it’s all about time
Spencer Blackwell & @Malone Constantine  
lieu : dovercourt center

Y a un an, tu sortais de la clinique de désintoxication, sobre pour la première fois depuis des années et pourtant pas moins angoissée par ta capacité ou non à tenir le cap. Tu vas pas mentir, c’était dur. Ca l’est toujours sur bien des points et si au fil du temps t’as appris à essayer de demander de l’aide, c’est loin d’être toujours un automatisme. En grandissant, t’as toujours eu cette tendance à gérer tout par toi-même et à ne compter sur personne, tu partais toujours du principe qu’accorder ta confiance c’était te tirer une balle dans le pied et que ça finirait systématiquement par se retourner contre toi. Aujourd’hui, tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas t’enfermer dans ta bulle dès que tout devient trop compliqué à gérer et pour le moment, ça fonctionne plus ou moins. Ta partenaire t’aide sur bien des points, mais tu trouves plus facile d’en parler avec Malone ou d’autres gens rôdés à l’exercice. Au moins, t’as réussi à te rentrer dans le crâne que c’est pas le genre de situation que tu pouvais gérer seule.
Alors voilà, tu célèbres ta première année loin de toute substance narcotique et s’il t’es arrivé de déraper une ou deux fois sur quelques bouteilles, ça reste suffisamment anecdotique pour ne pas se focaliser dessus. Les réunions que tu fréquentais au moins une à deux fois par semaine au début ont fini par s’espacer, aujourd’hui ça tient plus du une à deux fois par mois qu’autre chose. Techniquement, tu n’es même pas tenue de continuer à venir, personne ne l’es mais tout le monde continue à venir même quand ça va mieux, juste pour continuer à avoir une forme de soutien et un endroit safe pour exprimer les éventuels moments de faiblesse ou au contraire, partager les moments forts qui rendent fiers de ne rien avoir lâché. Les habituels tours de table se font, y a vaguement une salve d’applaudissements qui se fait entendre lorsque t’annonce que ça fait un an que t’es clean et depuis le temps, les autres te connaissent suffisamment pour ne pas trop s’attarder et passer à la suite ; ils parlent d’une prochaine activité prévu, discutent des nouveaux projets d’une des nana présente ou encore des difficultés rencontrées par la famille d’un des participants. Toi tu continues d’écouter, d’intervenir lorsque nécessaire et t’es reconnaissante de ne pas être restée le centre de l’attention plus de cinq minutes. Lorsque la séance se termine, t’as toute de même le droit à quelques tapes sur l’épaules, des paroles d’encouragement ou encore des félicitations glissées brièvement et puis chacun repart vaquer à ses occupations.
Toi tu rejoins la table du fond parce que tu crèves d’envie de prendre un foutu café, t’appréhendes déjà le reste de la journée au boulot sans trop savoir te l’expliquer et tu ne sais pas trop comment te sentir face au parcours de l’année écoulée. Ni même face à celui qu’il te reste à tracer. Tu le sais, que ça ne sera pas une promenade de santé, t’as été suffisamment mise en garde et t’es parée à tout affronter, ou presque. Parce que le goût du café proposé ici est toujours aussi immonde et ça, c’est quand même dur à vivre. Tu te postes à côté de Malone, nez plissé dans une grimace délibérément exagérée. « J’aurai espéré avoir du café meilleur que d’habitude pour l’occasion. » Ou une petite bougie sur un des habituels sandwich triangle trop sec pour être réellement apprécié. Bien évidemment, il s’agit là d’une plaisanterie bien vite trahie par le sourire amusé étiré sur tes lèvres. Si le café n’est effectivement pas très fameux, il a au moins l’avantage d’être suffisamment dosé pour être efficace, en plus d’être gratuit. « Tu penses qu’on peut pas faire une requête pour avoir un truc décent ? » C’est juste histoire d’emmerder le monde et de râler gratuitement.

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@spencer blackwell

(c) harley

lieu: dovercourt center, toowong.

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Il y avait toujours certaines étapes de la vie qui étaient célébrées différemment, selon les habitudes et les coutumes des personnes. Certains mettaient l’accent sur les anniversaires et les naissances, les unions et mêmes parfois les désunions lorsque ces dernières permettaient d’être libérées d’un poids. Certains événements de cette sorte étaient même célébrés tous les ans, de manière répétitive et de façon plus ou moins importante selon l’étape qui avait été atteinte. La plupart de ces célébrations étaient en réalité surtout basées sur des événements heureux, qui marquaient de façon significative la vie d’une personne et surtout qui partaient d’une base joyeuse. Etre toxicomane voulait dire avoir de ces étapes à célébrer qui, elles, ne partaient pas d’une base saine - loin de là. Le chemin pour arriver à de telles célébrations était composé de positif, bien sur, mais la personne avait du traverser de sacrés épreuve pour en arriver là. Ce n’était pas juste fêter une arrivée dans ce monde - ce qui était presque ridicule finalement, tant personne n’avait choisi de venir au monde justement -, c’était marquer le coup pour montrer que vous aviez survécu une année de plus. Que vous aviez combattu vos démons avec assez de forces, que vous aviez donné assez de votre personne et mis assez d’efforts dans votre quotidien pour vous en sortir une année de plus sans déraper et retourner vos vieilles habitudes.

Ce n’était pas la première fois que Malone avait l’honneur de pouvoir célébrer une année de sobriété de la part de l’un de ses compagnons de route. Nombreuses avaient été les soirées de réunion qui avaient finalement tourné en célébration pour l’occasion, plus ou moins importante selon les personnes concernées; souvent, cela restait assez sobre car peu était apte à oublier complètement ce pourquoi ils célébraient. Aujourd’hui avait une saveur différente cependant, portait un manteau plus chaleureux. Lorsque Constantine porta son regard après la séance du jour sur Spencer, bien sur qu’il y avait une certaine pointe de fierté dans ce dernier. Ils n’étaient reliés par aucun lien de sang, ils n’avaient pas une histoire ou un passé en commun, mais dès la première fois que leurs chemins s’étaient croisés il avait ressenti le besoin de l’aider sans contre-partie et sans explication rationnelle, surtout. Peut-être parce-qu’il avait vu qu’elle avait les ressources nécessaires pour y arriver - peut-être surtout parce-qu’elle arrivait à lui rappeler tous ses frères et soeurs qu’il n’avait pas su protéger de lui-même avec les années, aussi, et qu’il voyait là inconsciemment une façon de se rattraper.

