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 true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5)

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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyDim 11 Juin 2023 - 17:33

(drag) La Pride était l'événement de Bea, le monde où elle pouvait enfin exulter en plein jour et non plus exclusivement entre les murs d'un établissement nocturne festif. Au gré des événements du mois de juin, la drag queen s'extasiait, aussi exubérante que fière et comblée, extirpant un profond plaisir à exprimer son art et son authenticité parmi des alliés et des pairs.

J'avais prévu bien plus de tenues qu'il n'en suffisait pour participer à toutes les activités organisées par la ville de Brisbane. Propulsé par la confiance que m'insufflait Raphael, j'avais posé une semaine de congé à l'hôpital pour me consacrer entièrement à ces événements mettant en avant, entre autres, la fierté d'être soi. Si je n'étais pas encore rendu à ce stade en termes de m'assumer, j'avais remporté une assurance certaine, d'abord avec la main du danseur ancrée dans la mienne, puis en papillonnant rapidement entre chaque stand, discutant avidement avec chaque individu, complimentant chaque point qui me fascinait. J'étais pire qu'un enfant le matin de Noël : Bea avait déployé mes ailes sans crainte d'être brûlé par le soleil. Cette Pride était indéniablement la plus belle à laquelle je n'avais jamais assisté et je doutais que je me sois jamais senti aussi à l'aise en public depuis ma naissance.

Bea avait été invitéé sur un char de consœurs drag queens pour célébrer au rythme d'une musique endiablée. Raphael, quant à lui, s'était éclipsé pour préparer sa tenue du sacrement du prochain ambassadeur LGBTQ+ de la ville australienne, une étape manifestement phare à laquelle je lui avais promis de lui tenir compagnie. A la moitié du parcours, le char acta une pause et j'en descendais afin d'aller récupérer un rafraîchissements à l'un des stands associatifs mis en place. Mes lèvres rouges pailletées vinrent marquer quelque peu la paille de ma boisson et hissée avec une aisance élégante sur mes talons, je contemplais avec admiration la population vaquer. Mon large et sincère sourire, néanmoins, se figea lorsque je reconnaissais Noor dans la foule et qu'en un éclair, nos regards se croisèrent, s'attrapèrent, tels deux aimants qui peinaient à rester éloignés trop longtemps l'un de l'autre. Hésitant, je pianotais nerveusement contre mon gobelet. Mon coeur me sommait d'aller la rejoindre tant ma meilleure amie manquait à mon quotidien, néanmoins, ma honte de l'avoir blessée et de ne pas avoir été à la hauteur de son amitié me clouait sur l'asphalte parsemée de confettis.

@Noor Guerrero  true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) 2954228499  true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) 1949770018


Dernière édition par Kai Luz le Lun 19 Juin 2023 - 18:51, édité 1 fois
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyJeu 15 Juin 2023 - 18:37

True friends are never apart, maybe in distance but never in heart
Ces semaines à éviter les Five avaient été compliquées pour Noor. Non pas que ce soit compliqué, surtout maintenant qu'elle ne dormait plus dans la même chambre que Hugo. Ils avaient des horaires suffisamment différents pour qu'elle puisse s'arranger pour ne jamais le croiser, et elle pouvait toujours se réfugier chez Max lorsque son ami était en congé. Et si elle avait débloqué les numéros des autres le jour de l'anniversaire de Jiyeon, elle n'avait jamais répondu à leurs messages ou leurs appels.

Mais la Pride, elle n'avait pas réussi à l'ignorer totalement. Il y avait eu les posts de Jiyeon sur son instagram, et les souvenirs de sa soirée d'anniversaire au spectacle de drag que Kai avait aidé à organiser. Il y avait trop de ses amis dans cette révolution culturelle pour qu'elle ne se sente pas le devoir d'y aller.

Elle n'était pas la plus excentrique ce jour-là, et les couleurs ne l'aidaient pas à se concentrer sur son but. Tout attirait son regard, que ce soit les tenues extravagantes, les danseurs fous ou les gens en train de crier pour célébrer la parade.

« Excusez-moi, j'ai cru comprendre qu'il y avait un char de drag queen, est-ce qu'il est déjà passé ? »

Comme chaque fois qu'elle était stressée, son anglais se faisait un peu plus soutenu, et son accent ressortait. L'homme auquel elle s'était adressé en sembla amusé, mais elle semblait lui paraître assez sympathique pour qu'il accepte de l'aider. Il la tira d'ailleurs vers une autre rue, et malgré ses chaussures plates alors qu'il avait des talons vertigineux, elle peina à le suivre. (Elle repensa aux chaussures de Kai, la nuit de l'agression, si haut qu'elle se serait sans doute tordu la cheville avec, et elle se demanda quels cours lui et l'inconnu avaient pu prendre pour pouvoir courir avec.)

