Il n’est pas toujours nécessaire d’aller bien loin pour profiter d’un petit coin de paradis. L’ile de Stradbroke en était le parfait exemple. Pas très éloignée de Brisbane, elle offrait de vastes plages, un lac magnifique, des chemins de randonnés atypiques et quelques grottes à visiter. La destination parfaite pour passer un week-end loin de l’effervescence de la grande ville qu’était Brisbane. La vue sur le lac était à elle seule des plus apaisantes. Corey avait hésité entre la vue sur mer et un lieu un peu plus dans les terres avec le lac comme point d’horizon. Accoudé à la barrière du balcon de leur suite, il ne regrettait pas son choix. Il avait vendu à Lily un week-end de détente et clairement le lac s’y prêterait plus que les hôtels côtiers. De toute façon, ils ne perdaient rien en qualité de services et rien n’empêcherait de se rendre à la plage si l’envie s’en faisait ressentir. En mars, la pleine saison était passée, les lieux ne seraient pas envahis de touristes et les journées restaient encore belles et douces. Tous les indicateurs laissaient penser qu’ils avaient de quoi passer un bon moment. Une pause pour se ressourcer.

Ils étaient arrivés il n’y a pas si longtemps. Corey avait récupéré Lily chez elle, plutôt content d’avoir réussi à la convaincre de laisser sa petite famille, pour 48 heures en sa compagnie. Ils s’étaient ensuite rendus au port pour prendre le ferry qui les avait conduits sur l’île. Un petit tour de taxi et enfin l’hôtel. Mine de rien, tout ce trajet prenait quand même un peu plus de deux heures. Chacun s’était éclipsé dans sa chambre, le temps de prendre possession des lieux et peut-être pour Lily, le temps d’appeler Ezra pour lui dire qu’elle était bien arrivée à destination. Corey en aurait bien fait de même si Jules avait encore fait partie de sa vie. Malheureusement, ce n’était plus le cas, et Corey cherchait encore à saisir pourquoi les festivités de la St Patrick s’étaient achevées par une rupture. Il oscillait entre une multitude de questions qui resteraient sûrement sans réponse tant qu’il ne se déciderait pas à confronter Jules. Mais sans surprise, cela lui paraissait inenvisageable dans l’immédiat. L’affrontement ce n’était jamais la solution numéro une de Corey. Non à la place, il trouvait le repli stratégique nettement plus adéquat…pour faire semblant de ne pas accorder aux choses autant d’importance qu’elles en avaient réellement.

Et sans surprise, la première personne vers qui il s’était tourné après s’être de nouveau retrouvé célibataire, était Lily. C’était quelque peu égoïste, il le savait, de lui demander de laisser derrière elle son compagnon et sa petite fille, née à peine quelques mois plus tôt, même si ce n’était que pour un week-end, pour venir lui tenir compagnie. Mais elle avait accepté et Corey lui en était reconnaissant. Lily était une présence, si ce n’est la présence la plus réconfortante, de sa vie. Rien que la voir, lui arracher toujours un sourire sincère. Et ce week-end pourrait vraiment être agréable, parce qu’avec Lily à ses côtés, il réussirait à ne pas le passer à se morfondre. En entendant les pas de sa meilleure amie derrière lui, il délaissa le panorama pour reporter son attention sur elle. « Viens voir la vue. » lui dit-il en l’invitant à le rejoindre. Quand elle fut à ses côtés, il ajouta : « Merci d’avoir accepté de venir avec moi ici, je sais que c’était plutôt inattendu. » Tout comme la réponse de Jules à sa proposition d’emménager ensemble. « J’imagine que ce ne doit pas être simple de laisser Alice et Ezra à la maison. » Corey était particulièrement touché que Lily l’ait accompagné. Bien sûr il savait qu’il pouvait compter sur elle. Mais Lily avait tellement rêvé de cette famille et avait eu tellement de mal à la construire, qu’il aurait parfaitement compris, si elle avait préféré le consoler à Brisbane, plutôt que de s’en aller à une quarantaine de kilomètre de là. En cas de pépin, le ferry ne serait pas à leur disposition et Lily en tant que jeune maman avait forcement dû prendre ça en considération avant de laisser son nourrisson.

