Like constellations, we can live forever. Now every night you and I intertwine like satellites. Tryna hold our pilgrim souls somewhere close
Aujourd’hui, c’est la pause déjeuner que j’attendais avec le plus d’impatience. Habituellement c’est mon retour à la maison qui m’aide à patienter jusqu’à ce que je puisse laisser le tablier derrière moi et mes responsabilités de patron mais aujourd’hui c’est différent. Parce qu’Alex doit venir me rejoindre pendant sa pause déjeuner qu’elle décale spécialement pour que je puisse la rejoindre. Plusieurs fois durant le coup de feu je regarde ma montre et j’ai l’étrange sensation que le temps passe extrêmement lentement ce midi. Ce qui n’est pourtant pas réellement vrai. Comme tous les jours depuis maintenant plusieurs mois – voire même quelques années, le restaurant est plein ce midi. Les commandes arrivent à une vitesse folle en cuisine et ma brigade et moi nous nous devons de nous donner à fond pour que l’expérience des clients soit si bonne qu’ils quittent l’établissement avec l’envie de revenir et de le conseiller à leurs amis et leur famille. Garder sa réputation, maintenir un certain standing est sûrement l’une des choses les plus difficiles en restauration et c’est sans aucun doute la raison pour laquelle je suis aussi intransigeant et perfectionniste au travail. Que ce soit en cuisine quand je vérifie régulièrement les assiettes dressées ou même en salle quant à la qualité du service. Le visuel des assiettes est presque aussi important que le goût, c’est l’une des premières choses que l’on apprend à l’école et il s’agit donc de quelque chose que je respecte au pied de la lettre au sein de l’Interlude. Il y a des jours comme aujourd’hui où je me dois de demander à ce qu’on retravaille le dressage d’une assiette parce qu’elle n’est pas parfaite et qu’il est pour moi inconcevable qu’un client se voit amener une telle assiette à sa table. Pas ici. Pas à l’Interlude. Pas au sien de mon restaurant pour lequel j’ai travaillé d’arrache-pied pour arriver où je suis aujourd’hui. L’Interlude fait partie des meilleurs restaurants de la ville et si j’en suis terriblement fier je garde tout de même en tête qu’il est primordial pour moi qu’il le reste.
Il est maintenant presque quatorze heures. La salle est presque vide il ne reste plus que quelques clients à qui on vient tout juste de servir leur dessert. Je sais que ma femme devrait arriver d’une minute à l’autre et au lieu de l’attendre dans la cuisine tout en commençant à ranger le matériel et nettoyer les plans de travail je décide de m’accorder une première pause dans la petite cour menant sur les cuisines. Tout en lâchant un lourd soupir je me laisse tomber sur une chaise tout en allumant une cigarette. C’est presque devenu un rituel post-service. Un petit moment pour moi au calme après toute l’euphorie et l’adrénaline du rush de midi. La cigarette entre les lippes je tire longtemps dessus tout en fermant les yeux. Beaucoup de personnes sont étonnées en me voyant une cigarette entre les lèvres la dernière en date étant Birdie lorsque je l’ai croisé à l’hôpital, et d’ailleurs en repensant à tout ça que j’attrape mon portable pour envoyer un message à Heather. Je veux savoir comment elle va, si elle a besoin de quelque chose, des messages qu’elle reçoit régulièrement de ma part depuis l’accident. « Chef, votre femme vient d’arriver. Est-ce que vous voulez que je l’installe ou… » Rapidement, je secoue la tête tandis que je viens écraser le reste de ma cigarette dans un cendrier et je ne la laisse même pas finir sa phrase que je lui réponds déjà. « Non c’est bon, je m’en occupe. Merci. » C’est après un dernier sourire à l’encontre de la serveuse que je quitte la petite cour pour passer de l’autre côté du restaurant en simplement quelques secondes. Comme si je n’avais pas vu Alex depuis plusieurs jours alors que je l’ai embrassé ce matin avant de partir pour le travail. J’avance doucement vers ma femme tout en essayant de remettre un peu d’ordre dans mes cheveux. « Salut beauté. » je murmure à son oreille avant de poser délicatement mes lèvres sur les siennes pour un doux et tendre baiser. Nous ne sommes pas seuls, il y a toujours quelques clients à table mais je n’y prête pas vraiment attention. L’envie de saluer et surtout d’embrasser ma femme est bien plus importante que tout le reste, mais je sais aussi que le peu de clients encore présents en salle ne nous regardent pas, bien trop occupés à terminer leur dessert. Je suis de toute façon moi-même bien trop captivé par ma femme pour prêter attention à quoi que ce soit d’autre. J’attrape d’ailleurs doucement sa main. « Ta matinée s’est bien passée ? Les travaux avancent ? » Le fait que ma femme ait décidé d’avoir son bureau à quelques pas de l’Interlude est une vraie bénédiction. Ainsi, nous pouvons passer encore plus de temps ensemble et en plus sans les enfants. Je les aime tous plus que n’importe quoi, mais pouvoir profiter de ma femme sans pleurs ou interruption de Lucy compte réellement pour moi. Sans lâcher sa main nous traversons la salle, un couple m’arrête sur le chemin pour me féliciter pour le repas qu’ils ont trouvé apparemment divin et comptent revenir plus régulièrement. Avec un sourire, je les remercie mais ne voulant pas les déranger plus longtemps – et voulant de toute façon me retrouver seul avec Alex, je continue mon chemin vers une table un peu plus en retrait. Afin de laisser ma femme s’installer convenablement je lui tire une chaise et une fois assise je la repousse vers la table. Je ne me suis pas assis depuis neuf heures ce matin – si on oublie les deux minutes avant qu’Alex n’arrive à l’Interlude, – alors maintenant je n’en ai l’occasion, je me laisse tomber en face d’elle. Je soupire, exténué par cette journée qui est pourtant loin d’être terminée, je passe une nouvelle fois une main dans mes cheveux. Mais Alex n’est pas venue ici pour voir son mari si fatigué qu’il ne parvient même pas à tenir une conversation avec elle, alors je me redresse sur la chaise avant de lui remettre entre les mains la carte du restaurant changée il y a tout juste deux semaines. « Choisis ce que tu veux boire et manger et je m’occupe de toi. » je lui dis doucement et avant qu’elle ne cache son visage avec la carte je me penche vers elle pour l’embrasser sur la joue. « Tu as de la chance, peu de personnes ont la chance de se faire servir par le patron. » Si cette phrase est prononcée sur le ton de l’humour c’est pourtant totalement vrai.
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La blessure de Lena a changé beaucoup de choses dans notre organisation et si depuis que je boss sur mon projet, j'essaye de calquer mes horaires sur ceux de Caleb pour avoir un peu de temps avec lui, depuis la fracture de Lena c'est plutôt l'inverse qui se passe. J'avance mes projets depuis chez nous quand Caleb boss et je vais superviser les travaux au local et avancer sur mes dossiers en laissant Caleb prendre le relais avec Lena. C'est difficile pour elle en ce moment, le plâtre, l'absence de mobilité, elle qui court partout, qui grimpe partout, qui a besoin de se défouler, elle ne peut pas et on essaye de rendre ces quelques semaines un peu moins difficile pour elle en étant présent à ses côtés. Mais, ça signifie qu'avec Caleb il y a des jours ou on ne fait presque que se croiser et si je sais que c'est une circonstance exceptionnelle et que pour quelques semaines, je n'aime pas ça. J'ai besoin de temps avec lui et c'est bien pour cette raison que ce midi, nous avons décidé de nous retrouver tout les deux après le couvre feu du restaurant. Un déjeuner à deux, un moment que j'attends avec impatience alors que je tente d'avancer dans mes dossiers pendant la sieste des plus petits. Nathan n'avait pas école ce matin, il est resté avec moi et si je n'ai pas beaucoup avancé dans les tâches que je devais faire, ce n'est pas à cause des plus petits mais de Nathan qui a trouvé une photo de mes parents et qui à ma grande surprise m'a questionné à leur sujet. Une discussion à laquelle je repense en montant dans ma voiture en direction de l'Interlude après avoir déposé Nathan à l'école. J'ai laissé la nounou avec les trois plus petits, après le repas et les avoir couché, et avant que ma deuxième partie de journée commence, j'ai bien l'intention de profiter de ce moment avec Caleb. Mais, pour profiter, je dois faire le vide dans mon esprit, oublier cette discussion avec Nathan, oublier les souvenirs que ça fait remonter en moi et j'ai une trentaine de minutes de voiture pour ça et c'est la musique à fond que je tente de faire abstraction de cet échange avec Nathan.
A chaque fois que j'entre dans son restaurant, je suis toujours bien accueillie, c'est le privilège d'être la femme du chef même si je sais que tout les clients sont bien accueillis ici, Caleb ne tolérerait pas que le service ne soit pas de qualité. Mais, le fait que je couche avec le patron me donne un petit passe-droit et un traitement particulier. Mais, si le service est de qualité, rien n’égale le traitement que me réserve Caleb et quand je le vois arriver vers moi le sourire que j'affiche est sincère. Je suis vraiment heureuse de le voir, et si les trente minutes de route ne m'ont pas vraiment aidé à gérer mes émotions liées à certains événements dans ma vie, la simple présence de Caleb et son sourire m'apaise presque instantanément. « Salut beauté. » Je lui souris alors que ses lèvres se posent sur les miennes. Je lui rends son baiser presque un peu surprise qu'il m'embrasse comme ça en public mais moi ça ne me dérange pas, bien au contraire alors je profite de ce baiser. « Salut chef Anderson. » Ici c'est le chef, ici c'est son domaine, son bébé et même si je n'ai pas toujours été à l'aise dans son restaurant, désormais je le suis et j'aime le voir ici parce qu'il est dans son élément et il semble toujours un peu plus serein dans ce lieu, même si aujourd'hui, je vois aussi la fatigue sur son visage, mais après un service ça n'a rien d'étonnant non ? « Ta matinée s’est bien passée ? Les travaux avancent ? » Il prends ma main et je le suis à travers la salle du restaurant qui s'est bien vidée par rapport à ce qu'elle devait être à midi. « Je vais aller vérifier ça tout à l'heure, j'ai eu le chef des travaux au téléphone ce matin, il a plusieurs échantillon à me montrer mais ils avancent bien d'après ce qu'il m'a dit. » J'ai hâte de découvrir l'avancée des travaux, d'avoir un local opérationnel et de pouvoir finaliser l'installation pour vraiment passer à l'étape suivante. « Ce matin ça a été, Lena était pas trop ronchon, je crois qu'elle s'habitue à son plâtre. Et j'ai passé un peu de temps avec Nathan. » Je n'ai pas vraiment le temps de développer, et de toute façon je ne suis pas sur d'en avoir vraiment envie alors que j'ai essayé de faire abstraction de tout ça pendant tout le trajet, mais un couple interpelle Caleb, enfin chef Anderson, pour le complimenter sur son travail et j'écoute les compliments des clients tout en regardant Caleb avec un sourire sur le visage. Je suis heureuse pour lui, fière de voir ses efforts, son travail et son talent être remarqué par d'autres. J'observe l'échange sans rien dire et je regarde Caleb remercier avec toute sa modestie et sa reconnaissance ses clients. Il mérite sa réussite, je ne suis sans doute pas objective, mais je m'en fous et je suis heureuse de voir qu'il s'épanouit dans son travail qui est aussi sa passion depuis des années. Ils remercient ses clients et je leur souhaite une bonne fin de repas avant de finir notre traversée de la grande salle de l'Interlude pour s'installer sur une table plus en retrait pour un peu plus de tranquillité et d'intimité. Il est gentleman Caleb, il me tire la chaise, m'invite à m’asseoir, et ce n'est que lorsque je suis installée qu'il s'installe à son tour et je vois à la manière avec laquelle il se laisse tomber sur sa chaise que la sensation de fatigue que j'avais vu chez lui n'était pas qu'une sensation et qu'il semble vraiment fatigué. Je le regarde quelques instants, cherchant des signes pour voir si ce n'est qu'une fatigue normale liée à son service ou si c'est plus que ça. « Choisis ce que tu veux boire et manger et je m’occupe de toi. » Il me glisse entre les mains la carte du restaurant mais c'est toujours lui que je regarde pourtant alors qu'il dépose un baiser sur ma joue. Il vient d'assurer tout le service et voilà que je vais le faire cuisiner encore un peu pour moi et je sais qu'il aime cuisiner pour nous mais je me sens coupable de l'obliger à retourner en cuisine après son service. « Tu as l'air KO, ça va aller ? Tu as dormi un peu cette nuit ? Ton cœur va bien ? » Je le regarde inquiète, ma main se pose sur la sienne dans un geste tendre, mais c'est plus fort que moi, mon regard est inquiet, mes questions montrent l'inquiétude que je ressens, je sais que j'ai pu passer à côté de signaux par le passé, que je ne suis pas la plus douée pour saisir les choses, mais j'essaye de m'améliorer et j'essaye d'être attentive à lui. Je sais en ce moment qu'il a pleins de raisons d'être fatigué, d'être anxieux, et sa fatigue n'est pas anormale mais je ne peux m'empêcher dans ces moments là de m'inquiéter pour lui, de m'inquiéter pour son sommeil, pour son état psychologique et pour son cœur qui pourrait lui aussi le fatiguer davantage s'il fait des siennes. « Tu as de la chance, peu de personnes ont la chance de se faire servir par le patron. » C'est vrai, il a raison, j'ai de la chance et si j'apprécie toujours de manger avec lui et d'être la cliente préférée du patron, je ne peux m'empêcher de me sentir un peu coupable. « Je sais que j'ai beaucoup de chance, j'ai le statut de VIP auprès du patron. » Je lui réponds en souriant d'abord, mais ma main vient se poser sur la sienne alors que mon regard cherche à déceler dans ses yeux des choses qu'il pourrait me cacher pour éviter de me faire peur. « Mais, chéri, tu as déjà passé beaucoup de temps à cuisiner, alors vraiment si tu veux rentrer te reposer on remet le déjeuner à un autre jour. » Je comprendrais s'il veut rentrer parce qu'il vient de passer plusieurs heures à cuisiner, debout, dans la chaleur de la cuisine et le stress du service et il a sans doute envie de rentrer, de se poser, d'être au calme.
