(cavahri #2) got to get you out of the cage

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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptyMer 28 Juin 2023 - 20:24

Anwar Zehri & @Lucy Cavanagh
Be careful making wishes in the dark, can't be sure when they've hit their mark, and besides in the mean-meantime I'm just dreaming of tearing you apart. I'm in the de-details with the devil, so now the world can never get me on my level, I just got to get you out of the cage. ☆☆


« T’es pas croyable. »
« Pardon de vouloir ce qu’il y a de mieux pour ma fille. »
« Notre fille. Et elle a trois ans, à cet âge-là tout ce qu’on leur demande c’est de coller des gommettes et de dessiner leur maison, ça mérite absolument pas les six mille dollars par an qu’ils demandent. »
« Ça ne fait que trois mille chacun. »
« Oh, oui, ça change tout alors. (spoiler: non) C’est trois mille qui pourraient être mis de côté pour ses futures études, ils seraient bien investis. »
« J’ai fait tout mon primaire dans cette école, c’est la meilleure de la ville. »
« Et ? Tu as développé un talent particulier pour les guirlandes de papier crépon ? »
« Tu m’emmerdes, Anwar. »
« Là-dessus au moins on est d’accord. »

La journée n’avait pas débuté sous les meilleurs auspices, et alors que sa montre affichait à peine dix heures il semblait déjà à Anwar que la journée avait été trop longue. Bien que peu emballé par cette option, l’inspecteur Zehri avait demandé une matinée de congé pour que Lene et lui aillent visiter cette école qui semblait tant lui tenir à coeur, mais sans grande surprise l’avis de la jeune femme sur le sujet était déjà fait, et celui d’Anwar ne semblait être qu’une bagatelle – il y avait là comme un goût de déjà vu. Pour ne rien arranger à son humeur, il lui restait moins de quarante-cinq minutes pour traverser toute la ville et rejoindre Spring Hill, où un second rendez-vous avec une autre personne au caractère tout aussi délicieux promettait de faire de cette matinée un enfer. Mais une chose à la fois, et regagnant le parking où leurs voitures respectives étaient garées l’une à côté de l’autre, le père avait attrapé sa fille sous les bras pour la soulever et embrasser ses joues rebondies « Tu es sage avec Maman aujourd’hui, uh ? » Pas de caprice, pas de cinéma pour aller au lit, pas d’appel aux syndicats pour ne pas avoir à terminer ses légumes – ce genre de “sage” là, donc. « Sois à l’heure vendredi, on a un briefing exceptionnel avant le shift, je peux pas être en retard. » Tenant la portière arrière de la voiture de Lene le temps qu’Alma s’y hisse tout seule, Anwar s’était fendu d’un « Je ferai passer le mot pour que personne n’ait le mauvais goût de mourir entre dix-huit et dix-neuf, dans ce cas. » sarcastique et avait attaché leur fille à son siège auto en retenant un soupir. On aurait pensé que de travailler tous les deux dans des domaines soumis aux aléas de dernière minute les aurait dispensé de ce genre de discussions, mais non : la paille, la poutre, bref. S’efforçant néanmoins chaque fois de se quitter, si ce n’était dans la bonne humeur, au moins de façon cordiale pour les mauvais jours, Lene lui avait accordé un demi-sourire et un signe de la main avant d’enclencher la marche arrière, et répondant de la même façon Anwar s’était glissé derrière le volant de sa Ford et avant quitté le parking à son tour.

spring hill - central business district

Dans son GPS, il avait entré l’adresse transmise quelques jours plus tôt par Lucy sans y réfléchir à deux fois et sans vraiment vérifier à quoi elle correspondait : sans doute un énième bar ou café, de quoi leur éviter d’avoir à se retrouver chez l’un ou chez l’autre et devoir faire comme s’ils se voyaient pour autre chose que parler business. A l’impatience d’obtenir enfin le retour sur investissement attendu face à l’argent investi se mêlait néanmoins un peu d’appréhension, comme chaque fois qu’il était question de (peut-être) avant au sujet de Frank – une finalité dont il se gardait encore bien aujourd’hui d’informer son ancienne collègue, certain que sa mauvaise volonté à effectuer la besogne n’en serait que renforcée, et déjà suffisamment las de devoir lui courir après pour obtenir d’elle qu’elle fasse ce pourquoi il la payait. Il s’était d’ailleurs décidé : si ce qu’elle avait à lui communiquer aujourd’hui n’était pas suffisamment utile ou intéressant, il arrêterait là les frais et leur collaboration bancale. A deux ou trois reprises il s’était impatienté sur la route, offrant quelques coups de klaxon et autant de regards noirs aux automobilistes moins pressés que lui, et garant enfin son (vieux) bolide sur un parking à proximité il avait parcouru à pieds la dernière centaine de mètres jusqu’au point de rendez-vous, où Lucy l’attendait déjà au pied d’un de ces immeubles abritant des bureaux à tous les étages. « Moi qui espérais me faire offrir le café. » n’avait-il pas pu s’empêcher d’ironiser en guise de salutation, et levant le nez vers la cime de l’immeuble il avait reportés ensuite les yeux et l’attention sur Lucy. « Qu’est-ce qu’on fout là ? Je croyais que t’avais pas de bureaux. » A moins qu’elle ait menti, mais aux dernières nouvelles elle ne louait rien d’autre qu’un appartement à Redcliffe – bien sûr qu’il avait s’était renseigné.


Dernière édition par Anwar Zehri le Mer 29 Mai 2024 - 13:49, édité 2 fois
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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptyMer 12 Juil 2023 - 10:26

@Anwar Zehri - Lucy Cavanagh


Lucy faisait les cent pas sur le trottoir, se mordillant la lèvre inférieure et regardant sans cesse l’écran de son téléphone. Ce dernier demeurait inanimé, sans notification aucune d’un message entrant, pas le moindre petit signe d’Anwar qui lui indiquerait son retard ou son arrivée imminente. Rien. Rien que les minutes qui défilaient inlassablement, alors que le temps continuait sa course folle en l’absence du policier.
Lucy appréhendait de revoir son ancien collègue. Elle n’était pas prête pour une nouvelle confrontation. Après les années de silence qui avaient suivi le renvoi de la jeune femme des rangs de la police de Brisbane, Anwar avait à nouveau fait irruption dans sa vie, subitement. Il avait besoin d’elle, de ses talents de détective, et la brunette ne pouvait pas dire qu’une part d’elle n’avait pas été flattée. Anwar la méprisait, Anwar la détestait, mais il avait besoin d’elle et de ses compétences. Et même si l’égo de Lucy et son portefeuille avaient été caressés dans le sens du poil, elle n’avait pas envie de revoir le policier. Elle savait qu’il la jugerait, encore une fois, sur son travail pour cette mission particulière, tout comme il la jugeait toujours sur son comportement passé. Et malgré le fait qu’elle-même le méprisait également, elle ne pouvait prétendre que son avis l’indifférait. Elle voulait lui prouver qu’elle n’avait rien perdu de ses talents d’enquêtrice, qu’elle avait toujours été une bonne flic, malgré le fait qu’elle ait fermé les yeux sur les agissements de certains, et qu’elle le resterait toujours. Anxieuse, elle avait filtré les appels du Zehri, aussi longtemps qu’elle l’avait pu. Rien ne semblait jamais suffisant pour cette femme qui vénérait l’excellence et la réussite. Elle voulait briller, et elle n’avait pas l’impression d’avoir réuni assez d’informations sur la cible. Mais Anwar s’était fait insistant, et Lucy s’était heurtée à un mur, qui nécessitait la participation d’un partenaire. A contre-cœur, elle avait donc fini par répondre à l’un des appels du policier et lui avait donné rendez-vous dans le centre de Brisbane.
Elle aurait aimé réussir seule, évidemment. Au besoin, elle aurait aimé avoir un binôme pour l’épauler dans cette mission. Mais depuis son renvoi de la police, elle travaillait seule et n’était pas en capacité de faire à nouveau confiance à quelqu’un. Elle voulait vivre, et elle était tout bonnement incapable de remettre sa vie entre les mains d’un collègue. Elle n’était plus la même personne qu’elle était lorsqu’elle travaillait pour la brigade des stups, et elle ne le serait plus jamais.