Après avoir salué les autres personnes présentes, Spencer finit par se diriger vers lui - ou plutôt vers la cafetière qui se trouvait à ses côtés, elle ne trompait personne -, et bien sur qu’instinctivement il étira un petit sourire lorsqu’elle finit tout de même pas prendre places à ses côtés. La grimace qu’elle abordait fièrement le fit déjà secouer quelque peu son visage. « J’aurai espéré avoir du café meilleur que d’habitude pour l’occasion. » Et bien sur que cela lui arracha un petit rire. « T’en attends beaucoup, va falloir revoir tes attentes à la baisse je crois. » Ce type de rassemblement aurait-il la même saveur si celle du café venait à changer, justement ? Malone n’était pas tout à fait sur - c’était presque une légende à lui-seul, le café d’ici, réchauffé un million de fois par jour mais gardant toujours sa belle couleur goudron. « Tu penses qu’on peut pas faire une requête pour avoir un truc décent ? » Il haussa un sourcil, mi-amusé mi-étonné. « T’es vraiment déterminée à lui faire sa fête pour de vrai, alors. » Il hocha son visage, croisa les bras sur son torse, fit semblant d’être très concentré pendant un instant alors qu’en réalité il se moquait gentiment d’elle avec humour. « Peut-être que si on casse le thermos et qu’on part rapidement en courant, on pourrait démarrer une révolte contre le café dégueu. » C’était une idée là comme une autre - de celles qu’il ne mettrait pas en place parce-qu’il ne s’agissait là qu’un trait d’humour.

Ne se défaisant pas de son petit sourire en coin, Malone finit cependant par plonger sa main dans la poche de sa veste pour en sortir un petit pochon en toile, d’une qualité assez médiocre il était vrai mais cela suffisant amplement pour servir d’emballage et pour cacher ce qu’il contenait le temps d’un instant; il finit par le tendre, après un dernier coup d’oeil et en essayant de se convaincre une dernière fois que c’était réellement une bonne idée, à Spencer. « Promis, c’est très cliché et vraiment pas grand chose. » Parce-que même s’il était toujours partant pour discuter de sujets légers et qui se prêtaient davantage à l’humour, Constantine n’oubliait pas que malgré tout aujourd’hui était un jour important pour la jeune femme et qu’il n’était pas question à ses yeux de ne souligner que c’était le cas. Il avait entendu d’autres participants la féliciter, mais il n’avait pas pris le temps de le faire de son côté depuis qu’elle était arrivée aujourd’hui ici. « Si ça te plait pas, fais au moins semblant le temps que t’es avec moi pour pas me vexer s’il te plait. » Le sourire était amical, sur les lèvres de Malone. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, ou quoi que ce soit qui pourrait avoir une connotation négative là où ils célébraient quelque-chose de positif pour Blackwell - alors y ajouter une touche d’humour était toujours la meilleure des solutions pour parvenir à un tel résultat, d’après lui. Dans le petit pochon qu’il déposa dans le creux de la main de la jeune femme, elle pourrait trouver une petit médaille gravée avec le 1 YEAR tellement significatif dans l’aventure de la sobriété. C’était un élément presque ridicule, mais Malone se souvenait parfaitement le jour où son propre parrain lui avait offert la sienne, et la façon dont il avait fini par l’accrocher à son porte clef de maison afin de l’avoir toujours en sa possession et d’être apte à se rappeler ce qu’il avait traversé pour réussir à en arriver là où il se teint aujourd’hui.

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Spencer Blackwell & @Malone Constantine  

Comme souvent, les effusions d’émotion c’est pas ton truc. T’as eu le droit à quelques félicitations accompagnées de tapes dans le dos, des gestes que tu n’apprécies pas forcément, toi qui est loin d’être tactile, mais tu fais l’effort de sourire quand même et d’acquiescer en lâchant quelques remerciements un peu plats. Un an, déjà, ça passe à une vitesse folle et tu sais très bien que t’es pas au bout de tes peines. C’est une première étape, une que tes camarades d’infortune estiment être suffisamment importante pour célébrer ça à leur façon. “C’est significatif, un cap important et tu peux être fière”, a commenté l’un deux, et si sur le principe tu le crois, ça a surtout tendance à te renvoyer à ta propre culpabilité d’avoir eu à le franchir. Ce sont tes mauvaises décisions de jeunesse, qui t’ont poussée sur cette voie, c’est ton égo blessé qui a refusé d’admettre qu’il y avait un souci à l’époque et rien de tout ça ne serait arrivé si t’avais été plus forte à l’époque. Bien évidemment, tu n’exprimes pas ce genre de pensées à voix haute, c’est un coup à ce qu’on te regarde avec des gros yeux et qu’on s’affole pour rien. Pas besoin de faire paniquer qui que ce soit, tu gères très bien comme ça et pour une fois ce n’est pas juste une façade que tu te donnes. « Tu déconnes, les prochaines réunions vont être ingérables s'il n' y a pas de café, aussi dégueu soit-il. » Tenter de retirer la caféine ou la nicotine à d’anciens addicts paraît être une extrêmement mauvaise idée. C’est suffisamment difficile de rester sur le bon chemin, si en plus de ça on leur enlève l’affreux goût du café premier prix, c’est effectivement la révolte assurée. A la rigueur, ça serait bien plus simple de retirer les petits sandwichs triangles tout secs ; certains se retrouveraient certainement à râler vite fait, mais ça ne sera pas aussi dramatique. « J’vais surtout songer à venir avec mon propre thermos, à force. » Le pire c’est que c’est même pas une si mauvaise idée que ça, y en a plein qui viennent là avec leurs propres boissons alors pourquoi pas se la jouer perso et s’octroyer le privilège d’un café digne de ce nom ? Le tout sera juste de ne pas trop en parler pour éviter que ça ne fasse le même effet qu’ouvrir un paquet de bonbons au milieu de tous ses petits camarades. « Peut-être même que j’pourrai partager si tu gardes l’info pour toi. » T’ajoutes en forçant un clin d’oeil, essayant tout de même au mieux d’adopter un air grave et sérieux, juste pour faire mine de sceller le deal avec Malone.
Ce dernier, l’air de bonne humeur, farfouille un instant dans sa veste pour en ressortir un emballage en tissu. Il te le tend et tu hausses légèrement les sourcils en récupérant le paquet, à la fois surprise et curieuse de savoir ce qu’il a prévu. Tu le fixes un moment avant de défaire le tissu pour y découvrir la fameuse petite médaille gravée. Un an, tu te répètes et tu ne sais toujours pas quoi en penser. Un part de toi veut être fière de l’accomplissement, mais l’autre refuse toujours systématiquement de prendre ça comme une véritable victoire. Ce qui te fait peur, surtout, c’est que ça soit le genre de chose qui te fasse relâcher tes efforts et que tout ça n’ai servi à rien. « Wow c’est- T’étais pas obligé, tu sais ? » Un peu distraitement, tu fais tourner la plaque de métal entre tes doigts, l’observant sous toutes les coutures alors qu’il n’y a absolument rien de particulier. « Tout le monde offre ça à ses filleuls ou c’est juste toi ? » Est-ce qu’il a pris la blague de la dernière fois au sérieux ou alors est-ce que c’est réellement une espèce de tradition qui se fait ici aussi et pas seulement dans les films ? T’aurais dû mieux prêter attention aux porte-clés des autres participants. « Merci, ça me touche beaucoup. » Probablement plus que ce que tu laisses apparaître, toi qui a toujours eu du mal à montrer tes émotions en public. Mais ça n’en reste pas moins vrai pour autant. « Du coup j’imagine qu’on va pas boire un coup pour fêter ça, hein ? » La blague est stupide, ce n’est pas le genre de sujet dont il faut rire, ici, mais c’est plus fort que toi. « T’as fait quoi, toi, pour ta première année de sobriété ? » Est-ce qu’il s’est payé un resto avec sa femme ou avec sa famille ? Est-ce qu’il a préféré rester seul et méditer sur l’année écoulée ? Ou peut-être s’est-il offert quelque chose, un cadeau de lui à lui ou un truc du genre.

