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@CAMERON LEWIS & ARTHUR

lieu: manly boat harbour, bayside

S’il y avait bien une chose qui ne pouvait être naturelle pour Arthur, c’était de demander de l’aide. Depuis qu’il était enfant, on lui avait répété avec insistance que les Coventry se devait de ne jamais exposer leurs problèmes et que seuls les plus faibles se laissait aller à quémander une main tendue. Arthur avait développé cette capacité d’enfouir le moindre de ses soucis, préférant prétendre d’un rien plutôt qu’admettre qu’il aurait cruellement besoin qu’on le guide dans la prochaine étape. Ce conditionnement venait compliquer chaque étape de son parcours de guérison. Arthur avait énormément de mal à participer dans les groupes malgré sa présence assidue, il ne se voyait pas prendre la parole pour venir exprimer la moindre de ses pensées face à des étrangers. Lorsque le cercle était restreint, lorsqu’il était capable de reconnaître les visages, Arthur s’aventurait à dire quelques mots. Il ne se laissait jamais pleinement aller, gardant pour lui les difficultés qui parsemaient son quotidien. Arthur osait parfois se confier auprès de Swann, mais depuis le mariage de ce dernier, il avait la sensation de n’être qu’un parasite négatif dans le quotidien de son ami de toujours. Arthur s’était renfermé depuis quelques semaines et il laissait la voix de l’addiction s’adresser à lui de plus en plus régulièrement, tel un serpent sournois qui flairait sa proie.

La journée avait été longue, parsemée de réunion en tout genre et de prise de décision importante qui avait fait monter un certain niveau de stress chez Arthur. S’il avait pris l’habitude de décompresser avec un verre et surtout un peu de poudre blanche, aujourd’hui il vacillait à vouloir gagner le combat. Assis à son bureau, le regard fixé sur l’écran de son téléphone, Arthur se faisait violence pour ne pas choisir la solution de facilité. Les numéros défilaient au mouvement de son pouce lui offrant un océan des possibles. Sous le bureau en verre, sa jambe tressautait violemment, trahissant son instabilité. Les bureaux s’étaient vidés depuis plus d’une heure, même Maya avait quitté les lieux, laissant Arthur seul en proie face à ses démons. Il suffisait d’un coup de fil pour obtenir ce qu’il désirait, juste un appel, le processus était trop simple, juste à porter de mains.

Arthur se balançait sur la pointe de ses pieds, il avait laissé ses cheveux, un peu trop longs, tombés devant son visage, ses yeux dissimulés par des lunettes de soleil. Il avait fini par passer un appel, pas celui qu’il avait prévu initialement. Il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait là, à l’entrée de la Marina, mais il cherchait à se convaincre qu’il avait pris une bonne décision. « Salut. » Il redresse le visage vers celui qui se dirigeait vers lui, un sourire aux lèvres. « Merci de m’avoir répondu aussi rapidement. » Arthur était nerveux, pas certain d’être à sa place sans pour autant avoir réellement envie de s’en fuir. Il n’avait aucune idée de comment lancer la conversation, pas sûr que de parler de son envie de consommer avec Cameron soit la meilleure des idées. Ils étaient deux paumés en chemin sur la rédemption sans être certain de ce qu’ils étaient en train de faire malgré tout, mais Arthur trouvait rassurant d’être en compagnie de quelqu’un qui pouvait comprendre. « Faut vraiment que je trouve un nouveau moyen de décompresser quand la journée a été un peu trop stressante. » Il laissa échapper un rire nerveux sans jamais croiser le regard de son ami de fortune.   

Lost in translation -- @Arthur Coventry

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Est-ce que Cameron était vraiment le mieux placé pour aider Arthur alors qu’il était lui-même déprimé depuis le début du mois? Qu’il se battait contre lui-même pour ne pas succomber à la tentation? Il avait peut-être supprimé le contact de son dealer de son téléphone portable avant son entrée en cure de désintoxication en mars dernier, il savait qu’il pouvait le retrouver assez facilement en remontant le fil de sa discussion avec son ami Edison. C’était peut-être suicidaire de pouvoir avoir accès à cette information, surtout débile, mais ça le rassurait un peu de savoir qu’il pouvait contacter son dealer s’il n’en pouvait plus. Évidemment, il espérait ne jamais se rendre là parce qu’il ne voulait pas décevoir ses proches, ni gâcher tous les efforts qu’il avait faits ces derniers mois, mais les intervenants au centre lui avaient bien dit que la rechute faisait souvent partie de la guérison donc il essayait de ne pas trop se mettre de pression. Jusqu’à maintenant, il se rendait assidument à ses rencontres de groupe de parole en plus de sa thérapie individuelle et ça lui suffisait. S’il était au départ dubitatif, il se rendait à l’évidence que de parler avec d’autres personnes qui souffraient comme lui d’une addiction lui faisait du bien. C’était là-bas qu’il avait rencontré Arthur et les deux hommes avaient décidé d’échanger leurs numéros de téléphone afin d’être disponibles l’un pour l’autre à toute heure de la journée et de la nuit en cas de besoin. Aujourd’hui, le nouvel ami du guitariste lui avait envoyé un S.O.S. et c’est sans hésiter que Cam avait répondu présent et qu’il l’avait invité à le rejoindre à la marina où se trouvait son voilier.