La proposition d’une escapade avec Corey a été acceptée sans avoir à y penser à deux fois, non seulement parce qu’elle a aussi besoin de prendre l’air de son côté que parce qu’elle est heureuse de retrouver son ami de toujours le temps de quelques jours suspendus. Ils mènent chacun leur vie d’adulte, se perdent de vue, oublient de se tenir au courant de temps à autre. Pour autant, elle pense toujours à lui et elle sait qu’il en est de même en retour. Ils sont simplement occupés, comme le sont éternellement les adultes. Ce week-end, pourtant, il n’existe aucune obligation d’aucune sorte: ils ne peuvent que profiter de Stradbroke Island dans sa globalité, sans penser aux soucis extérieurs. Lily prendra des nouvelles d’Ezra et de sa fille, évidemment, mais elle a promis de laisser loin d’elle tout ce qui a à voir avec l’Association Beauregard, qui peut bien se passer d’elle quelques jours. « Viens voir la vue. » Il demande simplement et elle s’exécute dans le même élan, éternellement curieuse de connaître un peu mieux ce pays qui est le sien. Accoudée à la barrière du balcon, ses yeux clairs se perdent dans la couleur similaire de l’océan. « Merci d’avoir accepté de venir avec moi ici, je sais que c’était plutôt inattendu. » Par souci d’empathie, elle pose une main entre ses omoplates. “Je me doute que tu n’avais pas dû anticiper la tournure des événements de ton côté non plus. Et ça me fait plaisir de venir, vraiment.” Elle n’est pas heureuse pour lui qu’il ne soit plus en couple avec Jules, parce qu’elle ne peut que souhaiter le bonheur le plus pur et entier de Corey, mais elle sait qu’il saura rebondir et, surtout, qu’il trouvera quelqu’un de bien plus à sa hauteur. Non que Jules soit véritablement problématique aux yeux de la brune, mais elle la préfère loin de Corey, surtout maintenant qu’Alfie lui-même est parti: il n’y a plus aucune raison pour qu’elle fasse partie de leurs vies.

« J’imagine que ce ne doit pas être simple de laisser Alice et Ezra à la maison. » Elle accuse une seconde de silence, reposant son regard sur la ligne d’horizon. “Je sais qu’il s’occupera bien de la petite. Et je ne pars pas longtemps, de toute façon.” Elle n’a pas une confiance aveugle en toutes choses, mais elle sait au moins qu’Ezra est un véritable bon père, le genre à qui elle peut laisser leur fille sans avoir à se soucier un seul instant qu’il s’occupe d’elle comme il faut. Il est aux petits soins avec Alice depuis le premier jour, et elle l’a connu avec la même attitude auprès de Noah depuis toujours, alors il n’existe rien qui puisse l’inquiéter, pas même capable de ressembler à ces personnes incapables de supporter la brève absence de l’être aimé. Lily pense toujours à son petit-ami, mais pour ce week-end elle se concentre surtout sur Corey. “Ne t’en fais pas Corey, ce n’est pas un sacrifice que je fais pour rester avec toi.” Il n’a rien d’un sacrifice, il n’a pas à se sentir coupable de quoi que ce soit non plus. Elle est heureuse de passer un peu de temps à ses côtés, et cela s’explique par le simple fait qu’elle ait accepté de passer quelques jours avec lui, même heureuse de la proposition. “On fait un petit tour de l’île et tu me dis ce qu’il en est avec Juliet ?” Elle demande bien plus qu’elle ne propose, mais elle a au moins le mérite d’user d’une formule détournée pour ne pas avoir à lui demander comment ils en sont venus à rompre ou tout simplement arrivés là. Qu’il lui explique tout par lui-même sera le plus simple pour lui, surtout alors qu’elle le sait bien attaché à Jules.

Lily le rejoint sur le balcon et tout deux observent l’horizon, en échangeant quelques mots. Il est rassuré de l’entendre dire qu’elle est heureuse d’être là. « Est-ce que tu es déjà venue sur l’île ? » demande-t-il par curiosité. Lui-même ne l’a jamais fait. C’est fou comme on a tendance à rêver de l’autre bout du monde et à délaisser les endroits les plus proches de nous. Quoique dans son cas, bien que Corey ait vu un certain nombre de villes d’Australie, le reste du monde demeurait aussi mystérieux que cette île. Il devrait peut-être l’envisager un de ces jours. Un voyage…Il n’a jamais eu envie d’en faire un seul, ce qui explique sûrement qu’il ne soit jamais parti bien loin. C’est plus difficile de s’organiser à plusieurs. Ou bien ce n’était qu’une excuse pour ne pas chambouler ses habitudes. Peut-être qu’il devrait y songer ? Ce serait l’occasion de moins dépendre des autres. Corey y pense, mais ne se convainc guère lui-même. La solitude, ce n’est définitivement pas son truc. Raison pour laquelle sans doute, il a ressenti le besoin d’inviter Lily pour aller à seulement 40 km de chez lui. “Je sais qu’il s’occupera bien de la petite. Et je ne pars pas longtemps, de toute façon.” Corey acquiesce. Il sait que Lily énonce une double vérité. Les quelques fois où il a côtoyé Ezra lui ont suffit pour comprendre que c’était une personne attentionnée et qu’il était complètement gaga de sa petite fille. “Ne t’en fais pas Corey, ce n’est pas un sacrifice que je fais pour rester avec toi.” Corey est en effet soulagé et il adresse à sa meilleure amie un sourire bienveillant. « Ce n’est pas trop difficile quand même tout ça ? Ca doit changer bien des habitudes un bébé non ? » Même si Corey escompte bien profiter des lumières de Lily en ce qui concerne son chagrin amoureux, il n’en oublie que la jeune femme vient de franchir une nouvelle étape de sa vie. Une étape nettement plus importante même. Ce n’est pas la première fois que Corey se retrouve célibataire, mais c’est bien la première fois que Lily devient maman. Et promis, ce n’est pas du tout pour retarder le moment où il faudra parler de Juliet qu’il en vient à aborder le sujet avec Lily mais bel et bien parce qu’il veut savoir comment elle se sent elle. Lily a toujours la maîtrise de tout, notamment de l’image qu’elle renvoie. Sachant cela, jamais Corey n’aborderait avec elle un sujet personnel, même aussi balisé que la joie d’être enfin maman, en présence d’un tiers, quel qu’il soit. Si lui peut se confier, il est important qu’elle se rappelle qu’elle peut en faire autant. C’est tout ce qu’il veut lui signifiait par une simple question, presque anodine, tant elle enfonce les portes ouvertes. Il est à l’origine de ce week-end parce que sa copine l’a quitté, ça ne veut pas dire qu’il doit être au centre de l’attention durant tout le week-end.

