Le Deal du moment : -25%
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 ...
Voir le deal
749.99 €

 tout va bien - Angus <3

Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptyMar 6 Juin 2023 - 20:29

flashback

Siham se couvrit le corps aussitôt qu’elle entendit la porte de sa chambre grincer. Qu’est-ce qu’elle en avait assez de l’entendre celle-ci mais en même temps, c’était un moyen pour elle de savoir que quelqu’un rentrait dans son petit espace privé dans cette grande usine qu’était la maternité. Rares étaient les fois où on frappait pour entrer dans sa chambre, comme si elle faisait partie de meuble, elle aussi, et qu’on ne prêtait attention qu’à son bébé de toutes façons. Bon, Lisa lui demandait si elle allait bien, si elle n’avait besoin de rien, mais Lisa n’était qu’à temps partiel et elle ne travaillerait plus avant les cinq prochains jours, peu de chance pour que Siham ne la revoit. Et puis, même quand Lisa frappait à la porte, la Fowler n’y prêtait plus attention, elle n’entendait plus. Alors encore cette fois, quand on entrait dans sa chambre, elle n’avait été surprise que par le grincement de sa porte, puis par l’ombre qui se dessinait au sol. Une ombre carrée, grande et un semblant de cheveux courts en pagaille, faussement coiffés.
Les yeux presque fermés, elle se redressa, tirant encore un peu plus sur le drap qui recouvrait son corps nu et abîmé par l’épreuve qu’il venait de subir. Ses yeux s’ouvrirent cette fois bien plus aisément lorsqu’elle comprit qui venait d’entrer dans sa chambre. Elle restait silencieuse, se demandant comment il savait et surtout pourquoi il était là. Elle n’avait jusqu’à présent prévenu qu’Aisling et personne d’autre ne semblait être dans la confidence. Au moment même où elle allait lui demander, la réponse lui apparu comme un flash. Il était là, à l’épicerie, quand la douleur s’en est prise à elle, il était là, quand elle s’est écroulée. « C’est toi qui a appelé les secours. » C’est la dernière vision qu’elle avait avant de se réveiller dans l’ambulance et cette douleur si forte et inattendue à laquelle elle n’avait pas été préparée. « Tout va bien. » fit-elle, la gorgée serrée, histoire qu’il ne s’inquiète pas et qu’il ne perde pas son temps à rester là par culpabilité ou par sentiment de devoir quelques choses. « Tu peux rentrer chez toi. » elle fit un signe de la tête, alors que sa mâchoire se crispa et qu’elle sentait ses dents glisser difficilement les unes contre les autres.
Elle aurait pu dire merci, de ne pas la laisser à terre dans son épicerie alors que personne après lui n’aurait pu rentrer. Elle aurait pu dire merci de s’être inquiété pour elle et de l’avoir secouru. A ce moment présent, il représentait simplement celui qui avait pu rendre cet instant plus concret. Celui qui lui avait permis de donner naissance à son fils. Peut être qu’elle aurait préféré y passer et que personne ne s’en rende compte. A ce moment-là, il était celui qui avait ruiné sa vie.

@Angus Sutton tout va bien - Angus <3 873483867


Dernière édition par Siham Fowler le Mar 25 Juil 2023 - 11:34, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptyDim 16 Juil 2023 - 19:51


