Birdie s’est retrouvée un peu plus tôt dans la semaine à regarder la devanture du local. De l’extérieur, c’est toujours un local défraîchi, vieux, ancien, qui aurait besoin d’une fraîcheur nouvelle. Et d’un logo. Un beau logo dessiné, un symbole pour représenter ce qui est en train de se bâtir. Elle a essayé de griffonner quelques trucs mais ça ne va pas. Elle ne trouve rien, elle n’arrive à rien et elle s’agace bien plus facilement qu’à la normale. Le départ de Jor- non, de Will la travaille encore, lui pèse autant et elle se sent plus soupe au lait qu’à l'accoutumée. Autant dire que la Pride est vue comme une bénédiction ; au moins, ça mettra un peu de gaieté dans l’esprit. Merlin sait à quel point la blonde en a besoin en ce moment.

Quand ils ont parlé d’un mur collaboratif, Birdie a songé avec qui elle pourrait y aller. Elle n’a pas envie de rester gluée à Jordan et autant profiter de cet évènement pour renouer avec des personnes qu’elle n’a pas vu récemment. Alors voilà comment elle s’est retrouvée à penser à Kieran. Il dessine, Kieran, non ? Comme une illumination qui l’a faite bloquée un instant. C’est exactement ce dont elle aurait besoin. Quelqu’un qui puisse lui faire quelque chose de beau. Elle ne doute pas du talent de son ami ; autant profiter du mur en question pour voir de quoi il est capable, non ? Est-ce qu’elle serait en train de planifier un test sans que le concerné soit au courant ? Peut-être. En tout cas, elle prend vite l'initiative de l’inviter pour cette activité qui peut être très cool quoi qu'il arrive. En tout cas, Birdie adore l’idée. Ça peut être thérapeutique comme activité.

Elle repère vite Kieran pour aller passer ses bras autour de lui afin de le serrer contre elle. “Salut mon pélican au saumon!” Est-ce qu’elle doit parler de Raphael ? D’un côté, elle aimerait bien, ça lui changerait les idées. Mais de l’autre, ce ne sont pas vraiment ses affaires. Cependant… Elle verra bien. Pour l’instant, elle lui fait un large sourire en glissant son bras autour du sien pour se diriger vers le mur. “T’as bonne mine, ça fait plaisir.” Souvenir de l’an dernier où Kieran avait la mine complètement défaite. “Tu préfères quoi ? De la peinture, des bombes, de la craie ? Je suis ouverte à tout.” Placardé un sourire et un semblant de bonne humeur semblent être d’une facilité incroyable. L’ambiance aide. La créativité est là. La musique aussi. Les couleurs encore plus. Tout ce cocktail lui donne un sentiment de plénitude certain. Peut-être que le petit joint enfilé juste avant de venir à aider aussi.

@kieran halstead

(FORTITUDE VALLEY).
Une invitation comme celle-ci, ça ne devrait pas susciter autant de réflexion.

Pourtant, Kieran a établi mentalement la liste des pour et des contre quant à l’idée d’accepter la proposition de Birdie, avec laquelle il n’est pas forcément à l’aise. Ce n’est de loin pas contre la jeune femme avec laquelle il apprécie de passer du temps – sa légèreté lui fait du bien – c’est l’activité proposée qui suscite sa crainte. Depuis que Raphael a eu la bonne idée de le taxer d’homophobe plutôt que de chercher à comprendre sa réaction quant au baiser qu’ils ont échangé, le brun n’est pas particulièrement à l’aise et ne peut s’empêcher de se demander si son ami a raison. Le problème, c’est que Kieran dicte sa conduite en fonction de la manière dont les autres jugent ou commente celle-ci ; on pourrait lui dire qu’il est capable de commettre un homicide de sang-froid qu’il serait en mesure de se convaincre que c’est le cas – peu importe si, en réalité, il a tendance à s’excuser auprès des moustiques qu’il tue, tout en leur souhaitant, rongé par la culpabilité, un « bon voyage ». Au-delà de ces paroles qu’il n’a pas su oublier, l’humeur chancelante de l’illustrateur ne l’aide pas à envisager une telle sortie ; il sait qu’il pourrait se sentir très vite dépassé par l’enthousiasme de la foule, autant que par l’ampleur de celle-ci, et qu’il pourrait être vite sujet à une anxiété qu’il ne saurait maîtriser. Mais il a aussi promis à son entourage, ses sœurs en tête de liste, de ne pas se refermer sur lui-même et d’essayer d’aller de l’avant dans son quotidien. Il se sait sous étroite surveillance depuis son geste désespéré, et si ses intentions sont déguisées par un besoin de rassurer ses proches, il ne peut pas nier, au fond, que sortir la tête de son appartement pour côtoyer quelqu’un d’aussi solaire que Birdie ne peut certainement pas lui faire de mal.

Alors Kieran met ses appréhensions de côté, se pare de couleurs pour l’occasion, lui d’ordinaire tristement vêtu d’une seule teinte de vêtements qui est le noir ; optant pour une chemise colorée et un pantalon clair. La foule est dense, mais pas aussi impressionnante qu’il ne l’aurait cru, ce qui a le don de le rassurer et qui l’avantage au moment de chercher la bouille de Birdie parmi tous les visages inconnus qu’il scrute en avançant jusqu’au mur collaboratif. C’est la jeune femme qui le repère en premier, toujours aussi tactile. Et même si Kieran n’est pas particulièrement à l’aise avec les contacts, il doit reconnaître que ceux de Birdie sont devenus habituels au point où il s’inquiéterait si elle ne le prenait pas dans ses bras – et qu’il en a cruellement besoin, actuellement. “Salut mon pélican au saumon!” Timidement, il passe des bras hésitants autour d’elle pour l’étreindre, avant de s’éloigner et de rire au surnom qu’elle lui offre. « Salut. » Son sourire se mue en moue gênée en réalisant qu’il n’est de loin pas aussi créatif qu’elle, et, surtout, qu’il en est désolé. Son bras autour du sien, il se laisse guider par Birdie, alors que ses lèvres s’étirent à nouveau. “T’as bonne mine, ça fait plaisir.” - « C’est parce que ça me fait plaisir de te voir. » Il n’exagère même pas, alors qu’il est véritablement heureux qu’elle l’ait contacté, lui qui n’ose jamais faire le premier pas de peur de déranger les autres. “Tu préfères quoi ? De la peinture, des bombes, de la craie ? Je suis ouverte à tout.” Oh, ce n’est pas une bonne idée de lui laisser le choix, lui qui est incapable de prendre la moindre décision. « Hm... peinture ? » Il se lance néanmoins, peu à l’aise avec les bombes. « Si t’es d’accord, bien sûr. » Il attend son approbation, observant le mur devant eux, à la recherche d’un espace libre et, surtout, d’une idée. « Tu sais déjà ce que tu vas faire ? » Il l’interroge, restant ensuite silencieux un instant avant d’avouer : « oh, et je voulais te dire... ça m’a fait plaisir que tu me proposes de t’accompagner, alors merci pour ton message. » Elle aurait eu mille autres personnes bien plus adaptées que lui avec qui passer ce moment ; et le fait qu’elle pense à lui a le mérite de lui rappeler qu’il n’est peut-être pas totalement insignifiant pour tout le monde.