“On fait un petit tour de l’île et tu me dis ce qu’il en est avec Juliet ?” « Oui faisons ça. » Le soleil n’est pas encore couché, faire une balade c’est une excellente idée. Il ne leur faut pas longtemps pour quitter l’hôtel et trouver le sentier menant au lac. Corey profite de la relative tranquillité du début de soirée et de la nature environnante. Il repère quelques chants d’oiseaux qu’il essaie de reconnaître, tout en se demandant s’il est bien opportun de rompre le faux silence qui les entourent. Profiter du moment présent, c’est plus tentant que de s’appesantir sur ce qui est déjà arrivé. C’est bien connu, on  ne change pas le passé. Repenser à Juliet lui serre le cœur, et le fait réfléchir. Il n’est même pas sûr de savoir ce qu’il veut, doit penser ou ressentir. Est-il en colère ? Ce n’est pas sa nature, mais probablement un peu. Se sentir coupable d’avoir commis une erreur, jaloux à l’idée de ne pas avoir été à la hauteur d’un autre. Si on part dans ce sens là, peut-être vexé aussi. Doit-il s’inquiéter de ne pas réussir à bâtir une relation durable ? Est-ce sa faute ou celle de Jules, la leur à tous les deux ? Est-il seulement raisonnable à son âge d’encore se mettre dans tous ses états pour une relation qui se finit mal ? Est-ce que pour une fois il devrait se battre plutôt que se résigner ? Des dizaines de questions, à laquelle il voudrait bien que Lily apporte une réponse toute tracée. De celles qui évitent de trop penser et permettent de se déresponsabiliser. Fermer les yeux, laisser le temps au temps. Attendre. « Je me demande…J’en sais rien en fait…Je ne suis pas sûr d’avoir compris ce qui l’a poussé à rompre. Comme si elle avait pris peur soudainement. Est-ce que c’est allé trop vite… » Réalisant que Lily n’était pas avec eux ce soir là et qu’elle n’avait pas toutes les clés en main, il ajouta : « Je lui ai proposé qu’on emménage ensemble, histoire de voir, ça me semblait cohérent. » Cohérent avec toutes les conversations qu’ils avaient eu avant. Envisager d’avoir des enfants  le moment venu…avant cela, mieux valait savoir s’ils pouvaient vivre ensemble plus de quelques jours. Après tout ils n’étaient même pas partis en vacances ensembles. Corey n’avait pas l’impression d’avoir mal fait. Il peinait à comprendre si c’était trop tôt, tant ils avaient abordé des sujets important rapidement avec Jules. Elle avait parlé de timing, de plus peut-être plus tard… « Je sais pas si je dois faire comme d’habitude, laisser du temps, ou changer quelque chose. »  Il soupira. « Je me demande si un jour j’arrêterai de me sentir comme un ado dès lors qu’il s’agit d’histoires sentimentales. Je suis paumé. »