« C’est toi qui a appelé les secours. » Elle n’a pas l’air enchantée de me voir. En même temps, je pense que dans son cas, je préfèrerais voir débarquer quelqu’un de ma famille ou le père du nouveau né plutôt que le client fidèle. J’ai fait au mieux pour ne pas la réveiller, mais il faut croire que je ne suis pas doué pour marcher sur des œufs sauf sur ceux que Sam a un jour renversé au beau milieu de son épicerie. « Tout va bien. » Qu’elle me dit, la mine fatiguée. J’attrape le verre de glace pilée après l’avoir aidé à relever sa tête et lui tend la cuillère pour qu’elle puisse s’hydrater un peu. Elle doit encore rester à jeun dans le cas où il y aurait des complications et qu’elle devrait retourner sur la table d’opération, mais la sage femme m’a assuré qu’elle pouvait croquer quelques glaçons. «Tu peux rentrer chez toi. » Je pourrais, c’est vrai. Pour autant, je décide d’avancer le fauteuil pour venir m'asseoir à son chevet. Samuel est à la maison avec Dinis alors je compte bien rester auprès d’elle jusqu’à ce que quelqu’un d’autre vienne prendre le relais. “Tu rigoles ? C’est le paradis ici, j’ai eu le droit à de la gelée gratuite et les infirmières sont toutes folles de moi.” Je chuchote en montrant la gelée entamée qui trône sur la tablette. Je déteste l’hôpital et j’ai dû me faire violence pour entrer dans sa chambre, mais le personnel soignant a rendu la tâche un peu moins pénible.  La maternité n’a rien à voir avec les urgences, ni même avec le service de médecine interne ou celui d’addictologie. Les murs sont recouverts de fresques enfantines qui me rappellent celles qu’on peut trouver au centre Asperger. Les soignants sont plus joyeux et moins stressés que ceux que j’ai pu rencontrer et l’atmosphère est beaucoup moins anxiogène alors forcément, ça aide. Tout est propice à fêter un heureux événement, même les blouses des puéricultrices sont teintées de couleurs chaudes. “Comment tu te sens ?” Je demande en posant un regard inquiet sur son visage épuisé. Je me penche pour attraper le sac en plastique qui se trouve au sol avant de relever la tête. “Je t’ai confectionné un kit de survie.” Je dis en lui montrant toutes les choses que Bonnie a eu la gentillesse de me rapporter. Je l’ai missionné d’aller faire quelques courses sans pour autant rentrer dans les détails. Ce qui n'a pas été facile puisqu'il est du genre têtue et qu'elle déteste être mise de côté. Elle a quand même acheté l’essentiel : une brosse à dents, du dentifrice, de quoi se laver et un ensemble de pyjamas qu’elle a même pris soin d’assortir aux pantoufles. Je n'aurais pas pu faire mieux. “Et de quoi t’occuper.” J’ajoute en déposant un kit de peinture à numéros sur la tablette. J’ai des tas de questions qui me trottent dans la tête. L’une des urgentistes a pourtant pris son mal en patience pour m’expliquer ce qu’était un déni de grossesse. J’ai tout de même du mal à imaginer qu’il soit possible de porter un enfant pendant plus de six mois sans développer aucun symptôme ou avoir le ventre qui s'arrondit. Un bébé qui fait la taille d’un potimarron, ça se ressent quand même, non ? Et puis ça prend forcément de la place. Pour l’avoir vu, il est peut-être plus petit que Sam à la naissance, mais c’est loin d’être un pollypocket.  “T’es une warrior.”  Je finis par dire en souriant faiblement. Le corps humain est super bien fait, mais c’est tout de même Siham qui a fait tout le travail. On dit que les contractions font partie des douleurs les plus intenses. Je veux bien le croire depuis que je l'ai vu souffrir. Alors certes, avoir un enfant, c’est magnifique. En attendant, je suis bien content d’être celui qui plante la graine et non pas celui qui la fait éclore.  

@Siham Fowler :l:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptySam 29 Juil 2023 - 19:29

