(redcliffe → logements) La dernière fois qu’elle a vu Juliet, elle était déjà enceinte. Et aujourd’hui encore, elle l’est toujours. Entre-temps, sa fille est née et pourtant, un autre bébé grandit de nouveau en son sein. La dernière fois qu’elle a cherché à parler à Juliet, ce n’était que pour faire d’Alfie le cœur de leur discussion, et tel un parfait cliché de film Hollywoodien ne passant pas le test de Bechdel, elle recommence le même processus aujourd’hui. Elle pourrait se détester pour un tel geste qui pourrait être pris pour une habitude, mais il n’en est rien. Il a fait partie intégrante de sa vie depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, alors elle est dans son droit le plus entier de se retrouver triste de son départ - tout comme elle était à ses yeux dans son droit le plus entier à l’époque de le vouloir mort et enterré après qu’il lui ait fait du mal, mais c’est une autre histoire qui a fait son temps.

Entre temps, Juliet s’est mise en couple avec Corey pour mieux se séparer de lui ensuite, donc Lily estime qu’elle a eu le temps de passer à autre chose et, surtout, qu’elle en a saisie l’occasion. Elle ne veut pas penser un seul instant qu’elle a abandonné le premier pour retrouver Alfie, tant parce que cette idée lui semble farfelue que parce qu’elle ne se pardonnerait pas d’avoir propulsé Corey au milieu d’une guéguerre dont il n’a pas à souffrir. Et justement, c’est pour ne pas risquer d’alimenter cette dernière malgré elle que Lily a décidé de rendre visite à sa vieille amie, plus que jamais au courant du départ d’Alfie pour le bout du monde. Ou quelque chose y ressemblant. Jules a-t-elle aussi été prévenue ? Lily aimerait que non, évidemment. Elle aimerait lui apprendre la nouvelle de sa propre bouche, tout comme elle jubilerait de lui dire qu’elle a reçu une carte postale: ah bon ? pas toi ? mince, c’est étrange, elle a dû se perdre en cours de route. Pourtant, elle se doute déjà que Jules a eu le droit à son mot d’au revoir (adieu) de façon bien plus personnelle encore, Alfie n’ayant jamais passé l’éponge sur leur relation, peu importe à quel point il n’a jamais été capable de lui dire les choses aussi clairement. Lily aurait pu le faire, elle aurait pu jouer les entremetteuses il y a longtemps de ça, mais elle était trop occupée à le désirer auprès d’elle, pour elle pour prendre le temps de perdre son temps. Si elle l’aimait tant que ça, alors elle aurait dû se battre pour lui. Et vice-versa. Ils ne l’ont pas fait, ils ont accumulé les occasions manquées, et maintenant il lui manque déjà et elle le déteste d’être parti une fois de plus.

Sous sa robe, le ventre de Lily est faiblement arrondi, ce qui reste bien assez pour comprendre son état de santé actuel. Pour l’heure, elle le cache encore d’un bouquet qu’elle tend à son homologue brune lorsque la porte ouverte, la saluant en même temps qu’elle lui présente toutes les sortes de fleurs différentes qu’elle retrouve au coeur de ladite attention. “Je viens voir comment tu te portes.” Ce qui est vrai. “Et… savoir si tu as des nouvelles d’Alfie.” Puisqu’elle a encore la possibilité de tirer la première, Lily la saisit à pleine main.

