ignorance is your new best friend
ft  @Atlas Siede

C’était la première fois qu’elle ressentait réellement le poids d’une dispute, cette sentation qui ne la quittait pas et qui ne se calmait que quelques minutes, juste au réveil, avant qu’Ava ne reprenne ses esprits et se souvienne. C’était un fardeau difficile à porter et elle n’avait pas imaginé à quel point Atlas lui manquerait mais c’était pourtant une évidence, il avait toujours été présent pour elle. Un peu trop, et c’était là que se situait le problème.

« T’as pas conscience de ce qu’ils t’ont fait subir, tu vis dans le mensonge »
« Bon sang Atlas, t’as pas à me dire quoi faire, j’suis pas une de tes sœurs moi ! »

Deux phrases qui résonnaient dans sa tête depuis la fin de l’année 2021, deux phrases qu’ils avaient instantanément regrettées en témoignaient leurs deux regards perdus qui s’étaient croisés pour la dernière fois avant qu’Ava ne parte en claquant la porte. La blonde n’était pas du genre à se mettre en colère, trouvant toujours un terrain d’entente pour éviter les conflits mais ce jour-là, Atlas avait voulu la confronter à ses contradictions et lui faire ouvrir les yeux parce qu’il ne supportait plus de l’entendre minimiser les actes de ses parents. Elle le savait, il avait raison, elle se refusait juste à l’admettre ce qui l’avait amené à le blesser pour ne plus que la conversation revienne. Ava le savait, depuis leur rencontre, Atlas avait mis un point d’honneur à la protéger et l’avait accueilli comme l’une de ses sœurs ce qu’elle avait apprécié un temps, cette fille unique dont les parents n’avaient que faire. Il avait été facile de trouver les mots, simples, qui éloignerait Atlas, qui l’empêcherait de lui faire ouvrir les yeux alors qu’elle avait fait le choix de vivre comme si tout était parfait. Pourtant, plus que l’éloigner, la dispute avait eu l’effet de le sortir entièrement de sa vie et c’était peut-être ce qu’il avait fallu pour que la blonde réalise combien elle avait besoin de lui et ce même si cela signifiait accepter qu’il ait raison sur certains points douloureux.

Ava
Je suis désolée, Atlas. Je sais que c’est sûrement trop tard mais je me demandais si on pourrait discuter de tout ça ? Enfin, si tu veux...  

Ava
Tu me manques énormément.

Une année et demie. Vingt mois. Elle aurait probablement compté les jours si elle n’avait pas eu le chantier du gîte dans lequel se noyer pour oublier l’absence de son ami le plus cher. C’était elle la coupable, elle le savait parce qu’elle lui avait demandé de lui laisser du temps après qu’il ait cherché à la recontacter. Elle n’était pas prête pour l’étape qu’il souhaitait lui faire franchir. En cliquant sur envoyer, elle n’avait aucune idée de si le numéro était resté le même, peut-être qu’il l’aurait prévenue, elle n’en était pas sûre. Le temps passait à une vitesse folle et ils n’avaient peut-être pas réalisé le fossé qui était en train de se creuser en eux et aujourd’hui, alors qu’elle finalisait les derniers travaux et pensait à l’ouverture, son absence résonnait plus fort, au point qu’elle écrive ces quelques mots, regrettant presque aussitôt avoir cliqué sur “envoyer”. Il était 17h50 et elle attendait déjà devant le café et son coeur battait la chamade alors qu’elle faisait les cent pas, cherchant la meilleure phrase à dire après tout ce temps à fuir le problème. Au moment où il était entré dans son champ de vision, une seule idée lui restait en tête et lorsqu’Atlas était arrivé à son niveau, elle l’avait prise dans ses bras comme un réflexe avant de le relâcher et de remettre de l’ordre dans les plis de sa chemise. « Excuse-moi, c’était plus fort que moi. » avait-elle dit, baissant légèrement la tête, incapable encore d’affronter son regard. Puis elle s’était souvenue d’un détail, il avait dit qu’il ne comprenait pas de quoi elle parlait alors elle avait relevé le menton, juste pour lui faire face, pas assez pour croiser son regard. « Tu dois te demander pourquoi j’ai enfin décidé de revenir vers toi, hin ? C’est juste que j’avais pas prévu qu’on en arrive là et que plus le temps passe, plus je vois notre amitié s’effacer et je suis pas prête à ça. » Replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, Ava en avait profité pour soupirer doucement, évacuant la nervosité qui s’emparait d’elle. « Je suis contente que tu sois venu, malgré tout. Même si j’ai ignoré tes messages, tes appels…  Si tu veux on peut entrer et discuter de ça à l’intérieur. Comme avant. » Son sourire était encourageant mais peu assuré et elle l’avait précédé à l’intérieur comme pour l’obliger à la suivre. Elle craignait qu’il ne soit venu que pour lui dire qu’elle ne devait plus le contacter, parce qu’elle était incapable d’affronter ses démons et qu’il n’était prêt ni à fermer les yeux ni à accepter son impulsivité face à ce sujet.

(c) katesgifsrp & harleystuff

ignorance is your new best friend

@AVA GOOD & ATLAS

S’il y avait bien un trait de personnalité que l’on pouvait associer à Atlas, c’était l’altruisme. Depuis l’enfance, il avait ce désir de se soucier du bien d’autrui d’une manière complètement désintéressée, dans le seul but de mieux comprendre les personnalités de ce monde tout en tendant la main à ceux qui lui semblaient en avoir le plus besoin. Si Atlas donnait une attention toute particulière à ses proches, il n’était pas rare de le voir aller vers des inconnus, après une courte période d’observation, étant venu titiller sa curiosité et son désir de toujours vouloir venir en aide. Sa rencontre avec Ava s’était déroulée ainsi, dans le plus grand des hasards, alors que la jeune femme était dans une situation qu’il avait jugée délicate. Ils avaient eu leur différend, Ava ayant un caractère aussi trempé que celui d’Atlas, mais à chaque fois elle paraissait l’écouter un peu plus ou elle finissait par revenir vers lui à la recherche d’une épaule sur laquelle s’appuyer, une safe place pour se confier. Ava était devenue une figure permanente de son quotidien, une de ses personnes avec qui il ne discutait pas nécessairement tous les jours, mais pour qui il savait se montrer présent à tout moment. A son réveil, il avait demandé après elle, s’étonnant que personne n’ait tenu Ava informé de son accident. Mia avait évoqué un conflit entre eux, elle lui avait fait comprendre qu’Atlas n’avait pas parlé de la blondinette depuis des semaines et qu’elle n’avait pas pensé à la prévenir, trop inquiète de voir son grand frère plongé dans un coma qui s’éternisait. Il avait pris les devants Atlas, s’emparant de son téléphone pour appeler Ava, lui laissant quelques messages textes après avoir entendu sa messagerie à de trop nombreuses reprises. Il s’était inquiété du silence de la jeune femme, se demandant s’il avait fini par lui arriver quelque chose. Elle avait fini par répondre Ava, d’une manière distante, demandant un peu d’espace et de temps. Il n’avait pas insisté, pensant qu’elle avait eu peur pour lui. Et puis les silences s’étaient éternisés sans qu’Atlas ne comprenne, il avait continué à écrire avant de perdre peu à peu espoir. Jusqu’à hier soir.