Siham se demandait pourquoi Angus était là. Est-ce qu’il s’était rappelé cette fois où il avait déjà joué au super héros endossant son rôle de safety Party à la fac ? Voulait-il toujours avoir l’impression que tout le monde avait besoin de lui ? Angus ne pouvait s’empêcher d’être un bon serviteur, le bon samaritain, ce gendre parfait que toutes les belles-mères rêvaient d’avoir et tous les pères redoutaient de peur qu’il ne prenne trop sa place dans le cœur de leur fille. Il avait déjà accompagné Siham dans un poste de secours, dans ces grands rassemblement étudiants festifs, jugeant qu’elle avait consommé bien trop d’alcool en soirée, ça commençait à remonter à quelques années. Et cette fois, il avait aussi attendu près d’elle, sans oublier de lui faire quelques leçons de morale sur sa consommation irraisonnable et Siham l’avait bien sûre envoyé balader, estimant qu’il n’avait aucun droit sur elle. Siham et une espèce de fierté mal placée alors qu’elle aurait sans doute pu le remercier de s’être soucié d’elle et d’avoir pris soin d’elle. Angus, peut être parfois maladroit, trop direct et trop rigide, mais finalement, il avait sans doute eu raison. D’ailleurs, depuis, Siham avait perdu son père et elle savait que la voie de l’alcool n’était jamais la bonne. Festif ou pas, il fait bien trop de ravage.
Le revoilà de retour, alors qu’il n’était devenu qu’un client de son épicerie, dans cette autre vie qui n’a plus rien à voir avec la fac et les études. Cette vie d’adulte, comme on dit. Et si finalement, Angus était simplement la Safety Person de Siham et qu’elle n’aurait d’autres choix de de l’accepter ainsi ? Au bon endroit au bon moment, même si Siham dirait plutôt mauvais endroit au mauvais moment. Et que ça lui plaise ou non, si elle était sur pied, ce jour-là, c’est parce qu’il avait été juste au même endroit et au même moment. Est-ce que lui être reconnaissant était juste de trop ?
“Tu rigoles ? C’est le paradis ici, j’ai eu le droit à de la gelée gratuite et les infirmières sont toutes folles de moi.” Siham suivait son regard, voyant l’opercule levée sur la gelée, qui, elle en était à peu prêt sure, devait être pour elle normalement. « je te mettrai les miennes de côtés, même si, t’as pas attendu pour te faire plaisir. » voilà son premier remerciement, si si.
“Comment tu te sens ?” Son état était sans doute visible sur son visage, ayant peu la réputation de savoir maitriser une poker face parfaite ou jouer de ses émotions. Mais avant d’avoir le temps de répondre, Angus se pencha devant elle, tentant de ramasser quelques chose au pied du lit. “Je t’ai confectionné un kit de survie.”  Elle fronçait les sourcils, le laissant faire son petit numéro. Brosse à dent, dentifrice, quelques savons et gel douche, un pyjama – de bon gout, elle devait l’admettre – et des pantoufles. “Et de quoi t’occuper.” Sans répit, il enchainait. De la peinture… elle quitta un instant sa tablette pour regarder Angus qui semblait réellement bien trop investi, mais petit à petit, le visage de la jeune femme se détendit. “T’es une warrior.” La suite logique à son accouchement, c’était que encore là, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. « Fallait pas… »
Elle ne savait plus où regarder et même si ca semblait être un kit de trousse de toilette plus que basique, le fait qu’il ait pensé à elle de cette sorte, finalement, elle se surprenait à être touchée. « Merci pour tout ça… » elle regarda avec attention le kit de peinture à numéro, ça la faisait sourire, parce qu’il y a bien longtemps qu’elle n’avait plus besoin de numéro pour s’aider à faire un tableau. « C’est marrant, ma mère a ce tableau chez elle… » et d’aussi loin qu’elle se souvienne, jamais Angus n’avait mis un pied chez elle lorsqu’elle habitait encore chez sa mère. La grande vague de Kanagawa ne pouvait surement pas mieux représenter ce qu’avait subit Siham ces dernières heures. «  Je l’adore. » elle sourit, se voulant tout de même rassurante sur le choix qu’il avait fait. Il avait au moins pris la peine de ne pas acheter un de ces tableaux d’animaux avec des chevaux ou des chiens. Au moins, elle aurait un peu de challenge avec celui-ci.
« est-ce que tu l’as déjà rencontré ? » elle jeta un œil vers le lit vide de Dali. On l’avait emmené moins d’une heure auparavant pour quelques examens classique et voir s’il se portait bien. « Il devrait pas tarder à revenir, en tout cas… » elle tenait toujours fermement la couverture contre elle, s’assurant qu’aucun bout de peau ne soit visible.
Elle resta silencieuse un moment, comme si, elle avait puisé tous ses sujets de conversations, puis, après quelques secondes de silence, elle ajouta. « Il a pas de prénom. » elle avoua, se sentant idiote de le dire. « J’ai aucune idée de comment il pourrait s’appeler… j’me suis jamais posée la question du prénom de mes enfants si j’devais en avoir un jour. Et j’ai même jamais imaginé avoir un enfant un jour. » admit-elle, honteuse d’être incapable de faire un tel choix.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptySam 19 Aoû 2023 - 21:03