@Birdie Cadburry

« Salut. » Le sentir te prendre contre lui est toujours une petite fierté car tu sais que tous ne sont pas comme ça, Kieran encore moins. Il faut croire que tu es abonnée et attirée par les personnes qui n’aiment pas forcément le contact physique mais qui te laissent faire. T’as envie d’espérer que c’est parce qu’ils t’aiment et t’adorent assez pour savoir que tu ne leur veux pas de mal, prouver qu’un petit hug ne fait jamais de mal et que ça serait trop visible que ça ne va pas si bien que tu le prétends si tu ne le fais pas. Tu n’as pas envie de miner la journée, ni le moral ; la journée des fiertés est justement faite pour se célébrer dans la joie et la bonne humeur. Même si ça devrait être tous les jours comme ça mais ça, c’est une autre histoire. « C’est parce que ça me fait plaisir de te voir. » Tu le tape gentiment au bras. “Flatteur va. Je remarque même que t’as osé les couleurs.” Tu te rappelles que Rapahel a critiqué le manque de couleurs dans la garde robe de Kieran - chose que tu avais bien remarqué. Ce qui fait que tu remarques aujourd’hui le changement.

« Hm... peinture ? » Tu souris alors que vous vous mettez à la recherche d’une place pour faire vos œuvres. « Si t’es d’accord, bien sûr. » Tu secoues la tête avec vigueur. “Bien sûr! Tout me va!” L’air enjoué, les pommettes souriantes, rien ne peut laisser paraitre que ça ne va pas en ce moment, c’est presque effrayant à quel point ça semble si facile. Il faut dire que t’es aussi en mission pour ton local alors ça aide à faire passer tes petits problèmes sur un autre échelon de tes priorités. Et puis, tu n’as jamais été du genre à te lamenter en premier lieu. « Tu sais déjà ce que tu vas faire ? » Tu pouffes de rire mais t’as pas le temps de répondre. « Oh, et je voulais te dire... ça m’a fait plaisir que tu me proposes de t’accompagner, alors merci pour ton message. » Ta tête tourne vers lui, ses prunelles le regardent avec douceur - t’es clairement en mode maman bear. “Le fait que t’ai accepté m’a encore plus fait plaisir. J’ignorais si t’allais adhérer mais je me suis dit que Kieran pourra pas refuser quelque chose d’artistique.” Autant dire les choses comme tu les penses, non ? “Ca faisait longtemps en plus donc c’était bénéfique pour tout le monde.” Tu pointes du doigt un coin qui a l’air plutôt calme. “Oh, va m’attendre là bas, je vais prendre de quoi faire de la peinture!” Tu le pousses carrément alors que tu files pour le matériel.

“Bon, j’ai que quatres couleurs, un pinceau et un rouleau mais c’est mieux que rien.” Du violet, du jaune, du rose et du bleu. Il y a déjà de quoi faire et t’es bien satisfaite - tu te fais aussi les bras à porter les petits pots mais t’as gagné en muscle avec les meubles que tu balades pour l’appartement ou le local. “Je deviens She-Hulk. On dirait pas mais j’ai du muscle!” Et t’es fière de le dire en plus. “Alors, t’as une idée toi ? De ce que tu veux faire. Je vais y aller au feeling. On devrait mettre nos empreintes de mains. Dommage qu’on puisse pas faire du bodypaint. Oh ou mettre nos traces de fesses, ça, ça aurait été drôle.” Birdie, tu parles comme tu penses, c’est épuisant.

L’étreinte de Birdie lui fait plus de bien qu’il ne veut l’admettre et c’est un peu à contrecœur qu’il la laisse s’en aller (que Jordan range ses griffes, c’est en tout bien, tout honneur). La légèreté de Birdie est exactement ce dont il a besoin aujourd’hui ; il n’a aucune envie de continuer à ressasser ses pensées, mais plutôt de se perdre dans le fil de celles de Bird, pas toujours simples à comprendre, mais autrement plus agréables. “Flatteur va. Je remarque même que t’as osé les couleurs.” - « Ouais, ça l’aurait fait moyen que je me pointe ici comme si j’allais à un enterrement, nan ? » Question rhétorique ; bien sûr que ça n’aurait pas été adapté. Si Kieran préfère le confort de vêtements passe-partout, il a néanmoins conscience qu’en vue de la thématique du jour, il aurait été de mauvais goût d’arriver tout de noir vêtu comme il en a l’habitude. On ne dirait pas, mais sa penderie possède aussi quelques vêtements pastel, même s’il ne les revêt que pour les grandes occasions – aujourd’hui en est une.

Même s’il aurait sans doute été plus judicieux d’opter pour des habits qu’il n’aurait pas regrettés, puisque l’activité du jour nécessite, inévitablement, de se salir les mains. Si l’Art et la création sont des domaines qu’il maîtrise, il n’en va pas de même pour l’organisation et la propreté quand il s’y adonne ; il finit toujours avec des traces de peinture sur le visage ou du crayon sur ses mains, et ses vêtements n’y échappent pas plus que sa peau. Il aurait pu jouer la sécurité, mais Kieran n’a évidemment pas réfléchi à ça, alors à défaut il oublie l’idée du spray, qui est bien trop dangereux. La peinture, c’est bien, c’est quelque chose qu’il maîtrise et qui peut facilement s’adapter au mur qui leur fait face. “Bien sûr! Tout me va!” Il est quelque peu rassuré de l’entendre, Kieran ayant craint d’avoir fait le mauvais choix – d’autant plus en considérant que le simple fait de prendre une décision le met déjà mal à l’aise, alors que Birdie s’en agace, ça aurait été la goutte de trop. Birdie est toute pimpante et il s’en surprend toujours autant – à croire qu’il lui faut un petit temps d’adaptation à chaque fois que leurs chemins se croisent à nouveau. Et alors qu’ils cherchent un pan de mur, Kieran n’est pas encore inspiré, raison pour laquelle il se tourne vers Birdie dans l’espoir qu’elle l’aiguille quelque peu, tout en la remerciant d’avoir pensé à lui. “Le fait que t’ai accepté m’a encore plus fait plaisir. J’ignorais si t’allais adhérer mais je me suis dit que Kieran pourra pas refuser quelque chose d’artistique.” - « Je suis trop facile à amadouer, c’est pas possible. » Il râle avec une certaine théâtralité. Oui, il est facile de l’acheter quand on use de sa passion comme argument. “Ca faisait longtemps en plus donc c’était bénéfique pour tout le monde.” Il secoue la tête avec vigueur pour confirmer ces paroles-là, alors que Birdie repère un coin plus calme. “Oh, va m’attendre là bas, je vais prendre de quoi faire de la peinture!” - « Oh euh oui, d’accord. » Il n’a pas vraiment le choix alors qu’il vacille déjà sur ses deux pieds, pris au dépourvu après que Birdie l’ait poussé, retrouvant son équilibre après quelques instants pour mieux se diriger vers la direction indiquée.