Au loin, il pouvait voir Ava se balancer sur la pointe de ses pieds. La gamine paraissait nerveuse et Atlas n’avait aucune idée de ce qui semblait lui causer autant de problèmes. Il n’avait pas réellement compris le sens de ses messages, devinant maladroitement qu’un conflit devait se tenir entre eux sans avoir la moindre idée de ce qui pouvait en être la cause. Atlas détestait se présenter de manière aussi vulnérable, mais il ne pouvait laisser s’échapper l’occasion de la retrouver. Ava se jeta pratiquement dans ses bras dès l’instant où il fut assez proche. « Excuse-moi, c’était plus fort que moi. » En un coup d’œil, Atlas pu lire toute l’hésitation et cette inquiétude qui se dessina sur les traits de son visage. Ne voulant la forcer, il se contenta d’enrouler ses doigts autour du poignet de la jeune femme dans un geste tendre, une pression contre sa peau pour lui rappeler qu’il était là. « Tu dois te demander pourquoi j’ai enfin décidé de revenir vers toi, hin ? C’est juste que j’avais pas prévu qu’on en arrive là et que plus le temps passe, plus je vois notre amitié s’effacer et je suis pas prête à ça. » Il en avait un millier des questions, la première étant pourquoi est-ce qu’elle semblait persuader qu’Atlas ne voudrait plus jamais lui adresser la parole ? Un sentiment de mal être vint lui tordre l’estomac tandis qu’Ava continuait à se justifier à la vitesse de la lumière. « Je suis contente que tu sois venu, malgré tout. Même si j’ai ignoré tes messages, tes appels…  Si tu veux on peut entrer et discuter de ça à l’intérieur. Comme avant. » Il voudrait pouvoir effacer toute sa nervosité en une étreinte, mais Atlas prenait conscience de toute cette tension et cela l’empêcha de faire un pas de plus. « Je te suis, Ava. » Il n’avait pas l’intention de partir, qu’elle se rassure.

Installé à la table qu’ils avaient désignée comme étant la leur, Atlas prit un instant pour souffler. « Je crois qu’on a beaucoup de choses à se dire. » Il ne voulait pas qu’elle culpabilise, il n’avait pas l’intention de lui reprocher son absence à ses côtés durant l'année écoulée et par conséquent Atlas n’était pas certain de trouver les mots corrects. « Je me souviens pas, Ava. » Il aurait aimé ne jamais avoir à prononcer ces quelques mots, mais la réalité tenait dans cette courte phrase : Atlas n’avait aucun souvenir des trois dernières années et de tout ce qu’Ava semblait redouter entre eux. « Je comprends pas pourquoi tu m’ignorais autant, j’ai pas insisté parce que tu me répondais juste assez pour me faire savoir que tu étais toujours vivante, mais… Qu’est-ce qui s’est passé ? » Il aurait pu évoquer l’accident en premier lieu, mais ce n’est pas ce qui l’importait plus pour l’instant. Atlas avait besoin de comprendre pourquoi Ava paraissait aussi triste à ses côtés, pourquoi elle semblait s’être persuadée que leur amitié était perdue pour toujours ou presque. Atlas faisait tout à l’envers un peu pris par le coup de l’émotion, heureux de la voir, mais anxieux de connaître la vérité.

ignorance is your new best friend
ft  @Atlas Siede

Ava n’avait probablement jamais été aussi nerveuse qu’à l’approche d’un Atlas qu’elle n’avait pas revu depuis la fin de l’année 2021 et qui n’avait pourtant pas changé. Physiquement. Parce que quelque chose sur son visage semblait différent, la lueur dans ses yeux semblait avoir disparu. Elle en avait passé du temps à discuter avec lui, son regard plongé dans le sien, et elle avait eu tout le loisir de scruter le moindre trait du visage du militaire au point de le connaître par coeur. Malgré ses interrogations, lorsqu’il était arrivé à son niveau, Ava n’avait pas eu d’autres réflexes que celui de se jeter à son cou, retrouvant naturellement une proximité avec un ami qui lui était bien trop cher pour rester loin de lui plus longtemps. C’était déjà trop, bien plus qu’il n’aurait fallu, et si l’effort qu’allait lui demander cette discussion serait intense, Atlas méritait amplement qu’elle ne le fasse. « Je te suis, Ava. » C’était un bon début et ils é entrés dans le café pour s’installer.  « Je crois qu’on a beaucoup de choses à se dire. »   Une longue liste de sujets qui s’étalait sur un an et demi, un ensemble d’événements et d’anecdotes qui avaient participé à créer une nouvelle version d’eux-même qu’ils ne connaissaient probablement pas. Les regrets commençaient à devenir insupportable alors qu’Ava prenait conscience d’être la cause de tout cela. « Je me souviens pas, Ava. » Elle avait arqué un sourcil avant d’indiquer au serveur de leur servir deux cafés, n’ayant de son côté jamais oublié ce qu’ils commandaient en venant ici. « J’aurais aussi voulu oublier, faire comme si rien ne s’était passé, tu sais ? Mais c’est pas possible. J’y arriverai pas. » Ces mots, elle les avait prononcés et elle avait eu l’impression de ne plus être elle-même. D’abord, Ava ne haussait jamais le ton, gardant toujours son calme parce qu’elle était convaincue qu’aucun message ne pouvait passer sous l’effet de la colère. Et, surtout, elle mettait un point d’honneur à traîter ses amis avec le respect qu’ils méritaient. Ce jour-là, ses mots étaient restés corrects, mais mis bout à bout, ils avaient formé la chose la plus blessante qu’elle aurait pu dire à Atlas. Il s’était comporté comme son grand frère depuis leur rencontre et elle ne pouvait pas lui en vouloir de l’étouffer un peu parfois parce qu’il se devait de la protéger après ce dont il avait été témoin. Mais tous ses principes avaient volé en éclat à la minute où son ami avait tenté de diaboliser ses parents. 2018 avait été une année compliquée pour elle et le soutien d’Atlas avait été nécessaire, il avait été le premier à lui parler de l’importance de faire son deuil quand la blonde se complaisait à faire semblant que tout allait bien. C’était plus qu’un ami parce qu’il lui faisait prendre conscience que le monde n’était pas tout rose et qu’elle avait le droit de ressentir d’autres émotions que la joie, le droit d’afficher autre chose qu’un sourire sur son visage. Elle prenait conscience d'énormément de chose en le retrouvant et après que le serveur leur ait amené leur commande, Atlas avait repris la parole avec des mots difficiles à entendre pour elle. « Je comprends pas pourquoi tu m’ignorais autant, j’ai pas insisté parce que tu me répondais juste assez pour me faire savoir que tu étais toujours vivante, mais… Qu’est-ce qui s’est passé ? » Le comportement d’Atlas avait été bénéfique un temps, avant d’être trop pour elle et de la faire exploser et la colère dont elle avait fait preuve avait suffi à l’éloigner de lui. Son comportement était stupide, elle le savait, elle n’avait juste plus Atlas pour s’en rendre compte. « J’ai mal réagi, et ça, tu t’en doutais déjà. » avait-elle commencé en baissant la tête et en soupirant. Selon elle, Atlas lui demandait des comptes sur son comportement et il était tout à fait en droit de le faire. « Tu m’as dit des choses qui m’ont fait réfléchir et je pense que je refusais de te donner raison parce que c’était trop douloureux et…  » En retrouvant le regard d’Atlas, Ava s’était stoppée dans son discours parce qu’il semblait totalement confus. « J’ai dit quelque chose de mal ? » Et parce que la fragilité de leur relation dû à ses erreurs du passé l’inquiétait, Ava s’assurait de prendre le bon chemin avec lui pour ne pas le perdre à peine l’avait-elle retrouvée.