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« Tu déconnes, les prochaines réunions vont être ingérables s'il n'y a pas de café, aussi dégueu soit-il. » Bien sur qu’il eut un petit rire qu’il ne sut retenir à ces paroles: elle avait on ne pouvait plus raison sur toute la ligne, malheureusement. Trop de personnes, rien que dans cette simple salle, lui en voudraient s’il en venait à casser le thermos commun qui leur apportait malgré tout un peu de joie à travers ces réunions - ce qui n’était pas négligeable, il en était parfaitement conscient. « Je me ferais maudire sur plusieurs générations je pense. » C’était surement là la réaction que lui aurait eu face à des personnes qui auraient tenté de jouer à ce jeu là, en tous cas; puéril, peut-être, et surement pas très utile mais il aurait convoqué toutes les sorcières de la région à l’époque si quelqu’un avait tenté de retirer le peu de petits plaisirs qui pouvaient exister à rester sobre. « J’vais surtout songer à venir avec mon propre thermos, à force. Peut-être même que j’pourrai partager si tu gardes l’info pour toi. » Ce fut un rire bien plus franc qui passa la barrière de ses lèvres en cet instant, avant qu'il ne mime le fait de fermer sa bouche à double tour. « Pour ce genre d’informations, je me la fermerai tu penses bien. » Oh, ils en rigolaient beaucoup en cet instant; mais en réalité, ce n’était pas bien plus différent que de garder le nom d’un bon dealer et de se limiter à le partager avec quelques personnes de confiance - si encore ces dernières pouvaient réellement exister dans le monde des addictions. Malone eut un frisson qui parcourut tout son dos, mais il tâcha de ne pas s’y attarder trop longtemps.

De toutes façons, il avait un autre sujet qu’il souhaitait réellement aborder avec Spencer aujourd’hui, car si elle était ici, en ces lieux en cette date précise, ce n’était pas totalement un hasard. Alors, avec toute la délicatesse dont il était capable - c’est-à-dire pas grand chose -, il lui tendit le petit pochon en tissu qu’elle finit par ouvrir. « Wow c’est- T’étais pas obligé, tu sais ? » - « Je sais. » Et tout était vrai: autant le fait qu’il ne soit pas obligé d’agir de la sorte qu’il était parfaitement au courant que ce soit le cas. « Tout le monde offre ça à ses filleuls ou c’est juste toi ? » Il inspira longuement, croisant les bras sur son torse, haussant presque les épaules de façon nonchalante. « Ca a jamais été une tradition ici. Disons que certains le font, d’autres non, ça dépend des personnes. » En somme, ce qu’il voulait dire à travers ses mots, c’était que l’initiative venait davantage de lui que d’une tradition à respecter. « Je trouvais ça important. Je sais que l’année a été difficile. » Elle l’était pour tous dans ces conditions là, bien sur; mais il voulait souligner qu’il avait pu voir les efforts qu’elle avait fait, et comment elle s’en sortait aujourd’hui à minima pour qu’il puisse lui remettre cette étape en version concrète entre les mains.

« Merci, ça me touche beaucoup. » - « C’est vraiment rien. » - « Du coup j’imagine qu’on va pas boire un coup pour fêter ça, hein ? » Malone lui accorda autant un petit regard réprobateur en coin qu’un sourire un brin amusé. « Tu peux oublier l’idée, ouais. » Pas de quoi prendre la mouche: il avait saisi l’humour.

« T’as fait quoi, toi, pour ta première année de sobriété ? » Oh, il aurait pu anticiper que la question allait tomber; après tout c’était là une façon légitime de la part de Spencer de renvoyer la balle dans son camp. Il était là pour témoigner de l’année de sobriété qu’elle avait accompli, mais l’inverse n’était pas vrai - et elle était en droit de se montrer curieuse quand à la façon dont lui avait pu marquer l’événement. Cependant, cette partie là faisait partie des choses dont Constantine n’était pas particulièrement fier - ou plutôt, cela le renvoyait à des moments et des décisions de sa vie qu’il regrettait amèrement désormais. Inspirant, puis soupirant tout autant longuement, il pinça ses lèvres. Toute trace d’humour avait disparu, bien sur. « J’ai pu revoir mon fils. » Le fait qu’il ait un enfant ne serait pas une nouveauté normalement pour Spencer, il l’avait déjà mentionné au cours d’une conversation ou d’une autre. Elle n’avait peut-être pas la notion que ce dernier était déjà né lorsqu’il avait plongé, en revanche. « C’est la carotte qu’a utilisé ma femme pour m’aider à m’accrocher. Je sais pas encore si je dois la remercier ou la maudire, en vrai. Mais ça empêche pas que j’ai tenu la première année en me disant que je reverrai le petit une fois que j’aurais réussi à aller au bout du temps imparti. » Son regard avait glissé sur ses mains qui jouaient l’une avec l’autre, là où il aurait préféré ne pas montrer en réalité la moindre nervosité. Malone avait l’impression que la scène était encore toute fraiche dans son esprit, alors que plusieurs années s’étaient écoulées depuis. « Si je tenais et que j’atteignais un an en étant sobre, elle me laissait revoir le petit. Alors j’ai obéi, parce-qu’il est le plus important dans tout ça. » Annie était importante aussi, mais Oscar avait toujours été la personne pour qui il aurait tenu tout le reste de sa vie ensuite - personne n’avait réussi à être suffisant avant, mais il avait mis les efforts nécessaires pour que ce soit le cas pour la suite de l’aventure.