“Bon, j’ai que quatres couleurs, un pinceau et un rouleau mais c’est mieux que rien.” Il observe les couleurs en question, fronce les sourcils un instant comme l’expert qu’il est et qui jauge de sa récolte. « T’inquiète, ça va le faire, aucune couleur est impossible à reproduire. » Il manque peut-être une couleur primaire, mais il ne se fait pas de souci ; il a toujours réussi à produire la couleur voulue, même si cela lui a pris des dizaines d’essais. “Je deviens She-Hulk. On dirait pas mais j’ai du muscle!” - « Je vois ça, ceci dit vu la gueule des effets spéciaux, je suis pas sûre que ce soit la comparaison la plus flatteuse. » Il souligne avec un haussement d’épaules et un sourire à peine amusé. Ouais, She-Hulk qui a l’air de s’être pris un rouleau compresseur dans la série, mais soit, il voit où elle veut en venir. « J’ai quand même le droit de t’aider à t’en décharger ou ce serait pas très sympa pour ton ego, Jennifer ? » Il demande, les bras qui sont prêts à l’aider à poser les pots à terre, mais ne voulant pas contrecarrer ses plans de puissance et de muscle. « Du coup, t’as pris du muscle parce que ça y est, vous déménagez avec Jordan ? » Il questionne, sachant qu’aux dernières nouvelles ils étaient toujours à la recherche de la maison de leurs rêves. “Alors, t’as une idée toi ? De ce que tu veux faire. Je vais y aller au feeling. On devrait mettre nos empreintes de mains. Dommage qu’on puisse pas faire du bodypaint. Oh ou mettre nos traces de fesses, ça, ça aurait été drôle.” À cette proposition, Kieran écarquille légèrement les yeux, fronce les sourcils et jette un coup d’œil autour d’eux comme s’il craignait qu’on ait entendu la jeune femme. « Mais enfin Birdie tu vas pas te mettre les fesses à l’air pour... » Si. Si, elle en est tout à fait capable et c’est quand il s’en rappelle qu’il s’interrompt dans sa réflexion. « Les mains, c’est bien les mains aussi. » C’est même très bien. « Et euh, j’sais pas trop. À chaud j’hésite entre un poing levé aux couleurs de l’arc-en-ciel, façon combattant ou quelque chose de plus doux, genre deux silhouettes qui se tiennent dans les bras et s’embrassent, mais en version un peu stylisée et abstraite. » Ouais, pas d’idées, hm ? « Si t’as une préférence, t’as approximativement cinq secondes pour voter. » Bon, peut-être plus le temps qu’il arrive à ouvrir ce petit pot de peinture. Ou même beaucoup plus, quand il finit par se résoudre à le tendre à Birdie. « She-Hulk est encore un peu avec toi ? » Il lui demande, presque suppliant.

@Birdie Cadburry

Spoiler:

« Ouais, ça l’aurait fait moyen que je me pointe ici comme si j’allais à un enterrement, nan ? » Un sourire s’étire sur les lèvres de la jeune femme ; des paroles qui font écho à la conversation qu’elle a eu avec Raphael avant la Pride et qui met tout le monde d’accord, au moins. Elle se demande parfois si les deux (anciens ?) amis communiquent de temps en temps mais elle n’osera pas mettre les pattes dans la tombe ; même Birdie Cadburry sait parfois rester à sa place et ne pas créer de situations gênantes. Surtout qu’avec des personnalités comme Kieran, cela peut vite arriver. Même si cela n’empêche pas Birdie de le repousser parfois dans ses retranchements, tout comme quand elle le prend dans ses bras - de toute façon, quand on la connaît, on sait que c’est dramatique si elle ne le fait pas, c’est qu’il y a une chauve souris sous le rocher.
« Je suis trop facile à amadouer, c’est pas possible. » La jeune Cadburry s’exclaffe doucement en caressant gentiment son bras. Mais non, c’est juste parce que tu m’aimes bien que ça a été facile. Voilà une raison qui flatte son égo à la jeune femme et aussi parce que c’est un peu vrai… Non ? Elle n’a pas envie que Kieran se croit être facilement atteignable alors qu’au final, elle a bien cherché l’occasion la plus parfaite pour le mettre à l’aise afin de lui demander un tout petit service. « Oh euh oui, d’accord. » Birdie file aussi rapidement qu’un vampire en mission vers les pots et les accessoires, n’hésitant pas à hisser et à montrer canines et griffes envers ceux qu’il semble vouloir tout prendre pour eux. Ce n’est pas ça, le principe, et là voilà qui réussi à revenir avec quelques trouvailles non négligeables et suffisantes pour accomplir la mission du jour.

« T’inquiète, ça va le faire, aucune couleur est impossible à reproduire. » T’es un magicien, je te fais confiance. Ah, c’est qu’elle commencerait presque à faire de sa flatterie pour le brosser dans le sens du poil d’entrée de jeu. Charmante créature qu’elle peut être, elle le pense sincèrement. Birdie a déjà vu ce que Kieran sait faire, elle n’a pas pensé à lui pour rien. Et puis, ça lui donne un peu de baume au cœur de pouvoir oublier quelque temps le départ de Will qui reste avec un goût d’ail dans la bouche tellement que c’est amer. L’associé qui se fait la malle à l’autre bout du globe aurait pu aussi bien lui foutre un pieu dans le coeur qu’il aurait saigné tout pareil. Et ce n’est pas que sur le plan professionnel, mais aussi personnel. Birdie a toujours cru que Will serait éternel à Brisbane. Force est de constater que personne ne l’est. « Je vois ça, ceci dit vu la gueule des effets spéciaux, je suis pas sûre que ce soit la comparaison la plus flatteuse. » La voilà qui fait un O de surprise. Vraiment ? J’ai pas encore vu la série. Qu’elle avoue sans sourciller car elle n’a pas la patience de rester une heure devant quelque chose. Elle pourrait se regarder ça en faisant sa couture, ceci dit. « J’ai quand même le droit de t’aider à t’en décharger ou ce serait pas très sympa pour ton ego, Jennifer ? » Mais le sourire qu’elle lui fait est aussi brillant qu’un rayon, en espérant que personne ne fonde devant son éclat solaire. J’ai pas tant d’égo que ça. Qu’elle répond en lui tirant la langue avant de déposer de toute façon tout sur le sol près de l’endroit désigné. « Du coup, t’as pris du muscle parce que ça y est, vous déménagez avec Jordan ? » Ah. Un sujet qui fâche un peu. Birdie remet les pinceaux comme il faut en pinçant les lèvres. On a trouvé une maison mais notre dossier n’est pas encore complet donc… Pas pour l’instant. Elle a beaucoup d’espoir mais il faut aussi quelques sacrifices en cours de route qu’elle a du mal à accepter. M’être mariée pour le fun était… Fun mais quand tu veux acheter quelque chose avec ton partenaire… C’est tout de suite plus compliqué. Qu’elle avoue en se redressant, un petit sourire un peu triste. Le moral n’est pas fort en ce moment mais elle essaie tout de même de le garder en haut, ou au moins de le prétendre. Si elle y pense fort, elle finira bien par y croire, non ? Et puis, j’ai aussi porté pas mal de meubles pour le local. Ajoute-t-elle car c’est la vérité ça aussi.

« Mais enfin Birdie tu vas pas te mettre les fesses à l’air pour... » Elle fait une moue en haussant les épaules. Ca pourrait être drôle. Une justification qu’elle a aussi sortie pour son mariage bidon qui pose bien des problèmes maintenant. Faut pas jouer son pruuuuude. Ah c’est sûr que Birdie est loin de l’être. Ça fait partie de son charme vampirique paraît-il. Il lui faudrait la persuasion pour que ça fonctionne pleinement, ceci dit. « Les mains, c’est bien les mains aussi. » La voilà qui fait une moue digne d’une enfant de cinq ans avec un pff, pas drôle très enfantin, très stupide, très Birdie. « Et euh, j’sais pas trop. À chaud j’hésite entre un poing levé aux couleurs de l’arc-en-ciel, façon combattant ou quelque chose de plus doux, genre deux silhouettes qui se tiennent dans les bras et s’embrassent, mais en version un peu stylisée et abstraite. » Aw. Elle aime ses idées, oui. « Si t’as une préférence, t’as approximativement cinq secondes pour voter. » Le hug. Qu’elle répond sans réfléchir - sûrement son côté tendre qui ressort plus que celui de la battante, mais qu’importe. Une silhouette arc en ciel et l’autre plus noir mais qui devient arc en ciel aussi ? Elle ignore si c’est possible mais ce n’est qu’un détail et Kieran est un magicien, elle l’a dit. « She-Hulk est encore un peu avec toi ? » Birdie prend le pot et elle s’acharne dessus quelques minutes avant de réussir à l’ouvrir dans une petite exclamation, non s’en foutre quelques gouttes de peinture un peu partout. Eureka! Qu’elle affirme. Vas y, commence à faire quelque chose, je m’occupe d’ouvrir les autres pots. Elle peut bien faire ça. Travail d’équipe, c’est important. Okay et il faut que je t’avoue un truc. Elle commence par dire en ouvrant les pots, le cul assis au sol. J’ai pas demandé à te voir sans intérêt. J’ai peut-être une petite faveur à te demander. Qu’elle continue… Sans en dire davantage. Voyons, Birdie. Ne stresse pas le pauvre Kieran inutilement.