« Voilà ma chérie, profite bien du spectacle ! »

Il la laissa devant le char de drags qui semblait à l'arrêt, et tous les artistes en étaient descendus pour prendre des rafraîchissements. Elle observa les silhouettes pour tenter de reconnaître celle de son meilleur ami, se focalisant sur les chevelures bleues ou violettes - beaucoup trop nombreuses.

Pourtant, elle finit par croiser le regard de Kai - de Bea ? -, et elle se figea, se rendant à peine compte du verre qu'un participant de la Pride venait de lui fourrer dans les mains avant qu'elle n'ait eu le temps de se rapprocher de la buvette.

Elle avait voulu voir Kai, juste pour le voir sourire et montrer au monde cette facette qu'il avait trop longtemps gardé cacher. Mais elle ne s'était pas attendue à ce que lui la voit. Elle avait penser voir défiler le char, et ne s'était pas méfiée de la pause mise à bon escient par les artistes. Sauf que maintenant que leurs regards s'étaient croisés, elle ne savait pas quoi faire ou quoi dire. Elle était figée, silencieuse, définitivement mal à l'aise.
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Noor Guerrero & @Kai Luz
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyLun 19 Juin 2023 - 19:08

Les secondes demeuraient des heures pendant que mon regard fardé de violet et allongé d'exubérants faux cils demeurait avidement accroché à celui de Noor. Lorsqu'une silhouette venait rompre le contact visuel, je me surprenais à la rechercher, jeu de cache-cache dont la difficulté s'intensifiait à mesure que la parade amorçait sa reprise et que ses participants se rejoignaient.

Des coups de tambours retentirent à ma droite, je me mordillais nerveusement la lèvre inférieure, hésitant. Mon coeur martelait férocement ma poitrine, sur le même tempo soutenu que la musique rythmée de la fête bien qu'il ne pulsait guère l'entrain mais davantage la peur.

Peur de perdre Noor. Peur d'en avoir trop fait. Peur de ne pas en avoir assez fait.

La marche de la foule s'accentue et ma meilleure amie disparaît. Je soupire profondément, mes faux ongles triturent les mèches de ma perruque. J'hésite, incertain quant au fait qu'il soit judicieux de ma part de retrouver Noor. Confus sur l'attitude à adopter quand, lors des dernières semaines, je n'avais cessé de penser à elle mais je ne m'étais pas jugé digne d'accaparer de son temps. Digne d'elle comme amie.

Finalement, mes talons martèlent violemment l'asphalte et je me dirige vers l'espace où Noor avait soutenu mon regard, quelques minutes plus tôt. Je m'attache au fait que si elle n'a pas su le détourner, c'est que tout n'est pas brisé entre nous. Je m'agrippe à mon refus qu'elle ne fasse plus partie de ma vie. Je m'engaillardis du manque qu'elle génère lorsque nous sommes en froid, comme un monde auquel on lui a ôté de son sens, de ses repères. Dès que je repère sa silhouette, je l'attrape par le bras, derrière elle. « Lo siento, cariña. » Je m'excuse en guise de salutations, les mots franchissant spontanément la barrière de mes lèvres carmin, véritables cris du coeur. « Je sais que j'ai merdé. Je voulais pas blesser. » J'avais mis tellement de coeur à préparer cette petite surprise, pour tout gâcher en un éclair. Dans un monde idéal, la drogue que j'avais consommée cette soirée-là, je l'aurais noyée dans la chasse d'eau, si cela m'avait épargné d'être surpris avec Jiyeon en flagrant délit par Noor. « Je m'excuse. »
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyVen 23 Juin 2023 - 17:10

True friends are never apart, maybe in distance but never in heart
Noor avait envie de faire demi-tour, et de s'enfuir en courant. Elle voulait voir Kai performer, elle ne voulait pas qu'il la voit et veuille lui parler. Sauf qu'elle restait figée, incapable de bouger, bousculée par la foule autour d'elle. Elle avait envie que ce soit juste un rêve, parce que c'était trop tôt pour lui parler. Elle avait encore en tête cette scène dans les toilettes, qui n'avait fait que raviver sa colère au tribunal, devant les mensonges de Kai. Il voulait vivre une vie parfaite ? Très bien, mais elle ne voulait pas en faire partie.

Elle laissa la foule l'engloutir avec soulagement, l'éloignant du char des drag queens. Avec un peu de chance, elle finirait par trouver des rues qu'elle connaissait, et se sortir de tout ça pour rentrer chez elle. Hugo devait déjà être au bar, et elle aurait l'appartement pour elle toute seule au moins quelques heures.

Alors qu'elle regardait autour d'elle en quête d'une échappatoire, un bras finit par attraper le sien, et elle se retrouva de nouveau face à Kai. Enfin, face à Bea, au maquillage chargé et parfait, et à la perruque bien trop colorée. Revoir son meilleur ami dans ces circonstances ne l'aidait pas à savoir quoi lui dire. Parce que quelque part, Bea était une autre partie de ses mensonges - et elle avait essayé de les oublier, elle avait accepté d'être spectatrice à Cinco de mayo, mais ça n'effaçait pas le fait qu'il lui avait caché cette partie de lui-même pendant des mois, voire plus probablement des années.