« je te mettrai les miennes de côtés, même si, t’as pas attendu pour te faire plaisir. » Ses yeux fixent le pot de gelée entamé. Siham est clairement en train de sous-entendre qu'en plus d'être un égoïste, c'est à elle que je dois mon succès auprès de l'équipe d'infirmières. Ce qui est totalement faux puisque c'est mon charisme qui a fait tout le travail à sa place. J'ai redoublé d'efforts en leur sortant des blagues et en leur offrant mon plus beau sourire pendant qu'elle était en train de dormir. Malgré tout, elle trouve quand même le moyen d'en récolter tout le mérite. Pas de 'merci Angus de m'avoir permise de te briser les phalanges pour soulager ma douleur', rien. Dans tous les cas, j'attendais aucun remerciement de sa part puisque je me suis contenté de faire ce qui me semblait être juste. Tout le monde aurait fait la même chose à ma place. Je rapproche le fauteuil et me penche pour ramasser le sac que Bonnie m'a gentiment ramené. « Fallait pas… » Il manque des choses, mais elle a l'essentiel. J'imagine que quelqu'un se chargera d'aller chercher ses affaires quand le jour sera levé. Je ne connais aucun de ses proches, ni même sa famille. Je ne sais pas beaucoup de choses sur elle si ce n'est qu'elle bosse à l'épicerie et qu'elle vient d'avoir un bébé. « Merci pour tout ça… » Je balaye sa phrase d'un revers de la main en souriant. "C'est rien comparé à toutes les fois où t'as dû compter mes coupons de réduction." C'est aussi pour cela que je préfère me rendre sur son lieu de travail plutôt que dans le grand supermarché du quartier. Elle est beaucoup plus patiente que les autres caissières et l'épicerie est moins bruyant ce qui n'est pas pour déplaire à mon petit frère. « C’est marrant, ma mère a ce tableau chez elle… » Je me penche pour observer la grande vague de Kanagawa. "Je jure que ça n'a rien à voir avec la perte des eaux." Mais plus parce que la naissance inattendue de son garçon a dû lui faire l'effet d'un tsunami. "Elle est comment ta maman ?" ça me rassure de savoir qu'elle n'est pas toute seule et qu'elle pourra toujours compter sur l'aide de sa mère pour l'aider à en devenir une à son tour. « Je l’adore. » Tant mieux, y'avait pas beaucoup de choix. C'est le seul qui a attiré mon attention et qui n'était pas pour les gosses de six ans.

« est-ce que tu l’as déjà rencontré ? » J'hoche la tête tout en extirpant mon téléphone portable de la poche de mon pantalon. "Tu veux le voir ?" La question peut paraître conne, mais j'ai pas envie de lui spoiler la tête de son bébé et encore moins envie de la bousculer. J'ai pris une photo pour pouvoir lui montrer dans le cas où elle me le demanderait. « Il devrait pas tarder à revenir, en tout cas… » - "Elles attendaient que tu te réveilles pour le ramener dans la chambre." Son bébé va bien, il est prêt à la rencontrer."T'as la sonnette qui est juste là." Je dis en attrapant la télécommande pour la poser sur la tablette. Elle peut attendre un peu ou bien les appeler de suite. C'est son choix. « Il a pas de prénom. » Je sais, la sage femme m'a posé la question.  « J’ai aucune idée de comment il pourrait s’appeler… j’me suis jamais posée la question du prénom de mes enfants si j’devais en avoir un jour. Et j’ai même jamais imaginé avoir un enfant un jour. » J'aurais bien posé une main sur la sienne pour la rassurer, mais elles sont cachées sous la couverture. Je ne peux pas comprendre ce qu'elle est en train de vivre parce que je suis un garçon et que j'ai clairement bénéficié d'un tas de privilèges à la naissance. J'ose même pas imaginer la tête que je ferais si quelqu'un venait taper à la porte de chez moi pour m'annoncer que je suis le père de l'enfant qu'elle tient dans ses bras.  Mes yeux quittent son visage pour se poser sur la peinture d'Hokusai avant de sortir mon carnet de mon sac et de le poser sur la tablette. "Qu'est-ce que t'aimes dans la vie ?" Je demande en ouvrant ce qui me sert de pense-bête et d'attraper le crayon à papier qui fait office de marque-page. Le brainstorming, c'est ce que je préfère dans mon boulot.

@Siham Fowler :l:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptyLun 28 Aoû 2023 - 13:01

