« sissy that walk »    jonah fletcher & @jules rhodes.

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Pour une fois, s’il se rendait ridicule, ça n’allait pas être à cent-pour-cent de sa faute. Il acceptait cependant d’endosser un bon soixante-pour-cent de la responsabilité puisque tout ceci était son idée. Il avait entendu parler de l’atelier drag pendant les festivités du mois des fiertés et n’avait pas pu résister à la curiosité typiquement masculine de se voir soi-même avec des nichons. Participer à ces animations en tant qu'archétype du persécuteur -homme, cisgenre, hétérosexuel, blanc- pouvait être challengeant ; quelle était sa place, sa légitimité, le comportement à adopter ? Il réalisa bien vite que ces questions faisaient partie du problème, qu’elles créaient une différenciation entre un “eux” alien et un “lui” qui allaient à l’encontre de toute normalisation, intégration et célébration de cette diversité. C’était une fête, une célébration. Personne ne se prenait autant la tête pour aller teufer. L’amour ? Il ADORAIT l’amour. Être soi-même dans sa version la plus bizarre et authentique ? Il s’y efforçait tous les jours, même si cela signifiait d’être perçu comme un weirdo, et ne pouvait que souhaiter que tout le monde puisse s’en sentir libre sans jugement extérieur. Entrer dans la peau d’une femme le temps d’une soirée et explorer une part de féminité dont il ne s’était jamais posé la question de l’existence ? Let’s go. Jonah en avait hâte autant qu’il appréhendait. Ça existait, les talons en taille 46 ? Bien sûr, il n’y avait qu’une seule personne pour l’accompagner dans cette expérience. Le jeune homme avait invité Jules, sachant que celle-ci avait bien besoin de se changer les idées. L’après-midi allait être drôle, il le savait d’avance, tandis qu’il s’installait sur la chaise en face au grand miroir éclairé. Étalés devant lui, des palettes, des poudres, des liquides, des pinces, des brosses, des cils et cette fameuse glue violette comme on envoyait dans RuPaul’s Drag Race. Des perruques par dizaines étaient disponibles sur un étal central, ainsi que des robes froufroutantes et scintillantes sur un portant, ou encore de quoi se former de belles fesses rebondies et des poitrines de toutes les tailles. “Vas-y, je sais que t’en rêvais depuis longtemps.” lança Jonah à Jules en lui tendant un pinceau à maquillage au hasard. Pas sûr que la jeune femme ait déjà imaginé qu’elle se retrouverait en train de le maquiller, le padder, l’habiller et lui sélectionner le lyp sync parfait un jour de sa vie, mais il fallait l’admettre, c’était une sacrée opportunité, non ?  

Tu as d'abord eu envie de refuser la proposition de Jonah avant même de savoir ce qu'il avait en tête. Tu avais déjà prévu lui écrire que tu ne pouvais pas, que tu étais occupé cette journée-là avant même de connaître la date précise. C'est pas contre lui - ce l'est jamais, il reste ta personne préférée au monde. La motivation ou même l'envie de sortir même pour quelques heures n'est plus là depuis des semaines. Tu préfères encore passer la soirée à ne rien faire d'autre qu'à fixer l'écran noir de ton téléphone, à avoir des palpitations dès qu'il se met à sonner, puis à pleurer le reste de la soirée en ne lisant pas le prénom tant attendu. Des soirées très palpitantes, vous voyez. Par contre, Jonah te devance avant même que tu ne répondes. Il met son plan de soirée en avant sans que tu ne puisses te désister. Une soirée amateur de drag queen. Ouais bon ok, peut-être bien que tu n'as rien de prévu de ta soirée si tu peux choisir la perruque rose bonbon à mettre sur la tête de ton meilleur ami. Tu as passé le reste de la semaine à regarder des tutos maquillage sur youtube et tu as presque oublier l'existence même de ton téléphone. Presque. Alfie tombe en second plan dans tes pensées et c'était probablement le but premier de Jonah.

