Je déteste avoir ce genre d'impression, celle d'avoir le pressentiment qu'il va se passer quelque chose. Ce qui m'agace le plus c'est de ne pas trouver le sommeil alors que les heures semblent défiler à une vitesse hallucinante. J'ai pourtant eu une journée très chargée, un tournage s'achève et un autre commence. Les journées sont plus que chargées et pour une fois que je peux rentrer tôt chez moi et passer au moins une nuit auprès d'Heather, ça me met toujours en joie. Sauf que ce soir, Heather n'est pas là. Elle m'a bien entendu prévenue de son retard, une soirée est organisée en son honneur pour la fin de tournage et évidement, elle ne peut pas s'en aller sans profiter en temps soit peu de la fête. Après un dernier sms, j'essaie de m'installer confortablement dans mon lit. Mais à la seconde même où je me retrouve dans le noir, le sommeil tarde à venir, mon regard reste figé sur cette place vide à côté de moi. Alors, j'essaie de bouquiner un moment dans l'espoir d'entendre la porte s'ouvrir et Heather la franchir, j'allume la télé et somnole devant quelques émissions avant que la fatigue n'aie raison de moi. Je finis par trouver le sommeil au bout de quelques heures.
C'est aux alentour de deux heures que la sonnerie de mon téléphone me tire de mon sommeil. Je râle, je grimace tout en cherchant ce maudit téléphone sur la table de nuit. Lorsque j'ouvre un œil, je remarque que la blonde n'est toujours pas là et qu'il était déjà très tard… ou très tôt. Un numéro inconnu m'appelle, c'est assez mauvais signe de recevoir un appel en pleine nuit. Je décroche d'une voix encore somnolente avant de réaliser que l'autre voix n'est d'autre qu'une personne de l'hôpital. Au début, c'est plutôt confus, il me faut quelques instants pour retrouver mes esprits et comprendre en quoi consiste cet appel. Elle parle calmement, mais je peine à réaliser ce qu'elle m'explique à l'autre bout du fils. "Heather", "voiture", "accident", "grave" Mon cœur s'affole alors que je quitte déjà mon lit pour m'habiller en vitesse sans même prendre le temps de me maquille ou quoi que ce soit d'autre. J'attrape ce qui me tombe sous la main et sans tarder, je rejoins l'hôpital ou elle se trouve. À cet instant, il n'y a rien d'autre qui compte à part elle, Heather… je n'arrive pas à me calmer alors que je traverse une bonne partie de la ville pied au plancher pour y arriver le plus vite possible.
Quand je débarque, je ne perds pas de temps et exige auprès des infirmières d'avoir de ses nouvelles. Ma voix résonne dans les couloirs alors que je refuse de me calmer tant que je ne saurais pas si elle va bien ou non ! Je demande des explications, qu'ils sont incapables de me donner pour le moment. Attendre… c'est la seule chose que je puisse faire. Et ça fait déjà quelques longues minutes que je suis assise dans cette foutue salle d'attente, à faire les cents pas. Je n'arrive pas à reste en place. Les heures défilent et je ne sais toujours rien. Attendre seule me fait perdre les pédales alors, j'opte pour prévenir quelqu'un. Mon choix ce porte sans la moindre hésitation sur Caleb. Pourquoi lui ? Et bien, c'est un proche d'Heather et qu'il se sent surement autant concernée que moi par cette situation plus que dramatique. Après un sms rapide, je continue de tourner en rond, impatiente, agacé, mais surtout morte de peur à l'idée qu'Heather soit mal en point.
C’est avec un message de Diana que tu t’es réveillé en pleine nuit. Tu dormais pourtant, mais c’est un peu comme si ton instinct t’avait secoué en plein milieu de ton sommeil pour que tu puisses lire ce sms et apprendre cette terrible nouvelle ; Heather a eu un accident. Un accident de voiture assez grave pour que la petite-amie de ta meilleure amie ne se sente obligée de te prévenir en pleine nuit au lieu d’attendre le petit matin pour prévenir l’entourage de l’actrice. Tu passes par plusieurs phases assez rapidement. D’abord l’incompréhension. On ne peut pas t’en vouloir, il n’y a même pas deux minutes tu étais en train de dormir et voilà qu’on t’annonce qu’une personne qui t’est proche vient d’avoir un accident. Encore une fois. Il y a eu ton propre accident il y a des années de ça qui ont non seulement laissées ses séquelles physiques sur ton corps mais également physiologiques et psychologiques. Et puis il n’y a pas si longtemps que ça tu n’oublies pas l’accident de Channing et aujourd’hui, c’est au tour d’Heather. À croire que tu devrais commencer à suggérer à chaque personne que tu aimes et dont tu es proche qu’il est peut-être préférable pour eux de rester le plus loin possible des voitures. Peut-être que tu devrais sérieusement y songer, Caleb, puisque tu vas bientôt commencer à penser que tu es un véritable chat noir. Mais ce n’est pas à tout ça que tu penses quand tu apprends qu’Heather a été victime d’un accident de la route. Tu as peur. Tu as vraiment peur que ce soit bien plus grave que tu ne el saches et qu’elle soit actuellement en chirurgie entre la vie et la mort. Après tout quand tu as eu ton propre accident avec ta première fiancée, lorsque tu t’es réveillé dans cette chambre d’hôpital après une opération pas une seule seconde tu avais imaginé que Victoria pourrait perdre la vie. Toi tu allais bien alors tu n’imaginais pas qu’elle puisse être dans un état bien plus critique que toi – ce qui est assez ridicule quand on y pense.
