I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Les choses s'étaient tassées depuis leur dispute. Ils se parlaient et préféraient éviter le sujet, et tout se passait relativement bien. C'était bien autant l'un que pour l'autre qu'ils soient séparés en journée. Chacun dans ses réflexions. Mais Joanne commençait à en avoir un peu assez des journées passées seules et son fiancé lui manquait malgré tout. Ses nuits étaient un peu plus sereines et s'endormais plus facilement. Les nausées, quant à elles, restaient bien là, souvent à longueur de journée. Heureusement que les traitements que son médecin lui avait prescrit faisait effet. Elle avait entendu dire que c'était loin d'être le cas de toutes les femmes enceinte, cherchant tous les moyens possibles pour avoir ne serait-ce qu'une demi-journée tranquille. Après avoir passé la matinée avec les chiens, à les faire gambader dans les rues, elle rentrait à la maison afin de faire un déjeuner improvisé. Avant de préparer quoi que ce soit, elle avait envoyé un message à Gabrielle. Il lui semblait qu'une éternité s'était passée depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues. Joanne l'avait appelé pour annoncer sa grossesse, mais elle ne l'avait pas invité depuis. Quelle honte, se disait-elle. Elle proposa donc à la soeur de Jamie de passer en début d'après-midi, afin de passer quelques heureuse ensemble, à discuter de tout et de rien. Sur un coup de tête, elle prépara un gâteau. Rien de très sorcier. La même recette d'un quatre-quarts à laquelle elle rajouta des pépites de chocolat noir dans la pâte, le tout ensuite enfourné. Elle mangeait tranquillement à l'intérieur, en regardant une émission à la télé. Les chiens, inépuisables, continuaient à se chamailler à l'extérieur. Ca la faisait beaucoup rire, à quel point c'était toujours le plus petit des deux, Milo, qui cherchait Ben, faisant deux à trois fois sa taille. Une fois l'assiette terminée, elle avait juste envie de les rejoindre. Elle prit Milo dans les bras. "Tu vas donc arrêter de l'embêter, toi ?" lui dit-elle d'une petite voix enfantine, alors que Milo se débattait dans le but de lécher sans cesse le visage de sa maîtresse. Ben, quant à lui, s'installa confortablement dans l'herbe. Le temps était assez nuageux, mais les températures encore assez douces pour traîner dehors sans avoir trop besoin de se couvrir. Elle finit par lâcher le chien, bien trop surexcité, et offrait quelques caresses à Ben, peinard et comblé par sa maîtresse. La sonnette de la maison retentit soudainement, et Milo se rua vers l'entrée. Ben le suivit d'un peu plus loin pendant que Joanne se levait essuyait un peu sa jupe des quelques brindilles d'herbe. Elle entrait dans la maison par la baie vitrée et traversa tout le séjour afin d'ouvrir la porte, révélant ainsi un visage bien familier. Maintenant qu'elle y pensait, elles ne s'étaient certainement pas vues depuis le gala. Joanne l'accueillit avec le plus large des sourires, véritablement ravie de la revoir enfin. "Je suis tellement heureuse que tu aies pu venir." lui dit-elle en l'enlaçant plus que chaleureusement. "Ca faisait bien trop longtemps." dit-elle pendant que les chiens saluaient comme il se devait l'invitée -qu'ils connaissaient déjà, soit dit en passant. Elle invita la soeur de Jamie à entrer et à se débarrasser de sa veste et des affaires qui pourraient l'encombrer. Joanne s'avança dans la cuisine, laissant son invitée prendre ses aises - elle ne se gênera certainement pas. "J'ai préparé rapidement un gâteau, j'espère qu'il sera bon." dit-elle en se rendant à la cuisine, regardant avec attention la gourmandise qui était encore en train de cuire. "Tu veux boire quelque chose ?" lui demanda-t-elle, tout sourire. Pendant qu'elle préparait les verres, elle s'excusa auprès de Gabriella. "Je suis désolée, j'aurai du t'inviter plus