People help the people and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it. People help the people, nothing will drag you down. Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain, I'd be cold as a stone and rich as the fool that turned all those good hearts away
Derrière le téléphone, Stella pianote furieusement pour régler de derniers détails, prévoir des changements, répondre aux questions et rassurer, parfois. Il faut dire que personne ne réagit de la même façon à la mort, mais que tout le monde reste impacté.
Il y en a qui font semblant de ne pas être affectés, d'autres qui ne peuvent pas se retenir de pleurer. Peu importe qui elle touche, elle le fait sans pitié. Or, les sentiments des vivants envers ceux qui ne sont plus là peuvent varier mais quoi qu'il en soit, tous ceux qui se frottent à la mort en reviennent avec la certitude vertigineuse que leur temps en ce monde est compté. Ce qui est terriblement effrayant.
Et son job à elle, c'est de les aider à faire avec ça.
Ça étonne souvent qu'elle se soit volontairement terrée dans un milieu si gris, mais il semblerait qu'elle y ait véritablement trouvé sa place. Ça l'aide à apprécier ce qu'elle a, en quelque sorte. Et ça lui donne l'impression d'être utile. D'une écriture pressée, Stella note les changements qui lui ont été demandés pour ne pas les oublier. Lorsqu'elle relève la tête, elle n'est plus seule dans l'agence. Son crayon encore en main, elle ne le pose qu'une fois certaine que son client est prêt à discuter. Parfois, certains préfèrent entrer, observer, ressortir. Parce que c'est trop, tout simplement trop. Trop d'un coup.
- Bonjour.
Ortega fait un rapide signe de main à la nouvelle arrivante. Jeune. Qui lui dit quelque chose, elle ne saurait dire quoi. Fouiller dans sa mémoire ne donne pas de brillants résultats. Stella quitte le comptoir d'accueil pour s'avancer vers elle, ça y est, ça lui revient. La boutique Weatherton. Sa dispute avec sa mère. La robe du procès. Une situation peu banale, en somme. Elle espère seulement que sa nouvelle cliente ne garde pas d'elle un souvenir trop négatif. Ou même qu'elle ne s'en souvient pas, à vrai dire. Elle sait quelle image elle peut renvoyer, surtout dans ces moments là, surtout avec ce qu'ils traversent.
- Est-ce que je peux vous aider ?
Stella lui sourit avec toute la chaleur dont elle est capable, doucement. Elle reste à distance respectueuse, simplement parce qu'il est impossible de savoir de quoi les gens ont besoin lorsqu'ils viennent ici. D'être rassurés, de contact avec les vivants. Au contraire, de commencer leur deuil seul. D'observer avec attention les pierres froides et de se demander comment une chose aussi impersonnelle peut avoir la prétention de résumer une vie. De se demander comment sera la leur, s'ils en veulent une ou s'ils préfèrent finir dans une urne. La sortie n'est jamais aussi grandiose que l'on aimerait. Alors Stella se contente de rester là, à un ou deux pas, de sourire gentiment et d'écouter.
C'est la seule chose à faire, pas vrai ?
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Dernière édition par Stella Ortega le Jeu 14 Sep 2023 - 17:00, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Jetant l’éponge qu’elle tenait en main - au sens propre comme au sens figuré -, Millie croisa les bras sur sa poitrine, soupirant longuement. Clairement, elle aurait mettre tout ses efforts, cela ne servirait pas à grand chose: elle ne pourrait pas rattraper les dégâts qui avaient été faits à la stèle cette fois-ci, même si elle y mettait tous les efforts du monde. Les fois d’avant, elle avait pu sauver la mise en utilisant une bonne dose d’huile de coude et en retenant assez longtemps ses larmes pour voir clairement devant elle; aujourd’hui, les choses avaient changé. Ce n’était pas tant les graffitis qui avaient été appliqués avec un peu trop de soin sur la pierre qui étaient dérangeant, mais davantage que cette dernière n’en était pas à son coup d’essai et c’était aujourd’hui le coup de trop. Et puis, des coups avaient été cette fois-ci portés sur les flancs de la pierre, et cette dernière se retrouvait abimée à un point où ce n’était pas les maigres compétences de la jeune femme qui pourrait sauver les meubles. Soupirant une énième fois, elle rassembla alors les quelques affaires qu’elle avait avec elle, sorti son téléphone portable pour prendre quelques photos - vérifia sur son téléphone professionnel que James n’avait pas cherché à la joindre pendant le temps où elle s’était absentée -, et se promit de s’occuper plus sérieusement de tout ça dès qu’elle réussirait à se dégager un moment dans la semaine.
C’était la raison qui faisait qu’elle poussait aujourd’hui la porte de la boutique funéraire. Elle ne connaissait pas particulièrement l’endroit, mais elle savait que c’était ici que la stèle originale avait été fabriquée lorsque ses parents avaient décidé qu’il serait peut-être temps de faire un enterrement digne de ce nom - ce que Millie avait toujours trouvé idiot, puisqu’ils n’avaient aucun corps à mettre en terre et qu’il existait toujours une chance qu’ils puissent retrouver Reggie un jour; n’étant pas décisionnaire à l’époque de ce qu’il pouvait se passer, elle s’était pliée derrière la volonté de ses parents, mais aujourd’hui, c’était pourtant elle qui se retrouvait à prendre soin de la sépulture alors que là n’avait jamais ni été sa volonté ni son intention.
« Bonjour. » Relevant son regard vers la jeune femme qui venait de la saluer depuis l’autre côté du comptoir de l’accueil, Millie étira un fin sourire. « Bonjour. » Son regard aurait pu rester accaparé longtemps par les modèles exposés dans le magasin, tant elle trouvait singulier chacun de ces derniers - mais la politesse étant l’un de ses forts, elle reporta cette dernière sur la brune qui s’avançait désormais vers elle. Elle était élégante, gracieux, au milieu d’un décor qui ne demandait rien de tout cela. « Est-ce que je peux vous aider ? » Etirant un petit sourire fin, Millie croisa ses mains devant elle, certains de ses doigts s’étant mis à faire des noeuds ensemble de façon un peu automatique. « Si vous avez du temps à m’accorder, je vais avoir besoin d’un coup de main oui. » Bien sur qu’elle avait du temps à lui accorder, sinon elle ne serait pas venue vers elle alors qu’elle aurait pu l’ignorer un temps pour revenir dans son champ de vision que lorsqu’elle était disponible. Sortant son téléphone de sa poche d’un seul mouvement, elle s’occupa l’espace de quelques secondes à chercher les photos qu’elle avait pris à peine une poignée de jours plus tôt de la stèle de son frère pour être apte à les montrer à la jeune femme. « Je suppose que c’est ici que je dois m’adresser pour ce genre de problème. J’ai la pierre tombale de l’un de mes proches qui a été… endommagée, il y a quelques jours de cela. » Endommagée comme dans saccagée, plutôt bien sur. « J’ai essayé de réparer les dégâts toute seule, mais ça se voit que c’est pas mon domaine. » Si elle pouvait nettoyer les traces d’une peinture un peu trop tenace, elle ne saurait effacer les marques sur le marbre et la pierre qui elles restaient indélébiles.
