| (chanwar #5) one of these mornings |
| | (#)Mar 11 Juil 2023 - 9:46 | |
| One of these mornings (one of these mornings), won't be very long (won't be very long), you will look for me (you will look for me), and I'll be gone (and I'll be gone). ☆☆ MARS 2023 – BRISBANE RIVERtw. suicide, découverte de cadavre. L’averse tropicale s’abattant sur la voiture n’était qu’une preuve de plus que le réchauffement climatique était en train de tout mettre sans dessus-dessous, et produisait au moins un bruit de fond pour l’habitacle autrement animé d’un silence pesant. Charlie et Anwar avaient à peine eu le temps de se faire couler un café et d’accrocher leur veste sur le porte-manteaux du bureau lorsque le téléphone portable de l’inspecteur Zehri avait vibré dans la poche de son jean. « Si c’est un suicide y’a pas lieu que les homicides se déplacent. » avait-il argué après qu’on lui ait rapidement exposé le souci, pas enclin à voir plus de macchabés que nécessaires, encore plus s’il avait été repêché dans le fleuve – les noyés faisaient de loin les pires cadavres à ses yeux. « Il y avait une carte visite à votre nom dans son portefeuille. » lui avait-on néanmoins opposé, et désormais trop intrigué pour ne pas avoir envie d’en savoir plus, l’inspecteur Zehri avait embarqué Charlie avec lui jusqu’au lieu de “repêchage” du suicidé. Des cartes de visite Anwar en distribuait à la pelle : témoins, suspects, porte-à-porte, même d’anciens indic’ de l’époque où il travaillait pour les stup se révélaient parfois avoir encore son contact. L’homme étendu sur la berge dans un sac mortuaire n’était pourtant rien de tout cela ; Et malgré tout il n’était pas un inconnu. Ni pour lui, ni pour Charlie, et s’infligeant l’un après l’autre l’identification du cadavre boursouflé par deux ou trois jours d’immersion dans les eaux fluviales, ils ne s’étaient pas attardés sur place plus que de raison et avaient regagné la voiture en silence. La pluie s’ajoutant à l’heure de pointe, ils avaient déjà passé un bon vingt minutes dans les bouchons de Spring Hill lorsqu’enfin le brun avait osé prendre la parole « Ça aurait rien changé. Qu’on ne lui dise rien avant la confirmation du légiste. » Il essayait probablement de s’en convaincre, mais surtout il avait besoin d’en convaincre son équipière avant qu’elle n’ait l’idée de se persuader de l’inverse – et du degré de responsabilité qu’elle pouvait supposément avoir dans cet épilogue. Elle n’était pas responsable, lui non plus … Personne ne l’était, à part peut-être celui qui vingt ans plus tôt avait ôté la vie de ce que ce père de famille avait de plus cher, et qu’il avait finalement rejoint. JUILLET 2023 – POSTE DE POLICELe crime ne dormait jamais, les gens ne cessaient pas plus de mourir que de tuer, et d’autres cadavres quant à eux indubitablement victimes d’homicides avaient défilé depuis le suicide d’Emmett Bishins. Pour autant, cette histoire n’avait jamais réellement quitté l’esprit des deux équipiers, comme une vilaine tâche d’huile que ni Charlie ni Anwar ne parvenaient à effacer, sans même avoir à le mentionner. Ils n’en avaient jamais vraiment reparlé, le brun se contentant de suggérer à son équipière de se tourner vers la psy du commissariat si elle en avait besoin, conseil que lui-même n’avait pas appliqué et pour lequel il aurait donc été bien malvenu de sa part de faire la moindre remarque. De cold case auquel il n’accordait que le peu de temps dont la police disposait toujours pour ce genre de dossier, le meurtre de Sarah Bishins était peu à peu devenu pour Anwar une sorte d’obsession. Un mystère irrésolu, que le suicide de la seule personne à n’avoir jamais cessé de s’en soucier transformait en drame dont l’absence de conclusion l’empêchait de trouver le sommeil. La culpabilité avait fini par le rattraper, contre toute attente : celle de n’avoir pas accordé plus de temps à cette affaire lorsque ce père en deuil était encore en vie, et menant à un besoin désormais maladif de remuer ciel et terre pour tenter de résoudre ce qui ne l’avait pas été en deux décennies. Il avait une théorie. Mais pour tenter de la vérifier il avait besoin de Charlie, et savait d’ores et déjà que la convaincre ne serait pas une mince affaire. La convaincre qu’il avait peut-être mis le doigt sur le bon bouton, tout d’abord … Mais surtout la convaincre de faire jouer ses relations pour l’aider à obtenir ce qui n’était pas à sa seule portée. « Il faut que je te parle d’un truc. » avait-il donc lancé cet après-midi là, alors qu’ils pianotaient chacun sur leur ordinateur et se mettaient à jour dans leur paperasse. « C’est à propos du dossier Bishins. » L’air grave, il avait ancré son regard dans celui de Charlie pour tenter de décrypter, déjà, ce que lui inspirait la simple mention de ce souvenir amer.