tôt, mais... J'avais beaucoup de sommeil à rattraper, et les nausées n'arrangent pas vraiment les choses. Je ne voulais pas t'accueillir en étant à affalée sur le canapé." Elle tendait le verre de boisson demandé par sa future belle-soeur (ça lui semblait encore si étrange). "Mais ça commence à aller un peu mieux. Les chiens sont tout simplement ravis d'avoir constamment quelqu'un à la maison. Mon médecin avait préféré me mettre tout de suite en arrêt parce que..." Joanne ne savait plus si elle avait déjà mentionné sa maladie, ne serait-ce que sa fausse-couche et son avortement. Elle n'en était pas sûre. Elle soupira, se disant qu'il fallait bien que ça sorte un jour. De plus, Gabriella était devenue l'une de ces personnes à qui elle s'était vraiment attachée et qu'elle adorait en toute circonstance. Les débuts avaient été difficiles, mais elles se sont très rapidement retrouvées, pour devenir des complices hors pair. Elles retrouvaient dans l'autre quelque chose qu'elles aimeraient plus ou moins avoir. Joanne l'appréciait et l'admirait beaucoup. "Pour... Pour faire court, j'ai quelques soucis de santé -c'est une histoire de génétique-, qui fait que les chances de concevoir et porter un enfant ne sont pas bien grandes pour moi et..." Joanne n'aimait pas se confier, mais elle tenait à ce que Gabriella sache pourquoi c'était si spécial pour elle, que d'avoir un enfant. Que ça sortait encore plus du commun que pour une femme lambda. "...et j'ai déjà fait une fausse-couche, peu après mon divorce, et ... un avortement, parce que l'on savait déjà que le bébé ne serait pas viable. Le deuxième était de Jamie." Elle employait tout de même un ton très incertain, très hésitant, malgré elle. "Mais mon médecin semble assez optimiste, on a déjà fait une première échographie." Repenser à cette petit boule qu'elle voyait à l'écran et le coeur qu'ils avaient entendu battre si vite la faisait sourire, et il y avait même quelques larmes de bonheur qui vinrent border ses iris bleus. "C'est notre petit miracle." Et le mot était faible.
And i will open the door of heaven or hell.ღ Joallia
Gabriella venait de recevoir l'impensable, un message de Joanne. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant le prénom de la petite blonde s'afficher sur son téléphone. Pourtant, ce n'était pas la première fois que cet événement arriva. Joanne l'avait déjà appelé il y a quelque temps pour lui annoncer sa grossesse. Gaby était plus qu'émue par cette nouvelle. Jamie allait devenir papa gâteau, Joanne, une maman plus qu'adorable et Gabriella, tata. Tata… Voilà un mot qu'elle avait encore du mal à imprégner dans son esprit. Mais l'Anglaise s'imaginait bien jouer la tante en adoration et complètement gaga de ce petit bout d'amour. Il ne pouvait qu'être parfait entre les gènes de la jeune femme et ceux de son frère. Mais Gabriella priait pour qu'il n'ait pas le même caractère de cochon que Jamie. Espérant plutôt qu'il possédera le même brin de délicatesse que sa maman. Elle aimait ce côté-là chez la jolie blonde. Cette fragilité, qui est pour Gaby était une grande qualité. Ce n'était pas du tout péjoratif, bien au contraire. Pour la brune, être capable d'exposer aux autres cet aspect si intime de sa personnalité était une chose qu'elle était incapable de faire. Préférant se cacher derrière cette carapace, ce caractère que tout le monde connaissait si bien. Un ouragan, une tempête qui détruisait tout sur son passage. Mais là-dessous, se cachait un cœur tendre qui ne demandait qu'à être aimé. Joanne se montrait telle qu'était, sans passer par différent tour de passe-passe afin de se protéger, ni effrayer par le fait de déprendre d'une personne. Tant de points qui différenciaient ces deux femmes. Et pourtant, Gabriella adorait sa future belle-sœur. Quiconque oserait lui faire du mal aura affaire avec l'anglaise.
