| (keepman #5) buy a piece of paradise |
| | (#)Dim 11 Juin 2023 - 10:27 | |
| (f. valley → logements) Eliot habite près d’un café. Un café où il fait bon vivre, et où Lily a pu avancer son travail en rapport avec l’association, pas ralentie pour un sou par son absence du bureau. Elle a été déconcentrée à de nombreuses reprises par sa propension à jeter un regard dans la rue et à se demander si elle ne reconnaissait pas l’inspecteur ou bien sa voiture. A défaut que la réponse soit positive, elle a au moins continué son petit bonhomme de chemin, patiemment assise à sa table et armée d’un thé, sa nouvelle grossesse arrivant à la fin du premier trimestre et l’empêchant de reprendre du café. Ca aurait été une raison supplémentaire pour elle de ne pas souhaiter à nouveau un nouvel enfant, mais elle n’a apparemment pas eu son mot à dire. De toute évidence, elle n’a pas eu autant son mot à dire qu’elle le pensait quant aux actions de Chapman, aussi. Elle pensait avoir été bien assez claire lors de leur dernière et rapide entrevue ainsi que de l’avoir détourné une bonne fois pour toutes du chemin de la vérité mais elle avait sous-estimé la ténacité du flic et sa propension à ne pas écouter les ordres d’autrui. Une part d’elle est aussi convaincue qu’elle n’a pas eu autant de voix en sa qualité de femme, ce qu’elle ne compte pourtant pas laisser impuni.
Qu’il se taise et fasse figure basse n’était pas une question, ni même une possibilité parmi tant d’autres. Lily avait eu le mérite de le lui demander gentiment, mais il va la forcer à passer à l’étape supérieure et surtout à une vitesse toute différente: il doit s’exécuter ou, ironiquement, elle se chargera de l’exécuter, lui. Son plan n’admet pas d’opposants, et il a déjà bien trop souffert de divers aléas que la vie qu’elle n’a pas pu contrôler malgré toute sa bonne volonté et ses ressources aussi diverses que nombreuses. Ce soir, c’est l’une d’elle qu’elle a pris soin de placer au fond de son sac. Elle ne voulait pas en arriver jusque là, elle aurait préféré l’exempter de ce genre de conneries, et pourtant il est le seul à l’avoir poussée à bout à cause de ses agissements enfantins et irréfléchis.
Lorsqu’il apparaît enfin dans son champ de vision, c’est sans empressement aucun qu’elle range son ordinateur et dépose son verre vide sur le comptoir du café, sans évidemment oublier de souhaiter une bonne soirée au personnel après avoir laissé un pourboir. Ce n’est pas parce qu’elle s’apprête à commettre quelque chose de parfaitement illégal et répréhensible qu’elle n’en reste pas moins éternellement égale à elle-même, toujours aux grands soins des détails de son existence. Dans ses cheveux, elle ajoute une pince à peine colorée pour relever son style et dégager son visage. Dans sa main, le sac est lourd, mais cela ne l’empêche en rien de déjà renvoyer un sourire à Eliot, qu’elle apostrophe pour la seconde fois de son existence déjà. “Monsieur Chapman, ça va consommer à devenir une habitude. Je peux t’appeler Eliot maintenant, j’imagine ?” Il remonte déjà l’allée le séparant de sa voiture jusqu’à la porte d’immeuble. “Tu m’offres un thé et des biscuits ? J’ai un enfant à nourrir.” Elle refuse qu’il l’apprenne par lui-même et tente d’utiliser cette information contre Lily, raison pour laquelle elle dévoile seule sa grossesse, faisant de lui une des rares personnes au courant en ce monde. Sa famille l’ignore encore, ses proches tout autant. Peu importe ; il n’en fera rien. “Et il va falloir qu’on discute. Encore.” Lily penche la tête, de la même façon qu’une mère accuserait son enfant d’avoir mangé la pâte crue du dessert en train d’être préparé. |
| | | | (#)Mar 27 Juin 2023 - 7:23 | |