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« Je me ferais maudire sur plusieurs générations je pense. » Clairement, oui. On déconne pas avec le café ou qu’importe le substitut dont abusent tous les anciens addicts. Si c’est pas ça c’est la clope ou le travail ou le sport, parfois tout en même temps du moment qu’ils y trouvent leur compte et restent sobres pour rendre leurs proches fiers d’eux. « Pour ce genre d’informations, je me la fermerai tu penses bien. » « Parfait, on a un deal alors. » A savoir du café meilleur que celui proposé en échange de son silence. Juste grossir le trait, tu tends ta main dans sa direction pour sceller le pacte.
Et puis il la sort, sa fameuse surprise, la petite médaille pourtant si significative qui marque une première étape ; un an. Un an sans joint, sans cachet, sans aiguilles, sans rien pour abrutir l’esprit et oublier la réalité. Un an qui a paru être une éternité alors que finalement, ce n’est que quelques mois et qu’à l’échelle d’une vie, ce n’est rien du tout. « Ca a jamais été une tradition ici. Disons que certains le font, d’autres non, ça dépend des personnes. » Rien d’officiel, donc. Mais comme on dit, c’est l’intention qui compte et ce que ça signifie, qui est important. « Je trouvais ça important. Je sais que l’année a été difficile. » « Ouais, c’était… Éprouvant. » C’est bien le mot. Entre les doutes constants, les remises en question et tout le reste, c’était parfois compliqué de se projeter aussi loin que “dans un an”, « mais hé, on y est, finalement. » Et pour fêter ça, quoi de mieux qu’une vanne à la con. « Tu peux oublier l’idée, ouais. » Vraiment, tu vois pas pourquoi. Rien de tel que de se retrouver autour d’un verre en tant qu’anciens narcotiques tout juste sobres et pas encore tout à fait acclimatés à un nouveau mode de vie plus sain, qu’est-ce qui pourrait mal se passer, franchement ? Tu hausses les épaules avec ton petit sourire amusé par ta propre vanne, et puis tu rebondis sur ce qu’il a bien pu faire pour célébrer sa première année sans rien dans le système. « J’ai pu revoir mon fils. » « Oh. » Oh. Way to go, Spencer, t’aurais pas pu mettre les pieds dans le plat encore plus que ça pour le coup. « C’est la carotte qu’a utilisé ma femme pour m’aider à m’accrocher. Je sais pas encore si je dois la remercier ou la maudire, en vrai. Mais ça empêche pas que j’ai tenu la première année en me disant que je reverrai le petit une fois que j’aurais réussi à aller au bout du temps imparti. » Donc à la base, il l’a fait pour cette raison, un peu comme toi tu l’as fait pour ta partenaire. Enfin dans ton cas, elle ne t’a pas posé d’ultimatum ou ce genre de chose, elle t’a accompagnée tout au long du chemin, a fait preuve de plus ou moins de patience et a fait de son mieux pour rester compréhensive à ton égard. Dans ce genre d’histoire, les proches souffrent tout autant que les premiers concernés ; ils assistent à la longue et lente chute, restent impuissants à tout ça et malgré tous leurs efforts, ils demeurent inexorablement moins importants que le besoin de consommer drogue ou alcool. Le déclic ne vient pas d’eux, ils ne peuvent que prier et supplier que ça arrive un jour, quitte à menacer et à utiliser sans vergogne les points faibles. C’est triste de devoir en arriver là, mais eux aussi, savent que c’est le seul moyen de peut-être créer une prise de conscience suffisante. « Si je tenais et que j’atteignais un an en étant sobre, elle me laissait revoir le petit. Alors j’ai obéi, parce-qu’il est le plus important dans tout ça. » Tu ne demandes pas qui est ce “elle” dont il parle, ça paraît plutôt évident qu’il s’agit de la mère de l’enfant, ex-femme ou ancienne compagne, tu n’en sais rien, toujours est-il que la situation a été tout sauf simple, pour lui. C’est facile à deviner au ton de sa voix, à la posture qu’il adopte même s’il fait beaucoup d’efforts pour garder la face. A peu de choses près, t’as presque l’impression de te retrouver face à un miroir ; t’observes le reflet de quelqu’un qui a fait un paquet d’erreurs et qui en a payé le prix, tu vois quelqu’un qui a continué à se battre malgré les difficultés et les embûches, et juste pour ça, tu ne peux qu’admirer la robustesse dont il a fait preuve. « Il s’en souviendra, tu sais. Que tu t’es battu pour lui et tout ça. » T’as oublié l’âge exact de son fils, de mémoire c’est quelque chose comme une petite dizaine d’années et encore, t’es pas tout à fait sûre. Ce que tu sais, en revanche, c’est que le gamin est suffisament grand pour comprendre que son père a traversé une période difficile et qu’il s’est battu malgré tout. Bien évidemment, il reste encore trop jeune pour saisir tous les détails mais ça viendra en temps voulu. Et, pour éviter de s’attarder sur un sujet qui n’est pas forcément le plus confortable pour lui, tu te râcles légèrement la gorge en prenant un virage à 360 dans la conversation. « L’autre fois t’as parlé d’une asso dans laquelle tu passais du temps comme bénévole, » c’était pas spécifiquement en ces termes là, mais qu’importe, « ça consiste en quoi, exactement ? » T’as jamais foutu les pieds dans ce genre d’endroits pour aider qui que ce soit, t’as aucune idée de ce qui s’y fait réellement ou des profils recherchés. En toute franchise, t’es pas foutue de faire grand chose à part peut-être la bouffe, et encore, t’as jamais enfilé ton tablier pour nourrir tu ne sais combien d’inconnus.

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« Parfait, on a un deal alors. » Elle lui tendit la main pour sceller leur pacte et il la saisit sans même y réfléchir un seul instant: ce n’était qu’une façon de parler, qu'une manière de détourner la conversation d’un sujet bien plus réel, mais ça lui allait de partir sur cette idée là dans un premier temps. C’était agréable, d'avoir une discussion avec une pointe de légèreté de la sorte. C’était agréable mais ce n’était pas que pour cela que Malone était venu ici aujourd’hui, car bien sur il n’avait pas oublié que c’était là une date importante dans le calendrier de Spencer; et il comptait marquer le coup à sa façon. Ce n’était pas grand chose, trois fois rien promis, mais il lui semblait important qu’elle puisse se rendre compte que d’autres personnes voyaient ses efforts et prenaient ces derniers en considération. Souvent, c’était cette dernière qui manquait de trop à l’appel. « Ouais, c’était… Éprouvant. » Il hocha un brin la tête alors qu’il pinçait une petite moue à son visage: il savait, il connaissait, il était passé par là. « mais hé, on y est, finalement. » Il inspira longuement, hochant un brin la tête. « On y est ouais. Tu y es, surtout. » Parce-que même s’il avait été là le long du chemin également, ce n’était pas la même chose lorsqu’il s'agissait d'un spectateur que de la personne principalement concernée - encore une fois, connaissance de cause pour Constantine. « Il a fallu que tu crois en toi un peu plus fort, mais t'as réussi. » Parce-que comme beaucoup d’autres avant elle, il avait fallu qu’elle se raccroche à l’idée qu’elle était tout à fait capable d’y arriver pour justement réussir à aller au bout de l’idée.

L’objectif auquel s’était rattaché Malone, lui, avait un côté bien personnel que la jeune femme n’aurait pas pu anticiper en lui posant la question avec un brin d’humour; tant parce-qu’il n’en parlait pas, que parce-qu’elle n’était pas dans le même cas de figure. « Oh. » Il étira un petit sourire rassurant. « Tu t’attendais pas à ça comme réponse hein. » Et il préférait user d’un brin d’humour plutôt que de partir dans un élan de mélancolie - le moment n’était pas tant bien choisir pour agir de la sorte. Certes, c’était là une sujet qui le touchait particulièrement, même après tout ce temps écoulé, et qui le renvoyait à des souvenirs pas toujours facile à garder en mémoire. Mais il ne laissait plus cette partie là ternir ce à quoi il avait eu accès par la suite de part les efforts qu'il avait fourni pendant cette année là, justement. « Il s’en souviendra, tu sais. Que tu t’es battu pour lui et tout ça. » Malone esquissa une petite moue. « Un jour peut-être oui. Quand il aura toute l’histoire et qu’il pourra comprendre, il aura certains souvenirs qui remonteront à la surface de cette période là. » Ces derniers ne seraient pas tous très joyeux, malheureusement, mais il aurait de quoi comprendre que son père avait fait les efforts nécessaires pour lui - et ce n’était pas rien, pour un enfant.