Tournant complètement son buste dans la direction de la brune, Millie finit par lui remettre son téléphone dans ces mains pour qu’elle puisse observer avec attention les dites-photos. « Je savais pas trop vers qui me tourner, en réalité. Peut-être que je suis pas au bon endroit. » Une grande partie de vérité résidait dans ces simples mots, car elle n’était pas celle s’occupant de toutes ces démarches là jusque maintenant et d’ordinaire; mais également parce-qu’à avoir relevé son visage vers celui de la jeune femme à ses côtés, Millie avait l’impression de l’avoir déjà vu quelque-part mais dans un contexte tout autre; et elle ne savait pas si cela était une bonne chose ou non, alors pour le moment et dans le doute, elle garda cette remarque et l’impression s’en venant de paire avec pour elle.
People help the people and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it. People help the people, nothing will drag you down. Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain, I'd be cold as a stone and rich as the fool that turned all those good hearts away
Il y a des situations où il est difficile de savoir quoi dire, ou comment aider. Au goût de Stella, ces situations sont trop nombreuses. Surtout dans son métier. On lui remet un téléphone, elle observe les photos. Ortega fait un effort pour rester le plus neutre possible.
- Je vois.
Non, elle ne voit pas. Comment pourrait-elle ? Des affaires de profanation de sépultures, il y en a mais certainement pas tous les jours. Mais voir, c'est déjà moins pire que comprendre, que les gens degainent trop souvent pour parler de choses qu'ils ne comprennent absolument pas. Elle ne comprend pas comment ça a pu arriver, pour quelle raison et encore moins ce que ça peut faire d'avoir la tombe d'un de ses proches abîmée, salie ainsi. Alors elle voit, c'est déjà mieux que rien.
- J’ai essayé de réparer les dégâts toute seule, mais ça se voit que c’est pas mon domaine. Je savais pas trop vers qui me tourner, en réalité. Peut-être que je suis pas au bon endroit.
Stella lui sourit doucement, secoue la tête.
- Ce n'est pas à vous de vous en occuper, et vous êtes exactement au bon endroit pour trouver de l'aide. Ne vous en faites pas.
Ce qu'elle peut faire de son côté, c'est surtout essayer de rendre ce moment moins pénible pour elle. Et puis si elle veut en parler, elle lui en parlera. Et Stella de son côté, écoutera. C'est parfois la seule chose dont les gens aient besoin, même si ça ne suffit pas toujours.
- Si vous voulez bien me suivre, mon bureau sera un bien meilleur endroit pour en discuter.
Et puis aussi pour retrouver le dossier en question. Stella commençait déjà à réfléchir, en essayant de savoir si elle le connaissait, si elle l'avait traité. Elle en doute. La seule image de cette jeune femme qui reste imprimée entre ses synapses est celle figurant dans la boutique Weatherton. Et elle se souvient généralement très bien de ses clients, beaucoup mieux que des gens qu'elle croise dans les magasins de haute couture.
- Est-ce que vous pourriez me donner votre nom, s'il vous plaît ? Et celui de la personne décédée.
Puisqu'il était illisible sur la pierre tombale.
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Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Des photos de la stèle dégradée, Millie en avait tout un album dans son téléphone. Celles qu’elle se contentait de montrer en cet instant à la jeune femme face à elle, étaient celles qu’elle avait pris plus tôt dans la matinée lorsqu’elle était arrivée au cimetière. A ce moment là, elle n’avait touché encore à rien, n’avait pas tenté de réparer les dégâts. Son premier réflexe était toujours de prendre des photos des dégâts tels qu’ils étaient à son arrivée - comme si cela allait changer quelque-chose d’avoir des preuves. Faisant défiler les photos du bout des doigts sur son téléphone, elle montra donc celles ci d’abord avant d’arriver sur les images qui montraient la stèle une fois qu’elle avait tenté de réparer. Ce n’était pas un travail digne de ce nom, loin de là, et il était aisé de voir que la jeune femme n’avait aucune connaissance dans le domaine car les écritures à la peinture étaient toujours présentes, simplement légèrement moins prononcées - mais la peinture avait coulé sur la pierre, en prime. « Ce n'est pas à vous de vous en occuper, et vous êtes exactement au bon endroit pour trouver de l'aide. Ne vous en faites pas. » Sans s’en rendre compte, à partir du moment où elle avait passé le seuil du magasin, Millie avait retenu sa respiration - ce fut donc avec un petit sourire qu’elle accueillait la réponse de la brune, soupire de soulagement il fallait souligner.
« Si vous voulez bien me suivre, mon bureau sera un bien meilleur endroit pour en discuter. » - « Oui, pas de soucis. Merci. » Elle ajouta un petit sourire avant de suivre les pas de la jeune femme jusqu’au dit-bureau, non loin de l’entrée de la boutique en réalité.
Une fois à l’intérieur de ce dernier, le regard de Butcher ne sut faire autrement que de se poser un peu partout autour d’elle. D’ordinaire et jusqu’alors, cela avait été le rôle de ses parents que de se rendre dans ce type d’endroits pour s’occuper de la mise en place de la pierre tombale pour Reggie. Sa mère, surtout - son père étant malheureusement l’ombre de lui-même depuis que son fils avait disparu, et avait bien du mal à mettre son nez dans quoi que ce soit s’approchant de près ou de loin de cette affaire. Mais la mère de Millie ayant disparu depuis des années désormais, si elle voulait que quelque-chose de concret et de propre soit fait cette fois-ci, elle se devait de prendre les devants et les choses en mains surtout. Tout ça pour dire que Millie n’était jamais entrée dans un bureau de pompes funèbres, et… elle était presque déçue. Elle s’attendait à quelque chose de beaucoup plus froid, de beaucoup plus sombre; cela n’était en rien le cas. Elle avait du regarder trop de films et de séries qui ne savaient dépeindre la réalité comme elle l’était réellement.