« Tu es désolé pour quoi, exactement ? »

Est-ce qu'il s'excusait juste pour qu'elle pardonne et revienne dans sa vie ? Ou est-ce qu'il savait où il avait merdé ? Elle espérait de tout son cœur qu'il sache où était le problème, et qu'il entreprenne de le corriger, mais elle n'y croyait pas. Elle n'y croyait plus.

« Est-ce que tu sais pourquoi tu t'excuses au moins ? Ou est-ce que ce sont encore des mensonges ? »

Il était doué pour ça. Elle aurait dû le voir venir. Elle n'avait jamais été capable d'être avec des hommes fiables, ayant confiance en elle, attentifs à ce qu'elle disait. Hugo avait paniqué quand elle était partie alors qu'elle lui parlait du séminaire depuis des semaines, Kai avait passé des années à lui cacher qui il était. Elle n'avait plus qu'à attendre que Max révèle son propre secret, et elle pourrait faire ses bagages pour recommencer une vie ailleurs. Au fin fond de la Corée, ou en Italie.

« Je veux plus d'excuses vides. Je suis trop fatiguée de tout ça. »

Les cachotteries de tout le monde commençaient à peser. Depuis des mois, qu'elle avait passés à se sentir de trop, à trop leur en demander, à trop leur en donner. Mais à son anniversaire, elle avait passé le point de non retour. Ils avaient des secrets ? Grand bien leur fasse. Mais elle, elle arrêtait d'être la bonne poire qui laissait tout passer.
code par drake.
Noor Guerrero & @Kai Luz
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyDim 25 Juin 2023 - 12:17

Au ton qu'employait Noor lorsqu'elle me demandait, son regard dardant d'un mélange de mécontentement, de fermeté et de trahison, pour quoi je m'excusais me laissait entendre que j'avais mal interprété sa position à travers la foule. Ce n'était pas un malaise que j'avais dû ressentir chez ma meilleure amie mais plutôt une indécision car manifestement, sa colère ne s'était pas assoupie depuis son anniversaire. Si j'avais espéré une réconciliation aujourd'hui, j'envisageais, le coeur serré, de faire une croix dessus devant la déception dont faisait preuve mon interlocutrice.

« Est-ce que tu sais pourquoi tu t'excuses au moins ? Ou est-ce que ce sont encore des mensonges ? » Sa réplique me blessa profondément, sentiment qui fit aisément écho au regard que je lui dédiais. La peine que la trentenaire estime que mes excuses soient également du vent, des paroles que je prononcerais tels des mots magiques, était lancinante. Même si je reconnaissais mes torts et mes non-dits, les parties de ma personne que je lui avais révélées s'étaient toujours avérées authentiques. Je n'avais pas mené de jeu malsain avec Noor, ni avec aucun des five, bien que beaucoup de ma vie demeurait cachée d'eux. « Je veux plus d'excuses vides. Je suis trop fatiguée de tout ça. » Je pouffais,nerveusement, sans joie aucune, me retenant de rétorquer qu'elle n'était pas la seule à être fatiguée de nous deux. Si je la laissais me juger et me critiquer en toute impunité, il n'en demeurait qu'elle n'avait jamais marché dans mes bottes, ni ne comprenait entièrement les tiraillements intérieurs qui jamais ne me quittaient. Cependant, je ne l'attendais pas de sa part non plus.