Contrairement à ce qu’il aimerait croire, si Kieran est aussi facile à amadouer, ce n’est pas uniquement quant à son attrait pour tout ce qui concerne l’art. C’est avant tout parce que la faiblesse est inscrite dans son patrimoine génétique et qu’il ne sait guère résister à une amie, encore moins à la simple idée que quelqu’un puisse vouloir passer du temps avec lui, un type pas forcément réputé pour être de bonne compagnie. Mais non, c’est juste parce que tu m’aimes bien que ça a été facile. Et Birdie pointe très justement l’une des raisons, à l’entente de laquelle il secoue vivement la tête pendant un instant avant d’ajouter, très sérieux – bien que ça ne dure qu’un instant avant qu’il ne se trahisse avec un sourire : « Pas du tout, j’ai eu pitié à l’idée de t’imaginer ici, toute seule, au milieu de tous ces gens qui célèbrent l’amour. L’image m’a brisé le cœur, sache-le. » Car il est évident que Birdie est du genre à adorer la solitude et, surtout, bien peu appréciée par les autres – ah, ah, il n’a jamais connu quelqu’un ayant une telle facilité à susciter la sympathie et l’affection.

Peinture ce sera, et Kieran essaie vainement de s’activer à la recherche d’une idée pour marquer ce mur de sa patte créatrice – qui ne crée plus grand-chose, en réalité. L’inspiration lui manque cruellement et peut-être est-ce un détail qu’il aurait dû partager avec Birdie afin que celle-ci y soit préparée, plutôt que d’imaginer avoir choisi la personne la plus adéquate pour l’accompagner, alors qu’il n’en est rien. Ce n’est pas tant qu’il n’a pas envie, c’est qu’il n’y arrive pas. Ou plutôt, qu’il n’est pas satisfait parce qu’il arrive à produire – ce qui n’est pas surprenant tant Kieran a toujours été dur envers son talent, qu’il ne considère d’ailleurs pas ainsi. Une facilité dans le domaine de l’art, à la rigueur, oui, mais certainement pas du talent. T’es un magicien, je te fais confiance. - « Trop de pression, d’un coup. » Il prend le compliment même si, comme toujours, il rougit quelque peu à cette idée ; mais fait suffisamment rare pour être souligné, Kieran ne le dénigre pas alors que c’est bien un point sur lequel il est confiant. À défaut d’être sûr de ce qu’il va réaliser, il peut au moins se vanter de maîtriser les couleurs. Vraiment ? J’ai pas encore vu la série. - « Te donne pas cette peine. » Il rétorque simplement, alors qu’il en est désolé pour Tatiana Maslany, mais même elle ne peut sauver la série et plus globalement, la déchéance générale du MCU. J’ai pas tant d’égo que ça. La grimace de Birdie provoque un léger rire de sa part, alors qu’il se veut plus sérieux en la questionnant quant à son futur – probable – emménagement avec Jordan. On a trouvé une maison mais notre dossier n’est pas encore complet donc… Pas pour l’instant. Oh. Pas si probable, alors, et il s’en veut aussitôt de s’être montré trop curieux. M’être mariée pour le fun était… Fun mais quand tu veux acheter quelque chose avec ton partenaire… C’est tout de suite plus compliqué. - « Oh, je vois, je suis désolé pour toi. » Lui, c’est plutôt le problème inverse ; c’est parce qu’il est tout seul que la plupart des locations lui sont passées sous le nez quand il cherchait désespérément un appartement, quand il est revenu à Brisbane, presque quatre ans auparavant. « Et j’imagine que le divorce c’est pas au programme, ou pas forcément mieux sur le dossier ? » Il questionne, toujours un peu impressionné (et un peu jaloux, aussi) de la légèreté de Birdie à ce sujet. Il adorerait faire pareil, pour être honnête. Juste pour la sécurité de toujours pouvoir compter sur quelqu’un, et non pas pour l’institution elle-même. Et puis, j’ai aussi porté pas mal de meubles pour le local. - « Oh, ouais, d’ailleurs, ça en est où ? Il ouvre quand ? T’as prévu des cartes de fidélité ? Parce que je vais remplir la mienne en deux-deux. » Autant parce qu’il compte soutenir le business de son amie que parce que l’univers HP l’intéresse.

Ça l’intéresse plus que de voir les fesses de Birdie – quoi que… non, non – tandis que la seule perspective du body painting suffit déjà à le faire regretter d’être venu. Ca pourrait être drôle. - « Ça pourrait être gênant ! » Il corrige aussitôt, penchant légèrement la tête en accentuant sur ce dernier mot bien que sa voix finisse par se transformer en murmure, inquiet à l’idée que quelqu’un ait pu entendre le plan de la jeune femme. Faut pas jouer son pruuuuude. - « Tu me connais, Birdie, Prude c’est mon deuxième prénom. » Il préfère s’en moquer plutôt que d’être confronté à cette difficulté qui le gêne de plus en plus au quotidien. Dans tous les cas, ça commence par la même lettre, il y est presque. « Une autre fois. » Il dit, réalisant ses mots avant de les rectifier : « peut-être. » Jamais, donc, en langage Halstead. Forcé de trouver une idée d’œuvre pour ignorer rapidement cette nouvelle perspective (il s’est déjà dit que le body painting pourrait être intéressant, lui qui cherche toujours à innover), Kieran commence à babiller seul, comme il le fait souvent quand il veut changer de sujet ou que celui-ci l’intéresse. Ici, le combiné des deux l’amène à oublier de reprendre son souffle. Le hug. Il secoue la tête avec un sourire. « Le hug, ce sera. » Il se perd un peu, déjà en train de faire un croquis dans sa tête, quand elle ajoute : Une silhouette arc en ciel et l’autre plus noir mais qui devient arc en ciel aussi ? Et il n’en faut pas plus pour que les yeux de Kieran s’illuminent. « Mais oui, c’est génial ! De façon à montrer le pouvoir de l’amour, et l’arme que ça peut être pour tenter d’être un peu moins con et plus ouvert sur cette planète. » Ce qui n’est pas gagné, mais s’accepter les uns et les autres, ce serait déjà un bon début. Il a déjà envie d’en tracer les contours, mais est empêché dans sa besogne par un pot de peinture un peu trop récalcitrant (ou des bras pas assez musclés – c’est plus probable). Sans surprise, Birdie y arrive mieux que lui alors qu’elle anticipe déjà : Vas y, commence à faire quelque chose, je m’occupe d’ouvrir les autres pots. - « T’assures, merci. » Il s’empare d’un pinceau qu’il trempe à même le pot ouvert, faisant toutefois attention de ne pas trop l’immerger, commençant à détailler rapidement et vulgairement les silhouettes sur le mur. « Je crois que je vais essayer de donner un peu de mouvement à la silhouette en partie noire, comme si elle était en train d’accepter le hug, alors que pour l’autre, c’est inné, il a déjà ses bras autour de lui sans avoir besoin d’y réfléchir. Enfin, genre, pour vraiment marquer les deux extrêmes, quoi. » Il s’emballe un peu, c’est clair dans sa tête et sûrement moins quand il en parle. Mais son enthousiasme retombe dès lors que Birdie reprend la parole : Okay et il faut que je t’avoue un truc. J’ai pas demandé à te voir sans intérêt. J’ai peut-être une petite faveur à te demander. - « Oh. » Il ne peut masquer sa déception alors qu’il espérait sincèrement qu’on ait envie de le voir lui, et pas parce qu’on a besoin de lui. Il tente de reprendre contenance, affichant un sourire de circonstances, alors qu’il se détourne du mur pour baisser ses yeux sur elle. « Ouais, bien-sûr, dis-moi ? » Son léger pincement au cœur n’enlève rien à sa curiosité, finalement.

