@cassie edwards

“Merde, ça a l’air immense chez toi. Tu vis seule ?” Il est étonné, et sans doute qu’il aurait demandé bien plus tôt à ce qu’ils vivent ensemble si jamais elle lui avait fait part de cette info - quand bien même il ne lui a parlé de son plan que quelques jours plus tôt, leur laissant là qu’une très faible marge de manœuvre. Cassandra a demandé un peu de temps pour réfléchir et il le lui a offert sans faire de zèle, mais non sans oublier de la relancer aussi. Ce n’est pas le genre de question qui peut attendre indéfiniment, pas alors que leur vie s’apprête désormais à changer du tout au tout maintenant qu’elle a répondu par un oui catégorique. Ambrose est pressé et ne cherche même pas à le cacher, ayant même eu du mal à patienter quelques heures supplémentaires les menant jusqu’au soir, moment de la journée où Cassie l’a prévenu rentrer chez elle - bientôt chez eux, donc. Enfant poli, il a prévenu de son arrivée plusieurs dizaines de minutes avant de toquer à sa porte, pour mieux s’assurer de s’y engouffrer sans encombre ensuite.

“Est-ce que tu as des questions ?” Elle a refusé d’entrer dans les détails lors de leur première rencontre, sans doute parce qu’elle a été bien trop prise de court par la proposition d’Ambrose et qu’elle devait encore prendre le temps de s’assurer qu’il ne se moquait pas d’elle. Maintenant, elle a pu y réfléchir et, surtout, elle a pu faire face à toute l’insistance du Constantine, laquelle lui a prouvé que tout ceci n’avait rien d’une blague. “J’en ai parlé à ma famille.” Au cas où elle pensait faire demi-tour, il lui prouve donc qu’il est trop tard pour cela. Sa famille sait et il est officiellement en froid avec chacun d’eux à l’heure qu’il est, donc il est impensable qu’ils fassent machine arrière. Sa relation avec sa fratrie en a pâtit, et cela ne peut pas être en vain. “Tu sais… J’étais vraiment pas certain que tu dirais oui. Mais je suis contente que tu l’aies fait. Et je pense que c’était la meilleure décision à prendre.” Pour lui, évidemment, mais aussi pour elle. Il jure ne pas être difficile à vivre, surtout alors qu’ils n’ont pas vocation à réellement être ensemble au quotidien, et il jure surtout être particulièrement à l’aise en société, le genre de beau fils que tout le monde voudrait avoir et que tout le monde voudrait présenter à sa famille - mais s’ils peuvent ne pas perdre le temps d’un voyage au bout du monde, cela arrangerait grandement Ambrose, une fois encore.

Mais une chose à la fois, pas vrai ? Pour l’heure, son regard balaie encore l’appartement qu’il découvre autant que le chat qui l’habite, espèce qu’il préfère à son tour aux chiens - et ce sûrement parce que James pense de cette façon et qu’il a calqué beaucoup de son caractère sur lui, véritable gamin ayant grandi avec un modèle unique.

Le rp prend place chez Cassie, à Logan City

T’es déjà à deux doigts de renvoyer un message pour dire que finalement non, t’as changé d’avis et tu veux plus marcher dans la combine. Ca te démange et pourtant tu peux pas t’empêcher de voir tous les avantages que ça peut offrir. Et puis quand finalement Constantine se pointe chez toi, plus vraiment possible de faire marche arrière. « Merde, ça a l’air immense chez toi. Tu vis seule ? » « Non, y a Beyoncé aussi. » C’est toujours extrêmement drôle cet instant de flottement où les gens s’imaginent tout de suite que t’es en train de te ficher d’eux en leur filant une réponse ironique. Ce n’est pas le cas, Beyoncé a beau être un chat de petite taille, elle prend autant de place qu’une vraie personne et l’appartement serait bien vide sans sa présence envahissante. De plus, l’animal porte bien son nom, vraie reine parmi les princesses, elle est sans aucun doute la réelle maîtresse des lieux, bien plus que toi qui passe rarement plus de vingt-quatre heures consécutives dans ton logement. Du menton, tu désignes le félin qui observe curieusement le nouveau venu, à la fois méfiante et curieuse à l’idée qu’on vienne empiéter sur son domaine.