« J'ai toujours eu des secrets, Noor. Ca n'a jamais été un scoop pour personne que je ne vous disais jamais tout. Dani elle-même me clame comme le secret des five, » je rappelais. Ca avait été tout mon descriptif, laissant libre plaisir aux autres membres de la bande d'insinuer mon orientation sexuelle et d'autres facettes de mon histoire. « Maintenant que tu vois de plus en plus qui je suis, ça te dérange, » je déduis, chaque mot me heurtant tel un poignard. « Elle vaut le coup, ta transparence. » Si j'avais le pouvoir de remonter les horloges du passé, je n'hésiterais pas une seule seconde pour la retirer de ma personne de confiance et qu'elle ignore absolument tout de mon agression, de mon viol, de mon drag, de mon mariage. Revenir en arrière, maintenir cette scission parfaite entre Bea et Kai. Finalement, la seule qui savait concilier avec mes deux identités était la femme que j'avais épousée, car même Raphael n'acceptait pas mon passé. Lui aussi m'avait traité de menteur quand ironiquement, j'osais enfin dévoiler des parts de mon histoire. « Je suis désolé de t'avoir blessée mais je ne changerais pas, » j'affirmais, exposant cette détermination qui me définissait. « Tu peux me traiter de menteur autant que tu veux, il n'en change que j'ai toujours sincèrement tenu à toi et que même si je n'ai jamais été 100% authentique avec toi, tout ce que je t'ai montré de moi a été vrai. Je reste moi.  » Je posais une main sur ma poitrine, comme pour appuyer cette vérité. « Mes mensonges comme tu les appelles, qui sont en réalité des non dits, ce sont mes parts d'ombre. Toi aussi t'en as, la différence c'est que je ne te fais pas culpabiliser de les garder pour toi et je ne te traiterais pas de menteuse si tu ressentais un jour le besoin de me les dire. Je ne te forcerais pas non plus. » Je marquais une pause, lourdement vexé. « Je t'ai prouvé mille fois que je t'aimais. J'ai toujours été là pour toi, comme t'as su être là pour moi aussi. » Noor était la mama du groupe, indubitablement. Néanmoins, il n'en demeurait qu'on aurait tous tué les uns pour les autres, là reposait toute la force de notre gang. Je ne comptais plus les fois où je l'avais ramassée à la petite cuillère après ses ruptures, ni quand j'avais dû récupérer Hugo avant qu'il ne termine broyé par son nouvel ennemi, ni quand j'avais veillé toute la nuit sur Jiyeon qui avait vécu comme si le lendemain n'existait pas, ni secoué mer et terre pour rassurer Dani à l'autre bout du monde qui sombrait dans son burn-out. « Maintenant si je te fatigue et tu ne m'acceptes plus, il n'y a aucun problème, je comprends et je respecte, la parade est assez grande pour qu'on n'ait pas à se recroiser. Je te retiens pas. » Après tout, être rejeté par les fives pour mes secrets avait constitué l'une de mes plus grandes peurs. Elle ne faisait que se concrétiser.
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyDim 25 Juin 2023 - 17:16

True friends are never apart, maybe in distance but never in heart
Ils étaient trop en colère pour que cette conversation ait un sens. Surtout qu'au milieu de la Pride, dans le bruit et l'excitation, rien n'aidait à ce qu'ils soient vraiment concentrés et réfléchis. Mais communiquer aux pires moments était une marque de fabrique des Five - après l'alcool sans doute. Et justement, elle manquait de tequila pour affronter le regard blessé de Kai, et sa propre souffrance.

« Je pensais pas que tu avais autant de secrets envers moi » admit-elle.

C'était peut-être ça qui faisait si mal. Hugo, c'était son frère, le gars un peu maladroit qui lui offrait des verres pour la faire sourire. Jiyeon, c'était l'inconséquente qui n'avait pas vraiment d'attaches. Dani, c'était le conflit et les confidences, mais leur amitié était marquée par la relation tumultueuse que la Coréenne avait avec Hugo.

Alors que Kai, c'était ce coup de foudre amical, c'était la promesse de se marier un jour, c'était les secrets échangés la nuit, des toits de Paris à ceux de Brisbane. Elle avait cru qu'ils partageaient plus de secrets, il était le seul à savoir pour les abus de Seth - pas tous, mais il en savait déjà plus que les trois autres membres de la bande.

Sauf que ces derniers mois, elle s'était pris le drag et le mariage dans les dents, lui donnant l'impression d'être une personne de seconde zone dans la vie de Kai. Et elle, ça lui donnait l'impression qu'elle n'était pas une personne de confiance. Elle ne méritait pas qu'on lui dise les choses, après tout. Elle méritait juste d'être celle avec qui on vient boire un coup, en échangeant sur des sujets bateau comme la météo et les gossips de célébrités.

Pourquoi on lui ferait confiance, de toute façon ? Elle tombait amoureux des mauvais garçons, de ceux qui finissaient par briser sa confiance et son cœur, avant de partir avec d'autres femmes, plus jolies, plus drôles et plus intéressantes. Elle ne faisait que se tromper, alors elle ne pouvait pas mériter qu'on l'aime, ou qu'on lui confie des choses.

Les larmes roulèrent sur ses joues, sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle n'avait même pas la force de les essuyer de ses mains, se contentant de garder ses poings serrés dans les poches de son short. Elle avait l'impression que son cœur déjà brisé était de nouveau en morceaux à ses pieds, et elle peinait à respirer, étouffée par les sanglots qu'elle retenait.

« Je t'en pris, fais-moi passer pour la méchante et sois la victime. C'est plus facile, hein ? Tout rejeter sur moi, me faire partir... Parce que t'es tellement sûr que tes secrets me feront partir de toute façon. »

Noor mettait enfin le doigt sur ce truc qui l'avait toujours dérangée chez Kai. Ce manque de confiance qui lui faisait du mal, qui n'était sans doute qu'un moyen de protection pour lui. Mais elle, elle voyait ça comme une attaque, comme une remise en question de son amour pour lui.