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| | | | (#)Mar 18 Juil 2023 - 8:18 | |
| tw. suicide, découverte de cadavre. (osez me dire qu'écrire un rp avec ces tw pour commencer la journée n'est pas une bonne idée )
mars 2023 – brisbane river
On la prend souvent pour une fille à papa, et ce n’est pas une erreur de jugement. Elle l’est réellement. Elle se laisse bercée, choyée, protégée quand elle est auprès de ses parents, ce qui n’arrive pourtant pas si souvent qu’on pourrait le penser - bien que le reste du temps se retrouve comblé par des messages et autres appels. Il y a de ça, mais il y a aussi tout le reste, c’est-à-dire son métier qui la passionne mais qui se trouve à des années lumières de l’image de simple perfection qu’elle cherche à renvoyer. Il n’a rien de simple, et il est encore moins parfait. Les journées sont différentes mais toujours plus ou moins éreintantes, physiquement comme mentalement. Ce jour penche vers la balance du mentalement, bien que Charlie ne s’en doute pas déjà, écoutant d’une oreille à peine distraite son binôme parler de suicide dès le matin. Ce mot n’est pas rare et l’action l’est tout aussi peu, si bien que la blonde se dirige plutôt vers la machine à café sans chercher à écouter davantage la discussion. Après quelques maigres secondes, pourtant, le café se retrouve emporté sur le lieu dudit suicide et Charlie avec, informée par la plus grande des surprises que le carte de visite d’Anwar se trouvait dans les papiers de l’homme décédé. “C’est pas une intrigue à la Seven, rassure moi ?” A-t-elle ironisé au moment de vriller les talons vers le parking plutôt que sur une chaise, son sourire bien présent mais tout de même fatigué venant marquer l’ironie de ses mots. Après tout, Anwar pourrait être le coupable derrière toute cette histoire de suicide et cela aurait fait un film trépidant.
Sur place, le sourire de Charlie se tarit immédiatement et elle ne cherche pas à faire la moindre blague autour du corps, par simple respect. Une fois le drap relevé du visage de ce dernier, elle en oublie même la capacité de tenir debout dans une balance parfaite, posant brièvement son regard dans celui de son aîné pour tenter d’y trouver un équilibre. Sa main n’ose pas toucher le sable froid, elle effectue un pas en arrière et demande dans le même élan à ce qu’on recouvre de nouveau le visage de l’homme en question. Elle a déjà vu des cadavres, malheureusement, et le fait qu’il ait été déformé par une immersion prolongée n’est pas la raison de son trouble: elle l’est uniquement parce qu’elle doit répondre oui à la question ‘connaissez vous cet homme ?’. Cela ne change rien à la finalité: il est froid et il ne reviendra jamais à lui. Elle n’est pas médecin et Anwar non plus ; cette évidence en était une bien avant qu’ils soient appelés pour identifier le corps, que personne n’attendait à voir se relever. Partant de ce postulat, ils rentrent au poste de police d’un pas lourd, le cœur l’étant tout autant. Dans la voiture, Charlie mène la vie dure à ses cuticules. « Ça aurait rien changé. Qu’on ne lui dise rien avant la confirmation du légiste. » Elle sait très bien ce qu’il tente de faire et une part d’elle l’en remercie, mais de toute évidence elle aura besoin de bien plus pour se remettre mentalement de cette journée. “T’en sais rien, An, et moi non plus.” Elle ne veut pas être paterné. Pas aujourd’hui, pas sur ce cas. Ses conseils et son expérience sont toujours les bienvenus, peu importe à quel point elle peut se montrer de mauvaise foi au quotidien, mais dans ce cas bien précis ce n’est pas ce dont il s’agit.