À l'instant où tu ouvres la porte, c'est bien la dernière personne que tu t'attendais à voir que tu découvres : la parfaite Lily accompagnée d'un bouquet de fleurs. La dernière fois qu'elle s'est retrouvée sur le pas de ta porte est tout sauf un bon souvenir. C'est encore pire lorsqu'elle tend ce magnifique bouquet pour te laisser apercevoir ce ventre légèrement arrondis. Encore. Machinalement, tes mains viennent prendre le bouquet qui finira aux ordures à la seconde où elle partira. Ton regard s'est attardé bien trop longtemps sur son ventre pour que tu prétendes n'avoir rien remarqué. Lily est de nouveau enceinte et c'est de la jalousie que tu ressens immédiatement. “Je viens voir comment tu te portes.” Ses paroles réussissent à te sortir de tes pensées. Ton regard retrouve lentement le sien. C'est vraiment la raison de sa venue ? Pourquoi est-ce qu'elle s'en soucie ? Et puis, elle s'inquiète à propos de quoi ? Du départ précipité de Alfie ou de ta rupture avec Corey ? Tu vas mal, terriblement mal autant pour une raison que pour l'autre. Le départ d'Alfie te déchire le coeur et la culpabilité te ronge d'avoir fait de même avec celui de Corey. “Et… savoir si tu as des nouvelles d’Alfie.” Ah. Quelque chose te fait dire qu'elle n'est là que pour lui et certainement pas pour savoir comment tu vas. Qu'est-ce qu'elle sait et qu'est-ce qu'elle ne sait pas ? Sait-elle seulement qu'il a quitté Brisbane ? Ou a-t-elle droit, elle aussi, à l'horrible silence venant de l'ancien anthropologue ? Mais si Lily est venue jusqu'ici pour ça, c'est bien parce qu'elle s'inquiète pour lui. Vous voilà au moins avec  un point commun. Tu la laisses entrer, pas nécessairement parce que tu en as envie, mais plutôt parce que tu n'as pas envie que tout le voisinage soit témoin de cet échange. « J'imagine que si tu n'en as pas, c'est qu'il n'a pas envie que tu en es. » que tu lui lances aussitôt en refermant la porte derrière elle. Tu laisses sous-entendre que tu en as régulièrement tout en sachant qu'il y a une chance sur deux qu'elle décèle le mensonge. Quoi qu'est-ce vraiment un mensonge ? Tu n'as pas de nouvelles de Alfie probablement pour les mêmes raisons que tu viens de citer. « C'est le sien ou celui de Ezra ? Ça devient un peu difficile à suivre. » Ton regard trouve le courage de se poser dans le sien, bien consciente que tu ne seras jamais capable de savoir si elle ment ou si elle est honnête. Tu n'es plus certaine de croire un seul mot qui sort de sa bouche. Lily t'a blessé sans que tu ne comprends toujours pas pourquoi. Corey n'est plus dans ta vie pour que tu te sentes obligé d'être aimable envers elle. Vous n'êtes pas amie, voilà ce que tu as compris de vos derniers échanges. Elle est celle de Alfie, celle qui voudrait probablement plus. Tu comprends sa souffrance et elle comprend la tienne. Pourtant, aucune de vous deux ne sera là pour soutenir l'autre quand bien même elle prétend se préoccuper de comment tu vas. C'est pas le cas. Tu n'en crois pas un mot. Elle est là pour Alfie et parce qu'elle désespère devant son silence.

D’un pas léger, Lily se fraie une place à l’intérieur de la maison qu’elle commence à connaître, pour y être déjà rentrée. A l’époque, les raisons étaient bien différentes. Aujourd’hui, le cœur de la brune est plus léger que jamais, malgré les apparences et les questions qu’elle dédie à Juliet. « J'imagine que si tu n'en as pas, c'est qu'il n'a pas envie que tu en es. » Son visage momentanément tourné vers le sol, elle esquisse un sourire amusé. “Je n’ai pas dit que je n’en avais pas.” Annonce-t-elle en même temps qu’elle fait remonter ses yeux clairs en direction de ceux de la brune, à leur tour d’un brun ennuyant. “Je voulais simplement savoir où en était votre relation.” Tout est difficile entre les deux tourtereaux depuis un moment et l’omniprésence de Lily autour d’Alfie n’a évidemment rien aidé, mais il faut aussi comprendre que le rapprochement entre l’éditrice et Corey n’a pas été la meilleure idée qui soit pour préserver son couple non plus. Ce que Lily se demande, en réalité, c’est si elle a quitté son meilleur ami dans l’espoir de retrouver un anthropologue bien plus amoureux de l’adrénaline que d’elle. Pour autant, elle a toujours été sa préférée, et Lily n’est pas certaine que Jules sache à quel point elle a toujours été placée sur un piédestal. Cela reste le piédestal d’Alfie, imparfait et chambranlant, mais elle a sûrement toujours su à quoi s’attendre avec lui.