« Tu me crois pas, quand je te dis que je t'aime puor qui tu es. Alors vas-y, enfonce-toi dans tes mensonges, et dans ta drogue, et dans ta merde. Parce que je refuse de te voir t'auto-détruire. Je t'aime trop pour rester là, à te regarder tout foutre en l'air. »

Les sanglots finirent par éclater. Et elle était toujours immobile, au milieu de la foule qui continuait de bouger. (Heureusement que ceux autour d'eux étaient trop occupés à faire la fête pour s'apercevoir du drame qui se nouaient entre deux chars de défilé, et des larmes qui roulaient sur leurs joues entre deux piques assassines.)

« Je veux juste que mon meilleur ami revienne. Celui qui semblait me faire confiance et tout me dire. Celui en qui j'avais enconre confiance... »

Sa voix se brisa, et elle essuya ses joues d'un mouvement rageur. Il ne méritait pas qu'elle pleure pour lui, et elle était pourtant en larmes, devant lui, pour lui. A toujours se faire briser le cœur par les mauvais garçons, en amour comme en amitié. Elle avait presque envie de rentrer à l'appartement pour faire sa valise et disparaître à l'autre bout du monde, sans en parler à personne. Refaire sa vie ailleurs, sans personne pour la faire souffrir.
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Noor Guerrero & @Kai Luz
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyVen 14 Juil 2023 - 13:32

Je me sentais à un détestable point de rupture avec Noor, au bord d'un périlleux précipice duquel je ne désirais assurément pas sombrer et que je m'étais plu à considérer inconcevable, en équilibre précaire sur le désastreux fil d'un rasoir qui menaçait de trancher plus d'une décennie d'amitié forte, sincère, solide et complice sans ménagement aucun.

Mon coeur martelait vigoureusement ma poitrine, sa mélodie alarmante retentissait jusqu'à mes tympans pendant que ma gorge s'éraillait de coeur et d'égo brisés. Mes lèvres se pincèrent d'émotions tandis que je confrontais Noor, déblatérant ces impulsives paroles brutes mais franches que j'avais longtemps conservées en moi, ces pseudos méchancetés que j'avais étouffées parce qu'elle n'avait à mes yeux aucun but à être proclamées, ces petits cailloux dans mes chaussures sur le chemin de notre amitié que j'ignorais parce que je jugeais plus néfaste que bénéfique de les lui jeter. Aujourd'hui, même si je me sentais plus léger d'avoir exprimé mes ressentiments, un amer regret m'envahissait de constater l'impact catastrophique qu'il avait sur ma meilleure amie. J'éprouvais derechef l'envie de m'excuser, de l'étreindre de toutes mes forces comme si cela suffisait à annihiler les maux qui la tiraillaient et à remonter les horloges du passé, d'essuyer ces odieuses larmes qui roulaient sur ses joues et ruinaient son maquillage. Mais plutôt, je haussais les épaules, désinvolte, acceptant, profondément vexé par le qualificatif de menteur dont elle m'avait affublé, de la décevoir d'entretenir plus de secrets qu'elle ne l'avait estimé. Ce jour abritait un nouveau procès, encore plus éprouvant que celui du tribunal quelques mois plus tôt.

« Je t'en prie, fais-moi passer pour la méchante et sois la victime. C'est plus facile, hein ? Tout rejeter sur moi, me faire partir... Parce que t'es tellement sûr que tes secrets me feront partir de toute façon. » Je me mordais l'intérieur de la joue, tolérant difficilement qu'elle insinue que je souhaite être une victime et choisisse la voie de la facilité, ces termes me ramenant brusquement à l'agression sur laquelle j'aurais certes préféré fermer les yeux et convoitais pouvoir tout oublier d'un coup de baguette magique. « C'est pas ce qu'ils sont justement en train de faire, mes secrets ? » Je m'enquérais, défiant mon amie du regard, blessé. « Ils ne sont pas justement en train de te faire partir ? » Je questionnais avec plus de force, l'émotion vibrante. « En fait tu me prends pour un lâche menteur. C'est tellement facile pour moi d'être comme je suis et de vivre ce que j'ai vécu. T'as raison, j'avais aucune raison de vouloir garder ça pour moi. Je devrais le crier sur tous les toits dès ce soir, en fait. Ou plutôt après que la Pride soit terminée, question de bien finir dans un caniveau cette fois-ci. » Mes mots n'avaient jamais été aussi acerbes, cependant, il était rare que je perde mon sang-froid et je ne l'avais même jamais fait avec les Five. J'étais toujours le médiateur, la force tranquille, celui qui tempérait et ne participait pas au conflit. Jamais n'en étais-je l'auteur, jamais n'avais-je mis de l'huile sur le feu, essayant plutôt de raisonner ou de protéger mes meilleurs amis de leurs frustrations réciproques et heureusement éphémères.