« Salut. » Cameron lui fit un signe de la main avant d’ouvrir la grille qui séparait les quais du stationnement. « Salut. » Il lui adressa un léger sourire. Quelque part, il se disait que de parler des problèmes d’Arthur aujourd’hui allait au moins avoir le bénéfice de le faire oublier un peu les siens en plus de l’aider à rester sur le droit chemin. « Merci de m’avoir répondu aussi rapidement. » Il hocha la tête en balayant l’air d’une main pour lui dire qu’il n’y avait pas de quoi. « Je suis là pour ça. » Et il espérait que Coventry en ferait de même s’il lui lançait un appel à l’aide à son tour un jour. La famille du Lewis se montrait disponible pour lui, mais il n’avait pas envie de les inquiéter en se confiant à eux, leur confirmant ainsi à quel point il n’allait pas bien ces temps-ci. Il préférait leur enlever ce poids de sur leurs épaules en discutant avec des gens qu’ils ne connaissaient pas. « Faut vraiment que je trouve un nouveau moyen de décompresser quand la journée a été un peu trop stressante. » « Je vais me retenir de faire une blague salace. » D’un geste de la main, il lui fit signe de le suivre. « Viens. Je ne sais pas pour toi, mais moi la mer m’aide pas mal à décompresser. » Personne ne pouvait l’embêter lorsqu’il naviguait, il n’y avait que lui et ses pensées. Cameron ouvrit le pas jusqu’à ce qu’ils arrivent à son voilier. Il monta à bord et attendit qu’Arthur en fasse de même. « Bienvenue sur l’Octopussy. » Il partit dans la cabine quelques secondes et revint avec un pichet de limonade et deux verres qu’il remplit avant d’en tendre un à son invité. « On peut rester au port ou partir en mer c’est vraiment comme tu veux. » Légèrement mal à l’aise parce qu’il ne savait pas comment entamer la fameuse discussion, Cameron observa attentivement le brun devant lui en portant son verre de limonade à ses lèvres pour en prendre une gorgée. Hésitant, il se lança finalement. « Comme ça c’était pénible au bureau aujourd’hui? » Peut-être que ce qu’il avait dit sur son travail n’était qu’un prétexte pour expliquer qu’il avait envie de consommer, mais le Lewis ne connaissait pas suffisamment Coventry pour cerner ce qui le dérangeait si c’était bien le cas.

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@CAMERON LEWIS & ARTHUR

« Je suis là pour ça. » Arthur lui adressa un sourire réservé. Il n’était pas certain de comprendre pourquoi il avait choisi de venir ici. Ce n’était pas réellement le rôle de Cameron que de lui servir de béquille ou d’occupation de l’instant. Certes, cette solution était toujours plus saine que d’entrer dans le premier bar sur son chemin et rentrer avec une inconnue. Arthur cherchait à conserver son équilibre, à tenir la promesse qu’il avait murmurée à Swann. Qu’importe la forme que cela pouvait prendre après tout. Au moins, au milieu de tout ce chaos de pensées, il était certain d’une chose : Cameron pouvait le comprendre. Pas par simple empathie, mais bien parce qu’il était en train de traverser les mêmes épreuves. « Je vais me retenir de faire une blague salace. » Un peu moins tendu, Arthur eut un éclat de rire face à la remarque de son camarade. « Fais toi plaisir mec. » Il ne fallait pas qu’il se retienne de peur de froisser Arthur quand ce dernier était le premier à ne jamais savoir tenir sa langue, surtout quand il s’agissait de faire une blague de mauvais goût. « Viens. Je ne sais pas pour toi, mais moi la mer m’aide pas mal à décompresser. » - « J’ai pas franchement le pied marin. » Cela devenait une honte en réalité. Depuis le temps qu’il avait débarqué en Australie, Arthur n’avait jamais réellement pris le temps d’apprécier tout ce que ce pays avait à offrir. Il passait la plupart de son temps enfermer dans la tour de la société familiale ou à écumer les bars. Cela lui avait permis de garder son éternelle peau blanche, preuve ultime de ses véritables origines.

Monté à bord sans s’étaler était déjà une victoire en soi. Arthur se redressa pour observer le navire de son acolyte. L’endroit était parfait, un peu petit, mais sûrement idéal pour s’échapper de la côte en quelques minutes. « Bienvenue sur l’Octopussy. » Cette fois, il fut incapable de retenir un éclat de rire franc. « Tu te fous de ma gueule ? » Visiblement Cameron était on ne peut plus sérieux. « Original. » Il avait les idées pour se détacher des clichés, c’est certain. Arthur le suivit à l’avant pour s’installer sur un des fauteuils et accepter le verre de limonade fraîchement offert. « On peut rester au port ou partir en mer c’est vraiment comme tu veux. » - « Avoue que t’as envie de me montrer tes talents de matelot. » Il avait besoin de tout détourner à la léger, besoin de laisser la tension de ses épaules s’envoler. Arthur se devait de faire une pause et pourquoi pas s’aventurer dans un domaine qu’il ne connaît pas. Il avait passé des vacances sur un yacht plusieurs étés de suite entre St Tropez et Monaco, mais il passait son temps à se prélasser au soleil et laissait le reste au personnel. « Je suis difficilement impressionnable. » qu’il ajoutât malgré tout, pour la blague, une fois encore.

