I need a break from my brain, from the doubt from the stress from the pain. I need a break from my temper, it's exhausting to live with the anger. It weighs me down and it holds me back and ties me to an anchor. Take me away cause I'm not okay, I'm stuck at the bottom in a prison of problems that I can't escape, so take me away cause this whole world keeps fucking with my brain.
Lui le connait bien, le problème que sa belle-sœur peut avoir avec la moindre de ses fréquentations féminines car si quelqu'un croit encore à son couple avec Aliyah, c'est assurément la sœur de celle-ci. Jusqu'ici Mickey appréciait que quelqu'un n'enterre pas leur mariage trop vite mais le nouveau combat qu'Andréa semble mener contre chaque femme avec laquelle le boxeur ose s'afficher a de quoi le fatiguer, d'autant plus lorsqu'elle affirme qu'il passe à autre chose alors que l'état de ses relations indique bien tout l'inverse depuis près de quatre ans. Aujourd'hui encore Mickey avance seul à travers le champ de ruines de sa vie et c'est de cette obscurité que Zoya désirait le tirer en le conviant à ce mariage, pensant sans doute qu'une journée placée sous le signe de l'amour viendrait quelque peu éclairer son ciel gris. Depuis son arrivée pourtant, Mickey peine à se laisser porter car ses yeux n'ont de cesse de divaguer vers divers invités dont la présence parvient elle aussi à l'irriter. « Pourquoi j’ai l’impression que tu n’es pas heureux de les voir ? » Ce n'est pas qu'une impression à vrai dire, et Mickey n'ira pas s'en cacher. Il n'a aucun plaisir à retrouver Andréa si cette dernière n'a rien de mieux à faire que de désapprouver sa venue mais ce n'est pas la seule que le boxeur a dans son viseur bien malgré lui, rattrapé même ici par le chaos de sa vie. « Je ne tenais pas à te mettre mal à l’aise en tout cas. » Son regard se charge de traduire qu'il n'en doute pas car si l'invitation de Zoya a bien prouvé quelque chose, c'est que ses intentions étaient aussi nobles que désintéressées. « Je sais bien Zoya et je t'expliquerai plus tard, si tu veux. » Les détails de ce qui le lie aux différents invités, Mickey n'a aucune raison de les lui cacher malgré le fait qu'il ne soit pas particulièrement fier de tout ce qui concerne Rhett. Cette histoire lui tord même le bide chaque fois qu'il a le malheur d'y penser mais pour l'heure, c'est sur la tenue de la Lewis qu'il préfère s'attarder alors que celle-ci ne manque pas de resplendir et d'être remarquée. « Me dis pas que tu es jaloux ? » Il soupire et lutte pour ne pas esquisser un sourire avant que ses lèvres ne se tordent malgré tout, preuve qu'il n'a présentement personne à envier et pour cause : « Chanceux plutôt, c'est moi ton "plus un" après tout. » Il n'est pas peu fier d'être au bras de la plus élégante des invitées, cette robe lui allant à ravir et Mickey étant le premier à en profiter quoi qu'elle puisse en dire. S'il n'était pas d'ailleurs incertain quant à la nature de leur relation aujourd'hui, il se permettrait peut-être bien de passer autour de sa taille un bras possessif mais il n'en fait rien, les choses n'étant plus vraiment ce qu'elles étaient et ses réflexes s'étant eux aussi perdus. « Merci. Et tu n’es pas mal non plus dans ce costume. A se demander si c’est toi qui ne cherche pas à faire de l’ombre à tout le monde ou aux mariés. » Oh, Mickey s'est pour tout dire paré du premier costume qu'il a trouvé mais il est agréable d'entendre qu'il sait encore se rendre présentable quand l'évènement l'exige. « Pour ce que ça vaut, je trouve qu'on est bien assortis. » il glisse à l'oreille de la photographe sans même savoir pourquoi il tient à ce qu'elle soit la seule à l'entendre, lui qui se fiche bien de ce qu'Andréa pourrait penser à partir du moment où il n'estime pas faire quoi que ce soit de mal en se trouvant à ses côtés. C'est aussi ce qu'il voudrait que Zoya retienne, qu'elle n'a commis aucune faute en l'invitant et que suivant cette logique, rien ne l'empêche à présent de lui accorder une danse. « Je sais. » Sa voix manque encore de conviction mais elle semble peu à peu s'en convaincre comme le démontre finalement sa main se nichant dans la sienne, dans un geste presque interdit. « Qu’elle aille au diable, elle va pas nous gâcher cette soirée. » Il hoche la tête pour approuver ses dires car ce n'est pas parce que la belle-sœur du boxeur trouve à redire sur celui qui l'accompagne qu'ils doivent se laisser dicter leur conduite. « Ne pense plus à elle, contente-toi de me regarder. » il souffle avant de capturer son regard, ses pieds se déplaçant pour qu'il puisse lui faire face tandis qu'il adopte maladroitement une position pour danser. Il n'a rien d'un expert et a aussi depuis longtemps oublié la danse de son propre mariage mais ce soir Mickey ne prétend pas briller, simplement se laisser aller. « Fais juste attention à tes pieds. » Son sourire amusé le trahit alors qu'il tente d'imiter les autres couples sur la piste, sa main toujours liée à celle de Zoya tandis que la seconde a depuis trouvé le chemin jusqu'au creux de son dos. Ainsi Mickey entend bien profiter tout en se vidant l'esprit mais sans poudre pour anesthésier ce dernier, l'effet ne sera que de courte durée.
* * *
La danse ne reste insouciante que quelques minutes, le temps que les pensées du boxeur ne s'assombrissent et lui rappellent tout ce que ce mariage lui inspire. L'impression d'avoir été utilisé comme de ne pas savoir ce qu'Andréa ira raconter à sa femme, mais aussi et surtout l'amertume d'assister à l'union d'un couple profondément amoureux quand huit ans plus tôt, cette place et ce bonheur étaient les siens. Difficile de voir les autres heureux quand lui n'a plus rien pour l'être mais maudire les amis de Zoya ne fera pas renaitre tout ce qu'il a perdu, Mickey le sait bien. Il n'a simplement plus la tête à danser et sa main se détachant lentement de la sienne en témoigne, comme s'il laissait officiellement tomber son rôle d'invité et le masque allant avec. « J'ai besoin de prendre l'air. » il annonce en retrouvant le regard de la photographe sans même savoir où il compte aller mais à cet instant, il comprend mieux August et son besoin de fuir la cérémonie qui lui était dédiée quand plus rien ne pouvait l'y rattacher. Mickey n'est pas à sa place et sa dernière volonté est bien de gâcher la soirée de Zoya avec sa négativité, voilà pourquoi il ne lui propose pas de l'accompagner même si rester seul n'est pas la meilleure chose qui puisse à ce stade lui arriver car sa morosité, l'ancien champion sait déjà dans quoi il ira la noyer. Il étouffe ici et ce n'est pas de sa faute à elle ni même de celle des jeunes mariés, mais plutôt de tout ce que Mickey n'avait pas anticipé avant d'y mettre les pieds. Les souvenirs sont nombreux à ressurgir et combinés à ces visages que le boxeur aurait préféré ne pas voir aujourd'hui, la coupe est pleine pour celui qui regrette dès lors la compagnie de ses lignes. « Je sais pas si j'ai bien fait de venir Zoya. C'est plus mon truc les mariages, je le savais pourtant. » Ce qui ne l'empêche pas de garder son alliance quitte à se faire plus mal encore, cette dernière pesant sacrément lourd à son doigt lorsque le contraste du jour est aussi saisissant. « Je ferais mieux de te laisser avec tes amis. » Et de s’éclipser de son côté, persuadé que personne ne remarquera de toute façon son absence en tant que pièce rapportée. Il s’excuse alors d’un regard adressé à Zoya, l'unique personne donnant de l'intérêt à sa présence par ici et que Mickey entraînerait volontiers avec lui s’il ne pensait pas d’abord à l’importance que ce mariage peut avoir pour elle. Seul, pourtant, il n’a aucune envie de l’être ce soir et c'est peut-être bien une supplique silencieuse que ses yeux viennent finalement lui envoyer : celle de fuir avec lui.
Juin 2023. Si Andréa est parvenue à la mettre en rogne en se permettant de juger ce choix qu’elle a fait de venir accompagner de Mickey, il semblerait que ce dernier ait aussi quelques personnes qui lui est déplaisant de voir et c’est une chose à laquelle Zoya n’avait pas pensé, surtout quand elle l’a entraîné ici avec elle pour l’aider à retrouver un brin de joie, ce qui semble cruellement manquer à sa vie dernièrement – et sûrement depuis plus longtemps qu’elle ne peut l’imaginer. En tout cas, elle est désolée de le voir ainsi car tel n’était pas sa volonté « Je sais bien Zoya et je t'expliquerai plus tard, si tu veux. » Elle est intriguée et l’air qu’elle adopte, les sourcils froncés, le montre alors qu’elle tente de scruter son regard tout comme de le suivre pour en savoir plus, mais elle respecte le fait qu’il ne veuille pas en parler ici et maintenant. Elle se pince les lèvres, un sourire bienveillant prenant place sur celles-ci tout en acquiesçant simplement. Elle ne l’interrogera pas plus que de raisons et les deux préfèrent changer de conversation, Mickey l’interrogeant sur ses intentions ce soir, suite à cette robe qu’elle porte pour l’occasion « Chanceux plutôt, c'est moi ton "plus un" après tout. » Il nie être jaloux, mais sans le formuler expressément et c’est ce qui pousse Zoya a considéré qu’une part de lui pourrait l’être si jamais un des invités se risquait à l’approcher d’un peu trop près. Mais le qualificatif qu’il use en se jugeant chanceux d’être à ses côtés la flatte et, comme à son habitude, elle ne peut que s’en amuser « C’est vrai que t’es un vrai veinard d’être avec moi, ce soir, Reeves ». Enfin si on oublie le fait qu’une certaine brune un peu plus loin souhaite les étripés à tous les deux. Après lui avoir donné un léger coup de coude suite à sa boutade, elle le complimente à son tour, le trouvant particulièrement séduisant dans ce costume « Pour ce que ça vaut, je trouve qu'on est bien assortis. » C’est d’un murmure dans l’oreille qu’il lui glisse ces quelques mots et sûrement que la réaction de Zoya aurait été différente si d’une, elle ne se sentait pas observée et de deux, si le statut de leur relation était tout autre. A la place de cette proximité qu’elle s’interdit, c’est un sourire qu’elle lui offre, venant à son tour lui murmure « J’ai toujours trouvé aussi », utilisant volontairement le passé, s’en amusant d’ailleurs en se reculant. Et s’ils ne peuvent retrouver ce qu’ils avaient, rien ne les empêche de savourer leur soirée et de s’autoriser une danse, voire même plusieurs, envoyant valser toutes les embûches qui pourraient se mettre sur leur chemin ce soir « Ne pense plus à elle, contente-toi de me regarder. » Mickey la rassure tout en prenant position avec elle sur la piste de danse, ses gestes lents et doux l’obligeant à se focaliser uniquement sur lui et personne d’autres. Elle hoche la tête et garde sa main nouée à la sienne, posant celle libre sur son épaule. Ses pupilles trouvent les siennes et, progressivement, ils se mettent à se mouvoir à l’unisson au rythme de la musique « Fais juste attention à tes pieds. » La remarque lui laisse échapper un rire avant qu’elle ne retrouve un tantinet de sérieux, venant à lui murmure « Ça n’a pas d’importance ». Même s’il venait à lui écraser les pieds, elle ne pourrait lui en vouloir et elle sait que cela leur donnerait l’occasion d’en rire, car elle n’est pas d’humeur à s’emporter pour un rien, quand cette journée est à ses yeux précieuse et apaisante. Pour preuve, elle s’autorise à nouer ses deux bras autour de la nuque de l’ancien boxeur et au bout d’un moment, elle en vient même à reposer sa tête contre lui, se laissant bercer dans le creux de ses bras jusqu’à la fin de la musique.
***
Cet instant hors du temps ne dure que le temps d’une danse et dire que Zoya n’est pas surprise de sentir Mickey se détacher progressivement d’elle serait mentir. Elle est même étonnée, l’interrogeant silencieusement pour comprendre ce qui le pousse à stopper leur danse subitement « J'ai besoin de prendre l'air. » Prise au dépourvue et inquiète, la photographe le regarde marquer une nouvelle distance entre eux et ne sait comment réagir en premier lieu. Elle ne peut le retenir s’il a l’impression d’étouffer, une suffocation soudaine dont elle en ignore la raison. Est-ce à cause d’elle ? Est-ce à cause des mots qu’elle a pu avoir à son encontre plus d’un an plus tôt, mots qu’il semblait lui avoir pardonné mais sur lesquels il n’a peut-être pas la capacité d’oublier ? Est-ce à cause d’Andréa ? D’un autre invité ? Elle veut comprendre Zoya mais Mickey ne lui en laisse pas l’occasion alors qu’il ajoute « Je sais pas si j'ai bien fait de venir Zoya. C'est plus mon truc les mariages, je le savais pourtant. » Peu à peu, elle comprend que ce n’est pas tant elle le problème, ou les autres, mais cet événement. Le bonheur d’un amour sans faille, le bonheur d’une vie future à deux et elle comprend que c’est tout un parallèle que Mickey ne peut plus faire. Elle s’en voit soudainement désolée, coupable aussi de le mettre aussi mal à l’aise et son regard trahit une nouvelle fois sa culpabilité « Je ferais mieux de te laisser avec tes amis. » « Non, Mickey, attends… ». C’est instinctivement qu’elle agit, attrapant sa main pour le retenir. Elle sent qu’il ne va pas et sait comment se traduira la fin de la soirée pour le jeune homme si elle le laisse partir. Et elle s’y refuse. Elle refuse de le voir partir quand elle peut lire dans son regard toute sa détresse et que c’est celle qu’elle a cherché à faire disparaitre en l’invitant ici. « Laisse-moi une petite minute, ne bouge pas, je reviens très vite ». Zoya lâche lentement sa main en le suppliant de ne pas partir sans elle, juste le temps de se rendre près de celle qui a été engagée comme baby-sitter pour la soirée pour s’occuper des enfants présents. La jeune maman lui demande de veiller une petite heure sur Chloe et de l’appeler si jamais il y a une urgence puis s’éclipse pour rejoindre Mickey, se saisissant de sa main à nouveau en passant à ses côtés et l’entraînant loin du lieu de la réception.