@Birdie Cadburry toutes mes excuses pour ce délai  

« Pas du tout, j’ai eu pitié à l’idée de t’imaginer ici, toute seule, au milieu de tous ces gens qui célèbrent l’amour. L’image m’a brisé le cœur, sache-le. » Le jeu d’acteur de Kieran fait sourire la jeune femme qui lâche un petit rire avant de le taper dans le bras. “C’est ça, ouais.” Birdie est loin d’attirer de la pitié tellement qu’elle s’adapte en toute situation et circonstance. C’est une belle qualité qu’elle possède et qui la rend indépendante du commun des mortels. Mais c’est quand même plus sympa qu’une telle activité soit faite avec un ami. Un ami talentueux et qui devrait être totalement dans son élément, ça ne peut qu’être positif. « Trop de pression, d’un coup. » Même si lui l’entend comme une pression sur ses épaules. Elle lui accorde un petit sourire et une petite caresse sur l’épaule, l’air de dire ça va aller car ce n’est pas un concours. Et quoiqu’il arrive, Kieran fera toujours quelque chose de mieux qu’elle. « Te donne pas cette peine. » Ah. “Message reçu. Merci.” Qu’elle répond avec légèreté. De toute façon, le temps qu’elle ait la patience de se mettre devant quelque chose, la série sera déjà à sa potentielle saison 5.

« Oh, je vois, je suis désolé pour toi. » Birdie hausse une épaule alors que le sujet de la maison, et donc de son mariage avec Will posant problème, arrivant doucement sur le tapis. “T’y es pour rien.” C’est juste Will et elle qui ont voulu faire les cons et maintenant, la blague devient une contrainte qu’elle n’aurait pas pensé voir un jour. « Et j’imagine que le divorce c’est pas au programme, ou pas forcément mieux sur le dossier ? » Elle se gratte la tempe avant d’avoir un petit sourire mélancolique. “J’ai l’impression que si on veut acheter ensemble, Jordan et moi, ça serait plus simple que je divorce, ouais.” Autant dire que cette perspective ne l’enchante pas car la connerie est forte mais elle est belle aussi et ça l’amuse toujours de voir les gens confus de ne pas comprendre pourquoi elle est mariée avec quelqu’un mais qu’elle sorte avec un autre et que tout le monde est okay avec ça. Enfin… Jordan semble de moins en moins okay avec l’idée mais pour le coup, il savait dans quoi il se lançait avec elle, vu qu’elle avait déjà sa bague au doigt. « Oh, ouais, d’ailleurs, ça en est où ? Il ouvre quand ? T’as prévu des cartes de fidélité ? Parce que je vais remplir la mienne en deux-deux. » Là, le sujet lui met plus de baume au coeur alors que son sourire revient à la charge. “Normalement, il ouvre avant la fin de l’année! J’ai pas encore défini de date précise mais tu seras dans les premiers informés!” Surtout s’il est d’accord pour faire ce qu’elle s’apprête à lui demander. “Et pour la carte de fidélité… C’est pas con, j’y penserai!” Il y a beaucoup de choses à penser il faut dire. C’est compliqué parfois. Souvent. Heureusement que Birdie peut compter sur son partenaire pour lui donner un coup de main quand ça devient too much. Jordan est le roi de l’organisation et la planification.

« Ça pourrait être gênant ! » Birdie éclate de rire devant le répondant que Kieran qui ne l’étonne pas du tout. « Tu me connais, Birdie, Prude c’est mon deuxième prénom. » Ce qui la fait s’exclaffer de plus belle tout en levant ses mains, signe qu’elle respecte. Après tout, elle en a un à la maison qui a horreur de se montrer torse poil même à la plage, elle est loin de juger. Mais bon dieu qu’elle aimerait voir Kieran se faire plus confiance et être moins restreint par tout ce qui le compose. « Une autre fois. » Oh. Elle écarquille les yeux- « peut-être. » “T’as dit ‘une autre fois’!” S’exclame-t-elle en le pointant du doigt. “Tu peux pas revenir sur tes paroles!” Une autre fois, peut-être, ça veut dire qu’y a moyen. Birdie ne va pas oublier. Mamma mia, Kieran, qu’as-tu pas dit. « Le hug, ce sera. » Elle enchaine avec un ajout d’idée car le brainstorming, y’a que ça de bon. « Mais oui, c’est génial ! De façon à montrer le pouvoir de l’amour, et l’arme que ça peut être pour tenter d’être un peu moins con et plus ouvert sur cette planète. » “T’as tout compris!” C’est la raison même pour laquelle y’a besoin d’une journée pareille. Parce que les gens ont l’esprit encore trop étroit. C’est déplorable. « T’assures, merci. » “T’es le chirurgien et je suis ton infirmière qui te ramène le matos que t’as besoin. Travail d’équipe, babyyyy!” Parce que maintenant, il est certain qu’elle va juste le regarder faire. Non, c’est mal la connaitre, pense-t-elle en prenant un autre pinceau. Elle fera des petits dessins mignons sur le côté, assise en tailleur près du mur. « Je crois que je vais essayer de donner un peu de mouvement à la silhouette en partie noire, comme si elle était en train d’accepter le hug, alors que pour l’autre, c’est inné, il a déjà ses bras autour de lui sans avoir besoin d’y réfléchir. Enfin, genre, pour vraiment marquer les deux extrêmes, quoi. » Elle se penche en arrière pour voir ce qu’il est en train de faire avant de poser ses yeux sur lui. “Je suis pas sûre d’avoir saisi mais j’suis sûre que ça sera génial. T’es doué. Tu vas nous pondre l’oeuvre du mur.” Puis elle lui avoue enfin sa double intention dans cette invitation. « Oh. » Birdie penche la tête car elle a l’impression qu’il est… Déçu ? « Ouais, bien-sûr, dis-moi ? » “T’es sûr ? T’as fait une drôle de tête.” Elle préfère hasarder et ne pas mettre de mots car peut-être qu’elle se trompe. “Okay, je vais quand même le dire. Voilà, j’ai besoin de quelqu’un pour faire mon logo et tout le… Truc de couleurs et tout ça de mon magasin. Genre la devanture et le… Je sais pas comment ça s’appelle, le style artistique ? Je sais pas trop. J’ai pas envie de prendre n’importe qui et si je peux travailler avec un ami, ça serait encore mieux… Bien sûr, je te paierai!” Ce n’est même pas discutable et elle veut être réglo. “Mais ça serait cool de bosser ensemble, non ? En plus, je te fais confiance, t’aurai carte blanche. Enfin après, faudra que ça me plaise mais ça, c’est normal…” Elle mord sa joue pour s’arrêter de déblatérer. “T’en dis quoi ?”