(c) katesgifsrp & harleystuff

ignorance is your new best friend

@AVA GOOD & ATLAS

Atlas ne savait rien refuser à Ava. Elle aurait pu lui demander de faire le tour de la ville à pied, qu’il aurait hoché la tête avec la même conviction, dans le simple but de pouvoir partager ce moment avec elle. S’il n’avait aucune idée de la dernière fois où ils avaient pu se retrouver ainsi, Atlas ne pouvait que noter les différences. Ava paraissait plus mature encore, il lui était trop aisé de lire l’inquiétude sur ses traits, mais il percevait également quelque chose dont il n’avait aucun souvenir, une détermination qui venait dénoter avec la jeune femme de ses souvenirs. Elle avait commandé deux cafés comme si leur petite réunion hebdomadaire n’avait jamais cessé d’exister et Atlas se vit prendre une inspiration plus calme et posée. Peut-être allait-il enfin avoir des réponses à toutes ses questions ?! « J’aurais aussi voulu oublier, faire comme si rien ne s’était passé, tu sais ? Mais c’est pas possible. J’y arriverai pas. » Il n’était pas certain de comprendre le détachement qu’elle s’efforçait d’employé entre ses mots, comme si elle devait faire preuve de toute la retenue dont elle était capable. Ava venait de hausser le ton comme elle ne l’avait jamais fait auparavant et Atlas était à deux doigts de venir se pincer le bras pour se réveiller de ce rêve étrange… Serait-elle en train de lui reprocher un oubli de sa part ? Atlas n’avait jamais oublié Ava, mais il n’avait pas voulu persister à venir envahir son espace quand il paraissait évident qu’elle ne souhaitait plus entendre parler de lui. « Je suis pas sûr de comprendre. » qu’il avouât toujours aussi confus par l’attitude de la blonde.

Sous ses propres yeux Atlas avait là soudainement la sensation d’assister à la fin de quelque chose. Une amitié dont il n’était plus nécessaire de réparer les morceaux, quelque chose qui était venu se briser au-delà du compréhensible. Il n’était plus certain de savoir comment aborder le moindre sujet. Atlas détestait se sentir ainsi, ne possédant aucun indice sur la moindre vérité quand Ava paraissait fixée à vouloir discuter d’une dispute qui aurait eu lieu entre eux. « J’ai mal réagi, et ça, tu t’en doutais déjà. » Devait-il en déduire que le ton était monté entre eux ? Est-ce qu’il avait été trop loin en cherchant à la protéger de ses parents et de tout ce que ces gens lui avaient fait subir sous un lavage de cerveau dont il aurait pu admirer l’efficacité s’il n’avait pas tout simplement été dégoûté par leurs motivations. « Tu m’as dit des choses qui m’ont fait réfléchir et je pense que je refusais de te donner raison parce que c’était trop douloureux et…  » Atlas en était désormais certain, il n’avait aucun souvenir de ce qu’elle cherchait désespérément à évoquer. S’il avait compris que tout tournait autour d’un conflit entre eux, il se refusait encore à croire que quelque chose d’aussi trivial pouvait expliquer la distance qu’elle avait imposée entre eux. « J’ai dit quelque chose de mal ? » Elle venait de lire l’incompréhension sur son visage, une émotion qu’il était bien incapable de dissimuler tant la conversation qui allait suivre le mettait mal à l’aise. Il était évident, désormais, qu’Ava n’avait aucune idée de tout ce qui avait bien pu lui arriver lors de l’année écoulée et Atlas avait encore du mal à imaginer qu’un tel fossé est pu se creuser entre eux. « Ava… » Comment lui raconté tout cela ? Par où commencer ? Atlas n’en avait pas la moindre idée, mais il voyait le regard de détresse qu’elle posait sur lui et il n’avait aucunement l’intention de la faire languir. « Quand je t’ai écrit la première fois… » Il y a désormais des mois de cela. « Je sortais à peine d’un centre de rééducation. » Ou plutôt de l’enfer, mais Atlas n’allait pas encore entrer dans ce genre de détail. Il avait déjà tout pris à l’envers. « J’ai eu un accident au travail. » Le silence qui suivit suffisait à dire le reste, à quel point tout cela avait été grave et combien Atlas ne voulait plus réellement parler de tout cela. « Ava, j’ai eu un choc important à la tête et… Je ne me souviens pas des trois dernières années. Littéralement. » Même un an plus tard, il en était toujours au point de départ, perdu dans un brouillard épais qui n’avait pas l’intention de sonner l’accalmie. « Mia m’a dit qu’on s’était un peu pris la tête, mais j’ai jamais compris la façon dont tu m’as rejeté quand j’ai cherché à te joindre à nouveau après mon hospitalisation. » C’est qui l’atteignait le plus, le fait de ne pas savoir. « Je me souviens pas de ce que j’ai pu te dire, mais si je t’ai fait du mal, j’en suis profondément désolé Ava. » C’est bien tout ce qu’il pouvait lui dire, s’excuser pour des faits dont il n’avait aucune connaissance, pour apaiser les choses. « Si tu veux que je m’en aille, je te laisserais tranquille. Mais si tu es d’accord, j’aimerais bien que tu m’expliques… » Et Atlas espérait sincèrement qu’elle choisisse la deuxième option.  