Silencieusement alors, le duo s’éloigne, Zoya entraînant Mickey sans rien lui dire sur ses intentions. Ce n’est que lorsqu’ils atteignent un coin reculé débouchant sur une plage dont seul les bruits des vagues se fracassant sur le rivage vienne rompre le silence environnant que la jeune femme lui lâche la main et se met à tournoyer sur elle-même avant de le regarder « Voilà la bouffée d’oxygène dont tu as besoin » qu’elle fait en désignant les environs, dépourvus de toute présence humaine si ce n’est là leur. Un sourire réconfortant se loge sur le coin de ses lèvres et, sans prévenir, elle commence à détacher sa robe qu’elle finit par délaisser sur le sable fin, ainsi que ses chaussures, se retrouvant alors uniquement vêtue de ses sous-vêtements. « Tu viens ? ». En tout cas, son choix à elle est fait et bien qu’elle souhaite le voir la suivre, elle ne compte pas rester plantée là à attendre son approbation. Elle prend alors la direction de l’eau, sautillant telle une enfant vers celle-ci. Bien sûr, l’eau est particulièrement fraîche du fait de la saison et c’est pour cette raison qu’elle n’y entre pas entièrement, se retournant vers Mickey en envoyant de l’eau en sa direction « Ne te fais pas prier, Mickey » Elle éclabousse un peu plus – se mouillant elle-même au passage, non sans grimacer – et lorsqu’il décide de la rejoindre enfin, elle affiche un sourire plus que satisfait « Only rule : pas les cheveux » qu’elle fait pointant son index en sa direction alors qu’elle a noué ceux-ci en chignon assez haut pour ne pas saccager sa coiffure qui lui a pris un temps monstre à réaliser.
I need a break from my brain, from the doubt from the stress from the pain. I need a break from my temper, it's exhausting to live with the anger. It weighs me down and it holds me back and ties me to an anchor. Take me away cause I'm not okay, I'm stuck at the bottom in a prison of problems that I can't escape, so take me away cause this whole world keeps fucking with my brain.
Il y aurait des choses à dire sur ce que tout ce qui l'entoure lui inspire mais Mickey ne se risquera pas à le faire ici, peu désireux d'ajouter de l’huile sur le feu ou d'attirer plus d'attention sur eux alors que sa venue a déjà de quoi être remarquée sans même que son statut d'ancienne star des rings en soit la cause. Personne ne semble reconnaître celui dont les addictions ont fait il y a quatre ans la une de la presse et c'est une bonne chose, car Mickey préfère être vu au bras d'une invitée susceptible de faire tourner des têtes tant que cela lui garantit un certain privilège et donc, l'assurance qu'il sera le seul à véritablement en profiter. Zoya l'a après tout choisi lui pour l'accompagner et derrière la surprise qui est encore la sienne vis-à-vis de leurs rapports compliqués, Mickey n'est pas loin de marquer son territoire comme il pouvait autrefois le faire. Il n'a aucun droit d'exiger quoi que ce soit et il le sait mais si un homme autre que les mariés manifestait l'envie de danser avec elle, le boxeur ne promet pas qu'il resterait sagement spectateur de la scène. « C’est vrai que t’es un vrai veinard d’être avec moi, ce soir, Reeves. » Et comment n'en serait-il pas un avec une partenaire superbe à ses côtés, des petits fours et du champagne à volonté ? Vues sous cet angle les choses ont l'air de sacrément lui réussir et Mickey parviendrait presque à s'en convaincre le premier, pas encore totalement rattrapé par sa morosité et par l'allergie que les mariages peuvent désormais lui provoquer. « Je le dirais pas trop fort si j'étais toi. » il souffle en laissant brièvement glisser son regard vers Andréa, pas assez longtemps pour que celle-ci s'en rende compte mais certain en revanche que sa belle-sœur ne ratera rien de leur danse à venir. Son regard fait de mitraillettes se chargera probablement de les fusiller ce soir mais Mickey n'a aucune envie de s'en soucier, préférant pour l'heure souligner combien leurs tenues peuvent s’accorder à moins qu'il ne s'agisse surtout d'eux, et ce alors qu'il se sentirait assurément de trop dans ce décor si Zoya ne donnait pas un sens à sa présence par ici. « J’ai toujours trouvé aussi. » Ces mots qui font écho au passé et à ce qu'ils ont pu être, Mickey fait mine de ne pas les saisir car y repenser pourrait le frustrer plus qu'autre chose quand il semble déjà l'être bien assez pour la soirée. Il ne veut profiter que de l'insouciance de l'instant et de cette danse que Zoya doit elle-même apprendre à apprécier, loin des remarques oppressantes d'Andréa qui n'ont pas leur place sur cette piste avec eux. Il n'y a que pour ses pieds que Mickey entreprend de s'inquiéter, conscient qu'il n'a plus enchainé les pas de cette façon depuis une éternité mais si sa maladresse doit refroidir quelqu'un, ce n'est visiblement pas Zoya. « Ça n’a pas d’importance. » Leurs regards se croisent alors que le boxeur se fend d'un léger sourire, accueillant dès lors ses bras autour de sa nuque tandis que ses propres mains ne quittent déjà plus le dos de la photographe. Ce n'est que lorsque Zoya laisse lentement retomber sa tête contre lui qu'il se surprend à fermer les yeux et en devient silencieux, laissant leurs corps vaguer au rythme de la musique et ses pensées se vider pour le peu de temps qu'elles le peuvent encore.
* * *
L'évidence est là pourtant, et Mickey ne prétend pas la nier. Son besoin d'évasion reste le plus fort et aucune parenthèse ne semble pouvoir alléger son esprit dans ce décor bien trop propice aux ruminations mentales d'un boxeur dont l’humeur ne peut qu’être affectée par ce brusque retour à la réalité. Prendre l'air est alors la seule chose qu'il se voit vraiment faire, incapable de rester en place quand ce mariage tout entier n'est bon qu'à le torturer mais Zoya mérite mieux qu'un fuyard saisissant la première occasion pour la laisser en plan, voilà pourquoi ses pas le retiennent encore un peu auprès d'elle à défaut de pouvoir lui expliquer tout ce qui peut présentement l'ébranler. Peut-être s'en doute-t-elle au prochain aveu qui lui échappe et à l'aversion des mariages qui est la sienne, le temps ayant emporté beaucoup de choses mais certainement pas l'impression d'avoir ruiné ce qu'il avait de plus cher alors que huit ans en arrière, Mickey était à des années lumière d'entrevoir un divorce comme de repousser la signature du moindre papier. Cette alliance avait elle aussi bien plus de sens qu'elle n'en a aujourd'hui et ce bonheur qu'il est maintenant forcé de constater chez les autres lui donne tout sauf envie de se réjouir. « Non, Mickey, attends… » D'une main Zoya le retient et il n'a ni la force ni la volonté de lutter contre celle-ci, quand bien même il ne s'autorise pas à lui demander de s'éclipser avec lui car ce mariage a pour elle l'importance que Mickey devine, et il n'ignore pas non plus qu'elle s'y est rendue avec sa fille. Deux éléments lui faisant dire qu'il désertera ce mariage en trainant une fois de plus sa solitude derrière lui mais Zoya n'a pas dit son dernier mot là-dessus, comme il le découvre bien vite. « Laisse-moi une petite minute, ne bouge pas, je reviens très vite. » Ses prunelles sombres l'interrogent mais puisque la Lewis le lui demande et semble également y tenir, Mickey s'engage à l'attendre ici. Elle ne revient qu'après quelques minutes et s'empare à nouveau de sa main pour mieux l'attirer vers un endroit que seule Zoya semble connaître, à l'écart du mariage et de ses invités. Une disparition qui n'échappera peut-être pas à sa belle-sœur mais une fois de plus, il chasse Andréa de son esprit pour ne retenir que ce qui se trouve devant lui : un coin d'eau en retrait et bien plus calme que le domaine dont ils viennent de s'éloigner, offrant à leurs yeux l'impression d'être momentanément loin de tout. « Voilà la bouffée d’oxygène dont tu as besoin. » Remarquant qu'ils sont comme seuls au monde, Mickey se fait la réflexion que la photographe l'a pris au mot et derrière la douce intention qui se dessine, il ne peut s'empêcher d'imaginer qu'une telle sollicitude cache quelque chose. « C'est pas un piège au moins ? Disons qu'avec toi, je me méfie toujours. » Mais un sourire le trahit en le disant, aussi léger soit-il. Zoya n'a aucune raison d'en faire autant pour lui et derrière la confusion qui le gagne, Mickey s'étonne surtout de la voir soudainement se dévêtir. « Tu viens ? » Sa robe ne tarde pas à tomber à ses pieds et si ce n'était pas encore clair, c'est bel et bien une baignade que la photographe semble envisager dans une eau sûrement très fraiche. « Sérieusement Zoya, tu comptes faire trempette à cette heure-ci ? » L'idée lui semble folle et il se prend à en rire, retrouvant le brin de folie qu'il lui a autrefois connu et qu'il semble pour sa part avoir un peu perdu. Ça ne lui ferait pas de mal de la rejoindre dans cette eau mais jusqu'au bout Mickey hésite, cherchant en lui des raisons de se défiler sans en trouver aucune pendant que Zoya, elle, l'éclabousse toujours plus. « Ne te fais pas prier, Mickey. » Ce n'est pas son intention et c'est aussi ce qui le convainc de se laisser tenter, défaisant sans attendre sa veste, sa cravate et sa chemise avant de faire subir le même sort à son pantalon car après tout, son costume peut bien l'attendre ici. « T'as gagné, je viens. Mais tout ce cinéma pour juste me voir déshabillé, franchement. » Rien de tel qu'un peu d'humour pour contrer le fait qu'il n'a plus l'habitude de faire tomber le moindre tissu devant elle et que la réciproque est également vraie, sans que cette vision de la Lewis lui déplaise. Mickey rentre donc dans l'eau à son tour, non sans grogner face à sa fraicheur paralysant ses muscles quelques instants avant de parvenir à y avancer plus franchement. « Only rule : pas les cheveux. » La précision ne le surprend guère compte tenu du soin apporté à ces derniers et Mickey est prêt à rester bon joueur, confirmant avoir bien intégré cette unique règle d'un simple « Entendu. » agrémenté d'un clin d'œil.
« Bordel elle est glacée. Je t’ai dit que je voulais prendre l’air, pas attraper la crève. » fait-il à nouveau entendre à mesure qu'il se déplace et même si la sensation n'a rien de très plaisant, son corps ne devrait pas tarder à s'habituer pour ne lui laisser à l'esprit que la simplicité de cette baignade – et ce, alors que Mickey n'est même pas capable de dire à quand remonte la dernière en date. Les moments comme celui-ci manquent cruellement à sa vie et ne peuvent que trancher avec le chaos teintant son quotidien, des trafics aux règlements de comptes en passant par des consommations susceptibles de le tuer à petit feu, Zoya n'imagine sans doute pas de quoi elle le tient éloigné alors qu’elle n’a constaté qu’une partie de sa débauche et sans doute pas la pire. « Zoya ? » Sa voix retentit entre deux vagues et son regard cherche le sien tandis qu'un petit mètre les sépare. « Désolé d’avoir apporté mes problèmes jusqu’ici. J’ai l’impression de compliquer les choses et je tiens pas à gâcher ta soirée le jour du mariage de tes meilleurs amis. » Elle lui dira sans doute qu'il ne gâche rien mais s'il n'avait pas été là Zoya n'aurait pas eu à s'éloigner ni à confier sa fille pour le gérer lui, dont l'humeur maussade ne s'accorde pas bien avec ce mariage et dont la compagnie n'a probablement rien de très agréable, non plus. « Et je m’excuse pour la réaction d’Andréa, surtout si ma présence doit jeter un froid entre vous. J’aurais pas cru qu’elle le prendrait si mal ou disons, pas après ce qu’elle m’a balancé l’autre jour. » Il reste évasif sur ce que sa belle-sœur lui a appris mais après avoir obtenu la confirmation que sa femme en fréquente un autre, il ne voit pas bien ce qui lui interdit d'être libre alors même qu'il a accepté cette invitation sans arrière-pensée ni volonté de la provoquer. Si Andréa passait un peu moins de temps à le fliquer, peut-être se rendrait-elle compte qu'il a besoin de changer d'air et que Zoya est aujourd’hui la seule à le lui permettre. « Mais s’il faut être vraiment honnête, je dois avouer que ça me donne le cafard tout ça. » L’emmener à un match de boxe aurait été moins douloureux mais Zoya ne pouvait pas savoir, et lui n’imaginait pas non plus à quel point son propre mariage pouvait encore lui faire du mal. Il triture d'ailleurs son alliance en pensant au fait qu’Aliyah se trouve peut-être avec un autre au même instant et cette image lui tordant le ventre, Mickey la balaie sans attendre. « T’auras au moins réussi à me faire remettre un costume et ça crois-moi, ça relève de l’exploit. » il complète dans un faible sourire tout en se rapprochant lentement, sans même prêter attention à l'eau lui arrivant au bas du ventre et laissant tout juste apparaître sa récente blessure, sous la forme d'une cicatrice se fondant maintenant parmi les autres et témoignant des bons soins que Zoya a su lui apporter l’autre soir chez lui.