« Est-ce que vous pourriez me donner votre nom, s'il vous plaît ? Et celui de la personne décédée. » En entendant la voix de la brune, et surtout les paroles prononcées par cette dernière, le regard de la jeune se releva d’un coup d’un seul dans sa direction. Sa bouche s’ouvrit, puis se referma dans la foulée - une boule s’était formée instinctivement dans le fond de sa gorge. Elle ne supportait que très peu lorsque son corps prenait les devants sur une tristesse qu’elle arrivait pourtant désormais, avec les années, à maitriser sur certains points et dans certaines conditions; elle aurait très bien pu se passer de cette tristesse accumulée en vitesse sur la voix qu’elle fit entendre par la suite. « Moi c’est Millie, mais vous m’aurez pas dans vos dossiers, parce-que mon nom est pas relié à celui de la stèle. Enfin… » Elle inspira longuement, replaça nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille. « C’est de ma famille, mais c’est ma mère qui était venue ouvrir le dossier chez vous. » Elle se sentait presque ridicule - pourquoi, au juste ? Elle avait tous les droits du monde de se trouver ici aujourd’hui, surtout que la brune lui avait assurée qu’elle se trouvait au bon endroit pour résoudre son problème. Inspirant une nouvelle fois, elle releva timidement son regard vers l’autre jeune femme. « Le nom que vous allez chercher je pense, c’est Reginald Butcher. »
Il existait désormais deux cas de figure possibles en cet instant: soit elle était trop jeune pour se souvenir de quand l’histoire des Butcher avait fait la une de tous les journaux de l’état et d’une partie du pays, ce qui arrangerait bien Millie en réalité en cet instant car cela éviterait le regard qu’elle recevrait que trop souvent lorsqu’elle donnait son nom quelque-part et qu’une personne arrivait à le reconnaitre et à le replacer. Soit la brune faisait justement partie de ces personnes là, qui savait ce que Butcher voulait dire, et dans ce cas là… Elle préféra tourner son regard, faire quelques pas pour se diriger vers la fenêtre se trouvant sur un des murs de la pièce. « C’est un cénotaphe, si jamais ça peut vous aider à chercher dans vos dossiers. » Et bien sur que ce n’était pas par gaité de coeur qu’elle venait préciser cette dernière partie, Millie; mais peut-être était-ce là une indication importante pour la professionnelle, pour rechercher le dossier de son petit frère ou que pouvait-elle savoir après tout: ce n’était normalement pas son rôle d’avoir à gérer tout ça. Sa mère aurait du être là aujourd’hui, pour s’occuper de cette démarche et de toutes les autres reliées, pour entretenir quelque-chose qu’elle avait fini par imposer à sa fille - comme tout le reste, pourquoi était-elle surprise finalement - alors que Millie n’avait jamais voulu qu’il érige un tel monument. A ses yeux de toutes façons, Reggie finirait par revenir un jour.
People help the people and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it. People help the people, nothing will drag you down. Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain, I'd be cold as a stone and rich as the fool that turned all those good hearts away
La jeune femme la suit jusqu'à son bureau, sommairement décoré avec sans doute un peu trop de plantes vertes. Et Billy, son cactus. Stella prend son temps pour s'installer devant son écran, sait très bien comment sont les gens qui se retrouvent dans cet endroit. Ils observent, un peu étonnés, un peu perdus. Ils ne savent pas ce qu'ils font là. Ils se disent sûrement que ça ne peut pas leur arriver à eux, de se retrouver dans ce bureau-ci. Mais ils ne doutent pas longtemps, le poids du deuil les rattrape, appuie sur leurs épaules, les force à se rappeler. Si, ça leur arrive à eux. C'est leur tour de mettre sous terre quelqu'un qu'ils connaissaient, aimaient dans la plupart du temps. Millie finit par s’asseoir en face d'elle, toujours un peu contrite. Mais à ses yeux, le pire à faire dans ces cas-là, c'est de donner à la personne endeuillée l'impression qu'elle fait pitié. Personne n'aime ça. Encore moins dans ces moments là.
-Moi c’est Millie, mais vous m’aurez pas dans vos dossiers, parce-que mon nom est pas relié à celui de la stèle. Enfin…
Son ordinateur est déjà allumé, elle fait semblant que ce n'est pas le cas. Ensuite, elle ouvre la base de données. Elle a besoin de temps et encore une fois, Stella peut très bien le comprendre.
- C’est de ma famille, mais c’est ma mère qui était venue ouvrir le dossier chez vous.
Stella acquiesce, croise les mains devant elle. Elle a comme une impression que dire son nom de famille est presque aussi difficile que venir ici. La jeune femme étire le moment, l'émotion qui noue sa voix ne l'aide pas à s'en sortir avec tout ça. Instinctivement, celle de Stella se noue aussi. Il y a trop de peine dans l'air pour qu'elle n'en absorbe pas un peu, elle aussi. Elle la ravale très vite.
- Le nom que vous allez chercher je pense, c’est Reginald Butcher.
Le nom est jeté, elle réfléchit aussi vite qu'elle peut. Butcher. Ça lui dit quelque chose, c'est certain. Stella lui sourit doucement et tape ce nom dans la base de données. Elle retrouve très vite le dossier, un seul résultat.
- C’est un cénotaphe, si jamais ça peut vous aider à chercher dans vos dossiers.
Bien sûr. Evidemment. Reginald Butcher. Elle était là lorsque le dossier avait été fait à l'agence, simple stagiaire à l'époque. Elle se rappelle de l'affaire et de la terrible foire médiatique.
- Merci beaucoup, je me souviens de votre frère. Je ne m'étais pas occupée des procédures pour faire ériger la stèle, mais je me souviens très bien.
C'est toujours plus simple dans ces conditions, c'est du moins le message qu'elle essaie de faire passer à Millie. Stella clique une ou deux fois sur son écran avant de s'en désintéresser complètement. Elle va faire au mieux pour être concise.
- J'ai deux propositions à vous faire. Nous pouvons restaurer la stèle sans souci. Nous pouvons aussi en créer une nouvelle ensemble, si vous souhaitez la changez. Dans ces deux cas, les frais seront pris en charge par votre assurance.
Qu'elle venait de vérifier, si toutefois elle n'avait pas changé.
- Mais si ce n'était pas votre démarche, êtes vous sûre de vouloir la renouveler ?
Après tout, Millie devait être jeune au moment de tout ça. Ce n'était pas elle qui s'est occupée de cette stèle, elle vient de le lui affirmer. Et il ne s'agit pas d'une personne décédée comme elle le pensait, il s'agit d'une personne disparue. Millie se sent encore moins à sa place ici que tous les autres.
- Il existe beaucoup d'autres manières de se rappeler de quelqu'un. Nous pouvons organiser des lâchers de ballons, faire confectionner des bijoux commémoratifs pour vous et les membres de votre famille, par exemple.
Peut-être qu'elle a tort de lui proposer une alternative, que Millie souhaite peut-être seulement s'échapper de ce bureau le plus vite possible. Mais une stèle, ça renvoie terriblement à la mort. À une fin. Si ce n'est pas ce qu'elle souhaitait pour cette histoire, alors la faire restaurer ne l'aidera probablement pas. Encore moins si elle est à nouveau vandalisée.
- Est-ce qu'il y a une manière dont vous aimeriez lui rendre hommage en particulier ? Bien sûr, nous pouvons très bien en rester à la stèle si le sujet est trop douloureux pour vous.
Elle ne cherche pas à vendre, Stella. Essaie seulement de lui montrer qu'il existe d'autres moyens de montrer son affection à quelqu'un qui n'est plus là. Qu'elle n'est pas obligée de tourner la page si elle ne le souhaite pas, qu'elle a aussi le droit de vouloir se souvenir autrement.
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Dernière édition par Stella Ortega le Jeu 14 Sep 2023 - 17:01, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
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Parler de son frère était toujours un moment douloureux pour Millie. Cela l’aurait surement été également s’il n’avait plus été dans leurs vies mais qu’il avait rendu son dernier souffle - mais cela l’était d’autant plus parce-que du jour au lendemain, le petite garçon avait été arraché à leurs mains sans aucune explication, sans aucune légitimité. Il avait fallu d’un instant d’inattention, u détournement de regard pour que le pire arrive à cette famille sans histoire jusque là. De savoir que son frère pouvait être n’importe où depuis tant d’années, mais surtout entre les mains de personnes malintentionnées depuis tout ce temps ne serait jamais moins douloureux pour la jeune femme. Et en parler ne serait jamais plus facile. Alors effectivement, lorsqu’il fallait annoncer son nom de famille, ce n’était jamais quelque-chose de facile car souvent cela apportait les souvenirs qui s’y rattachaient de paire - autant dans son esprit que dans le regard d’autrui. Face à elle cependant aujourd’hui, elle avait une professionnelle ce qui rendait les choses plus douces, moins contraignantes. « Merci beaucoup, je me souviens de votre frère. Je ne m'étais pas occupée des procédures pour faire ériger la stèle, mais je me souviens très bien. » Elle fit une petite moue pincée: tout le monde se souvenait de son frère, c’était peut-être là le plus grand malheur de cette histoire.