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J’ai attendu toute la matinée ce moment et quand je vois Alex à l’entrée du restaurant attendant patiemment que je vienne la chercher, c’est comme si un énorme poids venait de quitter mes épaules. Les journées sont longues en ce moment et rares sont les moments que nous pouvons réellement passer tous les deux sans être dérangés par les pleurs de Mael, la possessivité de Lucy ou bien par Lena qui essaie de braver l’interdit en marchant malgré le plâtre qui immobilise sa jambe. C’est un moment précieux que nous allons pouvoir passer en tête à tête et c’est sûrement la raison pour laquelle je suis si impatient de passer ces quelques heures avec ma femme. Même si elle a des choses à faire après notre repas, je me contenterai d’un court instant pour recharger mes batteries et profiter de sa présence à mes côtés. « Salut chef Anderson. » Le baiser que nous échangeons est bref mais il a tout de même le mérite d’exister. « Je vais aller vérifier ça tout à l'heure, j'ai eu le chef des travaux au téléphone ce matin, il a plusieurs échantillon à me montrer mais ils avancent bien d'après ce qu'il m'a dit. » Doucement, j’acquiesce d’un signe de tête et c’est sans un mot de plus que j’entremêle nos doigts tout en nous menant vers une table de la salle un peu plus en retrait pour plus d’intimité et de calme pendant nos repas. « Ce matin ça a été, Lena était pas trop ronchon, je crois qu'elle s'habitue à son plâtre. Et j'ai passé un peu de temps avec Nathan. » Si Lena commence à s’habituer à son plâtre alors nous sommes très chanceux. « Je pensais que ça serait bien plus compliqué que ça. » je lui avoue. Et avant que je ne puisse la questionner un peu plus sur le temps qu’elle a passé avec Nathan nous nous faisons interrompre par un couple qui souhaite me remercier pour le repas et me dire à quel point ils ont apprécié leurs assiettes. Dans n’importe quelle autre circonstance – ou domaine, j’aurais sûrement rougi, mal à l’aise par tous les compliments que l’on peut me faire. Mais en cuisine et dans le cadre professionnel c’est toujours très différent et c’est simplement en les remerciant un sourire qui s’étire sur les lippes que je mets court à cet échange leur permettant de finir leur dessert. J’installe Alex sur une chaise et une fois assise je me laisse enfin un moment de répit en me posant enfin juste en face d’elle. « Tu as l'air KO, ça va aller ? Tu as dormi un peu cette nuit ? Ton cœur va bien ? » On peut aisément entendre l’inquiétude dans sa voix et ce n’est clairement pas ce que je veux. Mes yeux se posent sur sa main qui vient de se glisser sur la mienne, retournant celle-ci pour venir à nouveau entremêler nos doigts. « Tout va bien mon amour, ne t’en fais pas. Je suis juste fatigué, mais après le service ça me semble totalement normal. » Ça l’est sans l’ombre d’un doute. Je passe plusieurs heures debout devant un plan de travail, piétinant dans la cuisine de temps à autre et la retombée de la pression et de l’adrénaline après un service a souvent tendance à appuyer d’autant plus sur ma fatigue. « Je sais que j'ai beaucoup de chance, j'ai le statut de VIP auprès du patron. » Être mariée au chef et patron de l’établissement lui donne clairement des avantages que personne d’autre n’a. Des avantages bien plus importants qu’être simplement servie par le patron. « Mais, chéri, tu as déjà passé beaucoup de temps à cuisiner, alors vraiment si tu veux rentrer te reposer on remet le déjeuner à un autre jour. » Je ne me suis apparemment pas montré assez convaincant tout à l’heure lorsqu’elle m’a demandé si tout allait bien et c’est donc une nouvelle fois que je tente de la rassurer. « Bébé, je t’assure que je vais bien et que j’ai envie de rester ici avec toi. » Je lui assure en plongeant mon regard dans le sien. Je ne suis apparemment pas très doué pour la rassurer alors que j’essaie de réellement mettre toutes les chances de mon côté pour qu’elle me croit enfin. « Maintenant si tu continues à me poser cette question je vais finir par croire que c’est toi qui n’as pas envie d’être ici et que tu cherches à tout prix une excuse pour partir. » Je ne crois pas vraiment à ce que je viens de dire mais j’essaie simplement une autre manière de lui faire comprendre qu’il n’y a pas un autre endroit où je voudrais être. Je porte mon attention sur la carte qu’elle tient entre ses mains sans l’avoir encore ouverte. « J’attends ta commande. Fais attention, j’ai entendu dire que le chef n’était pas très patient… » que j’ajoute en grimaçant légèrement. Le ton est assez léger ce qui devrait normalement lui faire comprendre que je me sens bien malgré la fatigue et qu’elle n’a absolument pas à s’inquiéter pour moi. J’ai bien conscience que je ne suis pas toujours le meilleur pour prendre soin de moi et écouter mon corps quand il est fatigué, mais je me connais assez pour savoir que je ne suis pas en train de pousser mes limites en voulant cuisiner pour ma femme.
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Retrouver Caleb pour le déjeuner, je sens que ça risque de devenir un petit rituel pour nous et ça me plaît déjà. J'aime passer du temps avec lui, et d'autant plus en ce moment ou nous nous voyons très peu en tête à tête. Les journées sont longues, nos plannings sont adaptés pour Lena, pour qu'on la laisse le moins possible seule avec la nounou, mais c'est notre vie de couple qui en subit les conséquences, alors ce midi, prendre le temps du déjeuner pour être avec Caleb, c'est un moment que j'attendais avec impatience. Encore plus après cette matinée qui s'est avérée plus compliquée que prévu et pas à cause de Lena. Elle m'étonne, elle est frustrée oui, elle est ronchon oui, mais elle gère plutôt bien cette période, mieux que ce que j'aurais cru. « Je pensais que ça serait bien plus compliqué que ça. » Caleb semble partager mon avis et lui aussi pensait que ce serait une période plus éprouvante. « Elle gère vraiment bien, et elle apprends à s'occuper autrement qu'en courant partout peut-être qu'une fois le plâtre enlevé, elle sera plus calme. » Je n'y crois pas vraiment et je sais que notre fille a besoin de se défouler, de courir, de tester de nouvelles choses, ça fait partie de son caractère depuis petite et je ne voudrais pas que cette blessure la change à cause de la peur d'avoir de nouveaux mal et qu'elle se bloque. Notre conversation est stoppée par des clients de Caleb. Ils félicitent mon mari, et c'est un sourire aux lèvres que j'assiste à cet échange. Heureuse pour lui et je sais que pour lui qui a tendance à douter, ce genre de moment peut être important et c'est une belle reconnaissance de toute l'énergie et de tout l'investissement qu'il met dans l'Interlude.
Nous sommes assis tout les deux, en retrait, les derniers clients vont bientôt partir, les serveurs vont finir le service et préparer pour celui du soir, mais nous avons un peu d'intimité et de toute façon ses employés savent bien que dans ces genres de moments ils doivent laisser Caleb tranquille sauf urgence vitale. La seule chose qui pourrait perturber ce repas c'est la fatigue de Caleb et surtout l'inquiétude que je ressens en remarquant à quel point il semble épuisé. Nos doigts s'entremêlent et après avoir brièvement regardé nos mains, je reporte mon attention sur son visage marqué par la fatigue alors que le mien doit montré l'inquiétude que je ressens en le voyant ainsi. « Tout va bien mon amour, ne t’en fais pas. Je suis juste fatigué, mais après le service ça me semble totalement normal. » Caleb m'a caché que son cœur avait parfois tendance à s'emballer, il pensait que c'était normal ou rien d'inquiétant. Caleb m'a caché que son médecin lui avait prescrit des anxiolytiques pour me protéger. Alors, même s'il me rassure sur son état, j'ai toujours un peu de mal à être rassurée. Son sommeil n'est pas toujours de très bonne qualité, et en ce moment il a vécu pas mal de choses qui ont pu venir le bouleverser alors si la fatigue peut être normale dans son cas, je veux m'assurer qu'il pense à prendre soin de lui et qu'il se laisse le temps de souffler un peu. « Le week-end prochain tu pourrais essayer de te libérer ? On pourrait aller passer trois jours chez tes parents, tu pourrais te reposer un peu, et ta mère serait contente de voir les enfants et de s'en occuper un peu. » Si sa fatigue est normale d'après lui, je veux tenter de le ménager, de faire en sorte qu'il accepte de se reposer un peu, de souffler un peu et je sais que le temps passé à la ferme peut être reposant puisque sa mère se fait une joie de venir nous épauler avec les enfants. « Et on pourrait en profiter pour passer un peu de temps tout les deux aussi. » Et ça c'est surtout pour moi que je le dis, parce que j'en ai envie, j'en ai besoin et qu'il me manque ces derniers temps. J'ai envie de passer du temps avec lui, mais pas au détriment de sa santé et de son repos. Il pourrait être au calme dans son bureau ou chez nous à cette heure ci mais non, il est encore à l'Interlude à attendre ma commande pour aller cuisiner encore, pour moi et je doute que ce soit la meilleure chose à faire. « Bébé, je t’assure que je vais bien et que j’ai envie de rester ici avec toi. » Il me regarde, intensément, avec toute la douceur de son regard, il tente de me convaincre, de me rassurer sûrement et je le regarde moi aussi, pour m'assurer qu'il ne cherche pas à dissimuler quelque chose. « Maintenant si tu continues à me poser cette question je vais finir par croire que c’est toi qui n’as pas envie d’être ici et que tu cherches à tout prix une excuse pour partir. » Je secoue la tête, je sais qu'il n'est pas sérieux, mais non, je ne cherche pas d'excuse pour partir, bien au contraire, j'ai envie d'être là, j'en avais vraiment envie et besoin même. Plus qu'il ne peut l'imaginer je pense. « J'ai attendu ce moment toute la matinée, tu m'as tellement manqué ce matin alors rassures-toi chéri, je n'ai pas l'intention de partir. » Il m'a manqué ce matin, sa présence aurait été grandement appréciée et j'avais vraiment besoin de ce moment avec lui, de sa présence qui m'apaise, de ces instants avec lui ou je peux tout oublier pour me concentrer sur lui, sur nous. Et depuis que je suis avec lui, je me sens mieux, je sens moins en proie à me perdre dans mes pensées, puisque c'est sur lui que mes pensées se concentrent et son regard a toujours un effet apaisant et rassurant. « Mais tout ce dont j'ai envie c'est de passer du temps avec toi, ici ou ailleurs, et si tu veux aller dans ton bureau te poser un coup au calme, ça me va aussi. » Ce n'est pas tant le déjeuner, ou même l'Interlude précisément qui me plaît dans ce moment, mais juste le fait d'être avec lui donc l'idée de ne pas manger ne me dérange pas, et s'il veut aller se poser un peu au calme, je le suivrais dans son bureau sans hésitation. « J’attends ta commande. Fais attention, j’ai entendu dire que le chef n’était pas très patient… » Mais il semble avoir décidé, il veut ma commande, il veut cuisiner encore et je ne comprends pas comment il peut avoir encore de l'énergie pour ça alors qu'il vient de passer des heures en cuisine. Mais je regarde la carte, je la découvre et s'il m'a parlé de sa nouvelle carte testant certaines recettes chez nous, je ne sais pas vraiment quoi choisir. « Ok, je ne voudrais pas m'attirer la colère du chef. Mais si le chef n'est pas très patient alors qu'est-ce qu'on doit dire de moi ? » Caleb est bien plus patient que moi c'est indéniable mais ce n'est pas tant le sujet. « Il y a un domaine ou il peut ne pas être très patient, mais c'est un autre sujet et faut pas lui dire que je t'en ai parlé. » La légèreté est de retour, un peu du moins, je tente de me changer les idées, de me rassurer et de me faire penser à autre chose qu'à cette fatigue que je repère en lui. Je lui souris avant de plonger mon regard sur la carte pour choisir un repas. Je ne le regarde pas mais je sens son regard sur moi et je souris et après quelques minutes je le regarde enfin. « J'ai bien envie de goûter au hachis et de voir la présentation que tu as choisis.» Mon téléphone vibre et quand je vois que c'est la nounou, je regarde le message qu'elle vient de m'envoyer pour m'assurer que tout se passe bien et qu'elle n'a pas besoin de nous. C'est une photo de Lucy et Lena qui font la sieste ensemble dans le lit de Lena. Je montre la photo à Caleb. « Lucy est au petit soin avec Lena. Tu l'aurais vu ce matin, elle courait partout pour donner les jouets à Lena, son doudou, à boire, tout ce que Lena avait besoin, elle allait lui chercher. Elles sont encore plus proches depuis le plâtre de Lena. » Lucy est contente d'avoir sa sœur pour jouer avec elle, elle qui est plus calme, plus douce, plus craintive aussi, elle a parfois du mal à suivre Lena dans ses aventures, mais Lena ne pouvant plus courir partout Lucy en profite pour passer du temps avec elle et être au petit soin avec sa sœur. « Nathan a joué longtemps avec elles aussi, il est vraiment top avec les filles. » Il est top avec les filles, top avec Mael même s'il est un peu moins proche du plus petit qui ne parle pas, ne marche pas encore. Il semble avoir vraiment trouver sa place dans notre famille auprès de tout le monde, sauf de moi. Mais aujourd'hui, il a prit un temps avec moi pour me questionner sur ma famille et en repensant à cette discussion complètement inattendue et sortie de nul part, je fronce les sourcils. « Nathan est tombé sur une photo de mes parents, il m'a questionné sur eux, je lui ai dis qu'elle était morte, il m'a demandé comment, mais je n'ai pas pu lui dire qu'elle s'était suicidée, il est trop jeune pour ça non ? Mais en même temps j'ai l'impression de lui avoir menti. Je n'étais pas vraiment prête à en parler et je crois que je suis pas vraiment la mieux placée pour répondre aux questions de Nathan à ce sujet. » Je parle rapidement, jouant nerveusement avec sa main. Il sait que je ne parle que très très peu de mes parents, et que le suicide de ma mère peut être encore un sujet délicat pour moi alors face à Nathan, 11 ans, je me suis retrouvée un peu démunie et si je voulais me changer les idées avec Caleb, finalement lui en parler me semble mieux puisque je cherche son avis et peut-être aussi son aide parce que c'est un sujet qu'il maitrise mieux que moi, même si clairement ce n'est pas une chose dont j'ai vraiment envie de me rappeler encore.
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« Elle gère vraiment bien, et elle apprends à s'occuper autrement qu'en courant partout peut-être qu'une fois le plâtre enlevé, elle sera plus calme. » Je pense moi-même le contraire de ça. J’ai bien peur qu’une fois le pâtre enlevé elle soit encore plus agitée et énergétique. Elle va avoir du temps d’inactivité à rattraper et c’est bien ce qui me fait peur. Mais je laisse à Alex la chance de garder cette pointe d’optimisme qui ne lui ressemble habituellement pas, sûrement aussi un peu parce que je l’envie et que j’aimerais pouvoir être comme elle et croire réellement que notre fille puisse s’assagir grâce à son plâtre. Au moins on pourrait en tirer quelque chose de positif, même si j’en doute vraiment. « Le week-end prochain tu pourrais essayer de te libérer ? On pourrait aller passer trois jours chez tes parents, tu pourrais te reposer un peu, et ta mère serait contente de voir les enfants et de s'en occuper un peu. » Je n’ai pas à réfléchir très longtemps puisque je sais déjà que je ne suis pas censé travailler le week-end prochain et en profiter pour partir quelques jours chez mes parents me semble être une excellente idée. « On pourrait même partir vendredi dans la journée et rentrer lundi. » Il suffit que je m’arrange pour ne pas travailler vendredi. Depuis la naissance de Mael j’ai repris le travail en temps partiel afin de me permettre de passer plus de temps à la maison avec ma femme et nos enfants, et le restaurant étant toujours fermé le lundi partir plusieurs jours pourrait nous permettre à tous de nous reposer et profiter de l’air de la ferme. « Et on pourrait en profiter pour passer un peu de temps tout les deux aussi. » Une idée qui me fait sourire et je ne m’en cache pas. Si nous sommes bien seulement tous les deux en ce moment-même, on ne peut pas dire que ces instants de complicité soient très nombreux. « Je pourrais te faire découvrir Warwick. » une idée que je lui propose juste comme ça. Je sais bien que Warwick n’a rien de bien incroyable mais c’est dans cette petite ville que j’ai grandi et dans laquelle j’ai tous mes souvenirs d’enfance. Elle s’est déjà rendu dans mon ancien lycée mais elle ne connait finalement pas vraiment ce petit village. « J'ai attendu ce moment toute la matinée, tu m'as tellement manqué ce matin alors rassures-toi chéri, je n'ai pas l'intention de partir. » Même si je n’y croyais pas une seule seconde, l’entendre me le dire me fait toujours beaucoup de bien. « Mais tout ce dont j'ai envie c'est de passer du temps avec toi, ici ou ailleurs, et si tu veux aller dans ton bureau te poser un coup au calme, ça me va aussi. » Le sourire qui vient illuminer mon visage est bien différent de celui qui est présent sur mes lippes depuis quelques minutes. C’est en arborant un petit air rempli de malice que je colle mon dos sur le dossier du siège sans pour autant lâcher sa main. « Oh mon amour, tu sais bien ce qu’il se passe quand on va dans mon bureau tous les deux. Mais je suis beaucoup trop fatigué pour ça, ou bien je te laisserais être au-dessus et faire tous le boulot. » Je ne suis pas vraiment sérieux et bien sûr que je sais qu’elle ne me proposait pas que l’on parte dans mon bureau pour coucher ensemble. Mais prétendre le contraire et en profiter pour lui rappeler ce moment magique d’intimité que nous avions passé tous les deux il y a quelques mois m’amuse beaucoup.