JUILLET 2023 – POSTE DE POLICE
Les journées calmes ne sont pas ses préférées, évidemment, mais elle n’est pas en droit de se plaindre que personne n’ait à solliciter de son temps, parce qu’elle le dédie à de bonnes choses qui découlent de très, très mauvaises actions. Et si personne ne les appelle sur un nouveau cas, Anwar semble avoir de quoi pallier au silence de leur duo, seulement mis à mal par les touches de clavier sur lesquelles s’écrasent tour à tour leurs doigts. « Il faut que je te parle d’un truc. » Silencieuse, elle relève ses yeux clairs dans les siens, attendant la suite avant de statuer comment prendre la parole. « C’est à propos du dossier Bishins. » Déjà, la blonde se referme sur elle-même, attitude qui se traduit étrangement facilement au travers des traits de son visage. Elle a toujours un air éclatant et jovial, lequel vient de disparaître en un claquement de doigts. De toute évidence, elle n’est pas prête à aborder le sujet avec le moindre recul, quoiqu’en dise son entêtement à dire que tout va bien, elle est pas une gamine, elle gère. “Qu’est-ce qu’il peut y avoir de nouveau sur ce dossier ?” Tous les Bishins dont il est question sont morts, maintenant, et ils l’ont constaté de leurs propres yeux. Il n’y a rien de plus à en dire, et elle jure qu’elle ne sera pas capable de garder son calme si ce n’est qu’une nouvelle tentative de jauger comment elle va réellement. “Dis-moi.” Charlie annonce finalement, plus sérieuse que prévue alors qu’elle comprend que son coéquipier semble avoir quelque chose sur le cœur. Le ménage n’est sûrement pas bon avec le thème général qu’il a lui-même énoncé. Sa paperasse est abandonnée, et quelque chose lui dit déjà qu’elle n’y retournera pas pour le reste de la journée. “Je peux l’entendre.” Elle se retient de rajouter ironiquement qu’ils ne sont sûrement plus à ça près. |
| | | | (#)Dim 1 Oct 2023 - 8:42 | |
| One of these mornings (one of these mornings), won't be very long (won't be very long), you will look for me (you will look for me), and I'll be gone (and I'll be gone). ☆☆ MARS 2023 – BRISBANE RIVERLe retour dans la voiture s’était fait dans un silence pesant, et jamais le chemin jusqu’au commissariat ne leur aurait paru aussi long malgré le peu de distance séparant le poste des berges de la rivière. Ce n’était pas leur premier cadavre, ce n’était même pas leur premier noyé, loin de là, mais rares étaient les occasions de se confronter à un macchabé que l’on avait connu de son vivant, et Anwar pour sa part n’avait plus expérimenté la chose depuis qu’il avait quitté la brigade des stupéfiants – où l’expérience était plus récurrente. Mais ce cadavre-là avait le goût de l’échec, et sans doute aussi un peu celui de la culpabilité, quand bien même Anwar avait rapidement tâché de remiser cette idée, tant dans la tête de Charlie que dans la sienne. « T’en sais rien, An, et moi non plus. » Les dents occupées à ronger le tour de ses ongles en observant le paysage défiler à travers la vitre, la jeune femme ne s’était interrompue que pour rétorquer cela d’un ton morne, son regard n’allant même pas chercher celui de son interlocuteur. « C’que je sais c’est qu’on ne se fout pas en l’air pour une seule raison. C’est un tout. Alors si t’avais dans l’idée de te sentir responsable de quoi que ce soit, je t’arrête tout de suite. » Elle aurait bien d’autres occasions au fil de sa carrière de nourrir de la culpabilité à l’égard d’une affaire, d’une victime, peut-être même d’un suspect ; ils y passaient tous un jour ou l’autre. Mais le plus tard était toujours le mieux, et Anwar se sentait le devoir de tout faire pour continuer à repousser l’échéance, et tenter de faire en sorte que cette issue malheureuse ne soit pas de celles qui hanteraient son équipière plus que de raison. « Je suis sérieux, Charlie. » avait-il même finalement insisté, tandis que la voiture s’immobilisait à un feu rouge et lui donnait l’opportunité de poser les yeux sur elle plus d’une seconde consécutive. JUILLET 2023 – POSTE DE POLICEQuelle légitimité avait-il, au fond ? Incapable d’appliquer les conseils qu’il tentait de donner, et réduit à l’obsession d’une affaire qu’il avait pourtant prétendu ne plus considérer comme prioritaire – et elle ne l’était plus, d’autant moins maintenant que plus personne ne subsistait pour faire qu’on ne l’oublie pas. Le dossier aurait pu prendre la poussière, le crime ne s’était pas subitement arrêté au prétexte que de plus anciennes affaires méritaient encore qu’on s’y penche, et durant les mois qui avaient suivi le suicide d’Emmett Bishins Charlie et Anwar avaient silencieusement prétendu ne plus penser à cette histoire. Un secret de polichinelle pour l’un comme pour l’autre, tous les deux faisant mine de ne pas voir lorsqu’ils se connectaient à l’intranet du service que l’autre était presque toujours le dernier à avoir consulté le fichier correspondant, et se sachant en aussi mauvaise position de faire la moindre remarque. « Qu’est-ce qu’il peut y avoir de nouveau sur ce dossier ? » avait pourtant questionné la blonde, l’air soudainement sur la défensive, et s’impatientant suffisamment du silence de son équipier pour insister « Dis-moi. Je peux l’entendre. » Oh, il doutait bien qu’elle en ait toujours envie lorsqu’elle aurait compris la direction sur laquelle il comptait l’amener, mais pas d’humeur à ménager son suspens Anwar s’était décidé à cracher le morceau « J’avais une intuition … Alors j’ai fait comparer les marques que le légiste a trouvé sur certaines côtes du squelette de la petite Bishins, avec les photos d’un autre squelette retrouvé à Gold Coast y’a quelques années. Je fondais pas vraiment d’espoirs dessus, mais le légiste dit que les marques correspondent, et que le tueur pourrait être identique. » Instantanément il lui semblait qu’une lueur s’était allumée dans le regard de Charlie – à moins qu’Anwar n’y ait simplement vu ce qu’il avait envie d’y voir, mais sachant que l’enthousiasme ne durerait pas il n’avait pas ménagé son suspens inutilement et enchaîné aussitôt : « C’est un autre cold case, mais j’ai pu contacter un des collègues en charge du dossier, et il m’a dit qu’ils avaient un suspect assez sérieux, même s’ils n’ont jamais rien pu prouver. » Les lèvres se pinçant avec hésitation, l’inspecteur s’était appuyé un peu mieux contre le dossier de sa chaise de bureau avant d’ajouter enfin « Ils pensent que c’est une victime non répertoriée de Dwayne Davies. » et de se garder de tout commentaire supplémentaire, au moins le temps de jauger la façon dont Charlie appréhendait cette première information. Depuis cette matinée où Anwar s’était vu confié la mission désagréable de remonter les bretelles de la jeune femme par leur hiérarchie, ni le nom du tueur en série ni celui du fils auquel sa collègue s’était liée n’avaient plus été évoqués entre eux, et de déroger subitement à cette règle le policier ne savait pas vraiment à quelle réaction s’attendre.