Tu réveilles Alex alors que tu t’habilles à toute vitesse pour lui expliquer la situation. Tu ne peux pas rester chez toi tranquillement dans ton lit et aux côtés de ta femme alors que tu viens d’apprendre qu’Heather est à l’hôpital. Tu oublies tes chemises et beaux pantalons habituels pour attraper le premier t-shirt et premier jean qui tombent sous ta main et c’est en à peine cinq minutes que tu te retrouves dans ta voiture à rouler en direction de l’hôpital. Tu vas aussi vite que tu ne le peux tout en faisant attention à tout ce qu’il se passe autour de toi – un accident c’est déjà bien assez et si tu veux aller à l’hôpital ce soir c’est simplement pour attendre des nouvelles de ton ami et tu ne tiens pas à y être un patient. Dans le feu de l’adrénaline tu ne penses même pas à cette angoisse que tu as habituellement quand tu te rends dans cet hôpital où tu n’as presque que les pires souvenirs possibles et inimaginables. Rapidement, tu arrives aux urgences – un service que tu ne connais que trop bien à ton goût et c’est assez vite que tu aperçois Diana en train de faire les cent pas dans la salle d’attente. « Tu as eu de ses nouvelles ? » pas de salutations ce soir, et pourtant ce sont des choses que tu n’oublies que très rarement. « Tu sais ce qu’il s’est passé exactement ? » elle ne le sait sûrement pas mais tu es obligé de lui poser ces questions. C’est aussi l’angoisse qui parle pour toi.
Je ne réalise pas, quelques heures à peine, je dormais encore profondément dans mon lit, j'ai déjà eu beaucoup de mal à trouver le sommeil et à cet instant, je me demande si je ne suis pas en train de faire un cauchemar, avec mon imagination débordante ça ne m'étonnerais pas ! Malheureusement, je crains que ce cauchemar ne soit bien réel alors que je débarque comme une véritable furie aux urgences. Ma voix résonne dans le couloir alors que le personnel me demande de garder mon calme. Déjà, je suis morte de trouille, mais si en plus, on me demande de me calmer, ça ne fait que m'agacer davantage. La femme que j'aime est ici, peut-être entre la vie et la mort et ils sont incapables de me donner de ses nouvelles ! J'ai de quoi péter les plombs non ? J'ai seulement le temps d'envoyer un message à Caleb avant qu'un médecin urgentiste ne vienne m'expliquer la situation. En réalité, il ne me dit rien de plus que ce que je ne sais déjà. Heather a eu un accident de voiture, ils ne connaissent pas encore la cause. Si c'est à cause de l'alcool, si elle s'est endormie, si c'est à cause de quelqu'un ou non. Bien qu'il prenne le temps de m'expliquer et profite également de ce tête-à-tête pour me poser des questions, je peine encore à me calmer. Le regard dans le vide, j'articule mes réponses comme si c'était automatique. Il ne me dit pas ce que je souhaite entendre ! J'ai simplement besoin de savoir si elle va bien ou non et j'ai la désagréable sensation qu'il s'obstine à rester dans le vague. Il me dit simplement qu'elle est prise en charge et que ça risque de prendre un certain temps avant de pouvoir la voir. Il me sort également tout un jargon de médecin auquel je ne comprends pas grand-chose, mais je suis bien trop choqué pour dire quoi que ce soit. Quand il s'éloigne, je me retrouve de nouveau seule avec mon angoisse et mes craintes.
Les minutes passent, la voix de Caleb me sort de mes songes alors qu'il approche de moi, attirant mon attention. - Caleb ! Merci d'être venu aussi rapidement ! Voir un visage amical me ramène à la réalité. - Elle est prise en charge, mais ça fait déjà un moment que je suis là et ils sont incapables de me dire quoi que soit de concret ! Ma voix se brise légèrement, mais je m'efforce de garder un semblant de contrôle, mes yeux brillent de fatigue ou de peine… je suis bien loin de ma prestance habituelle sans mon maquillage et ce rouge aux lèvres. Face à la question du jeune homme, je secoue la tête et hausse les épaules. - Elle était à une soirée en son honneur pour célébrer la fin de tournage et elle était crevée… je lui ai dit de prendre un taxi, de ce faire raccompagner et je ne sais pas… je ne sais pas ce qui s'est passé ! Les larmes commencent déjà à parler sur mes joues. - Elle a eu un accident de voiture et je ne sais pas comment elle va ! Je ne sais pas si elle respire encore ou si elle est morte quelque part dans ce maudit hôpital ! La peur et l'angoisse prennent doucement le dessus.