« Comme ça c’était pénible au bureau aujourd’hui? » Son soupir ne faisait que donner une vague idée de ce qu’avait pu être sa journée. « J’ai dû faire plus de réunions qu’il y a d’heure dans une journée. » Le projet avance, tout se fait en douceur, tout prend un peu de retard, mais Arthur se voulait confiant sur le sujet. L’appel d’offres se devait d’être remise d’ici à la fin de l’année et seule la meilleure proposition allait l’emporter, il ne devait pas se tromper et calculer chaque possibilité. « Je travaille sur un projet important… Vraiment très important. » Arthur n’ira jamais admettre sa véritable nervosité, mais il pouvait en laisser sous-entendre un léger aperçu de ce qui se déroulait réellement dans un coin de sa tête. « Et j’ai retrouvé… Enfin non pas retrouvé, mais… » Il n’était pas certain de trouver les mots adéquats pour cette confession précise. « Mon ex est de nouveau dans le paysage ? » Ce n’était qu’un maigre résumé, mais Greta venait bel et bien de réapparaitre dans sa vie. « Je pensais jamais la revoir et encore moins ici. » Conscient de tout ce qu’il venait de dire en l’espace de quelques minutes, Arthur éclata de rire. « Et maintenant je te prends pour mon psy. » Il n'était pas franchement désolé, mais s’attendait presque à ce que Cameron le pousse par-dessus bord.

Lost in translation -- @Arthur Coventry

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« Fais toi plaisir mec. » Cameron n’avait pas pour habitude de se retenir de dire ce qu’il pensait, mais la relation qu’il entretenait avec Arthur était particulière. Elle tournait autour leur addiction, de leurs difficultés à ne pas replonger malgré toutes les tentations qu’ils rencontraient jour après jour. Ils ne se connaissaient pas tant que ça pour l’instant et il ne savait donc pas jusqu’où il pouvait aller. Il ne voulait pas le froisser, pas quand il jouait un rôle important dans sa guérison. Il était le seul avec qui il sentait une aussi grande connexion dans le groupe de thérapie, sans doute parce qu’il était le seul avec qui il avait réellement pris le temps d’échanger, et il n’avait pas envie de perdre ce lien pour une blague insignifiante s’il était susceptible. « J’allais dire que je connaissais un moyen assez simple pour toi de décompresser en fin de journée. Ça ne coûte rien, juste un bon coup de poignet et une boîte de mouchoirs. » Et comme si ce n’était pas assez, il donna quelques coups de poignet dans le vide, un geste qui ne laissait aucunement place à l’interprétation. « J’ai pas franchement le pied marin. » répondit son acolyte lorsque Cameron lui fit part plus sérieusement que la mer l’aidait à décompresser de son côté. « Dommage. » Parce qu’il aurait tout intérêt à aimer la mer dans un endroit comme Brisbane où elle est à proximité. « Tu aimes quoi alors? La course automobile? La randonnée pédestre? T’écraser sur ton canapé en écoutant une série? » Il connaissait si peu de ses intérêts pour le guider dans une direction.

Malgré son manque d’enthousiasme face à la mer et tout ce que ça comportait, Arthur monta sur le pont du voilier sous l’œil amusé du guitariste. « Tu te fous de ma gueule ? » Il passa un bras par-dessus la balustrade pour pointer le nom du voilier peinturé en gros sur la coque. « Et là, tu me crois? » Il n’aimait pas faire comme les autres, il aimait l’originalité et l’humour aux noms aussi ennuyants les propriétaires de ces dits voiliers. « Original. » « Merci. » se contenta-t-il de dire avant de s’éclipser un court instant pour aller leur chercher à boire. Avant de s’installer trop confortablement, le Lewis demanda à son ami d’infortune s’il voulait sortir en mer ou rester au port. « Avoue que t’as envie de me montrer tes talents de matelot. » Il rit en pointant vers la cabine. « Si tu savais, j’attendais que ça de te montrer mon petit costume de matelot que j’ai sorti pour l’occasion. » À dire vrai, il lui arrivait fréquemment de passer du temps sur l’Octupussy sans s’éloigner de la rive. « Non, je me disais juste que tu préférais peut-être le maximum d’intimité. » Il ne savait pas ce dont Arthur voulait lui parler, après tout. « Mais on peut rester ici, t’inquiète. » Il retourna en cabine quelques secondes, revenant avec un bol rempli d’arachides assaisonnées au barbecue. « Je suis difficilement impressionnable. » Il rit. « Tu peux le dire que t’as peur, tu ne serais pas le premier. » Il frappa le bras du brun du revers de sa main pour le taquiner, posant ensuite le bol d’arachides sur la petite table. « T’es pas allergique j’espère? » Si oui, peut-être était-il en effet mieux de rester au port s’il ne voulait pas avoir un homicide involontaire sur le dos.

