Le mariage a été parfait. Il continue de l’être. Swann n’a jamais eu de cesse de poser son regard sur son mari pour mieux en observer son immense sourire, ce dernier expliquant par lui-même tout le bonheur, partagé, qui est le sien. L’anglais craignait les réactions de certains invités malgré tout, mais ils lui ont tous donné tort, à son plus grand soulagement. La cérémonie s’est aussi bien passée que la soirée continue de faire son bout de chemin, les différents invités se mêlant naturellement et les discussions allant aussi bon train que les bouteilles se retrouvent enlevées des tables par les serveurs. Swann observe le tout d’un air amusé, néanmoins bien soulagé qu’ils aient prévu bien assez de chambres pour ceux qui voudraient rester, ou ceux qu’ils pousseront à le faire si jamais ils estiment que leurs convives ont trop bu. “Wendy ? T’en fais pas, je vais la prendre, va t’amuser.” Il annonce à l’encontre de sa belle-soeur, touché qu’elle ait autant veillé à prendre soin de la petite Robin tout du long de la soirée. Pour autant, il ne veut pas lui imposer la présence du bambin et surtout la pression sur les épaules, puisqu’elle demande malgré tout une attention constante. Elle a été un ange tout du long, ayant à peine gigoté dans les bras de ses tantes au moment de la cérémonie. Depuis, elle semble apprécier toute l’attention que les convives lui portent un à un, aucun des nouveaux mariés ne pouvant s’étonner qu’ils la trouvent aussi mignonne qu’ils le pensent déjà. Wendy est jeune, elle mérite de profiter des boissons sans que Rory ne cherche à la surveiller de trop, et elle mérite de simplement profiter de sa soirée, Swann déjà certain qu’elle veillera bien plus tard qu’eux.

Robin se retrouve lovée contre lui, les mains de l’anglais la retenant fermement contre son dos, sans pour autant cesser de caresser doucement ses cheveux blonds devenus un brin plus longs, maintenant qu’elle s’apprête à fêter son cinquième mois. Le visage de la petite posée contre le sien, il balaie la salle de réception du regard pour trouver Rory, vers qui il s’approche, le dérobant rapidement à une discussion apparemment passionnée. L’anglais dégage une main pour l’enrouler autour du bras de son mari et lui annoncer simplement sa présence. “Elle commence à fatiguer. Je vais la coucher, si tu veux lui souhaiter une bonne nuit.” Ce n’est rien, mais cela reste tout de même un rituel qu’ils ont rapidement mis en place, les deux hommes ayant à cœur d’être présent à chaque instant de la vie de leur fille. A en juger par les nombreux bâillements de la petite, il est certain qu’elle lutte pour rester éveillée, ayant sans doute à cœur de s’amuser comme le font tous les adultes autour d’elle. Dans un sourire, et cette fois-ci bien plus destiné à n’être qu’une confession entre eux, il ajoute contre son oreille. “Je l’ai reprise à Wendy juste avant qu’elle n’ait un peu trop des envies de maternité, je crois.” L’idée la fait rire, elle fera sans doute un peu moins rire Rory qui couve encore beaucoup celle qu’il considérera toujours comme sa petite sœur à protéger. “Prends ton temps.” Swann reprend, pour lui signifier qu’il peut terminer sa conversation. Robin cherche l’attention de son père en tendant les bras, geste qui a tout pour émouvoir un peu plus Swann, qui ne peut que comprendre le besoin de la jeune fille de recevoir l’attention de Rory.

Il se dégage du petit groupe pour leur laisser un peu de répit, Robin doucement bercée dans ses bras. Déjà, il sait que Rory les retrouvera bien vite, pour une infinité de raisons faisant qu’il a bien trop à cœur de passer autant de temps que possible avec leur fille. “Tu sais ce qu’on va faire Rob’ ? On va te mettre ton plus beau pyjama et choisir la meilleure chambre.” Elle a beau être parfaitement adorable avec sa tenue de mariage, n’en reste pas moins qu’elle sera bien plus confortable dans son pyjama, que Swann s’applique à lui mettre avec tout le soin du monde, ayant bien évidemment choisi leur chambre pour en faire celle de Robin aussi: ils seront sûrement rassurés de la savoir juste à côté d’eux plutôt que de devoir compter sur le babyphone. “Tu sais ce qui serait une très bonne idée aussi ? Une très, très longue nuit pour laisser à tes papas un peu plus d’une heure ou deux de sommeil.” Il négocie, il essaie. Il achète sa clémence en lui offrant des peluches sur la table à langer, il propose une longue nuit pour la petite parce qu’il sait qu’ils ne sont pas prêts de trouver le sommeil de leur côté, un peu trop occupés à profiter pleinement de tous les aspects de la soirée autant que des invités, réunis pour une seule soirée. “Papa arrive, ne t’en fais pas. Mais je peux au moins choisir ton pyjama, et je continue de penser que le violet te va mieux au teint.” Sujet sur lequel Rory ne partage pas son avis et, pour une fois, il ne cherche pas à faire de compromis, tant parce que cela n’a pas réellement d’importance que parce qu’il ne veut pas imposer trop longtemps à Robin de rester allongée. Au plus tôt elle sera changée et au mieux ce sera, surtout alors qu’il continue de prier pour qu’elle arrive à trouver le sommeil malgré la musique encore présente à quelques murs de là.

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Rory aurait du s'en douter lorsqu'il s'était présenté à la table occupée par sa tante, porté par l'envie de lui faire la conversation pour rattraper ces années sans vraiment se voir autrement que par écran interposé : elle en avait forcément profité pour lui mettre le grappin dessus et lui tenir la jambe plusieurs minutes, entourée d'une partie de sa famille que Rory n'avait pas revu depuis un certain temps. Il faut dire que les sujets de conversation ne manquaient pas lorsque vous aviez comme eux des choses à rattraper, plus encore lorsque le jeune homme qu'ils avaient quitté s'était fait passer la bague au doigt quelques heures plus tôt, en plus d'être devenu père quelques semaines auparavant. « Ça fait vraiment plaisir de te voir aussi heureux avec Swann et... Robin, c'est ça ? C'est très joli, comme prénom. » Et il suffisait comme toujours de voir s'étirer ce sourire immensément ému pour deviner quelle fierté ça répandait en lui, d'être aujourd'hui officiellement marié à l'homme qui faisait battre son cœur depuis tant d'années et d'avoir réalisé avec lui son plus grand rêve : celui de fonder une famille. Et comme si l'univers était justement à l'écoute, c'est la silhouette de Swann qui se glissa bientôt à ses cotés et des sourires attendris que sa présence et celle de leur fille, paisiblement blottie entre les bras de l'anglais, suscita autour d'eux. “Elle commence à fatiguer. Je vais la coucher, si tu veux lui souhaiter une bonne nuit.” Un rituel que Rory ne manquerait pour rien au monde, pas même ce soir où tout le monde était impatient et enthousiaste à l'idée de leur transmettre leurs vœux, ce qui rendait forcément cette soirée aussi magique que la journée qu'ils avaient tous passé mais ne saurait pour autant le détourner de ses priorités. « Oh, ma puce. Ça a été une longue journée pour toi, pas vrai ? » Entre la cérémonie, le vin d'honneur, les photos et le dîner, Robin avait forcément capté l'attention d'une partie des convives qui pour beaucoup s'étaient émerveillés devant sa frimousse et ses petits bras potelés dans sa robe de mariage. Autant d'attention qui pouvait facilement devenir source de stress et de fatigue pour un bébé de son âge. « Je comptais justement vous rejoindre. On avait presque terminé. » Et quand bien même sa tante aspirait sûrement à le monopoliser encore un petit moment, il s'assurerait qu'elle irait plutôt trouver sa mère, son père ou l'un des membres de sa fratrie qui pour sûr saurait la distraire et l'occuper. “Je l’ai reprise à Wendy juste avant qu’elle n’ait un peu trop des envies de maternité, je crois.” Si les mots de Swann suscitèrent l'amusement de ce dernier, Rory se fendit plutôt d'une grimace. « N'allons surtout pas lui mettre ce genre d'idées en tête pour l'instant. » Wendy avait été géniale avec sa nièce et il ne doutait pas le moins du monde qu'elle serait toujours une baby-sitter dévouée pour Robin, mais il la connaissait par cœur et était bien placé pour savoir qu'elle ne ferait pas preuve de la même patience avec son propre enfant. Wendy chérissait sa liberté et n'y renoncerait sûrement pas pour changer des couches. “Prends ton temps.” - « Je vous rejoins dans deux minutes. » Et échangeant un regard amoureux avec celui qu'il pouvait enfin officiellement appeler son mari, Rory agita doucement ses doigts devant sa fille. « Je serai pas long, mon trésor. » Et il était probable que Robin, déjà à moitié assoupie dans les bras de son père, s'en inquiète moins que Rory lui-même, pour qui chaque minute passée loin d'elle était déjà une minute de trop.

Prenant congé du petit groupe, Rory ne perdit pas une seconde pour rejoindre l'intérieur de la demeure, saluant au passage les quelques invités qui à leur tour rejoignaient leurs quartiers après avoir profité des festivités du soir. Ses pas le menèrent bientôt à l'étage, jusqu'à la chambre que les jeunes mariés avaient réservé à leur nom et où le couple avait évidemment veillé à prévoir tout le nécessaire pour changer et préparer Robin. Une table à langer, des affaires propres et des jouets pour la distraire si le temps lui semblait trop long. Il va sans dire que même cette journée si importante pour eux ne saurait pas les détourner de l'essentiel : leur fille. “Papa arrive, ne t’en fais pas. Mais je peux au moins choisir ton pyjama, et je continue de penser que le violet te va mieux au teint.” Debout dans l’entrebâillement de la porte, son regard posé sur Swann qui s'assurait que leur fille puisse dormir dans des vêtements plus confortables que la robe qu'elle avait revêtu pour la journée, c'est un petit sourire amusé qu'il afficha bientôt. « Mais tu dois quand même avouer que le vert arrive en deuxième position. » Il souffla avec malice, s'approchant de Swann après avoir refermé la porte derrière lui, s'assurant ainsi que son mari, leur fille et lui auraient toute l'intimité nécessaire pour profiter de ces moments en famille, loin de l'effervescence qui régnait encore en bas. « Je suis désolé, je pensais pas que la discussion s'éterniserait. C'est de la famille que j'avais pas vu depuis des années. Des oncles, des tantes et des cousins qui vivent à l'autre bout du pays. » Autrement dit, de la famille dont il n'était pas vraiment proche mais qu'il avait malgré tout tenu à inviter pour cette journée hautement symbolique, peut être avec l'espoir que si ses parents étaient occupés à sociabiliser avec des proches, ils ne penseraient pas à régler leurs comptes au beau milieu du dîner. « On a comme qui dirait rattrapé le temps perdu, et moi, j'ai peut être bien passé vingt minutes à leur parler de toi et de Robin. Je crois qu'ils sont pas loin d'être devenus vos plus grands fans. » Son sourire se fit plus doux tandis qu'il enroula un bras autour de la taille de l'anglais pour le ramener un instant à lui, et déposer son visage dans le creux de son cou pour y répandre quelques baisers. Rien qui soit susceptible de prendre une tournure plus charnelle, à cet instant où ils avaient davantage la tête à prendre soin de leur fille, mais qui démontrait tout l'amour et toute la fierté qu'il éprouvait à la seule idée de pouvoir parler de lui comme son mari. Et d'être non seulement son époux aux yeux de la loi, mais aussi du monde entier à présent que cette alliance trônait à son doigt. « Tu veux l'allonger sur le lit ? Ça l'aidera peut être à s'endormir si on se couche près d'elle. » Reportant toute son attention sur leur fille, Rory se pencha un instant au-dessus de la table à langer pour saisir doucement ses petites mains entre ses doigts et lui sourire. Lorsque son regard retrouva celui de Swann, c'est dans un souffle qu'il osa demander. « Comment tu te sens ? » La réponse pourrait sembler évidente, maintenant qu'ils s'étaient dit « oui » devant tous leurs proches et avaient passé une journée des plus belle et mémorable à leurs cotés. Seulement Rory voulait s'assurer que ce trop plein d'émotion ne le chamboulait pas trop et qu'il oserait le lui dire dans le cas contraire. « J'ai l'impression que tout s'est plutôt bien passé. Avec ta mère, avec mes parents. » Avec Arthur qui avait fait des efforts significatifs qui n'avaient pas manqué de toucher sincèrement l'acteur. Avec Garrett et Rosalie qui n'avaient rien montré des tensions qui régnaient entre eux et qui avaient tenu leurs rôles à la perfection, pour le plus grand soulagement de Rory. « J'aime nos invités, tu le sais, mais j'attendais impatiemment de pouvoir me retrouver seul avec vous deux, mes amours. » Sa main libre se fraya un chemin jusqu'à la joue de son époux que son pouce s'employa à caresser doucement, un sourire doux et paisible retrouvant le chemin de ses lèvres. Parce qu'il était heureux, qu'il avait véritablement tout pour l'être et que cet instant à lui seul le lui rappelait de la plus belle des façons.