C’est compliqué pour toi, de te rendre dans cet hôpital maintenant. Spécialement dans le service des urgences où tu ne gardes que les pires souvenirs de ton existence. Même si beaucoup t’ont échappé et sont encore flous tu te souviens que c’est ici qu’on t’a annoncé la mort de ta fiancée. Ça aurait pu être trop dur de remettre les pieds ici et tu ne nies pas le fait que ça le soit. Mais ce soir la peur de perdre une autre personne chère à tes yeux dans plus ou moins les mêmes circonstances te donne bien plus de force que tu ne pensais avoir. Tu te penses plutôt nul pitoyable et d’une faiblesse rare mais pourtant te voilà en train de pousser les portes des urgences de St Vincent’s. Heather est importante pour toi. Malgré vos nombreuses différences vous avez réussi à construire une belle amitié. Beaucoup peuvent se demander comment vous arrivez à vous entendre et à trouver des sujets de discussion tant vous n’avez pas beaucoup de points communs et pourtant tu la considères comme étant ta meilleure amie depuis plusieurs années. T’en oublies presque sa célébrité et donc par conséquent, celle de sa petite-amie que tu rejoins dans la salle d’attente. - Caleb ! Merci d'être venu aussi rapidement ! Tu ne te voyais pas faire autrement pour dire vrai. Tu n’imagines pas comment tu aurais pu rester chez toi au chaud dans ton lit après avoir appris que la blonde n’ait eu un accident de voiture. - Elle est prise en charge, mais ça fait déjà un moment que je suis là et ils sont incapables de me dire quoi que soit de concret ! Tu ne la connais pas beaucoup, Diana, mais tu entends pourtant sa voix se briser en t’expliquant ce qu’elle sait de la situation. C’est-à-dire pas grand-chose, et bien sûr que ça te replonge dans ces souvenirs douloureux. Quand tu venais de te réveiller de ton opération, tu n’arrêtais pas de demander des nouvelles de Victoria à tout le monde mais personne ne savait te répondre. Ou bien personne ne pouvait ? Personne ne le voulait ? Personne n’osait dire à voix haute que ta fiancée était entre la vie et la mort et qu’il fallait donc que je me prépare au pire ? Honnêtement tu ne sais pas laquelle de ces options était la bonne mais tout ce que tu espères que tu l’issu sera plus positive ce soir. Doucement, tu viens passer une main dans tes boucles tout en déglutissant. « C’est qu’ils ne savent sûrement pas. Ou bien ils n’ont pas le droit de nous donner des informations tant que rien n’est sûr. » Pour ne pas faire de fausses joies ou bien affoler pour rien ? « C’est comme ça en général... » tu complètes d’une petite voix tandis que tu lèves les épaules au même moment. Tu comprends la détresse de Diana. Vraiment. Tu la comprends bien plus qu’elle ne peut l’imaginer, mais ce que ta propre expérience ta aussi apprise c’est que s’énerver ou s’acharner pour avoir des nouvelles ne sert pas à grand-chose. - Elle était à une soirée en son honneur pour célébrer la fin de tournage et elle était crevée… je lui ai dit de prendre un taxi, de ce faire raccompagner et je ne sais pas… je ne sais pas ce qui s'est passé ! Elle a eu un accident de voiture et je ne sais pas comment elle va ! Je ne sais pas si elle respire encore ou si elle est morte quelque part dans ce maudit hôpital ! Les larmes qui coulent le long des joues de la rousse te brisent le cœur. Malheureusement, tu n’es pas le plus doué pour ces situations-là. Si Diana attend une accolade rassurante de ta part, elle n’en aura pas. Tu n’as jamais été très tactile ou à l’aise avec l’idée de la proximité physique avec les gens. Non toi tu rassures autrement. « Hey… Viens avec moi, je t’offre un café et on va prendre l’air. » Elle en a sûrement bien besoin, mais avant de ne quitter la salle d’attente tu te tournes vers l’infirmière qui se trouve à l’accueil. « Si vous avez la moindre nouvelle de notre amie, je peux vous demander de venir nous voir ? On sera juste là, juste devant. » Tu pointes du doigt le banc juste à côté de l’entrée du sas des urgences. « On est là pour Heather. Heather Harris. S’il vous plaît. Merci beaucoup. » L’infirmière t’a assuré qu’elle viendrait vous voir alors cette fois c’est de nouveau vers Diana que tu te tournes. « Allez, viens deux minutes dehors. Je crois que tu en as besoin. Ça ne sera pas le meilleur café de ta vie, mais c’est mieux que tourner en rond ici. » Il y a une machine juste à côté de la sortie, les cafés de ces trucs-là sont même assez mauvais mais c’est surtout une excuse pour prendre l’air.
J'aimerais pouvoir lui en dire plus, j'aimerais sincèrement lui donner plus de détail sur la situation d'Heather. Malheureusement, moi-même, je suis dans l'ignorance la plus totale. L'accident de voiture, c'est la seule chose que je sais, mais depuis plus rien et cette situation est en train de me rendre folle ! Je déteste ne pas avoir la situation sous mon contrôle ! Je suis inquiète, j'ai peur pour elle et en plus le manque de sommeil commence doucement à se faire sentir. Mais, je suis heureuse de l'avoir à mes côtés, au moins, je me sens un peu moins seule face à cette situation. Je n'ai jamais su garder mon calme, pas quand je me sens autant inquiète ! Je ne savais pas encore ce que c'était d'être celle qui attend dans la salle d'attente, mais c'est quelque chose que je déteste. Caleb tente bien de m'expliquer que s'ils gardent le silence, c'est uniquement parce qu'ils ne savent rien ou peut-être qu'ils ne peuvent rien dire sans être certain qu'elle va s'en remettre. - Tu crois ? J'ai une brève lueur d'espoir dans le regard, mais c'est de courte durée. - Mais ça fait bien trop longtemps qu'ils s'occupent d'elle ! Ils devraient déjà pouvoir me dire quelque chose ! Je suis prête à me jeter sur la première personne de cet hôpital pour avoir des informations, sachant pertinemment que ça ne sert à rien, mais j'ai besoin de savoir ! Je retrouve un semblant de calme pour lui expliquer le peu que je sais. Heather, son accident. Ce n'était qu'une soirée de fin de tournage. Elle n'était pas en état pour rentrer et peut-être que j'aurais dû insister un peu plus pour qu'elle accepte de prendre un taxi ou qu'elle soit raccompagné. L'émotion remonte subitement quand j'y repense. Quelques larmes me montent aux yeux alors que je me retiens le plus possible pour ne pas craquer. J'essuie d'un revers de main une première larme et inspire profondément pour me reprendre. Ce n'est vraiment pas le moment de fondre en larme ! Je n'attends pas à ce qu'il me prenne dans ses bras… je n'ai jamais trop aimé ce genre de démonstration d'affection et encore moins en publique et dans mon état. Caleb me propose simplement d'aller prendre l'air, boire un café et essayer de me calmer. Il a surement raison, ça fait bien trop longtemps que j'erre dans ce couloir et il est temps que je m'aère un peu la tête.