ignorance is your new best friend
ft  @Atlas Siede

Pour Ava, il était évident que son ami cherchait à éluder le passé et à tirer un trait sur la futilité de leur dispute de l’époque. Reprendre à zéro où ils s’étaient arrêtés sans ressasser un passé qu’ils préféraient tous les deux oublier, raison de leur présence ici. Après tout, ils étaient adultes et s’ils étaient capables de faire des erreurs, ils pouvaient également tenter de les réparer le plus vite possible et malgré la volonté d’Ava de retrouver cette amitié si chère à ses yeux, certains points méritaient d’être éclaircis. « Je suis pas sûr de comprendre. » Ava avait pris une longue inspiration, sa réaction ne l’étonnait pas, il avait été difficile même pour elle de réellement comprendre les raisons de son énervement. Alors elle avait commencé à expliquer avant de reporter son attention sur Atlas et de constater ses sourcils froncés qui montraient combien il cherchait à mettre un peu de sens dans tout ce qu’elle disait. Elle s’était alors étonnée, demandant à voix haute ce qu’elle avait pu dire pour susciter un tel désarroi. « Ava… » Son regard sondait le sien alors qu’elle était impatiente d’entendre ce qu’il avait à dire. « Quand je t’ai écrit la première fois… » Ava avait tout le loisir de l’observer et d’écouter les mots qu’il avait semble-t-il tant de peine à prononcer et elle avait beau se concentrer, elle avait bien du mal à voir en lui la personne qu’il était il y a quelque temps. « Je sortais à peine d’un centre de rééducation. J’ai eu un accident au travail. »  Le monde s’était arrêté un temps, Ava avait baissé la tête pour tenter de saisir au mieux le sens de chacune de ses paroles et surtout pour accepter la vérité qu’il venait de lui dire. « Ava, j’ai eu un choc important à la tête et… Je ne me souviens pas des trois dernières années. Littéralement. » Il ne paraissait pas différent, il l’était, parce que l’ensemble des événements qui avaient fait de lui ce qu’il était durant ces trois dernières années avait totalement disparu. « Oh, Atlas. » avait-elle murmuré avec toute l’impuissance qu’elle ressentait à ce moment-là.  « Mia m’a dit qu’on s’était un peu pris la tête, mais j’ai jamais compris la façon dont tu m’as rejeté quand j’ai cherché à te joindre à nouveau après mon hospitalisation. » Elle avait fermé les yeux et détourné la tête, le constat de l’immaturité dont elle avait fait preuve étant difficile à accepter, bien plus encore compte tenu des événements. « Je me souviens pas de ce que j’ai pu te dire, mais si je t’ai fait du mal, j’en suis profondément désolé Ava. » L’entendre s’excuser alors qu’il traversait un moment aussi difficile lui faisait ressentir un sentiment bien peu habituel pour elle. Ava était en colère. Contre elle-même. « Je me suis rarement sentie aussi mal. » Ava avait pour habitude de se décrire comme la gentillesse même, elle n’avait aucun ennemis et s’efforçait de faire ressortir ce qu’il y avait de meilleur chez les autres. Et elle se retrouvait là, face à son ami le plus cher, à réaliser qu’elle l’avait tout simplement abandonné en échange. Elle n’avait pas été présente lorsqu’il en avait réellement besoin et c’était quelque chose qu’elle ne pourrait jamais se pardonner, elle en était convaincue. « Si tu veux que je m’en aille, je te laisserais tranquille. Mais si tu es d’accord, j’aimerais bien que tu m’expliques… » Posant machinalement sa main sur la sienne comme si cela servirait à le retenir, son ton était presque une supplication. « Fais ce que tu veux mais pars pas, s’il te plait. » avait-elle demandé avant de laisser le silence s’installer entre eux pour pouvoir remettre de l’ordre dans ses pensées. « Je dis ça parce que tu auras toutes les raisons de vouloir partir quand je t’aurais expliqué ma version. » Une version qui devenait la seule vérité pour un Atlas dont les souvenirs avaient injustement été volés. Ava aurait pu en profiter pour faire comme si de rien était mais cela aurait été à l’encontre de l’ensemble de ses principes et il était de toute façon trop tard, Atlas se souvenant au moins de la façon dont elle l’avait rejeté. C’était son seul mécanisme de défense, un réflexe qui se déclenchait lorsque quelqu’un était trop proche de réussir à la blesser. Son unique erreur à lui avait été de tenter d’ouvrir les yeux de cette gamine paumée qu’il avait pris sous son aile et plonger son regard dans les yeux perdus de son ami embuait presque les siens. « On s’est disputés. A propos de mes parents. Tu as voulu me faire admettre ce qu’ils ont fait. Tu sais, je t’ai jamais vu aussi énervé, depuis qu’on se connait. » Ava avait bu une gorgée de son café puis avait soupiré en réalisant qu’elle était en train de rejeter la faute sur lui et que ce n’était absolument pas le chemin qu’elle souhaitait donner à la conversation. Elle n’avait rien prévu de tout cela, la jeune femme s’attendait à devoir s’excuser longueument avant de pouvoir reprendre le cours de leur amitié. A la place, Ava devenait l’unique personne pouvant éclaircir cette part d’obscurité de l’esprit d’un Atlas qu’elle n’avait jamais vu aussi vulnérable.« Le problème c’est que tu m’as fait comprendre des choses que je n’étais pas prête à accepter, Atlas, et ma seule réaction a été de te rejeter. Si quelqu'un doit demander pardon aujourd'hui, c'est moi... » Une réaction idiote, qui se justifiait par son incapacité à accepter la moindre remarque négative sur des parents qui en méritaient pourtant un tas. « C’est moi qui suis désolée… Et je me sens bête de parler de ça maintenant, il y a sûrement tout un tas de choses dont tu as besoin de parler, je veux dire, pour t’aider à te resituer un peu… » Ava était sonnée, le voir souffrir lui faisant réaliser toute l’importance qu’il avait pour elle. Lui faisant réaliser qu’elle aurait pu le perdre, pour de bon, pas pour une dispute qui paraissait de plus en plus disproportionnée au fur et à mesure de la discussion.

(c) katesgifsrp & harleystuff

ignorance is your new best friend

@AVA GOOD & ATLAS

Depuis le départ, cette conversation lui semblait sonner creux. Quelque chose ne fonctionnait pas dans la manière dont ils paraissaient chacun marcher sur des œufs avec l’autre. Ava lui parlait d’un conflit dont il ne semblait avoir aucun souvenir et à mesure qu’elle évitait son regard, il comprit qu’en réalité elle ne savait rien de tout ce qui avait bien pu lui arriver. « Oh, Atlas. » Elle paraissait si triste d’un coup. Comme si elle prenait conscience, à son tour, de tout ce qui pouvait clocher depuis qu’ils s’étaient assis l’un en face de l’autre. Atlas prit une seconde inspiration, finissant de tout lui raconter. Il essayait de ne pas s’attarder sur des détails inutiles, lui donnant les faits les plus intéressants, ceux qui venaient combler les manques. Il ne se souvenait absolument pas d’avoir eu le moindre conflit avec elle, sa sœur avait reclassé cela en petite prise de tête et depuis, il ne comprenait plus les silences qui s’éternisaient entre eux. « Je me suis rarement sentie aussi mal. » Ce n’est pas ce qu’il voulait. Il n’était pas venu ici pour lui reprocher quoi que ce soit. Il s’était déjà, plus ou moins, fait à l’idée que quelque chose ne tournait plus rond entre eux. Atlas avait presque fait la paix avec le fait de ne jamais obtenir la moindre réponse avant qu’elle ne le contacte quelques jours auparavant. « Il ne faut pas Ava. » Il faut tout simplement croire que la communication avait été catastrophique entre eux. Il n’était pas tant étonné que cela Atlas. Après tout, il était plutôt doué pour être ce genre de personne qui garde tout pour eux. Il s’en rendait compte maintenant, avec beaucoup de retard, que cela pouvait s’avérer problématique quand les souvenirs se font la malle.