“Vas-y, je sais que t’en rêvais depuis longtemps.” Jonah tend vers toi un pinceau de maquillage lorsque vous arrivez dans la salle de préparation. Il ne te faut même pas une seconde avant de lui enlever des mains. La peur qu'il change d'idée à tout moment tant cette situation te semble surréaliste. En même temps, Jonah n'a jamais eu peur du ridicule, ni même du jugement des autres. Tu n'aurais jamais pensé lui faire un maquillage coloré une fois dans ta vie. D'ailleurs, il y a tellement de choix de couleurs et d'accessoires que tu ne sais plus où mettre la tête. « Il faudrait t'épiler les sourcils pour un résultat parfait. » Ce qui serait bien plus simple que de relire les quatre cents astuces pour camoufler ces vilains poils. Combien de temps ça prend à repousser ? Aucune idée. Sûrement assez longtemps pour te déclencher quelques fous rires durant les prochaines semaines. « Bon d'accord, pas d'épilation, mais ce sera de ta faute si on gagne pas. » que tu ajoutes devant l'air peu convaincu de Jonah. Tu n'as absolument aucune idée du prix à remporter - ou même s'il en a un. Ce n'est sûrement pas grand chose. Des billets pour le prochain spectacle de drag peut-être. Ou le privilège d'en faire la première partie (encore mieux). Tu rigoles doucement en jetant un nouveau coup d'œil sur ton portable ouvert sur la page maquillage que tu as sélectionné la veille. « Ferme les yeux. » que tu lui demandes avec un sourire amusé au coin des lèvres. Aussi excité qu'une enfant dans un parc d'attraction. Ça ne t'en prend pas plus. « Ça te fera une jolie photo pour ton profil tinder. » Après que tu aies terminé ce chef-d'œuvre, évidemment. Peu importe quelle est son application rencontre du moment, ce serait sans doute une première de voir une telle photo de profil pour toutes les femmes de l'autre côté de l'écran.

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Donner carte blanche à Jules ne lui faisait pas peur le moins du monde. Une partie de lui se fichait bien de ressembler à un clown, d’être plâtré de poudre, que le rouge à lèvres dépasse, que la perruque le gratte, que la robe soit vulgaire. L’autre savait que la jeune femme n’allait pas pouvoir s’empêcher de se donner du mal, s’appliquer, même s’il lui offrait son visage comme canvas de ses plus grandes folies. Il avait hâte du résultat, moins du processus pour y parvenir. Rester assis une heure ou deux sur une chaise sans rien pouvoir faire d’autre que de laisser à la brune lui chatouiller le nez avec les pinceaux de maquillage, cela n’allait pas être simple pour lui qui était monté sur ressorts. Mais il saurait faire preuve de patience, c’était le jeu. Peut-être qu’une jambe allait s’agiter, un de ses pieds taper le sol façon Panpan dans Bambi, et peut-être que ça allait donner un eye liner moins précis que prévu, oui, ce n’était pas à exclure. « Il faudrait t'épiler les sourcils pour un résultat parfait. » S’épiler quoi ? Ça sonnait comme un truc que Jared Leto ferait volontiers, Jonah, beaucoup moins. En fronçant les sourcils, il réalisa d’autant plus à quel point il les aimait. C’était étrange, de se découvrir un soudaine attachement à quelque chose d’aussi banal que des sourcils. Il jeta un oeil dans le miroir, s’imagina sans cette fameuse pilosité à la façon de tous ces tumblr qui avaient fleuri sur la toile en 2013. C’était laid, très laid, et très bizarre. « Bon d'accord, pas d'épilation, mais ce sera de ta faute si on gagne pas. » Il y avait bien plus de chances que ce soit l’incapacité du jeune homme à marcher en talons plus de deux mètres sans se rétamer par terre qui allait faire capoter sa performance. “Ma fantabulosité compensera largement mes sourcils, suffit juste d’une bonne couche de paillettes.” Des paillettes, un trèfle à quatre feuilles, un fer à cheval et une patte de lapin à motif léopard, au moins. « Ferme les yeux. » Le Fletcher s’installa confortablement au fond de son assise et s’exécuta, plongeant dans le noir pour le temps nécessaire à Jules pour faire de ses paupières des œuvres d’art qui feraient bouffer à Van Gogh ses tournesols par la racine. Il sentit les premiers passages du pinceau sur ses yeux, chose inédite et, forcément, étrange. Elle n’appuyait pas trop et ne risquait pas de lui crever un oeil comme il l’avait craint jusqu’à présent -soulagement. « Ça te fera une jolie photo pour ton profil Tinder. » Une bonne idée que Jonah se nota dans un coin de sa tête. Lui qui ne savait pas se prendre au sérieux et qui était ouvert à toutes les nouvelles expériences -sauf les trucs sexuels, rangez ce fouet que je ne saurais voir-, quoi de mieux pour le montrer qu’un cliché de l’atelier de drag ? Et puis, les filles aimaient ça, non, un homme qui abandonnait les idéaux machistes au point de ne foutre d’être traité de “pédale” par les mâles alpha ? “J’essaye Happn en ce moment. T’sais c’est l’appli qui te propose uniquement des gens que tu as croisés, dans la rue, dans les transports, par exemple.” Ca ne fonctionnait pas mieux que n’importe quelle autre application. Au fond, les algorithmes étaient un peu tous les mêmes, on retrouvait les mêmes têtes sur chaque plateforme, les catfish réguliers, les serial ghosters… Cela n’avait vraiment rien de satisfaisant. Lui espérait encore trouver l’amour au coin d’une rue sans avoir à la contacter plus tard avec l’aide d’un site de rencontre. Craquer pour l’amie d’un.e ami.e à une fête, laisser sa place dans le bus à la plus belle des sirènes, croiser la nerd de son cœur dans les ruines glauques d’un spot d’urbex. Les app, ça faisait passer le temps. Au moins, avec le show de ce soir-là, Jonah allait faire une razzia de contacts sur le fameux Happn. “Hé peut être que je vais avoir plus la côte avec les gars qu’avec les filles, qui sait ? Je me suis jamais posé la question.” Enfin, si, il s’était posé LA question, mais pas CETTE question. 