Juliet ne se confond pas en politesses et, au lieu de ça, pose avec insistance son regard sur le ventre de Lily, sans que cette dernière ne cherche à le cacher. Elle est enceinte, oui, mais elle a surtout passé le premier trimestre, la poussant ainsi à oser en parler avec bien moins de craintes de vivre une nouvelle fausse couche. « C'est le sien ou celui de Ezra ? Ça devient un peu difficile à suivre. » Prise de court mais pas chamboulée pour autant, Lily rigole simplement. Elle prend le temps de s’installer sur le canapé sans attendre une invitation, ses mains plissant les pans de sa robe parce qu’elle a toujours été bien élevée - quoi qu’en pense Juliet. “Je sais que la maternité est un sujet difficile pour toi, Juliet, mais ne te fais pas de mal comme ça.” Elle joue la fausse empathie, son sourire n’ayant rien de délicat ou même sympathique. Si Juliet ne peut pas être une alliée alors elle ne lui sert à rien et, pour cette raison, elle n’a donc pas à la préserver, surtout pas après la rupture qu’elle a imposée à Corey. Ils auraient pu être heureux et Lily jure qu’elle l’aurait laissé tranquille, mais jamais elle n’aurait dû briser le cœur du Ferguson. “On va l’appeler Matthew.” Elle ajoute avec l’éternel même sourire agaçant, sans pour autant répondre à la question. La version officielle assure que cet enfant est évidemment celui d’Ezra, et c’est ce qu’elle a dit aux deux hommes, mais la version officieuse ne saurait être aussi assurée sur la réponse à donner à une telle question. Un doute persiste, et Lily refuse de lui donner le moindre poids. Il s’appellera Matthew Beauregard, mais elle ne la juge pas méritante de recevoir la seconde partie de l’information. “J’ai appris que tu avais pris peur quand il t’a demandé à vivre ensemble. Tu n’étais sûrement pas prête à devenir mère.” Elle parle avec une voix douce et rassurante, Lily, mais elle sait très bien à quel point ses paroles peuvent blesser et pour cause: elle n’en désire pas moins. Sans Alfie dans les parages, il n’y a plus de coups à retenir.

“Je n’ai pas dit que je n’en avais pas.” Évidemment, ce n'est pas ce qu'elle a dit, mais c'est ce qu'elle semblait dire oui. Elle semblait venir à la pêche aux informations et peut-être que tu aurais dû simplement répondre à la question. Avec ce qu'elle sait et ce que tu sais, peut-être que vous auriez pu avoir un joli tableau sur la situation. Mais non, tu es blessée. Alfie en est la cause principale. Lily ne trône pas loin derrière alors que tu es désormais incapable de la détacher de l'étiquette de maîtresse. C'est ce qu'elle est : une maîtresse sans importance. Leur relation est inexistante. C'est ce que Alfie t'a assuré. Elle est tout de même assez existante pour qu'un doute sur la paternité de son enfant soit possible - qu'importe quelle est la vérité. “Je voulais simplement savoir où en était votre relation.” Ne pas se laisser aveugler par la colère et le chagrin sera chose ardue. « Et le demander à Alfie n'était pas plus simple ? Comme tu as toujours des nouvelles. » C'est lui son ami. Tu l'as compris voilà des semaines déjà. Tu voudrais pouvoir lui mentir, lui dire que ta relation avec Alfie se porte très bien, mais comme tu n'as absolument aucune idée de ce qu'elle sait, tu ne peux pas savoir à quelle vitesse tes mensonges seront repérés. De toute façon, ton regard qui remarque le ventre légèrement arrondis de Lily te fait immédiatement changer de sujet - même si tu crains de connaître la vérité sur cette grossesse-ci. À quel point Alfie t'aurait pris pour une idiote s'il y a un quelconque risque qu'il soit aussi père de celui-ci ? Peut-être que c'est ce que ça te prendrait pour faire une croix définitive sur lui par contre. Quelque chose que tu n'es toujours pas prête à faire. “Je sais que la maternité est un sujet difficile pour toi, Juliet, mais ne te fais pas de mal comme ça.” Bien sûr que le but de Lily est de blesser et elle y arrive bien trop facilement. Tes lèvres se scellent et tes dents se serrent. “On va l’appeler Matthew.” Qui ça on ? Elle et le faux père ? Elle ne répond pas à la question. Elle devrait. Ce n'est pas comme si tu comptais aller bavasser l'information à qui que ce soit. Même si elle le mériterait sûrement. “J’ai appris que tu avais pris peur quand il t’a demandé à vivre ensemble. Tu n’étais sûrement pas prête à devenir mère.” Qu'elle ne connaisse pas l'information aurait été surprenant. Ça te dérange quand même qu'elle le sache. Ça te dérange encore plus qu'elle puisse aller bavasser à Corey tout ce qui pourrait se dire ici - sans doute même aller déformer tes paroles à Corey. Tu ne voudrais surtout pas qu'il souffre davantage de la situation. « C'est pas tout le monde qui désire être mère avec le premier venu. » Tu détestes déjà la formulation de ta phrase. Corey n'est pas le premier venu. Il n'est pas "rien". Votre rupture n'a toutefois aucun lien avec ton désir d'être mère et Lily est parfaitement bien placé pour le savoir. Tu ne sais pas trop si elle est tombée enceinte par accident la première fois ou si elle était vraiment désespérée, tu pourrais presque la comprendre, tu l'es aussi. « C'est pas Alfie. Comme Ezra n'est pas Alfie. » Corey est parfait, mais ce n'est pas Alfie. Ce ne le sera jamais. Tu es presque certaine de miser juste en supposant qu'elle l'aime, elle aussi. « Sauf que moi j'arrive pas à lui mentir. » Comme Lily ment à Ezra en le regardant droit dans les yeux. « Ce n'est pas de la peur, c'est de l'honnêteté. » Tu devrais essayer.