J'accepte de sortir pour rejoindre le banc après un arrêt devant la machine à café. Dans le reflet de celle-ci, je remarque surtout que j'ai une mine affreuse. Mes doigts glissent sur mon visage puis dans les cheveux négligemment attaché. J'inspire doucement et le remercie quand il me tend un gobelet de café. Lorsque je franchis la porte, j'inspire une nouvelle fois, serrant le gobelet entre mes doigts, je m'assois sur le banc. - Je déteste être la petite amie qui attend dans la salle d'attente. Je soupire doucement, le regard dans le vague. - Je lui ai dit de prendre un taxi ou de se faire raccompagner parce qu'il n'était pas prudent qu'elle rentre seule après une telle soirée. Mais non ! Elle n'en fait toujours qu'à sa tête ! Je lui en veux pour ça ! De la fierté mal placée, voilà ce que c'est ! Pourtant, elle aurait pu éviter cet accident si elle avait choisi d'être raisonnable ! - J'aurais peut-être dû insister davantage... Je bois une petite gorgée de mon café et grimace tellement le gout est amer. Il est surtout très chaud, mais il me fait oublier pendant de brève seconde mon angoisse. - Tu as raison, il est vraiment horrible ce café. Mais, il a au moins le mérite de garder mes mains chaudes malgré le petit air frais du matin. - Merci encore Caleb, je ne me sentais vraiment pas d'attendre ici toute seule. Et… tu es son ami le plus proche.
- Tu crois ? Mais ça fait bien trop longtemps qu'ils s'occupent d'elle ! Ils devraient déjà pouvoir me dire quelque chose ! Tu lèves les épaules. Tu supposes que c’est comme ça qu’ils fonctionnent : devoir attendre et être certain des informations que les médecins vont venir vous donner. C’est ce qui te semble le plus logique mais après tout tu ne peux pas en être certain. Mais une chose est sûre : tu es persuadé que lever la voix à la pauvre infirmière se trouvant à l’accueil des urgences ne vous mènera à rien du tout. Il faut dire que tu es persuadé que lever la voix ne mène jamais à rien tout court. Tu as toujours été plutôt du genre pacifique à éviter à tout prix le moindre conflit. Un homme discret et peu à l’aise avec les démonstrations affectives, raison pour laquelle tu te contentes de proposer à Diana de vous installer dehors quelques minutes pour prendre l’air. Tu as tendance à être assez doué avec les mots pour réconforter les gens, bien que tu aies tout à fait conscience que rien ne pourra consoler la rousse tant qu’elle n’aura pas pu avoir des nouvelles de sa petite-amie. Après un arrêt rapide vers la machine à café tu accompagnes Diana dehors et t’installes à ses côtés sur un banc. - Je déteste être la petite amie qui attend dans la salle d'attente. La grimace qui s’étire sur ton visage est tout autant due aux propos de l’actrice qu’au goût du café qui descend le long de ton œsophage. « Tu pourras dire ça à Heather quand tu iras la voir. » Parce qu’il n’y a pas de doute sur le fait que Diana puisse voir sa petite-amie dans les heures à venir et lui reprocher de lui avoir imposer ce rôle qu’elle a détesté avoir à jouer, pas vrai ? - Je lui ai dit de prendre un taxi ou de se faire raccompagner parce qu'il n'était pas prudent qu'elle rentre seule après une telle soirée. Mais non ! Elle n'en fait toujours qu'à sa tête ! Des mots qui résonnent difficilement pour toi. Tu entends encore Victoria et son accent français adorable te demander de ne pas prendre le volant ce soir-là à cause de la fatigue toi aussi. Diana ne peut pas le savoir mais la situation d’Heather et la tienne n’ont pas l’air si différentes que ça au final. « Tu la connais, elle est têtue. Elle n’en fait qu’à sa tête mais je suis sûr que ça fait quand même parti des raisons pour lesquelles tu l’aimes, non ? » Tu lui souris doucement en tournant la tête vers elle, essayant tant bien que mal de lui arracher un sourire. - J'aurais peut-être dû insister davantage... Tu secoues la tête de droite à gauche vivement et n’attends pas une seconde pour la reprendre. « Non, je t’interdis de faire ça tu n’as pas à te sentir coupable. Tu sais très bien que ça n’aurait rien changé. » Ou du moins on peut s’en douter très fortement. - Tu as raison, il est vraiment horrible ce café. Un léger rire s’échappe de tes lippes alors que tes yeux se baissent instinctivement sur ce petit gobelet de café que tu tiens entre les mains. - Merci encore Caleb, je ne me sentais vraiment pas d'attendre ici toute seule. Et… tu es son ami le plus proche. Et là comme ça tu penses à Birdie. Tu sais qu’elle est aussi la meilleure amie d’Heather mais celle-ci a déjà mentionné à quel point les deux femmes ne se supportent pas. « Ne me remercie pas, c’est totalement normal. » Ça ne l’est pas tant que ça Caleb, tout le monde n’aurait pas rejoint Diana au beau milieu de la nuit pour attendre avec elle. « Heather ferait sûrement la même chose si ça avait été moi à sa place et elle serait d’ailleurs elle aussi en train de s’impatienter en criant sur les soignants. » Encore une petite tentative d’humour avant que tu ne finisses ce café tout bonnement horrible. « Je peux ? » que tu lui demandes en sortant une cigarette de ton paquet.