Après de longues minutes d’attentes, Anwar arriva enfin dans son champ de vision, et la détective l’accueillit avec un regard noir.

« Moi qui espérais me faire offrir le café. »

Elle laissa échapper un petit rire mauvais en secouant la tête.

« Pour ça, encore aurait-il fallu que tu sois à l’heure ! »

Quel culot ! Il était à peine arrivé qu’il l’agaçait déjà. Non, pour être tout à fait honnête, il n’était pas encore arrivé qu’il l’agaçait déjà.

« Qu’est-ce qu’on fout là ? Je croyais que t’avais pas de bureaux. »

Exaspérée, elle laissa échapper un soupire.

« C’est le cas, et si tu étais arrivé plus tôt, j’aurais eu le temps de te briefer correctement. »

Un coup d’œil à sa montre lui annonça qu’ils étaient décidément très en retard, et qu’elle allait devoir lui résumer l’essentiel, pour qu’il ne fasse pas tout capoter.

« Bon, pour faire court, on va … »
« Lucy ! »

Hé merde. Elle avait reconnu la voix qui provenait de derrière elle. La jeune femme ferma les yeux un instant, comme pour se calmer et se rassurer : tout allait bien se passer. Ce n’était pas la première fois qu’Anwar et elle bossaient ensemble. Ils avaient travaillé sous couverture à de nombreuses reprises et si, habituellement, ils avaient eu le temps de se préparer, ils excellaient cependant dans l’exercice. Il y avait eu entre eux une alchimie certaine, quand ils étaient sur le terrain, et la brunette espérait que c’était comme le vélo : ça ne s’oubliait pas. Rouvrant les yeux, elle plongea son regard bleuté dans celui d’Anwar en lui murmurant :

« Suis-moi. »

Qu’il entre dans son jeu, et tout irait bien. Plaquant sur son visage un sourire avenant, Lucy se retourna enfin vers la femme qu’il l’avait interpelée.

« Rosalie ! Bonjour ! »

Une dame blonde d’un certain âge, impeccable dans un petit tailleur, parée de nombreux bijoux, passa un dossier sous son bras gauche pour tendre la main à la détective.

« Je reviens tout juste d’un rendez-vous à l’extérieur, le timing est impeccable ! »

Pour Lucy, il ne pouvait être plus catastrophique, mais elle se contenta de sourire en hochant la tête après avoir serré la main de Rosalie. Puis, avec un grand sourire, cette dernière se tourna vers le policier et lui tendit à son tour la main.

« Et vous devez être le fiancé ! C’est un plaisir d’enfin vous rencontrer ! Lucy m’a dit que ce n’était pas facile de vous libérer, avec votre emploi du temps. »

La brunette glissa son bras sous celui d’Anwar et se colla à lui.

« C’est vrai qu’Anwar travaille beaucoup, mais il saura évidemment se libérer pour un enfant. Il a déjà un grand fils. »

Rosalie souriait.

« C’est vrai, vous m’en avez déjà parlé. Bien, allons rejoindre mon bureau pour peaufiner les papiers d’adoption. »

Lucy acquiesça.

« On vous suit ! »

Alors que l’assistante sociale ouvrait la marche et les conduisait à travers un dédale de couloirs dans un grand bâtiment de verre, Lucy glissa sa main dans celle d’Anwar et le força à ralentir légèrement le pas. Lorsqu’ils furent à bonne distance de Rosalie, elle murmura.

« Ca a un rapport avec Oliver. Ne fais pas tout foirer. »

Tout ce qu’il avait à faire, c’était jouer le jeu et répondre aux questions de Rosalie. Pendant ce temps, elle trouverait bien une excuse pour aller fouiner et trouver les informations manquantes. L’enquête d’Anwar n’était cependant pas le seul enjeu de cette entrevue : désireuse de fonder une famille, Lucy avait réellement commencé des démarches pour adopter, au cas où les FIV pour lesquelles elles s’étaient renseignées ne porteraient pas leurs fruits. Elle savait que les délais pour une adoption étaient de plusieurs années, si la procédure aboutissait, alors elle ne perdait à rien à s’y mettre dès aujourd’hui. Tout ce qu’Anwar avait été faire, c’était de se comporter correctement.




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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptyDim 1 Oct 2023 - 8:42

Anwar Zehri & @Lucy Cavanagh
Be careful making wishes in the dark, can't be sure when they've hit their mark, and besides in the mean-meantime I'm just dreaming of tearing you apart. I'm in the de-details with the devil, so now the world can never get me on my level, I just got to get you out of the cage. ☆☆


Une heure et une adresse, voilà les seules informations que Lucy avait fournies à Anwar en lui donnant rendez-vous, et ce malgré les tentatives de l’inspecteur pour tenter d’obtenir plus de détails. Sans aller jusqu’à la méfiance pure, le quartier de Spring Hill ne lui semblant pas être un choix judicieux s’il s’était agi de lui tendre un quelconque guet-apens, le policier avait donc accompli le trajet jusqu’à leur point de rencontre avec un brin de suspicion, et l’impatience mêlée d’obtenir enfin quelque chose de pertinent à se mettre sous la dent, ou le cas échéant de pouvoir enfin se débarrasser d’une collaboration qui lui coûtait jusqu’ici bien plus cher qu’elle ne lui rapportait, tant d’un point de vue financier que du point de vue de son égo. A peine la jeune femme dans son champ de vision, néanmoins, il n’avait pas su empêcher le sarcasme de s’exprimer à sa place, et si le « Pour ça, encore aurait-il fallu que tu sois à l’heure ! » jeté en retour l’avait tant agacé, cela avait sans doute un peu à voir avec le fait de s’être mangé une réflexion similaire de la part de Lene juste avant de monter en voiture – comme quoi, elles étaient bien toutes les mêmes. « C’est le cas, et si tu étais arrivé plus tôt, j’aurais eu le temps de te briefer correctement. » Roulant des yeux, l’inspecteur avait balayé la remarque d’un geste impatient « Ça va, j’ai saisi le message, abrège. » Passant sur le fait qu’il la trouvait tout de même gonflée de lui reprocher l’absence de briefing après avoir refusé de lui donner plus de détails par messages, il attendait qu’elle en vienne au fait une bonne fois pour toutes. « Bon, pour faire court, on va … »« Lucy ! » Oh, quoi encore ? Marquant un temps d’arrêt, visiblement prise au dépourvu par l’interruption tandis que le regard d’Anwar allait glisser plus loin vers la cinquantenaire blonde à qui appartenait la voix, la détective avait imposé « Suis-moi. » et contre toute attente, Anwar avait obéi sans se faire prier.