Elle finit par céder, Alex, et quand je la vois se plonger enfin dans la carte de l’Interlude que je lui ai glissé entre les mains il y a déjà quelques minutes déjà. « Ok, je ne voudrais pas m'attirer la colère du chef. Mais si le chef n'est pas très patient alors qu'est-ce qu'on doit dire de moi ? » Elle marque un point et son questionnement ne manque pas à me faire rire. « Il y a un domaine ou il peut ne pas être très patient, mais c'est un autre sujet et faut pas lui dire que je t'en ai parlé. » Mais en tout cas elle sait commet me détendre, Alex, et elle le prouve encore une fois avec cette réflexion qui ne manque pas de m’arracher un rire. « Ah oui ? Et il n’est pas patient dans quel domaine, alors ? » Je sais très bien de quoi elle parle et elle a d’ailleurs complètement raison. Mais sans un mot de plus, je la laisse prendre connaissance de la nouvelle carte. « J'ai bien envie de goûter au hachis et de voir la présentation que tu as choisis.» J’acquiesce rapidement un signe de tête et comme dans un automatisme je récupère la carte une fois la commande prise. « Lucy est au petit soin avec Lena. Tu l'aurais vu ce matin, elle courait partout pour donner les jouets à Lena, son doudou, à boire, tout ce que Lena avait besoin, elle allait lui chercher. Elles sont encore plus proches depuis le plâtre de Lena. Nathan a joué longtemps avec elles aussi, il est vraiment top avec les filles. » C’est avec un sourire attendri que je regarde la photo envoyée par la nounou sur le téléphone d’Alex. « Elles sont vraiment adorables. Nathan est un très bon grand frère. » C’est une conclusion qui me semble plutôt juste. Il a tout de suite pris son rôle de grand frère très à cœur, ce qui a été très touchant. « Je les aime tellement. » Ma relation avec Nathan a rapidement évolué, j’ai conscience de la chance que j’ai sur ce point-là. Alex en a clairement eu beaucoup moins que moi, bien que les circonstances soient assez différentes. « Nathan est tombé sur une photo de mes parents, il m'a questionné sur eux, je lui ai dis qu'elle était morte, il m'a demandé comment, mais je n'ai pas pu lui dire qu'elle s'était suicidée, il est trop jeune pour ça non ? Mais en même temps j'ai l'impression de lui avoir menti. Je n'étais pas vraiment prête à en parler et je crois que je suis pas vraiment la mieux placée pour répondre aux questions de Nathan à ce sujet. » Lorsque je l’entends me parler de ce fameux moment passé avec Nathan ma première réaction est de m’en vouloir. Elle avait pourtant commencé à m’en parler et après avoir été interpelé par des clients je me rends compte avoir complètement oublié de la questionner à ce sujet. Je grimace quand elle évoque la mort de sa mère, je sais que ce n’est pas un thème avec lequel elle est à l’aise. Mes yeux se baissent sur ses mains qui ne cessent de bouger et avec lesquelles elle joue. Nerveusement, sans aucun doute. Dans un geste doux, ma main vient se poser sur les siennes pour la forcer à se calmer. « Tu as bien fait mon amour. Je pense aussi qu’il est un peu trop jeune pour savoir les détails. » Sont-ils importants de toute façon ? Je ne pense pas. Pas à onze ans en tout cas. « Mais c’est une bonne chose qu’il commence à s’intéresser à ta famille. Il t’a posé d’autres questions ? » Evoquer sa famille a toujours été compliqué pour elle, alors je me doute que ce moment n’a pas dû être facile pour elle.
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Voir Caleb fatigué a tendance à m'inquiéter plus que ça n'est utile, mais le passé m'a prouvé que Caleb n'était pas invulnérable et qu'il pouvait avoir tendance à puiser un peu trop dans ses limites sans que je ne m'en aperçoive. Alors, sans doute que je surréagis un peu plus que nécessaire mais je m'inquiète pour lui dès que je le vois un peu moins bien. Et aujourd'hui, il semble réellement fatigué même s'il me rassure. Je le crois mais pourtant l'idée de partir quelques jours en week-end pour se reposer me semble être une bonne idée pour lui. Je ne suis pas la plus à l'aise chez ses parents désormais mais je sais que lui il l'est et que c'est le lieu ou les enfants peuvent eux aussi s'amuser et se plaire entourés de leurs grands-parents. « On pourrait même partir vendredi dans la journée et rentrer lundi. » Il semble avoir accepté ma proposition et il ajoute même le lundi en plus ce qui tends à me prouver que cette idée de week-end semble lui plaire. « Je vais m'occuper de prévenir l'école mais ça me semble être une très bonne idée, je te laisse voir avec tes parents s'ils sont dispos quand même mais ça fera plaisir aux filles de les voir. » Et je sais que l'inverse sera vrai aussi, ils n'ont qu'une grand-mère et qu'un grand-père mais ils sont parfaits avec nos enfants et même si nos relations ne sont pas en aussi bons termes qu'ils ont pu l'être, je sais reconnaître que les parents de Caleb sont parfaits avec nos enfants. « Je pourrais te faire découvrir Warwick. » Je souris à Caleb en secouant la tête pour appuyer sa proposition. C'est clairement pas le lieu ou je me sens la plus à l'aise mais j'ai envie de découvrir les lieux ou il a grandit, entendre des anecdotes de son passé, pouvoir partager ça avec lui. Je lui ai fais découvrir ma ville, ou du moins une petite partie lors de notre voyage en Europe et j'ai envie de découvrir Warwick en dehors de la ferme familiale et de son lycée. « Avec plaisir chéri, tout ce que tu veux tant qu'on est que les deux. Mais, c'est d'ailleurs fou qu'on ait pas encore eu le temps de visiter tout Warwick alors que je suis sûre qu'en 10 minutes on a fait le tour. » Je le taquine, je sais que ce n'est pas vrai mais c'est presque ainsi que je vois Warwick. Faut dire que j'ai vécu qu'à Londres ou Brisbane alors Warwick semble minuscule à côté de ces deux villes. « Je tâcherai de ne pas mettre de talons. » Je repense à la première fois ou il m'a emmené à Warwick pour rencontrer ses parents et les talons à la ferme ça n'avait pas été ma meilleure idée et il n'avait pas hésité à se moquer un peu de moi, à juste titre d'ailleurs. Et si pour le week-end les plans semblent se dessiner et nos offrir quelques moments de complicités à deux, j'ai envie de profiter de celui qui nous attends aujourd'hui. Ce petit moment en tête à tête à partager un repas, ça semble anodin comme moment mais depuis la blessure de Lena nos moments en couple sont compliqués à trouver dans un quotidien ou nous essayons d'être là pour Lena au maximum, et avec nos activités respectives c'est parfois difficile d'organiser nos journées. Mais, aujourd'hui, c'est un moment dont j'avais envie et besoin aussi et que ce soit autour d'une table ou dans son bureau le temps qu'il se repose un peu, moi ça me va. Je lui parle de son bureau et son attitude change, son sourire toujours présent n'est plus aussi doux qu'il y a quelques secondes et son regard aussi et avant même qu'il ne parle je sais à quoi il pense, rien qu'avec son air malicieux qu'il arbore. « Oh mon amour, tu sais bien ce qu’il se passe quand on va dans mon bureau tous les deux. Mais je suis beaucoup trop fatigué pour ça, ou bien je te laisserais être au-dessus et faire tous le boulot. » Je ris en secouant la tête à sa réflexion. « Je constate que tu es pas trop fatigué pour avoir l'esprit mal placé chéri. » Je lui souris et je repense à ce moment dans son bureau. « Mais je doute que ce soit une bonne idée avec tous tes employés encore présents, tu sais que les moments avec toi ont tendance à me rendre bruyante, ça serait un peu gênant pour toi. » Pour moi aussi mais je n'aurais pas à croiser ses employés tous les jours donc c'est surtout pour lui que ça serait un peu malaisant. Mais, je sais qu'il est pas sérieux et je n'ai pas l'intention d'utiliser le peu d'énergie qui lui reste pour ça, et ce n'est pas du sexe que je suis venue chercher mais sa présence rassurante, notre complicité, ces moments en tête à tête.
Je finis par me plonger dans la carte pour choisir mon menu pour ne pas mettre à mal la patience du chef qui serait d'après les dires de Caleb pas très patient. Sauf que je le connais le chef et s'il n'est pas patient ce n'est pas faux mais il n'y a pas beaucoup de domaine dans lequel il ne l'est pas et j'en connais un. « Ah oui ? Et il n’est pas patient dans quel domaine, alors ? » Sans un mot, mon pied glisse le long de sa jambe pour remonter doucement vers son entrejambe. « Je continue ou tu as compris à quel domaine je faisais allusion ? » Et c'est sans ajouter plus de précision et en laissant ma jambe sur sa cuisse que je lui donne ma commande, l'air de rien. Je n'ai pas l'intention de l'exciter donc je n'insiste pas plus et c'est mon téléphone qui vient attirer mon attention avec le message de notre nounou et la photo qu'elle vient de m'envoyer que je partage avec Caleb en lui parlant un peu de la matinée passée avec nos enfants. « Elles sont vraiment adorables. Nathan est un très bon grand frère. » D'un geste de la tête je montre mon accord. « On a de la chance qu'il ait accepté les filles et Mael aussi facilement. » Il aurait pu les rejeter, les envier, les repousser, après tout ils ont la chance d'avoir une enfance facile contrairement à ce que lui a pu avoir. Mais, il a comprit très vite que ni les filles, ni Caleb n'étaient responsable de ça et que j'étais la seule fautive et la seule à qui il devait en vouloir. Et c'est bien mieux ainsi pour notre famille. Avant de ranger mon téléphone j'envoie des petits cœurs en réaction à la photo et je remercie notre nounou pour ce message en lui souhaitant une bonne journée. « Je les aime tellement. » Je relève la tête vers Caleb, et je sais qu'il les aimes tellement nos enfants, c'est inné pour lui. Ou du moins ça a toujours semblé naturel pour lui. Il les aime et nos enfants aiment leur père aussi énormément. Il est fait pour ça, ce qui n'est pas forcément mon cas même si j'essaye de faire de mon mieux au quotidien avec chacun de nos enfants. « Moi aussi je les aimes tellement. » Tous les quatre, mais je sais que ce n'est pas réciproque et c'est parfois, souvent, compliqué à gérer cette situation particulière entre Nathan et moi. J'essaye de ne pas le montrer, de ne pas laisser cette situation venir impacter notre famille mais je sais qu'il va falloir du temps pour qu'un jour je puisse vraiment être accepté par Nathan. Je ne sais même si c'est quelque chose de possible mais c'est tout ce que je peux espérer. Et si habituellement il est distant et ne me calcule pas trop, aujourd'hui, il s'est passé quelque chose qui ne se passe jamais. Il est venu me parler, réclamer un peu de mon attention, ce qu'il ne fait jamais et une attention qu'il refuse en général. Mais c'est avec une photo de mes parents qu'il est venu et ça c'est doublement inattendu et perturbant pour moi. C'est avec une certaine nervosité que je partage ça avec Caleb, autant pour avoir son soutien que pour avoir des réponses, parce que je suis perdue face aux questionnements de Nathan et aux réponses que je ne peux lui apporter. Parler de mes parents, de mon enfance n'est pas chose aisée. Mais parler de la mort de ma mère et de son suicide, je le fais jamais alors face à Nathan et à ses questions inattendues je me suis sentie un peu démunie et pourtant malgré la difficulté que ça peut être pour moi d'en parler, j'ai essayé parce que c'est Nathan et que je dois me montrer ouverte avec lui. Je parle, beaucoup, trop vite sans doute pour cacher ma nervosité mais Caleb sait lire en moi et je sens sa main qui se pose sur les miennes et c'est à ce moment que je sens que la nervosité a gagné aussi mon corps et que je m'agite un peu. Je regarde sa main quelques secondes avant de reporter mon attention sur son visage, cherchant son regard pour m'apaiser un peu. « Tu as bien fait mon amour. Je pense aussi qu’il est un peu trop jeune pour savoir les détails. » C'est peut-être bête mais ces quelques mots de Caleb, tu as bien fait, ça me rassure énormément. J'essaye de ne pas le montrer dans mon quotidien, au reste du monde, mais j'ai peu de confiance en moi sur ce genre de chose et avoir l'approbation de Caleb, ou plutôt savoir qu'il est d'accord avec moi ça me rassure. « Je pense aussi, j'ai pas envie de lui expliquer ce qu'est le suicide, pas à 11 ans. Je lui ai juste dis qu'elle était malade, si jamais il t'en parle. » Ce sont les mots de Caleb que j'ai repris, ceux qu'il avait employé pour essayer de me faire comprendre certaines choses et même si je ne pense pas que ça m'apaise réellement, je les ai entendu et ça m'a servit pour expliquer les choses à Nathan. Elle était malade, la dépression est une maladie, mais je crois que je suis toujours incapable d'accepter qu'elle était trop malade pour réussir à m'aimer un peu, pour réussir à ne pas m'abandonner. Pensée égoïste je sais, mais c'est ancrée en moi et si la plupart du temps je réussis à ne pas y penser, le questionnement de Nathan m'a obligé à repenser à elle et ce n'est pas simple parce que je le fais jamais. « Mais c’est une bonne chose qu’il commence à s’intéresser à ta famille. Il t’a posé d’autres questions ? » Je ne joue plus avec mes mains, mais c'est avec la sienne que je joue désormais, et avec son alliance que je fais tourner autour de son doigt pour occuper mes mains qui s'agitent toujours nerveusement alors que je pense à sa question. Je ne l'avais pas vu comme ça, je n'avais pas pensé que ce genre de questionnements pourrait avoir un quelconque côté positif. « Je sais pas si c'est une bonne chose. » Je lève les épaules. Je ne sais pas quoi penser de ce moment avec Nathan, j'aurais été ravie pour toutes autres discussions s'il était venu me voir pour me parler, mais mon passé, mes parents, c'est plus difficile. « J'attends depuis longtemps qu'il vienne me parler mais je pensais pas que ce serait eux le sujet. » Je soupire doucement prenant ma main dans la sienne. « Tu sais qu'il n'y a rien de positif à retirer de ma famille et je ne veux pas qu'il rencontre mon père même si Nathan le demande. » Et sur ce point, je pense que Caleb pourra me comprendre et me soutenir pour protéger Nathan c'est ce qu'il y a de mieux, mais il n'a pas demandé ça, pas pour le moment du moins. « Mais oui il m'a posé d'autres questions, il m'a demandé si mes parents savaient pour lui et s'ils me manquaient. » Deux questions assez simples en soit mais qui pourtant ne sont pas toujours simples à répondre. Mon père le sait depuis la naissance de Nathan, je l'ai appris bien plus tard mais il savait et ça je n'ai pas voulu le partager avec Nathan, il n'avait pas à apprendre qu'il avait été aussi rejeté par son grand-père. Encore un mensonge que je lui ai fais mais c'est pour le protéger, et je pense avoir eu raison pour le coup. « Je réalise que les filles vont grandir et qu'elles aussi vont se demander pourquoi elles n'ont qu'un grand-père et une grand-mère et il faudra bien que j'arrive à en parler. » Il va bien falloir qu'un jour je sois assez forte pour faire face à ce passé et que j'arrive à gérer mes émotions et mes souvenirs. Pour nos enfants et pour moi aussi.
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« Je vais m'occuper de prévenir l'école mais ça me semble être une très bonne idée, je te laisse voir avec tes parents s'ils sont dispos quand même mais ça fera plaisir aux filles de les voir. » Je suis persuadé que même si mes parents avaient déjà prévu quelque chose de leur côté ce week-end, apprendre qu’Alex et moi voulons passer quelques jours à la ferme avec les enfants leur ferait tellement plaisir qu’ils annuleraient tous les plans pour nous recevoir. Ils aiment passer du temps avec leurs petits-enfants et ils sont des grands-parents très investis dans leur rôle. Nos relations se sont nettement améliorées et si Nathan reste encore légèrement sur ses gardes vis-à-vis de mes parents, je sais qu’ils sont heureux de l’accueillir chez eux et d’apprendre à faire sa connaissance. « Avec plaisir chéri, tout ce que tu veux tant qu'on est que les deux. Mais, c'est d'ailleurs fou qu'on ait pas encore eu le temps de visiter tout Warwick alors que je suis sûre qu'en 10 minutes on a fait le tour. » Warwick n’est pas très grand. Et je n’étais de toute façon pas de ceux qui traînaient beaucoup dehors quand j’étais plus jeune. Le confort de ma chambre et la solitude m’allaient très bien. Des années plus tard, je n’ai pas beaucoup changé sur ce point-là. Toujours plus à l’aise et mieux chez moi qu’à l’extérieur, ce qui contraste encore une fois avec Alex. « Je tâcherai de ne pas mettre de talons. » Je ne peux m’empêcher de rire en entendant cette remarque qui, bien évidemment me rappelle la rencontre entre mes parents et Alex il y a plus de dix ans. Le côté inadapté de ses talons à la ferme n’était pas passé inaperçu aux yeux de mes parents. « Oh si vas-y, ça nous permettra de rire quand tu partiras traire les vaches le matin. » Un autre clin d’œil à cette première journée passée à Warwick pour Alex, et je me souviens parfaitement bien qu’elle n’avait clairement pas apprécié la présence de ces animaux qui semblaient même presque lui faire peur. Mais pour le moment lui faire peur ne fait pas parti de mes plans, c’est même au contraire son rire que je cherche à entendre et quand j’entends cette magnifique mélodie ressortir de sa bouche c’est un sourire qui s’étire sur mes lèvres « Je constate que tu es pas trop fatigué pour avoir l'esprit mal placé chéri. Mais je doute que ce soit une bonne idée avec tous tes employés encore présents, tu sais que les moments avec toi ont tendance à me rendre bruyante, ça serait un peu gênant pour toi. » À mon tour, je l’imite en entendant sa réponse qui me fait très vite rire. « J’avoue que ça serait un peu gênant après. » Mais j’avais de toute façon très bien saisi qu’elle parlait de l’idée d’aller dans mon bureau pour se reposer et non pas pour passer un moment intime tous les deux.