Désormais, il n’était plus certain qu’elle souhaite encore avoir la moindre conversation avec lui. Si elle avait décidé de couper les ponts de manière aussi brutale, c’est qu’il y avait une véritable raison derrière cela, une dispute qui les avait forcés à se séparer en mauvais terme. Il était prêt à s’en aller sans insister plus longuement. « Fais ce que tu veux mais pars pas, s’il te plait. » Ses yeux se posèrent sur la main qui agrippait la sienne avec tant de force. « Je ne bouge pas. » Qu’il lui promît sans que cela ne sonne forcer. « Je dis ça parce que tu auras toutes les raisons de vouloir partir quand je t’aurais expliqué ma version. » Fronçant les sourcils, il releva les yeux vers elle. « Qu’est-ce qui s’est passé Ava ? » Qu’est-ce qui avait tant pu mal tourner entre eux ? Atlas n’avait aucune idée de ce qu’il allait découvrir, mais au moins elle paraissait prête à lui dire la vérité. « On s’est disputés. À propos de mes parents. Tu as voulu me faire admettre ce qu’ils ont fait. Tu sais, je t’ai jamais vu aussi énervé, depuis qu’on se connaît. » Oh. C’était donc cela le nerf de la guerre. Atlas n’en était pas tellement étonné. Combien de fois avait-il essayé de lui faire ouvrir les yeux sur la situation ? Il n’osait même plus compter. « Je suis désolé. » Il ne cherchait que son bien depuis cette première rencontre dans ce bar miteux. Il était tenté de dire quelque chose, mais sentait qu’elle avait besoin de finir sa version de l’histoire avant toute chose. « Le problème, c’est que tu m’as fait comprendre des choses que je n’étais pas prête à accepter, Atlas, et ma seule réaction a été de te rejeter. Si quelqu'un doit demander pardon aujourd'hui, c'est moi... » Oh. Elle lui en avait voulu, mais elle avait fini par ouvrir les yeux ? « C’est moi qui suis désolée… Et je me sens bête de parler de ça maintenant, il y a sûrement tout un tas de choses dont tu as besoin de parler, je veux dire, pour t’aider à te restituer un peu… » Il secoua la tête avec vivacité. « Je veux que l’on parle de ça déjà. » Il se redressa sur sa chaise pour revenir chercher sa main dans la sienne. « J’ai jamais voulu te blesser avec tout ça, tu le sais, hein ? » Il voulait être sûr qu’elle avait compris d’où venait sa démarche. « Je voulais te protéger. » Il ne doutera jamais de cela. Il voulait simplement qu’elle se défasse de cette emprise qu’ils avaient sur elle. « Tu… Tu en es où maintenant ? » Parce qu’elle lui avait avoué ne pas avoir été prête à l’époque et maintenant ? Est-ce que les choses avaient évolué ? « Qu’est-ce qui t’es arrivée après tout ça ? » Qui avait veillé sur elle s’il n’avait plus été en capacité de le faire ? Désormais, Atlas était inquiet.

ignorance is your new best friend
ft  @Atlas Siede

Ce n’était pas les retrouvailles auxquelles elle s’était attendue, elle pensait qu’elle serait celle qui mènerait la discussion et qui aurait bien du mal à le faire. Mais c’était finalement les mots d’Atlas qui occupaient la pièce déjà bruyante, quelques clients étant venus s’installer autour d’eux pour partager un café. Ils souriaient, ils riaient même aux éclats, et Ava et Atlas dénotaient avec leurs front plissés et leurs regards qui tentaient de lire ce que pensait l’autre. « Il ne faut pas Ava. » Comment pouvait-elle se sentir autrement qu’au plus mal alors que son meilleur ami lui avait confié avoir souffert d’un accident et qu’elle prenait conscience d’avoir été absente au pire moment ? Ce n’était pas des sentiments qu’Ava était habituée à ressentir et elle ne savait tout simplement pas comment les gérer. « Je ne bouge pas. » Pour l’instant, le pilote restait ancré dans son siège et continuait à la fixer alors que son regard posé sur elle intensifiait encore un peu plus son sentiment de culpabilité. « Qu’est-ce qui s’est passé Ava ? » Ava avait pour habitude de prendre les choses trop à cœur parfois, sauf celles qu’elle aurait justement dû considérer comme un vrai problème. Pour n’importe qui, il aurait pu s’agir d’une simple altercation entre deux amis qui pouvaient parler franchement et pourtant, la blonde n’avait jamais réussi à reprendre contact avec lui après coup. Parce que c’était trop important, parce que ses mots avaient dépassé sa pensée et qu’elle était rongée par les regrets. Selon elle, il était évident qu’il changerait d’avis si elle racontait en détails les propos tenus lors de leur dispute, alors elle avait tenté de rester évasive. « Je suis désolé. » avait-il simplement répondu alors qu’elle commençait à évoquer les faits. « T’as pas à l’être, vraiment. Je t’ai dit des choses que je pensais pas et je vais être honnête avec toi, je suis rassurée que tu ne puisses pas t’en souvenir. » La culpabilité, la honte et l’incompréhension face à sa propre réaction étaient autant de sentiments qui se bousculaient dans sa tête et qui la faisait, comme à son habitude, utiliser des mots probablement trop maladroits. Maintenant qu’elle avait éclaircie une part d’ombre de l’esprit d’Atlas, elle avait souhaité en savoir plus sur lui, son état de santé bien plus important que les états d’âme de son amie concernant son avis sur sa vie. « Je veux que l’on parle de ça déjà. » Sa main avait trouvé la sienne, ses yeux avaient trouvé les siens. « J’ai jamais voulu te blesser avec tout ça, tu le sais, hein ? » Ava avait acquiescé doucement. Elle était pleinement consciente de cela, de la façon dont il avait simplement voulu lui ouvrir les yeux pour qu’elle puisse avancer. Tirer un trait sur un passé que n’importe qui aurait jugé d’irrationnel et de révoltant quand la blonde s’efforçait à redorer le blason de ses parents. « Je voulais te protéger. » Un maigre sourire s’était dessiné sur son visage, la douceur d’Atlas avec elle avait toujours été la raison qui la poussait à le placer si haut dans son estime et elle repensait à la façon dont elle avait réussi à le faire sortir de ses gonds en campant sur ses positions.  « Bien sûr que je sais tout ça, je t'en ai voulu au début, mais ensuite c'était simplement la culpabilité qui m'empêchait de te parler. Plus le temps passait plus ça semblait étrange de revenir vers toi... » Et il était évident qu'en le revoyant, elle avait oublié tout ce qu'elle avait pu ressentir de négatif à son propos après leur dispute.