“C’est ça, ouais.” Acceptant la tape de Birdie avec un plaisir non dissimulé (car il s’agit d’un geste amical et non pas parce qu’il apprécie qu’on le frappe, qu’on se le dise), Kieran ne peut pas nier qu’il l’a quelque peu mérité étant donné que pitié et Birdie sont très loin d’être complémentaires au sein de la même phrase. La jeune femme lui a prouvé à de nombreuses reprises l’aisance sociale qu’est la sienne (et qu’il admire), inutile donc de préciser que le tableau qu’il dépeint est très loin de la réalité. Et lorsqu’elle transforme sa frappe en caresse, Kieran ne bronche pas plus malgré son aversion pour toute forme de contact physique, preuve en est, encore une fois, que Birdie peut se vanter d’avoir une spéciale bien particulière aux yeux de l’artiste – au point où il lui partage même ses meilleurs conseils sériephiles, c’est dire. Un instant, il est malgré tout tenté de l’inciter à visionner ladite série pour avoir son retour, mais il se ravise en songeant au fait qu’il ne peut décemment pas lui infliger cela.

Et, de toute évidence, l’heure n’est pas aux effets spéciaux catastrophiques ; alors qu’il n’a guère l’habitude de voir la jeune femme aussi abattue – à l’échelle de la Cadburry, s’entend – quand elle évoque son mariage qui pose désormais un problème dans sa recherche de maison. “T’y es pour rien.” - « Je sais, mais ça m’empêche pas de trouver la situation injuste pour vous. » Principalement parce qu’il a bien vu comme ils s’aimaient, avec Jordan, et qu’ils représentent un idéal qui ne devrait pas faire face à de tels obstacles, dans sa vision naïve du grand amour. Et un divorce n’empêche pas la solvabilité, mais ça, c’est l’esprit plus pratique qui parle. “J’ai l’impression que si on veut acheter ensemble, Jordan et moi, ça serait plus simple que je divorce, ouais.” - « Mais t’en as pas forcément envie, c’est ça ? » C’est une question parsemée d’une affirmation qu’il n’assume qu’à moitié, n’ayant aucune envie de parler pour la jeune femme, mais ayant l’impression qu’il y a une part d’elle-même qui regrettera sincèrement cette union. Union qui, à défaut de pouvoir compter sur l’heureux élu pour exister pleinement, existera au moins au travers de leur projet commun, qui ne manque pas d’intéresser Kieran. “Normalement, il ouvre avant la fin de l’année! J’ai pas encore défini de date précise mais tu seras dans les premiers informés!” - « J’espère bien ! » Et cette fois-ci, l’assurance dans sa voix n’a même pas à être feinte alors qu’il est réellement impatient. “Et pour la carte de fidélité… C’est pas con, j’y penserai!” - « Je demande 10% si tu gardes l’idée. » Il s’en amuse, avec un large sourire sur les lèvres, pas sérieux pour un sou – c’est bien pour ça qu’il n’en récolte aucun, tiens.

Et sans surprise, Birdie arrive une fois encore à le déstabiliser à l’aide d’une idée qui n’est pas si inintéressante, mais qu’il n’est certainement pas en mesure d’assumer connaissant sa réserve habituelle. Birdie se marre alors qu’il tente de garder contenance, se défendant avec les arguments à sa portée, qui ne font qu’accentuer le fou rire de la jeune femme, même si elle semble quémander une trêve. “T’as dit ‘une autre fois’!” - « Non, j’ai... » Dit peut-être, mais elle ne le laissera pas s’en tirer ainsi. “Tu peux pas revenir sur tes paroles!” - « Non, non, enfin, si je-je peux et... » Et je vais le faire, ajoute-t-il à l’aide de son regard, à la recherche d’un argument imparable pour remporter ce débat, qui se traduit par le plus adulte de tous quand il achève : « Tu m’énerves. » Il dit, faussement sérieux pendant un instant ; oui, elle l’énerve, et c’est sans doute pour ça qu’il l’apprécie autant. Allez, il n’aura qu’à se réduire au silence durant les prochains mois, ignorer ses messages et ses appels, et elle oubliera toute cette histoire, n’est-ce pas ? Il est nettement plus à l’aise quand il s’agit de songer à cette fresque à construire, décidé à y mettre du sien pour contribuer à son avancée. “T’as tout compris!” Et s’il n’est pas doué pour les grands discours politiques, Kieran peut au moins se vanter d’être ouvert – n’en déplaise à certains qui ne l’en croient pas capable. “T’es le chirurgien et je suis ton infirmière qui te ramène le matos que t’as besoin. Travail d’équipe, babyyyy!” - « Tu mattes trop Grey’s Anatomy, Bird. » Ou The Resident, ou The Good Doctor, ou n’importe quelle série programmée un soir de semaine sur la chaîne nationale. « Mais bon, le rôle de l’infirmière te va bien. » Il dit, parce qu’il est vrai que, malgré son excentricité, la jeune femme remplit une bonne partie des cases ; elle est facile de contact, elle met en confiance, elle possède un bon esprit d’équipe, la preuve en est alors qu’il s’empare d’un pot ouvert par ses soins et qu’il déblatère déjà sur le sens de ce qu’il s’apprête à peindre. “Je suis pas sûre d’avoir saisi mais j’suis sûre que ça sera génial. T’es doué. Tu vas nous pondre l’oeuvre du mur.” - « Euh ouais en gros j’ai envie d’un message genre ‘’l’amour se répand’’, tu peux dire que je suis un cliché ambulant, oui. » C’est le cas sans doute, mais on l’excusera, l’occasion s’y prête. Le pinceau dégainé, Kieran est interrompu alors que la jeune femme finit par révéler ses véritables intentions, le laissant déçu durant un instant. “T’es sûr ? T’as fait une drôle de tête.” - « Vas-y, accouche. » Qu’elle en finisse au lieu de faire durer le suspense, et qu’il soit fixé sur ce qu’elle semble vouloir lui demander. Elle a l’air encore sceptique un instant, mais d’un signe de la tête, il l’invite à poursuivre. “Okay, je vais quand même le dire. Voilà, j’ai besoin de quelqu’un pour faire mon logo et tout le… Truc de couleurs et tout ça de mon magasin. Genre la devanture et le… Je sais pas comment ça s’appelle, le style artistique ? Je sais pas trop. J’ai pas envie de prendre n’importe qui et si je peux travailler avec un ami, ça serait encore mieux… Bien sûr, je te paierai!” - « L’identité visuelle. » Il précise rapidement par automatisme, alors qu’il demeure ensuite muet, et que la jeune femme poursuit ses explications. “Mais ça serait cool de bosser ensemble, non ? En plus, je te fais confiance, t’aurai carte blanche. Enfin après, faudra que ça me plaise mais ça, c’est normal…” Il semblerait que son silence s’éternise à en rendre mal à l’aise Birdie, alors qu’elle conclut : “T’en dis quoi ?” L’obligeant à sérieusement réfléchir à ce qu’il vient d’entendre. Il ne s’attendait certainement pas à ça, mais il ne peut nier que sa déception a disparu à la minute même où il a compris de quoi il en retournait. Il s’est bien douté qu’elle chercherait à illustrer le local, mais il n’a pas envisagé un seul instant qu’elle se tournerait vers lui, il s’imaginait plutôt lui donner des conseils d’amélioration, sans être à l’origine de quoi que ce soit d’autre. « Oui. Oui, oui, bien sûr Birdie ! » Il ne peut cacher son enthousiasme, se retenant du mieux qu’il peut. « Je sais pas si ça va nous réussir de bosser ensemble, mais je peux t’assurer que je mets un point d’honneur à ce que tu sois satisfaite, même si je dois m’y reprendre mille fois. » Peut-être pas. Non, il s’agit de Kieran, bien sûr qu’il fera autant d’essais qu’elle ne le désire. « Tu y as déjà réfléchi ? Tu as des idées spécifiques, des envies absolues ? » Il interroge, déjà impatient de se mettre au boulot, presque déçu de se retrouver face à la fresque quand il détourne enfin le regard de Birdie, bien qu’il ne tarde pas à revenir sur elle. « Je signe où ? » Il demande, soudain pris d’une illumination. « Attends ! » Il s’agenouille alors qu’elle est restée en tailleur à terre, ne cherchant pas à obtenir son autorisation quant à ce qu’il s’apprête à faire, un sourire fier déjà plaqué sur les lèvres. Et sans hésiter un instant, il dessine maladroitement ses initiales sur le bras de la jeune femme. « Voilà, c’est acté. » Et, toujours fier au point où c’est bientôt un rire qui s’échappe d’entre ses lèvres : « C’est du body painting ça, en plus, nan ? »