Dans le fond, je le sais ! Les infirmières et autres médecins ne font que leur travail et malheureusement, je n'ai pas d'autre choix que d'attendre et surtout faire preuve de patience, chose que je ne sais absolument pas faire. L'infirmière à l'accueil m'a déjà suffisamment entendu exprimer mon mécontentement et je pourrais faire un scandale en voyant la réaction de celle-ci à chaque fois qu'elle me lance un regard désapprobateur, mais à la place, Caleb me propose de sortir pour prendre l'air. Une bonne idée sachant que ça fait bien trop longtemps que je rode dans cette maudite salle d'attente. Prendre l'air et me mettre les idées en place ne peut que me faire du bien. J'accepte donc de le suivre en faisant un arrêt vers la machine à café afin de prendre un petit remontant même si je doute pouvoir le boire. Le gobelet entre mes doigts, je prends place sur le banc, exprimant combien je déteste être la petite amie qui attend, celle qui meurt d'inquiétude dans la salle d'attente. - Je compte bien lui dire et crois-moi, elle va m'entendre ! Surement de quoi lui faire regretter de ne pas être dans le coma, parce que oui, je déteste cette situation, c'est la première fois que je suis autant inquiète pour quelqu'un d'autre que Halston ou moi-même. Je lui en veux ! Et je me sens presque coupable… je sais combien elle peut être têtue, je la connais puisque j'aurai certainement agi de la même façon, trop fière pour demander de l'aide ou admettre qu'elle en a besoin. Face à la réponse du jeune homme, j'hausse légèrement les épaules. Oui, je l'aime… et c'est justement ce qui fait le plus mal. Pourquoi n'a-t-elle pas réfléchi ? Pourquoi n'a-t-elle pas pensé à moi si jamais ce genre de chose devait lui arriver ? Sérieusement ! Elle n'a m'entendre quand elle se sera décidé à revenir à elle. - Je sais que ça n'aurait rien changé, mais peut-être qu'elle aurait davantage réfléchis ? Prendre un taxi, ça ne coute rien et crois-moi, la prochaine fois, je ne compte pas lui laisser le choix. En espérant qu'il n'y ait pas de prochaine fois ! Seulement une partie de moi ne peut pas s'empêcher de se sentir coupable pour ça ! Je sais que je n'y suis absolument pour rien, mais je déteste ne pas avoir le contrôle.
Je bois une gorgée de ce café infect et grimace tout de suite en sentant ce gout horriblement amer. C'est de loin le café le plus horrible que j'ai pu boire, information que je partage avec lui, ce qui déclenche le rire de Caleb. Je me force à l'avaler, mais je ne me sens vraiment pas de le terminer. À la place, je me tourne doucement vers le jeune homme pour le remercier pour sa présence et surtout son soutient. - Si, j'y tiens ! Un faible sourire étire mes lèvres parce que c'est tout ce que je suis capable de lui offrir pour le moment, mais je compte bien lui montrer ma gratitude dès que je serais sûre et certaine qu'Heather va bien. - Oui, elle aurait déjà fait un scandale et ce serait surement fait jeter dehors. Après ce bref moment de plaisanterie, le silence plombe de nouveau l'ambiance. Je reste sagement assise sur le banc, le regard dans le vide alors qu'il me demande s'il peut fumer. Je hoche doucement la tête puis inspire doucement. - Comment est-ce que tu vas sinon ? On n'a jamais eu trop l'occasion de discuter même si je ne suis pas certaine que ce soit le moment… mais j'ai besoin de penser à autre chose qu'à Heather dans son lit d'hôpital.