L'anglaise était contente de savoir que rien avait changé entre elles depuis le gala. Elle savait très bien que la jolie blonde n'aurait jamais voulu lui faire du mal. Ce baiser n'était encore qu'une maladresse de plus de James. Chose à laquelle Gaby était trop habituée. Mais aujourd'hui, la libraire voulait penser à rien d'autre que sa journée avec sa future belle sœur. Alors elle enfila son manteau pour partir en direction de la villa. ❝Ah, j'ai faillis oublier…❞ Gaby cherchait derrière le comptoir de la librairie le petit cadeau préparé pour la future maman. Une chose qu'elle voulait absolument offrir à Joanne. Sur la route, Gabriella pensa à elle. Se demandant si un jour elle aussi deviendrait maman. Elle secoua la tête en se disant que c'était n'importe quoi de penser à cela. Rien ne le présageait pour le moment.
À la porte, Gabriella sonna pour prévenir de son arrivé. Joanne ne se fit pas attendre et c'est avec le sourire aux lèvres qu'elle accueillit Gaby. ❝ Bonjour Joanne, je suis tellement contente de te voir aussi ! ❞ C'est avec plaisir que la brune enlaça sa belle-sœur. Elle était plus qu'adorable. Son envie de la protéger se augmenta au quintuple. ❝Comment j'aurais pu refuser ça ? Hors de question de passer à côté d'une après-midi entre filles. ❞ Son sourire était à son apogée. Les chiens se jetèrent sur la libraire ce qui la fit presque perdre l'équilibre. ❝Bonjours vous ! ❞ Gaby caressa les deux chiens avant de reporter son attention sur Joanne. Cette dernière invita la brune à entrer. Elle posa son manteau dans un coin de l'entrée avant de la suivre jusqu'à la cuisine. ❝ Mmmmmh, c'est donc ça la bonne odeur que je sens ? Je suis persuadée qu'il sera bon et j'avoue que je ne serais pas contre un petit verre d'eau s'il te plaît. ❞ Gabriella leva les yeux au ciel, un sourire emplit de tendresse. «Tu n'as pas à t'excuser voyons… Et puis si tu as besoin d'aide pour quoique ce soit, à n'importe quelle heure, je suis là tu sais ! C'est normal que tu sois fatiguée et je compte sur mon frère pour te dorloter !» Il y avait de la malice dans ses yeux. Gabriella la remercia pour son verre qu'elle porta à ses lèvres en écoutant Joanne parler. Elle était heureuse d'apprendre que ça allait mieux. Mais sa phrase inachevée la laissa sur sa faim. Une lueur d'inquiétude se lisait dans ses yeux noisette. soucis de santé ? Le cœur de Gabriella rata un battement. La suite de ses explications la laissa sans voix. Chose exceptionnelle. Elle était émue. Émue par le courage ce petit bout de femme, de la voir se confier ainsi… De savoir qu'ils avaient gagné ce combat contre la maladie. Gaby pris une de ses mains entre les siennes et la serra très fort. ❝Joanne… Je suis sincèrement désolée d'apprendre tout cela. Tu es une femme très courageuse, je n'en ai jamais douté. Et comme je te l'ai dit, toi et Jamie, vous pourrez toujours compter sur moi.❞ C'était plus que sincère.