« L’autre fois t’as parlé d’une asso dans laquelle tu passais du temps comme bénévole, ça consiste en quoi, exactement ? » Aux mots prononcés cette fois-ci par la jeune femme, Constantine haussa un sourcil étonné en orientant son visage dans sa direction. « Parce-que tu m’écoutes pour de vrai parfois quand je te parle ? » Il avait un air mutin accroché à son visage, une étincelle espiègle dans le regard également. Croisant les bras sur son torse, il s’adossa complètement à la chaise dans laquelle il était assis, prennent une longue inspiration. « Je pensais pas que ça t’intéresserait. » Mais. « Mais je suis content que ce soit le cas. » Parce-que donner un peu de son temps dans ce type d’environnement ne pouvait être que bénéfique pour elle; occuper son temps pour le donner à d’autres dans le besoin lui permettrait peut-être aussi de se rappeler plus facilement d’où elle venait et ce qu’elle avait parcouru, et le mérite qu’elle avait de s’en être sortie de son côté. « On donne un coup de main à ceux dans le besoin. Les pauvres, les sans-abris. » Il pencha son visage, plissant le nez un instant. « Contrairement aux idées-reçues, les deux sont pas systématiquement liés. » Il y connaissait malheureusement quelque-chose: il avait failli se retrouver à la rue mais pas parce-qu’il n’avait pas de quoi payer un logement, mais parce-qu’il n’était pas assez régulier dans les paiements de ce dernier et dans sa gestion de sa vie quotidienne, arrivé quelques semaines avant son overdose. « On aide pour des distribution de repas, pour trouver des logements, c’est assez large en vrai. » Son regard se posa sur Spencer, haussant un sourcil, intrigué. « Tu veux te mettre au bénévolat ? » Aucune trace d’humour ou de moquerie dans sa voix, simplement un étonnement positif de sa part.

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Spencer Blackwell & @Malone Constantine  

« On y est ouais. Tu y es, surtout. » Maintenant le tout, c’est d’y rester. On t’a prévenue que c’était sans doute la partie la plus compliquée, que chaque jour ça allait te demander un peu plus de volonté, mais qu’au bout du chemin, chaque effort serait récompensé. C’est pas foncièrement motivant, pour toi qui n’a jamais su prévoir sur le long terme, t’as toujours été du genre à agir sur un coup de tête et à regretter plus tard. Aujourd’hui, tu fais de ton mieux pour changer ça et c’est compliqué. Reste à savoir si ça va durer. « Il a fallu que tu crois en toi un peu plus fort, mais t'as réussi. » Pour l’instant, oui. « Pour une fois j’avais un peu de motivation, ouais. » Tant qu’elle reste avec toi, ta motivation, tout va bien aller. Du moins t’y crois suffisamment pour que ça soit vrai.
« Tu t’attendais pas à ça comme réponse hein. » « Pas vraiment. » Mais tu comprends, si ta situation n’est pas tout à faire la même que la sienne, la technique de la carotte reste efficace pour les pauvres hères dans votre genre, ceux qui pensent aux autres avant eux. Il aurait pu te dire qu’il l’a fait pour lui, qu’il a soudainement pris conscience qu’il finirait par en mourir s’il continuait sur cette voie là, mais non. Il avait une motivation extérieure, comme toi. « Un jour peut-être oui. Quand il aura toute l’histoire et qu’il pourra comprendre, il aura certains souvenirs qui remonteront à la surface de cette période là. » Nul doute que ça sera une de ces périodes compliquées à vivre. « Au final, ça en vaudra le coup. » A t’écouter, on pourrait penser que t’es celle qui est là pour donner des conseils alors que pas du tout. C’est juste un fait ; si ta mère t’avais moulte fois fait la promesse de changer et qu’elle avait réussi, tu t’en serais souvenue et t’aurais sûrement pardonné. Tu l’as souhaité tellement de fois, mais rien, pas le moindre effort. Alors ouais, le fils de Malone saura s’en souvenir, peut-être qu’il sera en colère pendant une période, qu’il ne comprendra pas tout à fait ce par quoi il est passé, mais il s’en souviendra.
Sur un autre sujet, t’essayes de t’intéresser à ce que toi tu peux faire, pour aider. Forcément, tu ramènes sur le tapis un des sujets abordé précédemment par Malone. « Parce-que tu m’écoutes pour de vrai parfois quand je te parle ? » « Ca m’arrive, oui. » Tu ne peux pas retenir ce petit sourire amusé qui s’étire sur tes lèvres alors que tu hausses les épaules d’une manière désinvolte. « Je pensais pas que ça t’intéresserait. Mais je suis content que ce soit le cas. » Honnêtement, toi non plus. « On donne un coup de main à ceux dans le besoin. Les pauvres, les sans-abris. Contrairement aux idées-reçues, les deux sont pas systématiquement liés. » En silence, tu hoches la tête. « On aide pour des distributions de repas, pour trouver des logements, c’est assez large en vrai. » « Je vois… Et toi tu fais quoi dans tout ça ? » Est-ce qu’il est conseiller ou a-t-il un tout autre rôle qui lui demande moins d’investissement personnel ? « Tu veux te mettre au bénévolat ? » Doucement, t’acquiesces en réfléchissant bien à ce que tu vas dire ensuite. Sans trop avoir envie d’en dévoiler, tu commences pourtant par une confidence dont il doit sûrement se douter. « J’en ai profité un peu, de ce système là. » A une époque t’allais dans ce genre d’associations pour trouver à manger ou pour avoir de quoi te soigner quand t’étais malade. Rien que ça, ça te demandait un effort considérable, t’y allais la tête rentrée, le regard bas pour éviter qu’on te remarque, tu te retapais un peu dans un centre d’accueil d’urgence et puis tu disparaissais à nouveau quand on commençait à poser trop de questions. C’était pas leur faute, vraiment, t’avais beau être dans le besoin mais t’étais pas foutue pour autant de laisser ta fierté de côté trop longtemps pour recevoir l’aide adéquate. Et ça, ils n’y pouvaient rien. Si quelqu’un ne veut pas être assisté, ils n’y a rien qu’ils puissent faire pour l’y obliger. Sans doute qu’ils ont l’habitude, des fortes têtes trop engoncées dans leurs problèmes pour admettre qu’ils ne s’en sortiront pas seuls, mais ça ne doit pas rendre la chose plus facile pour autant. « C’est sûrement la bonne chose à faire, de rendre la pareille. » D’apaiser un peu ta conscience en donnant comme t’as pu recevoir. Bien évidemment, t’es pas le genre de personne qui ira donner des conseils et puis t’as sans doute pas le profil recherché pour ce genre de tâche, mais tu peux filer un coupde main en distribuant de la bouffe à ceux qui viennent en chercher. « Et puis j’te l’ai dit, que j’avais besoin de m’occuper. Autant faire quelque chose d’utile. » Entre le boulot, le sport, ta vie de couple et ça, t’auras bien de quoi te fatiguer le corps et l’esprit pour éviter de trop penser à ce qui te manque toujours un peu, dans le fond. Te concentrer sur des tâches répétitives, mettre en place un quotidien bien rôdé et ne laisser que peu de place au hasard, c’est pile ce qu’il te faut. Et puis qui sait, peut-être même que tu pourras aimer ça, venir en aide aux autres. Ca te changera un peu de tes vieilles habitudes qui consistaient trop souvent à prendre sans s’inquiéter des conséquences.