Tu ne peux que comprendre la situation dans laquelle Diana se trouve. À peu près. Même si ce que tu as vécu toi il y a plusieurs années reste assez différent, mais les similitudes sont assez nombreuses pour que tu puisses te mettre à sa place quelques secondes et comprendre totalement tous les sentiments qu’elle ressent. - Je compte bien lui dire et crois-moi, elle va m'entendre ! Tu ne connais pas énormément Diana mais tu as l’impression qu’elle est ce genre de personne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et que lorsqu’elle a quelque chose à dire elle n’hésite pas à mettre des mots sur ses pensées. Et tu ne peux pas t’empêcher de te dire que c’est une qualité que tu aimerais beaucoup avoir. La peur de blesser les autres est si forte chez toi que tu n’oses pas toujours dire le fond de ta pensée de peur de leur faire du mal. T’as tendance à t’écraser et te faire tout petit en priant que tu seras oublié. Triste vérité. - Je sais que ça n'aurait rien changé, mais peut-être qu'elle aurait davantage réfléchis ? Prendre un taxi, ça ne coute rien et crois-moi, la prochaine fois, je ne compte pas lui laisser le choix. Encore une fois, toutes ces questions qui semblent tourmenter Diana tu les comprends complètement mais tu ne peux pas la laisser imaginer qu’elle puisse avoir une part de responsabilité dans cet accident alors c’est tout en secouant énergiquement la tête de gauche à droite que tu prends une grande inspiration pour essayer tant bien que mal de la rassurer. « Je suis sûr qu’au fond de toi tu sais très bien que ça n’aurait rien changé. Tu la connais. Tu n’as absolument rien à te reprocher, Diana. » que tu lui dis le plus sincèrement du monde. Tu as toujours aimé être là pour les personnes que tu aimes, pouvoir les aider quand ils ont besoin que quelqu’un leur tende la main sauf que ce soir, tu ne peux pas vraiment aider Heather. Son sort est entre les mains de l’équipe médicale. Quelque chose que tu ne peux pas diriger et qui ne dépend donc pas de toi. Chaque personne qui te connait sait à quel point tu aimes digérer. Mais là, tu es tout simplement impuissant, et tu détestes ce sentiment. - Si, j'y tiens ! Tu te tournes vers elle et lui offre en retour un léger sourire avant de poser le gobelet de café vide sur le banc à tes côtés. « Je sais ce que c’est, il y a quelques années j’étais à ta place sauf que moi, je me suis retrouvé seul. Je ne souhaite ça à personne. » tu lui avoues. - Oui, elle aurait déjà fait un scandale et ce serait surement fait jeter dehors. C’est avec un léger sourire que tu accueilles ses paroles et une fois son autorisation obtenue tu sors une cigarette du paquet pour en allumer le bout. - Comment est-ce que tu vas sinon ? On n'a jamais eu trop l'occasion de discuter même si je ne suis pas certaine que ce soit le moment… mais j'ai besoin de penser à autre chose qu'à Heather dans son lit d'hôpital. La cigarette entre les lippes tu commences à te détendre doucement grâce à la nicotine, prenant tout de même toujours bien soin de recracher la fumée à l’opposé de la jeune femme. « J’ai passé ma journée avec mes enfants. C’est le genre de chose qui doit paraître simple et plutôt banale mais c’est de ces moment-là dont j’ai besoin en ce moment parce que je t’avoue que c’est un peu compliqué. » tu hausses doucement les épaules tout en tapotant sur le cylindre entre tes doigts. En ce moment tu es envahi d’angoisses qui te poussent à prendre un traitement et tout ça a un douloureux air de déjà-vu dont tu te serais bien passé. « Si tu veux penser à autre chose je peux jouer le rôle du père agaçant qui te montre toutes les photos de mes enfants mais je doute que ça t’intéresse vraiment. » que tu dis en laissant un léger rire s’échapper.
Jouer le rôle de la petite amie inquiète ça ne me ressemble pas et je ne pensais pas devoir jouer ce rôle un jour. Je n'ai jamais vraiment eu besoin d'être inquiète pour quelqu'un d'autre que ma petite personne, sauf peut-être pour Halston, mais ma meilleure amie ne m'a jamais impliquée dans ce genre de moment. C'est tellement difficile de contrôler mon angoisse, je n'arrive plus à réfléchir correctement, j'ai du mal à rester dans la réalité et j'ai peur ! Je n'avais pas ressenti une telle peur depuis le cambriolage. C'est vraiment violent et déstabilisant. En temps normal, je suis plutôt du genre à garder mon calme et faire la part des choses. Mais à cet instant, je n'arrête pas de penser au pire et à Heather. Prendre l'air en compagnie du jeune homme m'aide un petit peu à reprendre mes esprits. Je respire un bon coup et tente de réfléchir comment j'aurais pu changer les choses, en sachant pertinemment que ça ne sert à rien de ruminer et de chercher une solution qui n'a pas lieu d'être. Quoi que je puisse dire, Heather aurait eu de toutes manières cet accident. Caleb me réconforte également en me soutenant que ça ne change rien de m'en vouloir pour une chose dont je ne suis absolument pas coupable.
Le père de famille a raison, j'aurais pu lui hurler dessus, lui conseiller de prendre un taxi ou autre, ça n'aurait absolument rien changé. Un bref sourire étire mes lèvres alors que mon corps commence à se détendre légèrement malgré l'air frais du matin. - Je sais, elle est bien trop têtue pour écouter qui que ce soit. Je lui suis reconnaissante de me tenir compagnie, alors qu'il avait surement autre chose à faire. Je sais bien qu'il est venu pour Heather et non pour moi, mais il n'empêche que je me sens un peu mieux en sa compagnie. Notre conversation m'empêche de trop penser au pire et m'aide à revenir à la réalité. La confidence du jeune homme me laisse assez mal à l'aise, presque triste… cette anecdote cache surement une histoire tragique que je ne suis pas en état d'écouter aujourd'hui, mais je suis navré d'apprendre qu'il ait pu traverser pareil moment… seul. - Oh je… suis navrée Cabelb. Que tu aies dû traverser ce genre de moment seul, que tu aies eu à vivre tout ça. Je ne le souhaite à personne non plus et encore moins à mes proches… pas même à ma pire ennemie (coucou Birdie).