❝Je suis rassurée de savoir que tout se déroule pour le mieux… Ça devait être si émouvant de voir pour la première fois ce petit bout… ❞ Elle lui souriait tendrement, l'air rêveuse. ❝En parlant de tout cela... ❞ Gabriella se retourna pour aller chercher le petit paquet qu'elle déposa devant Joanne. ❝Un petit quelque chose pour le petit miracle ainsi que pour la future maman…. Encore félicitation.❞ C'était un petit bijou. Un sautoir avec un pendentif. ❝C'est un bola. Il y a un petit grelot à l'intérieur de la boule que ton bébé pourra entendre. Ça le calme et le rassure… Tu verras, ça fait un petit bruit de clochette quand tu le portes, c'est assez agréable et très discret… Comme un petit porte bonheur. Ce n'est pas grand chose, mais j'espère que ça te plaira...❞ Elle voulait l'aider à penser à autre chose. A terminer sur une note joyeuse. Gabriella la prit dans ses bras pour lui faire comprendre à quel point tout cela la touchait profondément. ❝Bon alors, on le mange ce gateau ?❞
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Joanne savait que revoir Gabriella leur ferait le plus grand bien, à chacune d'entre elle. La brune sulfureuse ne manquait pas d'enthousiasme. Joanne craignait beaucoup que la soirée au gala où tout avait dérapé allait altérer leur amitié. Il y avait tant de choses révélées ce soir-là, elle se souvenait très bien des grosses larmes de la soeur de son fiancé. Mais l'avoir vu arrivé ici, l'enlacer de manière chaleureuse, prouvait tout le contraire. En soi, Joanne n'avait pas grand chose à se reprocher. Rhodes entra dans la maison, mettant sa veste dans un coin. Les chiens avaient déjà souhaité la bienvenue à une invitée qu'ils connaissaient déjà. Elle lui servit le verre d'eau qu'elle avait demandé. "Oh ce n'est vraiment pas grand-chose, juste pour dire qu'il y a quelque chose à grignoter par ici." ajouta-t-elle en riant. Elle espérait que Jamie était là pour s'occuper d'elle. La volonté y était, mais son travail n'était pas moins prenant. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, et ne lui en voulait pas. "Il reste très occupé malgré tout. Il a peut-être trouvé une combine et attends d'avoir l'aval de sa chef pour voir si ses possibles." Elle releva ses deux mains, croisant sur chacun son index et son majeur. "Il n'y a plus qu'à croiser les doigts." Joanne serait vraiment heureuse si c'était accepté, si Jamie était un peu plus à la maison. Elle ne pensait pas nécessairement à elle sur le coup, ni à sa grossesse, mais à lui. Ils rentraient toujours à la maison totalement épuisé alors qu'il aimerait tant faire plus. Ca le frustrait beaucoup, et Joanne se sentait tellement impuissante face à cela. Joanne prit le temps de lui faire un résumé de ses soucis de santé, des risques. Elle la laissait encore loin de certains détails, préférant attendre avec certitude que l'on vienne lui dire que le bébé allait bien, qu'il allait pouvoir grandir sereinement. Elle sourit tendrement à Gabriella. "Tu n'as pas à t'excuser. Ce n'est pas handicapant les jours de la vie courante, seulement... lors de moments de panique, on va dire." Elle haussa les épaules. "Je le vis très bien." Elle avait juste peur pour le bébé, ce qui était totalement légitime. Gabriella avait été plus que ravie de savoir que sa future belle-soeur était enceinte et ne s'en cachait. Elle restait rêveuse et enthousiaste à l'idée. Joanne était prête à parier qu'elle allait être l'une de ces tantes idôlatrée par son neveu ou sa nièce. "J'ai hâte de le voir prendre forme, deviner les différentes parties de