« J’ai dû faire plus de réunions qu’il y a d’heure dans une journée. » À force d’entendre ses amis lui parler de leur travail de bureau et de tout ce que ça comportait, Cameron s’estimait chanceux de pouvoir vivre de musique et de ne pas devoir se contenter d’un travail peu passionnant. Il en fallait bien pour tous les goûts. « Je travaille sur un projet important… Vraiment très important. » Les lèvres pincées, il hocha la tête sans dire un mot pour ne pas le couper dans son élan. Il n’avait pas besoin d’en dire plus pour que le Lewis comprenne la pression qu’il vivait à son travail présentement. Tout son corps était tendu, il suffisait de le regarder et de porter moindrement attention au ton de sa voix pour le savoir. « Et j’ai retrouvé… Enfin non pas retrouvé, mais… Mon ex est de nouveau dans le paysage ? » « Hein? » lâcha Cameron en se prenant une poignée d’arachides qu’il engloutit. Le rapport avec les réunions à son travail étant? Il ne suivait déjà plus. Est-ce qu’il avait croisé son ex au travail? « Je pensais jamais la revoir et encore moins ici. Et maintenant je te prends pour mon psy. » « Je vais demander à mon agent de t’envoyer mes honoraires, merci. » Il s’avachit sur son siège sans quitter le brun des yeux. « J’ai pas compris. Ton ex, le travail… c’est relié? » Et pourquoi pas ici? Les questions se bousculaient dans sa tête. « Elle ne vient pas de Brisbane? Excuse mes questions, j’essaie juste de me faire un portrait global de ta situation. » Il n’était pas psy, ce n’était pas pour rien. « Mon petit doigt me dit que votre rupture a été compliquée. » Il prit une gorgée de limonade pour donner le temps à son ami de répondre. « Te gêne pas de me dire de ma fermer si je pose trop de questions indiscrètes, je ne le prendrai pas mal. » Il en avait d’autres, des questions, mais il se retenait de le bombarder.

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@CAMERON LEWIS & ARTHUR

Il formait un duo catastrophique. Deux accidentés de la vie, incapable de savoir ce que serait la prochaine étape. Chacun jurait vouloir aller mieux, ils avaient leur propre méthode pour gérer le manque et tout le reste. Rien ne ferait d’eux les meilleurs amis du monde, Arthur en était parfaitement conscient. Mais aujourd’hui, Cameron avait répondu présent. Juste avec un message et la promesse d’une soirée loin des tracas quotidiens et à des années-lumière de leur réunion. Dans le fond, Arthur avait uniquement besoin de cela. « J’allais dire que je connaissais un moyen assez simple pour toi de décompresser en fin de journée. Ça ne coûte rien, juste un bon coup de poignet et une boîte de mouchoirs. » Arthur ne put s’empêcher d’éclater de rire. « Et juste comme ça, il a trouvé le remède de la dépression masculine ! » Il leva les yeux au ciel, amuser par toute la situation. Certes, Arthur n’a pas le pied marin. Oui, il n’est pas l’homme le plus charmant qui soit, mais dans le fond, il était reconnaissant que Cameron choisisse de sacrifier sa soirée pour lui. Ou quelque chose comme ça. « Tu aimes quoi alors? La course automobile? La randonnée pédestre ? T’écraser sur ton canapé en écoutant une série? » Les choix proposés par Cameron étaient vastes, mais sans le vouloir, il avait visé plutôt juste. « Si je te réponds jouer à la Playstation, tu me prends pour un ado de quinze ans ? » Arthur eut un éclat de rire avant de reprendre un peu son sérieux. « T’as visé plutôt juste avec la course automobile. Je regarde les courses de Formule 1, mais bon… Ça occupe juste les week-ends. » Un haussement d’épaule venait conclure l’idée que sans me défoncer, je ne savais pas réellement donner sens à vie sociale.

« Et là, tu me crois? » Arthur pouvait au moins lui accorder une chose, Cameron avait un véritable sens de l’humour. Le nom du bateau n’en restait pas moins glauque, mais au moins cela avait eu le mérite de lui tirer un sourire. « Si tu savais, j’attendais que ça de te montrer mon petit costume de matelot que j’ai sorti pour l’occasion. » Arthur ne put s’empêcher de faire danser ses sourcils, dans une suggestion non équivoque. « T’es en manque à ce point Cameron ? » Entre hommes, ils pouvaient bien déconner sur ce genre de choses, non ? C’est probablement ce qui manquait un peu à Arthur, quelqu’un avec qui il pouvait déconner sans se poser de questions. « Non, je me disais juste que tu préférais peut-être le maximum d’intimité. Mais on peut rester ici, t’inquiète. » Une fois encore, Arthur hocha la tête. « C’est très bien ici. » Il pouvait se concentrer sur le clapotis des vagues et cela avait déjà, au moins, le don de commencer à l’apaiser. « Tu peux le dire que t’as peur, tu ne serais pas le premier. » - « De toi ? » Il éclata de rire. « Non vraiment pas. » Une fois encore, Arthur était difficilement impressionnables.