Elle a toujours apprécié Corey, au point où elle s’est souvent demandée pourquoi ce n’était pas de lui dont elle était tombée amoureuse. À ses côtés, tout aurait été plus simple. A ses côtés, elle aurait pu fonder une famille il y a longtemps, et ils éleveraient aujourd’hui des enfants déjà grands. Mais la vie a pris un tournant bien différent alors qu’ils se retrouvent à observer l’horizon comme de vieux amis, l’un s’inquiétant pour l’autre à cause de sujets différents. « Est-ce que tu es déjà venue sur l’île ? » Gracieusement, elle marque la négation d’un mouvement de tête, avant de replacer ses mèches brunes derrière son oreille. “Jamais. C’est la première fois.” Elle n’a jamais pris le temps de voyager, trop occupée ailleurs. Elle avait toujours quelque chose à faire, Lily, trop occupée à récupérer les morceaux brisés de ses rêves ou à tenter de sauver son frère d’un immense problème ou d’un autre. « Ce n’est pas trop difficile quand même tout ça ? Ça doit changer bien des habitudes un bébé non ? » Il insiste sur le sujet d’Alice, sa mère trouvant ses craintes simplement touchantes. Il a un grand coeur, Corey, et il mérite que quelqu’un d’autre que Lily s’en rende compte et puisse l’aimer à la hauteur de ce qu’il mérite. “Je vais travailler quasiment tous les jours, ça ne la change pas vraiment en réalité.” Elle a tenu à reprendre le travail aussi vite que possible après la naissance d’Alice et cette dernière est bien plus habituée à passer du temps avec son père, chose qui ne changera pas puisqu’il sera le seul à s’occuper d’elle pendant tout le week-end. “Mais de notre côté, oui, ça chamboule pas mal de choses.” Pour ne pas dire que l’arrivée d’Alice a changé que détail de leur quotidien, que ce soit la relation entre elle et Ezra autant que leurs habitudes. Ils donnent tout leur temps et toute leur énergie à la toute jeune enfant, qui pour l’heure n’est pas en âge de le leur rendre d’aucune façon. “Ça a surtout été difficile de rentrer de la maternité et de se retrouver seuls. Elle est si petite.” Elle n’avouera pas à quel point leur quotidien a été rendu difficile et fatigant par l’arrivée d’Alice, mais elle peut au moins avouer une partie de l’iceberg, chacun se doutant d’à quel point l’arrivée d’un enfant dans le quotidien d’un couple est tout sauf anodine.

Dans l’optique de continuer à changer les esprits de Corey mais aussi pour le pousser à dire ce qu’il a sur le cœur, Lily lui propose de faire le tour de l’île, ce qu’il accepte sans chercher à négocier. Près de l’océan, avec le doux vent et le bruit des vagues, tout semble un peu plus simple, surtout ce qui ne l’est pas. « Je me demande…J’en sais rien en fait…Je ne suis pas sûr d’avoir compris ce qui l’a poussé à rompre. Comme si elle avait pris peur soudainement. Est-ce que c’est allé trop vite… » Ses doutes et craintes prennent la forme de mots que Lily essaie de comprendre autant que possible, malgré les blancs dans sa connaissance de la situation. Corey et Juliet avaient leur vie privée et elle n’a jamais cherché à en savoir davantage, consciente qu’ils avaient besoin de leur intimité. Consciente, aussi, qu’elle n’avait tout simplement pas envie de le savoir, pas alors que leur couple lui avait aussi laissé l’amplitude nécessaire pour, à son tour, retrouver les côtés d’Alfie. « Je lui ai proposé qu’on emménage ensemble, histoire de voir, ça me semblait cohérent. » - “Vous n’êtes plus des enfants. Habiter ensemble est une discussion qu’il est normale d’avoir.” Evidemment qu’elle prend le parti de Corey. Elle l’aurait fait quoi qu’il en soit et peu importe face à qui il se serait tenu, mais elle le fait un peu plus encore face à Juliet, qui s’accroche un peu trop aux hommes de sa vie selon Lily. Le problème étant que son absence cause toujours trop de peine auxdits hommes, raison pour laquelle Lily n’a pas à coeur de se débarrasser de la brune une bonne fois pour toutes. “Tu lui as demandé en face à face ? Qu’est-ce qu’elle t’a répondu ?” Est-ce qu’elle a fui pour si peu, alors qu’une réponse négative aurait pu être proposée ? Lily fait de son mieux pour ne pas montrer tout le jugement qu’elle porte sur la personne de Juliet en cet instant.

« Je sais pas si je dois faire comme d’habitude, laisser du temps, ou changer quelque chose. »
“Tu l’aimes vraiment bien ?”

Elle ajoute bien comme l’aurait fait un enfant incapable de parler du véritable amour. Lily ne veut pas lui imposer une telle idée, surtout alors que Juliet lui a brisé le cœur. Ce qu’elle cherche à savoir, en réalité, c’est à quel point il tient à elle et, de ce fait, à quel point il fera des efforts pour qu’elle retrouve ses côtés et qu’ils aient une seconde chance. « Je me demande si un jour j’arrêterai de me sentir comme un ado dès lors qu’il s’agit d’histoires sentimentales. Je suis paumé. » La brune souffle doucement et pose une main maternelle dans le dos du Ferguson, voulant plus que jamais qu’il trouve son bonheur et sa place en ce monde. Il le mérite. “On se sent tous comme un adolescent quand il s’agit d’histoires d’amour, je t’assure.” Elle la première, et ce peu importe ce que l’image qu’elle renvoie tant à laisser penser. “C’est normal d’être perdu. Tu ne t’attendais pas à ce que ça prenne une telle tournure entre vous. Il n’y a même pas eu de dispute, pas vrai ?” Elle est lâche, Jules, pour l’avoir lâché au premier obstacle, au premier questionnement. Corey mérite bien mieux.