son corps sur l'écran." répondit-elle tout aussi rêveuse, espérant réellement voir ce jour arriver. Gabriella retourna sur ses pas, et la belle blonde la regarder perplexe. Celle-ci reçut un cadeau de la part de Gaby. Touchée sans même l'avoir ouvert, elle dit "Il ne fallait pas, Gabriella." dit-elle en regardant et touchant avec attention le petit paquet. "Merci beaucoup." Elle déballa le paquet avec attention, jusqu'à avoir dans le creux de sa main le bijou offert. Emerveillée, elle le regardait pendant quelques minutes avec attention. "Il est magnifique." dit-elle à voix basse. Elle enlaça chaleureusement l'autre femme. "Merci infiniment Gaby, j'aime beaucoup." La conservatrice ne put s'empêcher de lâcher un rire quelques secondes plus tard. "J'aurai droit à une belle crise de jalousie de ton frère lorsqu'il verra que j'ai un nouveau bijou." dit-elle les yeux pétillants. Surtout que Joanne n'était pas du genre à s'acheter des bijoux pour elle-même. "Encore plus si c'est un collier." ajouta-t-elle. "Il ne m'en a encore jamais offert." Le bracelet, oui, la bague aussi, mais pas de pendentif. Elle n'en demandait pas tant, mais la situation la faisait sourire. Elle ne voulait que lui et son amour. Gabriella s'impatienta à l'idée de manger le gâteau. Sans dire mot, l'hôte se dirigea vers la cuisine afin de mettre la gourmandise sur un plat. Elle en coupa quelques tranches et le posa sur la table de leur salon. Joanne invita son amie à s'asseoir, lui servant une part du cake. "Oh mince, j'ai failli oublier. Prends ce dont tu as besoin, il faut juste que j'aille chercher le courier, j'ai complètement oublié." Joanne s'éclipsa rapidement et s'en alla à l'extérieur afin de récupérer l'amas d'enveloppes et de magasines divers empilés dans la boîte aux lettre. Elle ne prêta pas encore attention à toutes les enveloppes, plutôt intéressée par retrouver sa belle-soeur. Elle posait les papiers sur un coin de la table de la salle à manger avant de la rejoindre. Joanne enfila ensuite le collier qu'elle venait tout juste de recevoir et s'installa à côté de Gabriella, se servant également une part de son gâteau. A peine eut-elle le temps d'avaler une première bouchée que l'une des enveloppes tomba sur le sol. Milo, le plus petit des chiens sur rua pour voir ce dont il s'agissait, reniflant le papier, sa queue ne cessant de bouger dans tous les sens.
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Elle était heureuse de revenir ici. Dans ce loft où elle pensait ne plus jamais remettre les pieds suite à sa dispute avec Jamie. Des bribes de souvenirs lui vinrent en tête lorsqu'elle suivit Joanne jusqu'à la cuisine. Mais ce n'était pas le moment pour se laisser emporter par ses pensées. Gabriella était ici pour sa belle-sœur et personne d'autre. Elle la trouvait adorable. C'était une femme attentionnée qui avait tout pour plaire. Son frère avait énormément de chance de l'avoir, mais il la méritait. C'était un couple auquel l'Anglaise tenait particulièrement. Voyant en eux que tout était possible par amour. Elle n'était pas au courant de tout, mais Gaby arrivait à lire dans leurs yeux une incroyable complicité et un amour plus que sincère. La jolie blonde était la seule à pouvoir calmer les nerfs de son frère, mais aussi de pouvoir le mettre dans tous ses états. Elle ne put s'empêcher de penser à James. Lui aussi avait cette incroyable aptitude sur Gabriella. De pouvoir à la fois la rassurer, la calmer tout comme la rendre folle allant presque jusqu'à la détruire. Chose à laquelle il s'évertuait en ce moment.