Surpris, je relève le regard vers elle en sentant son pied remonter le long de ma cuisse pour venir se poser brièvement sur mon entrejambe. « Je continue ou tu as compris à quel domaine je faisais allusion ? » Je laisse un rire s’échapper alors que d’une de mes mains vient se poser sur son pied, et pour lui répondre je me penche un peu au-dessus de la table tout en venant lui murmurer quelques mots. « Je l’avais déjà compris avant, bébé. » Ce qui me semblait même tout à fait logique, mais il faut croire que je me suis trompé. Etrangement, Alex parvient encore à me surprendre avec une pointe de naïveté par moment. « On a de la chance qu'il ait accepté les filles et Mael aussi facilement. » Clairement, oui. Il aurait pu les rejeter, les détester, leur faire vivre un enfer parce que ses sœurs et son frère ont la chance d’avoir dès la naissance ce qu’il n’a jamais eu avant l’année dernière : une famille et des parents qui l’aiment et qui seront prêts à tout pour lui. Mais très vite, il a pris son rôle de grand-frère à cœur créant même un certain lien privilégié avec Lena la pile électrique du duo des deux filles. Le voir avec ses sœurs ou même s’occuper comme il le peut de Mael est toujours une image extrêmement touchante. Si ma relation avec Nathan frôle aujourd’hui la perfection c’est encore loin d’etre le cas pour Alex, alors quand elle me dit que celui-ci lui a posé des questions sur la famille Clarke je ne peux qu’être ravi pour elle. Bien que le sujet ne soit jamais facile à aborder pour elle. Ma main qui se pose sur la sienne avait pour but de l’apaiser mais ça semble plutôt faire le contraire puisqu’elle s’agite encore plus à présent. « Je pense aussi, j'ai pas envie de lui expliquer ce qu'est le suicide, pas à 11 ans. Je lui ai juste dis qu'elle était malade, si jamais il t'en parle. » Ça, elle ne l’avait déjà dit alors j’acquiesce d’un simple signe de tête pour lui montrer que l’information est bien passée. « Je sais pas si c'est une bonne chose. » Je fronce les sourcils. « S’il te questionne ça veut dire qu’il s’intéresse, je ne vois pas en quoi ce n’est pas une bonne chose. » Qu’elle m’avoue qu’aborder ce sujet avec Nathan fut difficile et inattendu je peux le comprendre, mais l’entendre me dire qu’elle doute que ces questionnements soient positifs je ne comprends clairement pas son raisonnement. « J'attends depuis longtemps qu'il vienne me parler mais je pensais pas que ce serait eux le sujet. Tu sais qu'il n'y a rien de positif à retirer de ma famille et je ne veux pas qu'il rencontre mon père même si Nathan le demande. » Je ne la quitte pas des yeux, essayant dz la comprendre. « Sur ce point, on est d’accord. » Que ce soit Nathan, Lucy Lena ou Mael, je refuse qu’ils ne rencontrent le père d’Alex. « Mais oui il m'a posé d'autres questions, il m'a demandé si mes parents savaient pour lui et s'ils me manquaient. Je réalise que les filles vont grandir et qu'elles aussi vont se demander pourquoi elles n'ont qu'un grand-père et une grand-mère et il faudra bien que j'arrive à en parler. » Mon pouce caresse le dos de sa main avec douceur. « On leur dira qu’on ne sait pas où est ton père parce que ce n’était pas une bonne personne. Et on leur dira que ta mère est au ciel avec les anges. » C’est bien que cette façon dont on aborde la mort avec les enfants, non ? « Mais moi je trouve ça bien qu’il t’ait posé ces questions, il a fait un pas vers toi. » Même si je n’ai pas l’impression qu’elle l’ait réalisé.
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Entendre son rire me rassure. J'aime l'entendre rire, surtout quand je le sens fatigué ou que je sais qu'il traverse des moments pas très simples, et c'est le cas en ce moment, mais il sourit, il rit et malgré sa fatigue, il est avec moi, à vivre l'instant présent. Il réagit positivement à ma proposition de week-end à Warwick et il se moque largement de moi quand j'évoque mes talons. Il peut, parce que c'était un moment très drôle, bien que très gênant aussi pour moi sur le moment. Ca ne faisait que rappeler que mon monde et celui de Caleb n'avait rien pour se rencontrer, rien en commun, et pourtant nous on était fait pour se rencontrer, la preuve encore aujourd'hui. « Oh si vas-y, ça nous permettra de rire quand tu partiras traire les vaches le matin. » Mais, il se moque de moi et je ris en faisant une petite grimace en pensant aux vaches. « Jamais, tu m'entends Anderson, jamais je n'irais traire les vaches, je maintiens que c'est les animaux les plus moches du monde. » Je crois que j'ai toujours aussi peu d'amour pour ces bêtes, qu'elles me dégoûtent toujours autant et qu'elles me font toujours aussi peur et talons ou pas, je n'irais jamais traire ces bêtes. « Et de toi à moi, y'a pas besoin de talons pour rire de moi à la ferme. » C'est une constatation réaliste. La ferme, les animaux, les odeurs, les terrains pas plats, la nature, c'est pas trop mon truc et Caleb le sait. Heureusement nos filles semblent bien plus proches de la nature et des animaux que moi et elles aiment être chez leurs grands parents et peuvent partager ça avec Caleb et ses parents. Ce n'est pas mon cas, pas que je n'aime pas être à la ferme mais je m'y sens pas forcément à ma place, mais tant que je peux être avec Caleb, qu'importe le lieu, je veux y être parce que ces moments à deux me manque énormément. Et c'est bien pour ça que je suis là aujourd'hui avec lui. A table pour partager un repas, ou dans son bureau pour qu'il se repose, j'accepte tout tant que je suis avec lui. Et si lui propose autre chose, sans être vraiment sérieux, je ris à sa proposition, comme lui rit à ma réponse. Voilà le genre de moment dont j'ai besoin pour oublier la grosse fatigue de Caleb, voilà aussi le genre de discussion qui me permet de me détendre et de profiter de ce temps avec lui pour retrouver cette complicité entre nous. « J’avoue que ça serait un peu gênant après. » Un peu oui et je hoche la tête tout en riant encore un peu en imaginant le moment de solitude qu'il aurait face à ses employés après. « Ceci dit chéri, ça ne peut pas être plus gênant que le fameux petit déjeuner à la ferme face à tes parents. » Je le regarde en retenant un sourire alors que je repense à ce moment et aussi à cette nuit qui avait précédé ce fameux moment. « Mais quelque soit la gêne de la situation, ça en valait vraiment le coup, tu avais assuré bébé. » Il assure très très très souvent. Sur ce domaine, je suis comblée et il en est le seul responsable.
Il évoque son impatience, et si je sais qu'il ne l'est pas réellement dans la vie, je connais un domaine ou il l'est énormément et j'ai souvent eu le dernier mot grâce à ça d'ailleurs. L'impatience et la faiblesse de Caleb face à mes atouts ou face à ces moments ou je joue avec lui. Mon pied qui accompagne mes mots pour leur donner plus de sens, je vois sa surprise et je souris l'air innocente alors que mon pied est posé sur son entrejambe. Je sens sa main venir se poser sur mon pied et il me murmure quelques mots. « Je l’avais déjà compris avant, bébé. » Je secoue la tête, tout en profitant de cette proximité pour lui voler un baiser. « Je sais chéri mais j'avais juste envie. » Envie de jouer, d'être proche de lui, de me détendre en me rapprochant de lui ainsi et penser à autre chose qu'à cette fatigue en lui et à cette matinée de réflexion et de questionnement avec Nathan. Juste retrouver cette normalité entre nous, ce lien et cette complicité qui me manque tant ces derniers jours alors que nous passons notre quotidien à répartir au mieux nos temps entre Lena et nos boulots en laissant que peu de moments pour notre couple. Mais, nous sommes parents de quatre enfants, trois officiellement pour moi, quatre pour lui, et c'est une tâche prenante et ils sont notre priorité. Et si je ne réponds pas à mon téléphone quand je suis avec Caleb, je fais toujours une exception pour notre nounou, parce qu'elle est avec nos enfants. Mael, Lena, Lucy et Nathan. Ils s'entendent si bien et pourtant, il reste une ombre sur le tableau de la famille parfaite, et c'est la relation entre Nathan et moi. Une relation qui, si on se base sur il y a quelques mois, semble s'être apaisée. Il n'y a plus de violence dans les mots de Nathan, que de l'indifférence, de la distance et une pointe de froideur quand j'essaye trop d'être dans un rôle de mère qu'il n'a pas l'intention de me donner. Mais, aujourd'hui, il s'est passé quelque chose de nouveau, quelque chose dont je parle à Caleb parce que j'ai besoin de son avis, de son soutien et peut-être aussi de réponses même si je ne sais pas vraiment ce que je cherche, je lui parle de ma matinée et des questionnements de Nathan. Et si moi j'y vois beaucoup de questionnements dont je me serais bien passé, Caleb y voit du positif. « S’il te questionne ça veut dire qu’il s’intéresse, je ne vois pas en quoi ce n’est pas une bonne chose. » Je lève les yeux, fixant le vide quelques secondes alors que je réfléchis à ce qu'il me dit. Je pourrais lui citer un tas de raisons pour lesquelles ce n'est pas positif et pourtant, en repensant à ses mots, je ne peux pas réussir à me dire qu'il a tord Caleb. Au contraire même, il n'a pas tord, enfin je crois. Peut-être qu'au lieu de me concentrer sur le sujet des questions de Nathan, je devrais me concentrer sur le fait qu'il soit venu me poser des questions. Sur moi, sur ma famille, sur mon passé. Je devrais me concentrer sur le fait que Nathan s'est intéressé à moi et qu'il soit venu prendre un temps pour me parler. Le silence que je laisse s'installer quelques secondes prouve que les mots de Caleb ont réussi à se frayer un chemin à travers toutes les incertitudes, émotions et doutes que cette matinée a fait ressurgir en moi. Et pourtant, il y a toujours une part d'ombre au milieu de ce tableau : mon passé, le suicide de ma mère et l'existence de mon père. Et c'est bien sur ce dernier point que mes pensées finissent toujours par revenir. Parce que si Caleb a raison, s'il y a peut-être du positif à retirer de cette discussion avec Nathan, ma famille n'a absolument rien de positif et la menace de le voir revenir et tenter de s'approcher de nos enfants reste une des choses qui me terrifie le plus parce que je sais que face à lui je suis faible. « Sur ce point, on est d’accord. » Mais si je suis incapable de tenir tête à mon père, Caleb a prouvé que lui le pouvait et entendre ces quelques mots me rassure grandement. Je sais que je n'aurais pas à gérer ça toute seule, que ce soit si lui revient dans nos vies, ou même une demande de la part d'un de nos enfants. C'est mon problème pourtant, mais je sais que Caleb sera là quoiqu'il arrive et ça me rassure grandement. Je le regarde, fixe son regard alors qu'un léger sourire s'affiche sur mes lèvres, un sourire qui montre à quel point ses mots et sa présence me fait du bien et m'aide à gérer les choses. « Je ne le laisserai jamais vous faire du mal à toi ou aux enfants. » Je ne sais pas si je suis capable de tenir cette promesse parce qu'il me déstabilise comme personne mais j'ai envie de croire que désormais pour protéger ma famille, je peux lui tenir tête et ne plus lui laisser le pouvoir. J'ai besoin d'y croire alors que les questions de Nathan me prouve qu'il n'est finalement pas si loin, et bientôt les filles demanderont elles aussi. Elles voudront savoir pourquoi Caleb a une maman et un papa et pourquoi pas moi. Et pour ça aussi, je sais que je vais avoir besoin de Caleb. Je suis de toute façon bien trop faible pour faire face à tout ça sans lui. Mes yeux se posent sur sa main et sur la douceur de ses caresses sur le dos de ma main. Pendant quelques secondes je me souviens que tant qu'il est là avec moi, je pourrais tout surmonter parce qu'il est ma force, parce qu'il a aussi une capacité de réfléchir, de pensée et de s'exprimer différente de moi, mais il m'apporte les réponses dont j'ai besoins. « On leur dira qu’on ne sait pas où est ton père parce que ce n’était pas une bonne personne. Et on leur dira que ta mère est au ciel avec les anges. » Je secoue la tête trouvant cette réponse rassurante, surtout parce qu'il a une réponse à leur apporter, ce qui n'était pas mon cas et ça prouve bien à quel point toute cette histoire avec ma famille me dépasse et prouve aussi comme dans la vie j'ai besoin de lui. Je prends sa main dans la mienne, mes yeux verts se perdent dans son regard si rassurant pour moi. « Je sais pas ce que je ferai sans toi. » Les mots sont murmurés avec douceur, pourtant je pourrais les crier tant je les ressens fortement à l'intérieur de moi. Caleb est mon ancre, mon socle, il me donne tant de force et tant de douceur en même temps et je pense que c'est aussi pour ça que les moments avec lui me sont aussi indispensables, parce que sans lui je pourrais être perdue comme je l'ai été ce matin face aux questions de Nathan et face aux doutes que j'ai ressenti en parlant de mes parents face à lui. « Mais moi je trouve ça bien qu’il t’ait posé ces questions, il a fait un pas vers toi. » Et si tout à l'heure je me suis perdue dans mes pensées quand il a parlé du positif de la situation, cette fois je le regarde, et je secoue la tête doucement pour montrer qu'il a raison. Qui aurait pu en douter de toute façon ? Il a raison Caleb, c'est une constante dans notre vie et c'est sans doute pour ça que j'arrive à le voir le positif dont il parle. « Tu as raison chéri, et le pire c'est que j'ai même pas réussi à penser à ça avant, même ces moments là je parviens à ne pas être à la hauteur. » Je ne me blâme pas, je suis réaliste et je constate les choses. Ca aurait pu être un moment de partage avec Nathan, un moment comme j'en attends depuis si longtemps et trop prise par mes souvenirs et par mes émotions, je n'ai pas pu profiter de ce moment comme je l'aurais du. Profiter de cet intérêt que me portais Nathan et de cette porte qu'il venait d'ouvrir et cette fois je m'en veux mais je ne veux pas gâcher ce moment avec Caleb avec tous mes états d’âme. « J'attends ça depuis des mois, j'essaye de lui laisser le temps, d'accepter la distance qu'il met, de gérer son indifférence qui fait mal, mais j'espère que ce n'était pas qu'une discussion isolée. J'aimerais tellement qu'il puisse me laisser une chance de lui prouver comme je tiens à lui et comme je l'aime. » Je ne parle pas souvent de ce que je ressens vis à vis de cette situation, parce que je ne veux pas perturber l'équilibre de notre famille. Nathan a trouvé sa place, on le voit tout les deux, il est parfait avec son frère, avec ses sœurs, l'entente avec Caleb est parfaite, et j'aime toujours autant pouvoir observer leur complicité ou les voir tous les deux avec les tabliers assortis cuisiner ensemble. Je sais qu'ils sont heureux et je ne veux pas gâcher tout ça parce que je sais que je ne mérite pas de faire partie de la vie de Nathan, et pourtant j'ai cette chance. Je sais que c'est une chance de pouvoir le voir grandir malgré mes choix passés, mais aujourd'hui, le voir chaque jour, le voir grandir, vivre avec nous, je ne supporte plus de n'être qu'une invitée de passage dans sa vie et je voudrais plus mais ni Caleb, ni moi ne pouvons vraiment faire plus. Alors à quoi bon en parler ?Pourtant aujourd'hui j'en parle un peu, je me confie à Caleb. « Je sais que je ne serais jamais sa mère, mais voir son indifférence totale le jour de la fête des mères, ça m'a fait quelque chose. » Ca non plus, je ne l'ai pas dis, j'ai concentré mes pensées sur nos filles, sur leurs cadeaux, sur celui de Caleb, sur cette journée de la fête des mères mais je crois qu'inconsciemment j'avais peut-être espéré un petit quelque chose de Nathan, mais ce jour là, il m'a encore prouvé de façon très claire, que je n'étais pas sa mère et sans doute que je ne le serai jamais. Je bois une gorgée d'eau avant de sourire à Caleb, pour le rassurer, pour montrer peut-être que tout ce que je ressens n'est pas si important au fond. « Mais tout ça, c'est pas grave, je le sens heureux avec vous et c'est tout ce qui compte et il est vraiment bien avec toi, c'est rassurant de savoir qu'il te fait confiance. » Et ça c'est sincère, c'est le plus important finalement. Nathan a trouvé sa place auprès de Caleb, auprès de ses sœurs et de son frère, il continue de tenter de nouer un lien avec ses grands-parents et ses tantes et c'est ça le plus important. Nathan a un chez lui, il a une famille et il est heureux, c'est bien ça le principal.