La visite de l'île est une nouveauté pour tous les deux. Tant mieux, ce week-end aura ainsi une véritable allure de divertissement. Une fois passé le temps des confidences, ils pourront profiter pleinenement de l'endroit. Corey a demandé à Lily, comment les choses se passaient avec la petite Alice. Un enfant ça doit changer tellement de choses. “Je vais travailler quasiment tous les jours, ça ne la change pas vraiment en réalité.” "Puis elle est si petite, elle ne doit pas vraiment s'en rendre compte." N'étant pas parent lui même, le lien parent- enfant, lui échappait forcemment un peu. Pour lui les bébé c'était encore une espèce inconnue. Mais adorable. Repenser à Alice lui arrache un sourire. Corey n'est pas vraiment étonné que Lily souhaite reprendre le travail rapidement. Elle n'a jamais eu besoin d'être une femme au foyer pour être une maîtresse de maison parfaite, il ne doute pas qu'elle saura concilier son rôle de maman avec sa vie professionnelle. Après, une partie de lui, lui souffle quand même que la perfection éternelle de Lily ne doit pas toujours être facile à porter. C'est pour ça qu'il veut aussi parler d'elle, ou du moins lui laisser la possibilité si elle en a envie de s'épancher un peu. Elle sait bien que leurs conversations resteront entre eux. “Mais de notre côté, oui, ça chamboule pas mal de choses.” C'était assez facile à imaginer. “Ça a surtout été difficile de rentrer de la maternité et de se retrouver seuls. Elle est si petite.” Corey acquiesça. "J'imagine, ça paraît si fragile à cet âge là. Puis c'est votre premier. Je suppose qu'il y a plein de choses à apprendre." Puis pour essayer de rassurer un peu Lily, il ajouta : "Mais si un jour vous en avez un second, les choses seront beaucoup plus facile." C'est une plaisanterie, l'idée c'était juste d'insinuer que les difficultés du début n'étaient qu'une étape à passer. Que les choses iraient mieux ensuite. Corey ne savait même pas si Lily et Ezra envisageaient d'avoir d'autres enfants un jour. C'est donc bien innocement qu'il mettait les pieds dans le plat.

Au fur et à mesure qu'ils avancent et font le tour de l'île, une balade trsè agréable ceci dit en passant, Corey en vient aussi à parler de Jules. Du fait que la rupture l'a pris par surprise. “Vous n’êtes plus des enfants. Habiter ensemble est une discussion qu’il est normale d’avoir.” Sans surprise, Corey apprécie que Lily aille dans son sens. Ca le rassure mine de rien. Jules est partie, il se demande forcément s'il a raté quelque chose. “Tu lui as demandé en face à face ? Qu’est-ce qu’elle t’a répondu ?” Corey regarde ailleur un peu embêté. Lily le connaît bien alors il avoue. "Non. Quand elle m'a fait part de sa décision, je t'avoue que je n'ai pas eu envie de m'étendre." Entre le choc et le fait qu'ils soient dans un lieu public, le moment n'était ni à la réflexion, ni aux explications. "Je ne lui est pas reparlé depuis." C'était sûrement le problème principal. Son incapacité à prendre le taureau par les cornes et à essayer de régler les difficultés dès qu'elles se présentaient. A la place il attendait. Comme s'il espérait qu'en ne faisant rien, les problèmes disparaîtraient d'eux même. “Tu l’aimes vraiment bien ?” De nouveau il fait oui de la tête. "Mais le problème en fait, c'est que je pourrais dire ça de chacune des filles avec les quelles je suis sorti plus de six mois. Qu'est ce que ça veut dire sur moi au final ?" C'était la question qu'il commençait à se poser. il tombait amoureux trop vite et avait du mal à se détacher ensuite. Mais au final, bien après, il retombait amoureux comme la fois d'avant. Au fond c'était logique qu'il rompe de façon définitive avec ses exs. Il n'osait pas imaginer comment se passerait les choses s'il devait recroiser un jour par exemple, Jules et Stacey en même temps. Il pouvait citer des miliers de choses pour expliquer pourquoi il les aimait / avait aimé. Mais il serait bien incapable de faire la différence entre ses sentiments actuels/passé pour l'une et l'autre. Au final, la différence, c'est que l'une ne faisait plus partie de sa vie et que la seconde n'en ferait peut-être bientôt plus partie non plus. S'il ne faisait rien pour changer ça. "Elle a laissé des affaires chez moi, donc j'imagine qu'on va se reparler bientôt." Il n'avait pas hâte.