Siham, toujours un peu méfiante, mais bien obligée de se détendre en voyant que les intentions d’Angus étaient avant tout bienveillantes. Qui faisait ça, d’ailleurs ? Qui ramenait à une – presque – inconnue, un genre de kit de survie pour l’hôpital ? Angus avait surement bien d’autres choses à penser et d’autres personnes vers qui il pouvait se tourner pour prendre soin d’elles non ? Ils se connaissaient, s’étaient insupportés mutuellement, agacés, puis supportés de nouveaux, obligés jusqu’à ce qu’ils n’aient plus à faire l’un avec l’autre. Puis, l’épicerie. Siham avait fait des études en communication et elle sait qu’elle aurait eu toutes les chances de son côté pour obtenir son diplôme si la vie ne l’avait pas obligée à s’arrêter en cours de route. Travailler dans la vente n’était pas son domaine de prédilection et même si elle y trouve des côtés positifs, elle ne s’y voit pas y faire carrière, c’est alimentaire, c’était temporaire… elle n’avait jamais vraiment assumé de se retrouver là. Y croiser d’anciens étudiants était pour elle difficile, se prendre ses échecs en plein visage, un miroir devant lequel elle ne voulait pas se retrouver. Siham avait honte. Elle avait cette impression qu’à chaque fois qu’elle pouvait aller de l’avant, un mur se présentait devant elle. La mort de son père, la naissance de son fils. Le cercle de la vie, deux choses dont elle n’avait jamais voulu. « C'est rien comparé à toutes les fois où t'as dû compter mes coupons de réduction. » C’était ça, ce qu’on appelait une revanche sur la vie ? Qu’on nous rende la pareille pour avoir fait quelques choses de chiant avec le sourire malgré tout ? Siham avait bien fini par offrir un léger sourire à Angus, à peine perceptible.
Là où elle avait été encore plus surprise et sans doute plus touchée, c’est dans le choix de la peinture qu’il avait fait. Déjà, comment avait-il pu toucher aussi juste ? Siham adorait la peinture, bien qu’elle n’avait pas encore pris la peine d’installer un chevalet dans son nouvel appartement – son atelier était resté presque intacte chez sa mère, du moins, si on pouvait appeler ça un atelier. Elle n’avait rien peint depuis son déménagement, mais elle n’en restait pas moins mordue de pinceau, de toile, d’acrylique, de peinture à l’huile ou d’aquarelle. Elle pratiquait davantage des tableau abstrait, laissant aller ses émotions à travers des traits, des tâches, des brouillons, des couleurs plus ou moins sombres. Ces dernières années, sa signature avait évolué, on pouvait largement lire dans ses pensées à jetant un œil à ses œuvres de manière chronologique. Le noir et l’agressivité avaient petit à petit laisser place à une onde d’espoir. Elle savait déjà qu’il serait inutile de s’y replonger tant sa mère s’inquièterait aussitôt de son état, le bouleversement, elle pourrait nommer son prochain tableau ainsi, si bien qu’elle s’y remettrait. Elle devrait en trouver la force. Allait-elle-même pouvoir trouver le temps ? Ne disait-on pas qu’à l’arrivée d’un enfant, nous n’avions plus le temps de rien ?
"Je jure que ça n'a rien à voir avec la perte des eaux." Elle sourit, de nouveau, l’espace d’une fraction de seconde, puis son regard vacille, d’Angus à ce tableau.  « J’ai pas le souvenir de t’avoir dit un jour que j’aimais peindre. » ou alors, était-elle trop saoul pour s’en rendre compte ? "Elle est comment ta maman ?" surprise par cette question, la jeune femme se redressa doucement, le draps glissant sur sa poitrine, elle le saisi par automatisme, hors de question de laisser son corps abîmé, déchiré, se rendre visible. Elle tirait le draps, prenant soin de ne laisser aucune place au mystère. Son corps qui ne lui appartenait plus devait rester invisible de tous, même d’elle. Comment était sa mère ? Une question dont les réponses lui étaient limpides, fluide, sans suspens. « Délicate et douce, fragile et forte à la fois. C’est une battante. » la meilleure mère qu’elle aurait pu espérer avoir, tous les enfants du monde pouvaient être jaloux de Siham pour ça. Elle n’avait jamais envié personne d’autre. « Elle aussi, en a surmonté pas mal, des tsunamis. » elle avait tenue bon, face à son père et ses soirées d’hiver et d’été à lutter contre les bouteilles, elle avait tenue bon, face à l’absence, au silence et aux fantômes qui les hantaient depuis des années. Elle tenait bon et à présent, elle tiendrait bon pour Siham, encore et toujours. Elles sont toutes les deux le pilier de l’autre.
"Tu veux le voir ?" elle hausse les épaules, le voir c’était tout de suite concrétiser son nouveau rôle, rendre tout ça trop réel. Pour l’instant, qu’il ne soit pas là, dans un sens, ça l’arrangeait. "Elles attendaient que tu te réveilles pour le ramener dans la chambre. T’as la sonnette qui est juste là." Elle jeta un œil à la sonnette, un seul bouton pour revenir dans le monde réel. Le monde réel attendra, rapidement, elle s’en détourne du regard. Pas de visage, pas de prénom, rien. "Qu'est-ce que t'aimes dans la vie ?" elle fronça les sourcils, ne faisant pas tout de suite le rapport avec ce qu’elle venait de dire. « La peinture… » sans surprise donc. « J’me suis inscrite à un cours de boxe, récement, j’aurai pas pensé que mettre un coup dans un sac pouvait faire autant de bien, les clichés le sont pas tant que ça, finalement… » et après ? Qu’est ce qu’elle aimait ? Les réponses lui venaient difficilement. . «  J’aime que les choses soient confuses, tout en sachant où j’veux aller… brouiller les pistes. » c’était surement pas ce à quoi il s’attendait. Une chose est sûre, à présent, Siham allait difficilement savoir comment brouiller les pistes… « Pourquoi ? » elle demandait, finalement, pas certaine de comprendre le sens de sa question. Etait-ce nécessaire d'en prendre des notes ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptySam 2 Sep 2023 - 0:08



tw: déni de grossesse, droit à l'avortement.