Devant l'air peu convaincu de Jonah qui se regarde dans le miroir, probablement en train d'imaginer sa tête des prochaines semaines sans sourcils, tu désistes ta propre proposition avant même qu'il ne dise quoi que ce soit. “Ma fantabulosité compensera largement mes sourcils, suffit juste d’une bonne couche de paillettes.” - « Je miserais plus sur les paillettes que ta fantabulo-machin. » que tu lui réponds en riant légèrement. Tu as du mal à l'imaginer être très gracieux avec des vêtements trop serrés et des échasses en guise de chaussure. Heureusement pour lui, les autres candidats seront sûrement dans la même situation que lui. Personne ici n'est pro de la drag si tu as bien compris. Jonah a l'avantage d'assumer totalement dans quoi il s'embarque. Sans plus attendre, tu lui demandes de fermer les yeux afin de débuter ton chef-d'œuvre. Ce serait bête de manquer de temps. Ton choix s'arrête sur les couleurs pastels que tu appliques sur les paupières de ton ami. “J’essaye Happn en ce moment. T’sais c’est l’appli qui te propose uniquement des gens que tu as croisés, dans la rue, dans les transports, par exemple.” Après l'appli des fruits, celle-là. On peut dire que les créateurs d'application ne manquent pas d'imagination. Y a-t-il vraiment suffisamment de consommateurs pour toutes ses applications ? Apparemment, oui. Tu ne serais pas si surprise que ce soit les mêmes personnes qui côtoient ses différentes plateformes. Au fond, ils tournent toujours autour des mêmes personnes. C'est la raison pour laquelle elles sont toutes des échecs. Personne ne rencontre le grand amour sur les réseaux sociaux. “Hé peut être que je vais avoir plus la côte avec les gars qu’avec les filles, qui sait ? Je me suis jamais posé la question.” Le coeur de Jonah se fait déjà assez malmené. Ajouter un autre genre dans l'équation est tout sauf une bonne idée - même si bon, tu sais bien que son commentaire n'avait absolument rien de sérieux. « J'suis presque certaine que c'est pas mieux de dater des gars. Désolé de te décevoir. » que tu lui réponds avec un sourire en coin. Presque certaine, puisque tu n'as jamais dater de femmes. Et que tu ne dates pas vraiment d'hommes non plus, mais bon, c'est un détail qui ne nécessite pas vraiment d'être relevé hen. « Comment tu fais pour toujours avoir espoir ? » que tu lui demandes ensuite d'un ton un peu plus sérieux. Tu trahis ainsi ta totale perte d'espoir en ce magnifique sentiment qu'est l'amour. Si beau et si brutal à la fois. Il voit sûrement ses amourettes à répétitions comme une malédiction, mais il a la chance de ressentir à nouveau les papillons des premiers jours. Il a la chance de savoir garder son coeur ouvert malgré les nombreuses déceptions. « Bouge pas. Tu vas gâcher mon arc-en-ciel. » que tu le préviens alors qu'il semble vouloir ouvrir les yeux sans que tu ne lui en ait donné la permission. Oh oui, le maquillage de Jonah sera très coloré au cas où il en doutait encore.

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« J'suis presque certaine que c'est pas mieux de dater des gars. Désolé de te décevoir. » Jonah, les yeux fermés, souria en entendant ces paroles teintées à la fois d'humour et d’une peine encore trop fraîche. La répartie pétillante de Jules détendait l’atmosphère, mais il soupçonnait un besoin d’exorciser sa déception concernant Alfie à travers le sous-entendu. Le Fletcher n’avait aucune intention de l’évoquer, prononcer son nom ou lui accorder une pensée. Toute personne qui faisait du mal à Juliet était immédiatement classé comme mort à ses yeux, et cela faisait longtemps que l’ex de la jeune femme avait rejoint cette catégorie. Ce serait lui donner trop d’importance, trop de pouvoir, de le laisser ruiner un moment dans lequel il n’était même pas présent.  “Mince. Bon bah les derniers terrains de chasse que j’ai pas tentés c’est OnlyFans et ChatGPT. J’vais faire de ma vie un remake de Her.” Le connaissant, personne ne serait étonné si, dans dix ou quinze ans, Jonah déclarait que sa petite amie était une intelligence artificielle.