| buy a piece of paradise @Lily Keegan & Eliot ChapmanEliot n'a jamais aimé les routines. Il avait fini par s'ancrer dans un train-train quotidien par la force des choses, mais il n'était pas du genre à apprécier le rythme métro-boulot-dodo sans intérêt dans lequel il était pourtant englué. Il aimait les voyages, les opportunités, les découvertes. Ce qu'il n'aimait pas, en revanche, c'était les mauvaises surprises. Pourtant, il en rencontrait un peu plus à chaque semaine qui passait. C'est en rentrant chez lui après une journée de travail qu'il se décomposait sur place en apercevant le sourire de Lily - qui tenait une place de choix dans le top 3 des problèmes qui hantaient son esprit - qu'il croisait juste devant chez lui. Depuis leur dernier échange - dont il se serait bien passé - il avait gardé ses distances et n'avait pas eu de nouvelles, bien que l'ombre de ses menaces planaient au dessus de lui sans qu'il ne puisse y faire grand chose. Eliot n'avait toujours pas réussi à cerner totalement Lily, il ne savait toujours pas exactement de quoi elle était capable. Mais il se méfiait d'elle, encore plus quand elle arborait ce sourire digne d'une parfaite voisine alors même qu'elle n'avait rien à faire ici. Monsieur Chapman, ça va commencer à devenir une habitude. Je peux t’appeler Eliot maintenant, j’imagine ? Eliot grinçait des dents à serrer sa mâchoire si fort ; l'expression crispée qu'il avait sur le visage l'illustrait parfaitement. Mais bien entendu, avec grand plaisir. L'ironie était palpable ; il ne fournissait aucun effort pour paraître cordial ou même poli. Il pensait s'être débarrassé de Lily simplement en arrêtant de la convoquer au poste au sujet de Callum, pourtant elle était bien là, devant chez lui. Il avait déménagé depuis leur dernière rencontre et il se serait attendu à ce qu'elle ne retrouve pas sa trace mais il s'était trompé et il aurait dû s'en douter : si elle l'avait coincé une fois, elle avait les ressources de le faire jusqu'à obtenir ce qu'elle demandait. Au moins maintenant, il y voyait plus clair sur son niveau de détermination dans cette affaire. Tu m’offres un thé et des biscuits ? J’ai un enfant à nourrir. A croire qu'elle passait sa vie enceinte et qu'elle aimait le narguer avec ça ; une raison de plus pour ne pas porter Lily dans son cœur. Bon, en réalité elle ne devait pas savoir les difficultés qu'ils avaient rencontrées, avec Sawyer, mais puisqu'elle semblait en connaître un peu trop sur sa vie, Eliot se méfiait de tout ce qui pouvait sortir de sa bouche. Et il va falloir qu’on discute. Encore. Deux choix s'offraient à lui. Le premier était d'agir en bon flic, de la planter là et de lancer des procédures à son encontre en informant ses supérieurs de la démarche de la jeune femme. Ça consistait littéralement à se tirer une balle dans le pied, à risquer de tout perdre, mais il aurait au moins eu l'esprit tranquille et aurait été débarrassé du parasite qu'était Lily Keegan. Le second était de rentrer dans son jeu, d'éviter de faire des vagues et d'accepter qu'il ne maîtrisait plus grand chose de la situation. A son plus grand regret, c'est ce qu'il décidait de faire. Il ne pouvait pas risquer d'être vu avec elle en public. Heureusement pour lui Kieran était sorti et il n'aurait pas à lui imposer un stress supplémentaire. D'un regard il invitait Lily à le suivre, sans prononcer un seul mot jusqu'à leur arrivée dans son appartement, jusqu'à ce que la porte soit fermée derrière eux. Je n'ai ni thé ni biscuits. Viens en au fait. Il ne s'amuserait certainement pas à jouer à l'hôte consciencieux avec elle ; ce n'était pas ce qu'elle attendait de lui de toute façon. |
| | | | (#)Sam 1 Juil 2023 - 3:47 | |
| Abordé en pleine rue, Eliot n’a d’autre choix que de se plier aux règles du jeu énoncées par Lily. Mais bien entendu, avec grand plaisir. Il est bien moins doué que la brune pour cacher son agacement lorsque ce dernier existe. Peut-être devrait-elle lui apprendre, puisqu’ils semblent de toute façon être voués à passer du temps ensemble, que Chapman le veuille ou non. Elle aurait bien voulu s’en passer à son tour, mais il est le seul qui la pousse à revenir le voir, encore et encore, parce qu’il n’a de cesse de s’obstiner dans une direction qui ne lui apportera que des problèmes. Elle est le premier d’entre eux, et elle n’existe que parce qu’il n’a de cesse de se montrer obsessionnel en ce qui s’agit de leur affaire, alors qu’elle lui a pourtant bien fait comprendre qu’il n’a rien à y gagner.
