille - au moins, lui est fidèle. Toujours là, présent. Moins glorieux, moins beau qu’avant mais qu’importe. Ta peluche t’a toujours suivi partout, ça ne va pas changer maintenant. Tu te fourres sur le canapé en la tenant contre toi tout en prenant la télécommande. “Wanna watch ?” Tu paraîs tellement détachée de tout, Birdie. Ca fait presque peur.