Les couleurs glissaient doucement sur ses paupières, apportant une touche de légèreté à son visage encore poupon malgré les trente ans passés. Il avait hâte de découvrir cette nouvelle allure, fantaisiste et éclatante. Jonah songeait qu’il ne pouvait que se sentir bien dans un environnement où l’extravagance et l’originalité sont la norme, où personne n’est trop marginal. « Comment tu fais pour toujours avoir espoir ? » Il n’y avait rien d’autre, voilà comment. S’il y avait une chose à retenir des livres, des comics, des films, c’était que l’espoir, même s’il le menait pas toujours où on le souhaitait, menait quand même quelque part au bout du compte. “Je carbure à deux choses, tu sais : l’idéalisme et le redbull.” plaisanta Jonah plutôt que de balancer ses réflexions philosophiques dignes d’un dimanche soir après six pintes. “C’est mieux que de croire que y’a pas une seule personne sur sept milliards de terriens faite pour moi.” Pour son esprit scientifique, cela était tout bonnement impossible. Sa moitié était peut-être en Inde ou au Pérou, mais elle existait. Et quelque part, quelqu’un songeait à un homme idéal avec qui faire sa vie qui lui ressemblait. Il plaçait sa foi là plutôt que dans une promesse de solitude. “Si on compte les autres galaxies, le voyage dans le temps par trou de ver, et le multivers, ça augmente encore plus les probabilités ! Y’a juste pas encore d’app pour ça.” Il haussa les épaules, comme si cela n’était qu’une question de temps. Elon Musk était sûrement déjà sur le coup.

« Bouge pas. Tu vas gâcher mon arc-en-ciel. -Fancyyy. » Il éclata de rire, imaginant son visage coloré et éclatant de mille nuances. Il se sentit chanceux d'avoir une amie prête à le suivre en mettant autant de créativité et de joie dans une de ses idées loufoques. Son impatience se traduisait par le mouvement nerveux, répétitif et infatigable de ses longues jambes sous la coiffeuse. Il ne remarquait même plus le léger tremblement que cela provoquait et qui compliquait la tâche de Jules. “T’as choisi quelle chanson pour le lip sync ? Pitié dis-moi que c’est pas de la Kpop.” Parce qu’il baragouinait pas un traître mot de coréen, et les chorégraphies façon Black Pink demandaient un niveau de cardio qu’il était à des années lumières d’atteindre. Sa ligue, c’était la sainte trinité Abba, Britney et Cher.

“Mince. Bon bah les derniers terrains de chasse que j’ai pas tentés c’est OnlyFans et ChatGPT. J’vais faire de ma vie un remake de Her.” Tu grimaces dès que le mot OnlyFans est prononcé. C'est bien la dernière place au monde qui devrait être un terrain de chasse. Bien sûr qu'il plaisante, mais à le voir essayer toutes les tactiques possibles pour rencontrer l'amour, tu peux pas dire que tu serais vraiment si surprise si cette possibilité deviendrait réalité. Les hommes comme Jonah sont de parfait poisson pour les femmes profiteuses de ce monde de la nuit. C'est tout de même beau dans un sens de le voir continuer d'avoir espoir. C'est presque enviant de le voir tomber amoureux toutes les quinze secondes. La réalité est sans doute qu'il n'a jamais vraiment aimé, même s'il croit le contraire, parce que, quand on aime vraiment, on n'a plus envie d'aimer personne d'autre. “Je carbure à deux choses, tu sais : l’idéalisme et le redbull.” Évidemment. Sa réponse t'arrache un petit sourire qu'il ne peut pas voir avec ses yeux fermés et de plus en plus coloré. “C’est mieux que de croire que y’a pas une seule personne sur sept milliards de terriens faite pour moi.” Oui, tout le monde a quelqu'un quelque part de fait pour lui. Tu as toujours fait partie des personnes à croire en l'âme soeur. La rêveuse en a toujours eu besoin. Maintenant il suffit juste de te convaincre que tu ne l'as pas déjà rencontré. Alfie ne serait pas parti deux fois plutôt qu'une s'il était cette personne faite pour toi, n'est-ce pas ? “Si on compte les autres galaxies, le voyage dans le temps par trou de ver, et le multivers, ça augmente encore plus les probabilités ! Y’a juste pas encore d’app pour ça.” À voir votre succès, ouais, vous avez sûrement plus de chance de trouver l'amour dans une autre galaxie qu'en Australie. « J'mise mes derniers espoirs sur l'app du multivers alors. » Ce qui est un peu déprimant même si c'est annoncé avec une touche d'humour. Tu piges qu'à moitié ce phénomène de multivers (sérieusement plus Jonah t'explique, moins tu comprends) mais t'as envie de croire que tu es la Juliet qui porte la poisse de tous les univers parallèles - oui, toi aussi tu cherches encore ton habituelle optimiste, il doit être au même endroit que Alfie : introuvable.