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| | | | (#)Mar 3 Oct 2023 - 12:37 | |
| MARS 2023 – BRISBANE RIVER
Elle voudrait la conduire elle-même, cette fichue voiture. Elle n’en aurait que faire des limites de vitesses et autres feux rouge ; au moins, ils seraient rentrés au commissariat plus vite et cela l’exempterait de tenir la moindre discussion à Anwar. Son coéquipier n’est pas le problème, mais tout le reste l’est, à commencer par la culpabilité grandissante d’une blonde qui a encore beaucoup à apprendre. Elle est la première à statuer l’inverse et à rappeler qu’elle a fini sa formation comme tout le monde, mais force est de constater que seule l’expérience peut lui apprendre certaines choses. La force de caractère, notamment, qui ne peut pas totalement être innée. « C’que je sais c’est qu’on ne se fout pas en l’air pour une seule raison. C’est un tout. Alors si t’avais dans l’idée de te sentir responsable de quoi que ce soit, je t’arrête tout de suite. » Il veut bien faire et il est sur la bonne voie, mais Charlie ne peut pas totalement tomber d’accord avec ses mots. Anwar ne sait pas ce qui peut pousser quelqu’un à se foutre en l’air, et peut-être que pour certaines personnes une seule et unique raison suffit. Quand elle est de cet accabit, qui plus est, cela fait du sens. Elle ne trouve pas que Monsieur Bishins est lâche ou même faible: il est un homme qui s’est battu toute sa vie durant pour sa fille. Une fois cette dernière annoncée comme décédée, il n’avait tout simplement plus d’objectif dans la vie. Tout simplement. Elle rigole nerveusement après avoir pensé de tels mots, alors qu’il reste pourtant toujours question de la mort d’un homme.
Ses ongles continuent d’être malmenés sous ses dents et, bientôt, c’est sa peau qu’elle attaque sans même se rendre compte de la différence. « Je suis sérieux, Charlie. » La répétition lui fait relever son regard en direction d’Anwar, au même moment où ce dernier profite d’un arrêt temporaire pour en faire de même. Le regard de la blonde voudrait être noir, de celui qui n’accepte toujours pas qu’on lui dicte quoi faire ou non, mais elle n’a pas la force de se battre contre Anwar alors qu’elle sait qu’il est le seul à avoir raison. Et à vouloir bien faire, qui plus est. « C’est pas le genre de truc qui arrive souvent, je me trompe ? » La question est sincère, en réalité. Elle veut savoir si elle risque d’avoir à vivre le même genre de chose à nouveau, parce que ce n’est définitivement pas le genre de données qu’on leur donne à l’école de police. « Je suis en colère, surtout. » Il est le seul à s’être donné la mort, c’est un fait, mais de son côté elle aurait dû faire les choses différemment, ce qui est un second fait. Du reste, personne ne peut savoir quel effet papillon aurait eu plus de délicatesse dans ses mots ; mais il subsiste un espoir et elle s’y raccroche coûte que coûte. « Parce que j’aurais voulu avoir assez d’expérience avant de faire face à ce genre d’affaires. Et peut-être, peut-être que ça aurait pu y changer quelque chose. » Elle insiste sur le côté hypothétique de son idée. Ils ne le sauront jamais, mais l’idée continuera de la hanter. « Ca va se tasser. Me regarde pas comme si j’allais sauter d’un pont moi aussi. » Et ces mots-là, elle les assume bien moins que les précédents, comme le prouve la façon qu’elle a de reposer ses yeux au loin sur la route. « C’est vert. »
JUILLET 2023 – POSTE DE POLICE
Le nom de Bishins lui hérisse tous les poils de l’avant-bras. Les souvenirs de cette affaire sont aussi nombreux que terribles tant elle n’en retient rien de bon. Toutes les affaires qu’ils traitent sont sensibles, évidemment, mais celle-ci a une dimension bien particulière et elle les a touchés personnellement. Ils n’en ont plus reparlé depuis des mois, ce qui ne veut rien dire pour autant: le silence n’équivaut pas à l’indifférence, comme le prouve le stress qui est aussitôt celui de Charlie lorsqu’elle apprend qu’ils doivent remettre le sujet sur la table. « J’avais une intuition … Alors j’ai fait comparer les marques que le légiste a trouvé sur certaines côtes du squelette de la petite Bishins, avec les photos d’un autre squelette retrouvé à Gold Coast y’a quelques années. Je fondais pas vraiment d’espoirs dessus, mais le légiste dit que les marques correspondent, et que le tueur pourrait être identique. » Elle regrette de ne pas avoir des dossiers à se mettre sous les mains, au moins pour occuper ces dernières et ces yeux par la même occasion. Elle voudrait être proactive plutôt que de se résoudre à