Juin 2023. « Je le dirais pas trop fort si j'étais toi. » Si les circonstances étaient différentes, elle aurait sûrement crié plus fort encore ses paroles, envoyant chier par la même occasion tous ceux – et celle en particulier – qui sont contre le fait de les voir ensemble ce soir. Zoya et sa témérité pourraient même aller jusqu’à se jeter dans les bras du Reeves et l’embrasser, si l’état de leur relation n’était pas celle qu’elle était désormais. Ils ne sont pas venus ce soir en tant qu’amant, encore moins en couple, mais sont là comme deux amis, dont l’un tente d’égayer un peu la vie monotone dans laquelle l’autre évolue actuellement. C’est pour cette raison d’ailleurs que Zoya accepte volontiers de se fondre dans ses bras le temps d’une danse que Mickey lui propose, les transportant hors du temps alors qu’ils semblent soudainement enfermer dans leur bulle où plus rien autour ne compte.
Une bulle qui ne tarde pas cependant à se désagréger parce que Mickey ne se sent pas dans son élément à ce mariage. C’est ce que la photographe en conclut quand il ne souhaite que s’échapper de là et au plus vite, tant il semble étouffer dans une atmosphère qui n’est pas faite pour lui. Si elle pourrait le laisser partir seul, Zoya en décide autrement en reconnaissant dans le regard du Reeves un appel à l’aide silencieux. Elle n’a pas envie de le savoir seul alors qu’il semble ne pas aller, pas nécessairement à l’aise avec l’idée qu’il puisse terminer sa soirée en noyant son mal être dans toutes les addictions qui sont les siennes et qu’elle est peu friande à le voir plonger en plein dedans ce soir à nouveau. C’est pour cette autre raison qu’elle décide de fuir avec lui, le temps d’une petite heure, dans un endroit où ils ne devraient pas être dérangés. Un lieu à l’écart de tout regard indiscret, sur une plage silencieuse où la mélodie de la musique de la fête qui bat son plein résonne en communion avec le bruit des vagues qui s’échoue sur le rivage. « C'est pas un piège au moins ? Disons qu'avec toi, je me méfie toujours. ». Il est stupide de penser ça et croire qu’elle puisse lui tendre un piège alors qu’elle ne cherche là qu’à l’aider. Mais sa surprise peut se justifier quand il n’a jamais eu droit à ce côté-là de sa personnalité et qu’il découvre ce soir une Zoya plus que généreuse, une chose qu’elle n’a pas toujours l’habitude de montrer. « Sérieusement Zoya, tu comptes faire trempette à cette heure-ci ? » Et parce qu’elle ne fait jamais les choses à moitié et tient à tenir parole en ayant amené Mickey jusqu’ici dans le but de lui changer les idées, voilà qu’elle retire sa robe pour rester en sous-vêtements et se dirige vers l’océan qui l’accueille chaleureusement – ou presque, tant l’eau est fraîche en cette période de l’année. « Parce qu’il y a des heures de baignade à respecter ? » elle s’en contrefiche, il pourrait être trois heures du matin, cela ne la dérangerait pas et elle se moque d’ailleurs de Mickey qui semble réticent à la suivre. Mais c’est sans compter sur une Zoya qui reste une éternelle enfant et qui s’amuse à l’éclabousser pour l’inciter à la rejoindre « T'as gagné, je viens. Mais tout ce cinéma pour juste me voir déshabillé, franchement. » – « Le spectacle est loin d’être décevant » qu’elle fait en haussant les sourcils à plusieurs reprises, amusée, lui envoyant un peu d’eau encore alors qu’il la rejoint, à présent lui aussi très peu vêtu. Mais elle se stoppe bien vite, pas très friande face aux potentielles représailles qui pourraient gâcher cette coiffure qui lui a valu deux heures chez la coiffeuse ce matin. Et même si Zoya n’est pas du genre à être très regardante sur les apparences, elle tient à rester impeccablement coiffée pour les deux mariées – possiblement aussi parce qu’elle ne veut pas qu’ils se rendent compte qu’elle en a encore fait qu’à sa tête « Entendu. ». Elle le remercie d’un sourire avant de s’avancer à son tour plus franchement dans l’eau.
« Bordel elle est glacée. Je t’ai dit que je voulais prendre l’air, pas attraper la crève. » – « Dis toi que si tu es malade, je pourrais à nouveau jouer les infirmières. Il semblerait que je me débrouille pas trop mal » qu’elle fait en désignant sa légère cicatrice encore apparente, celle qu’elle a soignée un mois plus tôt. Son sourire amusé toujours visser sur ses lèvres, la jeune femme tente de détendre l’atmosphère face à un Mickey toujours aussi ronchon qui, si cela a toujours eu le don de l’agacer, l’amuse un peu à cet instant. « Arrête un peu de ronchonner, Reeves. Profites de l’instant » qu’elle fait d’une voix plus basse, comme pour le rassurer et l’aider à se détendre.
Un court instant de silence vient s'instaurer entre les deux vagabonds. Zoya bat légèrement l’eau de ses mains, alors que le niveau de celle-ci atteint le haut de sa taille et que son regard est porté sur l’horizon. « Zoya ? » Mickey l’interpelle, sa voix brisant le silence de la nuit et la jeune femme tourne alors sa tête vers lui pour trouver son regard. « Désolé d’avoir apporté mes problèmes jusqu’ici. J’ai l’impression de compliquer les choses et je tiens pas à gâcher ta soirée le jour du mariage de tes meilleurs amis. » Ses sourcils s’affaissent, attristé qu’il puisse penser ça alors qu’elle estime qu’il ne gâche rien du tout. Même si elle garde le silence, elle tourne doucement sa tête de gauche à droite pour lui montrer qu’elle ne lui en tient pas rigueur. « Et je m’excuse pour la réaction d’Andréa, surtout si ma présence doit jeter un froid entre vous. J’aurais pas cru qu’elle le prendrait si mal ou disons, pas après ce qu’elle m’a balancé l’autre jour. » Sa curiosité est piquée mais avant d’en demander plus de précision, Zoya bat l’air de sa main « Ça lui passera. Au pire, on se criera dessus, on se boudera quelque temps et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes ensuite ». Elle a le sourire aux lèvres, voulant dédramatiser la situation, elle qui était pourtant très remontée contre la jeune femme quelques instants plus tôt. Mais, Andréa et elle, ont toujours eu une amitié explosive et les répercussions que cette soirée pourrait avoir sur leur relation ne préoccupe pas Zoya plus que de raison. « Mickey… Qu’est-ce qu’elle t’a balancé au juste ? » qu’elle demande prudemment, l’air concerné alors que les vagues l’entraînent un peu plus près de lui. « Mais s’il faut être vraiment honnête, je dois avouer que ça me donne le cafard tout ça. » Elle le voit triturer son alliance et comprend qu’il fait référence au mariage et Zoya se sent soudainement coupable « Je suis désolé, Mick’… J’aurai peut-être dû réfléchir un peu plus avant de te proposer de m’accompagner à un mariage ». Elle est sincèrement désolée, elle sait qu’il ne lui en tient pas rigueur et ne l'accable pas de l’avoir amené ici, mais elle a l’impression d’échouer alors que son but était de le sortir de sa tanière et l’aider à retrouver un tant soit peu de gaieté. « T’auras au moins réussi à me faire remettre un costume et ça crois-moi, ça relève de l’exploit. » La remarque la fait sourire et elle s’approche davantage de lui en le bousculant légèrement de sa main « J’arrive toujours à mes fins avec toi de toute façon. Bien sûr que j’allais réussir à te faire enfiler un costume » Elle le taquine, volontairement, l’éclaboussant au passage alors qu’il ne s’est toujours pas risqué à s’enfoncer plus loin dans l’eau. Ayant peur des représailles, elle se recule un petit peu avant de s’approcher à nouveau, se trouvant donc à ses côtés, son regard se posant sur l’alliance à son doigt « Tu l’aimes toujours ? » Peut-être que sa voix déraille un peu en lui posant cette question parce que la présence de cette bague à son doigt ne lui semble pas anodine et qu’une part d’elle ne sait pas si elle veut en connaître la réponse « Tu sais, ce n’est pas parce que ton mariage s’est terminé que tu ne seras plus jamais heureux, Mickey. Tu as le droit de l’être, toi aussi. Comme Rory et Swann ce soir ou comme d’autres avant ou après eux » Elle n’est pas très fleur bleue Zoya, ni très friande de ce genre de discours, mais il semblerait que le mariage de ses amis l’ait inspirée dans ce sens « Je suis la première à ne pas croire à tout ça, tu sais. Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve ». Elle hausse les épaules et malgré tout, un sourire s’affiche sur le coin de ses lèvres alors que son regard trouve à nouveau celui de l’ancien boxeur. « Tu viens ? » A nouveau, elle glisse sa main dans la sienne pour l’inciter à rentrer plus franchement dans l’eau et s’enfoncer davantage dans l’océan. Elle ne manque pas de grimacer alors que l’eau vient à atteindre ses épaules et lorsque Mickey est tout aussi émergé qu’elle, sa main toujours dans la sienne, elle le regarde et murmure « Personne ne nous entendra ici et parce qu’elle craint la mauvaise interprétation de sa phrase par Mickey et qu’elle lève déjà d’avance les yeux au ciel, Zoya ajoute « Il parait que ça fait du bien de crier pour extérioriser. Tu veux essayer avec moi ? » qu’elle fait, l’invitant donc à se joindre à elle, prête à décompter dès qu’il le voudra.
I need a break from my brain, from the doubt from the stress from the pain. I need a break from my temper, it's exhausting to live with the anger. It weighs me down and it holds me back and ties me to an anchor. Take me away cause I'm not okay, I'm stuck at the bottom in a prison of problems that I can't escape, so take me away cause this whole world keeps fucking with my brain.
Sur le moment, c'est comme s'il remontait le temps pour profiter de la présence insouciante de Zoya. Cette main retenant la sienne le ramène à la légèreté de leurs moments ensemble, loin des complications que leur relation a pu connaître et ce soir, plus que jamais, Mickey ne veut pas d'un tête-à-tête avec lui-même quand la possibilité de renouer avec la photographe existe. Elle consent même à s'éloigner un moment de ce mariage pour filer avec lui, l'amenant là où personne ne pourra désapprouver de les voir l'un avec l'autre et là où Zoya semble aussi envisager la suite de leur soirée dans l'eau. « Parce qu’il y a des heures de baignade à respecter ? » Ce n'est pas tant l'heure qui le laisse sceptique mais plutôt la fraicheur qui pourrait les attendre, mais il n'empêchera pas Zoya d’y plonger et accepte même contre toute attente de l'y suivre. Mickey n'est ce soir pas le plus difficile à convaincre, à moins qu'il ne soit surtout pas disposé à lutter contre la persévérance de la Lewis pour qui il peut bien faire l'effort de défier cette eau à son tour – et parce qu'à force d'être éclaboussé, il semble que le boxeur puisse très largement survivre à sa température. L'occasion de plaisanter sur le fait qu'elle cherche surtout une excuse pour l'amener à se déshabiller, ce que sa sauveuse du jour ne vient pas vraiment contester. « Le spectacle est loin d’être décevant. » Et Mickey mentirait s'il disait que l'entendre après tout ce temps n'est pas encore flatteur, quand bien même il se retient de signifier que la vue est également très agréable de son côté. « Alors, verdict : tu me préfères officiellement avec ou sans costume ? » Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse ici, simplement la curiosité d'un homme se demandant sous quelles coutures elle le préfère car si cette vision de lui peu vêtu n'est pas vraiment inédite, celle de lui en costume l'était en revanche beaucoup plus. Et ces épaisseurs en moins font bien évidemment la différence dans cette eau où Mickey frissonnerait presque, bien plus habitué aux bains chauds pour soulager ses muscles endoloris que le contraire. « Dis toi que si tu es malade, je pourrais à nouveau jouer les infirmières. Il semblerait que je me débrouille pas trop mal. » Son sourire fait écho à celui de Zoya alors qu'il ne risque pas de pouvoir la contredire, prêt à admettre le premier qu'elle n'était pas mauvaise dans ce rôle l'autre soir. « Il semblerait même que je sois d'accord. » qu’il souligne dans un élan de bonne foi malgré ses humeurs bien connues pour varier en un temps record, et le fait qu'il ait encore du mal à se relaxer comme à laisser sa fichue morosité de côté. « Arrête un peu de ronchonner, Reeves. Profites de l’instant. » Sur ces mots qui ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd, Mickey souffle un « Je sais. » presque inaudible tandis que son regard se heurte au sien, comme pour laisser entendre que profiter est aussi ce qu'il voudrait être capable de faire, en cet instant.