Gaby cherchait à savoir si Joanne ne se sentait pas trop seule. Sachant pertinemment que son frère était un homme extrêmement pris par son travail. « Oh, j'espère que ça fonctionnera ! Mais toi, tu dois penser à toi et te reposer ! C'est le plus important. » Elle imita Joanne en croisant aussi les doigts, le sourire aux lèvres. Joanne finit par se confier sur ses soucis de santé. Chose à laquelle Gaby n'avait pas pensé. Pourtant, la jeune femme avait téléphoné le soir du gala à un médecin qu'elle disait bien connaître. Tout s'expliquait. Mais ça ne rassurait pas Gabriella. L’inquiétude se lisait sur son visage. Elle écoutait sa belle-sœur avec grande attention. C'est vrai que parfois, nous pensons qu'il est facile d'avoir des enfants, mais certains couples traversent de nombreuses épreuves avant de devenir parents. La future maman tentait de rassurer la future tata. Gaby sentait que Joanne voulait rester discrète sur le sujet, chose qu'elle respectait. Gaby lui fit un sourire emplit d'affection. « Me voilà presque rassurée… Mais promet moi de te reposer et de m'appeler si tu as besoin de quelque chose ! » Elle pouvait voir la joie sur le visage de la jeune femme. Il n'y avait que de bonnes nouvelles. Ils allaient se marier, avoir un bébé… Tout allait pour le mieux. « Oh oui de voir ses petits bras bouger et tout !» Elle craquait littéralement en imaginant leur bébé.
L'Anglaise avait préparé un petit quelque chose pour Joanne. Ce petit bijou avait une signification pour Gabriella. C'était un porte-bonheur. Une façon pour la jeune femme de garder un œil sur Joanne et le bébé même lorsqu'elle n'était pas avec la future maman. Elle parlait du bébé et de Joanne. Gaby avait parfois des difficultés à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, un brin pudique dans ce domaine. Gueuler, râler, était un exercice bien plus facile que d'ouvrir son cœur. Surtout qu'elle et la jeune femme ne se connaissaient que depuis peu de temps. Gabriella ouvrit grand ses bras pour accueillir sa belle-sœur. « Je suis contente que ça te plaise… Comme ça je serai toujours avec vous ! » Dit-elle, tout en caressant le dos de Joanne. Gaby ria aux éclats en imaginant la mine de Jamie bougonnant de jalousie en voyant le collier. « Je ferais bien de lui en acheter un à lui aussi, ça pourrait son caractère de cochon…. Moi aussi au passage ! » Ouais, c'était pas faux. L'Anglaise ria encore plus fort en pensant à cela.
Gabriella, un brin gourmande, attendait avec impatience de goûter à ce fameux gâteau. Joanne s'empressa de servir des parts dans une petite assiette déposée sur la table du salon. Gaby ne se fit pas prier pour la suivre et s’asseoir bien en face du plat, les yeux virés sur l'assiette. La jolie blonde lui servit la part tant attendue. « Merci Joanne, ça sent très bon ! » Cette dernière devait aller chercher le courrier. Gaby acquiesça de la tête tout en la regardant partir vers la porte de l'entrée. La brune ne résista pas longtemps. Elle prit un bout de gâteau. C'était délicieux. Et en plus, elle est bonne cuisinière… Est-ce que mademoiselle Prescott a des défauts ? Gabriella entendit les pas de la jeune femme se rapprocher. « C'est délicieux Joanne, sincèrement ! Tu pourrais me passer la recette pour la boutique ? » Gabriella aimait servir des petits gâteaux à ses clients. Histoire d'embellir le thé anglais. Un bruit attira son attention. Une enveloppe tomba à terre. Pour faire autant de bruits, cette dernière devait être bien épaisse. Milo partit à toute allure dans la même direction. Il mit peu de temps à essayer de grignoter un angle de l'enveloppe. «Raaaah Milo ! » Gaby se leva pour ramasser ce qui venait de tomber.