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Peut-être qu’ils pouvaient tous deux être témoins des efforts que Spencer avait pu fournir pour en arriver là, mais comme cela était souligné par Malone: c’était elle qui avait réussi à accomplir ce chemin là. Elle, personne d’autre - car personne n’aurait pu évoluer à sa place. Bien sur qu’elle n’avait pas été complètement seule tout au long du chemin, mais il fallait rendre à César ce qui appartenait à César - c’était important dans ce type de situation, et surtout pour la suite. « Pour une fois j’avais un peu de motivation, ouais. » - « Elle a de la volonté, ta motivation. C’est bien. »

« Pas vraiment. » - « Ca fait toujours son petit effet. » Pas parce-que ce n’était pas possible qu’un addict comme Malone ait un enfant, mais parce-que souvent il était plus simple que ce ne soit pas le cas: ça évitait les dommages collatéraux. En l’occurence, cela lui avait au moins servi de moteur pour s’en sortir lorsqu’il avait côtoyé de trop près le point de non retour, c’était déjà mieux que rien. Oscar aurait surement du mal à comprendre lorsqu’il serait en âge de comprendre pourquoi son père avait plongé dans un premier temps, mais au moins Malone serait désormais sobre et en capacité de répondre à ses questions. « Au final, ça en vaudra le coup. » Il inspira longuement, opinant presque de façon timide du chef. « Tant que je peux être à ses côtés, ça vaut le coup. » Et c’était tout ce qu’il y avait à retenir dans cette histoire, finalement.

« Ca m’arrive, oui. » Le sourire amusé qu’elle ajouta à ses paroles en étira un du côté Constantine également, alors qu’il secouait quelque peu sa tête. « Incroyable. » Il dramatisait un peu la situation: bien sur que Spencer l’écoutait de temps à autres, sinon ils n’en seraient pas exactement là où ils en étaient aujourd’hui. Surtout: il ne prendrait pas le temps de lui donner davantage d’explications concernant sa question comme il était en train de le faire. « Je vois… Et toi tu fais quoi dans tout ça ? » - « Du très simple. » Il n’avait pas mille et une capacités à mettre à disposition, pas dans la branche de l’association dans laquelle il était catégorisé pour le moment.  « J’aide à distribuer les repas. Je fais les maraudes. J’aide à l’association pour la préparation et la gestion de tout ça quand y’a besoin d’un coup de main. » Il haussa les épaules, comme si ce n’était pas grand chose - alors qu’il savait que ce n’était pas rien justement. Parce-que comme Spencer ajouta par la suite: « J’en ai profité un peu, de ce système là. » C’était quelque-chose qu’il avait lui aussi connu. Malheureusement, il avait eu tendance à ajouter en règle générale quand on lui posait la question, car il aurait préféré ne pas en arriver jusqu’à se retrouver dans ce type de situation là justement. Alors bien sur, il comprenait on pouvait mieux la situation de la blonde à ses côtés; raison pour laquelle le regard qu’il tourna dans sa direction était empli de compassion et de compréhension. « T’as eu besoin d’avoir recours à quoi, toi ? » Il tournait ses mots de cette façon, de sorte à ce qu’elle comprenne qu’elle n’était pas la seule et qu’elle n'avait pas à avoir honte d’en parler. Il espérait en tous cas qu’elle n’aurait pas honte de mettre des mots sur les maux.

« C’est sûrement la bonne chose à faire, de rendre la pareille. » - « C’est toujours une bonne chose, oui. » - « Et puis j’te l’ai dit, que j’avais besoin de m’occuper. Autant faire quelque chose d’utile. » Peut-être que le sourire de Malone fut un brin attendri, tout autant qu’il était amusé en cet instant. « J’ai l’impression de me voir y’a quelques années. » Parce-qu’il tentait d’être partout et nulle part à la fois pour combler les espaces blanc de son emploi du temps, pour être sur de ne pas se retrouver seul face à ses pensées et à son manque. Aujourd’hui c’était toujours un peu le cas, il n’y avait qu’à voir le peu de temps libre qu’il s’autorisait, mais disons qu’il arrivait davantage à le camoufler désormais. « Tu voudrais donner combien de ton temps à ce type de bénévolat ? » Il haussa légèrement un sourcil.

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Spencer Blackwell & @Malone Constantine  