“On se sent tous comme un adolescent quand il s’agit d’histoires d’amour, je t’assure.” Une fois de plus, ces quelques mots de Lily le rassure. "Je t'avoue cependant, que j'aimerai bien me caser." C'était un peu brutal dit comme ça, même pour lui. Mais c'était honnête. C'est sa relation avec Jules qui lui avait mis cette idée en tête, quand ils avaient parlés enfants un jour. Idée qui avait grandit au fil des mois, des bons moments passés ensemble et qui lui avait paru d'autant plus plaisante, quand il voyait Lily épanouie auprès d'Ezra ou quand Corey avait tenu la petite Alice pour la première fois dans ses bras. La vie de famille il pensait bien que ça ne lui déplairait pas. "Après tout je vais faire 35 ans cette année, je crois qu'il est temps que je commence à me poser la question de la famille."
“C’est normal d’être perdu. Tu ne t’attendais pas à ce que ça prenne une telle tournure entre vous. Il n’y a même pas eu de dispute, pas vrai ?” Corey lui adresse un sourire à la fois complice et amusé. "Evidement que non. Au final, on se ressemble pas mal Jules et moi. On se comprends bien. C'est peut-être pour ça que ça me semblait aller de soi." Pour ça, que l'idée d'habiter ensemble et peut-être plus un jour ne lui parraissait pas complètement délirante. Au contraire même, ça avait quelque chose de crédible. Mais visiblement ce n'était que son cas à lui.

L’arrivée d’Alice dans leur vie ne s’est pas faite sans tracas et ses derniers ont été nombreux, à bien des niveaux différents - autant de choses que les rêves de petite fille de Lily n’avaient jamais été en mesure d’anticiper. Aujourd’hui, cela n’est rien d’autre que son quotidien et elle a dû apprendre à jongler avec, quoiqu’il advienne. "Mais si un jour vous en avez un second, les choses seront beaucoup plus facile." Il ne fait que rigoler du sujet, Corey, évidemment. Elle le sait, elle le lit facilement dans son regard rieur et dans sa voix qui l’est tout autant ; elle ne peut pas lui en vouloir d’aborder le sujet aussi frontalement alors qu’il est évident qu’il ne pense pas à mal un seul instant. Mais cela ne fait pas moins mal pour autant, justement. Lily sait qu’elle devra lui faire l’annonce durant leur escapade: trois mois se sont déjà passés. Le bébé est viable et, surtout, son ventre ne tardera pas à s’arrondir sans plus laisser aucune place au doute.

A son plus grand soulagement, cependant, la discussion ne s’attarde pas davantage autour de sa famille et ils en profitent plutôt tous les deux pour parler de Jules et du couple qui n’a pas eu le temps de grandir entre eux. Ils avaient pourtant tout pour être heureux, quoiqu’en dise et en pense Lily. Elle avait tout pour rendre son meilleur ami heureux. "Je ne lui est pas reparlé depuis." Gravement, tristement, Lily hoche la tête. Ils avaient tout pour être heureux, oui, mais de toute évidence ils ne le seront pas ensemble. "Mais le problème en fait, c'est que je pourrais dire ça de chacune des filles avec les quelles je suis sorti plus de six mois. Qu'est ce que ça veut dire sur moi au final ?" Il avoue bien aimer Jules, mais il avoue aussi par extension qu’il a éprouvé le même genre de sentiments pour d’autres filles avant elle. Du moins, et selon ses propres mots, il s’agit du même sentiment - que ce soit exactement le même, ça, Lily n’en est pas certaine. « Ça veut dire que tu es une personne qui s’attache aux autres, Corey. » Rien de négatif, donc, et certainement rien dont il devrait se retrouver honteux, pour une raison ou pour une autre. « Est-ce que tu penses que c’était exactement pareil avec elle qu’avec les autres filles ? » La moindre nuance a son importance lorsqu’il s’agit de sentiments, alors elle se permet de creuser un peu plus la question. Elle ne sait pas ce que c’est que d’avoir des amourettes, elle, mais elle extrapole pour Corey. Pour lui, elle fait des efforts. "Je t'avoue cependant, que j'aimerai bien me caser." Plus que jamais, elle comprend cette nécessité. Pour elle, Alice représentait l’une des dernières chances de devenir mère à cause de son âge grandissant. Ezra, par extension, représentait aussi une de ses dernières chances, même si elle n’a jamais nié ses sentiments pour lui, ni même feint ces derniers. Tout est simplement bien tombé, dira-t-on. « Et tu trouveras, Corey. » Il est quelqu’un de bien, beau garçon. Il n’y a aucune raison valable pour que personne ne tombe amoureux de lui, pas alors que Lily sait qu’elle n’est pas tombée amoureuse du bon Ferguson, à l’époque. D’autres le réaliseront à leur manière.