Rapidement, elle continue son rôle de parfaite mère de famille et voisine de quartier, quémandant quelques maigres biscuits en guise d’accueil, pour mieux amorcer une discussion nécessaire ensuite. Aujourd’hui, Eliot semble pourtant s’être levé du mauvais pied, sans que cela ne soit pour étonner Lily. Je n'ai ni thé ni biscuits. Viens en au fait. Pas très bon flic, pas très bon hôte non plus: Lily se demande bien dans quel domaine il arrive à exceller, ou au moins à ne pas être mauvais. Tout en marquant la tristesse d’une moue de ses lèvres, elle mène la cadence jusqu’à l’appartement dont elle connaît le numéro - elle n’est pas un grand génie du banditisme, simplement quelqu’un qui sait utiliser la nouvelle technologie. “Je veux bien un verre d’eau dans ce cas, merci.” Sa tête dodeline doucement contre son épaule, son regard perçant se posant sur le profil du brun auprès de qui elle commence à passer un peu trop de temps à ses yeux. Heureusement qu’Ezra n’en sait rien, sinon il aurait toutes les raisons du monde (ou presque) pour en être jaloux, à la seule différence qu’il n’existe évidemment aucune liaison entre elle et Eliot. Cette idée aurait tout pour les faire rire, sans doute. “Est-ce que j’ai raison de penser que tu n’as toujours pas abandonné l’enquête, Eliot ?” On l’aurait sans doute félicité de donner autant de son temps et de son énergie à son travail en temps normal, mais Lily est loin d’en penser de même alors qu’il s’obstine à la vouloir derrière les barreaux pour une faute qu’elle n’a jamais commise. Elle sait que son ex fiancé n’est pas mort dans un accident, tout comme elle sait qui est le véritable coupable de sa mort anticipée, mais elle ne peut pas se permettre de voir son nom de famille autant que son image à jamais ternis par l’emprisonnement de son frère. Avec un casier judiciaire tel que le sien, il aurait toutes les raisons du monde pour tomber en un rien de temps. Le plus ironique dans tout ça, c’est qu’il est encore un peu trop occupé à se plaindre du traitement de son ancien meilleur ami à son encontre pour se rendre compte que sa soeur passe son temps et son énergie à le sauver, quitte à se perdre elle-même dans l’exercice, et à franchir des barrières qu’elle s’était pourtant jurée de garder loin devant elles. Faire l’usage d’une arme à feu était l’une d’elles. “Je pensais qu’on était d’accord, pourtant.” Annonce-t-elle, déçue, alors qu’elle prend place sur une chaise, son sac sur ses genoux. |
| | | | (#)Mer 26 Juil 2023 - 6:24 | |
| buy a piece of paradise @Lily Keegan & Eliot ChapmanAvoir laissé Lily entrer chez lui - chez Kieran - dérangeait Eliot. En plus d'avoir l'impression d'être mis à nu devant elle, il s'en voulait de risquer de le mêler à des affaires qu'il ne saurait pas gérer. Je veux bien un verre d’eau dans ce cas, merci. Eliot levait les yeux au ciel et faillit refuser. Il détestait le jeu auquel Lily s'amusait, détestait sa façon de faire et d'être. Le fait qu'elle reste dans son rôle de parfaite jeune femme bien élevée même alors qu'elle était là dans un but bien précis et peu louable lui faisait même se demander si elle n'était pas simplement une psychopathe, ou une tarée tout court. Il s'exécutait, lui cherchant un verre d'eau dans la cuisine avant de venir le déposer devant elle sur la table du salon. Il pensa une seconde ô combien c'était dommage que cette eau ne soit pas