@Birdie Cadburry

« Je sais, mais ça m’empêche pas de trouver la situation injuste pour vous. » Birdie hausse les épaules. C’est comme ça. Quand on joue avec l’administratif, ça revient toujours en boomerang dans les jambes un moment ou un autre. Elle ne s’y était pas attendue, naïve comme elle est sur ces procédures qui la dépassent entièrement. Tout est trop compliqué à ses yeux mais le banquier et Jordan ont été bien clairs ; soit son partenaire achète seul, soit elle divorce pour pouvoir mettre un billet et avoir son nom sur le compromis de vente. Oui, c’est terriblement injuste mais la loi et le monde ne sont pas faits pour des mariages entre meilleurs amis et bidons. Jusqu’à maintenant, ça ne posait aucun problème et elle peut s’estimer chanceuse que ce fut le cas pendant deux ans. « Mais t’en as pas forcément envie, c’est ça ? » Elle gratte l’arrière de son crâne avec un petit sourire alors qu’elle fuit le regard de son ami. Honteuse de secouer la tête par la négation. “Pas vraiment. Will n’est plus à Brisbane, c’est la seule chose qui me relie encore à lui.” La Cadburn vit mal les séparations et les abandons. Ce n’est pas forcément connu parce qu’évidemment qu’elle ne s’en vante pas mais le trou est béant. “Mais y’en aurait un que ça ferait plaisir.” Qu’elle rajoute en marmonnant presque plus pour elle, ignorant que cette phrase peut être perçue par Kieran. Jordan n’attend que ça. Il l’a dit. Si elle divorce, il la demande en mariage. Mais ça aussi, elle n’en a pas forcément envie. Car elle sait sa réponse d’avance.

« J’espère bien ! » Le sujet du magasin est bien plus approprié pour la rendre plus souriante et joviable. Même si ce n’est qu’un masque à moitié car ce n’est vraiment pas le bonheur à l’intérieur de ce petit être blond en ce moment. « Je demande 10% si tu gardes l’idée. » Elle lui tire la langue comme une enfant, bien heureuse malgré tout de partager ce moment avec Kieran qu’elle a si peu vu. Elle a l’impression de délaisser ses amis, Birdie. Entre les disputes avec Zoya et le départ de Will, elle a le sentiment de faire faute sur faute. Mais elle ne laisse pas cet état de culpabilité prendre le dessus. Pas quand il y a un Halstead aussi facile à déstabiliser.

« Non, j’ai... »
« Non, non, enfin, si je-je peux et... »
« Tu m’énerves. »

Birdie pouffe de rire avant de caresser son bras. “Moi aussi je t’aime, mon petit poulet aux épices.” Et c’est sincère. Elle l’aime vraiment, Kieran. Il lui donne envie de le protéger du monde entier alors que c’est un adulte aussi âgé qu’elle. Mais il a cet air fragile et paumé. Elle a vu son état y a un an de cela après une agression qu’il a eue. Ce n’est pas quelque chose qu’elle veut revoir de si tôt. Et puis, il court tellement quand elle le fait marcher que ça doit être pareil avec d’autres. Seulement, elle, elle est innoffensive et elle ne lui veut aucun mal ; on ne peut pas en dire autant de tout le monde. « Tu mattes trop Grey’s Anatomy, Bird. » Birdie hausse mollement les épaules. “Juste quelques épisodes ici et là quand Jor est devant.” Ce n’est pas forcément son genre préféré. Beaucoup trop réaliste pour elle. Elle n’aime pas les hôpitaux en réel alors ce n’est pas pour regarder une série qui se passe qu’entre des murs blancs et déprimants. « Mais bon, le rôle de l’infirmière te va bien. » Elle sourit fort en jouant de ses sourcils. “Tant que ça reste pour de la peinture, le monde est sain et sauf!” Parce qu’elle dans un bloc opératoire, il ne faut pas y compter. Du tout. « Euh ouais en gros j’ai envie d’un message genre ‘’l’amour se répand’’, tu peux dire que je suis un cliché ambulant, oui. » Elle mord sa joue. “J’pense qu’on a besoin de clichés aujourd’hui. Surtout quand c’est des clichés comme ça, y’a pas de mal à ça.” Le cliché ambulant va faire une merveille, elle le sent venir jusqu’ici.

« Vas-y, accouche. » Alors elle accouche - des mots, hein, qu’on en soit rassuré, parce qu’il n’est pas demain la veille qu’elle accouchera d’autre chose. « L’identité visuelle. » “Oui, voilà.” Birdie a dû voir ce terme sur le net mais elle l’a oublié. Elle continue à parler jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Les yeux levés vers son ami qui ne dit rien. Est-ce qu’il va mal le prendre ? On sait jamais, Kieran avait l’air déçu quand elle lui a dit qu’elle avait une raison cachée pour ce petit rendez vous. « Oui. Oui, oui, bien sûr Birdie ! » Ah! Son visage s’illumine, tout comme celui de Kieran. « Je sais pas si ça va nous réussir de bosser ensemble, mais je peux t’assurer que je mets un point d’honneur à ce que tu sois satisfaite, même si je dois m’y reprendre mille fois. » Birdie tape dans ses mains, même avec le pinceau, ravie de voir qu’il a l’air aussi enthousiaste qu’elle. “Je suis sûre que ça va le faire! Je ne suis pas si difficile et pour le peu que j’y connaisse, je peux être rapidement éblouie.” Même si elle a une vague idée de ce qu’elle veut, comme d’habitude, elle n’arrive pas à arrêter ses idées qui s’envolent bien trop rapidement de sa tête. « Tu y as déjà réfléchi ? Tu as des idées spécifiques, des envies absolues ? » “Oui, je te montrerai, ça sera plus parlant!” Au moins, elle sait ce qu’elle veut dans les grandes lignes et heureusement qu’il y a des images de la saga pour appuyer ses propos qu’elle ne saurait formuler. « Je signe où ? » Elle ouvre la bouche - « Attends ! » Avant de la refermer directement pour le voir s’agenouiller. Pour peindre quelque chose de bref sur son bras, ce qui amuse beaucoup Birdie. « Voilà, c’est acté. » Le grand sourire remontant jusqu’aux oreilles. “C’est parfait!” Même s’il faudra quand même voir pour un vrai contrat, c’est déjà un bon début. « C’est du body painting ça, en plus, nan ? » Elle le tape dans le bras. “Tu vois que tu vas finir par en faire!” Qu’elle dit en riant. “En tout cas, ça me fait plaisir que t’accepte. J’ai hâte de voir un peu en quoi ça consiste tout ça… Comment t’as dit ? L’identité visuelle ?” Bien joué, Bird. “Tu passeras au local quand tu veux, t’auras déjà un aperçu de la vibe déjà.” Elle pense que ça peut aider en tout cas.