Mais je change de sujet, préférant me focaliser sur quelque chose de plus attrayant que ma petite amie et son armée de médecin. L'impatience d'avoir de ses nouvelles plane toujours au-dessus de moi et mon regard ne cesse de se poser sur les portes de l'hôpital dès que je vois quelqu'un les franchir. Je garde espoir de voir une personne du personnel venir me trouver pour me donner des nouvelles. Pendant ce temps, je préfère prendre de ses nouvelles. Je ne connais pas énormément Caleb, mais je sais qu'il est énormément proche de sa famille. Un Père ainsi qu'un mari aimant, la première chose dont il me parle et sans surprise de ses enfants. Un sourire étire de nouveau mes lèvres, alors que je détourne les yeux. - Compliqué ? J'espère que ça va aller quand même. Je sais que nous ne sommes pas proches, mais si jamais ça peut aider ou quoi que ce soit d'autre, Heather… même moi nous sommes là. Je sais que ça ne vaut surement pas grand-chose, mais je suis du genre à renvoyer l'ascenseur. Cette fois, c'est un petit rire qui s'échappe d'entre mes lèvres lorsqu'il me propose me voir les photos de ses enfants. Je n'ai jamais été du genre à être gaga devant un bébé ou même du genre à vouloir être mère. Les enfants ce n'est clairement pas mon truc, je n'ai aucun instinct maternel et les enfants me dégoute… pour moi ça bave, ça pleure, ça fait n'importe quoi et je n'ai pas besoin de ça dans ma vie. Mais face à cette proposition, je finis tout de même par hocher la tête. - Je serais ravie de voir des photos de tes enfants !
Aux côtés de Diana, tu essaies de faire illusion parce que tu sais très bien que la jeune actrice doit sans aucun doute être encore plus inquiète que toi. Heather est une personne importante dans ta vie alors que vous êtes pourtant tous les deux les opposés sur presque tous les points. Il faut dire que tu as toujours eu tendance à bien t’entendre avec les personnes toujours plus différentes que toi ; la preuve avec ta femme. Si vous vous aimez tous les deux comme au premier jour, la liste de vos différences est bien plus longue que celle de vos points communs. T’as l’impression que c’est d’ailleurs ce qui fait la force de votre couple. Tu es persuadé que tu pourrais en dire de même avec Heather. Le monde d’Hollywood des strass et des paillettes t’es bien étranger et pour dire vrai tu n’y comprends pas grand-chose. T’as du mal à comprendre comment on peut apprécier ou ne pas être dérangé de toujours être sous le feu des projecteurs et que la vie privée n’existe quasiment plus. Toi c’est tout l’inverse. Tu préfères être loin de l’attention des gens. Tu préfères t’effacer et que certes, on reconnaisse ton travail et ton talent pour la cuisine sans pour autant être au centre de l’attention. Surtout en étant pas au centre de l’attention. - Je sais, elle est bien trop têtue pour écouter qui que ce soit. Oh que oui, là-dessus tu ne peux qu’acquiescer d’un signe de tête. Tu tires toujours sur ta cigarette prenant toujours soin de ne pas recracher la fumée vers Diana afin de ne pas la déranger. Tu sais à quel point ça peut être désagréable quand on ne fume pas. - Oh je… suis navrée Cabelb. Que tu aies dû traverser ce genre de moment seul, que tu aies eu à vivre tout ça. Je ne le souhaite à personne non plus et encore moins à mes proches… Tu hausses les épaules tout en tapotant sur ta cigarette. Tu as été seul lorsque tu as appris le décès de ta fiancée de l’époque mais pour l’après tu étais bien entouré de ta famille et tes amis. C’est juste toi qui les repoussais, persuadé que c’est ce dont tu avais besoin pour faire le deuil. « Donc t’en fais pas, cet accident lui servira de leçon et elle fera toujours attention avant de prendre le volant. » Sous-entendu que tu connais bien le sujet. Après ton propre accident tu aurais pu refuser de reprendre le volant un jour mais ça n’a pas été le cas, tu fais juste doublement attention à tout quand c’est toi qui conduis. Et puis disons-le, tu conduis le moins possible depuis, heureusement qu’Alex n’est pas dérangée à l’idée de prendre le volant plus souvent. - Compliqué ? J'espère que ça va aller quand même. Je sais que nous ne sommes pas proches, mais si jamais ça peut aider ou quoi que ce soit d'autre, Heather… même moi nous sommes là. Effectivement vous ne vous connaissez pas beaucoup, un sourire s’étire légèrement sur tes lèvres alors que tu écrases le mégot de cigarette dans un cendrier. « Merci Diana. » que tu lui réponds sincèrement touché. « Je suis vraiment heureux qu’Heather t’ait trouvée, elle est vraiment heureuse avec toi. Tu es quelqu’un de bien. » Du peu que tu la connaisses Diana ne me semble pas être une mauvaise personne tu en viens même à me demander ce que Birdie lui reproche. - Je serais ravie de voir des photos de tes enfants ! Tu sors ton portable de ma proche. « N’hésite pas à m’arrêter si je m’emballe trop. » Et si tu lui dis ça en riant doucement tu es pourtant sérieux. . « Là c’est Nathan, il a onze ans. » tu lui montres une première photo de ton fils qui te ressemble comme deux gouttes d’eau. « Et puis Lucy et Lena, les jumelles. Elles vont bientôt avoir trois ans. » ton sourire ne te quitte pas alors que tes yeux pétillent de tendresse et d’admiration en faisant défiler les photos. « Et le petit dernier, Mael. Il va bientôt avoir un an. » tu continues à lui montrer quelques photos et tu finis par te tourner légèrement vers Diana. « Tu as des frères et sœurs ? » Autant apprendre à se connaître un peu.