« J'ai deux propositions à vous faire. » Papillonnant des paupières un instant, Millie replaça son regard dans celui de la jeune femme face à elle. « Je vous écoute. » Elle était venue pour ça, après tout. « Nous pouvons restaurer la stèle sans souci. Nous pouvons aussi en créer une nouvelle ensemble, si vous souhaitez la changez. Dans ces deux cas, les frais seront pris en charge par votre assurance. » Elle dut retenir un soupire: toutes ces démarches n’auraient jamais du lui incomber, n’auraient jamais du incomber à personne en réalité. « Mais si ce n'était pas votre démarche, êtes vous sûre de vouloir la renouveler ? » Ces paroles là eurent le don d’attirer son attention un brin davantage, de lui faire froncer également plus que jusque maintenant les sourcils. « C’est-à-dire ? » Elle était prudente, avançait à tâtons. « Il existe beaucoup d'autres manières de se rappeler de quelqu'un. Nous pouvons organiser des lâchers de ballons, faire confectionner des bijoux commémoratifs pour vous et les membres de votre famille, par exemple. » Les membres de famille, oui, bien sur - l’esquisse de sourire qu’elle fit apparaitre en baissant son visage, reportant son regard sur ses mains jouant l’une avec l’autre, était teinté de tristesse. Si seulement cela pouvait encore s’appeler une famille. « Est-ce qu'il y a une manière dont vous aimeriez lui rendre hommage en particulier ? Bien sûr, nous pouvons très bien en rester à la stèle si le sujet est trop douloureux pour vous. » - « C’est surtout que ce n’est pas mon projet. » Se rendant compte que ses paroles avaient peut-être été un peu trop brusque, elle inspira longuement avant de revenir sur ses dires. « Ce que je veux dire par là, c’est que c’était l’idée de ma mère, la stèle. »
« Je pense que je vais partir su l’idée de la restaurer à l’identique. Comme ça, je sais que ça ne froissera personne. » Pas ses parents, pas son frère: personne. « Si ça avait été ma décision, ça aurait été tout autre chose, mais je veux pas m’interposer sur des choses qui ne sont pas de mon initiative. » Elle le faisait, dans d’autres endroits et d’autres domaines; lorsqu’il s’agissait de son petit frère, tout était différent. Cela lui retirait aussi une bonne partie de son assurance naturelle. « Peut-être un jour je viendrais vous voir pour une autre de vos idées. Pour le moment, on va rester sur le plus simple au programme. » Et relevant timidement son regard vers la brune, elle força un maigre sourire. « Je suis trop brusque avec vous, excusez-moi, vous n’y êtes pour rien. » Elle avait surement du en voir d’autres, mais aux yeux de Millie il était inconcevable de se comporter comme elle était en train de le faire.
People help the people and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it. People help the people, nothing will drag you down. Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain, I'd be cold as a stone and rich as the fool that turned all those good hearts away
Stella parle, propose et s’aperçoit assez rapidement que si Millie est devant elle, c'est par nécessité. Comme tout le monde, ou presque. Parfois, ses clients viennent à elle en ayant déjà fait leur deuil, ou parce qu'ils ont besoin d'aide pour le faire, qu'ils sont décidés à le faire. Ici, c'est différent. Elle n'est pas persuadée que Millie veuille entendre parler du mot deuil, ou même de la mort. Et c'est normal, il ne s'agit pas d'un décès. Il s'agit d'un entredeux particulièrement douloureux.
- C’est surtout que ce n’est pas mon projet.
Stella acquiesce lentement, essaie de lui renvoyer les bonnes énergies pour qu'elle se sente libre de dire ce qu'elle souhaite.
- Ce que je veux dire par là, c’est que c’était l’idée de ma mère, la stèle.
Ça lui semble plutôt logique, et c'est pour cette raison qu'elle proposait autre chose. Quelque chose qui pourrait potentiellement aider Millie, et non sa mère. Puisque si c'est elle qui est aujourd'hui coincée dans ce bureau, alors sans doute qu'elle mérite un peu de la paix que peut apporter des pompes funèbres, elle aussi.
- Je pense que je vais partir sur l’idée de la restaurer à l’identique. Comme ça, je sais que ça ne froissera personne.
Mais elle n'en veut pas. Stella ne veut pas s'avancer à se demander pourquoi. Elle n'en sait rien et ne peut de toute manière pas comprendre. Chaque personne a sa manière de réagir à un drame et à vrai dire, elle n'est même pas certaine de savoir comment elle-même aurait réagi si une telle chose lui était arrivée.
- Très bien, je m'occupe de faire la demande.
Elle se remet à pianoter, mais Millie n'a pas terminé.
- Si ça avait été ma décision, ça aurait été tout autre chose, mais je veux pas m’interposer sur des choses qui ne sont pas de mon initiative.
Et puis elle s'arrête, jette un coup d’œil vers elle.
- Peut-être un jour je viendrais vous voir pour une autre de vos idées. Pour le moment, on va rester sur le plus simple au programme.
Ortega secoue la tête, délaisse à nouveau son clavier.
- Il ne s'agit pas vraiment de mes idées, mais d'une présentation de ce qui est possible, de ce qui est à votre portée pour rendre les choses moins difficiles. Si restaurer cette stèle est ce qu'il y a de moins difficile pour vous, alors nous en restons là.
Elle essaie de la rassurer, ne voulait pas se montrer intrusive ou l'inciter à faire autre chose.
- Je suis trop brusque avec vous, excusez-moi, vous n’y êtes pour rien.
Stella secoue la tête, à nouveau. Elle lui sourit, encore une fois. De ce qu'elle en sait, les efforts qu'elle fait pour mettre les gens à l'aise en ce lieu récoltent rarement leurs fruits. Tout les écrase, l'atmosphère, la raison de leur présence, les questions. Ils ne perçoivent pas le reste, elle peut tout à fait le comprendre.
- Vous n'avez pas à vous excuser.
Elle soupire, se replace légèrement face à elle, croise ses mains. Parfois, elle dépasse un peu les limites. Souvent. Un jour, elle se fera virer pour ça.
- Je ne sais pas si j'ai le droit de vous dire ça, mais vous n'êtes pas obligée de rendre des comptes à qui que ce soit.
Ni à ses parents. Ni aux journaux. Ni à ceux qui ont détérioré cette stèle.
- C'est votre frère. Vous n'avez pas à craindre de froisser les autres. Vous avez souffert vous aussi. Et vous méritez de penser à ce qui est bon pour vous.
Les enterrements sont faits pour les vivants. Stella tente un sourire, marque une pause et jette un coup d’œil à son écran.