Je suis exténué alors que j'ai rien fait de plus que d'appeler les secours. J'imagine même pas à quel point elle doit être fatiguée physiquement et moralement, aussi. Je rapproche mon fauteuil pour venir m'accouder au matelas de son lit tout en prenant soin de ne pas prendre trop de place. Elle est distante, comme si son esprit était tout sauf ici. C'est à peine si elle parle du bébé qui se trouve dans la pièce d'à côté. Celui qui porte son nom à défaut d'avoir un prénom. Le corps est si bien fait que je ne serais pas surpris d'apprendre que, s'il faut neuf mois pour mettre un bébé au monde, c'est pour donner le temps aux parents de se préparer à son arrivée. Certains mériteraient d'avoir quelques mois de plus ou de ne pas en avoir du tout. Siham, quant à elle, aurait mérité d'avoir la totalité du temps accordé aux futurs mamans pour pouvoir soit si préparée, soit décider de ne pas le garder. Je ne comprendrais jamais les gens qui sont contre l'avortement, en fait, je ne comprendrais jamais qu'on puisse choisir à la place de l'autre sous couvert d'une démocratie. C'est bien de pouvoir voter, des gens se sont battus pour qu'on puisse avoir notre mot à dire. Pour autant, y'a certaines choses qui devraient être plus accès sur le libre arbitre. Comme le dit si bien une amie, c'est pas normal que des hommes puissent voter pour des sujets qui concernent les femmes en priorités. Elle n'a pas toujours raison, loin de là, mais je la rejoins sur ce point là. Ou peut-être que je pense comme ça parce que je ne souhaite pas avoir d'enfants, je sais pas. « J’ai pas le souvenir de t’avoir dit un jour que j’aimais peindre. » Je souris tout en posant mon coude sur le bras du fauteuil pour venir reposer ma tête contre ma main. "J'ai mes contacts." Je réponds en haussant les épaules. Je me suis renseigné sur ses passions auprès du gérant de l'épicerie lorsque Sam a voulu lui faire un cadeau pour la remercier de lui avoir offert un paquet de serpentins, ses bonbons préférés. Avant de changer d'avis et de lui proposer de venir prendre le goûter à la maison. « Délicate et douce, fragile et forte à la fois. C’est une battante. » J'éprouve un léger pincement au cœur lorsque je l'entends me citer des caractéristiques qui me rappellent ma propre mère. « Elle aussi, en a surmonté pas mal, des tsunamis. » Je me mords la joue intérieure tout en forçant un faible sourire. "Tu tiens d'elle, c'est certain." Pas uniquement parce qu'elle vient de donner naissance à un magnifique petit garçon, mais aussi parce que c'est une bosseuse. J'en ai fait, des courses, dans son épicerie et je ne l'ai jamais vu de mauvaise humeur. Pas même au contact de vieux ronchons ou de fachos. "Elle t'a élevé seule ?" J'ose demander puisqu'elle ne m'a jamais parlé de son père, mais elle ne m'avait jamais parlé de sa mère avant ce soir alors bon. C'est fou, le nombre de fois qu'on s'est croisé sans vraiment parler de choses qui peuvent compter. Elle brise la glace en me demandant si j'ai vu son fils, la réponse est oui. Pas longtemps, mais assez pour le prendre dans mes bras et lui dire que sa maman n'est pas loin et qu'il la retrouvera très bientôt. C'est un beau bébé, pas de ceux qu'on fait semblant de trouver beau pour ne pas vexer les parents. Elle hausse les épaules quand je lui demande si elle veut le voir sans appuyer sur la sonnette que j'ai posé à côté d'elle. Je ne dis rien tout en faisant semblant de ne pas avoir remarqué sa désinvolture. Au lieu de ça, je sors mon carnet et décroche le crayon à papiers pour l'aider à trouver un prénom à son bébé. « La peinture… » Je note cette information que je savais déjà puis relève les yeux pour la regarder. « J’me suis inscrite à un cours de boxe, récement, j’aurai pas pensé que mettre un coup dans un sac pouvait faire autant de bien, les clichés le sont pas tant que ça, finalement… » Cette autre information me fait sourire. Une battante, hein. "Tu veux casser des bouches ?" Je demande en me reculant dans mon siège pour respecter une distance de sécurité. "J'ai Rocky ou Balboa à te proposer, mais bon le pauvre quoi..." Je dis en me pinçant les lèvres pour ne pas rire. Je me penche pour prendre une bouchée de gelée à l'abricot puis me renfonce contre l'assise de mon siège.  «  J’aime que les choses soient confuses, tout en sachant où j’veux aller… brouiller les pistes. » Ah bah elle aurait pas pu faire mieux qu'un déni de grossesse pour brouiller les pistes, ça c'est sûr. J'ai même été surpris par la taille plutôt normale de son bébé. Je sors mon téléphone pour chercher la liste des peintres masculins et scroll la page avec mon pouce. « Pourquoi ? » Je relève les yeux vers Siham  après avoir écrit quelques prénoms sur la page de mon carnet."Vincent ; Claude ; Michel ; Pablo ; Dali ?" Je propose en déposant le carnet sur la couverture pour qu'elle puisse relire les suggestions à sa guise. J'ai retenu une grimace en disant les trois premiers prénoms, histoire de ne pas influencer son choix si tant est qu'elle trouve son bonheur parmi ma préselection. Dali reste mon préféré, en plus ça rime avec le surnom que je lui ai donné. Il est décrit comme un artiste énigmatique et difficile à cerner. Je suis sûr qu'il était fort pour brouiller les pistes, lui aussi. "Son œuvre la plus célèbre se nomme la persistance de la mémoire." J'ajoute en lui montrant l'image que j'ai cherché sur Google. "Je trouve ça beau et vrai à la fois. C'est parce que les souvenirs se transmettent de génération en génération que la mémoire perdure dans le temps." Elle racontera les histoires de sa famille à son enfant qui les racontera à sa descendance et ainsi de suite.