« Tu me crois pas quand je te dis que je t'aime pour qui tu es. Alors vas-y, enfonce-toi dans tes mensonges, et dans ta drogue, et dans ta merde. Parce que je refuse de te voir t'auto-détruire. Je t'aime trop pour rester là, à te regarder tout foutre en l'air. » « Et toi tu ne me crois pas quand je te dis que je suis pas comme ça parce que je ne te fais pas confiance ou parce que je ne t'aime pas. Je suis comme ça parce que je ne veux pas être - » Je me stoppe, rattrapant mes mots à la dérobée. « Je ne veux pas être comme je suis. Tu peux m'aimer autant que tu veux, ça changera rien au fait que moi, je m'aime pas. Je préfère être quelqu'un d'à moitié mais quelqu'un que je tolère que d'être quelqu'un complètement que j'aime pas. Mais c'est mon problème, ça. Tu peux rien y faire. C'est pas ta faute. Et je veux pas que tu essaies de résoudre mon problème. Je veux juste que tu acceptes que j'ai besoin de mon placard. » Je soulignais. « Jamais de ma vie j'aurais cru que tu me verrais comme ça. Jamais de la vie j'aurais pensé t'inviter à mon show de drag. Ca m'a fait plaisir, ça m'a fait du bien, mais ça me prend du temps. Je ne peux pas du jour au lendemain être tout ça alors que ça me terrorise d'être moi-même. » J'expire doucement, anxieux. Mon coeur bat à tout rompre, épouvanté à l'idée de perdre Noor, tentant de déployer toute l'énergie émotive qu'il contient pour lui faire comprendre mon point de vue, le lui faire accepter, la faire me pardonner. J'usais de ma dernière arme, celle qui résonnait dans les fibres même des mes sentiments, en désespoir de cause, en dernier recours, et j'espérais que la Guerrero le percevrait au moins, qu'elle comprendrait que j'étais profondément navré de lui faire de la peine, que cela était la dernière de mes intentions, mais que je n'étais pas en capacité d'être le Kai qu'elle regrettait, comme elle priait le retour de ce meilleur ami qui semblait lui faire confiance et tout lui dire, celui en qui elle clamait avoir confiance et, par conséquent, m'indiquait ne plus en avoir pour moi. « Je suis désolé que t'aies plus confiance en moi, » je formulais, la gorge serrée. « Il n'existe plus ce Kai-là. Il est mort en décembre dernier. » Les agresseurs ne s'étaient pas contentés de me passer à tabac, ils avaient aussi affichés mes secrets et traîné une poudre noir explosive sur mes relations.
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyMar 18 Juil 2023 - 16:48

True friends are never apart, maybe in distance but never in heart
« Oh, arrête de changer la narration ! Tes secrets me font partir uniquement parce que tu refuses d'en parler ! »

Elle le savait, Noor, que rien ne la ferait rejeter Kai. Quoi qu'il cache, elle se doutait que ce soit illégal ou immoral, et il n'y avait donc pas de raisons qu'elle le repousse juste pour ça. C'était seulement le fait qu'il ne lui fasse visiblement pas confiance qui ne passait pas. Qui ne passait plus, surtout, parce qu'elle avait toujours su au fond d'elle qu'il y avait des choses qu'il ne disait pas.

« Parce que c'est l'un d'entre nous qui t'a jeté dans le caniveau ? Que tu aies des secrets pour le monde entier, je m'en fous, ils te connaissent pas. Mais à moi ? Moi je t'ai pas frappé pour être drag ! »

Elle l'avait accepté, immédiatement, sans se poser de questions. Il aimait les talons hauts et les paillettes ? Aucun souci, ça lui ferait une personne de plus à qui en parler - parce qu'elle savait que Hugo passait en off chaque fois qu'elle parlait mode ou maquillage, agrémentant juste son discours de "oui oui" plus ou moins bien placés.

« Peut-être que ça te terrorise parce que t'es seul, et que t'as personne pour t'aider à mettre des mots sur tout ça ? »

Surtout sur des notions qui devaient singulièrement se confronter aux valeurs inculquées par son éducation brésilienne, et la foi catholique profondément ancrée en Amérique du Sud.

« Mais c'est pas un placard que t'as autour de toi, Kai. C'est un foutu bunker. Et j'ai plus la force de rester dehors sur la plage, en pleine tempête, à attendre que tu ouvres la porte. »

Peut-être que la visite des plages du débarquement un matin d'hiver lui avait laissé une image très poétique des bunkers frappés par le froid vent du Nord. Mais elle imaginait très bien Kai au plus profond de ces tonnes de béton, en chien de fusil sur le sol froid, à tout faire pour ignorer la vie qui reprenait tout autour.

« Il est pas mort, ce Kai. Tu refuses juste de te laisser être blessé, et tu le bâillonnes dans un coin de ton cerveau. Le pire, c'est que t'es un bel hypocrite, parce que tu m'as jamais laissé faire la même chose, et t'avais tout un tas de beaux arguments pour me faire parler. »

Il était celui qui l'avait sortie de la dépression après la rupture brutale d'avec Seth. Celui qui avait fini par apprendre les violences et l'alcool, et toutes les horreurs qui parsemaient cette relation toxique qu'elle avait été incapable de quitter.