« Tu… Tu en es où maintenant ? Qu’est-ce qui t’es arrivée après tout ça ? » Ses mains avaient entouré la tasse de café fumante posée devant elle et ses yeux s’y étaient perdus un instant. Elle avait pris une longue inspiration, une profonde expiration, et elle avait tenté de faire le récit de sa vie. « J’ai enfin lancé le projet que j’avais, tu sais, ouvrir un endroit où je pourrais accueillir les gens qui en auraient besoin. Je suis en travaux depuis… depuis trop longtemps, à vrai dire. » Son rire lui avait échappé par réflexe alors qu’elle se livrait un peu plus sur la difficulté de son projet à Atlas, comme elle l’avait toujours fait. Pourtant, en croisant son regard, elle sentait encore peser sur elle le poids de la mission que celui-ci s’était donné : plus que de savoir où elle en était, il avait besoin de comprendre si elle avait entamé ce travail sur elle-même. « Tu sais j’ai le sentiment que c’est dangereux de reprendre cette direction, c’est exactement comme ça qu’on en est venus à couper les ponts… » Elle n’était plus elle-même en sa présence. Gênée, réservée, presque intimidée par ce chevalier servant qui ne l’avait plus jamais quittée après l’avoir surprise en mauvaise compagnie ce soir-là. Ava avait toujours pu parler avec une grande fluidité avec lui mais les choses avaient changé, elle gardait dans un coin de son esprit les mots qu’elle lui avait dit et ceux qu’il avait prononcés en retour. Il détenait une part de la vérité et elle était effrayée de le reconnaître. « Ce sont mes parents. » avait-elle lancé négligemment, comme si cela suffisait à tout excuser. Elle avait déjà utilisé ces arguments des tas de fois et trois années effacées n’empêcheraient pas Atlas de le réaliser. « Et tout ce qu’ils m’ont légué, c’est grâce à ça que j’en suis là aujourd’hui. » avait-elle continué, brièvement, ne souhaitant pas reprendre une discussion qui avait été bien trop houleuse. Et soudain, devant l’air dubitatif de son ami, elle avait réalisé. « Je, enfin tu...» Ava hésitait, reprenant les morceaux du discours d’Atlas concernant son accident. Trois années oubliées… Elle tentait de calculer, d'après la date de son accident, la période sans lui adresser la parole et l'année 2018 où elle avait perdu ses parents. Plutôt que de continuer, elle avait simplement demandé. « Tu te souviens qu’ils sont morts ? » La question avait été posée ainsi, sans filtre et sans pincettes, alors qu’elle-même supportait très bien cette idée grâce à cette capacité qu’elle avait de se voiler la face.

(c) katesgifsrp & harleystuff

ignorance is your new best friend

@AVA GOOD & ATLAS

Pour la première fois, il s’avouerait presque reconnaissant de n’avoir aucun souvenir des événements qui semblait tant perturber Ava. C’est comme s’ils s’étaient vu offrir une deuxième chance, le droit de recommencer à zéro sans que les conséquences ne perdurent sur leur amitié. Atlas ne se rappelait absolument pas de cette dispute qui était, visiblement, venu perturber le lien infaillible qui était né entre eux. Soudainement, les silences d’Ava prenaient tout un sens. Ce n’était pas juste une histoire de vie un peu banale, mais les conséquences d’un conflit qui, au final, avait toujours persisté entre eux. « T’as pas à l’être, vraiment. Je t’ai dit des choses que je pensais pas et je vais être honnête avec toi, je suis rassurée que tu ne puisses pas t’en souvenir. » Il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui avait bien pu causer une telle rupture entre eux ? Avait-il été mauvais à ce point-là avec la blonde ? De ce qu’il pouvait comprendre, c’est surtout Ava qui avait fini par s’emporter. Ce n’était pas son genre, il n’en avait pas ce souvenir en tout cas. Le sujet avait dû exploser entre eux. « J’ai pas besoin que tu reviennes là-dessus si tu ne le souhaites pas, je ne m’en souviens pas, ça n’a plus réellement d’incidence maintenant. » À quoi bon ressasser le passé si cela n’apportait que du négatif ? Il n’avait aucun souvenir de tout cela, mais Atlas était persuadé d’une chose : il n’avait aucunement l’intention de couper les ponts avec la jeune femme. Surtout lorsqu’il n’avait toujours cherché qu’à la protéger de ce que ses parents avaient pour habitude de lui faire subir. « Bien sûr que je sais tout ça, je t'en ai voulu au début, mais ensuite, c'était simplement la culpabilité qui m'empêchait de te parler. Plus le temps passait plus ça semblait étrange de revenir vers toi... » Tout en lui adressant un léger sourire, il vint resserrer l’étreinte de ses mains sur celle d’Ava. « J’ai vraiment dû te pousser à bout pour que tu exploses comme ça. » Ce ne pouvait être que la seule explication logique. Il avait abusé, avait sûrement cherché à tirailler toutes ses faiblesses pour la provoquer et lui faire admettre qu’elle n’était pas heureuse de sa situation. « C’est oublié, Ava. » Dans tous les sens du terme, il ne lui en voulait pas. « On a perdu du temps, mais c’est pas grave. » Parce qu’elle était avant tout son amie. Qu’importe ce qui avait bien pu se dérouler par le passé.

Maintenant qu’il avait, plus ou moins, compris ce qui avait pu se dérouler, il tenait à comprendre le reste. Est-ce qu’elle allait bien ? Est-ce qu’elle était retombée dans les griffes de ses parents ? Avait-elle repris les activités qu’elle tenait pour eux ? Il sentait une étrange forme d’angoisse grandir dans son bas-ventre, une sensation qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. « J’ai enfin lancé le projet que j’avais, tu sais, ouvrir un endroit où je pourrais accueillir les gens qui en auraient besoin. Je suis en travaux depuis… depuis trop longtemps, à vrai dire. » Ce projet, il en avait des souvenirs. Elle lui avait exposé tous les plans, il l’avait même aidé à faire quelques ajustements. « Oui je me souviens ! » Il lui adressa un sourire bien plus franc, heureux d’avoir au moins ce souvenir de ce qu’elle projetait pour son avenir. « Tu as des soucis pour les travaux ? » Et bien sûr qu’il ne pouvait s’empêcher de rendosser son rôle d’éternel aîné protecteur. « Est-ce que tu as besoin d’un coup de main ? » Que ce soit financier ou même matériel. Il n’était pas un as du bricolage, mais son père lui avait tout de même transmis les bases. « Tu sais j’ai le sentiment que c’est dangereux de reprendre cette direction, c’est exactement comme ça qu’on en est venus à couper les ponts… » Ses sourcils se froncèrent, ne comprenant pas pourquoi elle semblait si craintive à l’idée de reprendre une conversation qui avait été avortée il y a désormais si longtemps. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Elle avait autre chose à lui dire, il le sentait désormais. « Ce sont mes parents. » N’avaient-ils pas toujours été le nœud du problème ? « Et tout ce qu’ils m’ont légué, c’est grâce à ça que j’en suis là aujourd’hui. » Légué ? À nouveau, il n’était plus certain de comprendre tous les aboutissants de la conversation. « Comment ça ? » Est-ce que c’est ce point qui avait causé toute cette tension entre eux ? « Je, enfin tu... Tu te souviens qu’ils sont morts ? » La nouvelle lui fit l’effet d’une bombe. « Non… » Il n’allait pas lui mentir, il n’avait aucun souvenir de ce détail. Pourtant, ce n’est pas quelque chose qu’il aurait oublié aussi facilement. « Attends… » Il ne comprenait plus rien et à force de froncer les sourcils, il sentait un mal de crâne venir s’immiscer sous son cuir chevelu. « On c’est pris la tête parce que tes parents sont décédés ? » Qu’est-ce qui avaient pu les amener à un tel point de non-retour ? Il comprenait qu’Ava avait continué à se voiler la face, mais… « Me dis pas que j’ai profité de ça pour vouloir te faire ouvrir les yeux sur la situation… » Il en avait honte et pourtant cela lui ressemblait point pour point. Il avait probablement profité du fait que les parents d’Ava ne pourraient plus jamais exercer la moindre pression sur leur fille pour en profiter. « Ava, je suis désolé. » Il ne savait trop quoi dire d’autres… Mais déjà, un autre point venait le titiller plus que de raison. « Mais… Tu as arrêté, hein ? » Elle ne continuait plus à offrir sa compagnie à des vieillards, hein ? Il ne prenait pas de pincettes, mais il avait besoin de savoir. Qu’est-ce qui c’était passer alors qu’il n’était pas là pour veiller sur elle ? Est-ce qu’elle avait replongé ? Est-ce qu’elle l’avait contacter parce qu’elle avait besoin d’aide pour s’en sortir ? Toutes les questions se déroulaient à la vitesse de la lumière, mais Atlas se contenta de relever les yeux vers la jeune femme, attendant une première réponse de sa part.