« Tu sais… t’as peut-être encore le temps avant de parler famille. » Elle est maladroite et cela ne lui ressemble pas. Lily lui renvoie un sourire en demi-teinte, elle-même consciente qu’elle n’amène pas le sujet avec autant de finesse qu’elle en a pourtant l’habitude. « Tu vas être tonton avant la fin de l’année. » Le sourire s’étire un peu plus, pour la forme bien plus que par réelle preuve de son bonheur. Ses mains se posent contre son ventre pour éviter tout quiproquo, le terme d’oncle n’étant en réalité pas le problème alors qu’elle l’utilise régulièrement pour parler de la relation l’unissant à Alice. C’est comme s’il était vraiment son oncle, à peu de choses près. « Je suis enceinte. C’est prévu pour décembre. » Encore, oui.

« Ça veut dire que tu es une personne qui s’attache aux autres, Corey. » Si Corey souhaitait tant passé ce week-end avec Lily c’est parce qu’il savait qu’elle saurait trouver les mots pour le rassurer. Que sans jugements et avec bienveillance, elle saurait l’aider à faire le tri dans ses pensées. Oui, peut-être qu’il s’attachait trop vite mais ce n’est pas quelque chose qu’il changerait chez lui. Au fond il préférait ça que de garder les autres à distance. Tant pis si l’inconvénient était de se remettre en cause plus souvent et de désespérer sur ses ruptures plus longtemps qu’il ne le faudrait. Il resserre son bras sur celui de Lily, sa façon de la remercier sans mots. Qu’importe le reste, en ce moment précis, il ne souhaite qu’une chose, que son amitié avec Lily demeure à jamais tel qu’elle est aujourd’hui. « Est-ce que tu penses que c’était exactement pareil avec elle qu’avec les autres filles ? » Il hausse les épaules. « Non pas toutes. Je pensais plus à Stacey en disant ça. Mais c’était il y a longtemps, possible que le temps ait atténué les choses et que mes souvenirs soient quelques peu erronés. » C’était sûrement plutôt que sa pensée devait influencer sur ses souvenirs. Stacey et Jules avaient en commun de lui avoir fait envisager une histoire à long terme. Mais c’était un peu léger pour dire que c’était les mêmes sentiments qui les avaient unis. Il soupira. « Je pense surtout que je cherche des excuses ou des raisons, parce qu’une partie de moi s’inquiète à l’idée qu’elle soit partie, non pas tellement par peur mais plutôt…pour quelqu’un d’autre. » Alfie n’était évidemment pas loin dans ses pensées. Corey savait que si c’était la raison réelle du départ de Jules il aurait plus de mal à l’accepter. Question de jalousie, peut-être un peu d’orgueil aussi. Il lui faudrait du temps, dans ce cas là, avant d’être simplement capable de souhaiter à Jules d’être heureuse. Même si elle le méritait. Quand à lui-même, l’idée d’une famille lui plaisait. Peut-être pas dans la minute car il se doutait, à défaut de vraiment comprendre, que ce serait un sacré chamboulement. « Et tu trouveras, Corey. »Il lui sourit. Dans l’immédiat, Lily devait être plus convaincu que lui par cette affirmation. Avait-il envie de se remettre à chercher, ou dans son cas, attendre qu’une nouvelle histoire ne lui tombe dessus ? « Tu crois que je devrais la rappeler ? » Parce que le vrai nœud du problème il était là.

Errant dans ses pensées et ressassant les mots de Lily pour essayer de savoir ce qu’il devrait faire, il ne remarque pas la gêne de Lily avant que celle-ci ne commence à parler. L’hésitation dans la bouche de Lily ce n’est pas normal alors forcement ça l’alerte. Inconsciemment, il arrête de marcher pour faire face à la jeune femme et l’écouter. « Tu sais… t’as peut-être encore le temps avant de parler famille. » Corey ne comprends pas où elle veut en venir. Il attends, un soupçon inquiet. « Tu vas être tonton avant la fin de l’année. » L’information met un peu de temps à l’atteindre. Lily étant déjà maman, c’est bête mais il songea une seconde à sa sœur, avant de percuter que Lily parlait d’elle-même. Le sourire et les mains de la brune vinrent lever tout doute. « Vraiment ? » Une exclamation plus qu’une question. Il ne s’y attendait pas à cette nouvelle, pas plus que la fois où elle lui avait annoncé sa première grossesse. Mais si la première fois, il avait été décontenancé, aujourd’hui il était nettement plus enthousiaste. « Je suis enceinte. C’est prévu pour décembre. » « Wow, Félicitation. » Il la prit dans ses bras, sans pouvoir s’empêcher de faire le calcul dans sa tête. Décembre moins neuf mois, ça faisait peu de temps après la naissance d’Alice. Volonté ou simple retour de couche, au fond était-ce vraiment important. Il avait retenu de sa première annonce, que l’absence de jugement c’était important. C’était ce qu’elle faisait avec lui, il comptait bien en faire de même. Dire qu’à une époque Lily craignait de ne jamais être mère… « Et ben, bientôt deux bouts de choux. Votre prochain noël promet d’être mouvementé. Je pourrais jouer le père noël s’il faut. » Il avait repris le bras de Lily, pour reprendre la marche et laissa une de ses mains sur celle de la jeune femme. « Ca du être une sacrée surprise non ? » Il ne précisa pas, s’il s’était agit d’une surprise pour Lily ou pour Ezra, laissant à la jeune femme le choix d’orienter sa réponse.