“Fancyyy.” Il éclate de rire, mais ton avertissement de faire la statue semble lui donner envie de faire absolument le contraire. Il tape du pied, bouge un peu, il est impatient et en a probablement marre de rester immobile sur sa petite chaise en plastique. Il faut souffrir pour être belle à ce qui paraît. “T’as choisi quelle chanson pour le lip sync ? Pitié dis-moi que c’est pas de la Kpop.” Tu le tortures déjà bien assez à coup de comédie musicale pour lui infliger ça publiquement - même si tu ne doutes pas une seule seconde qu'il aurait été capable de relever le défi facile. « Dancing queen qu'est-ce que tu crois ? » que tu lui lances comme si c'était l'évidence même alors que pourtant tu as changé d'avis au moins dix fois tellement tu n'arrêtais pas de te dire oh non celle-là, c'est encore mieux. « Ça te plaît ? Plus de paillettes ? » que tu lui demandes ensuite en tournant sa chaise vers le miroir pour qu'il puisse admirer ton chef d'œuvre. Et puis, bon, est-ce qu'il peut vraiment avoir trop de paillettes? Non, jamais. Juste comme ça, c'est quand même un peu étrange avec sa chevelure actuelle. C'est pourquoi tu couronnes le tout d'une perruque bleu pastel qui t'a tapé dans l'oeil immédiatement. « Magnifique. » La plus belle d'entre tous sans l'ombre d'un doute. Tu es tout-à-fait objective, bien sûr.

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La nervosité qui avait précédé le moment où il n’était installé dans cette chaise s’amenuisait petit à petit. Malgré son impatience, il était de plus en plus à l’aise, excité à l’idée de se transformer à chaque étape -le maquillage, la silhouette, les vêtements. Et bien sûr, se donner en spectacle l’avait toujours exalté, la scène ne lui faisait pas peur : il s’épanouissait face au regard des autres. A condition qu’on ne lui demande pas de se trémousser comme une Idol. « Dancing queen qu'est-ce que tu crois ? » annonça fièrement Jules. Jonah éclata de rire, visiblement rassuré par le choix de la chanson. Elle savait comment lui faire plaisir et lui donner toutes les chances de briller. “Tu sais que je suis capable de tout donner sur du Abba, hein ?" Bien sûr. La jeune femme avait été témoin, plus d’une fois, du déhanché endiablé du Fletcher sur ce bon vieux disco, que ce soit pendant les anniversaires, les mariages, ou out of the blue, sans avoir besoin de prétexte. Il était donc prêt à affronter cette épreuve avec entrain. On pouvait toujours compter sur lui pour relever les défis, même si ça impliquait de se déguiser et de se donner en spectacle -surtout si ça impliquait de se déguiser et de se donner en spectacle.

La chaise effectua un demi-tour, la sensation était étrange les yeux fermés. Jonah put les rouvrir, enfin, afin d’admirer le résultat final de sa transformation. Son visage s'illumina de surprise et d'amusement. Les couleurs vives se mariaient harmonieusement avec ses traits, formant un arc-en-ciel éclatant qui reflétait parfaitement son énergie débordante. S’étant rasé de près la veille, l’illusion en était un peu plus réussie. « Ça te plaît ? Plus de paillettes ? - C’est fantabuleux ! » fit-il, débordant d’enthousiasme. Il était quasiment méconnaissable, et l’effet s’accentua lorsque Jules déposa la perruque sur sa tête. Le carré bleu pastel allait impeccablement bien avec ses yeux. Sans savoir pourquoi, il ne pouvait pas s’empêcher d’avancer ses lèvres peintes en cul de poule de la manière la plus caricaturale possible. C’était ce que les meufs faisaient, non ? « Magnifique. - Je sais, my dear. » Jonah tapota le bas de ses nouveaux cheveux artificiels d’un air chic. Il approcha un peu plus son visage de la surface réfléchissante ; “Mirroir, miroir, suis-je la plus belle de toutes ?” il demanda pour plaisanter. Il tendit l’oreille, comme si le miroir y chuchotait. “Il a dit oui.” assura-t-il à Jules. Fallait le croire sur parole.

Jonah se leva de sa chaise, se dandinant jusqu’aux portants où les tenues étaient mises à disposition. Toujours plus de paillettes. Il attrapa la première qui lui passa sous la main et glissa sa tête dans le cintre pour se donner une idée du résultat. L’ensemble n’était pas particulièrement assorti, il n’avait jamais eu l'œil pour ça. Il prit une pose exagérée et adressa un sourire étincelant à Jules. “Comment on devrait appeler ce personnage à ton avis ?” Toutes les drag queens avaient un nom de scène, quelque chose d’à la fois drôle et glamour, alors il lui en fallait forcément un.