« Miloooooo ça suffit, allez oust ! » Ce dernier regarda Gaby avec de grands yeux innocents. L'Anglaise secoua la tête, bien trop attendrit par cette boule de poils. Mais elle finit par tourner son regard vers l'enveloppe. Gabriella la ramassa afin de la reposer sur la table. Ouverte, le contenu de l'enveloppe tomba par terre. « Merde ! » La brune se retourna pour regarder à terre… Putain… C'est quoi ce putain de bordel ? Jamie MERDE ! NON ! Des photos, des photos, sûrement prises par un paparazzi. Des clichés de Jamie embrassant Hannah. Mais quelle salope ! Jamais Jamie ferait une telle chose à Joanne, impossible ! Gabriella s'empressa de les ramasser afin que sa belle-sœur n'en ait pas connaissance. Lorsqu'elle se releva, photos en main, Joanne était à deux pas d'elle. Gaby était figée sur place, les yeux écarquillés de stupéfaction. Bien trop choquée encore par ce qu'elle venait de voir. Gabriella les serrait contre elle. Non, Jamie aimait Joanne plus que tout au monde. Le contraire était inconcevable. « Je suis sûre qu'il y a une explication... »
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Gabrielle avait beau être une femme de très fort caractère, particulièrement douée sur les gueulantes, elle n'en restait pas moins une personne très attentionnée, un tantinet protectrice. Elle ne cachait pas son inquiétude vis-à-vis de la santé de Joanne. Ce n'était pas son intention de la perturber autant. " Je ne fais que ça, me reposer." lui répondit-elle doucement, souriante. Elle avait bien rattrapé tout le sommeil manqué du début de sa grossesse, cela ne l'empêchait d'être exténuée en fin de journée. Elle espérait que ça n'allait pas être comme ça pour les mois qui lui restait, sinon elle ne ferait plus rien de ses journées. Jusqu'ici, elle trouvait des moyens de s'occuper, se permettait quelques sorties. Elle s'avouait chanceuse d'avoir les chiens, qui estompait grandement un sentiment de solitude qui n'avait pas encore eu le temps de grandir pour le moment. [color=#006699]"Je dois t'avouer que certains hauts commencent un peu à être serrée au niveau du ventre."[/colore] dit-elle, les yeux pétillants. Elle s'épargnait de lui dire qu'elle avait du également refaire une partie de sa lingerie étant donné que sa poitrine aussi, avait un peu gonflé.[color=#006699] "J'ai ma prochaine échographie la semaine prochaine. J'ai hâte." fia-t-elle. Voir comment le foetus avait évolué en un peu moins d'un mois, savoir qu'il se portait toujours bien, qu'il n'y avait rien d'inquiétant. Chaque examen était très stressant pour elle, mais elle était toujours soulagée quand les résultats étaient bons. Tout allait bien. Elle se répétait cette phrase sans cesse. Gabriella lui rendit chaleureusement l'accolade, disant qu'ainsi, avec ce bijou, elle serait toujours un peu là. [color=#006699]"Je l'adore." dit-elle en mettant le pendentif dans le creux de sa mieux, le regardant avec minutie. "Je le garderai toujours." dit-elle. "Ou je pourrais peut-être le donner au bébé... enfin... quand il ou elle sera en âge de comprendre. Je ne sais pas." Peut-être aura-t-il souvenir du bruit du grelot à ce moment, que ça le rassurerait. Joanne verrait bien en temps voulu. Elle rit. "S'il savait que tu m'as offert un collier, il se sentirait de m'en offrir un aussi, à tous les coups." dit-elle. Gabriella adorait le gâteau qu'elle avait fait, ne se gêna même pas pour demander la recette à sa future belle-soeur. Celle-ci lui sourit tendrement, profondément ravie de savoir que ça lui plaisait tellement. "Bien sûr ! Je te la photocopierai après. C'est simple comme bonjour." lui répondit-elle. Elles auraient pu continuer à papoter ainsi pendant bien longtemps, mais l'enveloppe tombant lourdement au sol interrompit tout. Gabriella fut bien plus rapide que la belle blonde en se levant et en ramassant le courier avant que les chiens ne viennent le déchiqueter. Et soudain, la brune semblait pâlir, pétrifiée, interloquée, paniquée. Elle