« Est-ce que tu as des questions ? » « Un certain nombre, oui. » Ca peut attendre qu’il se pose cinq minutes et que vous soyez prêts tous les deux, cela-dit. « J’en ai parlé à ma famille. » Tes yeux s’agrandissent légèrement, surprise par la réactivité du garçon. Tu t’attendais pas à ce qu’il plonge dedans dès ton “ok” envoyé, mais faut croire que ça lui tenait à coeur de pouvoir lancer son histoire d’amour florissante. « T’as pas perdu de temps… Ils ont réagi comment ? » Connaître sa famille et leurs caractères respectifs, ça va aussi faire partie de tes devoirs. De ton côté, au moins, ils sont suffisamment loin pour que ça ne vous impacte pas pour le moment. L’avantage d’avoir quinze heures de décalage est non négligeable dans ce genre de scénario. Mais puisqu’Ambrose n’a pas su patienter pour annoncer la bonne nouvelle aux siens, autant que tu saches à quoi t’attendre. « Tu sais… J’étais vraiment pas certain que tu dirais oui. Mais je suis content que tu l’aies fait. Et je pense que c’était la meilleure décision à prendre. » T’étais pas certaine non plus, à vrai dire. Et puis finalement, t’as plus à gagner qu’à y perdre alors autant tenter. « La meilleure, ça reste à voir. Mais on est d’accord sur le bénéfice mutuel qu’on peut en tirer. » Et ça commence par que tes parents arrêtent de sans cesses te poser la question de savoir si tu fréquentes quelqu’un ou pas. Faudra aussi que tu penses à supprimer ton compte Tinder, t’as pas envie que ça soit le genre de truc qui ressorte maintenant que tu vas te retrouver fiancée aux yeux du monde. « Tu veux boire un truc avant qu’on s’y mette ? » Tu proposes en allant te servir un verre d’eau dans le même temps. Le tout va être de savoir par où commencer, y a un certain nombre de détails à aborder et il va leur falloir un peu de temps pour assimiler leur nouveau rôle.

« Non, y a Beyoncé aussi. » Il s’apprête à répondre sur le ton de l’ironie à son doute, voulant souligner qu’il faut au moins toute cette place pour abriter l’ego d’une telle personnalité. Il se retient de justesse à peine lorsque le mention de Cassandra finit par désigner le chat s’avançant gracieusement jusqu’au salon. Norman n’a pas d’animaux, et c’est sans doute une partie de son existence qu’il regrette, comme le prouvent ses genoux qu’il fléchit rapidement pour se mettre autant que possible à la hauteur de l’animal et le caresser. “Comment t’en viens à appeler ton chat Beyoncé ?” Et il est sincèrement curieux lorsqu’il pose la question, Ambrose, lui qui n’aurait sans doute pas su faire autrement que trouver un nom parfaitement sérieux.

L’instant suspendu ne dure justement qu’un seul instant, Ambrose ayant à cœur de rapidement reprendre son sérieux pour qu’il puisse discuter au plus tôt de tout ce qui les attend. Elle dit avoir des questions, il dit en avoir parlé à sa famille. Ils avancent à des rythmes différents, de toute évidence, mais Ambrose ne pouvait pas continuer à porter le poids de ce secret plus longtemps face aux siens. Il n’a aucun mal à le faire de façon officielle et face au reste du monde, mais pour sa famille tout est différent et cela ne changera jamais. C’est aussi la raison pour laquelle il craint surtout de ne pas arriver à alimenter le mensonge face à eux. Ils le connaissent mieux que quiconque et ils arrivent à lire en lui mieux qu’Ambrose lui-même. Mais il doit y arriver, quoiqu’il en coûte. « T’as pas perdu de temps… Ils ont réagi comment ? » Il grince les dents, faisant comprendre que la réponse n’est sûrement pas positive. “J’ai trouvé le moyen de me disputer avec chacun de mes frères et de rendre triste ma soeur.” Il annonce en tentant d’être aussi détaché que possible, ce qui s’avère difficile. Il a déçu tout le monde et il a fait du mal à sa propre famille, ce qui n’a jamais été le but escompté derrière cette démarche et stratégie. “Ils ont besoin de temps.” Ambrose rajoute et tente de la rassurer, comme si elle s’en faisait, comme si elle en avait quoique ce soit à faire de ses liens avec sa famille alors qu’elle ne le connaissait pas hier encore. Il s’entraîne pour les caméras, qu’on pourrait dire.

Le brun se détache de ses propres sentiments pour se concentrer à nouveau sur Cassandra, à qui il sait avoir imposé toute cette histoire. Elle a accepté d’en faire partie, mais n’en reste pas moins qu’elle saute dans le vide sans connaître la profondeur du gouffre, ou même s’il existe une sécurité tout en bas. « La meilleure, ça reste à voir. Mais on est d’accord sur le bénéfice mutuel qu’on peut en tirer. » Il sourit face à l’éternel franc-parler de la jeune femme et se demande comment elle peut à ce point être différente face aux caméras. « Tu veux boire un truc avant qu’on s’y mette ? » - T’as du café ?” Il n’a pas pris la passion de James pour le vin, mais il a pris celle de Norman pour la caféine. Et cela a aussi beaucoup à voir avec le fait qu’il ne dort pas assez et travaille bien trop. “Je vis chez mon oncle, tu sais. C’est pour ça que j’ai demandé où tu habitais, toi.” Il n’a pas envie de raconter toute sa vie à Cassie parce que cela sonne encore ô combien artificiel, et pourtant il va bien devoir lui expliquer la situation. Ils vont devoir vivre ensemble, l’idée d’un couple faisant maison à part ne pouvant pas convaincre grand monde en ce siècle, surtout alors qu’ils partent déjà avec des bagages. “Je veux pas de ton argent, si jamais t’en viens à te poser la question.” Elle a demandé de prendre encore quelques minutes avant d’en venir aux questions et il respecte techniquement sa demande: ce ne sont pas des questions, simplement des informations qu’il déverse ici et là.