Like constellations, we can live forever. Now every night you and I intertwine like satellites. Tryna hold our pilgrim souls somewhere close
« Jamais, tu m'entends Anderson, jamais je n'irais traire les vaches, je maintiens que c'est les animaux les plus moches du monde. » Sa légèreté, sa façon de m’appeler Anderson et le maintien de son dégoût profond pour les vaches me replonge directement dans les souvenirs que j’ai encore de la Alex d’il y a treize ans. Ces souvenirs me font tout de suite sourire et m’arrachent même un rire amusé. « Dommage. Je donnerais tout pour te voir faire ça au moins une fois dans ma vie. » Chose qui n’arrivera sûrement jamais. Bien que je puisse avoir quelques idées en tête pour lui donner envie de tenter cette expérience au moins une fois, je tente tout de même de lui proposer en lui murmurant quelques mots. « Et si je te promets une gâterie que tu ne pourras jamais oublier à condition que je puisse te voir traire une vache un matin ? » Un sourire en coin qui vient se dessiner sur les lèvres, un sourcil qui accompagne ce geste en se levant quelques secondes. J’attends sa réponse avec impatience. Je sais qu’elle aime le sexe avec moi, mais sûrement pas assez pour accepter de s’approcher autant de cet animal qu’elle déteste tant. « Et de toi à moi, y'a pas besoin de talons pour rire de moi à la ferme. » Ça, c’est vrai et je ne compte clairement pas le nier – ça serait de toute façon, impossible. Alex n’est pas dans son milieu quand nous passons quelques jours à la ferme et il s’agit toujours pour moi d’un vrai plaisir de lui rappeler et de l’observer pour me moquer – gentiment – d’elle. La thématique de la ferme est oubliée mais c’est toujours avec des allusions sexuelles que nous continuons cette conversation. « Ceci dit chéri, ça ne peut pas être plus gênant que le fameux petit déjeuner à la ferme face à tes parents. » J’oublie cette fois mon sourire et c’est maintenant en grimaçant que j’accueille sa réflexion. Ce moment est dans la liste des situations les plus gênantes que j’ai vécues jusqu’à présent, et si la gêne était à son comble je finis tout de même par rire. « C’était horrible. » Je pense que je n’ai jamais terminer mon petit-déjeuner aussi rapidement. « Mais quelque soit la gêne de la situation, ça en valait vraiment le coup, tu avais assuré bébé. » Le regard perdu dans le vide je me remémore cet échange charnel que nous avions partagé dans min ancienne chambre d’adolescent aux murs fins. Beaucoup trop fins. Mais là où Alex marque un point, c’est que ça en valait le coup. « C’est vrai que c’était particulièrement… incroyable. » Aucune innovation et pourtant je pense pouvoir affirmer sans hésitation que c’était sûrement l’une de nos meilleures fois. Avec les pensées que j’ai actuellement en tête, je suis plutôt soulagé quand je sens son pied se décaler pour quitter mon entrejambe. « Je sais chéri mais j'avais juste envie. » Je me pince les lèvres, je lui souris tandis que mes yeux glissent sur les lippes avec un mélange d’amusement et d’envie qui se lit dans mes yeux.
Malheureusement, la légèreté est oubliée quand Alex évoque la conversation initiée par Nathan un peu plus tôt dans la journée. Je sais qu’évoquer ses parents n’a jamais été chose simple et pour preuve, elle ne m’en a pas parlé en détail au début de notre relation. Mais ce que je ne comprends pas c’est quand elle me dit que cette conversation n’est pas positive pour l’avancée de sa relation avec Nathan. « Je ne le laisserai jamais vous faire du mal à toi ou aux enfants. » Je n’ai rencontré le père d’Alex qu’une seule fois et pour rien au monde je ne voudrais qu’il puisse faire la connaissance de ses petits-enfants. Personnellement, je ne le considère même pas comme le grand-père de nos enfants et je suis sûr qu’Alex non plus. Énergiquement, je secoue la tête à la négative. « Je ne le laisserais pas faire. Je ne veux pas qu’il s’approche un jour de nos enfants. » Je suis quelqu’un de très peu confiant mais c’est pourtant avec assurance que je dis ces mots. Ma famille est ce que j’ai de plus précieux et je ferais tout pour empêcher son père de s’en approcher. Il a déjà fait souffrir ma femme et je refuse qu’il ne continue aujourd’hui. « Je sais pas ce que je ferai sans toi. » Un sourire qui se veut rassurant s’étire sur mes lippes, mais je suis persuadé que sans moi elle s’en sortirait à la perfection. Elle s’est toujours beaucoup trop sous-estimée, mais moi je crois en elle. Comme je lui ai déjà dit un million de fois et comme je compte continuer à lui rabâcher jusqu’à ce qu’elle ne l’accepte. « Tu as raison chéri, et le pire c'est que j'ai même pas réussi à penser à ça avant, même ces moments là je parviens à ne pas être à la hauteur. » La voilà encore une fois en train de se rabaisser et cette fois, je ne peux pas laisser passer ça. C’est donc en fronçant les sourcils que je lui réponds rapidement. « Arrête de toujours te rabaisser, bébé. Tu n’as jamais été pas à la hauteur et ça ne sera jamais le cas. Regarde tout ce que tu as accompli ces dernières années ? Et ne dis pas que c’est grâce à moi, parce que tout le travail c’est toi qui le fait. Pas moi. » Je ne suis pas énervé mais c’est une nouvelle fois d’un ton très sûr de moi que je lui dis tous ces mots. Elle va le nier, je le sais et elle va sans aucun doute me dire que c’est bien grâce à moi qu’elle en est là aujourd’hui mais je ne veux pas qu’elle me donne tout le mérite alors que c’est à elle qu’il revient. « J'attends ça depuis des mois, j'essaye de lui laisser le temps, d'accepter la distance qu'il met, de gérer son indifférence qui fait mal, mais j'espère que ce n'était pas qu'une discussion isolée. J'aimerais tellement qu'il puisse me laisser une chance de lui prouver comme je tiens à lui et comme je l'aime. Je sais que je ne serais jamais sa mère, mais voir son indifférence totale le jour de la fête des mères, ça m'a fait quelque chose. » Je ne la quitte plus des yeux, mes yeux fixent son visage pour y scruter la moindre réaction. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? » J’aurais peut-être dû me douter que l’indifférence de notre fils le jour de la fête des mères ne serait pas facile à vivre pour elle mais bêtement, je n’y ai pas pensé. « Mais tout ça, c'est pas grave, je le sens heureux avec vous et c'est tout ce qui compte et il est vraiment bien avec toi, c'est rassurant de savoir qu'il te fait confiance. » Elle semble essayer de minimiser ses sentiments et ça, ça ne me plaît pas du tout. « Tu veux me parler de ce que tu as ressenti le jour de la fête des mères ? » Elle me dit que ce n’est pas grave, mais moi je ne suis pas d’accord et je veux qu’elle puisse le comprendre.
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« Dommage. Je donnerais tout pour te voir faire ça au moins une fois dans ma vie. » Je secoue la tête en fronçant les sourcils l'air sérieuse même si je ne le suis pas vraiment. Mais quoiqu'il propose je ne mettrais jamais les pieds à moins de 30 mètres d'une vache. En plus de les trouver vraiment moches, elles me font peur et il le sait, faut dire qu'il avait bien rit le jour ou j'ai fais la rencontre d'une vache pour la première fois de ma vie et j'en garde un souvenir pas très positif. « Et si je te promets une gâterie que tu ne pourras jamais oublier à condition que je puisse te voir traire une vache un matin ? » Et si j'essayais d'être sérieuse en parlant de mon dégoût pour ces bêtes, la remarque de Caleb me fait rire et à nouveau je secoue la tête en le regardant amusée par sa tentative. « Je salue ton audace Anderson et tu sais comme j'aime tes gâteries, mais non désolée pour une fois le chantage au sexe ne marchera pas. » C'est une nouvelle preuve que je déteste vraiment les vaches, et les autres animaux de la ferme d'ailleurs, mais les vaches en particulier. « Et chéri, de toi à moi, je sais que je n'ai pas besoin de traire une vache pour que tu me fasses une gâterie inoubliable. » C'est aussi pour ça que je n'ai pas hésité une seconde, parce que Caleb est un mari attentionné, un amant passionnel et dévoué pour mon plaisir et je sais que je n'ai qu'à lui demander, qu'à lui dire que j'en ai envie pour qu'il me donne ce que je désire alors le chantage ne marche pas. Je refuse sa proposition, mais si je refuse de traire une vache pour une gâterie, j'accepte régulièrement d'aller chez ses parents à la ferme, et c'est même moi qui ait proposé aujourd'hui, et c'est bien la preuve qu'au delà de mon dégoût et de ma peur pour les animaux de fermes, je veux le meilleur pour lui et pour notre famille et je sais que la ferme des Anderson est un lieu ou tout le monde (sauf moi) se sent bien et Caleb a besoin de se reposer un peu et ce lieu est parfait pour ça. Moi je ne suis pas à ma place la bas, j'ai toujours dénoté au milieu de cet univers, je suis pas faite pour la ferme et je trouve toujours de quoi faire rire mais notre famille est heureuse et tant qu'ils sont heureux, je le suis aussi. Et puis ça me donne l'occasion de passer un peu le relais à ses parents et de passer du temps seule avec Caleb et ça, que ce soit à la ferme ou ailleurs, je suis toujours prête pour du temps avec lui. « C’était horrible. » Des moments gênants on en a connu quelques uns dans notre histoire et plusieurs qui impliquent d'être gênés face à ses parents mais celui là est sans doute le pire. « Tu étais plus gêné qu'ils aient entendu ou quand ta mère t'a surpris ? » Ou comment bien lui rappeler que ce n'est pas la première fois qu'il vivait un moment fort gênant. « C’est vrai que c’était particulièrement… incroyable. » Incroyable, j'aurais sans doute pas dit mieux. Il y a pourtant pleins d'autres mots qui me viennent en tête quand je pense à ce moment, intense, puissant, plaisir, fougue, amour, désir, jouissance, mais le mot incroyable résume bien ce moment. « Oh qui oui, incroyable et inoubliable ! Ta chambre d'ado n'avait jamais connu une telle intensité et un tel plaisir. Et tes parents ont du se rendre compte que leur fils est un amant fort fort doué. » J'en rajoute une couche sur la gênance et je ris un peu en levant les épaules l'air innocente. Je ne le suis pas, avec lui rarement si ce n'est jamais, comme en témoigne l'endroit ou mon pied est posé durant quelques minutes. C'est l'homme de ma vie, mon mari attentionné et sexy, mon amant passionné et sensuel, c'est l'homme avec qui je partage ma vie, mes nuits, mon quotidien et avec lui je suis juste moi et ces moments me font un bien fou et sont primordiaux pour mon équilibre.
Aujourd'hui, j'en ai encore besoin. De sa présence rassurante, de son soutien, de son regard plein de douceur, d'amour et de tendresse. Aujourd'hui, je me sens pas très sereine, en proie à des pensées que je n'aime pas, sur des sujets qui me font me sentir mal, ou faible, ou nul, ou qui me font ressasser des souvenirs auxquels je ne veux pas penser. Ma famille, le suicide de ma mère, mon père, je n'en parle pas, je n'y pense pas ou du moins j'essaye la plupart du temps mais Nathan a fait remonter en moi des souvenirs, des craintes aussi et c'est auprès de Caleb que je cherche à retrouver un peu de sérénité et de calme dans mon esprit et dans mes pensées qui peuvent parfois devenir ingérables pour moi. « Je ne le laisserais pas faire. Je ne veux pas qu’il s’approche un jour de nos enfants. » Je le regarde, il est déterminé, son assurance me rappelle ce jour ou il a tenu tête à mon père, là ou moi j'étais incapable de le faire, de réagir, d'être forte face à lui. Caleb a subi les attaques de mon père mais il n'a pas craqué et ce jour là, malgré la douleur de voir mon père revenir dans ma vie, je me suis sentie protégée et soutenue par Caleb et je sais qu'il ne laissera jamais mon père faire du mal à l'un de nos enfants. « Je sais que tu es capable de lui tenir tête, mais je ne veux pas qu'il s'en prenne à toi non plus. » C'est bien pour ça que jamais je n'avais pensé un jour présenter mon mari et père de mes enfants à mon propre père. Parce que l'un représente tout ce que j'aime chez un humain alors que l'autre représente tout ce que je déteste. L'un est bon, bienveillant et l'autre n'est qu'une pourriture et je ne voulais pas mettre Caleb dans cette position, celle de devenir la cible pour mon père pour unique raison de partager sa vie avec moi. Mon père me connaît, pas comme un père est censé connaître sa fille. Non, lui il me connaît pour savoir comment m'atteindre. Il sait mes faiblesses, il sait mon passé, il sait comment me déstabiliser et Caleb est tellement important pour moi qu'il en devient une cible facile pour mon père et ça je ne veux pas. Parce que Caleb est tout pour moi et le voir souffrir par la faute de mon père n'est pas une option à laquelle je veux être confrontée. Ce n'est pas le cas pour le moment, mais cette pensée reste quelque part dans mon esprit, alors que Caleb me fait prendre conscience qu'il n'y a pas que des points négatifs à retirer de cette matinée et de cette discussion, bien au contraire. Il me montre que si pour moi cette discussion a pu être difficile, c'est aussi une preuve que Nathan fait un pas vers moi ou du moins qu'il me montre un peu d'intérêt et c'est nouveau ça, et je n'ai même pas réussi à saisir cette occasion pleinement. Je me sens nulle et je m'en veux, moi qui attends des gestes de Nathan depuis un moment maintenant, je n'arrive pas à saisir cette opportunité, je suis vraiment pathétique non ? « Arrête de toujours te rabaisser, bébé. Tu n’as jamais été pas à la hauteur et ça ne sera jamais le cas. Regarde tout ce que tu as accompli ces dernières années ? Et ne dis pas que c’est grâce à moi, parce que tout le travail c’est toi qui le fait. Pas moi. » Il y a une chose sur laquelle Caleb et moi on ne pourra jamais être d'accord. Lui me voit forte alors que ma seule force je la tiens de lui. Je suis faible et mes choix et ma vie passée le prouve plutôt bien. Mais il est sur de lui quand il me dit tout ça. Pourtant, la liste de choses dans lesquelles je n'ai pas été à la hauteur est longue, très longue, la liste des mes échecs aussi. Mais Caleb me voit avec un autre regard que celui que j'ai sur moi-même et c'est aussi en partie pour ça qu'à ses côtés je suis plus sereine, parce qu'il croit en moi. Parce qu'il a un regard positif et bienveillant sur moi, là ou j'ai un avis dur et négatif sur moi-même. « Je n'aurais pas réussi sans toi à mes côtés pour croire en moi. » Je lui souris doucement, une pointe de reconnaissance dans la voix et dans le regard. Il est la clé de ma réussite. La preuve encore dans mon travail, c'est grâce à lui, grâce à son confiance en moi, que je réussis à ne pas craquer sous la pression. C'est grâce à lui et pour lui que je suis devenue sobre et que je le reste depuis. C'est grâce à lui et avec lui que j'ai réussi à devenir mère malgré mon passé difficile avec la maternité. Je suis devenue celle que je suis aujourd'hui grâce à lui et si je ne m'aime pas, je réussis à être fière de certaines choses grâce à lui et je crois qu'il ne réalise toujours pas à quel point il a changé ma vie. Mais, c'est bien sur le geste de Nathan, sur ce que représente cette première discussion ce matin que la discussion dévie. Sur ce que ça représente pour moi de le voir se montrer un peu moins distant avec moi. Je me confie un peu à Caleb, je lui avoue que cette situation n'est pas simple pour moi. J'apprends avec lui et nos enfants à être moins égoïste, à penser à eux avant moi mais aujourd'hui je me confie à Caleb, je lui parle un peu de mes ressentis vis à vis de cette situation avec Nathan. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? » Je lève les épaules avant de lui répondre. « Tu avais préparé une journée pour moi et les filles avaient des cadeaux, je voulais pas tout gâcher, et j'étais contente de fêter ça avec vous. » Ça explique pourquoi je ne lui ai rien dis le jour même mais ça n'explique pas pourquoi je n'ai rien dis après. Je vois son regard posé sur moi et je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi. Nathan va bien, Nathan est heureux avec eux, et c'est bien ça le plus important. « Tu veux me parler de ce que tu as ressenti le jour de la fête des mères ? » A nouveau je lève les épaules, je me pince la lèvre un peu, le regard est fuyant alors que je ne m'attendais pas à cette question. Est-ce que je veux lui en parler ? Oui sans doute parce que c'est bien pour ça que je lui ai confié ça non ? Parce que j'ai besoin de lui en parler mais je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi ou qu'il soit triste, ou se sente mal. « C'était la première fête des mères depuis qu'il est chez nous, ça a fait revenir quelques souvenirs, mais c'est surtout que fêter ça avec les filles, avec Maël, mais le voir complètement m'ignorer ce jour là, je sais pas c'était comme s'il voulait me faire comprendre que je n'étais pas sa mère et que je ne le serai jamais. Je sais que je n'ai pas le droit de demander à ce qu'il m'accepte comme sa mère et j'accepte qu'il n'ait pas envie de créer de liens avec moi, mais ce jour là particulièrement ça a été un peu plus dur de le voir être aussi distant et froid. » Il y a des moments comme ça, des dates, des événements qui rendent la situation au quotidien un peu plus compliquée. Il y a eu Noël, le voir me demander de l'aider pour acheter un cadeau à Caleb, un service qu'il m'a demandé mais pour offrir à un cadeau à son père et me rappeler que de sa part je n'aurais rien. C'est mérité et je ne lui en veux pas, ni à lui, ni à Caleb, juste parfois c'est un peu douloureux mais c'est moi qui suis à l'origine de tout ça alors je n'ai pas à m'en plaindre. « Mais, tout va bien entre vous, et avec les petits, c'est le plus important. Je ne veux pas que mes ressentis viennent gâcher l'équilibre de notre vie de famille. Je veux juste que vous soyez heureux et il semble l'être grâce à toi. Il a une famille grâce à toi et tu lui apportes tellement que c'est tout ce qui compte actuellement. » C'est toujours avec un sourire, léger mais sincère que je tente de rassurer Caleb. Je ne veux pas qu'il se sente mal à cause de cette situation parce que sa relation avec Nathan est parfaite, elle est établie, ils s'entendent bien et partagent des choses et je ne veux pas gâcher ça. Je ne veux pas qu'il s'implique dans cette situation au risque de venir ternir sa relation avec Nathan. Voilà pourquoi je ne lui ai rien dis, mais je ne veux pas qu'il ressente une culpabilité ou quoique ce soit parce qu'il n'y ait pour rien. Je leur ai déjà trop pris à lui comme à Nathan.