empoisonnée avant de retrouver la raison. Lily avait beau être une épine dans son pied, il ne pouvait en arriver à de telles extrémités. Est-ce que j’ai raison de penser que tu n’as toujours pas abandonné l’enquête, Eliot ? Si elle l'avait trouvé dans son supermarché une première fois, il aurait dû se douter qu'elle n'abandonnerait pas si facilement, qu'elle reviendrait à la charge si les choses ne se déroulaient pas comme elle les avaient prévues. Je pensais qu’on était d’accord, pourtant. Il avançait d'un pas, venant s'appuyer sur le dossier d'une des chaises de ses deux bras. J'ai dû manquer le moment où je t'aurais clairement dit que je mentirais pour toi. Tout simplement parce qu'il n'avait jamais prononcé ces mots. Lors de leur dernier échange il s'était contenté de ne plus contre dire Lily pour s'en débarrasser. Son silence avait certes sous entendu qu'il agirait en sa faveur, tout comme le fait d'avoir indiqué que Corey n'abandonnerait pas l'enquête si aisément, mais de son côté, Eliot avait quitté leur conversation décidé à réfléchir à tout ça ; pas décidé à rentrer dans son jeu. Ce que tu me demandes de faire est impossible. Qu'il finissait par lui dire, au risque de se tirer une balle dans le pied. Il avait trop peur des services intérieurs, trop peur que son revirement d'avis ne soit trouvé louche par ses supérieurs. Il s'était dit que les informations de Lily n'étaient pas prouvables, que personne ne croirait ses élucubrations ou même qu'elle n'irait jamais au bout de sa menace. Il avait espéré pouvoir continuer son petit bout de chemin sans que cette affaire ne se complique plus, en bref, s'il l'avait prise au sérieux rapidement, il s'était convaincu qu'il saurait gérer. Il se redressait. Et tu risques gros à continuer ton petit manège. Ça pourrait t'attirer des ennuis. Il pouvait décider de parler. Il ne le ferait probablement pas, mais peut-être qu'elle en douterait. En tout cas, il préférait tout tenter pour la faire changer d'avis plutôt que de regretter plus tard de ne pas l'avoir fait. |
| | | | (#)Mar 1 Aoû 2023 - 8:31 | |
| Elle ne sait toujours pas quoi penser de Chapman, au final. Elle ne l’apprécie pas parce que leurs objectifs divergent très largement, mais Lily ne peut s’empêcher de penser que les choses auraient aisément pu être différentes. Il leur manque une nuance, une seule petite nuance. Elle n’arrive pas à lire en lui aussi bien qu’elle l’aimerait, sans doute, mais Lily ne peut s’empêcher de penser qu’il existe une certaine part d’ombre dans cet homme qui a consacré sa vie à protéger ses concitoyens et à leur rendre justice - ou quelque chose du genre, peu importe les mots qui font le plus d’effet lors des discours du corps policier. J'ai dû manquer le moment où je t'aurais clairement dit que je mentirais pour toi. Il a de la répartie, elle ne peut pas le lui enlever. Simplement, parfois, il serait plus judicieux d’apprendre à reconnaître où est sa place et, surtout, où elle n’est pas. Dans le cas présent, il a déjà toutes les cartes en main pour comprendre qu’il ne contrôle pas la situation, et elle tient un cinquième as dans son sac sans qu’il ne puisse le savoir. Mais il insiste, encore et encore, à tenter de leur faire croire à tous qu’il contrôle la situation. “J’ai dû manquer le moment où je pensais que tu avais de la jugeote.” Ainsi qu’un minimum d’instinct de survie, apparemment.