« Rosalie ! Bonjour ! »
« Je reviens tout juste d’un rendez-vous à l’extérieur, le timing est impeccable ! »

Tâchant de plaquer sur son visage un sourire poli, loin de l’agacement palpable dans lequel Lucy était parvenu à le mettre en l’espace d’une minute à peine, Anwar n’avait pas pipé mot mais imité son ancienne collègue en serrant la main de l’inconnue lorsqu’elle avait considéré sa présence. « Et vous devez être le fiancé ! C’est un plaisir d’enfin vous rencontrer ! Lucy m’a dit que ce n’était pas facile de vous libérer, avec votre emploi du temps. » L’expression sur le visage du policier s’était figé, semblable à celle du lapin pris dans les phares d’une voiture, mais avant qu’il n’ait eu le loisir de répondre quoi que ce soit Lucy s’était empressée de le saisir par le bras en minaudant. « C’est vrai qu’Anwar travaille beaucoup, mais il saura évidemment se libérer pour un enfant. Il a déjà un grand fils. » Tiens donc – il était presque surpris qu’elle ne l’ait pas oublié, quand bien même ses connaissances à son sujet auraient mérité une petite mise à jour, s’ils avaient encore été du genre à se raconter leurs vies autour d’un verre. « C’est vrai, vous m’en avez déjà parlé. Bien, allons rejoindre mon bureau pour peaufiner les papiers d’adoption. » Les papiers de quoi ? « On vous suit ! » Sûrement pas ; Il ne savait pas à quel jeu malsain avait décidé de jouer Lucy, mais il avait mieux à faire que de lui servir de caution. L’expression de son visage ne devait d’ailleurs faire aucun doute, car le prenant de vitesse et profitant que la dénommée Rosalie ait ouvert la marche, la jeune femme avait renforcé la prise sur son bras et marmonné d’un ton sérieux « Ça a un rapport avec Oliver. Ne fais pas tout foirer. » Maligne, elle avait appuyé sur le seul bouton capable de faire flancher Anwar – avec elle, au moins, et se dégageant de son bras avec un brin d’agacement, Anwar avait marmonné « Ça va te coûter très cher, Cavanagh. » Au propre ou au figuré, il se laissait encore le loisir d’y réfléchir.

Pour l’heure, et sa bonne volonté ne trouvant aucune autre source que l’intérêt personnel qu’il tirerait – peut-être – de tout cela, le père de famille avait soigné sa poker face pour qu’elle semble plus vraie que nature au moment où, le trio sortant de l’ascenseur dans lequel ils s’étaient engouffrés quelques étages plus bas, leur périple s’était arrêté dans un bureau dont chaque étagère semblait à deux doigts de plier sous le poids des dossiers qui y étaient entassés. « Vous n’avez pas le temps de chômer, on dirait. » Pour un peu, il aurait pu comparer cela aux archives du commissariat … Mais il prenait déjà sur lui de paraître poli, il ne fallait pas lui en demander plus. « Ne m’en parlez pas, la pile des dossiers à traiter grandit plus vite que ne baisse celle des dossiers finalisés. C’est un gouffre sans fin … Enfin, je suppose que vous voyez ce que je veux dire. » Faute d’avoir la moindre idée de ce sur quoi se basait la quinquagénaire pour faire ce constat, Anwar s’était contenté de sourire poliment et de prendre place sur l’une des deux chaises réservées aux invités, Lucy en faisant de même sur la seconde. « Bien, je suppose que Lucy vous a déjà résumé en quoi consistait le rendez-vous d’aujourd’hui ? » S’il était arrivé à l’heure, peut-être. « Rien de très formel pour le moment, il est surtout question d’en savoir un peu plus sur vos motivations pour ce projet … Adopter un enfant c’est un engagement important, mais puisque vous en avez déjà un, je suppose que je ne vous apprends rien. » S’éclaircissant la gorge, Anwar avait hoché la tête avec prudence « Deux, en fait. » Face au sourcil arqué obtenu en retour, et pouvant sentir les ongles de Lucy s’enfoncer dans son dos tandis qu’elle faisait mine de l’y poser avec tendresse, il avait enchaîné aussitôt « J’veux dire, un à charge et un qui est adulte, c’est … Je suppose que c’est ce que Lucy voulait dire en parlant d’un seul. » Elle l’aurait su, si elle n’avait pas choisi de le mettre devant le fait accompli … Lui savait qu’un gros mensonge passait toujours mieux si on se donnait la peine de le parsemer de détails véridiques. « Oh, je vois. Dans ce cas, j’aurai un formulaire supplémentaire à vous faire remplir pour le dossier … Le mieux serait de pré-remplir un maximum de choses aujourd’hui, même si comme je l’ai déjà mentionné à Lucy, il serait préférable d’attendre que vous ayez fixé une date pour le mariage avant de terminer de le compléter, vos chances d'acceptation en seraient forcément meilleures. » Oh, mais bien sûr Lucy, dis-lui donc à quand est fixé le mariage – voilà ce que disait le regard d’Anwar en se posant à nouveau sur son ancienne collègue, la main qu’il venait de poser sur son genou n’étant là que pour remettre à égalité l’inconfort dans lequel la situation était en train de les mettre.
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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptyMar 24 Oct 2023 - 18:48

@Anwar Zehri - Lucy Cavanagh


Anwar était en retard et, en raison de son arrivée tardive, Lucy ne fut pas en capacité de le briefer sur la mission du jour avant que Rosalie, l’employée de l’agence d’adoption, ne rapplique. Cela n’avait absolument rien à voir avec le silence radio de la détective pendant de nombreux mois. Elle nierait bien évidemment qu’elle aurait dû répondre au moins une bonne vingtaine de fois au policier pour lui donner des nouvelles de son avancée, lui parler de l’impasse dans laquelle elle se trouvait, ou encore lui expliquer ce qu’ils allaient faire aujourd’hui. C’était la faute d’Anwar, ça l’avait toujours été, et c’était bien plus facile ainsi.
Et voilà donc Rosalie qui, elle, était à l’heure, et qui apprenait à un Zehri surpris qu’il était fiancé à Lucy. Cette dernière intervint rapidement pour attirer l’attention de l’employée, peu désireuse qu’elle s’attarde sur les traits du visage d’Anwar, qui marquaient toujours son étonnement. Peut-être que, finalement, l’infiltration, ça s’oubliait. Ou peut-être que leur alchimie n’existait plus. Ou peut-être, simplement, qu’ils auraient dû se préparer. Et alors que Rosalie ouvrait la marche vers les bureaux, Anwar ressemblait à un enfant capricieux refusant d’avancer. Lucy n’était cependant pas décidée à lui laisser le choix et, glissant sa main dans la sienne, le tira à la suite de l’employée de l’agence, qui avait prononcé bien trop rapidement les mots destinés à faire fuir n’importe quel homme : papiers d’adoption.