@Siham Fowler :l:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 EmptyLun 11 Sep 2023 - 17:35

"J'ai mes contacts." Siham fronça les sourcils, se demandant s’il bluffait ou s’il avait juste fait un cadeau au hasard et était tombé juste. Parce qu’elle voyait mal vers qui il aurait pu se tourner et s’il lui disait que c’était sa mère qui l’avait informé, là, elle trouverait tout ça bien trop bizarre et lui demanderait de partir sur le champ. Mais elle se disait simplement que, pour passer le temps, c’était soit la peinture, soit les mots croisés, soit les sudokus. Heureusement, il n’avait pas choisi les deux dernières options. Siham détestait les chiffres et trouvait que rayer des mots dans un calepin était ennuyeux à mourir.
"Tu tiens d'elle, c'est certain." Le regard de Siham se posa un instant sur Angus, elle pencha doucement la tête vers sa droite, fronçant doucement les sourcils, à peine perceptible. Elle resta silencieuse, parce que pour elle, personne n’arrivait à la cheville de sa mère et qu’elle ne lui serait jamais égale. Siham était persuadée que personne sur terre ne pouvait aimer sa mère autant qu’elle n’aimait la sienne. Alors, qu’on lui dise qu’elle tenait d’elle, forcément, ça la touchait.  "Elle t'a élevé seule ?" elle secoua doucement la tête, sentant comme une pression dans sa poitrine, une douleur qui ne la quittait jamais vraiment et qui se ravivait à la moindre occasion. « J’ai eu la chance d’avoir mes deux parents, pendant longtemps. » même si son père était à moitié absent à partir du moment où il était tombé dans l’alcool et que petit à petit, il s’était effacé, pour finir par mourir et disparaitre à tout jamais, du moins, physiquement. Parce qu’il n’y avait pas une journée où Siham ne pensait pas à lui. Et si, de son vivant, elle lui en voulait de le voir jour après jour se laisser aller et ne rien faire pour se sortir de son addiction, aujourd’hui, elle n’avait plus de rancœur envers lui, sa simple absence suffisait à sa peine. « Ça fait quatre ans que mon père est décédé. » quatre ans qu’elle avait consacré son temps et son énergie au soutien de sa mère, arrêter ses études pour travailler, qu’elle avait disparu des bancs de la fac du jour au lendemain, c’était le minimum qu’elle avait pu faire pour permettre à sa mère de tenir sur pied et de ne pas s’effondrer totalement. De toutes façons, elles n’avaient pas le choix. Son père est parti en laissant des dettes, l’entreprise qu’il menait était en bien mauvaise santé, il avait fallu mettre tout ça dans les mains de cabinets d’avocats et d’experts comptable, tout avait un prix, jusqu’à la liquidation totale et que les dettes soient enfin derrière elles. Elle s’était cassée les dents, n’ayant aucune idée de comment elle pouvait réellement venir en aide à sa mère, elle avait poussé les portes d’un club de strip tease, pensant qu’elle était suffisamment à l’aise avec son corps pour en faire un produit de consommation et lui rapporter de l’argent. Elle s’était très rapidement rendue compte que ce milieu n’était pas fait pour elle et était plus qu’admirative des femmes qui tenaient le coup. Elle y avait rencontré Aisling et elle était aujourd’hui la femme qui comptait le plus à ses yeux, après sa mère. Seulement après être partie du club, elle avait trouvé son travail à l’épicerie, où elle avait croisé à nouveau Angus. Pas très fière de l’avoir comme client, son travail n’était pas très assumé dans un premier temps, jusqu’à ce que petit à petit, elle ne se voyait plus vraiment ailleurs. Elle aimait ses habitudes, elle aimait y croiser toujours les mêmes personnes, écouter la vie des personnes âgés qui vivaient dans la résidence senior en face, elle aimait connaitre les ragots sur les voisins. Bientôt, elle deviendrait l’une de ces légendes urbaines qu’elle entendait régulièrement…