C’est sans le moindre doute que Swann s’est frayé un chemin à travers la villa, certain que lui et sa fille n’auraient pas à attendre bien longtemps avant que Rory les rejoigne. Il a à cœur que son mari puisse lui souhaiter une bonne nuit et il sait qu’il en est de même en retour, ce qui poussera l’acteur à écourter sa discussion au besoin, sans doute quitte à la reprendre plus tard. La soirée s’arrête tôt pour la toute jeune Robin mais ils ont encore plusieurs heures devant eux de leur côté. En attendant son arrivée, Swann entretient une conversation à sens unique avec sa fille, tentant ainsi d’occuper son attention pour qu’elle ne soit pas gênée ou ennuyée par le changement de tenue. Après tout, Swann signe et persiste: le violet lui va parfaitement au teint. « Mais tu dois quand même avouer que le vert arrive en deuxième position. » La voix de Rory s’ajoute naturellement à la conversation, Swann tournant son regard en sa direction dans un sourire déjà comblé. “En deuxième position c’est ok.” Il concède sans mal, son sourire grandissant prouvant bien son manque d’intérêt certain pour un quelconque débat à ce sujet. La porte se referme derrière Rory, les laissant de nouveau dans un calme salvateur. « Je suis désolé, je pensais pas que la discussion s'éterniserait. C'est de la famille que j'avais pas vu depuis des années. Des oncles, des tantes et des cousins qui vivent à l'autre bout du pays. » Ses excuses trouvent un mouvement de tête chez Swann, ce dernier balayant l’air de droite à gauche: il n’y a rien dont il doive s’excuser. En ce soir de mariage, il a raison de profiter un peu de la visite de famille éloignée et de leurs amis qu’ils ne voient pas autant qu’ils aimeraient. “J’ai à peine eu le temps de lui mettre son pyjama, tu n’as rien manqué.” L’anglais tempère et le rassure, certain que Rory continuera à s’en vouloir même s’il lui dit ne pas lui tenir rigueur de quoi que ce soit. Jamais Swann n’aurait eu envie de l’extirper de cette discussion, trop conscient que cette soirée est une belle occasion pour reprendre et garder contact.

« On a comme qui dirait rattrapé le temps perdu, et moi, j'ai peut être bien passé vingt minutes à leur parler de toi et de Robin. Je crois qu'ils sont pas loin d'être devenus vos plus grands fans. » L’attention de l’anglais se retrouve considérablement amoindrie lorsqu’il sent le bras de son mari passer autour de sa taille, son corps se rapprochant naturellement du sien pour que son visage trouve refuge contre le cou du brun. Il passe une main dans son dos, l’autre toujours précautionneusement posée contre le torse de Robin pour qu’elle ne risque pas de bouger et surtout de tomber. Il le parsème de baisers sans que l’anglais ne cherche à s’y opposer un seul instant, à son tour occupé à l’embrasser contre son cou le temps d’un maigre instant. La prise de sa main se resserre doucement contre sa chemise, marquant sans doute son impatience à l’idée qu’ils se retrouvent à nouveau seuls, plus tard. Il ne voudrait écourter le jour de leur mariage pour rien au monde, évidemment, mais il continuera de toujours chérir au plus haut point les moments passés en famille. Son pouce caresse doucement le torse de sa fille et son regard se relève finalement dans celui de Rory, qu’il peut désormais pleinement appeler son mari. “Tant que personne ne menace ta première place.” Chose dont il ne saurait douter, Rory étant son plus grand fan, tout comme lui est le sien et qu’ils sont, ensemble, ceux de Robin.

Dès l’instant suivant, Robin a de nouveau leur attention pleine et entière, chose à laquelle la toute jeune enfant s’est sans doute déjà habituée tant ils font tourner leur monde autour d’elle. « Tu veux l'allonger sur le lit ? Ça l'aidera peut-être à s'endormir si on se couche près d'elle. » L’anglais hoche la tête, autant pour l’idée en elle-même que pour l’occasion de passer un peu de temps avec Robin, qu’il a l’impression de n’avoir que trop peu vue au cours de la journée. Elle a toujours été entre de bonnes mains et sous les plus grands soins, mais tout de même. Le visage de Swann affiche un sourire pleinement comblé lorsqu’il observe Rory la prend dans ses bras, complétant ainsi parfaitement le tableau de ses rêves. « Comment tu te sens ? » A cette question, l’anglais a plus que jamais une réponse à donner. “Heureux.” Il sait très bien pourquoi son mari lui pose la question, tout comme il en est touché, mais aujourd’hui il n’y a aucune raison de s’inquiéter, à aucun niveau. Robin à hauteur de visage, il en profite pour déposer un baiser contre la tempe du bambin, plus heureux et insouciant que jamais. Ils sont dans leur bulle, leur parfaite petite bulle. “Et toi ?” Bien que Rory soit habitué à recevoir autant d’attention, Swann se soucie quand même de la réponse qu’il pourrait apporter à cette question, ne voulant pas craindre d’être aveuglé par son propre bonheur s’il pouvait exister le moindre point négatif dans le cœur de Rory. « J'ai l'impression que tout s'est plutôt bien passé. Avec ta mère, avec mes parents. » - “C’est pas qu’une impression.” Il le lui assure et rétablit pleinement la vérité: tout s’est bien passé, sans doute même infiniment mieux que ce que les mariés auraient pu espérer, bien conscient des différences de caractères de certains de leurs invités. Et pourtant, aucune dispute, aucun scandale non plus. Tout le monde s’est tenu, tout le monde a fait les efforts nécessaires pour ne pas gâcher leur journée de mariage et, pour ça, ils leur seront sûrement éternellement reconnaissants. « J'aime nos invités, tu le sais, mais j'attendais impatiemment de pouvoir me retrouver seul avec vous deux, mes amours. » A la main posée contre sa joue, Swann pose la sienne par-dessus, caressant doucement les phalanges de son mari, pour mieux s’attarder sur les contours de son alliance. Avec la même lenteur et tout autant de douceur, il retrouve ses lèvres dans un baiser simple mais nécessaire. “Tu me crois si je te dis que tu m’as manqué ?” Il avoue dans un rire délicat, n’ayant finalement pas beaucoup passé de temps avec Rory alors qu’ils étaient chacun occupés à profiter de la présence de leurs invités. Pourtant, il sait que ce n’est que partie remise. “J’aime nos invités aussi, mais tu es le seul avec qui je me marie, alors j’imagine que ça explique beaucoup de choses.” Il avait le droit d’avoir hâte de retrouver Swann, tout comme l’inverse est aussi vrai et s’étend sans la moindre difficulté à la toute jeune Robin, pour qui ils cessent leur discussion au moment de la poser dans le lit, chacun couché à sa droite et à sa gauche.

“Ta famille a été parfaite avec elle aujourd’hui.” Son visage reposé par-dessus ses bras repliés, Swann commente avec un sourire l’attention qu’a reçue Robin tout au long de la journée. Toute la fratrie de Rory s’est occupée d’elle avec un soin et une patience infinie, ce qui a fait chaud au cœur de l’anglais, toujours quelque peu stressé à l’idée de ne pas pouvoir lui-même s’occuper de Robin à la hauteur qu’il l’aurait souhaité. “Ça me fait plaisir que tu vois un peu ta famille éloignée, et tout le monde.” Il est toujours occupé par son travail, et même s’il passe plus de temps que jamais à Brisbane, il n’est jamais facile de réunir certaines personnes qui ont, à leur tour, une vie bien remplie. Le problème s’est aussi posé pour Swann, dont beaucoup d’amis ne pouvaient décemment pas faire tout le chemin depuis Londres pour un seul mariage. Néanmoins, rien ne saurait lui enlever la moindre once de bonheur. “Tu as parlé un peu avec ton père ?” Il libère un de ses bras pour caresser celui de Rory, faisant glisser ses doigts le long du bras de son mari, bien conscient de l’aspect à double tranchants d’une telle question. Ils ne sont qu’entre eux et il est encore temps de rattraper ce qui n’a pas encore été fait au cours de cette journée.

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Aussi reconnaissant soit-il envers tous leurs proches d'être venus partager cette journée si spéciale avec eux, il n'y a aucun endroit où Rory voudrait être davantage que dans cette chambre aux cotés de son mari et de leur adorable fille. A cet instant, coupés du reste des invités qui pour certains profitaient encore de la musique et du copieux buffet à desserts, ils pouvaient enfin se retrouver seuls et profiter de ce bonheur plus que jamais dépourvu du moindre nuage, maintenant qu'ils étaient officiellement mariés et tout aussi comblés dans leur rôle d'époux que dans celui de pères. C'est tout naturellement sur la petite frimousse de Robin que les yeux attendris de l'acteur s'étaient justement posés à son arrivée, alors que son premier réflexe avait été de refermer la porte derrière lui pour profiter de ce moment au calme avec les deux êtres qu'il n'avait plus aucune envie de partager avec quiconque, au moins pour les prochaines heures. “J’ai à peine eu le temps de lui mettre son pyjama, tu n’as rien manqué.” Il savait que Swann l'attendrait pour changer et border leur fille, c'est la raison pour laquelle il avait pris congé de sa tante dès que possible, ne désirant pas les faire attendre lui et leur fille, auprès de qui il avait de pouvoir s'isoler. « Je suis content qu'on ait prévu ces chambres et tout le nécessaire pour qu'elle se sente pas trop dépaysée. J'avais un peu peur que cette journée lui réussisse pas et finalement, elle a eu l'air de s'amuser autant que nous. » Et son sourire, un peu plus immense chaque fois qu'il était question de leur petite merveille, montrait à quel point cette journée avait même dépassé toutes ses espérances, et ce à bien des niveaux. Le bien être de leur fille avait bien sûr été la première de leurs préoccupations et que tout se soit si bien passé leur enlevait un maigre poids sur le cœur, là où les pères qu'ils étaient redoutaient sans doute qu'elle soit encore trop petite et fragile pour véritablement passer un bon moment. Et parce qu'il n'avait pas le moindre secret pour son mari, Rory ne se voyait pas lui cacher que leur fille et lui s'étaient tout naturellement retrouvés au centre de ses échanges avec sa famille éloignée, tel que personne n'en serait surpris. “Tant que personne ne menace ta première place.” - « Oh, ça, aucun risque. » Ce n'était pas un rôle que qui que ce soit risquait de lui ravir un jour, personne en ce monde n'éprouvant plus d'amour et de fierté à l'égard de l'homme à qui il s'était uni pour la vie et de leur petit miracle, la prunelle de leurs yeux.