Mais profiter de cette parenthèse qui leur est offerte ne sera possible qu'en laissant derrière eux les contrariétés de la soirée, à commencer par les remarques de sa belle-sœur et de l'amie de Zoya pour lesquelles Mickey entreprend sans attendre de s'excuser. C'est après tout à cause de lui si l’intéressée n'a pas été tendre dans ses mots un peu plus tôt et l’événement, bien trop important, ne devrait pas faire l'objet de la moindre zizanie selon lui. « Ça lui passera. Au pire, on se criera dessus, on se boudera quelque temps et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes ensuite. » Pourquoi a-t-il le sentiment pour sa part que sa belle-sœur ne passera pas facilement à autre chose ? Oh, sans doute parce qu'elle semble trop concernée par ses fréquentations pour leur donner sa bénédiction et qu'arrêter de se voir ne sera jamais une option pour contenter celle-ci. « Tu la connais comme moi, elle risque de t'en vouloir un moment pour ça. » Qu'elle lui en veuille à lui si cela lui chante, mais qu'elle n'aille pas reprocher à Zoya d'avoir voulu alléger son quotidien quelques heures, pas alors qu'elle sait combien il peut en avoir besoin. « Mickey… Qu’est-ce qu’elle t’a balancé au juste ? » La question ne brusque rien mais sa réponse est quelque peu hésitante, tant il peine encore à intégrer l'information que sa belle-sœur lui a jeté à la figure. Le moment était très mal choisi pour ça mais la concernée pensait apparemment bien faire en se chargeant de l'avertir, quelle douce ironie. « Que sa sœur, enfin.. ma femme » précise-t-il sans contourner le moindre mot, « fréquente quelqu'un et que c'est selon elle le moment pour moi de réagir. » Autrement dit de se battre pour son mariage avant qu'il ne soit trop tard, quand une telle annonce avait au contraire toutes les chances de le pousser à se résigner doublement. « Je crois que j'aurais préféré qu'elle le garde pour elle car à part m’achever, je comprends pas trop ce qu’elle avait en tête. » Mickey ponctue ses mots d'un bref soupir, non sans repenser à la frustration qu'il a ce jour-là pu ressentir. Ce n'est pas le genre de chose qu'il désirait entendre ou du moins, pas une réalité qu'il souhaitait voir arriver trop vite quand il demeure incapable d'avancer comme de rebondir de son côté. « Je suis désolé, Mick’… J’aurai peut-être dû réfléchir un peu plus avant de te proposer de m’accompagner à un mariage. » Il remue lentement la tête et balaie déjà les excuses de Zoya dont les bonnes intentions dépassent de très loin tout le reste, en l'occurrence ses mauvais rapports avec les mariages qui ne sont aucunement de sa faute. Oui, cette cérémonie lui fait broyer du noir et oui, son propre mariage lui laisse un sentiment d'échec terrible mais tout ça, Mickey ne le doit qu'à lui-même et ses mauvaises décisions, il le sait. « Mais tu voulais me changer les idées et j'apprécie. C'est pas tout le monde qui l'aurait fait et entre nous, je suis pas non plus certain que je le méritais. » Sous-entendant que son attitude l'autre soir n'a pas toujours été à sa gloire alors que déjà, Zoya répondait présente pour s'occuper de lui. Il pourrait ajouter que ce n'est pas contre elle et que c'est au monde entier qu'il en veut depuis quatre ans mais sans doute le devine-t-elle, à travers ses yeux. Il fallait en tout cas une occasion digne de ce nom pour le rendre aussi présentable, un challenge de taille qui ne faisait bien évidemment pas peur à la photographe. « J’arrive toujours à mes fins avec toi de toute façon. Bien sûr que j’allais réussir à te faire enfiler un costume. » S'il remue la tête cette fois, c'est d'un air amusé et sans intention aucune de lui donner tort là-dessus.
Finalement, une question plus perturbante encore que la précédente lui parvient sans que Mickey ne soit véritablement prêt à la recevoir. « Tu l’aimes toujours ? » « Oh. » Sa réponse est certes immédiate mais elle est surtout confuse, à l'image des pensées en désordre contre lesquelles le boxeur entreprend de lutter. « C'est compliqué tu sais. » il avoue en soupirant, aussi évident soit ce fait car une séparation suivie d'un divorce en suspens n'est bien sûr jamais facile. « Et c'est la mère de ma fille avant même d’être ma femme, alors s’il doit rester quelque chose ce sera au moins ça. » Ça ne répond pas vraiment à sa question et Mickey en a conscience, mais une part de lui l'aimera bien sûr toujours pour lui avoir offert sept ans plus tôt le plus beau des cadeaux. Papiers signés ou pas, Aliyah n'est pas quelqu'un sur qui il pourra tirer un trait et il s'attend à ce que Zoya le comprenne dans ce silence qu'il vient lui-même combler ensuite. « Mais ça fait quatre ans et c'est évident qu’elle veut avancer, ça me tue juste d’entendre que je passe soi-disant à autre chose le premier. » Il laisse échapper un rire jaune, plus dépité qu'autre chose car si quelqu'un vit encore et toujours dans le passé jusqu'à se torturer, c'est assurément lui. Cette alliance en témoigne et il s'étonne d'ailleurs que Zoya ait initialement réagi à celle-ci. « Je pensais pas que ça t'intéressait. » il remarque en retrouvant son regard, et ne pensait même pas que sa vie amoureuse pouvait intéresser qui que ce soit compte tenu de son état. « Tu sais, ce n’est pas parce que ton mariage s’est terminé que tu ne seras plus jamais heureux, Mickey. Tu as le droit de l’être, toi aussi. Comme Rory et Swann ce soir ou comme d’autres avant ou après eux. » Il l'entend bien Mickey, ce discours qui n'éveille toutefois pas une once d'optimisme chez lui. Heureux à nouveau, lui ? Il ne le conçoit même pas comme une chose possible, c'est dire. « Je suis la première à pas croire en tout ça, tu sais. Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve. » Lui ne parierait pas beaucoup sur le sien mais il garde ses pensées les plus morbides pour lui pour simplement lui souffler : « J'y crois absolument pas Zoya. » Pour elle oui, il peut y croire sans problème mais pas pour son propre cas, au cas où la Lewis douterait encore de ses capacités à tout voir en noir. « Si ma femme est partie c'est bien parce que je suis plus le genre d'homme avec lequel on peut vivre. Et tes amis tomberont jamais aussi bas non plus, c'est pas eux que tu risques de ramasser dans un état pitoyable en pleine rue. » Bon sang ce qu'il déteste s'entendre parler dans ces moments-là et se réduire lui-même à ce chaos teintant aujourd'hui sa vie. Mickey n'a pas toujours été cet homme ne croyant plus en rien mais il doit l'avouer, avoir vu son monde s'effondrer n'aide pas à faire le plein de positivité. Rory et Swann ne reviennent pas d'aussi loin ou n'en donnent en tout cas pas l'impression, et connaître le tiers de sa descente aux enfers est aussi la dernière chose qu'il leur souhaite. « Alors l'avenir et le bonheur, j'évite de trop y penser tu vois. » il reprend dans un haussement d'épaules, plus retourné par ces aveux qu'il ne veut le montrer car s'ouvrir de cette façon lui coûte. Pour peu, Zoya prendra peut-être elle aussi ses jambes à son cou.
« Tu viens ? » Mais non, c'est au lieu de ça une main engageante qu'elle vient glisser dans la sienne sans que Mickey n'y oppose la moindre résistance. Il gagne alors en profondeur à ses côtés et laisse peu à peu l'eau engloutir son corps jusqu'aux épaules, désormais habitué à la température comme à cette main ancrée dans la sienne. « Personne ne nous entendra ici. » « À quoi tu penses, au juste ? » Son regard glissant vers elle l'interroge avec une curiosité presque lubrique, tandis qu'il s'amuse du fait que ses mots puissent si bien porter à confusion. Zoya n'a bien sûr pas la moindre idée de ce genre en tête et le précise ensuite, sous les yeux d'un Mickey ayant saisi la première occasion pour la charrier – en souvenir du bon vieux temps, dirait-il. « Il parait que ça fait du bien de crier pour extérioriser. Tu veux essayer avec moi ? » Il aurait pu s'attendre à beaucoup de choses mais sans doute pas à celle-là, ce qui ne rend pas pour autant cette idée mauvaise à ses yeux. « C'est pas de cette façon qu'on m'a appris à évacuer mais pourquoi pas, je veux bien tester ta méthode. » Sa méthode à lui a toujours consisté à cogner aussi fort qu'il le pouvait, dans les objets ou dans les gens selon ce que Mickey pouvait trouver. Un recours à la violence quasi systématique encore très présent dans sa vie mais ce soir, ce ne sont pas ses poings que le boxeur utilisera mais bien sa voix qu'il devrait laisser entendre. Ses yeux se reposent à nouveau sur Zoya en attendant que celle-ci ne donne le top départ, et c'est en chœur qu'ils se mettent dès lors à crier sans même se soucier de ce qui les entoure. S'ils sont aussi isolés qu'elle le dit personne n'en saura rien et quand bien même ces cris alerteraient qui que ce soit, Mickey s'en moque bien. « Putain, c'est vrai que ça soulage. Comment t'as songé à ça ? » Ce n'est pas qu'une impression, le nœud dans son ventre s'est évaporé et la boule dans sa gorge également alors oui, il s'intéresse à la façon dont Zoya peut gérer sa frustration et le reste quand elle est seule. « Et est-ce que ça t'a fait du bien aussi, surtout ? » Il n'était peut-être pas le seul à en avoir gros sur le cœur ce soir, et cette pensée le pousse étrangement à maintenir sa main plus longuement encore dans la sienne. « Je voulais te montrer quelque chose mais avec cette eau, tu verras pas grand-chose. Par contre tu peux sentir. » Mickey se tourne alors vers elle et rapproche son ventre du sien, laissant à Zoya la possibilité d'y tâter le terrain si seulement elle le souhaite tandis que l'allusion paraît claire. « Tu l'avais peut-être remarqué tout à l'heure mais l'entaille a bien cicatrisé. C'est toujours possible de t'engager comme infirmière personnelle, du coup ? » Elle-même en faisait mention juste un peu plus tôt en proposant de tenir à nouveau ce rôle, et l'idée n'a là encore rien pour lui déplaire. Il ne veut pas lui offrir un autre spectacle déplorable comme celui de la dernière fois mais sa présence et ses soins sont en revanche beaucoup plus souhaitables en tant que remède pour le moins efficace contre la solitude qui le pèse. Est-ce réellement une infirmière ou bien sa tendre compagnie que Mickey recherche, lui seul le sait vraiment. « Viens contre moi si tu as froid. » il reprend en croisant son regard et esquisse un léger sourire car au même instant, le vent vient fouetter leurs épaules pour leur rappeler que l'hiver les guette. Ils peuvent aussi sortir de l'eau si Zoya tient à retrouver ses amis mais l'ancien champion ne semble pas contre une dernière étreinte pour donner suite à leur danse, aussi déguisée soit sa demande.
Juin 2023. « Alors, verdict : tu me préfères officiellement avec ou sans costume ? » Ils ont fui la cérémonie pour un petit temps, mais un temps que Zoya espère suffisamment pour alléger le cœur de l’ancien boxeur. Elle a senti sa détresse un peu plus tôt et il n’était pas envisageable pour elle de le laisser quitter le mariage seul et le laisser dans son mal être, au moment où il semblait avoir besoin plus que tout de compagnie. Alors, et bien que l’idée ne l’enchante guère, Zoya entraîne Mickey pour un bain de minuit improvisé. Pas de complexe entre eux quand ils se sont connus bien moins vêtus que ce qu’ils le sont là et la jeune femme ne taraude pas d’éloges sur son ex amant et cette vue agréable qu’il lui offre aussi peu vêtu « Je te laisse deviner… » C’est un clin d’œil qui accompagne ses mots, son air plus qu’amusé alors qu’il la rejoint, non sans râler quant à la fraîcheur réelle de l’eau en cette saison. Et s’il craint pour sa santé, Zoya y voit là un moyen pour elle de jouer à nouveau les infirmières pour lui, un rôle qu’elle a endossé quelques semaines plus tôt et dans lequel elle n’a pas été des plus novices « Il semblerait même que je sois d'accord. » Evidemment, il tempère mais elle est habituée à ce qu’il n’exalte pas et ne soit pas du genre à tarir d’éloges à foison. Peu importe, au-delà de ça, Zoya est surtout soulagée de voir qu’aujourd’hui il va, l’ayant retrouvé dans le pire état qu’il soit dans cette ruelle. « Je sais. » il murmure à peine mais elle l’entend, lui demandant là d’arrêter d’être grognon et de profiter de cet instant, celui qu’ils s’autorisent, celui qu’elle veut qu’il savoure pour prendre cette bouffée d’oxygène dont il semble avoir cruellement besoin.