« Ca va te coûter très cher, Cavanagh. »

Lucy ne put s’empêcher de frissonner. Au fond d’elle, elle le savait. Elle savait qu’il allait le lui faire payer et, avec Anwar, tout semblait possible. Elle ne savait plus de quoi il était capable depuis que toute leur unité était tombée suite à une dénonciation anonyme, provenant d’un de leurs collègues. Il n’y avait que trois possibilités, trois hommes capables de vendre les autres et de faire fermer la brigade et, si Anwar n’était pas en pole position sur la liste de Lucy, il était pourtant suspect. Elle n’avait aucune confiance en lui, et craignait déjà ce qu’il allait exiger en retour de ce service. Mais elle était prête à négocier, à invoquer les nécessités de l’enquête qu’il lui avait confiée. En tout cas, il semblait prêt à jouer le jeu, pour obtenir les informations dont il avait besoin, et c’était déjà un bon début. Alors qu’ils arrivaient dans le bureau de Rosalie, le policier entama même une conversation polie avec celle-ci, à la grande surprise de Lucy, qui s’installa face au bureau de la blonde.

« Bien, je suppose que Lucy vous a déjà résumé en quoi consistait le rendez-vous d’aujourd’hui ? »

Hochant la tête et souriant à Rosalie puis à Anwar, la détective avait glissé sa main dans le dos du Zehri, le caressant de haut en bas, comme pour lui rappeler l’importance de bien se comporter.

« Rien de très formel pour le moment, il est surtout question d’en savoir un peu plus sur vos motivations pour ce projet … Adopter un enfant c’est un engagement important, mais puisque vous en avez déjà un, je suppose que je ne vous apprends rien. »
« Deux, en fait. »

Lucy s’étouffa avec sa propre salive, surprise par cette nouvelle, et tenta de dissimuler son trouble derrière une quinte de toux, alors que ses ongles s’enfonçaient dans le dos du policier. Bordel, deux ?! Il aurait pu taire l’histoire de ce petit garçon ou de cette petite fille dont la brunette ignorait tout, pour matcher avec son histoire. Mais il avait fallu qu’il l’ouvre, et déjà Lucy pouvait lire la perplexité s’afficher sur le visage rond de Rosalie.

« J’veux dire, un à charge et un qui est adulte, c’est … Je suppose que c’est ce que Lucy voulait dire en parlant d’un seul. »

Se tournant à nouveau vers Rosalie, la brunette sourit.

« Oui, je me suis peut-être mal exprimée ! Mais l’aîné n’est plus un enfant, même s’il restera toujours un bébé pour ses parents ! »

C’était cela, non ? Est-ce qu’elle n’avait pas entendu des dizaines de parents assénés cela à leur progéniture, se plaignant d’être trop grande pour telle ou telle remarque : un enfant resterait toujours un enfant pour ses parents, même à l’âge adulte.

« Oh, je vois. Dans ce cas, j’aurai un formulaire supplémentaire à vous faire remplir pour le dossier … Le mieux serait de pré-remplir un maximum de choses aujourd’hui, même si comme je l’ai déjà mentionné à Lucy, il serait préférable d’attendre que vous ayez fixé une date pour le mariage avant de terminer de le compléter, vos chances d’acceptation en seraient forcément meilleures. »

Anwar se tourna vers elle, alors qu’elle hochait la tête pour confirmer les propos de Rosalie. La main ferme qu’il vint poser sur son genou la mit mal à l’aise, mais elle ne rechigna pas, et plongea son regard bleuté dans celui de son ancien collègue.

« J’ai parlé à Rosalie de cette magnifique salle qu’on aimerait tant avoir, du côté de Lone Pine, mais c’est cette stupide liste d’attente qui nous bloque … Je rappellerai le propriétaire quand on sortira, pour voir si on peut un peu accélérer les choses. »

Elle sourit à nouveau, se faisant la réflexion qu’à la fin de cette entrevue, elle aurait sans aucun doute mal aux zygomatiques. Ce n’était pas dans son habitude, d’être aussi polie et aussi souriante. Rosalie, quant à elle, fouillait toujours dans ses dossiers à la recherche du formulaire complémentaire pour Anwar. Son visage s’illumina quand elle le trouve finalement.

« Ha, le voilà enfin ! »

Elle tendit une pile de papiers au policier, et Lucy ne put s’empêcher d’étouffer un rire en voyant le nombre de formulaires qu’il aurait à remplir. Toussotant pour masquer son amusement, elle poursuivit, en posant sa main sur la cuisse d’Anwar.

« Vous permettez que j’aille aux toilettes le temps que mon fiancé complète les documents ? »

Puis, se tournant vers le policier, elle ajoute.

« Je sais, tu avais raison chéri, deux tasses de thé le matin, c’était beaucoup trop ! »

Adressant un nouveau sourire sympathique à Rosalie -décidément, trop de sourires-, elle écoute d’une oreille ses instructions pour trouver les toilettes. En réalité, elle sait qu’elle doit « simplement » accéder un ordinateur déverrouiller et imprimer le dossier d’Oliver. Alors, laissant son sac et sa veste dans le bureau de la blonde, elle quitte la petite pièce et se dirige dans la direction indiquée par Rosalie, en quête du bon bureau. Elle espérait simplement qu’Anwar aurait compris le message et retiendrait l’employée suffisamment longtemps pour qu’elle puisse réaliser sa mission.


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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptyDim 4 Fév 2024 - 20:39

Anwar Zehri & @Lucy Cavanagh
Be careful making wishes in the dark, can't be sure when they've hit their mark, and besides in the mean-meantime I'm just dreaming of tearing you apart. I'm in the de-details with the devil, so now the world can never get me on my level, I just got to get you out of the cage. ☆☆


Dans un service tel que celui où Lucy et lui avaient évolué durant des années, la vie de famille n’était jamais épargnée, et Anwar avait longtemps fait figure d’exception en parvenant malgré cela à être le “parent présent” d’un couple où l’autre moitié jouait les filles de l’air trop souvent pour leur bien à tous les deux – à tous les trois. Sans son fils pour le canaliser et l’obliger à réfléchir plus loin que jusqu’à son propre besoin d’adrénaline, sans doute aurait-il pu y laisser quelques plumes, ou ne pas écouter de la même oreille les précieux conseils d’un Frank au tempérament naturellement plus mesuré, en faisant plus souvent qu’à l’occasion la bonne conscience de leur inséparable binôme. Ils avaient été des hommes de principes, là où d’autres dans le service avaient été des hommes d’opportunité : un risque parfois payant, mais parfois aussi la porte ouverte aux dérives ayant précipité la chute de Lucy et de certains de ses acolytes. De là à dire que c’était là que prenait la source des trajectoires désormais bien différentes de l’inspecteur Zehri et de son ancienne collègue … Il n’y avait qu’un pas, que seules la situation et la comédie qu’ils devaient se forcer à jouer l’empêchaient de franchir. « Oui, je me suis peut-être mal exprimée ! Mais l’aîné n’est plus un enfant, même s’il restera toujours un bébé pour ses parents ! » avait de son côté embrayé Lucy pour se rattraper aux branches, probablement persuadée de la volonté d’Anwar de lui mettre des bâtons dans les roues … Lui vous dirait qu’il se contentait de la challenger, avec toute la mauvaise foi en sa possession. Le principal restait que leur interlocutrice, pour sa part, semble n’y voir que du feu et avoir bien d’autres chats à fouetter pour se préoccuper des joutes verbales sous-jacentes de la conversation. « J’ai parlé à Rosalie de cette magnifique salle qu’on aimerait tant avoir, du côté de Lone Pine, » avait d’ailleurs poursuivi Lucy sans se démonter, ni devant la tournure que prenait la conversation ni par la main qu’Anwar était venu poser sur son genou, tant pour parfaire l’illusion que pour la tester – ou la mettre un peu mal à l’aise. « mais c’est cette stupide liste d’attente qui nous bloque … Je rappellerai le propriétaire quand on sortira, pour voir si on peut un peu accélérer les choses. » Drôle, cette façon dont plus la conversation avançait plus il devenait clair que leur manière de manier l’art du mensonge à l’un et à l’autre n’avait rien à voir. « Personnellement un passage au city hall et une bouteille de champagne au frigo feraient l’affaire, mais il parait que je manque de romantisme. » Voilà ce qu’il en serait de son opinion sur le sujet, et si après coup Lucy lui reprochait de l’avoir trop souvent contredite, lui pourrait toujours arguer que cela donnerait du corps à leur séparation, si d’aventure elle recroisait Rosalie un jour et devait lui expliquer ce qu’il était advenu de leur joli petit couple.