- La stèle sera remplacée d'ici une semaine, deux au plus tard.
Ce sont les informations que son écran centenaire lui a donné, du moins.
- Est-ce que je peux faire autre chose pour vous ?
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Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Ce n’était pas que les propositions de la jeune femme face à elle ne lui convenaient pas, bien au contraire: tout ce qu’elle proposait là semblait bien plus adapté que n’importe quelle restauration qui pourrait bien être faite à la suite de leur discussion. Cependant l’idée d’ériger une stèle sans aucun corps ne repose en dessous de cette dernière n’était pas l’idée de la jeune femme, et elle ne faisait en sorte que de faire perdurer un choix qui avait déjà été fait par d’autres personnes. Bien qu’elle n’ait plus de nouvelles de sa mère depuis des années maintenant, cette dernière ayant fui le foyer familiale dès que l’occasion s’était présentée, Millie n'était pas apte d'aller au delà de sa volonté malgré tout. « Très bien, je m'occupe de faire la demande. » La jeune femme hocha la tête, donnant ainsi visuellement le dernier feu vert pour que la professionnelle puisse effectivement faire son travail. Elle le faisait jusque maintenant, ses idées mises en avant faisait aussi partie de la procédure. « Il ne s'agit pas vraiment de mes idées, mais d'une présentation de ce qui est possible, de ce qui est à votre portée pour rendre les choses moins difficiles. Si restaurer cette stèle est ce qu'il y a de moins difficile pour vous, alors nous en restons là. »
Aux derniers mots ajoutés par Stella, Millie laissa écouler un temps de silence, pipant ses lèvres. Elle se rendait compte à quel point elle était surement trop dure dans sa façon de réagir face à la brune, alors que cette dernière ne cherchait qu’à arranger un peu sa peine, à trouver une façon potentielle d’apaiser cette dernière. Elle n’aimait pas se comporter de cette sorte, surtout alors que cela découlait d’un ressenti vis-à-vis qu’une tiers personne qui n’était même pas présente dans la pièce. « Vous n'avez pas à vous excuser. » - « Je vous contredis mais je dois m’excuser. Ce qui se passe entre ma mère et moi n’a pas à avoir la moindre incidence sur vous. » Elle étira un faible mais sincère sourire sur ses lèvres. « Je ne sais pas si j'ai le droit de vous dire ça, mais vous n'êtes pas obligée de rendre des comptes à qui que ce soit. » Millie replaça son regard pour qu’il se retrouve dans celui de Stella. « C'est votre frère. Vous n'avez pas à craindre de froisser les autres. Vous avez souffert vous aussi. Et vous méritez de penser à ce qui est bon pour vous. » Elle ne pourrait le voir, mais les doigts de Millie avaient commencé à jouer nerveusement les uns avec les autres, car c’était là des paroles qu’elle aurait aimé entendre plus tôt et de la part d’autres personnes bien sur. Cela ne réparerait pas certains dégâts faits à l’intérieur de son coeur, mais il était facile d’admettre au moins dans sa tête qu’ils faisaient du bien. « Merci. » Elle le murmura du bout des lèvres, mais l’émotion présente dans son regard traduirait bien plus facilement toute la reconnaissance réelle qui existait de la part de Millie envers Stella. Elle craignait toujours de froisser les autres - ou plutôt, elle avait peur de froisser le peu de liens qui lui restaient entre sa mère et elle. Même si elle avait beaucoup de choses à lui reprocher, elle restait sa mère et parfois, lorsque la nuit se faisait longue et qu’elle n’arrivait pas à dormir, elle en arrivait à comprendre pourquoi elle avait choisi la fuite plutôt que n’importe quelle autre réaction.
« La stèle sera remplacée d'ici une semaine, deux au plus tard. » Millie hocha vigoureusement la tête. « C’est parfait. Merci, de prendre ça avec autant de sérieux et de faire en sorte que les méfaits disparaissent rapidement. » Le plus tôt tout cela serait retiré, le plus rapidement son coeur serait apaisé. « Est-ce que je peux faire autre chose pour vous ? » Après un instant de réflexion, Butcher secoua quelque peu son visage. « Pour aujourd’hui, ce sera tout. » Elle l’avait aidé là où peu de personnes auraient été aptes à le faire, et elle ne comptait pas la déranger davantage. Se relevant de sa chaise, Millie hésita un instant avant de froncer un brin les sourcils en déposant son regard sur la jeune femme. « Je… On s’est déjà croisées ailleurs qu’ici, non ? » Elle dépassait un peu des limites qui lui étaient imposées en tant que cliente, mais elle ne voyait pas le mal que cela pourrait faire de poser la question en l’occurence. « Depuis que je suis arrivée, j’ai un doute, mais je pense qu’on s’est déjà croisées auparavant. Dans une boutique qui n’avait rien à voir avec la votre. » Qui se permettait de vendre des choses bien plus gaies, en l’occurence - car c’était là un adjectif qui pouvait être accordé à la haute couture après avoir passé la première partie de leur discussion à discuter de pierres tombales.
People help the people and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it. People help the people, nothing will drag you down. Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain, I'd be cold as a stone and rich as the fool that turned all those good hearts away
Stella ne se vexe pas au travail. Jamais. Elle se vexe en bien des occasions mais reste imperméable à toutes potentielles remarques qu'on pourrait lui faire au travail. Simplement parce que les gens souffrent et lorsqu'ils souffrent, ils n'ont généralement pas l'énergie d'être aimables. Et jusqu'alors, ses soucis personnels n'ont jamais été plus graves que ceux qui viennent ici pour acheter une pierre tombale.
- Je vous contredis mais je dois m’excuser. Ce qui se passe entre ma mère et moi n’a pas à avoir la moindre incidence sur vous.
Mais Millie tient à s'excuser et Stella se contente de lui sourire, d'abord sans trop savoir quoi dire. Elle sait parfaitement qu'elle ne voulait pas se montrer offensante et à vrai dire, ne l'a même pas été. Après une seconde d'hésitation, elle opte pour une tentative d'humour.
- Eh bien... merci. Mais qu'on puisse être énervé contre moi au lieu d’être énervé contre sa mère, ça fait presque partie de mon job en vérité.
Stella acquiesce en continuant de pianoter, sourit vaguement bien que la situation ne l'amuse toujours pas. Mais les gens endeuillés restent des gens, après tout. Eux aussi ont le droit de rire. Et Millie la touche, pas seulement pour son destin tragique. Elle a la sensation qu'elle fait de son mieux, ce qui ne peut être qu'admirable.
- Merci.
La jeune femme la remercie et Stella se contente de lui adresser un regard bienveillant avant d'envoyer la demander.
- C’est parfait. Merci, de prendre ça avec autant de sérieux et de faire en sorte que les méfaits disparaissent rapidement.
Et elle la remercie encore, ce qui ne sert à rien mais qui la convainc de toute sa bonne volonté. Stella délaisse une bonne fois pour toutes son ordinateur et se concentre sur Millie.
- Ne vous en faites pas, c'est normal de prendre une chose sérieuse au sérieux. Et c'est un plaisir de pouvoir vous aider un peu.
Un peu. Puisqu'un peu, c'est tout ce qu'elle peut faire.