Les contrariétés ont commencé avec Andréa qui n’a pas manqué de reprocher à Zoya d’être venu à ce mariage accompagné de Mickey. « Tu la connais comme moi, elle risque de t'en vouloir un moment pour ça. » Qu’importe pour elle et c’est pour cette raison qu’elle répond d’un simple haussement d’épaules. Rien d’insurmontable à ses yeux quand elles ont un tempérament de feu toutes les deux et que cette dispute ne sera pas la première et sûrement pas la dernière qu’elles auront non plus. Mais ces reproches tombés ce soir ne sont là que la partie visible de l’iceberg quand la belle-sœur du Reeves semble avoir déjà balancé des vérités que Mickey n’a pas été ravi d’entendre « Que sa sœur, enfin.. ma femme » sa femme, elle en avait oublié l’existence, sûrement parce que c’est un détail sur lequel elle ne s’est jamais attardée lorsqu’elle se retrouvait dans ses draps. « fréquente quelqu'un et que c'est selon elle le moment pour moi de réagir. » Son sourcil se fronce, inévitablement « De réagir… c’est-à-dire ? de te battre pour la récupérer ? ». Mais c’est une autre question qui lui brûle les lèvres, celle qui fait renaitre sa jalousie et sa possessivité même si Mickey et elle ne sont rien et que même le stade d’amants n’est plus d’actualité. Cette question qui lui permettrait cependant de savoir si lui, à cette envie, celle de se battre pour récupérer celle qui est toujours sa femme, et donc se battre pour ce mariage qui reste récupérable, ne serait-ce qu’au regard de la loi et surtout, aux yeux de sa belle-sœur. « Je crois que j'aurais préféré qu'elle le garde pour elle car à part m’achever, je comprends pas trop ce qu’elle avait en tête. » Il est blessé par cette vérité et il n’y a qu’à voir l’expression sur ses traits pour le comprendre « Te blesser, pour une raison ou pour une autre. Quoi qu’il en soit, elle y est parvenue et tu ne le mérite pas » et il est probable que Zoya à son tour lui en veuille et qu’elle la trouve cruelle d’avoir agi comme elle l’a fait. Et une part d’elle s’en veut aussi d’avoir entraîné Mickey au mariage de Rory et Swann, surtout quand cet événement remue en lui tout ce qu’il a perdu et encore plus avec cette vérité apprise, celle où sa femme semble tourner la page définitivement sur leur histoire avec un autre « Mais tu voulais me changer les idées et j'apprécie. C'est pas tout le monde qui l'aurait fait et entre nous, je suis pas non plus certain que je le méritais. » « Arrête donc, Mickey » de s’autoflageller sans cesse, d’estimer qu’il mérite tout ce qu’il lui arrive et surtout de penser qu’il n’a pas droit de connaitre un peu de gaieté dans sa vie. C’est ce qu’elle tente de lui apporter, c’est pour cette raison aussi qu’elle a décidé de l’entraîner avec elle à ce mariage – bien que ce soit un échec cuisant « S’il te plait » Son ton de voix est cette fois plus tempérée, moins catégorique, son regard le suppliant « Je réfléchirai à un meilleur plan la prochaine fois, promis ». Cette fois, un sourire vient étirer ses lèvres, qu’elle espère communicatif pour détendre un peu l’atmosphère.
« Oh. » Elle a osé. A défaut de l’avoir fait quelques minutes plus tôt, c’est maintenant que Zoya lui pose cette question délicate des sentiments encore présents pour sa femme. « C'est compliqué tu sais. » Ses mains jouent avec l’eau alors que ses yeux sont posés sur lui, sentant bien la gêne qu’occasionne chez lui son interrogation « Et c'est la mère de ma fille avant même d’être ma femme, alors s’il doit rester quelque chose ce sera au moins ça. » La réponse est floue et elle ignore si c’est parce qu’il est perdu, parce qu’il n’ose pas lui dire la vérité sur ses sentiments ou parce qu’il ne se rend pas compte qu’il l’aime encore. Zoya, elle, à sa petite idée sur la question et elle se contente d’acquiescer alors que son regard se porte sur l’horizon. Elle ne peut le juger, elle sait la manière abrupte avec laquelle son mariage a pris fin après les scandales qui ont explosé dans la presse. Surtout, elle se rend compte qu’après tout ce temps, il est encore lié à elle de manière officielle, cette bague en étant la preuve la plus parlante. « Mais ça fait quatre ans et c'est évident qu’elle veut avancer, ça me tue juste d’entendre que je passe soi-disant à autre chose le premier. » – « Je vois » est l’unique réponse qu’elle lui offrira. Elle n'a pas son mot à dire, cela ne la concerne pas et elle regrette d’avoir posé la question et cela sûrement parce que la réponse obtenue ne la satisfait pas. Elle aurait préféré une réponse plus catégorique et emplie de certitude, où il lui aurait affirmé ne plus rien ressentir quoi que ce soit pour sa femme. Ce n’est pas le cas, c’est en tout cas ce qu’elle retient de ses propos mais elle ne s’autorise aucun commentaire et retient de s’emporter quand elle n’a nullement à le faire. « Je pensais pas que ça t'intéressait. » Elle hausse mollement les épaules « Cette bague a l’air d’avoir de l’importance, alors ça m’intéresse » qu’elle fait d’un ton qui se veut détaché pour ne laisser rien transparaitre. C’est pour cette raison qu’elle enchaîne aussi sur le fait qu’il peut très bien connaitre à nouveau le bonheur et peut-être ainsi une volonté de sa part de le pousser à s’autoriser à passer autre chose, sans le dire « J'y crois absolument pas Zoya. » Elle aimerait pourtant qu’il y croit, si ce n’est absolument, au moins un petit peu « Si ma femme est partie c'est bien parce que je suis plus le genre d'homme avec lequel on peut vivre. Et tes amis tomberont jamais aussi bas non plus, c'est pas eux que tu risques de ramasser dans un état pitoyable en pleine rue. (…) Alors l'avenir et le bonheur, j'évite de trop y penser tu vois. » – « Détrompes-toi. J’en ai déjà ramené certains à bout de bras après qu’ils avaient trop bu… Bon, possiblement que j’étais dans le même état mais… » elle use d’humour volontairement avant de reprendre un peu plus sérieusement « Je vais y croire pour deux alors » Pour elle, mais aussi pour lui. Surtout pour lui. Et elle veut contribuer à ce petit bonheur à l’avenir, s’il lui en laisse la possibilité, parce qu’elle ne supporte plus son discours défaitiste et qu’elle veut surtout lui prouver qu’il a tort.
Il est sûrement temps qu’ils cessent de parler de sujets douloureux, quand son but premier est de lui changer les idées. Alors, tendant sa main pour l’inviter à la suivre, Mickey l’attrape et accepte l’invitation mystérieuse qu’elle lui propose. « À quoi tu penses, au juste ? » Et non, ce n’est pas à une partie de jambes en l’air à laquelle elle pense et d’ailleurs, vu le petit sourire narquois adopté par Mickey, Zoya l’éclabousse parce qu’elle sait que c’est possiblement ce à quoi il pense. Elle secoue la tête de gauche à droite avant de préciser sa pensée, proposant à ce qu’ils crient pour extérioriser toutes les mauvaises ondes qui peuvent les habiter, surtout lui… « C'est pas de cette façon qu'on m'a appris à évacuer mais pourquoi pas, je veux bien tester ta méthode. » Et elle est ravie qu’il accepte de se prêter au jeu, se mettant à décompter pour lancer le top départ alors que leurs mains sont toujours liées l’une à l’autre. Ils crient, voire même hurlent, tant Zoya de son côté met du cœur à l’ouvrage et a l’impression qu’il en est de même pour Mickey. Cela l’amuse, un sourire prenant place sur ses lèvres lorsqu’ils ont usé de tout l’air disponible dans leurs poumons pour se faire. « Putain, c'est vrai que ça soulage. Comment t'as songé à ça ? » – « C’est de cette façon que j’évacue ma colère et ma frustration au quotidien » et elle a ce sourire amusé parce qu’elle ne le fait pas comme ça mais contre les autres, bien souvent, ce qu’il n’aura pas de mal à comprendre au vu de l’expression qu’elle adopte mais aussi parce qu’il la connait suffisamment pour savoir à quel point son caractère peut être explosif. « Je suis ravie en tout cas que ma méthode ait fonctionné pour toi » Sa main toujours dans la sienne, Zoya serre un peu plus celle-ci pour appuyer ses dires « Et est-ce que ça t'a fait du bien aussi, surtout ? » Elle hausse les épaules, retrouvant son regard dans la pénombre « J’en ai même oublié pourquoi j’étais agacée ». Mais son agacement n’a rien comparé à celui de l’ancien boxeur, il est même dérisoire à côté des préoccupations qui sont les siennes, alors qu’aujourd’hui, Zoya se sent particulièrement heureuse, après cette journée rythmée par la joie de l’union de ses deux plus proches amis – et la présence de Mickey à ses côtés indéniablement. « Je voulais te montrer quelque chose mais avec cette eau, tu verras pas grand-chose. Par contre tu peux sentir. » Il s’approche, Zoya se pivote de sorte à lui faire face et elle comprend qu’il veut lui montrer la cicatrisation de cette entaille qu’elle a tenté au mieux de soigner quelques semaines plus tôt. « Tu l'avais peut-être remarqué tout à l'heure mais l'entaille a bien cicatrisé. C'est toujours possible de t'engager comme infirmière personnelle, du coup ? » La jeune femme sourit maigrement, alors qu’elle lâche la main de Mickey pour laisser ses doigts parcourir sa peau. Elle connait exactement l’emplacement de cette cicatrice, la frôle avec précaution et peut, grâce aux lueurs de la lune, se rendre compte que celle-ci a bien guéri. Son regard se relève, croisant celui de Mickey dont elle est étonnamment proche désormais « Je suis rassurée » qu’elle murmure concernant la cicatrice, rassurée aussi de voir qu’il va mieux aujourd’hui après ces blessures qui auraient pu être bien plus grave. Doucement, sa main abandonne son torse pour venir trouver l’autre entaille qu’il avait sur sa joue. Celle-ci n’est plus visible mais elle se souvient très bien de l’emplacement « Tu peux m’engager. Mais je préférerai que ça ne se reproduise plus ». Et elle montre là toute l’inquiétude qu’elle a pour lui concernant sa sécurité et ce danger qui plane toujours au-dessus de sa tête, alors qu’elle sait que son agresseur n’en a semble-t-il pas fini avec lui. Ses doigts caressent doucement encore l’entaille désormais invisible sur sa joue, son regard s’ancrant davantage dans le sien dans un moment de silence agréable. Un petit air frais vient à souffler cependant, la faisant frissonner, en plus des frissons sûrement procurés par cette proximité retrouvée « Viens contre moi si tu as froid. » Zoya ne se fait pas prier et c’est assez spontanément que ses bras viennent s’enrouler autour de sa taille pour trouver refuge dans les siens. Une étreinte qu’elle resserre alors qu’elle laisse sa tête reposer contre son torse, retrouvant la même position que celle qu’ils avaient quelques minutes plus tôt sur la piste de danse. Cette fois, elle a une tout autre saveur quand celle-ci s’apparente à une étreinte réconfortante, autant pour contrer la fraîcheur de l’eau que pour réchauffer le cœur de Mickey qu’elle sait brisé. Elle resterait bien là pendant des heures encore, qu’importe qu’ils finissent malade comme des chiens tous les deux, tant l’instant est agréable et semble hors du temps. Mais celui-ci s’écoule, sûrement bien trop vite et elle propose après quelques minutes à Mickey de sortir de l’eau.
De retour sur la plage, ils n’ont évidemment rien pour se sécher et sont frigorifiés, riant de cette situation puérile dans laquelle ils se trouvent. Qu’importe, ils finissent par parvenir à se rhabiller et avant de retourner vers le lieu de la fête, Zoya rattrape la main de Mickey « Reste » ce reste fait écho à cette demande qu’il a lui-même formulé à son encontre le soir où elle l’a soigné chez lui « J’ai une chambre de réservée pour Chloe et moi dans la grande villa. Vas-m’y attendre en attendant que la fête se termine » et avant qu’il ne dise quoi que ce soit, elle s’approche et lui murmure, sourire aux lèvres « C’est non discutable » parce qu’il est venu avec elle à ce mariage et bien qu’elle comprenne qu’il ne soit pas à l’aise dans cette atmosphère, elle veut qu’ils repartent ensemble de celui-ci. Surtout, elle ne veut pas le voir partir car elle a besoin de s’assurer qu’il ira et pour se faire, elle ne le peut que s’il reste.
***
La fête bat son plein. Zoya profite des jeunes mariés, danse à plusieurs reprises avec eux mais aussi avec sa fille. Lorsque Chloe tend cependant à s’endormir dans ses bras, elle décide qu’il est temps pour elle de rejoindre sa chambre. Elle souhaite une bonne nuit aux derniers invités encore présent et bien sûr à Rory et à Swann avant de s’éclipser.
C’est à pas feutrés qu’elle pénètre dans la chambre car évidemment, Mickey l’y attend. Et c’est d’un œil attendri qu’elle le retrouve sur le canapé, endormi. Sa fille dans les bras, elle va d’abord déposer cette dernière dans le petit lit parapluie avant de revenir doucement dans le petit salon. Elle s’accroupit à hauteur de Mickey et ses doigts viennent caresser doucement ses cheveux. « Hi… » qu’elle susurre, sourire aux lèvres, alors qu’il ouvre un œil puis un autre « Comment va ma belle au bois dormant ? » Son sourire devient taquin avant qu’elle retire sa main et retrouve un peu de sérieux « Tu aurais dû t’installer dans le lit, Mick’ ». Parce qu’il est hors de question qu’il dorme sur le canapé, surtout quand ils ont dormi déjà ensemble il y a de cela quelques semaines.
I need a break from my brain, from the doubt from the stress from the pain. I need a break from my temper, it's exhausting to live with the anger. It weighs me down and it holds me back and ties me to an anchor. Take me away cause I'm not okay, I'm stuck at the bottom in a prison of problems that I can't escape, so take me away cause this whole world keeps fucking with my brain.