« Comment t’en viens à appeler ton chat Beyoncé ? » Un léger ricanement t’échappe à sa question. « Ça lui va bien. Et puis c’est un peu la reine du château, ici, alors attention à ce que tu fais. » T’ajoutes, l’air de dire que la décision du chat prime avant toute autre chose en ces lieux. Et pour le moment, le contact a l’air de plutôt bien passer. Elle n’est pas farouche, Beyoncé, mais elle reste très sélective des personnes qui sont dignes de s’aventurer sur son territoire et tout le monde n’a pas la chance d’avoir son attention. Pour l’heure, tu prends ça pour un signe.
« J’ai trouvé le moyen de me disputer avec chacun de mes frères et de rendre triste ma soeur. » Ouch. « T’es situé où dans ta fratrie ? » Est-ce que c’est l’aîné ? L’enfant du milieu ou au contraire le petit dernier ? « C’était une réaction attendue de leur part ou tu pensais avoir leur soutien ? » Juste histoire de savoir dans quoi tu mets les pieds quoi. « Ils ont besoin de temps. » « Ouais, j’imagine. » C’est sans doute un peu abrupt, comme nouvelle à annoncer. « Je sais même pas comment ils vont réagir, mes parents. » T’y as déjà songé. Le reste de la fratrie sera surpris et peut-être un peu excité par la nouvelle, pour les plus petits, en tout cas. « J’crois que ma mère va pas apprécier le fait que j’ai pas parlé du fait que je voyais quelqu’un. » Et le vieux, il va sûrement lâcher un placide “félicitations” sans aucune effusion, sera égal à lui-même et rebondira sur un sujet qui l’intéresse réellement.
Hop, à peine le temps d’entrer et de s’installer, tu joues ton rôle d’hôte et tu te prépares à la suite. « T’as du café ? » T’acquiesces en allant préparer tout ça. C’est pas con, comme idée, il va falloir être pleinement éveillés pour parler de tout ce qu’il y a à discuter. « Je vis chez mon oncle, tu sais. C’est pour ça que j’ai demandé où tu habitais, toi. » C’est donc pour ça qu’il avait donné rendez-vous là-bas, aussi. « Je veux pas de ton argent, si jamais t’en viens à te poser la question. » Légèrement confuse, tu viens poser la tasse fumante devant lui avant de t’installer sur le canapé. « Dans le cas présent c’est plutôt toi qui devrait m’en filer, c’est comme ça que ça fonctionne dans les colocs il paraît. » Dans les faits, tu t’en fous aussi, de son argent, tu gagnes suffisamment pour payer le loyer de ton appart sans aucun soucis, alors qu’il participe ou non ça ne change pratiquement rien à ta vie. « Comme j’ai dis la dernière fois et comme tu peux voir, y a suffisamment de place ici pour deux. » Mais. « Par contre si tu comptes venir t’installer ici, y a quand même quelques règles non dérogeables, t’imagines bien. » T’as pas forcément réfléchi à la question au préalable donc tu fais sur le tas, mais c’est rien de bien méchant en soit. « J’te demande pas de loyer, j’imagine que si t’es chez ton oncle actuellement c’est que t’as tes raisons. » Tu ne juges pas vraiment, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un support financier dès le début de sa carrière et encore moins d’être payé rubis sur l’ongle par la plus grosse star du pays. « Pas de fêtes, pas de clopes dans la maison, tu te démerdes avec ta lessive et tes courses. Si t’invites des potes , j’aime bien savoir à l’avance et pas me retrouver face de gens à moitié à poils dans mon salon. » Ou complètement à poils, pour ce que ça change. Trois fois rien quoi, c’est juste du savoir vivre en somme. « Pour le reste, t’es libre de faire ce que tu veux dans ta piaule, j’te montrerai tout à l’heure. » Promis en dehors de ça, t’es pas chiante. Enfin si, mais tout dépend de sa façon de se comporter au quotidien. « Si t’es ok avec tout ça, on devrait s’entendre. » Sinon ça risque d’être long et chiant, faut être réaliste. « Si t’es prêt, on peut commencer à voir les grandes lignes et les détails. » Et Dieu sait qu’il y a du boulot.

Et s’il pose des questions au sujet du chat, Ambrose, ce n’est pas à cause du moindre mépris de sa part au sujet de l’animal. Au contraire, il est sans doute bien heureux qu’elle en possède un, déjà certain qu’il leur servira d’issue de secours lorsqu’il sera question de combler la fin d’une conversation n’ayant rien de naturelle pour eux. Malgré toute l’utopie qu’il insuffle à cette idée aussi stratégique que profondément mauvaise, il n’arrive pas à se figurer un quotidien dans lequel ils arrivent à cohabiter en paix et en harmonie. Encore moins en tant que couple, mais ce n’est de toute façon pas ce qu’il lui demande une fois les portes de leur appartement fermées. « Ça lui va bien. Et puis c’est un peu la reine du château, ici, alors attention à ce que tu fais. » - “Je suis dans la team chats, t’en fais pas.” Sans doute parce qu’il a grandi avec ceux de James, mais il n’a pas à lui dévoiler tout son historique. Il préfère simplement les chats, c’est un fait qui se suffit à lui-même, surtout alors qu’il est corroboré par les ronronnements d’une Beyoncé semblant accepter sa présence dans sa demeure.