Une exclamation satisfaite précédent le « Ha, le voilà enfin ! » la propriétaire des lieux avait brandi un paquet de feuilles attachées les une aux autres par un trombone à peine suffisamment grand pour y parvenir. « Je vois qu’on a le même problème de paperasse chez vous que dans la police. » n’avait dès lors pas pu s’empêcher de commenter Anwar avec un brin d’ironie, et réprimant une quinte de toux Lucy avait de son côté préféré battre en retraite en demandant « Vous permettez que j’aille aux toilettes le temps que mon fiancé complète les documents ? » Traîtresse. Mais ne laissant même pas à l’inspecteur Zehri le temps de protester, elle avait quitté sa chaise en ajoutant « Je sais, tu avais raison chéri, deux tasses de thé le matin, c’était beaucoup trop ! » et dès lors Anwar n’avait plus eu d’autre choix que de sourire comme un imbécile, puis se tourner à nouveau vers Rosalie en commentant « Je les connais, elle et sa vessie minuscule. » Et maintenant quoi ? Le policier n’était pas dupe, et surtout Lucy et lui avaient trop souvent utilisé cette excuse à l’époque de leurs (brèves) infiltrations pour qu’il n’ait pas immédiatement saisi l’idée derrière la tête de son ancienne collègue. Pour autant, il n’avait aucunement l’intention de se lancer dans un remplissage en bonne et due forme du formulaire à sa disposition – hors de question de laisser la moindre trace tangible de leur manège. « Y’a tellement de choses à remplir, je ne garantie pas d’avoir toutes les informations de tête … Est-ce que ça ne serait pas plus simple pour tout le monde qu’on reparte avec ça, et que Lucy revienne vous le déposer dans la semaine ? » Promis, il ferait en sorte de jeter tout cela suffisamment loin d’ici pour que les feuilles ne reviennent pas voler au visage de l’assistante sociale lorsqu’elle traverserait la rue, façon comic relief de dessin animé. « Oh, ce ne sont vraiment que des informations basiques, il ne faut pas vous laisser leurrer par la quantité de papier. Des informations d’identité, des adresses, une attestation sur l’honneur pour garantir le sérieux de votre démarche à tous les deux … » Sans doute espérait-elle le rassurer, mais au lieu de cela elle venait de le conforter dans son besoin de trouver une échappatoire temporaire. Jamais n’avait-il espéré aussi fort qu’un démarcheur ne fasse sonner son téléphone pour tenter de lui vendre des fenêtres ou un nouveau forfait internet, mais dans sa poche le cellulaire restait désespérément silencieux. « Vous avez des enfants, vous ? » Si oui, il ne serait pas difficile de la pousser à l’éloge à leur sujet pour gagner du temps – les parents étaient tous les mêmes. « J’ai une fille, elle vient de commencer l’université. Quel âge a votre fils ? Vous m’avez dit qu’il était adulte, mais vous me semblez encore jeune vous-même ! » Bien sûr, c’était toujours ce que les choses retenaient en premier. « Vingt-trois ans. C’est déjà plus vieux que l’âge que j’avais à sa naissance, ceci explique cela. » La vérité c’est qu’Anwar était encore un enfant lorsqu’il avait lui-même un enfant, et s’il en avait déjà un peu conscience à l’époque sans vouloir l’admettre, la naissance de sa fille et la différence avec laquelle il avait géré cette seconde paternité avait terminé de l’en convaincre.

Enchaînant sur une autre question sur la progéniture de Rosalie et amenant la conversation là où il en avait envie, Anwar avait vu chaque minute supplémentaire gagnée comme une victoire personnelle, mais si lui-même commençait à s’impatienter de ne pas voir Lucy revenir il en allait de même avec Rosalie, qui par deux fois déjà lui avait reproposé son stylo et fait référence au formulaire. De mauvaise grâce, Anwar avait donc commencé à remplir certains éléments, évitant soigneusement les cases relatives à son identité et cochant ici et là ce qui n’aurait pas la moindre utilité sans son nom en haut de la feuille, avant que la sonnerie de son portable ne le fasse littéralement sursauter tant elle était inespérée. « Allo, oui ? » Point de démarcheur, mais Lucy qui à l’autre bout du fil lui confirmait qu’elle avait “ce qu’il lui fallait” peu importe ce que cela pouvait vouloir dire, et lui intimait de trouver une excuse pour écourter le rendez-vous avant d’ici à ce qu’elle regagne le bureau – et à lui de se débrouiller, bien entendu. « Hmhm, oui je comprends. » Il comprenait qu’elle le prenait un peu trop simplement pour son larbin dans cette histoire, surtout. « Bien sûr commissaire, je fais au plus vite. C’est entendu. » Adoptant une mine sérieuse, Anwar avait raccroché et aussitôt posé le regard sur Rosalie « Je suis vraiment désolé, mais je vais devoir écourter notre rendez-vous. Une urgence au travail, vous savez ce que c’est. » Non, elle ne savait pas, mais Anwar avait l’avantage d’avoir de ces emplois pour lesquels les imprévus étaient légion et on ne peut plus crédibles. « Oh, oui oui, je comprends tout à fait … » Le regard glissant vers le formulaire à peine touché, elle n’avait pas eu le temps d’ajouter autre chose que déjà Anwar revenait à la charge « Je vais emporter ça, on remplira ça au plus vite pour pouvoir vous le retourner. » à l’instant même où Lucy, l’air de rien, passait à nouveau la porte du bureau. « Ah, chérie tu tombes bien. J’ai une urgence, je suis vraiment désolé mais il va falloir qu’on reporte encore ce rendez-vous … À moins que vous ne terminiez sans moi ? » Elle ne méritait que cela, se dépatouiller seule de Rosalie après l’avoir obligé à en faire de même en son absence.