« Je te laisse deviner… » Si Zoya se garde bien d'en dire plus, ces mots n'ont aucun mal à convaincre Mickey que sa vue préférée reste celle de lui découvert et non portant un costume. Ce corps offert à sa vue ce soir a donc encore de quoi lui plaire s'il se fie à son clin d'œil et au reste, pas de quoi le pousser à se rhabiller bien au contraire car Mickey ne garde lui-même pas ses yeux dans sa poche, trahi par plus d'un regard jeté en direction de Zoya. Sa mauvaise humeur n'a quant à elle pas sa place dans cette eau avec eux et le boxeur accepte enfin de la mettre de côté, pourtant très vite rappelé aux amers souvenirs de cette soirée passée avec sa belle-sœur et des remarques dont celle-ci a pu le gratifier. Ce n'était pas seulement un défilé de reproches, l'idée était aussi de lui causer un électrochoc et pour cela, l'intéressée n'a rien trouvé de mieux que de le mettre brutalement à jour sur les dernières initiatives de sa femme. « De réagir… c’est-à-dire ? de te battre pour la récupérer ? » Il hoche lentement la tête, percevant derrière cette façon de faire la volonté de le pousser à agir et d'œuvrer au sauvetage de son mariage, une preuve de plus de l'optimisme sans faille de sa belle-sœur. « T'as bien compris, elle a jamais cessé de croire qu'on pourrait s'en relever et c'est pour ça qu'elle n'a pas supporté de me voir à tes côtés. » Du moins, Mickey ne peut que le supposer ce qui ne risque pas pour autant de le faire culpabiliser. Pourquoi devrait-il être le seul à qui l'on interdirait de fréquenter quelqu'un ? Et à quoi peut-il encore bien s'accrocher quand tout porte à croire qu'il finira par être remplacé ? C'est bien ce que cette histoire tend avant tout à prouver, que sa femme n'attend plus après lui pour tenter d'avancer et quitte à l'apprendre, Mickey aurait aimé qu'un minimum de subtilité soit employé. « Te blesser, pour une raison ou pour une autre. Quoi qu’il en soit, elle y est parvenue et tu ne le mérite pas. » Son regard croise celui de Zoya qui, elle au moins, se trouve véritablement de son côté. Elle pourrait faire le choix de soutenir son amie mais n'en fait rien, arrachant un maigre sourire au boxeur quand bien même le sujet ne s'y prête pas vraiment. « Tu sais, c'est surtout la forme que je déplore car je m'attendais tôt ou tard à apprendre ce genre de chose. » En l'occurrence qu'Aliyah voit un autre homme car après quatre ans et des papiers toujours pas signés, Mickey n'a aucun droit de le lui reprocher. Cette annonce n'arrange simplement pas son moral tant elle peut lui rappeler le surplace qu'il peut faire et le mari qu'il cessera un jour d'être, en espérant au moins que puisse survivre son rôle de père. Quant à ce mariage, il éveille à lui seul bien trop de souvenirs dont Mickey n'avait pas besoin mais les intentions de Zoya étaient bonnes en l'y conviant, même s'il ne prétend pas comprendre l'importance que la photographe peut porter à un homme comme lui. On cherche à changer les idées de celles et ceux à qui l'on tient, et généralement ces personnes-là le méritent. « Arrête donc, Mickey. » Zoya ordonne et lui se contente de soupirer. Broyer du noir est encore ce que Mickey semble faire le mieux un soir comme celui-là mais s'il acceptait davantage de s'ouvrir à la légèreté que la Lewis peut lui apporter, peut-être parviendrait-il à mettre ses sombres pensées de côté. « S’il te plait. » Le regard qu'elle lui adresse a son petit effet sur lui, à tel point que le boxeur relâche subitement ses épaules et expire profondément comme pour faire un maximum de vide en lui. « Je réfléchirai à un meilleur plan la prochaine fois, promis ? » Un plan qui n'englobera sûrement pas le moindre mariage cette fois, mais aussi et surtout un plan qui devrait là encore les lier tous les deux comme si Zoya faisait de lui un problème à résoudre à tout prix. « T'as rien à me promettre, tu sais. » il souffle et pourrait la remercier de se soucier autant de lui, mais ses yeux se chargent de transmettre ce que Mickey préfère garder à l'état de pensée. Il y aura une prochaine fois et c'est peut-être bien ce qu'il s'empresse aussi de retenir.
Vient après ça la dernière question à laquelle il aurait pu s'attendre à devoir répondre, mais en aucun cas Mickey ne tente d'esquiver celle-ci en brandissant la carte du sujet sensible. Il admet simplement que les choses n'ont rien de simple et manque peut-être bien de clarté sans même le vouloir, comme lorsqu'il souligne l'enfant qui ne cessera jamais de les unir alors que la question revenait surtout à dire si oui ou non, ses sentiments pour Aliyah s'apparentent encore à de l'amour comme celui existant dans un couple. Il n'a aucun doute quant au fait qu'elle sera toujours l'un des piliers de sa vie ainsi que son premier grand amour, mais poser des mots sur ce qui anime aujourd'hui son cœur n'est pas un exercice facile. Mickey peine après tout à croire que cette partie de lui vit encore et qu'aimer demeure à sa portée, c'est donc la réponse qu'il consent à fournir à Zoya et ce, même si les choses n'en paraissent pas tellement plus claires à l'arrivée. « Je vois. » Elle n'en dit pas davantage et Mickey, lui, l'observe en silence tout en se demandant ce qu'elle peut bien en penser. Était-ce ce qu'elle désirait entendre et espérait-elle seulement obtenir une réponse en particulier ? Peut-être lui reproche-t-elle intérieurement d'avoir répondu à côté, à moins que cette réponse lui convienne et que Zoya n'en montre rien. Il s'étonne en tout cas de l'attention portée à sa vie sentimentale comme à son mariage, au sujet desquels tous deux n'avaient jusque là pas réellement échangé malgré l'évidence de son statut d'homme marié. « Cette bague a l’air d’avoir de l’importance, alors ça m’intéresse. » Et Zoya ne se trompe pas en présumant qu'il ne la garde pas par hasard, car la retirer le boxeur ne s'en sent pas encore capable. Il le faudrait pourtant, celle-ci lui fait bien plus de mal que le contraire en trônant ainsi à son doigt mais sans elle, Mickey craint de perdre tout simplement pied tant il manque aujourd'hui de bouées auxquelles s'agripper. « Elle en a oui, parce qu'elle symbolise en partie les années les plus heureuses de ma vie. » Nostalgique, il fait aussi bien référence au bonheur de son mariage qu'à la brillante carrière qui était sienne quand tout pouvait encore lui sourire. Mickey avait un équilibre, une famille unie et un palmarès à faire pâlir n'importe qui, voilà tout ce à quoi il devra pour de bon renoncer en retirant un jour cette bague et ce, alors qu'il ne perçoit pas devant lui le moindre avenir. « Ça me manque, parfois. » reprend-il, son regard s'égarant autour d'eux un instant. Ce qui lui manque c'est de se lever le matin en sachant pourquoi, d'être à la fois un époux et un père, ou tout du moins un homme que l'on désire avoir à ses côtés. Ce n'est plus le cas de personne désormais, aucune femme ne semble même pouvoir accepter une vie comme la sienne avec les ennuis et les excès que l'on connait et c'est bien ce qui le pousse à douter des paroles de Zoya, et du bonheur qu'il n'espère même plus retrouver. Parce qu'il est convaincu de ne plus rien avoir à offrir, comme celui ayant depuis bien longtemps oublié sa valeur. « Détrompes-toi. J’en ai déjà ramené certains à bout de bras après qu’ils avaient trop bu… Bon, possiblement que j’étais dans le même état mais… » Mais elle avouera quand même qu'elle n'aspire pas à retrouver un jour Rory ou Swann dans une débauche similaire à la sienne, faisant de lui un exemple à ne pas suivre peu importe ce que la Lewis pourra en dire. « Je vais y croire pour deux alors. » De l'espoir, Zoya ne manque décidément pas d'en avoir et bien sûr, il ne pourra pas l'empêcher d'en nourrir pour lui si avant tout, elle peut en trouver pour elle-même. « J'ai du mal à nous imaginer dans le même panier, mais je peux pas nier que ça me réconforte un peu aussi. » Dans un sens la chose tend même à le faire sourire rien qu'en les imaginant trainer derrière eux des bagages similaires, alors qu'il ne peut toujours pas croire que Zoya revient d'aussi loin que lui. Qu'elle puisse trouver le bonheur comme elle le mérite auprès d'un homme forcément très chanceux, c'est bien tout ce que Mickey peut lui souhaiter en ne pouvant s'empêcher d'envier quelque peu ce dernier.
La prochaine allusion de la photographe est une perche que le boxeur saisit pour s'amuser du sens de celle-ci, bien conscient que Zoya ne lui propose pas de renouer intimement et méritant certainement cette eau qu'elle lui renvoie en échange. Fut un temps où ces choses-là étaient plus que courantes entre eux mais ce soir, c'est autrement que Mickey se voit invité à relâcher les mauvaises ondes accumulées car crier un bon coup ne peut pas lui faire de mal, surtout quand ils peuvent le faire à l'unisson et vider d'une seule et même voix tout ce qui les ronge. L'exercice lui permet aussitôt de se sentir délesté d'un poids énorme et ce n'était pas gagné, comme Zoya peut s'en douter. « C’est de cette façon que j’évacue ma colère et ma frustration au quotidien. » S'il peut juste espérer une chose, c'est qu'elle n'est pas non plus trop souvent sujette à cette colère et cette frustration dont elle parle, pour vivre lui-même depuis bien trop longtemps avec les siennes. C'est épuisant de vivre avec une rage au ventre constante, cette même rage que Mickey a le sentiment d'avoir craché tout autour de lui et qui à cet instant ne le dévore plus autant de l'intérieur, grâce à un miracle nommé Zoya. « Je suis ravie en tout cas que ma méthode ait fonctionné pour toi. » - « Je crois que j'aurais aimé la connaître bien plus tôt, du coup. » Plutôt que de passer les quatre dernières années de sa vie à se défouler sur les murs de chez lui, Mickey a de toute évidence raté plus d'une occasion de hurler simplement sa colère quand il aurait eu maintes fois besoin de le faire. Quand il s'emporte le boxeur privilégie les gestes aux mots, usant de ses poings contre tout et tout le monde mais à présent, peut-être bien que cette méthode sera également prise en compte. « J’en ai même oublié pourquoi j’étais agacée. » L'entendre le fait doucement sourire, content de savoir qu'il n'est pas le seul qu'un tel exercice est parvenu à soulager. Quant à sa main, elle ne se défait pas facilement de celle de Zoya mais lui rendre sa liberté lui semble plus commode compte tenu du constat qu'il l'invite à faire ensuite : sa cicatrice se porte bien, et c'est évidemment grâce à elle. Cette main inspectant sa peau lui provoque un doux frisson, différent de celui de l'autre soir car cette fois, la photographe ne se contente plus de le soigner. Leur proximité dans cette eau paraît presque interdite mais Mickey en oublie tout ou presque, ne voyant plus que les yeux de Zoya remonter vers lui alors que se perdre dans les siens est un peu trop facile. « Je suis rassurée. » Il ne répétera pas que tout le mérite lui revient vis-à-vis de ses bons soins mais il le pense, et accueille après ça sa main sur sa joue dans un geste d'une douceur que Mickey ne connait plus. Cette douceur ne lui déplait en rien, peut-être même qu'elle manque à sa vie et que pour cette raison, il rêverait d'un moment comme celui-ci qui serait infini. « Tu peux m’engager. Mais je préférerai que ça ne se reproduise plus. » Silencieux jusque là car avant tout pensif, Mickey brise son propre silence dans l'esquisse d'un fin sourire. « Je préfèrerais aussi qu'on se retrouve autrement la prochaine fois. » Et qu'à défaut d'endosser très souvent son costume d'infirmière, Zoya retrouve au moins l'habitude de graviter dans sa vie. En attendant de savoir ce qu'il adviendra d'eux après ce soir, Mickey lui offre la chaleur de ses bras si elle désire s'y réfugier – pour repousser la fraicheur de l'eau dira-t-on, mais peut-être aussi parce que son corps appelle le sien sans qu'il le verbalise. C'est comme si leur danse avortée reprenait vie et lui aussi, avec Zoya tout contre lui. Il s'anime à son contact, se perd dans une étreinte ô combien apaisante et se demande même s'il n'est pas celui qui en avait le plus besoin alors quand celle-ci prend fin Mickey connait un atterrissage difficile, à l'image du profond soupir lui échappant.
Ils regagnent la plage où le boxeur ne peut qu'imaginer une autre parenthèse prendre fin et ce, une fois leurs vêtements enfilés sur leurs corps encore mouillés. Rejoindre le mariage dont il s'est précédemment éloigné est au-dessus de ses forces mais il ne pourra pas éternellement garder Zoya auprès de lui et s'imagine déjà repartir de son côté, sans soupçonner que la photographe a en tête une solution à laquelle il n'avait pas songé. « Reste. » C'est elle à présent qui le retient, elle dont la main vient chercher la sienne tandis qu'il capte son regard, plus attentif que jamais. « J’ai une chambre de réservée pour Chloe et moi dans la grande villa. Vas-m’y attendre en attendant que la fête se termine. » - « Vraiment ? » questionne-t-il, comme pour s'assurer que c'est réellement ce qu'elle souhaite. L'invitation a beau être posée, Mickey ne s'en saisit pas pour autant ou du moins, pas avant que Zoya ne laisse entendre qu'aucun refus ne sera toléré. Car il mentirait bien sûr s'il prétendait que l'offre n'est pas tentante, et qu'il a aussi très envie de rentrer chez lui après une soirée comme celle-ci. « C’est non discutable. » Discuter est de toute façon la dernière chose que la boxeur envisage de faire, préférant à la place capturer le regard de la photographe et apprécier tant qu'il le peut encore le contact de sa main sur la sienne. « C'est d'accord. Je t'attendrai. » Peu importe combien d'heures, Mickey a au moins la garantie qu'il ne restera pas seul et puisque Zoya pourra de son côté profiter jusqu'au bout de ce mariage, sa conscience ne s'en portera elle non plus pas si mal.