Le couple prit finalement la direction du lit où ils installèrent leur fille avant de se coucher avec précaution à ses cotés, songeant que ça l'aiderait probablement à trouver le sommeil mais leur permettrait aussi de profiter d'un vrai moment rien que tous les trois, après une journée ô combien riche en émotions. Les dernières heures, c'est auprès de leurs proches qu'ils les avaient passé et il ne leur avait pas toujours été possible de s'isoler, à deux ou même avec Robin, qui semblait à l'aise au milieu des invités mais que le couple avait maintenant à cœur d'envelopper dans une petite bulle au calme. Un moment précieux et dont Rory profita pour s'enquérir de l'état d'esprit de son époux, qui ne s'étonnerait sûrement pas qu'il puisse se soucier de la façon dont il avait lui-même vécu cette journée, synonyme d'un bonheur des plus complets mais aussi d'émotions inévitablement exacerbées. “Heureux.” Et c'était tout ce qu'il avait besoin d'entendre pour laisser cette pointe de nervosité s'envoler et se laisser gagner par la certitude que oui, Swann allait bien et n'avait aujourd'hui que des raisons d'être serein. « J'aime tellement te voir comme ça. » Son mari savait pourquoi il avait tenu à lui poser la question et que ça ne signifiait pas qu'il ait pu douter un seul instant de son bonheur, pas plus que de tout ce que cette journée représentait pour lui, pour eux. C'était simplement des précautions qu'une part de lui tenait toujours à prendre, dans la simple hypothèse où toute cette effervescence et toute l'attention autour d'eux auraient fait beaucoup à gérer, surtout d'un seul coup. Maintenant qu'il n'y avait plus le moindre doute sur le sujet, tout chez lui n'était plus qu'apaisement et bonheur. “Et toi ?” Le sourire qui étira ses lèvres lui donnerait sûrement une première idée de la réponse, qui ne se fit pas attendre. « Épuisé, mais comblé. A tous les niveaux. » Tous les mots du monde ne sauraient pas suffire pour décrire le sentiment de plénitude qui ne l'avait plus quitté dès l'instant où il avait rejoint Swann devant l'autel et prononcé ses vœux, avant de le prendre officiellement pour époux. C'était une joie incomparable à aucune autre, de pouvoir à présent poser les yeux sur son alliance et songer à quel point il était chanceux d'être officiellement son mari. Tout ça, les deux hommes auraient l'occasion d'y revenir un million de fois après cette soirée, les mots leur manquant encore quelques peu pour exprimer tout ce qu'ils ressentaient. Si ce n'est, pour commencer, le soulagement qu'aucun incident ne soit venu ternir cette journée. “C’est pas qu’une impression.” Le mariage s'était déroulé sans encombre, sans esclandre, sans la moindre bavure ni le moindre imprévu. Et pour s'être longuement préparé à l'éventualité que quelque chose pourrait échapper à leur contrôle, malgré toutes leurs précautions, c'était une vraie délivrance. « Une part de moi craignait que le plan de tables suffise pas à contenir certaines tensions, mais tout le monde a joué le jeu et pour une fois tout était tellement... simple. » Ce qui n'était pas un mot qu'on employait communément pour parler des rapports chez les Craine, que ce soit entre ses parents ou ses aînés. Les efforts de Garrett et Rosalie l'avaient notamment touché en plein cœur, eux qui savaient mieux que personne tout ce que ce mariage représentait. « Le service de sécurité était largement suffisant, je suis content qu'on ait pas eu à regretter notre choix. » Celui d'avoir paré aux imprévus sans avoir voulu tomber dans la dramatisation à outrance, ni souhaité que leur mariage soit aussi encadré qu'un couronnement. Les mises en garde de Wyatt et l'intérêt accru de la presse leur avaient valu quelques sueurs froides à quelques semaines de la cérémonie, mais ils avaient su trouver un juste milieu entre la prudence et la démesure. “Tu me crois si je te dis que tu m’as manqué ?” Et finalement, c'était peut être bien ce moment-là que Rory attendait le plus depuis le début de cette journée, à présent allongé sur ce matelas aux cotés de son mari et de leur fille, les deux êtres qu'il aimait le plus en ce monde. « Tu m'as manqué aussi. Et j'espère que ça fait pas de moi un père indigne d'être impatient à l'idée de me retrouver complètement seul avec toi. » Un aveu qu'il fit du bout des lèvres, ses joues rougissant presque à cette confession, alors que ça n'était qu'une façon de lui dire qu'il était le plus comblé des pères mais aussi le plus heureux des hommes, ce qu'il lui prouverait aussi dans l'intimité lorsque le moment serait propice à ce genre de choses. J’aime nos invités aussi, mais tu es le seul avec qui je me marie, alors j’imagine que ça explique beaucoup de choses.” Émettant un petit rire, Rory arqua un sourcil amusé. « Encore heureux, je suis pas sûr que j'aurais voulu partager cet honneur avec qui que ce soit d'autre. » Il avait bien trop attendu de pouvoir l'épouser pour vouloir se la jouer partageur à ce niveau-là, c'est certain. « J'ai le droit d'être territorial maintenant que tu es mon mari. » Il souffla après avoir avancé ses lèvres près de son oreille, profitant de leur proximité pour embrasser son cou et y respirer son odeur.

“Ta famille a été parfaite avec elle aujourd’hui.” Son regard, longuement reposé dans celui qu'il pouvait désormais fièrement appeler son mari brillait pour témoigner de toute la joie que cette journée avait suscité chez lui et du fait que sa famille, c'est vrai, avait comblé Robin d'attentions et de tendresse. « Je crois qu'ils étaient tous tellement heureux de pouvoir veiller sur elle. C'est tout ce que j'espérais quand on a parlé d'adopter pour la première fois, qu'elle trouverait sa place dans la famille et qu'elle recevrait tout l'amour qu'elle mérite. » C'était une chose d'ors et déjà actée de la part de ses pères, qui l'aimaient plus que tout au monde depuis l'instant où elle était entrée dans leur vie, mais que leurs proches posent à leur tour ce regard infiniment attentionné et protecteur sur leur fille était précieux pour Rory. Elle était peut être une enfant adoptée, mais il n'avait pas le moindre doute sur le fait que personne ne la ferait jamais se sentir exclue ni différente, et c'était tout ce qui comptait à ses yeux. “Ça me fait plaisir que tu vois un peu ta famille éloignée, et tout le monde.” « Ça me tenait à cœur qu'on soit tous réunis, c'est tellement rare que ce soit le cas. Je savais pas quand l'occasion se représenterait alors j'ai voulu marquer le coup. » Les occasions de tous les voir n'étaient pas si nombreuses depuis que ses parents avaient quitté Adélaïde pour Brisbane et que chacun avait sa propre vie, sa propre famille, son propre emploi du temps pour le tenir occupé et compromettre des retrouvailles plus fréquentes. « Ils t'aiment tous déjà, tu sais. Même ceux qui n'ont pas encore vraiment eu la chance de te rencontrer. Et je dois dire que je les comprends. » Oh, bien sûr qu'il était de loin le moins objectif du lot, tel que son petit sourire amoureux le prouvait. Ça lui tenait pourtant à cœur de le rassurer sur ce point, s'il y avait le moindre risque qu'il ne se soit pas senti tellement à sa place face à ceux qu'il n'avait jamais vu ou seulement croisé à de rares occasions, pour certains. Ils étaient tous venus célébrer leur mariage, même en sachant parfois le minimum sur leur couple, et Rory parierait qu'il ne leur avait fallu que quelques instants pour cerner Swann et s'émouvoir de sa candeur et de sa sincérité. “Tu as parlé un peu avec ton père ?” Un frisson agréable le parcourut au contact des doigts de l'anglais contre la peau de son bras, alors que la question suscitait comme bien souvent un certain trouble chez l'acteur, tel que son mari le savait mieux que quiconque. « On a discuté brièvement, pendant le vin d'honneur. Il est resté aussi pudique qu'à son habitude, mais il avait l'air assez... ravi, je crois. J'imagine qu'à ses yeux j'ai au moins coché une case dans la liste des choses susceptibles de le rendre fier. » Et il y avait toujours dans sa voix cette tristesse mêlée à l'impression d'avoir échoué quelque part et de manière irréparable, lorsqu'il avait choisi d'emprunter certains chemins que son père n'avait pas toujours compris. Il savait qu'il était loin d'être sa plus grande réussite, ou l'enfant dont les exploits régalaient ses invités à chaque dîner d'affaires, mais ça compterait tellement à ses yeux de l'avoir au moins rendu fier rien qu'un instant dans sa vie. Chassant l'émotion que cette pensée insuffla au fond de son cœur, il déposa la paume de sa main sur le torse de son mari, s'assurant dans le même temps que leur fille, calme et silencieuse, commençait à s'endormir. « Et toi, tu as pu passer un peu de temps avec ta mère ? » Il souffla la question du bout des lèvres, appréhendant en retour que le sujet reste sensible, même en cette journée. « J'avais peur qu'elle se sente un peu seule au milieu des autres invités mais quand je l'ai aperçue tout à l'heure, elle avait l'air de passer une bonne soirée. » Rory et sa belle-mère avaient échangé quelques mots chaleureux au cours du dîner mais il avait souhaité que Swann, principalement, puisse passer du temps auprès d'elle. « Elle est venue, et je sais combien ça comptait pour toi. Elle a voyagé plus longtemps que quiconque pour être là, je crois que ça en dit long sur ce qu'elle serait prête à faire pour son fils. » Et il espérait de tout cœur que les choses prendraient dorénavant un chemin plus apaisé entre Swann et sa mère, qu'ils pourraient réparer leur relation et se rapprocher si c'était ce que son mari souhaitait. Tout ce qu'il disait, sans lui forcer la main, c'est qu'elle semblait pleine de bonnes intentions.

Ils profitent de leur parenthèse le jour même de leur mariage, leur fille ayant grandement besoin d’enfin se reposer et retrouver le calmé nécessaire et adapté à son jeune âge. De leur côté aussi, les deux maris sont heureux de se retrouver, comme témoignent les nombreux sourires échangés. Sur ce point là, il n’y a rien de nouveau, pas même le fait qu’ils prennent tous deux place de part et d’autre du lit, Robin entre eux et déjà prête à sombrer dans les bras de Morphée alors que le couple parle tout bas, s’assurant que l’autre a profité de la journée comme prévu. De son côté, Swann s’empresse de lui dire comment il se sent: pleinement heureux. « J'aime tellement te voir comme ça. » Et lui de l’être, de toute évidence, autant que de voir son mari sourire simplement, naturellement. “Tu y es pour beaucoup.” Une main libre caresse les cheveux de l’acteur, désormais bien moins dociles alors qu’une longue journée vient de s’écouler. S’il a tout d’un homme comblé, Swann tient pourtant à s’en assurer, raison pour laquelle il se permet à son tour de lui poser la question. « Épuisé, mais comblé. A tous les niveaux. » Et il a de quoi l’être. Épuisé. Et comblé. Le sourire de l’anglais redouble de plus belle, ses caresses contre sa peau tout autant. Tout s’est passé bien mieux que leurs espérances oseaient l’imaginer. “On se concentrera bientôt sur le comblé.” Swann le lui assure avec bienveillance, n’ayant aucun mal à observer les cernes sous les yeux de Rory. Ils ont vérifié chaque détail du déroulé du mariage et se sont occupés de Robin en parallèle, tout en devant gérer leur travail, le tout n’étant pas de tout repos. Il n’y a rien de plus normal que Rory soit fatigué, surtout maintenant alors que toute la pression et le stress retombent enfin.