Parler des motivations de l’un ou de l’autre, ça revient forcément à faire des comparatifs. Bien sûr, le but n’est pas de déterminer lequel est le plus légitime ou a les meilleures raisons à exposer, non, c’est plus un moyen de tenter de se trouver des points communs autres que ceux qui touchent à la drogue et aux sujets qui fâchent. « Elle a de la volonté, ta motivation. C’est bien. » Elle est plutôt du genre têtue, oui, et si elle ne sait pas toujours comment t’accompagner ou t’apaiser, elle est toujours là et c’est ce qui compte. Le pire dans tout ça, c’est sans doute tous les regrets que tu as de lui imposer tant d’horreurs. T’acquiesces doucement en souriant, n’ajoutant rien de plus à ce sujet pour cette fois. D’ailleurs parlant de motivation, la sienne te prend un peu au dépourvu alors même que ça paraît être la plus logique. Peut-être que si toi aussi, t’avais un enfant à charge t’aurais tout donné pour être un parent sur lequel il puisse compter. Ou alors t’aurais été une figure d’autorité au moins aussi déplorable que ta propre mère l’a été. « Ça fait toujours son petit effet. » Tu souffles un léger rire amusé en opinant du chef. « Tant que je peux être à ses côtés, ça vaut le coup. » Tout pareil, t’as envie de dire sans pour autant l’exprimer à voix haute, il doit déjà s’en douter.
« Incroyable. » Un petit sourire amusé se dessine tandis que tu hausses les épaules, prenant l’air de rien pour avoir l’air toujours plus innocente. C’est bon enfant, comme échange, et ça a au moins l’avantage de te faire penser à autre chose l’espace d’un instant. « Je rêve ou tu te moques de moi ? » Toi aussi tu dramatises complètement la situation, surtout dans la mesure où tu sais très bien que t’es pas du tout la plus attentive la plupart du temps. Tu le taquines uniquement pour le plaisir de le faire avant d’essayer de te renseigner un peu plus. « Du très simple. J’aide à distribuer les repas. Je fais les maraudes. J’aide à l’association pour la préparation et la gestion de tout ça quand y’a besoin d’un coup de main. » Ca, c’est le genre d’aide qui est dans tes cordes. « T’as eu besoin d’avoir recours à quoi, toi ? » Trop de choses. « La bouffe, surtout. Quelques jours dans un centre d’accueil, parfois. » Même si ça restait bien plus rare. Ce genre d’endroit avait tendance à te filer des frissons d’horreur et tu ne t’y es jamais sentie en sécurité. Et puis de toute manière, les places étaient limitées et c’était rare qu’il y en ait. Dans tout ça, tu n’as jamais approché le côté juridique et autres aides du genre proposées par les différentes associations ; une partie de toi était toujours convaincue que tu pouvais t’en sortir seule et ne devoir rien à personne. Ça n'a pas été faute de voir les intervenants proposer un coup de main à chaque passage, mais tu trouvais toujours un moyen de dédramatiser et de faire comme si ta situation n’était pas si grave. “C’est rien, je suis juste short en argent ce mois-ci” alors que t’en avais juste pas. Mais dans tout ça, tu n’as pas manqué de remarquer la formulation de phrase de Malone, l’air de dire que lui aussi est passé par là. « Toi ? » A quelle fréquence et pour quelles raisons en est-il arrivé là, lui aussi ? A quel moment s’est-il décidé à tenter d’avoir de l’aide ?
« C’est toujours une bonne chose, oui. » Les plus pieux iront même jusqu’à dire que Dieu te le rendra et ça te fait doucement sourire parce que ce n’est clairement pas le genre de choses auxquelles tu crois. « J’ai l’impression de me voir y’a quelques années. » « Quoi, toi aussi tu cherchais tous les prétextes pour trouver des trucs à faire ? » Un sacré défi, que de tenir un rythme où on laisse peu de moments pour avoir un temps mort, et en toute honnêteté tu ne sais pas comment tu fais ni même comment ton entourage arrive à suivre la cadence. C’est sans doute stupide, mais tu te dis que plus t’es fatiguée autant physiquement que mentalement, moins ça laisse de place aux instants de reflexion qui risquent de mener à une rechute. Si ça se trouve, c’est contre-productif au possible. « Tu voudrais donner combien de ton temps à ce type de bénévolat ? » Tu n’y as pas vraiment réfléchi, à vrai dire. « Je sais pas ? C’est quoi le temps minimum ? Genre on peut pas commencer par une heure ou deux par semaine ? » Et peut-être voir pour plus une fois que t’auras pris tes marques et que tu te seras rendue compte qu’aider les gens est suffisamment gratifiant pour que t’aies envie d’y retourner et de t’investir. Si ça se trouve tu vas détester ça ou te retrouver trop impliquée émotionnellement avec certaines personnes sans même le vouloir. C’est un risque et tu le sais, c’est le genre de chose qui te tombe dessus et généralement, tu ne contrôles rien. Pas pour rien que tu as (presque) toujours évité de t’investir émotionnellement. « J’vais pas mentir, j’irai probablement pas dans la team qui donne des conseils et tout mais genre… Les repas ou les trucs où y a besoin de bras, je peux aider. » Faire un minimum, quoi.

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« Je rêve ou tu te moques de moi ? » Alors bien sur qu’à son petit commentaire, il étira un sourire amusé. « J’oserais pas, voyons. » Bien sur qu’il oserait et bien sur qu’il était gentiment en train de le faire; il se permettait parce-que leur conversation se passait bien et qu’ils arrivaient à garder cette touche de légèreté qui faisait du bien alors que les sujets abordés ne l’étaient en rien, légers. C’était là une faculté qui était importante à intégrer au bout d’un moment; il y avait parfois certaines conversations qui ne méritaient pas un ton grave même si elle comportait des éléments qui pouvaient l’être. En rire n’était pas une solution ou une manière à prendre en permanence, mais cela rendait parfois certaines choses plus aisées à aborder. « La bouffe, surtout. Quelques jours dans un centre d’accueil, parfois. » Malone était plutôt content qu’elle lui réponde cette fois-ci avec facilité et honnêteté; c’était là ce qu’il avait toujours voulu instaurer auprès de Spencer. Mais surtout: il était content de voir qu’elle ne cherchait pas à sortir de cette conversation, submergée par une certaine honte ou tout autre ressenti qui serait ici tout à fait justifié mais qui ne serait pas utile. Il connaissait, il avait côtoyé - il savait parfaitement de quoi il en relevait. « Toi ? » Comme le prouva rapidement la réponse qu’il apporta à la question retournée de la jeune femme, après s’être permis une longue inspiration. « Beaucoup la bouffe aussi, parce-que j’étais pas capable de tenir un travail et que j’avais plus de revenus. » Il avait bien sa retraite de militaire, mais cette dernière était presque risible et lui suffisait seulement à courir d’autres dépenses qu’il n’avait pas spécialement besoin de préciser, Spencer pouvait les deviner seule. « J’ai côtoyé les centres d’accueil aussi un peu, surtout les hébergements d’urgence parce-que j’ai pas capable sur la fin de tenir mon logement correctement. » Ce dernier avait d’ailleurs failli définitivement lui être retiré, si cela n’avait pas été pour son overdose qui avait finalement tout changé. « J’aurais pu demander de l'aide à mes proches, mais je voulais pas être dans leurs pattes. J’avais pas envie qu’ils mettent leur nez dans mes affaires, aussi. » Parce-que même si à cette époque là il était évident pour tout le monde qu’il était en proie à un problème qui ne partirait pas par magie u jour au lendemain, il avait toujours tenté de garder cela le plus pour lui possible. Echec cuisant, ne pas se douter de cette partie là.

Il finit par étirer un petit sourire après s’être extirpé de ces souvenirs là. « Tu vois, on peut rien s’en sortir même si on a été très bas un jour. » Parce-qu’il considérait que lui s’en était bien sorti - assez en tous cas pour donner l’exemple à d’autres désormais. Assez aussi pour tenter de rendre la pareille, si jamais cette partie là était véritablement possible. C’était en tous cas pour cette raison là qu’il avait commencé à se plonger corps et âme - et temps libre, surtout - dans ce type d’association et d’activité. « Quoi, toi aussi tu cherchais tous les prétextes pour trouver des trucs à faire ? » Peut-être que la remarque de Spencer le fit sourire bien plus qu’il ne l’aurait voulu - il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit autant perspicace et directe sur cette partie là d’une histoire qu’ils connaissaient tous les deux bien désormais. « C’est toujours le cas, en vrai, mais ouais je cherchais tous les prétextes pour faire quelque-chose de mes mains. Ca m’occupait l’esprit. » Oh, c’était l’avantage de ces conversations là: il n’y avait pas besoin d’expliquer le pourquoi, puisqu’il était compris par tous. « J’vais pas mentir, j’irai probablement pas dans la team qui donne des conseils et tout mais genre… Les repas ou les trucs où y a besoin de bras, je peux aider. » - « C’est toujours ça de pris. » Il tourna son regard vers elle. « Pour l’asso. Pour toi aussi. » Parce-que tout le temps qu’elle pourrait passer sur place serait du temps investi avec utilité et du temps qu’elle ne passerait pas à faire autre chose, surtout. Cela ne pourrait pas remplacer certaines envies complètement où certaines pensées qui pouvaient être quelque peu envahissantes, mais au moins pendant un temps supplémentaire dans la semaine elle aurait autre chose sur quoi concentrer son énergie. « Tu veux que j’en parle à mon responsable ? » Parce-qu’il n’était pas celui gérant les allées et venues des bénévoles; il ne voyait pas une seule raison pour laquelle cela ne fonctionnerait pas pour elle, mais malgré tout il avait toujours été de ceux respectant au mieux la hiérarchie malgré tout. Il haussa les épaules. « Y’a de fortes chances pour qu’il me dise de me démerder pour te montrer comment ça marche, au moins une fois, avant que tu t’engages. C’est comme ça que ça a fonctionné les autres fois. » Quand quelqu’un s’était présenté pour aider et que Malone avait été dans les parages. « Tu devras me supporter un peu plus de temps par semaine, du coup. » Il avait un petit sourire amusé - mais ce n’était là que pour garder cette même vague plus légère à laquelle ils s’étaient accrochés pendant toute leur conversation. « Promis je suis moins chiant là bas. » Parce-qu’il ne serait pas sur place pour la surveiller mais parce-qu’ils existaient d’autres personnes qui comptaient sur lui, qui comptaient sur eux - et c’était sur cette partie là que Malone se concentrait. « Et comme pour ici: j’ai pas donné des conseils de suite là bas non plus. T’es pas obligée. On manque de bras pour tout de toutes façons alors personne te fera chier sur ce point là. »