Quand Kieran avait découvert que Birdie s’était mariée uniquement pour le fun, il n’en avait pas étonné ; il en avait été d’abord sceptique, puis finalement jaloux. La spontanéité dont fait preuve la jeune femme a de quoi le rendre envieux, même si dans la finalité il était surtout ravi pour elle – peu importe la symbolique, le fait est qu’elle était épanouie par cet arrangement. Évidemment qu’apprendre que son mariage avec Will pose désormais un problème pour son emménagement avec Jordan l’attriste, mais il ne doute pas qu’elle saura trouver une solution – même si à l’heure actuelle, la situation paraît quelque peu coincée. D’autant que le divorce ne semble pas être envisageable. “Pas vraiment. Will n’est plus à Brisbane, c’est la seule chose qui me relie encore à lui.” Il n’a pas l’habitude qu’elle soit aussi fuyante, Birdie, détournant les yeux et baissant la tête, admettant à sa façon que son ami lui manque et face à ce constat, Kieran ne réfléchit pas lorsqu’il s’approche un instant, allongeant son bras pour venir doucement poser sa main sur l’épaule de la jeune femme, qu’il presse doucement en un geste amical. Il n’est pas aussi tactile qu’elle, mais il fait de son mieux pour lui apporter un semblant de soutien, même si ça n’a sûrement pas la même saveur que les hugs qu’elle offre aux autres quand elle perçoit leur peine. “Mais y’en aurait un que ça ferait plaisir.” Il ne pensait pas que Jordan était aussi impatient de se marier – il ne les a jamais perçu comme un couple traditionnel – mais il peut aussi comprendre l’envie de s’unir avec la personne qu’on aime. « Jordan t’aime, je suis sûr que malgré tout, iel peut comprendre que c’est important pour toi. » D’autant plus quand elle semble aussi touchée qu’elle ne vient de le montrer auprès de lui. Il sait aussi qu’il devrait sans doute se garder de donner des conseils de couple quand on voit la manière dont il gère ses propres relations, hm.

Birdie retrouve le sourire quand il s’agit d’évoquer ce magasin dont l’ouverture approche à grands pas, et où il est évident que Kieran aura ses quartiers – d’autant s’il lui donne d’aussi bonnes idées qu’une carte de fidélité. La jeune femme tire la langue en guise de réponse, ce à quoi il ne manque pas de souligner : « je prends ça pour un oui. » 10% dans sa poche, donc, affaire conclue. Il fait tout de suite moins le malin quand c’est de son idée à elle qu’il est désormais question, et cette perspective de se mettre au body painting qui est loin de le ravir autant qu’elle. Déstabilisé, il bafouille, il rame, pour le plus grand plaisir de la blonde. “Moi aussi je t’aime, mon petit poulet aux épices.” Elle pouffe de rire et lui se retrouve à faire usage de sa meilleure répartie quand il prend une voix volontairement plus aiguë pour répéter ses propos : « gnangnan mon petit poulet aux épices » à l’aide d’une imitation parfaite de son amie, grimace qui déforme ses traits en prime. Mais comme toujours, il n’arrive pas à prétendre être vexé plus que de raison, alors que déjà il affiche un sourire largement amusé. “Juste quelques épisodes ici et là quand Jor est devant.” - « Ouh, c’est intéressant ça. » Il se marre en imaginant Jordan particulièrement investi.e dans la série et l’image est évidemment perçue comme un dossier à garder dans le coin de sa tête. “Tant que ça reste pour de la peinture, le monde est sain et sauf!” - « En tout cas, je t’engage quand tu veux, j’ai tendance à oublier les besoins fondamentaux quand je suis lancé, je suis pas du genre adulte très fonctionnel, tu vois. » Et même s’il a l’impression que son inspiration est en dent de scie en ce moment, le fait est qu’il tend à s’oublier quand il est lancé dans son processus créatif n’a rien de bien surprenant. Déjà qu’il a le régime alimentaire d’un ado, il arrive encore à oublier de manger de temps à autre – vraiment un adulte qui met toutes les chances de son côté pour survivre. “J’pense qu’on a besoin de clichés aujourd’hui. Surtout quand c’est des clichés comme ça, y’a pas de mal à ça.” - « Alors c’est parti. » Il dit, un sourire aux lèvres, ayant de la peine à dissimuler le fait que cela lui fait plaisir d’être soutenu dans son idée, lui qui doute toujours, à tel point qu’il s’essaie à être plus détendu quand il lui adresse un regard et ajoute : « Merci mon colibri des neiges. » Il s’y essaie, oui, et c’est déjà un bon début le concernant.

Mais la légèreté disparaît aussitôt, alors qu’il comprend que Birdie n’a pas demandé à le voir sans raison, et que, déjà, il attend la contrepartie qui va de pair avec le fait de s’infliger sa présence durant tout un après-midi. Évidemment que ce n’était pas totalement par envie – qui s’infligerait ça, après tout ? Mais à mesure qu’il écoute Birdie, son air renfrogné s’adoucit, quand il comprend que ses intentions ne sont pas totalement à son détriment. Raison pour laquelle il n’hésite pas plus longtemps avant d’accepter la proposition. Il n’a pas besoin de réfléchir – il veut faire partie de ce projet. “Je suis sûre que ça va le faire! Je ne suis pas si difficile et pour le peu que j’y connaisse, je peux être rapidement éblouie.” - « Nope, je veux que tu sois difficile, que tu me demandes des modifications jusqu’à ce que tu te dises ‘’c’est ça !’’. C’est pas parce que tu t’y connais peu que tu dois te contenter de ce qui te convient seulement, je veux que ce soit l’évidence. » Et si elle n’est pas difficile, et bien il le sera pour elle. Il a vraiment à cœur qu’elle soit ravie du résultat et non pas seulement satisfaite sous prétexte qu’elle n’est pas difficile. Oui, la nuance peut paraître subtile, mais elle est importante aux yeux de Kieran. “Oui, je te montrerai, ça sera plus parlant!” Il acquiesce silencieusement, oubliant désormais cette fresque contre laquelle son pinceau est toujours posé, et dont la peinture coule le long du mur alors qu’il a déjà mille idées à la seconde. L’inspiration n’est peut-être pas totalement perdue. Et quand il délaisse enfin ce mur, c’est uniquement pour offrir à Birdie le body painting qu’elle espérait tant. “C’est parfait!” Il n’est pas peu fier de son coup, Kieran, admirant sa signature sur le bras de Birdie avec une fierté non dissimulée. Lui aussi il peut être spontané, parfois. “Tu vois que tu vas finir par en faire!” Ainsi, oui, ça le convient. “En tout cas, ça me fait plaisir que t’accepte. J’ai hâte de voir un peu en quoi ça consiste tout ça… Comment t’as dit ? L’identité visuelle ?” - « C’est ça, ouais. » C’est presque une bonne élève. “Tu passeras au local quand tu veux, t’auras déjà un aperçu de la vibe déjà.” - « Genre demain ? » Le plus vite possible, oui, car il ne peut plus contenir son impatience alors qu’il finit par reporter son attention sur ce mur. « J’ai perdu le fil, je te félicite pas. » Il est aussi excité qu’un enfant la veille de Noël et même s’il prétend s’en offusquer pour la bonne forme, la vérité est qu’il est extrêmement impatient. Mais il se rappelle difficilement qu’il n’est pas là pour ça et Kieran finit par tendre sa main vers Birdie. « Assistante, le rose, s’il vous plaît. » Il annonce, un air dorénavant sérieux sur le visage, prêt à en découdre avec cette œuvre.

@Birdie Cadburry