Il agit comme une personne un peu trop proche de ses principes, surtout pour quelqu’un à qui on reproche déjà de justement s’en être éloigné. Il pourrait recommencer, et cette fois-ci cela aurait tout d’une merveilleuse idée, pour une fois. Ce que tu me demandes de faire est impossible. Aucun instinct de survie, donc. “Ce que je te demande de faire est parfaitement possible.” Il n’a qu’à garder sa bouche fermée et ne rien faire. Le temps passera, la hiérarchie oubliera. Corey se fera à l’idée que tout ceci n’est qu’un accident et Lily aidera en ce sens. Le temps fera son œuvre comme il l’a toujours fait, et même Eliot ne jugera plus l’idée affreuse au bout d’un moment. Et tu risques gros à continuer ton petit manège. Ça pourrait t'attirer des ennuis. Il se rapproche d’elle et la mère de famille remonte son regard dans le sien, le défiant de continuer son petit manège avec elle. Il peut le faire, il peut parfaitement le faire ; peut-être n’a-t-il besoin que d’une simple impulsion, au final. Un peu d’aide. De quoi lui donner l’assurance qu’il est dans la bonne voie.
Tout en soufflant, elle se retourne pour attraper le sac accroché à la chaise et le place sur ses genoux, en sortant lentement l’arme à feu récupérée des mains de son propre frère. Elle a appris où se trouvait le cran de sûreté, elle a appris à vérifier qu’il contenait encore des balles. Elle saurait s’en servir et, surtout, elle n’aurait pas peur de le faire. Ses mains manucurées entourent la base de l’objet froid et métallique et, à nouveau, elle pose son regard sur l’homme face à elle. “Je risque moins que toi, Eliot.” Elle risque des problèmes mais il risque la mort. Aussi simplement que cela. “Je te conseille de rapidement réfléchir à la situation, pour en venir à une conclusion plus raisonnable.” Qu’il oublie ses valeurs, ses idéaux, ses envies. Il doit suivre le plan qu’elle lui a donné ; elle jure qu’il n’est même pas si terrible, et même pas si éloigné de la vérité qu’il pourrait le croire. Elle n’a pas tué Callum, mais elle serait prête à faire disparaître Eliot si cela pouvait lui assurer la sérénité de sa famille, une bonne fois pour toutes. “Il est chargé.” Au cas où il soit en train de se le demander, elle a déjà la réponse. |
| | | | (#)Sam 12 Aoû 2023 - 20:56 | |
| buy a piece of paradise @Lily Beauregard & Eliot ChapmanJ’ai dû manquer le moment où je pensais que tu avais de la jugeote. Ça commençait à tourner en rond, entre eux, et Eliot aurait presque pu trouver ça comique dans un film policier. Dans la position dans laquelle il se trouvait, en revanche, il avait beaucoup plus de mal à s'amuser de la situation, bizarrement. Ce que je te demande de faire est parfaitement possible. Là elle n'avait pas tort, Eliot s'était mis des limites lui même et s'était empêché, par peur des services internes, d'agir dans son sens. Par honneur aussi, forcément. Rien n'était impossible, elle avait raison Lily : l'inspecteur n'avait tout simplement pas envie de se soumettre à ses moindres désirs, surtout si changer d'avis officiellement au sujet de cette enquête risquait autant d'attirer l'attention sur lui que les informations que détenaient Lily. Du moins c'est ce qu'il pensait avant que la jeune femme de sorte de son sac une arme à feu : celle là, il ne l'avait pas vu venir. Il se figeait instantanément, son expression déjà sérieuse jusqu'ici s'assombrissant d'un coup. Je risque moins que toi, Eliot. Elle venait donc de menacer un officier de police de mort, et ce geste aurait dû décider Eliot à la dénoncer car c'était la preuve que Lily était un danger pour la société. Pourtant, ça venait de l'amener un peu plus vers l'idée de surtout rentrer dans son jeu : si elle était