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« Je salue ton audace Anderson et tu sais comme j'aime tes gâteries, mais non désolée pour une fois le chantage au sexe ne marchera pas. » Pourtant j’y crois réellement à ce petit chantage que j’ai osé lui faire. Naïvement de ma part certainement. « Et chéri, de toi à moi, je sais que je n'ai pas besoin de traire une vache pour que tu me fasses une gâterie inoubliable. » Elle a raison, je le sais mais pourtant c’est d’abord en riant un peu que je lui réponds. Elle est bien trop confiante à mon goût et c’est un peu ce que je compte lui faire comprendre. Doucement et l’air de bien, j’hausse les épaules tout en levant un sourcil avant de soupirer pour lui répondre. « Pas ce week-end du coup mon amour, désolé pour toi. » Est-ce que je suis sérieux ? Peut-être que oui. J’aimerais réussir à lui tenir tête et lui montrer que si elle n’a pas accepté le marché que je lui ai proposé, elle ne pourra pas obtenir ce petit plaisir de ma part lors de notre week-end improvisé à la ferme chez mes parents. Elle ne me croira certainement pas, me pensant incapable de ne pas céder – et elle a peut-être raison. « Tu étais plus gêné qu'ils aient entendu ou quand ta mère t'a surpris ? » Aujourd’hui je peux rire plus facilement de ce moment de gêne où ma mère m’a surpris au lit avec une fille pour la première fois – et pour ma – première fois tout court, mais ça n’a pas toujours été le cas. « Ma première fois reste le pire. » Bien que le petit-déjeuner ne tête à tête avec mes parents le matin qui a suivi ma nuit avec Alex dans mon ancienne chambre fut extrêmement gênante également. « Oh qui oui, incroyable et inoubliable ! Ta chambre d'ado n'avait jamais connu une telle intensité et un tel plaisir. Et tes parents ont du se rendre compte que leur fils est un amant fort fort doué. » Si on oublie ma première relation sexuelle qui s’est déroulée dans ma chambre d’adolescent, cette pièce n’avait de toute façon jamais rien connu tout court. Je pense même pouvoir affirmer que ma première expérience sexuelle était presque catastrophique. « Oui, bah mes parents n’étaient pas obligés de savoir ça. » que je lui réponds en riant un peu. Si j’ai aujourd’hui une bonne relation avec eux il y a tout de mêmes des aspects de ma vie qui ne regardent que moi, et cela en fait clairement parti.
J’ai la chance d’avoir des parents aimants et à l’écoute, bien que nos relations se soient un peu dégradées l’année dernière quand ils ont appris l’existence de Nathan, aujourd’hui tout va mieux entre nous. J’aimerais que ma femme puisse goûter à tout ça. Avoir des parents qui l’aiment et qui seraient capables de tout pour elle. Qu’elle puisse avoir une mère sur qui compter quand elle a elle-même des questionnements sur son rôle de mère, un père qui aime et qui protège sa fille. Sauf qu’elle n’a rien de tout ça. Une mère qui s’est ôtée la vie il y a déjà plusieurs années et un père qui ne mérite même pas d’être qualifié ainsi. « Je sais que tu es capable de lui tenir tête, mais je ne veux pas qu'il s'en prenne à toi non plus. » Je secoue la tête comme pour lui montrer qu’il ne s’en prendra pas à moi et que s’il essaie un jour, je serai capable d’endurer ses attaques. Surtout si c’est pour protéger ma femme et mes enfants qui sont tout pour moi et pour qui j’accepte d’encaisser tout et n’importe quoi. Par amour pour ma famille mais aussi parce que j’estime qu’Alex a assez souffert à cause de cet homme. Je me suis promis que jamais il ne pourra faire du mal à nos enfants et je compte bien tenir cette promesse. « Je n'aurais pas réussi sans toi à mes côtés pour croire en moi. » Je ne sais pas si c’est vrai et finalement, on ne pourra jamais le savoir et imaginer ce genre de scénario n’a au final que très peu d’importance. Ce qui importe le plus c’est de savoir qu’aujourd’hui Alex va bien. Alex va mieux et que malgré les tentations et les jours peut-être plus difficiles que d’autres elle a toujours réussi à trouver la force d’y résister. Je suis fier d’elle. Elle le sait, je lui ai déjà dit un nombre incalculable de fois et je continuerai à le lui dire encore et encore s’il le faut. « Tu avais préparé une journée pour moi et les filles avaient des cadeaux, je voulais pas tout gâcher, et j'étais contente de fêter ça avec vous. » J’aurais sûrement dû me rendre compte que l’indifférence de Nathan à son égard la ferait souffrir mais je n’y ai bêtement pas pensé. « Je suis désolé que cette journée n’ait pas été facile pour toi mon amour. » Le regard que je lui lance et les caresses de mon pouce sur le dos de sa main appuient mes propos qui sont déjà très sincères. « C'était la première fête des mères depuis qu'il est chez nous, ça a fait revenir quelques souvenirs, mais c'est surtout que fêter ça avec les filles, avec Maël, mais le voir complètement m'ignorer ce jour là, je sais pas c'était comme s'il voulait me faire comprendre que je n'étais pas sa mère et que je ne le serai jamais. Je sais que je n'ai pas le droit de demander à ce qu'il m'accepte comme sa mère et j'accepte qu'il n'ait pas envie de créer de liens avec moi, mais ce jour là particulièrement ça a été un peu plus dur de le voir être aussi distant et froid. Mais, tout va bien entre vous, et avec les petits, c'est le plus important. Je ne veux pas que mes ressentis viennent gâcher l'équilibre de notre vie de famille. Je veux juste que vous soyez heureux et il semble l'être grâce à toi. Il a une famille grâce à toi et tu lui apportes tellement que c'est tout ce qui compte actuellement. » Ses explications me font grimacer, parce que je pense qu’il faudra encore du temps pour que Nathan accepte de considérer Alex comme sa mère. Il y arrivera un jour sans aucun doute mais quand, ça, je n’en ai pas la moindre idée. « Je sais que ce n’est pas facile pour toi mon amour, mais le choses avancent entre vous. Doucement, certes, mais ça évolue. » Elle aimerait sûrement que ce soit à un rythme différent mais je pense qu’il ne faut pas trop bousculer Nathan et lui laisser prendre le temps nécessaire pour trouver sa place dans sa famille et surtout, auprès d’Alex. « Tu devrais lui reproposer d’aller voir un match de foot ou d’un autre sport avec toi. » Le sport c’est ce qui les lit tous les deux et peut-être qu’après que Nathan ait fait un pas vers Alex, elle devrait en faire un à son tour.
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« Pas ce week-end du coup mon amour, désolé pour toi. » Je grimace en le voyant tenter de me tenir tête et me donner tord par la même occasion. Je ne sais pas s'il est sérieux ou s'il plaisante, s'il veut vraiment continuer à me défier et voir si je peux aller jusqu'à taire une vache pour du plaisir inoubliable selon ses dires. Je ne sais pas vraiment mais c'est en soupirant de déception (largement accentué volontairement) que je lui réponds. « Et moi qui avait en tête de te proposer de profiter un peu de la nature et des grands espaces pour se retrouver tout les deux et se faire un peu de bien. Je vois qu’on a pas les mêmes priorités. » J'ajoute la fin en levant les épaules et c'est avec un léger sourire en coin que je termine. « Tant pis pour nous alors je vais devoir me débrouiller toute seule pour me faire plaisir. » Ce n'est pas comparable, rien n'est comparable à ces moments à deux que nous passons mais c'est juste pour le provoquer un petit peu que je lui dis ces mots. Sauf, que je finis par arrêter de jouer, ou du moins par lui montrer que je veux vraiment cette gâterie inoubliable dont il m'a parlé et que pour lui et un moment avec lui je suis prête à tout (ou presque, pas traire une vache quoi). « Mais rien ne vaut un moment avec toi, alors demandes moi ce que tu veux, tout sauf taire une vache et je le ferais, tu m'excites trop chéri pour que je renonce à cette proposition. » Notre sexualité est un élément important dans notre couple, depuis le début de notre histoire et si on a connu quelques moments un peu moins actifs, Caleb est mon âme sœur, et sur le plan physique nos deux corps semblent être fait l'un pour l'autre. Il est doué Caleb, il est vraiment doué et si je sais que je peux le faire craquer, je suis moi même assez facile à faire craquer la preuve aujourd'hui, puisque je négocie déjà face à lui pour obtenir ce plaisir dont il m'a parlé. J'ai en tête cette idée et cette envie et jusqu'à ce week-end et je compte bien faire en sorte de profiter d'être chez ses parents et d'avoir un peu de temps pour nous pour profiter de lui. Pour passer du temps avec lui et pour mettre à profil ce temps libre à deux. Peut-être pas dans sa chambre encore une fois pour éviter d'autres situations gênantes déjà vécues par le passé. Les réveils gênants pour tout le monde on va éviter, mais même si ce moment était gênant, c'est rien comparé à l'expérience que Caleb a vécu plus jeune. « Ma première fois reste le pire. » Et je ne peux qu'être d'accord avec lui, enfin imaginer ce qu'il a du vivre à ce moment. « Je me demande comment j’aurais réagis dans une telle situation. » Se faire surprendre pour sa première fois par sa mère en plus. Je ris de cette situation mais je doute que j'aurais trouvé ça vraiment très drôle si ça m'étais arrivée à moi. Enfin c'était y'a plus de 15 ans et désormais Caleb en rit et Caleb a même accepté de revivre l'expérience du sexe dans sa chambre d'ado il y a quelques années avec moi. Nous avons déjà eu l'occasion de profiter de sa chambre d'ado, une expérience incroyable, mais qui a sans doute laissé des souvenirs aussi à ses parents. Des souvenirs beaucoup moins agréables pour eux sans doute mais dont moi je garde un souvenir particulièrement agréable. « Oui, bah mes parents n’étaient pas obligés de savoir ça. » Je l'imite et je ris aussi à sa remarque. « C’est vrai que maintenant que tu le dis, je n’aurais clairement pas envie de savoir pour nos fils. » On a encore le temps pour ça, mais j'espère ne jamais avoir à les entendre et je réalise désormais encore un peu plus le malaise que les parents de Caleb ont du ressentir parce que désormais je peux me mettre à leur place, même s'il nous reste encore beaucoup de temps avant que nos garçons aient une vie sexuelle.