« T’es situé où dans ta fratrie ? » - “Petit dernier.” Sa réponse est un peu abrupte, sans doute parce qu’il se serait attendue à ce qu’elle fasse le minimum de recherches à son sujet, ce qui inclut de connaître l’existence d’une grande fratrie autant que sa place dans cette dernier: être le cadet de tous les autres est facile à retenir, non ? « C’était une réaction attendue de leur part ou tu pensais avoir leur soutien ? » Cette question est plus poussée et il a besoin d’une seconde pour y réfléchir, son regard se parant d’un voile de tristesse par la même occasion. “Je savais qu’ils allaient être pris de court mais je m’attendais pas à ce que ça dérape à ce point.” Il ne répond pas entièrement à la question et même loin de là, sans doute encore un peu trop choqué par les propos tenus de toutes parts et les siens y compris. Il ne comprend toujours pas comment il a pu en arriver à se disputer à ce point avec les personnes qu’il aime le plus en ce monde, tout ça à cause d’une décision n’existant que pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Un jour, ils comprendront. « Je sais même pas comment ils vont réagir, mes parents. » Il hoche la tête, bien placé pour comprendre qu’elle se sente quelque peu perdue. “Tu veux que je sois là quand tu leur diras ?” Pour la soutenir, et peut-être même pour les avoir au bout du téléphone ou de l’autre côté de la caméra, selon le moyen choisi pour leur annoncer la grande nouvelle. Il n’est pas très à l’aise avec cette idée mais si ça peut l’aider un minimum, il veut au moins la proposer. « J’crois que ma mère va pas apprécier le fait que j’ai pas parlé du fait que je voyais quelqu’un. » Il en rigole tristement, occupé à se rappeler mentalement que de son côté, au moins, sa mère ne pouvait pas lui tenir le moindre reproche - et son père non plus, finalement. “Je sais être le gendre idéal.” Il ajoute néanmoins, faisant passer ses états d’âme au second plan pour plutôt se concentrer sur ceux de Cassandra, qu’il jure ne pas oublier dans toute cette histoire.

« Dans le cas présent c’est plutôt toi qui devrait m’en filer, c’est comme ça que ça fonctionne dans les colocs il paraît. »
“Ça s’applique pas vraiment dans le cas d’un futur mariage.”

Et en ce qui les concerne, c’est bien plus d’un contrat de mariage dont ils devraient parler plutôt que de savoir qui devra sortir les poubelles ou faire la vaisselle dans l’appartement. Mais une chose à la fois, à ce qu’il paraît, et Ambrose n’a pas caché un seul instant avoir à cœur de garder leur relation à l’état de fiançailles aussi longtemps que possible. Quand tout le monde aura oublié ses excès de zèle, il pourra peut-être se permettre d’annoncer que le mariage n’aura jamais lieu mais que Cassie et lui restent évidemment en bons termes. Qui sait. D’ici là, tout peut arriver. En attendant, il l’écoute silencieusement énoncer ses règles et demandes quant à leur colocation, ce qu’il fait docilement en hochant la tête. Il serre la mâchoire lorsqu’elle sous entend qu’il n’a pas les moyens pour payer un loyer, ce qui est parfaitement vrai. S’il le pouvait, il ne vivrait pas à son crochet, ni à celui de quiconque. Du reste, il accepte les conditions sans mal et le lui annonce d’un hochement de tête ne laissant aucune place au doute.

“Mon père est dans un institut spécialisé. C’est là où part tout mon salaire, pour info.” Il ne le lui dit pas pour gagner son empathie, simplement parce qu’il ne pourrait pas se permettre que les médias ou quiconque se rende un jour compte que cette information lui manque. “Et ma mère est morte, donc t’auras pas à supporter les repas en famille.” Il lui offre un maigre sourire, difficilement capable d’humour lorsqu’il s’agit de ses parents, même après tout ce temps. Du reste, il prend le temps d’inspirer un peu plus profondément pour acter le changement de sujet, lequel reste bien moins difficile pour lui à aborder. Tout est plus facile que de parler de ses parents. “Je peux dormir chez Norman si t’as besoin d’intimité, parfois. Mais permets moi de passer pour un con vite fait en précisant que moins de personnes sont au courant qu’on fait notre vie et mieux c’est. On peut toujours dire qu’on est un couple libre, mais ça prendra pas éternellement.” Il ne veut pas lui imposer de se la jouer Jeanne d’Arc pour le bien fondé de leur mensonge mais cela ne l’empêche pas d’espérer qu’elle le fasse de sa propre volonté, alors qu’il est de son côté bien occupé à rattraper le temps perdu auprès de Ruben. Ça, elle n’a pas besoin de le savoir.