« Et le demander à Alfie n'était pas plus simple ? Comme tu as toujours des nouvelles. »
“Tu n’es pas un sujet de discussion entre Alfie et moi.”

Elle répond en faisant légèrement basculer sa tête, surprise que Juliet puisse réellement penser que son nom a vocation à être abordé entre eux. Il ne l’est pas, et il l’est de toute évidence encore moins alors que les nouvelles qu’elle entretient avec l’anthropologue se résument à son envoi de cartes postales sans adresse où elle pourrait en renvoyer à son tour. A ce qu’elle comprend, il est sur la route. A ce qu’elle comprend, surtout, il n’est plus là pour protéger la douce Juliet qui ne sait décidément pas s’y prendre seule. Son absence de réponse ferme lui indique qu’elle n’a pas de nouvelles du Maslow, sans doute parce qu’il n’a pas envie de la nourrir du même poison que Lily: un peu d’espoir, jamais trop. Peu importe. De son côté, elle sait être une grande fille, tout comme elle sait qu’il ne perd sûrement pas beaucoup de son précieux temps à envoyer des cartes postales à tout va: elle fait partie des rares, voire elle est la seule.

Bien vite, Juliet change de sujet sans que ce ne soit réellement pour le meilleur. De son côté, Lily n’a pas de mal à jouer le jeu de la parfaite mère de famille, surtout alors qu’elle a passé les trente dernières années de sa vie à perfectionner son image pour un tel rôle. « C'est pas tout le monde qui désire être mère avec le premier venu. » Parle-t-elle de Lily ou d'elle-même ? La question existe réellement dans son esprit mais Lily n’y pense pas davantage, n’ayant aucune envie d’avoir une telle discussion avec la brune. Elle respecte bien trop Corey pour insuffler davantage de poison dans leur couple ou tout du moins l’idée qu’ils s’en font et, de l’autre côté, c’est Ezra qui ne mérite certainement pas d’être qualifié du premier venu. “Je suis bien d’accord.” Elle consent aussitôt et va dans la même direction qu’elle, mimant ne pas être concerné par ses propos. Après tout, elle ne l’est pas. Qu’il s’agisse d’Ezra ou d’Alfie, elle les connaît depuis au moins une décennie, si ce ne sont trois. « C'est pas Alfie. Comme Ezra n'est pas Alfie. » - “Oh c’est profond, Jules.” L’ironie n’est même pas calmée dans ses mots tant elle la prend de haut, n’ayant rien à apprendre d’elle. Ezra n’est pas Alfie, non, mais Ezra est l’homme avec lequel elle veut élever chacun de leurs enfants et auprès de qui elle veut vieillir. Il n’est pas Alfie et heureusement, parce que de son côté Lily a grandi en se rendant compte de la chance qui a été la sienne de ne jamais être en couple avec cet homme qu’elle aime autant qu’elle déteste, les rares fois où la haine ne l’emporte pas. Il est passionnant et fascinant, mais il n’est pas une personne avec qui on a la vie rêvée. Et Lily n’aspire qu’à ça.