Loin de voir leur mariage sous un angle utopiste, Swann écoute son mari lui faire part des derniers doutes qui subsistaient encore dans son cœur, tout comme dans celui de l’anglais sans que ce dernier n’ait à cœur de le partager. Il y a tant de choses qui pouvaient mal tourner, et ils ont tout fait pour que cela n’arrive pas, en arrangeant le plan de table comme en engageant une sécurité particulière mais discrète pour la journée. Chaque détail a été pensé à l’aide de leur wedding planner, bien plus habituée qu’eux à l’exercice. “Tout s’est bien passé et tout continue de bien se passer. On peut se détendre.” Il est certain qu’un étage plus bas, leurs invités continuent de profiter de la fête sans le moindre accroc et il espère que son mari arrive à se faire la même idée de la soirée, pour qu’il réussisse à son tour à en profiter pleinement en sa qualité d’homme comblé et plus seulement de maître de cérémonie. S’ils ont autant travaillé chaque détail durant une année entière, c’est bien pour en profiter plus que jamais en cet instant. « Tu m'as manqué aussi. Et j'espère que ça fait pas de moi un père indigne d'être impatient à l'idée de me retrouver complètement seul avec toi. » Swann comprend sans mal le sous-entendu, évidemment, et c’est justement pour cette raison qu’il accentue un peu plus encore son sourire à son tour. Son pouce presse un peu plus la joue de son mari, ses lèvres trouvent les siennes avec une joie exquise. “J’espère pas non plus.” Parce qu’ils seraient deux pères indignes dans ce cas, et ce n’est pas une idée qu’il veut perpétuer, comme en témoigne toute l’attention qu’il dédie à nouveau à Robin à la seconde où elle bouge doucement et leur rappelle sans doute qu’elle est encore là. « Encore heureux, je suis pas sûr que j'aurais voulu partager cet honneur avec qui que ce soit d'autre. J'ai le droit d'être territorial maintenant que tu es mon mari. » qu’il murmure contre son oreille, avant d’embrasser sa nuque, laissant Swann naturellement reposer sa main contre la nuque de son mari. “Ah ouais ? Territorial ? J’aimerais bien voir ça.” Il annonce avec amusement, n’y croyant pas un seul instant. Il ne l’a jamais été au courant de la quasi-décennie écoulée et il y a fort à parier qu’il ne le sera jamais non plus, la confiance étant entière entre eux, tout particulièrement sur le sujet de la fidélité. Aucun n’a jamais eu à s’en faire, et aucun n’aura jamais à s’en faire non plus, ce qui rend les paroles de Rory bien plus amusantes que prémonitoires. Il rompt leur étreinte le temps de retirer la veste de son costume et retrouve rapidement sa place contre le lit, cette fois-ci assez près de son mari pour passer son bras contre sa tête et laisser sa main reposer contre son dos, caressant doucement ce dernier. Son odeur est imprégnée de celle de Robin, et rien ne pourrait le rendre plus heureux, en témoigne le baiser qu’il dépose contre son crâne simplement parce qu’il le peut, simplement parce qu’il en a envie aussi.

« Je crois qu'ils étaient tous tellement heureux de pouvoir veiller sur elle. C'est tout ce que j'espérais quand on a parlé d'adopter pour la première fois, qu'elle trouverait sa place dans la famille et qu'elle recevrait tout l'amour qu'elle mérite. » Elle l’a trouvé, sans aucun doute. La fratrie de Rory s’est particulièrement occupée d’elle tout le long de la journée, se relayant avec un naturel déconcertant pour toujours lui donner l’attention dont elle avait besoin, et le repos nécessaire lorsqu’elle commençait à montrer des signes de fatigue. Personne n’a tenu à souligner le fait qu’elle ait été adoptée pour justifier qu’elle soit différente et mérite donc un traitement l’étant tout autant: il n’en est rien. Elle est leur fille, peu importe ce que l’absence de gênes en commun pourrait dire. Néanmoins, et pour en avoir longuement parlé, Swann comprend parfaitement les craintes de Rory, et pour cause: elles étaient tout autant les siennes. Il avait peur qu’elle reçoive un regard différent, pour ne pas dire des commentaires malvenus. Il craignait encore la réaction de sa mère, parfois attachée à la tradition et parfois non. Elle comme tous les autres leur ont donné tort pour leur plus grand soulagement, Robin ayant été traitée comme une Merveille du Monde fraîchement découverte et rien de moins. Tendrement, Swann laisse sa tête retomber contre l’oreiller et son regard se pose sur cette fille qu’il chérit tant. Leur fille. “Elle a trouvé tout ça. Je suis heureux pour elle, et pour nous.” Parce qu’elle est heureuse ou tout du moins il veut le croire, se trouvant à son tour comblé par sa présence tout en sachant qu’il en est de même pour Rory aussi. Ils ont toujours voulu fonder leur famille, et elle représente un rêve accompli. « Ça me tenait à cœur qu'on soit tous réunis, c'est tellement rare que ce soit le cas. Je savais pas quand l'occasion se représenterait alors j'ai voulu marquer le coup. » Les mariages sont faits pour réunir la famille autant que les proches, raison pour laquelle Swann comprend où il veut en venir sans le moindre mal, ce qui explique une fois de plus pourquoi il ne lui en veut pas d’avoir discuté quelques secondes de plus avec sa tante avant de venir les rejoindre. Robin et lui seront toujours là mais pour elle, il y a fort à parier qu’elle prendra un avion dès le lendemain matin. « Ils t'aiment tous déjà, tu sais. Même ceux qui n'ont pas encore vraiment eu la chance de te rencontrer. Et je dois dire que je les comprends. » Le visage de Swann se redresse lentement, assez pour que ses yeux trouvent finalement le clair de ceux de son mari dont les paroles ont tout eu pour le toucher en plein coeur. Le notion de famille est importante pour lui, aussi difficile que l’a toujours été son impression d’en appartenir à une. Etre pleinement reconnu au sein de celle de Rory est donc ô combien important pour lui, et surtout ô combien touchant, ce qu’il fait comprendre à l’acteur sans un mot, se contentant de baisser de nouveau son visage pour le lover contre son torse et fermer les yeux un instant. Ils sont sa famille plus que quiconque, désormais. “Tu es parfait.” Dans ses mots, son attitude, sa bienveillance. Il est parfait à tous les niveaux, et c’est à son tour aussi simplement que cela que Swann comprend pourquoi il l’aime éperdument depuis le premier jour.

Parce que tel est justement le cas, il le connaît mieux que quiconque et il sait que Rory appréhendait aussi de retrouver son père le jour du mariage, présence pourtant paradoxalement importante pour le garçon devenu homme. En ayant repris un peu de distance avec lui, simplement pour l’observer lorsqu’il pose la question, Swann ose enfin demander s’il a parlé à son père, sous-entendant ainsi qu’il veut s’assurer que tout s’est bien passé. « On a discuté brièvement, pendant le vin d'honneur. Il est resté aussi pudique qu'à son habitude, mais il avait l'air assez... ravi, je crois. J'imagine qu'à ses yeux j'ai au moins coché une case dans la liste des choses susceptibles de le rendre fier. » Swann sourit tristement, bien incapable de comprendre comment le père de Rory ne peut pas se montrer davantage fier de son enfant. Il est un star de cinéma, d’autres parents auraient chanté ses louanges pour bien moins, et pourtant le paternel Craine semble encore et toujours loin d’être ravi ou même contenté. Les caresses que l’anglais pose contre son bras continuent, la réponse n’étant pas aussi positive qu’il l’avait souhaité. “Tu me rends fier au quotidien, et bientôt c’est toi que Robin invitera aux journées où il présentent les métiers de leurs parents.” Quand elle sera en âge de comprendre un tel concept, elle dira à son tour être incroyablement fière de son papa. Il n’a jamais reçu l’amour qu’aurait dû lui donner son père, et c’est pour cette raison que Swann s’applique tout particulièrement en cet instant à lui rappeler à quel point ils sont présents pour lui et à quel point ils sont la famille qu’il a choisie et, surtout, pour laquelle il s’est toujours battue. De ça, il devrait être fier, bien loin de ce que peut en penser son père à son tour. “Tu es sur la bonne voie avec lui.” Il souffle plus bas, retrouvant le sujet initial sur le ton de la confession. Quelques années en arrière encore, son père n’aurait sûrement pas même daigné se présenter à un tel événement. Aujourd’hui, il est venu et il a fait des efforts. Simplement, ils reviennent de loin et le chemin est encore long.

« Et toi, tu as pu passer un peu de temps avec ta mère ? » Chacun entretient une relation difficile avec un parent en particulier, et la question revient en direction de Swann sans qu’il n’en soit réellement etonné. « J'avais peur qu'elle se sente un peu seule au milieu des autres invités mais quand je l'ai aperçue tout à l'heure, elle avait l'air de passer une bonne soirée. » Elle n’a sûrement fait que du small talk avec les quelques invités avec qui elle a parlé mais c’est pourtant bien plus que ce à quoi Swann s’attendait. Elle n’a pas fait d’esclandre pour un rien, elle n’a pas été désobligeante envers qui que ce soit, elle n’a pas même été territoriale envers sa petite fille. En réalité, Swann pense qu’elle s’est montrée sous son meilleur jour depuis bien, bien longtemps et il pense surtout qu’elle en est consciente à son tour, ayant fait beaucoup d’efforts pour cette journée si spéciale. “Je crois qu’elle a un petit faible pour le père de ton cousin… George ?” Il ajoute dans un rire simple, pour que Rory comprenne au moins que le sujet n’est plus aussi sensible qu’il a longtemps pu l’être. « Elle est venue, et je sais combien ça comptait pour toi. Elle a voyagé plus longtemps que quiconque pour être là, je crois que ça en dit long sur ce qu'elle serait prête à faire pour son fils. » Il le sait, mais il pense aussi que quelques jours d’efforts ne peuvent pas rattraper une vie durant laquelle elle n’a toujours pensé qu’à elle-même. Il aime sa mère, ce n’est pas à s’y méprendre, mais il est conscient de ses failles et défauts. En guise de première réponse, il perd momentanément son sourire et se concentre sur leur fille, qu’il prend délicatement dans les bras pour mieux la poser sur son torse, annihilant ainsi tout obstacle entre lui et Rory. Il veille à se redresser quelque peu pour qu’elle soit à l’aise et l’entoure tendrement de ses deux bras, pour qu’elle ne pense pas un seul instant avoir été oubliée. La tête de l’anglais, elle, se love naturellement contre l’épaule de l’homme qu’il aime. Ses doigts caressent machinalement ceux de sa fille, dont la respiration posée prouve la somnolence. “J’ai pas envie d’être déçu si elle retombe dans ses travers.” Il veut avoir une mère à qui se confier et à qui confier sa fille les yeux fermés, mais pour l’heure il en est encore loin. Ses confessions sont toujours difficiles, surtout en un jour aussi heureux, le ton de sa voix dénotant particulièrement de cette idée. “Je crois qu’elle a vraiment envie d’être une bonne grand-mère pour Robin et je reviendrai pas sur le fait que ça me fait toujours un pincement au coeur de pas avoir été une raison suffisante pour qu’elle rentre dans le droit chemin à l’époque, je dis juste… Je dis juste que je vais avoir besoin d’un peu de temps encore mais que je crois que tout s’arrange petit à petit, oui.” Ils retourneront à Londres pour lui rendre visite, et ils en profiteront pour prendre Robin avec eux et lui montrer un brin de son pays, ne serait-ce pour l’initier à la nourriture allant avec. “Et elle t’aime vraiment aussi, tu sais. Je le sais parce qu’elle a pas essayé une seule fois de me rencarder avec une de nos invitées, et crois moi qu’elle en aurait été capable.” Il retrouve peu à peu l’humour qui le caractérise et un sourire plus assuré avec. “J’espère que Robin connaîtra jamais ce genre de souci. On fera des erreurs, je sais, mais je veux pas qu’on fasse celles-là.” Ils seront toujours là pour elle. Ils pourront mélanger le sucre et le sel au moment de faire des gaufres un matin, oui, mais jamais lui faire penser un seul instant qu’elle n’est pas la prunelle de leurs yeux, qu’elle ne les rend pas fiers, ou qu’elle ne les comble pas de bonheur. Jamais rien de tout ça.

(c) harley & evanpeters

mendin' all the gashes.