- Pour aujourd’hui, ce sera tout.
Alors la brune se lève et fait le tour de son bureau, sachant parfaitement que la plupart des gens ne préfèrent pas passer trop de temps enfermés ici.
- Je vais vous raccompagner dans ce cas. Et n'hésitez pas à m'appeler si vous en avez besoin.
Elle attrape une carte à l'autre bout de son bureau (non sans mal) et la tend à Millie. Stella ouvre la porte mais est interrompue dans son élan par une question qu'elle craignait (un peu) d'avoir à répondre.
- Je… On s’est déjà croisées ailleurs qu’ici, non ?
Oui. Ça, c'est sûr que oui.
- Depuis que je suis arrivée, j’ai un doute, mais je pense qu’on s’est déjà croisées auparavant. Dans une boutique qui n’avait rien à voir avec la votre.
Ortega rit doucement et dodeline un peu de la tête, c'est sûr que les magasins Weatherton n'ont pas grand chose en commun avec les pompes funèbres.
- Oui, en effet.
Elle inspire, le dos appuyée contre la porte.
- Il s'agissait d'une boutique Weatherton. Je vous avais demandé votre avis pour une robe parce que je me disputais avec ma mère et... enfin bref.
C'était la robe du procès. Celle qu'elle devra bientôt enfiler. Et cette dispute était ridicule, à la hauteur du non-sens dans lequel ils sont plongés.
- J'espère que ça ne vous dérange pas ?
Autrement, elle pourra toujours transférer le dossier à quelqu'un d'autre.
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
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AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Millie ne faisait d’ordinaire pas partie de ces personnes qui s’emportaient facilement, plutôt maitresse de ses émotions et de ses sentiments - simplement, lorsqu’il s’agissait de sa mère, les choses étaient toujours bien plus délicates que lorsqu’elles concernaient le reste de son quotidien. Ce n’était pourtant pas une raison valable à ses yeux pour s’emporter de la sorte face à une jeune femme qui n’avait rien fait et, qui plus était, essayait de l’aider. Les excuses étaient donc de mise. « Eh bien... merci. Mais qu'on puisse être énervé contre moi au lieu d’être énervé contre sa mère, ça fait presque partie de mon job en vérité. » Millie esquissa un petit sourire quelque peu triste. « Ca excuse pas malgré tout. » Parce-qu’effectivement, même si c’était entendable, cela ne donnait pas le droit aux gens d’agir de la sorte - elle la première.
« Ne vous en faites pas, c'est normal de prendre une chose sérieuse au sérieux. Et c'est un plaisir de pouvoir vous aider un peu. » - « Tout le monde le fait pas, alors je préfère le souligner plutôt deux fois qu’une. » Il n’y avait qu’à voir la raison qui l’avait poussé à être là aujourd’hui: tout le monde ne faisait pas attention à leur environnement et ne prenait pas soin de ce dernier comme la jeune femme face à elle. C’était son métier, certes, mais tout de même: cela ne faisait pas de mal de le souligner de façon explicite de temps à autres. « Je vais vous raccompagner dans ce cas. Et n'hésitez pas à m'appeler si vous en avez besoin. » Pour joindre les actions à ses mots, Stella lui tendit une carte de visite- que Millie attrapa avec un sourire. « Merci. » Elle glissa avec précaution cette dernière dans son sac, avant de buter sur un quelque-chose qui la perturbait depuis qu’elle était arrivé sur place. Elle avait l’impression de l’avoir déjà croisé quelque-part, mais ne saurait dire si c’était une vue de l’esprit ou un sentiment fondé. Au petit rire que Stella émit, elle se doutait déjà d’avance de la réponse. « Oui, en effet. Il s'agissait d'une boutique Weatherton. Je vous avais demandé votre avis pour une robe parce que je me disputais avec ma mère et... enfin bref. » Et l’expression de surprise fut facile à lire sur les traits de Millie: effectivement, elle se rappelait de ce moment; elle n’aurait jamais simplement fait le lien entre les deux seule, tant elle n’aurait pas lié le métier de la jeune femme et le contexte dans lequel elles se voyaient là avec la boutique Weatherton. « C’est vrai, c’était là-bas. » Ce qui lui donnait l’impression d’avoir été une éternité plus tôt, tout en étant la semaine dernière. « J'espère que ça ne vous dérange pas ? » Rapidement, elle secoua sa tête de gauche à droite. « Pas du tout, non non. » Elle esquissa un petit sourire empli de douceur. « On se sera toutes les deux vues dans un contexte professionnel comme ça, vous me direz. » Parce-que le jour où elle s’était retournée dans la boutique était pour une course ici et là, une mission rien de vraiment intéressant à raconter pour Stella qui n’en avait probablement rien à faire. « La robe était un très bon choix d’ailleurs, j’espère que vous avez pu l’apprécier. »
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- Ça excuse pas malgré tout.
Le simple fait que Millie prend la peine de le faire, s'excuser, change déjà tout aux yeux de Stella. Si elle avait eu la moindre animosité à son égard, ce qui n'est pas le cas, alors elle aurait immédiatement disparue au premier signe de repenti de la jeune femme. Stella pardonne vite, et généralement, elle n'en veut jamais à ses clients.
- Tout le monde le fait pas, alors je préfère le souligner plutôt deux fois qu’une.
Stella lui sourit tout de même, reconnaissante, avant de lui assurer qu'il n'y a véritablement aucun mal de fait.
- Ne vous en faites pas, je vous assure.
Elle aussi, elle y tient. Millie la remercie ensuite de lui ouvrir sa porte ou son téléphone en cas de besoin, ce qui à nouveau, fait partie de ce pourquoi on la paie selon elle. Mais la sollicitude de la jeune femme est agréable, sans doute est-ce pour cette raison qu'elle craint autant de la voir changer de conseiller en comprenant qu'elles se sont déjà vues dans un autre contexte. Elle aimerait pouvoir l'aider sur le long terme, s'occuper des dommages faits à cette tombe et l'assister dans toutes les étapes qu'elle pourrait faire dans ce deuil terriblement complexe.
- C’est vrai, c’était là-bas.
Stella soupire, acquiesce.
- Eh oui...
La brune attend la sentence qui ne tarde pas à tomber, et souffle de soulagement.
- Pas du tout, non non. On se sera toutes les deux vues dans un contexte professionnel comme ça, vous me direz.
Stella acquiesce à nouveau, toujours un peu amusée des deux situations terriblement différentes dans lesquelles elles se sont trouvées.
- On peut dire ça comme ça, en effet.
Ortega préfère généralement éviter de mêler quoi que ce soit de sa vie personnelle dans sa profession. Ce qui rate, souvent. Contre toutes attentes, les gens ont généralement besoin d'en apprendre un peu plus sur les personnes qui vont organiser la fin de leurs proches. Ils ont aussi besoin de se sentir compris et ne peuvent l'être avec un parfait inconnu. Alors parfois, elle leur dit ce qu'ils ont besoin d'entendre, même si ce n'est pas très correct.
- La robe était un très bon choix d’ailleurs, j’espère que vous avez pu l’apprécier.
Mais ici, il n'est pas vraiment question de ce que Millie a besoin d'entendre mais plutôt de ce que Stella a besoin de dire. Ce qui ça, en revanche, est une grave faute professionnelle.