ignorance is your new best friend
ft  @Atlas Siede

Ava possédait toutes les cartes en main et la vulnérabilité toute relative d’Atlas pesait inconsciemment sur elle, son regard cherchant à sonder celui de son ami. Il avait été l’un des premiers piliers de sa vie, quelqu’un avec qui elle avait pu se confier non pas seulement parce qu’il l’avait pris sur le fait et avait empêché l'innommable de se produire mais aussi parce qu’ils avaient développé de solides liens. Depuis ce soir-là, Atlas avait été présent pour la protéger et le voir continuer à lutter pour le faire alors qu’il ne possédait plus tous les détails pour lui permettre un jugement précis la contrariait. « J’ai pas besoin que tu reviennes là-dessus si tu ne le souhaites pas, je ne m’en souviens pas, ça n’a plus réellement d’incidence maintenant. » Malgré la sincérité de sa voix, Ava ne réussissait pas à voir son affirmation comme une conclusion à toute cette histoire. Elle avait l’impression de lui devoir la vérité, parce que c’était la seule chose qu’elle pouvait lui accorder après l’avoir privé de sa présence quand il en avait le plus besoin. « J’ai vraiment dû te pousser à bout pour que tu exploses comme ça. » Le visage de la blonde s’était baissé pour quitter le regard d’Atlas, refusant de le voir porter l’intégralité d’un fardeau dont il ne saisissait même pas l’ampleur. « C’est oublié, Ava. » Elle lui avait adressé un léger sourire, empli de nostalgie et de tristesse. « On a perdu du temps, mais c’est pas grave. » Elle ne relèverait pas l’ironie des mots qu’il avait prononcés bien qu’ils aient eu pour effet de la faire tiquer. Évidemment, Atlas avait oublié la portée de leur dispute, comme tout un tas d’autres choses, mais elle savait que son accident n’était pas la seule raison l’amenant à vouloir tirer un trait sur tout cela. Dans d’autres circonstances, il aurait probablement laissé Ava revenir dans sa vie avec la même facilité et cette idée venait la contrarier encore un peu plus - elle aurait pu être présente pour lui plutôt que de s’accrocher aussi fort à sa rancœur. Cela ne lui ressemblait pas et elle cherchait à comprendre comment l’une des personnes qui comptait le plus pour elle avait pu toucher une corde sensible au point qu’ils en arrivent là. « Tu as raison, passons à autre chose, mais promets-moi de pas culpabiliser parce que je t’assure que je suis celle qui a dépassé les limites. » avait-elle finalement répondu en guise de cloture à ce chapitre, sa volonté de savoir qu’il ne se torturerait pas l’esprit en s’imaginant avoir été trop dur avec elle l’empêchant de taire l’intégralité de son inquiétude.

Ils avaient finalement repris une conversation des plus banales, reprenant là où ils s’étaient arrêtés, Ava encouragée par sa main dans la sienne. « Oui je me souviens ! » D’ordinaire si assuré et charismatique, Atlas avait presque l’air d’un enfant un matin de Noël en réalisant pouvoir retracer un souvenir et cette image était à la fois attendrissante et terriblement difficile à accepter. « Tu as des soucis pour les travaux ? » avait-il demandé et un rire s’était échappé de ses lèvres, certaines choses ne changeaient pas. « Est-ce que tu as besoin d’un coup de main ? » Son visage s’était tourné vers la gauche et la droite. « J’ai misé sur des contrats d’insertion donc ça a pris un peu plus de temps que prévu mais je ne suis pas pressée. Tout va bien, t’as pas à t’inquiéter. » Son sourire se voulait rassurant et pourtant, elle était consciente que l’argent utilisé pour payer de véritables artisans pour terminer un chantier que ces seuls contrats ne pouvaient pas entièrement assumer n’était pas éternel. Ava ne voulait pas l’inquiéter, ni même lui demander quoique ce soit alors qu’elle se sentait encore tellement redevable envers lui. Elle s’était arrêtée dans son discours, réalisant que la question d’Atlas portrait peut-être plus sur ce qu’elle ressentait vis-à-vis de son passé que sur sa carrière professionnelle. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Que le projet qu’elle était en train d’évoquer avec autant de passion était toujours intimement lié à ceux qu’Atlas avait parfois tendance à juger trop vite. « Comment ça ? » Et en un instant, en plantant ses pupilles dans les siennes après avoir constaté l’intonation de sa voix, Ava réalisait que les choses n'avaient pas été laissées au même endroit pour elle et lui. Atlas avait maintenant un train de retard et elle devrait tâcher d’être claire, précise et limpide. « Non… » Le menton de la blonde s’était levé alors qu’elle réalisait que l’année de la mort de ses parents entrait effectivement dans la période d’ombre de l’esprit de son ami. « Attends… » Ils avaient chassé d’un revers de la main la dispute qui les avait séparés, pourtant, ils ne pouvaient nier plus longtemps le besoin d’éclaircir un grand nombre de points. « On c’est pris la tête parce que tes parents sont décédés ? » Elle aurait voulu le stopper et pourtant, elle avait l’esprit encore embué par ce sentiment tenace de culpabilité. « Me dis pas que j’ai profité de ça pour vouloir te faire ouvrir les yeux sur la situation… » Si elle avait été présente dès son réveil, elle aurait pu tout lui expliquer et lui éviter de devoir tenter de piocher dans son esprit les bribes de souvenirs ici et là, un travail douloureux qu’il avait sûrement déjà dû entamer et sur lequel ses proches avaient déjà dû l'aider.  « Ava, je suis désolé. » Probablement pas autant qu’elle, elle avait l’impression d’être un fantôme du passé apportant plus de désarroi que de joie. « Atlas, arrête, s’il te plait, tu te fais du mal pour rien et tu as tout faux. » avait-elle finalement réussi à prononcer parmi les phrases prononcées par le pilote qui cherchait désespérément à comprendre. « Je vais essayer de te resituer un peu tout ça, mais te moque pas, t’as pas dû oublier à quel point j’étais mauvaise pour raconter les histoires… » Ils avaient échangé un rire en se remémorant la façon dont l’enthousiasme d’Ava après avoir lu un livre ou vu un film qui l’avait marqué l’empêchait de raconter quoique ce soit de cohérent. Une succession de péripéties incompréhensibles, qui n’avait jamais donné très envie à Atlas de découvrir l'œuvre dont elle parlait. « On a arrêté, enfin j’ai arrêté de te parler en Septembre 2021. » Elle commençait très mal et pour cause, à son incapacité notoire à raconter quoique ce soit s’ajoutait maintenant son immense culpabilité. Ava jouait avec les bagues qui ornaient ses doigts pour continuer, faisant de son mieux pour ne pas se laisser submerger par la nouvelle évocation de leur dispute. « C’était juste avant ton accident, tout ça. Donc ça n’avait rien à voir avec leur mort, ça a eu lieu bien avant et t’as été là pour moi. Comme toujours. » Cette fois-ci, c’était elle qui avait resserré son étreinte sur les mains du pilote pour donner un peu plus d’intensité à ce qu’elle venait de dire. « En résumé, ils ont eu un accident de la route en 2018, j’ai hérité et j’ai utilisé l’argent pour réaliser le rêve dont je t’avais parlé. » Elle avait haussé les épaules, comme si elle venait de prononcer la plus grande banalité du monde. Son deuil était fait, il avait de toute façon était fait seulement quelques minutes après que leur décès ait été prononcé - se morfondre n’ayant jamais été sa tasse de thé. « Mais… Tu as arrêté, hein ? » Ava n’avait pas pu s’empêcher de lever les yeux au ciel avant de lui accorder un sourire rassurant, elle ne s’autoriserait plus à lui reprocher de s’inquiéter pour elle. Elle avait retenu la leçon. « Depuis que j’ai 24 ans, Atlas. » avait-elle répondu avec un rire, de ça, il devait normalement se rappeler. « T’en fais pas, j’ai pas profité que tu aies le dos tourné pour faire des bêtises. » Il n’y avait qu’auprès de lui qu’elle qualifiait ça d’erreur, parce qu’elle n’avait jamais eu de problème à assumer l’activité qu’avaient choisi ses parents pour elle. Mais elle soulignait également de cette façon combien sa vie était restée extrêmement lisse depuis qu’ils ne s’étaient pas parlé, comme pour le rassurer, son visage s’approchant du sien pour chuchoter la fin de sa phrase et le faire rire, faisant retomber toute cette tension qui s’accumulait.

