i was on my way to buy some flowers for you
@Ruben Hartfield (crédit gif/thaygifs)

À dormir seule ou à dormir avec moi ? Mavis accorda à Ruben un regard par-dessous la barrière de ses cils blonds, et qui laissa passer l’idée qu’elle ne lui répondrait pas, même pas dans ses rêves les plus fous. La question ne se posait pas, le marché qu’ils avaient conclu était clair : ils ne dormaient quasiment jamais ensemble. C’était pathétique au fond, d’être relégué à la place de coups rapides entre deux gardes, et c’était bien pour ça aussi que son intervention dans sa bulle d’intimité était un troublante en vérité.
Elle ne se souvenait pas d’un moment prolongé avec lui en dehors de la fois où il l’avait invité à dîner chez son frère à l’époque où il y habitait toujours. D’ordinaire, il ne s’agissait que d’opportunités qu’il cueillait en s’assurant certes qu’elle était d’accord, prenant son avis en compte sans jamais y déroger, mais qui ne reflétaient rien d’autre qu’une pulsion passagère, un besoin de relâcher une pression induite par son rôle au sein de l’organigramme de l’hôpital. Elle n’avait pas envie de le lui rappeler maintenant, elle appréciait trop l’idée qu’il trouve place dans son lit pour quelques heures au moins. Aussi, elle garda le silence en le laissant à son appréciation. Nul doute que Ben saurait tirer vers celle qui ferait reluire son ego de toute façon.

Elle répondit au reste en revanche, s’amusant de la possibilité qu’il soit pris à son propre piège en tombant amoureux d’elle avant qu’elle, elle ne tombe amoureuse de lui "Oh, je vois. C’est juste une tactique que tu fondes sur l’idée que, comme je suis jeune et influençable, je crois aux contes de fées ?" Plus précisément aux cadeaux, aux attentions, aux mots doux, et que ça lui faisait écarter les cuisses tellement ça soulageait son besoin compulsif d’attention ? Elle marqua une pause mentale : ce n’était pas le cas, mais elle ne nierait pas l’idée que ça lui faisait plaisir. Ce qui revenait à dire que ça l’était au fond, mais plutôt crever que de l’avouer.
A défaut d’être totalement conquise, elle pouvait au moins apprécier ses efforts. Elle refusa de le lui dire, continuant sur sa petite comédie pour ajouter, un ton en dessous, en comprenant que l’entreprise de Ruben n’était en vérité qu’un plan bien structuré pour l’enfoncer un peu plus profond dans son lit "Je me sens utilisée." Absolument pas en vérité, il lui fallait plus que ça. D’autant qu’elle savait qui menait vraiment le jeu entre eux, et ce n’était sûrement pas le jeune homme S’en rendait-il compte ? "Tu sais ce que je préfère chez toi, Ben ? Ta modestie." lui glissa-t-elle alors juste après son laïus, lui donnant un nouveau baiser en riant légèrement parce qu’elle ne lui reprocherait jamais d’être un prétentieux de premier ordre à dire vrai : il était un homme qui en avait sous la semelle, il aurait tort de prétendre ne pas s’en rendre compte pour mettre à l’aise ceux qui pensaient qu’amenuiser son talent pour laisser de la place aux autres était un gage d’honnêteté. Ça ne l’était pas, c’était de la bêtise pure. Ruben n’avait pas travaillé autant pour être modeste, et elle était la mieux placée pour le comprendre sans lui jeter la pierre à ce sujet.

Elle n’avait pas besoin de le remercier pour tout ça, c’est ce qui lui répondit quand elle se dégagea de lui pour mettre ses fleurs dans l’eau, et lui proposer un échange de bon procédé en cuisinant pour lui plutôt que de faire appel à un service extérieur. Ça l’étonna qu’il le lui dise de cette façon, peu habituée elle-même à agir sans idée derrière la tête, attendant toujours quelque chose de la personne à qui elle rendait service, ou à qui elle faisait plaisir. Elle cuisinerait néanmoins, même si elle n’avait pas besoin de lui prouver qu'il avait eu raison de lui accorder sa journée en lui montrant sa gratitude, l’idée de lui rendre la pareille lui plaisant assez pour qu’elle reste campée sur sa position et réfléchisse un instant à ce qu’elle allait préparer pour leur festin.
Mais il la prit de cours, revenant vers elle pour qu’elle puisse le toucher, ne boudant pas son plaisir et se rancardant sur les projets qu’il lui soupçonnait  de couver en même temps "Y aura sans doute d’autres choses aussi. Mais je suis pleine de surprise, tu devras attendre un peu avant de prendre toute la mesure de ce que t’as déclenché en venant ici dans cette tenue." Bien sûr qu’ils n’allaient pas jouer au dé, c’était aussi évident que leurs corps étaient déjà chargés d’électricité, et que leurs paroles échangés n’aidant en rien à se tempérer, il y avait de fortes chances pour que le repas passe à la trappe pour être consommé un peu plus tard dans la soirée. Les mains de Ben se posèrent sur ses fesses, celles de Mavis restèrent à explorer les reliefs de sa peau sous son manteau, et ses yeux restèrent accrochés aux siens dans nulle autre tentative que de chercher à anticiper la moindre de ses actions pour pouvoir les contrer, joueuse bornée et taillée pour la gagne déloyale "Pas seulement dans ta manche." Elle arqua un sourcil, laissant un sourire en coin fendre son visage "D’ailleurs oublie pas que je dois l’essayer, ce short à paillettes." fit-elle avant de se décoller de lui pour faire naître un sentiment de frustration chez lui qui se manifesta sous la forme d’un léger grognement qui la fit rire pendant qu’elle ouvrait son frigo pour consulter ses options en matière de menu d’anniversaire "Tu viens ici pour me forcer à célébrer quelque chose que je déteste, et t’attends de moi que je me charge du divertissement ?" Elle fit claquer sa langue tout contre son palais en secouant la tête. Elle plaisantait bien sûr, elle n’avait pas envie de détailler tout ce qui lui passait par la tête à ce moment pour ne pas déroger à leur programme immédiat, les besoins de Ruben devenant soudainement plus importants que ses envies, et la connaissance de ses habitudes lui faisant réaliser qu’il avait sans doute passé la journée sans rien dans le ventre lui donnant comme mission d’y remédier au plus vite.

Elle sortit de quoi préparer une salade complète pour deux, se disant que son gâteau d’anniversaire serait assez lourd pour leur tenir au corps, et posa le tout sur le plan de travail alors que Ruben remontait ses manches pour l’aider. Oh, pas par bonté d’âme, elle savait que la patience du docteur était limitée, et que plus vite le repas ingurgité, plus vite ses mains retrouveraient leur place sur son corps, sa bouche sur la sienne, et leurs âmes soudées pour un temps compté "Tu sais quoi, on va décider d’un truc pour ce soir." lui fit-elle en vrillant sur ses talons pour aller chercher sa planche à découper, un plat à salade, et deux couteaux. Elle en tendit un dans sa direction pour ne pas perdre de temps, et plissant le haut de son nez, elle lui dit tout bas en se penchant de côté pour lui donner un baiser rapide avant toute chose "On parle plus de mon père ce soir. C’est juste toi et moi et cette romaine que tu dois couper en lamelles, et que ça saute." Il n’avait pas besoin de lui dire qu’il savait suivre les ordres pour lui en donner.

rp terminé.