Lily hoche la tête lorsqu’il parle de Stacey. Elle n’ajoute rien parce qu’elle estime que ce n’est pas son rôle pour autant, d’abord une oreille attentive pour son ami avant d’être une quelconque conseillère. Ses histoires amoureuses ont connu des jours différents mais la finalité n’a jamais été meilleure, alors elle se garde de lui donner le moindre conseil parce qu’elle doute qu’il serait finalement une bonne chose. Elle veut le bonheur de Corey sans doute avant le sien même, et c’est pour cette raison seulement qu’elle serait prête à accepter qu’il désigne Jules comme l’amour de sa vie, même s’il serait déjà le deuxième homme de son entourage à le penser ainsi. C’en est à se demander ce qu’elle a de si particulier, cette femme. « Je pense surtout que je cherche des excuses ou des, raisons, parce qu’une partie de moi s’inquiète à l’idée qu’elle soit partie, non pas tellement par peur mais plutôt…pour quelqu’un d’autre. » Le prénom du second homme est sous-entendu et Lily serre la mâchoire, parce que c’est un choix cornélien auquel elle n’a jamais réfléchi. Entre Corey et Alfie, elle est bien incapable de choisir, alors elle préfère le tenir éloigné d’une telle idée, pour le bien de tous. « Non ça me semble invraisemblable. » Qu’elle ment aussitôt en le regardant les yeux dans les yeux. Cela lui semble possible, bien au contraire, mais c’est simplement qu’elle ne veut pas y croire un seul instant: elle ne veut pas d’un monde dans lequel cette femme a brisé le coeur de son meilleur ami uniquement pour retrouver le bras d’un homme que Lily a sans doute déjà aimé sans trop savoir comment faire cesser ses sentiments. « Tu crois que je devrais la rappeler ? » La seconde tarde à arriver: Lily a besoin d’une seconde pour souffler le plus imperceptiblement possible. « Je pense, oui. » Elle le rend heureux, voilà tout ce qu’elle retient. Et si elle le rend heureux, alors il devrait tout faire en son possible pour que cela perdure, malgré tout ce que Lily en pense par extension.

La maladresse n’est pas dans ses habitudes mais parler autant de Jules a tout pour la perdre quelque peu. Elle n’a plus ses marques, et c’est donc avec un peu moins d’assurance qu’à son habitude qu’elle finit par cracher le morceau à Corey au sujet de sa grossesse. Elle est enceinte, déjà, encore (qu’il choisisse le terme qui lui plaît le mieux). « Vraiment ? » Elle hoche la tête, ajoute un sourire, précise la temporalité des faits. « Wow, Félicitation. » Et aussi, il la prend dans ses bras, ce qui est un geste qu’elle étend à son tour et le garde tout près de lui. « Merci Corey. » Elle souffle, les mots de son ami ayant une importance capitale dans son existence. « Et ben, bientôt deux bouts de choux. Votre prochain noël promet d’être mouvementé. Je pourrais jouer le père noël s’il faut. » Le rire de Lily est sincère suite à cette proposition qu’elle n’attendait pas. « Oh tu serais un très bon Père Noël, j’en suis sûre. Je t’engage quand tu veux. » Même si cela risque d’être davantage pour Noah que pour ses deux enfants. L’un sera âgé de quelques jours à peine et l’autre de onze mois au moment de Noël, ce qui tend déjà à expliquer qu’ils ne seront pas même capables de comprendre le mythe du Père Noël. Mais elle, elle sera heureuse d’avoir Corey à ses côtés pour une telle journée. « Ça a dû être une sacrée surprise non ? » Elle le lui confirme dans un sourire davantage poli qu’heureux. « Ezra et moi étions d’accord sur le fait d’avoir plusieurs enfants, mais on pensait avoir un peu plus de temps, c’est vrai. » Elle le confesse sans s’étendre dans les détails et dans la peur autant que la tristesse infinie qui a été la sienne au moment de se rendre compte qu’elle était déjà enceinte à nouveau, sans avoir eu le temps de se remettre de la première grossesse et de son accouchement - et c’est encore sans noter les premières semaines mouvementées auprès d’Alice. « Mais on aura le temps d’en parler plus tard. Je voulais te prévenir parce que tu es toi, mais je compte surtout profiter de ce week-end ensemble. » Pour se déconnecter du reste du monde, pour ne pas penser à tout ce qui rend Corey ou Lily tristes. Plus question de Jules, plus question de grossesse non plus. Il n’existe plus qu’eux, et Stradbroke Island.