Je suis inquiète pour elle, mais je sais aussi que cet accident risque d'attirer la presse. Heather reste tout de même une actrice connue et bien que je fasse mon possible pour ne pas dévoiler ce qui vient de se passer, je sais que tôt ou tard, une armée de journaliste risque de débarquer devant l'hôpital pour savoir comment ce porte la jeune femme. Non pas pour prendre réellement de ses nouvelles, mais uniquement pour être le premier à vendre l'histoire de ce dramatique accident. Le monde du showbiz peut être vraiment cruel. Je sais que je peux compter sur la discrétion de Caleb et moins il y aura de personnes au courant, moins l'histoire risque de s'ébruiter. Notre conversation pousse le père de famille à se confier. Lui-même ayant subi ce genre d'accident, il tente de trouver les mots pour me rassurer. Heather devrait apprendre de ses erreurs et que désormais, elle sera beaucoup plus prudente avant de prendre de volant. Sincèrement, je l'espère, même si pour l'instant, j'espère simplement qu'elle s'en sorte sans avoir des séquelles. Caleb continue ses confidences et je suis navrée d'apprendre que lui aussi, c'est retrouvé dans le même cas, je ne suis pas la personne la plus empathique qui soit, mais je me sens presque triste pour lui, je ne souhaite ce genre de tragédie à personne. Bien que nous ne soyons pas proches lui et moi, je suis tout de même prête à lui offrir mon soutien en cas de besoin évidement. Je ne suis pas certaine que mon offre est le moindre impact sur lui, ni même qu'il la prenne au sérieux? Mais je me dis que c'est tout de même la moindre de choses, sa présence m'aide à ne pas trop imaginer ma petite amie dans cette salle d'opération entourée de médecins alors je le dois de lui offrir mon soutient en cas de besoin. Son compliment me fait légèrement sourire, parce que je sais que tous les amis d'Heather ne le pensent pas, il n'y a pas grand monde en faite. Mon pauvre Caleb, tu es tellement loin de la vérité.
Afin d'oublier ce mauvais moment, une fois de plus Caleb me propose de me montrer les photos de ses enfants. Je n'ai jamais craqué devant un quelconque bébé ou n'importe quel autre bouillent d'enfants. Ce n'est clairement pas le genre de truc qui me fait craquer, bien au contraire. Je déteste les enfants et ils me le rendent bien sauf quelques exceptions pour qui je suis capable de faire des efforts. Je me penche doucement vers lui lorsqu'il fait défiler les photos de sa progéniture. Mon regard accroche l'écran et ce sourire naturel ne quitte pas mes lèvres. Je dois bien avouer que cette joyeuse troupe forme une très belle famille, bien loin des sourires hypocrite et forcé de ma propre famille. Le premier garçon, Nathan donc… est un véritable Caleb junior. Ce même regard, la forme du visage, pas de doute, c'est bel et bien le fils de son père. Ensuite, il me montre les deux jumelles, Lucy et Lena, ainsi que le petit dernier. - C'est une belle et grande famille que tu as Caleb, tes enfants sont charmants. Je contemple chaque photo sans un mot, sourire aux lèvres alors que je me demande ce que ça fait d'avoir une famille aussi… grande. Je reviens à moi quand j'entends de nouveau le son de sa voix et surtout lorsque je remarque qu'il s'adresse à moi. - Oh, non je suis fille unique. Seule progéniture. Certainement le plus gros échec des Sadler en somme… mais c'est une chose que j'ai finie par accepter et aujourd'hui le fait que mes parents me considèrent comme le plus gros échec de leur vie ne me touche absolument pas. - Mes parents, n'ont jamais eu l'esprit de famille. Avoir un enfant n'était pas le plus gros projet de leur vie. Mais ça n'a pas d'importance. - En tout cas, ça ne doit pas être de tous de repos d'avoir quatre enfants. Je suis impressionnée, à ta place, je serais surement déjà au bord de la dépression. Dis-je en riant légèrement. De toute façon ça ne risque pas de m'arriver, je n'ai pas la fibre maternelle et je ne désire pas devenir mère un jour. Seule ma carrière à de l'importance, pour ce qui est du reste… ce n'est que du second plan. Pourtant, lorsque je vois l'infirmière venir dans notre direction, mon attention se focalise de nouveau sur Heather alors que je me lève d'un bond, oubliant ma famille, ma carrière, l'actrice que je suis ainsi que Caleb et ses photos de famille. Seule Heather m'accapare l'esprit tandis que je demande, nerveuse.- Alors ? Comment va-t-elle ?