attendre qu’Anwar en vienne à la conclusion. Son discours fait du sens, elle le suit avec aisance, mais elle ne comprend pas pourquoi il semble s’adresser à elle avec autant de pincettes. Parler tueur ou cadavres fait partie de leur quotidien, alors qu’est-ce que celui-ci a de particulier ? L’affaire est classée mais là encore, l’explication n’est pas suffisante pour expliquer sa façon de faire. Un nom, elle veut un nom. Quel tueur ? Il est apparemment connu des services ; alors qui ? « C’est un autre cold case, mais j’ai pu contacter un des collègues en charge du dossier, et il m’a dit qu’ils avaient un suspect assez sérieux, même s’ils n’ont jamais rien pu prouver. » Qui ? « Ils pensent que c’est une victime non répertoriée de Dwayne Davies. » Les yeux de la blonde s’agrandissent quelque peu sous le coup de la surprise. Il y voit un tueur en série, elle y voit le père d’un homme qu’elle considérait comme l’un de ses meilleurs amis. Abattue, elle laisse sa main remonter jusqu’à sa mâchoire et glisser par-dessus ses lèvres, pour mieux se poser par-dessus ces dernières, ses doigts bloqués sous son menton. La surprise est une véritable stupeur, elle ne sait pas si elle est heureuse que l’affaire soit résolue ou dévastée par l’annonce du nom du tueur. De sa main libre, elle attrape la chaise vide face à lui pour s’y faire une place.
« Tu as lu le dossier ? Tu estimes que c’est un suspect sérieux, toi aussi ? » Elle aurait aimé qu’il lui parle de son intuition dès le début et qu’ils avancent ensemble dans cette affaire mais c’est un autre sujet ; un sujet qui n’est pas pressant et qu’elle n’a pas à coeur d’aborder pour l’heure. Sa soif de réponses est plus forte que le reste. « Fait chier. » De toutes les personnes ayant attenté - avec succès - à la vie d’autres, il a fallu que ce soit lui. « J’aurais aimé que son père connaisse la finalité de l’affaire. » Et elle aurait aimé ne pas y être associée d’aussi près de part son amitié avec le fils du tueur, mais c’est un fait tellement évident qu’elle ne prend même pas la peine de le souligner. « T’as fait ça quand ? D’envoyer les données ? » Depuis quand cette idée fait son bonhomme de chemin dans son esprit, au juste ? |
| | | | (#)Lun 13 Nov 2023 - 4:15 | |
| One of these mornings (one of these mornings), won't be very long (won't be very long), you will look for me (you will look for me), and I'll be gone (and I'll be gone). ☆☆ MARS 2023 – BRISBANE RIVER« C’est pas le genre de truc qui arrive souvent, je me trompe ? »« Non. Mais ça arrive. Surtout aux homicides. »Dieu merci, aurait-il presque pu ajouter s’il avait cru en un Dieu quelconque. Ce genre de dommage collatéral – car c’en était un – n’était pas monnaie courante, mais les annonces de décès faites aux familles des victimes dont le dossier terminait sur leurs bureaux possédaient toujours une part d’imprévu. Une inconnue qui demeurait, dans une équation à laquelle on finissait sans cela par s’habituer, pour le mieux comme pour le mauvais. Certains s’enlisaient dans le déni, d’autres passaient directement à la colère en s’en prenant au policier leur faisant face car il avait le malheur d’être là, et d’être le porteur de la terrible nouvelle. D’autres encore se noyaient directement dans une abyssale tristesse ; aux yeux d’Anwar ils étaient les pires, car il y avait dans le chagrin quelque chose d’intime, auquel il ne se sentait pas le droit d’assister, même par inadvertance. « Je suis en colère, surtout. » Sans doute. Mais en colère contre quoi, contre qui ? Elle-même ? Lui ? Ou celui qui avait décidé de mettre fin à ses jours ? « Parce que j’aurais voulu avoir assez d’expérience avant de faire face à ce genre d’affaires. Et peut-être, peut-être que ça aurait pu y changer quelque chose. » – « Ou peut-être que ça n’aurait rien changé.» Marquant une pause simplement pour se donner le temps d’adoucir sa voix, il avait repris « Peut-être que si quelqu’un était passé sur le pont en même temps que lui il n’aurait pas sauté, et peut-être que si sa fille n’avait pas loupé son bus ce matin-là elle n’aurait pas disparu. » et au fond avec des “peut-être” et des suppositions ils pouvaient en venir à mille et un scénarios … Sauf qu’ils n’étaient pas romanciers, ils étaient policiers, et leur travail ne consistait pas à refaire le monde avec des suppositions. « Ça va se tasser. Me regarde pas comme si j’allais sauter d’un pont moi aussi. » Fronçant les sourcils, l’inspecteur avait rétorqué « Plaisante pas avec ce genre de truc. » d’un ton grave, et le regard irrémédiablement happé par l’extérieur