- Eh bien, pas encore.
Elle réfléchit un instant avant de donner davantage de détails, incertaine d'être autorisée à en dire plus au milieu du marbre et des fleurs séchées. Et puis elle cède, finalement.
- C'est une robe que je dois mettre à un procès à vrai dire.
Et se rend compte que ça aussi, cela peut effrayer Millie.
- Pas le mien ! Je vous rassure, pas le mien.
Celui de son père, mais ça non plus, elle ne devrait pas le dire. Stella souffle une nouvelle fois et secoue la tête, sait parfaitement qu'elle dépasse les bornes. Mais son esprit est trop préoccupé en ce moment, avec la date fatidique qui approche. Tout ce qui la ramène à cette affaire la fait s'embourber dans les craintes, les détails pour le jour J, les mots de l'avocat, sans fin. Il lui est si difficile de revenir à la réalité, dans ces moments-là.
- Je suis navrée de vous parler de ça, en vérité. Ce n'est pas très professionnel, justement. Mais je suis sûre qu'elle fera parfaitement l'affaire.
La robe du moins, sans aucun doute.
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« Ne vous en faites pas, je vous assure » Millie esquissa un petit sourire. « C’est gentil, merci. » Tout le monde n’arrivait pas faire preuve d’autant d’altruisme et de compréhension, surtout de leurs jours, et cela faisait véritablement du bien que ce soit le cas - surtout pour le contexte dans lequel elles se rencontraient.
Elle était connue pour faire attention aux détails, et pour être particulièrement observatrice - une qualité que son patron appréciait la plupart du temps lorsque cela lui permettait d’être davantage productive, qu’il détestait surement lorsqu’elle l’appliquait sur sa personne -; si bien que ce n’était pas tant étonnant que cela qu’elle se soit aperçue s’être déjà croisées quelque part avant aujourd’hui. « Eh oui… » Si cette coïncidence aurait pu être plutôt amusante, ce n’était apparement pas le contexte qui permettait à la brune de penser de la sorte, puisque de suite elle se mit sur la défensive en laissant entendre à Millie qu’il était tout à fait possible de changer de conseiller sur place si cela la dérangeait. La jeune femme ne voyait aucun inconvénient à ce que les choses restent comme elles étaient, puisque cela restait effectivement une coïncidence et qu’elle ne pouvait en vouloir à Stella de s’être trouvée dans un des magasins qu’elle visitait sous couvert professionnel lors de ce qui était finalement leur première rencontre. « On peut dire ça comme ça, en effet. » Le sourire étiré par Millie se voulait rassurant en cet instant, ne souhaitant pas que le moindre malaise puisse être à déplorer entre elles alors que ce dernier ne serait en rien nécessaire.
La seule chose qu’elle se permit de glisser, c’était que la robe qui avait été sélectionnée par la jeune femme face à elle était de très bons gouts, en espérant que cette dernière ait pu être utilisée à bon escient. « Eh bien, pas encore. » Plus par réflexe qu’autre chose, un sourcil intrigué et quelque peu surpris se haussa sur le visage de Millie - mais qui laissait autant de place à des explications qu’à une porte de sortie si elle ne souhaitait pas s’étendre sur le sujet. « C'est une robe que je dois mettre à un procès à vrai dire. » - « Oh ! Je suis désolée. » Elle n’avait pas plus d’informations à ce sujet, mais cela se devait de forcément ne pas être pour une chose agréable - qui passait au tribunal pour le plaisir ? En sachant que ce n’était pas son métier, le lieu où elles se trouvaient présentement en témoignait. « Pas le mien ! Je vous rassure, pas le mien. » - « Tant mieux. » - « Je suis navrée de vous parler de ça, en vérité. Ce n'est pas très professionnel, justement. Mais je suis sûre qu'elle fera parfaitement l’affaire. » D’un geste las de la main, elle balaya ses excuses. « Je vous dis, pas de bile à se faire sur ça. » Peut-être étaient-elles au sein de locaux qui s’apparentaient à son travail à elle, mais ce n’était pas pour autant qu’elle se devait de rester stoïque dans ce rôle. « J’espère qu’elle saura faire son petit effet quand même. Elle vous va vraiment à ravir. » Elle pencha quelque peu sa tête sur le côté, accentuant ses propos de façon légère de la sorte. « Et puis, si jamais elle a besoin d’une retouche, ou que vous avez le moindre problème avec… Vous avez mon numéro maintenant. » Elle indiqua du menton l’ordinateur contenant les informations privées de Millie et de sa famille même techniquement. « C’est pas ce pour quoi j’ai été embauchée chez Weatherton de base, mais je suis créatrice et couturière de formation quand même. Ca peut être utile d’avoir à son carnet de contacts. »
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- C’est gentil, merci.
Stella la couve d'un regard bienveillant, elle ne répétera pas que c'est son métier mais l'intention est là. D'autant que Millie n'a rien dit de mal, en définitive. Encore moins si on tient compte du fait qu'elle a souffert d'une des pires situations qui existe, et continue d'en souffrir. Seule, visiblement.
- Oh ! Je suis désolée.
Stella hausse les épaules, c'est elle qui est désolée.
- Pas votre faute.
Elle n'aurait pas dû en parler mais le sujet l'obsède considérablement ces derniers temps. Elle sait qu'elle va devoir faire avec ces prochains mois et apprendre à se faire à l'idée.
- Tant mieux.
Ortega acquiesce vivement, elle aurait préféré que ce soit le sien, dans les faits. Tout plutôt que de voir un de ses proches enfermés. Mais pour Millie, c'est sans aucun doute une bonne chose que sa conseillère funéraire ne soit pas une criminelle notoire.
- Je vous dis, pas de bile à se faire sur ça.
À nouveau, Stella la remercie silencieusement. Sa tête s'incline légèrement et ses yeux parlent pour elle, comme souvent.
- J’espère qu’elle saura faire son petit effet quand même. Elle vous va vraiment à ravir.
Stella sourit, puisqu'il faut bien apprendre à rire des choses tristes si on veut vivre avec.
- Merci beaucoup. Plus qu'à espérer que le juge soit féru de haute couture.
Et qu'il oublie les millions volés, qui ont d'ailleurs longtemps payé cette même haute couture.
- Et puis, si jamais elle a besoin d’une retouche, ou que vous avez le moindre problème avec… Vous avez mon numéro maintenant.
Stella hausse les sourcils, un peu surprise bien qu'il n'y ait rien de très étonnant à ce que Millie s'y connaisse en matière de vêtements. C'est elle qui travaille chez Weatherton, après tout.
- Oh, vous cousez ?
Elle demande, sincèrement curieuse et éternellement admirative des talents qu'elle ne possède pas. Et elle obtient très vite réponse.
- C’est pas ce pour quoi j’ai été embauchée chez Weatherton de base, mais je suis créatrice et couturière de formation quand même. Ça peut être utile d’avoir à son carnet de contacts.
La brune acquiesce, porte ses mains à son cœur.
- Merci encore. Et vous savez que vous pouvez en faire de même. Je ne pourrais pas vous aider avec vos robes mais pour ce qui est du reste, vous pouvez compter sur moi.