* * *
L'attente ne lui semble pas si longue et pour cause, Mickey perd bien vite le combat mené contre sa fatigue en sombrant sur le canapé où il était initialement censé lambiner. Il n'entend alors pas Zoya rentrer et n'ouvre les yeux qu'en sentant sa main effleurer ses cheveux, l'extirpant pour de bon de ses songes sans être certain de l'heure qu'il peut être, à présent. « Hi… » Il lui rend son sourire, aussi déphasé soit-il car dormir un peu plus, il faut croire que le boxeur n'aurait rien eu contre. « Comment va ma belle au bois dormant ? » Sur ces mots Mickey se redresse et parcourt par la même occasion la pièce du regard, remarquant qu'aucune tête blonde n'y semble à cet instant éveillée. « Pas trop mal, je crois. Chloe dort ? » il demande d'une voix basse, pour ne surtout pas prendre le risque de réveiller l'enfant car si un mariage peut avoir raison de sa propre énergie il ne peut que croire que le jeune âge de Chloe ne lui aura pas permis de tenir beaucoup plus longtemps que lui. « Tu aurais dû t’installer dans le lit, Mick’. » Son regard retrouve celui de Zoya dont il saisit bien le sous-entendu, car difficile de ne pas comprendre qu'elle fait ici référence au fait de dormir à nouveau ensemble. « Pas sans ton accord. » Ou plutôt, pas sans son invitation. Elle lui avait après tout demandé de l'attendre et c'est ce que Mickey a fait, aussi faible ait été sa résistance une fois échoué sur ce canapé. « Mais je crois comprendre que tu ne comptes pas me faire dormir dans la baignoire. » il reprend en ponctuant ces paroles d'un sourire, observant longuement Zoya à qui il fait finalement une place sur le canapé près de lui. « Tu as bien profité j'espère. Enfin.. tant que tu ne me dis pas que tu as dansé avec un autre, je veux dire. » Mickey ne peut pas mentir, bien sûr que cela l'agacerait car l'idée n'a jamais été de laisser sa place à un autre, à moins qu'il ne s'agisse des jeunes mariés. « C'est le cas ? » il ne peut s'empêcher de questionner dans un murmure et parce que cette pensée le travaille bien plus qu'il ne l'aimerait, le boxeur réduit le peu de distance entre eux pour venir chercher cette réponse directement dans ses yeux. Le silence de la pièce est tel qu'il entendrait presque son propre cœur s'impatienter, pas prêt à apprendre que Zoya n'a eu aucun mal à le remplacer sous peine de croire que leur moment passé dans l'eau ne signifiait pas autant pour elle que pour lui. « Et personne n’a remarqué que tu t’étais éclipsée, finalement ? » préfère-t-il reprendre pour tempérer sa propre jalousie, curieux de savoir si Zoya a pu regagner le mariage sans attirer le moindre soupçon.
Juin 2023. « T'as bien compris, elle a jamais cessé de croire qu'on pourrait s'en relever et c'est pour ça qu'elle n'a pas supporté de me voir à tes côtés. » Son amie et ses espoirs qui mettent un peu en rogne la Lewis contre qui elle dirige une colère infondée parce qu’elle a des espoirs vains dans un couple qui ne semble plus être fait pour être ensemble. Mais ça, c’est son opinion à elle, tant elle n’apprécie pas ce qu’elle entend et doit reconnaitre qu’à cet instant précis, sa possessivité reprend le dessus, bien qu’elle et Mickey n’ont aucune relation pouvant le justifier. Mais en tout objectivité, peut-elle vraiment reprocher à son amie d’être aussi borné à ce sujet et de nourrir cet espoir un jour de revoir sa sœur avec son beau-frère ? Qu’eux deux parviennent à retrouver l’amour, le véritable, le bonheur d’une famille, celle qu’ils formaient avant que tout s’écroule. Elle le sait, Zoya, elle n’est pas raisonnable, elle n’est pas non plus objective et voit ici que ce qui l’intéresse, ce qui est dans son intérêt. En tout cas, Mickey est blessé par ce qu’il a appris à propos de son ex-femme qui semble commencer doucement à tourner la page. Un coup dur que Zoya devrait être en mesure de comprendre, estimant qu’il ne le mérite pas. Mais au fond, elle préfèrerait sûrement que cela ne l’atteigne pas autant « Tu sais, c'est surtout la forme que je déplore car je m'attendais tôt ou tard à apprendre ce genre de chose. » Le regard de Zoya trouve le sien alors qu’elle acquiesce d’un signe de tête. La violence des mots utilisés ont eu raison de sa blessure mais elle reste persuadée que le fond en est tout autant responsable, même s’il en était préparé. Toutefois, elle ne réenchérit pas à ce propos, garde son opinion pour elle et préfère laisser ce sujet délicat de côté. « T'as rien à me promettre, tu sais. » « Mais je le fais quand même » Et cette promesse de l’amener ailleurs, dans un endroit qui, cette fois, ne le fera pas renouer avec des souvenirs qui lui sont aujourd’hui douloureux, Zoya souhaite la tiendra, à n’en pas douter.
Le sujet a été laissé en suspens quelques minutes pour mieux y revenir quand Zoya ose demander à Mickey s’il aime toujours sa femme alors qu’il semble incapable de se défaire de cette bague, celle-là même qui a mis le doute à la jeune femme, quant à son statut d’homme marié, la première fois qu’ils se sont rencontrés – mais cela ne l’a pas stoppée pour autant quand l’attirance physique et les ardeurs ont été plus fortes que la raison. Et bien que ce statut n’est plus le sien – officieusement puisque la bague à son doigt prouve le contraire – la Lewis a besoin de connaitre l’ampleur des sentiments que peut avoir Mickey à l’encontre de son ex. La réponse qu’il lui fournit manque de clarté et Zoya l’interprète comme une affirmation dissimulée, celle qu’elle aurait préféré contraire et catégorique. Mickey s’étonne de son intéressement à ce sujet et elle le justifie par le fait que cette bague semble avoir beaucoup d’importance pour lui « Elle en a oui, parce qu'elle symbolise en partie les années les plus heureuses de ma vie. » Ses sourcils s’affaissent et c’est de la compassion soudainement qu’elle ressent pour lui. Son regard désolé est suffisant pour qu’il le comprenne, acquiesçant d’une manière beaucoup plus sincère cette fois que la précédente « Ça me manque, parfois. » Les mots lui crèvent le cœur, surtout alors qu’il adopte cet air égaré, son regard porté sur l’horizon, fuyant le sien. Il regrette la légèreté d’une vie passée, se sent certainement perdue dans son actuelle qui semble manquer de sens à ses yeux. Elle le ressent suffisamment Zoya non pas parce qu’il le formule explicitement mais parce que certains de ses mots aident à le comprendre. « Je suis désolée, Mickey » qu’elle murmure, sa main cherchant la sienne la frôlant uniquement au contact. Elle est désolée qu’il puisse ressentir pareils sentiments, désolée qu’il se sente aussi misérable, alors qu’à ses yeux, ce n’est pas quelque chose qu’il mérite, bien qu’il s’obstine à clamer le contraire « J'ai du mal à nous imaginer dans le même panier, mais je peux pas nier que ça me réconforte un peu aussi. » Et même si ce n’est qu’un peu, cela est déjà satisfaisant, expliquant ce sourire qui vient se loger au creux de ses lèvres. Il pense sûrement qu’elle n’a commis aucun impair dans sa vie, rien de comparable au sien, mais il y a encore bien des choses qu’il ignore sur elle et ce squelette auquel elle pense est celui pour lequel elle se sent incapable encore de lui partager. Pour le moment.
« Je crois que j'aurais aimé la connaître bien plus tôt, du coup. » Zoya l’a incité à crier pour faire évacuer toute sa colère et sa frustration, une méthode qui semble avoir fait ses preuves sur l’ancien boxeur. Une méthode qu’il apprécie aussi et qu’elle l’espère, sera celle qu’il utilisera à l’avenir pour faire passer ses nerfs, plutôt que de se défouler sur les murs de son appartement dont elle ne peut oublier les séquelles. « Vaut mieux tard que jamais » elle préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide « Et tu penseras à moi la prochaine fois, comme ça » qu’elle ne peut s’empêcher de rajouter dans un rictus amusé. Et peut-être rien que de penser à elle l’aidera aussi à atténuer sa colère, parce que c’est aussi implicitement ce qu’elle lui dit. Une certaine proximité renait entre Mickey et Zoya, alors qu’elle porte la main sur cette cicatrice dont il en porte les stigmates désormais, les souvenirs encore bien présents d’un Mickey au plus mal dans cette ruelle sombre. Elle recommencerait si c’était à refaire mais elle lui demande surtout, avec une infinité tendresse alors que sa main retrouve sa joue, que jamais cela se reproduise « Je préfèrerais aussi qu'on se retrouve autrement la prochaine fois. » L’évocation de prochaine fois ne peut que la faire sourire davantage et la rassurer aussi quand il semble avoir retenu la leçon. Elle espère que cet homme ne reviendra plus à la charge et le laissera tranquille désormais, bien qu’il l’ait averti que tout cela n’était pas moins sûr. La crainte est présente chez la photographe et peut-être que cette étreinte qu’il lui propose est aussi acceptée parce qu’elle a peur pour sa sécurité, qu’elle a eu peur aussi ce soir-là en le retrouvant dans un sale état et qu’elle savoure cet instant alors qu’il a la vie sauve et qu’il va – bien qu’il trouverait forcément une objection sur ce dernier point.
Ils doivent se résigner à quitter cette bulle dans laquelle ils se sont réfugiés, celle ayant aidé à apaiser leurs contrariétés et surtout apaiser celle de l’ancien boxeur, qu’elle refuse de laisser partir alors que sa main volatilise la sienne pour lui demander de rester « Vraiment ? » « Oui, vraiment » fait-t-elle légèrement amusé par la surprise que cette demande semble avoir sur lui. Elle ne veut pas le voir rentrer chez lui, elle préfère qu’il reste lui aussi sur place et pour cela c’est la clé de sa chambre, celle qu’il lui ait réservé dans la somptueuse villa, qu’elle lui confit s’il accepte. Quoi que, en réalité, elle ne lui en laisse pas le choix « C'est d'accord. Je t'attendrai. ». Un sourire immense s’affiche sur ses lèvres, heureuse qu’il accepte sans rechigner, l’entraînant alors avec elle, leurs pas se séparant à mi-chemin alors que lui prend la direction de la villa et elle, retourne à la fête.