« Je suis dans la team chats, t’en fais pas. » « Parfait. » Si tout le monde y trouve son compte, c’est tant mieux. « Petit dernier. » « Ok… Et vous êtes beaucoup ? » Gérer des adultes, c’est pas forcément plus simple. « J’ai une demi-soeur plus âgée, et derrière moi y en a cinq. » Tu précises pour ta propre fratrie un peu imposante. « Je savais qu’ils allaient être pris de court mais je m’attendais pas à ce que ça dérape à ce point. » « Comment ça a dérapé exactement ? Juste que je sache dans quoi je mets les pieds si jamais je suis amenée à les voir un jour. » Autant se préparer un minimum, quoi. « Tu veux que je sois là quand tu leur diras ? » « Ouais, j’sais pas. On en est pas encore là, j’te dirai. » Si t’es tout à fait honnête, t’as un peu besoin de réfléchir à tout ça, t’as besoin de trouver quoi dire et comment le dire avant de même songer à en parler. Tu peux attendre le dernier moment, c’est clairement pas le plus urgent. « Je sais être le gendre idéal. » Un léger ricanement t’échappe tandis que tu hausses des épaules. « J’en doute pas. L’avantage c’est que ça se fera en visio, et y a peu de risques qu’ils débarquent sans prévenir vu la distance à laquelle ils vivent. » Faut au moins qu’il y ait un avantage à avoir le reste de sa famille à l’autre bout du monde. Pas de visites surprises possibles, pas de rencontres en face à face avant un moment, ça facilitera les choses.

« Ça s’applique pas vraiment dans le cas d’un futur mariage. »
« Ca c’est en apparence. Dans les faits, quand on sera entre nous, ça ressemblera à tout sauf à une vie de couple, hein. »

Au moins Ambrose ne cherche pas à discuter tes demandes quant aux quelques règles que t’évoques. Simples points de bienséance, ils devraient tous les deux s’en sortir sans trop de mal tant qu’ils y mettent chacun du leur. « Mon père est dans un institut spécialisé. C’est là où part tout mon salaire, pour info. Et ma mère est morte, donc t’auras pas à supporter les repas en famille. » Décidément, il cumule un peu le pauvre garçon. Pas étonnant qu’il ait besoin d’autant se démarquer que ça. T’acquiesces doucement, lâchant un simple « navrée de l’apprendre, » poli, sans pour autant t’attarder sur le sujet. Si jamais tu dois un jour connaître des détails, ça viendra en temps voulu. « Je peux dormir chez Norman si t’as besoin d’intimité, parfois. Mais permets moi de passer pour un con vite fait en précisant que moins de personnes sont au courant qu’on fait notre vie et mieux c’est. On peut toujours dire qu’on est un couple libre, mais ça prendra pas éternellement. » Tu secoues doucement la tête. « On s’arrangera, t’en fais pas pour ça. Comme tu vois, l’appart est suffisamment grand pour qu’on ne se marche pas dessus. » Ca te fait doucement sourire, l’idée de passer pour un couple libre. T’es pas si sûre que ça soit véritablement crédible, mais ça sera peut-être le seul argument plausible auprès de celles et ceux qui vous connaissent. « Okay, bon, faut qu’on s’y mette si on veut avoir un truc un peu solide. » Une histoire qui tienne la route et qui soit facile à servir à qui elle intéresse. « Les premières questions qui se posent souvent, c’est “vous vous êtes rencontrés où ?” et “ça fait combien de temps ?” » Simple énumération à voix haute, une parmi toutes celles qu’il va falloir voir. Promptement, tu t’armes de ton téléphone pour prendre des notes, juste de quoi tout mettre à plat à mesure que vous déroulez l’historique de votre idylle. Peut-être même que t’as déjà préparé un semblant de liste avec différents points à voir, mais chaque chose en son temps. « J’pense qu’on a suffisamment fréquenté le même genre de soirées pour partir sur quelque chose comme ça. Et faut que ça remonte suffisamment loin pour que des fiançailles ne paraissent pas précipitées. » Mais suffisamment proche pour que ça ne soulève pas trop d’interrogations sur les fréquentations que t’as pu avoir sur ce laps de temps. « Faudrait qu’on sorte une histoire comme quoi on ne s’appréciait pas du tout, au début. Et à force de se voir on a appris à se connaître jusqu’à en arriver là. » Ca fait vendre, ce genre d’histoires.