Ce qui était difficile pour lui, également, c’était de se confier. Tellement que ses paroles se transformèrent en un torrent qui n’avait ni queue ni tête. Un brouillon pas possible, une éjection de mots en tout genre. « Hein? » Evidemment, Cameron ne pouvait pas suivre une telle cadence, encore moins quand il ne possédait pas toutes les cartes possibles pour décrypter les phrases à demi-sens. « Je vais demander à mon agent de t’envoyer mes honoraires, merci. » Arthur eut un rictus amusé. À peine. Il n’aimait pas que l’on sous-entende que ce serait bien pour lui de s’adresser à un professionnel de santé, même quand il avait été le premier à engendrer l’idée. « J’ai pas compris. Ton ex, le travail… c’est relié? » - « Absolument pas. » Et dieu soit loué. Il manquerait plus qu’Arthur soit obligé de travailler avec Greta. Non merci, vraiment. « Désolé, je t’ai embrouillé. » Il eut un soupir, mais voyait bien qu’il avait tout de même piquer la curiosité de son camarade.

« Elle ne vient pas de Brisbane? Excuse mes questions, j’essaie juste de me faire un portrait global de ta situation. » Arthur s’était jeté dans la conversation comme un idiot et il allait devoir assumer désormais. « Mon petit doigt me dit que votre rupture a été compliquée. » Le pire, c’est que ce n’était pas vraiment le cas. Enfin, personne ne s’était battu avec personne. Arthur était juste parti sans rien dire. « Te gêne pas de me dire de ma fermer si je pose trop de questions indiscrètes, je ne le prendrai pas mal. » - « Non t’en fais pas mec. » Il allait quand même pas lui en vouloir de simplement comprendre ce qu’il venait de s’être vu jeter en pleine tête. « On vient tous les deux de Londres. » Il n’avait pas besoin d’épiloguer sur ce sujet précisément. « C’était pas une rupture de haine. » Là aussi, il n’avait pas réellement envie d’en dire plus. « Je pensais simplement jamais la revoir. » Et surtout, il n’avait jamais imaginé que cela lui provoque la moindre réaction et encore moins celle qui fut la sienne. « Résumé, l’engagement, c’est de la merde. » Arthur n’avait vécu qu’une seule longue relation : avec Greta. Il ne se voyait plus recommencer. « Tu veux te confier à Docteur Love ? Je te dois une séance. » Qu’il plaisanta par la suite pour tenter de cacher son malaise.

Lost in translation -- @Arthur Coventry

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« Et juste comme ça, il a trouvé le remède de la dépression masculine ! » Pourquoi est-ce que ça devait toujours être compliqué? Mieux vaut être seul que mal accompagné, qu’ils disent, et Cameron n’avait pas eu de chance avec ses histoires de cœur jusqu’à présent. Sa plus récente déception le faisait toujours énormément souffrir et il se disait que tout serait bien plus simple s’il se contentait d’être seul, bien qu’il ne regretterait jamais d’avoir eu sa fille. « On n’est jamais mieux servi que par soi-même et c’est gratuit en plus. » Que demander de plus? Sur un ton plus sérieux, Cameron tenta d’en apprendre davantage sur Arthur, sur ses intérêts et passion. « Si je te réponds jouer à la Playstation, tu me prends pour un ado de quinze ans ? » Il rit en secouant négativement la tête. « Non, pas du tout. Ça fait longtemps que je n’ai pas joué, mais j’aime bien les jeux vidéo aussi. » Enfin, longtemps… un an, peut-être, car il avait passé énormément de temps enfermé dans sa chambre après son accident. « J’ai une énorme collection de jeux de société chez nous. J’en ai tellement que j’ai fait un fichier excel pour pouvoir les classer et les trier par nombre de joueurs au besoin pour quand j’ai des amis qui viennent chez moi. Alors t’es pas le seul geek ici aujourd’hui. » Aujourd’hui, Cameron était confiant qu’il allait pouvoir reprendre sa carrière musicale là où il l’avait laissée deux ans plus tôt. Mais s’il avait décidé de faire un trait sur son groupe de musique, son plan aurait été d’ouvrir un café ludique où les gens auraient pu venir boire et manger tout en jouant à des jeux de société. « T’as visé plutôt juste avec la course automobile. Je regarde les courses de Formule 1, mais bon… Ça occupe juste les week-ends. » - « T’en as déjà fait? De la course? Que ce soit en go kart… » S’il aimait ça à ce point, peut-être qu’il aimerait se retrouver derrière volant et que ce serait une belle activité pour s’occuper l’esprit.

« T’es en manque à ce point Cameron ? » Ce qu’il aurait donné pour que Freya soit encore en sol australien, mais ça n’avait rien à voir avec une histoire de cul, il aurait très bien pu se contenter de quelques remarques ou de ses regards exaspérés quand il disait n’importe quoi. « Je n’avais aucune arrière-pensée en disant ça, c’est toi qui as l’esprit tordu sur ce coup-là. » dit-il en riant. « Après, qui sait, t’es peut-être mon genre. » Du revers de la main, il frappa le brun sur le bras pour lui faire comprendre qu’il le taquinait. Si Cameron était attiré par les hommes, ce n’était pas du tout le genre de relation à laquelle il aspirait avec lui et ce même si Arthur était bel homme. « C’est très bien ici. » Il acquiesça d’un hochement de tête, ne comptant pas le forcer à aller en mer s’il n’en avait pas envie. Certaines personnes avaient peur de l’eau, il l’avait très bien vu avec Freya. « De toi ? Non vraiment pas. » - « D’aller en mer, idiot. » Ce n’était certainement pas Cameron et sa démarche claudicante qui faisaient peur.