avait vu le contenu de la grande enveloppe. Joanne fronça légèrement les sourcils, et finit par se lever à son tour, perplexe. Choquée, la soeur de Jamie peinait à placer un mot derrière l'autre, plaquant ce qu'elle devinait être des photographies contre elle. "Qu'est-ce que c'est ?" demanda-t-elle. "De quoi s'agit-il ?" Elle ramassa l'enveloppe l'enveloppe, se rendant compte ensuite qu'elle était loin d'être vide. Elle en sortit deux magazines. Joanne aurait juré sentir son coeur s'arrêtait l'espace de quelques secondes. La première couvertue montrait Jamie et Hannah, à la une, le titre révélant qu'ils étaient apparemment fiancés. La revue là datait de quelques jours après le gala, Joanne reconnut rapidement la robe que le mannequin portait ce soir-là. Elle contenait absolument toutes ses émotions, restant de marbre. Seuls ses yeux trahissait le flot de pensées négatives. C'était d'une torture sans nom, elle avait tellement mal. D'un geste précipité et maladroit à cause d'un empressement peu commun, elle regardait le second magasine. Et là, elle sentait ses jambes faiblir. L'air devenait irrespirable. Joanne avait besoin de s'asseoir, mais elle était pétrifiée, elle n'arrivait plus à bouger. Jamie Keynes & Hannah Siede. Le beau Lord anglais semble déjà se lasser de sa fiancée. C'était l'intitulé le plus voyant de la une. Elle tournait précipitamment les premières pages de publicité, tombant sur de multiples photos de son fiancé et d'Hannah à différents moments -leurs habits changeaient d'une photo à l'autre. La photo du baiser était celle que l'on voyait le plus. Elle commença à lire l'article, la voix faible. "Jamie Keynes, nommé Lord il y a peu, avait été si fier d'annoncer ses fiançailles et la grossesse de sa promise lors de son émission hebdomadaire, suscitant une vague de félicitations et de réjouissance de la part de ses auditeurs. Cependant, leur idylle n'est pas aussi parfait que ce qu'il laisse imaginer, car Jamie Keynes a tout récemment été surpris de se montrer plus que proche avec Hannah Siede. [...] ... et nous avions déjà prédit depuis un moment qu'ils formeraient le couple parfait.... [...] Il est bien connu que peu d'hommes résiste au charme d'Hannah, Keynes semble s'ajouter à la liste [...]" Chacun de ses mots étaient douloureux, pire qu'un coup de poignard. Perdue, le magasine tombait de ses mains, qui venaient de perdre toutes leur force. Les larmes ne venaient pas, mais toute son âme hurlait et se tordait d'une douleur peu imaginable. Elle manquait d'air, elle manquait de tout. Autant être brisée jusqu'au bout, Joanne prit les photos des mains de Gabriella, les regardant une par une. Elle hocha un peu plus négativement la tête au fur et à mesure. Les traits de son visage traduisaient pour elle toute sa douleur, toute sa peine, tout son chagrin. Jamie tenait depuis le début son coeur dans sa main, voilà qu'il l'étranglais, le faisait saigner, se brisant peu à peu en mille morceaux. "Non, il n'y en a pas." finit-elle par répondre à Gabriella, d'une voix tremblante. La belle blonde posa doucement sa main sur son ventre, pensait à son bébé. Pourquoi fallait-il que tout dérape alors que tout allait si bien ? Elle avait mal, tellement mal. Enfin, de grosses larmes venaient border ses yeux, et elle réunit toute sa force et toute la sympathique qu'elle avait pour Gaby pour lui offrir un bien faible sourire. "Je crois que j'ai besoin de prendre un peu l'air." dit-elle, l'air totalement perdu. Elle lâchait les photos qu'elle avait en main, sans trop faire attention à quoi que ce soit, puis traversa la salle de séjour. Elle franchit la baie vitrée, et, dos à Gabriella, elle plaça une main sur sa bouche pour retenir ses pleurs. Dévastée, elle s'effondra à même le gazon, retenant tout le poids du haut de son corps par l'une de ses mains au sol, l'autre étant toujours sur son visage, étouffant le plus déchirant des chagrins.
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