“Tu sais que je suis capable de tout donner sur du Abba, hein ?" - « J'en attends pas moins. » que tu lui réponds en riant légèrement. C'est la principale raison pour l'avoir choisi oui. Jonah aura besoin de toute sa concentration pour marcher avec des talons bien trop haut même pour toi, la moindre des choses étaient de choisir une chanson où il serait à l'aise et où il connaîtrait les paroles par coeur. Même si tu sais bien qu'il ne dit jamais non à un défi. Sa présence ici en est bien la preuve. Tu retournes la chaise face au miroir lorsque tu termines le maquillage. C'est plutôt réussi pour une première fois, même si la perfectionniste que tu es n'est jamais satisfaite à cent pourcent. “C’est fantabuleux !” Heureusement que le regard ébloui et les paroles de ton ami confirment que tu t'es plutôt bien débrouillée. De toute façon, c'est pas comme s'il avait vraiment pu faire mieux par lui-même. “ Je sais, my dear. ” Ton sourire se glisse immédiatement sur tes lèvres devant l'overdose de confiance de Jonah. Il en aura bien besoin dans quelques instants lorsque tous les regards seront tournés vers lui. D'ailleurs, tu te demandes combien de personnes seront présentes pour assister aux prestations des participants. Des dizaines ? Des centaines ? Sans doute jamais assez pour donner le trac au trentenaire. “Mirroir, miroir, suis-je la plus belle de toutes ?” Tu ne peux t'empêcher d'éclater de rire alors qu'il tend l'oreille pour écouter la fameuse réponse du miroir magique. “Il a dit oui.” Évidemment qu'il a dit oui. « J'ai plutôt envie de prendre le mérite. » que tu lui réponds. Après tout, Jonah est ton œuvre n'est-ce pas ?

“Comment on devrait appeler ce personnage à ton avis ?” C'est vrai ça. Il ne manquait plus que le pseudonyme a ajouter aux côtés du choix de musique avant de remettre l'inscription officielle aux organisateurs. Ton menton s'appuie dans la paume de ta main alors que tu fixes le reflet de Jonah version drag queen comme si tu allais avoir une soudaine illumination. « Quelque chose avec candy. » Pour aller avec la perruque qui rappelait le bleu des cotton candy, évidemment. « Jojo Candy. » que tu relances presque aussitôt. Jojo, ça marche autant pour les femmes que pour les hommes, donc ça marche aussi pour une drag queen, n'est-ce pas ? « J'te laisse avant que les meilleures places soient prises. Épate-moi. » que tu lui lances avec un clin d'œil à l'appuie. Aucun doute là-dessus, pas besoin de lui souhaiter bonne chance. Tu seras sa fan numéro un peu importe comment sa prestation se déroule - avec ou sans cassage de gueule donc. La salle commence déjà à se remplir pas mal lorsque tu te diriges vers les sièges, heureusement pour toi, il reste une belle place proche de la scène, là où tu ne pourras pas rater une seule seconde de l'événement.

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Après avoir admiré sa nouvelle apparence, Jonah se leva de la chaise et se dirigea vers les portants où les tenues attendaient. Les vêtements chatoyants semblaient parfaitement adaptés à la personnalité extravertie du jeune homme tout en soulignant l’excellent travail de maquillage de Jules. Mais avant de parfaire l’allure, il lui fallait un nom. « Quelque chose avec candy, songeait Jules. Jojo Candy. - Mademoiselle Jojo Candy ! » En français, s’il vous plaît, pour plus de chic. L'idée avait un charme certain. C'était simple, accrocheur et plein de peps. Le nom paraissait vraiment convenir à Jonah, un parfait mélange de son propre prénom et de l'aspect coloré et sucré de son tout nouveau persona éphémère. Il devait avouer qu’il avait hâte de lui donner pleinement vie durant le lip sync.

« J'te laisse avant que les meilleures places soient prises. Épate-moi. » Le brun ouvrit de grands yeux ronds. Il espérait que Jules reste jusqu’au dernier moment pour l’aider à terminer de se préparer, mais elle avait bien raison de sauter sur les meilleurs sièges pour admirer la performance. “Tu t’en vas déjà ?!” Oui, elle quittait les loges et se trouvait déjà dans le couloir. Dramatiquement, Jonah fit mine d’essayer de la rattraper et, penché au travers de la porte du workshop, il hurla à plein poumons ; “Juuuules ! Pars paaaaaaaas ! Il faut me tucker Popol, je sais pas comment on fait !” Son engin devait disparaître pour respecter les us et coutumes de la culture drag, et c’était le moment dont il n’avait pas grande hâte. Et, en réalité, si Jules était restée, il ne lui aurait probablement pas confié son cher Popol pour effectuer cette besogne. Boundaries. “Je vais te filer un coup de main, hun’.” dit une voix derrière lui, l’un des performers professionnels qui encadraient l’atelier. Gloups.