Aujourd'hui, je suis mère de famille, quelque chose qu'il y a 5 ans aurait été complètement impensable. Je ne voulais pas devenir mère, je ne pensais pas en être capable, je n'étais pas faite pour ça. Pas avec la famille que j'ai eu, avec les modèles que j'ai eu autour de moi. Je n'étais pas faite pour ce rôle, j'ai souffert à cause de mes parents et je pensais que je serais aussi horrible qu'eux dans un tel rôle. J'en suis pas loin, parce que j'ai été horrible avec Nathan, j'ai fais souffrir comme jamais mon premier enfant et en ça, je ressemble un peu trop à mon père. Mais, je ne suis pas comme lui, je fais tout pour ne pas être comme lui, pour repousser tout ce qui me fait penser à lui, pour ne pas penser à lui parce que je le déteste, je le hais même. Et j'ai peur de lui aussi. Pour tout ce qu'il peut faire et dont je le sais capable, j'ai peur de lui et du mal qu'il est capable de faire à ma famille et aux gens que j'aime. Lui ne sait pas aimer, et c'est la grande différence entre lui et moi. Il peut me faire mal, je le sais. Il peut me blesser, non pas physiquement, mais dans des manières bien plus sournoises et je sais que je suis faible face à lui. Et ma plus grande peur c'est qu'il s'en prenne à ma famille, à nos enfants, à Caleb. Caleb sait se défendre, Caleb m'a prouvé lors de la seule rencontre avec mon père qu'il pouvait lui tenir tête et le virer de chez nous et le savoir à mes côtés ce jour là, le sentir ferme et tenace face à mon père, ça me rassure énormément mais mon père reste malgré tout un sujet sensible chez moi et simplement l'évoquer avec Nathan ce matin, avec Caleb maintenant me met dans un état que je n'aime pas. Mais, Caleb est à mes côtés et comme toujours quand j'ai besoin, c'est sur lui que je me raccroche. En lui que je puise ma force, et dans son regard que je trouve un peu d'apaisement. Jamais un homme, ni même une personne, ne m'a apporté autant qu'il ne m'apporte au quotidien. Avec lui, les bonheurs sont encore plus beaux, les malheurs semblent un peu moins insupportables. Il n'en a sans doute pas conscience, il minimise toujours ça, mais Caleb est ma plus grande force. Et paradoxalement aussi sans doute ma plus grande faiblesse parce que sans lui je sais que ma stabilité ne tient plus à grand chose. Aujourd'hui, avec lui, il y a notre famille qui m'apporte tellement aussi, ce bonheur au quotidien, cette sensation d'être aimée, ces sourires et ces rires qui chaque jours m'aident à dépasser les moments un peu moins biens. Et c'était le cas aussi à cette fête des mères. Une fête particulière, une fête avec des émotions fortes, positives et négatives. Les sourires, les câlins, les bisous, les cadeaux de Lucy et Lena contrastaient totalement avec l'indifférence et la froideur de Nathan. « Je suis désolé que cette journée n’ait pas été facile pour toi mon amour. » Je lui souris, toujours ce même sourire, rassurant mais pas joyeux. Un sourire qui montre que je vais bien, que même si c'est dur d'évoquer tout ça, je peux le faire avec lui sans craquer ou souffrir. « Ca va t'inquiète pas, tu n'as pas à être désolé, c'est pas de ta faute chéri, et il y avait les filles pour apporter du bonheur dans cette journée, j'ai quand même passée une belle journée grâce à vous. » Et je me demande comment Nathan a vécu cette journée lui. Si ça a été difficile pour lui aussi de me voir recevoir des cadeaux pour la fête des mères alors qu'il n'a sans doute jamais eu l'occasion d'en offrir plus jeune. « Tu pourrais voir avec lui comment il a vécu ça, j'ai même pas pensé à lui, si ça se trouve pour lui aussi ça a été compliqué. » Je me vois pas en discuter avec lui moi, je sais qu'il ne me dirait rien mais peut-être qu'avec Caleb il pourrait se confier. Ils ont une relation bien plus forte et je sais que Nathan a confiance en Caleb et qu'il se confie un peu à lui. Moi, je sais que ce n'est pas encore prêt d'arriver. Nathan m'a bien fait comprendre que pour le moment il ne voulait pas me laisser une place dans sa vie et si c'est douloureux au quotidien, j'accepte ça. Est-ce que j'ai le choix en même temps ? Je pense pas. Je dois lui laisser le temps, je dois accepter la situation et me contenter de ce qu'il accepte de me laisser. Je dois taire mes sentiments et me concentrer sur le fait qu'il semble heureux dans cette famille et si sa relation avec moi est loin d'être celle que j'aimerais, je peux me rassurer en le voyant être heureux avec les autres membres de cette famille qui n'y sont pour rien dans cette situation très spéciale dans laquelle nous sommes. Je sens que mes confidences inquiètes un peu Caleb et ce n'est pas ce que je veux. « Je sais que ce n’est pas facile pour toi mon amour, mais le choses avancent entre vous. Doucement, certes, mais ça évolue. » Il a raison, on est passé des attaques et des piques pleines de reproches de Nathan à une certaine froideur et indifférence. Il y a du mieux c’est vrai. Mais ni l’une, ni l’autre des situations n’est simple à vivre. Aujourd’hui, il y a eu une autre étape de franchie mais je me demande si c’est un événement isolé ou non. « Tu as sans doute raison oui, j'aimerai pouvoir faire plus pour lui mais pour le moment je dois juste attendre et patienter. » Et quiconque me connaît, sait comme la patience n'est pas ma plus grande qualité et je n'aime pas non plus me sentir impuissante mais je n'ai pas le choix et je dois me concentrer sur les mots de Caleb. Ca avance entre nous, ça évolue. Pas assez vite mais le principal étant de voir des avancées et aujourd'hui il y en a une assez grande. « Tu devrais lui reproposer d’aller voir un match de foot ou d’un autre sport avec toi. » Je lui ai proposé plusieurs fois déjà par le passé et il a même accepté une fois de venir, mais la plupart du temps les réponses sont négatives ou conditionnées à la présence de Caleb, chose que je comprends. Mais, Caleb a raison, je pourrais lui proposer à nouveau, au moins essayer et je ne suis pas à une réponse négative prêt. « Il y a la coupe du monde de foot féminin et y’a des matchs à Brisbane. L’Australie et l’Angleterre jouent je pourrais lui proposer. » C'est avec un petit espoir que je pense à ces idées, peut-être qu'il pourrait être intéressé même si je ne sais pas ce qu'il pense du foot féminin, ni même s'il a juste envie de passer du temps avec moi, mais c'est une idée et ça ne coûte rien de proposer à Nathan et de lui montrer que malgré ses refus, j'ai toujours envie de faire des efforts et de passer du temps avec lui.
Je sens que j'ai un peu gâché l'ambiance de notre repas et je m'en veux un peu, parce que je me faisais une joie de passer un peu de temps avec lui aujourd'hui et c'est en me redressant sur ma chaise pour venir déposer un baiser au coin de ses lèvres tout en caressant doucement sa joue que je décide de reprendre le cour de notre repas et lui montrer que je vais bien. « Assez parlé de sujet compliqué. Tu crois qu'il y a moyen de me faire un cocktail sans alcool pour ce midi, j'ai envie de profiter de ce moment avec toi, tu peux boire un verre de vin si tu veux. » Je sais qu'il a encore tendance à avoir des réticences à l'idée de boire devant moi mais après une journée de boulot il a le droit lui aussi de profiter un peu de cette journée. « Et au faite, tu es toujours partant pour une fille au pair ? On a eu une réponse d’une candidate ce matin, celle qui a retenu notre attention. Elle peut se rendre disponible pour un entretien en visio mais j’ai besoin de toi c'est celle qui est française et elle précise que son anglais est encore en développement alors c’est mieux que tu sois présent, de toute façon je ne vais pas choisir sans toi. » On parle de choisir la fille a qui on va confier nos enfants, une fille que l'on va faire entrer chez nous alors je sais que le choix sera sûrement difficile à faire pour nous deux mais on a décidé tous les deux que ce serait le meilleur choix à faire pour notre famille et peu à peu le projet prends forme avec cette candidate qui a passé le stade des premières sélections et c'est déjà un miracle.
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« Et moi qui avait en tête de te proposer de profiter un peu de la nature et des grands espaces pour se retrouver tout les deux et se faire un peu de bien. Je vois qu’on a pas les mêmes priorités. » Là, elle attire ma curiosité. Je l’écoute et la regarde avec attention tandis que je me redresse sur la chaise un sourcil levé marquant ainsi mon intérêt pour ce qu’elle est en train de me dire. « Tant pis pour nous alors je vais devoir me débrouiller toute seule pour me faire plaisir. » Elle sait quoi dire, Alex, et les mots qui finissent par ressortir de sa bouche me font rire. « Bébé, je n’ai pas dit qu’on ne coucherait pas ensemble ce week-end mais simplement que tu n’auras pas ma tête entre tes cuisses. » Ces mots sont cette fois presque murmurés, ne voulant clairement pas que des employés ou que les derniers clients qui sont en train de quitter leur table puissent m’entendre dire tout ça. Il normal pour un couple d’avoir une vie sexuelle active mais je ne tiens pas à l’exposer à tout le monde. Après tout, c’est intime et privé et je serais beaucoup trop mal à l’aise si des gens venaient à en savoir un peu trop. « Mais rien ne vaut un moment avec toi, alors demandes moi ce que tu veux, tout sauf taire une vache et je le ferais, tu m'excites trop chéri pour que je renonce à cette proposition. » Sa franchise à ce sujet m’a toujours plu et le sourire qui vient illuminer mon visage n’a rien de tendre ou de romantique ce qui laisse plus ou moins sous-entendre le genre d’idées qui me trottent dans la tête. « Tout ce que je veux ? » Sauf traire une vache. C’est bien ce qu’elle a dit, n’est-ce pas ? Et je le retiens bien parce que je compte en profiter. Quoiqu’elle dise maintenant. « Je me demande comment j’aurais réagis dans une telle situation. » Oh, elle n’a pas envie de savoir et cette fois le sourire sur mon visage laisse place à une grimace. « C’est vrai que maintenant que tu le dis, je n’aurais clairement pas envie de savoir pour nos fils. » Moi non plus, et nous avons de toute façon le temps avant que nos enfants n’aient une vie sexuelle – bien que Nathan s’approche à grands pas de l’adolescence.
C’est d’ailleurs peut-être son approche de l’âge adolescent qui l’a aidé à faire un pas vers Alex aujourd’hui. Ou bien peut-être qu’il n’a même pas réalise qu’en lui posant ces questions il lui montrait qu’il commence tout doucement à accepter sa présence dans sa vie, mais finalement le plus important c’est que les tensions semblent s’apaiser entre eux, non ? Elle me sourit, Alex. Des sourires sans joie, presque forcés dans le simple et unique but de me rassurer. Elle dit aller bien mais elle vient pourtant de me prouver que toute cette situation est plus compliquée pour elle que je ne le pensais. « Ca va t'inquiète pas, tu n'as pas à être désolé, c'est pas de ta faute chéri, et il y avait les filles pour apporter du bonheur dans cette journée, j'ai quand même passée une belle journée grâce à vous. Tu pourrais voir avec lui comment il a vécu ça, j'ai même pas pensé à lui, si ça se trouve pour lui aussi ça a été compliqué. » Moi aussi pour la rassurer je lui souris mais j’accompagne cela d’un hochement de tête vigoureux. « Oui, tu as raison. J’aurais même dû lui demander avant mais j’étais tellement préoccupé à essayer d’organiser une journée parfaite avec les filles que je n’y ai même pas pensé… » J’essaie de ne pas me blâmer ou encore de ne pas m’en vouloir. Je ne pensais pas à mal bien au contraire, mais j’étais tellement appliqué à l’idée de planifier une journée parfaite que j’en ai oublié que pour Nathan et Alex se côtoyer ce jour-là ne sera sûrement pas facile. « Tu as sans doute raison oui, j'aimerai pouvoir faire plus pour lui mais pour le moment je dois juste attendre et patienter. » En guise de soutien, ma main ne quitte pas la sienne alors que mes yeux sont perdus dans les siens. « Il y a la coupe du monde de foot féminin et y’a des matchs à Brisbane. L’Australie et l’Angleterre jouent je pourrais lui proposer. » « Tu veux que je sois avec toi quand tu lui proposeras ? » En espérant que ma présence ne le pousse pas à demander à ce que je sois là moi aussi. Sinon je trouverais une excuse pour les laisser tous les deux.
J’accueille son baiser sur le coin de mes lèvres en souriant. Mon regard est rempli de tendresse et c’est avec les yeux brillants d’amour pour ma femme que je la regarde. « Assez parlé de sujet compliqué. Tu crois qu'il y a moyen de me faire un cocktail sans alcool pour ce midi, j'ai envie de profiter de ce moment avec toi, tu peux boire un verre de vin si tu veux. » Rare sont les fois où j’ose boire un verre de vin quand Alex est avec moi à table mais pour l’heure, il est question de lui faire un cocktail alors c’est sans un mot que je me lève et tout en attrapant sa main j’avance vers le bar. « Et au faite, tu es toujours partant pour une fille au pair ? On a eu une réponse d’une candidate ce matin, celle qui a retenu notre attention. Elle peut se rendre disponible pour un entretien en visio mais j’ai besoin de toi c'est celle qui est française et elle précise que son anglais est encore en développement alors c’est mieux que tu sois présent, de toute façon je ne vais pas choisir sans toi. » Je passe derrière le bar, un endroit où je ne mets que très rarement les pieds. « Oui, carrément ! Vois avec elle pour un entretien en visio et je me libérerai. Elle avait l’air pas mal en plus, non ? » Parce que si le feeling passe bien, on laissera cette inconnue entrer chez nous et prendre soin de nos enfants – bien que je ne compte pas lui confier totalement nos enfants avant qu’elle n’ait gagné ma confiance complète. – Mais je laisse cette pensée de côté pour me concentrer sur le cocktail que j’ai promis à ma femme. Je cherche où sont rangés les choses et si elle n’a jamais été douée pour les cocktails je ne le suis pas beaucoup plus qu’elle. « Bon désolé, je ne fais pas ça très souvent. » que je lui avoue en grimaçant légèrement. Après avoir vérifié une recette d’un cocktail sans alcool je me lance dans la préparation qui est, disons-le, laborieuse. Je manque de faire tomber le matériel plusieurs fois et le spectacle que je lui offre doit être hilarant de son point de vue. Après la fin du carnage je nettoie le bar et c’est en grimaçant que je lui tends son verre. « Comme quoi je suis aussi doué que toi pour ça. » Je n’ai plus qu’à espérer que le goût reste acceptable mais je ne lui laisse pas le temps de me donner son verdict puisque je la prends de nouveau par la main mais c’est cette fois pour l’emmener en cuisine, un endroit dans lequel je me débrouille bien mieux. « Attache tes cheveux. » mes lèvres se posent sur les siennes pour un court baiser et une fois prête j’entre avec elle en cuisine pour commencer notre repas. « Contente toi de faire la belle et de me regarder faire. » je lui apporte cette précision en riant un peu, mais je lui laisse tout de même la possibilité de me regarder en sirotant son cocktail – s’il est bon, bien évidemment.
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Je vois que j'ai réussi à capter son attention et je ne cache pas le sourire qui naît sur mon visage en le voyant montrer son intérêt. Je le provoque un peu, volontairement parce que j'aime le voir réagir et je n'ai pas beaucoup à faire pour qu'il réagisse justement. « Bébé, je n’ai pas dit qu’on ne coucherait pas ensemble ce week-end mais simplement que tu n’auras pas ma tête entre tes cuisses. » Il me murmure ces mots et moi je ris en le regardant et mon regard traduit de l'amusement que je ressens en le voyant réagir ainsi. Je savais bien que mes mots ne le laisseraient pas indifférents et je suis pas peu fière d'avoir réussi à obtenir une réponse de sa part. « Je vois que monsieur n'a pas envie de se faire remplacer par un vibro. » De nouveau la façon avec laquelle je lui dis ces mots n'a rien de sérieuse, juste un peu de taquinerie et une pointe de provocation pour le voir réagir à nouveau. Il le sait, enfin normalement, qu'il n'y a rien, ni personne pour le remplacer et qu'il est celui avec qui je veux vivre ce genre de moment de plaisir et qu'aucun objet ne pourra remplacer ce que je ressens quand on couche ensemble. Mais puisque je veux tout ça, et bien plus encore avec lui, comme pour lui montrer à nouveau que c'est lui que je veux entièrement, après l'avoir taquiné et fait réagir, je lui montre que sa proposition m'intéresse toujours. Coucher avec lui oui, mais le reste aussi je le veux et je lui montre en lui disant qu'il peut me demander ce qu'il veut ce qui semble à nouveau le faire réagir et son visage montre un sourire que je sais reconnaître désormais. « Tout ce que je veux ? » Je secoue la tête comme pour lui montrer que oui, tout ce qu'il veut. « Et je vois à ton petit air que tu as déjà des idées en tête, réfléchis bien chéri, tu auras tout ce que tu veux ce week-end. » Et c'est à mon tour de lui sourire, un sourire qui ressemble au sien, avec pleins de sous-entendus, et j'espère juste qu'il comprends que quand je dis tout ce qu'il veut, j'entends sur le plan sexuel et qu'il n'a pas en tête de me faire courir en talon dans l’enclos des poules ou une autre connerie comme ça. Mais au vue de son regard et du sourire qui est figé sur ses lèvres, je soupçonne qu'il ne pense pas aux poules, enfin j'espère sinon ça serait étrange.