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Spencer Blackwell & @Malone Constantine  

Les vannes fusent, ça détend l’atmosphère et c’est pile ce qu’il faut pour que la remise de badge slash médaille slash pins n’ait pas l’air trop solennelle. Toi en tout cas, ça te convient très bien comme ça. T’as un token à ajouter à ton porte-clés, un truc un peu significatif sans que ça soit trop bling-bling et qui pourra, d’un seul coup d’oeil, te rappeler le chemin déjà parcouru. Un pas de plus, diraient certains. « J’oserais pas, voyons. » L’air faussement outré s’intensifie, dévoilant à nouveau tes maigres talents d’actrice aux yeux de ton mentor. Et puis bien vite, la discussion se recentre sur des sujets plus sérieux et moins enclins à la plaisanterie, tu te confies juste assez pour en dévoiler un peu, mais pas suffisamment pour tout étaler. Qui se ressemble s’assemble, il paraît, et c’est probablement la raison pour laquelle tu oses commencer à t’ouvrir. « Beaucoup la bouffe aussi, parce-que j’étais pas capable de tenir un travail et que j’avais plus de revenus. » C’est sans doute pas pour rien qu’ils t’ont collé Malone comme référent, ici. Jusqu’à un certain point, y a un vécu similaire et c’est suffisant pour créer un semblant de lien. « J’ai côtoyé les centres d’accueil aussi un peu, surtout les hébergements d’urgence parce-que j’ai pas capable sur la fin de tenir mon logement correctement. » Sourire pincé sur les lèvres, tu hoches la tête l’air de dire “ouais, je connais.” « J’aurais pu demander de l'aide à mes proches, mais je voulais pas être dans leurs pattes. J’avais pas envie qu’ils mettent leur nez dans mes affaires, aussi. » « J’ai fait pareil. » Plus ou moins, t’avais pas non plus quinze personnes vers qui te tourner à ce moment-là. « Enfin dans mon cas j’ai juste coupé les ponts et j’ai disparu de la circulation. » Le regard des autres devenait trop dur à affronter et à assumer, t’as préféré couler seule plutôt que de prendre le risque d’embarquer qui que ce soit avec toi. C’était ton combat, pas le leur et il était bien plus facile de les repousser plutôt que d’accepter la moindre forme de pitié de leur part. Question d’égo mal placé, de peur d’être redevable, t’as eu du mal à changer d’état d’esprit. Parfois, c’est encore compliqué mais promis t’y travaille. « J’ai mis genre… Deux ans avant de commencer à sortir la tête de l’eau. » Une éternité passée au purgatoire, une autre vie que t’aimerais pouvoir oublier.
« Tu vois, on peut rien s’en sortir même si on a été très bas un jour. » Ajoute Malone comme s’il s’agissait d’une conclusion satisfaisante. D’une certaine façon, ça l’est. « C’est toujours le cas, en vrai, mais ouais je cherchais tous les prétextes pour faire quelque-chose de mes mains. Ca m’occupait l’esprit. » « Je déteste ne rien faire, » tu confies comme si ça expliquait ne serait-ce qu’un tout petit peu ton besoin de faire trente-six choses à la fois. « C’est toujours ça de pris. Pour l’asso. Pour toi aussi. » « Ouais ça reste à voir ça, je suis pas non plus la plus efficace quand il s’agit de bosser en groupe. » Et puis il te faudra le temps de t’habituer à la nouvelle routine que ça va impliquer. « Tu veux que j’en parle à mon responsable ? » « J’veux bien, ouais, » que tu réponds en acquiesçant légèrement. Ca ne peut qu’être bénéfique de t’engager sur cette voie là, non ? Aider à ton niveau, avoir la sensation de faire quelque chose de tes dix doigts et ne pas laisser trop de place aux temps morts qui sont pour toi la pire chose qui puisse se passer dans ta routine. C’est dans ces moments-là que tu te retrouves à trop réfléchir, à trop penser et à te poser les mauvaises questions. Garder un objectif en tête, ça va t’aider à plus d’un niveau. « Y’a de fortes chances pour qu’il me dise de me démerder pour te montrer comment ça marche, au moins une fois, avant que tu t’engages. C’est comme ça que ça a fonctionné les autres fois. Tu devras me supporter un peu plus de temps par semaine, du coup. » Un léger rire s’échappe alors que tu hausses les épaules. « Promis je suis moins chiant là bas. » « Chiant, toi ? J’avais jamais remarqué. » Paraît que c’est le bon type de chiant, Malone. Le genre qui pousse suffisamment dans les retranchements pour que les choses avancent et qu’il y ait les bonnes remises en question, le genre qui explique pourquoi il agit de la sorte et qui ne juge pas sur les erreurs de parcours parce que lui aussi est passé par-là et qu’il sait que c’est tout sauf évident. Alors tu plaisantes, tu fais comme si ça te faisait vraiment chier tout en sachant très bien que ce n’est pas le cas. « Et comme pour ici: j’ai pas donné des conseils de suite là bas non plus. T’es pas obligée. On manque de bras pour tout de toutes façons alors personne te fera chier sur ce point là. » De toute manière, tu n’es ni douée dans l’exercice, ni légitime de donner des conseils à qui que ce soit. Pas encore, du moins. Pas avant très longtemps. T’as encore bien trop de travail à faire sur toi-même et sur ta façon d’appréhender les choses, mais ça, c’est entre toi et ce qui se passe dans ta tête, ça va prendre du temps et forcer le destin risque n’est clairement pas la chose à faire. « On verra si j’réussi la période d’essai, déjà. » Y en a sûrement pas, mais c’est surtout histoire de signifier que t’as envie de tenter l’aventure sans trop t’engager sur le long terme. Si t’aimes pas ça, tu pourras toujours faire marche arrière mais au moins t’auras essayé et ça sera déjà mieux que rien. Et puis il ne sera jamais trop tard pour y revenir une autre fois lorsque les conditions seront plus propices pour toi, faut bien que ça ait un avantage, le bénévolat.