@SWANN CRAINE & RORY

“Tu y es pour beaucoup.” Et quelle meilleure preuve du bonheur qui irradiait de Swann que les yeux brillants de son mari, que ceux de l'australien ne se lassaient de contempler ? Il aimait le voir comme ça, plus encore après tout ce que ces dernières années lui avaient valu de traverser et alors qu'aujourd'hui, plus que jamais, il était habité par la certitude que l'homme qu'il aimait allait bien. Qu'il était heureux et que rien d'autre ne comptait. “On se concentrera bientôt sur le comblé.” Il ne s'inquiétait pas vraiment pour ça, Rory, raison pour laquelle il souffla dans un petit sourire. « On va pouvoir souffler, maintenant. Enfin si cette petite princesse nous y autorise, bien sûr. » Et comme bien souvent, il était incapable de reposer les yeux sur leur merveille sans s'attendrir devant son petit visage potelé, ses sourires craquants et ses yeux impatients de découvrir chaque recoin du monde qui l'entourait. Robin était parfaite, jusque dans sa façon de les tenir éveillés jusqu'au milieu de la nuit en attendant qu'elle soit décidée à faire ses nuits. “Tout s’est bien passé et tout continue de bien se passer. On peut se détendre.” L'émotion était encore particulièrement palpable, là où la pression retombait peu à peu. A présent ils se rendaient vraiment compte d'à quel point cette journée avait été une réussite, au-delà même de tout ce qu'ils avaient pu imaginer. « C'était parfait, de bout en bout. Cette journée, c'est tout ce dont je rêvais pour notre mariage quand j'ai commencé à me projeter. J'ai presque du mal à réaliser qu'on a exaucé autant de nos souhaits. » Cette journée leur ressemblait et c'était probablement le critère le plus important à leurs yeux, le premier souhait qu'ils avaient formulé à l'égard d'Evelyn et que la jeune femme avait veillé à respecter. Entourés d'amour et de leurs proches, dans un endroit qui leur correspondait, tout ne pouvait que parfaitement se passer. “J’espère pas non plus.” La douceur de ce moment laissa pour l'occasion place aux sous-entendus et aux petits regards en coin, alors que leur nuit de noces faisait elle aussi partie de ce qu'ils étaient impatients de partager ensemble, en tant que jeunes mariés, alors que tout prenait une dimension un peu plus symbolique à présent. Plus amoureux que jamais de l'homme qui portait aujourd'hui son nom, Rory le désirait aussi jusque dans chaque pan de son être, rêvant déjà de le tenir tout contre lui et de l'avoir pour lui seul. “Ah ouais ? Territorial ? J’aimerais bien voir ça.” Il n'était sans doute pas bien crédible, même en ayant pourtant toute l'expérience requise pour se glisser dans le rôle du mari jaloux – un rôle qui en vérité lui correspondait si peu qu'il ne faisait pas beaucoup d'efforts. « Je dois assurer mes arrières avec un mari aussi séduisant. » Et ce point-ci, au moins, était tout ce qu'il y avait de plus vrai, alors qu'il aurait juré avoir de nouveau le coup de foudre pour lui, quelques heures plus tôt, lorsqu'il l'avait retrouvé devant l'autel.

“Elle a trouvé tout ça. Je suis heureux pour elle, et pour nous.” Les invités s'étaient montrés attentionnés à l'égard de la toute jeune Robin, à commencer par la fratrie de l'australien, qui avait observé son frère et ses sœurs à l’œuvre avec sa fille avec des étoiles plein les yeux. Ils avaient tous été parfaits, ils avaient tous fait en sorte de l'intégrer à la famille et l'avaient traité comme ses pères avaient toujours voulu qu'elle soit considérée : comme une Craine à part entière, peu importe qu'ils ne partagent pas le même sang et ne lui aient pas transmis leur ADN. Ça n'avait pas la moindre importance à leurs yeux, et que ce soit aussi le cas de leurs proches les comblait forcément. Robin méritait tout l'amour qu'il lui était possible de recevoir, et ça n'était encore qu'un début. Rory, lui, avait tâché de profiter au maximum de sa famille éloignée, quand bien même elle n'aurait pas pu suffire à le tenir loin de son mari et de sa fille plus longtemps. Il avait simplement à cœur de rattraper le temps perdu, mais aussi et surtout de leur parler longuement de l'homme merveilleux qu'il venait d'épouser et que tous semblaient déjà avoir adopté entièrement. Il faut dire que ça n'avait rien de compliqué, quand Swann donnait immédiatement un millier de raisons de s'attacher à lui. “Tu es parfait.” Les lèvres de Rory étirèrent le plus doux des sourires, alors qu'il jurerait n'avoir jamais connu de bonheur plus grand que celui qu'il éprouvait aujourd'hui, maintenant que Swann portait officiellement son nom et que l'alliance à son doigt le lui rappelait constamment. Et il n'y avait définitivement pas de rappel plus doux que celui-ci, alors que cette journée à elle seule symbolisait tout ce pour quoi son mari et lui s'étaient toujours battu. Ils ne pouvaient être qu'heureux et fiers d'avoir parcouru tout ce chemin ensemble, sans jamais avoir baissé les bras. “Tu me rends fier au quotidien, et bientôt c’est toi que Robin invitera aux journées où il présentent les métiers de leurs parents.” L'émotion dans son regard se raviva encore un peu plus, alors que repenser à ses échanges avec son père savait toujours l'envahir d'une certaine mélancolie. Simplement parce qu'ils n'avaient jamais partagé la relation qu'il aurait voulu, qu'il ne s'en était jamais senti aussi proche qu'il l'aurait souhaité. Autant de regrets pourtant largement compensés par le bonheur qu'il vivait aux cotés de Swann, dont les mots savaient comme chaque fois réchauffer son cœur. « Tu crois pas que j'ai assez pleuré comme ça pour aujourd'hui ? » Son rire lui prouverait sans mal qu'il plaisantait et ne lui tiendrait même pas rigueur de lui faire à nouveau verser quelques larmes, surtout quand elles étaient éternellement synonyme de joie pour l'acteur. « Moi, je suis sûr qu'elle sera toute aussi fière de dire que son papa aide les gens et qu'il a le super-pouvoir de les soigner. » Oh oui, il pouvait déjà imaginer la scène, et l'idée que leur fille pose un jour ce même regard empli de fierté sur lui ne pourrait pas le rendre plus heureux. Dans ces conditions, il est certain qu'il accepterait de n'être que le « papa qui joue dans des films et apparaît sur des écrans géants. » “Tu es sur la bonne voie avec lui.” Qu'il le dise suffisait déjà à le toucher, mais qu'il le pense était encore plus précieux. « J'espère. Et même si c'est pas le cas et qu'il a juste pris sur lui pour cette journée, ça fait rien. J'ai pas eu besoin de lui pour prendre confiance en moi parce que j'ai rencontré l'homme le plus merveilleux qui soit et que lui, il m'y a aidé. » Son regard se reposa tendrement dans le sien, leurs doigts liés entre eux comme meilleure preuve qu'il était tout ce dont il avait besoin aujourd'hui, tout comme leur adorable fille, pour être le plus heureux et épanouis des hommes. Rory se contentait d'espérer que son père serait plus présent pour sa petite-fille qu'il ne l'avait été pour la plupart de ses enfants, et il se jurait d'être heureux quoi qu'il arrive.

La présence de la mère de Swann en cette journée si importante était forcément source de joie pour Rory, qui savait combien son mari espérait la compter à leurs cotés. Il n'en oubliait pourtant pas la relation compliquée que l'anglais avait toujours partagé avec elle, et combien il avait pu en souffrir. Il savait que cette journée ne rattrapait pas tout, mais que c'était au moins un premier pas dans la bonne direction. “Je crois qu’elle a un petit faible pour le père de ton cousin… George ?” - « Alors j'ai pas rêvé, tu l'as remarqué toi aussi ? » Il s'amusa en retour, prêt à alléger la conversation autant que Swann en avait besoin pour que le sujet ne ravive pas certaines blessures, encore moins aujourd'hui. L'observant déposer leur fille tout contre son torse, lui offrant ainsi la plus confortable des positions pour s'endormir paisiblement, c'est avec douceur que Rory le laissa ensuite se lover contre lui, une main tendrement apposée contre le dos de l'anglais pendant que ses yeux, eux, contemplaient son visage. “J’ai pas envie d’être déçu si elle retombe dans ses travers.” Des mots qui lui serrèrent en partie le cœur, comprenant mieux que personne que Swann n'ose pas nourrir d'espoirs trop grands dans l'amélioration de ses rapports avec sa mère tout comme dans les efforts déployés par celle-ci. « Je sais. Je comprends. » Et même s'il voulait lui-même croire que sa présence aujourd'hui prouvait sa bonne volonté et son envie de se rapprocher de son fils, il n'irait jamais lui dire que ses craintes n'étaient pas légitimes. Parce qu'il pensait tout l'inverse, pour avoir si souvent nourri les mêmes de son coté. “Je crois qu’elle a vraiment envie d’être une bonne grand-mère pour Robin et je reviendrai pas sur le fait que ça me fait toujours un pincement au cœur de pas avoir été une raison suffisante pour qu’elle rentre dans le droit chemin à l’époque, je dis juste… Je dis juste que je vais avoir besoin d’un peu de temps encore mais que je crois que tout s’arrange petit à petit, oui.” Il secoua doucement la tête, Rory, souhaitant plus que tout lui montrer qu'il ne le jugeait pas et ne voyait rien d'anormal à ce qu'il préfère y aller en douceur, la laissant peu à peu gagner une place plus importante dans leur vie et dans celle de leur fille. « Du temps, je suis convaincu qu'elle est prête à t'en laisser. Tu mérites de décider du moment où tu voudras faire un pas vers elle, et en attendant je sais que tu feras en sorte qu'elle soit pas privée de sa petite-fille. Et on sait tous les deux que tout le monde n'en aurait pas fait autant à ta place. » Et qu'elle avait beaucoup de chance que son fils soit d'une nature aussi bienveillante et indulgente, là où d'autres n'auraient pas hésité à la tenir en dehors de leur vie. Swann n'était pas comme ça, sa générosité était telle qu'il était capable de pardonner même à ceux qui lui avaient fait du mal, et c'était l'une des innombrables choses dont Rory était tombé amoureux. Quand bien même il aimerait parfois qu'il se protège un peu plus, il serait mal placé pour lui reprocher de vouloir accorder des secondes chances, surtout aux personnes qu'il aimait. “Et elle t’aime vraiment aussi, tu sais. Je le sais parce qu’elle a pas essayé une seule fois de me rencarder avec une de nos invitées, et crois moi qu’elle en aurait été capable.” Un rire doux, quasi silencieux, s'échappa d'entre ses lèvres tandis qu'il souffla sur le même ton. « Je me suis demandé pendant une seconde, une toute petite seconde, si elle te soufflerait à l'oreille à quel point Andréa était magnifique aujourd'hui. Mais je suis rassuré de savoir que ça n'est pas arrivé. » Ou que si c'avait été le cas, sa mère n'avait pas insisté davantage et s'en était tenue à l'évidence : bien sûr qu'Andréa était magnifique, mais il y avait sûrement de nombreuses autres paires d'yeux qui l'avaient constaté tout autant qu'eux. Et par là, il souhaitait lui prouver que le sujet n'avait rien de sensible, au contraire. « Je l'aime beaucoup, moi aussi. Même en la connaissant assez peu, même en l'ayant rencontré qu'à quelques reprises... elle a élevé l'homme incroyable dont je suis tombé amoureux et pour ça, je sais qu'elle est quelqu'un de bien. » Elle avait fait des erreurs et n'avait sans doute pas toujours été une mère à la hauteur, mais elle lui avait montré une certaine bienveillance depuis leur rencontre et la part de lui qui redoutait tant de ne pas être le gendre qu'elle aurait voulu en était profondément soulagé. Le reste, ils travailleraient dessus pour que tout se passe au mieux,  que ce soit ici ou bien à Londres lorsqu'ils iraient lui rendre visite.