du véhicule son équipière s’était contentée de signaler « C’est vert. » comme pour clore le brin de discussion rendu possible par l’interruption du trajet. JUILLET 2023 – POSTE DE POLICEEn la liant à n’importe quel autre nom, l’idée d’avoir enfin mis le doigt sur ce qui leur permettrait (peut-être) de résoudre le mystère de cette affaire leur aurait donné de quoi se réjouir. Raisonnablement, à la lueur des deux cadavres qui s’y liaient désormais, mais avec la satisfaction tout de même d’être venu à bout d’un mystère vieux de deux décennies. La mention de Dwayne Davies, cependant, avait laissée Charlie interdite et plongé le bureau dans le silence durant de longues secondes. Puis, quittant son propre bureau pour aller prendre place de l’autre côté de celui d’Anwar, elle avait repris la parole avec dans la voix autant de prudence que de curiosité. « Tu as lu le dossier ? Tu estimes que c’est un suspect sérieux, toi aussi ? » Plutôt du genre à redoubler de prudence qu’à sauter sur la moindre certitude lorsqu’il était question d’explorer des pistes, l’inspecteur avait dodeliné sa tête « J’estime que c’est une piste qui mérite au moins qu’on s’y penche. » Elle donnerait peut-être quelque chose, ou elle ne donnerait rien. Dans un cas comme dans l’autre ils seraient néanmoins satisfait d’avoir ou suivi, ou éliminé une piste. « Fait chier. » L’imaginant avant tout contrariée par l’identité du nouveau suspect qui se dessinait, Anwar avait été un brin surpris lorsque Charlie avait ajouté « J’aurais aimé que son père connaisse la finalité de l’affaire. » d’un ton songeur. Compte tenu du palmarès de Dwayne Davies, son collègue estimait pour sa part que l’homme s’était – peut-être – épargné l’imaginaire de détails sordides, et que l’on ne souhaitait en aucun cas voir associé à la chair de sa chair. « T’as fait ça quand ? D’envoyer les données ? » Haussant les épaules, il avait adopté un ton évasif « Je sais pas, y’a quelques semaines. » Il avait envoyé son mail comme on faisait volte-face pour vérifier une dernière fois que l’on avait bien verrouillé sa porte en sortant, pour s’éviter le “et si” qui parasitait l’esprit et empêchait de penser à autre chose. « Je t’ai dit, je fondais pas vraiment d’espoir dessus, c’était juste … C’était histoire de chasser le doute, je suppose. Je t’en aurais parlé avant, si j’avais vraiment cru que ça donnerait quelque chose dès le départ. » Y aurait-il seulement pensé, si quelques mois en arrière le nom du tueur en série ne s’était pas invité dans la conversation entre Charlie et lui de manière inopinée ? Rien n’était moins sûr. « Je sais même pas si ça suffirait à ce qu’on puisse l’interroger. Son avocat fait barrage, il refuse toutes les visites de la police, et c’est pas un élément suffisant pour qu’un juge l’y contraigne. » L’homme se nourrissait de cela, des questions qu’il laissait sans réponses, et des familles de victimes éventuelles à travers lesquelles il continuait de se sentir important, comme si sa parole valait des milliards. « Mais c’est une piste. C’est plus que ce que ce dossier a connu en vingt ans. »
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| | | | (#)Ven 24 Nov 2023 - 9:44 | |
| JUILLET 2023 – POSTE DE POLICE
Certains noms créent toujours des réactions jugées abusives chez d’autres. Celui de Dawyne Davies a tout pour créer des sueurs froides chez n’importe qui, c’est un fait, mais ce n’est rien en comparaison de ce que la blonde ressent dès qu’il est question de ce tueur en série. Elle a peur que la Terre abrite ce genre de personnes, oui, mais elle est aussi en colère, honteuse, terrifiée. Elle pense à lui, elle pense aussi à celui qui s’avère être son fils et qu’elle a toujours aimé comme un ami proche, sans jamais se douter de ce qu’il se passe réellement dans sa vie et sa famille. Et aujourd’hui, les deux histoires se retrouvent et se mêlent pour ne faire qu’une d’une façon terriblement injuste: il est peut-être le tueur d’une de leurs enquêtes. « J’estime que c’est une piste qui mérite au moins qu’on s’y penche. » Elle hoche la tête, sans doute un peu plus livide qu’au début de leur discussion. Anwar est bien trop professionnel pour simplement lui répondre par “oui”, mais la façon qu’il a de prendre des pincettes représente justement la version professionnelle du oui. Rien n’est certain, rien n’est prouvé, mais n’empêche pas moins que son instinct ainsi que des débuts de preuves lui crient qu’il s’est passé quelque chose d’affreux dans la vie de cette fille - outre le fait évident qu’elle lui a été volé bien trop tôt.