Une fois préparé mentalement à monter sur scène, quoique pas encore habitué à la gêne qu’il ressentait à l’entrejambe ou encore la chaleur que conservaient les rembourrages de fesses, hanches et poitrine ; Jonah était officiellement Mademoiselle Jojo Candy. Il ajusta une dernière fois sa perruque bleue, puis se dirigea à la limite de la scène pour attendre son tour. Lorsqu’il fut annoncé, que les lumières de la scène s'allumèrent, et Jonah sentit une montée d'adrénaline dans tout son corps. L'excitation était palpable, et il était prêt à tout donner, quitte à avoir l’air parfaitement ridicule. La musique commença à jouer, les premières si distinctives d’ABBA qui firent vibrer l'atmosphère. Jonah, alias Jojo Candy, fit son entrée sur scène avec une démarche aussi confiante que les hauts talons permettaient, et un large sourire contagieux. Les projecteurs faisant scintiller les paillettes qui ornaient sa tenue colorée à en frôler la migraine ophtalmique. La grâce n’était pas son fort, ne le sera sans doute jamais, et la danse de manière générale n’était pas le point fort du jeune homme. Néanmoins, il s'efforça de faire de son mieux pour être en rythme, bouger le tronc d’arbre qui lui servait de taille, ses jointures aux mouvements mécaniques, le tout sans se fouler une cheville ni perdre sa perruque. Quitte à avoir conscience de ses faiblesses chorégraphiques, il en jouait, les exagérait, faisait la grimace, feignait des étourderies ; tant qu’il entendait le public rire, c’était mission accomplie.

La chanson toucha à sa fin, et Jonah termina sa performance avec un dernier mouvement flamboyant, un grand sourire sur les lèvres. Les applaudissements retentirent dans la salle tandis que les lumières s’atténuaient, la musique s’estompait. Il avait réussi à incarner Mademoiselle Jojo Candy. Il avait relevé le défi, et le sourire satisfait sur le visage de Jules, qui l'attendait dans le public, était la cerise sur le gâteau. Il la retrouva plus tard parmi les spectateurs. "Tu sais quoi ? " dit-il avec un air taquin. "Je vais garder ce look au quotidien ! Les collègues de l’agence vont a-do-rer." Les clients allaient être… surpris ? “T’en as pensé quoi ?”

“Mademoiselle Jojo Candy !” Le mademoiselle change absolument tout et lui va à ravir. Tu ris légèrement en consultant l'heure sur ton portable. Ça te permet aussi d'y voir qu'il n'y a aucune nouvelle notification. Rien d'étonnant, mais ça reste encore, et toujours, décevant. Heureusement que tu n'as pas trop le temps d'y réfléchir. La prestation commencera dans les prochaines minutes et il est tout simplement hors de question que tu te retrouves avec une place au fin fond de la salle. Non, tu veux être aux premières loges pour voir ton meilleur ami se dandiner sur Dancing Queen. “Tu t’en vas déjà ?!” - « J'veux rien manquer!! » Autant lui que les autres participants. Tu as quand même terminé ton maquillage et ses choix d'accessoires. Le reste, il peut le faire tout seul. Il n'a plus besoin de toi. Et puis, ça te laissera la surprise de voir le résultat final en même temps que la foule. “Juuuules ! Pars paaaaaaaas ! Il faut me tucker Popol, je sais pas comment on fait !” qu'il crie dans le couloir sans aucune gêne au moment où tu te diriges vers la salle. Tu laisses échapper un rire qui résonne dans le couloir. Ouais, non, aucune chance pour que tu l'aides là dedans. Votre proximité à tout de même des limites. Et si lui ne sait pas comment faire, tu le sais encore moins. Ce n'est pas le genre de situation qui risque de t'arriver un jour. Tu te contentes de lever la main pour lui dire au revoir sans même te retourner. Dans les minutes qui suivent, tu es assise tout prêt de la scène, prête à assister au spectacle.