“J’espère que Robin connaîtra jamais ce genre de souci. On fera des erreurs, je sais, mais je veux pas qu’on fasse celles-là.” Son regard s'attendrit inévitablement à l'idée que la question puisse inquiéter Swann, prouvant une fois de plus qu'il avait déjà tout d'un père immensément attentionné et pour qui le bonheur de leur fille importait plus que tout. Rory n'en avait jamais douté, pas même une seule seconde, mais cette pensée n'en était pas moins précieuse. « On fera tout pour qu'elle doute jamais de ce qu'elle représente à nos yeux. Même dans nos mauvais jours, même quand elle aura un petit frère ou une petite sœur et qu'elle sera plus le bébé de la famille. » L’œil brillant de songer à combien leur bonheur serait encore décuplé le jour où ils agrandiraient à nouveau la famille, Rory sentait la joie l'envahir à l'idée que ce projet leur tenait autant à cœur l'un qu'à l'autre, leur souhait d'avoir plusieurs enfants étant partagé depuis le jour où ils avaient eu cette discussion pour la première fois. « Je sais qu'on sera pas irréprochables à tous les niveaux, mais je sais qu'elle manquera jamais d'amour. Et que si quelqu'un sait combien les démonstrations d'affections sont essentielles au bonheur d'un enfant, c'est nous. » Ils l'avaient vécu, l'un comme l'autre, auprès d'une mère et d'un père qui à bien des occasions avaient échoué à les rassurer sur l'amour qu'ils leur portaient. Rory non plus, ne voulait pas de ça pour leur fille. Il voulait faire mieux que son père, ne surtout pas reproduire ses erreurs et encore moins laisser la moindre distance s'installer entre ses enfants et lui. Et il aimait penser que c'était peut être bien la chose la plus importante. Ils ne seraient pas infaillibles, ils le savaient, mais ils feraient toujours au mieux pour Robin. « Regarde-la, on dirait un petit ange. Je suis soulagé qu'aucun invité n'ait tenté de repartir avec. » Son sourire se retroussa avec plus de malice, cette fois, tandis que ses doigts caressèrent délicatement la petite main de leur fille. Elle semblait paisible, déjà quasiment endormie, et cette vision avait tout pour faire fondre son cœur. « Quelque chose me dit qu'ils seront nombreux à se proposer de la garder pendant notre voyage de noces. Heureusement qu'on a plusieurs semaines pour nous faire à l'idée de nous séparer d'elle durant ces quelques jours... On va y arriver, tu crois ? » Ils n'avaient pas encore arrêté de date, forcés de s'organiser différemment maintenant qu'ils étaient les parents d'un bébé de quatre mois, mais ça n'enlevait rien à leur impatience et à leur vie de profiter de chaque seconde de ce que ce voyage aurait à offrir. En tant que jeunes mariés, en tant que couple plus amoureux encore qu'au premier jour. Il leur faudrait simplement accepter que le bien-être de leur fille était en jeu et que Robin était encore un peu petite pour les accompagner, une idée qui avait forcément tout d'un crève-cœur lorsque leur cœur se remplissait de tant d'amour dès qu'ils posaient les yeux sur elle.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Swann a toujours eu à cœur de fonder sa propre famille. Il le voulait pour offrir à un enfant une meilleur enfance que celle qu’il a connu, il le voulait pour voir un petit être grandir et s’épanouir, mais il le voulait aussi en pensant à quel point il serait heureux de voir la personne qu’il aime se dévouer à son tour totalement à l’éducation de l’enfant en question. Auprès de Rory, toutes les cases sont cochées et il s’en rend un peu plus compte à chaque instant, lorsque son regard se pose sur le duo qu’il forme avec leur fille. Robin est aussi parfaite que Rory l’est, déjà. Aujourd’hui, il ne se lasse pas de lui répéter à quel point il l’aime et à quel point il aime la vie qu’ils ont tous les deux, ensemble, unis et désormais mariés. « Tu crois pas que j'ai assez pleuré comme ça pour aujourd'hui ? » Les faux reproches de Rory sont accueillis par un baiser particulièrement doux déposé contre ses lèvres. Evidemment, il n’a pas vocation à le voir pleurer un peu plus encore, mais Swann ne compte pas non plus nier ce qui lui semble être évident: leur fille sera heureuse de parler de son papa dès qu’elle sera en âge de le faire. « Moi, je suis sûr qu'elle sera toute aussi fière de dire que son papa aide les gens et qu'il a le super-pouvoir de les soigner. » - “L’un n’empêche pas l’autre.” Il souffle, souriant. Il espère que Robin sera fière de lui aussi, évidemment, mais il ne cherche pas à se comparer à son mari, chacun évoluant dans des milieux diamétralement opposés. Tout ce que l’anglais souhaite, c’est qu’elle grandisse en étant heureuse, et par extension il continue de souhaiter autant de bonheur à Rory, même si ce dernier se retrouve souvent éclipsé par les nuages des tensions familiales. Celles avec son père en particulier, bien que de nombreux invités n’auraient pas pu s’en douter à ainsi observer père et fils parler calmement. « J'espère. Et même si c'est pas le cas et qu'il a juste pris sur lui pour cette journée, ça fait rien. J'ai pas eu besoin de lui pour prendre confiance en moi parce que j'ai rencontré l'homme le plus merveilleux qui soit et que lui, il m'y a aidé. » Les prunelles naturellement sombres de l’anglais se posent avec une tendresse déconcertante contre le regard de l’homme qu’il aime, ses doigts caressant les siens amoureusement. Il espère que tout s’arrangera de façon définitive entre eux, un jour ou l’autre. “Un pas après l’autre, d’accord ? Pour le moment, on s’en tient au fait que tout s’est bien passé aujourd’hui.” Ce qui les pousse à ne pas craindre de trop l’avenir, sans pour autant fonder trop d’espoirs non plus: imaginer une famille parfaite et à nouveau réunie au sens large serait utopique. Jamais Swann ne voudrait le faire miroiter à son mari, n’ayant pas à cœur d’observer la désillusion dans son regard le moment venu. Pas à pas ce sera, alors.

En retour, il a bien du mal à poser un avis aussi objectif sur la relation qu’il entretient avec sa mère, ou justement sur l’absence même de relation. Il a du mal à s’y tenir et il a du mal à avoir confiance en elle malgré les efforts qu’elle semble faire depuis quelques mois et maigres années. Elle essaie, certes, mais il ne sait pas faire autrement que se dire que cela arrive avec bien trop de décennies de retard. Et s’il esquive brièvement le sujet en faisant un aparté au sujet du cousin de Rory, le blond sait très bien que cela ne peut pas durer et qu’il doit faire face à la discussion. « Du temps, je suis convaincu qu'elle est prête à t'en laisser. Tu mérites de décider du moment où tu voudras faire un pas vers elle, et en attendant je sais que tu feras en sorte qu'elle soit pas privée de sa petite-fille. Et on sait tous les deux que tout le monde n'en aurait pas fait autant à ta place. » Il hoche faiblement la tête, occupé à se rendre compte d’à quel point il avait terriblement besoin d’entendre ces mots. Il a le droit d’avoir besoin de temps à son tour, et il a le droit de décider de garder sa mère quelque peu éloignée de son quotidien tant qu’il le juge nécessaire, pour lui ou pour leur fille. Il veut qu’elle connaisse Robin et inversement, mais il tient aussi à ce que cela se fasse le plus paisiblement et simplement possible, raison pour laquelle il gardera toujours un œil sur le duo. Swann prend le temps de réfléchir à ces mots alors qu’il repose son regard sur le visage endormi de leur si parfaite fille, son index dégageant une mèche à peine existante de contre son front. Il la protégera autant que nécessaire, c’est une évidence. “J’ai encore un peu le temps d’aborder les choses avant que Robin soit en âge de garder des souvenirs.” Y aller pas à pas s’applique autant à le relation entre Rory et son père que lui et sa mère, de toute évidence, et si sa mère est bien plus sur le déclin de sa fin de vie qu’autre chose et Robin à son commencement, il ne veut rien précipiter. Surtout, il ne veut rien gâcher. « Je l'aime beaucoup, moi aussi. Même en la connaissant assez peu, même en l'ayant rencontré qu'à quelques reprises... elle a élevé l'homme incroyable dont je suis tombé amoureux et pour ça, je sais qu'elle est quelqu'un de bien. » Swann lui répond par un sourire aussi amusé qu’attendri, plongeant déjà son regard dans le sien à nouveau. Rory a accepté beaucoup de remarques sans doute déplacées de sa mère et il ne s’en est jamais plaint et se retrouve finalement occupé à chanter ses louanges pour apaiser le cœur de son mari bien plus qu’autre chose. “Tu me prends par les sentiments, c’est lâche.” Il le réprimande faussement mais s’en amuse surtout, comme le prouve son regard aussi amusé que l’est son sourire.

Les différends avec leurs propres parents amènent un nouveau lot d’incertitudes maintenant qu’ils le sont à leur tour et que Robin compte sur eux pour absolument tout. Ils n’ont pas le droit à l’erreur, quoiqu’ils puissent en dire. « On fera tout pour qu'elle doute jamais de ce qu'elle représente à nos yeux. Même dans nos mauvais jours, même quand elle aura un petit frère ou une petite sœur et qu'elle sera plus le bébé de la famille. » Et même si Swann se sent prêt à élever un nombre d’enfants conjugué au pluriel, c’est un regard déjà nostalgique qu’il pose sur le profil d’une Robin qui a déjà bien trop grandi à ses yeux depuis leur première rencontre. Elle sera grande sœur tôt ou tard, c’est déjà une idée sur laquelle ils sont parfaitement d’accord, tout comme celle qu’ils feront leur possible pour qu’elle ne se sente jamais exclue. Elle sera toujours leur précieuse fille, tout comme ses possibles frères et sœurs seront aussi choyés et aimés à leur tour. « Je sais qu'on sera pas irréprochables à tous les niveaux, mais je sais qu'elle manquera jamais d'amour. Et que si quelqu'un sait combien les démonstrations d'affections sont essentielles au bonheur d'un enfant, c'est nous. » - “C’est important, oui.” Il souffle, perdu entre les souvenirs de sa propre enfance et l’idée qu’il se fait d’une Robin adolescente n’ayant plus envie que ses parents l’enlacent devant ses amis. La vie ne sera pas un long fleuve tranquille mais il sait déjà qu’elle en vaudra la peine, qu’elle en vaut déjà la peine. « Regarde-la, on dirait un petit ange. Je suis soulagé qu'aucun invité n'ait tenté de repartir avec. » Il observe la main de Rory caresser celle de leur fille, terriblement minuscule en comparaison. A son tour, c’est contre la joue et la nuque de son mari qu’il dépose sa propre main, amoureux de l’amour qu’il porte à Robin. “Je suis tellement heureux qu’on ait pu l’adopter.” Qu’ils aient pu adopter tout court, oui, mais surtout que le Destin leur ait présenté ce petit ange désormais sous leurs yeux.