« Sauf que moi j'arrive pas à lui mentir. Ce n'est pas de la peur, c'est de l'honnêteté. » Lily sourit de nouveau, sincèrement amusée. Sa réponse ne presse pas et leur discussion non plus, si bien qu’elle prend le temps de placer une mèche derrière son oreille pour dégager son visage et laisser place à ses grands yeux bleus. “Il n’est pas question de peur ou d’honnêteté quand tenir un couple semble être impossible.” Ou justement qu’il n’est plus question que de peur, ce qu’elle a sûrement ressenti au moment où Corey lui a demandé de passer à l’étape d’après mais qu’elle n’était vraisemblablement pas prête de son côté. Comment pouvait-elle sincèrement aspirer à devenir mère si un simple déménagement pouvait lui faire peur ? “Je pense simplement que tu as passé un peu trop de temps à vouloir ce que tout le monde avait sauf toi. Et maintenant, tu n’as plus ni Alfie, ni Corey.” Et toujours pas d’enfant, de toute évidence, comme le contraire est prouvé par Lily posant ses mains contre son bas ventre. “Quand Alice et Matthew auront besoin d’un baby-sitter, je penserai à toi. Ça t’occupera un peu.” Elle ajoute, faussement empathique, faussement préoccupée à lui trouver comment occuper ses samedis soirs et lui donner l’occasion d’interagir avec des enfants. Lily pourra profiter de ses soirées avec Ezra qui n’est pas Alfie, et ce sera parfait pour tout le monde, n’est-ce pas ?

“Tu n’es pas un sujet de discussion entre Alfie et moi.” Évidemment que ton prénom est bien loin dans leur conversation lorsque Alfie se retrouve entre les cuisses de Lily. Ils ont dépassé les limites de l'amitié où se parler de leurs histoires de cœur respectives devient inapproprié. Tu n'as pas non plus envie de faire partie de leur discussion. Et tu as encore moins envie que Lily vienne s'immiscer dans les tiennes avec Alfie - le jour où il voudra bien sortir de sa cachette. Comme si s'attaquer à ta relation avec le brun n'était pas déjà suffisant, il faut que ta rupture avec Corey suive bien trop vite. Le contraire t'aurais étonné. En voilà un avec qui tu dois réellement être un sujet de conversation. En d'autres circonstances, tu te serais probablement assuré qu'il aille bien auprès de son amie de toujours, mais tu n'as désormais plus envie d'apprendre quoique ce soit de la bouche de Lily. “Je suis bien d’accord.” Lily esquive les attaques comme une pro - ou alors c'est toi qui manque clairement de visu. La deuxième option est clairement la plus probable. Lily a toutes les cartes en main et tu n'en as aucune. Voilà qui change de choses : tu ne sais qu'une partie de l'histoire, tu ne peux même pas différencier le vrai du faux.

“Oh c’est profond, Jules Il n’est pas question de peur ou d’honnêteté quand tenir un couple semble être impossible.” C'est franchement agaçant de voir à quel point elle peut utiliser les mots justes comme si elle pouvait lire en toi. Ce serait presque attendrissant venant d'une grande amie, mais ce n'est pas le cas. C'est juste… terriblement frustrant. Oui, ça te semble totalement impossible de tenir un couple. C'est pour ça que tu as laissé tomber un quelconque espoir lorsque Alfie t'a quitté, et c'était visiblement un erreur de croire que tu en étais capable avec Corey. “Je pense simplement que tu as passé un peu trop de temps à vouloir ce que tout le monde avait sauf toi. Et maintenant, tu n’as plus ni Alfie, ni Corey.” Tes yeux clignent à répétition pour tenter de camoufler le chagrin sous ses paroles - spoiler alert : ça ne fonctionne absolument pas. Elle n'a pas tout-à-fait tort et c'est probablement pour ça que ça fait aussi mal. “Quand Alice et Matthew auront besoin d’un baby-sitter, je penserai à toi. Ça t’occupera un peu.” Trop généreux. Lily ne t'appelera jamais et c'est bien la seule raison pour que tu ne prennes pas la peine de décliner l'offre. « Je ne sais pas où est Alfie ni comment il va, donc si c'est tout ce que tu voulais savoir, je crois qu'on a terminé. » Mentir, ou plutôt omettre la vérité, n'était visiblement pas dans tes cordes. Tu réponds à sa toute première question qui l'a poussé à venir jusqu'ici plutôt que de relancer une guerre dans laquelle tu n'as absolument pas envie de mettre de l'énergie - tu t'avoues vaincu d'avance. Elle aurait dû se contenter d'un message ou d'un appel que tu aurais délibérément ignoré si sa visite n'avait aucun autre but.