« Je sais pas, y’a quelques semaines. » Et cette fois-ci, c’est une moue que la blonde esquisse, parce qu’ils savent tous les deux ce que cela signifie: il nourrit de grands doutes depuis autant de temps mais a fait le choix de ne pas en parler à Charlie. Elle ne lui en veut pas et elle ne prend même pas la peine de lui demander pourquoi il ne lui a rien dit, parce qu’elle le sait déjà, mais n’empêche pas moins qu’elle aurait tout de même aimé être mise au courant, tant parce qu’il est son binôme que parce qu’il s’agit d’un tueur avec qui elle a un historique particulier. « T’aurais pu me le dire. » Finit-elle tout de même par dire. Son ton ne porte pas de reproches et certainement pas l’envie de commencer une dispute à ce sujet. Tout ce qu’elle dit, c’est qu’il aurait pu la prévenir parce qu’ils auraient au moins pu se soutenir l’un l’autre. Après tout, ils font équipe pour ça, justement. « Je t’ai dit, je fondais pas vraiment d’espoir dessus, c’était juste … C’était histoire de chasser le doute, je suppose. Je t’en aurais parlé avant, si j’avais vraiment cru que ça donnerait quelque chose dès le départ. » Et aussi simplement que cela, l’explication lui convient. Elle ne cherche pas la petite bête, elle ne cherche pas la confrontation coûte que coûte non plus. Charlie boit ses paroles, elle les accepte comme elles viennent sans le moindre mal. Il n’a aucune raison de lui mentir, et de son côté elle n’a aucun mal à croire qu’il nourrissait des doutes trop maigres pour oser embêter sa coéquipière avec ça, surtout alors qu’il sait à quel point le nom du tueur peut la toucher. Il a cherché à la ménager, et la donne a assez changée pour que le temps soit révolu sur ce point: elle doit elle aussi faire face aux débuts de preuves donnés par la science.
Pourtant, l’histoire n’est pas prête d’en arriver à sa conclusion. Ils ont avancé grâce à Anwar mais les rues sans issue sont nombreuses et ne leur font pas de cadeau. « Je sais même pas si ça suffirait à ce qu’on puisse l’interroger. Son avocat fait barrage, il refuse toutes les visites de la police, et c’est pas un élément suffisant pour qu’un juge l’y contraigne. » Charlie passe une main dans ses cheveux comme pour réinitialiser son esprit. Elle passe outre tous ses sentiments qui n’ont rien de professionnel et n’aident de toute façon pas à l’enquête et se concentre plutôt sur les faits et sur son travail, justement. « Non mais maintenant qu’on a le début d’une piste, on peut travailler dessus. » Anwar a trouvé le bout d’un fil rouge, la théorie simpliste veut qu’ils n’ont maintenant plus qu’à tirer dessus pour arriver à leurs fins. En d’autres mots, maintenant qu’ils savent qu’il y a quelque chose, ils peuvent creuser davantage l’enquête et le sujet, même si cela rime sans doute avec bataille avec la hiérarchie pour qu’ils acceptent de les laisser donner de leur temps à un tel cold case. Mais ça, c’est un autre problème qui sera vu en temps et en heure. « Mais c’est une piste. C’est plus que ce que ce dossier a connu en vingt ans. » Avec un peu plus de conviction, elle hoche la tête. L’enquête n’a jamais avancé malgré les nombreuses questions du père de la victime, et elle trouve ça terriblement malheureux qu’un début de réponse semble arriver maintenant qu’il n’est plus là pour le voir, ou le savoir. « T’as fait du bon boulot. » Elle ne le lui a pas dit. Elle lui a tenu des reproches, elle a posé d’autres questions, mais elle ne le lui a pas dit. Et c’est trop important pour qu’elle passe à côté. « Tu veux qu’on reprenne l’enquête ? Peut-être pas de suite, et peut-être pas officiellement pour commencer, mais si tu veux qu’on revoit les faits ensemble, tu connais déjà ma réponse. » Elle est trop têtue pour abandonner et cela lui jouera des tours, c’est évident, mais pour l’heure elle profite de la fougue des premières années pour se lancer à corps perdu dans son métier et dans toutes les enquêtes dont elle entend parler de près ou de loin. « Tu tiens quelque chose, on peut pas la laisser tomber maintenant. » Tout le monde l’a déjà fait pendant deux décennies, et elle ne veut pas que leurs noms s’ajoute à la liste. |
| | | | (#)Mer 24 Jan 2024 - 15:24 | |