« Ok… Et vous êtes beaucoup ? »  - “On est cinq.” Il compte silencieusement James parmi les membres de sa fratrie, bien conscient que personne ne connaîtra la teneur de leur discussion et qu’aucun membre de la véritable fratrie ne lui reprochera une fois de plus son lien étroit avec leur cousin. Ils sont cinq, et un point c’est tout. Cassandra l’informe venir d’une famille plus grande encore et il hoche la tête, se questionnant mentalement de savoir si elle a autant de mal que lui à garder un lien avec ses frères et sœurs. « Comment ça a dérapé exactement ? Juste que je sache dans quoi je mets les pieds si jamais je suis amenée à les voir un jour. » Elle se demande sans doute à quelle sauce elle risque de se faire manger et Ambrose a à cœur de la rassurer: il ne s’agit pas de ça. “Ils m’en veulent d’avoir été discrets à notre sujet mais ils te reprochent rien, à toi.” Ils ne la connaissent pas et ils ne la détestent pas déjà. Tout aurait pu être plus simple si Ambrose avait tempéré ses propos et ses réactions. Elle n’a pas à craindre l’accueil que les Constantine pourraient lui donner: après tout, sa fratrie a toujours eu à cœur qu’il trouve quelqu’un avec qui être heureux, la plupart d’entre eux n’étant pas non plus doués dans le domaine.

« Ca c’est en apparence. Dans les faits, quand on sera entre nous, ça ressemblera à tout sauf à une vie de couple, hein. »
“Je sais, je sais.”

Il a été le premier à le lui dire et il ne compte pas revenir sur ses paroles: leur arrangement n’a pas vocation à être modifié, ni aujourd’hui ni jamais. Ambrose n’est pas doué pour les relations amoureuses en temps normal, et il sait très bien que s’il en venait à jouer à ça avec Cassie, ce serait bien pire encore. S’ils se contentent de voir le tout comme un arrangement, il ne peut rien se passer de mal. Et c’est justement en faveur de cette idée qu’Ambrose se confie à la jeune femme au sujet de sa famille: elle a besoin d’avoir ce genre d’informations pour jouer le jeu à son tour. Cassie est compatissante et il l’en remercie d’un signe de la tête, sans chercher à approfondir le sujet. Il n’en parle pas en temps normal, aujourd’hui n’est guère une exception à la règle, et c’est une des raisons pour lesquelles il est finalement soulagé de se concentrer sur l’aspect purement factuel de leur pacte: ils doivent prévoir les détails et se préparer à répondre à toutes les questions. “On peut s’être rencontrés y’a quatre ans.” A un événement, oui, peu importe lequel. Ils verront ce détail là plus tard, ils décriront chacun à leur façon leur première idée quand leur regard a croisé celui de l’autre. Quatre ans, parce que c’est une durée raisonnable, mais aussi parce que c’est la première année de majorité de Cassie: il ne jouera pas avec le feu à ce sujet, même s’ils ont un âge très proche. Quatre ans, c’est bien. “T’es en train de me proposer de raconter la vérité en disant que je t’appréciais pas vraiment ? Ça va, ça le fait.” Il ajoute dans un rire sincère, le premier depuis bien longtemps. Il ne chantait pas les louanges de la Edwards et il parie déjà qu’elle ne le faisait pas de son côté non plus, alors jouer sur leur désamour du début ne sera pas un problème. Ils devront simplement inventer la suite, quand les sentiments ont fini par changer. “T’as un ex ? Du genre, si on dit qu’on s’est mis en couple de façon officieuse y’a un peu plus d’un an, ça pose un problème ?” Leur histoire ne peut pas entrecroiser une autre et, de toute évidence, ce n’est pas l’absence d’histoire amoureuse dans la vie d’Ambrose depuis l’épisode Ruben qui risque de poser problème. “Je comptais expliquer qu’on n’a pas pour vocation de se marier avant un moment. Parce qu’on est jeunes et parce qu’on a tout notre temps.” Il relève son regard en sa direction, lui demandant son approbation sur la question.

« On est cinq. » Donc ça relève aussi de la grande famille, de son côté à lui. Instinctivement, ta première pensée se dirige vers l’hypothèse d’une rencontre entre tous ces gens-là, toutes les questions potentiellement gênantes auxquelles vous aurez le droit en long en large et en travers et sûrement qu’il en a conscience, lui aussi. Enfin si c’est le cas, il ne dit rien à ce sujet pour le moment, il y a d’autres priorités à aborder avant de faire le grand saut. « Ils m’en veulent d’avoir été discrets à notre sujet mais ils te reprochent rien, à toi. » Si tu doutes que ta fratrie à toi dise quelque chose, t’es pas non plus tout à fait tranquille. A l’instant où tu vas en parler, c’est ta mère qui va te faire passer un interrogatoire, sans parler du fait qu’elle est même capable de sauter dans le premier avion direction Brisbane pour venir à la rencontre d’Ambrose et donner un avis, qu’il soit positif ou non. L’idée qu’elle puisse débarquer à l’improviste te fout une angoisse d’un coup et ça te prend quelques instants pour chasser l’idée.