Les histoires d’Arthur étaient difficiles à suivre pour le guitariste qui ne le connaissait pas beaucoup. Cam essayait de trouver le lien entre chaque bribe d’information que son nouvel ami lui donnait, mais sans le questionner, il n’y arrivait clairement pas. « Absolument pas. Désolé, je t’ai embrouillé. » Les sourcils froncés, il attendit d’en savoir plus en portant son verre à ses lèvres pour en prendre une gorgée. « Non t’en fais pas mec. On vient tous les deux de Londres. C’était pas une rupture de haine. Je pensais simplement jamais la revoir. » - « C’est sûr que Londres ce n’est pas à la porte… » Il était donc tout à fait logique qu’il ne s’attende pas à croiser son ex à Brisbane. « Résumé, l’engagement, c’est de la merde. » Outre le fait qu’il ne pensait pas croiser son ex ici, Cameron n’en savait pas tellement plus au final, mais Arthur ne semblait pas vouloir en parler plus que ça. « Tu veux en parler? » préféra-t-il lui demander plutôt que de poser des questions indiscrètes qui pourraient potentiellement le brusquer. « Tu veux te confier à Docteur Love ? Je te dois une séance. » Cameron lâcha un hmmmmm hésitant en fronçant les sourcils, le regard rivé sur son verre. Il avait été en couple trois fois, trois ruptures qui ne s’étaient pas très bien passées d’ailleurs parce qu’il ne savait définitivement pas comment s’y prendre. Les trois fois, c’était lui qui avait pris la décision de rompre, il n’avait donc pas l’habitude d’avoir mal après s’être fait rejeter comme il l’avait vécu en faisant part de ses sentiments à Freya. « Si mes histoires peuvent te remonter le moral… » Parce que non Arthur n’était pas le seul qui commençait à se dire que l’engagement c’était de la merde. « J’ai laissé mon ex parce que je me suis rendu compte en cure que c’était pas elle que j’aimais. » Charlie l’avait mal pris, évidemment, et elle le détestait depuis. « J’ai quand même pas eu le courage de dire à la meilleure amie de ma sœur ce que je ressentais après ça… » Parce qu’il était persuadé que Zoya n’approuverait jamais, mais aussi parce qu’il ne savait pas si ses sentiments pour Freya étaient réciproques. « Enfin jusqu’à il y a quelques jours quand Freya partait pour les États-Unis pour retrouver son frère. J’ai essayé de la retenir. Spoiler alert, ça ne se passe pas toujours comme dans les films… Et là j’ai l’air d’un bel imbécile à me retrouver tout seul en plus de passer pour un trou de cul. » Tout le long de sa confession, Cameron fixa un point devant lui pour ne pas affronter le regard d’Arthur à côté de lui. Lorsqu’il termina, il cala d’une traite sa limonade en regrettant de ne pas y avoir mis d’alcool. « J’espère que ça t’a fait du bien. » Parce que lui non, le départ de Freya le faisait terriblement souffrir en plus qu’il détestait toujours autant de parler de ses sentiments. « Résumé, les histoires de cœur, c’est de la merde. » s’amusa-t-il (enfin pas vraiment) à réutiliser les paroles de son ami.

Spoiler:

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@CAMERON LEWIS & ARTHUR

« Non, pas du tout. Ça fait longtemps que je n’ai pas joué, mais j’aime bien les jeux vidéo aussi. » Il ne pouvait pas réellement se qualifier de grand connaisseur en la matière, mais Arthur avait toujours été attiré par les jeux vidéo. Une manière qu’il avait trouvée de parfois refaire descendre la pression sans avoir à frapper dans un mur. « J’ai une énorme collection de jeux de société chez nous. J’en ai tellement que j’ai fait un fichier excel pour pouvoir les classer et les trier par nombre de joueurs au besoin pour quand j’ai des amis qui viennent chez moi. Alors t’es pas le seul geek ici aujourd’hui. » Arthur ne put s’empêcher d’éclater de rire. « Tu vas trop loin. » A ses yeux, les fichiers excel n’était que synonyme de travail et d’ennui. Il n’avait jamais été quelqu’un de particulièrement organiser, au plus grand dam de son paternel d’ailleurs. Chez Arthur tout se voulait être spontanée, sans aucune réflexion poussée. S’il voulait jouer à un jeu, il prenait une heure de son temps, si ce n’est plus. Et avant… S’il avait envie d’une dose, il ne réfléchissait pas. C’était une ligne sur le moindre coin de table, à l’aide d’une clé ou n’importe quel support qui ferait l’affaire. Aujourd’hui, il cherchait un autre moyen pour décompresser et ce n’était pas tous les jours facile. Mais de là à devenir un petit vieux qui classe ses jeux ? Non, vraiment, il ne fallait pas exagérer à ce point. « T’as un fichier excel sur tes conquêtes aussi ? » Cela serait bien plus de la trempe d’Arthur. Bien moins intellectuel, certes, mais ô combien plus intéressant à ses yeux. Chacun ses occupations après tout. « T’en as déjà fait? De la course? Que ce soit en go kart… » Et peut-être que la vitesse était, au final, quelque chose de plus sain que la collection d’aventure d’un soir. « J’ai fait du go kart, des essais sur un circuit fermé. » L’argent était la solution à tout. Toute sa vie, on avait cédé à ses caprices. Il lui suffisait de demander pour obtenir ce qu’il souhaitait. Alors quand il avait demandé à papa sa première voiture, il avait obtenu la McLaren de ses rêves, sans même avoir à lever le petit doigt. « On a une légère passion pour les voitures dans ma famille. » Personne chez lui n’était en reste et cela avait souvent été sa seule manière de lier une conversation avec son père.