| One of these mornings (one of these mornings), won't be very long (won't be very long), you will look for me (you will look for me), and I'll be gone (and I'll be gone). ☆☆ JUILLET 2023 – POSTE DE POLICE« T’aurais pu me le dire. »Le reproche s’était fait mollement, mais il était là. Ou peut-être n’en était-ce pas vraiment un, et que l’interprétation qu’en faisait Anwar n’était qu’un aveu de sa propre culpabilité à ce sujet. Si l’inspecteur était éternellement coupable de quelque chose, c’était de vouloir préserver à outrance son équipière d’une désillusion qui, lorsqu’elle devenait trop récurrente dans son métier, vous faisait perdre l’étincelle si propre aux flics les plus jeunes – ceux que le système et ses travers n’avaient pas encore terminés de rendre aigris et amers. Charlie, elle, se contenterait probablement de le trouver trop paternaliste s’il se risquait à l’honnêteté sur ce point, et pour toutes ces raisons il n’avait pas réagi outre-mesure à la remarque et s’était contenté de faire défiler la suite de sa réflexion et de ses révélations. Tout cela aurait pu ne rester qu’un vague besoin de rayer une ligne supplémentaire sur la (trop) longue liste des voies de garage prises par cette enquête au fil des deux dernières décennies, et probablement qu’Anwar ne cherchait rien d’autre qu’à se donner l’impression de ne pas rester les bras croisés face à un mystère trop gros pour Charlie, pour lui et pour l’intégralité des enquêteurs ayant déjà mis le nez dans cette affaire à un moment de leur carrière. « Je peux pas croire que personne n’ait pensé à vérifier cette piste avant. » avait-il fini par souffler d’un ton songeur, non pas par vantardise à l’idée d’avoir fait quelque chose que personne d’autre avant lui ne se serait donné la peine d’entreprendre, mais par crainte que cette voie de garage ait déjà été empruntée sans succès par d’autres qui n’avaient pas jugé utile de coucher sur papier leur mauvaise intuition. « Non mais maintenant qu’on a le début d’une piste, on peut travailler dessus. » avait en tout cas rétorqué Charlie lorsqu’il avait également souligné l’impossibilité, dans l’état actuel, de pouvoir interroger le principal suspect de l’autre affaire qui les intéressait. « T’as fait du bon boulot. » Il était le plus ancien et le plus expérimenté des deux, et pour cette raison la remarque aurait sans doute dû lui arracher un sourire amusé, mais c’était bien le regard d’une reconnaissance sincère que le brun avait préféré lui accorder en hochant silencieusement la tête. « Tu veux qu’on reprenne l’enquête ? Peut-être pas de suite, et peut-être pas officiellement pour commencer, mais si tu veux qu’on revoit les faits ensemble, tu connais déjà ma réponse. » Qu’on se le dise : cette réaction était totalement celle espérée par Anwar, et pour autant la raison le poussait tout de même à nuancer d’un ton un brin soucieux « Je sais que c’est une position un peu délicate pour toi. Je veux pas que tu te sente obligée si … » et s’il n’avait pas poussé sa réflexion jusqu’à son terme, c’était sans nul doute parce que le regard de la jeune femme parlait pour elle-même, et ne laissait aucun doute quant au fait qu’elle saurait lui faire regretter d’avoir terminé sa phrase s’il avait l’audace de le faire. « D’accord. D’accord. J’ai rien dit. » Levant les mains comme pour témoigner de sa bonne foi, il s’était laissé retomber contre le dossier de son fauteuil de bureau, et tandis que Charlie reprenait « Tu tiens quelque chose, on peut pas la laisser tomber maintenant. » d’un ton déterminé, le bonhomme se risquait enfin à un sourire amusé, autant que le ton sur lequel il avait rétorqué « À vos ordres, inspecteur Fawcett. » Alors peut-être que cela ne donnerait rien, peut-être s’engageraient-ils simplement dans une voie sans issue comme d’autres l’avaient fait avant eux en se croyant aussi plus malins que le système … Mais cela fait, ils pourraient au moins s’endormir avec la sensation d’avoir fait quelque chose, et de n’avoir pas simplement été les spectateurs impuissants d’un drame qui ne les concernait pas, mais occupait pourtant leurs pensées depuis de trop longs mois.
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| | | | | | | | (chanwar #5) one of these mornings |
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