« Tu veux qu'on aille mieux, mais nous on a pas le droit de vouloir que toi, tu ailles mieux ? Alors autant qu'on arrête de se battre. Qu'on arrête tout court, en fait. Parce que j'ai pas la force de faire comme si de rien n'était quand on est tous en train de s'écrouler. »

Les larmes coulaient librement sur ses joues, et elle espérait presque qu'il se mettre à pleuvoir pour ne pas avoir l'air ridicule, au milieu d'une manifestation qui devait parler de joie et de fierté. Mais elle ne pouvait pas être joyeuse quand tous ses amis allaient mal et le cachaient - et les canaux vénitiens lui manquaient, avec son prosecco, et la langue inconnue, et cette architecture si belle, avec ces lourdes maisons tenant sur des pilotis semblant bien fragile. Kai était un bunker imprenable, elle était une maison vénitienne sombrant dans la lagune.
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Noor Guerrero & @Kai Luz


Dernière édition par Noor Guerrero le Dim 13 Aoû 2023 - 16:57, édité 1 fois
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyDim 13 Aoû 2023 - 13:46

Mon coeur martèle férocement ma cage thoracique, ses manifestations insurgées pulsées par mes émotions brutes se propulsant jusqu'à mes tympans vibrants, gommant la musique tonitruante de la fête environnante. Si les célébration battent leur plein autour de nous, les silhouettes colorées et joviales ne sont qu'abstraites tandis que mon attention est dévouée entièrement à Noor. Nerveusement, mes dents pressent l'intérieur de ma joue alors que je regrette de tout mon coeur cette dispute qui possède tous des tons du cauchemar. De mémoire, jamais nous n'avions réellement levé le ton l'un contre l'autre. Si des conflits, des contrariétés ou des quiproquos avaient pu pimenter quelques fois nos échanges, notre amitié avait toujours repris ses droits, exponentiellement solide et complice, tel un élastique qui récupère sa forme initiale peu importe à quel point les épreuves aient pu tirer dessus. Cependant, depuis mon agression et ses conséquences, l'élastique qui nous liait me paraissait étiré avec une puissance sauvage et dangereuse sans précédent. Je redoutais avec effroi que les fibres se rompent mais sévèrement buté, j'étais aussi incapable de trouver un terrain d'entente avec Noor pour relâcher cette douloureuse pression.

Et cette incapacité à se faire entendre, à se faire comprendre, me terrorisait et me laissait augurer le pire. Avions-nous touché nos limites ? Etions-nous confrontés à un point de non-retour ? Si les paroles de mon amie résonnaient de sincérité, il n'en demeurait que j'étais incapable d'y obtempérer. M'autoriser à être authentiquement moi face à elle après des années de secrets et de non-dits m'étaient inconcevable, l'inviter dans ce jardin secret qui égayait ma vie sonnait comme mettre à mal ce havre intime et laisser évoluer tout ce que je rejetais chez moi. Je saisissais la peine de Noor, ce sentiment de trahison et de lâcheté de ma part qu'elle décrivait, cependant, autant sa réalité tranchante pouvait-elle me blesser profondément et sans doute indélébilement, autant elle ne détenait pas le pouvoir de me faire changer de position.

Alors, mon coeur, anéanti par mon égo et ma morale altérée, beuglait son refus de devoir faire le deuil de ma meilleure amie. Mon palpitant rugissait désespérément sa terreur de la perdre alors que je l'aimais tant.

« Peut-être que ça te terrorise parce que t'es seul, et que t'as personne pour t'aider à mettre des mots sur tout ça ? » Je cille, fixe la Guerrero en guise de réponse, de ce regard empli de douleur et d'innocence. Mes lèvres se serrent avant que je ne tente de lui expliquer à quel point cette solitude m'est indispensable, m'est salutaire, m'est vitale. Je n'ai ni l'envie, ni le courage, ni la force de m'assumer au grand jour. Je m'interdis avec véhémence ces parts de ma personne, les exhiber alors que je les rejette et que mon seul compromis reste à les faire vivre par l'intermédiaire d'une double vie rime avec désastreuse épouvante. Cependant, je réalise plus que jamais que ce placard que Noor qualifie de bunker érige fossés et murs entre nous et que non seulement ma meilleure amie en souffre mais qu'elle commence à en être saturée.