Ils se sont retrouvés ainsi, deux anciens addicts sur un bateau, comme le début d’une mauvaise blague qui ne l’aurait jamais fait rire. Deux âmes un peu en peine, qui se cherche, trouvant un certain réconfort dans l’échange d’anecdote qui ne faisait guère de sens. Arthur se voyait déposer son sac comme si Cameron était l’un de ses plus anciens amis, comme si cela faisait sens. « C’est sûr que Londres ce n’est pas à la porte… » L’autre bout du monde qui était venu le retrouver juste ici, down under. « Tu veux en parler? » Arthur eut un rire nerveux. « Pas vraiment. » Il passa une main sur son visage. « Je sais pas pourquoi je t’ai balancé tout ça d’un coup. » Cela n’avait aucun intérêt lorsqu’il avait toujours haï devoir parlé de sa personne et pire encore du moindre sentiment. Ce n’est pas quelque chose qui pouvait exister dans le vocabulaire d’un Coventry. Dans une pirouette maîtrisée depuis bien des années, il s’empressa de faire changer le focus de la conversation, rejetant toute la lumière sur Cameron. « Si mes histoires peuvent te remonter le moral… » - « Toute distractions est bonne à prendre, surtout… » N’importe quoi, la moindre petite histoire qui l’aiderait à ne pas penser à ce qui avait été leur point commun au départ de tout cela. « J’ai laissé mon ex parce que je me suis rendu compte en cure que c’était pas elle que j’aimais. » Outch ? Arthur avait presque envie de rire, mais il s’efforça d'écouter. « J’ai quand même pas eu le courage de dire à la meilleure amie de ma sœur ce que je ressentais après ça… » Oh ça devenait intéressant. « Enfin jusqu’à il y a quelques jours quand Freya partait pour les États-Unis pour retrouver son frère. J’ai essayé de la retenir. Spoiler alert, ça ne se passe pas toujours comme dans les films… Et là j’ai l’air d’un bel imbécile à me retrouver tout seul en plus de passer pour un trou de cul. » Cette fois, il ne put se retenir. Arthur éclata d’un rire franc alors que Cameron paraissait bien désolé pour sa propre situation. « Je suis celui qui c’est barrer sans rien dire, j’ai pas de leçon à te donner mec. » Il était parti lui aussi, pensant que c’était la meilleure des solutions pour lui. Des années plus tard, il n’était plus réellement certain d’avoir toujours fait le bon choix. « J’espère que ça t’a fait du bien. » - « Visiblement toi non… » Il pouvait encore lire entre les lignes, malgré la façon dont il paraissait se foutre de tout. « Résumé, les histoires de cœur, c’est de la merde. » Il haussa les épaules, bref résumé de tout ce qu’ils venaient de se dire. « On joue les clichés qui jure qu’ils ne tomberont plus dans ce genre de truc ? » Ou ils étaient encore assez honnêtes avec eux-mêmes pour s’avouer que cela finirait par revenir, toute cette merde qui implique des sentiments et une obligation envers quelqu’un d’autre que ce soi-même. « Ou alors c’est le moment où on joue les vrais hommes et tu me montres un peu ce que c’est d’aller naviguer ? » Il n’avait pas le pied marin, n’était même pas sûr de supporter la houle, mais une fois encore tout était prétexte à la distraction. « Je promets pas d’être d’une grande aide. » Parce qu’il n’avait jamais été quelqu’un de très manuel et il ne comptait pas le devenir. « Ou alors tu veux chouiner encore un peu ? » Il le provoquait, c’était sa spécialité après tout. Et dans tout cela, lui venait une interrogation qu’il allait devoir laisser échapper avant de ne jamais trouver le courage de poser sa question pourtant si simple. « Tu parles toi au groupe, non ? » Lors des réunions Arthur se murait dans le silence, mais il avait besoin de demander. « Ça aide ? » Ou ce n’était que du bullshit comme il le pensait depuis le début ?