Et voilà comment, quelques instants plus tard, Anwar s’était éclipsé tel une fille de l’air et avait laissé à Lucy le soin de gérer correctement les politesses tandis qu’il redescendait par l’ascenseur et s’échappait hors du building non sans un certain soulagement. Tout cela pour quoi ? Les manigances de Lucy avaient plutôt intérêt à valoir le coup, et non sans faire preuve d’une certaine impatience il s’était adossé au mur attenant à l’entrée de l’immeuble, bras croisés et regard à l’affût de la sortie de son ancienne collègue. « T’as mis le temps ! » Elle pourrait s’en offusquer, ils n’avaient plus suffisamment besoin de jouer la comédie pour qu’Anwar n’estime le moins du monde que ce soit son problème. « La prochaine fois que tu prévoies de m’embarquer dans un truc qui nécessite de mentir à un employé gouvernemental tout en balançant toutes mes informations personnelles dans un formulaire, préviens-moi d’abord, que j’ai le temps de t’envoyer te faire voir. » Est-ce qu’il en faisait des caisses ? Probablement. « T’auras l’air maligne, la prochaine fois qu’elle te demande où est passé ton adorable fiancé. » Et cela arriverait, il n’en doutait pas – il suffisait de considérer le fait que Rosalie et elle s’appelaient par leurs prénoms respectifs, et semblaient donc échanger à d’autres occasions. « Ça a plutôt intérêt à valoir le coup. » Et le voilà qui croisait à nouveau les bras, ayant soudainement presque l’air d’un adolescent négociant une injustice avec l’un de ses parents d’un air grincheux, comme si par sa simple présence Lucy parvenait à faire ressortir certains des ses travers. Mais la vérité c’était qu’Anwar en avait assez : il avait recontacté la détective pour se payer ses services voilà des mois, et jusqu’à présent elle ne lui avait rien offert de tangible ou qui lui donne l’impression de ne pas balancer son argent par les fenêtres. Il perdait patience, et pas uniquement du fait de leur passif, mais simplement car les choses n’avançaient pas suffisamment vite à son goût, et ne débloquaient jusqu’alors rien qu’il n’ait pas été capable d’explorer lui-même, hors c’était précisément pour ce qu’il la payait – pour son regard neuf. De la prochaine réponse de la jeune femme dépendrait donc tout bonnement qu’il jette l’éponge ou non, persuadé au fond de lui que tous les deux ne s’en porteraient que mieux à reprendre chacun leur route et à faire comme s’ils ne s’étaient jamais revus.
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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptySam 2 Mar 2024 - 21:14

@Anwar Zehri - Lucy Cavanagh


La comédie du faux couple souhaitant adopter un enfant, initiée par Lucy, se poursuivait devant l’agent des services qui n’y voyait que du feu, au grand étonnement de la détective. Elle ne pouvait que louer la candeur et la naïveté de cette femme, alors qu’Anwar semblait, quant à lui, bien décidé à faire couler le plan de Lucy. Il avait commencé par la contredire sur le nombre d’enfants qu’il avait, alors que personne ne lui avait demandé de raconter sa vraie vie personnelle à Rosalie -Lucy, en tout cas, n’en avait que faire que le Zehri ait aujourd’hui un enfant ou cinq, du moment qu’il jouait le jeu du fiancé prêt à adopter. Mais il avait poursuivi sur sa lancée, quand la détective avait rapporté l’histoire qu’elle avait inventé pour justifier le mariage dont la date n’avait toujours pas été arrêtée.

« Personnellement un passage au city hall et une bouteille de champagne au frigo feraient l’affaire, mais il parait que je manque de romantisme. »

Lucy attrapa entre ses mains l’une d’Anwar qu’elle entreprit de broyer minutieusement, ne pouvant s’empêcher une remarque désobligeante face à son comportement détestable.

« Ca, c’est parce que tu as l’habitude de gâcher toutes tes relations, comme ton précédent mariage, mon chéri ! Mais toi et moi, on est fait l’un pour l’autre, et j’ai envie de célébrer notre amour avec tous nos proches ! »

En réalité, elle avait surtout envie, à cet instant, de le trucider et la Cavanagh se demanda si, finalement, ce n’était pas ainsi dans tous les mariages et si Anwar et elle ne formaient pas tout simplement le couple lambda, celui qui finissait toujours par se déchirer. Et malgré son incartade et la pique envoyée à son ancien collègue sur son mariage raté, elle se reprit. Souriant à Rosalie, elle avait décrit le mariage de rêve d’une autre Lucy, une qui était aimée de sa famille et voulait exposer à tous son bonheur. Cette version était pourtant bien loin de la vraie Cavanagh, célibataire endurcie depuis sa rupture avec Jake en 2015, incapable de faire confiance à un homme. Elle ne s’imaginait pas trouver le prince charmant, car il n’existait évidemment pas, mais n’envisageait pas non plus de pouvoir simplement trouver l’homme avec qui elle voudrait passer le reste de son existence. Et si elle devait finalement, au détour d’une des nuits charnelles qu’elle passait de temps en temps avec des hommes, trouver la perle rare, elle ne voyait pas la nécessité d’un mariage. Au mieux, elle pouvait y voir un intérêt fiscal, rien de plus.

Rosalie, quant à elle, avait fini par trouver les formulaires supplémentaires que le deuxième enfant d’Anwar semblait nécessiter, et se concentrait sur le policier. Ce fut le moment idéal pour Lucy pour prétexter une envie pressante et s’éclipser, afin d’aller fouiner ailleurs. Anwar connaissait la musique : tout ce qu’il devait faire, c’était gagner du temps et entretenir la conversation. La blonde ne devait pas remarquer que la Cavanagh s’absentait un peu trop longtemps pour une pause pipi : elle devait être concentrée uniquement sur le charmant Zehri, qui pouvait lui parler du dernier cadavre qu’il avait découvert ou tout comme de la météo, à sa guise, du moment que Lucy ne traversait pas l’esprit d’une Rosalie subjuguée par le policier.
La brunette, elle, avait quitté le bureau en empruntant la direction indiquée par l’agent d’Etat, et commencé à passer sa tête de bureau en bureau. Malheureusement, lorsqu’elle apercevait un ordinateur sans un agent collé à l’écran, elle distinguait également que l’engin était verrouillé par un mot de passe. Voyant le temps passer, elle décida de prendre les choses en mains et toqua à la porte d’un petit bureau sur lequel le nom de l’employé était inscrit : Y. Anderson. Pénétrant dans la pièce, Lucy s’arma de son plus beau sourire et de son air angélique.

« Vous êtes Yann Anderson ? »

L’homme, environ 45 ans, bedonnant et avec un début de calvitie, lui avait souri en confirmant.

« Haaa, super ! Je tourne sur tout l’étage depuis dix minutes ! Je viens d’être engagée à la compta, et apparemment, il y a une erreur au niveau de votre dossier RH qui bloque l’établissement de votre prochaine fiche de paie. Un truc comme ça ! »

Elle prenait un air stupide, de celle qui n’a pas compris tout ce qu’on lui avait demandé de faire, faisant tournoyer une mèche de cheveux autour de son index.

« Du coup, Amanda m’a dit de vous dire d’aller voir avec la nana des RH, puis de repasser voir la compta quand ce serait fait. La nana des RH s’appelle … ho zut, c’est trop bête, je m’emmêle avec tous les prénoms, il y a tellement de monde ici ! »

Puis, se décomposant et feignant l’inquiétude, elle poursuivit.