***
Il lui a fallu quelques heures pour regagner cette chambre. La preuve en est la position de sa fille dans ses bras, exténuée et endormie, qu’elle s’empresse d’aller coucher dans son petit lit parapluie, rejoignant ensuite Mickey qui s’est assoupi sur le canapé. Cette vision la fait sourire tendrement, alors qu’elle le rejoint et laisse sa main vagabonder délicatement dans ses cheveux pour le réveiller « Pas trop mal, je crois. Chloe dort ? » Zoya remarque qu’il se soucie tout de suite de sa fille, voyant son regard vagabondé dans la pièce et cela ne peut que l’attendrir davantage alors que sa tête dodeline positivement « Oui, profondément. Elle a peut-être un peu abusé » la boutade est volontaire, alors que c’est sûrement la jeune maman qui a consommé quelques verres de plus que la moyenne, mais elle trouvera l’excuse que l’occasion était trop belle pour ne pas fêter ce beau mariage dignement. Zoya n’est heureusement pas dans un état lamentable non plus, consciente de sa responsabilité aussi envers sa fille et tient parfaitement debout – même si elle risque de s’endormir tout aussi rapidement que la bambine. « Pas sans ton accord. » Zoya estime qu’il aurait pu s’installer dans le lit pour l’attendre, surtout qu’il était paisiblement endormi. Elle lève les yeux au ciel à sa réponse mais apprécie aussi le respect dont il fait preuve à son égard « Mais je crois comprendre que tu ne comptes pas me faire dormir dans la baignoire. » Portant son index sous son menton, faisant mine de réfléchir, elle répond « J’y ai peut-être songé » Elle le taquine, il est hors de question que Mickey finisse dans la baignoire ou reste dormir dans ce canapé, bien qu’il semble confortable, Zoya ayant le loisir de le tester alors qu’elle vient s’asseoir à ses côtés. « Tu as bien profité j'espère. Enfin.. tant que tu ne me dis pas que tu as dansé avec un autre, je veux dire. » Etonnée par la question directe qu’il lui pose, Zoya trouve le regard du boxeur non sans un sourire amusé par sa curiosité piquée qu’il ne cherche à dissimuler « C'est le cas ? » Son murmure lui parait être les paroles d’un enfant qui a besoin d’être rassuré et s’amuse d’ailleurs de le voir scruter son regard comme il le fait, reculant légèrement « J’ai bien profité, oui » bien sûr qu’elle laisse un petit temps de silence s’installer pour le faire mijoter un peu. Elle retient un rire – parce qu’elle ne veut pas réveiller Chloe qui dort un peu plus loin à poings fermés, sa tête se secouant légèrement de droite à gauche « J’ai dansé avec deux charmants jeunes hommes mais, manque de bol pour moi, ils sont tout les deux fraîchement mariés ». C’est bien de Rory et Swann dont elle parle, ayant profité de chaque mini occasion où ils se retrouvaient seuls – rare mais un millième de secondes était suffisant pour Zoya – pour danser avec eux ou les étreintes afin de leur signifier à quel point elle était heureuse pour eux deux. « Bon j’ai accordé aussi une danse à un vieux oncle mais j’allais pas lui refuser, le pauvre. Il y tenait depuis le début des festivités » et cette anecdote n’est on ne peut plus vraie, ce qui ne manque pas de faire sourire Zoya. « Sans oublier cet homme dans son costume qui lui sied à ravir – même s’il était bien mieux sans – qui m’a offert une danse des plus agréables. J’espère qu’on aura l’occasion de danser à nouveau ensemble un slow » et bien sûr qu’elle parle de lui et de personne d’autre, guettant sa réaction du coin de l’œil alors qu’elle s’amuse de cette situation où elle sent que Mickey n’aurait nullement apprécié la savoir dans les bras d’un autre. Elle n’y tenait pas non plus, il n’avait donc aucune raison de s’en faire. « Et personne n’a remarqué que tu t’étais éclipsée, finalement ? » About that… Zoya grimace légèrement « Tu penses bien… Rory a remarqué. J’ai essayé de nier mais je ne peux rien lui cacher » Elle n’a pas manqué de s’excuser auprès de son meilleur ami « Mais j’ai la chance d’avoir un ami en or qui ne m’en a pas voulu » Si elle s’était enfuie, les choses auraient été bien différentes, cela va de soi et c’est une réaction qu’elle n’aurait pu reprocher à Rory. Sa tête vient reposer naturellement sur l’épaule de Mickey alors qu’elle s’installe un peu plus confortablement « Il ne doute pas que j’ai fait ça pour une bonne raison. Je lui ai dit que je lui expliquerai » Et avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit « Et je t’interdis de dire que c’est de ta faute, que tu t’en veux et que tu t’excuses ou je ne sais quoi encore. Je veux rien entendre ! » qu’elle le somme sans même trouver son regard alors que la fatigue tend progressivement à s’emparer d’elle. C’est pour cette raison qu’elle se redresse, se lève du canapé et entraîne Mickey avec elle par la main « Viens, je suis exténuée » Lui qui attendait son invitation pour pouvoir s’installer dans le lit, il ne peut avoir de doutes cette fois que c’est avec elle qu’il dormira cette nuit dans ce lit qui les attend tous deux et vers lequel ils se dirigent. Lâchant sa main, elle contourne le lit, tout en délaissant sa robe dont elle se défait à nouveau devant lui – rien qu’il n’ait pu jamais voir quand, quelques heures auparavant, elle se trouvait dans la même petite tenue « Je vais aller prendre une petite douche rapidement, je reviens. Et tu as le droit de t’installer, au cas où tu ne l’aurais pas compris » qu’elle fait amusé avant de s’éclipser dans la salle de bain et d’en ressortir quelques minutes à peine, démaquillée et vêtue d’une tenue bien plus confortable. Son regard croise celui de Mickey, venant prendre place à ses côtés dans le lit « Je suis contente de t’avoir avec moi, Mickey. Merci d’avoir accepté mon invitation… malgré tout » malgré les souvenirs que cela ravivent chez lui, malgré les douleurs que cela réveillent. Elle est heureuse de l’avoir à ses côtés et encore plus cette nuit alors qu’elle va passer une nouvelle fois celle-ci dans ses bras.
I need a break from my brain, from the doubt from the stress from the pain. I need a break from my temper, it's exhausting to live with the anger. It weighs me down and it holds me back and ties me to an anchor. Take me away cause I'm not okay, I'm stuck at the bottom in a prison of problems that I can't escape, so take me away cause this whole world keeps fucking with my brain.
Il étire le plus amusé des sourires quand Zoya lui confirme que sa fille dort profondément et que sans doute a-t-elle un peu trop profité de la soirée, car c'est plutôt la photographe qui peut ici plaider coupable, il le sait. D'un autre côté, Zoya se devait de faire honneur au mariage de ses amis et si plusieurs verres ont pour ça été nécessaires, qu'à cela ne tienne. Quant au fait de lui faire une place dans la baignoire pour la nuit, il semble que ça ne soit pas (ou plus) d'actualité. « J’y ai peut-être songé. » Et son air songeur ne prend bien évidemment pas avec lui, Mickey la connaissant assez pour savoir que depuis le départ, c'est dans son lit que Zoya était prête à lui faire une place puisque ce petit rituel a dernièrement repris entre eux. C'est aussi là où le boxeur se sent le mieux quand bien même il n'aurait pas pu s'y glisser de lui-même, car sans doute avait-il surtout envie d'en obtenir l'invitation officielle. Celle d'une nuit de plus passée dans ses bras, là où Zoya n'a déjà pas manqué de se trouver au cours de la soirée entre leur danse sur la piste et leur étreinte dans l'eau par la suite, deux moments qu'il espère que la Lewis n'a pas pu oublier. Car c'est sans lui qu'elle a rejoint le mariage tout à l'heure, et Mickey aurait bien aimé être une petite souris pour s'assurer que sa place n'a pas été prise. Ce risque existait-il ? Avec Zoya, il n'est jamais sûr de rien. « J’ai bien profité, oui. » Mais à quel point se demande-t-il, car il y a bien des façons d'en profiter selon lui. Son regard sonde alors la photographe en attendant d'en savoir davantage, plus curieux que réellement inquiet à moins qu'elle ne s'apprête à glisser une information susceptible de ne pas lui plaire. « J’ai dansé avec deux charmants jeunes hommes mais, manque de bol pour moi, ils sont tout les deux fraîchement mariés. » Rory et Swann, donc. Les jeunes mariés sont bien les seuls que Mickey n'a pas le droit d'envier ici et il comprend que Zoya ait accordé une danse à chacun, sans que celle-ci puisse menacer sa fichue jalousie. « Je ne peux officiellement rien dire pour ces deux-là. » admet-il, bon joueur, car sa méfiance n'est tout de suite pas la même vis-à-vis des autres invités. « Bon j’ai accordé aussi une danse à un vieux oncle mais j’allais pas lui refuser, le pauvre. Il y tenait depuis le début des festivités. » – « Le pauvre. » répète-t-il d'une voix exagérée, loin de prendre pour sa part cet oncle en pitié. Vieux ou non, il n'avait pas pour autant le droit de lui voler sa partenaire mais que Zoya se rassure, il ne va pas sérieusement prendre en grippe un homme du double de son âge. « Sans oublier cet homme dans son costume qui lui sied à ravir – même s’il était bien mieux sans – qui m’a offert une danse des plus agréables. J’espère qu’on aura l’occasion de danser à nouveau ensemble un slow. » Le sourire qu'il affiche est à la hauteur des mots qui lui parviennent car bien sûr, Mickey s'y retrouve sans l'ombre d'une difficulté. Cet homme c'est lui et malgré sa morosité, Zoya ne retient que les bons côtés de cette soirée passée avec lui. Il n'estime pourtant pas avoir toujours été la meilleure des compagnies mais agréable, ce moment avec elle l'a aussi indéniablement été. Leur danse pour sûr, mais aussi ce qu'ils ont pu partager à l'abri des regards lors de leur petite parenthèse en plein air. Tout ça, Mickey le garde même précieusement dans un coin de sa tête car quelque chose lui dit que dès demain, y repenser sera un besoin pour lui. « J'ai croisé cet homme tout à l'heure je crois, et il m'a dit qu'il avait vraiment apprécié votre danse lui aussi. » Il joint un clin d'œil à ces mots, sans rien perdre de son sourire tout en contenant toujours sa voix pour ne pas risquer de réveiller Chloe. « Il paraît même que tu as fait disparaître sa mauvaise humeur, quel genre de magicienne es-tu au juste ? » Le genre à avoir en tout cas beaucoup d'effet sur lui, alors peut-être bien que celle-ci lui a jeté un sort comme il s'amuse parfois à le penser. Contre ce dernier en tout cas, Mickey n'a semble-t-il pas prévu de lutter.
Se pourrait-il par ailleurs que leur petite escapade hors du mariage ait été remarquée ? S'il en juge l'expression changeante de Zoya, il se pourrait bien que ce soit le cas et sans surprise, celle-ci le lui confirme. « Tu penses bien… Rory a remarqué. J’ai essayé de nier mais je ne peux rien lui cacher. » Le jeune marié devait être après tout le mieux placé pour s'en rendre compte, et il ne doute pas que Zoya s'est confondue en excuses devant celui-ci. « Mais j’ai la chance d’avoir un ami en or qui ne m’en a pas voulu. » S'ils se sont éclipsés, c'est seulement l’histoire de quelques minutes et il ne pense pas que cela ait fait une grande différence sur l'ensemble de la soirée car à son sens, la photographe était présente aux moments les plus importants. « Tu n'as rien fait de mal de toute façon Zoya. » souffle-t-il de sa voix la plus basse. C'est aussi ce qu'il a personnellement envie de croire, pour ne pas donner raison à sa belle-sœur dont le regard désaprobateur n'a pas manqué de les fusiller ce soir. Elle n'est pas allée bien loin et n'aurait jamais déserté complètement le mariage de ses amis, c'est sans doute ce que Rory s'est dit lui aussi. « Il ne doute pas que j’ai fait ça pour une bonne raison. Je lui ai dit que je lui expliquerai. » Mickey hoche lentement la tête, conscient que Zoya devra tout de même s'en justifier et ce n'est bien sûr pas ce qu'il avait en tête en décidant de partir avec elle. Peut-être a-t-il été égoïste en voulant la garder pour lui, oui, mais il jure ne jamais avoir eu à l'esprit de la détourner de ce mariage plus de quelques minutes. « Et je t’interdis de dire que c’est de ta faute, que tu t’en veux et que tu t’excuses ou je ne sais quoi encore. Je veux rien entendre ! » Puisque Zoya le lui interdit et ne veut rien entendre, le boxeur reste silencieux et se contente d'un sourire, avant de se laisser tirer hors du canapé sans même tenter de résister. « Viens, je suis exténuée. » Ils sont deux à l'être et Mickey n'a pour sa part pas besoin de nommer sa fatigue tant elle se devine, Zoya ne l'ayant pas trouvé assoupi à son retour pour rien. Ses pieds se stoppent face au lit tandis que son regard, lui, ne peut s'empêcher d'observer la Lewis lorsque celle-ci retrouve une tenue qu'il a déjà eu l’occasion de voir aujourd'hui. En l'occurrence elle ne porte pas grand-chose et Mickey ne tardera pas à faire de même, histoire de pouvoir lui aussi se mettre à l'aise. « Je vais aller prendre une petite douche rapidement, je reviens. Et tu as le droit de t’installer, au cas où tu ne l’aurais pas compris. » L'autorisation est claire, et il profite du temps que Zoya vient à passer dans la salle de bain pour se défaire de ses propres habits, disposant ces derniers sur un siège avant de se glisser dans le lit le premier. Ce n'est définitivement pas le confort sommaire de chez lui, au cas où Mickey oublierait dans quel genre de villa il peut se trouver mais au moins, c'est son dos qui devrait l'en remercier. Au retour de Zoya dans la chambre, les bras du boxeur sont déjà prêts à l'accueillir tandis qu'une place à ses côtés l'attend, et celle-ci ne reste pas longtemps vacante. Son regard l'invite alors à se rapprocher de lui, offrant même son torse à la Lewis si elle souhaite y faire reposer sa tête car il le sait, cette position a généralement de quoi lui plaire. « Je suis contente de t’avoir avec moi, Mickey. Merci d’avoir accepté mon invitation… malgré tout. » Il laisse échapper un court soupir, n'ayant que peu envie de repenser à ce que ce mariage a réveillé en lui quand à l'arrivée, les choses ont le mérite de bien se terminer. « Non, c'est moi qui te remercie. J'ai passé une bonne soirée grâce à toi, et pourtant tu sais que ça n'était pas gagné. » Il l'avoue lui-même, sans remuer davantage la difficulté qu'il a eue à profiter des festivités. S'il la remercie c'est parce que Zoya ne cesse de se soucier de lui et avait avant tout en tête de lui changer les idées, une attention qui n'en finit plus de le troubler. Il n'a aucun regret, pas alors que sa compagnie a évincé ses plus sombres pensées car aussi sûr que celles-ci vont revenir, Mickey peut encore un peu profiter de cette légèreté retrouvée. « Et ça m'a fait plaisir de te voir avec Chloe. » Dans son rôle de mère, pour lequel Zoya a selon lui assuré. Il veut croire que ses doutes sont aujourd'hui loin derrière elle et qu'elle n'a plus peur de ces responsabilités qu'elle a autrefois choisi de fuir – à un degré que Mickey ne peut néanmoins pas imaginer. Renfermant ses bras autour d'elle, c'est un dernier sourire que le boxeur lui adresse avant de tendre le bras pour s'apprêter à faire l'obscurité dans la pièce. « Passe une bonne nuit Zoya. » et il ponctue ces paroles d'un baiser sur son front, sans opposer la moindre résistance à ses paupières désirant plus que tout se fermer. Demain est un autre jour, et Mickey préfère ne pas penser au fait qu'il devra repartir de son côté, sans possibilité de la garder éternellement contre lui.