Lost in translation -- @Arthur Coventry

TW: Drogue

« Tu vas trop loin. » Son rire se mélangea à celui d’Arthur qui le jugeait clairement sans même tenter d’être le moindrement subtile. Il pouvait comprendre que son fichier Excel puisse paraître excessif, mais il lui faisait sauver du temps considérable lorsqu’il recevait des amis et qu’il était responsable de faire une sélection de jeux. « T’as un fichier excel sur tes conquêtes aussi ? » Les sourcils froncés, il secoua vivement la tête en lâcha un petit rire. « Non, pourquoi je ferais ça? Qu’est-ce que ça me donnerait en fait? » L’information qu’il pourrait y mettre ne lui servirait à strictement rien si ce n’était que de lui faire perdre son temps à la documenter. « Tu penses que je me souviens de tous les jeux que j'ai et du nombre de joueurs qu’il faut être pour y jouer? Ça me fait sauver du temps, en plus d’éviter que mes jeux s’égarent si je viens à oublier que j’en ai prêté un à quelqu’un. » Là encore, Arthur le trouverait peut-être intense de noter à qui Cam prêtait quel jeu, mais le choriste y voyait une utilité et il préférait prendre deux minutes pour mettre l’information dans son fichier Excel que de se fier à sa mémoire qui en avait déjà bien assez à se rappeler. « À l’inverse, mes conquêtes je ne cherche pas à les retrouver. » Pas besoin quand elles venaient à lui sans qu’il ne lève le petit doigt même quand il les avait trouvées à l’autre bout du monde, eh. « J’ai fait du go kart, des essais sur un circuit fermé. » - « Tu en fais encore? » demanda-t-il avec curiosité. « On a une légère passion pour les voitures dans ma famille. » Il pouvait le comprendre quand il partageait la même passion, ça lui avait brisé le cœur de devoir vendre sa voiture de luxe après son accident. Maintenant qu’il se débrouillait mieux avec sa prothèse, il envisageait en racheter une dans un avenir proche. « T’as un fichier excel pour tes voitures? » se moqua-t-il à son tour.

Arthur avait contacté Cameron parce qu’il avait besoin de soutien pour ne pas craquer en consommant. Clairement, ce n’était pas pour parler de fichier Excel qu’il lui avait demandé qu’ils se voient et le guitariste demanda donc à son nouvel « ami » s’il voulait parler de son ex. « Pas vraiment. Je sais pas pourquoi je t’ai balancé tout ça d’un coup. » Le brun pinça les lèvres et prit quelques secondes avant de répondre « Peut-être parce que t’avais besoin d’en parler en fait. » Et si ce qu’il avait dit à propos de son ex était sa limite pour aujourd’hui, Cameron allait le respecter. « Toute distractions est bonne à prendre, surtout… » Le Lewis était le premier surpris d’arriver à déballer toute l’histoire qui concernait Freya et de ne pas se sentir vexé qu’Arthur se mette à rire. Peut-être avait-il conscience de l’absurdité de tout ce qu’il s’était passé dans sa vie sentimentale. « Je suis celui qui c’est barrer sans rien dire, j’ai pas de leçon à te donner mec. » Heureusement, parce qu’il se serait rapidement refermé comme une huître en se braquant. « Tu piques ma curiosité, tu vas me donner envie de creuser. » Ça le rassurait quand même un peu de savoir qu'il n'était pas le seul à tout rater, même si ça n’allait pas ramener la suédoise. « Visiblement toi non… » Il lâcha un léger rire forcé avant de hausser une épaule en soupirant. « Pas vraiment non. » Le temps finirait pas faire le travail, mais pour le moment, c’était encore trop récent pour qu’il arrive à en rire et en parler sans que ça ne le fasse souffrir. « On joue les clichés qui jure qu’ils ne tomberont plus dans ce genre de truc ? » Il se disait parfois que ce serait en effet le plus simple, mais il n’était pas dupe. « Jusqu’à la prochaine fois. » - « Ou alors c’est le moment où on joue les vrais hommes et tu me montres un peu ce que c’est d’aller naviguer ? » Cameron agita son index avec un petit sourire, définitivement partant pour ce nouveau plan. « Avec plaisir. » Il se leva d’un bon en déposant son breuvage. « Je promets pas d’être d’une grande aide. » Il haussa une épaule en lui souriant. « Pas grave. Tant que n’endommages pas le  voilier, je devrais m’en sortir. » Cameron s’éloigna quelques secondes pour défaire les amarres qui retenait le voilier au quai. Ensuite, il mit le moteur en marche et s’installa derrière la barre. « Ou alors tu veux chouiner encore un peu ? » Il secoua la tête avec vigueur sans aucune hésitation. « Non. À moins que tu veuilles te confier sur tes histoires? » Il était certain de la réponse d’Arthur, il éloigna donc le voilier du quai sans attendre sa réponse. [color=#0C4857« Tu parles toi au groupe, non ? »[/color] - « Oui, pourquoi? » Une fois le voilier en eau libre, Cameron leva les voiles, comptant laisser Arthur prendre la barre une fois qu’ils seraient plus au large. « Ça aide ? » Silencieux, il hocha lentement la tête. Parler les premières fois n’avait pas été chose simple, mais il devait reconnaître au fil des mois que ça lui faisait du bien. « Oui. » Il se leva, puis fit signe à Arthur de prendre le volant. « Je ne sais pas pour toi, mais mes proches n’ont pas eu de problèmes de consommation. C’est une chose de savoir que c’est difficile de se défaire d’une addiction, ce n’est pas comme l’avoir vécu. Je préfère en parler à des gens qui peuvent comprendre… » Et qui ne le jugerait pas s’il venait à rechuter. « Et puis ce n’est pas comme ma famille, je me dis que je ne reverrai probablement jamais ceux qui m’écoutent parler là-bas. Enfin à part toi, je fais pas guide touristique pour tout le monde hein. » dit-il pour se moquer en le frappant sur l’épaule du revers de la main. Il lui donna quelques instructions concernant la navigation du voilier avant de poursuivre. « Tu devrais essayer. Tu ne sauras pas avant de le faire si c’est quelque chose de bénéfique pour toi. »