Et si la discussion était légère jusqu'à présent, l'évocation de l’événement de la matinée, à savoir la discussion avec Nathan sur mes parents, donne à ce moment une toute autre ambiance. Je n'ai jamais réussi à dépasser certaines choses de mon passé, peut-être que cette discussion prouve que j'aurais besoin de le faire. Peut-être, je sais pas, ne pas y penser est sans doute encore une manière de me protéger mais Nathan est venu m'en parler et je n'ai pas eu d'autres choix que de lui répondre, ou d'essayer en tout cas. Parce qu'il a fait un pas vers moi ce matin et c'est Caleb qui me fait réaliser ça. Je note, malgré moi, les moments ou Nathan me repousse, ou il m'ignore, ou il me rejette, sans doute encore une partie de ma construction qui veut que je me punis pour ce que j'ai fais dans le passé. Je le mérite, cette indifférence, cette attitude froide de Nathan, tout ça c'est mérité, mais ça ne rends pas les choses plus facile pour autant. Et il y a des moments même ou c'est plus dur que d'autres sauf que je n'ai pas le droit de m'en plaindre non ? Pourtant ça fait mal et si aujourd'hui j'en parle avec Caleb, je ne veux pas qu'il s'inquiète ou qu'il se sente mal pour moi parce que lui n'a rien demandé, parce que lui est parfait. Comme mari, comme père pour nos enfants, parce qu'il fait tellement pour nous que ça je dois le gérer toute seule. Et si mes ressentis je peux les gérer, je m'inquiète pour ceux de Nathan et je sais que sur ça Caleb peut sans doute être précieux pour notre fils, pour l'aider, pour l'écouter aussi. « Oui, tu as raison. J’aurais même dû lui demander avant mais j’étais tellement préoccupé à essayer d’organiser une journée parfaite avec les filles que je n’y ai même pas pensé… » Ma main qui se pose sur sa joue doucement avant de lui répondre. « Cette journée était parfaite, tu fais tellement au quotidien pour nous, tu ne peux pas penser à tout. Tu nous rends heureux, les filles, Mael, Nathan et moi, on peut compter sur toi et c'est le plus important. » Caleb est mon ancre, ma force, et je sais qu'il l'est aussi pour nos enfants. C'est lui le plus fort de tous et il n'en a même pas conscience mais il est celui qui nous lie, qui nous rassure, qui nous apaise, les enfants et moi. Peut-être que parfois c'est trop de pression que je mets sur lui, peut-être que parfois je devrais le soutenir, le rassurer, l'aider plus que je ne le fais mais j'ai l'impression de ne pas pouvoir apporter à nos enfants tout ce qu'il peut leur apporter. Caleb est un modèle pour nos enfants et je crois qu'il l'est aussi pour moi. Il veut le meilleur pour nous, et j'espère qu'au fond cette situation entre Nathan et moi n'est pas trop difficile à vivre aussi pour lui. Mais, il n'en dit rien, et c'est lui qui me propose de tenter de faire un pas vers Nathan désormais. Chacun notre tour, doucement, avec des hauts et des bas, je vais suivre son conseil et advienne que pourra. « Tu veux que je sois avec toi quand tu lui proposeras ? » Je hausse les épaules en guise de première réponse. « Il dira sans doute oui plus facilement si tu viens avec nous. » C'est plus que sa présence à mes côtés quand je lui proposerais à laquelle je pense, mais plutôt à l'idée que Caleb partage ça avec nous. Une manière de faire quelque chose en famille, enfin à trois comme nous l'avons fais à Disney, ça se passe toujours mieux pour Nathan quand Caleb est là parce qu'il se sent à l'aise en sa compagnie, ce qui n'est pas le cas avec moi.
Et si parler de tout ça m'a fait un peu de bien, je veux désormais profiter de la présence de mon mari et profiter de ce moment avec lui. Finis les discussions compliquées, assez parlé de mes parents, de mes ressentis, des choses difficiles, c'est avec un sourire et un baiser que je lui montre que je vais bien et que je ne veux pas m'étendre plus longtemps sur le sujet, les moments ensembles sont rares en ce moment et je compte bien en profiter aujourd'hui. Il se lève et attrape ma main pour m'attirer vers le bar et je comprends qu'il réponds à ma demande de cocktail, sans alcool. Je profite de ce moment pour évoquer un autre projet que l'on a pour notre famille avec la décision de prendre une fille au pair pour gérer plus facilement le quotidien avec ma reprise de travail récente. « Oui, carrément ! Vois avec elle pour un entretien en visio et je me libérerai. Elle avait l’air pas mal en plus, non ? » Je me note de lui renvoyer un message très vite pour voir au plus vite si cette candidate peut être la bonne pour nous, mais c'est sur un autre point que je réagis. « Elle avait l'air top oui, elle a déjà passé les premières séléctions, c'est déjà un très bon point vu comme on est difficile. Enfin j'espère que tu parles de son profil et pas de son physique chéri parce que sinon j'annule tout et on trouve un homme plutôt. » Je le dis en riant un peu avec légèreté pour lui montrer que je ne suis pas sérieuse, enfin pas totalement mais je ne compte pas accueillir chez moi une femme que mon mari trouverait plutôt pas mal. Mais je sais qu'il ne parlait pas de son physique, et son profil nous a tapé dans l’œil à tout les deux ce qui fait d'elle une candidate très sérieuse. Je prends place devant le bar, et je regarde mon mari se transformer en barmaid. « Bon désolé, je ne fais pas ça très souvent. » Je ris doucement en le voyant visiblement bien moins à l'aise derrière un bar que dans sa cuisine. « Oh j'avais remarqué, tu sembles aussi à l'aise que moi en cuisine. » Il galère un peu et je profite du spectacle pour me détendre et le regarder toujours un sourire aux lèvres alors que c'est rare de le voir ainsi. « Comme quoi je suis aussi doué que toi pour ça. » Je lève les yeux au ciel en prenant le verre. « Pour une fois que Monsieur Anderson n'est pas meilleur et semble galérer dans un domaine, c'est rare mais c'est drôle à voir, laisse moi profiter un peu. » Je prends le verre et avant même d'avoir le temps d'y goûter, à nouveau il m'entraîne avec lui jusque dans sa cuisine. Un endroit que je connais pour y avoir déjà mis les pieds. « Attache tes cheveux. » Je n'ai pas le temps de réagir avant que ses lèvres se posent sur les miennes, un baiser court mais tendre et ça m'aide là encore à me détendre un peu plus. « Oui chef, mais je mets pas de charlotte, hors de question c'est pas sexy. » Je m'attache les cheveux grossièrement et c'est après que j'entre dans sa cuisine. C'est sans doute le lieu ou il se sent le mieux, le lieu ou il est à l'aise et je le vois à son attitude à chaque fois que j'ai l'occasion de le voir cuisiner, ici ou chez nous. Il y a une assurance qui se dégage, une assurance qu'il n'a pas forcément ailleurs, mais ici, c'est son domaine et il maîtrise les choses et il dégage quelque chose qui ne me laisse pas indifférente. « Contente toi de faire la belle et de me regarder faire. » C'est ce que je fais de mieux, et souvent ce que je lui propose quand nous nous retrouvons en cuisine tous les deux. « A vos ordres chef. Faire la belle je sais faire et te regarder est quelque chose que j'aime énormément. » C'est en m'avançant vers lui que je lui dis ça venant déposer un baiser dans sa nuque quand j'arrive derrière lui. « J'aime te voir cuisiner mais j'aime encore plus quand c'est moi qui passe à la casserole. » Et en m'éloignant je viens frapper doucement sur ses fesses, l'air innocente alors que ni mes mots, ni mon geste ne sont vraiment innocents.« Tu es sexy cher mari. » Je m'installe à côté de lui, pour le regarder cuisiner mon cocktail en moi et je profite de ce moment pour enfin goûter son cocktail. « On va voir si tes cocktails sont à la hauteur des miens maintenant. » Les miens sont infâmes, enfin ils l'étaient quand j'en préparais mais faut dire que je n'ai jamais su respecter une recette ou même vouloir tenter de lire une recette et mes dosages d'alcool ont toujours été un peu discutable et le goût lui plus souvent infâme que bon. Je ne peux retenir une grimace dès la première gorgée. « Alors chéri, ton cocktail est à la hauteur des miens, mais sans l'alcool pour sauver le goût. » Je ris alors que je lui tends le cocktail pour qu'il goûte à son tour et qu'il découvre que le cocktail est bien trop amer et aussi mauvais que ceux que j'étais capable de faire et c'est vraiment pas flatteur pour son cocktail. Je le laisse goûter et juste après, je profite que l'on ait la cuisine pour nous tout seul pour venir l'embrasser, un baiser bien moins doux que celui échangé avant d'entrer dans sa cuisine. « Il a bien meilleur goût sur tes lèvres. » Je lui dis ces mots avant de venir l'embrasser à nouveau et de laisser ma langue venir donner un caractère plus intime à ce baiser. « Tu me manques en ce moment. » Des mots pleins de sincérité qui sortent d'eux même alors que je me blottis dans ses bras quelques instants, la preuve que j'avais réellement besoin de ce moment, de lui aussi.
Like constellations, we can live forever. Now every night you and I intertwine like satellites. Tryna hold our pilgrim souls somewhere close
« Je vois que monsieur n'a pas envie de se faire remplacer par un vibro. » Mes sourcils qui se froncent vont en totale contradiction avec ce léger sourire qui commence à s’étirer sur mes lèvres. « Quoi ? Mais non, je crois qu’on ne parlait pas de la même chose depuis le début. » Si de mon côté je parlais seulement du plaisir que je peux lui procurer quand ma tête se trouve entre ses cuisses si j’en crois sa réponse elle pensait au sexe tout court. Jamais je n’essaierai de la faire chanter là-dessus parce que j’ai totalement conscience n’avoir aucune chance et être littéralement incapable de lui résister. De plus, je la connais assez pour savoir qu’elle ferait sans aucun doute tout pour me faire craquer – ce qui arriverait en seulement quelques minutes. Je suis faible face à ma femme et son corps de rêve. « Et je vois à ton petit air que tu as déjà des idées en tête, réfléchis bien chéri, tu auras tout ce que tu veux ce week-end. » Les plaisanteries et blagues sont clairement à mettre de côté maintenant qu’elle vient de prononcer ces mots et c’est avec un regard totalement différent que je dévisage maintenant ma femme. Oh des idées j’en ai. Pas qu’un tout petit peu et je suis sûr qu’elle doit déjà le savoir. Comme bien souvent mon regard parle pour moi, de toute façon.
Je sais qu’évoquer Nathan n’est pas toujours facile pour elle, surtout quand on parle de sa relation avec lui mais puisque c’est elle qui l’a évoqué aujourd’hui alors j’en profite pour la questionner un peu plus. Bien que le sujet principal soit son ignorance le jour de la fête de mères – chose que j’ai d’ailleurs à peine remarqué et pour cela je pense qu’on peut m’attribuer l’award du pie mari et père de famille du monde, non ? « Cette journée était parfaite, tu fais tellement au quotidien pour nous, tu ne peux pas penser à tout. Tu nous rends heureux, les filles, Mael, Nathan et moi, on peut compter sur toi et c'est le plus important. » Pourtant voilà la preuve qu’on ne peut pas totalement compter sur moi puisque je n’ai pas été capable de me rendre compte que cette journée n’a pas été facile pour Alex et je n’ai même pas pensé à en discuter un peu avec Nathan pour savoir comment avait-il vécu ce jour de fête pour les mères de famille. Mais je lui réponds simplement avec un léger sourire. Je sais que je ne peux pas toujours me blâmer pour tout mais finalement Alex et Nathan payent tous les deux les conséquences de mon inattention. « Il dira sans doute oui plus facilement si tu viens avec nous. » C’est tout en me mordillant légèrement la lèvre inférieure que je la regarde un court instant avant de lui répondre. « Je croyais que l’objectif était que vous passiez du temps juste tous les deux ? » En tout cas je n’avais pas vraiment en tête de les accompagner et je ne suis pas sûr que ce soit réellement bénéfique pour leur relation.
Maintenant derrière le bar c’est dans un premier temps tout en essayant de trouver l’emplacement des jus et des ustensiles que j’écoute ma femme me parler d’une fille au pair qui pourrait nous convenir. « Elle avait l'air top oui, elle a déjà passé les premières séléctions, c'est déjà un très bon point vu comme on est difficile. Enfin j'espère que tu parles de son profil et pas de son physique chéri parce que sinon j'annule tout et on trouve un homme plutôt. » Son rire me prouve qu’elle n’est pas sérieuse mais je relève pourtant les yeux vers elle pour analyser son visage avant de lui répondre. Je sais qu’il y a sûrement une part d’elle qui pense sincèrement ce qu’elle vient de me dire et j’essaie de savoir à quel point celle-ci est grande, ou non. « Elle a quoi, 17, 18 ou 19 ans ? Tu crois vraiment que je regarde le physique des filles de cet âge, bébé ? Sérieusement ? » Et cette fois je n’attends pas une réponse remplie de second degré de sa part. « Oh j'avais remarqué, tu sembles aussi à l'aise que moi en cuisine. » Elle me fait rire une nouvelle fois et c’est après l’avoir poussé doucement que je place entre ses mains le cocktail. « Pour une fois que Monsieur Anderson n'est pas meilleur et semble galérer dans un domaine, c'est rare mais c'est drôle à voir, laisse moi profiter un peu. » Pourtant je n’ai jamais prétendu être meilleur dans un quelconque domaine. Bien au contraire. Je sais que je suis loin d’exceller n‘importe où alors c’est sans un mot de plus à ce sujet que je l’emmène avec moi en cuisine. « Oui chef, mais je mets pas de charlotte, hors de question c'est pas sexy. » Tout ce que je lui demande c’est simplement d’attacher ses cheveux mais c’est donc en grimaçant que j’enfile une charlotte pour retenir mes boucles. Ce n’est pas sexy, elle a raison mais au moins je sais qu’elle ne pourra pas me complimenter faussement tant que nous sommes en cuisine. Après être passé par la case obligatoire hygiène des mains je préchauffe le four. « A vos ordres chef. Faire la belle je sais faire et te regarder est quelque chose que j'aime énormément. J'aime te voir cuisiner mais j'aime encore plus quand c'est moi qui passe à la casserole. » Ça je ne m’y attendais pas sûrement la raison pour laquelle je ris un peu plus bruyamment. « Tu as vraiment le don pour tout ramener au sexe. » C’est indéniable. « Mais j’aime ça. » Alors que je m’apprêtais à me pencher vers elle pour lui voler un baiser, elle s’éloigne de moi tout en venant frapper sur mes fesses. « Tu es sexy cher mari. » Et là je sais que ça ne peut pas être sincère, elle l’a dit elle-même il y a quelques minutes de ça ; c’est pas sexy les charlottes et si je suis d’accord avec elle dans l’absolu je commence à me dire qu’il aurait peut-être été préférable que je n’en mette pas une. C’est donc simplement en levant les yeux au ciel que je réagis. « On va voir si tes cocktails sont à la hauteur des miens maintenant. » Je me retourne vers elle en riant. « Difficile de faire pire que toi. » Même si je doute pouvoir faire vraiment mieux. Pour des repas comme le hachis demandé par Alex, la préparation est faite en amont du service son plat est déjà prêt-cuit alors que l’enfourne directement en attendant son verdict. « Alors chéri, ton cocktail est à la hauteur des miens, mais sans l'alcool pour sauver le goût. » De mon point de vue le goût de l’alcool ne sauvait rien du tout dans les siens mais c’est un regard presque paniqué qui se pose sur ma femme alors que j’attrape le verre pour en goûter une gorgée et le verdict est sans appel : elle a raison. Ma grimace vient accompagner ma toux. « Trop amer et trop sucré. Désolé. » C’est en riant un peu que je lui apporte des excuses, mais mes lèvres sont bien vite occupées à quelque chose de bien meilleur. Sans attendre la moindre seconde je prolonge ce baiser initié par ses soins laissant nos langues se mêler pour intensifier le baiser. « Il a bien meilleur goût sur tes lèvres. » Sans rompre le baiser je viens poser le verre sur le plan de travail libérant ainsi mes mains pour caresser avec douceur son dos tout en prolongeant le baiser. « Tu me manques en ce moment. » Ses mots me touchent presque autant qu’ils me font mal au cœur parce que j’ai tout de même l’impression que si je lui manque c’est peut-être parce que je passe encore une fois un peu trop de temps ici. Mes lèvres se posent sur son front avec toute la délicatesse dont je peux faire preuve tout en la serrant dans mes bras. « Toi aussi mon amour. » Je ne relâche pas mon étreinte bien au contraire. « Après tu veux qu’on fasse quelque chose tous les deux ? » J’éloigne simplement mon visage du sien pour la regarder, laissant nos corps collés l’un à l’autre. « Tout ce que tu veux. Même du shopping si c’est de ça dont tu as envie. » Mes yeux perdus dans les siens j’en oublierais presque son plat au four et mon repas que je n’ai même pas encore commencé à cuisiner. Être avec elle est tout ce qui m’importe.