Dès que Jonah fait son entrée en scène, les cris se font entendre dans la salle. Il est un peu maladroit sur ses talons hauts, mais il réussit tout de même à se déhancher sans trébucher - ce qui est tout un exploit. Les mouvements du brun se coordonnent parfaitement avec la trame sonore. Il les enchaîne un après l'autre comme s'il préparait sa chorégraphie depuis des semaines - alors que tu te doutes bien qu'il les invente au fur et à mesure. Les rires se font entendre dans la salle et le visage de ton ami démontre clairement le plaisir qui prend plaisir à être le centre de l'attention pour les trois prochaines minutes. Dès qu'il donne son dernier mouvement et que la lumière se ferme, tu te laisses de ta chaise pour l'applaudir. Le public suit bien rapidement. Un autre participant fait son entrée en scène et avant même que sa chanson se termine, Jonah réussit à se faufiler jusqu'à toi. "Tu sais quoi ? Je vais garder ce look au quotidien ! Les collègues de l’agence vont a-do-rer." Tu éclates de rire en passant ton bras autour de sa taille. Déjà qu'il te dépassait d'au moins deux tête, tu dois presque te casser le cou pour le regarder dans les yeux. « Tu le gardera aussi pour tes vidéos ? J'vais peut-être me mettre à les écouter finalement. » que tu commentes en lui tirant la langue. Une drag queen qui fait dans l'exorcisme ? Ça ferait sûrement doubler son nombre de vue en un claquement de doigt. Ça ferait aussi sûrement baisser sa crédibilité, mais bon, on peut pas tout avoir hen. “T’en as pensé quoi ?” Il a vraiment besoin de poser la question ? Avec la foule en délire à la fin de son numéro, ça veut tout dire. « C'était par-fait ! Tu devrais vraiment penser à une reconversion. » Tu es déjà convaincu de la victoire de ton ami - en toute objectivité bien sûr. Les numéros qui ont suivi ont tous été bien réussis. Bon si on oublie une ou deux petites chutes de rien du tout et probablement une entorse de la cheville de l'avant-dernier participant. « J'te paie un daiquiri aux fraises pour fêter ça. » Mademoiselle Jojo Candy doit absolument boire le cocktail le plus sucré de la place. C'est non-négociable pour rester dans le personnage.

Lorsque le dernier participant termine sa prestation avec brio, le moment tant attendu vient enfin…

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 « sissy that walk »    jonah fletcher & @jules rhodes.

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Les numéros s'enchaînent, drôles, touchants, et certains à la chorégraphie particulièrement complexe. Jonah, pendant son tour, ne s’était pas risqué à certains pas typiques d’un show de drag queen. N’ayant jamais effectué de dead drop, par exemple, et maladroit comme il l’était, il avait préféré la jouer sécuritaire et incorporer de sa personnalité avec humour. Chaque participant ajoutait sa touche d’originalité et la diversité des interprétations avait quelque chose de magique. L’énergie et la bienveillance transmise par le public formait une étreinte autour de toutes ces personnes qui osaient cette nouvelle forme d’expression. Le jeune homme se doutait que si pour lui l’atelier avait été une opportunité de s’amuser, la chose était plus sérieuse pour d’autres. Alors il les encourageait avec ferveur, lui aussi, la compétition n’étant pas si importante. « Tu le gardera aussi pour tes vidéos ? J'vais peut-être me mettre à les écouter finalement. - Une drag queen qui chasse les fantômes… c’est à considérer. » fit-il, l’air faussement sérieux. Cela donnerait des séances de purification vraiment glamour ou encore de l’urbex fortement pailleté. « C'était par-fait ! lui assurait ensuite Jules, sûrement sans la moindre objectivité. Tu devrais vraiment penser à une reconversion. - Ça pourrait arrondir les fins de mois. » Pas qu’il en ait besoin. « J'te paie un daiquiri aux fraises pour fêter ça. - C’est moi qui te paye un verre, Jojo Candy ne serait pas née sans toi. » Et même si c’était Jonah qui avait foulé la scène sous les projecteurs, tout cet atelier et cette soirée étaient avant tout pour Jules, pour qu’elle oublie tous ses soucis un instant en riant (de lui) et en plongeant dans les paillettes -et il espérait que cet objectif était rempli. Ils traversèrent la salle, Jojo Candy exécutant quelques pas de danse en talons hauts sur le chemin. Une fois au bar, il se débarassa des escarpins taille quarante-six.

Finalement, la dernière prestation se termina dans un tonnerre d’applaudissements pour l’ensemble des numéros. Il était temps que le suspense touche à sa fin et que vienne la proclamation des gagnant.es. L'animateur prit le micro, captant l'attention de toute la salle. "Mesdames et messieurs, c'est le moment que vous attendiez tous ! Les résultats du concours de drag queen sont maintenant prêts à être annoncés." L’audience se tut, et l’on pouvait entendre une mouche voler. Les noms des gagnant.es étaient annoncés dans l'ordre, suscitant des ovations enthousiastes. Les concurrent.es sur le podium recevaient leurs récompenses avec fierté, et Jonah se joignait aux applaudissements pour chacun.e. A mesure que les noms étaient énoncés et que les places étaient distribuées, il devient évident que Mademoiselle Jojo Candy n'était pas sur le podium. Mais la déception était aux abonnés absents ; il avait passé un bien trop bon moment. Le victoire était dans les souvenirs partagés. "Eh bien, je vais devoir faire mieux l'année prochaine. Mademoiselle Jojo Candy prendra sa revanche !" il déclara en levant son verre -risquant un désastre made in Fletcher. Heureusement, celui-ci était quasiment vide. Alors il en profita pour le terminer d’un lever de coude spécialiste avant d’attraper Jules par le bras. “Allez, dancing queen, on va sur la piste.” Pour eux, la soirée était loin d'être terminée.

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