Puis, lorsque Siham pouvait enfin prendre son envol et reprendre sa vie en main, le plaisir fu de courte durée. L’herbe coupée sous ses pieds, un bébé qui n’avait rien demandé à personne venait de briser la plaque de verre qu’elle avait en dessous d’elle, et la voilà en chute libre avec le sentiment de n’avoir aucun harnais de sécurité, aucune branche à laquelle se rattraper pour que le chute ne lui soit pas fatale.
"Tu veux casser des bouches ?" elle avait beaucoup à dire, beaucoup de colère à sortir et pourtant, elle n’imaginait pas que ça aurait pu être pire. "J'ai Rocky ou Balboa à te proposer, mais bon le pauvre quoi..." elle sourit de bon cœur cette fois, laissant même un petit rire s’échapper d’entre ses lèvres. Elle hocha la tête pour confirmer que ce prénom était à bannir, non négociable. Elle compris rapidement alors qu’il cherchait le prénom qui collerait à son fils. Aller puiser l’inspiration dans ce qui inspirait Siham elle-même, ça lui plaisait. Elle n’y aurait pas pensé et pour ça, elle lui était déjà reconnaissante. "Vincent ; Claude ; Michel ; Pablo ; Dali ?" aux premiers, elle entendait des bips dans sa tête qui refusait ces prénoms. Jusqu’à Pablo, qu’elle aimait mieux, mais s’il faisait référence à Picasso, elle n’était pas très à l’aise avec les rumeurs qui circulaient à son sujet. Par contre Dali… et comme s’il avait vu la petite étoile briller dans ses yeux au moment où elle avait entendu ce prénom, il s’était arrêté sur celui-ci. "Son œuvre la plus célèbre se nomme la persistance de la mémoire." Elle se pencha doucement au dessus du téléphone pour voir le tableau en question, elle le reconnu aussitôt. L’arbre mort, les horloges qui dégoulinent, cette chose qui ressemble à un animal échoué sur une plage mais dont on ne saurait définir vraiment ce que c’est… tout comme le portait le nom de son mouvement, tout ça était complétement surréaliste. "Je trouve ça beau et vrai à la fois. C'est parce que les souvenirs se transmettent de génération en génération que la mémoire perdure dans le temps." Quel souvenir pourrait-elle laisser à son fils ? « Si j’dois lui dire de quelle manière il est arrivé au monde… » elle n’était pas fière Siham. Pas fière d’avoir été incapable, durant neuf mois, de se rendre compte qu’un être avait fait sa place entre ses organes, il avait grandit en elle, il avait trouvé refuge dans son ventre, elle avait continué sa vie comme si de rien n’était, avec ses plans, ses projets, il n’en faisait pas partie. « J’aime bien Dali… » elle confirmait le choix du prénom. « Dali Fowler. » elle trouvait que ça sonnait bien, en plus. « Merci… » elle laissa, pour la première fois, s’échapper une larme sur sa joue, et pour la dissimulée, elle osa s’approcher d’Angus pour le prendre dans ses bras et essuyer la larme contre son épaule. En même temps, il n’avait aucune idée du bien qu’il venait de lui procurer en étant simplement présent, à cette place, ce jour là.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

tout va bien - Angus <3 Empty
Message(#)tout va bien - Angus <3 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

tout va bien - Angus <3