« On peut s’être rencontrés y’a quatre ans. » Doucement, t’acquiesces en faisant le point dans ta tête. « C’est sans doute proche de la vérité, en vrai. J’suis à peu près sûre qu’on s’est déjà croisés avant sans même se calculer. » En tout cas pas directement. Y a eu des regards en biais, des idées préconçues et des rumeurs entendues, mais t’es à peu près sûre que c’est tout. A part quelques brèves interactions ici et là, tu le connaissais surtout par les “on dit” des soirées mondaines et un peu huppées que vous avez pu fréquenter. « T’es en train de me proposer de raconter la vérité en disant que je t’appréciais pas vraiment ? Ça va, ça le fait. » Il sourit et tu peux pas t’empêcher de l’imiter en haussant les épaules. « C’est toujours plus facile de mentir s’il y a un fond de vérité sur lequel s’appuyer. » Si la base est solide, ce qu’on construit par-dessus le sera tout autant ; les réponses qui en sortiront n’en seront que plus naturelles et faciles à vendre. « T’as un ex ? Du genre, si on dit qu’on s’est mis en couple de façon officieuse y’a un peu plus d’un an, ça pose un problème ? » « Pas vraiment. Personne de sérieux ou de suffisamment important pour que ça pose problème, quoi. » Ta vie amoureuse depuis que t’es à Brisbane est rapide à résumer. Y a eu ce type à la fac, cette nana pas longtemps après avec qui t’as un peu expérimenté sans trop savoir quoi en penser, et puis globalement quelques dates Tinder ici et là, jamais rien de significatif ou qui impliquait quoi que ce soit de plus que du fun. « Et au pire, l’excuse du couple libre ou d’un break momentané peut passer. » Et ce que vous voulez, visiblement, ce sont des fiançailles dont ça peut cliquer plutôt pas mal. Au final ça fait le coup classique de la jalousie un peu exacerbée de savoir l’être aimé en compagnie de quelqu’un d’autre, ce genre de chose. « Et toi ? » Tant qu’à faire, autant avoir le max d’info pour ne pas être surprise en cas de question gênante et non préparée. « Je comptais expliquer qu’on n’a pas pour vocation de se marier avant un moment. Parce qu’on est jeunes et parce qu’on a tout notre temps. » « Ouais, on fait les choses à notre rythme jusqu’à ce qu’on puisse plus. » Et à ce moment-là, quand ça fera trop longtemps pour être réellement crédible, ils pourront annoncer la fin de leurs fiançailles pour n’importe quel motif, prétendre rester amis et en bon terme. « Maintenant la grande question, » petite pause le temps de retourner te servir un verre d’eau. « Pourquoi on a rien dit à personne jusqu’à… Bein maintenant. » Enfin jusqu’à ce qu’il en parle à sa fratrie, vu que visiblement il a vendu la mèche avant toi. « T’as déjà dit quelque chose à ce sujet à ta famille ? » Il va vraiment falloir que t’apprennes leurs noms et que tu demandes quelques anecdotes à propos de chacun d’entre eux, histoire de faire genre que t’as beaucoup entendu parler d’eux. « Parce que ça peut être vraiment simple, genre on voulait être sûrs de nous avant d’en parler, on voulait se concentrer sur nos objectifs personnels et juste profiter de nos temps libres pour être nous deux parce qu’on savait que tout le monde allait s’en mêler, ce genre de chose. » Une tranquillité que vous n’aurez plus avant un moment.

D’un commun accord, ils tissent leur mensonge sur la vérité. « C’est sans doute proche de la vérité, en vrai. J’suis à peu près sûre qu’on s’est déjà croisés avant sans même se calculer. » Une fois de plus, il hoche la tête. Ils évoluent dans le même environnement depuis des années, cela ne serait effectivement pas une surprise si leurs chemins s’étaient déjà croisés. Simplement, et contrairement à ce qu’ils feront croire, il n’y a jamais rien eu entre eux quelque chose de semblable à un coup de foudre. Elle lui a tapé sur les nerfs plus qu’autre chose, et sans doute vice-versa. Maintenant, c’est justement parce qu’elle a au moins attiré son attention pour une raison qu’il lui propose aujourd’hui de l’épouser de la pire des manières qui soient, sans rien connaître d’elle. « Pas vraiment. Personne de sérieux ou de suffisamment important pour que ça pose problème, quoi. » Tant mieux. Il le pense fort mais se retient de le prononcer, conscient quil serait malvenu pour lui de se féliciter qu’elle n’ait jamais été en couple. Il lui souhaite de tomber amoureuse et d’être heureuse, là n’est pas la question, mais c’est tout de bien même  bien plus pratique pour eux que ce ne soit encore jamais arrivé. « Et au pire, l’excuse du couple libre ou d’un break momentané peut passer. » - « Tant qu’on peut s’en passer, on le fait. » Il tranche seul, certain que Cassandra tombera d’accord avec lui sans qu’il n’ait besoin d’argumenter. Ils savent tous les deux que la pente du couple libre est glissante. « Et toi ? » Rien qu’elle n’ait besoin de savoir pour le moment. « J’ai eu une seule vraie histoire. Mais c’était il y a plus de quatre ans donc… peu importe. » Il lui en parlera plus tard sans doute, mais il n’a pas le cœur à aborder le sujet Ruben pour l’heure. Tout ce qu’elle doit savoir, c’est que leurs histoires concordent.