« Quelque chose me dit qu'ils seront nombreux à se proposer de la garder pendant notre voyage de noces. Heureusement qu'on a plusieurs semaines pour nous faire à l'idée de nous séparer d'elle durant ces quelques jours... On va y arriver, tu crois ? » Il esquisse un sourire en demi-teinte, mimant d’y réfléchir. Une part de lui a voulu annuler l’idée d’un voyage de noces pour passer le plus de temps possible avec leur fille, et pourtant il s’est rapidement raisonné en se rendant compte que cela ne serait pas eux que de se priver d’un instant à deux ô combien symbolique. Ils ont une vie entière à passer auprès de Robin et ne seront pas de mauvais parents s’ils la laissent aux bons soins de la fratrie Craine le temps de leur lune de miel. “Je l’aime vraiment, et tu le sais, mais l’amour que je te porte est bien différent.” Sans qu’il ne soit question de hiérarchie, loin de là, il sait qu’il meurt d’envie de passer ce temps en voyage auprès de l’homme qu’il aime pour enfin célébrer un mariage qui aurait dû exister il y a des années de ça. “Je vais la mettre dans son berceau, attends.” Il craint que leurs chuchotements puissent la déranger, raison pour laquelle ses bras se lovent autour du petit corps du bambin pour mieux la déposer dans son lit adapté, pour qu’elle y soit au calme. En quelques secondes, non sans avoir embrassé son crâne encore lisse, il retourne se placer près de Rory dans leur lit, son bras passé contre le dos de ce dernier pour le garder au plus proche de lui. “Je te vois venir, pas question d’annuler au dernier moment. Et c’est pareil pour tes déplacements pro, ok ?” Il menace faussement mais n’en pense pas moins, n’ayant pas à coeur que Rory passe à côté d’opportunités uniquement parce qu’il pense avoir besoin d’être constamment auprès de leur fille pour ne pas rater son éducation ou qu’elle soit malheureuse. Il n’y a pas besoin de tout ça. “On va aller en Amérique du Sud, on va en profiter, et on va demander de ses nouvelles en faisant attention au décalage horaire. Deal ?” Maintenant, sa main remonte contre ses mèches et joue doucement avec, son regard ne se lassant jamais de se poser contre le sien. “Ne t’en veux pas d’avoir une vie mon cœur. Robin n’attend pas qu’on se mette en pause pour l’élever.” Son pouce caresse doucement sa joue, ses lèvres trouvent place contre son cou et le fin passage entre sa clavicule, laisse découvert par sa chemise ouverte. Ses baisers n’ont vocation à rien d’autre, mais il ne sait faire autrement que lui témoigner son amour dès qu’il en a l’occasion. “On pourra commencer à réfléchir où l’emmener en vacances quand elle sera un peu plus robuste. Ça te paraît bien, comme ça ?” La question est sincère, la proposition modulable. Ils peuvent être de bons parents sans oublier leur couple, Swann en est persuadé et il veut prouver son point, pour la première fois depuis bien longtemps.

(c) harley & evanpeters

mendin' all the gashes.

@SWANN CRAINE & RORY

Leurs parents était toujours un sujet quelques peu sensible, un sujet que les jeunes mariés choisissaient pourtant d'aborder en cette journée si symbolique, là où l'émotion de voir leurs proches réunis ne rattrapait pas entièrement certaines erreurs autrefois commises par le père de l'acteur, notamment. Rory voulait plus que tout croire qu'il était enfin décidé à faire un pas vers lui et à se montrer plus ouvert quant à ses choix à l'avenir, mais il ne voulait pas fonder trop d'espoirs en quelque chose qui lui avait déjà causé tant de déceptions. “Un pas après l’autre, d’accord ? Pour le moment, on s’en tient au fait que tout s’est bien passé aujourd’hui.” Secouant doucement la tête, l'australien resserra tendrement ses doigts autour de ceux de son mari au moment de souffler. « J'ai absolument tout pour être heureux, aujourd'hui comme les autres jours. Je te jure que rien de ce que pourrait faire ou ne pas faire mon père n'y changera rien. Ça aurait peut être été le cas à une époque, mais ça l'est plus. » Il n'avait plus le pouvoir de l'atteindre à chaque fois qu'il le mettait volontairement à l'écart ou ne se montrait pas particulièrement subtil dans sa façon de contester ses décisions, celles dont il savait pourtant qu'elles représentaient pour lui. Même si son avis continuerait de compter et qu'il désespérerait sans doute encore longtemps d'obtenir un jour son approbation, il ne voulait plus le prendre autant à cœur. Pas alors qu'aujourd'hui, la présence de Swann et de leur fille à ses cotés suffisait amplement à son bonheur, tout comme la certitude que son mari l'aiderait toujours à devenir une meilleure version de lui-même ; une version qui serait toujours digne de l'homme merveilleux qui aujourd'hui portait enfin son nom. “J’ai encore un peu le temps d’aborder les choses avant que Robin soit en âge de garder des souvenirs.” La mère de l'anglais, elle, avait fait le déplacement depuis Londres et prouvé qu'elle était sûrement prête à faire des efforts pour retrouver une relation apaisée avec son fils, mais là encore ça ne suffisait pas à tout rattraper et Rory le comprenait mieux que personne. « On fera les choses en douceur. Ta mère pourra apprendre à la connaître et si tout se passe bien, on fera en sorte qu'elles se voient de plus en plus souvent. » Et ainsi les choses resteraient gérables sans pour autant que Robin soit privée de sa grand-mère, laquelle leur fille était certainement tout aussi impatiente d'apprendre à connaître. « Tu la connais mieux que moi, mais je suis sûr qu'elle aura pas envie de gâcher cette chance. » Et qu'elle saurait voir qu'ils faisaient des efforts, eux aussi. Des efforts qui équivaudraient notamment à lui rendre de temps à autres visite à Londres, un projet que Rory soutenait toujours profondément. “Tu me prends par les sentiments, c’est lâche.” Un petit sourire au coin des lèvres, il laissa son pouce caresser le dessus de la main de l'anglais, un regard éternellement amoureux reposé dans le sien. « J'ose croire que mon nouveau statut de mari m'y autorise plus que jamais. » Et il osait surtout croire que Swann savait depuis bien longtemps que rien ni personne n'était susceptible de changer quoi que ce soit à la force de leurs sentiments l'un pour l'autre, plus encore maintenant qu'ils étaient mariés. La mère de Swann aurait pu décider de lui déclarer la guerre que ça n'aurait pas altéré leur bonheur et leur désir de passer le reste de leur vie ensemble ; heureusement il n'en était rien et Rory était convaincu qu'en apprenant à se connaître davantage il y avait toutes les chances qu'ils finissent par s'entendre du mieux possible. Le plus important pour eux était de ne pas reproduire les erreurs commises par leurs parents, lesquelles les avaient eux-mêmes beaucoup fait souffrir lorsqu'ils étaient plus jeunes. Ils voulaient bien faire mais surtout, se montrer aussi tolérants et démonstratifs qu'ils en auraient eu besoin à l'époque, parce qu'ils savaient justement combien un enfant pouvait facilement pâtir du contraire. “C’est important, oui.” Et leur fille méritait qu'ils mettent tout en œuvre pour la soutenir dans chacun de ses choix, même ceux qu'ils n'auraient pas forcément fait eux-mêmes mais qu'ils prendraient au moins toujours la peine de comprendre. Ils ne seraient pas parfaits, ils feraient même des erreurs, mais ils l'encourageraient toujours. “Je suis tellement heureux qu’on ait pu l’adopter.” L'immense tendresse dans le regard de son mari valut à son cœur de faire mille bonds dans sa poitrine, tant il aimait le voir à l’œuvre avec leur fille, encore bien trop petite pour se rendre compte qu'elle était la prunelle de leurs yeux. « Je suis convaincu au fond de moi qu'on était destinés à devenir ses parents. Que les choses se sont passées de cette manière pour une raison. » Et parce que quelqu'un, quelque part, savait probablement qu'ils prendraient grand soin d'elle. Étouffant un petit rire contre l'oreiller, il reprit. « C'est sûrement idiot, dit comme ça, mais je suis sûr que tu comprends ce que je veux dire. » Il n'était pas particulièrement religieux, il était même beaucoup trop ouvert d'esprit pour ne s'arrêter qu'à une seule croyance, mais il avait toujours cru au destin et en l'idée que les choses arrivaient pour de bonnes raisons. Ils étaient faits pour être parents et Robin, elle, était destinée à devenir leur petite miracle.

Impatient de profiter avec Swann de leur voyage de noces, Rory ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe de culpabilité à l'idée de laisser leur fille derrière eux pendant ces quelques jours. Ça ne remettait rien en question à ses yeux, bien sûr que non, mais une part de lui avait sans doute bien plus besoin d'entendre les mots bientôt prononcés par l'anglais qu'il n'en avait jusqu'ici conscience. “Je l’aime vraiment, et tu le sais, mais l’amour que je te porte est bien différent.” Son sourire s'étira avec une infinie douceur, son cœur battant encore et toujours pour lui à cet instant comme à chaque minute de cette journée si précieuse et symbolique durant laquelle il lui avait semblé revivre l'instant bien précis où il était tombé follement amoureux de lui. « Je le sais, oui. » Il savait tout ce que leur fille représentait aux yeux de Swann aussi bien qu'aux siens, et que Robin avait apporté dans leur vie le plus grand des bonheurs après des mois à espérer pouvoir fonder une famille ensemble – des années, en vérité, sans que rien n'était été aussi simple avant ça. “Je vais la mettre dans son berceau, attends.” Rory secoua doucement la tête, reposant un regard des plus attendris sur cette image qui suffisait comme toujours à faire fondre son cœur : Swann portait leur fille avec une telle délicatesse et un tel souci de la protéger de tout, il suffisait de le voir à l’œuvre pour savoir qu'il était né pour être père et pour exceller dans ce rôle, lui qui s'était déjà toujours montré profondément aimant et protecteur à l'égard de l'acteur et qui avait tout autant d'amour à donner à la toute jeune Robin. “Je te vois venir, pas question d’annuler au dernier moment. Et c’est pareil pour tes déplacements pro, ok ?” Lové tout contre Swann qui avait repris sa place à ses cotés, Rory secoua doucement la tête, désireux de lui assurer que ce genre d'idées n'avaient pas la moindre chance de lui effleurer sérieusement l'esprit, peu importe à quel point il voudrait être un père irréprochable et en tous points présent pour leur fille. « Non, bien sûr, je te promets que je comptais pas te proposer d'annuler. Tu sais combien je me fais une joie de ce voyage. » Et s'il était probable qu'il ait moins de scrupules à déplacer certains déplacements professionnels à l'avenir pour profiter au maximum du temps passé auprès de son mari et de leur fille, il savait que Swann ferait toujours en sorte qu'il ne passe pas à coté de ces opportunités-là pour rester auprès d'eux, ce qui n'était qu'une des nombreuses raisons pour lesquelles Rory était absolument certain d'avoir pris la meilleure des décisions en choisissant de passer le reste de sa vie auprès de lui. “On va aller en Amérique du Sud, on va en profiter, et on va demander de ses nouvelles en faisant attention au décalage horaire. Deal ?” - « Deal. Ça me semble parfait comme programme. » Son regard brillait déjà d'impatience, preuve qu'il attendait probablement autant ce voyage que cette journée en elle-même, parce qu'il serait question de leurs premières vacances en tant que couple marié et qu'ils n'auraient rien d'autre à penser que de profiter l'un de l'autre, après des mois particulièrement chargés et sources d'un certain stress. « Je suis sûr qu'on passera des moments absolument magiques à Cuba. Plus j'y pense et plus je me dis qu'on aurait pas pu partir ailleurs. » Il souffla ces mots avec le besoin de lui assurer que c'était véritablement ce qu'il voulait, quand bien même c'était aussi un moyen pour eux de rendre un hommage à Matt, qui y avait lui-même passé son voyage de noces des années plus tôt. Ça comptait profondément à leurs yeux, d'honorer sa mémoire de cette façon, mais ça n'était en rien une concession ou un sacrifice pour l'acteur. D'une part parce qu'il aimait lui aussi Matt comme un frère, d'autre part parce qu'il ne doutait pas un seul instant d'aimer Cuba.