capable de le menacer et d'aller aussi loin, elle serait certainement capable de lui gâcher la vie et d'aller jusqu'au bout de son chantage et de ses menaces. Je te conseille de rapidement réfléchir à la situation, pour en venir à une conclusion plus raisonnable. Sans doute était-ce la vue de l'arme qui avait fait machinalement serrer sa mâchoire, ou était-ce le fait qu'il n'avait absolument pas anticiper qu'elle oserait aller aussi loin ? N'était ce encore qu'un écran de fumée ou était-elle réellement capable d'allier un geste à sa menace ? Des tas de questions se brouillaient dans l'esprit de l'inspecteur qui observait au mieux l'expression déterminée de Lily, tâchant de percer au travers de ce qu'elle dégageait une faille, de comprendre jusqu'où elle irait, de deviner, déjà, si au moins elle avait la compétence d'utiliser son arme ou si elle s'était contentée de se dire que la scène rendrait mieux avec un flingue entre eux. Il est chargé. Sur ce coup, elle semblait ne pas jouer et être sûre d'elle : c'était donc la première fois qu'Eliot la prenait totalement au sérieux, la première fois lors de leurs échanges que l'ambivalence de son avis sur la situation s'était évaporée pour ne lui laisser qu'un goût amer en bouche. Dans le cas contraire, la tentation de la piquer pour essayer de lui faire perdre pied aurait été tentante. Elle aurait pu fonctionner d'ailleurs, dans un autre contexte, avec une autre que Lily. Mais le regard qu'elle portait sur lui et l'étrange impression qu'il avait désormais, cette peur qui venait de se réveiller - l'instinct de survie, sans doute - l'empêchait d'agir de manière impulsive et idiote. Ok, on va se calmer et discuter de tout ça tranquillement. Il lui laissait entendre qu'il était prêt à jouer à son jeu pour de vrai, cette fois, et qu'elle allait le gagner. Il n'avait pas décidé de ce qu'il ferait, lorsqu'il serait parvenu à se débarrasser d'elle pour aujourd'hui, lorsqu'il retournerait au poste. Mais le plus important à ce moment précis était de la faire lâcher le pistolet, au risque que Kieran ne rentre pour tomber sur cette scène hors du commun ou pire, sur le cadavre d'Eliot gisant au sol dans un bain de sang. Lâche cette arme Lily, on ne veut pas d'un accident. Un tir était vite parti, il ne fallait qu'une seconde d'inattention pour ça. Tu ne pourrais pas t'en sortir sans conséquences si tu vas au bout. Alors inutile d'en arriver là. Si un tir était entendu, si Eliot était retrouvé mort, une enquête serait menée et la présence de Lily sur les lieux ne serait pas difficile à prouver. Voilà le seul argument qu'il avait pour convaincre celle qui le menaçait de ne pas appuyer sur la gâchette ; argument qu'il aurait pu s'épargner, persuadé qu'elle n'avait pas réellement envie de l'abattre, simplement de le faire aller dans son sens. |
| | | | (#)Mar 5 Sep 2023 - 14:04 | |
| Ok, on va se calmer et discuter de tout ça tranquillement. Elle est calme, comme à son habitude, et le fait qu’il propose en grand gentleman qu’ils en viennent tous les deux à ce stade a tout pour la faire sourire. Il est le seul à ne pas pouvoir anticiper la suite des événements et à paniquer. Il est le seul à ne pas posséder d’arme pointée sur l’autre, aussi, et cela joue sans doute. Lily bouge minutieusement ses doigts contre l’arme pour ne pas les laisser s’engourdir et surtout pour se rappeler de l’exact endroit où ils sont posés: même elle sait qu’elle n’a pas le droit à l’erreur et qu’elle n’évolue plus dans un contexte dont elle connaît tout. Son silence prouve qu’elle accepte l’idée, elle le laisse donc trouver seul comment il pourrait se sortir de ce marasme. Elle lui en a pourtant donné les clés dès la première seconde.