« Ho non, vous croyez qu’ils vont me renvoyer ? Ce n’est que mon troisième jour, tout le monde peut se tromper, non ?! Vous pourriez … vous pourriez y aller de suite, aux RH puis à la compta, et leur dire que je me débrouille bien ? Genre là, maintenant ? Tout de suite ? »

Décontenancé par une femme au bord des larmes, le quarantenaire, sans doute bien trop gentil, s’était levé immédiatement sans fermer la session de son ordinateur et avait au passage tapoté maladroitement sur l’épaule de Lucy.

« J’y vais. Tout ira bien, ne vous inquiétez pas. »

Après l’avoir remercié d’un sourire angélique, la détective avait poussé la porte du bureau et s’était installée derrière l’ordinateur. Là, elle n’avait eu aucun mal à naviguer dans le logiciel du gouvernement sur lequel Yann Anderson travaillait et s’était déjà logué. Tapant le nom d’Oliver Gleeson et la date de naissance communiquée par Anwar il y a plusieurs mois, elle avait trouvé tout l’historique des placements du jeune homme, de foyers en familles d’accueil en passant par des fermes pour y travailler : un parcours plutôt chaotique. C’étaient ces éléments qui manquaient à Lucy, et qui viendraient compléter les informations déjà en sa possession. Pendant que l’imprimante du bureau de Yann sortait le dossier d’Oliver, Lucy appela Anwar pour le rassurer sur son avancée : elle reviendrait bientôt, il n’avait plus qu’à tenir encore deux ou trois minutes, tout au plus. S’empressant de fermer sa recherche et de vérifier qu’elle n’avait laissé aucune trace de son passage, la brune quitta la pièce, refermant la porte derrière elle, et rejoignit le bureau de Rosalie au moment où Anwar semblait en partir. Lucy le dévisagea, les sourcils haussés, ne comprenant pas très bien pourquoi il ne l’avait pas attendu pour qu’ils puissent quitter les lieux ensemble.

« Ah, chérie tu tombes bien. J’ai une urgence, je suis vraiment désolé mais il va falloir qu’on reporte encore ce rendez-vous … A moins que vous ne terminiez sans moi ? »

La détective fusilla son ancien collègue du regard avant qu’il ne s’éloigne. Puis, se tournant vers Rosalie, elle avait affiché une mine contrite et tenté de justifier le départ de son fiancé.

« Son boulot est très prenant, mais il sait être là pour les enfants, rassurez-vous ! »

Ce fut au tour de la blonde de hausser un sourcil, pas franchement convaincue. Lucy enchaina.

« On va finir de remplir les documents et je vous recontacte pour qu’on se refixe un rendez-vous. Toutes mes excuses. »

Et, rassemblant ses affaires à la hâte, elle avait à son tour quitté le bureau de Rosalie puis le bâtiment, retrouvant Anwar dans la rue.

« T’as mis le temps ! »
« Va te faire foutre ! »

La réponse fusa à l’attaque du policier, cette dernière totalement injustifiée aux yeux de Lucy. S’il avait voulu qu’ils puissent s’éclipser plus rapidement, il n’aurait pas dû l’abandonner avec la dame de l’adoption !

« La prochaine fois que tu prévoies de m’embarquer dans un truc qui nécessite de mentir à un employé gouvernemental tout en balançant toutes mes informations personnelles dans un formulaire, préviens-moi d’abord, que j’ai le temps de t’envoyer te faire voir. »

Une nouvelle fois, la réponse d’une Lucy furieuse ne se fit pas attendre.

« La prochaine fois que je te donnerai rendez-vous, sois à l’heure, que je puisse te briefer ! Et la prochaine fois que tu prévois de me contredire à chaque fois que j’ouvre la bouche, préviens-moi d’abord également, que moi aussi j’ai le temps de t’envoyer te faire voir. »

Très en colère, elle se contentait pour l’instant de reprendre la tournure de phrase du policier, bien décidée à l’agacer également et à ne pas se laisser faire.

« Personne ne t’a obligé à parler de ta vraie vie, ni à donner de réelles informations te concernant ! Ton prénom, c’est tout ce qu’elle avait ! C’est toi et toi seul qui t’es amusé à nous énumérer le nombre de fois où t’avais foutu une nana en cloque ! »

Ses yeux lançaient des éclairs, et sa voix était clairement montée d’un ton, Lucy prenant sur elle pour tenter de redescendre alors que des passants commençaient à les dévisager.

« T’auras l’air maligne, la prochaine fois qu’elle te demande où est passé ton adorable fiancé. »

A ces mots, la détective ne peut retenir un éclat de rire ironique.

« Ca m’étonnerait qu’elle te qualifie d’adorable mais rassure toi, si je dois la revoir, elle comprendra sans doute facilement pourquoi j’ai mis un terme à notre relation ! »

Il était possible qu’elles se revoient, en effet, si la FIV de Lucy n’aboutissait pas. Mais rien ne pressait.

« Ca a plutôt intérêt à valoir le coup. »

Lucy laissa échapper un soupire et en profita pour tenter de se calmer et faire redescendre la colère qu’Anwar arrivait facilement à faire naître en elle. Puis elle reprit d’une voix plus calme.

« Paie moi un café, que j’puisse t’expliquer tout ça. »

Et sortant de sous son pull les papiers qu’elle avait imprimé dans le bureau de Yann, elle glissa le tout dans son sac et se dirigea vers le café le plus proche. Une fois qu’Anwar et elle furent attablés et servis, elle posa un dossier sur la table, y glissa les plus récents documents après avoir cherché le bon endroit, et tendit le tout au policier.

« Oliver Gleeson, né le 15/10/2016 à Brisbane. Aucun casier judiciaire, mais tu le sais déjà. Il a eu une enfance plutôt compliquée, un parcours chaotique. Sa mère est morte en couche, son père a fini par tomber pour une accumulation de menus larcins et il a été élevé par sa grand-mère jusqu’à ses 10 ans. Quand elle est morte à son tour, il a été placé, en foyer d’abord, puis dans plusieurs familles d’accueil. »

Lucy s’interrompit pour laisser la serveuse déposer sur la table leur commande, la gratifia d’un sourire puis poursuivit.

« Il a travaillé dans plusieurs fermes également. Dans le dernier endroit qu’il a fréquenté, il est tombé amoureux d’une gamine de son âge, une fille issue d’un milieu ultra religieux. Oliver et elle étaient fiancés, la date de leur mariage avait été arrêté, mais il est mort à la fin de l’année 2022. »

La brunette plongea son regard bleuté dans celui du policier, comme pour tenter de lire en lui.

« Mais ça aussi, tu le savais déjà. »

Pinçant les lèvres, elle poursuivit.

« C’est qui ce gamin, Anwar, et qu’est-ce que tu lui veux ? »

Il n’était pas obligé de lui répondre, évidemment. La plupart des clients ne se confiaient pas à Lucy sur les raisons qui les avaient poussées à faire appel à ses services de détective. Mais, pour la plupart des clients, ces raisons étaient évidentes : un amant à identifier, une croqueuse de diamants à démasquer, ou encore un rival en affaires à écarter. Pour Anwar, par contre, Lucy ne voyait à première vue aucun lien entre lui et cet Oliver.

« Et me dit pas qu’il a racketté ton fils à la récré … »

Soufflant sur son café, Lucy ne lâcha pas de ses yeux bleus ceux de son ancien collègue.