“Ne t’en veux pas d’avoir une vie mon cœur. Robin n’attend pas qu’on se mette en pause pour l’élever.” Ses paupières se fermèrent un instant au contact de ses lèvres tout contre son cou, valant à Rory d'étirer un sourire comblé et définitivement apaisé. « Tu as raison. Je crois que j'avais simplement besoin de l'entendre pour en être absolument sûr. » Ils avaient le droit de vouloir profiter de moments rien qu'à deux pour se retrouver, pour vivre leur vie de jeunes mariés, sans que ça veuille pour autant dire qu'ils délaissaient leur fille ou étaient de piètres parents. Une part de lui avait sans doute un peu de mal à s'en convaincre quelques minutes plus tôt, mais ça n'était plus le cas, une fois encore grâce à l'anglais. « Je suis désolé si je t'ai laissé penser que j'avais des doutes, je t'assure que c'est pas le cas. Il y a toujours une part de moi qui veut passer le plus de temps possible avec elle, sans en perdre une seule seconde, mais pas au détriment de ce qu'on partage aussi tous les deux. » Pas au détriment de ces moments qu'il n'échangerait là non plus pour rien au monde, parce qu'il l'aimait comme au premier jour et que son nouveau rôle de père ne saurait rien y changer. Il était l'amour de sa vie, son mari depuis maintenant quelques heures, et ce serait toujours le cas même lorsqu'ils agrandiraient à nouveau la famille – bien sûr qu'ils le feraient. « Garrett et Luz seront ravis de s'en occuper si on leur demande. » Il ajouta doucement, sans rien graver dans le marbre, songeant simplement qu'ils s'arrangeraient avec leurs proches le moment venu et en fonction de ceux qui étaient disponibles pour leur garder Robin quelques jours. “On pourra commencer à réfléchir où l’emmener en vacances quand elle sera un peu plus robuste. Ça te paraît bien, comme ça ?” - « Oui, c'est parfait. Je veux qu'on puisse vraiment profiter de ces premières vacances en famille, alors ça vaut bien d'attendre qu'elle puisse un peu plus les apprécier. » Du haut de ses quatre mois, elle était encore un peu trop petite pour vraiment se rendre compte, mais d'ici peu ce ne serait déjà plus un problème et quand bien même ils ne voulaient pas la voir grandir trop vite, c'était au moins l'assurance que ça viendrait avec son lot d'avantages, aussi. « Je te l'ai déjà dit des dizaines de fois, mais... » Son sourire s'étira avec plus de malice, cette fois, tandis qu'il rapprocha ses lèvres de son visage pour embrasser tendrement sa mâchoire. « Vous êtes tout beau dans votre costume, Monsieur Craine. » Il ne se lasserait jamais de l'appeler ainsi, cette seule formule tout comme l'idée que son mari porte aujourd'hui officiellement son nom suffisant à répandre une lueur de fierté à travers son regard. Se redressant légèrement sur le matelas, c'est finalement une main qu'il glissa délicatement dans les cheveux de Swann, ramenant ceux-ci derrière son oreille avant de proposer. « T'es pas forcé de redescendre, si tu veux te reposer et rester avec elle. Je peux dire à tout le monde d'aller se coucher et te rejoindre ensuite. » Ils n'avaient pas besoin d'être deux pour ça, tout ce dont Rory tenait à s'assurer c'est à ce que leurs invités pensent eux aussi à se reposer et à récupérer de cette journée inévitablement riche en émotions. Ils avaient tout prévu pour ça, et ça les rassurerait énormément de les savoir à l'abri et en sécurité après que l'alcool ait quelques fois coulé à flot, c'est vrai. « Peut être même que je ramènerai des restes de mignardises et de pièce montée. » Parce qu'en ce qui les concernait, l'excitation et l'euphorie étaient sans doute encore bien trop présentes pour qu'ils aient seulement envie de rejoindre les bras de Morphée ; une chance qu'ils puissent décider de jouer les prolongations de cette journée en tous points parfaite, aussi longtemps qu'ils le voudraient.

« J'ai absolument tout pour être heureux, aujourd'hui comme les autres jours. Je te jure que rien de ce que pourrait faire ou ne pas faire mon père n'y changera rien. Ça aurait peut être été le cas à une époque, mais ça l'est plus. » - “Oh, mon amour.” Il souffle, étonnamment surpris par la teneur des mots de son mari. Il connaît son romantisme et il connaît sa capacité à parler avec le cœur, mais il trouve aussi le moyen d’en être encore étonné à certains moments, surtout alors que lui seul a la capacité d’autant toucher l’anglais. Le savoir heureux est un sentiment merveilleux dont jamais Swann ne se lassera, et il saurait tout aussi peut se lasser de Rory lui répétant ces mêmes mots, encore et encore. Il caresse doucement les doigts de son mari enlacés aux siens, se répétant mentalement qu’il continuera cette conversation avec lui plus tard pour ne pas risquer d’alourdir la soirée. Tout ce dont il veut s’assurer, c’est qu’il n’hésite pas à lui parler de quoi que ce soit: avoir toutes les raisons du monde d’être heureux n’est parfois pas suffisant pour l’être malgré tout et il peut le comprendre. Surtout, il ne veut pas être un témoin impuissant de la scène si cela devait arriver à Rory ; tout comme il jure qu’il oserait en parler si cela lui arrivait personnellement. « On fera les choses en douceur. Ta mère pourra apprendre à la connaître et si tout se passe bien, on fera en sorte qu'elles se voient de plus en plus souvent. » Il est frileux au sujet de son père et Swann l’est au sujet de sa mère, chacun se servant de l’autre pour tenter d’arrondir les bords dans un monde qu’ils auraient rêvé plus doux. L’anglais ne veut rien promettre, tant pour lui et éviter de se faire de faux espoirs que pour leur fille, surtout, à qui il ne veut pas imposer une grand-mère pour un jour lui dire qu’elle ne lui rendra finalement plus visite. Les problèmes d’adultes seront tenus aussi loin que possible d’elle ; et aussi longtemps que possible aussi. Pour le bien de leur famille, et sans doute aussi pour faire plaisir à Rory, il hoche néanmoins la tête avec un certain optimisme retrouvé. Si tout se fait pas à pas, alors tout ira bien. « Tu la connais mieux que moi, mais je suis sûr qu'elle aura pas envie de gâcher cette chance. » - “On verra bien.” Il ajoute un sourire pour la forme, conscient de tous les efforts que sont ceux de son mari en cet instant. Il se bat pour que leur fille connaisse leur grand-mère et Swann ne lui en tient pas rigueur un seul instant, évidemment. Tout ce qu’il souhaite, c’est qu’il ne se fasse pas trop d’espoirs à son tour non plus.

De tous les sujets qu’il préfère aborder, Robin est de loin en tête du cortège. Elle, seulement elle. Ses longs doigts malhabiles, ses grands yeux bleus qui n’ont de cesse de découvrir le monde dès qu’elle ne dort plus. Son appétit sans égal, aussi, et sa capacité à se lasser à une vitesse inouïe du moindre jouet. Elle est dans leur vie depuis peu de temps à l’échelle d’une vie et pourtant leur amour est sans pareil. « Je suis convaincu au fond de moi qu'on était destinés à devenir ses parents. Que les choses se sont passées de cette manière pour une raison. » Il ne sait pas ce qu’il pense vraiment du sujet, Swann, mais il sait au moins qu’il fait de lui un mari comblé et qu’elle termine le tableau en faisant d’eux des parents parfaitement heureux quoiqu’éternellement fatigués. Et pour rien au monde il ne voudrait revenir à sa vie d’avant, c’est une évidence. « C'est sûrement idiot, dit comme ça, mais je suis sûr que tu comprends ce que je veux dire. » - “C’est pas idiot du tout. Je comprends où tu veux en venir.” Ils ne parlent pas d’une quelconque religion mais se comprennent dès lors qu’il est question de destin. Tout ce dont ils sont sûrs, au fond, c’est qu’ils ont de l’amour à revendre et les moyens d’élever un enfant, en plus d’une profonde envie de le faire: fonder leur famille était une évidence. Robin est une évidence, surtout alors qu’elle complète leur vie à la perfection. “Et je suis d’accord avec toi.” Il souffle une dernière fois tout en posant son regard sur leur fille, avant de décider qu’il est temps pour elle de rejoindre son berceau pour dormir convenablement.

“Je te reprochais pas de vouloir annuler, c’est pas ça.” Encore moins alors que Rory lui assure ne jamais avoir pensé annuler leur voyage de noce et qu’il ne remet pas en doute ses mots un seul instant. Il avait simplement ressenti une hésitation de sa part, surtout alors que Robin ne viendra sûrement pas avec eux et qu’ils ont encore tous les deux beaucoup de mal à se faire à l’idée de la laisser seule. Elle sera bien entourée à Brisbane, c’est une assurance, mais sans doute craignent-ils de la délaisser dès les premiers mois de son adoption - ce qui n’arrivera jamais, en réalité. “Je sais que t’as envie de ce voyage, mais je te connais aussi pour savoir que t’es pas très serein à l’idée de laisser Robin ici.” Son pouce glisse lentement contre sa joue, ressentant le creux d’une fossette qu’il creusait il y a peu encore. Ce n’est qu’ensuite que Swann étire doucement son propre sourire, rassuré que le choix de destination lui plaise bel et bien. De son côté, il est plutôt évident qu’il a proposé Cuba pour marcher sur les traces de Matt dont il accepte difficilement l’absence totale. Il utilise un baiser à l’encontre de Rory pour ancrer ses mots et son assurance, retrouvant délicatement la peau de son cou le temps d’une seule seconde. « Je suis désolé si je t'ai laissé penser que j'avais des doutes, je t'assure que c'est pas le cas. Il y a toujours une part de moi qui veut passer le plus de temps possible avec elle, sans en perdre une seule seconde, mais pas au détriment de ce qu'on partage aussi tous les deux. » L’anglais hoche doucement la tête, un sourire imprimé contre ses lèvres, ses doigts occupés à caresser doucement les cheveux de son mari dont il ne se lassera jamais de la vision. Il sait déjà tout ça et n’en a pas douté un seul instant. “J’en ai pas le moindre doute.” Il fonde une famille avec lui parce qu’il sait à quel point il est un père incroyable et qu’il continuera toujours de l’être peu importe ce qu’il se passe entre eux ; jamais il ne lui reprochera donc de vouloir le bonheur de leur fille avant toutes choses. Jamais il ne sera non plus jaloux de l’attention portée à cette dernière, pas alors qu’il l’aime à la même hauteur.

« Je te l'ai déjà dit des dizaines de fois, mais... » Ses mots connaissent une parenthèse lorsqu’il embrasse sa mâchoire, baiser dont Swann ne cherche évidemment pas à se dégager et bien au contraire. « Vous êtes tout beau dans votre costume, Monsieur Craine. » Un nouveau nom de famille qu’il n’arrive pas encore pleinement à associer à sa personne mais qu’il aime particulièrement entendre, surtout alors que les mots de son mari sont associés à des gestes tendres à son égard. “Je vous retourne le compliment, Monsieur Craine.” Et à son tour, il l’embrasse sur l’arrête de sa mâchoire, ayant surtout du mal à ne pas multiplier ce baiser par bien d’autres pour en venir à un point où il serait bien incapable de le complimenter au sujet de son costume. « T'es pas forcé de redescendre, si tu veux te reposer et rester avec elle. Je peux dire à tout le monde d'aller se coucher et te rejoindre ensuite. » L’anglais repose un temps son visage contre le coussin, non sans poser une main contre le bas du dos de Rory et le ramener encore un peu plus près de lui. Il mime de songer à la proposition un instant. « Peut être même que je ramènerai des restes de mignardises et de pièce montée. » Il rigole simplement, imaginant déjà Rory choisir avec soin les restes à lui rapporter et en goûter un ou deux dans l’escalier menant jusqu’au premier étage. “Tu sais ce qu’on va faire ? Je vais dire ça à tout le monde, comme ça aucune tante du dix-septième degré ne te fera passer d’interrogatoire et je t’aurai pour toute la nuit.” Il passera un peu plus aisément entre les mailles du filet, à n’en pas douter. Il pourra même lui rapporter à manger, comme le stipulait le plan d’origine. Il redresse son regard en direction de Rory et lui tire un sourire comblé. “Rien que pour moi.” Et ses lèvres trouvent les siennes, bref aperçu de ce qui les attend peut-être. Rien que pour lui, sauf pour toutes les fois où Robin se réveillera. “Et je te ramène à manger, évidemment.” Ils n’ont pas le droit de passer outre cette partie là du plan ; pas le soir de leur mariage. “Je t’aime.” Swann ne lui a pas assez dit puisqu’il en ressent encore l’envie, l’embrassant cette fois-ci avec un peu plus de passion et un peu plus de soin, avant de se raisonner pour rejoindre les derniers invités et leur annoncer qu’ils allaient aller dormir.