De toute évidence, il est un homme têtu, et ce n’est pas une qualité aux yeux de la brune. Lâche cette arme Lily, on ne veut pas d'un accident. D’un mouvement de la tête, elle marque sa déception. Il recule pour mieux sauter seulement. « Je sais m’en servir, je ne suis pas une enfant. » Si le coup part, ce sera tout sauf un accident. Elle ne dit pas que cela n’arrivera pas ; elle dit seulement que si ça arrive, elle en aura été l’instigatrice volontaire. Tu ne pourrais pas t'en sortir sans conséquences si tu vas au bout. Alors inutile d'en arriver là. - « Ça ne dépend que de toi, Eliot. » Elle ne demande que ça, en réalité: s’en sortir sans conséquences. Elle veut retrouver Ezra, leur fille, Noah. Elle veut aller travailler comme si de rien n’était, elle veut reprendre le cours de sa vie et ne pas avoir à se soucier d’une foutue épée de Damoclès qui ne plane même pas sur sa tête mais seulement sur celle de son frère, à qui elle ne tient finalement pas tant que ça. « Trouve un moyen pour abandonner les charges et je te laisse retourner vaquer à ta vie. Tu ne me verras plus jamais, je t’en fais la promesse. » Si et seulement si il abandonne l’idée de presser des charges contre la famille Keegan, parce qu’elle ne peut pas se permettre de le laisser dans la nature maintenant qu’il sait de quoi elle est capable. « La réponse est simple, Eliot. Prends mes conseils tels qu’ils viennent. Tu n’as rien à y gagner à être obstiné. » Pas même obtenir justice, c’est pour dire. Callum aurait mérité d’avoir un accident de voiture il y a longtemps de ça. |
| | | | (#)Sam 16 Sep 2023 - 12:46 | |
| buy a piece of paradise @Lily Beauregard & Eliot Chapman« Je sais m’en servir, je ne suis pas une enfant. » Le mouvement assuré de ses mains illustrait ses propos. Évidemment les premières pensées qui abondaient l'esprit d'Eliot s'interrogeaient sur les raisons des compétences de Lily en matière d'armes à feu. Pourquoi savait-elle s'en servir, mais surtout l'avait-elle déjà fait ? Où s'était elle procuré ce pistolet ? Il n'avait pas souvenir d'avoir trouvé, au cours du son enquête, un permis de port d'arme au nom de la jeune femme. Trop de questions sans réponses qui l'agaçaient au plus haut point. En plus de la peur qui le paralysait presque à cet instant, il ressentait une immense frustration d'être ainsi à sa merci. « Ça ne dépend que de toi, Eliot. » L'espace d'un instant, Eliot aurait presque été tenté de lui dire de tirer. C'était peut-être ça, la solution de facilité dans ce problème qu'il n'arrivait pas à résoudre. C'était peut-être ça, sa porte de sortie. Il y avait déjà songé après tout, à quelques occasions, des années en arrière. Lily était peut-être là pour achever ce qu'il n'avait jamais eu l'audace de commencer. Mais il n'était pas homme à se laisser abattre, ni du genre à abandonner ceux qui comptaient sur lui. Son jour n'était pas arrivé, il le savait au plus profond de lui. « Trouve un moyen pour abandonner les charges et je te laisse retourner vaquer à ta vie. Tu ne me verras plus jamais, je t’en fais la promesse. » Ce qui l'embêtait là dedans c'est qu'il avait même du mal à la croire : Lily rôderait toujours quelque part, si ce n'est que dans son esprit. La laisser s'en sortir c'était risquer qu'elle revienne pour un autre service ou simplement risquer de devenir paranoïaque. On ne vit jamais sereinement avec une épée de Damoclès au dessus de la tête parce qu'elle finit toujours par asséner un coup. « La réponse est simple, Eliot. Prends mes conseils tels qu’ils viennent. Tu n’as rien à y gagner à être obstiné. » Il avait gardé le silence depuis un moment et l'avait prolongé de longues secondes après que Lily n'ait terminé de proférer ses menaces. Eliot n'avait aucune envie de donner à cette femme ce qu'elle voulait, mais après avoir passé en revue les solutions qui s'offraient à lui et n'en avoir trouvé aucune avec suffisamment de chances de fonctionner, il dû se résoudre à baisser la tête, fuyant le regard de son assaillante pour la première fois depuis qu'elle pointait son arme sur lui. « C'est d'accord. » Même s'il venait de faire ce qu'il fallait pour éviter une balle aujourd'hui, il avait la sensation de signer son arrêt de mort, persuadé que ça ne pourrait pas juste bien se passer. « Je ferais en sorte que cette affaire soit oubliée. » Lui n'oublierait jamais la sensation d'humiliation qu'il ressentait à cet instant, l'échec qu'il essuyait. C'était devenu personnel, il trouverait un moyen de la faire tomber tôt ou tard. « Laisse moi un mois et ce sera réglé. » |
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