(c) katesgifsrp & harleystuff

ignorance is your new best friend

@AVA GOOD & ATLAS

« Tu as raison, passons à autre chose, mais promets-moi de pas culpabiliser parce que je t’assure que je suis celle qui a dépassé les limites. »
« Je vais essayer. »

La promesse se voulait complexe quand, au cours de la conversation, Atlas ne cessait de réaliser tout ce qu’il paraissait avoir loupé à ses côtés. Tout ce qui ne faisait guère de sens, tout ce qu’elle paraissait vouloir lisser pour ne pas l’amener à s’inquiéter. Mais il ne savait pas faire autrement, pas avec elle. « J’ai misé sur des contrats d’insertion donc ça a pris un peu plus de temps que prévu, mais je ne suis pas pressée. Tout va bien, t’as pas à t’inquiéter. » Elle n’était pas pressée certes, il en avait conscience, Ava se voulait du genre perfectionniste, elle préférait repousser la date d’ouverture et avoir ce dont elle avait toujours rêvé. Mais le temps se voulait toujours traduit en argent et il ne pouvait s’empêcher de se soucier de cette partie. Est-ce qu’elle avait les fonds suffisants ? Atlas ne presserait pas la question, il ne voulait pas se montrer imposant. Si elle avait un véritable problème, il osait espérer qu’elle se tournerait vers lui. Mais était-ce encore le cas après tout ce qu’il venait d’apprendre ?

Et son monde, son assurance, ne cessait de s’écrouler à mesure qu’Ava lui apprenait les changements dans sa vie. Atlas se voyait perdre pied, incapable de pleinement mettre de côté ce qui semblait avoir été la cause de leur dispute. Son esprit logique avait besoin de comprendre, besoin d’intégré pleinement ce qui avait bien pu se dérouler, et surtout Atlas ressentait le besoin irrépressible de s’excuser. De toutes les manières possibles, même si cela s’avérait maladroit. Il était prêt à reprendre le blâme sur ses épaules. Tout ce qu’elle voudrait bien lui donner en réalité. « Atlas, arrête, s’il te plaît, tu te fais du mal pour rien et tu as tout faux. » Il avait parlé avant de réfléchir, avait laisser ses pensées s’embarder à mille à l’heure alors qu’Ava cherchait encore à tenir les rênes. « Je vais essayer de te restituer un peu tout ça, mais te moque pas, t’as pas dû oublier à quel point j’étais mauvaise pour raconter les histoires… » Il ne put s’empêcher de rire un peu, plus par nervosité qu’autre chose. Il avait besoin de savoir, de comprendre encore un peu. « On a arrêté, enfin j’ai arrêté de te parler en Septembre 2021. » Instinctivement, Atlas hocha la tête. Cette partie, il l’avait compris. Juste avant son accident, juste avant que sa vie prenne une vrille étrange. « C’était juste avant ton accident, tout ça. Donc ça n’avait rien à voir avec leur mort, ça a eu lieu bien avant et t’as été là pour moi. Comme toujours. » Cette simple information participa à calmer son agitation. Il avait été présent pour elle, malgré ce qu’il pensait de ses parents, Atlas n’aurait jamais souhaité leur mort. « En résumé, ils ont eu un accident de la route en 2018, j’ai hérité et j’ai utilisé l’argent pour réaliser le rêve dont je t’avais parlé. » Oh. « Je suis désolé. » Il lui avait sûrement dit à l’époque, mais il ressentait le besoin de le dire encore une fois. Elle ne le disait pas, mais il savait que parfois, souvent, il n’avait pas été du genre tendre avec elle autour de ce sujet précis. « Je remettrais plus le sujet sur la table. » Bon, il avait déjà failli à sa parole une fois, alors pour la bonne figure, il s’empressa d’ajouter. « Promis cette fois. » Il pouvait voir l’amusement dans ses yeux. Et Atlas compris, enfin. Ava avait fait son deuil, depuis longtemps. Il s’était montré présent à ses côtés à ce sujet et leur dispute n’avait rien à voir avec tout cela. Elle lui avait reproché d’être cet homme trop protecteur, celui qui agissait avant tout comme un grand frère. « T’en fais pas, j’ai pas profité que tu aies le dos tourné pour faire des bêtises. » Et cette fois, son rire se voulut plus sincère que jamais. « Tu pourras jamais m’empêcher de m’inquiéter pour toi. » Leur amitié avait commencé ainsi, parce qu’il s’était inquiété pour elle, dans ce bar miteux. « Mais je… Je te promets de ne plus être aussi chiant. » Il allait essayer, parce qu’il était hors de question que l’erreur se produise à nouveau. « Et hors de questions de disparaître à nouveau, okay ? » Il vint prendre sa main dans la sienne. Il le savait, cela ne se reproduirait pas. Qu’importe ce qu’il avait pu oublier d’autres. Ava n’avait jamais voulu cela et lui non plus. Maintenant que les choses ont été dites, rien ne viendrait les séparer à nouveau.