En réponse à son parallélisme avec sa relation toxique avec Seth, je lui rappelle que dans mon cas, la toxicité provient de ma propre personne. Je ne peux pas être en paix avec une rupture ni le mal qu'une personne me fait lorsque cet individu est moi-même. « Ce n'est pas la même chose. Tu souffrais à cause de Seth, pas à cause de qui tu es, » je réplique. A mes yeux, Noor avait été victime. Dans ma situation, j'étais à la fois victime et bourreau. « Tu veux qu'on aille mieux, mais nous on a pas le droit de vouloir que toi, tu ailles mieux ? Alors autant qu'on arrête de se battre. Qu'on arrête tout court, en fait. Parce que j'ai pas la force de faire comme si de rien n'était quand on est tous en train de s'écrouler. » Mes oreilles sifflent pendant que la réalité de perdre à jamais Noor s'impose pernicieusement en moi. Mon estomac se renverse, inoculant la sensation d'un profond mal du pays, en répercussion à l'adage dépeuplant le monde avec le manque d'une seule personne si chère qu'il est inimaginable qu'elle puisse disparaître. Pourtant, je ne vois plus que les larmes qui roulent sur les joues hâlées de la trentenaire tout en m'incriminant de les faire perler. Je ne l'entends que formuler un arrêt des combats ; un abandon de navire qui permettrait au moins de rescaper quelques âmes. Est-ce que je n'étais plus qu'un poids dans la vie de Noor ? Est-ce que je n'étais plus que cet homme menteur et hypocrite qu'elle décrivait sans vergogne ? Est-ce qu'elle n'était pas mieux sans moi, désormais, et que comme toute bonne chose, une fin s'imposait ? « T'as raison, » j'agrée, la mort dans l'âme. « Cuide-se*, Lyb, » je soupire et lui accorde un regard immensément triste avant de tourner les talons. Nous étions tous les deux au pied du même mur mais d'un côté opposé, et peu importe tous les efforts que Noor pouvait y consacrer, j'étais incapable de le faire tomber de mon côté. Alors, plutôt que de la laisser se désoler dans ces limbes empoisonnées, je favorisais m'en distancer à contrecœur, intimement convaincu qu'il s'agissait de la meilleure option pour le bien-être de Noor.

*"Prends soin de toi" en portugais.
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Message(#)true friends are never apart, maybe in distance but never in heart (noor #5) EmptyMer 16 Aoû 2023 - 18:25

True friends are never apart, maybe in distance but never in heart
La chape de béton qui pesait sur Noor ne semblait pas vouloir partir. C'était glaçant, d'entendre les cris de joie, les musiques entraînantes, les appels à la danse. Parce qu'elle, elle avait l'impression d'être Rose, sur sa pauvre blanche de bois, à regarder Jack s'enfoncer dans l’Arctique. Jack, et tout le Titanic, avec son orchestre. Superbe atmosphère de fin du monde au milieu des cotillons et des paillettes.

C'était frustrant, parce qu'elle essayait de comprendre Kai, de savoir ce qu'il pensait. Et d'habitude, elle était plutôt douée à ce jeu. Ils s'étaient toujours compris d'un coup d’œil ou d'un geste, tenant presque des conversations silencieuses au milieu des Five. Là, tout semblait coupé, et elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il disait ou ce qu'il voulait. Ou alors, c'était que d'un coup, elle lui en demandait trop, arrêtant d'être celle qui attendait patiemment pour devenir celle qui voulait des réponses devant le mal-être évident de son meilleur ami.

« Je suis désolée... » souffla-t-elle.

Il partait déjà, lui tournant le dos sans un regard en arrière. Et elle, elle restait là, les bras ballants, le ventre noué. Parce qu'elle n'était pas assez pour lui. Pas patiente, pas prête à le regarder souffrir sans rien dire, pas assez digne de confiance. Ses amis refusaient de partager leurs secrets avec elle, et ils avaient peut-être raison... Elle avait dû faire quelque chose qui les avait blessés, même si elle ne se souvenait pas quoi.

Kai avait vite disparu de sa vue, englouti parmi les grands silhouettes en talon, quand elle se laissa tomber au sol, à peine consciente des gens qui se pressaient autour d'elle. Prendre soin d'elle ? A quoi bon, puisque personne ne s'intéressait à elle et à ses ressentis. Peut-être qu'elle ferait mieux de disparaître, d'arrêter de lutter. Les gens finissaient toujours par partir, elle le savait. Ils ne restaient jamais pour elle, et ses amis ne semblaient plus faire exception...

« Reste pas là, ma fille, tu vas te faire marcher dessus ! »

Un bras puissant la tira de sa position au sol jusqu'à l'amener à un banc un peu à l'écart. Juste assez bien placé pour voir le char des drag queens, et lui rappeler qu'elle aurait mieux fait de l'éviter plutôt que de s'en approcher en espérant y croiser Kai. Elle épousseta distraitement ses vêtements, grimaçant en effleurant ses jambes - elle devait s'être fait des bleus en tombant au sol. Pour le moment, elle se contenta juste de reposer sa main sur le banc, trop épuisée pour regarder l'étendue des dégâts ou tenter de se relever pour rentrer chez elle.





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