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Message(#)(cavahri #2) got to get you out of the cage EmptyMer 24 Avr 2024 - 21:06

Anwar Zehri & @Lucy Cavanagh
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« Va te faire foutre ! »
« T’as que ce mot là à la bouche, change de disque. »

Elle lui faisait perdre son temps, voilà la vérité. Elle le savait désespéré, parce qu’il fallait bien qu’il l’ait été pour s’être tourné vers elle en premier lieu, et elle n’avait pas eu d’autre objectif depuis que celui de lui faire cracher un maximum d’argent pour un minimum de résultat concret – mais n’était-ce pas le propre de (quasi) totalité des détectives privés, de toute façon ? C’est la différence majeure entre la police et eux : la ren-ta-bi-li-té. Ca et l’absence totale de scrupules à ne pas faire les choses dans le cadre légal, encore que même là, son ancienne collègue s’était arrangée pour lui laisser le sale boulot. « La prochaine fois que je te donnerai rendez-vous, sois à l’heure, que je puisse te briefer ! Et la prochaine fois que tu prévois de me contredire à chaque fois que j’ouvre la bouche, préviens-moi d’abord également, que moi aussi j’ai le temps de t’envoyer te faire voir. » Une grimace mauvaise se dessinant sur le visage du policier, ce dernier avait croisé les bras et rétorqué avec sarcasme « Au prix où je te paye, ça me laisse encore le droit à la contradiction. » Et ce qu’il avait renoncé à faire remarquer, au passage, c’était que si elle avait voulu qu’il soit en avance plutôt que sur le fil, elle lui aurait demandé de venir plus tôt … Tout ça pour, en plus, attendre de lui qu’il mente comme un arracheur de dents. « Personne ne t’a obligé à parler de ta vraie vie, ni à donner de réelles informations te concernant ! Ton prénom, c’est tout ce qu’elle avait ! C’est toi et toi seul qui t’es amusé à nous énumérer le nombre de fois où t’avais foutu une nana en cloque ! » Il avait eu juste assez de tenue pour se retenir de la traiter de mal baisée, mais plus suffisamment pour s’empêcher de lui faire remarquer avec sarcasme « C’est vrai que sur les faux en écriture et le mensonges aux institutions, tu en connais un rayon, toi. » Elle pourrait bien lui opposer qu’il était injuste – lui estimait qu’elle ne l’avait pas volé. Des Anwar policiers qui lui ressemblaient assez pour être identifiables sur la vidéosurveillance du bâtiment, il n’y en avait pas des milliers à Brisbane, et le principal intéressé n’entendait pas risquer sa carrière ou simplement une nouvelle tape sur les doigts de sa hiérarchie parce que Lucy était incapable de se montrer plus discrète que lui dans ses recherches, quand précisément il la payait (aussi) pour cela.

La patience perdue des deux côtés, la détective s’était fendue d’un rire mauvais lorsqu’il avait évoqué sa probable prochaine rencontre avec l’assistante sociale, rétorquant à son ancien collègue « Ça m'étonnerait qu’elle te qualifie d’adorable mais rassure toi, si je dois la revoir, elle comprendra sans doute facilement pourquoi j’ai mis un terme à notre relation ! » tandis qu’un homme sortant à son tour de l’immeuble leur jetait un regard mi-curieux, mi réprobateur. A l’évidence, et non sans une certaine ironie, jouer au couple au bord de la rupture ne leur demandait pas le même effort que jouer à celui qui envisageait de passer à l’étape supérieure de l’engagement … Dans les deux cas, Anwar estimait avoir suffisamment perdu son temps comme cela, et attendait de Lucy qu’elle lui apporte (enfin) du résultat. Aussi, si son « Paie-moi un café, que j’puisse t’expliquer tout ça. » lui avait arraché un roulement d’yeux pour le principe, la liasse de papiers qu’elle avait sorti de sous son chemisier comme un magicien sortant un lapin de son chapeau l’avait convaincu de ne pas lui donner l’occasion de changer d’avis. Ironisant simplement un « Encore assez adorable pour te payer un café, visiblement. » pour le principe, il avait ouvert la marche en lui faisant signe de le suivre, lui non plus jamais contre la moindre occasion lui étant donnée d’injecter un peu plus de caféine dans son organisme.

***

Noir, grand, mais avec deux sucres et un peu de cannelle : quitte à s’être échoué dans l’un de ces coffee shops nouvelle génération, tenus par des diplômés en commerce tout juste sortis d’école mais persuadés qu’ils allaient révolutionner les marchés en tous genres, Anwar pouvait bien se permettre de déroger à son éternel café serré et imbuvable pour les papilles les plus fragiles. Attablée face à lui, Lucy n’avait pas attendu que leurs boissons arrivent pour rentrer dans le vif du sujet, probablement aussi impatiente que lui de mettre fin à cette conversation et de ne plus être obligée de supporter le sarcasme et les regards en biais de son interlocuteur. De toutes les informations que débitait la détective, aucune n’avait d’abord attiré l’attention d’Anwar, toutes ne lui semblant être que de la redite d’informations qu’il était déjà parvenu à grappiller de sa propre initiative … Toutes, jusqu’à ce que la jeune femme ajoute « Il a travaillé dans plusieurs fermes également. » et que la suite de sa phrase soit à peine écoutée, elle-même arrivant à la conclusion « Mais ça aussi, tu le savais déjà. » sans même qu’il n’ait besoin de le lui faire remarquer. « T’as plus d’informations sur les fermes en question ? Une adresse, un nom, quelque chose ? » La conversation avait été interrompue par l’arrivée de leurs boissons, et Anwar enroulant automatiquement ses doigts autour de sa (grande) tasse de café, il avait remercié la serveuse avec un sourire poli et rivé à nouveau son regard sur Lucy en attente d’une réponse à sa question. Bottant en touche, celle-ci y avait cependant répondu par une autre : « C’est qui ce gamin, Anwar, et qu’est-ce que tu lui veux ? » et s’obligeant à ne pas sourciller, l’inspecteur avait répondu du tac-au-tac « Pourquoi ça t’intéresse ? » en ajoutant une nouvelle question à la pile. « Et me dit pas qu’il a racketté ton fils à la récré … » Roulant des yeux, il avait rétorqué « Si c’était le cas, le problème serait déjà réglé, puisqu’il est mort. » avec un brin de sarcasme, au risque d’avoir l’air de manquer un peu d’empathie. « Je me fiche d’Oliver, le légiste a déjà conclu à une overdose accidentelle, il mélangeait benzos et alcool depuis longtemps. » Rien de vraiment innovant pour eux qui avaient fait leurs armes aux stups durant des années. « C’est ses fréquentations qui m’intéressent. Il portait un tatouage que je retrouve déjà dans une autre affaire, un symbole qu’on n’a jamais su identifier … Oliver est trop jeune pour être suspect dans l’autre affaire, mais il tient bien son tatouage de quelque part. » Ou de quelqu’un. Rien à voir avec un papillon, un symbole infini ou le prénom d’une ex-copine, ce tatouage-là était suffisamment original pour qu’Anwar ne l’ai croisé qu’à une seule autre occasion. « Contente-toi juste de me filer ce que t’as sur les fermes, et sur la fiancée … Le reste j’en fais mon affaire. » Autrement dit : leur collaboration s’arrêterait là. Il avait eu ce qu’il voulait, de nouvelles pistes, et elle avait reçu la compensation financière réclamée pour les lui apporter – ils étaient quittes.
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