« Maintenant la grande question. Pourquoi on a rien dit à personne jusqu’à… Bein maintenant. »
« On voulait vivre les choses à notre rythme. »

Il existe une réponse à tous les mensonges. Ils voulaient prendre le temps. Ils sont jeunes, alors ils voulaient prendre du recul pour savoir si leur histoire était assez forte et faite pour durer. Tout aurait pu être la vérité, à un mensonge près. « T’as déjà dit quelque chose à ce sujet à ta famille ? » Il relève son regard sur elle, ne sachant pas s’il a déjà merdé sans même s’en rendre compte. A bien y réfléchir, pourtant, la réponse s’avère être négative. « Rien à ce sujet, non. J’ai évité la question. » Il savait qu’ils allaient discuter des détails entre eux et qu’il ne pouvait pas prendre le risque d’élaborer une version différente en amont. Cassie lui avoue finalement un plan semblable au sien et il hoche la tête sans chercher à davantage entrer dans les détails. Le plan lui convient, leurs avis sont semblables, alors autant ne pas en discuter pendant des heures pour rien. « Tu parleras à Beyoncé pour qu’elle me fasse une place sur le canapé ? » Il demande, son regard posé sur la silhouette du chat qu’il observe déambuler avec grâce. Pour lui, ce sujet est le plus important, parce qu’il résume ce à quoi vont ressembler ses nuits pour les mois à venir - au moins.

Donc c’est vraiment en train d’arriver, t’es réellement en train de vendre ton âme en scellant un pacte pareil. T’as bien réfléchi à tout ça, pourtant, et tant que vous ne vous faites pas prendre, c’est tout bénef pour vous deux. « Tant qu’on peut s’en passer, on le fait. » « Vaut mieux, oui. » Ca évitera les bêtes erreurs susceptibles de vendre la supercherie en tout cas. « J’ai eu une seule vraie histoire. Mais c’était il y a plus de quatre ans donc… peu importe. » En silence, t’acquiesces. Pas d’inquiétude de ce côté là, donc. D’une certaine façon, c’est un soulagement, ça évitera de voir de parfaits inconnus débarquer pour tenter de reconquérir l’un ou l’autre. « On voulait vivre les choses à notre rythme. » « J’espère que t’es bon acteur. » Et qu’il sait improviser. Le plus important dans toute cette histoire, sera sûrement la communication. Si une information est donnée à quelqu’un susceptible de vouloir vérifier, il faudra accorder les violons histoire de rester sur la même longueur d’onde et ne pas éveiller les soupçons. « Rien à ce sujet, non. J’ai évité la question. » Un choix sûr avant d’avoir eu l’occasion de faire le point, de toute façon. En tout cas c’est bien, vous avez une façon de penser suffisamment similaire pour que ça fonctionne vraiment, et ça te rassure un peu quand même. « Tu parleras à Beyoncé pour qu’elle me fasse une place sur le canapé ? » Ca te fait doucement sourire, qu’il remette le véritable maître des lieux sur la table. S’il a un bon feeling avec les chats, tu ne vois aucun problème pour que ladite Beyoncé ne l’accepte pas comme son deuxième esclave humain. « T’auras pas besoin de squatter le canapé, on n’est pas des sauvages. J’ai une chambre libre mais c’est un peu le bordel, pour le moment. Ça sert surtout de stockage et de salle de jeu pour la chef des lieux, du coup faudra débarrasser un peu avant de pouvoir s’en servir. » T’as toujours voulu en faire une chambre d’amis ou un atelier, mais t’as jamais pris le temps de t’en occuper, bien trop peu présente dans cet appartement. Parlant de ça, tu te relèves et d’un geste de tête, l’invite à te suivre jusqu’à la mezzanine qui surplombe la pièce de vie. Sur le passage, tu lui indiques toilettes et salle de bain avant de t’arrêter devant une porte. La pièce derrière est suffisamment spacieuse pour en faire une chambre confortable, bien que pour l’heure elle soit majoritairement occupée par des cartons pas encore déballés. « Forcément c’est pas équipé ou agencé comme il faut mais on se débrouillera. Si t’as déjà des affaires à ramener, hésite pas. » Merde, t’as bien du mal à croire que t’es en train de te récupérer un colocataire à titre grâcieux slash fiancé slash allié. « D’ici là, le canapé se déplie, t’auras la place qu’il te faut. » A l’occasion tu lui montreras aussi où est rangé le linge et les draps et puis il pourra se débrouiller comme un grand pour faire son lit le soir. « J’dois avoir un double des clés qui traine, aussi. Ça pourrait être utile. » Éventuellement quoi, et puis comme ça il sera suffisamment indépendant pour que ça ne te dérange pas toutes les cinq secondes. Et dans tout ça, tu repenses forcément à ce que tu vas pouvoir dire à tes proches, comment tu vas leur en parler sans qu’ils se sentent vexés d’avoir été gardés dans le flou aussi longtemps. « J’vais appeler ma mère ce soir. » Pour le coup, tu penses à voix haute. « Et faudra que je vois quelques autres personnes, avant qu’on en parle publiquement. » Ca ne sera pas long, quelques jours tout au plus, t’as aussi besoin de temps pour te préparer mentalement à tout ce que ça va amener.