Tout l'encombrant reste. Elle n'est pas psy mais elle connaît suffisamment la mort pour écouter ceux qui la côtoient. Et pour éviter les maladresses que les autres font.
- Même si vous avez seulement besoin de parler un peu.
Surtout si elle a besoin de parler, en vérité.
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
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« Pas votre faute. » Ce n’était effectivement pas la faute de Millie, il n’y avait pas à tergiverser mille ans sur ce point: ce n’était pas elle qui convoquait la jeune femme au tribunal pour cette audience. Mais c’était tout de même elle qui mettait les deux pieds dans le plat, là où ce n’était pas nécessaire; elle aurait pu faire un commentaire qui permettait d’être poli en évitant ce résultat là. « Mais c’est pas très délicat de ma part. » Finissant sa phrase en pinçant ses lèvres l’une sur l’autre, elle plissa quelque peu le bout de son nez, soulignant avec cette mine le fait qu’elle était malgré tout désolée. S’il y avait bien quelque-chose qu’elle n’aimait pas être, c’était une fouine dans la vie des autres: elle connaissait que de trop ce que cela pouvait provoquer comme sensation, et en quoi ce n’était en rien agréable, alors si elle pouvait ne pas le provoquer chez autrui elle se passait de l’expérience. Elle se contenta de rajouter quelques mots qui soulignaient tout de même que la robe choisie était un très bon choix, parce-qu’elle pouvait tout de même se permettre ce petit écart là - ce n’était qu’une simple constatation, il n’y avait pas besoin d’être un professionnel de la mode pour se rendre compte à quel point la jeune femme la portait à merveille. « Merci beaucoup. Plus qu'à espérer que le juge soit féru de haute couture. » Elle esquissa un fin sourire: elle appréciait la façon dont elle rebondissait finement avec humour sur ce léger malentendu. « J’espère aussi. »
« Oh, vous cousez ? » Cette question là, et sur ce sujet là, Millie était à peu près sure de ne pas dire de bêtises et de pouvoir se permettre de s’étendre quelque peu sans créer plus de dégâts que déjà présents. Après tout, il s’agissait simplement de questionnements sur son travail - et c’était même quelque-chose dont elle était fière. Alors elle put répondre avec simplicité, parce-que certes ce n’était pas ce pour quoi elle était embauchée chez Weatherton initialement, mais c’était là tout de même des compétences qu’elle possédait effectivement. Si la jeune femme se trouvait dans le besoin, elle le lui soulignait: elle ne devait pas hésiter. « Merci encore. Et vous savez que vous pouvez en faire de même. Je ne pourrais pas vous aider avec vos robes mais pour ce qui est du reste, vous pouvez compter sur moi. Même si vous avez seulement besoin de parler un peu. » Le sourire qu’elle lui adressait, se faisant visible jusque dans son regard, était on ne pouvait plus sincère en cet instant. « C’est vraiment gentil, merci. » Les personnes qui se proposaient de façon si naturelle, d’être présentes pour d’autres, sans les connaitre auparavant étaient rares de nos jours; alors bien sur que Millie notait dans un coin de son esprit l’information, parce-qu’effectivement cela pourrait peut-être être nécessaire un jour. « Je vais pas vous embêter plus longtemps aujourd’hui. » Elle pencha quelque peu son visage sur le côté: elle avait déjà largement abusé du temps et de la patience de la brune. « Et vous m’avez déjà retiré une grosse épine du pied pour aujourd’hui. Je suis contente d’être tombée sur vous plutôt que sur l’un de vos collègues. » Parce-qu’elle avait pris son problème au sérieux, qu’elle ne l’avait pas regardé de haut, qu’elle avait pris en compte chaque partie qui faisait du mal d’ordinaire lorsque ce sujet là était abordé. « Mais je vous retourne la faveur: si vous avez besoin, je radote mais hésitez pas. » C’était le minimum qu’elle pouvait faire en retour de son côté.
People help the people and if you're homesick, give me your hand and I'll hold it. People help the people, nothing will drag you down. Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain, I'd be cold as a stone and rich as the fool that turned all those good hearts away
Stella de l'empathie pour quasiment tous ses clients. Quasiment. Ceux qui râlent du prix des pierres tombales en attendant que l'héritage tombent sont les exceptions. Mais la majorité de ceux qui franchissent les portes de cet endroit souffrent de l'absence d'un de leurs proches. Et dans leur souffrance, ils doivent rester lucides, prendre des décisions impossibles. Organiser le dernier jour d'une de leurs personnes favorites. Alors oui, elle écoute, s'attache, compatit. Mais Millie Butcher la touche légèrement plus que les autres pour la tristesse qu'elle a au fond des yeux et sa gentillesse malgré ça. Ce n'est pas un deuil, dans son cas. C'est le drame de sa vie.
- Mais c’est pas très délicat de ma part.
Alors elle lui aurait sans doute tout pardonner, alors qu'il n'y a rien de quoi s'offusquer.
- Je vous assure que j'ai connu bien pire.
Stella tente d'en rire pour détendre un peu l'atmosphère, d'autant qu'elle n'avait en aucun cas le droit d'évoquer cette affaire ici avec elle. Millie se montre néanmoins compréhensive et ne semble pas lui en tenir rigueur, ce qui est un soulagement.
- J’espère aussi.
Ortega lui sourit, propose son aide en retour et accompagne la jeune femme jusqu'à la sortie. La plupart du temps, ils sont tous très pressés de sortir d'ici.
- C’est vraiment gentil, merci.
Leur échange est d'une douceur rare, fait d'excuses et de remerciements. Elle sont désolées l'une pour l'autre mais reconnaissantes pour ce moment, en quelque sorte. Mentalement, Stella se note de prendre des nouvelles de la jeune femme.
- Encore une fois, c'est normal.
Elle lui sourit à nouveau, presse rapidement son bras. Elle évite de se montrer trop tactile en général même si c'est dans sa nature de communiquer ses émotions ainsi. Alors elle se limite à de petites interactions, simplement pour apporter son soutien à ceux qu'elle estime sans pour autant risquer d'être trop intrusive.
- Je vais pas vous embêter plus longtemps aujourd’hui.
Stella hausse les épaules, elle ne répétera pas qu'elle n'est aucunement embêtée par Millie mais l'esprit y est.
- Et vous m’avez déjà retiré une grosse épine du pied pour aujourd’hui. Je suis contente d’être tombée sur vous plutôt que sur l’un de vos collègues.
Ses mains se posent sur son cœur, symbolisent sa reconnaissance.
- Mais je vous retourne la faveur: si vous avez besoin, je radote mais hésitez pas.
La brune sourit à nouveau, hoche la tête une fois.
- C'est parfaitement compris. Je suis contente que vous ne soyez pas tombée sur un de mes collègues moi aussi.
Même s'ils sont tout à fait compétents, c'est pour ce genre de moments qu'elle fait ce métier.
- Au revoir. Et prenez soin de vous, surtout.
C'est de loin le plus important.
code par EXORDIUM. | Images par Oblivion
HRP:
Je pense qu'on peut s'arrêter là du coup, merci beaucoup pour ce rp il était super chouette et n'hésite pas à me dire si tu veux qu'on prévoit une suite